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1. Définitions.................................................................................................. A 3 150 - 3
2. Vieillissement sans transfert de masse ............................................. — 3
2.1 Vieillissement par relaxation de volume et d’enthalpie ........................... — 3
2.1.1 Mécanisme .......................................................................................... — 3
2.1.2 Conséquences sur les propriétés physiques.................................... — 4
2.1.3 Cinétique de vieillissement................................................................ — 5
2.2 Autres processus de vieillissement sans transfert de masse .................. — 5
2.2.1 Relaxation d’orientation..................................................................... — 5
2.2.2 Postcristallisation................................................................................ — 6
2.2.3 Chocs thermiques............................................................................... — 6
3. Vieillissement par absorption de solvant ......................................... — 6
3.1 Mécanismes d’interaction polymère-solvant ............................................ — 6
3.1.1 Absorption, désorption, gravimétrie................................................. — 6
3.1.2 Paramètres de solubilité .................................................................... — 7
3.2 Conséquences physiques de l’absorption de solvant .............................. — 8
3.2.1 Gonflement ......................................................................................... — 8
3.2.2 Plastification........................................................................................ — 8
3.2.3 Endommagement sous contrainte.................................................... — 9
3.3 Absorption de solvant et orientation ......................................................... — 10
3.4 Endommagement par gonflements différentiels (cas des composites) . — 11
3.4.1 Gonflements différentiels .................................................................. — 11
3.4.2 Diffusion de petites molécules dans les polymères
et les composites ................................................................................ — 11
3.4.3 Contraintes induites par les gonflements différentiels ................... — 12
3.4.4 Vieillissement artificiel ....................................................................... — 12
3.5 Cas particulier de l’endommagement osmotique .................................... — 13
4. Vieillissement par migration d’adjuvants ......................................... — 13
4.1 Mécanismes ................................................................................................. — 13
4.1.1 Aspects généraux ............................................................................... — 13
4.1.2 Perte d’adjuvant par évaporation...................................................... — 14
4.1.3 Perte d’adjuvant par exsudation ....................................................... — 16
4.1.4 Perte d’adjuvant par extraction ......................................................... — 16
4.1.5 Migration dans un autre matériau .................................................... — 16
8 - 1990
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1. Définitions
Nous conviendrons d’appeler vieillissement physique tout pro-
cessus conduisant à une altération des propriétés d’utilisation du
matériau sans qu’il y ait modification chimique de ce dernier. On
reconnaîtra donc un vieillissement physique par l’absence de modi-
fications de la structure chimique :
— soit à l’échelle moléculaire (par analyse élémentaire, par
spectrométries IR, UV, RMN,...) ;
— soit à l’échelle macromoléculaire : pas de modification de la
distribution des masses moléculaires, ni de la densité de réticulation.
Le vieillissement physique peut résulter :
— de modifications de la configuration spatiale des macromo-
lécules (relaxations d’enthalpie, de volume, d’orientation, de
contrainte ; cristallisation ;...) ;
— de phénomènes de transport (pénétration de solvants, migra-
tion d’adjuvants) ;
— de phénomènes de surface (fissuration en milieu tensioactif).
2. Vieillissement
sans transfert de masse Figure 1 – Variation avec la température du volume V
ou de l’enthalpie H d’un polymère amorphe quelconque
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où µ est appelé facteur d’accélération du VRV. participant à des mouvements moléculaires dans les conditions
Par exemple µ ≈ 0,95 entre 0 et 40 oC pour le PVC, quel que soit d’essai. Il existe cependant des exceptions notables à cette règle,
le temps de vieillissement. Les variations de µ dans un large intervalle ce qui a conduit Struik à en formuler une autre :
de température sont schématisées sur la figure 3.
On peut observer que, dans tous les cas, la valeur maximale de µ Un matériau polymère est ductile dans la plage de tempéra-
est proche de l’unité, ce qui indique que les effets d’autoralentisse- ture où son vieillissement par relaxation de volume est rapide
ment évoqués précédemment prédominent largement sur les effets (typiquement µ > 0,65).
spécifiques liés à la structure.
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les effets du VRV devraient être beaucoup plus marqués pour les
échantillons initialement ductiles que pour ceux initialement
fragiles et dont le comportement dépend beaucoup moins de la
mobilité moléculaire.
dH H – H∞
---------- = C pv H ∞ q – -------------------
- (1)
dt τ
avec H∞ enthalpie massique à l’équilibre (extrapolée à partir de la
courbe relative à l’état liquide ou caoutchoutique),
H enthalpie massique au temps t,
τ temps de relaxation.
