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Stabilisants

par Louis CARETTE


Licencié ès Sciences physiques
Ancien Ingénieur Plasticien
Rhône-Poulenc Recherches

1. Généralités................................................................................................. A 3 232 - 2
1.1 Rôle des stabilisants.................................................................................... — 2
1.2 Réglementation............................................................................................ — 2
1.3 Relation entre la structure et l’efficacité des stabilisants ......................... — 2
1.4 Mesure de l’efficacité des stabilisants ....................................................... — 2
2. Antioxydants ............................................................................................. — 2
2.1 Mécanismes généraux d’oxydation ........................................................... — 2
2.2 Mécanismes particuliers ............................................................................. — 3
2.3 Modes d’action des antioxydants .............................................................. — 3
2.4 Aspects pratiques ........................................................................................ — 5
2.5 Problèmes spécifiques ................................................................................ — 5
2.6 Méthodes d’étude........................................................................................ — 6
3. Agents antiUV........................................................................................... — 8
3.1 Généralités ................................................................................................... — 8
3.2 Mécanismes de photo-oxydation des polymères..................................... — 8
3.3 Absorbeurs UV............................................................................................. — 8
3.4 Quenchers .................................................................................................... — 9
3.5 Inhibiteurs radicalaires (AES ou HALS) ..................................................... — 9
3.6 Pigments....................................................................................................... — 12
3.7 Aspects pratiques ........................................................................................ — 12
3.8 Problèmes spécifiques ................................................................................ — 12
3.9 Méthodes d’étude........................................................................................ — 12
4. Stabilisation du polychlorure de vinyle (PVC)................................. — 13
4.1 Modèles théoriques de la thermodégradation du PVC ............................ — 13
4.2 Différents types de stabilisants du PVC ..................................................... — 13
4.3 Stabilisants spécifiques à certaines applications...................................... — 17
4.4 Problèmes spécifiques de mélangeage ..................................................... — 18
4.5 Mesure de l’efficacité des stabilisants ....................................................... — 18
5. Autres stabilisants particuliers............................................................ — 18
5.1 Antiozonants ................................................................................................ — 18
5.2 Fongicides et bactéricides........................................................................... — 18
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. A 3 232
8 - 1992

es polymères de grande diffusion sont instables. Leur instabilité se manifeste


L sous l’effet de contraintes thermomécaniques en machines de transformation
ou dans les conditions d’utilisation, sous l’action d’agressions thermiques, lumi-
neuses, ou chimiques, qui altèrent les propriétés des matériaux.
A 3 232

Pour inhiber ou retarder les réactions responsables des dégradations des


polymères, on leur incorpore des additifs appelés stabilisants, classés selon leur
mode d’action : antioxydants, antiUV, antiozonants...

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STABILISANTS ________________________________________________________________________________________________________________________

1. Généralités Inversement, des antioxydants peu compatibles peuvent donner


lieu à des phénomènes d’efflorescence (en anglais blooming ) ou
provoquer des cheminements d’arcs dans les polymères destinés
1.1 Rôle des stabilisants à l’isolation électrique.
Les compatibilités sont à examiner cas par cas [A 3 151].
Ces additifs sont généralement utilisés en petit nombre pour faire
face individuellement à des agressions particulières, mais il existe
une classe de stabilisants contenant de nombreux additifs, qui
concerne le polychlorure de vinyle et les polymères chlorés. Son 1.4 Mesure de l’efficacité des stabilisants
importance sur les plans technique et commercial oblige à lui
consacrer un paragraphe particulier (§ 4).
L’utilisation d’un polymère implique le choix des stabilisants mais
également leur dosage, c’est-à-dire leur taux d’incorporation dans
le polymère.
1.2 Réglementation Des méthodes de contrôle d’efficacité sont décrites dans les
normes rassemblées dans la fiche documentaire [Doc. A 3 232].
Les stabilisants, comme tous les produits chimiques, sont soumis
Si la relation concentration-efficacité est aisée à établir quand le
à des réglementations qui ont pour but de limiter les risques dus
stabilisant est employé seul, il en va autrement quand on utilise des
à leur emploi :
systèmes de stabilisants.
— toxicité aiguë ou à long terme ;
— nuisances pour l’environnement causées par les déchets et Un système est un ensemble de stabilisants dont les concentra-
les rejets de matériaux hors d’usage. tions sont optimisées pour une application donnée. On peut
distinguer :
Il existe des règles différentes selon les pays. En règle générale,
— les stabilisants qui ont des actions indépendantes et
toute fourniture d’additif doit être accompagnée d’une fiche de sécu-
complémentaires, par exemple, un stabilisant thermique pour la
rité qui décrit ses principales propriétés, les risques liés à son usage
mise en œuvre et un agent antiUV pour l’utilisation en exposition
– feu, explosion, agressivité, toxicité... – et les recommandations
au rayonnement solaire ;
d’emploi.
— les stabilisants qui interagissent, même s’ils sont choisis pour
Depuis le 18 septembre 1981, en Europe, toute substance chimique leurs actions spécifiques.
qui n’a pas été mise sur le marché avant cette date doit faire l’objet
Si l’interaction est bénéfique, il y a synergie :
d’une déclaration auprès d’autorités compétentes dans le cadre de [efficacités mesurées
l’Inventaire Européen des Substances Chimiques Existantes — le stabilisant S1 a un effet E 1  à concentrations
(EINECS), conforme à la directive européenne relative à la classifi- — le stabilisant S2 a un effet E 2  égales (massiques
cation, l’emballage, l’étiquetage des produits chimiques. — le mélange S1 + S2 a un effet E > E1 + E 2 
ou molaires)].
Nota : en France, le secrétariat d’État auprès du Premier ministre chargé de
l’Environnement et de la Prévention des risques technologiques et naturels majeurs. Inversement, si le mélange S1 + S2 a un effet E < E 1 + E 2, il y a
Des directives semblables existent dans différents pays, par antagonisme.
exemple : Si le mélange contient plus de deux stabilisants interactifs, la
— aux États-Unis : Toxic Substances Control Act (TOSCA) ; prévision à partir des efficacités connues de chacun d’eux est
— au Canada : Canadian Environnemental Protection Act (CEPA). souvent difficile. L’expérimentation intuitive conduisant générale-
ment à multiplier les essais sans certitude d’atteindre l’optimum
De plus, il existe des règlements spécifiques, comme ceux relatifs recherché, on a alors recours à des plans d’essais qui permettent
aux matériaux au contact des aliments en France, ou édictés par la de mettre au point les expériences nécessaires :
Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis.
— pour interpréter correctement les effets des additifs ;
Les informations concernant ces règles et les démarches à suivre — pour tirer le maximum de renseignements d’un minimum
sont fournies par les ambassades des pays concernés ou, en France, d’essais.
par les syndicats professionnels ou l’Union des Industries Chimiques
à leurs adhérents. Par exemple, on pourra explorer tout le domaine de concentration et
recueillir les effets directs des différents stabilisants, leurs interactions
doubles ou triples avec moins de 25 expériences [2] [3].
1.3 Relation entre la structure
et l’efficacité des stabilisants
Les actions des stabilisants sont celles des fonctions chimiques
2. Antioxydants
(phénoliques, aminées...) présentes dans leurs molécules. Ces fonc-
tions et leur mode d’action sont connus (article [A 3 151] Vieillisse- 2.1 Mécanismes généraux d’oxydation
ment chimique, dans ce traité), mais la structure moléculaire plus
ou moins complexe qui les porte influe sur leur efficacité en jouant L’oxydation est la cause principale de la dégradation de la plupart
sur la fusibilité, la compatibilité, la diffusibilité et l’extractibilité du des polymères. Les mécanismes d’oxydation mettent en jeu des
stabilisant [1]. radicaux libres qui se forment sous l’action de facteurs physiques
La volatilité des stabilisants de faible masse moléculaire peut être ou chimiques :
à l’origine de leur appauvrissement à la surface des matériaux, leur RR′ → R + R′ ● ●
(1)
vitesse de migration vers la surface ne permettant pas toujours de
compenser la baisse de concentration superficielle.

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Ces radicaux libres réagissant avec l’oxygène de l’air, l’oxydation 2.2.2 Polystyréniques et copolymères
se propage selon les mécanismes généralement admis suivants :
R + O 2 → ROO
● ●
(2) En machine de transformation, la viscosité des polystyréniques
décroît par scissions de chaînes, même en absence d’oxygène. Dans
le cas des copolymères, la dégradation résulte des dégradations
ROO + R′H → ROOH + R ′
● ●
(3)
séparées des constituants. À cause de la présence du polybutadiène,
ROOH → RO + OH ● ●
(4) l’oxydation des poly(styrène/butadiène/acrylonitrile) [ABS] est plus
rapide que celle du polystyrène ou du poly(styrène /acrylonitrile)
RO + RH → ROH + R
● ●
(5) [SAN].

