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par Gérard FACY
Ingénieur des Arts et Métiers
Professeur à l’École nationale supérieure d’arts et métiers de Paris
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 3 660 − 1
CONTRÔLES EN FONDERIE _______________________________________________________________________________________________________________
Pour viser l’objectif de la qualité totale de ses produits ainsi que leur
conformité aux cahiers des charges, l’industrie de la fonderie s’appuie sur les
plus récentes avancées scientifiques et techniques en matière de contrôle et de
suivi de processus de production.
Les recherches qui sont activement menées en fonderie pour caractériser les
matériaux, celui de la pièce moulée comme ceux du moule, contribuent
fortement au développement de la simulation numérique.
La numérisation permet de simuler les phénomènes physiques intervenant
en fonderie. Elle constitue aujourd’hui une aide indispensable à la conception
du produit moulé en permettant de nombreux contrôles antérieurs à la
production, comme la prédiction de la structure de l’alliage coulé, le niveau de
qualité de la pièce moulée, ainsi que sa tenue en service.
Les contrôles de fonderie contribuent directement à une meilleure maîtrise
des processus de production et débouchent sur un nouvel état d’esprit fondé
sur la qualité totale, la recherche du zéro défaut, ou le bien faire dès la
première fois, qui implique tous les acteurs de l’entreprise.
Toutefois, la fonderie, pas plus que les autres techniques, ne peut fournir un
produit « parfait ». Il est important de convenir clairement, avec le client, de la
sévérité des moyens de contrôle à mettre en œuvre, selon les fonctions
assurées par la pièce, son coût de production et les délais convenus. En outre,
la nature de l’alliage, la technique de fonderie employée, le type de fabrication
unitaire ou en série, conditionneront la politique de contrôle à adopter.
À cet effet, la rédaction d’un programme de contrôle définissant les diverses
procédures à suivre constituera, pour le fondeur, un auxiliaire indispensable à
la production de pièces de fonderie de qualité et, pour le client, l’assurance
d’une démarche de progrès.
1. Principes généraux
Métier de savoir-faire dont la qualité de la fabrication dépend
directement de très nombreux paramètres, l’industrie de la
fonderie intègre régulièrement les applications des plus récentes
avancées scientifiques et techniques en matière de contrôle et de
suivi de processus de production. L’objectif vise la qualité totale
des produits obtenus ainsi que leur conformité aux cahiers des
charges.
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Élaboration
de l'alliage
8
liquide
Bavure
10 11 7
12
5 6
13 1 Serrage châssis inférieur
2 Retournement
3 Transfert sur convoyeur
4 Remoulage des noyaux
4
5 Serrage châssis supérieur
6 Fermeture du moule
Meulage Noyautage 7 Chargement des moules
8 Coulée
1 2 3 9 Tunnel de refroidissement et
de captage de fumées
10 Déchargement des moules
11 Transfert des charges
Pièce brute 12 Décochage
Sablerie Sablerie 13 Retour des châssis pour un
nouveau cycle de production
Les différentes opérations réalisées sur la ligne de production font l'objet de contrôles
Figure 2 – Schéma d’une ligne de production automatisée en moulage sable avec châssis : points de contrôle
Cependant, il reste encore des domaines, comme le parachè- chacun des acteurs de la production et facilite l’application de pro-
vement, le contrôle et la réparation de grosses pièces unitaires, où cédures s’appuyant sur des méthodes d’autocontrôle et des outils
la main-d’œuvre et son savoir-faire, constituent une partie notable de gestion de la qualité.
de la valeur ajoutée à la pièce de fonderie (c’est le cas, par exem-
ple, des constructions en acier moulé du Centre Georges Pompi- Dans cet esprit, les normes ISO 9000 offrent un champ d’action
dou). encore plus vaste au contrôle qui dépasse le cadre strict de l’entre-
prise en définissant ses rapports avec ses différents partenaires
■ Le contrôle, un concept élargi pour offrir des garanties au plan de la qualité.
