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1. Rappel des principes come, ou l’urine pour les patients atteints d’incontinence. Ici, ce sont
les qualités de résistance mécanique spécifique et de biocompatibi-
théoriques et application lité des matières plastiques qui seront mises à profit.
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d cathéter à ballonnet pour dilatation coronarienne e stylo injecteur liquide f stylo injecteur solide de Powderject
de Boston Scientific de Bioject
g flacons unidoses
h micromoteur de l'IMM
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η0
1.3 Problématique du refroidissement
10–1 η 0
P d = η · v 2 /h
cisaillement compris entre 10−1 et 10−5 s−1). La viscosité s’écrit
alors : avec h (m) dimension de l’écoulement,
η = K (dγ /dt)n −1 v (m · s−1) vitesse de l’écoulement,
η (Pa · s) viscosité.
avec η (Pa · s) viscosité du fluide,
D’autre part, la puissance Pc (en W/m2) échangée par conduction,
K (Pa · sn) consistance (valeur de la viscosité pour ou flux thermique surfacique, s’écrit :
un taux de cisaillement de 1 s−1),
dγ /dt (s−1) taux de cisaillement, Pc = λ · (Tm − Tp)/h
n indice de pseudo-plasticité : avec λ (W · K−1 · m−1) conductivité thermique du
si n = 1, le comportement du matériau est newtonien, polymère,
si n = 0, le comportement du matériau est plastique. Tm (K) température moyenne du polymère,
Les polymères ont un indice de pseudo-plasticité n compris entre Tp (K) température de la paroi de l’outillage.
0,2 et 0,7. Le nombre de Brinkman Br est le rapport des échanges de dissipa-
La forte viscosité des polymères permet au procédé de transfor- tion et de conduction ; il s’écrit :
mation un apport d’énergie par cisaillement dans un temps très η v2
court et de façon majoritaire, ce qui serait difficile, voire long si Br = -----------------------------
l’énergie devait être apportée par chauffage, en raison de la faible λ ( Tm – Tp )
conductivité thermique des matières plastiques. Si ce rapport est supérieur à 1, ce qui est souvent le cas en micro-
De même, la viscosité, initialement très élevée – typiquement plasturgie, d’une part, il est inutile de contrôler thermiquement la
1 000 fois plus importante que celle de l’huile de lubrification – chute filière, d’autre part, il devient difficile d’évacuer l’excès de chaleur
rapidement avec le taux de cisaillement (voir figure 2), ce qui per- dégagée par l’écoulement.
met le transfert du polymère dans les moules d’injection ou à tra- L’observation du nombre de Brinkman montre que le principal
vers les filières d’extrusion. moyen d’action serait de diminuer la vitesse d’écoulement v (par
Dans le cas des petites pièces et profilés, cette propriété peut diminution de la vitesse d’injection, ou du débit en extrusion), et
devenir un handicap en raison des phénomènes d’autoéchauffe- nous incite donc à conseiller de transformer lentement les petites
ment rencontrés dans les entrefers de faibles dimensions, risquant pièces. Cependant, une vitesse de transformation trop lente aug-
de dégrader le polymère. En effet nous avons, d’une part, des mente la viscosité du polymère, ce qui, comme nous l’avons souli-
polymères qui sont considérés comme de bons isolants (conducti- gné précédemment, générera des contraintes mécaniques
vité thermique 1 000 fois moins élevée que celle du cuivre) et, excessives sur l’outillage.
d’autre part, une faible surface d’outillage, dont un des rôles est de Ainsi, il faudra veiller à se situer dans une plage de vitesse aussi
dissiper la chaleur générée. Il est donc possible de se retrouver dans élevée que possible, en maintenant une température de matière
le cas où la puissance dissipée dans l’écoulement est difficile à éva- aussi basse que possible avant le passage dans l’outillage, ce qui
cuer et où, de ce fait, la température atteinte en régime continu est nécessite des presses à injecter permettant des vitesses d’injection
incompatible avec la tenue thermique du polymère, cas pouvant élevées (500 à 1 000 mm/s) ou des lignes d’extrusion capables de
survenir quand les vitesses sont élevées. On cherchera donc à res- vitesses de tirage élevées (supérieures à 100 m/min), ce qui suppose
treindre le taux de cisaillement par la conception de l’outillage et la une excellente qualité de régulation afin de maintenir une précision
limitation de la vitesse de transformation. Dans le cas inverse d’une convenable.
limitation volontaire des forces de cisaillement, par une baisse de la
vitesse d’injection par exemple, la viscosité augmente rapidement
et la résistance mécanique des outillages atteint vite ses limites en
raison des fortes pressions engendrées, car nous sommes en pré- 1.4 Histoire thermomécanique
sence d’outillages de faibles dimensions.
