Mélange des milieux pâteux

de rhéologie complexe. Théorie

par Hervé DESPLANCHES

Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
Docteur ès Sciences
Professeur de génie des procédés à l’ENSSPICAM (École Nationale Supérieure
de Synthèses, de Procédés et d’Ingénierie Chimique d’Aix-Marseille)
et Jean-Louis CHEVALIER
Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
Docteur ès Sciences
Professeur Émérite de génie des procédés à l’ENSSPICAM

1. Rhéologie et mise en œuvre des liquides complexes ................. J 3 860 - 2

1.1 Classification des produits pâteux et rhéologie........................................ — 2
1.1.1 Comportements non newtoniens...................................................... — 2
1.1.2 Lois de comportement des fluides visqueux ................................... — 2
1.1.3 Lois de comportement des fluides viscoplastiques......................... — 3
1.1.4 Modélisation de la thixotropie........................................................... — 3
1.1.5 Viscoélasticité ..................................................................................... — 3
1.2 Critères de choix d’un mélangeur .............................................................. — 4
2. Mélange en cuve agitée ......................................................................... — 5
2.1 Puissance d’agitation .................................................................................. — 5
2.1.1 Domaine newtonien ........................................................................... — 5
2.1.2 Domaine non newtonien.................................................................... — 7
2.1.3 Effets de l’élasticité............................................................................. — 8
2.2 Temps de mélange ...................................................................................... — 9
2.3 Transfert thermique en cuve agitée ........................................................... — 10
3. Conclusion ................................................................................................. — 17
Notations et symboles .................................................................................... — 17
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. J 3 862

n premier lieu sont présentés les principaux comportements rhéologiques

E de pâtes industrielles et les critères de choix des mélangeurs permettant de
mettre en œuvre ces milieux complexes. Puis les corrélations disponibles,
concernant plus spécifiquement les mélangeurs de type cuve agitée, sont analy-
sées en ce qui concerne la puissance d’agitation, le temps de mélange et le
transfert thermique, en insistant sur les effets des complexités rhéologiques des
milieux pâteux ; les rares corrélations relatives aux autres types de mélangeurs
seront présentées en [J 3 861].

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1. Rhéologie et mise τ
en œuvre des liquides Plastiques réels
Comportement
complexes viscoplastique
Plastique de Bingham

1.1 Classification des produits pâteux Rhéofluidifiant

et rhéologie
Rhéoépaississant Comportement
Les produits pâteux interviennent dans la vie quotidienne, mais visqueux
également comme produits finis ou intermédiaires dans la plupart
des industries de procédés. Citer tous les secteurs industriels dans
lesquels des pâtes sont mises en œuvre est une gageure ; cepen-
dant, des industries lourdes aux industries les plus fines, les domai- Newtonien
nes les plus particulièrement concernés sont : les boues de forage
dans l’exploitation de gisements pétroliers, les ciments et mortiers,
0
le traitement de minerais en métallurgie extractive, les polymères γ
0
fondus ou en solution, les pâtes à papier, les mastics, peintures et
vernis, les industries alimentaires, cosmétiques et pharmaceu-
Figure 1 – Rhéogrammes des diverses catégories de fluides
tiques.
Il n'existe pas de définition simple du terme « pâtes » ; elles se
présentent comme des intermédiaires entre les fluides et les soli-
Comportement viscoplastique :
des, elles se caractérisent par une viscosité apparente très élevée. Il
est généralement admis que les pâtes sont des suspensions concen- — fluide de Bingham ;
trées de particules solides dans un fluide ; cependant, le comporte- — viscoplastique réel.
ment pâteux peut être obtenu avec des polymères fondus ou des
solutions polymériques très concentrées. Avant d'atteindre l'un des comportements précédemment cités,
beaucoup de pâtes lorsqu'on leur applique une contrainte fixe,
Quelle que soit la composition de la pâte, on assimilera son com- voient leur viscosité apparente décroître en fonction de la durée
portement à celui d'un fluide homogène équivalent, le caractère d'application de la contrainte. Après un temps de repos, souvent
biphasique du milieu pouvant éventuellement être pris en compte long, elles retrouvent leur état initial ; le phénomène est appelé
pour évaluer la viscosité dynamique du fluide équivalent. thixotropie.
L'écoulement des pâtes en régime laminaire, n'obéit pas en géné- Enfin certaines pâtes présentant simultanément des propriétés
ral à la loi fondamentale de Newton de définition de la viscosité η : visqueuses et des propriétés élastiques, la prise en compte de ce
d vx comportement viscoélastique dans les opérations d'agitation et de
τ xy = η --------- (1) mélange est beaucoup plus récente.
dy
avec τxy contrainte de cisaillement induisant un
écoulement à la vitesse vx, 1.1.2 Lois de comportement des fluides visqueux
d vx
--------- vitesse de cisaillement ou gradient de vitesse γú
dy dans la direction y normale à la direction x Le comportement rhéofluidifiant est le plus répandu ; le caractère
d’écoulement, rhéoépaississant, rare, est observé avec certaines pâtes de ciment,
notamment, à des gradients de vitesse très élevés qui ne sont
η viscosité dynamique ou absolue.
qu'exceptionnellement atteints au cours d'un mélange.
Elles se comportent comme des fluides non newtoniens, c'est-à-
dire, que, à une température donnée, la viscosité dépend non seule- ■ Modèles de fluides homogènes
ment du fluide mais également des conditions d'écoulement (τ et γú )
Le modèle le plus simple est la loi en puissance d'Ostwald-
et éventuellement de la durée d'application des contraintes.
De Waele

Dans cet article, la présentation des lois de comportement τ = Kγú n (2)

d'un fluide non newtonien est limitée aux besoins du génie des
procédés. L’article Fluides non newtoniens [71] fournit une des-
cription mécanistique complète.
1.1.1 Comportements non newtoniens
avec K indice de consistance ou consistance,
n indice de comportement.
Habituellement, on considère que la valeur de l'indice de compor-
tement est indépendante de la température, alors que la variation de
l'indice de consistance peut être exprimée par l'équation :

Les rhéogrammes, représentations de τ ( γú ) ou de η( γú ), permet- K = K0 exp (− BKθ) (3)

tent de classer les différents comportements non newtoniens
(figure 1) en régime permanent. avec θ température,
Comportement visqueux : BK constante.
— fluide newtonien ; L’équation 2 ne rend pas compte des comportements newtoniens
— fluide rhéofluidifiant (ou « pseudoplastique ») ; observés expérimentalement à faibles et très forts gradients de
— fluide rhéoépaississant. vitesse. Parmi les nombreux modèles proposés, celui de Carreau

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paraît bien adapté ; il permet notamment de définir un temps carac- 1.1.3 Lois de comportement des fluides
téristique de la structure du milieu : viscoplastiques
nÐ1
η Ð η∞ ------------
Le comportement du plastique idéal de Bingham correspond à la
- = [ 1 + ( t BC γú ) 2 ]
------------------ 2 (4)
η0 Ð η∞ relation :

avec η∞ valeur de η lorsque γú → ∞, τ = τ 0 + η B úγ (10)

η0 valeur de η lorsque γú → 0 , avec τ0 contrainte seuil d’écoulement,
tBC temps caractéristique. ηB viscosité plastique de Bingham.
De nombreux résultats expérimentaux peuvent également être Cependant, la plupart des rhéogrammes des fluides viscoplasti-
bien représentés par l’équation d’Ellis : ques réels présentent un caractère rhéofluidifiant de l'excès de
contraintes, qui peut être représenté par une loi en puissance :
η0 τ αÐ1
------ = 1 +  ---------- (5) τ = τ 0 + K B úγ nB
η  τ 1⁄2
 (11)

avec KB et nB paramètres de l’équation d’Hershell-Bulkley.

avec τ1/2 valeur de la contrainte de cisaillement pour
laquelle η = η0 /2, De nombreuses pâtes dans les domaines alimentaires, cosmé-
tiques et pigments obéissent à la loi de Casson :
α paramètre d’Ellis relié à l’indice de compor-
tement.
τ = τ 0 + η c úγ (12)
■ Modèles de fluides biphasiques avec ηc viscosité plastique de Casson.
Les pâtes sont des milieux contenant une forte proportion de
phase solide, au sein d'un fluide suspenseur, la prise en compte de
la teneur en solide dans l'expression de la viscosité apparente sem- 1.1.4 Modélisation de la thixotropie
ble donc intéressante.
Pour une suspension diluée de particules sphériques : La thixotropie décrit un comportement très souvent rencontré
dans les boues et les pâtes, mais elle est un phénomène transitoire
η = ηf (1 + 2,5φ) (6) qui ne doit être pris en compte que durant la période de démarrage
d'une opération de mélange.
avec ηf viscosité du fluide, Ce phénomène réversible est interprété par une déstructuration
φ fraction volumique du solide. du milieu suivi d'une restructuration au repos. Dans les modèles
simples, la structure de la pâte est caractérisée par un seul para-
Par suite des actions électrostatiques entre particules, il semble mètre λc (t) tel que
préférable de remplacer la fraction volumique réelle φ par une frac- λc = 1 : structure au repos,
tion volumique effective φeff qui peut être calculée à partir de la force
ionique du milieu. λc = 0 : destructuration complète du milieu à haut gradient de
vitesse.
Lorsque φeff > 0,3, il est recommandé d’utiliser la formule de Bat- La loi de comportement de la boue viscoplastique thixotrope peut
chelov alors s'écrire :
η = ηf (1 + 2,5 φeff + 6,2 φ2eff) (7) τ = ( τ 0 + λ c τ s ) + K B úγ nB (13)
Ces relations ne rendent pas compte du caractère non new- avec τs contrainte de structure dont la valeur évolue en
tonien qui est observé lorsque φeff tend vers sa valeur maximale. fonction de τ et de γú .
Pour les valeurs élevées de φ, on peut utiliser la loi de Krieger- Une équation simple est retenue pour décrire la vitesse de créa-
Dougherty. tion et de destruction de cette structure :

φ dλ
η = η f  1 Ð -------
Ðq
(8) ---------c- = a ( 1 Ð λ c ) Ð b λ c γú (14)
φ m dt

avec φm fraction de garnissage maximale (φm = 0,64 pour avec a et b paramètres qui doivent être déterminés
un remplissage dense aléatoire), expérimentalement pour chaque pâte.

q exposant dont la valeur est souvent voisine de 2.

Cette loi empirique décrit bien le comportement de très nombreu- 1.1.5 Viscoélasticité
ses pâtes. Elle a été bien améliorée par le modèle de Quemada qui
prend en compte la variation de φm avec la vitesse de cisaillement Il n'est pas déraisonnable d'admettre que tous les matériaux pos-
appliquée. sèdent simultanément des propriétés visqueuses et élastiques. La
réponse du matériau à une déformation dépend de l'échelle de
φ temps de l'essai te (en cuve agitée te = 1/N, N étant la vitesse de rota-
η = η f  1 Ð -----
Ð2
(9) tion du mobile) et d'un temps caractéristique du matériau tc, le rap-
φ p
port de ces deux temps définit le nombre de Deborah.
où φp n'est plus un paramètre de remplissage géométrique comme t
φm, mais représente la structure de la suspension. Il faut alors, expé- De = ---c- (15)
rimentalement, déterminer φp (φ, γú ). te

