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Fonderie et moulage des alliages

de magnésium

par Gérard LAGRENÉ


Directeur technique de Honsel Fonderie Messier SA

1. Composition et caractéristiques des alliages de fonderie........... M 3 640 - 2


1.1 Alliages magnésium-aluminium ................................................................ — 2
1.2 Alliages magnésium-zirconium.................................................................. — 2
2. Mise en œuvre........................................................................................... — 3
2.1 Fusion ........................................................................................................... — 3
2.2 Traitement du métal liquide........................................................................ — 5
2.3 Coulée........................................................................................................... — 5
3. Moulage ...................................................................................................... — 6
3.1 Moulage au sable ........................................................................................ — 6
3.2 Moulage en coquille par gravité................................................................. — 8
3.3 Moulage sous pression ............................................................................... — 8
3.4 Moulages de précision ................................................................................ — 8
4. Ébarbage..................................................................................................... — 8
5. Traitements thermiques ......................................................................... — 9
6. Traitements de surface........................................................................... — 9
7. Contrôle des pièces................................................................................. — 10
7.1 Contrôles des matériaux et des processus................................................ — 10
7.2 Contrôle de la qualité des pièces coulées ................................................. — 10
8. Tracé des pièces ....................................................................................... — 10
8.1 Considérations métallurgiques et de résistance mécanique ................... — 10
8.2 Considérations de résistance à la corrosion ............................................. — 11
9. Sécurité....................................................................................................... — 11
9.1 Consignes en cas de feu de magnésium ................................................... — 12
9.2 Consignes préventives ................................................................................ — 12
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 3 640

L a production mondiale des pièces moulées en magnésium représente à


l’heure actuelle environ 31 % de l’utilisation totale du magnésium. Ce chif-
fre a fortement augmenté depuis le début des années 1990 du fait de la forte
augmentation de la production des pièces moulées sous pression.
La fonderie des alliages de magnésium a eu pendant très longtemps une voca-
tion aéronautique. Si elle en a gardé la réputation de contrôle parfois coûteux,
en réalité cette position d’avant-garde lui a assuré une réputation de qualité pour
les fabrications d’objets d’utilisation beaucoup plus courante (industrie de l’auto-
mobile, industrie du sport, etc.).

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1. Composition peuvent être utilisés avec tous les modes de moulage connus. La
fonderie sous pression utilise presque systématiquement ces allia-
et caractéristiques ges avec une addition d’environ 0,001 % en masse de béryllium
pour diminuer l’oxydation du métal liquide. Les plus connus sont les
des alliages de fonderie EN-MC21110, EN-MC21120, EN-MC21121.
■ Depuis 1989, de nouveaux alliages ont été caractérisés. Leurs
Les compositions et les diverses caractéristiques des alliages de compositions ne diffèrent des alliages classiques que par leur taux
magnésium utilisés en fonderie figurent dans les articles Propriétés d’impuretés. L’alliage le plus connu est l’EN-MC21120 haute pureté.
Les taux d’impuretés très bas confèrent à cet alliage une résistance
du magnésium et de ses alliages et Données numériques sur le
à la corrosion largement améliorée, du même ordre que celle des
magnésium et ses alliages, de ce traité. alliages d’aluminium. De nouveaux développements avec ces allia-
Le choix de l’utilisateur ne doit pas être uniquement guidé par ges sont à l’étude. Ils concernent tous les modes de moulage. Ces
les propriétés mécaniques à froid des alliages, mais aussi par les alliages conviennent pour des utilisations à des températures
propriétés mécaniques à chaud, la tenue en fatigue, la résistance à n’excédant pas 150 oC.
la corrosion et les propriétés de fonderie.
Le tableau 1 donne les caractéristiques mécaniques à tempéra-
ture ambiante des principaux alliages. 1.2 Alliages magnésium-zirconium
(0)
Pour ces alliages, le zirconium est utilisé à sa solubilité maximale
Tableau 1 – Caractéristiques mécaniques des alliages dans le magnésium (0,7 à 0,9 % en masse).
de magnésium à température ambiante Ils constituent des sous-groupes d’alliages dont les propriétés de
fonderie varient avec la composition. Les plus utilisés sont les allia-
Traction (1) ges des sous-groupes Mg-Zr-Zn-TR, Mg-Zr-Ag-TR et Mg-Zr-Y-TR
Désignation État qui comportent des additions de métaux du groupe des terres
(NF EN 1753) (NF EN 1753) Rm Rp 0,2 A rares. Leurs caractéristiques mécaniques sont peu sensibles aux
(MPa) (MPa) (%) variations d’épaisseur.
■ Les alliages magnésium-zirconium-zinc-terres rares présentent
Alliages de fonderie moulés en sable et coquille
d’excellentes propriétés de fonderie. Ils sont tout particulièrement
S F 160 90 2 aptes à la réalisation de pièces de formes compliquées devant pré-
senter une bonne résistance mécanique et de bonnes propriétés
EN-MC21110 S T4 240 90 8 d’étanchéité. Les alliages les plus utilisés sont le EN-MC65110 (RZ5)
S T6 240 150 2 (figures 1 et 2) et le EN-MC65120 (ZRE1).
S F 160 90 2
S T4 240 110 6
EN-MC21120
S T6 240 150 2
K F 160 110 2
G-Zr S T5 160 40 15
EN-MC65110 S T5 200 135 2,5
EN-MC65120 S T5 140 95 2,5
EN-MC65210 S T6 240 175 2
EN-MC65220 S T6 240 175 2
EN-MC95320 S T6 220 170 2
EN-MC95310 S T6 250 170 2 Figure 1 – Carters de conjugaison en alliage EN-MC65110 (RZ5)
pour l’hélicoptère Écureuil de l’Aérospatiale
Alliages de fonderie moulés sous pression
EN-MC21120 D F 200 140 1
EN-MC21220 D F 190 110 5
EN-MC21230 D F 200 120 4
(1) Rm résistance mécanique.
Rp 0,2 limite élastique à 0,2 % d’allongement.
A allongement.