Enfin, comme nous l’avons souligné, la loi de puissance s’appli- Pendant la transformation, le polymère subit un cycle de chauf-
que dans la plupart des cas, mais dans le cas des petites pièces et fage/refroidissement et un cisaillement intense, qui sont les deux
profilés, donc pour les forts taux de cisaillement (plus de 106 s−1), les contraintes principales observées pendant la mise en œuvre et qui
effets de la pression, considérés comme négligeables dans le cas déterminent l’histoire thermomécanique du polymère.
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En microplasturgie, la contrainte thermique peut être prolongée Nous pouvons écrire les relations suivantes, pondérées de coeffi-
pendant plusieurs minutes, en raison de la recirculation du cients de proportionnalité non explicités :
polymère dans la zone de pompage de la vis en extrusion, recircula-
tion due aux outillages générant une forte contrepression, ou, en S = Ks d 2 Q = Kqvd 2
injection, en raison du rapport défavorable volume injectable/
volume de la pièce. Q, dγ Q
p = K p -------- ------ = K g -------
Le temps de résidence est souvent important et doit être systéma- d4 dt Se
tiquement évalué dans ce domaine.
La dimension de l’outillage dépend principalement du taux de
Un chauffage excessif du polymère conduira à une rupture des tirage, c’est-à-dire du rapport entre la dimension de l’outillage et la
chaînes moléculaires aux maillons les plus faibles, c’est-à-dire au dimension du profil, paramètre dépendant du polymère et sur
niveau des liaisons chimiques les plus fragiles comme, par exem- lequel nous n’avons pas de prise (généralement compris entre 1,5
ple, les doubles liaisons qui peuvent subsister dans la molécule et 3).
issue de la synthèse, les liaisons C X où X est différent de L’augmentation de pression est très importante si l’on passe d’un
l’atome de carbone, ou également la liaison O O de faible gros profilé à un petit profilé (dépendance en 1/d 4). Ces pressions
énergie de dissociation. seraient parfaitement admissibles dans un outillage de dimensions
Les cisaillements importants rencontrés lors de la mise en œuvre, classiques, elles deviennent problématiques pour un outillage dont
dans les outillages de faibles dimensions, peuvent rompre la chaîne le poinçon est de l’ordre du millimètre. Ainsi, pour limiter la pres-
moléculaire et, ce, d’autant plus que le polymère est de masse molé- sion en tête, c’est-à-dire la pression maximale atteinte à l’entrée de
culaire élevée. la filière, il faudra diminuer le débit donc utiliser des extrudeuses à
faible débit et diminuer la vitesse de tirage. Souvent, le plus petit
Dans certains secteurs industriels, comme le domaine médical ou débit disponible sur les extrudeuses reste relativement élevé en
celui des cosmétiques, une évaluation de la toxicité du polymère regard de la taille du profilé, et on se trouve souvent dans l’obliga-
après transformation est effectuée (toxicité généralement liée à tion de travailler à des vitesses de tirage relativement élevées.
l’apparition de chaînes de faible masse moléculaire) ce qui revient
en fait à comparer la masse moléculaire moyenne et sa dispersion Nous voyons donc par ces relations que l’extrusion de petits pro-
avant et après transformation. fils demande de travailler avec des extrudeuses de faible débit pour
limiter la vitesse en utilisant des outillages de petites dimensions ;
Certains polymères de hautes performances, utilisés dans la ainsi, apparaissent les deux contraintes principales de l’extrusion de
connectique par exemple, et généralement de haute viscosité, peu- petites pièces : la précision de la réalisation des outillages et la qua-
vent également perdre une partie de leurs propriétés mécaniques lité de la régulation de la vitesse de tirage.
