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28/11/2008
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 2 483 − 1
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1.3 Niveaux de production solide sec une forme ou une morphologie particulières pour une
humidité initiale correctement choisie plus élevée que l’humidité
minimale accessible par des moyens mécaniques.
La diversité des produits issus de l’industrie chimique va de pair Ainsi la teneur en eau du produit entrant dans le sécheur peut être
avec leur destination et leur niveau de production. variable en fonction des critères de qualité, de coût énergétique, des
propriétés physico-chimiques et de la granulométrie du solide sec.
Pour des particules de quelques centaines de microns, non
1.3.1 Commodités hygroscopiques, une centrifugation permet d’obtenir des teneurs
en eau souvent inférieures à 10 %, alors que, pour des particules
Ce sont des molécules relativement simples, apparaissant rare- plus petites, de quelques dizaines de microns par exemple, un filtre
ment en tant que telles sur le marché grand public ; elles constituent à bande, voire un filtre-presse, fournissent un gâteau à quelques
les grands intermédiaires de synthèse destinés à être utilisés par dizaines de pour-cent d’eau.
d’autres industries chimiques de transformation – par exemple
Enfin, il est parfois intéressant de profiter d’une mise en forme
l’acide adipique pour la fabrication du polyamide 6-6, l’oxyde de
du solide directement dans le sécheur ou de sauter les opérations
titane pour la préparation de peintures.
unitaires de filtration, voire de cristallisation. Le milieu alimentant
C’est dans le secteur des commodités que l’on trouve les plus le sécheur est alors soit une suspension diluée de particules, soit
fortes productions en tonnage tant en chimie organique que une solution vraie.
minérale ; elles peuvent dépasser cent mille tonnes par an par unité
Les valeurs de l’humidité résiduelle demandées en sortie de
de production.
séchage des produits chimiques sont très variables, mais, de plus
en plus, rarement supérieures à 1 %, avec une tendance marquée
à descendre à quelques dixièmes de pour-cent, voire moins.
1.3.2 Spécialités
Il y a là une différence fondamentale par rapport aux exigences
Par ce terme, on désigne des molécules plus élaborées dont la d’autres industries comme celles traitant les produits d’origine natu-
synthèse est souvent protégée par des brevets déposés par l’entre- relle (agroalimentaires, papiers, fibres naturelles...) pour lesquels
prise. Elles caractérisent une gamme de produits attachée à l’image l’humidité résiduelle, pour des raisons d’ordre biologique par
d’une ou de quelques entreprises qui maîtrisent leur production. exemple, avoisine 10 % d’eau.
Les produits issus de l’agrochimie en constituent un bon exemple. Les principales raisons qui incitent l’industrie chimique à
Les capacités de production, par atelier, vont de quelques centaines rechercher des produits de très faible humidité tiennent essentiel-
de tonnes à quelques dizaines de milliers de tonnes par an. lement aux comportements des poudres trop humides :
— mottage dans les silos ou dans les capacités de transport ;
— encrassement des dispositifs de transfert de matière ;
1.3.3 Produits pharmaceutiques — corrosion des matériels métalliques favorisée par la présence
d’un liquide solubilisant les ions néfastes ;
— dégradation chimique par hydrolyse lente,
Ces derniers constituent une famille de produits généralement
destinés, après leur traitement galénique (pour utilisation sous forme l’ensemble de ces comportements traduisant l’impact de la teneur
de médicaments), au marché grand public. résiduelle en eau sur les qualités d’usage du solide sec.
Les molécules à sécher sont alors souvent très complexes, ther-
miquement fragiles, avec de grandes exigences de qualité tant aux
plans chimique que physique.
1.4.2 Solvants organiques
Le niveau de production, par atelier, va de quelques centaines de
On les évite le plus possible s’ils n’apportent pas, par rapport à
kilogrammes à plusieurs milliers de tonnes par an.
l’eau, un avantage particulier au cours du processus industriel. En
effet, ces liquides, plus chers et plus nocifs que l’eau, doivent impé-
rativement être récupérés à la sortie du sécheur, ce qui complique
1.4 Liquides d’imprégnation, l’installation de séchage, tout en augmentant son coût de fonction-
nement et d’investissement.
teneurs initiales et résiduelles
De plus, en dehors de problèmes qu’ils posent d’hygiène sur les
lieux de travail et d’impact sur l’environnement, ils sont souvent
Le liquide d’imprégnation peut être l’eau ou des solvants orga- inflammables, voire explosifs, et se retrouvent à l’état de vapeur
niques qu’il faut distinguer eu égard à leurs différences de propriétés dans le sécheur, fonctionnant le plus souvent à température éle-
physiques, d’une part, et de dangerosité, d’autre part. vée, d’où d’importantes contraintes de sécurité.