1.1 Alliages magnésium-aluminium


■ Les plus anciens des alliages de magnésium, les alliages magné-
sium-aluminium, sont encore les plus utilisés. Leur coulabilité les
rend aptes à la réalisation des pièces compliquées. Leur tendance à
la microporosité et leur sensibilité aux variations d’épaisseur de la Figure 2 – Boîte de transmission principale en alliage EN-MC65110
pièce nécessitent, par contre, une étude soignée de chaque cas. Ils (RZ5) pour l’hélicoptère Super Puma de l’Aérospatiale

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(0)

Tableau 2 – Données sur les alliages EN-MC95310 (WE54) et EN-MC95320 (WE43)


Teneur massique Caractéristiques mécaniques en traction (1)
T
Alliages Rm Rp 0,2
Yttrium Terres rares (oC) A
(%) (%) (MPa) (MPa) (%)

EN-MC95310
(WE 54) 5 à 5,5 3à4 ambiante 250 170 2

ambiante 220 170 2


150 240 à 250 170 à 180 4à8
EN-MC95320
(WE 43) 3,7 à 4,3 2,4 à 4,4 200 240 à 260 160 à 180 8 à 14
250 210 à 230 150 à 170 15 à 20
300 150 à 170 110 à 130 30 à 50
(1) Rm résistance mécanique.
Rp 0,2 limite d’élasticité à 0,2 % d’allongement.
A allongement.

de ces alliages est rendue délicate par le caractère oxydable de


l’yttrium aux températures d’élaboration et de coulée. L’élabora-
tion des alliages doit se faire sous argon + hexafluorure de soufre
(Ar + SF6) (§ 2.1.2).
■ L’alliage binaire magnésium-zirconium présente d’exceptionnel-
les capacités d’amortissement des vibrations. Sa capacité d’amor-
tissement spécifique (rapportée à la masse) est de 60 %. Cette
propriété est utilisée pour des applications spécifiques comme les
tables pour essais de vibration et, de façon générale, pour les struc-
tures exposées à de fortes vibrations (figure 3).
Les alliages magnésium-zirconium sont utilisés en moulage au
sable, en coquille par gravité et en moulage de précision.

Outillage d'interface en alliage magnésium-zirconium G-Zr 2. Mise en œuvre


pour les essais de vibration de la fusée Ariane et qui doit répondre
à des exigences de rigidité et de masse minimale : la fréquence
de résonance de l'outillage devant être la plus haute possible, La mise en œuvre des alliages de magnésium subit l’influence
associée à un amortissement interne le plus élevé possible des propriétés physiques et chimiques du métal de base et de cer-
tains des éléments d’addition. La faible densité du magnésium et
son affinité pour l’oxygène interviennent d’une façon déterminante
Figure 3 – Tulipe d’essai en alliage magnésium-zirconium aux températures atteintes par le métal liquide.
de la case Ariane (LMI)

2.1 Fusion
■ Les alliages magnésium-zirconium-argent-terres rares possè-
dent une bonne coulabilité. Leurs propriétés mécaniques élevées se
conservent pendant des échauffements temporaires à des tempéra- La pression de vapeur du magnésium à sa température de fusion
tures pouvant atteindre 250 oC. L’alliage le plus connu est le EN- ne permet pas une réalisation correcte de la fusion sous vide. Les
MC65210 (MSR). La présence d’argent rend cet alliage sensible à la deux méthodes les plus utilisées pour protéger le métal pendant sa
corrosion. Les protections de surface doivent être adaptées à cha- fusion et son maintien à l’état liquide sont la protection par flux et
que cas d’utilisation. la protection par atmosphère. La protection par atmosphère (fusion
sans flux) est maintenant beaucoup plus utilisée. C’est la protec-
■ Les alliages magnésium-zirconium-yttrium-terres rares présen- tion recommandée, elle permet de supprimer le risque d’altération
tent les avantages suivants : de la résistance à la corrosion par une pollution par le flux.
— une bonne résistance à la corrosion, du même ordre que celle
des alliages d’aluminium ;
— des propriétés mécaniques élevées à température ambiante 2.1.1 Fusion sous flux
(tableau 2).
■ Caractéristiques et composition des flux
L’alliage EN-MC95310 (WE54) convient pour des utilisations en
température de courte durée. L’alliage EN-MC95320 (WE43) est Ce sont :
recommandé pour des utilisations en température de longue — une nature chimique inerte vis-à-vis de l’alliage à protéger ;
durée (jusqu’à 10 000 h). Il conserve un niveau de résistance — une température de fusion inférieure à celle de l’alliage, pour
mécanique élevé jusqu’à 300 oC (cf. tableau 2). La mise en œuvre être efficaces dès le début de l’opération ;

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— une masse volumique à l’état fondu légèrement supérieure à Les particules de flux influent défavorablement sur la résistance
celle de l’alliage liquide traité ; à la corrosion par réaction avec l’humidité. La réaction s’effectue
— une tension superficielle permettant la formation d’un film suivant l’exemple ci-après :
protecteur continu à la surface du creuset ;
— un pouvoir mouillant suffisant pour enrober correctement MgCl2 + H2O → MgO + 2 HCI
tous les oxydes et toutes les inclusions à éliminer ; L’acide chlorhydrique formé réagit avec le magnésium pour
— une viscosité convenable pour assurer la décantation reformer du chlorure de magnésium, et cette dernière réaction a
complète au sein de l’alliage de toutes les impuretés mouillées par une cinétique rapidement décroissante.
le flux ;
— des stabilités physique et chimique se maintenant jusqu’aux Ces réactions peuvent se faire soit sur la pièce brute de fonderie
températures maximales d’emploi. (ébauche) si des particules de flux sont au contact de l’atmosphère,
soit sur la pièce usinée si des particules de flux sont mises au
Les flux sont des poudres composées de mélanges de chlorures contact de l’atmosphère par usinage.
et de fluorures : chlorure de magnésium, de calcium, de baryum,
etc. ; fluorure de magnésium, de calcium, etc. ■ Protection gazeuse
La composition des flux varie selon l’alliage. Pour chaque La protection du début de la fusion jusqu’à la coulée est assurée
alliage, il est nécessaire de choisir le flux qui présente le meilleur par une atmosphère protectrice.
compromis. La protection gazeuse la plus utilisée est le mélange CO2 + SF6 .
La teneur volumique en SF6 est au plus de 2 %. SF6 est inodore.
■ Conduite de fusion Cette protection ne nécessite pas d’enceinte close.
L’alliage doit être protégé efficacement de l’air dès le début de sa Le mélange Ar + SF6 est également utilisé, notamment pour les
fusion. La charge métallique et les parois du creuset doivent être alliages contenant de l’yttrium.
saupoudrées de flux avant le début de la fusion ; la pellicule pro-
tectrice est ensuite entretenue par des additions successives ■ Conduite de la fusion
jusqu’à ce que toute la charge métallique soit fondue. Les inflam- La fusion sans flux ne comprend pas d’épuration du métal
mations ponctuelles de métal doivent être immédiatement éteintes liquide aussi efficace qu’avec la fusion sous flux. Les charges doi-
en les recouvrant de flux, mais il est préférable que cette addition vent être constituées de matériaux propres pour éviter l’introduc-
soit faite préventivement. tion de toute espèce d’inclusion dans le métal.
Le débit de gaz est modulé en fonction des opérations effec-
■ Épuration du métal liquide tuées. Il faut toujours le régler au débit le plus faible ne donnant
Les éléments constitutifs des charges (lingots, masselottes, pas d’oxydation du métal.
retours de fabrication, etc.) doivent être les plus propres possible. La fusion sans flux est utilisée pour tous les procédés de coulée.
Dans tous les cas, il est nécessaire d’éliminer les impuretés intro-
duites dans le bain avec le métal (grains de silice, oxydes superfi-
ciels, etc.) ou éventuellement formées lors de l’opération de fusion. 2.1.3 Matériel de fusion
Dans le cas de la fonderie sous pression, les retours de fabrica-
tion (carottes de coulée et pièces rebutées) sont recouverts de rési- ■ Fours
dus de poteyages et de lubrifiants. Ils doivent, sauf installations ● Chauffage aux combustibles liquides et gazeux
très spéciales, subir une épuration et un lingotage avant d’être Généralement du type à creuset amovible (four potager), les
chargés dans les fours des machines de coulée. fours sont le plus souvent fixes ; seuls les grosses unités de pré-
L’élimination des impuretés en suspension s’effectue par l’action fusion et les fours pour la coulée en coquille par gravité sont du
des éléments mouillants du flux. Cette action est avant tout d’ordre type basculant.
physico-mécanique et dépend du contact réalisé entre le flux ● Chauffage électrique
liquide et les impuretés. Un brassage énergique à une température
suffisante (750 oC environ) assure le mouillage des impuretés par De mêmes types que les précédents, les fours peuvent être
le flux et leur décantation ultérieure. La quantité de flux à employer chauffés soit par effet Joule (résistors), soit par induction.
varie entre 3 et 5 % de la masse de métal chargé et est directement Les fours à résistors sont utilisés pour l’opération complète ou
proportionnelle à l’état de propreté de ce dernier. Si la charge simplement comme fours de maintien pour la coulée en coquille
contient exclusivement des morceaux souillés, on observe un phé- ou sous pression.
nomène d’autoépaississement du flux par dissolution d’une partie Les fours à induction ne sont utilisés qu’en unités de préfusion
des oxydes dans le chlorure de magnésium. Il faut alors utiliser un dans les fonderies importantes. Le brassage inhérent à leur mode
flux exempt d’agent épaississant (celui-ci étant, en général, du de chauffage prohibe leur emploi en fours de maintien parce qu’il
fluorure de calcium). perturberait la décantation.

