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Chariots de manutention

Chariots spéciaux
par Guy de CLOSETS
Ingénieur de l’École Centrale de Paris
Ancien ingénieur Fenwick-Manutention

1. Chariots pour atmosphères agressives ............................................. A 9 207 - 2


1.1 Chariots pour ambiances froides ............................................................... — 2
1.2 Chariots pour ambiance marine................................................................. — 2
1.3 Chariots pour ambiance poussiéreuse ...................................................... — 2
2. Chariots pour atmosphères explosibles ............................................ — 3
3. Chariots élévateurs latéraux................................................................. — 5
4. Chariots industriels compacts ............................................................. — 6
5. Chariots embarqués ................................................................................ — 7
5.1 Chariots embarqués et livraisons palettisées ........................................... — 7
5.2 Caractéristiques générales des chariots embarqués................................ — 8
5.3 Réglementation spécifique ......................................................................... — 9
6. Engins pour conteneurs ......................................................................... — 10
6.1 Chariots frontaux ......................................................................................... — 10
6.2 Stackers ........................................................................................................ — 10
6.3 Chariots cavaliers ........................................................................................ — 11
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. A 9 210

i les chariots automoteurs sont devenus des outils tout à fait courants dans
S l’industrie et le commerce et sont produits en quantités importantes par des
grands constructeurs, certaines applications nécessitent des appareils de carac-
téristiques bien particulières faisant l’objet d’une production en séries beau-
coup plus limitées, voire même construits sur mesure.
On trouve ainsi des appareils comportant des protections particulières :
contre les atmosphères froides, corrosives, abrasives, ou explosibles.
Les chariots élévateurs latéraux sont, eux, conçus spécialement pour la
manutention des charges longues. Pour des applications industrielles parti-
culières, on utilise des chariots de forte capacité construits le plus souvent qua-
siment sur mesure, et qui présentent de ce fait des caractéristiques bien
spécifiques en particulier sur le plan de la compacité.
Il existe aujourd’hui toute une gamme de chariots de conception très parti-
culière leur permettant de s’accrocher par leurs propres moyens à l’arrière des
véhicules routiers de livraison pour permettre à leur conducteur d’effectuer lui-
même sans aucune aide, le déchargement et la mise en place des palettes
livrées. Ces appareils permettent à la fois d’améliorer la productivité des livrai-
sons et d’offrir un service nouveau appréciable à la clientèle et connaissent de
ce fait un fort développement.
La généralisation de la conteneurisation dans le transport maritime a entraîné
la mise au point de plusieurs familles d’appareils appropriés : chariots frontaux
de très forte capacité et à très grande hauteur d’élévation, chariots cavaliers,
stackers qui sont aujourd’hui utilisés dans tous les ports de la planète.

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CHARIOTS DE MANUTENTION ____________________________________________________________________________________________________________

