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1. Généralités................................................................................................. M 1 290 - 2
1.1 Désignation conventionnelle de l’aluminium et de ses alliages ............. — 2
1.2 Symbolisation des traitements thermiques de l’aluminium et de ses
alliages.......................................................................................................... — 2
1.3 Principaux types de traitements thermiques ............................................ — 4
2. Traitements thermiques d’homogénéisation ................................... — 5
2.1 Phénomènes métallurgiques...................................................................... — 5
2.2 Répercussion sur les propriétés de l’aluminium et ses alliages.............. — 6
2.3 Pratique des traitements d’homogénéisation ........................................... — 9
3. Traitements thermiques d’adoucissement par restauration
ou recuit ..................................................................................................... — 10
3.1 Phénomènes métallurgiques...................................................................... — 10
3.2 Traitements de restauration........................................................................ — 11
3.3 Traitements de recuit de recristallisation .................................................. — 13
3.4 Traitements de recuit de coalescence (ou recuit de précipitation) .......... — 15
3.5 Influence des conditions de refroidissement après recuit ....................... — 16
3.6 Conditions pratiques de traitements d’adoucissement par recuit
ou restauration............................................................................................. — 16
4. Traitement de durcissement structural ............................................. — 16
4.1 Phénomènes métallurgiques...................................................................... — 16
4.2 Traitements de mise en solution ................................................................ — 19
4.3 Traitements de trempe ................................................................................ — 21
4.4 Maturation.................................................................................................... — 26
4.5 Traitements de revenu ou de maturation artificielle ................................ — 28
4.6 Traitements spéciaux .................................................................................. — 35
4.7 Variations dimensionnelles durant le traitement thermique ................... — 36
5. Exécution des traitements thermiques des alliages
d’aluminium............................................................................................... — 37
5.1 Matériels et équipement ............................................................................. — 37
5.2 Aspect des produits. Atmosphère des fours ............................................. — 38
5.3 Recommandations pratiques pour l’exécution des traitements
thermiques des alliages d’aluminium........................................................ — 38
1 - 1986
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— Autres nuances intermédiaires : les nuances intermédiaires La possibilité ou non d’effectuer ce dernier type de traitement
entre les nuances ci-dessus à deuxième chiffre pair peuvent être permet d’ailleurs de classer les alliages d’aluminium en deux
utilisées et correspondent alors à une charge de rupture équidistante grandes catégories, à savoir :
des charges de rupture relatives aux nuances voisines ; la — les alliages susceptibles de durcissement structural qui, après
nuance H11 (1/8 dure) correspond, par exemple, à une charge de rup- trempe, voient leur dureté et leur résistance mécanique augmenter
ture équidistante de celle de l’état O et celle de l’état 1/4 dur du H12. par maturation ou /et revenu : ce sont essentiellement les alliages
des familles 6000 [Al-Si-Mg], 2000 [Al-Cu] et 7000 [Al-Zn] ;
— les alliages non susceptibles de durcissement structural pour
Remarques lesquels les modifications précédemment énoncées ne sont pas
La nuance dure H18 correspond à la charge de rupture d’une notables : ce sont l’aluminium non allié, les alliages des familles 3000
tôle de 1 mm d’épaisseur obtenue par une réduction de section (Al-Mn) et 5000 (Al-Mg). (0)
de 75 % par déformation à partir de l’état O. Les états H28 et H38
correspondent par définition à la même charge de rupture que
l’état H18 : ils sont obtenus par une réduction de section Tableau 2 – Produits corroyés : symboles respectifs
supérieure à celle définie pour l’état H18, suivie d’un adoucis- des différents traitements correspondant à l’état T
sement (H28) ou d’une stabilisation (H38). (état durci par traitement thermique)
— La nuance demi-dure (chiffre 4) correspond à une charge
de rupture équidistance de la charge de rupture à l’état O et de Traitements de base (1) Symbole
la charge de rupture à l’état 8.
— La nuance quart-dure (chiffre 2) et trois quarts-dure Sans
Mûri T4
(chiffre 6) correspond dans les mêmes conditions à des états Traité thermi- écrouissage Revenu T6 (2)
quement avec Sur-revenu T7
intermédiaires entre 0-4 et 4-8 respectivement.
mise en solution Mûri T3
— La nuance extra-dure (chiffre 9) correspond à une nuance séparée Avec Écroui
écrouissage Revenu T8
ayant une charge de rupture supérieure à celle définie pour l’état Revenu et écroui T9
dur.
Mûri T1
Traité thermi- Sans Revenu T5
— Signification du troisième chiffre : ce chiffre est en principe à quement sans écrouissage
la disposition du transformateur. Certains états sont normalisés : mise en solution Revenu et écroui T10
Mûri T11
Écroui Revenu
séparée Avec
• état H111 : état recuit plané ou dressé dont les caractéristiques écrouissage T12
mécaniques peuvent être légèrement différentes de celles de l’état O;
• état H112 : état de produits légèrement écrouis soumis à des (1) Traitements de relaxation : ces traitements sont symbolisés par le
chiffre 5 placé en deuxième ou troisième position. À ce chiffre sont
exigences particulières de caractéristiques mécaniques (s’applique
associées trois subdivisions (1, 2, 3) correspondant aux définitions
surtout aux produits planés ou dressés dont les caractéristiques ci-après :
mécaniques spécifiées ne sont pas celles de l’état O) ;
• TX51 : relaxation par traction ;
• états H311 et 321 : correspondent à des états un peu moins durs • TX52 : relaxation par compression ;
que les états H31 et H32 respectivement (s’appliquent aux alliages • TX53 : relaxation par traitement thermique.
Al-Mg à plus de 4 % de Mg) ; (2) Un second chiffre associé correspond à des états déterminés :
• états H323 et H343 : s’appliquent aux alliages Al-Mg à plus • T61 : revenu peu poussé afin de conserver une ductilité plus grande
de 4 % de Mg transformés dans des conditions qui confèrent une que celle de l’état revenu normal : revenu doux ;
• T66 : revenu procurant une résistance mécanique plus élevée que
résistance satisfaisante à la corrosion sous tension. celle à l’état revenu normal : revenu dur.
● Subdivisions de l’état T : le symbole T est toujours suivi de un
ou plusieurs chiffres dont la signification est donnée par le tableau 2.
(0)
1.2.2.2 Cas des produits moulés
La désignation est fixée par la norme NF A 02-002. Les produits
moulés sont désignés par la lettre Y suivie de deux chiffres : le Tableau 3 – Désignation des modes d’obtention
premier indiquant le mode d’obtention, le second le traitement et des états de livraison des produits moulés
thermique. Le tableau 3 résume les différents états.
Mode d’obtention Traitement thermique
Non défini .........................................Y0 Aucun traitement
1.3 Principaux types de traitements Lingot ................................................Y1 ou non spécifié ............ 0
thermiques Sable...........................Y2 Recuit ............................... 1
Coquille ......................Y3 Trempé............................. 2
Les traitements thermiques appliqués aux alliages d’aluminium Pièces Sous pression ............Y4 Trempé et revenu............ 3
peuvent être classés en trois types principaux : moulées Par frittage..................Y5 Trempé et mûri ............... 4
— les traitements dits d’homogénéisation généralement pra- Coulée continue.........Y7 Stabilisé ........................... 5
Centrifugation ............Y8 Trempé et stabilisé ......... 6
tiqués sur les produits coulés avant leur transformation ou
également sur les produits déjà corroyés ; Suivant prescription ........................Y9 Suivant prescription ....... 9
— les traitements d’adoucissement par recuit ou restauration, Exemple : • Y23 : pièce moulée en sable, trempée et revenue ;
généralement appliqués en cours ou en fin de transformation ; • Y40 : pièce moulée sous pression, sans traitement.
— les traitements de trempe structurale comprenant :
• une mise en solution,
• une trempe,
• une maturation ou /et un revenu produisant le durcissement.
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2. Traitements thermiques
d’homogénéisation
Les traitements dits d’homogénéisation consistent à maintenir à
une température assez élevée (le plus souvent entre 450 et 610 oC)
et pendant des temps prolongés (en général durant 6 à 48 h) les
plaques ou billettes coulées, afin de faciliter leur transformation ou
d’améliorer les propriétés des produits obtenus [31] [32].
Ces traitements ont pris depuis ces dernières années une ampleur
considérable, si bien qu’à l’heure actuelle ils sont extrêmement
répandus et tendent à se généraliser non seulement dans le cas des
alliages d’aluminium mais également dans le cas de l’aluminium non
allié.
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2.2 Répercussion sur les propriétés Figure 2 – Influence d’un traitement d’homogénéisation
sur la distribution du cuivre dans un alliage 2014
de l’aluminium et ses alliages
2.2.1 Aluminium non allié : influence
Les effets de l’homogénéisation et de l’écrouissage sont à peu
sur l’anisotropie des tôles destinées près additifs : par exemple, dans le cas donné sur la figure 4, on
à l’emboutissage peut dire que 24 h d’homogénéisation à 570 oC équivalent grossiè-
rement à 100 % d’écrouissage.
L’homogénéisation des plaques d’aluminium de pureté
commerciale sert fréquemment à améliorer l’isotropie des tôles En effet, on voit que, dans le cas d’un écrouissage de 100 %, il
destinées à l’emboutissage profond (article Aptitude à l’emboutis- faudra appliquer une homogénéisation de 48 h à 570 oC, alors que
sage des tôles minces [M 695] dans le présent traité). Après laminage dans le cas d’un écrouissage de 200 %, une durée d’homogénéisa-
sur train continu, la tendance aux cornes à 90o est généralement tion de 24 h à la même température sera suffisante.
excessive. L’homogénéisation qui accroît la tendance aux cornes Dans la pratique, les effets combinés de l’homogénéisation et de
à 45o est un bon correctif [35]. l’écrouissage sont appliqués dans certaines usines pour la fabrica-
tion des tôles en aluminium 1200 ou 1050 destinées à l’emboutis-
La figure 4 montre, à titre d’exemple, l’influence de la durée de
sage: il suffit de choisir convenablement la durée d’homogénéisation
l’homogénéisation à 570 oC sur la hauteur des cornes à l’emboutissage
en fonction de l’écrouissage prévu pour obtenir une bonne isotropie
profond de l’aluminium 1200 recuit à 500 oC. On remarque que la
à l’emboutissage.
tendance aux cornes à 90o diminue à peu près linéairement avec la
durée de l’homogénéisation, ainsi d’ailleurs qu’avec le taux d’écrouis-
sage exceptionnellement défini ici par le paramètre :
E–e
-------------- × 100
e
avec E épaisseur initiale,
e épaisseur après écrouissage.
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Un traitement d’homogénéisation dans le domaine de tempé- Des caractéristiques plus élevées peuvent être obtenues en utilisant
ratures 560 à 595 oC apporte de profondes corrections à cette des alliages type 6060 plus chargés en magnésium et silicium, mais ce
structure : gain est obtenu au détriment de la vitesse de filage, qui reste néanmoins
— tout d’abord, il modifie assez profondément la répartition des encore très appréciable. Par exemple, un alliage type 6060 avec
éléments d’alliage : on observe, d’une part, la dissolution des Mg = 0,75 %, Si = 0,57 % peut se filer à une vitesse de l’ordre
particules de Mg2Si et la transformation des constituants Al-Fe-Si de 40 m/min (cas des profilés ouverts) ou de 20 m/min (cas des profilés
en Al3Fe et, d’autre part, l’homogénéisation de la matrice, c’est-à-dire fermés) et présenter, dans le même état T5, les caractéristiques de
la disparition des ségrégations de magnésium et de silicium. La traction moyennes ci-après :
teneur en fer dans l’aluminium, proche de la saturation, n’évolue Rp 0,2 = 230 MPa, R = 250 MPa, A = 12 %
presque pas ;
— ensuite, il modifie la morphologie des composés insolubles
riches en fer : ces composés globulisent, puis grossissent par 2.2.4.2 Cas des alliages Al-Si à teneur élevée en silicium
(2,5 à 5 %)
coalescence.