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Si De <<1, les échelles de temps des modifications de structure du
produit sont beaucoup plus faibles que le temps de l'essai, la
réponse du matériau à une contrainte sera principalement vis-
queuse.
Si De >>1, la structure du matériau n'a pas le temps de s'adapter
aux effets de la contrainte, le comportement sera principalement
élastique.
Pour de nombreuses pâtes organiques (polymères) ou minérales
(argile, bentonite), De . 1 le comportement en agitation-mélange a
donc simultanément une composante visqueuse et une compo-
sante élastique.
L'application d'une contrainte de cisaillement à un élément de
fluide entraîne l'apparition de contraintes normales à la direction de
l'écoulement, qui, pour un fluide incompressible, sont équilibrées
par la pression.
Pour un fluide viscoélastique apparaît une anisotropie de con-
traintes normales. Pour des phénomènes de mélange, seule la pre-
mière différence de contraintes normales N1 peut être considérée :
N1 = (τxx − τyy)
avec τxx contrainte normale dans le sens de l’écoulement,
τyy contrainte normale orthogonale à l'écoulement
dans le sens du gradient de vitesse.
Cette différence N1 qui varie selon une loi en puissance en fonc-
tion de γú dans un domaine raisonnable intervient pour le nombre
sans dimensions de Weissenberg Wi rapport des contraintes nor-
males aux contraintes de cisaillement tangentielles, qui peut être
estimé à γú e , gradient de vitesse effectif dans le mélangeur (Wie) ou
à gradient nul (Wi0 est alors équivalent à un De0).
N viscosité effective et donc du cisaillement subi par la pâte. Or ce
Wi = ------1-
ηγú
Le rhéogramme η Ð γú ainsi que la contrainte normale N1 doivent
être mesurés dans une plage de gradients de vitesse correspondant
à celle rencontrée dans le mélangeur (1 à 100 s−1 pour les cuves agi-
tées).
1.2 Critères de choix d’un mélangeur
Chaque domaine industriel à une préférence pour un certain type
de mélangeur qui paraît bien adapté aux particularités du produit et
du procédé ; le choix d’un nouvel appareil est donc effectué très
souvent par analogie avec une unité existante. Cette démarche
empirique résulte de la difficulté à quantifier tous les paramètres qui
définissent une bonne opération de mélange-agitation.
Si l’on doit définir un nouveau procédé, le premier critère à consi-
dérer concerne le produit. Il s’agit de la viscosité effective (§ 2.1.2)
de la pâte dans les conditions de cisaillement prévues au sein du
mélangeur. La figure 2 représente les domaines d’utilisation des dif-
férents mélangeurs en fonction de cette viscosité effective du
milieu. Le premier choix n’est qu’indicatif, et il est indispensable
(16) d’effectuer des essais dans un appareil de petites dimensions et par
suite d’extrapoler pour définir l’unité correspondant au procédé
industriel. Le second critère est relatif aux conditions de mise en
œuvre du procédé : d’abord le procédé est-il continu ou discontinu ?
Les procédés discontinus sont très répandus et, dans ce cas, le
volume de chaque charge devient un facteur de choix important. En
effet, des considérations sur la résistance mécanique et la puissance
à mettre en œuvre limitent le volume utile des malaxeurs de pâtes
de viscosité très élevée.
L’extrapolation est toujours délicate car la similitude géométrique
implique, pour maintenir un même régime d’écoulement, une dimi-
nution de la vitesse de rotation qui entraîne une modification de la
(17) cisaillement est directement responsable de l’homogénéité d’un
mélange. Cette diminution de la vitesse de rotation entre les essais
- pilotes et l‘échelle industrielle entraîne de plus une augmentation
de la durée des opérations de mélange.

Volume (m3)
102
Mélangeurs horizontaux
à rubans ou à pales
Mélangeurs à turbine

Mélangeurs à contre-mouvement
10
Pétrins et mélangeurs
Agitateurs à hélice à planétaires
Agitateurs à hélicoïde Malaxeurs Systèmes
à bras en Z discontinus
Agitateurs à ancre
1

Agitateurs à vis

Malaxeurs
internes
10 –1

Mélangeurs statiques Mélangeurs-broyeurs Systèmes

Mélangeurs-disperseurs à cylindres Malaxeurs-extrudeurs continus

1 10 102 103 104 105

Viscosité dynamique (Pa.s)

Chaque courbe indique les limites supérieures approximatives du domaine de fonctionnement

Figure 2 – Domaine de fonctionnement
de l'appareil
des différents appareils de mélange

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Enfin le phénomène souvent limitant est la possibilité d’évacuer
l’énergie thermique dégagée au sein du milieu par transformation
de l’énergie mécanique d’agitation. Une extrapolation géométrique
est accompagnée d’une diminution de la surface d’échange disponi-
ble par unité de volume de mélangeur ; l’échauffement parasite qui
en résulte peut éventuellement entraîner une dégradation chimique
du produit, mais il est toujours à l’origine de modifications locales
de viscosité effective qui, à leur tour, perturbent l’homogénéisation
du milieu.
En conclusion, pour choisir un mélangeur, il est conseillé de
déterminer à partir de la figure 2 tous les types de mélangeurs
susceptibles de convenir en fonction d’une viscosité estimée de
la pâte dans les conditions d’agitation prévue ; ensuite de rai-
sonner par analogie pour déterminer, dans des procédés exis-
tants, les mélangeurs qui donnent des résultats satisfaisants
pour des produits semblables à celui à traiter ; puis procéder à
des essais à échelle réduite pour déterminer de bonnes condi-
tions opératoires et enfin de choisir l’appareil industriel en gar-
dant toujours présent à l’esprit l’impossibilité de conserver un
même facteur d’échelle pour tous les invariants de similitude.
Un des objectifs principaux de la campagne d’essais à l’échelle
pilote sera précisément de déterminer, pour le procédé étudié, la
grandeur à conserver constante au cours de l’extrapolation.
Nota : certaines sociétés d’ingénieurs-conseils et de prédéveloppement sont spéciali-
sées dans les problèmes d’agitation et de mélange ; citons le FMP, structure de taille euro-
péenne, implanté au Royaume-Uni.
2. Mélange en cuve agitée
Dans les procédés de fabrication, toutes les industries mettent en
œuvre l’opération unitaire d’agitation-mélange, dont le but est tou-
jours d’obtenir une uniformité de concentration ou de température.
Cette homogénéisation est directement liée à la nature des écoule-
ments engendrés au sein du milieu par le mode d’agitation choisi.
La qualité d’un mélange résulte donc toujours des interactions entre
les propriétés rhéologiques du milieu, la géométrie de l’agitateur et
les conditions de sa mise en œuvre.
Le mélange est réalisé à deux échelles : macro- et micromélange.
Le macromélange a pour origine le diagramme d’écoulement
convectif. Dans le milieu agité, des boucles de circulation prennent
naissance ; le champ de vitesse moyenne varie d’une zone à l’autre
et l’homogénéisation provient d’un échange de matière entre ces
différentes zones. À cette macro-échelle, une mauvaise distribution
des vitesses d’écoulement au sein du mélangeur crée des zones de
stagnation et des courts-circuits qui ont pour effet de n’utiliser pour
l’opération de mélange qu’une partie du volume disponible.
Le micromélange se produit par diffusion turbulente. Chaque
zone de circulation est modélisée par un ensemble de cellules en
régime plus ou moins parfaitement agité, ce qui réalise un mélange
efficace à l’échelle moléculaire. Un défaut de micromélange induit
dans chaque cellule un ralentissement des transferts de matière, ce
qui est préjudiciable lorsque le mélangeur est également un réac-
teur chimique.
Dans les pâtes, les processus diffusionnels sont très lents à cause
de la forte viscosité et par suite, dans les mélangeurs et les
malaxeurs, seuls les effets dus au macromélange sont observés.
Ce type de matériel est utilisable pour les milieux pâteux dont la
viscosité effective ne dépasse pas quelques centaines de Pa · s. Si
un mobile du type hélice à pales minces peut convenir au début de
ce domaine jusqu'à une dizaine de Pa · s, il est nécessaire, dans la
majorité des cas, d'utiliser des mobiles à faible entrefer (ou écarte-
ment entre le bord du mobile et la paroi de la cuve) fonctionnant en
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régime laminaire ou au début du régime intermédiaire. Les agita-
teurs traditionnels du type pales, barrières, ancres sont délaissés au
profit de systèmes hélicoïdaux : rubans ou vis d'Archimède, beau-
coup plus efficaces (figure 3). La démarche générale de conception
d'une unité d'agitation proposée dans l’article Agitation-
Mélange [72] est toujours valable. Il s'agit de définir les grandeurs
caractéristiques du mobile imposant les paramètres importants de
l'opération réalisée. Dans le cas de l'homogénéisation avec effets
thermiques éventuels, l'agitateur doit créer une bonne circulation,
globale et locale, et une action de cisaillement. La complexité rhéo-
logique des milieux pâteux, rhéofluidifiance et élasticité, affecte for-
tement l'hydrodynamique du système agité. Aussi, le choix du
mobile, l'optimisation des conditions géométriques et opératoires,
enfin l'extrapolation sont-ils beaucoup plus délicats qu’en milieu
liquide. Les efficacités thermique et de mélange dépendent de la
puissance consommée ; de surcroît, la généralisation des courbes
de puissance permet de définir la viscosité effective des liquides
non newtoniens. Dans cet article est donc présenté l'état des con-
naissances concernant les trois grandeurs globales interagissant
dans l'opération de mélange des pâtes de rhéologie complexe : la
puissance d'agitation, le temps de mélange et enfin le transfert de
chaleur.
2.1 Puissance d’agitation
Nota : en ce qui concerne les différents régimes d’écoulement (laminaire, intermédiaire
ou turbulent) caractérisé par le nombre de Reynolds, le lecteur se reportera dans ce traité
à l’article Agitation-Mélange [72].
Pour les symboles des différentes équations, se reporter au tableau de symboles et
notations placé en début d’article.
2.1.1 Domaine newtonien
En milieu newtonien, l'analyse dimensionnelle conduit à
représenter le phénomène par une relation unissant le nombre
de puissance (Np = P/ρN 3d 5), le nombre de Reynolds de l'agita-
teur (Re = ρNd 2/η) et de nombreux modules géométriques
caractérisant la forme et la géométrie relative mobile-cuve,
l'effet du nombre de Froude étant négligeable pour les valeurs
de Re plus basses que 300, obtenues lors de l'agitation de liqui-
des fortement visqueux.
Nagata [1] fait partie des rares auteurs proposant une équa-
tion générale valable jusqu'au régime intermédiaire inclus
pour différentes sortes de pales.
k p ( géom )  1000 + 1,2 Re 0,66  pN
N P = ----------------------------
- + ------------------------------------------------
 1000 + 3,2 Re 0,66 
B ( géom ) (18)
Re
ha 2
k p ( géom ) = 14 + ----- 670  ---- Ð 0,6 + 185
d
avec
D D
H 0,35 + ha ⁄ D
B ( géom ) = 10 αN ( sin θ ) 1,2  -----
D
ha 2
α N = 1,3 Ð 4  ----- Ð 0,5 Ð 1,14 ----
d
D D
ha 2 ha 4
p N = 1,1 + 4 ----- Ð 2,5  ---- Ð 0,5 Ð 7  -----
d
D D D
Certains équipementiers proposent des turbines à 3 pales de
haute efficacité utilisables jusqu'à des viscosités de 50 Pa · s, donc
au début du régime intermédiaire tant que Re reste supérieur à 100
(type A 320 de Lightnin-Mesa, HTP ou HTPGL de Pierre Guérin).
J 3 860 − 5
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Tube
de tirage

Entrefer

a ancre b vis d'Archimède avec tube

de tirage
D
l e d

H
ha
p

Figure 3 – Principaux mobiles de proximité

c double ruban hélicoïdal d ruban-vis d'Archimède
[47] [48]

En ce qui concerne les agitateurs de proximité (à faible entre- ha e Ð 0,83

fer), les corrélations proposées pour les milieux pâteux sont généra- k p = 248 ----- 1 + 0,0073 α T  ----  (22)
lement limitées au régime laminaire, c'est-à-dire à Re inférieur à d D
10 pour les ancres et à 50, voire 100, pour les mobiles hélicoïdaux ; Ð1
α T = lg  1 + ------- + 0,39
elles se présentent alors sous la forme : 2e
I
NP Re = kp (géom) (19)
ha I 0,16  e  Ð 0,5
k p = 400 -----  10 ---  98 ---
 d
(23)
■ Ancre d d
En dépit de ses médiocres performances de mélange, l’ancre 0,48
ha Ð 0,31
k p = 85  -----  ---
(figure 3 a) est encore largement utilisée. Les paramètres étant très e
- (24)
nombreux pour caractériser parfaitement la géométrie, il convient d D 
de n'utiliser les corrélations que dans les plages testées et de rester
en similitude géométrique avec les paramètres imposés par les avec 0,01 < e /D < 0,13 0,1 < ha /d < 1 ; 0,05 < l/d < 0,14 ; 0,3 < H /D
auteurs. Les équations (20) à (23) sont dues à Schilo, Sawinsky, < 1,5 ; 0,01 < Re < 50
Takahashi et Bakker [2, 3, 4, 5] ; la corrélation (24) de Shamlou [6] Plutôt que de tenter d'améliorer leur efficacité par l'adjonction de
présente l’avantage d'avoir été établie à partir d'une compilation de pièces fixes ou mobiles, comme le préconisent certains fabricants, il
travaux publiés. semble judicieux de préférer aux agitateurs à flux radial ou tangen-
tiel du type pales, ancres cadres, herses, etc., des mobiles capables,
Elles traduisent l'importance de la largeur relative de l'entrefer par un courant axial, de mouvoir l'ensemble du milieu pâteux en
mobile-cuve e/D qui doit pour les équations (19) à (23) rester infé- régime laminaire. Dans cette catégorie, les vis d'Archimède cen-
rieure à 0,05, hauteur et largeur relatives ha /d et l/d pouvant être trées avec tube de tirage ou excentrées, ainsi que les rubans hélicoï-
choisies voisines de 1 et de 0,1. daux s'imposent.
ha 1 + 2e ⁄ d ■ Vis d'Archimède avec tube de tirage (figure 3 b)
k p = 87 Re 0,1 ----- -------------------------------------------------- (20)
d ( 1 + 2 e ⁄ d ) 2 Ð 0,75 Cette géométrie offre l'avantage de fournir éventuellement une
surface d'échange thermique supplémentaire grâce à la conduite de
ha tirage qui peut être constituée d'un serpentin hélicoïdal. Le liquide
e Ð 0,45
k p = 17  2 ----- + 1  ----  (21) est mélangé et pompé vers le bas dans la conduite de tirage et
d D remonte vers le haut dans l'espace annulaire. Chavan et Ulbrecht [7]