1. Chariots pour atmosphères Les chariots utilisés sont exclusivement électriques. C’est seule-
ment à l’arrêt que la température des batteries de traction
agressives s’abaisse dans une ambiance froide [A 9 201]. La première consé-
quence est une perte de capacité, préjudiciable aux performances
de l’appareil. Mais en outre les batteries, lorsqu’elles sont déchar-
gées sont sensibles au gel. Il est donc important, sauf cas parti-
Les atmosphères agressives sont celles qui soumettent l’appareil
culier à étudier spécialement, de ne pas laisser les appareils
à une dégradation par corrosion ou abrasion. La corrosion peut
stationner à l’intérieur des chambres froides et à plus forte raison
être causée par des vapeurs acides, mais plus souvent par un ruis-
de ne pas les y mettre en recharge, ce qui, en outre serait dange-
sellement dû à des condensations ou des projections. L’eau atta-
reux et de ce fait est interdit [A 9 209]
que d’autant plus les parties métalliques qu’elle est le plus souvent
chargée de sels minéraux ou d’acides. Les chariots pour chambres froides doivent en outre recevoir
une protection particulière pour tenir compte des changements de
Les atmosphères agressives se rencontrent surtout dans les
températures importants (jusqu’à 70 ou 80 oC) et très rapides
industries chimiques, les industries du verre, les matériaux de
auxquels ils sont soumis en permanence. Elle doit protéger les
construction, la métallurgie et les industries agroalimentaires.
différents composants contre les ruissellements causés par la
Les protections réalisées sur les chariots de série sont souvent condensation. La dégradation des caractéristiques des métaux à
suffisantes. Lorsque des protections complémentaires s’avèrent très basses températures peut obliger à modifier certaines pièces
nécessaires, il est indispensable de s’adresser à un fournisseur dis- mécaniques très sollicitées.
posant d’une réelle expérience et surtout de bien lui préciser la
À titre indicatif, une spécification technique pour la protection de
nature et les conditions de l’agression chimique rencontrée.
chariots électriques destinés à travailler temporairement dans des
Pour la protection des surfaces, la qualité et les méthodes chambres froides, à des températures inférieures à – 30 oC, peut
d’application des peintures permettent de répondre à tous les cas comprendre les points suivants :
rencontrés. — l’ensemble du chariot est peint avec un apprêt antirouille et
D’autres traitements sont aussi appliqués de manière courante une peinture à base de résine époxy ;
(et souvent de série) sur certaines pièces : — la boulonnerie et les raccords sont protégés par un cadmiage
— le cadmiage ou la phosphatation pour la boulonnerie et les épais ;
petites pièces d’assemblage ; — les matières plastiques utilisées pour les tuyauteries souples,
— le chromage dur pour les tiges de vérins hydrauliques. les garnitures d’étanchéité, les gaines des câbles électriques doi-
Les mécanismes sensibles sont protégés contre les phénomènes vent être choisies en fonction de leur aptitude à conserver leurs
de condensation, d’oxydation et d’abrasion soit en les mettant propriétés à basse température ;
sous des carters entièrement étanches, soit en munissant les reni- — les huiles et les graisses (viscosité, additifs anticorrosion)
flards de filtres appropriés. sont également sélectionnées en fonction de ces températures de
Les qualités des huiles de graissage et des joints d’étanchéité fonctionnement et le reniflard du réservoir d’huile doit être muni
doivent tenir compte des conditions ambiantes (acides, vapeurs...) d’un filtre à cartouche à gel de silice retenant la vapeur d’eau ;
et des températures. — les équipements électriques et électroniques sont enfermés
dans des enceintes calorifugées et chauffées dont la température
Pour les glissières des montants des chariots et pour les chaînes, ne descend pas au-dessous de + 5 oC ;
le seul moyen utilisable est l’application de graisses spécialement
adaptées. Certains lubrifiants sont dopés avec des conditionneurs — tous les interrupteurs sont étanches ; les extrémités des fais-
de surface qui créent un film protecteur, tant contre les agents chi- ceaux électriques et les bornes de raccordements, après pulvérisa-
miques que contre les particules abrasives, à la surface des tion d’un produit de protection à base de silicone, aboutissent sur
métaux. des connexions étanches.
Les techniques modernes de soudure sous atmosphère contrô- En dépit des difficultés posées par le séjour prolongé de batte-
lée généralisées permettent d’éviter les déformations des assem- ries en ambiances très froides, des installations de chariots sans
blages mécanosoudés rencontrées autrefois dans certaines conducteur travaillant en permanence dans des chambres froides
ambiances difficiles. à des températures de – 30 oC ont été réalisées. Elles sont basées
sur l’utilisation de batteries de traction à électrolyte gélifié, une
Les moteurs thermiques peuvent présenter, aux températures recharge de biberonnage se faisant dans les chambres froides. Il
extrêmes des difficultés de fonctionnement (démarrage délicat par s’agit toutefois de réalisations exceptionnelles.
temps froid, échauffement excessif aux températures tropicales).
Les moteurs électriques (traction, pompe de levage et d’assis-
tance) des chariots automoteurs, situés dans les parties basses du
chariot, et donc exposés aux projections de liquides et de poussiè- 1.2 Chariots pour ambiance marine
res, sont, en général, de type autoventilés. Ils doivent donc être
protégés contre les bourrages et l’abrasion que créeraient les
poussières. La protection nécessaire pour le travail en ambiance marine
varie selon l’exposition à l’eau de mer et les conditions de travail.
Dans les cas très sévères, on doit utiliser des moteurs fermés. La Ainsi, dans les zones portuaires sont souvent utilisés des chariots
perte de puissance qui en résulte est toutefois de 50 % environ ce de série tandis que ceux embarqués à bord de navires doivent
qui entraîne une baisse considérable des performances. recevoir une peinture anticorrosion et une protection des réser-
Quelles que soient les protections prévues à la construction, voirs et carters hydrauliques.
elles ne peuvent dispenser d’un entretien rigoureux et fréquent.

1.3 Chariots pour ambiance poussiéreuse


1.1 Chariots pour ambiances froides
Les nombreux types de poussières rencontrées dans certaines
Les températures habituellement rencontrées dans les manuten- applications industrielles provoquent sur les matériels, des colma-
tions en chambre froide sont comprises entre + 5 oC et – 40 oC. tages et des obstructions, causes d’échauffements anormaux et

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souvent d’une usure rapide des pièces en mouvement. Les pous- ■ Chariots thermiques utilisés dans les usines de production
sières combustibles peuvent également causer des explosions très d’aluminium
puissantes et nécessitent des appareils équipés de protections spé- La poussière d’alumine très abrasive et dont la grosseur des
ciales décrites au paragraphe 2. grains est de 5 à 10 µm nécessite des filtres de très haute efficacité
Les deux exemples suivants sont assez significatifs des problè- sur toutes les aspirations et reniflards de mise à l’air libre, tant sur
mes posés par les ambiances poussiéreuses et des protections qui le moteur thermique que sur les circuits hydrauliques.
doivent être appliquées.

■ Chariots électriques utilisés dans les usines de traitement de


poudres alimentaires 2. Chariots pour atmosphères
Aux postes de conditionnement, l’atmosphère est très chargée
en poussières à gros grains peu abrasifs. Ainsi qu’il a été indiqué explosibles
en début de paragraphe, le danger vient du colmatage très rapide
des moteurs et appareillages électriques qu’il est nécessaire de
mettre sous enveloppe étanche. Il faut aussi prévoir des filtres pour La réglementation applicable aux matériels utilisés dans des
poussières de 5 µm aux reniflards des réservoirs hydrauliques. atmosphères explosibles est présentée dans l’article Normali-
sation et réglementation [A 9 209]. Il s’agit essentiellement du
La norme NF EN 60529 définit les protections applicables aux décret 96.1010 du 19 novembre 1996 traduisant la directive euro-
matériels électriques pour utilisation en ambiances poussiéreuses. péenne ATEX 94/9/CE et dont l’application deviendra obligatoire à
Elles sont caractérisées par un code dit code IP (Internal partir du 1 er janvier 2003. Ce texte concerne les matériels tra-
Protection ) qui se compose d’une suite de lettres et de chiffres : vaillant en zones à risques par présence de gaz ou de poussières
— les deux lettres IP ; inflammables.
— un premier chiffre caractéristique, pour la protection contre la Les constructeurs utilisent deux approches différentes pour réa-
pénétration de corps solides étrangers ; liser des chariots de sécurité utilisables en ambiances explosibles :
— un deuxième chiffre caractéristique, pour la protection contre les uns modifient des chariots normaux, les autres produisent des
la pénétration de l’eau avec effets nuisibles ; appareils spécialement conçus pour de tels environnements.
— une lettre additionnelle (en option), pour la protection contre Les premiers offrent l’avantage d’une uniformisation avec
l’accès des personnes aux parties dangereuses ; d’autres matériels de l’entreprise, d’une maintenance plus simple,
— une lettre additionnelle (en option), pour les conditions d’un approvisionnement plus aisé en pièces de rechange. En outre,
d’essai. le prix final d’un tel chariot peut être plus réduit que celui d’un
matériel de conception entièrement spéciale puisque la plupart des
Ainsi, la protection IP 65 appliquée aux parties électriques des
composants sont de série. Enfin, il est possible d’appliquer la pro-
chariots garantit l’étanchéité à la poussière et à la lance.
tection à une gamme de modèles importante (figure 1). Toutefois,
Il faut souligner que cette norme ne s’applique qu’aux compo- il est parfois nécessaire de choisir un chariot de départ de capacité
sants électriques des matériels et non aux organes mécaniques un peu surabondante pour pouvoir loger les nouveaux compo-
que le constructeur doit bien évidemment protéger. sants, ce qui peut être gênant en utilisation.