H – H∞
Appelons δ = ------------------- « écart à l’équilibre thermodynamique » ;
H∞
l’équation (1) devient : Figure 5 – Allure de thermogrammes d’un polymère amorphe
au voisinage de Tv
1 dH δ
--------- ---------- = C pv q – ---- (2)
H ∞ dt τ
cement du processus de VRV. Ce comportement est qualitative-
Notons que :
ment décrit par l’équation (4). Cependant il est bien établi que le
modèle à un paramètre ne suffit pas pour décrire la totalité du phé-
dδ 1 dH 1 dH ∞ 1 dH
--------- = -------- ---------- – -------- ------------- = -------- ---------- – C p q (3) nomène qui est régi par un spectre de relaxation plutôt que par un
dt H ∞ dt H ∞ dt H ∞ dt
temps unique.
où C p est la capacité thermique massique à l’état liquide (ou
caoutchoutique).
Les équations (2) et (3) donnent :
2.2 Autres processus de vieillissement
sans transfert de masse
dδ δ δ
– --------- = ( C p – C pv ) q + ---- = ∆C p q + ---- (4)
dt τ τ Il s’agit, dans tous les cas, de « vieillissements thermiques »,
c’est-à-dire dont la cinétique dépend essentiellement de la tempé-
Cette équation différentielle décrit la cinétique d’évolution du sys- rature et de l’état structural initial du matériau qui régit l’écart à
tème. On peut mesurer δ = f (t ) à partir des thermogrammes et donc l’équilibre thermodynamique.
déterminer τ, ∆Cp étant connu et q fixé.
Les cas décrits ci-après sont le plus souvent rencontrés.
Les variations de τ avec la température peuvent être représen-
tées par la loi WLF (William, Landel, Ferry). Dans le cas de vieillis-
sement isotherme, on a :
2.2.1 Relaxation d’orientation
dδ δ
q = 0 d′où --------- = – ---- Lorsque, au terme des opérations de mise en œuvre, les macro-
dt τ
molécules sont « figées » dans une configuration orientée, elles
L’allure des thermogrammes (avec montée en température pro- tendent à revenir à l’équilibre (pelote isotrope ) dès que les conditions
grammée) est présentée sur la figure 5. permettront une certaine mobilité moléculaire (température voisine
Le vieillissement se traduit par l’apparition d’un endotherme au de Tv ou supérieure, plastification par un solvant, etc.) (figure 6).
voisinage immédiat de Tv , dont l’amplitude augmente avec l’avan-
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3. Vieillissement
par absorption de solvant
Figure 6 – Schématisation d’une relaxation d’orientation 3.1 Mécanismes d’interaction
polymère-solvant
Sur le plan pratique, ce type de vieillissement se traduit essen- De nombreux ouvrages et notes techniques sur les polymères
tiellement par des modifications dimensionnelles : on observe un comportent une rubrique « Résistance aux agents chimiques » où
retrait dans la direction d’orientation et un gonflement dans les direc- l’on énumère les produits considérés de façon plus ou moins impli-
tions perpendiculaires (si l’orientation est unidirectionnelle). cite comme réactifs vis-à-vis du polymère. Par exemple, dans le cas
On rencontre bien sûr également des cas de vieillissements par du PVC, on y trouvera cités les bases fortes, l’acétone, les esters,
relaxation de contrainte avec des caractéristiques très similaires, la les éthers, etc. En fait, il convient de distinguer les réactifs réellement
conséquence principale étant une déformation des pièces, accélérée chimiques (bases fortes pour le PVC) des solvants ayant une inter-
par une élévation de température. action purement physique avec le polymère (cas de la majorité des
molécules organiques). Le présent paragraphe est consacré à ce
dernier cas, de loin de plus important sur le plan pratique.
2.2.2 Postcristallisation
3.1.1 Absorption, désorption, gravimétrie
Dans le cas d’un polymère semi-cristallin, on sait que le taux de
cristallinité maximal n’est atteint qu’au terme de recuits prolongés.
Le vieillissement thermique à une température comprise entre celle Soit un échantillon de polymère de masse initiale m 0 . Supposons
de fusion et celle de transition vitreuse (TF > T > Tv ) d’un polymère qu’il ne comporte pas de phase extractible dans le milieu étudié.
mis en œuvre dans des conditions normales (c’est-à-dire ayant subi Plaçons-le à l’instant t = 0 dans ce milieu (liquide ou vapeur) et étu-
une trempe plus ou moins brutale) pourra, dans ce cas, se traduire dions la variation de masse :
par une augmentation du taux de cristallinité (postcristallisation),
m ( t ) – m0
avec des conséquences bien connues, en particulier sur l’augmen- w = -----------------------------
-
tation de la contrainte au seuil d’écoulement et sur le retrait, la phase m0
cristalline étant plus compacte que la phase amorphe.
pendant l’exposition au solvant et pendant la dessication.