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proposent l'équation (25) pour prendre en compte l'effet complexe quiol [13] et de Masiuk [14] qui ne font intervenir que la géométrie
de la géométrie que l'on choisit selon des critères maintenant d /D du ruban (p et I).
entre 0,4 et 0,8, p /d entre 0,5 et 2 et dt /d entre 1,1 et 1,2.
p Ð 0,7 Ð 0,03
k p = a M  ---  --I- 
d 
Re bM (33)
d eq  λ A2  d
k p = 4π 2 A c1 --------
 d   ---------------- (25)
 λ A2 Ð 1 avec aM = 330 ; bM = 0 pour Re < 100
et aM = 118 ; bM = − 0,2 pour 100< Re < 500 et d/D = 0,88
avec λA = dt /deq
p Ð 0,2  I  0,38
d eq dt I ( dt ⁄ d ) Ð 1 + 2 ( I ⁄ d ) k p = 473  ---  ---
d 
(34)
-------- = ----- Ð 2 --- lg -------------------------------------------------- d
d d d ( dt ⁄ d ) Ð 1
d /D = 0,9 ; 0,5 < p /d < 2 ; 0,044 < I /D < 0,33 ; 40 < Re < 270
( ha ⁄ d ) ( p ⁄ d ) π ( p ⁄ d )2 + π2 π
A c1 = ---------------------------------- -------------------------------------- + lg  ---------------
3π ( p ⁄ d )2 (p ⁄ d)
Nagata [1] compare les nombres de puissance des mobiles
hélicoïdaux. Les effets de l'entrefer et du pas sont
( p ⁄ d )2 + π2 déterminants ; les paramètres kp d'un double ruban et d'une vis
+ ----------------------------------- { 1 Ð ( 1 Ð 2 ( l ⁄ d ) ) 2 } + π [ 1 Ð 2 ( l ⁄ d ) ] ( h a ⁄ d ) d'Archimède avec tube de tirage sont égaux et voisins de 350
(p ⁄ d)
pourvu que leurs rapports respectifs d /D et d /dt soient égaux
avec p /d = 1 ; (l /D = 0,1 et d /D = 0,95 pour le ruban). Le nombre
■ Hélicoïde (figure 3 c)
de puissance NP de la combinaison ruban-vis peut être calculé
Il s'agit d'un ruban hélicoïdal simple (nR = 1), double (nR = 2), voire par la corrélation du ruban unique tant que la surface de la vis
quadruple (nR = 4) qui tourne à proximité de la paroi ( d ⁄ D > 0,95 ) d'Archimède reste inférieure à celle du ruban.
en remontant le produit qui retourne vers le fond suivant l'axe de la
cuve. Hall [8], Nagata [9], Patterson [10], Blasinski [11], Bakker [5]
proposent respectivement les corrélations (26) à (30) pour estimer
les effets des paramètres géométriques sur kp, ceux de l'entrefer et
2.1.2 Domaine non newtonien
du pas de l'hélicoïde étant particulièrement importants. Les équa-
tions (31) et (32) de Kappel [12] et de Shamlou [6], établies pour un Dans le cas des milieux pâteux non élastiques, l'analyse dimen-
grand nombre de géométries, sont recommandées. sionnelle conduit à caractériser l'écoulement par les grandeurs Re1
et par l’indice de comportement n pour un comportement rhéologi-
p Ð 0,73  e  Ð 0,6  I  0,5  H 
k p = 66 n R  ---  ---
d 
---
d 
----
d 
(26) que ostwaldien (Re1 = ρN2−n d 2/K), par Re0, n et NtBC pour un liquide
d de Carreau (Re0 = ρNd 2/η0 ; η∞ négligeable) ou par Re2 et par le
nombre de Hedström He pour un binghamien (Re2 = ρNd 2/ηB ;
p Ð 0,5 Ð 0,5
k p = 52,5 n R0,5  ---  e
--- 
d 
avec l/d = 0,1 (27) He = ρd 2 τo /η2B. Si, en régime laminaire, les caractéristiques de
d
puissance sont toujours représentées par des équations de la forme
(35) et (36) pour chaque type de mobile, la représentation de l'écou-
2 e Ð 0,91  h a  1,23
k p = 24 Re 0,07 n R  1 + -------  -----
d
(28) lement par Re1 ou Re2 est imparfaite, la variation de l'indice de
d comportement n ou du nombre de Hedström He décalant les cour-
bes Np
p Ð 0,63 h
Ð 0,53 0,14 H 0,45
k p = 34,1 n R0,79  --- e
--- 
d 
 --I- 
d 
-----a   ---- 
 d  d 
(29)
d N p Re 1 = k p′ ( géom, n ) (35)

avec nR : 1 et 2 ; 0,36 < p/d < 1,3 ; 0,01 < e/d < 0,095 ; 0,071 < l/d N p Re 2 = k p″ ( géom, He ) (36)
< 0,17 ; 086 < ha /d < 1,1 ; 1,02 < H /d < 1,64 ; Re < 100

p Ð 0,5  48 e  Ð 0,5  I  0,16  h a 

k p = 350 n R0,5  ---  ----------
 d 
10 ---
 d
----- avec Re < 100 (30)
d
Le concept de Metzner et Otto [15] consiste, en utilisant le
d système d'agitation comme un rhéomètre de procédé, à définir
la viscosité apparente moyenne, ou effective ηe, comme
p Ð 0,5 Ð 0,3 égale à celle d'un fluide newtonien qui nécessiterait la même
k p = 60 n R0,8  ---  e
--- 
d 
(31) puissance dans les mêmes conditions géométriques et opéra-
d
toires (diamètre et vitesse de rotation du mobile) ; en se repor-
tant au rhéogramme du fluide, on en déduit le gradient de
où nR : 1 et 2 ; 0,5 < p /d < 1 ; 1,02 < D /d < 1,11 ; I /d = 0,1 ; ha /d = 1 ; vitesse effectif γú e pour chaque vitesse de rotation de l’agitateur
H /D = 1,1 ; 1 < Re < 30 N. Sous forme adimensionnelle, cette méthode revient à définir
un nombre de Reynolds effectif Ree par généralisation de la
p Ð 0,53 h
Ð 0,28 0,325
k p = 150 n R0,54  --- e
--- 
d 
 --I- 
d 
-----a 
d
(32) courbe de puissance laminaire newtonienne NP = f (Re ) (linéaire
d en coordonnées bilogarithmiques). Le succès de ce concept au
cours des dernières décennies est dû à la simplicité de l'équa-
où nR : 1 à 4 ; 0,35 < p /d < 1,75 ; 0,08 < I /d < 0,17 ; 0,85 < ha /d < 1,3 ; tion (37) obtenue pour γú e , la constante de Metzner et Otto ks
1 < H /D < 1,4 ; 0,001 < Re < 50 des mobiles à large entrefer variant faiblement avec les paramè-
tres rhéologiques du milieu et la géométrie du système d'agita-
■ Combinaison ruban et vis (figure 3 d) tion (ks voisin de 10 pour les pales et les turbines haute efficacité
type A 320 de Lightnin).
La vis d'Archimède déplace le milieu pâteux de haut en bas dans
la zone centrale et le ruban hélicoïdal externe, de bas en haut le long γú e = k s N (37)
de la paroi. Parmi les rares équations publiées, citons celles de Mer-

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En ce qui concerne les agitateurs de proximité, ancres et mobiles respectivement pour la vis d'Archimède avec tube de tirage et le
hélicoïdaux, la constante ks peut se déduire du facteur de glisse- ruban hélicoïdal simple.
ment de la caractéristique de puissance non newtonienne d'Ostwald
sur son homologue newtonienne [équation (38)] : π d eq d t 2  n
N p Re 1 = --- A C1  --------  -------- -   1 + ----- 
4π d 0,37
 ----------------------------------------------- 
2 d d eq  n [ ( d t ⁄ d eq ) 2 / n Ð 1 ]  ec 
k s = ( k p′ ⁄ k p ) 1 ⁄ ( n Ð 1 ) (38)
0,036
D Ðd C
Ð 0,046
---------------t -----r (47)
Combinée à l'équation d'Ostwald, le modèle de Metzner et Otto  h   d
conduit à des expressions simples de ηe (ηe = K (ks N )n−1 et des
a

nombres sans dimensions (Ree = ρN 2−n d 2ks 1−n/K ; (cf. équation (25) pour deq et AC1)
Pre = cp Nn−1 K ks n−1/λ). Si certains auteurs proposent des cons- d eq d t 2  n
N p Re 1 = 2,5π A C2  --------   --------
4π
tantes pour le paramètre ks des mobiles à faible entrefer (ks = 30  -----------------------------------------------
- (48)
pour le ruban hélicoïdal ayant les standards définis par Nagata [1], d d eq  n [ ( d t ⁄ d eq ) 2 / n Ð 1 ] 
ks = 27 pour la combinaison ruban-vis [16] et ks =12 à 16 pour la vis
d'Archimède [17], la plupart proposent des corrélations faisant
intervenir l'effet des propriétés rhéologiques et de la géométrie.
d eq D I (D ⁄ d) Ð 1 + 2(I ⁄ d) 
avec -------- = ---- Ð 2 --- lg  ------------------------------------------------- 
Pour les ancres, il s'agit des équations (39), (40) et (41) dues à d d d  (D ⁄ d) Ð 1 
Shamlou [6], Bakker [5] et Tanguy [18].
( ha ⁄ d ) ( p ⁄ d ) π ( p ⁄ d )2 + π2 π
k s = 33 Ð 172 e ⁄ D avec 0,02 < e ⁄ D < 0,13 (39) A C2 = ---------------------------------- -------------------------------------- + lg  ---------------
3π ( p ⁄ d )2 (p ⁄ d)

k s = 25 ( d ⁄ D ) 0,5 (40)
( p ⁄ d )2 + π2
+ ----------------------------------- { 1 Ð [ 1 Ð 2 ( l ⁄ d ) 2 ] }
(p ⁄ d)
k s = 21,3 + 5,8 n avec e/D = 0,05 ; l /d = 0,1 ; ha /d = 1 (41)
Cette dernière équation s'applique à la combinaison ruban-vis
0,3 < n < 0,95 ou 1,05 < n < 1,7 (tant que l'aire de la vis est inférieure à celle du ruban) et au double
ruban avec un facteur multiplicatif de 2.
En ce qui concerne les rubans hélicoïdaux, les corrélations (42) à Carreau [24], avec une démarche analogue, propose l'expression
(46) sont proposées par Shamlou [6], Kuriyama [19], Bakker [5], [48] pour le coefficient ks du ruban hélicoïdal.
Takahaski [20] et Yap [21].
kp d 3 1 ⁄ (1 Ð n) n [ ( D ⁄ d eq ) 2 ⁄ n Ð 1 ] 1 ⁄ (1 Ð n)

k s = 34 Ð 114 e ⁄ d avec 0,026 < e ⁄ d < 0,16 (42) ks = -----------------

- ------------------------------------------------
- (49)
π2 D2 H 4π
Le diamètre équivalent deq est obtenu à partir de la constante kp
k s = 8,9 ( e ⁄ D ) Ð 1 ⁄ 3 (43)
newtonienne