Dans le cas d’un solvant organique imprégnant le solide, l’indus-
triel favorisera, beaucoup plus que dans le cas de l’eau, les moyens
1.4.1 Eau mécaniques de séparation solide/liquide permettant d’atteindre le
taux d’humidité minimal. Le produit alimentant le sécheur ne se pré-
C’est le liquide le plus fréquemment rencontré lors du séchage sentera donc pratiquement jamais comme une suspension diluée de
d’un produit humide. En effet, toutes les fois que cela est chimi- solide dans le solvant, encore moins comme une solution.
quement possible, l’industriel préfère réaliser les étapes amont de La teneur résiduelle en solvant exigée en fin de séchage est du
synthèse et de cristallisation dans ce milieu économiquement inté- même ordre de grandeur que celle exigée pour l’eau, et même
ressant, hygiénique et potentiellement sans risque. Ses qualités sont souvent beaucoup plus faible (0,01 %), surtout lorsque le produit fini
telles que, bien souvent, le solvant organique nécessaire à la cris- est destiné à être absorbé par l’homme ou les animaux car, à la
tallisation est remplacé par de l’eau lors du lavage des cristaux. différence de l’eau, les solvants organiques ont rarement la qualité
L’inconvénient majeur de l’eau réside dans son enthalpie de vapo- « alimentaire ».
risation élevée qui grève le coût énergétique de l’opération de Il est cependant parfois plus facile d’obtenir une faible teneur
séchage. C’est pourquoi l’industriel favorisera le système de sépa- résiduelle en solvants organiques légers, car leurs enthalpies
ration mécanique solide/liquide lui fournissant l’humidité minimale. d’évaporation sont beaucoup plus faibles que celle de l’eau alors
Cela n’est pas une règle intangible, certains sécheurs conférant au que leurs pressions de vapeur sont plus élevées.
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2. Compléments théoriques
Les mécanismes du séchage ont été exposés dans l’article
Séchage. Théorie et calculs [J 2 480] de ce traité. Ce paragraphe a
pour but d’apporter quelques compléments dans le cas où le liquide
à évaporer n’est plus de l’eau. En effet, l’eau a des caractéristiques
physiques assez particulières.
Certaines propriétés, valables lors du séchage d’un milieu humide
d’eau, ne sont pas rigoureusement généralisables à d’autres
liquides.
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Cp G Cp v ∆H v pT (kPa) Sc
M ---------
(J · g–1 · K –1) (J · g–1 · K –1) (J · g–1) à 40 oC à 40,17 oC à 36,35 oC Pr
Les valeurs nécessaires au calcul, ainsi que les résultats, sont 2.2 Séchage par conduction
rassemblés dans les tableaux ci-dessus. L’enthalpie de l’air humide
est calculée à partir de sa définition :
L’énergie thermique nécessaire au séchage est transférée au
i = C p G T + Y ( ∆H v + C p v T ) produit par contact direct de celui-ci avec une surface d’échange ther-
mique séparant le milieu à sécher du fluide caloporteur proprement
Elle est rapportée au kilogramme d’air sec. dit. Les vapeurs émises sont alors évacuées par l’aspiration d’un
Pour l’eau (figure 4a ), on constate que la température de bulbe dispositif de vide ou balayées par un faible courant de gaz à pression
humide T H est très voisine de celle de saturation adiabatique T GS . atmosphérique.
Les enthalpies des airs représentés par les points G, H, GS sont
■ Dans un sécheur fonctionnant sous vide, la température du
quasiment identiques, ce qui justifie la pratique courante d’obtenir
milieu à sécher correspond, pendant toute la durée où le produit est
leurs coordonnées à l’intersection de l’isenthalpe passant par G et
saturé en liquide (activité du liquide voisine ou égale à l’unité), à la
de la courbe HR = 100 %.
température d’ébullition du liquide sous la pression considérée.
Dans le cas du toluène (figure 4b ), on trouve que la température
Avec les liquides organiques dont l’enthalpie de vaporisation est
de bulbe humide est supérieure de 3,65 oC à celle de saturation adia-
cinq à six fois plus faible que celle de l’eau, on assiste parfois, sur
batique. De plus, l’enthalpie i H du point H est nettement supérieure
des solides très pulvérulents, à une forte expansion du milieu par
à celle (i G) du point G. La simplification précédente n’est plus valable.
les vapeurs du solvant fluidisant la poudre. Par l’intense agitation
qu’il procure, renouvelant les contacts entre les particules humides
et la surface d’échange thermique, ce phénomène accélère le
séchage.
