LDP GEO2 Chap1

Livre du professeur – Géo 2nde
Chapitre 1 : Les sociétés face aux risques
Livre du professeur - Géographie 2de

Général
Présentation du chapitre
Liens avec le cycle 4
Place du chapitre dans le programme
Place du chapitre dans le thème
Mise au point scientifique
Définition
Approches épistémologiques
Bibliographie
Sitographie
L’essentiel à transmettre
L’Arctique, entre fragilité et attractivité

Présentation de l’étude
Présentation des documents
Corrigés des questions
Pour aller plus loin
Double-page « Ouverture »
Réponse au quiz
Présentation de la rubrique « Géo et fiction »
Synthétiser en images
Arctique, entre fragilité et attractivité
Exercice d’application
Les Alpes, des environnements vulnérables et valorisés

Double-page Synthétiser en images

Le changement climatique et ses effets au Bangladesh
Grand Angle 1 : Des sociétés inégales face aux risques
1
Présentation de la carte
Grand Angle 2 : Une diversité de risques aux fortes conséquences

Cours 1 : Des risques d’origine naturelle et anthropique nombreux

Résumé des grandes idées du cours
Rubrique
Cours 2 : Une inégale vulnérabilité selon le développement

Rubrique
Cours 3 : Prévenir et gérer les risques : une transition en cours ?

Rubrique
Dossier : Vivre avec le risque volcanique

Méthode de la question problématisée : analyser une question problématisée au brouillon

Présentation de la méthode
Sujets supplémentaires
2
Général
Liens avec le cycle 4

La notion de risque a déjà été abordée en classe de 5e (thème 3, sous-thème 2), sous
l’angle des effets du changement global, producteur de vulnérabilité, et en particulier dans
le cadre des risques technologiques et industriels. L’accent était alors mis sur la
compréhension du risque dans un territoire plus ou moins proche et les politiques de
prévention élaborées. Ici, il s’agit de poursuivre cette démarche en associant les risques
naturels et en complétant l’analyse des enjeux liés à l’adaptation, la résilience et la gestion
des catastrophes d’amont en aval. Outre un degré d’abstraction accrue, la principale
différence avec le programme de 5 e réside dans le fait que le chapitre fait la part belle à
l’ensemble des risques, d’origine anthropique comme naturelle.
Place du chapitre dans le programme

Il s’agit ici du premier chapitre de géographie de seconde (bien que l’ordre ne soit pas
imposé). Dans le programme de seconde, la géographie est abordée sous l’angle de la
notion de transition, soit les mutations actuelles et les défis posés par celles-ci. La
question des risques permet alors d’interroger ces mutations des sociétés dans leurs
rapports complexes avec les environnements, ce qui constitue par ailleurs le premier
thème de seconde. Ainsi, les élèves abordent les relations sociétés/environnement sous
l’angle de la transition via le couple risque/ressource.
Ce chapitre, d’une durée de 4 à 5 heures permet de construire une séquence sur le
modèle suivant :
- Une introduction de 30 minutes, réalisée à partir de la double page « Ouverture ».
- Elle peut ensuite se poursuivre par une étude de cas sur le Bangladesh face au
changement climatique ou sur les Alpes dans la même optique. Une alternative
consiste à faire l’étude cas transversale sur l'Arctique, qui sert à la fois pour les
chapitres 1 et 2 (sur les ressources). Celle-ci, d’une durée de 2-3 heures, permet
de comprendre que l’attractivité de l’Arctique, et son anthropisation croissante dans
un contexte de changement climatique, participent à l’apparition de nouveaux
risques à différentes échelles et de différentes natures ; l’étude cas sur le
Bangladesh peut se traiter en 2h et celle sur les Alpes est conçue pour un
traitement en un peu plus d’une heure.
- Enfin, une contextualisation d’1h30 est permise par les pages « Grand Angle » et
les divers exercices proposés.
3
Place du chapitre dans le thème

Le thème 1, « Sociétés et environnements : des équilibres fragiles », d’une durée de 12 à
14 heures prévoit de comprendre les transitions en cours dans les interrelations entre
sociétés et environnements. L’objectif est de comprendre l’équilibre fragile et en
perpétuelle recomposition entre sociétés et environnements. Le chapitre « Les sociétés
face aux risques » permet de comprendre ces relations par les notions de risques et de
résilience. Il permet ainsi d’aborder le couple risque/ressource en faisant la part belle aux
stratégies des acteurs dans leur capacité à s’adapter et à s’organiser, conduisant
naturellement vers le chapitre 2. Ces chapitres doivent être reliés pour montrer la
complémentarité de ces notions dans les relations sociétés/environnement.
Mise au point scientifique
Notions
La définition du risque est synthétisée sous la formule : « risque = aléa x vulnérabilité ».
L’aléa constitue un événement plus ou moins prévisible, qu’il soit d’origine naturelle ou
technologique. La vulnérabilité désigne le degré de fragilité d’une société, d’un groupe de
population par rapport à l’aléa en question. Enfin, le « x » renvoie quant à lui à l’exposition
de la société à l’aléa. Un aléa faible (une chance sur 1000 de se produire une année) mais
une vulnérabilité élevée (explosion nucléaire) peut donner un risque majeur. À l’inverse,
un aléa fréquent (probabilité de crues dans le sud de la France à l’automne : quasiment
100 % chaque année) avec un potentiel de dégâts faibles peut aussi donner un risque
important.
Concevoir la notion de risque implique toujours un rapport entre sociétés et
environnements. Il n’y a pas de risques pour l’environnement mais toujours un/des
risque(s) pour les sociétés. C’est la raison pour laquelle on préfère désormais parler de
risques d’origine naturelle que de « risques naturels ». Le risque n’est qu’un potentiel ; il
ne se concrétise pas nécessairement. Sa concrétisation est une catastrophe, qui se fait
crise quand elle est mal gérée.
Approches épistémologiques
Les géographes prennent soin de ne pas avoir une approche déterministe dans l’analyse
des risques pour les sociétés. En effet, l’importance des acteurs pour la gestion des
risques et des crises est apparue très tôt.
L’approche systémique qui renouvelle la géographie physique dans les années 1980 est
vite reprise par la géographie des risques : le monde est un système et une rupture peut
4
se produire ; les environnements et sociétés en sortent alors affaiblis ou transformés. Mais