initiales suite aux phénomènes de dégradation rencontrés. On
pourra dans ce cas préférer des polymères de performances moins ■ En injection, l’augmentation de la vitesse d’injection génère,
élevées, mais moins visqueux et plus faciles à transformer, pour d’une part, des efforts importants sur les inserts (broches, têtes de
aboutir au même résultat. busettes), d’autre part, des échauffements localisés en particulier à
l’entrée de l’empreinte où le gradient de pression est le plus élevé.
dγ /dt taux de cisaillement moyen, Comme la perte de charge est directement liée aux dimensions de
l’outillage et à la viscosité, diminuer la valeur de la perte de charge
p pression en tête, revient à mener une stratégie de redimensionnement des outils
(réduire la longueur ou le nombre des parties étroites) ou de modi-
, longueur de la partie parallèle de l’outillage,
fication de la viscosité du polymère, c’est-à-dire à un choix rigou-
S section de l’outillage. reux de celui-ci en fonction de ses propriétés rhéologiques à l’état
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fondu, critère rarement pris en compte dans la sélection d’un maté- 2.4 Points critiques du procédé
riau pour une application.
d’extrusion
Vv
t r = t c ------
Vi 2.5 Points critiques du procédé
avec tc (s) temps de cycle, d’injection
Vi (cm3) volume injecté.
De façon différente, le procédé d’injection est confronté aux fac-
Ainsi par exemple, pour une presse équipée d’une vis de 15 mm teurs de limitation suivants :
(noyau moyen de 10 mm, pas de 15 mm), d’un rapport L/D de 20, en
injectant un volume de 1 cm3 en 20 s, on obtient un temps de ■ Autoéchauffement et taux de cisaillement
résidence de 9,8 min. Il est fréquent que l’épaisseur moyenne de la pièce soit de la taille
On voit donc que le dimensionnement de l’unité de plastification du seuil d’injection recommandé par le fournisseur de matière plas-
d’une presse à injecter s’effectue en fonction des volumes à mettre tique. Il est alors important, comme nous l’avons souligné précé-
en œuvre, au risque d’amplifier les problèmes suivants rencontrés demment, de ne pas suivre les recommandations de profil de
en injection : température préconisées par le fournisseur de matière première et
de mener une stratégie de réglage privilégiant une vitesse de plasti-
— manque d’homogénéité de la matière, la fusion s’effectuant fication faible et une vitesse d’injection élevée en visant le taux de
par conduction de façon prépondérante ; cisaillement maximal admissible par la matière. Ainsi, on limitera
— temps de séjour excessif conduisant à une dégradation thermi- l’autoéchauffement à une valeur acceptable pour la matière et l’on
que du polymère. maximalisera le gain en fluidité permettant de remplir l’empreinte.
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Droite de déplacement
du point de plastification
50
Pression (MPa)
p4
40
p3
"alimentation radiale d'une extrudeuse
verticale (doc. Mapré)" 30
p2
Figure 4 – Alimentation radiale d’une extrudeuse verticale 20
(doc. Mapré) p1
10
Pression de retour
Ainsi, la longueur de cette zone ne dépend que du dimension- p1 < p2 < p3 < p4
0
nement des zones amont et aval, sauf dans le cas des matériaux
thermosensibles (par exemple le PVC) pour lesquels il faudra aug- Vitesse de la vis = 80 tr/min
menter la longueur de vis. L /D = 22
Polyéthylène
Pression (MPa)
Pression de retour
pendante de l’outillage générant une contrepression importante, p1 < p2
sachant que cette zone agit comme un système de régulation et 40
améliore la stabilité du processus. p2
On voit sur les figures 5 et 6, l’effet d’une vis standard et d’une vis 30
à zone de compression longue sur l’évolution de la pression.
