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26/09/2008

Analyse du cycle de vie


Problèmes d’affectation
par François SCHNEIDER
Jacques CHEVALIER
Alain NAVARRO
Laboratoire d’Analyse Environnementale des Procédés et des Systèmes Industriels
(LAEPSI) de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon

1. Problèmes d’affectation rencontrés dans les ACV......................... G 5 550 − 2


1.1 Notions et concepts...................................................................................... — 2
1.2 Coproduction ................................................................................................ — 2
1.3 Cotraitement ................................................................................................. — 3
1.4 Revalorisation ............................................................................................... — 3
2. Traitement des cofonctions simultanées........................................... — 4
2.1 Méthodes basées sur le découpage du système....................................... — 4
2.2 Méthodes basées sur l’élargissement du système.................................... — 4
2.3 Méthodes basées sur des indicateurs socio-économiques ...................... — 5
2.4 Méthodes basées sur des indicateurs physiques ...................................... — 5
2.5 Comparaison des méthodes........................................................................ — 5
3. Traitement des cofonctions successives ........................................... — 6
3.1 Notion de vie d’une ressource et de système cascade ............................. — 6
3.2 Exemple choisi.............................................................................................. — 6
3.3 Comparaison de différents traitements d’un déchet................................. — 7
3.4 Comparaison de différentes productions................................................... — 9
4. Conclusion .................................................................................................. — 15
Références bibliographiques .......................................................................... — 15

A ffecter à de nombreux synonymes : imputer, attribuer, distribuer, allouer (en


anglais : allocate). De façon générale, il s’agit d’assigner la part de chacun.
Qui est responsable de la pollution de cette rivière ? Quelles sont les causes de
l’effet de serre ? Quels sont les impacts environnementaux de l’incinération des
bouteilles en PVC ? Toutes ces questions représentent des problèmes d’affecta-
tion. Au vu de la complexité du monde naturel et des sociétés humaines, attri-
buer des problèmes environnementaux aux vrais responsables est le défi
fondamental des analyses environnementales et la condition préalable à toute
mesure préventive. De plus, les problèmes d’affectation ont une portée très
générale puisqu’ils se rencontrent également dans les analyses économiques et
sociales des systèmes.
Nous présentons ici en détail les méthodes d’affectation [1] utilisées ou envi-
sagées dans le domaine des Analyses du cycle de vie (ACV). Les ACV sont fon-
damentalement des problèmes d’affectation d’impacts environnementaux à une
fonction en considérant tous les types d’impacts environnementaux et toutes les
étapes du cycle de vie de l’extraction des ressources naturelles aux traitements
finaux. Cette fonction peut être de produire une bouteille, de transporter un indi-
vidu d’un point A à un point B, de traiter de façon adéquate un déchet donné.
Nos sociétés sont très complexes, et tous les processus liés à une fonction rem-
plissent souvent de nombreuses autres fonctions. Le pétrole sert, par exemple à

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produire de nombreux types de produits : quelle est la part de la production de


pétrole (et les problèmes environnementaux associés) liée à la production
d’essence sans plomb ? Quels doivent être les impacts de la décharge attribués
aux piles stockées ?
La résolution des problèmes d’affectation est un des aspects de l’étape de
définition des objectifs car pour affecter, il faut commencer par définir le sys-
tème. Toutefois, elle fait aussi partie de l’étape d’inventaire. Nous posons que les
problèmes d’affectation sont des problèmes d’affectation de charges à des fonc-
tions. La notion de charges correspond dans cet article à tous les flux amenant
des impacts environnementaux, par exemple, des besoins en énergie ou en
transport, des consommations de ressources naturelles, des émissions de pol-
luants. Les liens entre les charges et les impacts s’établissent dans d’autres par-
ties de l’inventaire [29] et surtout dans l’étape d’évaluation des impacts [30]. Les
charges envisagées sont environnementales car les ACV se limitent pour le
moment à ces aspects. Mais la notion de charges pourrait tout à fait être généra-
lisée aux domaines économiques et sociaux.
L’affectation à fonction considérée ici consiste souvent à répartir la charge
environnementale d’un système entre toutes les fonctions assurées par ce sys-
tème. Cependant il arrive que l’affectation implique à un moment donné une
modification du système.
Il n’existe pas de méthode d’affectation générale acceptée. Comme les choix
effectués sont susceptibles de modifier largement les résultats des études, une
analyse comparée des différentes méthodes revêt une grande importance.

1. Problèmes d’affectation Matières Matières


rencontrés dans les ACV Énergies Énergies
Système
Espaces Espaces

1.1 Notions et concepts


Figure 1 – Représentation physique des flux entrants et sortants
Un système est composé de processus de transformations, de d’un processus
transports et de stockages. Il peut avoir des entrées et des sorties de
matières (métaux, plastiques...), d’énergies (énergie solaire, chaleur,
énergie contenue dans les matériaux énergétiques...) ou d’espaces
(surfaces au sol, volumes...) (figure 1). Ce sont les trois types de res-
sources pouvant circuler [1]. Dans une représentation socio-écono- Services Services
mique (figure 2), ces flux entrants et sortants peuvent être des Produits Produits
déchets (poubelles traitées, objets usagés générés...), des produits Déchets Système Déchets
(machines requises, produits finis fabriqués...) ou des flux environ-
nementaux (ressources naturelles extraites, polluants émis...). Un Flux Flux
processus peut de plus avoir des flux entrants et sortants non physi- environnementaux environnementaux
ques que sont les services (transports requis ou fournis...).
Les services et les produits ont une valeur socio-économique Figure 2 – Représentation socio-économique des flux entrants
(généralement représentée par la valeur économique moyenne et sortants d’un processus
positive du flux tandis que les déchets ont une valeur négative. Les
flux environnementaux, quant à eux, ne font pas partie du domaine
de l’analyse économique [2] [3]. À chaque flux sortant de produits ou de services est associée une
Les flux entrants de produits et de services proviennent d’autres fonction de production ; à chaque flux entrant de déchets est asso-
processus (de production) et les flux sortants de déchets sont diri- ciée une fonction de traitement du système étudié. Dans les ACV, on
gés vers d’autres processus (de traitement). C’est de cette manière compare des systèmes qui remplissent la même fonction. Donc à
que l’on construit processus par processus ce qu’on appelle le cycle chaque fois qu’un système remplit plusieurs fonctions, il se pose un
de vie, jusqu’à ce que tous ces flux entrants et sortants soient tra- problème d’affectation. Il faut affecter la part des flux entrants de
duits en flux environnementaux qui seront analysés dans l’étape produits et services, des flux sortants de déchets et des flux environ-
d’évaluation des impacts. Les flux entrants de produits et de servi- nementaux qui contribuent uniquement à la fonction étudiée en se
ces, les flux sortants de déchets et les flux environnementaux cor- basant sur le fait que les fonctions sont les raisons d’exister des sys-
respondent à des charges environnementales. tèmes.

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Charges CP Charges C T
Produit P1
Déchet D1
Produit P2
Système A P Système A T
Déchet D2
Service S

Figure 3 – Coproduction : exemple choisi Figure 4 – Cotraitement ; exemple choisi

Des problèmes d’affectation interviennent dans trois situations :


les coproductions, les cotraitements et les revalorisations. Cofonctions simultanées

Productions Traitements
1.2 Coproduction

Modification Indicateurs de
Les problèmes de coproduction apparaissent lorsqu’un système du système responsabilité
remplit plusieurs fonctions de production alors qu’une seule est étu-
diée, autrement dit lorsqu’un système génère plusieurs produits ou
services tandis qu’un seul de ces flux sortants contribue à la fonc- Socio-
Découpage Élargissement Physiques
tion étudiée. Ils sont aussi connus sous le nom d’affectation à systè- économiques
mes multisorties (multi-output). Ce type courant de problème se
pose pour une raffinerie de pétrole qui produit différents carburants,
Figure 5 – Diagramme récapitulatif des méthodes de résolution des
combustibles industriels et matériaux divers. Un autre exemple typi-
affectations à cofonctions simultanées
que est la coproduction de soude, chlore et hydrogène par électro-
lyse du sel [4].