4π 3 HD 2 Ð1⁄2
d 0,5 p⁄d Ð 0,15
k s = 25  ----  ----------------------------------------------- (44) d eq = D 1 + ----------------------- (50)
D { π 2 + ( p 2 ⁄ d 2 ) } 0,5 kp d 3

e Ð 0,41  p  Ð 0,36  I  Ð 0,16

k s = 11,4  ----  ----
D 
----
D 
(45) 2.1.3 Effets de l’élasticité
D

avec 0,023 < e/D < 0,097 ; 0,91 < p/D < 1,9 ; 0,077 < I/D < 0,20
k s = 38,3 ( 0,814 ) 1 / n ( p ⁄ d ) Ð 0,14 ( l ⁄ d ) Ð 0,024
Les effets couplés des paramètres rhéologiques et de la géomé-
trie de l'entrefer sont encore mal connus, sans oublier les interféren-
ces possibles des propriétés élastiques du milieu. De surcroît,
hormis les travaux de pionnier de Nagata réinterprétés par Bertrand
[22], les liquides à haute rhéofluidifiance ou à seuil d'écoulement
sont négligés (pour ce dernier auteur, le concept de Metzner et Otto
est applicable aux liquides plastiques si le rapport He /Re2 reste infé-
rieur à 7500).
En dépit de ces lacunes, la généralisation du nombre de Rey-
nolds par le modèle de Metzner et Otto permet d'utiliser les cor-
rélations de puissance newtoniennes [équations (19) à (34)] si
l'on se cantonne au régime laminaire et au tout début de l'inter-
médiaire.
Certains auteurs, à partir d'analogies avec les écoulements entre
cylindres coaxiaux, proposent des équations spécifiques pour
les milieux ostwaldiens, avec ou sans paramètres ajustables, tel-
les que les corrélations (47) et (48) dues à Chavan et Ulbrecht [23]
L'apparition de contraintes normales lors de l'agitation peut créer
une force élastique capable de s'opposer à la force centrifuge voire
(46) de la dominer en entraînant l'inversion de l'écoulement et le grim-
page du liquide sur l'arbre ; ces phénomènes sont quantifiés par le
nombre d’élasticité El = Wi /Re. D'autres manifestations de l'élasti-
cité peuvent affecter l'hydrodynamique quand le temps de relaxa-
tion du milieu est comparable à la période de rotation du mobile ; il
ne faut pas oublier l'existence possible de viscosités élongationnel-
les supérieures aux viscosités de cisaillement ou le phénomène de
réduction de traînée (effet Toms) pour les milieux moyennement
visqueux. Les répercussions de ces effets, souvent antagonistes, sur
la puissance d'agitation sont complexes. Ainsi, l'inhibition de la cir-
culation secondaire, induite par l’écoulement primaire, réduit la
puissance, alors que la création d'écoulements paradoxaux − à
d'autres valeurs du nombre Wi /Re − l'augmente. Les écoulements
périodiques et élongationnels devraient correspondre à une énergie
d'agitation plus élevée en milieu viscoélastique ; à l'opposé, l'effet
Toms affecte l'écoulement en arrière des pales dans le régime inter-
médiaire et contribue à la réduction de puissance [25].
Ainsi, les milieux élastiques ayant une viscosité de cisaillement
constante, dits fluides de Boger, nécessitent une puissance d'agita-
tion nettement plus élevée en régime laminaire puis égale ou infé-
rieure à celle des liquides newtoniens en régime intermédiaire.
Cependant, la plupart des pâtes de forte viscosité ont à la fois des
propriétés élastiques et rhéofluidifiantes dont la synergie sur l'écou-

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lement, qui dépend de la géométrie de l'agitateur et des ordres de

grandeur de Wie et Ree , est encore mal connue. En régime lami-
naire, certains auteurs observent, pour les turbines, une chute de
50 % pour la constante ks quand l'élasticité est importante [26] et
[27]. La rhéofluidifiance, qui croît parallèlement, ayant une influence
analogue, le partage des effets est difficile. Tolofoudyé [27] propose
une corrélation de ks pour la turbine Rushton tenant compte des
effets conjugués de n et de l’élasticité ks = 10 + 4n − 1,83 n El00,046.
En revanche, Rieger, Patterson et Chavan, cités par Carreau [24],
indiquent que les corrélations de puissance obtenues pour des
rubans ou des vis en milieu rhéofluidifiant sont utilisables pour les
liquides élastiques, donc que la constante de Metzner et Otto est
inchangée. Selon Carreau [24], la rhéofluidifiance atténuerait l'effet
très important de l'élasticité. Ainsi, les liquides de Boger agités par
un ruban hélicoïdal ont des nombres de puissance deux à cinq fois
supérieurs à la référence newtonienne, ce qu'observe également
Brito de la Fuente [28] ; Carreau, sans quantifier le phénomène, con-
sidère qu'il s'agit d'une réduction du domaine laminaire alors que
les viscoélastiques rhéofluidifiants ne s'écartent qu'à des nombres
de Reynolds plus élevés de la courbe newtonienne. Dans le cas
d'une vis d'Archimède avec serpentin de tirage, Carreau [17] con-
firme le choix du nombre de Weissenberg effectif Wie pris au gra-
dient de vitesse de Metzner-Otto pour caractériser l'influence de
l'élasticité ; celle-ci augmenterait fortement la puissance d'agitation
contrairement aux conclusions de Chavan et Ulbrecht [23]. Carreau
propose pour ce système d'agitation une équation prédictive du
rapport nombre de puissance NP au nombre de circulation NQC.
N p ⁄ N QC = 1200 Re eÐ1 ( 1 + 355 Wi e3,72 )
Merquiol [13] observe, contrairement à Carreau, une réduction de
Np en régime laminaire puis une augmentation en régime intermé-
diaire pour une combinaison ruban hélicoïdal-vis d'Archimède [cf.
équation (31)] pour l'expression de kpN newtonien) :
La complexité des effets de l'élasticité qui varient avec le
régime d'écoulement, la rhéofluidifiance, le type et la géométrie
du mobile, rend imprécise l'estimation de la puissance d'agita-
tion. Le choix et l'optimisation géométrique d'un système d'agi-
tation en vue d'une opération donnée : homogénéisation ou (et)
transfert thermique sont donc extrêmement délicats en ce qui
concerne les milieux rhéofluidifiants viscoélastiques.
2.2 Temps de mélange
L'efficacité d'un mélange est évidemment reliée à la puissance
dissipée ; le temps de mélange tM est le temps nécessaire pour
obtenir un certain degré d'homogénéité à partir d'un état initial de
ségrégation. L'homogénéité est caractérisée par un indice de
mélange M, la variance d'une concentration dans l'état initial non
mélangé étant σ 02 et dans un état de mélange σ 2
σ2
M = 1 Ð ------ (54)
σ 02
Cet indice variant entre 0 et 1, le temps de mélange est générale-
ment le temps nécessaire pour atteindre M = 0,99.
(51)
Le temps de mélange mis sous forme adimensionnelle NtM est
constant en régime laminaire (Re < 20) puis décroît très rapidement
(figure 4).

k pRFE = k pN [ 1 + ( c M Wi e ) xM ] (52) Nt M

avec 22 < cM < 35 (selon la géométrie du mobile) xM = − 2,2 pour 500

Ree < 100 et 3 < cM < 4,8 xM = 3,7 pour 100 < Ree < 500
Nota : N pour newtonien, RF pour rhéofluidifiant et RFE pour rhéofluidifiant élastique.
200
Dans le domaine des liquides viscoélastiques rhéofluidifiants de 1
6
moyenne viscosité effective (ηe de l'ordre de quelques Pa · s) agités
100 5
par une turbine radiale Rushton à large entrefer, Seyssiecq et Merly-
Alpa [29] et [30] observent toujours une forte réduction du nombre
de puissance en régime intermédiaire, alors que les liquides pure- 50 4 2
ment rhéofluidifiants ne s'écartent que très peu de la référence
newtonienne ; cette réduction est caractérisée par un nombre
de Deborah De [29] ou par un nombre d'élasticité généralisé (Elg =
De2−n/Ree) contenant un temps caractéristique, extrapolé à γú nul, 20 3
issu de mesures oscillatoires [30]. Tolofoudyé [30] propose une
équation de Nagata généralisée pour représenter NP, du régime
10
laminaire à la fin du régime intermédiaire pour une turbine Rushton 1 2 5 10 20 50 100
(équation (53)). En revanche, pour un mobile axial de type turbine à Re
six pales inclinées à 45° en pompage vers le bas, cet auteur observe
un effet symétrique d’augmentation de la puissance pour le même 1 ancre (d /D = 0,98) - fluide newtonien
domaine [27]. 2 vis hélicoïdale (d /D = 0,62) sans tube de tirage - fluide newtonien

k p A T + N pt Re e 3 vis hélicoïdale (d /D = 0,62) avec tube de tirage - fluide newtonien

N P = ---------
- + ---------------------------------- (53)
Re e B T + Re e Influence de la rhéologie du fluide avec le même ruban hélicoïdal
4 ruban hélicoïdal - fluide newtonien
avec 0,1 < Ree < 1000 d/D : 0,33 et 0,5
5 ruban hélicoïdal - fluide rhéofluidifiant
AT = AT0 /(1 + aT Elg0,5) ; AT0 = 1018 ; aT = 4,84 6 ruban hélicoïdal - fluide viscoélastique
BT = BT0 /(1 + bT Elg0,5) ; BT0 = 431 ; bT = 0,74

0 < Elg < 200 kp = 75 ; Npt = 5,3 Figure 4 – Variation de NtM en fonction du nombre de Reynolds