HO + RH → HOH + R
● ●
(6)
2.2.3 Polyamides
Des réactions d’arrêt peuvent se produire :
ROO + R ′ → ROOR′
● ●
(7) Les réactions d’oxydation sont plus importantes pour les poly-
amides aromatiques que pour les polyamides aliphatiques. Pour ces
R + R ′ → R R′
● ●
(8) derniers, l’oxydation démarre d’un radical formé sur le carbone en
alpha de l’atome d’azote et conduit à la formation de peroxydes et
ROO + OOR′ → ROOR′ + O 2
● ●
(9) d’hydroperoxydes selon le schéma général :

R
|
R′CO ●
→ R ′CO + R ●
(10)
| |
R′′ R′′

Ces réactions peuvent conduire à des ruptures de chaînes molécu-


laires [réaction (9)], avec, pour conséquence, une baisse de la visco-
sité du polymère à l’état fondu, ou au contraire à des réticulations
avec augmentation de la viscosité à l’état fondu et fragilisation des La rupture de chaînes par hydrolyse est une autre cause de dégra-
produits finis [réactions (7), (8) et (9)]. dation, qui ne peut être évitée par la présence d’antioxydants mais
plutôt par un séchage préalable à la mise en œuvre.

2.2 Mécanismes particuliers


2.2.4 Polyesters linéaires
2.2.1 Polyoléfines
Les polyesters saturés [poly(éthylène téréphtalate) PET et
Les réactions (1) à (10) décrivent assez bien l’oxydation des poly(butylène téréphtalate) PBT] sont thermiquement stables mais
polyoléfines mais la vitesse d’oxydation de celles-ci dépend de leur surtout sensibles à l’hydrolyse. Cependant, des effets thermo-
degré de ramification. mécaniques prolongés (par exemple, par recyclages) conduisent, en
présence d’oxygène, à des baisses de leur masse moléculaire et de
Cela explique la sensibilité du polypropylène dont la viscosité leur viscosité à l’état fondu.
décroît rapidement en machine de transformation à cause de
nombreuses scissions de chaînes (§ 2.6.2.1) et qui vieillit vite
thermiquement. 2.2.5 Polychlorure de vinyle
Les scissions de chaînes sont moins nombreuses et les réactions
de branchement sont plus fréquentes pour les polyéthylènes basse Parmi les différentes causes d’induction de la dégradation
densité et basse densité linéaire (PE-LD et PE-LLD) dont la viscosité thermique du PVC qui ont été proposées [6], les oxydations mettant
en machine de transformation décroît moins vite que celle du en jeu les hydroperoxydes sont transitoires, mais ont pour
polypropylène. conséquence la déshydrochloruration (départ de HCI) responsable
Ce phénomène peut être attribué à la présence de groupes de colorations parasites dans le PVC (§ 4.1). Le rôle de l’oxydation
vinylidène. est plus important dans le cas où elle est induite par le rayonnement
ultraviolet.
On a, par exemple :
R + H 2 C  CHR′ → RCH 2 C HR′
● ●

Les réactions de branchement peuvent être encore plus


2.3 Modes d’action des antioxydants
importantes dans le cas du polyéthylène haute densité (PE-HD) dont
Les antioxydants agissent, suivant leur structure, sur l’une ou
la viscosité peut même augmenter en début de traitement thermo-
l’autre des réactions (1) à (10). On a coutume de distinguer les
mécanique (§ 2.6.2.1).
stabilisants primaires, agissant sur les étapes de scission radicalaire,
Le schéma général [réactions (1) à (10)] décrit de façon satis- et les stabilisants dits secondaires, qui sont des décomposeurs
faisante l’oxydation du polyisobutylène (utilisé dans les copolymères d’hydroperoxydes. Le cas général où tous les mécanismes sont
oléfiniques) qui, bien que contenant un hydrogène tertiaire, est susceptibles d’entrer en compétition justifie l’emploi de mélanges
moins sensible que le polypropylène. des différents types d’antioxydants.

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2.3.1 Inhibiteurs radicalaires 2.3.1.3 Amines


Quelques exemples de formules sont donnés dans le tableau 1
2.3.1.1 Antioxydants phénoliques (nos 23 à 25). Les amines agissent selon des mécanismes peu
Les antioxydants phénoliques dits encombrés ou à empêchement différents de ceux des phénols :
stérique sont les plus fréquemment utilisés, en particulier le BHT
(butylated hydroxytoluene) ou ditertiobutyl-2,6-paracrésol. ANH + ROO → AN + ROOH
● ●

AN + ROO → ANOOR
● ●

Le mode d’action du BHT sert habituellement de modèle de méca-


nisme (figure 1). AN + ROO → ANO + RO
● ● ● ●

Il existe de nombreux antioxydants phénoliques : monophénols, Une action sur les hydroperoxydes leur est attribuée [7] :
bisphénols, triobisphénols, qui diffèrent par leur structure et leur
masse moléculaire (tableau 1, nos 1 à 22 cf. p. 16).
Les phénols sont en général incolores et nombre d’entre eux sont
agréés pour les emballages alimentaires.
À cause de leur forte volatilité, les produits de faible masse molé-
culaire doivent être remplacés par (ou associés à) des produits de
masse moléculaire élevée pour stabiliser les polymères mis en
œuvre à haute température.

2.3.1.2 Noirs de carbone Ces stabilisants efficaces à haute température [4] sont peu utilisés
en raison de leur tendance à se colorer et parce qu’ils ne sont pas
Les noirs de carbone sont des antioxydants efficaces utilisés admis dans les matériaux au contact avec les aliments. Leur caractère
abondamment dans les élastomères et les plastiques quand la basique les rend promoteurs de dégradation dans le PVC où ils ne
coloration noire est admissible. Les diverses variétés commerciales sont pas utilisables.
diffèrent par le diamètre des particules, la nature et la quantité de
groupements oxygénés. Leur structure peut être schématisée par :
2.3.2 Inhibiteurs d’hydroperoxydes
2.3.2.1 Phosphites
La fonction principale des phosphites est la réduction des hydro-
peroxydes en alcools :
( R′O ) 3 P + ROOH → ROH + ( R′O ) 3 P  O

S’ils ne peuvent ralentir la dégradation en machine de transforma-


tion comme le font les antioxydants phénoliques, ils ralentissent
l’apparition de colorations au cours du vieillissement thermique.
À cause de leur sensibilité à l’hydrolyse :

À la périphérie des assemblages de noyaux aromatiques sont P(—OR)3 + H2O → HO—P(—OR)2 + ROH
greffées des fonctions oxygénées (phénols et quinones) qui agissent leur efficacité peut décroître de façon importante au cours du
comme antioxydants primaires capteurs de radicaux. La nature stockage. Seul le 4,6-ditertiobutyl phénylphosphite (tableau 1, no 27
granulaire des noirs de carbone exige une bonne dispersion dans cf. p. 16) est particulièrement résistant à l’hydrolyse.
le polymère quand on veut tirer l’effet maximal sans compromettre
les propriétés mécaniques.
2.3.2.2 Thioesters
Les composés organiques soufrés (ou leurs produits d’oxydation)
Remarque : la détermination rapide de la teneur en noir de sont des décomposeurs d’hydroperoxydes :
carbone et l’évaluation du degré de dispersion dans le poly-
éthylène basse densité font l’objet des normes NF T 51-141 ROOH + R′SR′ → ROH + R′SOR′
et NF T 51-142.
ROOH + R′SOR′ → ROH + R′SO 2 R′

Figure 1 – Mécanisme réactionnel du BHT (antioxydant phénolique)

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Les plus utilisés sont : 2.4.2 Colorations parasites


— le distéarylthiodipropionate (DSTDP) ;
— le dilaurylthiodipropionate (DLTDP) ; Pendant la mise en œuvre, et également dans les conditions
— le dimyristylthiodipropionate (DMTDP), d’utilisation, les polymères peuvent se colorer. Ces colorations ont
(tableau 1, nos 32 à 34 cf. p. 16). diverses origines souvent difficiles à identifier [5] :
— structures insaturées apparaissant du fait de la dégradation
Cependant, leur odeur empêche leur utilisation pour la stabilisa- du polymère ;
tion des polymères pour emballages alimentaires. Malgré la synergie — instabilité propre de l’antioxydant [formation de structure
observée en association avec les antioxydants phénoliques, quinonique colorée (figure 2)].
l’antagonisme avec les agents antiUV de type amine à empêchement
stérique (AES) (§ 3.5) interdit leur utilisation pour les polymères Les phosphites permettent d’atténuer les colorations qui se
soumis au rayonnement solaire. produisent au cours du vieillissement thermique mais ont moins
d’effet sur les colorations qui résultent de la dimérisation de
certains bisphénols (en particulier, l’antioxydant no 6 du tableau 1
2.3.3 Désactiveurs de métaux cf. p. 16), qui ne sont utilisables que dans des matériaux fortement
pigmentés.
Les métaux de transition (résidus catalytiques, métaux en contact
lors de l’utilisation finale) ont des effets dégradants. On admet qu’ils
agissent sur les hydroperoxydes : 2.4.3 Stabilité à l’hydrolyse