Les problèmes d’affectation qui se posent, lorsqu’il s’agit de 1.4 Revalorisation


coproductions, peuvent être illustrés ainsi : considérons un système
AP remplissant 3 fonctions de production en générant les produits
Les revalorisations associent fonctions de traitement et fonctions
P1, P2 et le service S, ayant aussi des flux entrants et sortants ame-
de production. Elles incluent les réemplois, les recyclages et les
nant la charge environnementale CP (figure 3) Quelle part de CP autres valorisations de déchets. Une revalorisation consiste à redon-
doit-on affecter à la production de P1, P2 ou S ? ner une valeur socio-économique positive à un déchet. Lors des
revalorisations, les fonctions sont remplies à des instants différents
grâce à la conservation de propriétés utiles des ressources. Les
fibres cellulosiques conservent ainsi leur qualité d’utilisation sur de
1.3 Cotraitement nombreux cycles. Des cofonctions successives sont alors remplies.
Les déchets de papiers d’impression-écriture peuvent être traités
pour être recyclés ultérieurement dans des emballages.
Ces problèmes apparaissent lorsqu’un système traite plusieurs L’étude des processus de revalorisation peut engendrer l’étude
déchets simultanément tandis que l’on veut étudier le traitement d’arbres de revalorisation encore appelés vies de ressource ou cas-
d’un seul de ces déchets. On dit alors que le système étudié remplit cades de revalorisation [1] [5] [6]. La ressource fibre cellulosique
plusieurs fonctions de traitement et il faut affecter à la fonction de peut par exemple être utilisée de nombreuses fois successivement,
dans des papiers d’impression-écriture, puis dans des emballages,
traitement du déchet qui nous intéresse, sa charge environnemen-
puis être incinérée pour produire de l’énergie.
tale. Ces problèmes peuvent aussi être dénommés affectations à
systèmes multi-entrées (multiple waste handling ou multi-inputs). On distingue deux types de revalorisations : en boucle fermée et
Deux exemples importants de ce type de problème sont les filières en boucle ouverte.
incinération (sans valorisation énergétique) et mise en décharge. En
■ Les boucles fermées sont des filières de revalorisation internes à
effet dans ces deux cas, des flux de déchets de natures très différen- un cycle de vie : les revalorisations peuvent alors être vues comme
tes sont traités conjointement et la pollution des deux systèmes inci- des cofonctions simultanées et ne posent pas de problèmes métho-
nération et décharge ne peut être aisément affectée à chacun des dologiques, toutes les fonctions étant identiques. Malheureuse-
flux entrants. Par exemple, comment doit-on répartir la charge envi- ment, les véritables boucles fermées sont très rares. On pourrait
ronnementale de l’incinération entre les plastiques, les fermentesci- citer la réutilisation du calcin des défauts de fabrication d’une verre-
bles ou encore les papiers et cartons ? rie réintroduit tel quel dans le four à verre.

Un problème de ce type se pose ainsi : considérons un système ■ Les boucles ouvertes mettent en jeu des cofonctions successives.
AT remplissant 2 fonctions de traitement en traitant les déchets D1, L’exemple considéré et les différentes méthodes d’affectation pour
D2, et ayant des flux entrants et sortants amenant la charge environ- ce type de cofonctions sont présentées au paragraphe 3.3.5.
nementale CT (figure 4). Quelle part de CT doit-on affecter à la fonc- Les figures 5 et 6 montrent les méthodes de résolution des affec-
tion de traitement de D1 ou D2 ? tations à cofonctions simultanées et successives.

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Cofonctions successives

Traitements Productions

Découpage et Systèmes Découpage et Vie complète Systèmes


Découpage Découpage
charges évitées cascade charges évitées de la ressource cascade

- Traitement - Valeur - ARSC - Courante - Valeur - Répartition totale - ARSC


final évité environnementale - 50/50 simple environnementale - Par type de flux
- 50/50 simple - Huppes - 50/50 environnementaux
- Huppes - GEP - Basée sur la masse - Étendues
- Boucle fermée
- Östermark
- Lindeijer

Figure 6 – Diagramme récapitulatif des méthodes de résolution des affectations à cofonctions successives

2. Traitement des cofonctions Charges CP


simultanées P3, S1 Produit P1

FE1, S2 Produit P2
FE2, D3 Système A P
Les coproductions et cotraitements sont des cofonctions qui se
P4 Service S
produisent au même instant et qui peuvent de ce fait être analysées
au niveau d’un processus élémentaire donné : on parle de cofonc- D4
tions simultanées. Nous allons ici présenter les différentes métho-
des de résolution des problèmes d’affectations à des cofonctions Figure 7 – Application de la méthode de découpage
remplies au même instant. Celles-ci incluent les coproductions, les
cotraitements et les revalorisations vues comme des cofonctions
simultanées. Une première stratégie consiste à modifier le système
Parfois, le découpage ne se fait pas selon des critères techniques.
analysé : soit par une étude détaillée des processus suivie d’un
Certains proposent en effet de découper arbitrairement les systè-
découpage du système, soit par un élargissement à d’autres
mes en choisissant un ratio approprié par exemple en partageant
systèmes remplissant les mêmes fonctions. Une seconde méthode
équitablement la charge environnementale du système à l’ensem-
consiste à établir des règles d’affectation sur la base d’indicateurs
ble des fonctions qu’il assure. Ces méthodes sont difficilement justi-
physiques et/ou socio-économiques. La plupart des auteurs associe
fiables si les fonctions sont différentes.
plusieurs méthodes.
La première étape commune à toutes ces méthodes est la défini-
tion du système étudié (frontières, flux entrants et sortants...).
2.2 Méthodes basées sur l’élargissement
du système
2.1 Méthodes basées sur le découpage
du système Ces méthodes, souvent dénommées méthodes par substitution
(d’un système par un autre) [8] élargissent le système à d’autres sys-
tèmes remplissant les cofonctions. Elles considèrent qu’un système
Il s’agit de décomposer le système en sous-systèmes indépen- qui assure plusieurs fonctions en même temps évite l’existence
dants liés à chacune des fonctions. Ainsi, par l’étude approfondie d’autres systèmes remplissant chacune des fonctions. Après exten-
d’une plate-forme pétrolière, il est possible d’identifier certains pro- sion, le système ne remplit plus que la fonction étudiée.
cessus liés uniquement à la production de gaz et d’autres liés à la
production de pétrole [7]. Elles ont beaucoup été utilisées pour créditer la production par
incinération [9]. Les charges de la production d’énergie par le
Pour le système AP, supposons que la charge CP soit liée aux pro- pétrole, par exemple, sont alors soustraites des charges affectées à
duits P3, P4 entrants, aux services S1 et S2 entrants, aux flux environ- des emballages en plastique lorsqu’ils sont incinérés.
nementaux entrants F E1 ainsi qu’aux flux environnementaux sortant
F E2 et aux déchets sortants D3 et D4. Une étude précise (par la chi- Pour l’exemple AP, on étend le système à un système B de char-
mie, la physique, l’automatique...) peut permettre un découpage ges CB produisant le même produit P2, à un système C de charges
fructueux. On s’apercevra par exemple que les flux entrant P3 et S1 CC produisant le service S. On affecte alors à la production de P1, les
sont liés à P1, que S2 et F E1 et F E2 et D3 sont liés à P2 et que P4 et D4 charges CP - CB - CC.
sont liés à S (figure 7). Pour le cotraitement AT, si l’on considère l’affectation à la fonction
Pour le cas de cotraitement, par une étude approfondie du sys- de traitement du déchet D1 par le système AT. Nous étendons le sys-
tème AT, les charges seraient aussi attribuées au traitement de D1 et tème à un système D de charges CD traitant le déchet D2. On affecte
D2. alors au traitement de D1 la charge CT - CD.
Malheureusement, la technique de découpage n’est pas toujours Cette méthode par soustraction peut amener l’apparition de char-
applicable, car elle demande une connaissance approfondie des ges négatives. Pour éviter cela et pour rendre la méthode plus trans-
procédés et mécanismes et les cofonctions sont parfois profondé- parente, certains auteurs préfèrent ajouter les charges évitées au
ment liées. système comparé [10]. Par exemple, si l’on compare la production

