Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
: G5510 V1
Résumé L’analyse du cycle de vie permet de collecter tous les entrants et les sortants,
dans le but d’évaluer les impacts environnementaux potentiels de l’ensemble des
processus se rapportant à un ou plusieurs produits, procédés ou services. Cette
approche conduite, il est alors possible de positionner un produit par rapport à ses
concurrents et de déterminer comment agir pour améliorer ses performances
environnementales.
Par mail :
infos.clients@teching.com
Par téléphone :
00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
’analyse du cycle de vie (ACV) est une compilation et une évaluation des
L entrants et des sortants et une représentation des impacts environnemen-
taux potentiels d’un système assurant une (ou plusieurs) fonction(s), le long de
tout son cycle de vie. Autrement dit, c’est un outil qui permet d’évaluer les
impacts environnementaux potentiels de l’ensemble des processus se
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 1
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
1. Définition des objectifs Exemple : dans le cas de l’emballage de boissons, la fonction peut
être « le stockage sûr et propre de la boisson ». Lorsque les objectifs
et des finalités de l’étude précisent des critères additionnels, concernant la résistance,
le type, le poids, les modalités de transport de la boisson emballée, la
fonction devra être complétée : « le stockage sûr et propre de la
boisson, conjuguant résistance à la pression et légèreté ».
L’objectif d’une étude ACV est de comparer différentes alterna-
Dans le cas de la production d’énergie électrique par combustion de
tives, à savoir scénarios ou (étapes de) systèmes de produits
charbon, la fonction commune à tous les scénarios est « production
assurant la (les) même(s) fonction(s).
d’énergie électrique ». Ensuite, chaque scénario comprend une ou
plusieurs cofonctions différentes liées à la valorisation des cendres
volantes et d’autres sous-produits, par exemple « production de
La comparaison peut comprendre la sélection (l’identification des ciment à partir des cendres volantes valorisées ».
meilleures alternatives), le tri (la séparation des bonnes alternatives
des moyennes et des mauvaises) et le classement des alternatives. Le système de produits comprend les processus spécifiques à la
Les finalités de l’étude, à savoir les utilisations qui seront faites des fonction considérée (dits « de premier plan »), à savoir les proces-
résultats, peuvent être multiples. Généralement dans les entre- sus d’acquisition des matières premières, de fabrication des maté-
prises, les études ACV visent à l’évaluation d’un produit ou d’un riaux intermédiaires, de fabrication du produit étudié, d’utilisation
procédé et de ses alternatives, en vue de l’amélioration et de la de ce produit, de recyclage ou de réutilisation et d’élimination finale.
communication de ses performances environnementales, de la Il peut comprendre aussi tous les processus (dits d’« arrière-plan »)
conception de nouveaux produits et procédés ou encore de la liés aux précédents, à savoir :
sélection à l’achat de matières premières. Les collectivités publiques — de consommation de ressources énergétiques, ainsi que ceux
ou les associations cherchent, le plus souvent, à valider les per- de transformation de ces ressources en combustibles utilisables ;
formances d’un produit ou d’un procédé que l’industrie ou l’État — de transport des matériaux d’une étape à l’autre ;
présente comme « propre ». La finalité d’un organe législatif peut — d’extraction et de préparation des ressources naturelles
être de déterminer s’il faut encourager ou non l’usage de certains brutes, à savoir les minerais, le bois et les ressources fossiles qui
matériaux ou produits de substitution. Dans tous les cas, les fina- ne sont pas utilisées pour leur contenu énergétique.
lités des études ACV sont en adéquation avec leurs objectifs et Une étude ACV de moyenne complexité comprend généralement
visent à supporter les processus de prise de décision. entre quarante et cinquante processus distincts. Dans la pratique,
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 3
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
2.3 Frontières des systèmes sont très significatifs même s’ils sont émis en très faible quantité,
ces critères peuvent entraîner l’omission d’impacts très importants.
et critères d’inclusion des entrants Le critère le plus correct s’avère alors celui de la « pertinence
et des sortants environnementale » : les flux retenus sont ceux dont la contri-
bution à chaque catégorie d’impact par rapport à l’impact cumulé
Si tous les processus du cycle de vie relatif à la (aux) fonction(s) tout au long du système de produits est supérieure à un seuil fixé.
étudiée(s) étaient pris en compte, à l’interface entre l’environ-
nement et le système de produits on retrouverait seulement des 2.3.1.2 Méthode de « masse-énergie-économique
quantités de matière entrantes (ressources naturelles non éner- relative (MEER) »
gétiques) et sortantes (polluants gazeux, liquides et solides) à
inventorier. Cela étant impossible (les frontières ne pouvant pas Dans cette méthode, la chaîne des processus élémentaires est
être infinies), il est indispensable de préciser le niveau de détail remontée à partir du processus élémentaire sur lequel est basée
auquel on veut parvenir, en sachant que l’élargissement des fron- l’UF, et à chaque « maillon » une décision d’inclusion ou d’exclusion
tières est souvent coûteux en ressources et en temps et ne donne des flux entrant est prise [7] [8]. Les critères de décision sont les
pas toujours accès à des renseignements significatifs. Ainsi, parmi valeurs relatives, en masse, énergie et valeur économique, des
les quantités entrantes et sortantes, on retrouve aussi des produits, entrants de chaque processus élémentaire par rapport à l’UF (ou à
dont les processus d’utilisation…, traitement… ou de production l’UR). Si les valeurs relatives sont supérieures à un seuil de coupure,
ne sont pas considérés. les entrants sont inclus dans le système, sinon ils sont exclus. Les
étapes de la méthode sont donc les suivantes :
La sélection des processus élémentaires à considérer dans l’ICV
est une procédure itérative. Une étude de sensibilité peut être pro- — étape 1 : calcul de la masse, de l’énergie et de la valeur éco-
posée pour montrer l’influence des choix faits sur les résultats de nomique totale de l’UF ;
l’étude. — étape 2 : définition du seuil de coupure ;
— étape 3 : quantification de la masse, de l’énergie et de la
Dans la pratique, il est possible de recourir à deux approches. La valeur économique de chaque entrant du processus élémentaire
première, préconisée aussi par la norme ISO 140 41 [2], est basée amont le plus proche (dans la chaîne des processus élémentaires)
sur l’analyse des procédés et retient les processus qui semblent de celui qui définit l’UF ;
contribuer aux impacts environnementaux les plus importants.
— étape 4 : calcul des contributions des entrants par rapport à
Après la sélection, un choix est fait quant au niveau de détail
l’UF dans les catégories de masse, d’énergie et de valeur
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
mathématique qui permet, pour un secteur économique, de calculer 2.4.1 Règles générales
l’ensemble des ressources ou des rejets sur tout le cycle de vie [10].
Compte tenu de l’intérêt de cette méthode, des groupes de tra- Selon les normes ISO l’imputation doit être évitée en divisant le
vail représentant les Pays-Bas, les États-Unis, l’Australie et le Japon processus multifonctionnel en deux sous-processus ou plus et en
s’occupent actuellement de la définition de tableaux d’entrants- rassemblant les entrants et les sortants liés à chacun, ou en élar-
sortants environnementaux induits par le commerce inter- gissant les systèmes pour qu’ils fournissent les mêmes fonctions.
continental. Les données disponibles concernent les gaz à effet de
serre et les polluants traditionnels (NOx , SOx , DCO, etc.) pour tous Exemple : la production de lait liquide dans une laiterie comprend
les pays et les polluants toxiques que pour les Pays-Bas et les aussi la production de crème. Les deux fonctions sont réalisées en
États-Unis. Le nombre de pays qui participent au programme est même temps, mais restent distinctes et les processus relatifs peuvent
en train de passer de 4 à 20, ce qui permettra de couvrir 80 % du être séparés.