ROOH + M n+ → RO + M ( n + 1 )++ OH –

Certains antioxydants voient leur efficacité diminuée par hydro-
lyse partielle. On peut ralentir l’hydrolyse des phosphites par ajout
ROOH + M ( n + 1 )+ → ROO + M + H+
n+●

de tripropylamine, et plus généralement par des traitements hydro-


phobes de surface à l’aide, par exemple, de cires polycristallines.
Les désactiveurs de métaux agissent en complexant les ions
métalliques. Ils sont principalement utilisés dans le domaine des fils
et des câbles électriques. Ce sont le plus souvent des composés 2.4.4 Synergie et complémentarité
azotés de type hydrazine, hydrazone, hydrazide, oxamide, oxazole,
triazole... (tableau 1, nos 18, 19, 35 à 38) ou thiophosphoré (no 39). Les antioxydants primaires et secondaires agissent complémen-
tairement sur des phases différentes du processus d’oxydation (c’est
le cas pour les associations phénoliques-phosphites). Mais on peut
2.4 Aspects pratiques observer des synergies, par exemple, avec les mélanges de phéno-
liques et de thioester pour la stabilisation à long terme des
2.4.1 Problèmes de mélangeage polyoléfines (figure 3).

Les polyoléfines, les copolymères styréniques et les polyamides


contiennent déjà des antioxydants primaires introduits lors de la 2.5 Problèmes spécifiques
polymérisation, mais il est souvent nécessaire de leur incorporer de
0,05 à 0,2 % d’autres antioxydants (secondaires, désactiveurs...) au 2.5.1 Polypropylènes
moyen d’un mélange maître préparé si possible avec un polymère
de mêmes caractéristiques (masse et répartition moléculaires) que La stabilisation des polypropylènes utilise typiquement des
le polymère considéré. antioxydants phénoliques de masse moléculaire élevée, combinés
De la perfection du mélangeage dépend l’efficacité de avec des phosphites ou phosphonites et éventuellement des
l’antioxydant. thioesters.
Exemples : antioxydant (no 22, tableau 1) : 0,1 % (en masse de PP),
+ phosphite (no 27, tableau 1) : 0,2 %
+ thioester (no 32, tableau 1) : 0,3 %.


Figure 2 – Transformations successives du BHT (antioxydant phénolique) sous l’action des radiaux peroxydes ROO

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Il faut noter que dans le cas des polypropylènes polymérisés en 2.6 Méthodes d’étude
présence de catalyseurs métalliques (procédé Ziegler-Natta), un
composé minéral est utilisé en complément des antioxydants orga-
niques pour éviter l’effet dégradant des restes catalytiques. Le
2.6.1 Efficacité chimique des antioxydants
stéarate de calcium est utilisé à cet effet ainsi que des hydroxy-
L’étude de l’inhibition de réactions faisant intervenir des composés
carbonates d’aluminium et de magnésium.
modèles est intéressante sur le plan théorique. Toutefois, sur le plan
pratique, il est préférable d’essayer les antioxydants en mélange
avec le polymère à stabiliser car les interactions physiques
2.5.2 Polyéthylènes
polymère-additif peuvent avoir autant d’importance que l’efficacité
chimique elle-même.
Le polyéthylène basse densité (PE-LD) et le polyéthylène basse
densité linéaire (PE-LLD) – mis en forme à basse température – Parmi les essais courants, il faut citer l’ATD (analyse thermique
peuvent être stabilisés avec des antioxydants phénoliques de faible différentielle) à température constante, l’apparition d’un pic
masse moléculaire en faible concentration (moins de 0,05 % en exothermique correspondant à la fin d’un des temps d’induction de
masse), associés à des phosphites. l’oxydation (cette méthode est décrite dans l’article [A 3 151]).

Exemple : antioxydant (no 2, tableau 1) : 0,05 %


+ phosphite (no 27, tableau 1) : 0,1 %. 2.6.2 Efficacité pratique dans les polymères
Les polyéthylènes haute densité (PE-HD) nécessitent des anti- 2.6.2.1 Pendant la mise en forme
oxydants phénoliques de masse moléculaire plus élevée (par
exemple, no 22, tableau 1). On simule les contraintes thermomécaniques des machines de
transformation [3] par des extrusions répétées en extrudeuse de
Dans le cas particulier des PE-HD réticulés utilisés en câblerie élec- laboratoire (figure 4). À chaque extrusion, la mesure de la viscosité
trique, on emploie des antioxydants préservant les caractéristiques à l’état fondu (exprimée en indice de fluidité à chaud selon les
électriques, par exemple, le 4,4’-thiobis (6-tertiobutyl-m-crésol) à normes NF T 51-016, NF T 51-620 et ISO 1133), rend compte des
0,1 % (tableau 1, no 14). ruptures de chaînes ou des réticulations (cette méthode est
La réticulation étant catalysée par des peroxydes, l’antagonisme principalement appliquée aux polyoléfines).
de ceux-ci avec l’antioxydant nécessite une optimisation précise du
système stabilisant à l’aide de la mesure du temps d’induction de
l’oxydation [A 3 151].

2.5.3 Copolymères styréniques

L’oxydation résultant de l’insaturation de la phase élastomère peut


être retardée par incorporation d’antioxydants de masse moléculaire
élevée, associés à des phosphites ou à des diphénylamines, quand
les colorations parasites sont tolérables.
L’incorporation dans la phase élastomère s’effectue en cours de
polymérisation.

2.5.4 Polyamides

Les polyamides sont habituellement stabilisés avec un système Figure 3 – Variation du temps de fragilisation t d’un polypropylène
redox iode/cuivre (par exemple : acétate de cuivre/iodure de à 150 oC en fonction des teneurs massiques A
potassium), qui est le système le plus efficace mais a en antioxydant phénolique et en thioester (DSTDP) (d’après [8])
l’inconvénient d’apporter des colorations parasites. Quand la
coloration est critique, on utilise des antioxydants phénoliques de
masse moléculaire élevée (no 12, tableau 1) pour tenir compte des
températures élevées de mise en œuvre.

2.5.5 Polyesters linéaires

La chute de viscosité des polyesters tels que le PET en machine


de transformation peut être limitée avec des phosphites organiques
(par exemple, no 28, tableau 1, à 0,20 %).
Dans le cas du poly(butylène téréphtalate) (PBT), on utilise un
antioxydant phénolique à 0,2 % en masse.

2.5.6 Polychlorure de vinyle


Figure 4 – Utilisation d’une extrudeuse de laboratoire
pour le contrôle de l’efficacité des antioxydants
Se reporter au paragraphe 4.2.7.
dans un polymère (stabilité dynamique)

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Le suivi de la viscosité apparente du polymère peut aussi être


effectué en le malaxant dans un plastographe (figure 5) et en
mesurant le couple d’entraînement des pales en fonction du temps
de malaxage (figure 6) à une température donnée.

2.6.2.2 Dans les conditions d’utilisation


Les temps requis pour l’évaluation des dégradations survenant
dans les conditions d’utilisation étant longs, on accélère les phéno-
mènes d’oxydation à chaud en étuve et l’on suit en fonction du temps
(méthodes AFNOR T 51-185 et ISO 2578 et 4582) et selon les
besoins :
— les colorations (exprimées en indice de jaune ) selon les normes
NF T 51-067 et ASTM D 1925 ;
— les caractéristiques électriques (article Plastique. Essais
normalisés. Essais électriques [AM 3 530] dans ce traité) ;
— les propriétés mécaniques (résistance au choc, allongement à
la rupture...) [article Essais thermomécaniques et rhéologiques à
l’état solide [A 3 512] dans ce traité] ;
— par spectrométrie infrarouge, les groupements carbonyles
C  O représentatifs des coupures de chaînes, qui ont pour effet
l’affaiblissement des propriétés mécaniques (cette dernière méthode
est économique car non destructrice des échantillons soumis à un
examen).
Selon les applications, on évalue la résistance à un environnement
particulier :
— résistance à l’hydrolyse par immersion dans l’eau ou en
atmosphère humide (méthodes ISO 175 et NF T 51-029) ;
— mesure du taux d’extraction dans différents milieux.
Ces méthodes permettent de comparer les efficacités des
différents antioxydants en vue de leur sélection et, seulement sous
certaines conditions, de prédire des durées de vie à l’aide de l’équa-
tion d’Arrhenius [A 3 151].