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2.4 Méthodes basées sur des indicateurs


CP C' physiques
P1

P2 P1 Les méthodes par indicateurs physiques affectent à chacune des


Système A P Système A'
fonctions sa part respective dans la charge environnementale glo-
S bale du système connu en s’appuyant sur des indicateurs physi-
ques. La masse, le volume, le pouvoir calorifique inférieur, la
surface, l’exergie, le nombre de moles sont des indicateurs couram-
ment utilisés (liste non exhaustive). Comme dans les méthodes de
CB CC découpage, une étude approfondie des mécanismes physico-chimi-
ques doit être réalisée.
Ces méthodes ne reflètent pas la réalité causale dans les cas de
P2 S
Système B Système C coproduction [4] ; pourtant elles sont encore largement utilisées
pour des raisons de simplicité et de disponibilité des données. Cela
peut être correct si les indicateurs reflètent les valeurs socio-écono-
miques, s’ils correspondent à une évaluation de la qualité qui est
une évaluation physique de la valeur socio-économique. L’affecta-
Figure 8 – Application de la méthode par élargissement du système tion la plus couramment réalisée est l’affectation sur une base mas-
sique.
Exemple : dans le cas de coproduction Ap, supposons que P1 ait
du produit P1 par le système A à sa production par le système A′ de une masse de 1 kg et P2 une masse de 3 kg, 1/4 de CP est alors affecté
charge C ′ , on comparera CP à C ′ + CB + CC. On parle de méthode par à la production de P1, 3/4 de CP à la production de P2 et rien n’est
addition à opposer à la méthode par soustraction qui est plus cou- affecté à S (un service n’a pas de masse).
rante (figure 8).
Dans les cas de cotraitements, l’affectation par indicateurs physi-
ques est souvent justifiée [13]. Par exemple, il est correct d’affecter les
émissions de métaux lourds dans l’atmosphère par un incinérateur aux
2.3 Méthodes basées sur des indicateurs déchets incinérés sur la base des quantités métaux lourds présents
dans chaque type de déchets (par exemple, si 50 % du cadmium
socio-économiques contenu dans les ordures ménagères l’est dans les piles, on affectera
50 % des émissions de cadmium lors de l’incinération aux piles). Dans
notre exemple AT, si D1 pèse 2 kg et D2 3 kg, nous affecterons 2/5 de
Par ces méthodes, les charges sont affectées aux fonctions sur la CT au traitement de D1 et 3/5 de CT au traitement de D2.
base de leur contribution à la raison d’existence du système, qui se
mesure par la valeur socio-économique. Les sciences utilisées sont
sociales : économie, sociologie... On peut distinguer les visions plus
économiques basées sur l’idée que les systèmes existent pour créer 2.5 Comparaison des méthodes
de la plus-value. Les indicateurs sont alors la valeur économique
moyenne [4], les profits escomptés [11] ou la valeur d’échange. De
l’autre, existent des visions plus sociales basées sur l’idée que les
■ Un premier critère de la validité des méthodes est l’additivité : la
systèmes existent pour remplir des fonctions socialement utiles.
somme des charges environnementales affectées à chaque fonction
Cette utilité [1] se mesure par la durée d’application de la fonction,
doit être égale à la charge environnementale totale du système étu-
le nombre de personnes bénéficiant d’un service rendu, le degré de
dié. Les méthodes procédant par découpage ou par extension du
satisfaction ou encore la valeur d’usage.
système se ramènent à une seule fonction, le problème d’additivité
Huppes a démontré que les indicateurs socio-économiques sont ne se pose donc pas. Les méthodes par indicateurs affectent une
les seuls qui sont scientifiquement acceptables dans les cas de part à chaque fonction de façon additive.
coproduction [4] [17]. Ils reflètent une partie de la réalité causale
dans les cotraitements et les revalorisations ; on peut donc éven- ■ Les autres critères de validité sont la prise en compte des causa-
tuellement les utiliser dans ces cas. L’utilisation d’indicateurs socio- lités [relations de cause à effet fondées sur des raisonnements
économiques est d’autant plus incontournable que les fonctions ont scientifiques (physiques, économiques ou sociaux)] et l’applicabilité
des valeurs socio-économiques différentes. C’est le cas lors de la des méthodes. La recherche de causalités socio-économiques impli-
coproduction de médicaments et de sous-produits de faible valeur que l’utilisation d’indicateurs socio-économiques, tandis que celle
ou celle de diamants et de gravats. Une affectation sur une base de causalités physiques implique l’utilisation d’indicateurs physi-
massique attribuerait de façon erronée la quasi-totalité des charges ques.
aux sous-produits alors qu’ils contribuent pour une part infime à ● Les méthodes basées par découpage traduisent la réalité cau-
l’existence du système. Une affectation sur une base socio-écono- sale dans le cas de fonctions séparables. Elles sont applicables si
mique affecterait la quasi-totalité des charges au médicament ou au l’on a une connaissance approfondie du système. Elles permettent
diamant ce qui reflète bien la réalité causale. de réduire le système à étudier et parfois la quantité de données
Exemple : soit vP1 = 2 la valeur de P1, vP2 = 4 la valeur de P2 et vS requises si la séparation est simple. Elles sont basées sur des don-
= 1 la valeur du service S. Par l’affectation par indicateur socio-écono- nées mesurables considérées plus objectives.
mique 2/7 de CP est affecté à la production de P1, 4/7 de CP est affecté ● Les méthodes procédant par substitution d’un système à un
à P2 et 1/7 de CP est affecté à S. autre traduisent la réalité causale si l’on a une bonne connaissance
Pour le cotraitement AT, aussi, certaines charges environnementales des systèmes évités et si ces systèmes existent. Elles nécessitent,
sont liées au processus ; l’affectation par les indicateurs socio-écono- comme nous l’avons décrit, un élargissement du système à étudier,
miques est alors justifiée [12]. Dans notre exemple de cotraitement, ce qui requiert plus de données. Ces méthodes devraient être utili-
soit vD1 = −3 et vD2 = − 4. La valeur des fonctions de traitement est sées de façon systématique et non pas pour certaines fonctions. Il
opposée à la valeur des déchets traités. Nous affecterions alors 3/7 de arrive qu’il n’existe pas de système remplissant uniquement la fonc-
CT au traitement de D1 et 4/7 de CT au traitement de D2. tion évitée et souvent de nombreuses alternatives existent pour