Les contrôles ne se limitent pas à la pièce de fonderie livrée au Par ailleurs, la prochaine obligation de mettre les entreprises en
client. Le concept de contrôle du produit moulé prend en compte conformité avec les normes ISO 14000, concernant le respect
l’ensemble des facteurs qui ont contribué à sa production mais environnemental, aura nécessairement un impact sur la définition
impliquent également l’entreprise dans son mode de fonctionne- des moyens de production, puisque les rejets, quelle que soit leur
ment (figure 2). nature, feront l’objet de contrôles et devront, à terme, tendre vers
Des procédures concernant la qualité de la production, comme la le zéro rejet. Le savoir-faire des entreprises est capital pour assurer
qualité totale, la recherche du zéro défaut ou le bien faire dès la la qualité des contrôles. Toutefois, la sévérité de ceux-ci est en
première fois, sont mises en place dans les fonderies. L’évaluation rapport avec la fonction de la pièce qui doit être produite au
du coût de la non-qualité constitue un facteur qui responsabilise meilleur coût possible et dans les délais convenus.
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a étude de masselottage de pièce en acier moulé par simulation de la solidification (vue d'écran) (photo Aciéries Hachette et Driout)
b mise en évidence des retassures d'une pièce par simulation thermique sur ordinateur
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L’emploi de ces logiciels permet de simuler rapidement plusieurs 3.2 Pièce type
solutions pour choisir celle qui donne le résultat optimal. De
même, toute modification de la morphologie de la pièce, interve-
Le cahier des charges de la fourniture des pièces de fonderie se
nant ultérieurement, sera rapidement intégrée (figure 6b ). L’appro-
fonde sur des pièces types lorsque les phases de production du
che par simulation permet de gagner du temps pour la mise au
produit moulé sont délicates à optimiser. La complexité de la pièce
point des outillages de production, ce qui se traduit par une réduc-
nécessite, dans ce cas, la fabrication d’une ou plusieurs pièces
tion du coût de revient et du délai de livraison des pièces. La
types en vue d’homologuer les différents modes opératoires et les
démarche s’inscrit dans la logique de la qualité totale « faire bien
outillages employés.
du premier coup », mise en place dans les entreprises.
Dans le cas de fabrication particulièrement complexe à mettre au
Par ailleurs, le couplage d’un système de conception assistée par point, le cahier des charges prévoit un contrôle au moyen de
ordinateur à une installation de prototypage rapide, comme la méthodes destructives. Ces contrôles sont variés. Ils peuvent don-
stéréolithographie, permet de réaliser rapidement un prototype ner lieu à des essais effectués sur des éprouvettes de dissection,
fonctionnel, réplique tridimensionnelle de la morphologie de la prélevées dans les zones définies d’une pièce type, ou se limiter à
pièce en service, pour vérifier le bien-fondé de la conception. un simple examen visuel de quelques sections de la pièce pour
L’examen de sa morphologie valide le tracé de la pièce et facilite s’assurer de sa compacité.
la mise au point des outillages en révélant des parties de la pièce, Dans l’éventualité d’une non-qualité constatée, l’appel d’offre
comme les raccordements ou les contre-dépouilles, susceptibles précise les conditions dans lesquelles une nouvelle pièce type sera
de poser des problèmes lors de la fabrication du moule ou pendant réalisée.
la production de la pièce. Après acceptation par le client du niveau de qualité constaté, les
processus employés sont alors validés pour réaliser la production
commandée ainsi que les procédures de contrôles.
L’appel d’offres précise si une pièce type doit être conservée par
3. Méthodes. Définition le fondeur comme pièce témoin.
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4. Gestion de la non-qualité
Malgré les différents contrôles effectués à chaque stade de
l’élaboration de la pièce de fonderie, des défauts sur les pièces
peuvent parfois apparaître. Leurs causes en sont généralement for-
tuites et leurs origines diverses.
Dans le processus de production, il n’est pas toujours possible
d’exercer un contrôle permanent sur le déroulement de chaque
opération.
Figure 9 – Micrographie avec un microscope électronique
(cliché Laboratoire de fonderie, ENSAM Paris)
Exemple : le cumul fortuit d’un certain nombre de paramètres de
production au voisinage des bornes limites des intervalles de tolérance
peut parfois engendrer des anomalies plus ou moins importantes
Une fonderie employant des techniques de moulage en moule souvent qualifiées « d’épidémies ». Une légère variation de ces para-
non permanent possède également d’autres laboratoires, comme mètres suffit pour entraîner un retour à une situation normale.
le laboratoire des sables. Ces laboratoires sont totalement dédiés
aux contrôles du processus de production et n’interviennent
qu’indirectement sur le produit moulé. Enfin, d’autres laboratoires Des actions préventives sont donc mises en œuvre pour éliminer
servent, en plus, au contrôle et à l’étalonnage des autres moyens les causes possibles de défauts.
de contrôle. La recherche de la qualité nécessitant une formation rigoureuse
du personnel, à cet effet, la rédaction de procédures simples,
■ Ainsi, le laboratoire d’analyse chimique participe au contrôle du regroupées dans un manuel qualité, constitue une aide précieuse.
processus de production grâce à l’analyse spectroscopique qui Des contrôles effectués sous la forme d’audits internes permettent
fournit rapidement les résultats de l’analyse de l’alliage en cours de s’assurer que ces procédures sont comprises, admises et
d’élaboration et permet d’effectuer éventuellement des corrections appliquées par l’ensemble du personnel.
