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3.8 Propriétés mécaniques du


béton durci
3.8.1 Résistance à la compression
Généralités
La résistance décrit la charge nécessaire à la rupture du matériau
rapportée à la surface d’application de cette charge. La résistance à la
compression correspond donc à la contrainte de compression que le béton
peut supporter. La résistance à la compression constitue la principale, voire
souvent la seule caractéristique exigée d'un béton durci. Selon sa
composition le béton peut présenter une résistance à la compression
modérée, proche de celle d’une brique en terre cuite ou d'un bois tendre.
Elle peut également atteindre une valeur élevée, équivalente à
celle obtenue sur un acier de construction courant (tab. 3.8.1).
Tab. 3.8.1: Résistance à la compression de quelques matériaux courants.
La résistance à la compression du béton est essentiellement régie par les
propriétés de la pâte de ciment, du granulat et de leur adhérence
(exigences normatives). Dans le cas d’une mauvaise adhérence, par
exemple en cas d’utilisation de granulats mal lavés, cette zone de transition
va constituer un «maillon faible» et influencer négativement les propriétés
mécaniques du béton. Par contre, l’emploi de granulats concassés ou
l’utilisation d’additions au ciment réactives et finement moulues, telles que
la fumée de silice ou le schiste calciné, permettent une nette amélioration
de l’adhérence entre les granulats et la pâte de ciment, donc des propriétés
mécaniques du béton (fig. 2.1.5 -2.1.7 structure de la pâte de ciment). Une
haute densité de la zone de transition entre les granulats et la pâte de
ciment et l’emploi de granulats durs constituent des
conditions indispensables à l’obtention d'un béton à haute résistance (béton
à haute résistance). La résistance à la compression n’est pas seulement
influencée par la composition du béton, mais aussi par la mise en oeuvre et
le traitement de cure du béton.
Essai de la résistance à la compression
La résistance à la compression est généralement mesurée à l’aide
d’éprouvettes confectionnées à part, p. ex. des cubes, cylindres, prismes,
ou des carottes. Elle est influencée par:
 l’élancement de l’éprouvette, rapport entre hauteur (h) et largeur (l) ou
diamètre (d)
 la vitesse d’augmentation de la charge
 la taille de l’éprouvette (par rapport au diamètre maximal du granulat)
 la teneur en eau et le parallélisme des plans des éprouvettes
En Suisse, l’essai est réalisé conformément à la norme SN EN 12390-3, en
règle générale sur un cube d’une longueur d’arête de 150 mm (fig. 3.8.1).
Les cubes sont conservés pendant 1 jour dans le moule, puis 27 jours dans
l’eau à 20° C. La résistance mesurée à l’âge de 28 jours constitue la valeur
de référence et sert à l’attribution d’une classe de résistance (tab.
2.3.2 béton à propriétés spécifiées).

La figure 3.8.2 présente la rupture typique d’un cube.


L’essai de compression d’un cube sans couches intermédiaires ne permet
une dilatation transversale qu’en dehors de la double pyramide qui subit
une compression transversale. La rupture du béton ne résulte que
des contraintes de traction et de cisaillement le long du bord de cette
double pyramide, qui elle-même subsiste à l’essai (voir fig. 3.8.3 a). Si la
dilatation transversale n’est pas entravée par des bielles de compression, le
béton se fissure verticalement sous l’effet des tractions transversales (fig.
3.8.3 b).
Fig. 3.8.3: Contraintes de traction transversales (rouge) et de compression (bleu) dans un cube soumis à un essai

de compression.
Les éprouvettes avec un élancement h/d > 1 telles que des cylindres ou
des prismes donnent de plus faibles résistances à la compression que les
cubes avec un élancement h/l = 1. Les résistances à la compression plus
élevées proviennent de l’effet de frettage plus marqué pour les éprouvettes
plus compactes. La figure 3.8.4 montre l’influence de l’élancement de
l’éprouvette sur la résistance à la compression. On constate qu'à partir d'un
élancement de 2, l’effet du frettage n’influence pratiquement plus la
résistance à la compression mesurée.
L’effet de frettage latéral dépend directement de la dilatation latérale
(coefficient de Poisson) du béton testé. Le rapport d’environ 0.80 entre la
résistance sur cylindre et celle sur cube correspondant n’est donc valable
que pour un béton confectionné avec des granulats courants. Dans le cas
d’un béton léger, ce rapport atteint une valeur d’environ 0.90.