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■ Sous balayage de gaz à pression atmosphérique, la température Des conditions initiales de température et de pression identiques
du milieu, lors de la phase d’évaporation du liquide libre, dépend du associées à des compositions du mélange variables permettent de
rapport entre le débit de vapeur et celui du gaz de balayage ; ce déduire la corrélation entre P max et V max :
dernier étant souvent faible, la température du milieu est proche de
celle d’ébullition du liquide à la pression atmosphérique. lg V max = k P max
avec k constante.
Pour une teneur en oxygène du mélange oxygène-azote constante,
P max et V max varient avec la concentration en carburant du mélange.
3. Sécurité de l’opération Ces mesures expérimentales constituent les informations de base
de séchage d’une étude sur la sécurité, réalisée dans le cas du séchage à pression
atmosphérique.
Les poussières organiques et (ou) les vapeurs chaudes de solvant
en présence d’air font du sécheur, dans l’industrie chimique, un
appareil potentiellement dangereux. 3.2 Explosion de vapeurs organiques
Les molécules organiques constituées d’atomes d’hydrogène, de
carbone, d’azote..., dont certains faiblement liés, constituent d’excel- L’exploitation des essais expérimentaux précédemment évoqués
lents carburants qui peuvent réagir avec l’oxygène de l’air, et dont conduit à la courbe d’inflammabilité présentée sur la figure 6 se
l’action peut être renforcée par la présence éventuelle d’atomes rapportant au mélange d’une vapeur organique avec de l’air à teneur
d’oxygène au sein de la molécule. variable en oxygène.
Un tel milieu, en présence d’une source d’amorçage, peut conduire L’explosion ne peut se produire que dans les conditions corres-
à une explosion dans l’espace confiné du sécheur. Cette explosion pondant à la zone d’inflammabilité délimitée par :
primaire peut engendrer des explosions secondaires, par exemple — la partie inférieure de la courbe, pratiquement horizontale, qui
en dispersant dans l’atelier, sous forme de poussières, le contenu définit la limite inférieure d’explosivité (LIE ), teneur au-dessous de
du sécheur et des filtres, les dépôts sur les appareils, aggravant ainsi laquelle le carburant est en quantité insuffisante pour s’enflammer ;
le risque. — la partie supérieure ascendante de la courbe qui détermine
Les notions ci-après permettent de comprendre d’où vient le une limite supérieure d’explosivité (LSE ), croissant avec la teneur
danger et comment le maîtriser. en oxygène et repérée par celle de l’air (21 %) : au-delà de la LSE ,
le comburant étant en quantité insuffisante par rapport au
carburant, l’inflammation n’a pas lieu ;
— le « cap », jonction entre les deux branches de courbe pré-
3.1 Caractéristiques de l’explosion cédentes, qui détermine une teneur en oxygène de l’atmosphère en
deçà de laquelle l’inflammation, donc l’explosion, n’est plus
L’explosion, ou déflagration, débute par l’inflammation locale du possible.
milieu générant une onde de pression qui se développe à vitesse
sonique ; la vitesse de propagation de flamme est de quelques
mètres par seconde. La détonation, non prise en compte dans ce
qui suit, s’en différencie par une onde de pression se développant
à vitesse largement supersonique et une vitesse de propagation de
flamme, qui lui est liée.
Un milieu explosif est caractérisé par plusieurs grandeurs :
— la teneur en comburant : l’oxygène de l’atmosphère du sécheur;
— une quantité suffisante du carburant :
• concentration minimale d’inflammation : C mi pour les
poussières,
• limite inférieure d’explosivité : LIE pour les vapeurs ;
— une source d’énergie localisée délivrant une énergie minimale
Figure 5 – Pression initiale : 1,013 × 105 Pa.
d’inflammation : E mi capable d’amorcer la réaction ; cette source
Courbe d’explosivité d’un mélange
peut être la température du milieu (dite d’auto-inflammation ) qui doit
cependant être relativement élevée et supérieure à 300 oC pour de
nombreuses molécules. Une flamme, une étincelle sont d’autres
sources possibles.
Dans les conditions normales de température et de pression, cette
énergie initiale présente un minimum correspondant au mélange le
plus susceptible d’exploser, c’est-à-dire souvent celui dont la compo-
sition est proche de la stœchiométrie de la combustion.