Gyrophare ou feu à éclats « d » ou « i »

Phare arrière « d » Phare avant « d »

Batterie protégée en Essuie-glace « d »


sécurité augmentée « e »
Avertisseur sonore pneumatique
Buzzer électrique « i »
Chauffage électrique « d »
Enveloppe antidéflagrante « d »
avec circuits électriques Électrovanne traitée par
à sécurité intrinsèque « i » encapsulage « m »
Zone 1
Boîtier de raccordement « e » Boîtier de raccordement « e »

Tresse de mise à la terre Revêtement de fourche en


laiton ou en acier inoxydable

Siège antistatique
Pneumatiques antistatiques Intruments de bord
«d»-«e»-«i»

Moteur de traction « d »

Moteur de pompe « d »
Moteur de direction « d »

Coupe batterie « d » Prise batterie « d »


Figure 1 – Exemple de protections appliquées
sur un chariot de série (document Exocat)

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À l’inverse, certains constructeurs offrent une gamme de cha- — des gerbeurs à conducteur accompagnant à fourches recou-
riots antidéflagrants d’origine, c’est-à-dire conçus en tenant vrantes ou en porte-à-faux, de capacités de 1 t à 3 t ;
compte dès le départ des servitudes de protection. Ils sont même — des chariots à fourche en porte-à-faux à conducteur porté de
en mesure de réaliser des appareils sur mesure, plus compacts ou 1,5 t ;
adaptés à toutes les contraintes rencontrées. On trouve ainsi dans
la gamme d’un constructeur français spécialisé (Prat) : — des chariots à fourche rétractables de 1,5 t ;
— des transpalettes à conducteur accompagné ou porté de — des chariots à fourche à conducteur porté à bras stabilisateur
capacité de 2 t et 2,5 t ; de 1 t à 2,5 t.

Protection électrique antidéflagrante zone 1

1. Appellation normalisée : EEx di II b Ta

1 2 3 4

1 Protection électrique aux normes européennes


2 Technologies utilisées
3 Groupe du gaz (pour lequel la protection antidéflagrante est définie)
4 Classe de température (à ne pas dépasser)

2. Classification des technologies de protections utilisables

Référence Référence
Mode Symbole
CENELEC CEI

Règles générales EN 50.014 79-0


Immersion dans l'huile o EN 50.015 79-6
Surpression interne p EN 50.016 79-2
Remplissage pulvérulent q EN 50.017 79-5
Enveloppe antidéflagrante d EN 50.018 79-1
Sécurité augmentée e EN 50.019 79-7
Sécurité intrinsèque i EN 50.020 79-11
Encapsulage m EN 50.028 79-18
Systèmes « i » SYST EN 50.039
Projection électrostatique EN 50.050
Règles de sélection EN 50.053
Lampes de chapeau EN 50.033

3. Classification des groupes de gaz dangereux

Organisme Groupe Gaz concernés Gaz d'essais

Groupe I Industrie minière Méthane


CEI Groupe IIC* Tous les gaz sauf gaz du groupe I Hydrogène ou acétylène
et
CENELEC Groupe IIB* Tous les gaz sauf gaz du groupe IIC et I Éthylène

Groupe IIA* Tous les gaz sauf gaz du groupe IIB-IIC et I Propane

* Groupe IIA, IIB, IIC : les gaz sont, suivant leur danger, classés dans un des trois groupes

4. Classification des températures de surface (à ne pas dépasser)

CEI T6 T5 T4 T3 T2 T1
et
CENELEC 85 °C 100 °C 135 °C 200 °C 300 °C 450 °C

Figure 2 – Éléments de classification pour matériels électriques antidéflagrant (document Exocat)

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Tous ces chariots présentent des caractéristiques d’utilisation