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À cause de la très forte viscosité des pâtes, on opère habituelle-
ment dans la zone de palier, la valeur de (NtM)palier dépend de la
géométrie du mélangeur. Une valeur constante de NtM signifie sim-
plement que le nombre de tours de l’agitateur nécessaires pour
atteindre une homogénéité fixée est constant quelle que soit la
vitesse d’agitation.
La rhéofluidifiance d'une pâte entraîne une augmentation du
temps de mélange. Si l'on considère deux produits de même visco-
sité apparente, le comportement rhéofluidifiant multiplie par un fac-
teur compris entre 3 et 5 le temps de mélange.
La viscoélasticité entraîne également un accroissement du nom-
bre NtM par rapport au fluide newtonien ; cet effet est traduit par
l'équation :
(NtM)RFE = (NtM)N [1 + 0,45Wi0 ]0,8 (55)
Par conséquent, toutes les caractéristiques non newtoniennes
d'une pâte, rhéofluidifiance et viscoélasticité, provoquent une aug-
mentation de la durée du mélange par rapport à celle que l'on aurait
pu estimer à partir de la seule viscosité apparente du matériau dans
les conditions de cisaillement moyennes régnant dans le mélan-
geur.
La définition de l'efficacité d'une opération de mélange est très
controversée ; cependant, un critère utile de comparaison est l'éner-
gie volumique Ev nécessaire pour obtenir un degré d'homogénéisa-
tion fixé.
Ev = PtM / V (56)
avec P puissance d’agitation mécanique,
V volume de la cuve agitée.
En régime laminaire le rapport P/V est indépendant de l'échelle
des appareils ; par conséquent, Ev permet de comparer l'efficacité
de deux systèmes d'agitation.
Hoogendoorn [31] constate que, quel que soit le mélangeur, en
2 ⁄ ηV est
régime laminaire le nombre adimensionnel E v red = Pt M
constant. Le régime transitoire peut être atteint avec des pâtes rela-
tivement fluides, Evred est alors une fonction décroissante de Re. Par
Ð 2 et, en
conséquent, en régime laminaire P est proportionnel à t M
e bine ou entrefer vis d’Archimède -tube de tirage) peuvent être privi-
régime transitoire, P est proportionnel à t Mf avec ef proche de −1.
Donc, si on accepte une augmentation de la durée de l'opération de
mélange, la puissance nécessaire peut être réduite.
2.3 Transfert thermique en cuve agitée
Dans de nombreux contacteurs agités, il est nécessaire d’évacuer
un flux de chaleur réactionnel, sans oublier l’énergie d’agitation qui
peut atteindre plusieurs kW/m3 pour les pâtes ayant une viscosité
effective élevée (P = kp ne N2d3). Celle-ci va beaucoup réduire la
capacité nette ou effective de refroidissement (hA∆T-P) / V (avec h le
coefficient de transmission thermique de surface et A l’aire
d’échange), notamment pour les installations de grandes dimen-
sions. Une extrapolation à vitesse de rotation constante en régime
laminaire pour maintenir inchangé le temps d’homogénéisation
correspond à une puissance volumique P/V constante et à une capa-
cité de refroidissement hA∆T/V qui décroît proportionnellement à
l’inverse du facteur d’échelle. Le transfert de chaleur peut, dans ce
cas, devenir l’étape limitante de l’opération ; il est donc nécessaire
de pouvoir l’optimiser et le quantifier.
L’échange thermique se fait généralement à la paroi de la cuve
pourvue d’une double enveloppe dans laquelle circule le fluide calo-
porteur, plus rarement par surface immergée ou par le mobile lui-
même. Dans tous les cas, la résistance contrôlant le transfert se
trouve du côté liquide visqueux de procédé. Quand la viscosité
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effective de ce dernier est inférieure à quelques dizaines de Pa · s,
une turbine classique (telle que d ⁄ D > 0,5 ) peut convenir en
régime intermédiaire, pourvu que le nombre de Reynolds ne des-
cende pas au-dessous de 50 à 100. Dans le domaine supérieur de
viscosité, les mobiles de proximité sont conseillés. Ils s’imposent en
laminaire : ancres et vis d’Archimède avec tube de tirage (ou excen-
trées) convenant jusqu'à des viscosités de 100 Pa · s, les rubans héli-
coïdaux pouvant être utilisés jusqu'à 1000 Pa · s.
Shamlou [6] définit pour ces mobiles les vitesses critiques mini-
males Ncr qu’il faut dépasser pour éviter, dans la masse du fluide
newtonien, les fortes hétérogénéités de température.
— Pour les ancres :
Ncr = (5 x 105 / d 2) (λ / ρcp) (57)
avec λ conductivité thermique du liquide pâteux,
cp capacité thermique du liquide pâteux.
— Pour les rubans hélicoïdaux :
N cr = ( 1,84 · 10 8 ⁄ d 2 ) ( λ 1,3 ⁄ ρ c p1,3 η 0,3 ) ( p ⁄ d ) 0,43 ( e ⁄ d ) 1,3 n RÐ1,42 (58)
avec 102 < Pr < 106 ; 0,026 < e/d < 0,068 ; 0,5 < p/d < 1 ;
nR = 1 ou 2 ; l /d = 0,1 ; ha /d = 1 ; H /D = 1,05
L’échange thermique, comme l’homogénéisation, est régi par le
débit de circulation global engendré par le mobile et localement par
la vitesse et les effets de cisaillement, notamment quand le fluide
est de rhéologie complexe. Le choix et l’optimisation géométrique
du système d’agitation en vue de réaliser la double opération sont
donc simplifiés : la meilleure agitation pour réaliser le mélange doit
correspondre à un bon coefficient transmission thermique si l’on
tient compte des effets non newtoniens défavorables. Épaississe-
ment, voire « gel », d’un milieu très rhéofluidifiant ou viscoplastique
dans les zones de bas gradients (zones mal agitées) et risque d’inhi-
bition, voire d’inversion, des écoulements dans le cas d’un liquide
viscoélastique, avec possibilité de combinaison de ces phénomè-
nes. La conception de l’installation doit tenir compte de ces difficul-
tés. Ainsi, quand des chicanes s’avèrent nécessaires en milieu
moyennement visqueux (Re > 300), elles sont déplacées vers l’axe
et réduites en largeur pour éviter les zones mortes. Par ailleurs, les
zones de forts gradients de vitesse (extrémité des pales d’une tur-
légiées pour le transfert de chaleur à des liquides rhéofluidifiants.
La plupart des corrélations permettant de calculer le nombre
de Nusselt, et donc le coefficient de transmission thermique de
surface, en milieu newtonien, ont la forme suivante :
N u = B ( géom ) Re x Pr 1 ⁄ 3 Vis z (59)
avec Nu = hD /λ ; Pr = cpη/λ ; Vis = η / ηp
L’exposant du nombre de Reynolds, voisin de 2/3 dans le haut
du régime intermédiaire, se réduit à 1/2 pour le domaine inférieur
(10 < Re < 300). L’exposant z de la correction de viscosité de Sieder
et Tate, souvent imposé à 0,14, tend vers 0,20 aux basses valeurs
de Reynolds. En régime purement laminaire, pour lequel sont
encore efficaces les agitateurs de proximité (Recr < Re < 10 avec Recr
= ρ Ncr d2/η), l’exposant x est égal à 1/3. L’importance relative de la
couche limite thermique par rapport à la largeur de l’entrefer con-
trôle largement le transfert parallèlement à l’action de circulation
qui détermine la distribution des températures dans la masse et le
renouvellement du liquide dans la couche limite à la paroi
d’échange. Dans le bas intermédiaire et le laminaire, l’ancre est cou-
ramment utilisée, bien qu’elle soit un médiocre mobile de mélange.
Si elle permet d’atteindre des coefficients de transmission thermi-
que raisonnables à la paroi, elle ne répartit pas convenablement la
chaleur dans la masse fluide, ce qui réduit le potentiel de transfert,
donc le flux thermique. En revanche, les rubans hélicoïdaux et les
 ___________________________________________________________________________________
vis d’Archimède (excentrées ou avec gaine de tirage) sont très effi-
caces en régime visqueux, tant pour le mélange que pour l’échange
thermique.
La majorité des études en milieu non newtonien concerne
des milieux rhéofluidifiants ostwaldiens, plus rarement des
plastiques binghamiens, dont la viscosité effective est estimée
au gradient moyen de vitesse de Metzner et Otto, ce qui permet
une généralisation simple des équations (59) de transfert ther-
mique par les nombres sans dimensions Ree, Pre, Vise (Vise =
ηe/ηep est parfois assimilé à Vis = K/Kp, la consistance K d’un
liquide d’Ostwald variant beaucoup plus fortement en tempéra-
ture que l’indice de comportement n).
Cette viscosité effective, qui caractérise la zone d’action du mobile
en régime laminaire, peut s’avérer inadéquate en régime intermé-
diaire et/ou quand la surface d’échange est éloignée du mobile. Cela
est démontré en intermédiaire pour des turbines axiales et radiales
agitant des milieux rhéofluidifiants au voisinage de serpentins
hélicoïdaux ; il est alors nécessaire, pour proposer une équation
générale précise, d’inclure des fonctions correctrices de l’indice de
comportement n (Desplanches et Bruxelmane [32] et [33]).
Nu ds = B ( géom, n ) Re ex ( n ) Pr e0,3 Vis e0,2
avec 80 < Ree < 1000 ; d /D = 0,52 ; Ya = d pour la TPI et Ya = H/3 pour
la TPD et la TD ; ds /D = 0,02 ; Dh /D = 0,80 ; 4 chicanes à l’intérieur du
serpentin (D/bc = 12)
Mobile B x (n )
TPI -6 ↓ 0,0555 n2,06 0,585 n−0,48
TPI -4 0,0637 n1,35 0,56 n−0,35
TD -6 0,075 n0,54 0,56 n−0,18
Nota : TD turbine à disque, TPD turbine à pales verticales et TPI turbine à pales inclinées
à 45° (le nombre indiquant le nombre de pales)
↓ indique que le pompage du liquide se fait par le bas de la cuve.
Il convient donc de confronter de façon critique les corrélations de
transfert thermique de coefficients B et x constants proposées par la
plupart des auteurs pour des mobiles à large entrefer avec transfert
à la paroi chemisée de la cuve. La représentation de Calderbank
et Moo-Young [34] issue d’une analogie avec les écoulements
tubulaires ne pallie pas les défauts du modèle de Metzner et
Otto, la fonction de η incluse dans la viscosisté notée
n
η 3  η 3 = K  ---------------- ( k CM N ) n Ð 1 ne variant que faiblement avec n
3n + 1
4n
(ks = 0,83 kCM pour 0,1 < n <0,9).
En ce qui concerne les mobiles de proximités, ancres ou rubans,
avec transfert à la paroi chemisée, des équations de type (59) sont
étendues aux milieux non newtoniens grâce au concept de Metzner-
Otto (ou à celui équivalent de Calderbank-Moo-Young). En ce qui
concerne les rubans, certains auteurs [35] utilisent une viscosité (η4)
définie à un gradient de vitesse tenant compte de la géométrie de
l’entrefer. D’autres (Kuriyama [36]) proposent, comme pour un
écoulement tubulaire, de corriger l’équation newtonienne générali-
sée par le rapport des gradients de vitesse non newtonien et newto-
nien à la paroi. Dans le cas des vis d’Archimède avec tube de tirage,
Mitsuishi [35] propose pour des liquides rhéofluidifiants d’Ellis, des
expressions de la viscosité issues d’analogies avec un écoulement
axial dans un espace annulaire pour l’échange thermique à la paroi
de la cuve et à la paroi externe du tube de tirage (η5), ou d’analogie
avec l‘écoulement généré par le déplacement d’un piston dans un
cylindre pour caractériser le transfert à la paroi interne de la con-
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duite forcée (η6). Dans un article récent, Carreau [37] étudie le trans-
fert de chaleur à partir d’un serpentin hélicoïdal fonctionnant
comme le tube de tirage d’une vis d’Archimède agitant des milieux
newtoniens, rhéofluidifiants ou élastiques. Il définit un gradient de
vitesse caractéristique γú s au voisinage des spires analogue à celui
proposé par Desplanches [32] pour des liquides non-newtoniens
agités par des turbines à large entrefer.
γú s = v c ⁄ d s (61)
avec vc = Ic /tc ; tc = V/Qc ; Qc = NQC Nd3
L’effet de l’élasticité et du régime d’écoulement sur la vitesse
moyenne de circulation vc au voisinage du serpentin sont ainsi pris
en compte par NQC [45].
N QC = { 0,124 + 0,265 [ 1 Ð exp ( 0,00836 Re e ) ] } ( 1 − 0,811 Wi e0,249 ) (62)
À partir de la viscosité effective ηes correspondant à γú s pour un
milieu ostwaldien, de la vitesse vc et de la longueur caractéristique
ns ds, un nombre de circulation généralisé Recg, un nombre de
Prandtl Prcg et un nombre de Nusselt Nus sont définis, selon la
démarche de Desplanches et Bruxelmane [32] et [33].
(60)
Re cg = ρv c n s d s ⁄ η es = ρv c2 Ð n n s d sn ⁄ K ;
Pr cg = c p Kv cn Ð 1 ⁄ λ d sn Ð 1 ; Nu s = h n s d s ⁄ λ
L’équation thermique de circulation [équation (98)] reliant ces
nombres permet de prendre en compte l’influence des propriétés
rhéologiques du fluide − notamment élastiques − et de la géométrie
du serpentin, ce que l’équation empirique classique [équation (97)]
ne permet pas de faire ; ce résultat confirme l’intérêt des équations
de circulation déjà proposées par Desplanches et Bruxelmane [32]
et [33] pour les turbines axiales ou radiales en régime intermédiaire.
La réduction du transfert thermique en milieu viscoélastique
constatée par Carreau pour les vis d’Archimède avec serpentin de
tirage est cohérente avec les observations de Desplanches [38] et de
Tolofoudyé [27] concernant les turbines Rushton en régime intermé-
diaire avec échange à la double enveloppe ou par serpentin
immergé. Pour ces auteurs, le coefficient de transmission thermique
peut être divisé par un facteur trois quand on passe d’un liquide
newtonien à un liquide viscoélastique ; cette réduction est caractéri-
sée par un nombre de Deborah [équation (65)] ou par un nombre
d’élasticité selon Tolofoudyé
(Nuds)RFE = (Nuds)N (1 + 0,45 El0)− 0,34 pour 80 < Ree < 4200 ;
0 < El0 < 40 ; 0,34 < n < 0,93)
Les principales équations de transfert thermique publiées pour
chaque grande catégorie de mobiles, en régime intermédiaire et
laminaire, avec échange à la paroi chemisée de la cuve et par la con-
duite forcée ou le serpentin de tirage (dans le cas des vis d’Archi-
mède), sont rassemblées dans les tableaux 1, 2, 3 et 4.
Il convient de confronter ces équations les unes aux autres lors de
l’estimation du coefficient de transmission thermique pour un
mobile donné. En effet, de nombreux auteurs se contentent de
l’étude d’une cuve unique de petite taille. Il faut également se garder
de les utiliser en dehors des domaines expérimentaux correspon-
dants et il est nécessaire de maintenir la similitude avec les stan-
dards géométriques imposés. La plupart des travaux considèrent
les liquides newtoniens ou rhéofluidifiants, et occultent les milieux
rhéoépaississants, thixotropes et fortement plastiques. Hormis
l’étude pertinente de Carreau relative à la vis d’Archimède avec ser-
pentin, l’influence des propriétés élastiques est négligée, alors
qu’elles sont très souvent présentes chez les pâtes rhéofluidifiantes.
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Tableau 1 – Turbine à disque à 6 pales (d / l / ha : 20/5/4). Échange à la paroi latérale de la cuve

(H/D = 1 ; 4 chicanes ; D / bc = 10)

Auteurs Géométries Fluides Corrélations

D d /D Y a /D (1) (1)

Martone [39] 0,18 0,35 0,35 N et PB Nu = 0, 50 Re e2 ⁄ 3 Pr e1 ⁄ 3 Vis e0,2

200 < Re e < 80 000 (63)

Sandall [40] 0,18 0,35 0,35 N et RF Nu = 0, 48 Re 32 ⁄ 3 Pr 31 ⁄ 3 Vis 0,12

80 < Re 3 < 93 000 (64)

Desplanches [38] 0,15 0,5 0,42 N, RF, RFE Nu = 0, 40 Re e2 ⁄ 3 Pr e1 ⁄ 3 Vis e0,2 ( 1 Ð 0,036 De r0,6 )
(2)
50 < Re e < 1 500 (65)

(1) N : newtonien, PB : plastique de Bingham, RF : rhéofluidifiant, RFE : rhéofluidifiant élastique.