L’effet explosif est caractérisé par :
— la valeur maximale de la pression développée (P max ), qui est
une caractéristique thermodynamique du milieu ;
— la valeur maximale de la vitesse de montée en pression (V max ),
qui est une caractéristique cinétique dépendant de la géométrie de
l’enceinte et de l’aéraulique.
La figure 5 indique l’évolution de la pression en fonction du temps,
pour une pression, une température, une composition initiales du
milieu connues.
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Les valeurs usuellement rencontrées avec les vapeurs organiques La notion de LIE est ici remplacée par celle de concentration
dans l’air, dans les conditions standards de température (25 oC) et minimale d’inflammation : C mi ; compte tenu de l’allure de la
pression (1,013 × 105 Pa) sont les suivantes : courbe (figure 7), la notion de LSE disparaît.
• P max = 0,7 à 0,9 MPa ; Les valeurs observées, dans les conditions de référence précé-
• V max = 15 à 60 MPa/s ; dentes de température et de pression initiales, concernant les effets
• « cap » : 7 à 11 % d’oxygène. de l’explosion :
Le tableau 2 rassemble, à titre d’illustration, quelques valeurs de • P max = 0,6 à 0,9 MPa ;
LIE , de LSE et de E mi dans l’air dans des conditions initiales de • V max = 15 à 60 MPa/s ;
pression et de température précisées : 1,013 × 105 Pa et 25 oC. • « cap » : 8 à 11 % d’oxygène ;
(0) ne diffèrent pas fondamentalement de celles observées pour les
vapeurs organiques.
Tableau 2 – Grandeurs caractéristiques
de quelques vapeurs organiques Le tableau 3 qui regroupe, à titre d’exemples, quelques valeurs
de C mi et E mi de poussières organiques montre que les énergies
E mi minimales d’inflammation de nuages de fines poussières sont de
LIE LSE
l’ordre de quelques millijoules à quelques dizaines de millijoules,
(% vol.) (% vol.) (mJ)
et sont donc très supérieures à celles observées sur les vapeurs
Acétone ................................... 2,6 12,8 1,15 organiques. (0)
Benzène................................... 1,3 7,9 0,2
Cyclohexane ........................... 1,3 8 0,22
Méthanol ................................. 7,3 36 0,14 Tableau 3 – Grandeurs caractéristiques
Octane ..................................... 1 6,5 1,35 de quelques poussières organiques
C mi E mi
(g/m3) (mJ)
3.3 Explosion de poussières organiques
Acide benzoïque ............................. 30 20
Acide fumarique ............................. 85 35
Les notions fondamentales sont les mêmes que pour les vapeurs. Anhydride phtalique ...................... 15 15
Toutefois la courbe d’inflammabilité a une allure différente en ce qui Éthylcellulose .................................. 25 10
concerne la partie de courbe relative à LSE , ici proche de la verticale, Vitamine C ....................................... 70 60
comme le montre la figure 7 , due au fait que la quantité de
comburant reste constante lorsque la concentration en poudre croît ;
la quantité croissante de solide ne dilue pas, comme une vapeur,
l’oxygène initial. Remarque : l’atmosphère présente dans le sécheur peut être à
la fois constituée de poussières organiques et de vapeurs de sol-
La plage de concentration en poussières explorée s’étend géné-
vant. Un tel milieu, dit « hybride », conduit à un effet de synergie
ralement de 0 à 600 ou 800 g/m3. La dimension des poussières est élargissant la zone d’inflammabilité au-delà de celle de la pous-
un paramètre important, la zone d’inflammabilité augmentant avec sière ou de la vapeur seule.
la taille des particules. Expérimentalement, les courbes d’inflam-
mabilité de poussières organiques sont déterminées sur des par-
ticules de quelques dizaines de microns. Rappelons que l’explosion
primaire de ces « fines » peut induire, celle, secondaire, de plus
grosses particules.
3.4 Conditions d’explosion
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qui libère brusquement un nuage de poussières riche en « fines ». ■ Dans les sécheurs conductifs sous pression atmosphérique, le gaz
Dans le cas où ce milieu s’avérerait explosif, l’appareil doit être de balayage est souvent, pour des raisons de sécurité, l’azote.
protégé. La source d’ignition peut provenir de l’électricité statique L’utilisation d’une tour de lavage permet alors de refroidir le gaz
due aux fines particules chargées, accumulées sur les manches et d’exhaure tout en récupérant le liquide organique. La température du
constituées de matériaux non conducteurs ; le rôle de la vapeur liquide de lavage, de nature identique à celui récupéré, doit être suf-
d’eau présente dans le gaz devient alors ambigu. D’une part elle fisamment basse pour que la teneur résiduelle en solvant organique
favorise l’élimination de l’électricité statique, concourant ainsi à la de l’azote à recycler au sécheur après réchauffage soit faible, afin de
sécurité de l’appareil ; d’autre part elle risque, en se condensant, ne pas ralentir le séchage.
sur les manches en particulier, de perturber fortement la capacité
d’épuration du filtre.