très proches de celles des modèles ordinaires.
Une atmosphère explosible est caractérisée par la présence dans
l’air de produits : gaz ou poussières en suspension, susceptibles de
provoquer une explosion. Celle-ci intervient en présence d’une
flamme, d’une étincelle ou d’un objet à température élevée. La
température à partir de laquelle se déclenche l’explosion dépend
du produit rencontré ; c’est son point éclair, une de ses caractéris-
tiques physiques importantes.
Différents moyens techniques peuvent être employés, suivant la
nature du risque. Celle-ci permet de déterminer, en fonction des
définitions contenues dans l’arrêté précité, une catégorie de zone
d’utilisation [A 9 209]. On doit souligner que cette détermination
des zones à risques est de la seule responsabilité du chef d’entre-
prise ou de son mandant, car lui seul est à même de connaître les Figure 3 – Chariot élévateur latéral thermique
risques résultant de l’exploitation.
Sans vouloir dresser une liste exhaustive des moyens techni-
ques utilisés pour réaliser des appareils protégés, ce qui sortirait prise et la dépose de charge sans rotation de l’appareil, grâce à un
du cadre de cet article, on peut indiquer : déplacement du mât perpendiculairement au sens de marche
— l’élimination de tous les points chauds en toutes circons- (figure 3).
tances ;
Ils sont également désignés par le vocable de « chariots à prise
— la suppression de tous les dispositifs susceptibles de produire latérale » qui est utilisé également pour les chariots de magasin en
des étincelles. Ainsi les seuls moteurs thermiques utilisables sont porte-à-faux munis d’un dispositif de prise latérale, décrits dans
les diesels. À moins d’utiliser un démarreur électrique antidéfla- l’article [A 9 204], et peut de ce fait créer une confusion.
grant, la mise en route ne pourra se faire qu’en dehors de la zone
dangereuse, l’appareil étant démuni de batterie, ou en utilisant un L’ensemble élévateur est ici situé non plus en avant de l’essieu
démarreur à air comprimé. Pour les chariots électriques, il sera avant mais entre les deux essieux. Il est parallèle à l’axe de l’appa-
nécessaire de prévoir une batterie spécialement protégée pour évi- reil, c’est-à-dire que les bras de fourche sont transversaux. Pour les
ter tous les risques d’étincelles pouvant se produire au niveau des déplacements, la charge est déposée sur le plateau du chariot,
connexions ; comme sur un camion. La largeur des allées de circulation et de
— le renforcement des carters et enveloppes d’organes afin de gerbage est ainsi réduite à celle du chariot plus les jeux de part
leur permettre de résister à une explosion susceptible de s’y pro- et d’autre, c’est-à-dire très inférieure à la longueur de la charge
duire (culasses de moteurs Diesel, enveloppes de contacteurs et de (figure 4).
moteurs électriques). Il est, en outre, nécessaire d’empêcher une Il faut toutefois souligner que le déplacement transversal de la
éventuelle explosion interne de se propager à l’extérieur par les fourche qui permet la prise de la charge est obtenu exclusivement
fentes et joints. On utilise alors la technique du laminage qui con- par la translation du mât et ne peut donc pas excéder la course de
siste à imposer à la flamme éventuelle un trajet suffisamment long rétraction. C’est donc cette donnée qui va déterminer le modèle de
et étroit pour l’éteindre avant sa sortie à l’extérieur. Les dimen- chariot à utiliser, et donc la largeur des allées.
sions des fentes et chicanes dépendent des produits rencontrés.
On les rencontre sur les paliers de moteurs électriques, sur les Les chariots élévateurs latéraux sont utilisés le plus souvent sur
culasses de moteurs Diesel, sur les couvercles et plans de joint de des parcs de stockage et sont donc équipés d’un moteur thermi-
carters ; que. Ils existent également en version électrique pour les utilisa-
— l’utilisation d’un détecteur de gaz permettant de générer un tions en magasin [A 9 204].
signal d’alarme puis de provoquer l’arrêt de l’appareil bien avant Les chariots élévateurs latéraux thermiques, en version diesel ou
que la concentration n’atteigne le seuil critique. GPL, ont le plus souvent une capacité comprise entre 3 et 6 t.
En ce qui concerne les matériels électriques, les normes L’industrie du bois en est la première utilisatrice, mais ils trouvent
CENELEC définissent différentes techniques de protection repérées également leur utilisation pour toutes les manutentions de charges
par des symboles représentés sur le tableau de la figure 2. Il est à longues : barres, profilés, tubes, planches et bois débités, tuyaux.
noter que ces symboles doivent obligatoirement figurer sur les On les utilise également pour des objets plats de grande longueur
organes concernés. Le schéma de la figure 1 montre un exemple en paquets : panneaux, plaques, tôles.
de protection sur un chariot électrique de série.
Des appareils de plus forte capacité sont réalisés de manière
occasionnelle pour l’industrie lourde. Les chariots élévateurs laté-
raux thermiques sont équipés soit de pneumatiques gonflables,
soit de bandages à section pneumatique.
3. Chariots élévateurs Les largeurs de plate-forme courantes vont de 1 200 à 1 600 mm
latéraux pour des hauteurs d’élévation ne dépassant pas 5 m.
On peut encore trouver en service des chariots élévateurs laté-
raux anciens équipés de vérins stabilisateurs prenant appui au sol
Les chariots rétractables permettent de réduire la largeur des
avant la sortie de l’ensemble élévateur pour prise ou dépose de
allées de gerbage grâce à la diminution du rayon de giration obte-
charge. Ce système, qui entraînait des pertes de temps inutiles, est
nue en ramenant le mât élévateur en arrière de l’essieu avant. Tou-
maintenant remplacé par des vérins situés à l’intérieur du châssis
tefois, la manutention de charges longues prises en travers par un
et prenant appui sur les essieux. Ils servent également à corriger
chariot frontal exige des allées de gerbage d’une largeur supé-
l’inclinaison des bras de fourche pour les prises et déposes de
rieure à la longueur de la charge (voir l’article [A 9 208] pour la
charge.
détermination des largeurs d’allées de gerbage). Les chariots élé-
vateurs latéraux sont précisément adaptés à ce type de manuten- Pour la manutention de charges longues et flexibles, les chariots
tion. Ils permettent le transport de la charge en long et non en élévateurs latéraux, comme les chariots frontaux, peuvent recevoir
travers comme les chariots frontaux, mais en outre ils effectuent la un tablier extralarge portant quatre bras de fourche, les deux bras

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tionnel (AMLIFT). Cette possibilité de déplacement dans toutes les


directions, qui n’était jusqu’à présent réalisée que sur les appareils
1,2 m 4,3 m électriques de magasin [A 9 204], est donc disponible sur des appa-
reils susceptibles d’être utilisés à l’extérieur. Elle est obtenue grâce
à l’utilisation d’une transmission hydrostatique, entraînant trois
roues motrices et directrices. Comme leurs homologues de maga-
sin, ces appareils ne sont plus limités par la course de rétraction et
peuvent même être utilisés pour du stockage en accumulation.