une boucle de rétroaction négative peut s’exercer grâce à la résilience (notion issue à la
fois de la résistance des matériaux puis de la psychologie en lien avec les travaux de
Boris Cyrulnik et qui renvoie à la capacité à absorber un choc et revenir à un état
d'équilibre) et à la culture du risque, avec un retour vers un nouveau point d’équilibre.
La recherche scientifique, portée par des géographes comme André Dauphiné, s’attache
à comprendre comment le développement des sociétés conduit à transformer les risques,
pour les réduire en accroissant la résilience mais aussi en accroissant les aléas (avec les
usines SEVESO ; voir les travaux de Jacques Donze sur les risques industriels). Les
nouvelles approches font émerger de nouvelles notions comme les risques systémiques,
les risques globaux, etc. Dans cette logique, les géographes analysent plus précisément
les enjeux de prévision, de prévention et a fortiori d’adaptation des sociétés. Par cette
focale sur les sociétés et dans un contexte d’affirmation de la géographie culturelle, les
géographes intègrent progressivement la question des représentations et des perceptions
dans leurs analyses. Cela fait alors émerger la question des risques perçus et de la
culture du risque. Ainsi, les perceptions qu’ont les sociétés du risque constituent de plus
en plus un élément explicatif de leur vulnérabilité. Cela permet de comprendre la place
des risques dans les logiques d’aménagement du territoire, de prévention, de prévision et
de gestion. La thèse (2010) de Julie Hernandez, sur Katrina (2005) à la Nouvelle-Orléans,
incarne à la fois le renforcement de l’aspect social et la diversification de l’analyse des
risques : elle nuance la corrélation qu’il y aurait entre la pauvreté et le fait d’être victime de
Katrina mais confirme le fait qu’à catastrophe égal, les Noirs et les plus pauvres, moins
bien assurés, ont une résilience moindre ; elle souligne également que dès les semaines
qui suivent la catastrophe s’est mis en place un « tourisme macabre », malsain et mal
perçu des habitants.
Bibliographie
- DAUPHINÉ A., PROVITOLO D., 2013, Risques et catastrophes. Observer,
spatialiser, comprendre, gérer, Armand Colin, Collection U, 410p.
- NOVEMBER V., PENELAS M., VIOT P., 2011, Habiter les territoires à risques,
presses polytechniques et universitaires romandes, 252p.
- REGHEZZA-ZITT M., « Des hommes et des risques : menaces locales, menaces
globales », La Documentation photographique, 2016, 64p.
- VEYRET Y., 2001, Géographie des risques naturels, La Documentation
photographique
5
Sitographie
- Pour travailler sur les risques en France : http://www.georisques.gouv.fr/.
- Définition du risque par Géoconfluences : http://geoconfluences.ens-
lyon.fr/glossaire/risque-s
L’essentiel à transmettre
Les risques, même d’origine naturelle, ont toujours un volet social. Le développement est
un facteur de réduction de la vulnérabilité en général, mais il peut créer des aléas (marées
noires, risques nucléaires, risques industriels) ou renforcer la vulnérabilité (bétonisation,
construction en zone inondable qui accroît les dégâts). Des facteurs culturels entrent aussi
en jeu, avec des sociétés mieux préparées que d’autres (Japon vs États-Unis).
L’Arctique, entre fragilité et attractivité
Cette étude de cas, suggérée par le programme, est conçue dans le manuel pour être
transversale aux chapitres 1 et 2, permettant d’aborder la question des ressources et
celles des risques. Elle s’appuie sur les travaux d’Éric Canobbio, auteur de l'Atlas
Autrement des pôles et de la Documentation Photographique sur les Mondes arctiques.
L’objectif de cette étude de cas est de montrer que le changement climatique bouleverse
fortement les milieux arctiques et renforce son attractivité en faisant apparaître différentes
ressources. Cependant, cette attractivité nouvelle renforce également des situations de
risques à différentes échelles. L’approche ici est systémique.
L’intérêt est donc de montrer aux élèves que les milieux sont tous interdépendants et
s’influencent mutuellement. La grande vulnérabilité de l’Arctique implique certes des
situations de risques en Arctique, mais plus encore, ces bouleversements affectent
l’ensemble de la planète. Par ailleurs, l’étude de cas permet de nuancer : un risque (le
changement climatique) peut être une opportunité pour certains acteurs : l'ouverture des
passages du Nord-Est du Nord-Ouest pourrait faire le jeu des armateurs, le coût
d’exploitation des ressources en minerais et en hydrocarbures devrait diminuer.
Attention. L’Arctique est bien une étude de cas et non un chapitre entier comme c’était
le cas dans l’ancien programme de Seconde.
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Document 1
Cet extrait d’un article de vulgarisation émanant du CNRS présente et explique les effets
du changement climatique sur les milieux arctiques. Il permet aux élèves de comprendre
l’essentiel des transformations environnementales liées au changement climatique dans la
région. Ce document permet d’aborder les risques pour les sociétés sur la question des
infrastructures avec le changement climatique.
Il peut également servir à présenter le CNRS comme source et la région Arctique comme
objet de recherche.