■ Précautions à observer ■ Creusets et outils


Les flux sont des produits très hygroscopiques et doivent être Les creusets sont en acier au carbone ou faiblement allié au
conservés au sec jusqu’au moment de leur emploi. Ils doivent être molybdène. Ils sont en tôle soudée pour les petites capacités
livrés dans des emballages étanches qui ne seront ouverts qu’au (jusqu’à 250 kg environ) et en acier moulé pour les moyennes et
moment de l’utilisation. Il y aurait, autrement, risque de gazage du grandes tailles.
métal par l’hydrogène dégagé et, éventuellement, d’accident si le Les ringards, écumoires et outils divers servant aux opérations
taux d’humidité était très élevé. de fusion sont en acier au carbone, doux ou demi-dur.
Les aciers spéciaux contenant du nickel et/ou du cobalt sont à
prohiber, car ces deux éléments sont facilement solubles dans le
2.1.2 Fusion sans flux magnésium.

Pour supprimer tout risque de pollution du métal par de fines ■ Pyromètres


particules de flux, la fusion sans flux s’est imposée pour la produc- Les couples sont du type chromel/alumel ou nickel/nickel-
tion de pièces de qualité. chrome. La soudure est protégée par une canne avec un embout

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en fer ou en acier au carbone à faible inertie thermique. Les indi- constituée de métal vierge. L’affinage est contrôlé par la mesure de
cateurs doivent être facilement lisibles et seront avantageusement la taille du grain dans une éprouvette de contrôle de diamètre
munis d’enregistreurs. Les étalonnages seront très fréquents ; les 25,4 mm, coulée en coquille. Une structure est considérée correcte
appareils servant d’étalons doivent également être vérifiés périodi- quand la dimension moyenne du grain est inférieure à 30 µm.
quement par un laboratoire de pyrométrie agréé possédant un éta-
lon primaire.
2.2.2 Dégazage
Les alliages de magnésium peuvent absorber des gaz et, en par-
2.2 Traitement du métal liquide ticulier, de l’hydrogène à des teneurs de 5 à 12 cm3 par 100 g
d’alliage. Ces gaz proviennent le plus souvent de l’humidité adsor-
bée à la surface des matériaux métalliques constituant la charge et
2.2.1 Affinage de celle contenue dans les flux. Ils ne proviennent pratiquement
jamais des flammes ou des fumées produites lors du chauffage
La présence d’une structure fine dans une pièce de fonderie lui des creusets.
confère les avantages suivants :
Le dégazage est effectué au moyen de chlore qui forme avec
— des caractéristiques mécaniques plus élevées et moins
l’hydrogène de l’acide chlorhydrique qui se dégage.
dispersées ;
— une meilleure diffusion des constituants lors des traitements ■ Cas des alliages magnésium-aluminium
thermiques ultérieurs.
●Dégazage au chlore gazeux
Cette structure est obtenue par un phénomène de nucléation qui Cette méthode est appliquée surtout quand l’affinage s’opère par
peut être déclenché par les divers procédés suivants. surchauffe (cf. § 2.2.1). Le chlore pouvant être introduit en excès ne
■ Affinage des alliages magnésium-aluminium présente pas de danger, car il forme du chlorure de magnésium.
Malgré son efficacité certaine, cette méthode est de moins en
L’affinage peut se faire par réaction physico-chimique ou par sur- moins employée, à cause des dangers dus à la manipulation du
chauffe. chlore gazeux.
● Réaction physico-chimique
● Dégazage au moyen de composés organiques chlorés
On disperse, par réaction dans le quide, des particules fines et Dans la technique d’affinage par réaction physico-chimique
nombreuses d’éléments non miscibles au métal, pour former des (§ 2.2.1), le chlore libéré fixe l’hydrogène dissous ou emprisonné.
germes. Cette dispersion étant provoquée par un dégagement Le dégazage se combine à l’affinage pour ne former qu’une seule
gazeux, la réaction est en général assez turbulente. L’élément opération.
nucléant le plus employé est le carbone provenant de la décompo-
sition de composés organiques chlorés. Ces composés sont solides ■ Cas des alliages magnésium-zirconium
ou gazeux à la température ambiante. Ils sont introduits au sein du En général, on ne pratique pas d’opération de dégazage pour ces
métal à une température comprise entre 720 et 780 oC. alliages. L’hydrogène présent à la surface des morceaux de métal
● Surchauffe chargé se combine, au moment de la fusion, avec le zirconium
Le bain métallique est porté jusqu’à une température de 850 à contenu dans le métal chargé pour former un hydrure de zirconium
900 oC selon les alliages. Après un palier d’environ 10 min à cette insoluble. L’obtention d’un degré de finesse de grain convenable
température, l’alliage est refroidi rapidement jusqu’à la tempéra- (dimension moyenne du grain inférieure à 30 µm dans l’éprouvette
ture déterminée pour la coulée (de 610 à 880 oC selon les procédés de contrôle (cf. § 2.2.1)) constitue une preuve de l’absence d’hydro-
utilisés et la complexité des pièces). Ce procédé est efficace pour gène dissous.
affiner les alliages contenant au moins 6 % d’aluminium.
■ Affinage des alliages magnésium-zirconium
2.3 Coulée
● Mécanisme de l’affinage
Les particules de zirconium réagissent avec le métal liquide à la
température du point péritectique (654 oC, cf. article Diagrammes 2.3.1 Procédé de coulée par gravité
d’équilibre. Alliages binaires dans ce traité référence [1]). Il se
forme, autour du germe, des couches de solution solide dont la Après les opérations d’épuration et d’affinage (cas des alliages
concentration en zirconium décroît jusqu’à atteindre une très faible Mg-Al) ou d’affinage seul (cas des alliages Mg-Zr), on observe un
valeur à la périphérie du grain en fin de solidification. Seul le zir- temps de décantation d’environ 20 min pendant lequel on ajuste la
conium préalablement introduit et dissous dans le métal liquide température à une valeur convenable pour la coulée des moules.
peut avoir une action efficace. Un certain nombre d’éléments peu- En pratique, la coulée est effectuée avec le creuset dans lequel
vent perturber la réaction en formant avec le zirconium des l’alliage a été affiné. Pour les fonderies importantes, l’alliage est
composés intermétalliques à point de fusion élevé. Parmi ceux-ci, fondu dans des fours de grande capacité et distribué dans des
les plus agissants sont : l’aluminium, le fer, le silicium et l’hydro- creusets plus petits où sont effectuées toutes les autres opérations :
gène. Il est donc impératif de séparer les alliages magnésium-alu- additions d’alliages mères, affinages, dégazages, etc.
minium des alliages magnésium-zirconium lors des opérations de Pendant toutes les opérations de transport, le creuset doit être
chargement des creusets. manipulé avec précaution pour éviter de briser la croûte en surface
● Addition du zirconium du métal. Lorsque le creuset est en position à côté du moule, cette
Le procédé le plus employé consiste en l’addition d’alliages croûte est écartée doucement pour dégager la surface du métal
mères (magnésium-zirconium) de fabrications diverses et dont les liquide voisine du bec de coulée du creuset. Pendant cette opéra-
teneurs massiques en zirconium varient entre 35 et 70 % selon leur tion, le métal dénudé est protégé avec un mélange de CO2 + SF6
mode d’élaboration. La solubilité maximale du zirconium dans le ou avec du dioxyde de soufre (SO2). Pour couler, on incline le creu-
magnésium étant de l’ordre de 0,7 à 0,9 % en masse et les pertes set afin que la hauteur de chute du métal soit le plus faible
étant toujours importantes lors des opérations de fusion et d’affi- possible : pendant l’opération, le jet de métal est également pro-
nage des alliages, le pourcentage massique de zirconium à ajouter tégé avec CO2 + SF6 ou SO2 .
varie entre 1,5 % si la charge est déjà constituée de métal inoculé Il est important d’empêcher l’entraînement de particules de la
(avec déjà les germes de zirconium) et 2,5 % si la charge est couverture du métal à l’intérieur du moule. Ces particules provo-