Les principaux types de comportement observables sont représen-
2.2.3 Chocs thermiques tés sur la figure 7, où nous distinguerons les cas suivants :
(a ) interaction physique « pure » : elle est réversible (du moins
Les matériaux polymères sont des isolants thermiques. Soumis du point de vue gravimétrique et en considérant un polymère initia-
à des variations rapides de température, ils vont donc subir des lement insoluble dans le milieu considéré) ;
dilatations différentielles liées aux gradients de température dans (b ) réaction chimique conduisant à une augmentation de la masse
l’épaisseur, ou à la coexistence de phases ayant des coefficients de sèche (par exemple réaction d’addition ou réaction d’hydrolyse) ;
dilatation très différents (composites à fibres de verre ou de carbone, (c ) réaction chimique conduisant à une diminution de la masse
polymères contenant des charges minérales, etc.). Le vieillissement sèche [par exemple réaction de dégradation (coupure de la chaîne
« par chocs thermiques » résulte en fait d’un endommagement principale) en milieu liquide avec extraction des produits de
mécanique et peut être en principe prédit si l’on dispose des données réaction].
relatives à la diffusivité thermique, à la dilatation et à la loi de compor- Revenons au cas (a ) qui fait l’objet du présent paragraphe : la
tement mécanique du matériau dans l’intervalle de température courbe correspondante nous permet de déterminer deux grandeurs :
étudié. — l’une, relative à l’équilibre atteint, w∞ , qui caractérise la solu-
Les essais d’exposition à des cycles de températures n’ont de sens, bilité du solvant dans le polymère ;
dans le cas général, que lorsqu’un phénomène d’endommagement — l’autre relative à la vitesse à laquelle cet équilibre est atteint,
par « dilatations différentielles » est observé ou soupçonné. Dans ce et qui dépendra essentiellement de l’épaisseur de l’échantillon et de
cas, les paramètres du cycle de température devraient être choisis la cinétique de diffusion, sur laquelle nous reviendrons plus loin.
en fonction des points suivants ; Sauf cas très particulier, w∞ est indépendant de la géométrie de
a ) simplicité : ne pas multiplier les paliers isothermes et les l’échantillon et souvent peu dépendant de la température, ce qui
vitesses de variation de la température, car l’essai devient rapide- n’est pas le cas de toutes les autres caractéristiques de la courbe.
ment inexploitable ; Lorsque l’on voudra comparer les comportements de divers poly-
b ) durée des paliers. En principe, un palier isotherme ne devra mères vis-à-vis d’un solvant donné, par exemple l’eau, ce sont donc
pas être maintenu après que le matériau a atteint l’équilibre ther- les concentrations de solvant absorbé à l’équilibre et non les concen-
mique. S’il s’agit du palier à basse température, le prolonger ne sert trations mesurées après un temps quelconque d’exposition défini
strictement à rien, tous les processus de vieillissement étant de façon conventionnelle (par exemple 24 h) qu’il faudra considérer.
« gelés ». S’il s’agit du palier à haute température, soit cette dernière
Dans le cas où l’exposition a lieu en phase vapeur de solvant, on
est assez basse pour que les processus de vieillissement physique
s’attend bien sûr à ce que w∞ soit une fonction croissante de la pres-
évoqués précédemment soient négligeables, et l’on est ramené au
sion de vapeur p ou plus précisément du rapport a = p /ps (ps étant
cas du palier à basse température, soit un vieillissement physique
la pression de vapeur saturante à la température considérée). La
isotherme va intervenir et l’on sera en présence d’un phénomène
courbe w∞ = f (a ) à une température donnée est appelée isotherme
complexe dont l’étude cinétique deviendra rapidement inextricable.
d’absorption. Dans le cas le plus simple, w∞ est proportionnel à a
(loi de Henry), mais on observe souvent des comportements plus
complexes liés par exemple à la coexistence de plusieurs
mécanismes d’absorption (théorie de Langmuir).
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Les conditions pour qu’un polymère ait une interaction forte avec
un solvant – à la limite soit soluble dans ce solvant – peuvent être
établies à partir des lois de la thermodynamique, selon une
démarche décrite dans l’article Polymères en solution [A 3 050] de
ce traité. Nous nous contenterons de rappeler que chaque substance
est caractérisée par un paramètre de solubilité δ qui est la racine
carrée d’une densité d’énergie cohésive :
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3.2 Conséquences physiques contrainte au seuil d’écoulement. L’ensemble des effets de la plas-
tification peut être décrit, au moins semi-quantitativement, par la
de l’absorption de solvant théorie du volume libre ci-après.
a ) La température de transition vitreuse Tv est un « point iso-
3.2.1 Gonflement volume libre ». Autrement dit, si la fraction de volume libre (volume
disponible pour des mouvements « coopératifs » de segments de
La pénétration d’un solvant dans un polymère est schématisée chaînes comportant plusieurs dizaines de motifs monomères)
sur la figure 9.
dépasse une certaine valeur limite – voisine de 2,5 % du volume
Le processus peut atteindre un équilibre soit au stade (1) : faible total – le polymère passe de l’état vitreux à l’état caoutchoutique.
