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aq ux In, C, Si, Sn, Pb,
Cu, Zn, Sn
ue Bi, Cu, Zn, Cd
ux
MeOH
Gly.
HC Ni, Pd,
Rh, Ir
In, Sn, Au, Hg CO
Fe ,Ru, Ni,
Pd, Pt
–
CO3
In, Tl, Sn, Zr, Cr, Mn, Fe,
Pb, Zn, Hg Co, Rh, Ir
CO2
N2
H2
Four
GDE
Galvanostat
Cathode
Anode
O2
Fuel
Décane – 5 °C
Électrode Électrode
de de Phase active
Contre-électrode référence travail
(Pt) (Ag/AgCl) (électrocatalyseur)
Fuel
H2 CO2
Phase
gaz :
Phase liquide
CO2
Membrane
Anneau Pt
Figure 7 – Cellule pour une réaction en mode Figure 8 – Disposition des électrodes dans le réacteur
semi-continu en mode lit fixe
La cellule quant à elle est constituée de Plexiglas. 2.1.3 Mode opératoire des tests catalytiques
Elle est séparée en deux parties par une membrane à
diffusion de gaz. 2.1.3.1 Réaction en mode lit fixe
Dans la première partie est localisée l’anode (élec- Dans le cas de la réaction en mode lit fixe, deux
trode commune à la contre-électrode et électrode de électrocatalyseurs sont nécessaires : le premier pour
référence du galvanostat). Dans la seconde se trouve l’oxydation de l’hydrogène gazeux en protons et le
la cathode qui est l’électrode de travail. Dans les second pour la réaction proprement dite de réduction
deux cas, un anneau en platine est utilisé pour du CO2 . Ces électrocatalyseurs, autrement appelés
assurer la connexion électrique entre le galvanostat électrodes à diffusion de gaz (GDE) à cause de la pré-
et les électrocatalyseurs. Les gaz réactifs bullent sence du film de Nafion, sont ajustés dans la cellule
dans de l’eau avant de réagir afin de garder la de manière que, dans chaque partie du réacteur, la
membrane humide, ce qui a comme conséquence de phase active soit en contact avec les flux de gaz,
favoriser la diffusion des protons. Les réactions qui comme décrit figure 8.
ont lieu aux électrodes sont les suivantes : Le réacteur est ensuite purgé par un flux continu NTP :
— adsorption et réduction du CO2 à la cathode ; d’azote à 20 cm3/min (NTP), alors qu’un courant de Conditions normales de
— adsorption et oxydation de H2 à l’anode. 250 µA est appliqué pendant une heure, afin de température et de
pression
désorber toutes les impuretés présentes à la surface
Les produits issus de la réaction de réduction du des électrocatalyseurs. Le courant est alors coupé et
CO2 sont ensuite piégés dans du décane à – 5 oC et le flux d’azote est remplacé par du CO2 avec un débit
FID :
analysés par chromatographie en phase gazeuse à Flame Ionization
de 20 cm3/min pendant trente minutes supplémen- detector
l’aide d’un détecteur FID pour les composés taires. Dans le même temps, un courant d’hydrogène (détecteur par
organiques et d’un détecteur TCD pour le CO. de 20 cm3/min est utilisé pour purger l’autre partie ionisation de flamme)
Finalement le réacteur est localisé dans un four de la cellule. Finalement, les paramètres de réactions
pour pouvoir étudier l’influence de la température sur sont fixés, et t 0 correspond au moment où le courant TCD :
l’électroréduction du CO2 . est appliqué. Thermal Conductivity
Detector
Nota : le Nafion est un polymère composé d’un enchaînement de (détecteur à conduc-
2.1.2 Réaction en mode semi-continu : flux tétrafluoroéthylène et comportant des fonctions sulfonates. Il a été tivité thermique)
continu de CO2 et H+ fourni par KHCO3 découvert dans les années 1960 au sein de la société DuPont de
Dans ce cas-ci, le système décrit plus haut a été Nemours. Les applications sont nombreuses, de la catalyse [8] aux
résines échangeuses d’ions. L’intérêt pour ce polymère n’a cessé de
modifié afin de pouvoir travailler avec un flux continu grandir ces dernières années, vu son énorme potentiel comme
de CO2 et une solution aqueuse de KHCO3 comme membrane de séparation de gaz dans les piles à combustible.