PIB mondial. L’Eurostat, l’organisation chargée de la statistique L’élargissement des systèmes consiste, par exemple, à associer le
européenne, travaille depuis 2002 à la réalisation du tableau système de production d’électricité au système de génération de cha-
d’entrants-sortants européens pour les 15 pays d’Union euro- leur pour pouvoir faire la comparaison avec la cogénération.
péenne. Toutefois, l’application de cette méthode est problé-
matique car l’ACV s’adresse à des procédés spécifiques et la
résolution de classification des secteurs n’est pas assez fine pour Lorsque l’imputation ne peut pas être évitée, elle doit refléter la
pouvoir distinguer ces procédés. De plus, les différences de niveau façon dont les entrants et les sortants sont modifiés par les chan-
des données environnementales entre les pays constituent une gements quantitatifs dans les produits ou les fonctions fournies par
entrave à la compatibilité des études. Une méthode AES hybride, le système. Lorsqu’une telle relation physique ne peut être établie
qui intègre dans le tableau d’entrants-sortants environnementaux ou utilisée, l’imputation devrait refléter d’autres rapports, définis, par
les données de l’analyse des procédés, a été proposée afin d’aug- exemple, à partir de valeurs économiques. Les normes préconisent
menter la résolution du tableau. de faire une étude de sensibilité sur les règles d’imputations choisies
afin de déterminer leur influence sur le résultat final.
2.3.2.2 AES hybride L’application de ces règles aux études de cas a permis de dégager
des conclusions concernant leur opérationnalité [14]. La division
Parmi les différentes propositions, un type simple de méthode d’un processus élémentaire est possible si des sous-processus sont
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
hybride consiste à ajouter aux matrices une (des) colonne(s) du physiquement séparés et économiquement indépendants.
procédé étudié par l’ACV et une (des) ligne(s) sur les données envi- L’expansion d’un système est opérationnelle s’il existe un système
ronnementales obtenues directement par l’inventaire classique. alternatif produisant les fonctions complémentaires et si les
Ensuite, on retient les colonnes dont les secteurs sont considérés données du système sont disponibles. L’imputation basée sur le
comme plus importants. Cela peut néanmoins entraîner des effets rapport physique est possible s’il y a un rapport entre les flux envi-
indirects non désirables qui nuisent à l’homogénéité et à l’hypo- ronnementaux et les produits ou les fonctions du système.
thèse de linéarité des matrices, car le choix des secteurs impor-
tants reste très subjectif. Bien que cette méthode hybride aide à Exemple : la consommation de carburant d’un camion est imputée
compléter le résultat de l’ACV traditionnelle, la résolution de clas- en fonction de la masse de chaque chargement.
sification des secteurs industriels et la disponibilité des données
des charges environnementales des secteurs par unité monétaire
restent toujours à améliorer. Plusieurs études ont été réalisées, Il faut distinguer la production jointe de la production combinée
mais les résultats ne sont pas encore suffisamment satisfaisants pour une imputation correcte. Le rapport de production entre pro-
pour une application de la méthode hybride aux études de cas [9] duits est fixé dans la production jointe (par exemple dans le cas de
[11]. Au stade actuel de développement, la matrice la plus détaillée la raffinerie du pétrole) alors qu’il est variable dans la production
compte plus de 500 secteurs économiques [12]. combinée [15]. L’imputation basée sur le rapport physique peut être
appliquée que sur la production combinée. Finalement, l’imputation
basée sur des valeurs économiques est justifiée par le fait que la
fonction est déterminée selon les valeurs économiques des
2.4 Règles d’imputation produits.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 5
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Production Production
avec matière Recyclage Recyclage avec matière
première vierge première vierge
Destruction +A –B
Système origine
Système élargi
a boucle fermée
Recyclage 1 Production du
même produit 1
Recyclage : (n – 1) fois
a : fraction
du produit 1 Production du
Recyclage 2
non recyclé produit 2
b boucle ouverte
Figure 1 – Exemples d’imputation en boucle
fermée et en boucle ouverte, d’après [7] [14]
Dans la première classe, des matières recyclées ou réutilisées Exemple : dans la figure 1b [7] [14], en supposant que le nombre
remplacent une certaine quantité de matières premières vierges. de fois qu’un même produit est recyclé soit connu, la fraction de charge
Dans le cas où le système en boucle ouverte a des produits environnementale de la production du produit 1 est obtenue en som-
recyclés provenant d’autres systèmes et cela sans changement des mant la fraction du produit non recyclé (a ) et celle du produit recyclé
propriétés des matériaux, les règles en boucle fermée peuvent être divisée par le nombre de cycles d’utilisation (b /n ), à savoir :
appliquées. a + (b /n ) avec a + b =1
Exemple : dans la figure 1a, les frontières du système sont La fraction de charge environnementale de la production du
modifiées par ajout des processus élémentaires qui recyclent les produit 2 fabriqué à partir du recyclage du produit 1 est égale à :
matières exportées (notés A ), et par soustraction des processus élé- b – b /n
mentaires qui produisent les matières vierges (notés B ) [7] [14]. Les
bilans des entrants et des sortants finaux sont obtenus en ajoutant aux On vérifie que la somme des fractions est égale à 1, à savoir :
bilans du système initial ceux des processus A et en soustrayant ceux a + (b /n ) + b – (b /n ) = 1
des processus B.
Les règles d’imputation en boucle ouverte utilisent, comme base
d’imputation, une propriété physique, une valeur économique, ou
le nombre d’utilisations ultérieures de la matière recyclée. 3. Réalisation de l’inventaire
Après avoir effectué l’imputation, il faut vérifier que la somme
des entrants et des sortants imputés est la même que avant l’impu- L’inventaire proprement dit est un bilan matière-énergie du sys-
tation et il convient de faire une étude de sensibilité pour illustrer tème de produits tel qu’il a été défini lors de la définition du champ
les conséquences du choix de la méthode d’imputation. de l’étude. L’analyse de l’inventaire du cycle de vie (ICV) porte alors
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 6 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
sur les modes de calcul et de collecte des données. Selon la norme Une vérification de la validité des données est effectuée pendant
ISO 14041 [2], les étapes opérationnelles comprennent : le processus de collecte. La validation peut impliquer des bilans
— la description des processus élémentaires considérés ; massiques, des bilans énergétiques et/ou une analyse comparative
— la collecte (par mesure, calcul, estimation ou en littérature) et des facteurs d’émission (à savoir des rapports entre les émissions
le calcul des données comportant : la mise en place d’un format de de polluants et des substances de référence). À ce niveau, toute
stockage des données ; l’établissement du bilan relatif à chaque pro- anomalie dans les données est corrigée conformément aux
cessus élémentaire sur la base de l’UR et des règles d’imputation ; exigences relatives à la qualité des données. Une UR appropriée
l’agrégation, sur le système de produits, des bilans des processus est déterminée pour chaque processus élémentaire par rapport à
élémentaires ; la validation des résultats obtenus ; l’UF prédéfinie pour le système de produits. Toutes les quantités
— l’interprétation des résultats et l’analyse de leurs limites. entrantes et sortantes d’un processus élémentaire sont norma-
lisées par rapport à cette UR.