Les premières heures de traitement (4 à 6 h) suffisent à dissoudre Les alliages de ce type ont reçu un certain développement dans
parfaitement la phase Mg 2 Si, à homogénéiser très bien le les applications décoratives lorsque des teintes échelonnées du
magnésium et assez bien le silicium et à faire globuliser les gris clair au noir sont recherchées.
composés riches en fer. Une prolongation de l’homogénéisation ne Ces teintes grises sont obtenues par anodisation en bain classique
fait qu’accentuer lentement la globulisation et parfaire l’homo- d’acide sulfurique. Les couches d’oxydes ont l’avantage de présenter
généité du silicium. des colorations particulièrement solides à la lumière et d’assurer une
Mais suivant la vitesse du refroidissement après homo- bonne protection contre la corrosion. Les teintes dépendent de la
généisation, c’est-à-dire suivant la vitesse à laquelle on traverse le teneur en silicium, de l’épaisseur des couches d’oxydes, des
domaine de précipitation de la phase Mg2Si en solution solide dans conditions de transformation, mais elles sont surtout remarquable-
l’aluminium, on peut observer ou non l’apparition de précipités ment influencées par tous les traitements thermiques et, en
de Mg 2Si à l’intérieur des dendrites et dans les espaces inter- particulier, par les traitements d’homogénéisation qui mettent en
dendritiques : ils sont alors d’autant plus abondants et grossiers que solution une grande partie des précipités d’eutectiques Al-Si et
le refroidissement est plus lent. permettent ainsi d’obtenir, après filage et anodisation, des teintes
gris clair (alors que si l’alliage n’avait pas été homogénéisé, on aurait
Par suite de ces modifications structurales profondes, on conçoit obtenu des teintes gris foncé).
que l’homogénéisation ait une influence très nette sur les propriétés
de l’alliage. Tout d’abord, du fait de l’amélioration de la plasticité,
l’alliage peut être filé à très grande vitesse, ce qui permet d’atteindre 2.2.5 Alliages d’aluminium à haute résistance
des taux de productivité élevés. D’une manière concomitante,
l’accroissement des échauffements résultant des vitesses de filage
élevées rend la trempe à la sortie de la filière plus efficace, et il devient Les traitements d’homogénéisation sur les différents alliages des
possible de filer à partir de billettes moins chaudes ; les états de familles Al-Cu de la série 2000 et Al-Zn-Mg (Cu) de la série 7000 ont
surfaces sont très nettement améliorés et les vitesses de filage des effets importants par suite de la dissolution des différentes
admissibles, sans collages ou arrachements de l’alliage dans la phases eutectiques formées à la solidification (Al2Cu, Al2CuMg,
filière, sont beaucoup plus élevées. Mg2Si, MgZn2 , etc.) tout en conservant les phases peu solubles du
type Al3Fe, Al6Mn, etc. Les effets les plus significatifs sont :
Exemple : c’est ainsi que les alliages type 6060 destinés à la — l’augmentation de la ductilité, c’est-à-dire de l’importance de
menuiserie métallique et qui reçoivent actuellement un très grand déformation que peut subir l’alliage avant de se rompre ; cette
développement sous forme de profilés obtenus par filage sont amélioration est d’autant plus importante que l’alliage est plus
systématiquement homogénéisés après coulée et donc avant filage. chargé en éléments d’addition et contient une fraction volumique
L’homogénéisation effectivement réalisée consiste en un traitement de plus élevée de phases eutectiques ;
plusieurs heures (4 à 12 h en général) à une température comprise — la diminution de la résistance à la déformation (ou de la
entre 540 et 590 oC : le choix de la température dépend d’ailleurs en contrainte d’écoulement du métal) et donc des efforts pour déformer
partie de la brillance que l’on désire obtenir sur le profilé après son trai- le métal ;
tement par oxydation anodique, une température d’homogénéisation — la diminution de la température de recristallisation ;
élevée (au voisinage de 580 à 590 oC) tendant à donner un aspect brillant — l’amélioration de l’isotropie des caractéristiques mécaniques.
alors qu’une température plus basse (au voisinage de 550 à 565 oC)
donne un aspect plus mat. ■ Amélioration de l’aptitude à la déformation : les traitements
Dans de telles conditions, un alliage 6060 de composition : d’homogénéisation améliorent l’aptitude à la déformation à chaud
Mg = 0,45 %, Si = 0,37 % peut, grâce à l’homogénéisation préalable, de tous les alliages corroyés tels que 6081, 6082, 2017, 2014, 2024,
être filé à des vitesses comprises entre 60 et 140 m/min dans le cas de 7020, 7075, 7049, etc., ce qui se traduit par une diminution des
profilés ouverts (ou pleins) et entre 35 et 50 m/min dans le cas de pressions de filage et une augmentation des vitesses de déformation
profilés tubulaires (ou creux), et cela en effectuant le réchauffage des admissibles (ces dernières peuvent se trouver augmentées
billettes à une température de l’ordre de 440 à 460 oC (dans le premier de 20 à 30 % et parfois même plus). En forgeage, matriçage,
cas) ou de 450 à 470 oC (dans le deuxième cas) de façon à assurer une laminage, les produits préalablement homogénéisés présentent
température de sortie du profilé d’au moins 500 oC. Après refroidisse- également un meilleur comportement (meilleurs états de surface :
ment à l’air soufflé à la sortie de la filière (afin d’assurer une vitesse de absence de criques par exemple). Ces effets sont évidemment à relier
refroidissement supérieure à 60 o C / min) et traitement de revenu au nivellement des concentrations dans la solution solide.
de 8 h à 175 oC par exemple, les profilés présentent les caractéristiques ■ Diminution de la température de recristallisation : un autre effet
mécaniques moyennes ci-après (état T5) : de l’homogénéisation est d’abaisser la température de recristallisa-
Rp 0,2 = 150 MPa, R = 190 MPa, A = 17 % tion des alliages corroyés lors de leur déformation à chaud ou lors
du traitement thermique de mise en solution. Cela est mis en
évidence par la figure 5 dans le cas d’un alliage Al-Si-Mg du type
6081 et 6082. On voit que plus l’homogénéisation est réalisée à
température élevée, plus la température de recristallisation du
produit filé est basse. On constate également que la température de
recristallisation augmente avec la quantité de manganèse et la
présence de zirconium.
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3. Traitements thermiques
d’adoucissement
par restauration ou recuit
Ces traitements ont pour but principal d’améliorer ou de régénérer
la plasticité d’un alliage donné.
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3.2.1 Différents types de traitements Les traitements de restauration présentent plusieurs avantages
de restauration essentiels :
— au cours de la restauration, il n’y a pas, par définition, de recris-
Les traitements de restauration correspondent à un perfection- tallisation et, par conséquent, les risques de recristallisation gros-
nement du réseau du métal écroui. Ce perfectionnement est d’autant sière qui seront vus plus loin (§ 3.3.2 à 3.3.4) sont inexistants, ce qui
plus important qu’il est effectué à une température inférieure à celle est d’un intérêt essentiel pour les mises en forme ultérieures ;
du seuil de recristallisation. Par ailleurs, la figure 8 a montré que, — à égalité de résistance mécanique, la plasticité est meilleure
pour un alliage donné, il était essentiellement fonction de la sur métal restauré que sur métal écroui. La figure 11 traduit très
température et de la durée du traitement. nettement cette propriété dans le cas de l’aluminium 1050 A laminé,
Dans la pratique industrielle, deux types de traitements sont en chiffrant la plasticité soit par les allongements à la rupture, soit
essentiellement utilisés pour obtenir les états restaurés, à savoir : par des flèches admissibles à l’emboutissage. Les avantages de cette
propriété sont évidents chaque fois que des opérations de mise en
— les traitements de courte durée (quelques minutes) générale- forme sont envisagées [40] [41] [42].
ment effectués dans des fours à passage : ces traitements consistent
alors en des chauffages rapides à température relativement voisine
de celle de la recristallisation, avec tolérances faibles de temps et 3.2.3 Inconvénients éventuels
de température ;
— les traitements de longue durée (quelques heures) consistant
des traitements de restauration
en un chauffage à température plus basse que précédemment, mais
avec des tolérances assez grandes de temps. Les traitements de restauration présentent deux caractères qui
peuvent parfois se révéler gênants :
Les figures 9 et 10 donnent, à titre d’exemple, l’influence de traite- — ils ne permettent pas des adoucissements beaucoup supérieurs
ments de restauration sur les caractéristiques mécaniques de traction à 40 % ou, dans les cas les plus favorables, à 50 %, ce qui exclut
d’un alliage 5754 renfermant 2,8 % de magnésium et 0,5 % de d’obtenir toutes les qualités à partir d’une seule nuance écrouie ;
manganèse : la figure 9, relative à des traitements de courte durée — ils ne changent pas la texture d’orientation du produit (l’orien-
effectués normalement dans des fours à passage, concerne des tôles tation préférentielle de l’état écroui étant conservée : (§ 3.1.2) ce qui,
de 2,2 mm d’épaisseur obtenues avec un écrouissage de 85 %. La en fait, n’est pas toujours désavantageux, mais ne permet pas de
figure 10 est relative au même alliage sous forme de tôles de 1,8 mm régler l’isotropie lors du traitement final comme le font certains trans-
d’épaisseur, obtenues avec un écrouissage de 135 %, mais correspond formateurs d’alliages d’aluminium. Ce caractère cesse d’ailleurs
à des traitements de longue durée pouvant donc être effectués dans d’être un inconvénient s’il est possible d’obtenir l’isotropie au moyen
des fours dormants. d’un recuit intermédiaire bien réglé. Par ailleurs, il peut également
Ces courbes montrent que par des traitements de quelques minutes être possible de compenser l’orientation d’écrouissage en opérant
aux températures inférieures à 275 oC (figure 9) ou de quelques heures un début de recristallisation : on fait alors coexister les deux
aux températures inférieures à 225 oC (figure 10), il est possible de phénomènes de restauration et de recristallisation, mais de tels trai-
réaliser des recuits dont les résultats sont reproductibles. Lorsqu’on tements sont relativement délicats d’exécution industrielle [5].
dépasse ces températures, la recristallisation intervient et les fluctua-
tions de température entraînent des variations plus importantes des
caractéristiques.
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Figure 9 – Influence des traitements de restauration de courte durée sur les propriétés mécaniques de traction de l’alliage 5754
Figure 10 – Influence des traitements de restauration de longue durée sur les propriétés mécaniques de traction de l’alliage 5754 (d’après [17])
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Épaisseur Rapport
Écrouissage critique
de la de
(%)
tôle l’épaisseur
Homogénéisation
ébauche
des plaques Recuit Recuit
à
l’épaisseur final final
(mm) tôle 1 h 450 oC 1 h 500 oC
2 1,9 6,8 3,9
12 h à 570 oC 0,8 4,9 5,0 2,0
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Enfin, plus avant dans l’échelle des températures (au-delà Dans le cas de ces alliages, la séquence de précipitation comprend
de 300 oC) et des temps, on note l’apparition de la phase stable θ, également différents stades d’ailleurs encore plus ou moins bien
toujours à structure tétragonale, correspondant à la composition connus. On admet néanmoins généralement qu’il y a d’abord
CuAl2 normalement indiquée sur les diagrammes d’équilibre. Ses formation d’amas filiformes d’atomes de magnésium et silicium,
dimensions sont de l’ordre de quelques centièmes de millimètre à puis de zones de Guinier-Preston (phénomène non visible en
quelques dixièmes de millimètre. La coalescence de cette phase est microscopie électronique). Aux zones Guinier-Preston succèdent des
génératrice d’un adoucissement généralisé. particules cylindriques de précipités, visibles en micrographie
optique sous forme d’aiguilles, et qui semblent donc constituer la
■ Alliages industriels : les alliages industriels du type Al-Cu sont en phase de transition intermédiaire entre les zones GP et la phase
nombre relativement réduit et, en pratique, centrés sur une composi- d’équilibre Mg2Si qui apparaît sous forme de plaquettes puis de
tion Al-5,5 à 6,5 % Cu : ce sont les alliages 2001 et 2219 surtout bâtonnets.
utilisés par suite de leur bonne résistance à chaud. Au maximum de
leurs caractéristiques mécaniques, ces alliages sont caractérisés en ■ Alliages industriels : il existe deux types d’alliages industriels
grande partie par la présence de la phase θ′′ et par une petite quantité dont le durcissement est basé sur ce système :
de phase θ′. — les alliages du type 6060 caractérisés par des teneurs relative-
ment faibles en magnésium et en silicium, un excès de magnésium
4.1.3.2 Système Al-Cu-Mg. Alliages durcis par rapport au silicium, qui ont des caractéristiques relativement
par la précipitation de Al2CuMg faibles mais qui, en raison de leur très bonne fiabilité et de leurs
très beaux états de surface, sont utilisés d’une façon intensive dans
L’addition de magnésium à l’alliage Al-Cu entraîne une augmen-
le domaine des profilés pour architecture ;
tation appréciable des caractéristiques mécaniques lors de la
— les alliages du type 6005 A-6081-6082-6181 caractérisés par une
maturation ou du revenu.