Document 2
Cette photographie illustre la fonte de la banquise, événement symptomatique du
changement climatique en Arctique. Le texte associé permet de préciser la distinction
entre fonte de la banquise et fonte des inlandsis : la disparition de la banquise ne
provoque aucunement une montée des eaux (à l’image d’un glaçon dans un verre d’eau :
lorsque celui-ci fond, le volume du verre n’a pas changé), mais affecte en revanche
grandement la faune qui y vit (tel que les ours polaires par exemple) et les sociétés qui
chassent les animaux vivant sur la banquise.
Document 3
Cette carte permet de visualiser l’Arctique, les pays riverains, les ressources et
aménagements liés à ces ressources. On observe la présence de nombreuses
exploitations (concentrées en Europe du Nord, Russie incluse, et à la frontière entre
Canada et États-Unis au niveau de l’Alaska), mais aussi la présence de réserves
probables qui pourraient être exploitées. Cela permet d’amener la question de l’attractivité
de l’Arctique en termes de ressources, principalement pour des pays développés. Cette
attractivité se renforce à mesure que l’on découvre de nouveaux gisements et que
l’augmentation des températures permet leur exploitation. Il faut cependant nuancer
l’engouement pour les ressources de l’Arctique : le réchauffement n’est pas suffisant pour
que les exploitations soient pleinement rentables (coût important de l’exploitation des
gisements et du transport) tant que le prix du baril de pétrole ne dépasse pas durablement
les 120 ou 150 dollars.
Document 4
Cet article de presse présente un autre aspect de l’attractivité renforcée de l’Arctique avec
le changement climatique. La fonte de la banquise permet ainsi d’ouvrir une, voire deux
routes maritimes : la route du Nord-Ouest et la route du Nord-Est. Elles permettent ainsi
de diminuer la distance parcourue et contourner les détroits de Suez ou Panama. En
évitant de payer le droit de passage dans ces canaux et en ayant des temps de transports
réduits, cela permet de réduire encore davantage les coûts de transports dans les
7
processus de production. Par exemple, le passage du Nord-Est réduit d’un tiers le temps
de trajet entre les ports chinois et la Northern Range européenne. Il faut là encore nuancer
cet engouement et ces transformations en insistant sur la saisonnalité de ces routes
(ouvertes l’été). S’ajoute également le fait que les navires doivent être accompagnés de
brise-glaces puisque la banquise n’est pas totalement fondue sur l’ensemble des routes
(les icebergs génèrent un risque, avec potentiellement des primes d’assurances
supérieures). Cela renchérit les coûts. Il est également possible de mentionner que le
statut de la route du Nord-Ouest, passant entre le continent américain et les îles
canadiennes, fait débat : le Canada considère que la route passe dans ses eaux
intérieures et nécessite donc des autorisations pour les navires étrangers. Au contraire,
les États-Unis, présents en Alaska, estiment que cette route doit être libre pour la
circulation malgré la souveraineté canadienne (statut de ZEE). Ceci sera revu en
Terminale, à propos du droit de la mer.
Document 5
Il s’agit d’un extrait d’article grand public. Il associé à une photographie qui permet de
présenter et d’expliquer les transformations des sociétés locales ainsi que les différences
d’approches dans ces transformations. Alors que les Inupiats se reconvertissent dans
l’exploitation du pétrole leur permettant une amélioration des conditions de vie, les
Gwich’In conservent leur mode de vie semi-nomade. Ce document met ainsi en évidence
les inégalités dans les transformations des sociétés mais aussi les ambivalences : alors
que les Inupiats voient leurs conditions de vie s’améliorer, de nombreux habitants
remettent en cause l’exploitation pétrolière en dénonçant les conséquences
environnementales : le village est partagé. In fine, ce document montre la situation de
risque à grande échelle pour les Inupiats et les Gwich’In (approche par le paysage et au
niveau des individus).
Document 6
Cette carte complète le document précédent en localisant concrètement les lieux entre les
populations et activités. Elle permet également d’insister sur la conflictualité entre Gwich’In
et Inupiats tout en mettant en avant la question des risques pour ces deux sociétés (donc
à grande échelle) via notamment l’exploitation du pétrole qui affecte les caribous et donc
les Gwich’In, mais plus largement la présence de l’oléoduc, sujet à de potentielles fuites
qui peuvent fortement dégrader les milieux. Elle montre aussi que l’enjeu est
transnational, avec des gisements et des aires de peuplement à cheval entre Canada et
États-Unis (Alaska).
Document 7
De même source que le document 1, ce texte de vulgarisation scientifique du CNRS
permet de présenter et d’expliquer les conséquences mondiales de la transformation des
milieux arctiques. Outre l’augmentation du niveau de la mer qui pourrait fortement affecter
des régions éloignées telles que le delta du Nil, la Louisiane, le Bangladesh, etc., le
document explique la modification de la circulation thermohaline et ses conséquences en
8
Europe du Nord (avec un risque de refroidissement). Cela permet de souligner que le