Fig. 3.8.4: Influence de l’élancement de l’éprouvette sur la résistance à la compression mesurée.


Fig.3.8.1: Essai de résistance à la compression sur cube.
Fig.3.8.2: Rupture typique d’un cube sous forme d’une double pyramide.

Dispersion des valeurs de la résistance à la compression


Les essais de résistance à la compression sont caractérisés par une
certaine dispersion des résultats. Lorsqu’on effectue un très grand nombre
n d’essais, on obtient une répartition des résultats de résistance
correspondant à une distribution normale de Gauss, définie
mathématiquement par sa valeur moyenne fcm et son écart type σ
associé (fig. 3.8.5).

Fig. 3.8.5: Distribution statistique de la résistance à la compression.


Pour le calcul des structures, on définit une valeur de référence claire et
unique. Dans la norme SIA 262, on se base sur une valeur caractéristique
fck, correspondant au fractile 5 %. Ceci signifie que si l’on effectue un
nombre infini d’essais de résistance à la compression, 5 % des résultats
seront plus petits et 95 % plus grands que fck. Ce fractile de 5 % sert
actuellement de base à la définition des classes de résistance à la
compression du béton dans la norme SIA 262. Une classe de résistance
C30/37 signifie p. ex.:
 30 N/mm2: résistance caractéristique à la compression sur cylindre (fractile
5 %)
 37 N/mm2: résistance caractéristique à la compression sur cube (fractile 5
%)
La valeur du fractile se calcule à partir du facteur k valable pour toute
distribution normale de Gauss. Pour un fractile de 5 %, le facteur k équivaut
à 1.64. En admettant un écart type σ = 4.8 N/mm2, on obtient la relation
suivante entre la valeur moyenne et la valeur caractéristique de la
résistance à la compression sur cylindre:

Eq. 3.8.1

Cette relation se base sur des critères statistiques qui


admettent implicitement une infinité de résultats. Elle peut être appliquée
par des projeteurs dans le cadre d’un dimensionnement, mais elle n’est pas
valable dans le cas d’un contrôle de conformité à la centrale à béton ou
lors d’un essai d'identification sur le chantier.
Evaluation de la résistance à la compression à 28 jours
La formule semi-empirique de Bolomey permet une estimation de la
résistance à la compression à 28 jours. Sur la base de la résistance à la
compression d’éprouvettes de mortier (pour la mesure de la résistance à la
compression des ciments selon la norme SN EN 196-1) et à l’aide
de quelques facteurs de corrections, les résistances à la
compression correspondantes peuvent être calculées pour le béton. En
l’absence de résultats d’essai ou pour une nouvelle formulation de béton, la
résistance probable peut être déterminée à l’aide de l’équation 3.8.2:
Eq. 3.8.2
La formule 3.8.2 s’applique aux bétons courants avec un rapport E/C entre
0.40 et 0.65. Pour les bétons dont la résistance moyenne à la compression
sur cube dépasse 70 N/mm2, le granulat peut devenir l’élément le plus faible
et la formule de Bolomey n’est plus valable.

Une autre possibilité d’évaluation est offerte par les courbes de Walz (fig.
3.8.6). Elles permettent une estimation rapide de la résistance à la
compression à 28 jours d’un béton en fonction du rapport E/C et des
différentes classes de résistance des ciments.
Fig. 3.8.6: Résistance à la compression du béton en fonction du rapport E/C et pour des ciments de différentes
classes de résistance (âge 28 jours, confection conforme à la norme, conservation à 20° C).