Figure 5 – Plastographe avec dispositifs de mesure


du couple d’entraînement des pales et de la température Figure 6 – Variation de la viscosité apparente
du polymère au cours du malaxage de différents polymères, stabilisés ou non, en fonction du temps
de malaxage dans le plastographe de la figure 5

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3. Agents antiUV 3.2.3 Polyacryliques

Absorbant peu la lumière, le poly(méthacrylate de méthyle)


3.1 Généralités [PMMA] est peu photodégradable.

La plupart des polymères commercialisés (polymères fluorés et


matières thermodurcissables très chargés mis à part) ne peuvent être 3.2.4 Polyamides
exposés sans protection au rayonnement ultraviolet solaire. La
dégradation qui s’ensuit est due à l’absorption de l’énergie lumi- Les groupes chromophores responsables de l’initiation de la
neuse par des groupes chimiques présents soit dans le polymère photodégradation des polyamides aliphatiques sont mal identifiés.
(structure propre ou irrégularité structurale), soit dans des impu- Les polyamides sont surtout sensibles à la photolyse, les produits
retés. Il en résulte des scissions et la formation de radicaux libres résultants étant peu inducteurs d’oxydation [9].
qui induisent des mécanismes semblables à ceux d’oxydation en
présence de l’oxygène de l’air, la thermolyse de la réaction (1) (§ 2.1)
pouvant être remplacée par une réaction de photolyse [A 3 151]. 3.2.5 Polyesters insaturés
La photoprotection peut être assurée par :
— des absorbeurs UV, substances organiques stables fortement Les polyesters principalement concernés par la photodégradation
absorbantes dans l’ultraviolet (§ 3.3) ; sont des polyesters insaturés utilisés dans l’industrie du bâtiment
— des quenchers, substances organiques capables de désactiver ou pour la construction navale. Ils jaunissent d’autant plus vite qu’ils
les états excités créés par les radiations UV dans les macromolécules sont ignifugés avec des comonomères chlorés.
(§ 3.4) ;
— des inhibiteurs radicalaires (§ 3.5) ;
— des pigments absorbants ou fortement réfléchissants dans 3.2.6 Polychlorure de vinyle
l’ultraviolet (§ 3.6) ;
— des revêtements stables (cas des polyesters insaturés, § 3.8.5). La photodégradation particulière du polychlorure de vinyle est
La dégradation d’un plastique se manifeste d’abord sur la surface décrite dans le paragraphe 4.3.2.
directement soumise à l’action du rayonnement et de l’oxygène. Il
en résulte que l’efficacité d’un agent antiUV peut être diminuée à
cause de ses caractéristiques physiques car son appauvrissement 3.3 Absorbeurs UV
par volatilisation et son extraction par lavage compromettent la
tenue à la lumière si sa migration ne compense pas la perte en
surface. Dans le cas de films minces, l’emploi de stabilisants de faible
3.3.1 Mécanismes d’action
masse moléculaire conduit à un appauvrissement en surface global
Les absorbeurs UV présentent des bandes d’absorption (figure 8)
et rapide qui leur fait préférer des stabilisants de masse moléculaire
dans le proche UV (autour de 300 nm). De coefficient d’extinction
élevée.
molaire élevé, ils absorbent, en faible concentration, une grande par-
tie des radiations dans la faible épaisseur de polymère traversée.
L’énergie photochimique absorbée est dissipée dans la formation de
3.2 Mécanismes de photo-oxydation structures isomères ou mésomères avec dégagement de chaleur.
des polymères
3.3.2 Hydroxybenzophénones
3.2.1 Polyoléfines
■ En l’absence d’agent antiUV, la photodégradation du poly- Leur mécanisme d’action est le suivant :
propylène est très rapide et conduit à la chute des propriétés
mécaniques. Cette chute est en corrélation avec la formation de
groupes carbonyles C  O dosables par spectrométrie infrarouge
(figure 7a ) et avec l’apparition de microfissures à la surface des
objets exposés au rayonnement ultraviolet, conduisant à leur
fragilisation (figure 7b ).
■ Les polyéthylènes sont moins sensibles à la photo-oxydation que
les polypropylènes mais l’apparition des groupes carbonyles est
moins étroitement reliée à la fragilisation et à la fissuration en
surface.

3.2.2 Polystyrènes et copolymères styréniques avec h ν énergie d’un photon.


Les hydroxy-2-benzophénones ont deux bandes d’absorption
La photo-oxydation s’accompagne de la formation de groupes intenses vers 290-300 nm et 330-340 nm. Ces absorbeurs sont
polyéniques colorés. La phase caoutchoutique (polybutadiène) des utilisés dans la plupart des polymères. Il en existe un grand
copolymères de type ABS est très sensible à la photo-oxydation qui nombre de variétés commerciales. Les principaux types sont
affecte les propriétés mécaniques. donnés dans le tableau 2 (cf. p. 20).
Les dihydroxybenzophénones absorbent aux longueurs d’onde
voisines de celles de la lumière visible, ce qui leur confère une
coloration propre qui limite leur concentration d’usage.

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Comme les hydroxybenzophénones, les benzotriazoles absorbent


dans le proche UV et sont utilisés dans les mêmes domaines
d’application.

3.3.4 Autres absorbeurs

Il existe d’autres absorbeurs d’usage moins répandu : salicylates,


benzoates (tableau 2, nos 11 à 13), cinnamates, oxalamides, oxani-
lides (tableau 2, cf. p. 20), qui absorbent à des longueurs d’onde plus
basses que les benzophénones ou les benzotriazoles.

3.4 Quenchers
Les quenchers (ou extincteurs) sont des substances capables de
désactiver les états excités dans le polymère :
polymère + h ν → polymère* (état excité)
polymère* + quencher → polymère + quencher*
quencher* → quencher + chaleur ou fluorescence
Figure 7 – Étude de la dégradation du polypropylène
Les principaux types sont des complexes de nickel (tableau 2),
par spectrographie infrarouge et mesure de la fragilisation,
mais leur innocuité est mise en cause et leur utilisation pourrait être
en fonction du temps d’exposition aux UV
interdite à plus ou moins long terme.

3.5 Inhibiteurs radicalaires (AES ou HALS)


Bien que des réactions d’inhibition radicalaire aient été décrites
pour les molécules diverses comme les benzophénones, les amines
à empêchement stérique appelées AES ou HALS (hindered amine
light stabilizer) sont les principaux stabilisants de ce type.
N’absorbant pas la lumière solaire et ne pouvant pas jouer un rôle
de quencher, les AES assurent une bonne protection à la lumière
des polymères sensibles à l’oxydation. Leur groupe fonctionnel actif
peut s’écrire :

Figure 8 – Spectre d’absorption de la benzophénone


On constate que, sous rayonnement et en présence d’oxygène,
en solution à 10 mg/ L dans le chloroforme
les AES agissent sous la forme d’un oxyradical (nitroxyl). Un
mécanisme (cycle de Denisov) (figure 9) explique en partie le rôle
3.3.3 Benzotriazoles inhibiteur radicalaire de ces molécules. Ce cycle est initié par la
formation d’un radical nitroxyl qui est régénéré en fin de cycle pour
réagir à nouveau.
Leur mécanisme d’action est le suivant :
D’application industrielle plus récente que les autres agents
antiUV, les HALS font encore l’objet d’études qui, non seulement,
confirment leur rôle d’inhibiteur radicalaire, mais encore leur
attribuent d’autres actions, par exemple, sur les hydroperoxydes [9] :

Les principaux types sont donnés dans le tableau 2.

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3.8 Problèmes spécifiques


3.8.1 Polyoléfines
■ L’oxydabilité des polyoléfines les rend particulièrement sensibles
à l’action de la lumière. Les paramètres qui influent sur l’instabilité
sont les mêmes que ceux mis en cause dans la thermooxydation
(épaisseur des objets exposés, cristallinité...).
On utilise des associations absorbeur UV + AES de masse
moléculaire élevée (par exemple nos 2 et 25, tableau 2, cf. p. 20), qui
tendent à remplacer les associations absorbeur UV + quenchers au
nickel (par exemple nos 2 et 14, tableau 2).
■ Plus stables à la lumière que les polypropylènes, les polyéthylènes
Figure 9 – Mécanisme cyclique d’inhibition radicalaire
nécessitent de plus faibles concentrations, et, dans ce cas comme
des amines à empêchement stérique AES
pour les antioxydants, les températures de transformation relative-
ment basses autorisent l’emploi de AES de plus faible masse molé-
culaire (par exemple no 17, tableau 2).
3.6 Pigments
3.6.1 Noirs de carbone 3.8.2 Polystyrènes et copolymères

Les noirs de carbone ont comme propriétés remarquables d’être Seuls les absorbeurs UV (à concentration de 0,2 %) confèrent aux
à la fois de bons antioxydants et de forts absorbeurs UV, ce qui les polystyrènes une protection efficace. Les poly(styrène/acrylonitrile)
rend particulièrement intéressants quand la coloration noire n’est [SAN] et les ABS peuvent être protégés avec l’association
pas un obstacle, comme dans le cas des films agricoles exposés à benzotriazole + AES (1/1), à 0,5 % en masse dans le polymère.
la chaleur et à la lumière.