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remplir la même fonction ce qui rend cette méthode bien souvent liser, possibles quand des ressources sont traitées dans des parties
indaptée ou susceptible d’induire de grandes variations de résultats. distinctes de centres de traitement par exemple. Les affectations
● Les méthodes par indicateurs socio-économiques peuvent tra- sont plus complexes lors de traitements simultanés de plusieurs
duire dans tous les cas au moins une partie de la réalité causale si ressources. On doit alors prendre en compte la conservation des
les indicateurs sont judicieusement choisis (l’existence d’un pro- entités physiques (causalités physiques directes), les contributions à
cédé a toujours une justification économique). Dans le cas de copro- la formation et la consommation d’autres entités physiques par
duction, c’est ce type d’indicateur qui doit être utilisé si l’on veut divers mécanismes physico-chimiques (causalités physiques indi-
tenir compte de la réalité causale. Elles sont basées sur des données rectes) et les transports, énergies, infrastructures requis (causalités
considérées plus fluctuantes ou moins mesurables parce que sociales). Nous ne développerons pas ici les méthodes pour ce type
dépendantes d’un marché ou d’une échelle de valeur non mesura- de problème d’affectation (cf. § 1), elles ont été très peu abordées
ble (degré de satisfaction par exemple). par les différents auteurs.
Les méthodes par indicateurs physiques peuvent traduire une Nous ne considérerons pas les vies des ressources liées à
partie de la réalité causale dans les cas de cotraitements et si les d’autres ressources entrant aux différentes étapes de la vie de la res-
indicateurs sont judicieusement choisis. Ces méthodes nécessitent source. Cela signifie pas exemple que nous n’étudions pas le recy-
une bonne connaissance des mécanismes physiques. Elles sont clage des infrastructures utilisées. L’apport d’autres ressources au
basées sur des données mesurables considérées plus objectives. cours de la vie de la ressource considérée doit être étudié dans le
Dans les cas de coproduction, l’utilisation d’indicateurs physiques cadre d’autres vies de ressources pour éviter une expansion trop
peut être valide si cela permet d’approcher les causalités socio-éco- importante du système étudié.
nomiques. Les normes ACV ([14] [15]) conseillent l’utilisation des
indicateurs physiques en priorité car ils sont plus mesurables, en Un système cascade est une vie d’une ressource ayant une seule
dépit de leur contradiction avec la réalité causale. source (ressource naturelle ou déchet ou produit). Nous considére-
rons, pour étudier toutes les méthodes appliquées aux revalorisa-
tions, une vie complète de ressource représentée par un système
cascade défini à partir d’une ressource naturelle.
3. Traitement des cofonctions
successives 3.2 Exemple choisi
Les revalorisations mettent par contre en jeu la multiple utilisation
des entités physiques à des instants différents. On parle de cofonc- On considère la vie de la ressource représentée sur la figure 9. Les
tions successives. Ce dernier type de cofonctions est analysé au étapes sont définies par tous les processus requis et les flux envi-
niveau d’un processus donné dans plusieurs méthodes ; on se ronnementaux liés à la ressource primaire. Les charges liées à la
ramène alors à un problème de cofonctions simultanées. D’autres ressource étudiée ont été isolées par une affectation préalable à res-
méthodes ont développé des analyses au niveau de la vie d’une res- source (cf. § 3.1). Une ressource naturelle (appelée la source) est uti-
source ou de systèmes cascade pour tenir compte de la succession lisée dans une étape 1 pour fabriquer le produit 1 vierge remplissant
des fonctions. une fonction 1. Cette étape amène les charges V (V pour rappeler
vierge). L’étape 1 génère le déchet 1 qui est utilisé dans l’étape 2
Les cofonctions successives correspondent au cas des revalorisa- pour fabriquer le produit 2 revalorisé remplissant la fonction 2.
tions en boucle ouverte. Une ressource remplit alors successive- Cette nouvelle étape amène les charges R2 (R pour rappeler revalo-
ment différentes fonctions à des instants différents. Souvent traitée risé). Nous supposerons que 1/3 du produit 2 usagé est traité dans
dans les ACV, l’étude des revalorisations a même largement contri- l’étape 4 de charges T4 (T pour rappeler traitement final). Le reste
bué à leur notoriété. Pourtant elles posent des problèmes d’affecta- des déchets (2/3 du produit 2) est utilisé dans l’étape 3 des charges
tion qui sont loin d’être résolus notamment pour la prise en compte R3 pour fabriquer le produit 3 qui remplit la fonction 3. Le produit 3
des cascades. De nombreuses méthodes ont été développées et est traité après usage dans l’étape 5 de charges T5.
nous en présentons ici un inventaire assez large.
Pour la comparaison des différentes méthodes, nous considérons
les valeurs suivantes pour chaque charge en « unités de charges »
3.1 Notion de vie d’une ressource tout à fait théorique.
et de système cascade
Charges de chaque étape V R2 R3 T4 T5
Une ressource est définie comme une entité physique utilisable Valeurs en « unités de charges » 10 3 11 2 12
par les être humains ; on distingue les ressources naturelles prove-
nant de l’environnement et les ressources anthropiques (entités
dans des produits ou des déchets) qui peuvent être réutilisées par la Nous supposerons que le déchet 1 est normalement revalorisé
suite. Pour étudier les revalorisations de façon générale, nous allons dans l’étape 2′ remplissant une fonction 2′ et de charges R′ quand il
travailler dans le cadre de la vie d’une ressource. La vie d’une res- n’est pas revalorisé dans l’étape 2. Le déchet de cette étape subit un
source est composée de multiples cycles de vie, car elle prend en traitement final dans l’étape 3′ de charges T (figure 10).
compte les multiples utilisations d’une entité physique issue d’une
ressource naturelle (par exemple du minerai de fer amène de multi-
ples utilisations du fer). On représente souvent la vie d’une res- Charges de chaque étape R′ T′
source de façon linéaire, depuis l’extraction des ressources
naturelles jusqu’aux traitements finaux. En fait, d’autres ressources Valeurs en « unités de charges » 15 3
peuvent être utilisées à chaque étape, et chaque étape peut conduire
à différentes nouvelles étapes. Comme les revalorisations remplissent les deux types de fonc-
Comme on se limite à un inventaire des flux entre étape, des flux tion, deux cas peuvent se présenter :
environnementaux et des fonctions uniquement liés à une res-
source d’un type donné, une affectation « à ressource » est requise. — l’analyse d’une fonction de traitement ;
Il s’agit en premier lieu d’opérer certains découpages simples à réa- — l’analyse d’une fonction de production.

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Ressource
naturelle V R2 R3 T5
Fonction 1 Fonction 2 Fonction 3

Étape 1 Étape 2 Étape 3 Étape 5


Déchet 1 2/3

Étape initiale Étape Étape Étape finale


Production/utilisation de revalorisation de revalorisation Traitement final
du produit 1 Production utilisation Production utilisation du déchet 3
du produit 2 + du produit 3 + traitement
traitement du déchet 1 du déchet 2

Flux
environnementaux Étape finale
Étape 4 Traitement final
du déchet 2

T4

Figure 9 – Revalorisations : exemple choisi

1 et 3 à la filière 2. Elle ne permet pas de prendre en compte les


R' T' charges des étapes de revalorisation (inspiré de la méthode Öster-
Fonction 2' mark [16]).

Étape 2' Étape 3'


Déchet 1
3.3.2 Méthode 50/50 simple
Étape de revalorisation Étape finale
Production/utilisation Traitement final La moitié des charges de la revalorisation du déchet considéré est
du produit 2 + traitement du déchet 2 affectée à la fonction de traitement (figure 12 b). 1,5 unité de char-
du déchet 1 ges est affectée à la filière 1 et 7,5 à la filière 2. Il s’agit d’une version
simplifiée de la méthode 50/50.
Figure 10 – Filière habituelle de traitement du déchet 1

3.3.3 Méthode Huppes

Les charges des revalorisations sont affectées à la fonction de trai-


Étape 2 Étape 2'
Déchet 1 Déchet 1 tement tant que la ressource a une valeur négative, c’est-à-dire tant
que la ressource est un déchet [17] (figure 12 c). Ne connaissant pas
la part des charges correspondant aux processus lors desquels la
Filière 1 de traitement Filière 2 de traitement ressource a une valeur négative, nous avons ici une part arbitraire
du déchet 1 du déchet 1
de R2 et R′ respectivement aux filières 1 et 2 que sont R2 (<0) et
Figure 11 – Filières 1 et 2 de traitement comparées R′ (<0). 1,76 unités de charges sont affectées à la filière 1 et 8,33 à la
filière 2.