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Coupe X -X ø 16
65
34
X
ø 50 C = 15
H = 100
r6
r5
19 3
20
Trait de scie
2 à 3 mm 19
155
Partie sciée A
r 20
12
X 2
52
110
7 10 7
36
24
60
r5
ø 60
ø 68 6
97 J
M
ø 125 A attaque de coulée J descente de coulée
24
C canal d'alimentation M masselotte
69
H hauteur de la masselotte
a pour alliages d'aluminium moulés en sable b pour alliages d'aluminium moulés en moule métallique par gravité
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4.3.1 Retassure
Ce défaut entraîne un manque de compacité de la pièce et se Z
caractérise par une cavité interne ou externe à paroi rugueuse. La
cause principale est le retrait à l’état liquide et la contraction de
solidification, le mécanisme de formation de ce défaut résultant
de la déficience d’alimentation en alliage liquide de la partie
40
concernée.
Les retassures se présentent sous différentes formes suivant le
type d’alliage et la configuration de la pièce :
40
— retassures débouchantes ou internes ;
— affaissements et contractions de surface produites en fin de
40
solidification, l’alliage étant à l’état pâteux (poquettes) ;
— microretassures, lorsque le défaut se limite à de faibles dimen-
sions (allant jusqu’à quelques dixièmes de millimètre) mais s’éten-
40
dant sur des plages plus importantes.
■ Éprouvettes de contrôle
Des essais sur éprouvettes spéciales permettent de caractériser
précisément la propension à former des retassures des différentes Z zones de refroidissement contrôlé
familles d’alliage et, particulièrement, pour un alliage de compo-
sition déterminée. Figure 12 – Moule métallique à refroidissement contrôlé
Pour les alliages d’aluminium moulés en moule métallique par pour éprouvette de microretassure
gravité, la détermination de la retassure implique des mesures
effectuées sur une éprouvette réalisée au moyen du moule pour
éprouvette de retassure (figures 11 et 12).
— le volume réel de l’alliage de l’éprouvette (déterminé à partir
Les volumes des macroretassures, des microretassures et de de la masse de l’éprouvette et de la masse volumique de l’alliage
l’affaissement sont déterminés en fonction des éléments suivants : en appliquant la méthode de la double pesée dans l’air et dans
— le volume du moule pour éprouvette ; l’eau) ; ce calcul intègre le déficit volumique dû au retrait de
— le volume de l’éprouvette (déterminé à partir de sa masse et l’éprouvette à l’état solide (qui se manifeste, à la température
de sa masse volumique en appliquant la méthode de la double ambiante, par un décollement de plusieurs dixièmes de millimètre
pesée dans l’air et dans l’eau) ; de l’éprouvette de son moule) ;
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(0)
Tableau 1 – Sensibilité aux différents types de retassures des alliages d’aluminium coulés dans le moule
métallique pour éprouvette de retassure de la figure 11
Contraction Pourcentage des diverses formes de retassures
globale (2) dans la contraction globale
Famille Alliage (1) Désignation ISO
Retassures
(%) Macroretassures Affaissements Microretassures
internes
■ Contrôles impliqués Z
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4.3.2 Crique
C’est un défaut de surface qui se produit pendant la solidification
de la pièce et qui a l’aspect d’une fissure dirigée dans un sens
perpendiculaire à celui du retrait à l’état solide (le contrôle de la
présence ou de l’absence d’un tel défaut peut se faire sans lumière
UV).
La cause principale est le retrait linéaire de la pièce, c’est-à-dire
un retrait à l’état solide des parties déjà solidifiées et qui n’a pu
s’effectuer librement par suite d’un obstacle (la partie moulante
correspondante).
■ Éprouvettes de contrôle
a microretassures concentrées Des éprouvettes permettent de caractériser le comportement de
(teneur en Na < 5 ppm, masse) chaque alliage de fonderie.
La sensibilité d’un alliage à la crique est définie par un indice de
criquabilité I. L’appréciation, qui est qualitative, se fonde sur
l’examen visuel de la série d’éprouvettes réalisées dans le moule
métallique de la figure 15.