(2) Le fond participe au transfert. Avec Der = tr N (tr : temps de relaxation extrapolé à γú nul).
(3) Pour les symboles indicés, se reporter au tableau 5.

Tableau 2 – Ancres (pas d’entretoises sur l’ancre). Échange à la paroi latérale

de la cuve ( H ⁄ D > 1 )

Auteurs Géométries Fluides Corrélations (4)

D D /d h a /d l/d

Uhl [41] 0,25 − 1,5 1,04 − 1,21 0,06 − 0,13 N Nu = 1,0 Re e0,5 Pr 1 ⁄ 3 Vis 0,18
(1)
30 < Re < 300 (66)

Nu = 0,38 Re 2 ⁄ 3 Pr 1 ⁄ 3 Vis 0,18

300 < Re < 4 000 (67)
Lahaye [42] 0,59 1,02 −1,06 1,33 − 1,43 0,14 − 0,21 N Nu = 1,95 Re 0,57 Pr 0,33 Vis 0,34
(2)
( e ⁄ D ) Ð0,057 ( I ⁄ d ) 0,20
100 < Re < 3 000 (68)
Martone [39] 0,18 1,017 0,916 0,106 N, PB Nu = 0,10 Re e0,77 Pr e0,41 Vis e0,17
(3)
∆ = 30% ! 300 < Re e < 95 000 (69)

Sandall [40] − − − − N , RF Nu = 0,41 Re 30,65 Pr 30,3 Vis 0,08

80 < Re 3 < 93 000 (70)

Heinlein [43] − 1,03 − 1,40 ha /D = 0,90 I/D = 0,104 RF, PB Nu = B Re e0,5 Pr e1/3 Vis e0,18
D ⁄ d 1,03 1,10 1,22 1,40
----------------------------------------------------------------------------- (71)
B 0,69 0,53 0,55 0,61
Shamlou [6] 1,05 − 1,28 N, RF Nu = 0,1 Re e0,65 Pr e0,33 Vis e0,18 ( e ⁄ d ) Ð0,36
10 < Re e < 300 (72)

(1) Fond plat, bombé ou hémisphérique

(2) Fond bombé
(3) Fond plat
(4) Pour les symboles indicés, se reporter au tableau 5

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Tableau 3 – Rubans hélicoïdaux. Échange à la paroi de la cuve (H/D ≈ 1 ; nR = 2 ; I/d ≅ 0,10)

Auteurs Géométries Fluides Corrélations (4)

D D /d p/d ha / d

Ishibashi [44] 0,16 1,053 1,05 N Nu = 2,0 Re 1/3 Pr 1/3 Vis 0,14
(1)
5 < Re < 50 (73)

Nu = 1,0 Re 1/2 Pr 1/3 Vis 0,14

50 < Re < 500 (74)

Nu = 0,35 Re 2/3 Pr 1/3 Vis 0,14

500 < Re < 80 000 (75)

Nagata [1] 0,30 1,05 - 1,25 1 1 N, RF Nu = 1,39 Re e1/3 Pr e1/3 Vis e0,2 (e ⁄ D ) Ð1,3
1 < Re e < 1 000 (76)

Mitsuishi [35] 0,40 1,053 1 1,5 N, RF Nu = 0,78 Re 41/3 Pr 41/3 Vis 40,18
(2)
1,5 < Re 4 < 10 (77)

Nu = 0,53 Re 41/2 Pr 41/3 Vis 40,14

10 < Re 4 < 180 (78)

Nu = 0,23 Re 42/3 Pr 41/3 Vis 40,14

180 < Re 4 < 4 000 (79)

Shamlou [6] N, RF Nu = 0,17 Re e0,16 Pr e1/3 Vis e0,19 n R0,22 ( e ⁄ d ) Ð0,45 ( p ⁄ D ) Ð0,24
Re cr < Re e < 1 (80)

Nu = 0, 45 Re e0,6 Pr e1/3 Vis e0,19

10 < Re e < 1 000 et Re e > Re cr (81)

Blasinski [45] 1 et 2 RF Nu = 0,22 Re e0,5 Pr e0,33 Vis e0,14 ( e ⁄ d ) Ð0,22 ( p ⁄ d ) Ð0,18

(3)
Re e < 130 (82)

Nu = 0,24 Re e0,67 Pr e0,33 Vis e0,14 ( p ⁄ d ) Ð0,25

Re e > 130 (83)

Kuriyama [36] 0,16 1,05 - 1,14 p/D = 0,9 ha/D = 0,9 N, RF D 2 p 1/3
Nu = 0,64  Re e Pr e ----------- F  Vis e0,2
d 2e
0,1 < Re e < 300 avec
nÐ1
γú pNN  0,4 ------------
=  1 +  --------------------  n
e
F = ------------  
(84)
γú pN  0,046 D 

(1) Équation testée également avec nR = 4

(2) Fond bombé et H /D = 1,6
(3) ks = 4π
(4) Pour les symboles indicés, se reporter au tableau 5

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Tableau 4 – Vis d’Archimède centrée avec dispositif de tirage

Transfert à la paroi de la cuve (Nu), à la paroi externe du tube de tirage (Nudte) , à la paroi interne du tube de tirage
(Nudti), à la paroi du serpentin servant de système de tirage (Nuds ou Nus)
Auteurs Géométries Fluides Corrélations

D d t /D d /D h a /d (3)

Mitsuishi [35] 0,40 0,70 0,53 2,8 N, RF ↑ Nu = 0,84 Re 51/2 Pr 51/3 Vis 50,14
(1)
25 < Re 5 < 900 (85)

Nu = 0,15 Re 53/4 Pr 51/3 Vis 50,14

Re 5 > 900 (86)

↓ Nu = 0,94 Re 51/2 Pr 51/3 Vis 50,14

10 < Re 5 < 700 (87)

Nu = 0, 35 Re 52/3 Pr 51/3 Vis 50,14

Re 5 > 700 (88)

↑ Nu dte = 0,82 Re 51/2 Pr 51/3 Vis 50,14

25 < Re 5 < 1 500 (89)

Nu dte = 0,24 Re 52/3 Pr 51/3 Vis 50,14

Re 5 > 1 500 (90)

↓ Nu dte = 0,82 Re 51/2 Pr 51/3 Vis 50,14

10 < Re 5 < 400 (91)

Nu dte = 0,30 Re 52/3 Pr 51/3 Vis 50,14

Re 5 > 400 (92)

↑ Nu dti = 0,49 Re 61/2 Pr 61/3 Vis 60,14

25 < Re 6 < 150 (93)

Nu dti = 0,24 Re 62/3 Pr 61/3 Vis 60,14

Re 6 > 150 (94)

↓ Nu dti = 0,50 Re 61/2 Pr 61/3 Vis 60,14

10 < Re 6 > 60 (95)

Nu dti = 0,255 Re 62/3 Pr 61/3 Vis 60,14

Re 6 > 60 (96)

Carreau [37] 0,254 0,69 − 0,74 0,59 1,5 N, RF, RFE ↑ ↓ Nu ds = 0,39 Re e0,51 Pr e1/3 ( d s ⁄ d ) 0,59 (97)
(2)
0,385 Pr 1/3
ou Nu s = 2,82 Re cg cg
1 < Re e < 1 000 (98)
(1) H/D = 1,6 ; fond bombé ; I /d = 0,4 ; p /d = 1,06 ; d ti/D = 0,62 ; d te/D = 0,79
(2) H/D = 1 ; fond plat ; I /d = 0,45 ; p /d = 0,98 ; d s/D : 0,019 à 0,05 ; es /ds : 0,47 à 1,4 ; D h /D : 0,69 à 0,74. Les propriétés physiques sont prises à Tf, la température de
film du liquide.
(3) Pour les symboles indicés, se reporter au tableau 5
↓ Pompage du liquide vers le bas de la cuve
↑ Pompage du liquide vers le haut de la cuve

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Tableau 5 – Expressions du gradient de vitesse de référence, de la viscosité et des nombres sans dimensions
généralisés non newtoniens utilisés dans les corrélations de puissance et de transfert thermique

Indice γú réf ηai Re i = ρ Nd 2/η

ηai Pri = cp ηai /λ
λ

e ks N K (ks N )n−1 (1) ρN2−n d 2 ks 1−n / K cp K (ks N)n−1 / λc

η B + τ 0 / (ks N ) (2) ρN d 2 / {ηB + τ0 / ks N} p {ηB + τ0 / ks N} / λ

1 ρN2−n d 2 / K cp K Nn−1 / λ
2 ρN d 2 / η B cp η B / λ

3 3n + 1 n N2 Ð n d2 1 Ð n  4 n  n c p K  3 n + 1 n
K  ---------------- ( k CM N ) n Ð 1 ρ ---------------------- k CM ----------------
 3 n + 1 --------- ---------------- ( k CM N ) n Ð 1
4n K λ  4n 
4 π 2 η4 solution de l’équation : ρN d 2 / η4 cp η 4 / λ
--------------------- N
γú 4 α Ð 1 α
D ---- Ð 1 η 4 +  ----------- η4 Ð η0 = 0 (3)
d  τ1 ⁄ 2

5 Nd η5 solution de l’équation : ρN d 2 / η5 cp η 5 / λ
k f --------------------------
2 ( D Ð d te ) γú 5 α Ð 1 α
η 5 + -------------  -----------
4
η 5 Ð η 0 = 0 (3)
α + 3 τ1 ⁄ 2

6 T R η 0 lg ( 1 ⁄ Y ) ρN d 2 / η6 cp η 6 / λ
η 6 = ----------------------------------
- (3)
2 V0

avec
V0 = TR [1/2 lg (1 / Y) +

--------------------- T Rα Ð 1  ------------- Ð 1
1 1
2(α Ð 1)  αÐ1 
Y
7 π η7 solution de l’équation : ρN d 2 / η7 cp η 7 / λ
----------------------------- N
2 ---- Ð 1
 D γú 7 αÐ1
d  η 7 +  ----------- η 7α Ð η 0 = 0 (3)
τ1 ⁄ 2
(1) Liquide ostwaldien
(2) Liquide binghamien
(3) Liquide d’Ellis
(cf. tableau de notations pour les expressions de kf, V0, TR, Y).