3.3 Comparaison de différents Charges à affecter (Huppes) R2 (<0) R′ (<0)


traitements d’un déchet
Valeurs en « unités de charges » 1,8 8,3

Nous comparerons le traitement du déchet 1 par l’étape 2


(filière 1) et le traitement par l’étape 2′ (filière 2) (figure 11). Le sys- 3.3.4 Méthode de la valeur environnementale
tème considéré pour la comparaison des différentes méthodes rem-
plit la fonction de traitement du déchet 1 et les fonctions obtenues
grâce aux revalorisations. Pour les affectations aux fonctions 2 et 3 Dans cette méthode [18], on affecte à chaque filière les charges
de l’exemple choisi (cf. figure 9) obtenues grâce aux revalorisations, d’un autre système remplissant la même fonction de production à
il faudra se reporter aux résultats de la comparaison de différentes partir de ressources naturelles desquelles on soustrait les charges
productions où le même exemple est analysé. de la revalorisation (figure 12 d). VR2 correspond aux charges d’un
Une première approche consiste à ne pas étudier du tout les reva- autre système remplissant la fonction 2 à partir de ressources natu-
lorisations. La charge affectée à chacune des filières est nulle. Cette relles, ce sont les charges évitées grâce à la fonction 2. VR′ corres-
approche ne permet pas de départager les filières 1 et 2. pond aux charges évitées de la fonction 2′. −4 unités de charges sont
affectées à la filière 1 et 6 à la filière 2.

3.3.1 Méthode du traitement final évité


Charges évitées considérées VR2 VR′
Dans cette méthode, seuls les traitements finaux sont pris en
compte (figure 12 a). 14 unités de charges sont affectées à la filière Valeurs en « unités de charges » 7 9

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des charges environnementales et la totalité de services rendus liés


à un déchet lors de son devenir. Elle comporte deux étapes : d’une
15 part, une analyse des charges où l’impact des flux environnemen-
Charges taux de chaque filière est évalué et, d’autre part, une analyse des
10
services rendus. En analysant tout le système cascade, nous som-
5 mes, en effet, confrontés à un système à fonctions multiples qui
sont alors soit évaluées par leur valeur socio-économique (ou utilité)
0 soit par les charges évitées. Nous supposerons ici que des valeurs
1 2 arbitraires ont pu être déterminées pour l’utilité (en « unités
Filière de traitement d’utilité », tout à fait théoriques) ou pour les charges évitées (en
T5 T4 T' « unités de charges »).

a méthode du traitement final évité


Utilité Fonction 2 Fonction 3 Fonction 2′

8 Quantité choisie en
« unités d’utilité » 7 2 8
Charges
6

2 Charges évitées Fonction 2 Fonction 3 Fonction 2′

0 Quantité choisie en
« unités de charges » 7 3 9
1 2
Filière de traitement

R2 R'
On voit que la filière 1 crée globalement plus de charges que la
b méthode 50/50 simple filière 2 (figure 13 a) mais aussi plus de charges évitées ou d’utilité
que la filière 2 (figures 13 b et 13 c). Comment comparer les
filières ?
10
Charges Il faut appliquer une procédure de comparaison. En comparant les
8
filières sur la base de la même utilité (en calculant un ratio charges/
6 utilité), on calcule que la filière 1 crée presque 1,4 fois plus de char-
4 ges par utilité que la filière 2. En soustrayant les charges évitées des
2
charges de chacune des filières, la filière 1 amène globalement
11 unités de charges de plus. Quelle que soit la procédure choisie, la
0 filière 2 est meilleure que la filière 1.
1 2
Filière de traitement

R2 R' 3.3.6 Comparaison des méthodes


c méthode Huppes
Les différentes méthodes amènent des résultats très variés. Les
méthodes sont additives. La méthode ARSC prend en compte des
15 systèmes à fonctions multiples, et évite ainsi le problème d’affecta-
Charges tion à fonction.
10
Pour la comparaison de traitements, la méthode ARSC est celle
qui prend en compte le plus de causalités en analysant tout le sys-
5 tème cascade. Les autres ne prennent pas en compte le transfert de
certains problèmes qui se produiraient ultérieurement ou en un
0 autre lieu. Toutes sont valables si ce qu’elles ne prennent pas en
compte est similaire pour les deux filières. La méthode ARSC offre
--5 l’analyse la plus complète mais requiert plus de données et d’analy-
ses.
--10
1 2
Filière de traitement

R2 R' VR2 VR'


3.4 Comparaison de différentes
productions
d méthode de la valeur environnementale

Nous présentons ici les différentes méthodes permettant de com-


Figure 12 – Comparaison des filières 1 et 2 de traitement parer sur la base d’une fonction de production (génération d’un pro-
duit ou d’un service) des systèmes mettant en jeu des
revalorisations. Dans le cadre de l’exemple étudié, nous considé-
3.3.5 Analyse des revalorisations par les systèmes rons une étape initale 2′′ ne mettant pas en jeu de revalorisation
(figure 14) qui remplit la fonction 2 de production. Nous comparons
Cascade (ARSC) alors l’accomplissement de la fonction 2 (ou l’utilisation d’un
produit 2) par l’étape 2 et par l’étape initale 2′′ (figure 15).
Par cette méthode [1] tout le système cascade associé au déchet Toutes les méthodes s’accordent pour affecter à sa fonction de
considéré est analysé. Cette méthode prend en compte la totalité production la somme des charges V ′′ de l’étape 2′′ et des charges T ′′

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Charges 30 25
25 Charges
20 20
15
10 15
5
0 10
1 2
Filière de traitement 5
T5 T4 T'
0
R3 R2 R' 1 2 3
a comparaison des charges Fonction

T5 T4 R2 R3 V
Utilité 10
8
6 Figure 16 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource
4 par la méthode courante
2
0
1 2
du traitement des déchets, c’est-à-dire du produit 2′′ usagé dans ce
Filière de traitement
contexte. Nous supposerons que V ′′ = 8 unités de charges et T ′′ = 4.
utilité de la fonction 2’
La fonction 2 est donc affectée de 12 unités de charges si elle est
utilité de la fonction 3 remplie par l’étape 2′′.
utilité de la fonction 2 Dans la suite de l’article, nous considérons l’affectation aux fonc-
b comparaison des utilités tions 1, 2 et 3 respectivement remplies par les produits 1, 2 et 3 dans
le cadre de notre exemple.
Charges 12
évitées 10
8
3.4.1 Méthodes de découpage simples
6
4
2 ■ Méthode courante
0
1 2 Cette méthode ([19] [20] [21]) est encore la plus couramment utili-
Filière de traitement sée dans les ACV. Les charges de l’étape initiale (utilisant des res-
charges évitées de la fonction 2’ sources naturelles) sont affectées à la fonction remplie par le produit
vierge (composé de ressources naturelles). Les charges des revalo-
charges évitées de la fonction 3
risations sont affectées à la fonction remplie par le produit composé
charges évitées de la fonction 2 de ressources revalorisées, et les charges des traitements finaux
c comparaison des charges évitées sont affectées à la fonction remplie par le produit qui subira un trai-
tement final. C’est la méthode de base. La méthode courante affecte
5 unités de charge à la fonction 2 remplie par l’étape 2 (figure 16).
Figure 13 – Comparaison des filières 1 et 2 de traitement
par la méthode ARSC Plusieurs auteurs suggèrent que générer des produits usagés qui
seront revalorisés devrait affecter le produit qui sera revalorisé de
charges supplémentaires à titre de traitement.
■ Méthode 50/50 simple
Ressource
naturelle V'' T'' ■ Ainsi, dans la méthode 50/50 simple, 50 % des charges de l’étape
Fonction 2 de revalorisation du produit usagé sont affectées à la fonction du
produit qui sera revalorisé et 50 % à celle du produit composé de
Étape 2" Étape 3" ressources revalorisées (figure 17). Celle-ci correspond à une sim-
plification de la méthode 50/50 telle qu’elle est présentée par ses
concepteurs [19]. La méthode 50/50 simple affecte 9 unités de
Étape initiale Étape finale charge à la fonction 2 remplie par l’étape 2.
Production/utilisation Traitement final
du produit 1 du déchet 3 ■ Méthode Huppes
Dans cette méthode [17], l’étape de revalorisation du produit
Figure 14 – Filière de production de la fonction 2 par l’étape 2” usagé est décomposée en processus successifs. Les charges de ces
processus sont alors affectées à la fonction du produit qui sera reva-
lorisé tant qu’il a encore une valeur négative, c’est-à-dire que cette
ressource est encore un déchet. Lorsque la valeur de la ressource
devient positive, les charges des processus de revalorisation sont
Étape 2 Fonction 2 Étape 2" Fonction 2 affectées au système qui utilisent ces ressources. Si la valeur du pro-
de production de production duit usagé est positive, nous nous retrouvons dans un cas de copro-
duction. La valeur de la ressource est évaluée par Huppes à partir
Filière 1 de production Filière 2 de production des données économiques.
de la fonction 2 de la fonction 2 Dans notre exemple, R2 (<0) représente la part des flux environne-
mentaux des processus de l’étape 2 où la ressource a encore une
Figure 15 – Filières 1 et 2 de production comparées valeur négative, R2 (>0) la part où la ressource a une valeur positive.