valeur de w∞ , soit au stade (2) : forte valeur de w∞ , ou aller b ) La fraction de volume libre f augmente rapidement avec la
jusqu’au stade (3) : dissolution du polymère dans le solvant. On
température au-dessus de Tv . On peut écrire, pour la grande majo-
remarquera que ce processus diffère de celui de la mise en solu- rité des polymères :
tion de substances non macromoléculaires (par exemple sel dans
l’eau), où le soluté est progressivement érodé par dissolution des ∆f /∆T ≈ 5 × 10–4 K–1
couches superficielles. Ici, il y a gonflement du polymère, éventuel- (∆f /∆T décroît avec les taux de réticulation et de cristallisation).
lement jusqu’au stade (3) où il occupe tout le volume de la solu-
tion. c ) Lorsque l’on mélange deux substances S et P, leurs volumes
libres sont additifs. Un solvant S, de température de transition
Dans la pratique, un gonflement, même limité, peut poser des vitreuse TvS faible, donc riche en volume libre, va donc plastifier un
problèmes, en particulier d’instabilité dimensionnelle et de déve-
polymère P, et la transition vitreuse du mélange (Tv ) sera intermé-
loppement de contraintes internes (voir plus loin).
diaire entre TvS et TvP .
Lorsque le taux de gonflement est important (typiquement plu-
sieurs pour-cent en volume), on peut considérer, au moins en pre- Il existe une grande variété d’approches pour le calcul de Tv .
mière approximation, que les volumes du polymère et du solvant Selon l’une des plus simples [8], on aurait :
sont additifs. Connaissant le gain de masse et la masse volumique
v P α P T vP + v S α S T vS
du solvant, on pourra donc estimer le taux de gonflement. T v = -------------------------------------------------------------
vP αP + vS αS
Lorsque le taux de gonflement est faible (typiquement 3 % en
volume), l’analyse devient plus compliquée car on ne peut plus où vP et vS sont les fractions volumiques de polymère et de solvant
négliger l’existence d’une fraction éventuelle de solvant occupant dont les coefficients de dilatation du volume libre (∆f /∆T ) sont
les microvides du polymère et ne participant donc pas au gonfle- respectivement αP et αS .
ment. Dans ce cas, des mesures de masse volumique à l’état gonflé Remarque : pour le polymère comme pour le solvant, on a :
sont recommandées.
α = αl – αv
Nous reviendrons au paragraphe 3.4 sur le problème important
αl étant le coefficient de dilatation à T > Tv et αv le coefficient de dilatation à T < Tv .
du gonflement dans le cas des composites.
Lorsque les données dilatométriques ne sont pas disponibles, on
peut utiliser des données calorimétriques [9] ou plus simplement
3.2.2 Plastification une équation empirique du type :
1 wS wP
Nous conviendrons d’appeler plastification toute modification de -------- = ----------
- + ----------
-
la structure ou de la composition d’un polymère se traduisant par Tv T vS T vP
la diminution concomitante de la température de transition vitreuse
où wS et wP sont les fractions massiques respectives du solvant et
et du seuil de plasticité ou d’endommagement.
du polymère.
Dans quelques cas, surtout aux faibles concentrations en agent
pénétrant, on peut observer une antiplastification, où la diminution
de Tv est accompagnée d’une augmentation de la rigidité et de la
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d ) Selon certaines théories, une sollicitation en traction ou en 3.2.3 Endommagement sous contrainte
cisaillement aurait un effet dilatant et se traduirait donc par une
augmentation de la fraction de volume libre [10]. Si celle-ci devient 3.2.3.1 Fissuration, craquelage
supérieure à la valeur critique correspondant à la transition
vitreuse, le matériau va devenir caoutchoutique à la température Les phénomènes d’endommagement sous contrainte des poly-
de l’essai et subir des déformations irréversibles de grande ampli- mères en milieu liquide sont connus depuis longtemps, surtout dans
tude, homogènes (écoulement plastique) ou non (fissuration, le cas des « verres organiques » (PS, PMMA, PC, PPO, etc.), mais il
craquelage). La présence d’un solvant, ayant un effet plastifiant, va a fallu attendre les années 70 pour que soient développés les
abaisser ce seuil, d’où l’importance du phénomène de fissuration concepts théoriques appropriés et des méthodologies fiables
en milieu solvant (§ 5). d’études expérimentales [11].
À titre d’exemple, nous avons reporté sur le tableau 1 les effets Les effets des solvants suivis d’endommagement peuvent être mis
de l’absorption de quelques pour-cent d’eau sur les propriétés en évidence par une expérience très simple : une plaque de PMMA
mécaniques et sur la température de transition vitreuse de est sollicitée en flexion statique (figure 10a ) dans des conditions où,
quelques réticulats polyépoxydes amines. (0) au contact de l’air seul, aucun endommagement n’apparaîtrait,
même à long terme. On dépose sur la partie la plus tendue un papier
filtre imbibé d’isopropanol. Si le niveau de contrainte est suffisam-
ment élevé, on peut observer la rupture de l’échantillon. Pour les
Tableau 1 – Effets de l’absorption d’eau échantillons moins sollicités, on observera l’endommagement sché-
sur les propriétés (1) de quelques réticulats matisé sur la figure 10b, à savoir un réseau de fines craquelures (en
anglais : crazes ), perpendiculaires à la direction d’application de la
polyépoxydes-amines (2)
contrainte, et prenant un aspect irisé en incidence rasante.