Pour le refroidissement, comme pour le mélange des produits de
rhéologie complexe, les agitateurs qui engendrent une puissante
circulation verticale (turbines axiales, vis et rubans hélicoïdaux) sont
préférables aux mobiles radiaux (pales, ancres). Si le système d’agi-
tation fonctionne en régime laminaire, la réduction de l’entrefer per-
met de diminuer l’épaisseur de la couche limite, en favorise le
renouvellement et améliore l’échange thermique, sauf si des écou-
lements parasites se développent en milieu viscoélastique.
Il est difficile de proposer des optima géométriques puisque ces
derniers, en toute rigueur, dépendent des combinaisons mobile -
liquide non newtonien. Néanmoins, la plupart des rubans hélicoï-
daux étudiés ont un enroulement simple ou double dont le pas est
égal à leur diamètre et une largeur relative d’entrefer e/D égale à
0,025 ; l’adjonction d’une vis sur l’axe ne semble pas améliorer leurs
performances. La vis d’Archimède centrée avec conduite forcée est
un bon mobile d’homogénéisation et de transfert thermique,
d’autant que le tube ou le serpentin de tirage peut constituer une
surface de transfert supplémentaire très efficace pour les liquides
viscoélastiques (Carreau [37]). La géométrie de cet agitateur est
optimisée par Wichterle [46] selon des critères d’efficacité
thermique ; ce dernier propose un diamètre relatif moyen de tube
de tirage dt/D égal à 0,7 et un pas de la vis égal au diamètre. Si le
sens de pompage descendant est favorable au transfert à la paroi de
la cuve, il est équivalent au pompage ascendant quand l’échange a
lieu au tube de tirage (Mitsuishi [35] et Carreau [37]).
La vitesse de rotation du mobile peut être imposée par le temps
de mélange désiré ou optimisée pour obtenir la capacité effective de
refroidissement (Φc −P ) maximale quand les effets thermiques sont
déterminants ; pour un flux newtonien en régime laminaire, Nopt est
donnée par l’équation (99).
Nopt = (x C1 / 2 C2) 1/(2−x) (99)
avec x = 1/3 ou 1/2 ;
C1 = B ∆ T A λ Pr1/3 Vis0,2 (ρd 2 / η)x / D
C2 = kp η d 3
Les performances de deux types de mobiles différents pour pro-
mouvoir le transfert thermique ne doivent être comparées, comme
dans le cas de l’homogénéisation, que si chacun d’eux fonctionne
dans des configurations géométriques et opératoires optimisées et
selon des critères économiques précis.

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Aussi est-il très difficile de juger des efficacités, d’un point de vue
échange de chaleur, des rubans hélicoïdaux et des vis d’Archimède
avec tube de tirage, mobiles qui s’imposent dans le domaine des
viscosités élevées (10 < ηe < 1000 Pa · s). L’évolution, avec les pro-
priétés viscoélastiques, des optima de fonctionnement rend prati-
quement impossible de généraliser les comparaisons d’agitateurs
publiées dans la littérature. Signalons cependant que dans le
domaine des viscosités moyennes (5 < ηe < 50 Pa · s), une turbine
axiale à large entrefer, convenablement dimensionnée, peut rivali-
ser avec un mobile de proximité hélicoïdal (Coyle [47]).
En similitude géométrique, l’extrapolation à Ree constant
maintient inchangé le nombre de Nusselt pour les liquides
purement visqueux. Pour les milieux viscoélastiques rhéofluidi-
fiants, l’importance relative de l’élasticité décroît quand la taille de
l’installation augmente (El ∝ D−2/(2−n) à Ree = constant et El ∝ D−2
à N constant). L’extrapolation d’un procédé avec effets thermiques
en régime laminaire (polymérisation exothermique) doit être faite à
vitesse d’agitation constante pour maintenir inchangé le temps de
mélange. La capacité effective de refroidissement décroissant avec
le facteur d’échelle, la taille maximale de l’installation, permettant
d’évacuer le flux thermique volumique réactionnel qr (ou l’énergie
d’agitation en l’absence d’exothermicité), peut être calculée par
l’équation (100) pour une pâte newtonienne.
qr + C4 1 ⁄ ( 2 x Ð 2 )
D max =  ------------------ 
C
3 pentin rotatif de Nagata sont équivalentes à celles du double ruban
avec C 3 = B ∆ T λ Pr 1 ⁄ 3 Vis 0, 2 ( ρ ⁄ η ) x k 12 x k 2 ⁄ k 3
C 4 = k p η k 13 ⁄ k 3 ; k 1 = d ⁄ D ; k 2 = A ⁄ D 2 ; k 3 = V ⁄ D 3
Quand le milieu pâteux tend à adhérer à la paroi (phénomène
d’encroûtage), des problèmes peuvent survenir : surchauffe et
dégradation dans le film pariétal où la chaleur ne se propage que
par conduction. Il peut être nécessaire, dans ce cas, de disposer de
racleurs en bout de pale. Selon Coyle [47], un racleur qui touche la
paroi une fois par révolution double le coefficient h, mais accroît en
parallèle la puissance consommée. Pour Nagata [1], en disposant
deux racleurs en caoutchouc sur un ruban hélicoïdal, on multiplie
par 1,5 le nombre de Nusselt en régime laminaire. Cet auteur pro-
pose l’équation (101) pour ce dispositif :
Nu = 5,4 Re e1 ⁄ 3 Pr e1 ⁄ 3 Vis e0,2 (101)
avec d /D = 0,88 ; D = 0,3 m ; 5 < Ree < 200
Utiliser le mobile proprement dit comme surface d’échange
thermique, isolément ou en complément de la paroi chemisée de
la cuve, paraît judicieux dans le cas des pâtes de rhéologie com-
plexe. La bonne circulation et le cisaillement élevé au voisinage de
l’agitateur appelé agitateur-échangeur améliorent le transfert,
notamment pour les liquides plastiques et rhéofluidifiants ; en
outre, dans cette configuration, la représentation de la viscosité
effective selon Metzner et Otto est pleinement justifiée. Si certains
fabricants proposent des turbines à pales creuses alimentées en
caloporteur, leur faible surface d’échange limite leur usage et la plu-
part des agitateurs-échangeurs sont constitués de mobiles hélicoï-
daux (rubans, serpentins rotatifs ou vis d’Archimède excentrées).
Les corrélations publiées pour ces agitateurs-échangeurs ont la
même forme que celles présentées pour le transfert à la paroi de la
cuve et sont rassemblées dans le tableau 6. On peut constater que
(100) les performances thermiques (et d’homogénéisation) du double ser-
hélicoïdal de Mitsuishi. Quel que soit l’agitateur, le coefficient
d’échange à la paroi du mobile est largement supérieur à celui qui
serait obtenu à la double enveloppe de la cuve (tableau 7) ; il faut
cependant considérer que l’aire d’échange disponible est inférieure
dans la première configuration.
En dépit d’un investissement plus élevé, la solution du mobile
hélicoïdal comme échangeur peut s’avérer pertinente en ce qui con-
cerne les milieux pâteux rhéofluidifiants ou plastiques, quand le
transfert de chaleur limite le procédé.

Tableau 6 – Agitateurs − Échangeurs

Auteurs Géométries Fluides Corrélations

D D /d p /d h a /d

Mitsuishi [35] 0,4 1,053 1 1,5 N, RF Nu dA = 6,6 Re 71/3 Pr 71/3 Vis 70,14
(Double ruban
hélicoïdal) 1 < Re 7 < 100 (102)
(1)
Nu dA = 3,1 Re 71/2 Pr 71/3 Vis 70,14
100 < Re 7 < 4 000 (103)

Nagata [49] 0,3 1,06 1 N, RF, PB Nu A = 6,2 Re e1/3 Pr e1/3 Vis e0,2
(Double
serpentin Re e < 100 (104)
rotatif)
(2)
Nu A = 3,3 Re e1 ⁄ 2 Pr e1 ⁄ 3 Vis e0,14
Re e > 100 (105)

Ishibashi [44] 0,16 1,59 1 N Nu A = 1,65 Re 1/2 Pr 1/3 Vis 0,14

(Vis
d’Archimède 50 < Re < 200 (106)
excentrée)
(3) Nu A = 0,95 Re 0,6 Pr 1/3 Vis 0,14
Re > 200 (107)
(1) Fond bombé ; H/D = 1,6 ; I/d = 0,105. Le modèle d’Ellis est utilisé
(2) Fond plat ; H/D = 1,33 ; I/d = 0,093. Pour les fluides de Bingham, la viscosité plastique est utilisée dans Re, Pr et Vis. Cet auteur propose également des corréla-
tions pour les pales creuses
(3) Fond plat ; H/D = 1,15 ; I/d = 0,40 ; ev /D = 0,07

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Tableau 7 – Comparaison du transfert thermique à la paroi 3. Conclusion

du mobile et de la cuve chemisée
Si l’on peut escompter une précision de 20 à 30 % dans l’estima-
Mobile Auteur Ree h A /h tion de la puissance d’agitation (§ 2.1) et du coefficient de transfert
de chaleur (§ 2.3) pour un agitateur donné, le calcul des temps de
Ruban Mitsuishi [35] 100 6 mélange (§ 2.2) demeure très imprécis, notamment pour les milieux
hélicoïdal 500 5 viscoélastiques.
Double Nagata [49] 100 2,8 Les mobiles hélicoïdaux paraissent s’imposer pour la mise en
serpentin 500 3,2 œuvre des pâtes, toutefois l’optimisation de leurs caractéristiques
géométriques et opératoires et, enfin, l’extrapolation doivent être
Vis d’Archimède Ishibashi [44] 100 2,3 conduites avec de grandes précautions pour éviter d’éventuels dys-
excentrée 500 2,2 fonctionnements dus à la complexité rhéologique.

Notations et symboles
Symbole Unité Désignation
a coefficient, équation (14)
aM coefficient, équation (33)
aT coefficient, équation (53)
A m2 aire d’échange
AC1 coefficient, équations (25) et (47)
AC2 coefficient, équation (48)
AT, AT0 coefficients, équation (53)
b coefficient, équation (14)
bc m largeur des chicanes
bM coefficient, équation (33)
bT coefficient, équation (53)
B constante des équations de convection thermique, équation (59)
BK constante, équation (3)
BT, BT0 coefficients, équation (53)
c m espacement bas du mobile − fond de la cuve
c concentration moyenne
cM coefficient, équation (52)
cp J/(kg · K) capacité thermique (chaleur spécifique) du liquide pâteux, équation (52)
C1 , C 2 constantes, équation (99)
C3 , C 4 constantes, équation (100)
Cr m écartement entre le bas du tube de tirage et le fond de la cuve
d m diamètre du mobile d’agitation
deq m diamètre équivalent, équations (25), (47) et (48)
ds m diamètre du tube de serpentin)
dt, dti, dte m diamètres moyen, interne, externe du tube de tirage de la vis d’Archimède
D m diamètre de la cuve
Dh m diamètre moyen des spires du serpentin (pouvant servir de tube de tirage de la vis d’Archimède)
Dmax m diamètre maximal de la cuve en extrapolation, équation (100)
e m entrefer mobile - cuve
es m espacement entre les spires du serpentin
ev m entrefer minimal vis excentrée − cuve
EV J/m3 énergie volumique pour un degré fixé d’homogénéisation, équation (56)
Eff Efficacité d’homogénéisation
EV red EV red = P t 2M / ηV
F coefficient F = γú ρNN ⁄ γú ρN , équation (84)
h W/(m2· K) coefficient de transmission (ou d’échange) thermique
ha m hauteur totale du mobile ou des pales
hA W/m2 · K coefficient de transmission thermique à la paroi de l’agitateur