changement global ne signifie pas nécessairement un réchauffement de toute la planète.
Cela permet d’aborder concrètement la multiplicité des échelles dans la notion de risque,
et de comprendre les liens qui unissent les différents milieux de la planète.
Document 8
Cette carte permet de localiser les routes maritimes et les revendications territoriales des
pays riverains de l’Arctique. Elle montre surtout les membres du Conseil de l’Arctique.
Cela permet d’amener la question de la gouvernance interétatique de cette région
cruciale, tout en nuançant cet aspect par les conflits existants. La Russie, qui dispose de
la plus longue façade sur l’Arctique, revendique la moitié de la région
Document 9
Ce document émane de Greenpeace. Il permet de nuancer le poids et le rôle du Conseil
de l’Arctique tout en mettant en avant le discours d’un autre type d’acteur impliqué dans la
lutte contre le changement climatique, notamment en Arctique. Il faut néanmoins là aussi
nuancer le discours de l’ONG qui se concentre principalement sur les manques du Conseil
de l’Arctique, sans pointer les dynamiques positives. Le document se prête donc à une
approche critique des sources avec les élèves.

Question 1 (Documents 1 et 2)
En Arctique, le changement climatique se caractérise par une augmentation importante et
rapide des températures moyennes annuelles, ce qui favorise d'abord la disparition de la
banquise et de la glace qui recouvre les terres (Groenland, Canada, Russie). Cela
menace les espèces qui y résident. En outre, cela augmente la concentration en sel des
océans, pouvant provoquer un changement des courants marins et, par extension, des
climats de certaines régions comme en Europe occidentale où le Gulf Stream permet
l'adoucissement des températures en hiver. Le changement climatique favorise également
le dégel du pergélisol (permafrost en anglais, étymologiquement « sol gelé en
permanence »). En fondant, celui-ci bouge. Cela détruit les infrastructures de transports et
transforme les paysages en inondant certains espaces (dans le grand Nord russe
notamment).
Question 2 (Document 3)
L'Arctique est un espace convoité dans la mesure où l'on retrouve des ressources
minières et en hydrocarbures (gaz et pétrole), stratégiques pour le développement des
sociétés.
Le porte-conteneur part de Vladivostok dans l’Est de la Russie le 23 août, passe par le
détroit de Béring, l’Océan Arctique, la mer Baltique puis arrive à Saint-Pétersbourg le 28
9
septembre. Cette route, de plus en plus libre de glace, permet de réduire la distance et
donc le temps de trajet de 15 jours sur un trajet total d’environ 35 jours (soit près d’un tiers
de temps en moins) tout en évitant des zones de piraterie, par rapport au canal de Suez.
Question 4 (Documents 1 à 4)
On peut dire que l’Arctique est particulièrement vulnérable au changement climatique
dans la mesure où celui-ci est caractérisé par une hausse importante des températures
qui transforme très rapidement les milieux, menaçant donc fortement la faune et la flore
présente. De plus, l’exploitation progressive des ressources minières et fossiles de
l’Arctique ainsi que la navigation maritime commerciale, impliquent des dégradations
rapides d’un milieu à l’équilibre fragile.
Question 5
D’autres espaces maritimes sont exposés à des pollutions liées au trafic maritime comme
la Méditerranée, le golfe de Guinée et le Nord-Est de l’Océan Atlantique. Des marées
noires peuvent notamment s’y produire.
Avec le changement climatique et le recul de la banquise, les Inupiats ne peuvent plus
chasser et pêcher la baleine. Par conséquent, ils se réorientent vers des activités liées à
l’exploitation du pétrole. Cela provoque des tensions avec l’autre peuple inuit principal
dans la région, les Gwich’in, dans la mesure où l’exploitation du pétrole se fait dans
l’espace où les caribous, nourriture essentielle des Gwich’in, mettent bas. Les Gwich’in
craignent que leur mode de vie soit à leur tour menacé par le changement d’activité des
Inupiats. Des tensions émergent aussi au sein du peuple Inupiat, avec la crainte des
risques environnementaux et de perte d’identité.
Question 7 (Documents 7 à 9)
Les transformations des milieux polaires ont des conséquences dans le reste du monde et
non uniquement à l’échelle locale. En effet, on observe dans le document 7 que la fonte
des glaces pourrait modifier les courants marins, notamment l’apport de chaleur du Gulf
Stream pour les régions d’Europe du Nord. La région arctique s’est dotée d’un conseil,
dont font partie les pays riverains, pour gérer ses enjeux : l’échelle internationale s’invite.
Fondée en 1971, Greenpeace est une ONG de défense de l’environnement. Dans ce
texte, Greenpeace dénonce le manque d’action des acteurs du Conseil de l’Arctique. Elle
souligne la faiblesse des États face aux majors, les grandes entreprises du secteur
pétrolier (voir chapitre sur les ressources). On peut nuancer ce discours dans la mesure
où, étant une ONG militante, Greenpeace s’attache à dénoncer le comportement des
acteurs du Conseil de l’Arctique qui n’agiraient pas suffisamment, sans pointer les
éventuelles actions positives, aussi minimes soient-elles.
10
Question 9 (Tous les documents)

Acteurs Échelles
Inupiats : amélioration du confort mais Locale

dégradation de l’environnement et perte
d’identité
Gwich’in : dégradation de l’environnement
et perte d’identité
Entreprises du secteur pétrolier, gazier ou
minier : potentialités accrues d’exploitation
États : opportunités économiques mais Nationale

risques environnementaux (Canada, Etats-
Unis, Danemark, Islande, Suède, Finlande,
Norvège et Russie)
Conseil de l’Arctique : gestion des conflits Régionale

entre États riverains, protection de
l'environnement
G r e e n p e a c e : p r o t e c t i o n d e Mondiale
l'environnement
Armateurs* : ouverture de nouvelles routes
* Préciser aux élèves le cas échéant qu’un armateur finance et possède un ou plusieurs
navires. Les plus gros armateurs mondiaux sont le Danois Maersk et le Français CMA-
CGM. Cela sera revu dans le thème 2 de Première (voir p. 164-165 et 170 dans le manuel
de Première).
Question 10
L’espace sahélien est menacé par le changement climatique dans la mesure où il est
marqué par un processus de désertification. De même, le Golfe du Mexique, l’Asie de l’Est
et l’Océanie sont marqués par une augmentation du niveau de la mer, menaçant les
populations et activités littorales. Le risque cyclonique s’accroît, tout comme celui
d’inondations (voir étude de cas sur le Bangladesh).

CANOBBIO E., Atlas des pôles, Autrement, 2007.
CANOBBIO E., Mondes arctiques. Miroirs de la mondialisation, La Documentation

photographique, 2011
11
LASSERRE F., « La géopolitique de l’Arctique : sous le signe de la coopération », L’enjeu

mondial, 2015
LASSERRE F., « Des autoroutes maritimes polaires ? Analyse des stratégies des
transporteurs maritimes dans l’Arctique », Espace, Société, Territoire, 2011, 537.
Lasserre, F., 2001. “Le passage du Nord-Ouest : une route maritime en devenir ?”, Revue
Internationale et Stratégique (Paris), n° 42.
LASSERRE , F., 2010, “Mines et pétrole. Vers une rapide expansion de l’exploitation des
ressources naturelles du sous-sol dans l’Arctique ?”, dans F. Lasserre (dir.) Passages et
mers arctiques. Géopolitiques d’une région en mutation, PUQ, Québec, p. 373-406.
Le site internet de Sagascience.cnrs.fr, une collection de dossiers thématiques et

d'animations multimédias produits par le CNRS
Double-page « Ouverture »

Cette photographie présente des mesures de prévention au Japon face aux
risques sismiques, l’objectif étant ici de transmettre une culture du risque. Cela
montre combien le risque fait partie de la culture au Japon. La culture du risque
favorise la résilience.
Réponse au quiz
1- Vrai
2- Vrai
3- Vrai - Même si ce n’est pas la majorité : Naples avec le Vésuve en Italie, Seattle
avec le Mont Rainier au Nord-Ouest des États-Unis.
4- Vrai
5- Vrai
12
Présentation de la rubrique « Géo et fiction »