3.8.3 Polyacryliques
3.6.2 Oxydes de titane
Une benzophénone ou un benzotriazole (par exemple nos 2 ou 7,
Les oxydes de titane (rutile ou anatase) sont des absorbeurs UV tableau 2) suffisent à la protection du poly(méthacrylate de méthyle)
efficaces, mais ils ont la propriété d’induire l’oxydation des milieux [PMMA].
dans lesquels ils sont dispersés (polymères, peintures...) provoquant
le farinage par destruction superficielle des surfaces exposées à la
lumière. Cette propriété peut être exploitée positivement dans le cas 3.8.4 Polyamides
du PVC (§ 4.3.2.1).
Des associations antioxydant + AES + benzophénone peuvent
assurer une bonne protection des polyamides, mais les fortes
3.7 Aspects pratiques interactions entre ces produits imposent un choix expérimental
approfondi des mélanges (types et concentrations).
3.7.1 Mélangeage
Les problèmes de dispersion des agents antiUV se posent dans 3.8.5 Polyesters insaturés
les mêmes termes que pour les antioxydants (incorporation sous
forme de prémélanges maîtres). Les polyesters insaturés pour usage extérieur sont habituellement
recouverts d’une couche protectrice (gel coat). La protection contre
le rayonnement solaire peut être assurée par un absorbeur UV
3.7.2 Synergies introduit dans le gel coat (par exemple 0,3 % de la benzophénone
no 1 du tableau 2).
Les agents antiUV de tous types n’ont pas, ou peu (cas des AES),
de pouvoir protecteur contre l’oxydation du polymère pendant la
mise en œuvre en machines de transformation, de sorte qu’ils sont 3.8.6 Polychlorure de vinyle
toujours associés aux antioxydants habituels, limitant ainsi la
formation de produits photosensibles. La protection du PVC contre les UV est décrite dans le
paragraphe 4.3.2.
Les effets antiUV des benzophénones ou des benzotriazoles, par
exemple, sont indépendants de ceux des antioxydants. Par contre,
des synergies entre les antioxydants phénoliques et les AES, qui
agissent chacun sur des mêmes espèces radicalaires (figure 9 et 3.9 Méthodes d’étude
figure 1) peuvent être mises en évidence. Il n’y a pas de règles qui
permettent de prévoir l’importance des synergies, qui dépend des 3.9.1 Critères de vieillissement
caractéristiques des produits en présence et qui doit être évaluée et prédiction des durées de vie
cas par cas. Une molécule mixte commerciale (tableau 2, no 23), qui
possède une fonction phénolique encombrée et une fonction amine Se reporter à l’article [A 3 151].
stériquement empêchée, nécessite néanmoins un antioxydant
complémentaire.

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3.9.2 Essais de vieillissement accéléré Cette déshydrochloruration peut se propager pour donner
naissance à des séquences de doubles liaisons conjuguées, respon-
Les méthodes normalisées d’exposition d’échantillons soumis à sables de colorations parasites, cette réaction étant elle-même cata-
différentes sources de lumière artificielle (et éventuellement à des lysée par l’acide chlorhydrique libre.
cycles de températures ou d’aspersion d’eau) sont décrites dans
l’article Essais d’environnement [A 3 521] de ce traité. Pour les Remarque : le PVC commence à se colorer quand le nombre de
normes consulter [Doc. A 3 523]. doubles liaisons conjuguées formées devient égal ou supérieur
à 5.
3.9.3 Stations d’exposition
Si le phénomène continue, le PVC devient brun puis noir
Les difficultés rencontrées dans la prédiction des durées de vie (figure 11) et des réticulations surviennent [14].
en exposition extérieure conduisent souvent les transformateurs à Les deux phénomènes : coloration préliminaire (dite initiale ),
s’entourer de précautions en testant leurs matériaux dans des correspondant au début de la dégradation, et noircissement
stations d’exposition naturelle choisies pour la sévérité des condi- (dégradation catastrophique dite à long terme ) sont les deux cibles
tions climatiques, par exemple, les stations d’essais de vieillisse- de la stabilisation (§ 4.5.1).
ment naturel :
— de Bandol (Var, France) ;
— d’Iguazu (Argentine). 4.2 Différents types de stabilisants du PVC
4.2.1 Rôle des stabilisants
4. Stabilisation du polychlorure Il est actuellement impossible de prévenir les actes initiateurs de
de vinyle (PVC) la dégradation. La stabilisation du PVC consiste donc :
— à ralentir la propagation de la déshydrochloruration en chaîne ;
— à éliminer l’acide chlorhydrique libéré (protection des outils
4.1 Modèles théoriques de transformation et inhibition de l’effet autocatalytique de HCI).
de la thermodégradation du PVC Les stabilisants qui ralentissent préférentiellement le dégrafage
freinent l’apparition de la coloration tandis que ceux qui sont plutôt
4.1.1 Amorçage accepteurs d’acide chlorhydrique retardent le noircissement.
Les stabilisants du PVC sont des dérivés organo-métalliques et
On admet généralement que l’induction de la dégradation leur action sur le PVC peut être schématisée par :
thermique du PVC est causée par des structures irrégulières qui
créent des atomes de chlore labiles, par exemple :
— des résidus d’initiateurs de polymérisation ;
— des bouts de chaînes insaturés ;
— des branchements [10] ;
— des insaturations internes [11] ;
— des structures oxydées [12] ;
— des stéréoconfigurations spécifiques (probablement iso-
tactiques) [13].
la nouvelle liaison C—R formée étant plus stable que la liaison C—Cl
qu’elle remplace.
4.1.2 Propagation
Les différentes molécules organiques ou minérales ci-après sont
capables de jouer l’un ou l’autre rôle ou les deux simultanément.
Quelle qu’en soit la cause, la première étape de la propagation
consiste en la formation d’une double liaison et le départ du chlore
labile en position alpha sous forme d’acide chlorhydrique, laissant
la place à une nouvelle double liaison (figure 10).
4.2.2 Composés mercaptostanniques

Pour les formules, se reporter au tableau 3 (cf. p. 22), nos 1 à 3.


Ces stabilisants réagissent selon le schéma donné sur la
figure 12.

Figure 10 – Réaction de déshydrochloruration résultant de la thermodégradation du PVC

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Ce sont les stabilisants les plus efficaces [15] aussi bien pour
freiner l’apparition de la coloration que pour retarder le noircisse-
ment, mais ils ont pour défaut leur odeur caractéristique de
composés soufrés qui les rend impropres à certaines applications
(par exemple, les emballages alimentaires).
Ils sont en outre photosensibilisateurs du PVC.

4.2.3 Carboxylates métalliques


4.2.3.1 Stabilisants au plomb
Le stéarate neutre de plomb est un bon modèle de stabilisant tel
que défini au paragraphe 4.2.1. Son mécanisme d’action est donné
sur la figure 13.
Le rôle accepteur de chlore peut être renforcé par l’emploi de
carboxylates à caractère basique et éventuellement d’autres sels
de plomb.
Les espèces de stabilisants au plomb les plus courantes sont : le
stéarate neutre, le stéarate dibasique, le sulfate tribasique, le phos-
phite dibasique, le phtalate dibasique (tableau 3, nos 4 à 8, cf. p. 22).
Figure 11 – Évolution de la coloration
(mesurée par l’indice de jaune selon la norme ASTM D 1925)
du PVC au cours de sa dégradation thermique

Figure 12 – Mécanisme d’action sur le PVC des stabilisants mercaptostanniques

Figure 13 – Mécanisme d’action sur le PVC des stabilisants au plomb

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La stabilisation au plomb est d’une grande efficacité mais n’est 4.2.4.3 Comparaison des différents systèmes métalliques
pas utilisable pour la stabilisation de produits transparents. En (sans costabilisants organiques) (0)
outre, la toxicité du plomb pose des problèmes de manipulation en
ateliers bien que des produits commerciaux non pulvérulents
Action
soient disponibles.
Système Effet
4.2.3.2 Stabilisants à l’étain Effet
sur la Inconvénients
à long terme
Certains stabilisants à l’étain sont autorisés dans les PVC au coloration
contact des aliments. Mercaptoétain .... Positif Très positif Malodorant
Les carboxylates d’étain sont de deux types : Photosensibilisa-
— les savons (par exemple, le dilaurate de dibutylétain, tableau 3, teur
no 9), qui fonctionnent selon le modèle général ; Plomb.................. Positif Positif Toxique
— les maléates (tableau 3, nos 10 et 11), qui sont supposés réagir Opacifiant
selon une réaction de Diels-Alder en bloquant efficacement le dégra- Baryum-cadmium Positif Moyen Toxique
fage en chaîne de l’acide chlorhydrique, éventuellement en inter- Baryum-zinc........ Moyen Moyen
rompant les séquences polyéniques (doubles liaisons conjuguées, Calcium-zinc ....... Moyen Médiocre
formées dans le polymère) :

4.2.5 Stabilisants organiques

Malgré les réactions d’échange des chlorures de cadmium et de


zinc avec ceux de baryum ou de calcium, leur action dégradante
provoque un noircissement prématuré.
Les stabilisants organiques sont donc principalement utilisés en
complément des stabilisants des systèmes mixtes qui ne peuvent
pas atteindre seuls les performances des sels de plomb ou des
mercaptoétains.
Coloration acceptable et stabilisation à long terme ne peuvent être
obtenues qu’à l’aide de ces costabilisants organiques, décrits
ci-après.