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queraient ultérieurement des corrosions locales de la pièce (cas de Seuls les sables synthétiques restent utilisés industriellement.
la fusion sous flux) ou d’importantes inclusions d’oxydes (cas de la Leur caractéristique essentielle est une bonne perméabilité qui per-
fusion sans flux). met l’évacuation des gaz produits lors de la coulée, perméabilité
Les crasses et les impuretés, séparées du métal pendant l’épura- située, en pratique, vers 100 à 120 unités AFS (American Foundry
tion, se rassemblent au fond du creuset. Pour éviter leur introduc- Society). Les grains de silice doivent être d’une forme aussi régu-
tion dans les moules, il doit rester une certaine quantité de métal lière que possible sans être trop fins ; leur indice de finesse AFS
dans le creuset après la coulée du dernier moule. Cette quantité est doit être de 50 à 60, avec une granulométrie concentrée sur deux
de 7 à 10 % de la masse de la charge pour les alliages Mg-Al, et à trois tamis.
de 15 à 20 % pour les alliages Mg-Zr. Ce métal est alors lingoté et Les sables silico-argileux sont de plus en plus abandonnés au
les crasses éliminées. bénéfice des sables à prise chimique (exemple : résines fura-
niques) qui présentent notamment une stabilité dimensionnelle lar-
2.3.2 Procédé de coulée sous pression gement améliorée.
Exemple : composition type des sables silico-argileux
Les machines à mouler sous pression sont de deux types :
machines à chambre froide, machines à chambre chaude. Elles se Pour 100 % d’un sable de base composé de 94 % de silice et
différencient par la méthode d’injection du métal en fusion. 6 % d’argile colloïdale, on ajoute :
— 2 à 4 % d’eau ;
Dans le procédé à chambre froide, le métal est transféré du four
— 5 à 10 % de soufre ;
de maintien vers la machine. Dans le procédé à chambre chaude,
— 0,8 à 1,5 % d’acide borique.
le four de maintien est intégré dans la machine à mouler ; cela per-
met une meilleure maîtrise de la température du métal. Dans tous les cas de moulage en sable synthétique, le taux
Ce dernier procédé permet d’injecter à des pressions inférieures, d’humidité du sable pendant la fabrication du moule doit être infé-
de limiter l’oxydation du métal et, donc, de réaliser des pièces à rieur à 3 %.
parois plus minces, plus saines et ayant un meilleur fini de surface
que par le procédé à chambre froide. ■ Sables de noyautage
Dans les fours de fusion et de maintien, le métal est protégé de La teneur en silice de base est la même que pour les sables de
l’oxydation par un gaz inerte. Les gaz les plus utilisés sont : moulage. La très bonne perméabilité est complétée par un tirage
SF 6 + CO 2 , SF 6 + air sec, SO 2 + CO 2 , SO 2 + air sec. Les d’air volumineux et convenablement disposé.
concentrations de SF6 ou de SO2 sont de 0,2 à 0,3 %. On peut utiliser les mêmes compositions de sables que pour les
moules, mais la fragilité des noyaux obtenus exige l’utilisation
d’armatures.
2.3.3 Procédé de coulée sous basse pression
ou par différence de pression L’emploi des sables suivants est généralisé :
— les sables au silicate agglomérés par gazage au dioxyde de
Les différentes techniques de coulée sous basse pression ou par carbone ; l’acide borique ne peut être utilisé comme inhibiteur car
différence de pression connues pour les alliages d’aluminium sont il réagit avec le silicate ;
applicables aux alliages de magnésium. Il faut toutefois maîtriser — les sables à liants synthétiques (type urée-formaldéhyde) ;
un point important : l’oxydation du métal liquide. Généralement,
— les sables agglomérés aux résines furaniques.
les installations fonctionnent avec une protection gazeuse du type
CO2 + SF6 ou Ar + SF6 . Les sables agglomérés à l’huile de lin sont quelquefois utilisés
mais ne peuvent contenir de soufre comme inhibiteur, car ce der-
Ce procédé de coulée permet d’obtenir :
nier se volatilise aux températures d’étuvage.
— des pièces à toiles minces (de l’ordre de 2,5 mm) ;
— une très bonne qualité métallurgique associée à une repro- ■ Inhibiteurs
ductibilité meilleure que celle du procédé de coulée par gravité ; Aux températures de coulée, le magnésium décomposerait l’eau
— une diminution de la quantité de métal mise en œuvre. contenue dans le moule. Il en résulterait des défauts du type oxy-
dation superficielle des pièces.
Les inhibiteurs sont des produits ajoutés au sable pour empê-
cher cette réaction. Ils peuvent agir de diverses façons :
3. Moulage — par la formation d’une couche protectrice à la surface des
alliages de magnésium fondus, lors du remplissage de l’empreinte
(soufre, fluoborate de potassium ou de sodium, fluorure
Tous les modes usuels de moulage (cf. article Moulage - Noyau-
d’aluminium) ;
tage dans ce traité, référence [2]) peuvent être utilisés avec les
— par la formation d’une atmosphère protectrice dans l’em-
alliages de magnésium, en tenant compte des particularités du
preinte (soufre) ;
métal de base. L’oxydabilité de celui-ci, sa faible densité, sa grande
conductivité thermique et sa capacité thermique minime deman- — par la formation d’un revêtement protecteur autour des
dent une étude poussée du moulage d’une pièce pour pouvoir en grains du sable constituant le moule (acide borique, carbone).
diriger la solidification. La prise en compte de ces particularités Les inhibiteurs les plus employés sont le soufre, l’acide borique
rend nécessaire le dialogue entre le constructeur et le fondeur, afin et les fluoborates alcalins. Les quantités utilisées dépendent de la
de trouver le meilleur compromis. teneur en eau du sable, de la température de coulée du métal, du
gradient de refroidissement de la pièce et de l’épaisseur des sec-
tions de celle-ci.
3.1 Moulage au sable Les pourcentages habituellement employés sont les suivants :
— 5 à 10 % de soufre ;
3.1.1 Matériaux — 0,8 % à 1,5 % d’acide borique ;
— 1,5 à 2 % de fluoborates.
■ Sables de moulage Pour compléter l’action des inhibiteurs, le moule est purgé,
Le lecteur se reportera utilement à l’article Sables et matériaux immédiatement avant la coulée, avec un gaz tel que SO2 ou un
de moulage de fonderie dans ce traité référence [3]. mélange CO2 + SF6 .