plus grande quantité d’éléments d’addition, magnésium, silicium et
Les premières phases de la précipitation se traduisent par la éventuellement manganèse, chrome, et également un excès de
présence de zones de Guinier-Preston cylindriques de 2 à 5 nm de silicium libre par rapport au composé Mg 2 Si. Ces alliages, qui ont
diamètre. Au cours du revenu, on voit apparaître tout d’abord la des caractéristiques plus élevées que les précédents, ont également
phase de transition S′-Al2CuMg sous forme d’aiguilles cohérentes un large domaine d’utilisation sous forme de produits laminés ou
avec la matrice et parallèles aux directions [103]. Enfin, lorsque les filés.
conditions de revenu sont plus poussées, les aiguilles de phase S′ se
transforment en lattes de phase d’équilibre S-Al2CuMg qui présente
4.1.3.4 Système Al-Zn-Mg(Cu). Alliages durcis
un réseau orthorhombique. par la précipitation de MgZn2
■ Alliages industriels : la plupart des alliages industriels du système Les deux systèmes Al-Zn-Mg et Al-Zn-Mg-Cu, auxquels
Al-Cu-Mg contiennent un excès de cuivre par rapport à la formule appartiennent les alliages d’aluminium à résistance mécanique
stœchiométrique Al-Al 2 CuMg. Seul l’alliage 2618 A peut être moyenne ou élevée parmi les plus connus, ont leurs mécanismes
considéré comme un alliage quasi binaire Al-Al2CuMg. Cet alliage, de précipitation généralement traités de la même façon, le système
qui renferme comme éléments d’addition 2,5 % Cu, 1,6 % Mg, quaternaire Al-Zn-Mg-Cu étant considéré, en pratique, comme un
1,1 % Fe, 1,2 % Ni et 0,2 % Si, est utilisé pour les applications néces- simple dérivé du système ternaire Al-Zn-Mg.
sitant une bonne tenue à chaud jusqu’à 250 o C environ : en
particulier, cet alliage présente une bonne résistance au fluage et a Le processus de précipitation des alliages Al-Zn-Mg peut être
été choisi pour la fabrication de l’avion supersonique Concorde. schématisé comme suit :
Cette bonne tenue à chaud est attribuée à la présence d’une forte — à la température ambiante et au-dessous de 75 oC, il se forme
proportion de phase insoluble (Al9FeNi). des zones de Guinier-Preston de forme sphérique, difficilement
décelables au microscope électronique mais qui produisent un
Le durcissement maximal de cet alliage, obtenu par revenu à une
durcissement déjà important de l’alliage ;
température voisine de 200 oC, est caractérisé par la présence de la
— au-dessus de 75 oC, mais au-dessous de 135 oC, il apparaît un
phase S dans les joints de grains, mais surtout par la présence de
premier précipité de transition, hexagonal, mais qui est rapidement
la phase S′ sous forme de fins précipités répartis dans la matrice,
remplacé par la phase M′-MgZn2 qui confère aux alliages leur
et également d’aiguilles placées sur des boucles de dislocations.
durcissement maximal ;
Alliages durcis par la précipitation mixte Al2Cu-Al2CuMg : dans la — au-dessus de 135 oC, c’est-à-dire au cours du traitement de
phase Al2CuMg, cuivre et magnésium se trouvent en concentrations surrevenu, la phase M′ perd sa cohérence et se transforme en phase
atomiques identiques. Toutefois, dans la plupart des alliages d’équilibre M-MgZn 2 également hexagonale. Si la teneur en magné-
industriels fondés sur le système Al-Cu-Mg, le cuivre se trouve en sium de l’alliage est plus élevée, il peut également apparaître la
quantités nettement plus grandes que le magnésium. Aussi, au cours phase T-Al2Mg3 Zn3 .
des traitements thermiques, se produit-il une précipitation mixte des
En ce qui concerne les alliages Al-Zn-Mg-Cu, la séquence de
formes transitoires de phases Al 2 Cu et Al 2 CuMg ; les alliages
décomposition de la solution solide couramment acceptée ne
corroyés 2017 A et 2024 ainsi que l’alliage moulé A-U5GT, bien
s’écarte pas de celle des alliages ternaires, la phase M étant
connus des utilisateurs en raison de leurs caractéristiques mécani-
accompagnée de la phase Al-Cu-Mg.
ques élevées, correspondent à ce type de précipitation.
L’addition de silicium aux alliages Al-Cu-Mg à moins de 1 % de ■ Alliages industriels : les alliages industriels le plus couramment
magnésium permet d’augmenter la résistance mécanique après utilisés et faisant partie de ce système sont :
revenu. Le durcissement est alors obtenu par la présence des phases — d’une part, les alliages Al-Zn-Mg du type 7020 à caractéristiques
transitoires de Al2 Cu, Al2 CuMg, Mg2 Si et également Al-Cu-Mg-Si : mécaniques moyennes, qui ont le gros intérêt d’être autotrempants
c’est le cas de l’alliage 2014. et de présenter des caractéristiques intéressantes après soudage ;
— d’autre part, les alliages Al-Zn-Mg-Cu du type 7075 et 7049 A
4.1.3.3 Système Al-Mg-Si. Alliages durcis bien connus en raison de leurs caractéristiques mécaniques élevées
par la précipitation de Mg2Si après revenu.
Le système Al-Mg-Si constitue la phase d’une classe importante
d’alliages industriels à caractéristiques mécaniques moyennes.
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Il y a lieu de signaler qu’une diffusion modérée ou même relati- On peut ainsi tracer le diagramme TTP (Temps-Température-
vement importante ne supprime pas la protection électrochimique Propriétés) donnant les courbes d’égales caractéristiques pour le
apportée par le placage, mais en diminue seulement l’efficacité. produit trempé mûri. Ce diagramme (figure 32) montre que les
Néanmoins, une diffusion importante, même si elle ne met pas en caractéristiques obtenues sont considérablement abaissées par un
danger la vie des tôles, peut entraîner une corrosion généralisée séjour relativement court (quelques minutes) à des températures
du placage, d’aspect déplaisant [17]. comprises entre 400 et 300 oC : il s’agit des zones pour lesquelles
les courbes ont leur tangente verticale. On en déduit donc la néces-
sité de franchir le plus rapidement possible ce domaine critique de
400 à 300 oC, sous peine de voir les caractéristiques mécaniques
4.3 Traitements de trempe très affectées. Le comportement de l’alliage 2017 A (duralumin) est
sensiblement voisin de celui de l’alliage 2014.
4.3.1 Vitesse critique de trempe
Des études parallèles effectuées sur l’alliage 7075 ont montré que
l’intervalle critique s’étend à peu près de 400 à 290 o C [55],
Après la mise en solution, l’alliage doit être refroidi assez
c’est-à-dire qu’il coïncide sensiblement avec les intervalles critiques
énergiquement pour que la solution reste sursaturée à la tempéra-
des alliages 2014 et 2017 A.
ture ambiante. En fait, dans les alliages d’aluminium, il faut, pour
que les caractéristiques mécaniques soient optimales, que la
concentration de la solution solide soit sensiblement la même qu’à
la température de mise en solution, ce qui n’implique pas néces- 4.3.2 Comportement des alliages
sairement que le refroidissement soit très rapide. C’est là qu’inter-
vient la notion de vitesse critique de trempe qui peut être considérée D’une façon générale, les vitesses critiques de trempe varient
comme la vitesse de refroidissement minimale qui permette d’obte- fortement d’un alliage à un autre.
nir à la température ambiante la solution solide sursaturée. En fait, Bien qu’il s’agisse d’une notion très importante, la vitesse critique
il vaudrait mieux dire l’allure critique de trempe car, en réalité, les de trempe des alliages d’aluminium est encore plus ou moins bien
vitesses de refroidissement nécessaires ne sont pas les mêmes dans connue et surtout peu répandue dans la littérature. Les valeurs
tout l’intervalle de températures qui s’étend entre la température de suivantes peuvent être avancées pour quelques alliages types à
mise en solution et la température ordinaire. durcissement structural : (0)
On peut étudier les problèmes de vitesse de trempe de façon Alliage Vitesse critique de trempe
systématique en procédant à des trempes étagées. La figure 22 (oC/s)
donne un exemple des résultats obtenus dans le cas de fils de 4 mm
de diamètre en alliage 2014. L’opération a consisté, dans le cas pré- alliage 7020 0,5
sent, à traiter l’alliage durant 1 h à 505 oC, puis à le porter rapidement alliages 6060-6063 1
dans un bain de sel dont la température est intermédiaire entre 505 alliage 7039 1,5
et 150 oC ; après un temps de séjour variable dans ce bain, l’alliage alliage 6005 A 3
a été refroidi rapidement à la température ordinaire. Les caractéris- alliage 6082 6
tiques mécaniques de traction (Rp 0,2 en MPa) ont été mesurées après alliage 6061 10
une maturation de 7 jours à 20 oC [54]. alliage 2017 18
alliage 7075 100
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Figure 23 – Influence de la vitesse de trempe sur la limite d’élasticité de différents alliages d’aluminium à l’état trempé revenu (T6)
Dans le cas où, après avoir porté à une température uniforme des
produits de forme semblable, on les introduit dans un fluide de
trempe capable d’en refroidir instantanément la surface, la théorie
de la propagation de la chaleur prévoit que les vitesses de
refroidissement à cœur sont inversement proportionnelles au carré
de la dimension caractéristique. D’après les résultats expérimentaux
de Kink et Willey, les vitesses de refroidissement au cœur des barres
rondes sont inversement proportionnelles à la puissance 2,4 du
diamètre de la barre.
La figure 24 donne un exemple de l’influence du diamètre des
barres sur la vitesse moyenne de refroidissement à cœur entre
400 et 290 oC au cours d’une trempe à l’eau de l’alliage 7075. On
constate que le cœur de la barre ne peut être trempé à une vitesse
supérieure à 500 oC/s si le diamètre de la barre dépasse 18 mm
environ, et à 150 oC/s si ce diamètre dépasse 35 mm environ.
La forme même des produits intervient également, ainsi que le
montre la figure 25.
Figure 24 – Influence du diamètre d’une barre en alliage 7075
Enfin, l’état de surface est un facteur non négligeable qui intervient sur la vitesse moyenne de refroidissement à cœur
également sur la vitesse de refroidissement du produit lors de sa entre 400 et 290 oC au cours d’une trempe à l’eau
trempe. Les plus faibles vitesses sont observées sur les pièces pré-
sentant des surfaces fraîchement usinées ou décapées. La présence
de film d’oxyde, au contraire, accroît la vitesse de refroidissement. toutes les conditions qui augmentent la stabilité des films de vapeur
autour de la pièce lors de son immersion diminuent la vitesse de
refroidissement. Il en est de même des additions dans l’eau de
4.3.4 Influence du fluide de trempe trempe, additions dont le but est de diminuer sa tension superficielle.
Dans la pratique de la trempe des alliages d’aluminium, la trempe
À chaque fluide de trempe peut être associée une vitesse de refroi- à l’eau est le procédé le plus largement utilisé parce que le plus
dissement, ainsi que le montre l’abscisse de la figure 26 donnant efficace. Le choix de la température de l’eau est extrêmement
les caractéristiques finales à l’état trempé revenu 24 h à 120 oC en important. D’une façon générale, la trempe à l’eau froide est la plus
fonction des vitesses de refroidissement dans le domaine 400 favorable sur le plan de la résistance mécanique et d’autres
à 290 oC, obtenues en utilisant différents fluides de trempe. propriétés telles que la résistance à la corrosion (§ 4.3.6), mais dans
La figure 27 illustre l’influence du milieu de trempe et surtout de le cas des produits épais ou de forme tourmentée, elle engendre des
la température de l’eau de trempe sur la vitesse moyenne de refroi- contraintes internes qui peuvent s’avérer rédhibitoires. En revanche,
dissement à cœur des tôles en alliages d’aluminium et cela en ces contraintes sont généralement sensiblement diminuées dès que
fonction de l’épaisseur de la tôle considérée. D’une façon générale, la température de l’eau de trempe dépasse 60 oC. La figure 28
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une partie au moins de cet intervalle est parcouru à faible vitesse. suffisamment grande, étaient susceptibles de présenter une bonne
Les effets du temps de transition sont similaires à ceux déjà indiqués résistance aux corrosions sous tension et exfoliante et n’étaient
concernant la diminution de la vitesse de refroidissement (§ 4.3.1 sujets qu’à une corrosion par piqûres. Inversement, ces alliages
et 5.3.4). deviennent sensibles à la corrosion sous tension et exfoliante si la
Certaines spécifications stipulent que le temps de transition doit vitesse de trempe est insuffisante, à savoir inférieure à 500 oC/s dans
être inférieur à une durée variant de 5 à 15 s dans le cas de tôles le cas de l’alliage 2024 (T4) et à 150 oC/s dans le cas de l’alliage
dont l’épaisseur varie de 0,4 à 2,3 mm. 7075 (T6).