La série Treme permet d’illustrer la catastrophe de Katrina à la Nouvelle-Orléans en 2005
et surtout l’absence de gestion de cette crise. On peut la mettre en perspective avec les
travaux de Julie Hernandez, évoqués ici à la fin de la rubrique de « Mise au point
scientifique ».
13
Synthétiser en images
Arctique, entre fragilité et attractivité
14
Étape 1.
L’Arctique est une région située autour du pôle nord ; c’est un océan en partie gelé
(banquise) avec quelques terres recouvertes de glace (nord du Canada, de la Russie,
Groenland).
Une fragilité désigne un facteur de vulnérabilité, une faiblesse tandis que l’attractivité d’un
territoire renvoie à sa capacité à faire venir les hommes et les capitaux.
Étape 2.
Les pays riverains sont les États-Unis (Alaska), le Canada, la Norvège (archipel du
Svalbard), le Danemark (Groenland) et la Russie. Il n’y a pas de limite temporelle explicite
donc il s’agit de se concentrer sur le présent, éventuellement en faisant un peu de
prospective (réchauffement climatique => passage du Nord-Ouest qui va s’ouvrir). Il s’agit
de souligner que c’est un espace contraignant mais convoité en raison de ses ressources
et de son potentiel de développement. Les revendications autochtones en Arctique ne
sont pas au cœur du sujet.
Étape 3.
L’Arctique est un milieu contraignant et qui se transforme dans le cadre de la
mondialisation. Le changement climatique constitue un risque pour le milieu mais une
opportunité pour l’économie (mines, plateformes pétrolières et gazières, navigation). Mais
cette valorisation accroît elle-même les risques (marées noires, etc.). L’Arctique est au
cœur d’une course à l’appropriation, générant des rivalités entre acteurs et notamment
entre États voisins.
15
Les Alpes, des environnements vulnérables et

valorisés
Cette étude de cas, suggérée par le programme, est conçue pour être traitée en un peu
plus d’une heure, laissant plus de temps à l’approfondissement de la mise en perspective.
L’objectif de cette étude est de comprendre que la valorisation des contraintes des milieux
montagnards, et en l’occurrence ici alpins, permet certes d’en faire des ressources.
Cependant, cette mise en ressource conduit à une anthropisation croissante et donc à
l’émergence de risques. Ceux-ci trouvent leur origine dans le fait que les sociétés, par
l’anthropisation, sont davantage exposées et vulnérables aux aléas. Les modifications des
milieux et la dépendance croissante des sociétés à la neige font également émerger des
vulnérabilités nouvelles, qui augmentent de fait les risques.
16

Document 1
Ce schéma des différentes stations de sports d’hiver permet de décrire la mise en valeur
de la pente et de la neige par la mise en tourisme de la montagne. Elle s’appuie en
particulier sur les travaux de Rémy Knafou, pionnier de la géographie du tourisme en
France (voir livre du prof, chapitre 8, dans la rubrique « Contenus scientifiques ») et
notamment sa thèse de 1978 sur les stations alpines. L’anthropisation y est croissante
jusqu’à la troisième génération, avec des aménagements toujours plus importants. La
dernière génération, portée par l’essor des préoccupations environnementales à partir des
années 1970, a permis de réenvisager des installations moins fortes, tout en maintenant
une bonne accessibilité, en redescendant en altitude et en s’appuyant sur un noyau
villageois comme lors de la première génération. Le document 4 permet d’illustrer ces
schémas de manière concrète.
Document 2
Ces photographies incarnent concrètement différents types d’aménagements. On constate
leur emprise spatiale directe (le barrage) et indirecte (le lac de retenue, qui a ennoyé une
vallée et un village). Le barrage de Chevril atteste également d’une autre valorisation de la
pente que le ski : l’énergie potentielle de pesanteur peut être transformée en énergie
mécanique puis en électricité en ajoutant un alternateur à la turbine installée sur une
conduite forcée qui concentre le débit. Les textes associés permettent également de
comprendre tous les aménagements induits par le tourisme, visibles (bâtiments) et
invisibles (réseaux souterrains) mais qui modifient dans tous les cas les écosystèmes.
Document 3
Cette photographie permet de mettre en avant la vulnérabilité des sociétés face à
l’absence de neige et leur adaptation avec les canons à neige. On peut également bien
observer l’emprise spatiale des stations de ski. Outre la question environnementale
(consommation d’eau, assèchement de vallées, utilisation de produits chimiques pour faire
tenir la neige artificielle), il peut être intéressant ici de faire réfléchir les élèves sur la
question de la dépendance à la neige face au changement climatique, mais aussi face à
l’empressement des sociétés à faire débuter les saisons touristiques à des fins
économiques (le texte précise en effet qu’il s’agit ici du début de la saison touristique). La
photographie peut être croisée avec le document 1, en demandant aux élèves de quelle
génération relève cette station (on y voit des chalets et un petit collectif à 3 étages
maximum).
Document 4
Il s’agit d’un extrait d’article de presse, issu du quotidien de référence français, Le Monde.
Ce texte montre qu’avec le changement climatique, la fonte du permafrost liée à
l‘augmentation des températures fait émerger de nouveaux aléas responsables de risques
17
importants (éboulements de rochers, coulées de boues). Ce réchauffement de la

montagne est mis en lien avec les infrastructures de transports présentes dans les Alpes.
Il est également possible de relier ce propos au document précédent en termes de
conséquences, mais aussi en interrogeant l’utilisation du canon à neige.
18