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■ Enduits et couches pour moules et noyaux


Ces produits destinés à diminuer la friabilité du moule et des
noyaux sont le plus souvent inflammables. Ils contiennent surtout
de l’alcool méthylique, du talc et de l’acide borique accompagné D
ou non d’autres inhibiteurs tels que le fluoborate de potassium.
A

3.1.2 Conception et réalisation des moules


Le métal doit remplir le moule avec le minimum de turbulences ; B
celles-ci provoquent, en effet, l’emprisonnement de bulles de gaz
au sein du métal liquide que la solidification rapide du métal empê- P
che de se dégager à l’extérieur, donnant ainsi naissance à des souf-
flures et à des inclusions d’oxydes. E
La solidification sera dirigée par les masselottes et les refroidis-
seurs pour allier la qualité à l’économie de matière.

■ Système de coulée
● Attaques de coulée F F C
A godet de coulée
L’alimentation en source est une règle générale (figure 4). L’atta-
B descente de coulée à section rectangulaire
que en tube lame est souvent utilisée pour diriger la solidification (rapport largeur / longeur L ≈ 1/6)
et remplir le haut des masselottes avec du métal chaud (figure 4b ). C chenal circulaire
● Chenaux D masselotte
De section triangulaire ou trapézoïdale, ils sont souvent équipés E masselotte borgne alimentant l'attaque de coulée
F attaque à talon
de filtres et de siphons pour épurer le métal ou en régulariser le
P pièce
débit.
a coulée en source avec chenal circulaire et attaques à talon
● Descentes de coulée
Elles peuvent être de section circulaire ou rectangulaire. Elles
doivent éviter les tourbillons et ne pas favoriser l’aspiration des
gaz. Pour cela, la section de la descente de coulée diminue du haut D
vers le bas du moule. Si leur hauteur est grande, les descentes A
peuvent comporter des paliers intermédiaires ; les descentes rec-
tangulaires peuvent avoir un profil sinusoïdal pour éviter les écla-
boussures.
H B
■ Filtrage du métal
Les filtres sont placés dans le système de coulée pour retenir les
P
peaux d’oxyde contenues dans le métal ou formées dans le bassin
de coulée et pour régulariser le débit.
Les filtres suivants sont utilisés :
— tôle d’acier perforée accompagnée ou non de paille de fer ;
— filtre métallique tressé ; G
— filtre céramique.
Les crasses et les mousses peuvent être également emprison-
nées dans les remontées borgnes des chenaux.
A godet de coulée
B descente de coulée à section rectangulaire ( / L ≈ 1/6)
■ Masselottes
D masselotte
La faible densité du magnésium oblige à employer des masse- G attaque en cornichon
lottes de grande hauteur pour avoir une pression métallostatique H tube lame à section circulaire
acceptable. Pour être pleinement efficaces, en raison de la capacité P pièce
thermique relativement peu élevée du magnésium, elles doivent
être volumineuses, largement raccordées à la pièce et en nombre b coulée en source avec attaque en cornichon alimentant un tube
lame (avantages : remplissage calme ; la masselotte est alimentée
suffisant pour en alimenter toutes les parties. L’usage de man-
en métal chaud)
chons isolants s’avère très efficace.
: métal
■ Refroidisseurs : courants de métal
Largement utilisés, ils sont le plus souvent fabriqués en fonte.
Leur épaisseur doit être adaptée au volume de métal à refroidir. Figure 4 – Exemples de coulées utilisables pour des pièces
en alliages de magnésium présentant des parois verticales
■ Mise au mille importantes
Le masselottage et le dessin souvent complexe des systèmes de
coulée conduisent à une mise au mille importante.

■ Serre des moules réglages des machines doivent être adaptés aux modèles des pièces
Elle doit être aussi légère que possible pour conserver la perméa- fabriquées. La position des refroidisseurs dans les moules et leur
bilité du sable tout en assurant la bonne cohésion du moule. Les nombre limitent l’emploi des machines à serrer par secousses.