Le choix d’une vis à taux de compression élevé permet effective- 20
ment d’accepter des filières à forte contrepression et de limiter le
débit, comme on peut le constater figure 7. Le revers de cette appro- 10
che est d’augmenter l’instabilité du procédé d’extrusion. p1
Le choix de vis à double-filet de type maillefer ou autre, qui per- 0
met généralement d’augmenter le débit et la capacité de plastifica-
tion, ne présente qu’un intérêt limité en microplasturgie. L /D = 22
À ce stade, seules les qualités de régulation en température, en Figure 6 – Évolution de la pression pour une vis à zone
vitesse de rotation et en stabilité mécanique de l’outillage comptent, de compression longue et différentes filières
ce qui semble presque évident ; en effet, le dimensionnement d’une
ligne pour les petites pièces augmente les exigences au sens large,
y compris la précision. qui permet de s’affranchir du problème du temps de stagnation plus
Pour l’injection, la zone de pompage débouche non pas sur important en injection qu’en extrusion car il s’agit d’un procédé
l’outillage mais sur un piston, et dans ce cas la conception de la vis discontinu.
est nettement moins critique.
Comme nous l’avons vu plus haut (§ 2.3), on privilégiera une vis Ainsi, des fabricants de presses à injecter ont développé des
courte (rapport L/D minimal) et du plus petit diamètre possible. machines avec unité d’injection à deux (Ferromatik Milacron, Ettlin-
La règle de base est que la vis contienne au maximum 5 volumes ger) ou à trois étages (Battenfeld). Dans le cas de la figure 8 a, la
injectés, voire 4 dans le cas de matériaux sensibles à la dégradation. machine se compose d’une extrudeuse de 14 à 18 mm, d’un rapport
Dans le cas des micropresses, il peut être avantageux de L/D de l’ordre de 15, fonctionnant en continu et alimentant un cylin-
découpler la fonction plastification de la vis de la fonction dosage ce dre doseur muni d’un piston à aiguille de 3 à 11 mm et permettant
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Vis superficielle
4. Extrusion : conception
de la ligne
Filière courte
Matrice
4.2 Dimensionnement des outillages :
les filières
Chauffage Valve
anti-retour
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Arrivée d'air
Filière
Figure 10 – Exemple
Poinçon de géométrie obtenue
par encapsulation
Pied de
bridage 4.3 Règles de conception
Corps Thermocouple Torpille des périphériques
de tête
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5. Injection : conception ø 18 mm
des outillages ø 6 mm ø 10 mm
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longs (plusieurs minutes) temps qu’il peut être possible de réduire troérosion par enfonçage a les mêmes limites, liées à la taille des
ultérieurement en utilisant des procédés de chauffage par induction. électrodes, que l’usinage par fraisage. La technique par fil permet
Actuellement, cette technique est surtout réservée pour l’injection aujourd’hui l’utilisation de fil de 0,3 mm de diamètre.
de pièces de la taille du micromètre (technologie de réalisation des
empreintes LIGA, voir (§ 5.2) qu’il est possible de réaliser en grande Enfin, l’usinage électrochimique n’apporte pas d’avantages parti-
quantité dans des moules de faible taille. culiers par rapport à l’électroérosion. D’une vitesse d’avance plus
lente et d’une précision moindre, cette technique est plutôt réservée
■ La régulation thermique et le refroidissement ne sont jamais un
problème en raison du rapport masse pièce/masse moule et de la aux aciers thermiquement sensibles.
faible épaisseur des pièces qui autorise naturellement un refroidis-
● L’usinage laser est en plein développement (YAG, rubis ou exci-
sement homogène et rapide du polymère ce qui évite les problèmes
mer, plus précis) et permet d’usiner des détails de grande finesse,
de gauchissement. On veillera cependant, comme évoqué plus haut,
comme la gravure numérique des disques compacts. Cette tech-
à limiter les contraintes internes excessives dans la pièce moulée, ce
qui conduit souvent à réguler en température haute le moule. nique est utilisée en complément des techniques d’usinage tradi-
tionnelles.
Le refroidissement reste problématique pour les inserts ou les
broches, situés au cœur des pièces. Des solutions applicables à ● L’usinage chimique, dérivé des technologies de l’électronique
d’autres secteurs, comme les caloducs, ne peuvent être utilisées, reste encore d’une utilisation confidentielle, comme la technologie
ces derniers étant limités au diamètre 1 mm. On veillera donc à réa- LIGA qui permet de reproduire des détails de 0,5 µm. Il est très pro-
liser les broches dans des aciers à haute conductivité thermique et à bable que ce type de technique pénétrera dans les ateliers d’usinage
insérer la base des broches dans un bloc refroidi et très conducteur. spécialisés dans les dix ans à venir (voir § 6.3).