Propriétés De nombreuses observations, en particulier par microscopie élec-
Propriétés initiales après 500 h à 70 oC tronique, ont permis d’établir la structure des craquelures, schéma-
Sigle et 95 % d’humidité relative tisée sur la figure 11.
du polymère
(3) Tv E R w Tv E R Il s’agit d’une sorte de fissure dont les « lèvres » seraient reliées
par des fibrilles caractérisées par une très forte orientation macro-
( oC) (MPa) (MPa) (%) ( oC) (MPa) (MPa) moléculaire. On retrouve bien l’idée selon laquelle le matériau s’est
DGEBA-DDM 161 2 610 78,5 1,57 132 2 560 71,5 localement dévitrifié sous l’action de la contrainte (action facilitée
DGEBF-DDM 144 2 780 87 1,75 115 2 500 79 par la présence de solvant) et est devenu fortement étirable. Bien
DGEBF-DDS 172 2 776 104,5 2,23 125 2 570 86,5 sûr, dans un stade ultérieur, les fibrilles pourraient se rompre (les
DGEBA-DDS 166 2 950 92 1,95 130 2 770 75 chaînes étirées se désolidarisant des lèvres du défaut par désen-
TGMDA-DDM 222 3 380 73,5 2,98 190 3 200 62 chevêtrement) et l’on serait en présence d’une vraie fissure.
TGMDA-DDS 239 3 880 77,5 3,05 189 3 690 55
TGMDA-DDA 224 3 660 70 3,22 185 3 360 57 3.2.3.2 Approche mécanique du problème
TGAP-DDM 227 3 730 87 3,70 146 2 980 55 Imaginons un essai de fluage en milieu solvant, à différentes
(1) Tv température de transition vitreuse, contraintes :
E module d’Young, σ1 > σ2 > σ3 ... > σn
σR contrainte à la rupture en traction,
w teneur massique d’eau absorbée.
l’appareillage étant équipé d’un dispositif optique permettant de
(2) D’après des résultats d’essais (non publiés) obtenus dans les labora- détecter le début de l’endommagement par le changement d’aspect
toires de l’ENSAM et de l’IRCHA. (enregistrement vidéo, mesure de transparence, etc.). Les courbes
(3) DDA : dicyandiamide de fluage (déformation ε en fonction du temps t ) auraient l’aspect
DDM : diaminodiphénylméthane indiqué sur la figure 12.
DDS : diaminodiphénylsulfone
DGEBA : diglycidyléther du bisphénol A
On voit que l’enveloppe des points caractérisant le début de
DGEBF : diglycidyléther du bisphénol F l’endommagement est une pseudo-hyperbole avec une asymptote
TGAP : triglycidyl-p-aminophénol horizontale. Cela signifie qu’en deçà d’une certaine contrainte
TGMDA : tétraglycidylméthylènedianiline critique σc aucun endommagement, même à long terme, ne devrait
intervenir. (On peut imaginer, de la même façon, des essais de rela-
xation conduisant à définir une déformation critique εc au-delà de
laquelle l’endommagement se produit.)
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3.4.2 Diffusion de petites molécules avec m∞ et mt masses absorbées (ou fractions massiques)
respectivement à l’équilibre et après un temps t,
dans les polymères et les composites
i nombre entier,
Lorsque l’on étudie les contraintes induites en régime transitoire e épaisseur du matériau.
de diffusion, le premier problème à résoudre est la détermination
de la concentration de solvant (l’eau dans la grande majorité des Dans la partie initiale de la courbe, pour m t m ∞ 0,05 , la fonc-
cas pratiques), à tout instant et en tout point du matériau. Pour cela, tion m t = f ( t ) est linéaire et l’on peut écrire :
il faut choisir un modèle cinétique de diffusion et en déterminer les
π e 2 mt
2
paramètres, ce que l’on fait généralement à partir des courbes gra- D = --------- --------- -----------
vimétriques d’absorption ou de désorption. 16 t m∞
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Dans un élément de volume à l’instant t, il y a n molécules libres Les relations ne sont valables que dans le cas idéal :
de diffusivité D et N molécules liées. À l’instant t + dt, une partie γ n — absence de diffusion interfaciale ;
des molécules libres a été piégée et une partie βN des molécules — effet de tortuosité négligeable sur D00 ;
piégées a été libérée, on peut donc écrire : — état structural de la résine identique dans l’échantillon de résine
pure et dans l’échantillon de composite.
