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COURS de MÉTHODES D’ÉTUDE ET D’INVENTAIRE

DE LA FAUNE ET DE LA FLORE

PARTIE FLORE
PREAMBULE

La première partie du programme, l’échantillonnage et ces principes généraux, a été traitée


avec les étudiants en cours. Ce polycopié porte sur les plans d’échantillonnage ; selon les
objectifs visés, les trois principaux types sont l’échantillonnage aléatoire simple (au hasard),
l’échantillonnage systématique et l’échantillonnage stratifié. La mise en pratique de toutes ces
notions, sur la stratégie, l’étude et l’inventaire de la végétation, nécessite la consultation des
travaux de recherche et des thèses réalisés sur la végétation. Pour cela, j’invite les étudiants à
consulter, entre autres, les thèses de doctorats de : Gharzouli R. (2018), intitulé «Flore et
végétation de la kabylie des babors : étude floristique et phytosociologique des groupements
forestiers et post-forestiers des djebels takoucht,adrar ou-mellal,tababort et babor », travail de
recherche réalisé sur l’écologie et la syntaxonomie des écosystème forestiers des babors,
(http://dspace.univ-setif.dz:8888/jspui/handle/123456789/1277); et Fenni M. (2003), intitulé
« Étude des mauvaises herbes des céréales d'hiver des hautes plaines constantinoises.
Ecologie, dynamique, phénologie et biologie des bromes. » (Université de Sétif - Ferhat
Abbes, Sétif 1), travail de recherche réalisé sur la végétation des milieux anthropisés.
COURS de MÉTHODES D’ÉTUDE ET D’INVENTAIRE
DE LA FAUNE ET DE LA FLORE

PARTIE FLORE

UEF 2
Crédits : 4
Coefficient : 2

Introduction

Définitions

1 - Echantillonnage

Définitions : échantillonnage, Echantillon…

1 – 1 - Principes généraux

– Classification des descripteurs

- Définition descripteur

- Les différents types de descripteurs

- Choix des descripteurs

- Echelle d’observation

1 – 2 – Types d’échantillonnages

1 – 2 – 1 - Echantillonnage subjectif :

1 – 2 – 2- Echantillonnage probabiliste: aléatoire, systématique, stratifié, analyse


exhaustive, échantillonnage mixte

2 – Méthodes d’échantillonnage et de classification de la végétation

2- 1 - Méthodes physionomiques

2- 2 – Méthodes dynamiques

2- 3 - Méthodes phytosociologiques

3 – Méthodes d’échantillonnage de la faune

4 – Traitement statistique des données et application des méthodes multivariées par


l’identification des groupements d’espèces: AFC, CHA, (ACP, ANOVA)

Bibliographie
1 – 2 – Types d’échantillonnages

Le plan d’échantillonnage permet de choisir la façon avec laquelle les données seront
recueillies sur le terrain (choix des endroits ou stations, dans tous les habitats visités, par
l’espèce…) donc choisir une méthode pour localiser les échantillons. Le choix du plan
d’échantillonnage conditionne le mode d’analyse des données, donc les résultats.

Il existe deux grands groupes de méthodes d’échantillonnage : l’échantillonnage non-


probabilistes et l’échantillonnage probabiliste.

Dans l'échantillonnage probabiliste, chaque unité a une chance d'être sélectionnée. Les
échantillons sont choisis aléatoirement. Le choix des échantillons s’effectue souvent à partir
d’une table de nombres aléatoires. Les trois principaux types utilisés dans l’étude de la
végétation sont l’échantillonnage aléatoire simple (au hasard), l’échantillonnage systématique
et l’échantillonnage stratifié.

Dans l'échantillonnage non probabiliste (ou à probabilités inégales), les échantillons sont
choisis selon une procédure pour laquelle la sélection n’est pas aléatoire. La sélection des
échantillons est tout à fait subjective (Echantillonnage subjectif). Il est impossible de mesurer
la représentativité de l’échantillon. Les entités sont choisies arbitrairement.

1- 2 - 1 – Echantillonnage subjectif (non probabiliste)


Echantillonnage subjectif est la forme la plus simple et la plus intuitive
d'échantillonnage. L'observateur juge les emplacements représentatifs des conditions du
milieu et choisit comme échantillons les zones qui lui paraissent particulièrement homogènes
et représentatives d'après son expérience.