La description des processus élémentaires considérés implique
la préparation de diagrammes des flux des processus et la des- Un bilan matière-énergie du système est établi par agrégation des
cription détaillée des opérations qui sont réalisées dans chacun, données d’entrants et de sortants ayant la même nature, à savoir
afin de disposer des informations nécessaires à la collecte et au des substances équivalentes ou ayant des impacts environne-
calcul des données et à l’estimation des données manquantes. Les mentaux similaires. Il faut prêter une attention particulière au niveau
modalités de collecte et de calcul et l’interprétation des résultats d’agrégation, qui ne doit pas compromettre l’objectif de l’étude.
sont traitées par la suite. Dans certains cas, des calculs itératifs doivent être utilisés pour
résoudre les problèmes liés aux boucles.
Exemple : des consommations de combustibles pour produire
3.1 Modes opératoires de collecte l’électricité sont nécessaires pour l’extraction et le raffinage de ces
et de calcul mêmes combustibles (charbon, pétrole...).
Une étude de sensibilité peut être réalisée afin d’évaluer l’impor-
Les données peuvent être obtenues par mesure directe, calcul, tance des flux sur le résultat final. Les critères d’évaluation sont la
estimation ou par recherche bibliographique, conformément aux contribution (en %) des entrants et des sortants par rapport à la
exigences de qualité des données (§ 4.1). Dans tous les cas, il masse, l’énergie et la pertinence environnementale. Les frontières
convient de décrire exhaustivement les procédures employées et initiales du système de produits sont révisées en fonction des
de justifier leur utilisation. critères de découpage prédéfinis par l’exclusion de processus
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Une première phase de collecte de données est généralement élémentaires ou de flux qui sont sans importance et l’inclusion de
réalisée lors de la construction du cadre de travail : une recherche nouveaux processus et de nouveaux flux qui apparaissent signifi-
bibliographique suffit en principe à identifier les différentes opé- catifs. Si d’autres données et/ou informations sont nécessaires, la
rations entrant dans le système, depuis l’acquisition des matières procédure d’inventaire recommence au niveau de la collecte des
premières jusqu’à la fabrication de chaque composant d’un données. Lorsque ces itérations sont finies, l’inventaire est terminé.
produit.
Une seconde phase nécessite ensuite de grandes quantités de
données relatives aux procédés. Les consommations en matières 3.2 Format de stockage de données
premières et en énergie, le mode d’affectation aux coproduits et
les rejets dans l’environnement doivent être quantifiés pour cha- Le format de données correspond à la structure organisation-
que étape du système. Souvent, aucune donnée bibliographique nelle dans laquelle sont enregistrées les données de l’inventaire. Il
n’est disponible et le praticien doit collecter des données directe- se présente sous forme d’un tableau dont les champs présentent
ment auprès d’industriels. Les données peuvent ainsi être très spé- les critères de qualité des données. Le format des données est à la
cifiques ou plus génériques. fois le point départ de l’évaluation de la qualité de l’inventaire et de
Exemple : un inventaire portant sur des sacs de supermarché en la gestion de la qualité. Inversement, la méthode d’évaluation de la
plastique nécessite la collecte des données moyennes ou des données qualité donne finalement la structure au format des données.
génériques représentatives du sac plastique type, distribué en super- L’ISO a publié un rapport technique [16] relatif à la construction
marché. Des données obtenues auprès d’un seul fabricant de sacs ou des formats de données d’ACV dans le but de faciliter l’échange
d’un seul fabricant d’une résine plastique spécifique ne seraient pas des données entre les différents utilisateurs et leur permettre
représentatives de tous les sacs en plastique disponibles sur le d’évaluer la qualité des données pour leurs utilisations. Le format
marché. suggéré dans le rapport comprend trois parties.
Les données nécessaires à la fabrication des combustibles, à la La première partie (« Description de l’activité ») décrit les caracté-
production d’électricité et à l’extraction de certains produits miniers ristiques de l’activité, les détails techniques et les paramètres quanti-
(minerais, ressources fossiles) sont également des exemples de tatifs. Deux principaux groupes de domaines sont considérés :
données génériques car le consommateur achète généralement les — « activité » (comprenant nom et contenu de l’activité, contenu
matériaux sur le marché sans connaître leur origine exacte. et fonction technique, modèles mathématiques) ;
Exemple : la production de l’électricité se fait à partir de cinq — « catégories » de données (comprenant direction, groupe, nom
sources principales, à savoir le pétrole, le gaz naturel, le charbon, l’éner- de flux, quantité, méthode d’acquisition et source des données).
gie nucléaire et l’énergie hydraulique. Des profils énergétiques, repré- La deuxième partie (« Modélisation et validation ») comprend les
sentatifs de l’utilisation réelle des combustibles, doivent être domaines destinés à décrire les critères pour l’inclusion et
développés pour chaque pays impliqué dans l’étude, afin d’affecter l’exclusion des flux et des activités, les règles d’imputation et
correctement l’électricité produite aux différentes sources utilisées d’élargissement du système utilisées, les commentaires pour la
pour sa production, et doivent intégrer l’import/export d’électricité qualité des données et les résultats, les méthodes, les procédures
entre les pays européens. Ces profils peuvent reposer sur des et pratiques pour la validation des données.
moyennes statistiques nationales et sont alors bien adaptés à des
études portant sur une aire géographique importante. Par contre, les La dernière partie (« Information administrative ») comprend les
études portant sur des industries très spécifiques ou sur une étendue catégories nécessaires pour décrire l’auteur, numéro d’identification
géographique limitée peuvent nécessiter l’utilisation de profils et autorité d’enregistrement.
régionaux plutôt que nationaux, ou l’incorporation de combustibles uti- Un exemple de format de données inspiré du rapport ISO est
lisés pour l’électricité autoproduite (production marginale d’électricité). présenté en figure 5.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 7
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
allons présenter les critères de qualification [2] [17] et illustrer une massique ou énergétique [20].
méthode de qualification [7].
Exemple : 25 sites mettent en œuvre un processus donné, pour 5
d’entre eux on dispose des données. La complétude est de 20 %
4.1 Facteurs de qualité (5/25). Cette définition est d’ailleurs équivalente à la définition de repré-
sentativité issue de [19].
et exigences normatives
■ Exactitude (ou précision)
La norme ISO 14041 [2] recommande d’évaluer la qualité des
données sur la base de paramètres temporels, géographiques et Elle combine la justesse et la fidélité [21] ou [R 113]. La justesse
techniques, et en fonction de leur précision, complétude, représen- est l’aptitude d’un instrument à donner des indications qui, en
tativité, cohérence et reproductibilité. Des facteurs de qualité des moyenne, correspondent à la vraie valeur de la grandeur mesurée.
données qui sont sensés représenter ces caractéristiques ont ainsi La fidélité est l’aptitude d’un instrument à donner la même indica-
été définis. Lorsqu’une étude ACV est utilisée à l’appui d’une tion pour une même valeur de la grandeur mesurée.
affirmation comparative divulguée au public, toutes ces exigences
doivent être incluses dans la mesure du possible.