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5.2 Matériaux de construction du sécheur Le sécheur n’est toutefois pas un appareil bien adapté à une mise
en forme précise du produit en cours de séchage. Par contre, il est
Le milieu à sécher est, par définition, humide et chaud. Le liquide, tout à fait possible de réaliser la mise en forme du produit suffi-
en particulier l’eau, peut y concentrer des ions corrosifs tels que les samment humide pour être malléable à l’entrée du sécheur et de
chlorures, en situation favorable pour aggraver la corrosion du maté- conserver cette forme lors du séchage. On choisira alors des appa-
riau métallique constituant le sécheur, d’où deux risques : reils transportant le produit sur une bande par exemple, dans des
conditions thermiques appropriées pour maîtriser les phénomènes
— la pollution du produit sec par des métaux indésirables ; de croûtage en surface, de retrait et de fissuration.
— la dégradation rapide du matériel.
Il est donc important de veiller, lors de l’étude du séchage, à la
compatibilité du matériau du sécheur avec le milieu à sécher, ce
qui peut limiter le choix des technologies adaptées au cas à traiter. 6. Critères de choix
d’un sécheur
5.3 Agitation
6.1 Éléments à prendre en compte
Le produit humide pulvérulent, ou même mis en forme préala-
blement (macaronis, cachous...) subit des effets mécaniques plus ou La sélection d’un appareil de séchage adapté au problème à
moins intenses, dus soit à une agitation voulue (sécheur conductif), résoudre nécessite l’élaboration d’un cahier des charges détaillé. La
soit aux mouvements induits par le transport du produit (vis trans- seule exigence d’une valeur d’humidité résiduelle du produit sec est
porteuse), soit encore à l’action de la vitesse du gaz de séchage insuffisante et risque de conduire à de nombreux déboires lors de
(sécheur convectif ). l’exploitation ; il faut, dès le départ, y associer la notion de qualités
Cette action mécanique peut agir seule ou couplée avec les phéno- d’usage du produit sec, qui prend en compte les aspects autres que
mènes déjà décrits de variation de la solubilité due aux variations la stricte évaporation du liquide.
de température ; les conséquences pour le produit sec sont les Les constructeurs proposent une grande variété d’appareils qui,
suivantes. même regroupés par familles technologiques, présentent encore
■ Attrition des différences, ne serait-ce que dans leur conception mécanique.
Par ailleurs, l’opération de séchage met en œuvre, outre le sécheur
L’agitation communiquée aux particules est telle que les chocs, lui-même, un ensemble d’équipements annexes nécessaire au bon
entre elles ou sur les parois du sécheur, brisent les cristaux, réduisant fonctionnement du sécheur et dont la nature dépend du mode de
ainsi parfois profondément leur taille moyenne tout en élargissant séchage retenu.
la répartition granulométrique de la poudre sèche par génération de
« fines ». Une conséquence classique d’une telle attrition, en termes Le choix concerne donc plus un groupe d’appareils qu’un appareil
de propriété d’usage, est la chute de la coulabilité de la poudre et isolé : le sécheur.
de possibles ennuis lors de la manutention ultérieure. La sélection d’un procédé de séchage est l’affaire de spécialistes
Il va de soi que cet effet dépend de la solidité intrinsèque du cristal, et doit résulter d’une coopération entre le client connaissant le pro-
mais certains sécheurs sont plus brisants que d’autres, en particulier duit et le procédé, et les constructeurs maîtrisant la technologie.
les sécheurs convectifs à vitesse de gaz élevée, tels les sécheurs Les critères de choix sont donc liés aux paramètres décrits ci-après.
pneumatiques ou encore ceux à agitation mécanique rapide. La
géométrie du sécheur amplifie parfois le phénomène (présence de ■ Nature du produit
coudes, par exemple), mais peut aussi le réduire (formes sphériques Il convient d’abord de préciser les caractéristiques physiques et
ou cylindriques). L’attrition est rarement désirée lors du séchage, le chimiques du produit : solubilité, thermosensibilité, corrosivité,
sécheur pouvant devenir un broyeur non contrôlé et méconnu. toxicité, etc.