∂n ∂ 2n ∂N
---------- = D ------------
- – -----------
∂t ∂x 2 ∂t
3.4.2.5 Effet de la température
∂N
----------- = γ n – β N En l’absence d’effets secondaires liés, en particulier, à l’endom-
∂t
magement, on peut considérer que la concentration absorbée à
La fraction massique absorbée est, à l’instant t : l’équilibre w∞ dépend peu de la température. En revanche, la dif-
fusivité D varie avec cette dernière selon la loi d’Arrhenius :
18
w ( % ) = ------------- [ n + N ] × 100
ρ NA
E
D = D 0 exp – ----------
RT
avec ρ masse volumique du polymère (en g /cm3 ) et NA constante
avec D0 et E grandeurs caractéristiques du matériau,
d’Avogadro (= 6,022 × 10 23 molécules/mol), 18 masse
R constante molaire des gaz.
molaire de l’eau.
Pour les polyépoxydes par exemple, D est de l’ordre de
γ , β et D peuvent être déterminés par voie graphique ou analy-
tique à partir des courbes de sorption. 10 –13 m2 · s –1 à température ambiante et l’énergie E est de l’ordre
de 30 à 50 kJ · mol–1.
3.4.2.3 Autres modèles En principe, la présence d’un renfort entraîne une variation de D0
alors que E varie peu.
Un cas relativement fréquent est celui où la diffusion est gouver-
née par la relaxation induite par l’effet plastifiant de l’agent
pénétrant en deçà du front de diffusion (cas II de la diffusion décrit
dans [15]). On trouve généralement que w est une fonction linéaire
3.4.3 Contraintes induites
de t dans la partie initiale des courbes. par les gonflements différentiels
Un autre cas intéressant est celui où la pénétration du solvant
Une fois connue la distribution des concentrations de solvant
entraîne un endommagement (microcavitation ), ce qui se produit
dans l’épaisseur de l’échantillon, on peut aborder le problème du
par exemple souvent avec les composites polyépoxydes en atmo-
calcul des contraintes. Pour cela, certains auteurs [16] ont défini un
sphère humide saturée, au-dessus de 60 oC. Il est alors intéressant
coefficient d’hygroélasticité :
de réaliser des cycles successifs absorption-désorption. On observe
généralement que la capacité d’absorption (mesurée par w∞) ainsi w mR
que la diffusivité D augmentent entre le premier cycle et le second. Ω = ------------------
-
ε vR
3.4.2.4 Anomalies diverses de diffusion où ε est la déformation relative liée au gonflement,
Dans les matériaux hétérogènes (polymères semi-cristallins, w est la fraction massique d’eau absorbée,
composites), on peut, en général, considérer qu’une des phases (cris- mR et vR sont les fractions, respectivement en masse et en
taux, charges minérales) est imperméable. Pour les matériaux iso- volume, de résine dans le composite.
tropes, on pourra écrire :
D = p Dp Ω, qui exprime la résistance du matériau à la pression interne
résultant de la pénétration d’eau, est corrélé au module d’Young.
où Dp est la diffusivité dans la phase perméable, Mais cette approche exige la détermination de ε, qui n’est pas
p un facteur lié à la fraction en volume de la phase perméable facile sur le plan expérimental. Des approches physiques ont été
(ϕp ) et à la tortuosité des trajets diffusionnels (dépendant proposées, en particulier [17] ; elles sont fondées sur l’idée qu’une
par exemple de la géométrie de la charge ou des cristaux). partie du solvant remplit le volume libre, l’autre partie seulement
participant au gonflement, selon une simple loi additive.
Si p > ϕp , on admet généralement que la diffusion dans la matrice
perméable s’accompagne d’une diffusion interfaciale non négli- Cette approche physique permet de déterminer le gonflement
geable : les zones de décohésion charge-résine facilitent la migration différentiel ∆V/V entre deux éléments de volume voisins. La défor-
de l’agent pénétrant au cœur de l’échantillon. mation correspondante est donnée par :
Dans le cas de composites à fibres longues, la diffusion devient 1 ∆V
anisotrope et il faut distinguer trois coefficients de diffusion : ε = ----- ----------
3 V
D00 dans la direction parallèle à la fibre ;
D10 dans la direction parallèle aux plis et perpendiculaire à la fibre ; et la contrainte est calculée à partir de ε, la loi de comportement
D11 dans la direction perpendiculaire aux plis et à la fibre. mécanique étant connue.
On peut écrire, d’après [14] : Bien sûr, les contraintes sont d’autant plus élevées que le gradient
de concentration d’eau absorbée est plus élevé, d’où la notion de
w∞ (composite) = w∞ R ϕR « choc hygrothermique ».
avec w∞ concentration absorbée à l’équilibre,
R indice relatif à la résine seule, 3.4.4 Vieillissement artificiel
ϕR fraction massique de résine.