4.2 Méthode de qualification
■ Sources de données
La vérification des sources de données (rapports industriels,
publications scientifiques, ...) est indispensable pour en assurer la 4.2.1 Introduction
qualité. Les méthodes de qualification se basent sur l’évaluation de la
■ Méthodes d’acquisition qualité par indicateurs [22] [23] [24], sur l’analyse quantitative des
incertitudes et sur des approches mixtes [25] [26]. Si la qualification
Trois méthodes d’acquisition sont considérées : la mesure, le par le moyen d’indicateurs de qualité est pertinente et bien établie,
calcul et l’estimation [18] [19]. On considère également les données la représentation de la qualité globale de l’inventaire en terme
issues de la réglementation [18]. Les modes opératoires des d’incertitude par le moyen d’outils mathématiques est assez discu-
méthodes d’acquisition ont une influence sur la qualité des don- table. En fait, la transformation des résultats d’évaluation de qualité
nées, donc il faut les évaluer. en distributions de probabilités subjectives se fait souvent sans fon-
dements mathématiques.
■ Vérification
Dans la suite, nous allons présenter une variante simplifiée
Ce facteur s’attache à savoir si les données ont été vérifiées et d’une méthode de qualification par indicateurs développée suite à
comment [19]. Plusieurs moyens sont préconisés : la vérification une analyse exhaustive de l’ensemble des méthodes existantes [7].
sur site, le recalcul des données avec d’autres modèles, le recou- L’évaluation des incertitudes sera présentée par la suite. (0)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 8 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Concernant l’exactitude, les critères varient en fonction des l’ensemble des flux initialement inclus dans les frontières du sys-
méthodes d’acquisition des données (mesure, calcul ou estima- tème. Plusieurs choix sont possibles pour la prise en compte des
tion), chacune devant être évaluée au niveau des flux. Dans le cas flux (la masse, le nombre ou leur pertinence environnementale) et
de la mesure, les critères sont la justesse et la fidélité de l’instru- il est difficile de quantifier la population entière des flux correspon-
ment de mesure, la durée de mesure et le nombre d’échantillons. dant à la définition des frontières du système. Pour cela, des cri-
Pour le calcul, il s’agit de la pertinence des modèles mathéma- tères qualitatifs de jugement sont proposés.
tiques. Enfin, pour l’estimation, les critères sont l’objectivité et la Suite à l’évaluation, chaque flux d’inventaire se voit attribuer une
compétence de celui qui estime. note de 1 à 5, 5 étant le niveau de qualité le plus faible. La grille
Concernant la représentativité, on considère trois sous-indica- d’évaluation de l’exactitude des données est présentée dans le
teurs (la représentativité temporelle, géographique et technique) tableau 1. La qualité de la réalisation d’une mesure n’est pas prise
évalués au niveau des flux. La représentativité temporelle décrit en compte en raison des difficultés d’évaluation. Le temps d’acqui-
l’âge des données. La représentativité géographique rend compte sition désigne la durée appropriée pour effectuer un mesurage cor-
de l’adéquation de la zone dans laquelle il convient de collecter les rect. La notion de vérification consiste à garantir la mise en place
données relatives aux processus élémentaires et par rapport à d’une procédure de contrôle des données figurant dans l’inven-
l’objectif de l’étude. Enfin, la représentativité technologique reflète taire, afin de limiter l’introduction d’erreurs manifestes dans les
la conformité des spécifications techniques et du niveau de techno- opérations de calcul des données. Pratiquement, la vérification
logie des processus élémentaires au respect de l’objectif de peut se faire par comparaison avec des données obtenues par
l’étude. mesure (si possible), avec des résultats obtenus avec d’autres
La complétude des données est évaluée par rapport aux fron- modèles ou avec des données bibliographiques.
tières du système par un indicateur qui mesure, au niveau du sys- La représentativité des données est évaluée selon le mode décrit
tème, le pourcentage des flux individuels quantifiés par rapport à au tableau 2.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 9
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
(0)
1 Par rapport aux frontières du système définies, tous les flux et les processus élémentaires sont renseignés.
2 Par rapport aux frontières du système, quelques flux ou quelques processus élémentaires sont manquants, mais leur
importance qualitative est mineure.
3 Par rapport aux frontières du système, quelques flux importants ou quelques processus élémentaires sont manquants. Leur
proportion est estimée inférieure à 50 % du nombre de flux totaux pour un processus élémentaire ou pour le système.
4 Par rapport aux frontières du système, quelques flux importants ou quelques processus élémentaires sont manquants. Leur
proportion est estimée supérieure à 50 % du nombre de flux totaux pour un processus élémentaire ou pour le système.
fonctionnelle (UF).
dans le système ; • Capacité à permettre la compa-
— agrégation des notes de flux : pour chaque catégorie de flux, tibilité des systèmes comparés.
calcul de la moyenne arithmétique pondérée des notes attribuées
pour l’exactitude et les représentativités avec, comme coefficients Fiabilité Facilité de quantification et tra-
de pondération, le ratio massique d’un flux d’un processus élé- duction des fonctions de l’UF en
mentaire/masse totale du flux dans le système entier : unités de référence (UR).
Q ( fluxa , système ) = ΣQ ( fluxa , processusi ) Frontières du Validité Confirmation, par l’analyse de
système sensibilité, du système de produits
× M ( fluxa , processusi ) /M ( fluxa , système ) choisi pour représenter le cycle de
vie total.
avec Q note de qualité de fluxa,
Fiabilité Cohérence des critères de choix et
M masse de fluxa . des seuils relatifs pour les différents
systèmes.
4.2.2.2 Évaluation de la qualité des modèles
Règles Validité • Conformité des points d’impu-
Quatre principaux types de modèles interviennent dans l’établis- d’imputation tation au champ de l’étude.
sement d’un inventaire : • Adéquation des règles d’impu-
— l’unité fonctionnelle ; tation avec le type des points
— les frontières du système avant la collecte des données d’imputation.
brutes ;
Fiabilité Justesse et cohérence de l’appli-
— les règles d’imputation ; cation des règles choisies.
— les règles d’agrégation après la collecte des données.
Les modèles utilisés lors de la collecte des données brutes Règles Validité Respect de la situation géogra-
(modèles mathématiques, hypothèses et protocoles) sont négligés d’agrégation phique du système étudié lors de
car leur qualification se fait déjà au niveau des données. l’agrégation des flux individuels
dans le système.
L’évaluation de la qualité de ces types de modèles se fait par rap-
port à leur validité et fiabilité. La validité décrit à quel point les hypo- Fiabilité • Prise en compte des caractéris-
thèses sur lesquelles sont basés les modèles correspondent aux tiques des impacts environnemen-
objectifs de l’étude. La fiabilité décrit à quel point les modèles et taux lors de l’agrégation des flux
leurs modes opératoires sont clairement formulés. Comme dans le individuels dans le système de
produits.
cas des données, ces caractéristiques sont indépendantes de l’étude • Applicabilité des catégories de
considérée. Le tableau 4 résume les critères d’évaluation en fonc- données recueillies au calcul des
tion des types de modèles. (0) impacts environnementaux.
La matrice d’évaluation de la qualité des modèles (tableau 5) est • Adéquation des bases d’agréga-
construite sur la base de ces critères d’évaluation. L’attribution des tion.
notes se fait de façon analogue à celle présentée pour la qualité
des données (§ 4.2.2.1). La validité et la fiabilité sont évaluées en
même temps pour diminuer le nombre d’indicateurs utilisés. La Les résultats d’évaluation de la qualité d’inventaire obtenus pour
validité est pourtant considérée plus importante que la fiabilité, les données et les modèles, sans agrégation ultérieure, peuvent
c’est-à-dire qu’une donnée valide mais non fiable est jugée de ainsi aider les utilisateurs à apprécier la qualité globale des résul-
meilleure qualité qu’une donnée fiable mais non valide. tats d’inventaire.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 10 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
(0)
5. Évaluation des incertitudes concerne exclusivement les données d’inventaire) ne sera pas
traité car une approche d’évaluation et un exemple ont déjà été
illustrés dans ce même article.