Evolution de la résistance à la compression


L’évolution de la résistance à la compression décrit la montée en résistance
selon l’âge du béton. Elle est importante pour les délais de décoffrage, la
durée de cure, la mise en tension de la précontrainte, le rythme de
la construction et le moment de mise en charge. Elle est décrite à l’aide des
résistances correspondant à différents âges, p. ex. 2, 7, 28, 56, 90 et 180
jours, exprimées en fonction de la résistance à la compression à 28 jours.
Le classement de la vitesse de l’évolution de la résistance à la compression
d’un béton à 20° C figure au tableau 3.8.2, sur la base d’une estimation du
rapport des résistances selon SN EN 206. Le rapport des résistances
correspond au rapport entre la résistance moyenne à la compression à 2
jours (fc2) et la résistance moyenne à la compression à 28 jours (fc28). Il doit
être déterminé lors de l’essai initial ou sur la base du rapport connu d’autres
bétons de composition comparables (p. ex. même ciment, même
rapport E/C).

L’évolution de la résistance dépend non seulement de l’évolution de la


résistance de la pâte de ciment, c.-à-d. du rapport E/C et du degré
d’hydratation, mais aussi des conditions de mise en oeuvre et
météorologiques.Tab. 3.8.2: Evolution de la résistance du béton et rapport
des résistances à une température de 20° C.

Tab. 3.8.2: Evolution de la résistance du béton et rapport des résistances à une température de 20° C.
Estimation de l’évolution de la résistance à la
compression
La méthode techniquement la plus simple pour déterminer l’évolution de la
résistance, mais demandant le plus grand effort de réalisation, consiste à
confectionner des éprouvettes de béton conservées sous des
conditions identiques à celles du béton de l’ouvrage, et de mesurer à des
intervalles précis la résistance à la compression. La résistance à la
compression de telles éprouvettes est généralement plus faible que celle
du béton de l’ouvrage à un moment donné. Ceci est dû à l’effet positif
apporté par le plus grand volume du béton de l’ouvrage sur l’évolution de la
résistance.

Souvent on fait également appel à des méthodes non destructives, qui se


basent sur une relation empirique ou physique entre la valeur de mesure et
la résistance à la compression. Des estimations détaillées de l’évolution
de la résistance du béton sont possibles moyennant l'emploi d’une des
méthodes suivantes:
 le calcul de l’évolution de la résistance sur la base de mesures de
température
 le calcul de l’évolution de la résistance sur la base d’une simulation
numérique
 la mesure au scléromètre en surface du béton
Calcul de l’évolution de la résistance sur la base de mesures de
température
L’influence de la température sur l’évolution de la résistance peut être
exprimée approximativement par la maturité, respectivement le degré de
maturité R. La mesure de l’historique des températures du béton
de l’ouvrage à l’aide de sondes thermiques implantées dans le béton
permet de déterminer l’évolution de la résis- tance en tenant compte des
conditions de température pendant la conservation des éprouvettes.
Connaissant la montée en résistance du béton à une
température constante donnée (en principe 20° C), il est ainsi possible, par
extrapolation, de déterminer la résistance effective du béton de l’ouvrage.
Cette méthode permet de considérer les paramètres liés à la température
tels que la température du béton frais, la température ambiante, la
géométrie de l’élément d’ouvrage et le traitement de cure.