Il est possible également, quand la conception du moule l’autorise,
de rétracter les broches dans un logement au moment du
démoulage, ce qui permet un excellent refroidissement par contact.
Le refroidissement par soufflage à l’ouverture du moule reste 5.3 Quelques presses
malgré tout une solution souvent employée, bien qu’elle augmente
le temps de cycle.
■ L’éjection des pièces, contrairement à la régulation thermique, Le tableau 1 donne un extrait des offres des plus petites presses
est toujours difficile car les pièces sont petites et légères, et il n’y a de quelques fabricants. Nous nous sommes limités aux presses
pas de surface pour les éjecteurs. De plus, quand les pièces peuvent
d’une force de fermeture maximale de 150 kN et de faible capacité
s’éjecter, elles adhèrent par électrostatisme aux outillages, ou bien
d’injection. Il est évidemment possible d’injecter des petites pièces
les éjecteurs traversent les pièces fines. L’éjection à l’aide d’une pla-
sur des presses de plus forte capacité en utilisant des moules mul-
que dévêtisseuse est à recommander malgré son coût plus élevé.
L’ionisation du plan de joint (par pistolet électrostatique) est une des tiempreintes. On privilégiera alors des presses capables de vitesses
meilleures solutions pour éviter que les pièces ne collent dans d’injection et d’une vitesse de régulation élevées.
l’empreinte.
Il faut noter qu’à ce jour seuls Battenfeld, Ettlinger et Ferromatik
Il est également intéressant d’implanter des cellules de détection Milacron proposent le concept de presses à injecter à double étage
au niveau du plan de joint mais cette solution n’est applicable que permettant l’injection de pièces de 0,01 g sans difficulté (voir un
pour les pièces relativement opaques. Des cellules permettant une exemple de pièces figure 1 j et k).
mesure d’une présence d’objet de 0,2 mm sont disponibles sur le
marché, auprès des fournisseurs de capteurs pour machines
d’assemblage automatique.
L’installation d’un flux laminaire au-dessus du moule est recom-
mandée ainsi que des soufflets de part et d’autre du moule. 6. Simulation,
La mauvaise éjection des pièces reste une des principales sources
de défaut de l’injection de micropièces, une pièce pouvant rester
autres procédés
dans son empreinte d’une moulée sur l’autre. de transformation
5.2 Réalisation des moules
6.1 Simulation
Le procédé d’usinage retenu pour la réalisation des moules de
microplasturgie doit pouvoir maîtriser des tolérances de l’ordre du
micromètre. La simulation du remplissage et du refroidissement des pièces de
microplasturgie est tout à fait possible avec les meilleurs logiciels
Trois techniques sont actuellement utilisées pour la réalisation
du marché, car les ordinateurs actuels autorisent une grande pré-
des empreintes : l’usinage de précision traditionnel et électroéro-
sion (par enlèvement de copeaux), l’usinage laser et l’usinage LIGA cision de calcul. Néanmoins, certaines règles doivent être suivies :
(lithographie synchrotron et électrodéposition).
— pas de compromis sur les détails géométriques (nervures,
● Pour l’usinage de haute précision, la réalisation des moules de congés) et les épaisseurs (en particulier les dépouilles) ;
microplasturgie est un domaine réservé à quelques spécialistes
issus des industries horlogères du début du siècle ou quelques — modélisation impérative du canal d’alimentation (en raison du
moulistes spécialisés, et cette technique reste traditionnelle, à ceci rapport masse pièce/masse moulée) ;
près que les outils (forets, fraises) sont parfois réalisés par les mou-
listes eux-mêmes (par exemple, forets de 0,2 mm de diamètre en — influence des canaux de refroidissement considérée négli-
carbure de tungstène). geable (rapport pièce/moule) ;
Une technique largement perfectionnée ces dernières années est — surveillance stricte des contraintes de cisaillement appliquées
l’électroérosion (à fil ou par enfonçage). La technique d’élec- au polymère.