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20 25
Charges Charges
20
15
15
10
10
5 5

0 0
1 2 3 1 2 3
Fonction Fonction

T5 T4 R2 R3 V T5 T4 R2 R3 V

Figure 17 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource Figure 19 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource
par la méthode 50/50 simple par la méthode Östermark

cles ouvertes sont considérées fermées. Cette méthode n’est pas


16 additive. Elle est donc de façon générale inacceptable sauf dans les
Charges 14 cas où la boucle ouverte est presque une boucle fermée.
12 Le produit 2 est composé de ressources revalorisées et est partiel-
10 lement revalorisé par la suite. Deux possibilités existent pour la
8 fonction 2 : R2 ou prendre R3 pour les charges de la revalorisation en
6 boucle fermée. Dans la première version la méthode de la boucle
4 fermée affecte 5 unités de charge à la fonction 2 remplie par
2 l’étape 2 et dans la deuxième version 10,3 unités.
0
1 2 3 ■ Méthode Östermark
Fonction Cette méthode [16] modifie l’affectation des charges du
traitement final des déchets par rapport à la méthode courante :
T5 T4 R2 R3 V elle considère que c’est le produit vierge qui est fondamentalement
responsable de la génération de déchets finaux en mettant de nou-
Figure 18 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource velles ressources en circulation. Les charges des traitements finaux
par la méthode Huppes sont affectées à la fonction du produit vierge. Les charges des éta-
pes initiales et de revalorisation sont affectées comme pour la
méthode courante (figure 19). La méthode Östermark affecte
R3 (<0) et R3 (>0) sont des parts similaires des flux environnemen- 3 unités de charge à la fonction 2 remplie par l’étape 2.
taux de l’étape 3 de revalorisation. Les valeurs choisies ont été choi- ■ Méthodes Lindeijer
sies de façon relativement arbitraires (tableau ci-après). Les
résultats sont donnés figure 18. Les méthodes modifient l’affectation des charges de la produc-
tion à partir de ressources naturelles par rapport à la méthode cou-
rante.
Charges à affecter (Huppes) R2 (<0) R2 (>0) R3 (<0) R3 (>0) Elles modifient l’affectation des charges de l’étape initiale en
Valeurs en « unités de affectant une part de ces charges aux produits le long de la vie de la
charges » 1,8 1,2 8,6 2,4 ressource en fonction de la qualité de la ressource. La qualité traduit
le potentiel d’utilisation d’une ressource à chaque stade de sa vie.
Avec les valeurs choisies la méthode Huppes affecte 12 unités de ● Dans une première version : perte d’utilisation, les flux envi-
charge à la fonction 2 remplie par l’étape 2. ronnementaux de l’étape initiale sont distribués aux différentes
fonctions remplies dans la vie de la ressource en fonction de la
D’autres méthodes considèrent, au contraire, que générer des contribution de chaque étape à la perte de la qualité de la ressource.
déchets qui seront revalorisés doit diminuer les charges affectées Cette version traduit l’idée que ce sont les systèmes qui font perdre
au système qui a généré ces déchets. de la qualité à la ressource et qui sont responsables de l’extraction
■ Méthode GEP de ressources naturelles [25]. C’est cette version qui est représentée
dans la figure 20. Nous avons choisi des valeurs arbitraires pour la
Cette méthode développée dans une étude pour General Electrics qualité de la ressource à chaque étape.
Plastics [22] consiste à soustraire une part des flux environnemen-
taux des étapes qui génèrent des déchets revalorisés en considérant
un facteur de dépréciation tenant compte de la perte de qualité et Qualités à chaque étape Q1 Q2 Q3 Q4 ou Q5
des charges des revalorisations. Ce facteur est choisi de façon rela-
tivement subjective. Cette méthode n’est pas additive. Par exemple, Valeurs en « unités de 1 0,7 0,3 0
avec un facteur de dépréciation de 0,3 entre l’étape 2 et 3, la qualité »
méthode GEP affecte 4,1 unités de charges à la fonction 2 remplie
par l’étape 2. On diminue alors de 30 % les charges de l’étape 2 Par cette première version, Lindeijer affecte 10 unités de charges
affectées à la fonction 2. à la fonction 2. La fonction 2 est alors affectée de (2/3) (Q2 − Q3) V +
(1/3) (Q2 − Q4)V + R2 + T4.
■ Méthode de la boucle fermée ● Une autre version consiste à affecter V en fonction du niveau de
Dans cette méthode [23], on considère que le produit usagé est qualité du déchet entrant dans chaque étape pour traduire le fait
revalorisé pour fabriquer le même produit ou autrement dit les bou- qu’il vaut mieux utiliser des ressources de qualités les plus basses

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25 20
Charges Charges
20
15
15
10
10
5
5

0 0
1 2 3
Fonction --5

T5 T4 R2 R3 V
--10
1 2 3
Figure 20 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource Fonction
par la méthode Lindeijer (version 1)
T5 T4 VR3 R3 VR2 R2 V

Figure 21 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource


possibles. Les charges affectées sont normalisées pour conserver par la méthode de la valeur environnementale
l’additivité. Cette version affecte 9 unités de charges à la fonction 2.
Il est aussi possible de façon similaire de distribuer les flux envi-
ronnementaux des étapes finales aux différentes fonctions remplies méthode Östermark si l’on considère que les traitements finaux
dans la vie de la ressource en fonction de la qualité de la ressource. alternatifs sont égaux ;
— partager les bénéfices entre les deux, par la méthode 50/50 ou
par la méthode basée sur la masse des produits.
3.4.2 Méthodes de découpage prenant en compte
Dans les histogrammes, les valeurs négatives doivent être sous-
les charges évitées traites pour connaître les charges affectées à chaque fonction.

D’autres méthodes de découpage prennent en compte des varia- ■ Valeur environnementale