4.2.4 Stabilisants mixtes 4.2.5.1 Composés époxydés


Ils éliminent l’acide chlorhydrique efficacement :
Une classe particulière de stabilisants associe deux métaux pour
jouer les deux rôles précédemment définis (§ 4.2.1).

4.2.4.1 Stabilisants baryum-cadmium


La première étape de stabilisation par le carboxylate de cadmium
(R—CO—O—)2 Cd est semblable à celle du stéarate de plomb déjà Les principaux types sont les huiles de soja ou de lin époxydées,
décrite (figure 13) et conduit à la formation de : utilisées à des concentrations comprises entre 0,2 et 6 % en masse.

4.2.5.2 Phosphites organiques


Leur rôle est complexe :
— antioxydants, ils agissent sur des sites initiateurs de dégrada-
tion (hydroperoxydes), ce qui peut expliquer leur efficacité sur la
coloration et la tenue à la lumière du PVC ;
— ils peuvent complexer le chlorure de zinc (effet sur la stabilité
Le chlorure de cadmium formé (catalyseur de déshydro- à long terme) ;
chloruration du PVC, comme tous les acides de Lewis) est inhibé — ils sont accepteurs d’acide chlorhydrique.
par réaction avec le carboxylate de baryum :
Cependant, les différents types de phosphites ne permettent pas
(RCOO)2 Ba + Cl2 Cd → (RCOO)2 Cd + Cl2 Ba avec la même efficacité d’empêcher la coloration et d’améliorer la
(à nouveau actif) stabilité à long terme [16] :
— les phosphites d’alkyle (tableau 3, no 12) agissent plutôt sur
Les carboxylates peuvent être des stéarates, des laurates, des la coloration ;
phénates, des benzoates... — les phosphites d’aryle (tableau 3, no 13) améliorent la stabilité
à long terme ;
4.2.4.2 Stabilisants baryum-zinc, calcium-zinc et autres — les phosphites d’aryle-alkyle ont des effets intermédiaires
Des réactions de même type que celles déjà décrites (§ 4.2.4.1) (tableau 3, nos 14 et 15).
s’appliquent aux systèmes baryum-zinc et calcium-zinc. La plupart des phosphites sont sensibles à l’hydrolyse.

4.2.5.3 Polyols
Les polyols sont utilisés avec les systèmes calcium-zinc (car ils
complexent le chlorure de zinc), en particulier, dans le cas du PVC
masse ou dans le cas du PVC suspension qui n’a pas été polymérisé
avec un poly(alcool vinylique) [polyol] comme colloïde protecteur.

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Les concentrations ne doivent pas excéder 0,2 % en masse sous L’usage est d’ajouter des antioxydants, en particulier pour
peine de coloration. certaines applications (par exemple le bisphénol A (no 5, tableau 1)
Les polyols fréquemment utilisés sont le sorbitol, le manitol, le en câblerie électrique).
triméthylolpropane, et les poly(alcools vinyliques) de faibles On ajoute quelquefois des antioxydants phénoliques comme le
masses moléculaires. BHT ou le BHA (nos 1 et 4, tableau 1) au cours de la polymérisation
du PVC.
4.2.5.4  -dicétones, dihydropyridines substituées
Leurs formules sont données dans le tableau 3 (nos 19 à 21).
4.3 Stabilisants spécifiques
■ Les β -dicétones agissent par substitution des atomes de chlore
labiles en remplaçant la liaison C — Cl par une liaison C — C plus
à certaines applications
stable [17] (voir figure 14) :
Pour chaque application, le choix des stabilisants est fait en tenant
Cette réaction ne se produit que si elle est catalysée par le compte des contraintes d’utilisation.
chlorure de zinc. L’élimination du chlorure en excès est nécessaire
de même que celle de l’acide chlorhydrique formé dans la réaction.
Le système comprend donc les éléments suivants : 4.3.1 Tubes et raccords
• β-dicétone ;
• carboxylate de zinc ; On utilise comme systèmes stabilisants :
• carboxylate de calcium (inhibition de ZnCl2 en excès) ; du sulfate tribasique de plomb .................. 1,5 % (en masse)
• huile de soja époxydée (élimination de HCl). avec du stéarate neutre de plomb............. 0,5 %
— Les β-dicétones agissent sur la coloration. ou du sulfate tribasique de plomb ................ 1,0 %
— Les dihydropyridines substituées jouent le même rôle. avec du stéarate dibasique de plomb ....... 0,5 %
et du stéarate neutre de plomb ................. 0,5 %
— Une intéressante synergie entre la dihydropyridine no 21 et la
β-dicétone no 19 du tableau 3 (cf. p. 22) est exploitée industrielle- ou, pour les tubes seulement :
ment. du dibutylthioglycolate de dibutylétain..... 0,8 %
ou, pour les raccords seulement :
4.2.5.5  -aminocrotonate et  -phénylindole du dioctylthioglycolate de dioctylétain ..... 1,5 %
Leurs formules sont données dans le tableau 3 (nos 22 et 23).
On leur attribue des actions de substitution des atomes de chlore 4.3.2 Profilés pour usage extérieur
labiles et de capture d’HCl [17]. Une certaine instabilité thermique
en machine leur fait préférer les autres costabilisants. Il faut assurer à la fois la stabilisation thermique et la stabilisation
aux UV.
La dégradation du PVC à la lumière se traduit d’abord par
4.2.6 Échangeurs anioniques minéraux l’apparition des colorations superficielles semblables à celles qui
se développent sous l’action de la chaleur (formations de doubles
Ces produits sont capables de capter l’acide chlorhydrique et le liaisons conjuguées), suivie éventuellement de leur disparition (par
chlore du chlorure de zinc et peuvent assurer des stabilités à long oxydation) avec fissuration en surface et chute des propriétés
terme remarquables. Ce sont principalement des hydroxycarbonates mécaniques.
d’aluminium et de magnésium (hydrotalcite) ou des mélanges de
Deux cas sont à considérer selon que l’on peut utiliser ou non
carbonates d’aluminium et de magnésium, qui peuvent remplacer
des concentrations importantes d’oxyde de titane (§ 3.6.2).
en tout ou partie l’huile de soja époxydée. Cette substitution peut
présenter un intérêt quand on cherche à diminuer la concentration
en adjuvants liquides pour améliorer les propriétés thermo- 4.3.2.1 Profilés opaques blancs ou pastels
mécaniques [18]. On utilise :
du stéarate neutre de plomb.......................................... 1,0 %
avec du phosphite dibasique de plomb........................ 1,5 %
4.2.7 Antioxydants et de l’oxyde de titane .................................................... 5 %
Si l’efficacité des antioxydants sur la stabilité thermique du PVC (l’oxyde de titane permet également d’oxyder les doubles liaisons
peut être montrée sur le polymère en l’absence de tout autre additif, conjuguées au fur et à mesure de leur formation)
il en va autrement dans les mélanges prêts à être mis en forme ou du dioctylthioglycolate de dioctylétain.................... 1,2 %
(compounds) qui comprennent quelquefois des additifs eux-mêmes avec de l’oxyde de titane................................................ 12 %
protégés contre l’oxydation (les renforçants aux chocs par exemple). (dans ce cas, l’effet photosensibilisateur du mercaptoétain est
compensé par la forte concentration d’oxyde de titane).