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3.2 Moulage en coquille par gravité ■ Machines à chambre chaude


Les risques d’oxydation sont réduits, les creusets étant recou-
■ Outillages de coulée verts d’un couvercle étanche muni d’un seul orifice réservé au
chargement du métal. De plus, le métal est porté à une tempéra-
Les coquilles sont réalisées en fonte ou en acier. Les épaisseurs
ture moins élevée (d’environ 20 oC) que dans les machines à cham-
des parois varient entre 1,5 fois l’épaisseur de la pièce dans les
bre froide.
parties les plus minces de celle-ci et 0,5 fois cette épaisseur dans
les parties les plus épaisses. Les noyaux sont faits en acier. Elles ne peuvent être utilisées que pour des alliages de magné-
sium.
La facilité d’évacuation des gaz de l’empreinte doit être très soi-
gnée et pratiquée au moyen de saignées, de broches rainurées ou Leur conception permet une plus grande régularité de fabrica-
de pastilles métalliques perforées. Pour les pièces de grandes tion et des cadences plus rapides que les machines à chambre
séries, les moules peuvent être munis de broches d’éjection action- froide, mais la régulation de température doit être maintenue dans
nées automatiquement à l’ouverture du moule. des tolérances plus serrées.
Le masselottage doit être déterminé assez généreusement et la Les matériaux des moules sont identiques à ceux utilisés pour
mise au mille avoisine celle du moulage au sable. La coulée en les alliages d’aluminium.
source est de rigueur et peut être facilitée par la fixation du moule
sur une table inclinable. Les descentes de coulée sont inclinées à
45o pour éviter la chute directe du métal et peuvent être équipées 3.4 Moulages de précision
de filtres.
Les cadences de production sont de 30 à 40 % supérieures à ■ Procédé à la cire perdue en moule massif
celles observées pour les alliages d’aluminium. L’usure des moules
est très réduite étant donné l’insolubilité du fer dans le magné- Le procédé à la cire perdue le plus utilisé est celui en moule mas-
sium. La température de travail des coquilles doit être adaptée à la sif avec un réfractaire à base de plâtre (le procédé en carapace est
géométrie des pièces à couler, les valeurs usuelles se situant entre encore peu employé). Dans tous les cas, il est nécessaire d’incor-
250 et 350 oC. porer un inhibiteur compatible avec le réfractaire utilisé, par exem-
ple du fluorure d’aluminium. Immédiatement avant la coulée, le
moule doit être rempli d’un gaz inerte ou réducteur.
■ Fours
Ils sont avantageusement du type basculant, celui-ci permettant ■ Procédé au plâtre
le remplissage de la louche de coulée sans entraînement de la cou-
Moins utilisé que le procédé précédent, il exige des inhibiteurs
che superficielle du métal. Ils peuvent être munis d’un capot pour
compatibles avec le plâtre (fluorure d’aluminium, par exemple).
utiliser une atmosphère protectrice au-dessus du métal.
Les moules doivent être séchés et complètement déshydratés
avant la coulée.
■ Poteyages
Leur rôle est essentiellement d’aider à la direction de la solidifi- ■ Autres procédés
cation par leur propriété d’isolant thermique. On trouve actuelle- Le plus employé est le moulage en carapace utilisant des sables
ment des produits du commerce qui donnent de bons résultats. aux résines phénol-formaldéhyde moulés sur un modèle chaud.
Les inhibiteurs ne doivent pas être volatils aux températures de
Exemple : composition usuelle pour un litre d’eau :
mise en œuvre. Prévu surtout pour des pièces de formes simples,
— 80 g de craie ; ce procédé est d’une précision légèrement inférieure à celle des
— 60 g d’acide borique ; procédés précédents.
— 50 g de silicate de sodium.

3.3 Moulage sous pression 4. Ébarbage


Tous les types de machines sont utilisables pour mouler sous
pression les alliages de magnésium. Les pièces obtenues peuvent Les alliages de magnésium peuvent être ébarbés en utilisant les
avoir d’assez grandes dimensions (carter du moteur de la Cocci- mêmes moyens que pour les alliages d’aluminium et en tenant
nelle Volkswagen, par exemple). Les épaisseurs minimales possi- compte des observations suivantes.
bles peuvent atteindre moins de 1 mm.
■ Sablage
■ Machines à chambre froide
Leurs parties mécaniques et les matériaux constituant les Cette opération doit s’effectuer sur la grappe entière pour net-
moules sont identiques à ceux utilisés pour la coulée des alliages toyer complètement le système de coulée et obtenir des retours
d’aluminium. Seuls diffèrent les dispositifs de fusion et de main- propres en enlevant le plus possible de silice adhérant à la surface
tien en température du métal : du métal.
— le creuset est en acier muni d’un couvercle permettant ■ Sciage
l’emploi d’atmosphères de protection ;
— l’alimentation de la chambre peut s’effectuer au moyen d’une Les scies à ruban doivent respecter les angles de coupe et les
pompe plongée dans le creuset. vitesses convenables pour les alliages de magnésium.
Ces machines autorisent les pressions les plus fortes et fabri- Les vitesses de coupe utilisées en sciage sont situées entre
quent les plus grosses pièces de magnésium actuellement coulées 400 et 1 000 m/min avec des scies comportant 2 à 3 dents au
sous pression. La possibilité minime d’oxydation du métal pendant centimètre.
son transfert du creuset à la chambre ne nuit pas à leur utilisation.
■ Meulage
Par simple changement du dispositif de fusion, et avec quelques
modifications des réglages, elles peuvent couler des alliages de Le grain des meules ou des toiles abrasives doit être compris
magnésium ou des alliages d’aluminium. entre 30 et 150.

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■ Polissage (0)

Les abrasifs utilisés doivent être fins (grain 120 à 280, selon le
Tableau 5 – Traitements thermiques
degré de polissage désiré). des alliages de magnésium (1)

■ Usinage Alliage Mise en solution


Précipitation
Maturation
Cette opération, pratiquée surtout pour le démasselottage avec
des tours et/ou des fraiseuses, nécessite l’observation des règles EN-MC21110 24 h à 400 oC
élémentaires d’affûtage des outils et des vitesses de coupe corres- (G-A8 Z) Trempe à l’air 16 h à 200 oC
pondant aux alliages de magnésium. On cherche à faire des
EN-MC21120 24 h à 400 oC
copeaux du plus gros volume possible avec la plus grande vitesse
(G-A9 Z) 16 h à 200 oC
Trempe à l’air
possible. On doit éviter le frottement de l’outil sur la pièce.
EN-MC21120 24 h à 400 oC 16 h à 200 oC
Les tableaux 3 et 4 précisent les vitesses, avances par tour et (AZ91 E) Trempe à l’air
profondeurs de passe à utiliser en tournage, en alésage à l’outil et
en fraisage. EN-MC65110 Néant 2 h à 330 oC
(G-Z4 TR Zr) 16 h à 200 oC
(0)
EN-MC65120
G-TR3 Z2 Zr Néant 16 h à 200 oC
Tableau 3 – Vitesses de coupe, avances et profondeurs EN-MC65210 4 à 8 h à 530 oC
de passe pour le tournage et l’alésage à l’outil 8 à 20 h à 200 oC
(G-Ag3 TR2 Zr) Trempe à l’eau
du magnésium EN-MC95320 8 h à 525 oC
(WE 43) 16 h à 250 oC
Trempe à l’eau
Profondeur
Vitesse Avance de passe (1) L’alliage binaire magnésium-zirconium est généralement utilisé avec un
Opération traitement de détente de 16 h à 200 °C.
maximale
(m/min) (mm/tour) (mm)

100 à 200 0,75 à 2,5 12 Les traitements thermiques à haute température doivent se faire
200 à 300 0,5 à 2 10 sous atmosphère contrôlée de CO2 ou de SO2 .
Ébauchage 300 à 450 0,25 à 1,5 8
450 à 600 0,25 à 1 5 Dans tous les cas, les fours sont du type ventilé et à chauffage
600 à 1 500 0,25 à 0,75 4 électrique.