bles supplémentaires. En effet, à chaque revalorisation tout au long La méthode de la valeur environnementale [18] attribue les béné-
de la vie de la ressource, des systèmes de traitement et des systè- fices des revalorisations aux systèmes qui génèrent des déchets
mes de production spécifiques sont évités et donc également leurs revalorisés. Ainsi, dans notre exemple, la fonction 2 se trouve affec-
charges respectives. Les méthodes suivantes considèrent que la tée des charges :
revalorisation se substitue à des traitements et des productions tra- V R2 + T R3 − (V R3 + T R3 − R3) = V R2 − V R3 + R3.
ditionnels. Dans notre exemple, T R2 et T R3 sont respectivement les
flux environnementaux des traitements finaux si les déchets ne sont V R3 représente la valeur environnementale du déchet 1. Il faudra
plus revalorisés dans les étapes 2 et 3. V R2 et V R3 sont respective- bien sûr ajouter les charges du traitement final T4 (voir la figure 21).
ment les flux environnementaux d’une production à partir de res- Certaines versions n’étudient pas les processus jusqu’au service
sources naturelles remplissant les fonctions 2 et 3 c’est-à-dire rendu [26]. Cette méthode a tendance à favoriser la génération de
permettant de remplacer les services rendus par les étapes 2 et 3. déchets revalorisés même quand il ne s’agit que d’un potentiel de
revalorisation et à défavoriser l’utilisation de déchets même quand
Les valeurs suivantes arbitraires ont été choisies. ils ont des devenirs de peu d’intérêt. La méthode de la valeur envi-
ronnementale affecte 13 unités de charge à la fonction 2 remplie par
l’étape 2.
Charges évitées considérées VR2 VR3 TR2 TR3
■ Méhode 50/50
Valeurs en « unités de charges» 7 3 5 6
Cette méthode [19] [27] affecte 50 % des bénéfices environne-
mentaux des revalorisations aux systèmes qui génèrent les déchets
Ces méthodes prennent en compte les bénéfices des revalorisa-
revalorisés et 50 % aux systèmes qui utilisent les déchets revalori-
tions, c’est-à-dire les traitements finaux et les productions à partir
sés. Elle correspond à un bon compromis. La méthode 50/50 affecte
de ressources naturelles évitées et soustraites des flux environne-
12 unités de charge à la fonction 2 remplie par l’étape 2 (figure 22).
mentaux des revalorisations. L’étape de revalorisation 2 évite ainsi
les flux environnementaux V R2 et T R2 mais amène les flux environ- ■ Méthode basée sur la masse
nementaux R2. Ces bénéfices environnementaux sont soustraits du
La méthode basée sur la masse [27] affecte les bénéfices environ-
scénario sans revalorisation.
nementaux des revalorisations aux produits qui seront revalorisés
Pour la fonction 1 sans revalorisation : V + T R2. et aux systèmes qui utilisent les déchets revalorisés sur la base de
Pour la fonction 2 sans revalorisation : V R2 + T R3 + T4. leur masse respective. Elle affecte 13 unités de charge à la fonc-
tion 2 remplie par l’étape 2 (figure 23).
Pour la fonction 3 sans revalorisation : V R3 + T5.
Les méthodes précédentes ne prenaient en compte délibérément
Pour l’étape 2 de revalorisation le bénéfice est : V R2 + T R2 − R2. qu’une partie de la vie de la ressource, toutes les méthodes qui sui-
Pour l’étape 3 de revalorisation le bénéfice est : V R3 + T R3 − R3. vent la prennent en compte dans sa globalité.

Trois possibilités existent :


— attribuer les bénéfices aux systèmes qui génèrent les déchets 3.4.3 Méthode de répartition totale
revalorisés, ce qui correspond à la méthode de la valeur
environnementale ; Les méthodes de répartition totale somment tous les flux envi-
— attribuer les bénéfices aux systèmes qui utilisent les déchets ronnementaux liés à la vie de la ressource. Elles utilisent ensuite les
revalorisés, aucun auteur ne la propose. Elle correspond à la propriétés physiques ou économiques des produits pour répartir

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Nous considérons les masses M1,M2, M3 pour les produits rem-


20 plissant les fonctions 1, 2, 3.
Charges
15
Masse de chaque produit M1 M2 M3
10
Quantités choisies (en kg par exemple) 1 1 2/3
5
■ Proportion de la valeur totale
0 Dans la méthode « Proportion de la valeur totale » la somme de
tous les flux environnementaux de la vie de ressource est répartie
--5 aux différentes fonctions proportionnellement à la valeur économi-
1 2 3
que ou socio-économique des fonctions.
Fonction
Nous considérons les valeurs socio-économiques V1, V2, V3 sui-
T5 T4 TR3 VR3 R3 TR2 VR2 R2 V vantes pour les fonctions 1, 2 et 3. La méthode « Proportion de la
valeur totale » affecte 14 unités de charges à la fonction 2 remplie
Figure 22 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource par l’étape 2 ou 20 à la fonction 1 de l’étape 1.
par la méthode 50/50

Valeur socio-économique de chaque fonction V1 V2 V3


Quantités choisies en « unités socio- 10 7 2
20 économiques »
Charges
15
Les répartitions totales sont intéressantes pour comparer des
matériaux sur la même base.
10

5
3.4.4 Méthodes basées sur des catégories de flux
environnementaux
0

--5 Dans ces méthodes dites méthodes par types [11], les flux envi-
1 2 3 ronnementaux de la vie de la ressource sont regroupés par catégo-
Fonction ries (ou types), entre ceux qui sont liés à l’extraction de ressources
naturelles, ceux qui correspondent aux étapes de revalorisation et
T5 T4 TR3 VR3 R3 TR2 VR2 R2 V ceux qui correspondent aux traitements finaux. Les flux environne-
mentaux sont ensuite affectés, selon leur type, de différentes maniè-
Figure 23 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource res aux différents produits de la vie de la ressource.
par la méthode basée sur la masse
■ Méthode courante par type
Dans la « méthode courante par type », la somme des flux envi-
ronnementaux des extractions est affectée proportionnellement aux
16 quantités de ressources naturelles utilisées, la somme des flux envi-
Charges 14 ronnementaux des revalorisations est affectée proportionnellement
12 (en considérant la masse des produits) aux quantités de ressources
10 revalorisées utilisées, et la somme des flux environnementaux des
8 traitements finaux est affectée proportionnellement aux systèmes
6 qui génèrent des déchets subissant un traitement final (figure 25).
4 Cette méthode affecte 17,7 unités de charge à la fonction 2 remplie
2 par l’étape 2.
0
1 2 3
Fonction
20
T5 T4 R2 R3 V
Charges
15
Figure 24 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource
par la méthode proportion de la masse totale
10

5
(par proportionnalité) la charge environnementale totale entre tou-
tes les fonctions [11]. 0
1 2 3
■ Proportion de la masse totale
Fonction
Dans la méthode « Proportion de la masse totale » la somme de
tous les flux environnementaux de la vie de ressource est répartie T5 T4 R2 R3 V
aux différentes fonctions sur la base de la masse des produits
(figure 24). Cette méthode affecte 14,25 unités de charge à la Figure 25 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource
fonction 2 remplie par l’étape 2. par la méthode courante par type

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■ Méthode Östermark par type


20
Les charges des étapes initiales et finales sont affectées propor- Charges
tionnellement aux fonctions remplies par des produits qui utilisent 15
des ressources naturelles. Les charges des étapes de revalorisation
sont affectées proportionnellement aux fonctions des produits com- 10
posés de ressources revalorisées. Cette méthode affecte 8,4 unités
de charge à la fonction 2 remplie par l’étape 2. 5
■ Méthode de la valeur environnementale par type
0
Les charges des étapes initiales et finales sont affectées propor-
tiionnellement aux produits qui générent des déchets finaux. Les --5
charges des étapes de revalorisation sont affectées proportionnelle-
ment aux fonctions des produits qui seront revalorisés. Cette --10
méthode affecte 21,6 unités de charge à la fonction 2 remplie par 1 2 3
l’étape 2. Fonction

T5 T4 TR3 VR3 R3 TR2 VR2 R2 V


■ Méthode 50/50 par type
C’est la moyenne des deux méthodes précédentes. Cette méthode Figure 26 – Affectation à chaque fonction de la vie de la ressource
affecte 15 unités de charge à la fonction 2 remplie par l’étape 2. par la méthode Boguski

3.4.5 Méthodes étendues à la vie de la ressource 3.4.6 Analyse des revalorisations par les systèmes
et aux charges évitées cascade