■ Agglomération La description de la présentation du produit humide (liquide,
pâteux, pulvérulent...) est aussi un critère important du choix car
Le phénomène de coalescence de particules en agglomérats de elle conduit à exclure d’emblée certaines familles technologiques
plus grande taille dépend du facteur physico-chimique décrit au de sécheurs.
paragraphe 5.1, qui permet la création de « ponts » entre les par-
ticules par dépôt de soluté lors de l’évaporation du solvant, et d’un L’humidité initiale du produit, liée à sa présentation, est un para-
facteur mécanique favorisant la rencontre des particules entre elles. mètre aussi essentiel que son humidité finale ; remarquons ici qu’un
surséchage inutile entraîne un surdimensionnement coûteux.
Certains sécheurs ont une géométrie associée à une agitation
qui favorise ce phénomène (sécheurs conductifs cylindriques ou La présentation du produit sec, sa morphologie, peut s’avérer un
sphériques, sécheurs convectifs à lit fluidisé...). élément primordial. Faut-il préformer le produit avant séchage ?
Supporte-t-il l’attrition ? Que deviennent la coulabilité du milieu en
Lorsqu’elle est recherchée, l’agglomération peut être améliorée et cours de séchage et sa tendance au mottage ? Ce sont quelques-unes
contrôlée par un dispositif annexe dispersant sur les particules une des questions à débattre.
solution judicieusement choisie d’un soluté inoffensif pour l’usage
du produit. Lors de l’évaporation du solvant, le soluté se dépose entre Dans les critères se rapportant au produit, il faut aussi inclure les
particules d’où l’apparition d’agglomérats dont la forme plus ou aspects liés à la sécurité, à la protection de l’environnement, à
moins régulière dépend de l’agitation et de la géométrie du sécheur. l’hygiène sur le lieu de travail, à la corrosion du sécheur, à la
On conçoit donc que l’agitation doit être alors surveillée pour ne pas valeur économique du produit...
détruire l’effet recherché. ■ Procédé
Les critères de choix relatifs au procédé concernent :
— le tonnage à traiter ;
5.4 Mise en forme — les liaisons avec l’amont et l’aval ;
— les stockages intermédiaires ;
Si l’agglomération génère des particules relativement identiques — le choix de la pression de travail (séchage atmosphérique ou
et assez grosses, une certaine mise en forme peut être réalisée sur sous vide) ;
le produit sec. — la récupération ou non du liquide après évaporation ;
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— la gestion des « fines » provenant du dispositif de séparation effectuer des essais expérimentaux chaque fois que l’on a affaire à
solide-gaz ; un produit manquant de références ou que les exigences sur les qua-
— la nécessité ou non de refroidir le produit sec ; lités d’usage du produit sec sont importantes.
— le type de fonctionnement de l’atelier (continu, discontinu,
par campagne, par lots) ;
— les aspects énergétiques ;
— les niveaux de contrôle ;
— les moyens de régulation et d’automatisation.
7. Sécheurs adaptés
■ Technologie
à l’industrie chimique
Les critères s’y rapportant ont à prendre en compte :
— la fiabilité mécanique de l’appareil liée à son niveau de L’article [J 2 482] Séchage. Appareillage et choix d’un procédé,
complexité et celle des divers composants constituant le système détaille les matériels couramment rencontrés dans l’industrie. Dans
de séchage (en particulier les sas dans le cas d’un dispositif continu ce qui suit, les sécheurs, présentés par familles : convectifs,
sous vide), avec le souci d’un ensemble homogène sans point faible conductifs, rayonnants, mixtes, sont étudiés strictement en rapport
ni superflu ; avec leurs applications dans l’industrie chimique, l’objectif étant de
— l’encombrement du système de séchage ; faire ressortir, d’une manière générale, leurs avantages et leurs
— les possibilités de réalisation dans des matériaux compatibles inconvénients, étant entendu que des cas particuliers peuvent
avec le milieu à sécher ; toujours exister.
— les facilités d’entretien, de nettoyage, de conduite de
l’installation ;
— les coûts d’investissement et de fonctionnement ;
— les références industrielles de la technologie proposée pour le 7.1 Sécheurs convectifs
même produit ou un produit similaire ;
— la réputation des constructeurs et les garanties qu’ils offrent ;
— etc. L’énergie thermique est apportée au produit par un courant de
gaz chaud à pression atmosphérique, qui évacue aussi les vapeurs
du liquide à éliminer.