Calcul de l’évolution de la résistance sur la base d’une simulation


numérique
Il s’agit d’une simulation numérique de la méthode présentée au point
précédent. Dans le cas présent, l’historique des températures atteintes
dans la section de béton n’est pas mesuré, mais simulé numériquement en
se basant sur la chaleur d'hydratation du ciment, la géométrie, une
température admise du béton frais et les conditions cadre (cure, isolation
du coffrage, température ambiante). Une telle simulation numérique n’est
réalisée par des spécialistes que dans des cas exceptionnels.
Mesure au scléromètre en surface du béton
La résistance à la compression du béton peut aussi être estimée à l’aide
d’un scléromètre. Cet appareil mesure le rebond d’une masse projetée
contre la surface du béton et permet ainsi d’obtenir de façon indirecte la
résistance à la compression. Cette méthode a l’avantage d’être simple,
rapide et non destructive, mais elle ne permet qu’une estimation de la
résistance d’une zone proche de la surface du béton et elle est sujette à
une grande variabilité des résultats. Pour estimer la résistance à la
compression, un étalonnage, basé sur des résultats d’essais de
compression, p. ex. sur carottes, est nécessaire.

Une autre possibilité d’estimer l’évolution de la résistance à long terme est


offerte par le calcul selon le CEB-fib Model Code 2010. L’évolution de la
résistance de bétons normaux et lourds peut être calculée sur la base de la
résistance à la compression moyenne à 28 jours. Le coefficient dépendant
de l’âge t du béton ßcc (éq. 3.8.4) tient compte, par l’intermédiaire d’un
coefficient s, de la classe de résistance du ciment. Pour une conservation à
une température de 20° C, on applique:

Eq. 3.8.3
Eq. 3.8.4
Les résultats donnés par les équations 3.8.3 et 3.8.4 sont générés
numériquement dans le tableau 3.8.3. Ces résultats sont approximatifs car
ils ne considèrent ni la composition effective ni les conditions de mise en
place et de cure du béton.
Tab. 3.8.3: Evolution de la résistance selon CEB-fib Model Code 2010.
Le béton possède encore au-delà d’un âge de 28 jours un potentiel de
durcissement. L’ampleur de ce durcissement à long terme varie
notablement en fonction du type de ciment, de la composition du béton et
d’autres facteurs d’influence. Il sera d’autant plus grand en
comparaison avec la résistance à la compression à 28 jours que le
ciment durcit lentement et que les conditions de conservation sont humides
et de basse température.

Pour un ouvrage spécifique, il est possible de fixer le moment, où la classe


de résistance à la compression doit être atteinte, à un âge plus grand que
28 jours. Ceci peut être un avantage pour des éléments de construction
massifs, dont on cherche à limiter le développement de la
chaleur d’hydratation par une lente montée en résistance.
3.8.2 Résistance à la traction
Généralités
Sous sollicitation en traction, le béton présente une très faible résistance et
un comportement fragile. Généralement, la résistance à la traction est
négligée par les concepteurs dans leurs calculs statiques. Ceci nécessite le
recours à une armature reprenant intégralement les contraintes de traction
dans les zones tendues. Dans certains cas, la résistance à la traction du
béton joue cependant un rôle indispensable sur l’état limite de rupture d’un
élément structural, p. ex. en ce qui concerne la résistance à l’effort
tranchant ou au poinçonnement de dalles dépourvues d'étriers, la
transmission des efforts d’une barre droite à une autre dans une zone de
recouvrement, la diffusion de forces concentrées ainsi que la résistance du
cône d’arrachement d’un ancrage scellé dans le béton. De plus, la
vérification de l’état limite de service nécessite impérativement de quantifier
la résistance à la traction du béton, afin de déterminer l’amplitude des
zones fissurées de la structure.