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Notations et symboles
Symbole Unité Désignation
H m hauteur du liquide pâteux dans la cuve
k1 , k2 , k 3 constantes, équation (100)
kf 1 Ð X2
paramètre : kf = 16 -------------------------------------------------------- , tableau 5
1 + X 2 + ( 1 Ð X 2 ) ⁄ lg X
kCM constante de Calderbank et Moo-Young
kp, k p′ , k p″ constantes des lois de la puissance en régime laminaire, équations (19), (35) et (36)
ks constante de Metzner et Otto, équation (37)
K Pa . sn consistance d’un milieu ostwaldien, équation (2)
KB Pa · sn paramètre de l’équation d’Hershell-Bulkley, équation (11)
K0 Pa · sn constante, équation (3)
Kp Pa · sn consistance à la température de la paroi d’échange
l m largeur des pales ou du ruban
M indice de mélange, équation (54)
n indice de comportement de la loi d’Ostwald - De Waele, équation (2)
nB paramètre de l’équation d’Hershell-Bulkley, équation (11)
nR nombre de rubans d’un mobile hélicoïdal
ns nombre de spires d’un serpentin hélicoïdal
N rév./s vitesse de rotation de l’agitateur
N1 Pa première différence des contraintes normales, équation (16)
Ncr rév./s vitesse critique minimale du mobile, équations (57) et (58)
Nopt rév./s vitesse de rotation optimale du mobile, équation (99)
Npt paramètre, équation (53)
p m pas d’un mobile hélicoïdal
pN coefficient, équation (18)
P W puissance d’agitation mécanique
q coefficient, équation (8)
qr W/m3 flux thermique réactionnel, équation (100)
Qc m3/s débit de circulation créé par le mobile d’agitation
tBC s paramètre du modèle de Carreau, équation (4)
tc s temps caractéristique du liquide pâteux, équation (15) temps de circulation, équation (61)
tco s temps caractéristique extrapolé en gradient de vitesse nul
te s temps de l’essai (N −1 en cuve agitée), équation (15)
tM s temps de mélange en cuve agitée
T K température du liquide pâteux agité
Tf K température de film du liquide :Tf = 0,5 (T + Tp)
Tp K température de la paroi d’échange thermique
TR paramètre TR = τ p / τ 1/2, tableau 5
∆T K différence moyenne de température liquide agité - fluide caloporteur, équations (99) et (100)
v0 m/s vitesse de déplacement axiale d’une vis d’Archimède
vc m/s vitesse moyenne de circulation, équation (61)
V m3 volume de la cuve agitée
V0 paramètre : V0 = v0 η0 / d τ1/2, tableau 5
x exposant du nombre de Reynolds de l’agitateur
xM exposant de Wie, équation (52)
X paramètre : X = d te / D
y exposant du nombre de Prandtl
Y paramètre : Y = d /d ti, tableau 5
Ya m espacement entre le plan du mobile ouvert et le fond de la cuve
z exposant de la correction de viscosité de Sieder et Tate

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Notations et symboles
Symbole Unité Désignation
Nombres sans dimensions
De nombre de Deborah : De = tc /te, équation (15)
El nombre d’élasticité : El = tc ηe / ρd 2
El0 El0 = t co η0 / ρd 2
He nombre d’Hedström : He = ρd 2 τ0 / η B2
NP nombre de puissance : NP = P / ρN3 d 5
NQC nombre de circulation : NQC = Qc / Nd 3
NtM nombre de mélange
Nu nombre de Nusselt : Nu = h D / λ
NuA nombre de Nusselt de l’agitateur - échangeur : NuA = hA D / λ, tableau 6
NudA nombre de Nusselt de l’agitateur - échangeur : NudA = hA d / λ, tableau 6
Nuds nombre de Nusselt d’un serpentin immergé : Nuds = h ds / λ, équations (60) et (97)
Nudte nombre de Nusselt de la paroi externe du tube de tirage d’une vis d’Archimède : Nudte = h d te / λ, tableau 4
Nudti nombre de Nusselt de la paroi interne du tube de tirage : Nudti = h d ti / λ, tableau 4
Nus nombre de Nusselt d’un serpentin de tirage d’une vis : Nus = h (ns ds) / λ, tableau 4
Pr nombre de Prandtl Pr = cp η / λ
Pr1 à Pr7 nombres de Prandtl, tableau 5
Prcg nombre de Prandtl de circulation Pr cg = c p Kv cn Ð 1 ⁄ λ d sn Ð 1 , équation (98)
Pre nombre de Prandtl effectif en cuve agitée Pre = cp ηe / λ, équation (97)
Re nombre de Reynolds de l’agitateur Re = ρ Nd 2 / η
Re 1 à Re 7 nombre de Reynolds de l’agitateur, tableau 5
Recr nombre de Reynolds critique de l’agitateur Recr = ρ Ncr d 2 / η, tableau 3
Recg nombre de Reynolds de circulation généralisé Re cg = ρv c2 Ð n n s d sn ⁄ K , équation (98)
Ree nombre de Reynolds effectif de l’agitateur Ree = ρ Nd 2 / ηe
Vis correction de viscosité de Sieder et Tate Vis = η / ηp = K / Kp
Vise correction de viscosité effective de Sieder et Tate
Vise = ηe / ηep (ou K /Kp)
Visi corrections de viscosité de Sieder et Tate Visi = ηi / ηpi, tableau 5 pour ηi
Wi nombre de Weissenberg Wi = (τXX − τYY) / τYX, équation (17)
Wie nombre de Weissenberg effectif Wie = (N1 / η γú )e
WI0 nombre de Weissenberg à gradient nul d’Ulbrecht Wio = (N1 / η γú 2 )0 N
Lettres grecques
α paramètre du modèle d’Ellis, équation (5)
αN coefficient, équation (18)
αT coefficient, équation (22)
γú s−1 gradient de vitesse
γú e s−1 gradient de vitesse effectif en cuve agitée, équation (37)
γú pN s−1 gradient de vitesse pariétal en milieu newtonien
γú pNN s−1 gradient de vitesse pariétal en milieu non newtonien, équation (84)
∆ % erreur relative moyenne
η Pa · s viscosité dynamique d’un liquide newtonien
ηa Pa · s viscosité apparente d’un liquide non newtonien
ηB Pa · s viscosité plastique d’un liquide de Bingham, équation (10)
ηC Pa · s viscosité plastique du modèle de Casson, équation (12)
ηe Pa · s viscosité effective d’une pâte non newtonienne en cuve agitée
ηep Pa · s viscosité effective d’une pâte non newtonienne à la température de la paroi d’échange thermique
ηf Pa · s viscosité du fluide suspensoïde, équation (6)
ηp Pa · s viscosité dynamique à la température de la paroi d’échange
η0 Pa · s viscosité apparente limite à gradient de vitesse nul
η1 à η7 Pa · s viscosités apparentes, tableau 5

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Notations et symboles
Symbole Unité Désignation
η∝ Pa · s viscosité apparente limite à gradient de vitesse infini
θ °C température, équation (3)
θp angle d’inclinaison des pales du mobile
λ W/m · K conductivité thermique du liquide pâteux
λA coefficient, équation (25)
λc coefficient, équations (13) et (14)
ρ kg/m3 masse volumique du liquide pâteux
σ écart type sur les concentrations
σ 02 , σ 2 variances sur les concentrations, équation (54)
τ, τXY Pa contraintes de cisaillement
τ0 Pa seuil d’écoulement d’un lilquide plastique, équations (10), (11) et (12)
τ1/2 Pa paramètre du modèle d’Ellis, équation (5)
τp Pa taux de cisaillement pariétal, tableau 5
τs Pa contrainte de structure, équation (13)
τXX’, τYY Pa contraintes normales, équation (16)
Φc W capacité de refroidissement d’une cuve agitée
Φ, Φeff, Φm, Φp fractions volumiques d’un solide en suspension, équations (6) à (9)
Indices
a apparent
A concerne l’agitateur − échangeur
c circulation
cg circulation généralisée
e effectif en cuve agitée
N newtonien
NN non newtonien
p paroi d’échange
RFE rhéofluidifiant élastique
s voisinage du serpentin
0 gradient de vitesse nul
∞ gradient de vitesse infini
∝ proportionnel à
1à7 indices de viscosités et de nombres sans dimensions
Abréviations
N liquide newtonien
PB liquide plastique de Bingham
RF liquide rhéofluidifiant
RFE liquide rhéofluidifiant élastique
TD-6 turbine à disque Rushton à 6 pales
TPD turbine à pales verticales
TPI turbine à pales inclinées à 45°

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Mélange des milieux pâteux
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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie
est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
Hervé DESPLANCHES
Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
Docteur ès Sciences
Professeur de génie des procédés à l’ENSSPICAM (École Nationale Supérieure
de Synthèses, de Procédés et d’Ingénierie Chimiques d’Aix-Marseille)
Jean-Louis CHEVALIER
Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
Docteur ès Sciences
Professeur Émérite de génie des procédés à l’ENSSPICAM (École Nationale Supérieure
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mass transfer in high viscosity liquids.
TATTERSON (G.B.). – Fluid mixing and gas
dispersion in agitated tanks. Mc Graw Hill
1991 New York USA. Plus récent que
l'ouvrage d'Ulbrecht, complet mais moins

S Mechanism of heat transfer to pseudoplastic

fluids in an agitated tank equipped with heli-
tion dans l’industrie chimique T1 Mai 1976
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terworth-Heinemann publish. 1992 Oxford
(U.K.).
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EDWARDS (M.F.). – Heat transfer in in-line
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[57] INRS Guide pratique de ventilation n° 17
ED767 / 1993.
[58] Les Mélanges Explosifs INRS ED 335 / 1994.
[59] Cahiers de notes documentaires INRS 153 /
1993.
[60] Cahiers de notes documentaires INRS 155 /
1994.
Ouvrages généraux
[61] NAGATA (S.). – Mixing. Principles and appli-
cations. John Wiley 1975 USA. Bien
qu’ancien, il demeure un excellent ouvrage
de référence. Conseillés : chap. 1 Power con-
sumption of mixing implellers , chap. 2 Heat
transfer in agitated versels ; chap. 4 Mixing
of homogeneous liquids.
[62] KAKAC (S.), SHAH (R.K.) et BERGHESA
(A.E.). – Low Reynolds number flow heat
exchangers. Hemisph. Publis. Corp. 1983
Washington, USA. Ouvrage spécialisé sur le
transfert thermique en milieu très visqueux.
Conseillé : chap. Heat transfer augmentation
EDWARDS (M.F.) − Heat transfer in in-line sta-
tic mixers p. 783 ; EDWARDS (M.F.), AYAZI-
SHAMLOU (P.) − Heat transfer in agitated ves-
sels at low Reynolds numbers p. 795.
non-newtonian blending. Chap. 19 In-line
mixers. Chap. 20 Industrial applications.
[68] HARNBY (N.), EDWARDS (M.F.) et NIENOW
(A.W.). – Mixing in the process industries.
Butterworth-Heinemann publish. 1992
Oxford, UK. Excellent ouvrage technique et
scientifique pour l’ingénieur. Conseillés :
Chap.7 EDWARDS (M.F.), BAKER (M.R.) − A
review of liquid mixing equipement.
Chap. 12 GODFREY (J.C.) − Static mixers.
[69] PERRY’S CHEMICAL ENGINEER’S HAND-
BOOK 6th. Ed. Mc Graw Hill 1984 New York,
USA. Voir la section 19.14, très technique :
Paste and viscous-material mixing.
[70] KIRK-OTHMER. – Encyclopedia of Chemical
Technology. 4th Ed. Vol. 16 John Wiley 1995
New York, USA. Voir le chapitre HEMRA-
JANI (R.R.) : Mixing and blending. p. 844-887.
Dans les Techniques de l’ingénieur
[71] PIAU (J.M.). – Fluides non newtoniens. A 710
Traité Sciences fondamentales 05-1979.
[72] ROUSTAN (M.), PHARAMOND (J.C.) et LINE
(A.). – Agitation. Mélange J 3 900 Traité
Génie des procédés. (6-1989).
[73] INRS. – Hygiène industrielle. A 8 630 Traité
Génie industriel. 10-1996.

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_________________________________________________________________________ MÉLANGE DES MILIEUX PÂTEUX DE RHÉOLOGIE COMPLEXE : PRATIQUE
P
O
Société d’ingénieur-conseil et de prédéveloppement en agitation et mélange
U
FMP (Fluid Mixing Processes) du BHRG (British Hydrodynamics Research Group). R
Cranfield, Bedford, MK43 OAJ, UK
E-mail : fmp@bbrgroup.co.uk
web:http://www.bbrgroup.co.uk/

E
Fournisseurs N
Ils sont donnés dans le tableau A.

Tableau A – Principaux fournisseurs

Mélangeurs dynamiques Mélangeurs statiques
S
A
Mélangeur à mouvement

horizontaux type Lödige

Mélangeurs planétaires

Agitateurs dynamiques

Mélangeurs-extrudeurs
Malaxeurs horizontaux
complexe Turbosphère

type Papenmeir Mixer

à pales sigma ou en Z
Mobiles de proximité

Mélangeurs à rubans

Mélangeurs intensifs
à forts cisaillements
Mélangeur à double
Agitateurs ouverts

V
TD, TPD, TPI

mouvement

Lightnin
en ligne

en ligne

Kenics

Sulzer
O
I
Ika-Maschinenbaum X X X X X
R
Pari X X X
CMN X X
Rayneri X X X X X X P
Pierre-Guérin X X X X
Mesa X X X L
Massenard-Quint
Lumpp
X
X
X
X
X
X
U
De Dietrich
Hosokawa
X
X
X
X X
S
Sulzer Frères (MRT) X X X
Robin X X
Mixel X X
Lödige X X X X X
Krupp X X X
Staro-Chabaud X X X

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