Ces méthodes associent la prise en compte de la vie de la res-


source et la prise en compte des charges sans revalorisation. Pour la comparaison des filières de production, cette méthode [1]
développe une vision globale des problèmes de revalorisation en
Dans notre exemple nous considérons les bénéfices X des revalo- analysant le devenir des déchets utilisés sur de nombreux cycles de
risations au niveau de la vie de la ressource cette fois. Ils correspon- revalorisation. Elle est basée sur une amélioration du devenir des
dent à toutes les charges évitées soustraites des charges créées par ressources par une minimisation des problèmes environnementaux
les revalorisations. Dans notre exemple : et une maximisation des services rendus.
X = V R2 + V R3 + T R2 + T R3− R2 − R3.
On prend en compte le système cascade considéré lié au déchet
Suivant les méthodes, ces bénéfices sont affectés aux systèmes utilisé que l’on compare à une alternative à laquelle on ajoute le sys-
qui génèrent des déchets revalorisés et/ou aux systèmes qui utili- tème cascade « habituel » lié au déchet utilisé. Ainsi, si l’analyse de
sent des déchets revalorisés. l’incorporation de déchets de verre dans la construction de routes
est comparée à l’utilisation de sable dans la construction de routes,
■ Méthode de la valeur environnementale étendue on comparera le devenir des déchets de verre dans la construction
de routes au devenir du sable dans la construction de routes ajouté
Dans cette méthode (version de [18], les bénéfices X sont attri- du devenir habituel des déchets de verre qui est d’être recyclé sur
bués aux différentes étapes proportionnellement à la quantité de plusieurs cycles pour la fabrication de bouteilles en verre par exem-
déchets revalorisés générés. Cette méthode affecte 12,2 unités de ple. Dans notre exemple théorique, nous comparons le devenir du
charge à la fonction 2 remplie par l’étape 2. déchet 1 par l’étape 2 (le système cascade par l’étape 2 : figure 28)
au système vierge remplissant la fonction 2 par l’étape 2′′ (figure
■ Méthode Östermark étendue
14) ajouté au devenir du déchet 1 par l’étape 2′ (le système cascade
Dans cette méthode (version de Östermark [16]), les bénéfices X par l’étape 2′ : figure 10) correspondant au devenir « habituel » du
sont attribués aux différentes étapes proportionnellement à la quan- déchet 1. On ne tient pas compte de la vie de ressource antérieure
tité de déchets utilisés. Cette méthode affecte 10,8 unités de charge au déchet utilisé. Ainsi, lorsque nous considérons l’affectation à la
à la fonction 2 remplie par l’étape 2. fonction 2, nous ne tenons pas compte de l’étape 1.

■ Méthode 50/50 étendue On voit que la filière 1 crée globalement plus de charges que la
filière 2 (figure 29 a, mais aussi plus de charges évitées ou d’utilité
Dans cette méthode (version de 50/50 [19]), les bénéfices X sont que la filière 2 (figures 29 b et 29 c). La comparaison n’est donc pas
attribués aux différentes étapes, 50 % proportionnellement à la aisée. Pour comparer les deux alternatives, nous devons appliquer
quantité de déchets revalorisés générés et 50 % proportionnelle- des procédures de comparaison. Par la procédure de l’utilité, les
ment à la quantité de déchets utilisés. C’est la moyenne des deux charges liées à chaque alternative sont comparées sur la base de la
méthodes précédentes. Cette méthode affecte 11,5 unités de charge même utilité. On calcule alors que remplir la fonction 2 par l’étape 2
à la fonction 2 remplie par l’étape 2. crée 3,7 fois plus de charges par utilité que de remplir la fonction 2
par l’étape 2′′. Par la procédure des charges évitées, ces dernières
■ Méthode Boguski
sont soustraites des charges créées pour chaque alternative. Par ce
Dans cette méthode [14], le bénéfice X des revalorisations est calcul, on conclut que remplir la fonction 2 par l’étape 2 amène glo-
attribué en fonction de la masse des produits dans la vie de la res- balement 4 unités de charges de plus que de remplir la fonction 2
source (figure 26). Il s’agit de la version « étendue » de la méthode par l’étape 2′′.
basée sur la masse [27]. Cette méthode affecte 12,4 unités de charge
à la fonction 2 remplie par l’étape 2. Les deux procédures concluent que dans ce cas précis théorique
de revalorisation, il vaut mieux remplir la fonction 2 à partir de res-
■ Les différentes méthodes d’affectation à la fonction 2 de produc- sources naturelles. En effet, le déchet qui serait utilisé dans l’étape 2
tion sont comparées dans l’histogramme de la figure 27. sera alors utilisé de façon plus efficace.

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25
Charges
20

15

10

Méthode courante
50/50 simple
Huppes
Méthode GEP
Boucle fermée 1
Boucle fermée 2
Méthode Östermark
Lindeijer 1
Lindeijer 2
Valeur environnementale
50/50
Basée sur la masse
Proportion de la masse totale
Proportion de la valeur totale
Méthode courante par type
Méthode Östermark par type
Valeur environnementale par type
50/50 par type
Östermark étendue
Valeur environnementale étendue
50/50 étendue
Boguski
Étape 2 Figure 27 – Comparaison de l’affectation
Étape 2" Méthode d’affectation à la fonction 2 remplie par l’étape 2 et par
l’étape 2′′ suivant les méthodes considérées

R2 R3 T5
Fonction 2 Fonction 3

Étape 2 Étape 3 Étape 5


Déchet 1 2/3

Étape de revalorisation Étape de revalorisation Étape finale


Production/utilisation Production/utilisation Traitement final
du produit 2 + traitement du produit 3 + traitement du déchet 3
du déchet 1 du déchet 2
1/3
Étape finale
Étape 4 Traitement final
du déchet 2

Flux environnementaux T4 Figure 28 – Système cascade du déchet


par l’étape 2

30
Charges
25
20 8 10
Utilité 7 Charges
15 6 évitées 8
5 6
10 4
3 4
5 2 2
1
0 0 0
Charges créées Charges créées Utilité créée Utilité créée Charges évitées Charges évitées
par l’étape 2 par l’étape 2’’ associée associée par l’étape 2 par l’étape 2''
à la fonction 2 à la fonction 2
par l’étape 2 par l’étape 2''
T5 T4 R3 R2 V'' + T'' T' R' utilité de la fonction 3 charges évitées de la fonction 3
utilité de la fonction 2'' charges évitées de la fonction 2''

a comparaison des charges b comparaison des utilités c comparaison des charges évitées

Figure 29 – Analyse de revalorisation par les systèmes cascade. Comparaison de la fonction 2 remplie par les étapes 2 et 2”
par la méthode ARSC

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3.4.7 Comparaison des méthodes diées au sein de la vie de la ressource. Elle requiert de nombreuses
données. À part la méthode ARSC, aucune méthode ne prend en
Les différentes méthodes amènent des résultats très variés. Tou- compte toutes les fonctions et charges environnementales en aval
tes les méthodes sont additives sauf la méthode GEP et la méthode et le devenir « habituel » du déchet 1 par l’étape 2′.
de la boucle fermée qui sont critiquables pour cette raison. La
méthode ARSC est additive au niveau des charges et au niveau des
utilités ou des charges évitées.
Les méthodes de découpage simples s’intéressent à une fraction 4. Conclusion
donnée de la vie de la ressource. Elles ne prennent pas en compte
les conséquences au niveau de toute la vie de ressource pas plus
que les traitements et productions évitées grâce aux revalorisations. Les problèmes d’affectation demandent encore beaucoup de
Ces méthodes ont l’avantage d’être plus simples à mettre en œuvre. recherche surtout pour la prise en compte des revalorisations. Il est
Lorsqu’elles prennent en compte les charges évitées, les métho- notamment primordial de développer des bases de données adap-
des de découpages, ne considèrent que des traitements finaux et tées. On voit que les résultats peuvent être très variables suivant les
des productions à partir de ressources naturelles. Il existe des argu- méthodes. Il reste un large travail pour définir une méthode qui soit
ments pour chaque affectation des bénéfices des revalorisations, applicable tout en n’omettant pas des aspects importants.
mais aucune n’est satisfaisante d’un point de vue général.
Dans le domaine des revalorisations, il est important de détermi-
Les méthodes qui prennent en compte la vie de la ressource ten- ner le devenir à long terme et à longue distance, sinon les problè-
tent une vision plus globale du berceau « réel » à la tombe « réelle ». mes risquent d’être transférés plus loin ou aux générations futures.
Les méthodes sont valables si ce qu’elles ne prennent pas en Ce qui est vrai pour les problèmes l’est aussi pour les aspects posi-
compte est similaire pour les deux filières. Seule la méthode ARSC tifs. De même, produire des objets permettant de multiples utilisa-
tient compte des causalités au sein de la vie de la ressource en étu- tions intéressantes pendant longtemps devrait être pris en compte
diant des systèmes cascades différents suivant les fonctions étu- même si cela se déroule ailleurs ou plus tard.

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