source de protons (figure 7). La cellule est toujours
constituée de deux parties ; la première contenant 2.1.3.2 Réaction en mode semi-continu
une solution de bicarbonate de potassium de 0,5 M
Pour ce qui est du mode semi-continu, le flux
dans de l’eau distillée. Dans cette même partie sont
d’hydrogène comme source de proton est remplacé
localisées deux électrodes : une contre-électrode et
par une solution aqueuse de bicarbonate de sodium.
une électrode de référence, respectivement un fil de
Afin d’effectuer la réaction de réduction du CO2 , une
platine et une électrode Ag/AgCl. Dans la seconde
seule électrode est donc nécessaire. Elle est déposée
partie circule un flux continu de CO2 , directement en
comme décrit sur la figure 9 : la phase active est en
contact avec l’électrocatalyseur. Un anneau en platine
contact avec la phase gaz et la membrane en
assure la connexion électrique avec l’électro-
Nafion est en contact avec la phase liquide.
catalyseur. Ce système à trois électrodes est piloté par
un galvanostat de type Amel mod. 2049. Un anneau La procédure générale de réaction est alors
en platine assure la connexion électrique. Le système identique à celle décrite plus haut, en omettant la
à trois électrodes est piloté par un galvanostat. partie H2 .
C8-C9
4 ·10–5 Aromatiques
C7
3,5 ·10–5 C6
buOH
3 ·10–5 C5
Éthanol
2,5 ·10–5 Propane
Éthane
Méthane
2 ·10–5
1,5 ·10–5
1 ·10–5
5 ·10–6
0
Continu Discontinu Semi-continu
3 ·10–5
2 ·10–5
1 ·10–5
0
Pt/GDE com. Pt/GDE [Pt/C]/GDE
diffuser à travers la membrane électrolytique dans le à 3-5 nm. L’analyse des catalyseurs par diffraction de
but de réagir avec le CO2 adsorbé. Lorsque les rayons X (figure 13) permet de calculer ces tailles de
protons proviennent d’un sel en solution aqueuse, ici particules. Elles sont de 3,0 nm pour [Pt/C]/GDE et
KHCO3 , ils sont directement disponibles et ce en de 5,3 nm pour Pt/GDE.
grande quantité. Leur concentration élevée favorise
leur diffusion. Cette diminution de la taille moyenne induit un
changement dans le comportement électro-
3.2.2.2 Influence de l’électrocatalyseur catalytique, changement qui est clairement montré
L’influence de la phase active a été étudiée en effec- par la quantité totale de produits formés. Cependant,
tuant la réaction d’électroréduction du CO2 sur trois concernant Pt/GDE et [Pt/C]/GDE, l’augmentation de
électrocatalyseurs différents, tous à base de platine : la conversion est principalement due à une plus
tout d’abord deux catalyseurs à base de platine dont grande formation de C8-C9 (figure 12) par rapport
les synthèses ont été décrites précédemment, à savoir aux résultats obtenus sur le catalyseur commercial.
des clusters de platine déposés sur un tissu de car- Cette plus grande quantité obtenue peut être
bone ainsi que des particules de platine imprégnées expliquée par de plus fortes interactions entre les
sur du charbon actif et également déposées sur un produits légers avec les particules de platine ou avec
tissu de carbone, appelés respectivement Pt/GDE et des produits lourds. Les produits lourds peuvent ainsi
[Pt/C]/GDE. Les résultats obtenus ont été comparés être vus comme de meilleurs groupes partants, qui
avec un catalyseur commercial, également à base de désorbent plus facilement du catalyseur.