Inconvénients : Cette façon de procéder, très dépendante de la représentation conceptuelle


d’un habitat (conforme à l’image de l’habitat typique par exemple), de la perception d’un
milieu donné et de l’itinéraire de l’observateur, n’a rien d’aléatoire ni par conséquent, de
représentativité. Ce type de méthode est donc à éviter.
1- 2 - 2 – Echantillonnage au hasard ou aléatoire simple (échantillonnage probabiliste)
Définition : C’est une méthode qui consiste à prélever au hasard et de façon indépendante «n»
unités d’échantillonnage d’une population de «N» éléments. Les échantillons sont répartis au
hasard. Chaque point dans l’espace étudié a donc une chance égale d’être échantillonné.
Une pratique largement utilisée consiste à utiliser une grille pour les choisir de manière plus
facile. Cette méthode, garantissant sécurité et représentativité, consiste à dresser la liste
complète et sans répétition des éléments de la population, à les numéroter, puis à tirer au sort
«n» d’entre eux à l’aide d’une table de nombres aléatoires. Chaque élément sélectionné peut
être remis dans la population après son tirage pour éventuellement être choisi une deuxième
fois : on parle alors d’échantillonnage avec remise. Cette méthode se prête aux analyses
statistiques, mais elle demande de prélever un grand nombre d’échantillons.

Point d’observation
sélectionnée au hasard

Figure 1 : Dispositif d'échantillonnage aléatoire simple


(Point d'observation = un point, un cadrant (50cm2, 1m2), une placette ou une station...)

Avantages :
- Stratégie très efficace, car elle permet de répondre à un grand nombre de questions avec le
même échantillon,
- Permet d’obtenir un échantillon souvent très représentatif de la population et donc idéal pour
estimer des paramètres de la population,
- Ne nécessite aucune connaissance préalable sur la ou les variables sujettes à
l’échantillonnage.
Inconvénients :
- Certains relevés de la grille peuvent tomber dans des zones hors contexte de l’objet d’étude
(exemple : routes quand l’objet concerne les habitats naturels),
- Difficile à disposer dans l’espace et lourd à mettre en œuvre,
- Effort d’échantillonnage proportionnel à la surface de chaque milieu et donc fournit peu
d’informations sur les milieux peu représentés spatialement,
- Stratégie peu efficace pour répondre à des questions spécifiques.

1- 2 - 3 – Echantillonnage systématique (échantillonnage probabiliste)


Définition : Ce type d’échantillonnage consiste à répartir les échantillons de manière
régulière (tous les «x» mètres par exemple). Il est moins demandeur en temps qu’un
échantillonnage aléatoire. L’emplacement des relevés est réparti régulièrement dans l’espace
et/ou le temps (transect, grille ou maillage). L’écartement entre chaque relevé
d’échantillonnage (exemple : 1 km, 20 km) est déterminé au préalable.

On utilise habituellement un quadrillage (souvent positionné sur la photographie aérienne du


territoire étudié). Les points d’échantillonnage sont ainsi faciles à localiser, c’est un avantage
considérable dans le cadre d’un suivi permanent.

Point d’observation

Figure 2 : Dispositif d'échantillonnage systématique


(L’écartement entre les points d’observations est fixe : 50m, 100m, 1km… Le point
d'observation = un point (méthode des aiguilles), un cadrant (50cm2, 1m2), une placette ou
une station)
Avantages :
- Facilité de mise en œuvre et de planification,
- Stratégie très efficace, car elle permet de répondre à un grand nombre de questions avec le
même échantillon,
- Permet d’obtenir un échantillon souvent très représentatif de la population et donc idéal pour
estimer des paramètres de la population,
- Ne nécessite aucune connaissance préalable sur la ou les variables sujettes à
l’échantillonnage.

Inconvénients :
- Lourd à mettre en œuvre sur de grandes surfaces
- Certains relevés de la grille peuvent tomber dans des zones hors contexte de l’objet d’étude
(exemple : maison, routes, lac….),
- Effort d’échantillonnage proportionnel à la surface de chaque milieu et donc fournit peu
d’informations sur les milieux peu représentés spatialement,
- Stratégie peu efficace pour répondre à des questions spécifiques.

Exemple : Échantillonnage systématique de 200 placettes de 20 m2 séparées de 100 m de


(centre à centre de placette) et au sein desquelles sont mesurée la densité et/ou la hauteur et/ou
le diamètre des troncs d’une espèce.