Question 1 (Documents 1, 2 et 3)
Les aménagements présentés ici sont les stations de sports d’hiver avec leurs
infrastructures de transports et leurs équipements, des villages de vacances, des canons
à neige et des barrages hydroélectriques. Ici, la neige et la pente sont les deux contraintes
qui sont valorisées comme ressources par et pour les sociétés.
Question 2 (Documents 1, 2 et 3)
Ces aménagements transforment les paysages en participant à une urbanisation des
montagnes et en changeant le débit et le tracé des cours d’eau.
Avec le changement climatique, qui induit une augmentation des températures, on
observe trois grands risques dans les Alpes. L’augmentation des températures retarde ou
ne permet pas le maintien de la neige, dont les stations de sports d’hiver sont très
dépendantes. L’augmentation des températures conduit également à des glissements de
terrain par la fonte du sol gelé ainsi qu’à des avalanches.
Les milieux alpins sont particulièrement vulnérables dans la mesure où leur équilibre
dépend du froid. Comme les températures augmentent rapidement, cela transforme très
fortement les milieux.
Les milieux alpins sont confrontés aux défis liés à l’anthropisation et au changement
climatique. L’anthropisation modifie les milieux, exerce des pressions croissantes au vu
des aménagements réalisés et de la forte fréquentation saisonnière. Cela s’observe dans
les trois premiers documents. Le changement climatique modifie aussi en profondeur les
milieux alpins et leurs paysages : c’est ce qui est illustré dans le document 4.
Les sociétés doivent concilier valorisation des milieux alpins et leur protection.
Question 5
Les milieux littoraux sont également fortement aménagés pour le tourisme. Les
populations sont alors plus fortement exposées aux aléas maritimes (tempêtes, érosion
littorale, montée des eaux etc.) et sont donc très vulnérables. Ainsi la tempête Xynthia
(2010) a fait de lourds dégâts dans la station balnéaire française de La-Faute-sur-Mer ; en
2017, l’ouragan Irma a dévasté les Antilles.
19

KNAFOU R., Les Alpes. Une montagne au cœur de l’Europe, La documentation
photographique, n°8034, 2003
Double-page Synthétiser en images
20
Étape 1.
Les Alpes sont un massif montagneux situé au cœur de l’Europe occidentale, parcouru
par la dorsale européenne. Elles constituent le plus haut massif du
continent, culminant à 4 810 m au Mont Blanc, à la frontière entre France et Italie.
L'environnement désigne ce qui est autour des sociétés humaines, la dimension

physique mais aussi aménagée du milieu.
La mise en valeur est synonyme d’aménagement ; c’est la manière dont un espace est
transformé par les sociétés pour en tirer de la richesse ou un bien-être.
La vulnérabilité renvoie à la fragilité d’un milieu ; s’il existe un aléa, cette vulnérabilité
peut devenir un risque.
La notion de risques (à rapprocher de celle de vulnérabilité) et celles de ressources (à

rapprocher de celle de mise en valeur) sont nécessaires pour traiter du sujet même si elles
ne figurent pas explicitement dans l’intitulé.
Étape 2.
Le sujet porte géographiquement sur les Alpes, qui s’étendent sur plusieurs États :
France, Allemagne, Suisse, Italie, Liechtenstein, Autriche, Slovénie. Certains comme la
Suisse sont totalement dans le sujet car entièrement alpins mais pour la plupart seule une
partie du territoire est dans le sujet.
Il n’y a pas de date explicite. le sujet porte donc sur la présent, en remontant un peu dans
le temps pour voir les évolutions et en anticipant un peu sur le futur grâce aux
dynamiques.
Le sujet porte sur la valorisation et sur les risques et pressions. Il n’est pas utile d’évoquer
les explorations des Alpes au XVIIIe siècle ni la finance genevoise.
Étape 3.
La contrainte de la pente (et de la neige) est transformée en atout avec le ski, ressource
touristique. Mais la rente touristique qui en découle (voir chapitre 8) créée une
dépendance à l’activité, et indirectement à la neige. Il faut gérer le risque d’avalanche
mais aussi celui d’absence de neige ; la mise en valeur fragilise alors l’espace en
accroissant la pression anthropique, la consommation en eau, l’utilisation de produits
chimiques (pour les canons à neige).
21
Le changement climatique et ses effets au Bangladesh
Le Bangladesh est un État d’Asie du Sud situé au fond du Golfe du Bengale (c’est un
immense delta), entre Inde et Myanmar. C’est l’un des États les plus pauvres de la planète
(Pays les Moins Avancés ; voir chapitre 5). C’est également l’un des États les plus
densément peuplés.
Le changement climatique désigne l’évolution du climat, c’est-à-dire des températures et
22
des précipitations. Il se caractérise notamment actuellement par une élévation des

températures moyennes. En découlent notamment une hausse du niveau de la mer et une
fréquence accrue des cyclones.
Grand Angle 1 : Des sociétés inégales face aux

risques
Présentation de la carte
Ce planisphère présente les localisations des principaux aléas naturels et technologiques
dans le monde tout en les mettant en regard avec le niveau de développement des
différents pays. Cela atteste des degrés de vulnérabilités variables, qu’il faudra néanmoins
nuancer en classe.
Grand Angle 2 : Une diversité de risques aux

fortes conséquences
Doc. 1
Certains climats génèrent des risques (sécheresse, aridité, froid, chaleur, cyclones). Les
grands fleuves peuvent être à l’origine d’inondations. Les limites de plaques concentrent le
risque volcanique et sismique.
Doc. 2
Le nombre de catastrophes oscille chaque année entre 150 et 300, qui font en général
entre 20 000 et 50 000 morts. Certaines catastrophes particulièrement meurtrières
expliquent des pics de mortalité.
Doc. 3
Les pays les plus développés et les pays émergents accroissent l’aléa technologique. Les
pays moins industrialisés ont par définition moins d’industries et donc moins de risques
industriels.
Doc. 4
Les pays industrialisés, qui émettent en général le plus de GES, sont aussi ceux qui ont la
meilleure capacité d’adaptation au changement climatique. Ce sont en revanche les Pays
23
les Moins Avancés, notamment d’Afrique, qui font le plus les frais du changement
climatique, auxquels ils contribuent pourtant assez peu.
Cours 1 : Des risques d’origine naturelle et

anthropique nombreux

Il existe de nombreux risques d’origine naturelle, qui peuvent par ailleurs être cumulés.
Les activités humaines renforcent ces risques d’origine naturelle (par exemple la
bétonisation accentue les risques d’inondation). Elles génèrent aussi des risques
industriels. Par sa vulnérabilité face à un aléa, une société peut vivre une catastrophe,
c’est-à-dire une concrétisation du risque, voire une crise si celle-ci n’est pas bien gérée.