100 à 200 0,1 à 0,5 2,5


200 à 300 0,1 à 0,4 2
Finition 300 à 450 0,07 à 0,35 1,25
450 à 600 0,07 à 0,3 1,25 6. Traitements de surface
600 à 1 500 0,05 à 0,2 1,25

Comme la plupart des autres métaux, le magnésium peut subir


deux types de corrosion : la corrosion chimique et la corrosion
(0)
électrochimique (encore appelée corrosion galvanique).
Tableau 4 – Vitesses de coupe, avances et profondeurs
de passe pour le fraisage du magnésium ■ Des systèmes de protection très efficaces permettent l’utilisation
des alliages de magnésium dans des milieux très sévères et donc de
Vitesse Profondeur prévenir la corrosion chimique (tableau 6). (0)
Avance
de coupe de passe
Opération
(m/min) (mm/min) (mm/dent) (mm) Tableau 6 – Trois principaux systèmes de protection
des pièces en alliages de magnésium
jusqu’à 300 250 à 1 200 0,15 à 0,6 jusqu’à 12
Ébauchage 300 à 500 250 à 1 500 0,15 à 0,5 jusqu’à 10 ■ Système de protection no 1
500 à 1 000 400 à 2 000 0,15 à 0,25 jusqu’à 5 · Dégraissage
· Mordançage
jusqu’à 300 250 à 1 200 0,1 à 0,3 jusqu’à 2 · Peinture : la peinture est apposée le plus vite possible
300 à 1 000 250 à 1 800 0,1 à 0,2 0,15 à 1,25 après le mordançage (si possible dans les 24 heures)
Finition
1 000 à 1 500 250 à 2 300 0,07 à 0,15 0,08 à 0,7 ■ Système de protection no 2
1 500 à 3 000 250 à 3 000 0,05 à 0,1 0,06 à 0,7 · Dégraissage
· Mordançage
· Surface sealing : accrochage d’une résine à la surface
de la pièce, sur un état fraîchement mordancé.
· Peinture : il n’y a pas d’impératif de temps pour appliquer
cette peinture
5. Traitements thermiques ■ Système de protection no 3
· Dégraissage
· Oxydation anodique (1)
La plupart des alliages de magnésium sont traités thermique- · Surface sealing
ment, mais, dans certains cas, des pièces peuvent être utilisées · Peinture : il n’y a pas d’impératif de temps pour appliquer
sans avoir subi de traitement thermique. cette peinture
Le tableau 5 donne des conditions de traitement thermique (1) Les principales oxydations anodiques utilisées sont : DOW 17 – HAE –
généralement appliquées. MAGOXID – TAGNITE.

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■ La corrosion électrochimique intervient lorsque deux matériaux — un examen interne s’effectuant, d’une façon générale, aux
différents sont couplés en présence d’un électrolyte. Pour empêcher rayons X et permettant la détection de microporosités, soufflures,
ce couplage, il faut, lors du montage des pièces, utiliser des produits inclusions, ségrégations, etc.
d’interposition (cf. figure 8), des rondelles isolantes sous les têtes Les ultrasons ne sont pas utilisés pour l’examen interne car ils
de vis. sont trop sensibles aux variations de la grosseur du grain des allia-
■ Le traitement de surface le plus utilisé au stade ébauche de la ges de magnésium.
pièce est le mordançage acide. Ce mordançage consiste à immerger
■ Contrôles dimensionnels
l’ébauche une à deux minutes dans une solution de bichromate de
sodium et d’acide nitrique. La composition du bain est la suivante : Ils se font avec les instruments classiques de traçage pour les
— 150 à 260 g/L d’acide nitrique (de densité 1,38) ; vérifications complètes effectuées sur les pièces types ou sur les
— 180 à 200 g/L de bichromate de sodium ; prélèvements périodiques en cours de série. La vérification systé-
— eau déminéralisée. matique des cotes importantes sur chaque pièce se fait au moyen
de gabarits. Pour les ébauches obtenues par moulage au sable, la
Le bain est associé à un rinçage statique et à un rinçage recyclé. vérification dimensionnelle s’effectue généralement dans des mon-
Une aspiration est nécessaire sur le bain. tages spécifiques permettant de réaliser les points de départ de
l’usinage ultérieur.
La protection peut être améliorée par un huilage : l’ébauche est
recouverte par une huile légère compatible avec le matériau. Les tolérances dimensionnelles des pièces moulées en sable et
en moule métallique par gravité, basse pression ou dépression
Le mordançage effectué dans les systèmes de protection no 1 et
sont données par la norme NF A 66-001.
no 2 du tableau 6 ainsi que sur pièce usinée est du type mordan-
çage neutre. Ce mordançage est une très bonne base d’accrochage La vérification des épaisseurs des parois accessibles sur une
des résines et des peintures. Il ne modifie pas la qualité dimension- seule face s’effectue avec des appareils à ultrasons.
nelle des pièces.
■ Contrôles spécifiques
Ces essais font l’objet d’accords au moment de la commande et
concernent des cas particuliers. Le plus connu est l’essai d’étan-
chéité, de sévérité variable selon les fluides utilisés pour l’essai :
7. Contrôle des pièces air, eau, huile, hélium, etc.