Dans la pratique de réalisation des études ACV, les incertitudes
qui affectent l’inventaire sont souvent évaluées pendant l’étape de
qualification, par des approches qualitatives, par le moyen d’inter- 5.1 Évaluation de la variabilité
valles ou de fonctions de probabilité. Les résultats de l’évaluation
sont ainsi traités au même niveau de critères de qualité des don-
par la théorie probabiliste
nées. Cependant, la complexité et les enjeux qui caractérisent
l’évaluation des incertitudes nécessitent des approches plus spéci- L’analyse de la variabilité comprend deux étapes principales :
fiques et exhaustives. — le choix des distributions de probabilités ;
Dans le dossier [G 5 620] Analyse du cycle de vie. Incertitudes — et la propagation des incertitudes.
des évaluations des impacts, on précise que l’évaluation des On considère la chaîne d’inférence générique :
incertitudes implique l’évaluation de l’imprécision, de la variabilité
X 1 → X 2 → ... → X k , X k
et de l’incertitude au sens strict. Ces incertitudes affectent les diffé-
rents éléments utilisés pour parvenir aux résultats finaux d’inven- étant un résultat final d’inventaire (une quantité de matière émise
taire, à savoir les données d’inventaire et les modèles (règles). Les ou consommée, quantifiée par rapport à l’UF).
données comprennent les quantités (flux) de matière et d’énergie
rapportées aux unités de référence (UR) et, finalement, à l’unité Finalement, l’analyse permet de représenter les résultats d’inven-
fonctionnelle (UF). Concernant les modèles, il faut considérer les taire sous la forme de distributions de probabilités. Ces distributions
quatre types principaux déjà cités, à savoir l’unité fonctionnelle, les seront ensuite intégrées aux chaînes d’inférences d’évaluation des
frontières du système avant la collecte des données brutes, les impacts, pour finalement aboutir (par les procédures déjà
règles d’imputation et les règles d’agrégation après la collecte des illustrées [G 5 620]) aux incertitudes des résultats d’impact.
données. La définition des distributions de probabilités se fait selon la
Comme dans l’étape d’évaluation des impacts, l’utilisation des procédure suivante :
données, des règles et des modèles pour le calcul d’un résultat — lister toutes les informations disponibles sur la variable à
d’inventaire final (rapporté à l’UF) à partir des données d’inventaire décrire à partir des données historiques, de l’expérience du
brutes se résume avec l’expression « chaîne d’inférences ». L’ana- praticien et de l’avis d’experts ;
lyse de l’incertitude au sens large consiste alors à analyser les infé- — analyser les caractéristiques des principales distributions de
rences de calcul préalablement identifiées et schématisées. Dans la la littérature [27] [28] ;
suite, nous allons présenter quelques techniques d’analyse, en — identifier les distributions qui représentent au mieux les pro-
s’appuyant sur les résultats de l’article [G 5 620]. L’imprécision (qui priétés des éléments X 1 , X 2 , ..., X k–1 .
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 11
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
bution représente alors un des résultats possibles de la chaîne à rendu « déchet ») et permettent la mise à disposition d’un produit
partir du choix de x 1 et la valeur correspondante µXn*(t) représente réemployé assurant sa fonction originaire (service rendu
la confiance du praticien sur t. À partir de µXn*(t), l’analyse conduit « produit »). Afin de caractériser complètement les performances
ainsi à l’intervalle d’incertitude [Nec;Pos] associé à la chaîne d’infé- environnementales, il est alors indispensable d’étudier aussi les
rences, ayant la signification suivante : procédés de traitement qui auraient été concernés faute du réem-
— plus l’intervalle est large, plus l’incertitude sur le résultat de ploi et les processus associés à la production et à l’utilisation du
la chaîne d’inférences est importante car très peu de valeurs t sont bien neuf dont le réemploi constitue une forme d’approvision-
très possibles et l’ensemble n’est pas nécessaire, autrement dit nement du marché. L’étude inclut alors aussi la caractérisation des
très peu de valeurs peuvent se produire mais cela a une nécessité systèmes de traitement des déchets et de production des biens
très faible ; neufs correspondants.
— lorsque l’intervalle est étroit, les indices Nec et Pos conver-
gent vers la même valeur qui peut être assimilée à une mesure de
probabilité.
La distribution de possibilité µXn*(t) peut ensuite être intégrée
6.2 Fonctions et unités fonctionnelles
aux chaînes d’inférences d’évaluation des impacts, pour finalement
aboutir (par les procédures déjà illustrées [G 5 620]) aux incer- On considère deux fonctions :
titudes finales des résultats d’impact.
— l’utilisation d’un réfrigérateur selon certains critères de
performance ;
— et le traitement du réfrigérateur usé avec valorisation matière
6. Exemple : inventaire des composantes.
de deux systèmes Ces fonctions sont assurées par deux systèmes concurrents :
de réfrigération concurrents — d’une part (A ), on considère le traitement du réfrigérateur usé
par les structures classiques avec valorisation matière, la produc-
tion et l’utilisation d’un bien neuf ;
Dans la suite nous allons présenter un extrait de l’analyse
d’inventaire relative à une étude ACV du réemploi des déchets élec- — d’autre part (B ), on considère le réemploi du réfrigérateur usé
troménagers blancs [29], le but étant de montrer un exemple de par les structures des pratiques de réemploi, son utilisation et son
réalisation de l’inventaire et de présentation des résultats selon les traitement en fin de vie par les structures classiques.
exigences et les critères illustrés auparavant.
La durée de vie d’un bien neuf a été estimée à 7 ans. Les biens
(0)
réemployés correspondants ont une durée de vie de 5 ans environ.
Les fonctions assurées par 2 biens neufs pendant 15 ans pourront
donc être satisfaites par 3 biens réemployés pendant 5 ans chacun.
6.1 Finalité et objectif de l’étude Les unités fonctionnelles sont ainsi définies par rapport à l’utilisa-
tion des biens par 1 000 foyers (tableau 6).
L’objectif de l’étude est de comparer les impacts environne-
mentaux potentiels de deux systèmes de réfrigération, à savoir un Les processus élémentaires des systèmes A et B sont repré-
réfrigérateur neuf et un d’occasion reconditionné par les structures sentés en figure 2, 3 et 4. Le système de produits du traitement en
de réemploi solidaire. L’étude a comme finalité d’informer les fin de vie d’un réfrigérateur usé (figure 4) est le même pour les
acteurs du réemploi sur les enjeux environnementaux attachés à systèmes A et B.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 12 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Expansion mousse
de PU isolant
Traitement des résidus
liquides
Chargement
du refrigérant
Mise en décharge
Confectionnement
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Vente
Utilisation
Les processus sur fond blanc ne sont pas considérés dans l’inventaire.