13,5 m
4. Chariots industriels
compacts
Alors que le chariot frontal doit exécuter une manœuvre à 90° pour
gerber, le chariot à prise latérale, grâce à son mât rétractable, travaille
latéralement sans manœuvre inutile, solution très intéressante même
pour les charges normales.
Le principe fondamental de la manutention discontinue par
charge unitaire est l’augmentation de la charge transportée. Elle
s’applique dans toutes les industries et d’autant plus que l’on se
1,2 m 2,1 m trouve plus en amont du cycle de production où le produit n’est
pas trop différencié. Mais cette recherche de la charge unitaire
maximale se heurte, dans les installations existantes, à l’augmen-
tation de l’encombrement des appareils du marché avec leur capa-
cité, encombrement qui devient vite incompatible avec les espaces
disponibles.
En effet, le marché des chariots élévateurs à fourche de plus de
6 t comprend essentiellement des appareils travaillant à l’extérieur.
Les contraintes d’encombrement peuvent donc passer au second
plan par rapport à l’impératif de ne pas exiger un sol parfaitement
Gain 33 % 9,1 m plan et d’une haute résistance. Les grands constructeurs de cha-
riots élévateurs n’ont donc pas dans leur catalogue de chariot
Autre avantage du chariot à prise latérale : il peut stocker des charges industriel compact dans ces capacités. Certains petits construc-
encombrantes, lourdes, des matériaux longs, de façon claire ; chaque teurs, pas toujours connus, se sont par contre spécialisés dans ce
charge étant immédiatement accessible. Ceci est très important type de fabrication et sont en mesure de fournir des appareils
lorsque l'on doit stocker une grande diversité de produits. adaptés à ces besoins, presque sur mesure.
Ils peuvent être réalisés en version électrique, GPL ou diesel.
Figure 4 – Comparaison des largeurs d’allées nécessaires Les gains en encombrement par rapport aux appareils de
avec chariot à fourche en porte-à-faux et avec élévateur latéral conception classique sont illustrés par le tableau 1.
(document Irion)
Ils peuvent être équipés de bandages ou de pneus pleins selon
les sols et les utilisations. De nombreux équipements et accessoi-
res peuvent être réalisés en fonction des besoins particuliers. Les
extrêmes étant situés l’un en avant et l’autre en arrière du châssis appareils thermiques sont généralement à transmission hydrosta-
du chariot. tique.
L’utilisation d’un dispositif de correction de hauteur sur un des Les tabliers à déplacement latéral et les écarteurs de bras de
bras de fourche permet de compenser un défaut d’aplomb longitu- fourche sont montés directement à la place du tablier normal afin
dinal au moment du gerbage. de ne pas augmenter la longueur de l’appareil.
Sur ces chariots les contraintes de place disponibles sont parti- Ces appareils, lorsqu’ils sont utilisés, ont un rôle essentiel dans
culièrement fortes pour les concepteurs et l’acheteur éventuel doit le processus de production et sont en nombre réduit. Il est donc
étudier particulièrement l’ergonomie des modèles proposés : hau- d’une importance primordiale de s’assurer d’une continuité de ser-
teur de plateau lorsque des charges doivent y être prises et dépo- vice maximale. Cet objectif doit être pris en compte dès la concep-
sées manuellement, hauteur de cabine lorsque le conducteur doit tion du matériel qui ne doit faire appel qu’à des composants d’une
monter et descendre fréquemment. disponibilité assurée. La continuité de service sera également
Il convient de signaler l’apparition récente sur le marché d’un garantie par le choix d’un fournisseur disposant d’une logistique
nouveau type de chariot élévateur latéral thermique multidirec- d’après-vente efficace et expérimentée.

Tableau 1 – Gains en encombrement par rapport aux appareils classiques

6à8t 10 à 13,5 t 16 à 20 t
Capacités
Compact Classique Compact Classique Compact Classique
Largeur .......................(en m) 1,5 2 à 2,4 1,7 2,5 1,9 2,5 à 3
Longueur....................(en m) 3 3,5 à 4 3,65 4,5 à 5 4 5à6
(Document Rudolf Maxein RMF GmbH)

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Parmi les nombreuses industries utilisant de tels chariots, on