Figure 14 – Mécanisme d’action des  -dicétones

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4.3.2.2 Profilés transparents ou de coloration vive 4.5 Mesure de l’efficacité des stabilisants
La protection contre la lumière n’est plus assurée par l’oxyde de
titane. L’emploi d’un agent antiUV (absorbeur UV ou HALS) est 4.5.1 Stabilité statique
nécessaire. Il n’est plus possible d’utiliser les mercaptoétains.
Un système stabilisant type est le suivant : Elle a pour but d’évaluer l’efficacité chimique des systèmes stabi-
lisants, indépendamment des effets des contraintes mécaniques, par
stéarate de calcium .................................................... 0,5 %
différentes méthodes normalisées, en particulier, ISO R 182 et
+ stéarate de zinc........................................................... 0,5 %
ISO 305 (§ Normalisation en [Doc. A 3 232], à partir d’échantillons de
+ huile de soja époxydée.............................................. 1 %
PVC soumis à des températures de l’ordre de 180 à 200 oC dans des
+ phosphite no 14, tableau 3 ........................................ 0,5 %
étuves thermostatées, pendant des temps plus ou moins longs.
+ β-dicétone n 20, tableau 3 ....................................... 0,1 %
o
+ benzophénone no 1, tableau 2 .................................. 0,2 % Une autre méthode, en cours de normalisation à l’AFNOR, permet
d’observer en continu les variations de couleur (figure 11).
Autre solution :
+ maléate d’étain no 11, tableau 3............................... 1 %
+ dilaurate de dibutylétain no 9, tableau 3 ................. 1 %
4.5.2 Stabilité dynamique
La stabilité dynamique prend en compte à la fois l’aspect chimique
4.3.3 Autres applications et l’aspect thermomécanique de la dégradation du PVC. On l’évalue
en suivant la coloration et le noircissement des échantillons de PVC
4.3.3.1 Câbles électriques
traités dans des malaxeurs à cylindres à 180-200 oC.
On peut utiliser : On peut également utiliser un plastographe (§ 2.6.2.1 et figure 5)
du phtalate dibasique de plomb.................................... 6 % dans lequel on prélève à intervalles réguliers des échantillons pour
avec un antioxydant (bisphénol A) ............................... 0,1 % l’évaluation de la couleur.

4.3.3.2 Films rigides calandrés


Un système stabilisant type est le suivant :
stéarate de calcium .................................................... 0,2 % 5. Autres stabilisants
+ stéarate de zinc...........................................................
+ huile de soja époxydée..............................................
0,3
3
%
%
particuliers
+ polyol (triméthylolpropane)....................................... 0,2 %
+ β-dicétone no 19, tableau 3 ....................................... 0,25 % 5.1 Antiozonants
4.3.3.3 Corps creux (à usage alimentaire) Le mécanisme d’attaque des composés organiques par l’ozone
On utilise le système suivant : étant très différent de celui qui fait intervenir l’oxygène moléculaire,
on a dû mettre au point une gamme de produits spécifiques dont
stéarate de calcium .................................................... 0,25 % l’efficacité est meilleure que celle des antioxydants classiques. Ces
+ octoate de zinc............................................................ 0,10 % stabilisants sont surtout mis au point pour les élastomères qui sont
+ huile de soja époxydée.............................................. 5,5 % particulièrement sensibles à l’ozone ; on les utilise rarement dans
+ β-dicétone no 19, tableau 3 ....................................... 0,20 % les thermoplastiques, sauf dans les copolymères contenant du
+ dihydropyridine substituée........................................ 0,05 % butadiène.
Autre solution : La protection peut être assurée par un film protecteur de cire
dioctylthioglycolate de dioctylétain.......................... 1,2 % microcristalline qui ralentit la diffusion de l’ozone dans le matériau,
+ huile de soja époxydée.............................................. 0,2 % ou par des antioxydants chimiques qui bloquent les réactions d’oxy-
dation. Les produits le plus fréquemment utilisés sont les amines
4.3.3.4 PVC plastifié aromatiques :
Un système stabilisant type est le suivant : — paraphénylènediamines ;
— naphtylamines ;
stéarate de baryum .................................................... 0,40 % — dérivés hétérocycliques, en particulier quinoléines.
+ stéarate de zinc........................................................... 0,20 %
+ huile de soja époxydée.............................................. 1 %
+ phosphite no 12, tableau 3 ........................................ 0,5 %
+ β-dicétone no 20, tableau 3 ....................................... 0,1 % 5.2 Fongicides et bactéricides
Au contraire des biopolymères (cellulose, amidon...), les poly-
mères synthétiques sont en général résistants aux micro-
4.4 Problèmes spécifiques de mélangeage organismes. Mais, quand ils sont associés à des molécules plus
courtes (plastifiants, lubrifiants), ou quand ils ont subi une amorce
La poudre de PVC et l’ensemble des additifs doivent être mélangés de dégradation de surface par oxydation ou sous l’effet de la lumière,
intimement avant leur mise en œuvre en machine. Dans le cas des l’attaque biologique cause des effets indésirables : taches colorées,
PVC non plastifiés, l’efficacité optimale des stabilisants thermiques points noirs, fissuration, fragilisation.
est atteinte dans des mélangeurs rapides où la température est
portée jusqu’à 100-120 oC pour imprégner les grains de polymères. Le PMMA, le polyéthylène, le PVC rigide sont résistants aux
attaques microbiennes.

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STABILISANTS ________________________________________________________________________________________________________________________

Les biopolymères, les polyamides, le caoutchouc naturel, le PVC • N-(fluorodichlorométhylthio)phtalimide.


fortement plastifié sont sensibles aux micro-organismes, en L’efficacité de ces produits dans les polymères peut être
particulier dans des conditions climatiques tropicales. Bactéries et contrôlée à l’aide de méthodes normalisées telles que :
champignons peuvent être inhibés par un grand nombre de molé-
cules déjà utilisées en agriculture (par exemple thiocarbamates), NF X 41-513 
mais quelques produits seulement sont couramment utilisés :  (résistance aux micro-organismes)
NF X 41-514 
• dérivés du tributylétain ;
• 8-hydroxyquinolinate de cuivre ; ISO 846 (résistance aux champignons)
• 10, 10’-oxybisphénoxarsine ; Se reporter, dans ce traité, à l’article [A 3 521] Essais
• N-(trichlorométhylthio)phtalimide ; d’environnement. (0)

Tableau 1 – Principaux antioxydants commercialisés (1)


Masse
Formule chimique
moléculaire no

 R 2 = CH 3 ( BHT ) 220 1

 2
R =  ( CH )
2 2 COOC 18 H 37 531 2

 R 2 = CHC 2 H 5 262 3
R 1 = C ( CH 3 ) 3  |
 CH 3


 R = OCH ( BHA )
 2 3 236 4

Bisphénol A 224 5
Antioxydants phénoliques

 R2 = H R 3 = CH 3 340 6

R 1 = C ( CH 3 ) 3  R2 = H R3 = C2 H5 368 7

 R 2 = CH 3 R 3 = C ( CH 3 ) 3 438 8

R1 = C (CH3 )3 R2 = H R 3 = C (CH3 )3 425 9

545 10

382 11

(1) Pour les fournisseurs, se reporter à la fiche documentaire [Doc. A 3 232].

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Tableau 1 – Principaux antioxydants commercialisés (1) (suite)


Masse
Formule chimique
moléculaire no

780 12

700 13

14
et 358 et
15
Antioxydants phénoliques

R O—(CH2 )2—S—(CH2 )2—OR 642 16

775 17

639 18

697 19

637 20

670 21

1 078 22

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Tableau 1 – Principaux antioxydants commercialisés (1) (suite)


Masse
Formule chimique
moléculaire no

260 23
Amines

405 24

321 25

TNPP 688 26

647 27

732 28
Phosphites

604 29

R = alkyl 30

1 035 31

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Tableau 1 – Principaux antioxydants commercialisés (1) (suite)


Masse
Formule chimique
moléculaire no

DSTDP 683 32
Thioesters

DLTDP 515 33

DMTDP 570 34

256 35

294 36
Désactiveurs de métaux

258 37

204 38

1 099 39

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(0)
(0)

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Tableau 2 – Principaux agents antiUV commercialisés (1)


Formule chimique no
Dihydroxybenzophénones Benzophénones

R = CH3 1

R = (CH2)7 —CH3 2

R = (CH2)11 —CH3 3

 R2 = CH3 4





 R2 = (CH2)7 —CH3 5

 R1 = H R 2 = C 8 H 17 X = H 6
Benzotriazoles


 R1 = H R 2 = CH 3 X = H 7

 R1 = C ( CH 3 ) 3 R 2 = CH 3 X = Cl 8
 R 2 = C ( CH 3 ) 3
 R1 = C ( CH 3 ) 3 X = Cl 9

 R1 = R 2 = C ( CH 3 ) 2  CH 2  CH 3 X = H 10
Benzoates

(2)  R1 = OH R2 = H R 3 = H (salol) 11

 R1 = H R2 = H R 3 = OH 12

(2)  R1 = OH R 2 = C (CH3 )3 R3 = H 13

14
Quenchers

15

16

(1) Pour les fournisseurs, se reporter à la fiche documentaire [Doc. A 3 232].