Doc. 1
Il s’agit d’un article de vulgarisation écrit par une géographe spécialiste de la famine en
Éthiopie (et ancienne présidente de l’ONG Action Contre la Faim) et paru dans Le Monde
diplomatique en 2000. Il permet d’illustrer qu’une catastrophe a priori naturelle comme une
famine liée à une sécheresse, n’est pas exclusivement naturelle mais possède une part
politique et sociale. Cela permet d’amener les élèves à réfléchir sur l’importance des choix
des sociétés et leur manière de gérer, ou non, les risques et les catastrophes.
Doc. 2
Ces deux photographies illustrent concrètement les dégâts matériels provoqués par les
cyclones. On peut accentuer sur la forte transformation des paysages, la puissance
destructrice d’un cyclone (nombreux gravats, bateau sur la route, etc.) et les autres
risques liés à son passage : inondations, maladies potentielles, isolement lié à la
destruction des infrastructures, etc.
Rubrique
Géo-histoire
L’idée ici est de montrer qu’un espace qui aujourd’hui n’est pas du tout perçu comme un
espace à risques l’a longtemps été : la mer et les littoraux.
24
Cours 2 : Une inégale vulnérabilité selon le

développement

Plus le niveau de développement est important, moins la vulnérabilité sera forte face à un
aléa. Dans un pays développé, les dégâts matériels sont plus importants et les pertes
humaines sont moins nombreuses que dans un pays en développement et a fortiori dans
un PMA.
Néanmoins, il faut nuancer cette affirmation : selon la capacité à anticiper et à gérer le
risque, une société, même en développement, peut parfois être moins vulnérable qu’une
société développée (culture du risque et organisation de la société). Par exemple : un
cyclone en Inde peut faire moins de morts qu’aux États-Unis.
Plus largement, les transformations des sociétés participent à l’apparition des risques
globaux (changement climatique, déforestation, etc.), qui accentuent les inégalités.

Doc. 1
Cette photographie d’une brèche dans la digue de la Nouvelle-Orléans lors de Katrina
permet de montrer que des sociétés développées comme les États-Unis peuvent être
particulièrement vulnérables malgré leurs aménagements. L’absence de gestion participe
aussi ici d’une crise suivant la catastrophe (voir « Mise au point scientifique », avec les
travaux de Julie Hernandez).
Doc. 2
Cette carte permet d’illustrer l’inégalité face à un même risque. Selon l’IDH des pays,
l’ouragan n’implique pas les mêmes dégâts : majoritairement matériels quand le pays est
développé, ils sont matériels et humains quand le pays est peu développé.
Rubrique
Prolongement numérique
Cette rubrique permet d’impliquer les élèves dans la découverte des risques présents près
de chez eux. Cela amène alors la question de la prévision et de la prévention pour jouer
sur la vulnérabilité.
25
Cours 3 : Prévenir et gérer les risques : une

transition en cours ?

Après la catastrophe, les différents acteurs mettent en place des politiques pour accroître
la résilience et la culture du risque.
Avant une catastrophe, les acteurs en présence développent également des mesures de
protection et de prévision afin de réduire leur vulnérabilité et/ou leur exposition. De même,
la gestion de crise apparaît essentielle au moment où la catastrophe se déclare.
L’enjeu à long terme est alors de développer une gouvernance entre les acteurs.

Doc. 1
Cette photographie illustre les destructions liées au séisme au Népal en 2015 et la
reconstruction d’une place abritant un patrimoine important. Cela amène la question de la
résilience : comment rebâtir et se relever d’une catastrophe qui a particulièrement affecté
des éléments constitutifs de l’attractivité touristique du pays ?
Doc. 2
Ce graphique illustre l’augmentation des émissions de gaz à effets de serre dans le
monde et les différentes responsabilités. Il pourrait être croisé avec la question des
impacts du changement climatique dans certaines régions du monde (Bangladesh, etc.) et
des planisphères de densités de population.
Rubrique
Acteur du changement
Cette rubrique permet d’impliquer les élèves dans la question de la gestion de crise et de
leur montrer qu’en plus d’être un acte citoyen, participer à la gestion de crise via les NTIC
permet de ne pas se reposer pleinement sur les acteurs publics mais au contraire de les
accompagner.
26
Dossier : Vivre avec le risque volcanique
Ce dossier thématique permet de montrer les risques et formes d’adaptation liés aux
différents types de volcans dans le monde. Les échelles spatiales et temporelles des
risques peuvent y être grandement interrogées. L’étude permet surtout de mettre en avant
la complémentarité risque/ressource, avec l’idée que le risque n’est pas une fatalité en soi
et que les sociétés peuvent s’adapter pour tirer profit des aléas tout en trouvant des
modalités de vie et de développement qui les rendent moins vulnérables.

Document 1
Cette photographie aérienne permet de visualiser concrètement la menace d’un volcan
effusif où les coulées de laves peuvent, comme ici, s’approcher dangereusement des
habitations.
Document 2
Ce extrait d’article de presse canadien permet de montrer les risques liés à un volcan
explosif, et ce, à différentes échelles spatiales et temporelles. Il y a effectivement un
risque immédiat à grande échelle avec l’éruption. Mais plus encore, le panache de cendre
modifie également le climat, marquant un risque à une échelle plus petite (y compris le
monde) et selon une temporalité plus longue.
Document 3
L’Institut de Physique du Globe de Paris présente la prévision des risques grâce à
l’installation d’observatoires. Elle reste imprécise.
Document 4
Cette photographie illustre une adaptation des sociétés où le volcanisme apparaît comme
une ressource. Ici, l’Islande a installé des centrales géothermiques dans le graben (fossé
tectonique). L’énergie liée au volcanisme est ainsi captée et transformée en électricité.
Document 5
Cet extrait d’un article scientifique présente l’adaptation d’une société locale indonésienne
au volcanisme. Les populations parviennent, par leurs mobilités et les déplacements des
cultures, à ne pas être trop affectées par les éruptions. Ces populations trouvent de
nombreuses ressources issues des éruptions et sont constitutives de leur mode de vie.
27
Les cultures sont implantées dans les espaces touchés par les éruptions pour profiter de
la fertilisation des sols. Les populations récupèrent également les matériaux des coulées
pyroclastiques pour construire leurs habitations et pour constituer des matériaux à vendre.
Cet exemple d’adaptation permet de montrer qu’il n’y a pas de corrélation systématique
entre développement technique et adaptation au risque. Plus largement, il illustre
parfaitement la notion de résilience.