Déchets
Collecte en déchetterie
Tri
Recyclage/traitement
Stockage
du fluide réfrigérant
Les processus sur fond blanc ne sont pas considérés dans l’inventaire. Figure 3 – Système de produits du réemploi
et d’utilisation d’un réfrigérateur usé
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 13
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Déchets
Collecte et tri
Prétraitement/démantèlement
Recyclage du fluide
réfrigérant
Broyage/séparation
des composants T
Mise en CET et incinération
des déchets
T
Valorisation matière
T étape de transport sous-entendue
CET centre d’enfouissement technique
Les processus sur fond blanc ne sont pas considérés dans l’inventaire. Figure 4 – Système de produits du traitement
en fin de vie d’un réfrigérateur usé
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 14 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
■ Broyage /séparation des composants d’être envoyé au traitement chez un repreneur spécialisé. Comme
Le broyage se fait par une chaîne à rotation dans une salle fermée. dans le système A, le traitement n’est pas considéré faute de don-
Le matériel broyé est ensuite criblé de manière à éliminer les parties nées fiables. L’appareil subit une série de tests de bon fonctionne-
ayant une granulométrie supérieure à 30 mm. Ensuite, on trie par ment, il est nettoyé, puis recontrôlé. À l’exception des émissions de
séparation magnétique les métaux ferreux et non ferreux et par un R12, aucune consommation et émission ne sont inventoriées.
système d’aspiration le PSE, le PU et les refus à traiter. Le PSE est
stocké dans des conteneurs en plastique prêt à être valorisé. Le PU ■ Vente
peut être chargé en humidité et/ou mouillé suite au stockage du La vente comprend essentiellement le parcours aller-retour pour
déchet. Afin de pouvoir maximiser le taux de récupération, le la livraison de l’appareil reconditionné, les opérations de chargement
mélange restant est réchauffé et ensuite séché par un sécheur à tam- et déchargement, et le transport d’une personne par véhicule diesel
bour. Le PU est séparé par un filtre à rotation et ensuite stocké dans pour la gestion de la structure.
des conteneurs comme le PSE. Les refus solides sont aussi stockés
avant d’aller en centre d’enfouissement technique (CET). Les ■ Utilisation
consommations énergétiques et la production de déchets (filtres, On considère l’utilisation pendant 5 ans de chacun des réfri-
poussières, eaux usées...) sont négligées. Pendant le broyage, le PU gérateurs. La consommation moyenne a été estimée à partir de
libère le R11 utilisé pour son expansion pendant la construction du tests réalisés sur les appareils reconditionnés. Compte tenu des
réfrigérateur. progrès technologiques, les consommations des réfrigérateurs
réemployés dans le futur ont été progressivement diminuées, à la
■ Valorisation matière
hauteur de 75 % des consommations actuelles pour l’horizon 5 à 10
La valorisation matière concerne : ans et de 50 % pour les 5 dernières années.
— les métaux ferreux (à savoir acier, fer et vernis) dans la pro-
duction d’acier primaire ;
— l’aluminium dans la production d’aluminium primaire ; 6.3.3 Processus d’arrière-plan
— le cuivre dans la production de cuivre primaire ;
Chacun des processus listés auparavant fait appel à un certain
— le verre dans la production de verre primaire ; nombre de processus d’« arrière-plan » lorsqu’il utilise des matières
— le PSE et la mousse PU en considérant la production évitée, premières, énergétiques ou des produits.
par procédé classique, des quantités valorisées.
Exemple : la consommation d’électricité ou de gasoil entraîne la
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
■ Traitement des déchets prise en compte des données d’inventaire des processus de produc-
Les refus solides issus du broyage (essentiellement ABS, PVC, tion et distribution relatifs.
caoutchouc, vernis et parties électriques) sont mis en CET. Ces rési-
Les processus de production d’« arrière-plan » considérés sont les
dus sont essentiellement non biodégradables, donc aucune émis-
suivants (où P correspond à « production » et D à « distribution ») :
sion liquide ou gazeuse en CET n’est considérée. Il est possible que,
parmi les résidus, se trouvent des gouttes d’huile moteur qui ont — système « A » : électricité (P + D ), gasoil (P + D), acier en
été pompées avant le broyage, mais compte tenu des modestes plaques (P ), béton non armé (P ), ciment (P ), transport par camion
quantités et des traitements physiques lors du broyage, on 16 t, transport par camion 40 t, transport par train, gravier (P ), PSE
considère ces émissions négligeables. L’huile moteur pompée avant (P ), PU (P ) ;
broyage est incinérée avec récupération énergétique. L’évaluation — système « B » : électricité (P + D ), gasoil (P + D ), ciment (P ),
des impacts du procédé d’incinération du R12 n’est pas réalisée transport par camion 16 t, transport par camion 40 t, transport par
faute de données fiables. Cela constitue une limite importante de train.
l’inventaire qui doit être considérée dans les conclusions de l’étude. Les processus d’arrière-plan de deuxième niveau sont considé-
rés en fonction de leur pertinence environnementale, estimée par
rapport aux impacts induits. Les processus qui engendrent des
6.3.2 Système B : réfrigérateurs réemployés
impacts agrégés de trois ordres de grandeur inférieurs aux impacts
On considère 3 000 réfrigérateurs réemployés, ayant une durée agrégés correspondant des autres processus d’arrière-plan de
de vie de 5 ans chacun, de manière à considérer l’utilisation d’un deuxième niveau sont négligés.
réfrigérateur dans 1 000 foyers pendant 15 ans. On comptabilise le
traitement en fin de vie de ces 3 000 réfrigérateurs (au bout de
5 ans d’utilisation) par les structures classiques. Bien que le trai- 6.4 Réalisation de l’inventaire
tement soit étalé sur 15 ans, on fait l’hypothèse que tous les 3 000
réfrigérateurs sont traités en même temps. Compte tenu des limi-
tes des modèles d’évaluation des impacts, cela n’altère en rien les 6.4.1 Procédures de calcul
résultats. Les processus de traitement classique sont les mêmes
que pour le système A. L’inventaire est réalisé à l’aide de formats de données définis
selon l’ISO [16]. Chaque format correspond à un processus. Tous les
■ Collecte, stockage et tri formats sont réalisés sur des feuilles de calcul, liées entre elles par
le biais des relations physiques entre les processus. Plusieurs caté-
La collecte des 3 000 réfrigérateurs se fait auprès de déchetteries
gories de données sont considérées, à savoir :
et comprend des parcours aller-retour sur fourgon et les opérations
de chargement et déchargement. Le stockage se fait sur site et — pour les entrants : « matières premières » et « matières pre-
aucune consommation et émission ne sont inventoriées. Le tri est mières énergétiques » ;
réalisé sur le quai de déchargement. Les réfrigérateurs subissent — pour les sortants : « rejets solides », « rejets en milieu liquide »,
un test de froid avec mesure de température. « rejets en milieu gazeux », « rayonnements », « produits recher-
chés » et « coproduits ».
■ Reconditionnement La catégorie « matières premières énergétiques » comprend les
L’appareil est réparé, les pièces usagées sont changées et matières ou les énergies utilisées exclusivement pour leur pouvoir
remontées. Les pièces de substitution proviennent des déchets calorifique. Les modules d’arrière-plan associés aux matières pre-
démantelés auparavant et ainsi ne sont pas considérées dans mières faisant partie de ces catégories comprennent les processus
l’inventaire. Le fluide réfrigérant est remplacé par du R134A. Le R12 nécessaires pour les rendre disponibles à l’utilisation. Les produits
usé est pompé par un compresseur et stocké en bonbonne avant recherchés sont les résultats physiques (matière et/ou énergie) des
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 15
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Compte tenu des différentes catégories et du nombre de don- Représentativité : Données moins représentatives
nées inventoriées, il est impossible de comparer les systèmes A et des techniques actuelles
B et de dégager des conclusions. Pour cela, il est nécessaire de — temporelle .............. 2,0
procéder à l’évaluation des impacts ([G 5 615] Analyse du cycle de — géographique......... 3,0
vie. Méthodes d’évaluation des impacts ). Pour chacune des quan- — technique................ 4,5
tités de matière inventoriées, on calcule ainsi les impacts corres- Complétude 3,0 Processus de traitement de
pondants, pour ensuite les sommer et disposer de résultats plus certains déchets manquants
facilement comparables. Un extrait des résultats d’évaluation
d’impacts relatifs au processus de la figure 5 est présenté en
figure 6. reconditionnés a limité l’échantillon sur lequel les consommations
énergétiques des appareils avant et après le reconditionnement
6.4.3 Qualification des données et des résultats ont été estimées. Aussi, les informations manquantes ont rendu
indispensables des hypothèses concernant l’identification, la quan-
Dans le tableau 8 on considère, à titre d’exemple, les résultats de tification et la répartition des flux de matériaux, sur la base d’infor-
la qualification des données d’inventaire des systèmes A et B, mations collectées dans les bases de données.