La résistance à la traction dépend en partie des mêmes facteurs d’influence


que la résistance à la compression, c.-à-d. des propriétés de la pâte de
ciment durcie et son adhérence au granulat. En conséquence la résistance
à la traction augmente lorsque le rapport E/C diminue, mais nettement
moins que la résistance à la compression. Les bétons avec des granulats
concassés possèdent en général une résistance à la traction de 10 % à 20
% plus élevée que les bétons similaires avec un granulat roulé. Le mode et
le niveau de rupture d’une éprouvette de béton sollicitée en traction sont
essentiellement dictés par les facteurs microstructuraux, tels que:
 des défauts de compactage
 une mauvaise adhérence de la pâte de ciment au granulat
 des microfissures dans la pâte de ciment et/ou dans le granulat
 des pores d’air
Habituellement, on obtient une rupture en traction avec une surface de
rupture qui suit la zone de contact entre la pâte de ciment et le granulat.
Les granulats sont déchaussés (fig. 3.8.7). Si l’on améliore la qualité de la
zone de contact, on obtient une résistance à la traction nettement plus
élevée. Si elle s’approche de celle des granulats, la rupture se produit plutôt
au sein du granulat que le long de la zone de contact.
Fig. 3.8.7: Mode de rupture en traction directe d’une éprouvette dont les granulats sont principalement

déchaussés.
Essais de résistance à la traction
La résistance à la traction du béton peut être mesurée par des essais de
traction directe ou indirectement par des essais de fendage, respectivement
de flexion (fig. 3.8.8).
Fig. 3.8.8: Méthodes d’essai de la résistance à la traction.

Estimation de la résistance à la traction


On peut déduire approximativement la résistance à la traction moyenne
fctm d’un béton courant (avec fck ≤ 50 N/mm2) à partir de sa résistance à la
compression selon la norme SIA 262:

Eq. 3.8.5
Les résistances moyennes à la traction, calculées à l’aide de l’équation
3.8.5 sont indiquées dans le tableau 3.8.4 pour des classes de résistance à
la compression jusqu’à C50/60.
Dans le CEB-fib Model Code 2010 la résistance à la traction moyenne des
classes de résistance à la compression C55/67 et supérieures se calcule
selon l’équation suivante:

Eq. 3.8.6
S’il est nécessaire de connaître la résistance caractéristique à la traction du
béton, les fractiles de 5 % et de 95 % de la résistance à la traction peuvent
être pris en compte, respectivement à 0.7 ∙ fctm et 1.3 ∙ fctm.

Tab. 3.8.4: Résistance à la traction moyenne en fonction de la classe de résistance à la compression selon la

norme SIA 262.

3.8.3 Module d’élasticité


Généralités
Le comportement à la déformation est une caractéristique importante du
matériau. Ce comportement est représenté par la courbe
contrainte/déformation (allongement). Le module d’élasticité d’un matériau
correspond au rapport contrainte/déformation unitaire. Plus le
module d’élasticité est élevé, plus la contrainte nécessaire pour déformer le
matériau est élevée. Si le matériau a un comportement élastique linéaire,
son module d’élasticité est une constante et le matériau retrouve
exactement sa longueur initiale après suppression de la contrainte. Il suit
donc la loi de Hooke:
Eq. 3.8.7
Le comportement élastique du béton n’est que partiellement linéaire. Les
courbes contrainte-déformation de la pâte de ciment et du granulat sont en
majeure partie linéaires. Mais la déformation du béton n’est pas
directement proportionnelle à la contrainte et croît plus rapidement que la
contrainte. Les courbes contrainte/déformation ne sont pas linéaires, mais
s’incurvent de plus en plus lorsque le niveau de contrainte s’approche de la
rupture. Le comportement non-linéaire du béton est expliqué par la
formation de microfissures dans la zone de transition entre le granulat et la
pâte de ciment. En général, le niveau de chargement du béton en service
est nettement inférieur à la charge de rupture, respectivement bien en-
dessous du domaine de déformation plastique. Au niveau des contraintes
de service le comportement du béton est pratiquement linéaire (fig. 3.8.9).
Le module d'élasticité du béton dépend directement des
proportions volumiques et modules respectifs du granulat et de la pâte de
ciment. De par sa proportion volumique de l'ordre de 70 % le granulat
représente clairement le paramètre prépondérant. Le module d’élasticité
des granulats courants varie entre 50 000 et 70 000 N/mm2. Le module de
la pâte de ciment est nettement plus bas et se situe, en principe, entre 15
000 et 22 000 N/mm2.
Fig. 3.8.9: Courbes contrainte-déformation du granulat, spécifiques à la pâte de ciment, au mortier et au béton.
Le module d’élasticité correspond aux notions pratiques suivantes: un
module élevé est avantageux pour limiter les déformations p. ex. en cas de
structures fléchies ou comprimées (dalles, poutres, piliers). Par contre, un
module bas s’avère plus utile, p. ex. en cas de déformations imposées
(tassement d’appuis, retrait, variations de température), parce qu’il en
résulte de plus faibles contraintes de traction et donc un risque de
fissuration réduit.
Mesure du module d’élasticité
Pour les contraintes de service, il est permis d’admettre un comportement
quasi élastique du béton et de le décrire par un module fixe pour un niveau
de charge défini. La courbe contrainte-déformation contient, non
seulement des parts de déformations élastiques dépendant du temps, mais
aussi des déformations permanentes (résiduelles) lors de la réduction de la
contrainte. En répétant les cycles charge/décharge, cette déformation
résiduelle tend vers une valeur limite et on observe un
comportement pratiquement élastique. La mesure du module d’élasticité
selon la norme SIA SN EN 12390-13 est basée sur ce principe (cas normal,
méthode B).