Les critères sont basés sur l’aspect des criques décelées dans
chacun des six barreaux différents appartenant à la même éprou-
vette.
Lebarème dégressif suivant est appliqué à chaque barreau :
— rupture complète due à la crique : i = 1,00 ;
— rupture complète sous un faible effort : i = 0,80 ;
— amorce de rupture sur le dessus et le dessous
de l’éprouvette : i = 0,60 ;
b microretassures finement réparties
— amorce de rupture d’un seul côté de l’éprouvette : i = 0,40 ;
(teneur en Na < 20 ppm, masse) — amorce de rupture décelée seulement au ressuage : i = 0,25 ;
— pas d’amorce de rupture décelée : i = 0.
Une valeur de i étant attribuée à chaque barreau, l’indice de
Figure 14 – Radiographies d’éprouvettes de microretassures criquabilité I d’un alliage est donné par la formule :
I=∑i
relative aux 6 barreaux.
Le tableau 2 donne les valeurs des indices de criquabilité des
Système différentes familles d’alliages d’aluminium. Il permet de prévoir
de coulée Série de barreaux que des pièces en alliage d’aluminium avec une teneur en silicium
comprise entre 7 et 13 % auront un indice de criquabilité nul.
(0)
Barreau de
longueur variable
Tableau 2 – Indice de criquabilité des différentes familles
d’alliages d’aluminium coulés dans le moule métallique
Goupille pour éprouvette de criquabilité de la figure 13
d'air
Intervalle
de Indice
Famille Alliage Désignation ISO solidification de
Semelle criquabilité
(oC)
Al A5 658 4,62
Figure 15 – Éprouvette de criquabilité pour alliages A-S2GT Al-Si2Mg 635 à 560 3,92
d’aluminium coulés en moule métallique par gravité
A-S4G 630 à 560 3,22
Al-Si
A-S7G Al-Si7Mg 610 à 570 0
L’examen de cette zone de l’éprouvette au moyen de rayons X, A-S13 Al-Si12 575 0
bien que de nature qualitative, est suffisamment sensible pour
A-U5GT Al-Cu4MgTi 640 à 550 4,60
apprécier les dimensions, la densité et l’étendue du défaut, relati- Al-Cu
vement à des images types validant la qualité recherchée. A-U8S Al-Cu8 (Si, Zn) 615 à 515 2,66
La figure 14 permet de conclure à l’intérêt de procéder à l’addi- A-G3T Al-Mg3 640 à 590 4,22
tion d’au moins 20 ppm de sodium pour réaliser le traitement de Al-Mg A-G6 Al-Mg6 (Fe) 640 à 570 3,46
modification des alliages d’aluminium-silicium. Dans ce cas, les
microretassures sont finement réparties et n’ont que peu A-G10 610 à 520 2,18
d’influence sur les propriétés mécaniques, alors qu’une addition de Al-Mn A-M4 700 à 658 4,30
seulement 5 ppm ne parvient pas à empêcher la formation de
microretassures concentrées. Al-Zn A-Z5G Al-Zn5Mg 650 à 600 5,40
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■ Contrôles impliqués
On doit :
— supprimer le gazage de l’alliage (figure 17) ;
Densité : 2,35 Densité : 2,70
— adapter la conception du moule (vérification des évents ou des
tirages d’air) ; b dégazage avec le rotor (par réaction mécanique)
— vérifier l’absence d’entraînement d’air lors de la coulée ;
— éviter les traces d’humidité ; Les photos ci-dessus montrent, pour chaque procédé de dégazage,
— vérifier l’absence de réactions moule-métal ; l'amélioration de la santé du métal.
— pour le moulage en moule métallique, augmenter la vitesse de
solidification pour maintenir l’hydrogène en sursaturation et limiter Figure 17 – Étude comparative de deux procédés de dégazage
la teneur en sodium ; des alliages d’aluminium (cliché ENSAM Paris)
— limiter d’une façon générale la teneur en sodium.
4.3.4 Abreuvage et métallisation — pratiquer une analyse spectrographique pour vérifier l’absence
d’éléments favorisant l’abreuvage (par exemple, le phosphore dans
Il s’agit d’une pénétration de l’alliage dans le sable. Le degré les fontes).
maximal d’abreuvage est la métallisation totale du moule.