obtenus par moyenne arithmétique des résultats de qualité au Les inventaires relatifs à la valorisation des matières premières,
niveau de chaque catégorie de flux. Les deux inventaires ont une à la valorisation énergétique des huiles et à la mise en CET des
qualité relativement bonne, le système A montrant des meilleurs différentes classes de déchets considèrent des déchets dont la
résultats. Cette qualité est due au mode de collecte des données nature et la composition n’est pas exactement la même que celle
(relevant de mesures réalisées in situ et issues de bases de don- des déchets des systèmes étudiés. De la même manière, les pro-
nées validées) et aux procédures d’estimation des données man- cessus de production des matières premières nécessaires à la réa-
quantes. lisation des appareils neufs ne concernent pas exactement les
Globalement, toutes les principales matières premières matières qui composent les appareils.
concernées par les systèmes de produits ont été quantifiées, en Ces éléments diminuent en quelque sorte la représentativité des
remontant (dans les processus de production et d’extraction) résultats d’inventaire vis-à-vis des objectifs de l’étude et notam-
jusqu’aux ressources fossiles. Par contre, l’omission de certains ment des systèmes étudiés.
processus de traitement des déchets (par exemple le R12) conduit
certainement à la sous-estimation des quantités inventoriées et Dans les sous-systèmes de production des biens neufs, seule-
ainsi constitue une limite importante pour la complétude de l’inven- ment les processus de production des matières premières ont été
taire. Les sources bibliographiques utilisées pour la collecte des considérés, toutes les étapes de fabrication, assemblage, etc., ont
données des processus d’arrière-plan ne donnent pas toujours des été négligées, notamment la production des cartes électriques et
informations sur la méthode d’acquisition et les données ne cor- électroniques qui est sensée être significative en terme d’impacts
respondent pas forcément au contexte de l’étude, ce qui pénalise environnementaux n’a pas pu être prise en compte. Les consom-
l’exactitude et la représentativité de l’inventaire. (0)
mations d’énergie primaire et de matières premières et les émis-
sions de polluants pourraient ainsi être sous-estimées dans le
système B.
6.5 Interprétation et limites des résultats Aussi, lors de la mise en CET des résidus issus du broyage (ABS,
PVC, caoutchouc, vernis et parties électriques et électroniques), on
Les résultats d’inventaire sont affectés par plusieurs limites ne considère pas des émissions liquides ou gazeuses bien qu’il soit
ayant un caractère général. D’abord, la qualité parfois douteuse possible que, parmi les résidus, se trouvent encore des gouttes de
des données issues des mesures effectuées sur les appareils l’huile moteur pompé avant le broyage.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 16 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 17
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Figure 6 – Extrait du format de calcul des impacts environnementaux des résultats d’inventaire de la figure 5
Pour conclure, les différentes hypothèses faites lors de la modé- et des conclusions ne peuvent pas toujours être établies. Si c’est
lisation des systèmes de produits peuvent influencer de manière le cas, il faut rappeler que les conclusions tirées des inventaires
significative les résultats et doivent faire l’objet d’analyses de sen- sont spécifiques au produit, au procédé ou à l’activité analysée.
sibilité à interpréter par la suite. Elles ne sont valables que dans la situation particulière étudiée et
ne doivent pas être extrapolées pour d’autres cas. La volonté
Ces limites, avec la complexité et le nombre des résultats obte-
d’utiliser un inventaire pour comparer des matériaux de base au
nus, ne permettent pas de dégager des conclusions et des recom-
lieu des produits est un exemple d’utilisation incorrecte des résul-
mandations par rapport aux objectifs de l’étude. L’évaluation des
tats. Considérons un inventaire comparant une pièce d’automo-
impacts est ainsi indispensable.
bile en acier avec une pièce d’automobile en aluminium sur la
base d’une utilisation équivalente. L’étude peut faire apparaître
que la pièce en acier utilise moins d’énergie, crée moins de
déchets solides et engendre des niveaux de pollutions de l’air et
7. Conclusions de l’eau inférieurs pour la plupart des polluants. Cela ne signifie
pas que, dans tous les cas, l’acier en tant que matériau soit pré-
férable à l’aluminium en termes de respect de l’environnement.
Dans cet article, nous avons présenté les principes méthodo-
Les résultats ne sont applicables qu’aux produits spécifiques étu-
logiques et quelques méthodes des deux premières étapes de
diés. Une étude portant sur des pièces différentes en aluminium
l’ACV, la définition des objectifs et du champ de l’étude et l’analyse
et en acier peut très bien, en fonction de la nature de l’applica-
de l’inventaire.
tion, produire des résultats différents. Il est également important
Aussi par le moyen de l’exemple d’inventaire considéré, nous de noter que la comparaison de différents produits est faite sur la
avons montré que, même lorsque les résultats d’inventaire sont base d’une unité fonctionnelle correspondant, pour chaque pro-
présentés dans le format désiré, l’interprétation demeure difficile duit étudié, à une utilisation similaire ou, dans le cas des embal-
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
G 5 510 − 18 © Techniques de l’Ingénieur
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
lages, à une même quantité de produit emballé. L’unité l’analyse des améliorations sont limitées à la recherche de la
fonctionnelle inclut des facteurs tels que la durée de vie, les per- diminution de l’énergie et des ressources utilisées, ainsi qu’à
formances, le nombre d’utilisations (produit réutilisable ou non), l’abaissement des niveaux de rejets dans l’environnement. Afin
etc. Les résultats d’un inventaire listent l’utilisation des ressour- de pouvoir exploiter complètement les informations collectées et
ces et de l’énergie, ainsi que les rejets dans l’environnement (air, ainsi améliorer concrètement les performances environnementa-
eau et sols). À ce stade de l’ACV, aucune tentative n’est faite pour les des systèmes étudiés, il est nécessaire de procéder aux étapes
déterminer l’impact relatif de chacun de ces facteurs sur l’envi- suivantes de l’ACV. Seule une évaluation des impacts peut, en fait,
ronnement ou sur la santé humaine. Aussi, les conclusions et apporter une réponse adéquate.
Références bibliographiques
[1] ISO (International Organisation for Standar- [9] NIELSEN (A.M.). – Input/Output analy- [20] LIDFORDS (L.G.) et CHRISTIANSEN (K.). –
disation). – ISO 14040 Environmental Mana- sis-Shortcuts to life cycle data ? Chap. 3 Nordic Guidelines on Life-Cycle
gement – Life Cycle Assessment – Principles Introduction to IOA. Copenhagen : 2.-0 LCA Assessment : Nord 1995:20. Nordic Council
and Framework. NF EN ISO 14040, 11 p. Consultants, [en ligne] http://www.lca-net.com of Ministre, Arhus, 222 p. (1995).