✓ Différences entre échantillonnage au hasard et échantillonnage systématique


- Un échantillonnage systématique sera plus performant qu’un échantillonnage aléatoire
simple de la même taille (n) si la quantité mesurée varie de manière irrégulière, chose
fréquente en écologie (exemple : étude de la diversité végétale dans une forêt).
- Cette efficacité provient du fait qu’en aléatoire, certains relevés risques d´être trop proches
dans l’espace (cela arrive avec l’aléatoire) créant de la redondance d’information et de la
dépendance entre les observations car les choses proches spatialement ont tendance à se
ressembler.
- En systématique, il est possible de décider d’une distance minimale d’espacement entre les
points pour éviter cette redondance de l’information tout en s’assurant de capturer un
maximum de la variabilité entre au sein de la zone étudiée.
✓ Échantillonnage aléatoire par transects
Le positionnement des relevés est fait le long de transects (un ou plusieurs) recouvrant
l’hétérogénéité écologique (climat, topographie, géologie, sol, etc.) de la région étudiée de
manière aléatoire. Cette méthode d’échantillonnage nous permet de recouvrir de façon
optimale la diversité écologique.

1- 2 - 4 – Echantillonnage stratifié (échantillonnage probabiliste)


Définition : Il est particulièrement utilisé quand l’aire étudiée est divisée en zones
homogènes. Les strates peuvent correspondre à des divisions administratives, à des zones à
topographie ou étage bioclimatique différents... Il consiste à subdiviser une population
hétérogène en sous-populations ou strates plus homogènes. La stratification s’impose lorsque
les résultats sont recherchés au niveau de chacune des sous populations ou strates.

Strate ou sous population


homogène

Point d’observation

Figure 2 : Dispositif d'échantillonnage stratifié au hasard


(Echantillons répartis au hasard au sein des cinq strates avec un nombre proportionnel à l’aire
de chacune)

✓ L’échantillonnage stratifié au hasard


Les échantillons sont répartis au sein des strates (en procédant éventuellement par un
échantillonnage au hasard) avec un nombre proportionnel à l’aire de chacune.
L’échantillonnage stratifié au hasard inclut les avantages d’un échantillonnage systématique
(meilleure couverture de l’espace et meilleure exactitude des résultats). On peut utiliser toutes
les connaissances acquises sur la végétation et le milieu pour découper la zone à étudier en
sous-zones plus homogènes qui seront échantillonnées séparément. Un pré-échantillonnage
est possible, notamment à l’aide de la cartographie (cartes géologique, géomorphologique,
pédologique, topographique…, ou de photographies aériennes). Dans un premier temps, la
carte de la végétation réalisée dans le cadre du plan de gestion peut permettre de cibler les
secteurs à échantillonner.

Avantages :
- Stratégie très efficace lorsque l’objectif est bien précis et pour limiter les coûts,
- Échantillonnage probabiliste : traitements statistiques possibles,
- Adapté à l’étude de l’effet d’un ou plusieurs facteurs car permet de maîtriser les facteurs
influents et non désirés si nécessaire.

Inconvénients :
-Nécessite une bonne connaissance préalable sur la ou les variables sujettes à
l’échantillonnage,
- Gros effort préalable de préparation de l’échantillonnage,
- Devient rapidement complexe et coûteux si l’on cherche à répondre à plusieurs questions en
même temps,
- Stratégie peu efficace lorsque les objectifs sont multiples,

Exemple : Caractérisation des communautés végétales du mont de Babor

Substrat/ Altitude Inférieure à 1000 m 1000 à 1500 m 1500 à 2000 m


Calcaire 10 10 10
Marne 10 10 10

Nous avons 2 variables : édaphique (2 classes : calcaire et marne) et altitude (3


classes), soit au total 6 strates (2 x 3) : Strate 1 (calcaire/ Inférieure à 1000 m), Strate 2
(calcaire/ 1000 à 1500 m),…Dans chaque strate, nous allons réaliser 10 relevés, soit au total
60 relevés (10 x 6). Dans l’échantillonnage stratifié au hasard, les 60 relevés sont tirés au
hasard.
Les autres variables écologiques (exemples : eau du sol et lumière…) sont fixées (seuls les
milieux drainés et à couvert fermés sont échantillonnés par exemple).
✓ Réalisation des relevés
- Emplacement du relevé : Choisir un emplacement le plus homogène vis-à-vis des variables
de milieu et de la végétation et délimiter une surface minimale du relevé.