Pour accélérer le vieillissement, on dispose de deux voies : aug-
De plus D00 = DR menter soit la température (diffusion plus rapide), soit l’hygrométrie
et D01 = D11 = k DR (1 – vF ) relative (concentration absorbée à l’équilibre plus élevée), les deux
voies pouvant être empruntées simultanément. Notons que la simu-
avec vF fraction volumique de fibres, lation d’un état vieilli donné implique la reproduction de la concen-
k facteur fonction de vF , issu des calculs d’homogénéisation. tration globale en solvant, mais aussi celle de la distribution de cette
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3.5 Cas particulier Dans tous les cas, le départ de l’adjuvant se traduit par la perte
de l’endommagement osmotique des propriétés qu’il était censé apporter au polymère :
— dans le cas de plastifiants, on observera une diminution de
l’allongement à la rupture, une augmentation de la température de
L’endommagement osmotique est observé dans les conditions transition vitreuse et du module d’Young, ainsi que l’apparition à
suivantes : terme d’un seuil d’écoulement bien marqué ;
a ) immersion dans l’eau ; — dans le cas de stabilisants, c’est bien sûr la stabilité chimique
b ) dégradation du polymère conduisant à la formation de petites qui diminuera.
molécules organiques ; Dans de nombreux cas, la stabilité globale est gouvernée par la
c ) présence de microvides préexistant ou résultant de l’endom- résistance à la migration des adjuvants.
magement par gonflements différentiels. Dans le cas b (exsudation), la formation d’un dépôt microcristallin
Dans ce cas, les microvides deviennent des micropoches d’eau ou d’une pellicule grasse à la surface peut constituer le problème
et, progressivement, des micropoches de solutions de petites molé- majeur de l’utilisateur. Il en est éventuellement de même pour le cas
cules organiques dans l’eau. Une pression osmotique se développe d (invasion de la surface par des microorganismes, moisissures,
alors à la surface des micropoches. La fissuration pourra se propager champignons, etc.). Certaines propriétés électriques (résistance
dès que la pression osmotique dépasse une valeur critique calculable superficielle en particulier) peuvent être fortement affectées.
par la mécanique de la rupture [20]. On voit alors apparaître des
fissures ayant une forme caractéristique de disque. L’étude gravi-
métrique conduit à des courbes ayant une forme bien particulière
(figure 16).
La courbe débute comme une courbe d’absorption classique,
mais comporte ensuite un pic suivi d’une décroissance plus ou
moins rapide et continue. Le pic correspond à l’apparition de
fissures. Lorsque celles-ci sont ouvertes, la perte de masse liée au
départ de petites molécules prédomine sur l’absorption d’eau.
Si pour une raison ou une autre (par exemple mauvaise adhé-
sion entre deux couches d’un stratifié), la fissure se propage plus
facilement dans un plan parallèle à la surface que dans un plan
perpendiculaire, on pourra observer la formation de cloques.
Ce phénomène a été essentiellement observé dans le cas de
composites à matrice de polyester insaturé (bateaux), les petites
molécules organiques étant des impuretés du prépolymère ou des
produits de la dégradation hydrolytique de la résine.
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Dans le cas c (extraction), c’est la contamination du milieu liquide Différentes voies de réduction de la perte d’adjuvant par évapo-
qui peut poser les problèmes les plus cruciaux, en particulier pour ration peuvent être envisagées.
les emballages alimentaires ou pharmaceutiques, et pour les bio-
matériaux. De même, dans le cas e (migration), on peut observer ■ Greffage de longues chaînes sur la molécule d’adjuvant
une contamination du 2e matériau en contact intime avec un poly- Exemples typiques :
mère plastifié (par exemple, polymères styréniques en contact avec — phtalate de ditridécyle (C13) : plastifiant pour isolants électriques ;
du PVC souple). — distéaryldithiopropionate (C17) : agent « antioxygène » pour poly-
Notons que la plupart de ces processus peuvent aussi trouver mères hydrocarbonés ;
des applications pratiques. Nous en donnons quelques exemples — di-n-octoxy-2-hydroxybenzophénone : absorbeur UV.
ci-après.
Il existe nécessairement une longueur de chaîne optimale puisque,
■ L’évaporation d’adjuvants (a ) est utilisée dans le système de sécu- dans le cas d’une chaîne trop longue, il y aurait dilution de la fonction
rité pour la fermeture de bouteilles de gaz : un tube mince en PVC active de l’adjuvant. Par exemple dans le cas des benzophénones,
contenant un plastifiant léger est mis en place par déformation sur une chaîne à 8 atomes de carbone constitue un optimum.
le robinet et bloque son fonctionnement. Après évaporation du
plastifiant, le tube se rétracte et devient fragile ; on ne pourra plus
l’enlever qu’en le rompant.
■ L’exsudation (b) est utilisée dans de nombreux domaines pour
obtenir une modification de l’état de surface par des lubrifiants, des
agents antistatiques ou antibuée, etc. Des huiles minérales, incor-
porées à des emballages d’éthylcellulose d’outils métalliques, per-
mettent la lubrification protectrice de ces derniers.
■ L’extraction d’adjuvants (c ) est exploitée en particulier pour des
applications en médecine.
Tous ces mécanismes font seulement intervenir un départ de molé-
cules d’adjuvant présentes dans la zone superficielle de l’échantillon.