Des essais effectués par Renouard [17] montrent que, dans le cas Exemple : la figure 29 précise les résultats obtenus à cet égard
de l’alliage 2024 sous forme de tôle de 1,5 mm d’épaisseur, on dans le cas de l’alliage 2024 (T4), à savoir l’influence de la vitesse de
observe, à l’état trempé mûri, une diminution des caractéristiques trempe dans l’intervalle de températures critiques (400 à 290 oC) sur la
mécaniques lorsque le temps de transition dépasse 10 s : cette diminution de la charge de rupture après 12 semaines d’essai de
diminution est, par exemple, de 32 MPa sur la charge de rupture et corrosion avec ou sans tension, en immersions-émersions alternées
de 42 MPa sur la limite d’élasticité 0,2 % lorsque le temps de dans une solution à 3,5 % NaCl, ainsi que sur le type de corrosion et la
transition atteint 35 s. profondeur maximale des piqûres de corrosion après attaque dans une
solution de NaCl-H 2 O 2 (essai suivant spécification américaine
MIL-H-6088. B).
4.3.6 Importance de la vitesse de trempe
sur les propriétés des alliages
4.3.7 Tensions internes ou contraintes résiduelles
La figure 26 montre bien l’influence de la vitesse de trempe sur consécutives à la trempe
les caractéristiques mécaniques de traction de l’alliage 7075 : la
vitesse critique de trempe de cet alliage est de l’ordre de 400 Toute pièce trempée de forme géométrique simple est le siège de
à 500 oC/s, mais ce n’est que pour des vitesses inférieures à 150 contraintes résiduelles constituées d’un système équilibré de
à 250 oC/s que les caractéristiques mécaniques de traction sont compressions en surface et de tensions à cœur. Une pièce de forme
affectées d’une façon sensible. Si l’on associe la vitesse de géométrique compliquée peut présenter des tensions en surface,
refroidissement à la nature des différents milieux de trempe envisa- dans certains cas défavorables. L’origine principale de ces
geables, on constate que les caractéristiques mécaniques sont affec- contraintes réside dans le gradient thermique entre les différentes
tées d’autant plus que le milieu de trempe est moins efficace dans couches du matériau au cours de son refroidissement.
son refroidissement. On remarque, par exemple, que la trempe à
l’air est nettement défavorable car elle se traduit par une vitesse de
refroidissement très fortement inférieure à la vitesse critique.
Dans le cas des produits épais, la lenteur relative du refroidisse-
ment à cœur peut entraîner une diminution plus ou moins sensible
de la résistance mécanique dans cette zone : la figure 23 donne un
aperçu de la sensibilité de différents alliages à cet égard. Le tableau 5
donne, par ailleurs, un exemple précis dans le cas de l’alliage 7075
[55]. (0)
R p 0,2 R R p 0,2 R
(mm) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
19,05 609 652 601 655
50,80 585 635 608 646
70,20 570 625 606 645
101,60 528 600 607 648
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S’il n’est pas défavorable de disposer de zones comprimées à la 4.3.8 Trempe sur presse
surface de pièces travaillant en fatigue, la présence de contraintes
élevées comporte néanmoins divers inconvénients : Alors que, dans le procédé classique dit trempe séparée, les
— instabilité dimensionnelle, en particulier au cours de l’usinage différentes opérations de mise en solution, trempe, maturation et
où l’enlèvement de matière vient rompre l’état d’équilibre interne revenu des alliages d’aluminium de corroyage à durcissement
et entraîne des déformations concomitantes, qui limitent la précision structural sont bien distinctes, dans le cas du procédé dit trempe
ou entraînent la nécessité d’opérations complémentaires ; sur presse les deux opérations de mise en solution et de trempe sont
— risques de rupture, soit lors de la trempe (tapure de trempe) effectuées directement au cours de la transformation à chaud [60].
si le niveau des contraintes est très élevé dès ce moment même,
À remarquer que le terme trempe sur presse est impropre, car
soit lors de l’usinage si la redistribution des contraintes fait dépasser
en fait le procédé s’applique aussi bien lors du travail à la presse
localement la résistance à la traction de matériaux relativement peu
(par filage le plus souvent) que lors du travail sur laminoir.
ductiles ;
— risque de corrosion sous tension en service. La figure 30 donne le schéma comparatif des différentes opéra-
tions intervenant lors de la trempe séparée et de la trempe sur presse.
Il existe différents moyens qui permettent de diminuer, voire
d’éliminer les tensions internes : Le procédé de trempe sur presse prend de plus en plus d’impor-
■ action sur le milieu de trempe par réduction de l’efficacité des tance dans la transformation et le traitement thermique des
échanges thermiques lors de la trempe en ralentissant l’allure de alliages d’aluminium corroyés. Ses avantages sont en effet
refroidissement. Cette action va à l’encontre des impératifs exposés indéniables par rapport à la trempe séparée.
précédemment (§ 4.3.6), mais il est certain que les niveaux de ■ Sur le plan économique :
contraintes résiduelles sont d’autant plus faibles que le milieu
— il supprime le traitement de mise en solution séparée d’où,
refroidissant est moins actif : on peut citer, dans l’ordre croissant
une économie d’énergie importante qui peut être évaluée
d’efficacité des échanges (figure 26), l’air calme, l’air soufflé, l’eau
à 0,44 kWh par tonne d’aluminium environ ;
bouillante, l’huile, l’eau chaude, l’eau froide. L’action sur le milieu
— il permet d’éviter un certain nombre de manutentions, avec
de trempe conduit souvent, par conséquent, à un juste compromis
leur coût propre mais aussi le risque de dégradation du produit ;
entre deux tendances. À cet égard, il y a lieu de citer, en particulier
— il rend possible la fabrication de profilés de très grande
dans le cas des alliages à haute résistance souvent utilisés sous
longueur sans qu’il soit besoin de four de très grandes dimensions ;
forme de pièces forgées et matricées de forte section, que le domaine
— il diminue généralement les déformations à la sortie de l’outil
de compromis est extrêmement étroit si l’on veut respecter les
de travail (presse ou laminoir), ce qui limite les opérations de
impératifs de résistance mécanique et de résistance à la corrosion
dressage ;
sous tension : pour les alliages de type 2014 et 7075, la température
— il peut ainsi retarder ou éviter de nouveaux investissements.
de l’eau de trempe ne doit pas dépasser 60 oC, alors que pour les
alliages 2618 A et 2001 l’eau bouillante peut être utilisée ; ■ Sur le plan de la qualité des produits :
■ déformation plastique contrôlée : cette méthode est — il diminue les risques de formation d’une zone corticale
particulièrement efficace lorsqu’elle intéresse le matériau de façon recristallisée à gros grains ;
homogène dans toute sa masse. L’opération de traction contrôlée — il permet plus facilement de conserver une texture non
sur trempe fraîche, dans le cas des alliages à durcissement structural, recristallisée favorable sous l’angle des caractéristiques mécaniques
permet, par allongement homogène permanent de 2 % environ, de traction (en particulier résistance à la traction dans le sens long
l’obtention de demi-produits dans un état de stabilité dimensionnelle supérieur à celle dans le sens travers).
remarquable : par exemple, les tôles épaisses tractionnées pour
l’industrie aéronautique permettent l’usinage de structures intégra-
les dans la masse. Dans le cas de pièces matricées de formes plus
irrégulières, de bons résultats peuvent également être obtenus en
effectuant une déformation permanente de l’ordre de 2 à 3 % par
compression ;
■ pré-usinage avant trempe (de préférence sur ébauches recuites
ou ayant subi une trempe douce) à des cotes aussi rapprochées que
possible des cotes finales et également d’une façon aussi symétrique
que possible, de sorte qu’il ne reste que peu de matière à éliminer
lors de la finition ;
■ usinage adapté, comportant un balancement, aussi parfait que
possible, des séquences d’ébauchage et des finitions, compensées
avec des intervalles de temps mort permettant les redistributions
des contraintes et même éventuellement des redressages qui, bien
qu’introduisant de nouvelles tensions internes, peuvent s’avérer
correcteurs ;
■ action de traitements thermiques postérieurs à la trempe : les
traitements de revenu, ou mieux de sur-revenu, sont des moyens
efficaces pour diminuer partiellement les tensions internes, cette
diminution étant fonction de l’alliage, mais également de la tempé-
rature du traitement. Il a été également préconisé le traitement de
trempe inverse qui consiste à refroidir à l’azote liquide (– 196 oC) la
pièce fraîchement trempée, puis à la réchauffer le plus rapidement
possible par la vapeur surchauffée ou par induction.
Dans le cas des pièces coulées obtenues directement par moulage
en sable ou coquille, des traitements dits de stabilisation sont
souvent effectués afin d’éliminer les tensions internes et également
d’éviter une modification des cotes en cours d’utilisation. Les Figure 30 – Schéma des opérations de trempe séparée
traitements ci-après sont souvent préconisés : et de trempe sur presse : cas du filage
• 8 h à 210 oC pour les alliages A-U10G, A-S10UG, 4032,
A-S12N2G, A-S20U ;
• 4 h à 320 oC pour l’alliage A-S22UNK ;
• 10 h à 180 oC pour l’alliage 7020.
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Pour que le procédé de trempe sur presse soit appliqué de façon En revanche les alliages des séries 2000 et 7000 (Al-Zn-Mg-Cu)
satisfaisante, il y a lieu de respecter les conditions ci-après sont plus ou moins difficilement trempables sur presse, mais la
(figure 31) : tendance des années à venir sera de généraliser ce procédé, tout
— les éléments durcissants de l’alliage doivent être en solution au moins dans le cas des produits de faible section.
solide au moment où le produit sort de l’outil de travail ; en
conséquence les conditions de corroyage doivent être telles que tout
le métal soit porté et maintenu à une température supérieure au
solvus (un traitement préalable d’homogénéisation facilite généra- 4.4 Maturation
lement la mise en solution solide) ;
— néanmoins la température du produit ne doit pas dépasser la
Le comportement des alliages lors de la maturation est très
température du solidus (risques de criques, de fissures lors du
variable d’une famille à l’autre. Il peut être également fortement
corroyage et également d’altération des propriétés) ;
influencé par les températures ambiantes auxquelles sont soumis
— la vitesse de refroidissement du produit à la sortie de l’outil
les produits trempés, températures qui peuvent varier entre – 20
de travail doit être suffisamment rapide pour éviter toute précipita-
et + 40 oC.
tion d’éléments durcissants ; autrement dit, la courbe de refroidis-
sement ne doit pas couper la courbe temps-température-propriétés : La figure 33 donne les courbes de maturation à la température
T TP, d’où l’importance de la connaissance de telles courbes pour ambiante (soit 20 oC environ), à 0 oC et à – 18 oC des alliages 2014,
assurer de bonnes conditions de trempe sur presse ; la figure 32 2024, 6061, 7050 et 7075 sous forme de tôles, la maturation étant
donne les courbes T TP des alliages d’aluminium corroyés les plus caractérisée par l’évolution des caractéristiques mécaniques de
typiques. traction en fonction du temps de maintien après trempe à la tem-
pérature considérée.
Les alliages de la série 6000 sont particulièrement bien adaptés
pour la trempe sur presse [58] : en particulier les alliages 6060 et
6063 destinés à la menuiserie métallique, 6005 A conçu spéciale-
ment pour la fabrication des profilés de structure (leur température
4.4.1 Alliages de la famille Al-Cu-Mg
de solvus est de l’ordre de 500 à 520 oC et leur température de soli-
dus de l’ordre de 590 à 600 oC suivant les alliages). Dans le cas des alliages du type 2017 A (figure 34), l’évolution des
caractéristiques mécaniques en fonction du temps reste relativement
Les alliages de la série 7000 du type Al-Zn-Mg sans Cu se prêtent
faible durant une période dite d’incubation, d’autant plus longue que
également bien à la trempe sur presse (grand intervalle solvus-
la température est plus basse. Durant cette période d’incubation, il
solidus de 320 à 600 oC).
semble cependant que les caractéristiques mécaniques ne restent
pas rigoureusement constantes mais croissent très lentement. Vers
la fin de la période d’incubation, la maturation s’accélère, sa vitesse
passe par un maximum, puis décroît de nouveau et les caractéris-
tiques mécaniques tendent asymptotiquement vers des valeurs
limites.
La période d’incubation peut être avantageusement mise à profit
pour effectuer des mises en formes, c’est-à-dire effectuer ce que l’on
appelle plus couramment le travail sur trempe fraîche. Afin
d’augmenter cette période d’incubation, il est conseillé d’introduire
les pièces trempées dans un milieu froid tel qu’un réfrigérateur : c’est
la solution retenue par exemple pour la pose des rivets dans
l’industrie aéronautique.