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On doit :
— surveiller la température de coulée ;
Figure 18 – Plaque à barreaux pour étudier la bonne venue — vérifier le tracé de la pièce ;
des pièces (doc. CTIF) — vérifier le temps de coulée du moule ;
— vérifier le serrage du sable de moulage.
■ Trempe partielle
Pour les pièces en alliages ferreux, une partie de la structure
peut subir une trempe dans le moule, non voulue (présence de
cémentite).
● Contrôles impliqués
On doit :
15 24
ø — vérifier la composition chimique de l’alliage ;
— vérifier le tracé de la pièce ;
— vérifier l’emplacement des refroidisseurs dans le moule ;
— surveiller la thermique du moule.
Barreau 7 x 7
dépouille 10 %
4.4 Mise en conformité
7 50 aux critères de contrôle
7 Dans certains cas, bien qu’elles ne soient pas considérées
comme des défauts, des non-conformités peuvent être corrigées
en accord avec le client.
5,6
Section du barreau C’est le cas pour les opérations de redressage de pièces ayant
subi des déformations dans le cycle de production.
Les cotes sont en millimètres
Il est possible également de procéder à un réglage de la struc-
ture d’un alliage en opérant des traitements thermiques sur la
Figure 19 – Éprouvette de coulabilité en spirale selon Cury pièce pour la mettre en conformité avec le cahier des charges.
pour alliages moulés en sable
Exemple : lorsque la structure obtenue brute de coulée d’une fonte
GS est ferrito-perlitique au lieu d’être ferritique, un traitement
thermique de ferritisation appliqué à la pièce permettra la correction de
■ Éprouvettes de contrôle la structure, dans l’attente de procéder à des mises au point réunissant
La plaque à barreaux de la figure 18 permet, pour un alliage les conditions permettant d’obtenir directement la structure
donné coulé en sable, de définir l’épaisseur limite du barreau recherchée sans l’intervention de traitement thermique pour les séries
donnant une bonne venue de la pièce. La figure 19, donne les de pièces restant à produire.
dimensions de l’empreinte réalisée dans un moule en sable pour Un autre exemple est fourni avec le réglage par traitement ther-
contrôler la coulabilité des alliages moulés en sable par gravité. mique d’une structure offrant la dureté recherchée sur la pièce.
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50
16
100
C ø8
43
ø 15
F r = 15
10 ø 130
20
6
ø 76,6
30 19
4
49
ø 64
10
8
32 22,5
7,75 ø 54
G D
20
Ec
E E
ø6 ø6
ø25
ø39,5 b coupe Figure 22 – Défaut d’aspect sur pièce en acier moulé
ø 52 (cliché ENSAM Paris)
ø 85
Les cotes sont en millimètres Lorsque des contrôles de compacité, d’étanchéité, de masse sont
exigés, il est nécessaire de préciser la conduite à tenir en cas de
A quenouille D pot de coulée
non-conformité aux critères de contrôle.
B bassin de coulée E éjecteur
C emplacement de prise Ec éjecteur central Techniquement des actions correctives sont possibles par impré-
de température du bassin F demi-couvercle gnation des pièces révélant des porosités ou encore en pratiquant
de coulée G semelle des soudures de finition lorsque le matériau est soudable.
Selon le cas, le fondeur pourra prendre des initiatives et avoir
toute latitude pour effectuer ces opérations ou bien devra informer
le client de la nature des travaux qui auront été effectués. Toutefois
Figure 20 – Moule d’éprouvette spirale de coulabilité des mesures plus restrictives pourront être stipulées avec l’obliga-
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tion d’obtenir l’accord du client préalablement à l’exécution des Dans ce même cadre, la conservation porte également sur les
travaux ou une interdiction formelle de procéder à toute mise en éprouvettes qui ont été soumises aux différents tests chimiques et
conformité aux critères de contrôles après coulée. mécaniques.
Exemple : dans le cas d’une pièce de sécurité, le fabricant peut
■ Les indications peuvent être mentionnées dans la spécification
être tenu de conserver ces documents durant une période minimale de
technique.
dix ans.
Ainsi, par exemple, pour les soudures de finition sur des pièces
en acier moulé, il peut être demandé de suivre les prescriptions
des normes précisant (cf. [Doc. M 3 662]) :
— le mode opératoire de soudage qualifié selon la norme
NF A 32-040 ;
— le personnel qualifié devant effectuer les soudures selon la
6. Programmes annexes
norme NF EN 287-1 ;
— la cartographie des affouillements ; dans ce cas, sera précisé,
selon la norme NF A 00-501-1, s’il s’agit d’affouillements majeurs, 6.1 Assurance qualité
mineurs ou superficiels.