6.2 Situation actuelle
7.1.1 Lits traversés
La liste des principaux, et déjà nombreux, critères de choix parmi
la grande diversité des matériels du commerce montre que ce choix Le produit humide à sécher est disposé sur une bande trans-
résultera d’un compromis conduisant à un optimum technico- porteuse laissant passer, par des ouvertures, le flux gazeux.
économique.
Les grilles de sélection, proposées dans la littérature [23] [24] [25] ■ Principaux avantages
[26] ne peuvent valablement embrasser la totalité des contraintes — Le respect de la morphologie du produit (peu d’attrition).
et des réponses technologiques. Tout au plus permettent-elles — Une grande souplesse d’utilisation du gaz de séchage : cir-
d’éclaircir la situation et d’orienter vers une présélection d’appareils. culation à cocourant ou à contre-courant, possibilité de différents
La méthode de sélection généralement appliquée est essentiel- niveaux de température permettant un traitement contrôlé des pro-
lement expérimentale : duits sensibles et une bonne gestion de l’énergie.
— étude de la cinétique de séchage du milieu ; — Une conception mécanique du sécheur peu complexe.
— identification des principales contraintes en fonction des
— Un refroidissement possible du produit dans la partie finale
objectifs spécifiques du cas à traiter ;
de l’appareil.
— choix préliminaire d’une ou de deux familles technologiques
et, à l’intérieur de celles-ci, des appareils paraissant le mieux adaptés ■ Principaux inconvénients
en fonction de l’expérience antérieure du client, du fournisseur — Leur usage est réservé aux produits humides créant un lit de
(références) ; forte porosité (les produits pulvérulents nécessitent une mise en
— essais pilotes, sur des appareils de taille suffisante, repré- forme préalable).
sentatifs des technologies présélectionnées, sur une durée assez
longue ; — Leur fonctionnement est surtout adapté aux traitements
— analyse des résultats, bilans matières et énergétiques, compa- continus.
raison avec les objectifs, remèdes aux dérives, dimensionnement. — Leur encombrement est important.
Des logiciels facilitent l’exploitation des résultats expérimentaux — Leur productivité, en termes de débit de solide par unité de
mais ne peuvent dispenser des essais. surface de bande, est modeste.
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— Mécaniquement simple, le sécheur est souvent vibré. — L’attrition du solide peut être importante.
— Refroidissement possible en fin de séchage. — Une très faible humidité résiduelle n’est guère accessible.
— Élimination possible des « fines » par envolement. — Le procédé est uniquement continu.
— Fonctionnement continu ou discontinu. — Un dispositif performant de séparation solide-gaz est
— Large gamme de tailles de sécheurs. indispensable.
— Le séchage à l’air introduit un risque d’explosion.
■ Principaux inconvénients
La figure 9 présente une réalisation compacte de ce type d’appa-
— Le produit doit être fluidisable, c’est-à-dire pulvérulent et peu reil. Dans la chambre de séchage, l’air prend un mouvement giratoire
humide. et l’agitateur disperse le solide pulvérulent.
— L’envolement des fines nécessite un dispositif efficace de
séparation solide-gaz.
— La grille de fluidisation constitue un élément sensible ; elle 7.1.4 Atomiseurs
assure la répartition du gaz, évite le pleurage du solide mais peut
être source d’encrassement... Le produit humide entrant est pulvérisé par une buse ou bien par
— Il y a risque d’explosion des poussières lors du séchage sous un disque tournant à grande vitesse, dans le courant de gaz chaud.
air. ■ Principaux avantages
— Les atomiseurs sont bien adaptés aux suspensions et aux
7.1.3 Lits transportés pneumatiquement solutions pour lesquels sont réalisés, dans le même appareil, la
cristallisation et le séchage, en évitant la filtration intermédiaire.
Le courant gazeux a une vitesse telle qu’il entraîne avec lui le — Une certaine mise en forme du solide est possible par un
solide à sécher. choix judicieux du dispositif d’alimentation.
— Le temps de séchage est très court, inférieur à 1 min, d’où la
■ Principaux avantages possibilité d’un gaz entrant à haute température (250 à 300 oC).
— La cinétique de séchage est extrêmement rapide, d’où un temps — Une grande partie du solide est séparée du gaz dans la
de séjour du produit chauffé inférieur à 1 min. chambre de séchage.
— Le gaz peut donc être à haute température (250 à 300 oC) sans
risque majeur pour le produit ; le rendement énergétique est alors ■ Principaux inconvénients
excellent. — Une très faible humidité résiduelle n’est guère accessible.