Avec les alliages type 2017 A, 2024 et 2014 on peut admettre
qu’à 20 oC, les caractéristiques mécaniques deviennent stables après
une maturation de quelques jours, de l’ordre de 4 (figure 33).
Contrairement à la vitesse de mise en solution (§ 4.2.1), la vitesse
Figure 31 – Conditions de trempe sur presse : cas du filage de maturation dépend beaucoup de la température. Si on trace les
courbes de maturation en fonction du logarithme de la durée de la
maturation, on constate que ces courbes se déduisent les unes des
autres par une translation. Autrement dit, ce que l’on pourrait appeler
la vitesse logarithmique de durcissement (c’est-à-dire le durcisse-
ment qui correspond à la multiplication de la durée de la maturation
par la base des logarithmes employés) est, à taux de durcissement
donné, indépendant de la température, du moins entre – 10 et + 50 oC
(figure 34) [17].
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Figure 33 – Courbes de maturation des alliages 2014, 2024, 6061, 7050 et 7075 à différentes températures
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Exemple : la figure 41 montre comment évoluent la limite La figure 42 donne la réponse à cette question : elle indique en
d’élasticité et la charge de rupture des alliages 6060 et 6082 sous forme effet dans le cas d’un alliage 6181, d’une part les durées optimales
de barres filées de 10 mm de diamètre, en fonction de l’attente entre de revenu en fonction de la température de revenu, d’autre part les
trempe à 560 oC et revenu 10 h à 160 oC, lorsque l’alliage est maintenu caractéristiques mécaniques correspondantes en fonction de la
entre ces deux opérations à la température ambiante voisine de 20 oC. température de revenu avec ou sans attente de 7 j à 15 oC entre
Une diminution de 50 à 90 MPa peut ainsi être observée lorsque trempe et revenu. On observe tout d’abord que les durées optimales
l’attente atteint 1 à 2 j. Les courbes donnent également l’évolution des de revenu sont nettement plus faibles lorsque le revenu est effectué
caractéristiques à l’état trempé mûri et permettent de voir, en particulier, aussitôt après trempe, et cela d’autant plus que la température de
qu’il y a une liaison très nette entre le commencement de la maturation revenu est plus basse. Par ailleurs, les caractéristiques mécaniques
naturelle et l’abaissement des caractéristiques mécaniques après correspondant à ces conditions de revenu optimales restent décalées
revenu. de 20 à 30 MPa en faveur de l’attente nulle entre trempe et revenu :
on en conclut donc que l’attente entre trempe et revenu affecte toute
On peut cependant penser que le revenu expérimenté de 10 h
la courbe de revenu et, en particulier, la région du maximum.
à 160 oC ne correspond pas, pour chaque cas considéré, aux carac-
téristiques optimales et que, pour chaque attente entre trempe et
revenu, il existe, en revanche, une condition de revenu bien déter-
minée et conduisant à ces caractéristiques optimales.
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Étant donné que le niveau de maturation atteint par l’alliage Figure 42 – Influence de l’attente entre trempe et revenu
lorsqu’on lui fait subir le revenu est primordial, on peut penser que sur la durée optimale de revenu et les caractéristiques mécaniques
non seulement la durée de l’attente a son importance, mais aussi correspondantes de l’alliage 6181 (d’après [17])
la température du milieu dans lequel s’effectue cette attente. C’est
effectivement ce que l’on observe : dans le cas de l’alliage 6181 par
exemple, ce sont les séjours de plusieurs heures à quelques jours
à des températures hivernales (entre 0 et – 20 oC) qui affectent le supposer que, durant le maintien de durée réduite à 250 oC, les
plus les caractéristiques mécaniques finales des produits. germes formés au cours de la maturation à la température ambiante
sont dissous, et que tout se passe comme si la précipitation avait
En résumé, dans le cas des alliages A-SG type 6081, 6082 et 6181 lieu à partir d’une solution solide sursaturée à l’état de trempe
qui sont les plus sensibles au phénomène, l’attente entre trempe et fraîche ;
revenu a deux conséquences importantes : — soit encore, et toujours si l’on ne peut effectuer le pré-revenu
— d’une part, le maximum de la courbe de revenu est déplacé immédiatement après trempe, réaliser ce pré-revenu en deux temps,
vers des durées plus longues et souvent non industrielles, du moins le premier consistant comme dans le cas précédent en un chauffage
aux températures de revenu les plus favorables ; de quelques minutes à une température de l’ordre de 250 oC, et le
— d’autre part, le maximum de la courbe de revenu est lui-même second temps étant constitué par le pré-revenu proprement dit de
plus ou moins fortement abaissé. 2 à 8 min vers 180 à 200 oC.
Industriellement, il est bien évident que le revenu ne peut pas être Les deux dernières solutions sont d’une pratique industrielle plus
toujours effectué immédiatement après trempe. Différents remèdes délicate que la première. Le tableau 6 donne, à cet égard, les résultats
efficaces ont pu être trouvés, en particulier dans le cas des alliages obtenus en utilisant ces différentes gammes de traitements sur tôles
A-SG, à savoir : en alliages 6061 et 6082 : on constate que les solutions repérées (b),
— soit effectuer un pré-revenu de courte durée : 2 à 8 min vers 180 (c ), (d ) et (e) donnent des résultats relativement voisins et que, par
à 200 oC immédiatement après trempe. Cette solution est tout à fait conséquent, les solutions (c ), (d ) et (e) permettent de se dispenser
concevable industriellement en utilisant un four à passage disposé d’effectuer le revenu final immédiatement après trempe, mais cela
après le bac de trempe dans la chaîne de fabrication. Ce pré-revenu au prix d’un cycle thermique plus complexe. (0)
très court laisse à l’utilisateur un délai de l’ordre de 1 semaine, au L’alliage 2618 A peut être également influencé défavorablement
cours duquel le temps d’attente entre trempe et revenu n’intervient par l’attente entre trempe et revenu, mais d’une façon beaucoup
pratiquement pas sur les caractéristiques mécaniques finales du moins marquée que dans le cas des alliages 6181 : lorsque l’attente
produit [71] ; est de l’ordre de 24 h, les caractéristiques peuvent se trouver
— soit, si l’on ne peut effectuer le pré-revenu immédiatement diminuées de 10 MPa (limite d’élasticité) à 20 MPa (charge de
après trempe, réaliser le revenu final en deux temps : le premier rupture). Un pré-revenu de 2 min à 190 oC effectué aussitôt après
temps consistant en un séjour de quelques minutes à une tempé- trempe permet de supprimer cette anomalie. Si on ne peut réaliser
rature de l’ordre de 250 oC et le second temps étant constitué par ce pré-revenu, il y a lieu d’effectuer le revenu soit dans les 4 h suivant
le revenu normal de précipitation [72] [73]. Sommairement, on peut la trempe, soit plus de 10 j après.
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L’écrouissage entre trempe et revenu présente deux effets Pour certains alliages, tels que 2024 et 2219 par exemple, l’écrouis-
distincts : sage entre trempe et revenu a un effet extrêmement favorable pour
— d’une part, il produit un durcissement par écrouissage, que le augmenter les charges de rupture et surtout les limites d’élasticité.
revenu ultérieur ne permet normalement pas d’éliminer totalement ; Exemple : la figure 44 illustre cet effet dans le cas de l’alliage 2024
— d’autre part, il modifie la cinétique et la distribution de la en donnant l’influence d’un écrouissage entre trempe et revenu sur la
précipitation lors du revenu : la cinétique de décomposition de la cinétique de revenu et les caractéristiques mécaniques de traction à la
solution solide est plus rapide (car la germination des précipités sur température ambiante après revenu [69]. Dans le cas de
les dislocations est facilitée), mais également la précipitation est plus l’alliage 2618 A, l’écrouissage présente encore un effet favorable, en
grossière et moins finement répartie. particulier sur la limite d’élasticité, mais à un degré moindre que dans
Ces deux effets de l’écrouissage entre trempe et revenu ont des le cas des deux alliages 2024 et 2219.
actions inverses sur les caractéristiques mécaniques de l’alliage : le
Pour d’autres alliages, au contraire, l’écrouissage entre trempe et
premier tend à augmenter la résistance mécanique, le second au
revenu présente une action défavorable sur les caractéristiques
contraire tend à la diminuer, de sorte que, pratiquement, l’une ou
mécaniques. C’est en général le cas des alliages de la famille Al-Zn-
l’autre tendance peut être observée suivant le facteur qui se trouve
Mg-Cu et également de l’alliage 2001.
être prépondérant.
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Figure 44 – Évolution des caractéristiques mécaniques de traction de l’alliage 2024 en fonction des conditions de revenu (température et durée)
et de l’écrouissage entre trempe et revenu (d’après [69])
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Pour d’autres alliages au contraire, l’écrouissage entre trempe et 4.5.5 Revenus spéciaux (doubles revenus
revenu présente une action défavorable sur les caractéristiques ou revenus à deux paliers).
mécaniques : c’est en général le cas des alliages Al-Zn-Mg-Cu de la Revenus type T7 pour alliages Al-Zn-Mg-Cu
série 7000 et également de certains alliages Al-Cu de la série 2000
tels que l’alliage 2001 :
Les alliages Al-Zn-Mg-Cu du type 7075 et 7049 A sont bien connus
— la figure 46 montre l’effet d’un écrouissage par laminage sur pour présenter, à l’état T6 (trempé revenu), des niveaux de carac-
la dureté de l’alliage 7075 : on constate que le durcissement obtenu téristiques mécaniques particulièrement élevés. Toutefois, ces carac-
par écrouissage (durcissement d’autant plus important que l’écrouis- téristiques mécaniques élevées sont obtenues au détriment de la
sage est plus élevé) disparaît au fur et à mesure que la durée du résistance à la corrosion sous tension qui peut s’avérer relativement
revenu à 165 oC augmente ; faible, en particulier dans le sens travers court des produits épais
— la figure 47 illustre l’influence d’un écrouissage entre trempe (tôles laminées, pièces forgées).
et revenu sur la limite d’élasticité et la ténacité de l’alliage 7050 ;
on observe l’effet défavorable d’un tel écrouissage : pour un même Des études relativement récentes ont permis de montrer qu’il était
niveau de résistance mécanique, la ténacité est d’autant plus faible possible d’améliorer très fortement ces alliages à cet égard en
que le taux d’écrouissage est plus élevé. procédant à un revenu à deux paliers, le second palier étant effectué
à une température nettement supérieure à celle du premier palier.
Dans le cas où la résistance à chaud est en cause (résistance au
fluage par exemple), l’effet bénéfique dû au durcissement par Exemple : la figure 48 donne, dans le cas d’un alliage 7075 laminé
écrouissage tendra à disparaître plus ou moins rapidement suivant sous forme de tôles de 1 mm d’épaisseur, l’évolution des limite
la température et la durée de l’essai, si bien que l’on aura tendance d’élasticité et charge de rupture, de la structure et de la susceptibilité à
à observer systématiquement une influence plus ou moins néfaste la corrosion, en fonction de la durée d’un second revenu à 190 oC sur
de l’écrouissage entre trempe et revenu sur la tenue à chaud de un alliage préalablement mis en solution à 470 oC, trempé à l’eau froide
l’alliage : c’est effectivement ce que l’on peut observer dans le cas et ayant subi un premier revenu de 8 h à 135 oC [76]. On observe qu’il
des alliages 2618 A [75] et 2001. est possible d’obtenir une faible susceptibilité à la corrosion de l’alliage
en effectuant un second revenu de durée suffisante : dans le cas
présent, plus de 4 h à 190 oC sont nécessaires. Cette amélioration de
la résistance à la corrosion est toutefois obtenue au détriment des carac-
téristiques mécaniques.
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Actuellement les traitements de double revenu ou revenu étagé La figure 51 illustre également, dans le cas du nouvel alliage 7050,
symbolisés T7 se sont généralisés sur tous les alliages à haute actuellement très utilisé en aéronautique, la rapidité de l’évolution
résistance du type Al-Zn-Mg-Cu à plus de 1,25 % de cuivre et cela des caractéristiques mécaniques et électriques en fonction de la
aussi bien sur les alliages traditionnels 7075 et 7049 A que sur les température et de la durée du second palier du revenu type T7. Un
nouveaux alliages 7010, 7050, 7175, 7475, qui sont à la base de la contrôle extrêmement précis des conditions de revenu doit être exigé
construction aéronautique moderne. pour l’obtention de produits répondant aux spécifications.