- Surface minimale : La taille du relevé est en général déterminée de façon à échantillonner


l’ensemble des espèces présentes dans la communauté végétale. Le calcul de «courbes aire-
espèces» permet de déterminer l’aire minimale à inventorier. Cette aire est, en moyenne, de :
1 à 20 m2 dans les pelouses et 100 à 1000m2 dans les forêts.

- Réalisation des relevés du milieu et de la végétation : Noter les valeurs des différentes
variables écologiques : altitude, nature du sol, exposition, recouvrement total de la
végétation..., puis inventorier toutes les espèces végétales avec leurs degrés d’abondances.

CONCLUSION : Quel type d’échantillonnage choisir ?


Le choix de la méthode d’échantillonnage dépend des objectifs recherchés. Chaque méthode
possède ses propres caractéristiques techniques de mise en place et d’analyse des résultats.
Un échantillonnage au hasard fournit des échantillons représentatifs de la population
statistique, dont les données seront plus faciles à analyser, et s’avère être l’instrument par
excellence de l’approche descriptive. Les données peuvent être extrapolées à l’aire totale de
l’étude, même si elle est trop grande.
Dans le cas où les moyens (humains, temps disponibles, coût…), on peut faire recours à
l’échantillonnage systématique, il est de meilleur rapport qualité/moyens. Généralement, ce
plan d’échantillonnage donne rapidement le maximum de résultats. Il est facile à utiliser, à
condition de choisir le maillage (l’intervalle entre les échantillons). Dans le cas d’une étude de
la végétation, le point de départ et la direction du transect peuvent être localisés au hasard,
mais les échantillons individuels le long d’un transect disposés systématiquement.
L’échantillonnage stratifié permet aussi de gagner du temps car les moyens disponibles ne
permettent pas toujours de réaliser un inventaire sur l’ensemble ou un maximum de faciès de
la végétation de l’espace naturel. La délimitation des strates homogènes permet de limiter le
nombre d’échantillon et de couvrir toutes les combinaisons de végétation/ milieu.
Références bibliographiques (en plus des sites internet…)

- Abdelkrim H. (1995). Contribution à la connaissance de mauvaises herbes des cultures du


secteur algérois : approches syntaxonomique et morphologique. Thèse de doctorat :
Université d’Orsay - Paris-Sud, 151 p.

- Fenni M. (2003). Étude des mauvaises herbes des céréales d'hiver des hautes plaines
constantinoises. Ecologie, dynamique, phénologie et biologie des bromes. Thèse de doctorat :
Université de Sétif - Farhat Abbes, Sétif, 165 p.

- Frontier S., 1983. Stratégies d'échantillonnage en écologie. Volume 17,f


Collection d'écologie. Paris : New York : Masson ; Québec : Presses de l'Univ. Laval,
494 p.

- Gehu J.M. (1980). La phytosociologie d’aujourd’hui. Not. Fitosoc., 16, 1-16p.

- Gharzouli R., 2018. Flore et végétation de la kabylie des babors : étude floristique et
phytosociologique des groupements forestiers et post-forestiers des djebels takoucht,adrar ou-
mellal,tababort et babor. Thèse de doctorat, Université Farhat Abbes, Sétif 1.
(http://dspace.univ-setif.dz:8888/jspui/handle/123456789/1277)

- Glèlè Kakaï R., Salako V. K. et Lykke M.A., 2016. Techniques d’échantillonnage en étude
de végétation. Annales des Sciences Agronomiques, 12p.

- Gounot M., 1969. Méthodes d’étude quantitative de la végétation. Ed. Masson & Cie., Paris,
314 p.

- Jonathan Lenoir, Unité ”Écologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés” : http://www.u-


picardie.fr/edysan/

- Noua A. Technique d’Échantillonnage et Analyse des Données. Université Larbi Ben


M’Hidi, Oum El-Bouaghi, 43 p.

- Ozenda P. (1982). Les végétaux dans la biosphère, éditions Doin. Paris, 432 p.

- Pesson P, 1974. Ecologie forestière. Ed. Gauthier Villart, Paris, 382p.

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