Management environnemental – Analyse du (2001) [21] COURTIER (J.-C.) et GIACOMO (P). – Vocabu-
cycle de vie – Principes et cadre, [10] LEONTIEF (W.) et FORD (D.). – Environmental laire de la mesure [R 113]. Techniques de
http://www.afnor.fr ; http://www.iso.org repercussions and the economic structure : l’ingénieur, Paris, 14 p. (2003).
(1997). A n i n p u t - o u t p u t a p p r o a ch . Re v i e w o f [22] WEIDEMA (B.P.) et SUHR WESNOES (M.). –
[2] ISO. – ISO 14041 Environmental Manage- Economics and Statistics, vol. 52, n o 3, Data quality management for life cycle inven-
ment – Life Cycle Assessment – Goal and pp. 262-271 (1970). tories – an example of using data quality indi-
Scope definition and Life Cycle Inventory
[11] TRELOAR (G.J.). – Extracting embodied cators. Journal of Cleaner Production, vol. 4,
Analysis. NF EN ISO 14041, 11 p. Manage-
energy paths from input-output tables : no 3-4, pp. 167-174.
ment environnemental – Analyse du cycle de
Towards an input-output-based hybrid [23] WRISBERG (N.), LINDEIJER (E.) et MULDERS
vie – Définition de l’objectif et du champ
energy analysis method. Economic System (P.). – A semi-quantitative approach for asses-
d’étude et analyse de l’inventaire,
Parution : octobre 2005 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
Research, vol. 9, no 4, pp. 375-391 (1970). sing data quality in LCA. In : Proceeding of
http://www.afnor.fr ; http://www.iso.org
(1998). [12] EIOLCA. – Economic Input-Output Life Cycle the 7 th annual meeting of SETAC-Europe,
[3] ISO. – ISO 14042 Environmental Manage- Assessment. [en ligne] : Amsterdam, the Netherlands (1997).
ment – Life Cycle Assessment – Life Cycle http://www.eiolca.net [24] ROUSSEAUX (P.), LABOUZE (E.) et SUH
Impact Assessment. NF EN ISO 14042, 16 p. [13] ISO. – Illustrative examples on how to apply (Y.J.). – An overall assessment of life cycle
Management environnemental – Analyse du ISO 14041. ISO/TR 14049, 67 p. Management inventory quality – application to the produc-
cycle de vie – Évaluation de l’impact du cycle environnemental – Analyse du cycle de vie – tion of polyethylene bottles. Int. J. LCA,
de vie, h tt p : / / w w w . a f n o r. f r ; Exemples d’application de l’ISO 14041 trai- vol. 6, no 5, pp. 299-306 (2001).
http://www.iso.org (2000). tant de la définition de l’objectif et du champ [25] KENNEDY (D.J.), MONTGOMERY (D.C.) et
[4] ISO. – ISO 14043 Environmental Manage- d’étude et analyse de l’inventaire, ROLLIER (D.A.) et al. – Assessing input data
ment – Life Cycle Assessment – Life Cycle http://www.iso.org (2000). uncertainty in life cycle inventory models. Int.
Interpretation. NF EN ISO 14043, 18 p. Mana- [14] EKVALL (T.) et FINNVEDEN (G.). – Allocation J. LCA, vol. 2, no 4, pp. 229-239 (1997).
gement environnemental – Analyse du cycle in ISO 14041-a critical review. Journal of [26] MAURICE (B.), FRISCHKNECHT (R.) et
de vie – Interprétation du cycle de vie, Cleaner Production, no 9, pp. 197-208 (2001). COELHO-SCHWIRTZ (V.) et al. – Uncertainty
http://www.afnor.fr ; http://www.iso.org
[15] DE BEAUFORT (A.), BRETZ (R.) et HISCHIER analysis in life cycle inventory – Application
(2000).
(R.). – Code of Life-Cycle Inventory Practice. to the production of electricity with French
[5] GUINÉE (J.B.) (éditeur). – Handbook on Life Bruxelles : SETAC, 160 p. (2003). coal power plants. Journal of Cleaner Pro-
Cycle Assessment. An operational guide to duction, no 8, pp. 95-108 (2000).
the ISO standard. London : Kluwer Acade- [16] ISO. – Environmental Management – Life
mic, 704 p. (2002). Cycle Assessment – LCA data documentation [27] BERNIER (J.), PARENT (E.) et BOREUX (J.J.).
format. ISO/TS 14048, 61 p. Management – Statistique pour l’environnement. Traite-
[6] GOEDKOOP (M.J.) et SPRIEMSMA (R.). – The environnemental – Analyse du cycle de vie – ment bayésien de l’incertitude. Paris : TEC &
Eco-Indicator 99 A damage oriented method Format de documentation de données, DOC, 363 p. (2000).
for Life Cycle Impact Assessment. Metho- http://www.iso.org (2002).
dology Report and Methodology Annex. 17 [28] VOSE (D.) Risk Analysis. – A quantitative
April 2000 second edition, 132 p. et 82 p. [17] HUIJBREGTS (M.A.J.), NORRIS (G.) et BRETZ guide. West Sussex : Wiley, 418 p. (2000).
(2000). (R.) (SETAC-Europe LCA Working Group). – [29] Ecoinnova S.a.s., Polden Insavalor S.A. – Le
Framework for Modelling Data Uncertainty in réemploi des déchets par les structures de
[7] SUH (Y.J.). – Élaboration d’un guide pour
Life Cycle Inventories. Int J. LCA, vol. 6, no 3, l’économie solidaire. Évaluation des enjeux
l’amélioration et l’évaluation de la qualité
pp. 127-132 (2001). environnementaux. Étude effectué à la
d’inventaire de l’ACV : Application aux filières
de traitement des eaux usées urbaines.Thèse [18] FAVA (J.), ROY (F.) et JENSEN (A.). – demande de l’ADEME. Marché no 0206007.
de Doctorat Sci. : INSA Lyon, 197 p. (2002). Life-cycle assessment data quality – A 150 p.
[8] RAYNOLDS (M.), FRASER (R.) et CHECKEL conceptual framework. Florida (USA) : [30] HABERSATTER (K.) et FECKER (I.). – Inven-
(D.). – The Relative Mass-Energy-Economic SETAC, 157 p. (1994). taire écologique relatifs aux emballages.
(RMEE) Method for System Boundary [19] SINGHOFEN (A.). – Introduction into a vol. 1. Cahiers de l’environnement no 250 I et
Selection. Part 2 : A Means to Systematically Common Format for Life-Cycle Inventory II. Berne : Office fédéral de l’environnement,
and Quantitatively Select LCA Boundaries. Data. Status Report January 1996. Brussels : des forêts et du paysage (OFEFP/BUWAL),
Int. J. LCA, vol. 5, no 1, p. 37-46 (2000). SPOLD, 37 p. (1996). 564 p. (1998).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur G 5 510 − 19
tiwekacontentpdf_g5510 v1 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200049355 - universite de haute alsace // 193.50.153.143
GAGNEZ DU TEMPS ET SÉCURISEZ VOS PROJETS
EN UTILISANT UNE SOURCE ACTUALISÉE ET FIABLE
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
LES AVANTAGES ET SERVICES
compris dans les offres Techniques de l’Ingénieur
ACCÈS
SERVICES ET OUTILS PRATIQUES
Archives Impression à la demande Alertes actualisations
Technologies anciennes et versions Commandez les éditions papier Recevez par email toutes les nouveautés
antérieures des articles de vos ressources documentaires de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com