Différents types de traitements T7 ont été définis afin d’obtenir Les conditions (température et durée) préconisées pour les
différents compromis sur les caractéristiques mécaniques, la traitements T7 sont données dans le paragraphe 5.3.6.
résistance à la corrosion et la ténacité. Le traitement T73 permet par
rapport au traitement classique T6 une amélioration considérable
de la résistance à la corrosion : l’alliage traité T73 peut être considéré
comme complètement désensibilisé vis-à-vis de la résistance à la
4.6 Traitements spéciaux
corrosion sous tension et cela même dans le sens travers court des
produits épais, qui est le plus sensible à cet égard ; de plus la En dehors des traitements classiques que l’on fait subir habituel-
résistance à la corrosion exfoliante reçoit une amélioration extrê- lement aux alliages d’aluminium à durcissement structural et qui
mement importante. consistent à faire suivre une mise en solution par une trempe et une
maturation ou revenu, il existe d’autres cycles thermiques per-
Par ailleurs, le traitement T73 entraîne une amélioration sensible mettant d’obtenir des ensembles de caractéristiques intéressantes.
de la ténacité. Tous ces avantages du traitement T73 sont cependant C’est le cas, par exemple, des traitements de trempe échelonnée et
obtenus au détriment de la résistance mécanique (baisse de 10 de réversion.
à 15 % de la charge de rupture et de la limite d’élasticité). Aussi des
traitements intermédiaires entre T6 et T73 ont-ils été définis : le
traitement T76 par exemple permet d’obtenir, au prix d’une dimi-
nution de 6 à 8 % seulement des caractéristiques mécaniques de
traction, une bonne résistance à la corrosion exfoliante, une résis-
tance à la corrosion sous tension (sens travers court) diminuée par
rapport à l’état T73 mais améliorée d’une façon très significative par
rapport à l’état T6. Un traitement T736 sensiblement intermédiaire
entre les états T73 et T76 a été également défini.
La figure 49 donne à titre d’exemple, dans le cas de l’alliage 7075,
les principales caractéristiques : résistance mécanique en traction
(limite d’élasticité Rp0,2 et charge de rupture R ), résistance à la corro-
sion sous tension (contrainte de non-rupture σCST ) et ténacité
[facteur critique d’intensité des contraintes KIC (article Essais de
rupture [M 126] dans ce traité)] obtenues avec chacun des traite-
ments T6, T76 et T73 dans les trois principales directions (long,
travers long et travers court) de tôles laminées d’épaisseur de l’ordre
de 50 mm.
Les traitements T7 (tout au moins le second palier du revenu)
doivent être réalisés à une température très précise car ils sont
effectués dans une zone où les caractéristiques sont très influencées Figure 50 – Courbes d’iso-limite d’élasticité de l’alliage 7075
par une faible variation de température (ce qui est moins le cas avec
le traitement T6). La figure 50 illustre cette nécessité d’une précision
de température plus grande avec les traitements T7 qu’avec le
traitement T6. Par exemple, une variation de température de 11 oC
lors d’un revenu T6 de 24 h à 120 o C affecte la résistance de
l’alliage 7075 de 28 MPa, alors que la même variation de température
lors d’un revenu type T73 de 24 h à 165 oC peut affecter la résistance
de 150 MPa.
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4.6.1 Traitements de trempe échelonnée Les températures de réversion se situent vers 180 à 200 oC pour
l’alliage binaire Al-Cu 4 %, 260 à 280 oC pour l’alliage 2017 A, 260
La trempe échelonnée consiste à chauffer l’alliage à une tempé- à 300 oC pour l’alliage 2024. Pour tous ces alliages, on obtient, après
rature de mise en solution des éléments d’addition, puis à le porter traitement de réversion et maturation suffisamment longue, des
rapidement à une température inférieure à laquelle il est maintenu caractéristiques pratiquement équivalentes à celles réalisées sur
pendant un certain temps, et enfin à achever la trempe à la tempé- trempe fraîche.
rature ambiante [78] [79]. Exemple : dans le cas d’un alliage 2017 A sous forme de tôle
Suivant l’alliage et les conditions dans lesquelles le traitement est de 2 mm d’épaisseur, pour lequel il a été obtenu :
effectué (température et durée du palier de maintien intermédiaire), • immédiatement après mise en solution et trempe à l’eau froide :
on peut obtenir deux résultats différents.
Rp 0,2 = 167 MPa, R = 343 MPa, A = 23 %
■ L’aptitude à la déformation après trempe peut se trouver
nettement améliorée par rapport à ce que l’on obtient par trempe • 8 h après trempe (maturation à la température ambiante) :
directe à la température ambiante, du fait que les limites d’élasticité,
Rp 0,2 = 245 MPa, R = 422 MPa, A = 23 %
charges de rupture et duretés sont nettement inférieures, alors que
les allongements restent très voisins et également que la maturation • 15 j après trempe (maturation à la température ambiante) :
est plus lente.
Rp 0,2 = 294 MPa, R = 451 MPa, A = 21 %
Exemple : traitement de trempe échelonnée dans le cas de
l’alliage 6181 sous forme de tôles de 2 mm d’épaisseur : Si l’on effectue, à partir de l’état trempé mûri 15 j, un traitement de
— après mise en solution à 530 oC et trempe normale à 20 oC, on réversion de 1 min à 260 oC, on obtiendra :
obtient : • immédiatement après ce traitement de réversion :
• immédiatement après trempe : Rp 0,2 = 196 MPa, R = 353 MPa, A = 22 %
Rp 0,2 = 80 MPa, R = 190 MPa, A = 25 % • 8 h après ce traitement :
• 8 h après trempe : Rp 0,2 = 196 MPa, R = 363 MPa, A = 22 %
Rp 0,2 = 120 MPa, R = 230 MPa, A = 25 % • 15 j après ce traitement :
• 15 j après trempe : Rp 0,2 = 284 MPa, R = 441 MPa, A = 21 %
Rp 0,2 = 150 MPa, R = 250 MPa, A = 25 % Avec les alliages Al-Zn-Mg-Cu du type 7049 A par exemple, les
— après mise en solution à 530 oC, trempe et séjour de 1 min températures de réversion sont comprises entre 180 et 200 oC.
à 400 oC puis trempe à l’eau à 20 oC, on obtient : L’abaissement des caractéristiques est moins important qu’avec les
alliages précédents : il n’est que de 60 % de l’abaissement que l’on
• immédiatement après trempe :
peut obtenir par trempe.
Rp 0,2 = 70 MPa, R = 180 MPa, A = 26 % Les traitements de réversion ont néanmoins l’inconvénient de
• 8 h après trempe : conférer aux produits une résistance à la corrosion plus faible que
les traitements de trempe normaux.
Rp 0,2 = 100 MPa, R = 210 MPa, A = 26 %
• 15 j après trempe :
Rp 0,2 = 140 MPa, R = 250 MPa, A = 26 % 4.7 Variations dimensionnelles
durant le traitement thermique
Du point de vue pratique, ce traitement qui est applicable à de
nombreux alliages d’aluminium peut donc présenter un certain
intérêt pour les opérations de mise en forme délicates. Les conditions En plus des variations dimensionnelles réversibles, qui sont
optimales de trempe échelonnées sont les suivantes : fonction des variations de température et du coefficient de dilatation
— alliage 2017 A : palier de 15 s à 2 min entre 230 et 300 oC ; de l’alliage considéré, des dilatations ou des contractions
— alliage 2024 : palier de 15 s à 1,5 min entre 275 et 320 oC ; permanentes peuvent être rencontrées lors du traitement thermique.
— alliage 6181 : palier de 15 s à 2 min entre 300 et 430 oC ; Ces variations sont de nature métallurgique et apparaissent lors de
— alliage 7049 A : palier de 15 s à 1,5 min entre 300 et 350 oC. la création ou de la relaxation des contraintes, de la recristallisation,
de la mise en solution et de la précipitation des éléments d’addition
■ Les caractéristiques mécaniques obtenues par trempe échelonnée de l’alliage. Elles dépendent par ailleurs de la nature et de la teneur
peuvent, dans le cas de certains alliages (A-SG par exemple), être des éléments constituant l’alliage.
supérieures à celles observées par trempe directe à la température
ambiante de revenu. La figure 52 [69] donne un exemple des variations dimensionnelles
observées sur tôles en différents alliages d’aluminium, soit lors de la
Les traitements de trempe échelonnée ont néanmoins l’inconvé-
maturation à la température ambiante après trempe, soit lors du
nient de diminuer la résistance à la corrosion.
revenu. Dans le premier cas (figure 52a), la variation dimensionnelle
au cours du séjour à la température ambiante est relativement faible,
mais cependant d’amplitude suffisante pour que des états dimension-
4.6.2 Traitements de réversion nellement stables soient préférés dans le cas d’instruments ou d’appa-
reillages exigeant une très grande stabilité dimensionnelle. Dans le
Si l’on porte pendant quelques minutes à 200 o C un alliage second cas (figure 52b), la variation dimensionnelle résulte des phéno-
Al-Cu 4 %, préalablement trempé et mûri, on observe une évolution mènes de précipitation : elle se traduit par une dilatation dans le cas
de cet alliage qui le ramène à une dureté très voisine de celle de des alliages de la famille Al-Cu, dilatation qui est la plus importante
la trempe fraîche. L’alliage, abandonné à lui-même, mûrit ensuite, avec les alliages à forte teneur en cuivre, mais qui est réduite progres-
mais beaucoup plus lentement qu’après la trempe. L’intérêt sivement en présence de magnésium. L’alliage 6181 subit, par contre,
industriel de ce phénomène appelé réversion est donc d’augmenter de très faibles variations dimensionnelles lors du revenu. Quant à
la durée pendant laquelle l’alliage est malléable et peut, par l’alliage 7075, il est l’objet de contractions.
conséquent, être travaillé avant l’augmentation spontanée de ses
caractéristiques mécaniques [80] [81] [82] [83].
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par des éléments chauffants immergés contenant généralement des causer des dommages notables aux matériaux. Les substances qui
résistances électriques. On doit toujours chercher à créer des peuvent polluer l’atmosphère d’un four de traitement thermique de
courants de convection afin d’homogénéiser la température. l’aluminium ou de ses alliages sont sans doute très nombreuses,
mais les plus dangereuses et les plus fréquentes sont l’humidité et
■ Avantages : les produits contenant du soufre.
— obtention de la température de régime de la charge en un temps
L’humidité, toujours plus ou moins présente dans l’atmosphère,
très court : par exemple, alors que 1 h est nécessaire pour porter
peut être en quantité rédhibitoire dans l’enceinte du four par suite
à 495 oC une pièce de 50 mm de diamètre à l’aide d’air à 500 oC
de la vapeur qui peut monter lors de la trempe (cas des fours de
circulant à 10 m/s, moins de 10 min suffisent avec un mélange de
trempe verticaux) ou encore du brouillard qui peut être chassé dans
sels fondus nitrite-nitrate ;
le four (par exemple, pulvérisateurs mal orientés dans le cas de
— très bonne précision de la température ;
trempe aux jets). Quant aux substances sulfureuses, elles peuvent
— diminution du temps de séjour de la charge dans le four, ce
provenir soit des produits de combustion, soit de la décomposition
qui est avantageux dans le cas des produits plaqués (diminution ou
de résidus d’huiles de lubrification restant sur les pièces à la suite
élimination des phénomènes de diffusion) ou encore des produits
des différentes phases de la transformation.
sensibles au grossissement du grain ;
— plus grande capacité de production. L’action de ces substances nocives se manifeste sur les
demi-produits, dans les cas les plus graves, par la formation de
■ Inconvénients : cloques superficielles parfois accompagnées de taches d’aspect plus
— coût d’exploitation supérieur à celui des fours à circulation d’air ou moins blanchâtre (il ne faut toutefois pas confondre ce défaut
par suite des pertes de sels à chaque extraction de la charge, de la avec des soufflures dues à un métal gazeux ou à des défauts de
nécessité de laver la charge immédiatement après son extraction, collage du placage). Les défauts sont susceptibles d’altérer
du contrôle périodique de la composition des bains, de la nécessité profondément la structure et les caractéristiques mécaniques des
de nettoyage des dépôts et d’entretien des cuves ; produits traités, spécialement en ce qui concerne leur comportement
— précautions particulières par suite des risques de projections, aux sollicitations dynamiques.
de combustion et même d’explosion, consécutifs à l’introduction Pour empêcher l’apparition de ces défauts, il y a lieu :
accidentelle de magnésium, d’alliages d’aluminium à haute teneur
— d’éviter le plus possible les entrées de vapeur d’eau et de
en magnésium (> 5 %), de cyanures, de corps comburants (bois,
brouillard dans les fours ;
huiles, suies), de pièces mouillées ; risque également de décomposi-
— de proscrire le chauffage avec contact direct du gaz de
tion spontanée à 600 o C ce qui, par prudence, entraîne la
combustion avec le métal (au mazout par exemple).
non-utilisation au-dessus de 530 oC ;
— risque de corrosion par rétention de nitrite après traitement Lorsqu’il n’est pas possible d’éviter totalement la présence de
(un lavage immédiat et abondant est nécessaire) ; l’humidité dans un four de mise en solution, il est possible de réduire
— aspect mat et grisâtre des produits traités ; considérablement les risques en plaçant dans le four une charge de
— impossibilité d’effectuer un refroidissement lent après fluoborate de sodium (100 g/m3 d’air au début du traitement, puis
traitement ; diminution jusqu’à 5 g/m 3 en marche continue). Certains
— possibilités de déformations, voire de tapures, sur les pièces recommandent également l’introduction de fluorures du type
épaisses ou de section variable, par suite de la rapidité du chauffage. NH4 HF2 et NH4BF4 [98].