peut citer les quelques exemples suivants.
■ Industrie du papier
Les bobines ont généralement un diamètre de 1,5 m, une laize
(largeur du papier) de 2,2 à 2,5 m. Elles sont gerbées sur trois hau-
teurs soit à environ 6 m. Le poids de la bobine, en tenant compte
de la pince hydraulique et de la hauteur d’élévation nécessaire,
conduit à retenir un appareil de 6 à 7 t de capacité nominale. Mais
la réalisation d’un stockage en accumulation, c’est-à-dire avec plu-
sieurs piles de bobines l’une derrière l’autre, limite à 1,5 m la lar-
geur du chariot. Or les nouvelles bobines dites superjumbo ont
un poids qui atteint 8 t. On a donc besoin d’une capacité nominale
de 12 t. Mais le diamètre des bobines est toujours voisin de 1,5 m,
seule la laize a augmenté. La largeur du chariot est donc stricte- A B
ment limitée.
a fourches à bras télescopiques
■ Tréfileries et câbleries
Les tourets sur lesquels s’embobine le câble en fin de fabrica-
tion, à l’intérieur des bâtiments, sont généralement stockés à
l’extérieur. Leur poids est très variable mais peut atteindre 40 t.
La manutention sur parc nécessite des chariots sur pneumati-
ques. Mais les chariots sur pneumatiques « classiques » des
grands constructeurs ont des caractéristiques d’encombrement qui
ne leur permettent pas d’assurer la desserte des machines de fabri-
cation dans les bâtiments. Des chariots compacts sur pneus pleins
peuvent concilier ces deux impératifs contradictoires.
■ Fonderies
Les ateliers de coulée, tant de fonte que d’aluminium, néces- A B
sitent des chariots de capacité supérieure à 6 t, compacts car b mât rétractable
l’espace est restreint aux points de coulée. Ils doivent de plus être
spécialement équipés pour résister aux conditions de travail parti-
culièrement dures (protection du cariste et des organes du chariot
contre la chaleur, les particules incandescentes et la poussière).
■ Sidérurgie
En sortie de laminoir les tôles se présentent en bobines dont le
poids peut dépasser 10 t pour l’aluminium et 20 t pour l’acier.
Cependant, le diamètre ne dépassant pas 2 m, des chariots de lar-
geur réduite sont encore nécessaires.
■ Industrie automobile
Les outils utilisés sur les presses d’emboutissage sont de plus en
A B
plus complexes, de plus en plus volumineux et de plus en plus
lourds. L’implantation des presses étant inchangée, il est néces- c extenseur
saire, partout où le pont roulant ne peut pas être utilisé, de recourir
à un chariot compact.
La recherche de solutions à base de chariots ne doit donc pas se
limiter aux modèles standards mais peut se construire autour de
matériels quasi sur mesure. Ils sont en fait des prolongements spé-
cifiques des installations de production.

5. Chariots embarqués

5.1 Chariots embarqués et livraisons


palettisées A B

d double ciseau

Les chariots embarqués sont des chariots élévateurs à fourche


conçus spécialement pour pouvoir être facilement et rapidement
embarqués à l’arrière d’un véhicule routier afin de permettre à son
conducteur de décharger son chargement palettisé sans aucune Figure 5 – Systèmes de prise de charge en porte-à-faux par chariot
aide extérieure et sans perte de temps. embarqué à mât vertical

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V
A 1 070 V1
B 1 715
C 486 R
C1 103 O
S
C2 359
D 1 246
E 2 317 U
E1 2 389 A
N
F 2 060
G 340 P
M G
K 1 300
K1 150 M1 K1 K
Z L C1
L 40
B
M 460 C2 C D
M1 228 Y T
E
N 1 550
O 125
P 55°
1 380 mm
R 1 775
S 2 976
T 2 701
U 2 300
V 2 611
V1 1 919
W 2 320
Véhicule
Y 92°
Z 12°
En mm
F
W

Figure 6 – Cotes caractéristiques d’un chariot embarqué à flèche télescopique (document Manitou)

Les opérations de déchargement représentent en effet une part Le constructeur français Manitou a, pour sa part, depuis plu-
importante du temps total d’utilisation des véhicules de livraison. sieurs années déjà, mis au point et breveté, un chariot embarqué
Or de plus en plus souvent les livraisons se font sur des sites dis- utilisant le principe du chariot à flèche télescopique qui apporte là
posant d’effectifs réduits ou intermittents et matériels et conduc- des avantages appréciables (figure 6).
teurs ne sont pas toujours disponibles à l’arrivée du véhicule de
livraison. Ceci est particulièrement le cas dans l’agriculture et sur
les chantiers de bâtiment, mais également dans de nombreuses
autres applications tant de distribution que de collecte. 5.2 Caractéristiques générales
Les hayons élévateurs et les grues auxiliaires permettent certes des chariots embarqués
de résoudre ce problème dans certains cas mais ne sont pas adap-
tés à tous les problèmes. Ainsi le hayon élévateur, ne permettant
le déchargement que par l’arrière, oblige à décharger les charges Si le chariot embarqué permet d’améliorer l’engagement et donc
dans l’ordre inverse du chargement. En outre, le déchargement se la rentabilité des véhicules de livraison, il en réduit la charge utile
faisant avec un transpalette, manuel ou électrique, le sol de rou- de la valeur de son poids propre.
lage doit être de très bonne qualité. La grue pour sa part réduit la
Même s’il est admis que la longueur du chariot n’est pas
surface utile du plateau et les manœuvres ne sont pas aisées pour
comptée dans la longueur totale du véhicule ou de l’ensemble rou-
un opérateur seul. Enfin, l’un comme l’autre sont montés de
tier, il n’en demeure pas moins qu’il est intéressant de la réduire le
manière fixe sur un véhicule déterminé ce qui constitue une
plus possible afin de faciliter les manœuvres et de limiter les
contrainte gênante en particulier lorsque ce dernier est immobilisé
efforts supportés par le châssis du véhicule.
pour entretien ou réparations.
Enfin dans la plupart des applications, le sol est de qualité
C’est pour proposer une solution plus souple et moins contrai-
médiocre, voire mauvaise, et les charges sont de 2 t ou plus.
gnante que deux constructeurs, l’un hollandais (Kooi Aap), l’autre
irlandais (Moffett) ont mis au point différents modèles de chariots Pour répondre à ces exigences, la solution la plus simple à réa-
embarqués (figure 5). liser consiste en un simple chariot à conducteur accompagnant et