Le module d’élasticité est déterminé par un essai de compression sur


cylindre ou prisme (fig. 3.8.10). Les éprouvettes sont soumises à trois
cycles de charge/décharge avec un niveau de charge inférieur de 0.5 à 1.0
N/mm2 et un niveau de charge supérieur correspondant à un tiers de la
résistance à la compression. Le module d’élasticité est déterminé à partir
des mesures du troisième cycle (fig. 3.8.11).
Fig. 3.8.10: Mesure du module d’élasticité (module sécant).
Fig. 3.8.11: Détermination du module d’élasticité d’un béton soumis à des cycles de charge/décharge.

Calcul du module d’élasticité


La norme SIA 262 permet d’estimer le module d’élasticité Ecm d’un béton
courant à partir de la résistance à la compression:
Eq. 3.8.8
La figure 3.8.12 illustre les modules d’élasticité en fonction de la résistance
à la compression sur cylindres, mesurés à l’âge de 28 jours sur différents
bétons. Les courbes ont été calculées pour différents types de roches selon
l’équation 3.8.8. Les résultats de mesure coïncident avec les courbes
normatives.
Fig. 3.8.12: Module d’élasticité en fonction de la résistance à la compression sur cylindre à 28 jours pour

différents bétons.
L’équation 3.8.8 tient compte de la nature du granulat et indirectement, par
l’intermédiaire de la résistance à la compression, de la qualité de la pâte de
ciment. En revanche, les volumes relatifs de la pâte de ciment et
du granulat ne sont pas considérés. Pour des résistances à la compression
identiques, le calcul du module d'élasticité à l’aide de l’équation 3.8.8 aura
donc tendance à surestimer légèrement le module d'élasticité des bétons à
haut volume de pâte de ciment, tels que les bétons autoplaçants (env.−15
%).
Evolution du module d’élasticité au cours du temps
Lorsqu’on charge un béton d’un âge différent de 28 jours (p. ex. décoffrage
ou mise en précontrainte), il est nécessaire d’estimer son module
d’élasticité au moment du chargement afin de déterminer les déformations
probables. L’accroissement du module d’élasticité au cours du temps suit
approximativement voire plus rapidement l’évolution de la résistance à la
compression. En première approximation, on peut admettre les valeurs
indicatives de l’évolution du module d’élasticité données dans le tableau
3.8.5.

Tab. 3.8.5: Valeurs indicatives de l’évolution du module d’élasticité (béton courant fc,cube ≈ 58 N/mm2 à 28

jours).
Fig. 3.8.13: Comportement à la déformation d’une plaque mince de béton fibré à ultra-hautes performances (voir

chapitre 7.3).

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