platine déposé sur un tissu de carbone, appelé Pt/GDE
com. Les conditions de synthèse sont les suivantes : Il faut également noter que le taux d’agrégation
des particules de platine peut avoir une influence non
— flux de CO2 de 20 cm3/min ;
négligeable sur la réactivité catalytique. En effet,
— courant appliqué 20 mA ; d’après les diagrammes de diffraction des rayons X,
— [KHCO3] = 0,5 mol/L. les deux catalyseurs présentaient des tailles de par-
La réaction est effectuée à 25 oC. Les résultats ticules très proches, à savoir 3 et 5 nm. Les analyses
sont consignés sur la figure 12. effectuées par MET (microscopie électronique par
transmission) (figure 14) montrent la différence de
Il apparaît clairement que la production est dispersion pour Pt/GDE et [Pt/C]/GDE. Dans le cas de
beaucoup plus élevée dans le cas des catalyseurs [Pt/C]/GDE, les clichés MET montrent une large
synthétisés (Pt/GDE et [Pt/C]/GDE), par rapport au dispersion des particules de platine et, de ce fait, un
catalyseur commercial. faible niveau d’agrégation : une analyse systémati-
Dans tous les cas, la concentration en platine est que a mis en évidence la faible taille des particules de
de 20 % en masse, ce qui correspond à la quantité platine généralement inférieure à 10 nm. Pour ce qui
de phase active introduite lors de la conception des est de Pt/GDE, l’absence du charbon actif comme
catalyseurs. Cependant, il existe une différence support lors de la synthèse, et ceci contrairement à
fondamentale entre ces trois espèces, qui est la taille [Pt/C]/GDE, ne permet pas d’obtenir une bonne dis-
moyenne des particules de platine. En effet, cette persion des particules de platine. La meilleure acti-
taille moyenne diminue lorsque l’on passe du cata- vité catalytique du composé [Pt/C]/GDE peut, de ce
lyseur commercial aux catalyseurs synthétisés, res- fait, être également attribuée à sa plus grande dis-
pectivement de 10-30 nm (données du fournisseur) persion.
Intensité (u.a.)
180 250
160
140 200
120
150
100
80
100
60
40 50
20
0 0
20 40 60 80 20 40 60 80
2 θ (°) 2 θ (°)
a Pt/GDE b [Pt/C]/GDE
4. Conclusion
Durant ces travaux, nous avons étudié la réaction
d’électroréduction du CO2 en hydrocarbures. Le sys-
tème présenté est le premier exemple de réduction
du dioxyde de carbone en phase gaz, en mode lit
fixe, à température ambiante et à pression ordinaire.
La réaction a été effectuée dans deux types de
réacteur : tout d’abord avec un flux continu de CO2
et de H2 . Dans ce cas-ci, les protons nécessaires à la
réaction de réduction du CO 2 sont fournis par
l’oxydation de H2 en H+. Cependant, la conversion
obtenue était extrêmement faible, c’est-à-dire moins
de 1 % après une heure de réaction. La nature des
produits formés est principalement des hydro-
carbures (de C 1 à C 7 ) et également une petite
quantité d’éthanol.
50 nm
Pour étudier plus précisément la réaction d’électro-
réduction du CO2 , nous avons donc décidé de
a Pt/GDE changer de mode réaction, et de passer d’un mode
continu, c’est-à-dire avec un flux continu d’H2 à un
mode semi-continu. Dans ce cas-ci, les protons ne
sont plus issus de H2 mais d’un électrolyte en
solution aqueuse. Nous avons choisi le bicarbonate
de potassium avec une concentration de 0,5 mol/L.
Dans cette configuration-ci, il a alors été possible
d’étudier l’influence de la nature du platine dans la
réaction de réduction.
Malgré ces résultats des plus encourageants, il
reste un certain nombre de freins quant au déve-
loppement industriel futur du projet. En effet, pre-
mièrement la phase active du catalyseur employé est
constituée uniquement de platine, un métal noble qui
n’est pas disponible en grande quantité et qui, de ce
fait, présente un coût relativement élevé. Il serait
plus rentable, d’un point de vue strictement éco-
nomique, de remplacer le platine par du fer, présent
en très grande concentration sur terre et beaucoup
10 nm moins coûteux. Deuxièmement, de futures études
utilisant des nanotubes de carbone comme support
de catalyseur vont être effectuées. Ces nanotubes ne
b [Pt/C]/GDE
sont actuellement produits qu’en très faible quantité
et sont également très coûteux. Cependant, l’intérêt
Figure 14 – Images MET de Pt/GDE et [Pt/C]/GDE des nanotubes de carbone comme support de cata-