— Divers systèmes d’introduction du produit humide permettent — Le procédé est uniquement continu.
de traiter une large gamme de taux d’humidité initiale. — La chambre de séchage est volumineuse.
— La chambre de séchage est géométriquement simple : tube, La figure 10 présente une réalisation particulière, sans buse ni
cylindre ; son encombrement est souvent réduit. disque tournant, de ce type d’appareil, dans lequel la pulvérisation
■ Principaux inconvénients de la suspension à sécher est directement réalisée par les gaz
chauds de séchage. Elle n’est assistée par aucun moyen annexe tel
— La taille des particules de solide doit être faible, inférieure au que buse sous pression, buse bifluide ou turbine, ce qui confère au
millimètre. système une grande fiabilité.
Figure 9 – Sécheur pneumatique compact Spin-Flash® (d’après documentation APV Baker SA)
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7.2.3 Séchage sous vide — durée de séchage pouvant atteindre plusieurs heures, surtout
pour les grandes capacités car le rapport surface d’échange/ volume
Ces sécheurs sont fréquemment utilisés pour des opérations dis- décroît quand la taille augmente.
continues. Certains appareils continus fonctionnant sous balayage La figure 12 illustre une réalisation industrielle de ce type de
de gaz peuvent être modifiés pour travailler sous vide ; il est alors sécheur.
nécessaire d’alimenter et d’évacuer le produit par des sas qui
peuvent s’avérer être des sources de difficultés pour des poudres
cohésives humides ou sèches.
Les principaux avantages et inconvénients des sécheurs sous vide
7.3 Sécheurs rayonnants
sont globalement les mêmes que pour les appareils précédemment
décrits (§ 7.2.2) avec les différences suivantes :
7.3.1 Principe
— température de séchage modérée à faible, adaptée aux produits
thermosensibles ;
L’énergie est apportée à certains matériaux par la composante
— traitement par lots ayant la même histoire ;
électrique d’un rayonnement électromagnétique.
— fonctionnement sûr, l’oxygène ne provenant que de légères
fuites possibles ; Les rayonnements électromagnétiques utilisables en séchage
— refroidissement dans le même appareil après séchage ; sont, par longueur d’onde décroissante :
— géométrie simple, nettoyage facile ; — les hautes fréquences (HF) : plusieurs mètres ;
mais avec les inconvénients suivants : — les micro-ondes (MO) : une dizaine de centimètres.
— vidange parfois délicate du produit sec dans de bonnes L’énergie électrique est convertie en chaleur au sein du matériau
conditions d’hygiène ; s’il est polaire, polarisable ou ionique. L’eau, à l’état liquide, constitue
— coût relativement élevé dû aux soins à apporter à la réalisation un excellent milieu absorbant les rayonnements HF et MO. La péné-
(étanchéité des parties tournantes en contact avec les poudres tration de l’onde dans le volume du matériau absorbant est d’autant
chaudes ou le solvant, résistance mécanique) ; plus importante que sa longueur d’onde est grande.
Ces rayonnements ont un effet thermique volumique.
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P
O
U
Séchage R
E
par André CHARREAU N
Ingénieur de l’École Spéciale de Mécanique et d’Électricité (ESME)
Roland CAVAILLÉ
Docteur-Ingénieur de l’Institut des Sciences de l’Ingénieur de Montpellier
Comessa SA S
et François VACHET
Docteur-Ingénieur de l’Institut National Polytechnique de Grenoble A
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure d’Électrochimie
et d’Électrométallurgie de Grenoble
Ingénieur Procédé
V
Rhône-Poulenc Industrialisation
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Ventilateurs. Vocabulaire. Classification.
Vocabulaire de l’acoustique. Définitions générales.
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En ce qui concerne les normes étrangères (DIN, BSI, ASTM, SAE...) et inter-
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A U 31-601 9-86 Séchoirs continus à grains. Détermination des
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Il est également possible d’obtenir la traduction des normes étrangères
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Aoustin et Cie.
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Maguin SA.
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Guedu Malaxeurs-Mélangeurs. Sécheurs agricoles
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Krauss Maffei France.
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Comia FAO (Construction de Matériels Industriels et Agricoles).
L Moritz SA.
Rosin Engineering Co. Ltd.
Promill (Sté).
Ventilateurs
Sécheurs industriels
U Comessa SA.
De Dietrich et Cie.
S’adresser à l’UNICLIMA ou au CETIAT (§ Organismes français).
Brûleurs
S’adresser au CETIAT.
S Duprat et Cie SA.