Parcours A
Les risques liés au volcanisme peuvent être la destruction des activités et aménagements
proches ainsi que la mort des populations, de la faune et de la flore, soit par des coulées
de lave comme dans le document 1, soit par panaches de cendres des volcans explosifs
comme indiqué dans le document 2. Dans le cas des volcans explosifs, il peut également
y avoir un risque à plus petite échelle : une altération du climat plus ou moins forte, plus
ou moins longue et sur une région plus ou moins vaste, et une diminution du niveau des
océans, comme cela a été le cas en 1991 avec l’éruption du Pinatubo.
Les populations locales sont affectées directement et violemment par les éruptions
volcaniques tandis que les populations de la planète peuvent être affectées indirectement
par la modification climatique qui résulte de ces éruptions de volcans explosifs.
Ces observatoires ont pour rôle de surveiller les volcans pour prévenir les risques en
prévoyant notamment les éruptions à l’avance. Cela permet aux sociétés de mieux
prévenir les risques et s’organiser.
La géothermie et l’agriculture permettent de valoriser le volcanisme. Cela montre une
adaptation des sociétés dans la mesure où celles-ci développent une activité spécifique
pour tirer profit de la présence du volcan. Ainsi, la géothermie permet de produire de
l’énergie à partir de la chaleur dégagée par le volcan. De même, les populations
indonésiennes ont développé des techniques pour récupérer et commercialiser les
éléments des coulées pyroclastiques. Elles profitent aussi des éruptions pour pratiquer
ensuite une agriculture avec d’importants rendements, car les matériaux dégagés par les
volcans lors des éruptions permettent de fertiliser les sols. Cela montre bien que les
sociétés se sont adaptées aux volcans.
Parcours B
28
Question 5 (Tous les documents)

Le volcanisme peut constituer un risque à différentes échelles spatiales et temporelles. En
effet, on observe qu’une éruption volcanique à Hawaï ou sur l’île de Luçon constitue un
risque à grande échelle puisqu’il menace les populations et leurs activités au moment
même de l’éruption, donc sur une échelle temporelle courte. C’est ainsi que sur cette île
des Philippines, l’éruption du Pinatubo de 1991 a fait 850 morts, détruit 8000 maisons et a
affecté plus de 2 millions de personnes. Mais comme l’illustre la nuée ardente du
Pinatubo, l’éruption d’un volcan explosif peut aussi constituer un risque à plus petite
échelle et sur une temporalité plus longue. En effet, le document 2 indique que plusieurs
jours après l’éruption, le climat de la planète a été légèrement modifié tout comme le
niveau des océans. On peut néanmoins noter que ce document ne précise pas combien
de temps cette modification climatique a duré. Ainsi, le volcanisme constitue bien un
risque à différentes échelles temporelles et spatiales. Toutefois, il peut également
apparaître comme une ressource pour les sociétés.
En effet, par leurs adaptations au volcanisme, les sociétés peuvent transformer ce risque
en ressource. C’est ce qu’illustre le développement de la géothermie en Islande où ces
installations permettent de tirer profit du volcanisme pour produire de l’énergie utilisée par
les populations locales. De même en Indonésie, les populations ont adapté leur mode de
vie en organisant des évacuations lors des éruptions pour ensuite reconstruire leurs
maisons à partir des matériaux fournis par le volcan, matériaux par ailleurs également
commercialisés. Elles profitent aussi et surtout de la fertilisation des sols liée aux
éruptions, impliquant alors de déplacer les espaces cultivés selon les lieux des éruptions.
Leur adaptation est grande dans la mesure où celle-ci induit une forte capacité à être
mobile tant pour faire face à l’aléa que pour tirer profit des ressources volcaniques.
En somme, on observe bien que le volcanisme peut à la fois constituer un risque à
différentes échelles spatiales et temporelles, mais parallèlement, si les sociétés
réussissent à s’adapter, ce volcanisme peut constituer une ressource.

Une vidéo d’une éruption de l’Etna : https://www.youtube.com/watch?v=VSqQdfSyP00
29
Méthode de la question problématisée :

analyser une question problématisée au
brouillon
Présentation de la méthode
Le but est d’apprendre à analyser les termes du sujet d’une réponse construite, en
organisant son brouillon de manière efficace.
Sujet 1.
Étape 1 : ABD / B / B
Étape 2 : CDF
Étape 3 : AC
Sujet 2.
Étape 1 : D / A
Étape 2 : ABDE
Étape 3 : A
Sujets supplémentaires
- En quoi les populations et les États sont-ils inégalement vulnérables face au
changement climatique ?
- Comment les acteurs gèrent-ils les risques, en amont et en aval de leur
concrétisation ?
30

LDP GEO2 Chap1

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Livre du professeur – Géo 2nde

Chapitre 1 : Les sociétés face aux risques

Livre du professeur - Géographie 2de

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Les Alpes, des environnements vulnérables et valorisés

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Grand Angle 1 : Des sociétés inégales face aux risques

Grand Angle 2 : Une diversité de risques aux fortes conséquences

Cours 1 : Des risques d’origine naturelle et anthropique nombreux

Cours 2 : Une inégale vulnérabilité selon le développement

Cours 3 : Prévenir et gérer les risques : une transition en cours ?

Dossier : Vivre avec le risque volcanique

Méthode de la question problématisée : analyser une question problématisée au brouillon

Liens avec le cycle 4

Place du chapitre dans le programme

Place du chapitre dans le thème

Mise au point scientifique

se produire ; les environnements et sociétés en sortent alors affaiblis ou transformés. Mais

L’Arctique, entre fragilité et attractivité

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Europe du Nord (avec un risque de refroidissement). Cela permet de souligner que le

Corrigés des questions

Question 9 (Tous les documents)

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États : opportunités économiques mais Nationale

Conseil de l’Arctique : gestion des conflits Régionale

Pour aller plus loin

CANOBBIO E., Mondes arctiques. Miroirs de la mondialisation, La Documentation

LASSERRE F., « La géopolitique de l’Arctique : sous le signe de la coopération », L’enjeu

Le site internet de Sagascience.cnrs.fr, une collection de dossiers thématiques et

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