La constance de la qualité obtenue est assurée par le respect


d’un certain nombre d’exigences adaptées aux conditions d’utilisa-
tion des pièces. 8. Tracé des pièces
7.1 Contrôles des matériaux Il est fortement influencé par les caractères particuliers du
métal :
et des processus — faible module d’élasticité ;
— bon rapport limite d’élasticité/densité ;
Ces opérations comprennent obligatoirement les étapes
— bonne résistance à la déformation par chocs ;
suivantes :
— forte capacité d’amortissement des vibrations ;
— contrôles chimique et physique des alliages et matières — résistance à la corrosion chimique et galvanique.
métalliques ;
— contrôles des matériaux de moulage et de noyautage ; Le tracé d’une pièce est le résultat de la prise en compte des
— vérification dimensionnelle du modèle des pièces ; paramètres permettant, notamment, d’obtenir une bonne santé
— contrôle des processus de fabrication ; métallurgique, une bonne résistance mécanique en service, une
— contrôle avant la coulée de la qualité du métal obtenu. bonne résistance à la corrosion, un moulage et un usinage écono-
miques.
Exemple : le degré d’affinage se vérifie par la coulée d’un barreau
cylindrique qui est cassé et examiné, d’abord à l’œil et, si le résultat est
douteux, par examen métallographique.
8.1 Considérations métallurgiques
et de résistance mécanique
7.2 Contrôle de la qualité
Outre le respect des règles générales de tracé des pièces de fon-
des pièces coulées derie, on cherche des formes résistantes (figures 5 et 6) par utili-
sation raisonnée du nervurage, des toiles ondulées, des bourrelets
■ Contrôles métallurgiques et des formes caissonnées.
● Contrôles destructifs
La santé métallurgique de la pièce moulée et la diminution des
Les essais sont effectués sur des éprouvettes coulées séparé- frais de fabrication sont recherchées par une répartition des mas-
ment ou attenantes aux pièces et/ou par prélèvement de pièces ses et des épaisseurs facilitant une solidification correcte avec un
dans la série et découpage de celles-ci selon les fiches d’essai. emploi minimal des refroidisseurs et des masselottes.
● Contrôles non destructifs Toute cette étude d’adaptation et de simplification des formes
Ce sont : devra faire l’objet d’une bonne collaboration entre le concepteur et
— un examen visuel pour détecter les défauts visibles à l’œil nu le fondeur.
ou à la loupe ; D’une façon générale, les pièces moulées en alliages de magné-
— un examen par ressuage de liquides pénétrants pour détecter sium admettent les gammes de tolérances dimensionnelles défi-
les défauts débouchant en surface et le plus souvent invisibles à nies par la Recommandation technique no 351-01 du Bureau de
l’œil nu ; Normalisation des industries de la Fonderie (BNF).

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X
F F

I II III
E Coupe EE
I mauvaise disposition : rétention en X
II disposition améliorée par la pente et le trou de drainage
III disposition recommandée
a 1re pièce

Coupe FF

a forme nervurée (absence de noyau ; masses à traiter


par masselottes ou refroidisseurs)
X

C X

I II
D D

I tracé défectueux : rétention en X


II tracé amélioré par la pente et le trou de drainage
C Coupe CC
b 2e pièce
B
Figure 7 – Tracé des pièces en alliages de magnésium. Évolution
de dessin pour supprimer les zones de rétention

B
Coupe DD En moulage sous pression, la dépouille est de 1,5 % et peut des-
cendre jusqu’à 0,5 %.

B bourrelets

b forme caissonnée (épaisseur régulière sans masses ;


8.2 Considérations de résistance
noyau nécessaire pour l'intérieur) à la corrosion
Figure 5 – Tracés d’un levier de magnésium La définition d’une pièce influe directement sur sa résistance à la
corrosion. En conséquence, le concepteur d’une pièce doit maîtri-
ser les points suivants :
— connaître dans quelle position la pièce travaillera pour ne pas
créer des zones de rétention qui seraient des risques de démarrage
C
de corrosion ; la figure 7 donne deux exemples d’évolution de des-
sin pour supprimer les zones de rétention ;
— définir la gamme de protection de surface adaptée à l’utilisa-
A tion de la pièce ;
— définir la spécification de montage et, notamment, les pro-
duits d’interposition à utiliser pour éviter les couples galvaniques
B
(cf. § 6) ; la figure 8 propose un exemple ;
— minimiser les zones anguleuses qui sont les zones fragiles de
Coupe CC W C V Coupe CC la protection réalisée.
a mauvais tracé b bon tracé

9. Sécurité
Section WV
Les risques les plus communément rencontrés dans la fonderie
A nervure insuffisante des alliages de magnésium sont les risques d’incendie. Ces risques
B toile ondulée tenant lieu de nervurage et augmentant sont les plus grands lors de la fusion et de la coulée des pièces, car
le moment d'inertie les alliages de magnésium sous forme massive ne s’enflamment
que s’ils sont portés à une température supérieure à leur point de
Figure 6 – Tracés d’un galet de roulement en alliage de magnésium fusion.

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X 9.2 Consignes préventives


■ Ateliers de fusion et coulée
— vérifier les taux d’inhibiteurs et d’humidité des sables de
moulage et de noyautage ;
— employer correctement les flux et les atmosphères
Rondelle acier protectrices ;
— vérifier la santé des creusets avant chaque fusion ;
— s’assurer que les matériaux constitutifs des charges ainsi que
a pas de produits d'interposition : risque de corrosion électrochimique les outils de travail sont secs et chauds avant de les plonger dans
à cause de la rétention en X , de la vis et de la rondelle (non isolante) le bain de métal liquide ;
— veiller à ce que le personnel de fusion et de coulée porte des
équipements de sécurité ignifugés. Veiller à ce qu’il porte gants,
lunettes et casques résistant à la température.

■ Ateliers d’ébarbage et d’usinage


— interdire absolument de fumer et d’employer des appareils à
flammes nues ;
PI — recueillir les copeaux de sciage et les meulures au moyen
d’aspirateurs munis de bacs à bain d’huile ;
— ne pas laisser les copeaux s’accumuler autour des machines ;
b produits d'interposition PI
— obliger les ouvriers meuleurs, polisseurs, scieurs et ébarbeurs
à se débarrasser plusieurs fois par jour des poussières métalliques
Figure 8 – Tracé des pièces en alliages de magnésium.
déposées sur leurs vêtements ;
Utilisation des produits d’interposition
— affecter les meules et les toiles abrasives uniquement à
l’usage du magnésium, à l’exclusion de tout autre métal ;
Lors des opérations d’ébarbage et d’usinage, on évite d’échauf- — disposer les moyens d’extinction (sable sec, extincteurs à
fer la pièce par frottement en utilisant des outils adaptés au travail poudre, couvertures antifeu) en divers points des ateliers et, sur-
du magnésium. tout, bien à portée de la main.

■ Aires de stockage
9.1 Consignes en cas de feu Le métal sous forme massive doit être stocké de façon à permet-
de magnésium tre un accès facile en tous les points du magasin.
Les copeaux, impérativement secs, doivent être mis en fûts
■ Ne jamais utiliser d’eau ou de produits en contenant. L’hydro- métalliques à fermetures étanches pour éviter la reprise d’humi-
gène dégagé par la décomposition de l’eau se recombine à l’oxy- dité.
gène de l’air de façon explosive et aide à la propagation de
l’incendie. ■ Enseignement de la sécurité
■ Étouffer les flammes avec du sable sec dont il doit exister un Le personnel doit être éduqué par des exercices réels fréquents
stock permanent à proximité des endroits exposés. La siccité de ce sur la conduite à tenir en cas d’incendie et sur la façon d’utiliser les
sable doit être vérifiée à intervalles réguliers rapprochés. moyens et matériels d’extinction.

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