Pour que les molécules initialement présentes à cœur participent
au processus, il faut qu’elles diffusent vers la surface. On peut donc
imaginer les deux cas limites décrits ci-après :
a ) la « consommation superficielle » est très rapide, et c’est la
diffusion qui va gouverner le processus (figure 18a ) ;
b ) la « consommation » superficielle est très lente, la diffusion per-
met à chaque instant de rétablir une concentration en adjuvant
homogène dans toute l’épaisseur ; dans ce cas, c’est la « consom-
mation » superficielle qui va régir la cinétique (figure 18b ).
On reconnaît en général le régime cinétique gouverné par la
diffusion au fait qu’il obéit à une cinétique « fickienne » ou
« pseudo-fickienne » (perte de masse proportionnelle à t ). Les
paramètres du régime cinétique gouverné par la « consommation
superficielle » dépendent bien sûr du mécanisme de cette dernière.
Dans le cas le plus fréquent, on s’attend à un processus du 1er
ordre (la vitesse de perte de masse est proportionnelle à la
concentration résiduelle en adjuvant) ; cependant il est clairement
établi que, dans certains cas – dont celui très important de l’éva-
poration des plastifiants du PVC – on peut observer des cinétiques
d’ordre zéro (perte de masse proportionnelle à t ).
Les deux régimes cinétiques sont clairement différenciés sur la
figure 19 où l’on a porté la perte de masse en fonction du temps
et de la racine carrée du temps pour deux échantillons de PVC plas-
tifié par 25 % en masse de phtalate de didécyle, l’un stable, l’autre
très instable à cause de la présence d’un coplastifiant léger.
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10 (décyle) 1
8 (octyle) 4
phtalates de dialkyle 4 (butyle) 25
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On en déduit que : Une recherche très soutenue sur ce thème dans les années 60-70
— le type d’étuve (ventilée ou non ventilée) ; a permis d’établir que la durée de vie est une fonction décroissante :
— le rapport masse des échantillons/volume de l’étuve ; — de la contrainte appliquée ;
— la présence ou non d’agents absorbants comme le charbon actif — de l’intensité des forces de tension superficielle développées
(méthode NF T 51-025), à l’interface liquide-solide ;
constituent donc des paramètres extrêmement importants, au moins — de la température ;
dans le cas des plastifiants et autres adjuvants utilisés en concen- — de la viscosité du liquide aux contraintes élevées.
tration élevée. En définitive, il s’agirait d’un phénomène purement superficiel,
lié aux tensions interfaciales PE-liquide, mais dont la cinétique
serait éventuellement compliquée par des effets dynamiques liés à
la pénétration du liquide dans les fissures à une vitesse dépendant
4.3 Optimisation des systèmes d’adjuvants de sa viscosité [22].
Signalons une caractéristique importante de ce phénomène : il est
On dispose maintenant de méthodes rationnelles d’optimisation très fortement influencé par la distribution des masses moléculaires
des systèmes d’adjuvants pour une application donnée : se reporter du polymère et il est en particulier aggravé par la présence de courtes
aux articles spécialisés de la rubrique Adjuvants et renforts des chaînes ne participant pas aux enchevêtrements. Plusieurs auteurs
plastiques, dans ce traité. ont observé une corrélation négative entre la durée de vie et le taux
de substances extractibles par un solvant tel que le chloroforme.
Notons que la morphologie du polymère (donc ses conditions de
mise en œuvre) est également susceptible d’influer sur sa stabilité.
Ainsi une trempe conduit généralement à une durée de vie beaucoup
5. Fissuration sous contrainte plus grande qu’un refroidissement lent.
en milieu tensioactif Pour la description des essais de fissuration du PE en milieu tensio-
actif, le lecteur pourra se reporter à l’article Essais mécaniques des
plastiques. Caractéristiques à long terme et ténacité. [AM 3 511] dans
Ce phénomène n’a été observé à notre connaissance que dans ce traité, ainsi qu’aux normes NF T 51-170 et NF T 51-171 citées
le cas du polyéthylène ; on peut facilement le mettre en évidence ci-après.
grâce à l’expérience schématisée sur la figure 21.
Cette méthode, développée par la société américaine Bell Tele-
phone, fait l’objet de la norme ASTM D 1693-70.
Après un temps dépendant des conditions expérimentales, mais
considérablement plus court que dans le cas d’une exposition à l’air,
on observe une fissure dans la zone la plus sollicitée (partie convexe).
La durée de vie peut être définie de façon conventionnelle comme
étant le temps au bout duquel 50 % des éprouvettes (identiques,
exposées dans des conditions identiques) se sont rompues.
Ce phénomène est longtemps resté inexpliqué car il était très tôt
apparu qu’il n’y avait pas pénétration du liquide dans le polymère
et que l’on n’était donc pas dans le cas d’une absorption de solvants.
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P
O
U
Vieillissement physique R
des plastiques
E
N
par Jacques VERDU
Docteur ès Sciences
Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (ENSAM-Paris)
S
Laboratoire de Transformation et vieillissement des polymères
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