(2) hydroxybenzoates = salicylates

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Tableau 2 – Principaux agents antiUV commercialisés (1) (suite)


Formule chimique no

R=H 17

R = CH3 18

R = C8H17 19

20
Amines à empêchement stérique, ou AES

21

22

23
AES polymériques

24
et et
25

(1) Pour les fournisseurs, se reporter à la fiche documentaire [Doc. A 3 232].


(2) hydroxybenzoates = salicylates

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Tableau 3 – Stabilisants commercialisés du PVC


no

 R1 = CH3 R 2 = —CH2 —CO—O—R1 1


Mercaptoétains 
 R1 = C 4 H9 R 2 = —CH2 —CH2 —CO—O—R 1 2

 R1 = C8 H17 R 2 = —CH2 —CH2 —O—CO—R 1 3

Stéarate neutre de plomb (C17H35 —CO—O—)2 Pb 4


Stéarate dibasique de plomb (C17 H35 —CO—O—)2 Pb, 2PbO 5
Stabilisants Sulfate tribasique de plomb SO4 Pb, 3PbO
au plomb 6
Phosphite dibasique de plomb HOPO2 Pb, 2PbO 7
Phtalate dibasique de plomb C6H5 —(CO—O—)2 Pb, 2PbO 8

10
Dilaurate Maléates
de dibutylétain no 9
d’étain 11

12

13

14

15

16
Phosphites

17

18

no

19
22

20

 -dicétones  -phénylindole

21 23

Dihydropyridine substituée  -aminocrotonate

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P
O
U
Stabilisants R

E
par Louis CARETTE N
Licencié ès Sciences physiques
Ancien Ingénieur Plasticien
Rhône-Poulenc Recherches
S
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and Stabilization) GBR bimestriel.

Normalisation
8 - 1992

AFNOR Association Française de Normalisation NF T 51-185 10-79 Plastiques. Détermination des changements de
NF T 51-016 01-80 Plastiques. Détermination de l’indice de fluidité à coloration et des variations de caractéristiques
chaud des matières thermoplastiques. après exposition à la lumière naturelle sous verre,
aux agents atmosphériques, à la lumière artifi-
NF T 51-029 12-82 Plastiques. Détermination de l’action des agents cielle, où à d’autres expositions.
chimiques liquides, y compris l’eau.
NF T 51-620 06-71 Détermination de l’indice de fluidité à chaud des
NF T 51-056 04-81 Plastiques. Méthodes d’exposition à une lampe à polypropylènes et des composés poly-
Doc. A 3 232

arc au xénon. propyléniques.


NF T 51-067 11-83 Plastiques. Propriétés optiques. NF X 41-513 08-61 Protection des matières plastiques.
NF T 51-141 05-74 Compositions à base de polyéthylène basse 1re partie : méthode d’essai de résistance des
densité. Détermination rapide de la teneur en constituants aux micro-organismes.
noir de carbone.
NF X 41-514 12-81 Protection des matières plastiques.
NF T 51-142 02-92 Plastiques. Compositions à base de polyéthylènes 2e partie : détermination du comportement sous
et de leurs copolymères. Détermination du degré l’action des champignons et des bactéries.
de dispersion du noir de carbone : méthode Évaluation par estimation visuelle ou par
d’essai. mesurage des variations de masse ou de caracté-
ristiques physiques.

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P STABILISANTS ________________________________________________________________________________________________________________________
O
U ISO International Organization for Standardization ISO 846 1978 Plastiques. Détermination du comportement sous

R ISO 175 1981 Plastiques. Détermination de l’action des agents


chimiques liquides, y compris l’eau.
l’action des champignons et des bactéries. Évalua-
tion par estimation visuelle ou par mesurage des
variations de masse ou de caractéristiques
ISO R 182 1970 Matières plastiques. Détermination de la stabilité physiques.
thermique par dégagement de chlorure
d’hydrogène du polychlorure de vinyle, des ISO 1133 1991 Plastiques. Détermination de l’indice de fluidité à
chaud des thermoplastiques, en masse (MFR) ou
E ISO 305 1990
copolymères apparentés et des compositions
dont ils sont la base.
Plastiques. Détermination de la stabilité ISO 2578 1974
en volume (MVR).
Matières plastiques. Détermination des limites

N thermique du poly(chlorure de vinyle) et des


homopolymères et copolymères chlorés
apparentés et de leurs compositions. Méthode de
temps-températures après exposition à l’action
prolongée de la chaleur.
ISO 4582 1980 Plastiques. Détermination des changements de
changement de couleur. coloration et des variations de propriétés après
exposition à la lumière naturelle sous verre, aux
agents atmosphériques, ou à la lumière artificielle.
S ASTM American Standardization for Testing and Materials
ASTM D 1925-70 1988 Test method for yellowness index of plastics.

A
V Principaux fournisseurs

O (0)

I no dans le
Antioxydants

no dans le
Agents antiUV

Fournisseur tableau 1 de Marque de fabrique tableau 2 de Marque de fabrique


R American Cyanamid Co.
[A 3 232]
6 Cyanox 2246
[A 3 232]
1 Cyasorb UV 24
7 Cyanox 425 2 Cyasorb UV 531
13 Cyanox 1790 14 Cyasorb 1084
24 Cyasorb 3346

P Argus Chemical Corp. 26


27
Mark 1178
Mark 2112

L 30
38
Mark 1500
Mark Desactivator
BF Goodrich Chemical Group 21 Goodrite 3034
U Borg-Warner 6
26
Ultranox 246
Weston TNPP

S 28
29
Weston 618
Ultranox 626
Ciba-Geigy 2 Irganox 1076 7 Tinuvin P
12 Irganox 3114 8 Tinuvin 326
15 Irganox 1081 9 Tinuvin 327
16 Irganox 1035 10 Tinuvin 328
18 Irganox 259 15 Irgastab 2002
20 Irganox 1098 17 Tinuvin 770
22 Irganox 1010 18 Tinuvin 292
27 Irgaphos 168 20 Tinuvin 622
22 Tinuvin 440
23 Tinuvin 144
25 Tinuvin 944
Dow Chemical Co. 5 Bisphénol A 11 Salol
Eastman Chemical Product 36 Desactivator 3 Eastman DOBP
12 Eastman RMB
Ethyl Corp. Chemical Group 9 Ethanox 702
17 Ethanox 330
Evans Chemetics 32 Evanstab 18
33 Evanstab 12
34 Evanstab 14
Chemical Division of Ferro Corp. 13 AntiUVK
16 UV Chek AM 105
Hoechst AG 39 Hostanox VP

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Doc. A 3 232 − 2 est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Plastiques et Composites
________________________________________________________________________________________________________________________ STABILISANTS
P
O
U
Antioxydants Agents antiUV R
no dans le no dans le
Fournisseur tableau 1 de Marque de fabrique tableau 2 de Marque de fabrique
[A 3 232] [A 3 232]
Monsanto 6
11
14
Santowhite PC
Santowhite Powder
Santonox
E
Rhône-Poulenc 1
6
BHT
Rhodianox MBP 5
1
2
Rhodialux A
Rhodialux P
N
9 Rhodianox MO 14 11 Salol
14 Rhodianox TBM 6 14 Rhodialux Q84
27 Garbefix OS 240
Sandoz
Schenectady Chemicals
31
8
Sandostab PEPQ
Isonox 129
S
Uniroyal Chemical Group 1
19
BHT
Naugard XL 1
A
24 Naugard 445

Vanderbilt Chemical Co.


26
3
Naugard P
Vanox 1320
V
23
25
Agerite DPPD
Vanox 1081 O
(0) (0) I
Stabilisants du PVC (1) R
os
Mercaptoétains n 1à3 Ciba-Geigy,
M and T Chemicals
Sels de plomb nos 4 à 8 Barlocher
Phosphites no 12
no 13
Rhône-Poulenc
Argus, Borg-Warner
P
nos 14 et 15
nos 16 et 17
no 18
Rhône-Poulenc
Borg-Warner
Argus
L
β -dicétones no 19 et 20 Rhône-Poulenc
Dihydropyridine substituée no 21 Atochem (CECA)
U
(1) Les numéros donnés aux produits font référence aux formules du
tableau 3 de l’article [A 3 232].
S
Biocides

Akzo Chemicals 10,10’-oxybisphénoxarsine,


de marque Estabex .
Bayer AG N-(fluorodichlorométhylthio)phtalamide,
de marque Préventol .
Morton Thiokol Corp. 8-hydroxyquinolinate de cuivre.

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