Lors des traitements de recuit en particulier, il est bien entendu
nécessaire d’éviter les taches d’oxydation, mais il peut être inté-
5.1.2 Équipement pyrométrique ressant d’éviter également la seule oxydation superficielle produite
sur les pièces par une atmosphère d’air pur (oxydation qui peut
Nota : le lecteur se reportera dans le traité Mesures et Contrôle, aux articles Pyromètres comporter des inconvénients pour les opérations ultérieures). Dans
à bilames [R 2 540], Couples thermoélectriques. Caractéristiques et mesure de température
[R 2 590] et à la référence [9].
de tels cas, il est nécessaire de disposer d’une atmosphère inerte,
c’est-à-dire privée d’oxygène. En négligeant les traitements sous
Les thermocouples recommandés sont en fer-constantan ou en vide, d’emploi très particulier et encore très limité, l’utilisation d’une
chromel-alumel (plus stables), nus de préférence dans les fours à atmosphère contrôlée, non oxydante, légèrement réductrice, peut
air pour en réduire l’inertie, sous canne étanche dans les fours à bain constituer une solution rationnelle et économique : une telle atmos-
de sels. phère peut être obtenue par combustion d’un mélange approprié
d’air avec du propane ou du gaz naturel, elle est alors constituée
par les gaz de combustion déshumidifiés par passage dans des tours
5.1.3 Cuves et bacs de trempe. Manutention de refroidissement ; ces gaz sont composés essentiellement d’azote
et de gaz carbonique : par exemple, la combustion partielle de
Leur volume doit être suffisant pour qu’il n’y ait pas d’élévation propane dans l’air, vers 1 350 oC, avec un rapport air/gaz de 18 à 20,
notable de la température du fluide de trempe au cours des trempes, donne une atmosphère dont la composition moyenne est, à titre
même répétées aux cadences prévues. indicatif :
Le temps de transfert des pièces du four de mise en solution au
N2 = 78 %, CO2 = 10 %, CO = 6 %, H2 = 6 %
bac de trempe étant très important (§ 4.3.5), il y a lieu d’utiliser des
moyens de manutention appropriés, voire mécanisés, afin de De tels fours sont de plus en plus utilisés pour le recuit des bandes
respecter les consignes. minces destinées par exemple à l’anodisation brillante ou à la
fabrication des condensateurs.
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Mise en solution ■ Arrêter la ventilation avant l’ouverture des portes et la sortie des
pièces à tremper, en particulier afin d’éviter l’aspiration d’air frais
Alliage État Tempé- Milieu de trempe qui refroidirait les pièces restant dans le four.
Précision ±
rature
(oC) (oC) 5.3.2.2 Cas des fours à bain de sels
2001 Filé 535 2 eau froide ■ Afin d’assurer des conditions satisfaisantes, viser un poids de
2011 Filé 525 5 eau 40 o C charge admissible compris entre le 1/10 et le 1/20 de la masse de
2014 Tous produits 502 5 eau 40 o C (1) sels contenus dans la cuve.
2017 A Tous produits 500 5 eau 40 o C (1)
2024 Tous produits 495 5 eau 40 o C (1) ■ Proscrire également l’introduction des pièces dans un bain de sels
2030 Filé 500 5 eau 40 o C porté à une température supérieure à celle du traitement (risques de
2036 Laminé 500 5 eau tapures au moment de l’immersion ou de brûlures locales).
2117 Tous produits 505 5 air ou eau (2)
2218 Matricé 510 5 eau 100 oC ■ Laver les pièces après traitement pour éviter la corrosion par les
2219 Tous produits 535 5 eau 40 o C résidus de nitrite en présence d’humidité :
2618 A Tous produits 530 5 eau 60 o C (3) — laver à l’eau chaude de préférence s’il n’y a pas lieu de craindre
4032 Matricé 510 5 eau 80 o C pour l’alliage considéré un effet de maturation artificielle
prématurée ;
6005 A Tous produits 535 5 air ou eau (2) (4) — sinon laver à l’eau froide courante pour exclure la rétention
6060 Tous produits 535 10 air ou eau (2) (4)
6061 Tous produits 530 5 air ou eau (2) (4) de traces de sels.
6063 Tous produits 530 10 air ou eau (2) (4) ■ Ne pas traiter en bain de sels les produits anodisés car la couche
6066 Tous produits 530 5 eau
6070 Filé 530 5 eau (4) d’alumine serait difficile à débarrasser des sels imprégnés.
6081 Tous produits 540 5 eau (4) ■ Vider périodiquement la cuve en transvasant le sel fondu à une
6082 Tous produits 540 5 eau (4)
6101 Fil machine 550 5 eau (4) température aussi basse que possible, pour inspection et élimination
6181 Tous produits 540 5 eau (4) des dépôts et des boues.
6262 Filé 540 5 eau (4)
7001 Tous produits 465 5 eau 40 o C 5.3.3 Recommandations pour les traitements
7010 Tous produits 475 5 eau 80 o C de mise en solution
7020 Tous produits 450 10 air ou eau (2) (4)
7049 A Tous produits 465 5 eau 40 o C (1) ■ Températures : elles sont données dans le tableau 8 pour les
7050 Tous produits 475 5 eau 40 o C alliages d’aluminium de corroyage et dans le tableau 9 pour les
7051 Tous produits 450 10 air ou eau (2) (4) alliages d’aluminium de fonderie.
7075 Tous produits 465 5 eau 40 o C (1)
7079 Tous produits 455 5 eau 40 o C ■ Durée : le tableau 10 fournit des indications générales concernant
7175 Tous produits 465 5 eau 40 o C la durée de mise en solution des alliages d’aluminium de corroyage.
7178 Tous produits 465 5 eau 40 o C
7475 Tous produits 465 5 eau 40 o C En fait les durées peuvent varier en fonction de la nature de l’alliage
et aussi de la microstructure du produit avant traitement thermique.
(1) Dans le cas des grosses pièces de forge en particulier, on peut être amené
pour diminuer les déformations à tremper les pièces à des températures Par exemple dans le cas d’une tôle d’épaisseur 1 mm la mise en
supérieures à celles indiquées mais qui cependant ne doivent pas dépas- solution est obtenue en :
ser 80 oC. 1 min pour les alliages type 6060-6063-7020 ;
(2) Ces alliages présentent une faible vitesse critique de trempe ; de ce fait, 2 min pour les alliages type 6005 A, 6081 ;
les produits de faible épaisseur peuvent être trempés à l’air soufflé.
(3) Cet alliage peut être trempé à l’eau bouillante, en particulier dans le cas
6 min pour l’alliage 2017 A ;
des grosses pièces de forge. 10 min pour l’alliage 2024 ;
(4) Ces alliages peuvent être trempés sur presse (§ 4.3.8). 30 min pour l’alliage 2014.
(0)
— pour les petites pièces en vrac, les poser par couches sur des Tableau 9 – Température de mise en solution
intercalaires (en métal déployé par exemple) et les tremper par
déversement en chute libre ou sur un plan incliné disposé dans le
et conditions de trempe des alliages d’aluminium
bac de trempe. de fonderie
Mise en solution
5.3.2 Recommandations pour la conduite
des fours de traitements thermiques Alliage Température Précision ± Milieu de trempe
(oC) (oC)
5.3.2.1 Cas des fours à ventilation forcée
A-U4NT 515 5 eau chaude (70 à 80 oC)
■ Éviter d’introduire les pièces dans le four froid mais au contraire A-U5GT 525 5 eau froide
porter le four à la température de traitement prescrite avant A-U5NK 530 5 eau bouillante
changement ; cela permet une meilleure régularité due à l’équilibre A-U5NZr 545 5 eau bouillante
thermique interne du four, un chauffage plus rapide, un temps de A-S2GT 540 5 eau froide ou 50 o C
mise à température des pièces prévisible et reproductible. A-S4G 510 5 eau froide ou 50 o C
A-S7G 540 5 eau froide ou 50 o C
■ Éviter de préchauffer le four à une température supérieure du A-S7G0,3 540 5 eau froide ou 50 o C
traitement en voulant anticiper sur le refroidissement consécutif à A-S7G0,6 540 5 eau froide ou 50 o C
l’enfournement de la charge. A-S9KG 540 5 eau froide ou 50 o C
A-S10G 540 5 eau froide ou 50 o C
A-S18UNG 505 5 eau chaude (70 à 80 oC)
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(0)
Le tableau 11 donne les durées de mise en solution générale- ■ Temps de transfert entre four de mise en solution et trempe : le
ment admises pour les alliages d’aluminium de fonderie. tableau 12 donne le délai maximal admissible pour le temps de
Cas des alliages plaqués : le lecteur se reportera au paragraphe transfert des produits entre le four de mise en solution et le bac de
4.2.2. (0) trempe. On doit considérer que le délai commence quand la porte
du four commence à s’ouvrir ou lorsque le premier angle de la
charge émerge du bain de sels et se termine quand le dernier angle
de la charge est immergé dans le fluide de trempe. Ces conditions
Tableau 11 – Durée de mise en solution des alliages paraissent évidemment très draconiennes mais elles sont souvent
d’aluminium de fonderie exigées, en particulier dans le cas des alliages à haute résistance
(destinés à l’industrie aéronautique par exemple) : par voie de
Alliage Durée moyenne (h) conséquence, elles imposent des conceptions d’ouverture des fours
A-U4NT 6 et des moyens de manutention adaptés. (0)
A-U5NK 20
A-U5NZr 5
A-U5GT 4 Tableau 12 – Temps de transfert
A-S2GT 4 entre four de mise en solution et trempe
A-S4G 4 (d’après la spécification MIL-H-6088)
A-S7G 8
A-S7G0,3 8 Épaisseur Délai maximal
A-S7G0,6 10
A-S9KG 6 (mm) (s)
A-S10G 6 inférieure à 0,4 5
A-S18UNG 5 0,4 à 0,8 7
0,8 à 2,3 10
supérieure à 2,3 15
5.3.4 Recommandations pour la trempe
Il peut être admis que le temps de transfert soit dépassé si la
■ Trempe : les milieux de trempe recommandés sont donnés dans température mesurée en tous points de la charge est supérieure
les tableaux 8 et 9. La trempe à l’eau chaude ou même bouillante à 415 oC au moment de l’immersion dans le fluide de trempe car
peut être envisagée pour réduire les contraintes résiduelles et les c’est généralement le domaine 400 à 250 oC qui est le plus critique
risques de tapures des produits de forte section. Il faut alors dans ce et qui doit être traversé le plus rapidement possible.
cas se préoccuper des risques d’altération des caractéristiques
finales et en particulier de la résistance à la corrosion intercristalline
et de la résistance à la corrosion sous tension dans le sens travers 5.3.5 Recommandations pour la maturation
court (cas en particulier des alliages Al-Cu de la série 2000 et des
alliages Al-Zn-Mg-Cu de la série 7000).
Nota : le lecteur se reportera utilement au paragraphe 4.4 et aux figures 33, 34, 35
De plus, dans le cas de la trempe à l’eau chaude et surtout à et 36.
l’eau bouillante, il y a lieu de ne pas prolonger le séjour des pièces D’une façon générale on peut admettre que :
dans la cuve de trempe afin d’éviter une maturation accélérée.
— Pour les alliages de corroyage : la maturation est terminée
Les durées maximales de séjour recommandées sont de : après 5 jours avec les alliages de la série 2000 (à l’exception de
• 5 min dans le cas d’une température d’eau de trempe comprise l’alliage 2117 pour lequel 1 mois est nécessaire) et après 15 jours
entre 30 et 50 oC ; avec les alliages de la série 6000.
• 3 min dans le cas d’une température d’eau de trempe comprise
entre 50 et 70 oC ;
• 1 min dans le cas d’une température d’eau de trempe à 100 oC.