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(0)
Capacité Pression
Diamètre
Fermeture d’injection maximale
Constructeurs Référence vis
(kN) d’injection
(cm3) (bar)
(mm)
En effet, considérant que le débit de matière dans une empreinte Il a été montré que les plus petites modifications de la géométrie
dépend en première approximation de la viscosité du polymère et étaient prises en compte par les logiciels.
du carré de la section, on conçoit aisément qu’une variation de Dans le domaine de l’extrusion, on peut citer le logiciel Polyflow
5/100 mm sur une épaisseur de 0,5 mm, ait des conséquences de la société Fluent qui présente comme avantage de prendre en
redoutables sur les résultats. compte les écoulements avec surface libre et de pouvoir procéder à
Soulignons également, comme nous l’avons rappelé en introduc- de la conception inverse, c’est-à-dire d’élaborer la géométrie de la
tion, que, la viscosité du polymère étant fortement dépendante du filière à partir du profil souhaité. Une fois encore, la difficulté réside
taux de cisaillement, et ce dernier étant directement lié à la géomé- souvent dans l’usinage précis de la géométrie calculée et proposée
trie, la moindre modification de celle-ci peut faire varier dans un rap- pour la filière.
port de plusieurs décades le résultat final. Ce logiciel est également adapté à la simulation du procédé
Pour illustrer ces propos, nous avons pris l’exemple, dans le d’extrusion-soufflage.
domaine médical, d’un connecteur de cathéter dont la géométrie a
été définie avec le logiciel de conception Ideas de SDRC (Structural
Dynamic Research Corporation), et auquel nous avons appliqué les
modifications géométriques indiquées sur la figure 12 a. 6.2 Injection et extrusion-soufflage
Tout en conservant des paramètres d’injection identiques, les
résultats de la simulation du remplissage effectuée à l’aide du logi- Pour mémoire, il faut citer ici les limites des procédés d’injection-
ciel Molflow sont présentés dans les figures 12 b pour quelques soufflage et d’extrusion-soufflage.
variations géométriques.
Si la pièce se caractérise par :
Un des apports majeurs des logiciels de rhéologie est l’accès aisé d diamètre de la partie la plus étroite,
aux contraintes de cisaillement durant la mise en forme de la pièce,
cause majeure de dégradation des polymères dans les entrefers de D diamètre de la partie la plus large,
faibles dimensions. H hauteur de la pièce,
La surveillance de ces taux de cisaillement au moment de la h hauteur de la partie la plus étroite,
conception permet de limiter fortement le travail de mise au point. e épaisseur de la pièce,
Enfin, dans le cas d’inserts ou de broches (ici de diamètre on aura alors, pour les pièces réalisées en injection-soufflage, les
0,5 mm), la surveillance des pressions autour des zones fragiles est contraintes suivantes :
fondamentale, en veillant à un bon équilibrage des gradients de
H < 10d à 12d ; D < 3,5d
pression autour de ces zones.
d > 6 mm ; h > 10 mm ; e > D ⁄ 2
Cette dernière remarque prend toute son importance pour les
moules multiempreintes (16 à 32 pièces) de haute productivité, où Les seules limites sont données ici par l’unité de soufflage et les
une fatigue excessive de ces parties mécaniques a priori fragiles fait possibilités d’étirage de la matière, les presses à injecter gérant sans
perdre tout le bénéfice de ce type d’investissement dans le cas difficulté l’injection de la préforme.
d’arrêts trop fréquents liés à la casse. Ce procédé est couramment utilisé par exemple dans le flacon-
Il faut retenir, que ce soit en injection ou en extrusion, que la pré- nage d’échantillons de parfums.
cision de la modélisation respectivement de l’empreinte compre- Par contre, en extrusion-soufflage, il n’y a pas de contrainte en
nant son alimentation, ou de la partie parallèle, doit être sans dehors de celles liées à la machine (la plus petite extrudeuse-
compromis. souffleuse actuellement sur le marché dispose d’une vis de 16 mm).
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r = 0,5 ; e = 1,2 mm
Trois techniques se distinguent actuellement, citées par ordre de
précision croissante.
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Structure
absorbante
Masque
de beryllium
PMMA PMMA
(en général)
Plaque
de base
en titane
Plaque
de base
en titane Empreinte
du moule
Matière
à mouler
Micropièce
en plastique
(0)
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