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à longerons stabilisateurs encadrant la charge, analogue à certains


gerbeurs de magasin. La charge n’étant plus prise en porte-à-faux,
le poids mort est réduit ainsi que la longueur de l’appareil. Les
roues, tant porteuses que motrices, peuvent avoir un diamètre et
un garnissage adapté aux conditions de charge et de roulage. Les
bras stabilisateurs se glissent sous le châssis du véhicule pour
prendre la charge. Toutefois pour les charges situées à l’aplomb
des roues du véhicule, les bras stabilisateurs doivent encadrer ces
dernières ce qui n’est pas toujours possible.
En outre, le déchargement ne peut se faire parfois que par un
seul côté du véhicule. Le chariot peut alors être équipé d’un dispo-
sitif permettant de prendre la charge en avant des roues avant. Ce
peut être un mât rétractable, un tablier extenseur à pantographe,
simple ou double, ou une fourche à bras télescopiques (figure 5).
La solution du chariot à flèche télescopique combine naturellement
l’élévation et la projection en avant de la charge (figure 7). Dans
tous les cas, la charge est ramenée à l’intérieur du polygone de
sustentation pour les déplacements. Les modèles tous terrains à
prise en porte-à-faux peuvent être munis de stabilisateurs pour
soulager les pneus avant lors de la prise ou la dépose de charge. a reprise directe de la palette par un chariot à bras stabilisateurs
encadrant les roues du véhicule
Bien qu’un tel chariot ait apparemment toutes les caractéristi-
ques d’un chariot à fourche, il faut souligner qu’il n’en est pas un,
mais un appareil auxiliaire d’un véhicule routier. Ses performances
ne se comparent pas, en particulier en ce qui concerne la hauteur
d’élévation, plus faible pour le chariot embarqué.
La capacité des chariots embarqués est de 1 à 4 t ce qui répond
ainsi à la quasi-totalité des problèmes rencontrés. Il existe des
modèles à roues avant orientables qui sont de véritables éléva-
teurs latéraux omnidirectionnels pour les charges longues.
Les chariots embarqués peuvent être équipés de roues à banda-
ges voire de pneus pleins si le sol le permet. Les modèles tous ter-
rains sont équipés de roues sur pneus à grosses sculptures.
Pour ses chariots embarqués à flèche télescopique, Manitou a
développé et breveté un dispositif de déplacement transversal de
la flèche sur son axe qui remplace le tablier à déplacement latéral
très souvent nécessaire pour « décoller » les palettes entassées
sans jeu vers l’avant.
La motorisation, initialement réservée à la roue directrice, peut
maintenant être appliquée également sur les roues porteuses, qui
peuvent également être directrices. b reprise en deux temps par chariot en porte-à-faux.
Les bras de fourche ne sont engagés, dans un premier temps,
Chez tous les constructeurs l’accrochage et le décrochage sont que partiellement dans la palette pour la soulever et la ramener
faciles et rapides. Les kits d’accrochages sont fournis par le vers le chariot.
constructeur du chariot mais l’installation ne peut en être faite que
par un carrossier ou un constructeur d’ensembles routiers qui doit
intervenir dès le stade de l’étude pour vérifier l’absence d’interfé-
rence du chariot en position accroché, avec les différents organes
du véhicule et définir les modifications nécessaires : éclairage,
plaques, etc.
En conclusion, on doit souligner que les chariots embarqués
constituent actuellement une famille très complète qui peut
répondre à toutes les exigences, pour tous les problèmes. Ils per-
mettent d’améliorer notablement la productivité des livraisons et
des collectes ainsi que le service rendu à la clientèle.

5.3 Réglementation spécifique


Les chariots embarqués sont soumis aux règles de construction
applicables aux chariots automoteurs en général [A 9 209].
Le montage d’un chariot embarqué sur véhicule routier doit res-
pecter les prescriptions du code de la route.
c reprise par ripage d'une charge lourde par un chariot en porte-à-faux
Actuellement, la note no 1005 du 6 février 1979, émanant du Le soulèvement, avec l'extrémité de la fourche, du bord de la palette
ministère des Transports, précise que l’ensemble routier doit rester permet de riper celle-ci vers le chariot.
conforme au code de la route (figure 8). En particulier, le poids du
chariot doit être pris en compte dans la charge utile afin de respec- Figure 7 – Déchargement de véhicule par un seul côté avec chariot
ter le poids total roulant. embarqué à flèche télescopique (document Manitou)

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Éclairage plaque Feu de position


d'immatriculation

Plaque Macaron de limitation


d'immatriculation de vitesse

Feu de position 0000


60 80 90 Plaque réfléchissante
XX 14

Plaque réfléchissante
Feu de gabarit

Feu de gabarit
Feu de route et triangle

Feu de route Figure 8 – Chariot embarqué à flèche


et triangle télescopique en position de transport
à l’arrière d’un véhicule (document Manitou)