Dans le cas d’un contrat avec assurance qualité, il faut préciser
si :
— une visite en vue d’agrément ou un audit sera effectué ;
— la fourniture du manuel d’assurance qualité en diffusion
5. Traçabilité contrôlée ou non est prévue. Les normes d’assurance qualité
NF EN ISO 9000-1 et 9000-3 en précisent les modalités ;
La traçabilité du produit permet un suivi dans ses phases de — la qualification des contrôleurs en essais non destructifs est
production, mais également pendant sa durée de vie. conforme à la norme NF EN 473, avec indication de niveau ;
— une qualification des modes opératoires de soudage et des
Ainsi, grâce au marquage des pièces, un événement impliquant soudeurs est requise ;
la tenue en service d’une pièce moulée de sécurité peut être mis — des exigences sur la propreté sont fixées ;
en évidence, et l’on peut, ainsi, remonter toute la filière de produc- — des exigences sur la traçabilité sont fixées.
tion, depuis la fonderie, en amont, au niveau des fournisseurs.
■ Marquage des pièces
Il est préférable de définir le marquage des pièces sur les plans, 6.2 Réception par le client
à défaut, il faut donner les modalités du marquage :
Il faut préciser les réceptions des pièces prévues et le lieu de ces
— sur une zone restant brute de fonderie, en creux ou en relief ;
réceptions, définir toutes les étapes de la production auxquelles le
— par report du marquage, pour les pièces qui sont entièrement
client ou son représentant désire assister. Sauf dans le cas où seule
usinées, à l’aide de gravure au stylo électrique, poinçonnage ou
une réception finale est prévue, il est intéressant d’établir, en
autres procédés adaptés ;
concertation, un plan qualité ou un programme de fabrication et
— par collage d’étiquette sur l’emballage de livraison lorsque les
contrôles associés, afin de faire figurer les points d’intervention du
pièces sont trop petites.
client et ceux du service contrôle du fondeur.
Les documents contractuels préciseront les diverses indications
qui devront figurer sur la pièce : Le lieu de réception est, en général, chez le fondeur mais, dans
certains cas, cette réception peut s’effectuer soit chez un sous-
— le logo ou le repère du fondeur ; traitant du fondeur ou du client, par exemple, l’entreprise chargée
— la nuance de l’alliage (par exemple, sur les pièces de voirie de l’usinage, lorsque le fondeur ne dispose pas de certains
seront mentionnées la nature de l’alliage (acier moulé ou fonte à moyens de contrôle. La réception peut s’effectuer chez le client
graphite sphéroïdal) ainsi que la charge maximale supportée par le lui-même. La norme NF EN 10204 présente différents modes de
passage d’engins) ; réception réalisables par le fondeur, le client ou un organisme
— le numéro de modèle ou de plan ; extérieur, ainsi que les conséquences sur la désignation des docu-
— le repère de traçabilité : numéro de coulée, d’ordre ou tout autre ments de contrôle.
repère permettant la traçabilité entre les pièces et les documents de
contrôle ;
— les dimensions du marquage : hauteur des lettres et chiffres,
profondeur du creux ou hauteur du relief. 6.3 Contrôles au titre des conditions
de travail et de respect
■ Archivage de l’environnement
Pour enrichir son expérience, la fonderie se doit de constituer
une base de données réalisée à partir des résultats obtenus lors Ce sont :
des contrôles effectués sur les pièces produites, plus particulière- — le contrôle du niveau sonore, des masses manipulées par les
ment lorsque leur réalisation a nécessité une étude approfondie. opérateurs et de la salubrité de l’air ;
La fonderie peut se trouver dépositaire d’une pièce type, afin de — le contrôle des rejets solides, liquides, gazeux et de mise en
constituer une référence dans le cas d’avaries impliquant la pièce décharge.
de fonderie en service, ou encore, plus simplement, pour consti- Par ailleurs, l’emploi de substances pouvant présenter des
tuer la référence des prochaines séries de pièces à produire. risques pour la santé des opérateurs ou pour la salubrité de l’envi-
L’archivage peut avoir également un cadre réglementaire ronnement doit obéir aux règlements concernant les produits toxi-
définissant les modalités de conservation de tous les documents ques ou à risque et la qualité de l’air doit être surveillée par des
relatifs aux contrôles effectués sur la pièce qui a été livrée et ses capteurs très sensibles pour déceler la moindre pollution anor-
paramètres d’élaboration. male.
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