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En revanche avec les alliages de la série 7000 la maturation est Les traitements conseillés sont :
très lente et n’est en fait jamais terminée ; on admet néanmoins • 8 h à 240 oC ;
qu’un niveau satisfaisant de maturation est atteint après 2 à 3 mois • 6 h à 260 oC ;
de séjour à la température ambiante (c’est pourquoi l’état trempé • 4 h à 300 oC ;
de ces alliages est symbolisé W et non T4 comme pour les alliages • 2 h à 350 oC ;
des séries 2000 ou 6000).
ces traitements modifient les caractéristiques de l’alliage en
— Pour les alliages de moulage : seuls les alliages A-U4NT, produisant généralement un adoucissement. (0)
A-U5GT et A-S5U3G sont utilisés à l’état trempé mûri (Y24-Y34).
L’alliage A-S13, très stable normalement, peut être rendu encore
Pour ces alliages la maturation demande de l’ordre de 5 jours à la
plus stable pour des pièces très complexes par un traitement de 8 h
température ambiante.
à 240 oC ou de 2 h à 350 oC.
Il est important de signaler qu’aussitôt après trempe (état dit de
trempe fraîche) l’alliage présente sa plasticité maximale et que par Les alliages A-G3T, A-G4Z, A-G6 qui sont moins stables peuvent
conséquent cet état peut être mis à profit pour effectuer des mises être efficacement stabilisés par un traitement de 2 h à 350 o C
n’altérant pas leurs caractéristiques.
en forme. Les courbes de maturation des figures 33, 34, 35 et 36
sont intéressantes à connaître à cet égard, elles montrent en parti- Les alliages A-U8SZ, A-U8S, A-U10S4 peuvent être stabilisés 8 h
culier que l’état de trempe fraîche peut être prolongé en plaçant les à 240 oC ou 2 h à 350 oC.
pièces après trempe dans une enceinte à 0 oC et même moins (les Il en est de même pour les alliages A-S2GT, A-S4G, A-S5U, A-S5U3.
enceintes réfrigérées sont utilisées en particulier pour la pose des En revanche pour les alliages A-S7G, A-S9G, A-S9UG, A-S9KG,
rivets en alliage 2117, 2017 A, 2024,...). A-S9U3, A-S10G, A-S12, A-S12U, le traitement 2 h à 240 oC est
Écrouissage sur état mûri : un écrouissage peut être effectué après conseillé.
trempe pour obtenir des caractéristiques différentes (augmentation
de la résistance en particulier). Cet écrouissage, généralement très
faible (inférieur à 10 % mais souvent de l’ordre de 1 à 4 %), peut être 5.3.7 Recommandations pour les traitements
effectué par laminage, étirage, traction ou combinaison de ces d’adoucissement par restauration ou recuit
opérations. L’état des alliages ayant subi un tel écrouissage est
symbolisé T3. ■ Recuits de précipitation : ces recuits ne sont effectués que sur les
alliages à durcissement structural (§ 4.1.3). Une vitesse de refroidis-
sement de 25 à 30 oC/ h est exigée entre la température de recuit
5.3.6 Recommandations pour le traitement de revenu et 260 oC pour obtenir une bonne coalescence des phases précipitées
(tableau 15).
■ Alliages d’aluminium de corroyage Dans le cas des alliages de la série 7000, s’il s’avère nécessaire
Le tableau 13 donne les conditions de revenu des alliages d’obtenir une aptitude à la mise en forme optimale, le refroidisse-
d’aluminium de corroyage (température et durée) ainsi que la ment à la vitesse de 25 à 30 oC/ h peut être effectué jusqu’à 230 oC
symbolisation des états avant et après revenu. (au lieu de 260 oC) et, de plus, un maintien de quelques heures
Nota : le lecteur pourra utilement consulter les paragraphes 4.5.2 et 4.5.3 concernant à 230 oC peut être réalisé. Le tableau 16 illustre l’intérêt de tels refroi-
l’influence du temps d’attente entre trempe et revenu et l’influence de la durée de montée dissements dans le cas de l’alliage 7075.
à la température de revenu.
Il est important de rappeler par ailleurs que les états du type T7 ■ Recuits de recristallisation : ces traitements conduisent à l’état O
des alliages de la série 7000 correspondent à des optimisations ou (tableau 15). Les conséquences métallurgiques inhérentes à ce type
à des compromis très pointus des caractéristiques (résistance méca- de recuit et les précautions à prendre pour éviter les phénomènes
nique, ténacité, résistance à la corrosion). Ces états ont été définis de grossissement de grain sont exposées au paragraphe 3.3.
relativement récemment et du fait qu’ils s’appliquent à des alliages ■ Recuits de restauration (ou recuits partiels) : ces traitements
très performants utilisés le plus souvent dans des industries de (tableau 15) conduisent aux états type H2 (§ 2.2).
pointe (aéronautique, espace, armement, sports), des recherches
importantes continuent d’être conduites à leur égard dans la plupart La figure 53 donne l’évolution de la limite d’élasticité, en fonction
des grands laboratoires mondiaux compétents en métallurgie de de la température et de la durée du traitement, des deux alliages 1100
l’aluminium et ils sont donc susceptibles d’évoluer et d’être modifiés et 5052 sous forme de tôles initialement fortement écrouies
dans l’avenir. Aussi, dans le cas où l’utilisateur en a la possibilité, (état H18).
lui est-il conseillé de consulter le producteur du produit afin de
connaître le traitement le plus approprié compte tenu de l’utilisation
envisagée. (0) 5.3.8 Contrôles après traitement thermique
■ Alliages d’aluminium de fonderie Différents types de contrôle peuvent être effectués après traite-
Le tableau 14 donne les conditions de revenu des alliages ment thermique :
d’aluminium de fonderie. Il est également indiqué sur ce tableau les
conditions des traitements dits de stabilisation qui prennent une ■ Contrôles non destructifs
grande importance dans le cas des pièces obtenues par moulage. Le ressuage est souvent utilisé pour déceler les défauts de surface
Les traitements de stabilisation sont des chauffages de détension- peu ou pas apparents débouchant en surface et ayant pour origine
nement destinés à améliorer la stabilité dimensionnelle des alliages le traitement thermique (criques et tapures de trempe par exemple).
de fonderie non trempés. Ils correspondent aux états normaux Les ultrasons, la radiographie, les courants de Foucault peuvent
d’utilisation des alliages A-S10UG, A-S12UN, A-S22UNK (états Y25 être utilisés pour la détection des défauts internes.
et Y35) généralement destinés à des pièces travaillant à chaud, La macrographie révèle par attaque chimique la texture cristalline
pistons en particulier. Les traitements conseillés sont donnés dans (dimension et orientation des grains). Ce contrôle est très utile pour
le tableau 14. Ils permettent d’éviter les phénomènes d’expansion s’assurer que les traitements de recuit ou de mise en solution n’ont
ou de contraction liés aux modifications structurales de l’alliage. pas entraîné de grossissement de grain rédhibitoire.
De tels traitements peuvent également être effectués sur les
alliages de fonderie non traités thermiquement (états Y20 et Y30)
toutes les fois qu’une amélioration de la stabilité dimensionnelle est
souhaitable. L’effet de détensionnement débute vers 160 oC et n’est
à peu près total qu’au-dessus de 350 oC.
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La dureté est un moyen commode, rapide et économique pour tableau 17 donne également les valeurs typiques de conductivité
contrôler la bonne exécution d’un traitement thermique car cette électrique qui doivent être obtenues sur un certain nombre d’alliages
caractéristique est liée – de façon peu précise il est vrai – à la résis- d’aluminium.
tance mécanique (limite d’élasticité en particulier). Bien que,
contrairement au cas des aciers, il n’y ait pas de corrélation précise ■ Contrôles destructifs
entre la dureté et la charge de rupture, la mesure de dureté peut Ces contrôles nombreux ne sont cités que pour mémoire.
permettre par exemple : La résistance mécanique en traction est beaucoup plus précise
— de s’assurer de la bonne homogénéité du durcissement ou de que la dureté pour s’assurer de la bonne qualité du produit et donc
l’adoucissement créé par le traitement thermique (soit sur une même de la bonne exécution du traitement thermique.
pièce, soit sur les différentes pièces d’un même lot, soit encore sur La résistance à la corrosion intercristalline ainsi que la résistance
différents lots) ; à la corrosion sous tension sont très souvent déterminées dans le
— de s’assurer que les valeurs obtenues sont normales compte cas des alliages à haute résistance des séries 2000 et 7000. Ces
tenu de l’état désiré pour l’alliage ; le tableau 17 donne à cet égard caractéristiques permettent d’apprécier la bonne qualité :
les valeurs typiques à respecter pour un certain nombre d’alliages
d’aluminium. — de la trempe dans le cas des alliages de la série 2000 à l’état T4 ;
— du revenu dans le cas des alliages des séries 2000 et 7000 à
À remarquer que le tableau donne les valeurs maximales dans le cas l’état T6 ;
des états recuits (états O) et les valeurs minimales dans le cas des — du sur-revenu dans le cas des alliages de la série 7000 à
états T3, T4, T5, T6, T7, T8, mais, dans tous les cas, ces valeurs l’état T7.
minimales ou maximales ne doivent pas être considérées comme des Il existe des essais plus spécifiques tels que :
valeurs garanties mais des valeurs types.
— l’aptitude à la mise en forme (par pliage, emboutissage) ;
La conductivité électrique est, de même que la dureté, un moyen — la résistance à la fatigue ;
commode, rapide et économique. Elle permet de s’assurer que l’état — la ténacité.
visé a bien effectivement été obtenu. Ce moyen de contrôle est très
utilisé et même normalisé pour s’assurer de la bonne exécution des (0)
traitements du type T7 (T76, T736, T73) des alliages série 7000. Le (0)
(0)
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(1) Refroidissement lent à la vitesse de 25 à 30 oC/h de la température de recuit à la température de 250 oC (refroidissement dans le four de recuit ou sous étouffoir).
Refroidissement à l’air au-dessous de 250 oC.
(2) Refroidissement lent à la vitesse de 20 oC/h de la température de recuit à la température de 200 oC.
Refroidissement à l’air au-dessous de 200 oC (un palier de quelques heures à 230 oC est de plus conseillé).
(3) Vitesse de montée en température aussi rapide que possible sous peine de grossissement du grain de recristallisation.
(4) Concerne des traitements de restauration effectués en four dormant. Ces traitements peuvent être réalisés dans des fours continus ou à passage. Les durées
de traitement sont alors de quelques minutes seulement mais les températures sont augmentées (figures 9 et 10 dans le cas particulier de l’alliage 5754).
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Tableau 17 – Dureté et conductivité des alliages d’aluminium de corroyage après traitement thermique (1)
Dureté
Conductivité électrique
Alliage État (2)
(% IACS)
Brinell (3) Rockwell B Rockwell E Rockwell H Rockwell 15 T (4)
1100 0 ......................... ......................... ......................... 50 ................................... 57,0 à 62,0
0 ......................... 22 70 95 ................................... 43,5 à 51,5
T3 100 65 95 ......................... 82 31,5 à 35,0
2014 T4 100 65 95 ......................... 82 31,5 à 34,5
T6 125 78 102 ......................... 86 35,5 à 41,5
0 ......................... 22 70 95 ................................... 46,0 à 51,0
T3 110 69 94 ......................... 82 28,5 à 32,5
2024 T4 100 63 94 ......................... 82 28,5 à 34
T6 118 72 98 ......................... 84 36,5 à 40,5
T8 120 74 99 ......................... 85 35,0 à 42,5
0 ......................... 22 70 95 ................................... 44,0 à 49,0
T3 98 60 92 ......................... 79 26,0 à 31,0
T37 99 62 93 ......................... 81 27,0 à 31,0
T4 96 58 90 ......................... 78 28,0 à 32,0
2219 (5)
T6 99 62 93 ......................... 81 32,0 à 35,0
T8 116 71 98 ......................... 83 31,0 à 35,0
T87 124 75 100 ......................... 84 31,0 à 35,0
3003 0 ......................... ......................... ......................... 65 ................................... 44,5 à 50,5
5052 0 ......................... ......................... 70 95 ................................... 34,0 à 37,0
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P
O
U
Traitements thermiques R
des alliages d’aluminium
E
par Roger DEVELAY
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure d’Électrochimie
N
et d’Électrométallurgie de Grenoble
Ancien Directeur Adjoint du Centre de Recherches et Développement de Voreppe.
Cégédur-Péchiney
S
Bibliographie A
Références
Ouvrages
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4 tabl., bibl. 22 réf., mai 1980.
O
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