Les charges par essieu devront également être respectées. Elles 6.1 Chariots frontaux
seront vérifiées soit par pesée, soit par note de calcul, selon les
modèles décrits. Une information sera donnée à l’utilisateur quant
aux réductions des charges utiles maximales applicables avec ou L’architecture générale de ces appareils est directement dérivée
sans chariot. Une plaque, rappelant ces deux valeurs ainsi que la de celle des chariots élévateurs à fourche en porte-à-faux classi-
masse maximale du chariot, pourra utilement être fixée à proxi- ques mais leur capacité s’échelonne habituellement de 12 à 45 t et
mité de la plaque de tare. peut même atteindre 90 t.
Le véhicule sera muni d’une barre antiencastrement positionnée Ils sont utilisés essentiellement en extérieur, dans les aires por-
conformément à l’article 10-1 de l’arrêté du 1/09/1958 modifié, sans tuaires, pour le chargement et le déchargement des camions et
tenir compte de la présence éventuelle du chariot. Conformément wagons, et pour la manutention de grumes et colis lourds ainsi
aux dispositions réglementaires applicables au chargement, ce que dans l’industrie lourde pour les bobines de tôle, de brames et
dernier ne devra présenter ni aspérités, ni arêtes vives. de lingots.
Dans le cas où une modification de la barre antiencastrement
serait rendue nécessaire pour permettre l’accrochage du chariot, Pour la manutention des conteneurs, ils peuvent recevoir un
une dérogation devra être demandée à la DRIRE, accompagnée palonnier muni de verrous tournants s’adaptant dans les pièces de
d’une note de calcul démontrant sa résistance dans le cas où les coin. Il s’agit donc d’appareils très polyvalents pouvant assurer la
points de fixation de la barre auraient été modifiés. manutention aussi bien de conteneurs que des colis et charges
divers.
Tout feu dont les angles de vision obligatoires seront occultés,
même partiellement, par la présence du chariot devra être répété Des palonniers de longueur fixe ou télescopiques permettent de
sur ce dernier. Il sera souhaitable de placer ces feux répétés le plus prendre les conteneurs par les quatre pièces de coin supérieures
près possible des extrémités latérales et symétriques par rapport à (palonnier toplift, figure 9). D’autres modèles de palonnier sont
l’axe longitudinal. constitués d’un cadre vertical avec deux verrous seulement qui
La plaque d’immatriculation étant presque systématiquement s’adaptent dans les pièces de coin les plus proches du tablier seu-
occultée, un dispositif sera prévu sur le chariot pour recevoir une lement (palonnier sidelift ).
répétition de la plaque d’immatriculation et de son éclairage. Pour les conteneurs vides de 6 à 12 m (20 à 40 pieds), on utilise
Il faut enfin rappeler que le fait que le conducteur du véhicule des chariots d’une capacité nominale de 10 à 25 t permettant un
soit détenteur des permis de conduire requis ne l’autorise nulle- gerbage sur 8 hauteurs au maximum.
ment à utiliser un chariot élévateur embarqué pour les opérations Pour les conteneurs pleins, dont le poids maximal est de 25 t
terminales. Il doit pour cela être en possession d’une autorisation pour les 20 pieds et de 35 t pour les 40 pieds, les chariots utilisés
de conduite [A 9 209]. ont une capacité nominale de 40 à 52 t permettant de gerber les
conteneurs sur 6 hauteurs au maximum.
Ils peuvent être équipés d’une cabine surélevée, pour offrir au
6. Engins pour conteneurs cariste une meilleure visibilité à grande hauteur ou au contraire
être conçus avec une structure surbaissée, inférieure à 3 m, pour
pouvoir travailler dans les entreponts des navires rouliers porte-
conteneurs. Chaque navire possède alors sa propre flotte de cha-
Cette catégorie rassemble différents types d’engins conçus spé-
riots embarqués pour pouvoir desservir les ports qui ne sont pas
cialement pour la manutention des conteneurs utilisés principale-
équipés de moyens de manutention suffisants.
ment dans le transport maritime et les transports d’approche et de
longueur égale ou supérieure à 6 m (20 pieds).
On y trouve :
— des chariots élévateurs frontaux de forte capacité ; 6.2 Stackers
— des stackers, analogues dans leur principe aux chariots tous
terrains à flèche télescopique, mais de forte capacité et munis à la
place de la fourche d’un équipement adapté ; Les appareils désignés par ce terme franglais sont apparus plus
— des chariots cavaliers à châssis en portique permettant récemment que les chariots frontaux et ont une architecture simi-
d’enjamber les charges. laire à celle des chariots tous terrains à flèche télescopique

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Figure 11 – Chariot cavalier

Figure 9 – Manutention de conteneur par chariot à fourche frontale


équipé d’un palonnier Toplift
déport de charge permettant des prises et déposes en passant par
dessus une et même deux rangées de conteneurs. On retrouve
également la suppression du déplacement de l’appareil avec
charge haute.
La tourelle pivotante portant le palonnier permet de faire tourner
le conteneur de 180o et donc de le prendre dans le sens longitudi-
nal, ce qui entraîne une importante réduction des largeurs d’allées.
Des palonniers équipés de bras mobiles escamotables per-
mettent de manutentionner des remorques et semi-remorques rou-
tières ou des caisses mobiles de camions dont le poids peut
atteindre 40 t.

6.3 Chariots cavaliers

Le châssis de ces chariots a une structure en portique qui leur


permet d’enjamber la charge, essentiellement des conteneurs
(figure 11). Ils offrent une largeur libre de 2,5 à 3 m et une hauteur
libre leur permettant de passer au-dessus de 3 ou 4 conteneurs
gerbés. La cabine du conducteur se trouve généralement d’un côté
de l’appareil.
Il s’agit d’appareils à propulsion généralement diesel-hydrauli-
que, utilisés principalement sur les terminaux portuaires pour la
Figure 10 – Stacker pour manutention de conteneurs manutention des conteneurs de 20 et 40 pieds (6 à 12 m de long).
Ils sont équipés de huit roues sur pneumatiques et d’un palon-
[A 9 205] et donc à celle des grues hydrauliques. L’extrémité de la nier télescopique automatique.
flèche reçoit non pas une fourche mais un palonnier monté sur une Ce sont des appareils rapides et peu encombrants, mais ils
tourelle pivotante (figure 10). nécessitent une allée entre chaque rangée de conteneur pour le
passage des roues.
Les différents modèles existants permettent, comme les chariots
frontaux, de gerber jusqu’en 6e hauteur des conteneurs, vides ou On doit attacher une importance toute particulière au risque de
pleins, d’un poids maximal de 35 t. voir un piéton pris dans une de ces allées sans aucun moyen d’évi-
ter l’appareil qui y circule. Un circuit vidéo est ainsi à prévoir pour
Comme les chariots tous terrains à flèche télescopique, ils pos- permettre au conducteur d’avoir une bonne visibilité de l’allée
sèdent sur les chariots frontaux l’avantage d’un très important dans laquelle ne se trouve pas la cabine.

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