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1. Généralités.................................................................................................. TE 7 630 - 4
1.1 Définition et régime juridique ..................................................................... — 4
1.2 Signalisation ................................................................................................. — 4
1.3 Modes d’exploitation et services offerts..................................................... — 5
1.4 Convergence de la téléphonie et de l’informatique (CTI) ........................ — 6
2. Services offerts ......................................................................................... — 6
2.1 Services de communication personne à personne .................................. — 7
2.2 Services de réseaux ..................................................................................... — 9
2.3 Terminaux et services d’interaction avec les usagers ............................... — 11
2.4 Services de communication médiatisés..................................................... — 12
2.5 Services de mobilité..................................................................................... — 14
2.6 Services auxiliaires....................................................................................... — 15
3. Description fonctionnelle....................................................................... — 16
3.1 Architecture générale ................................................................................... — 16
3.2 Fonctions de raccordement ......................................................................... — 17
3.3 Fonctions de commutation.......................................................................... — 18
3.4 Fonctions de signalisation ........................................................................... — 21
3.5 Fonctions de commande ............................................................................. — 21
3.6 Fiabilité et redondance................................................................................. — 23
3.7 Exemples d’architectures réelles................................................................. — 23
4. Réalisation d’une installation................................................................ — 26
4.1 Dispositions réglementaires générales ...................................................... — 26
4.2 Dimensionnement ........................................................................................ — 26
4.3 Conditions d’installation .............................................................................. — 27
4.4 Entretien et maintenance............................................................................. — 27
Pour en savoir plus............................................................................................ Doc. TE 7 630
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Glossaire
De nombreux concepts et désignations utilisés dans le domaine des installations téléphoniques privées (PABX) sont d’origine anglo-saxonne
et ont gardé de ce fait leur expression anglaise. Même quand un équivalent français est reconnu dans la profession, le terme anglais reste très
souvent d’usage courant en particulier sous la forme d’abréviation. L’illustration la plus claire en est le terme « installation téléphonique
privée » lui-même, très peu utilisé en français. En revanche, l’abréviation PABX est ce qui est retenu.
Nous utilisons donc évidemment en premier lieu l’expression et le mot français quand ils existent, mais nous conservons l’abréviation
anglaise quand elle existe, sans chercher à créer de traductions de ces abréviations que personne ne comprendrait. Les correspondances et
équivalences entre ces différents termes, abréviations et expressions sont indiquées dans le glossaire situé ci-dessous.
Terme Définition
Appel Manœuvre par laquelle un utilisateur demande l’établissement d’une communication (Call set-up en
anglais).
− appel entrant → arrive à une installation ;
− appel sortant → part d’une installation.
ARS Automatic route selection
Application de calcul d’acheminement optimal d’une communication, fonction des coûts de réseau (LCR
least cost routing), de l’encombrement, de la qualité, etc.
Circuit Voir ligne extérieure.
CT Computer Telephony (voir CTI).
CTI Computer Telephony Integration, adapté en français en : convergence téléphonie informatique.
DPNSS Digital Private Network Signaling Systems
Standard d’origine anglo-saxonne défini avant que n’existe QSIG.
Extension Adaptation du mot anglais extension (voir « ligne »).
Facturation Fonction offerte par les PABX traditionnels dans le but de surveiller et d’optimiser la facture télépho-
nique de l’entreprise. Reposant autrefois sur la taxation produite par les réseaux, elle relève maintenant
de la gestion financière intégrée au TNM.
IETF (Internet Engineering Task Force) Organisme technique qui assure la fonction de normalisation dans le
monde internet
Intercom Forme d’exploitation d’un PABX à partir des postes multifonction des utilisateurs. Key-system en
anglais.
IT Intervalle de temps en commutation temporelle.
LCR Voir ARS.
Ligne Moyen physique de raccordement des entités constitutives d’une installation téléphonique privée. On
distingue :
− la ligne de poste ou ligne terminale ou ligne intérieure ou extension, reliant le PABX à un terminal
d’utilisateur ;
− la ligne extérieure ou ligne réseau ou circuit, reliant le PABX au réseau ou à un autre PABX.
Nommage Néologisme introduit pour traduire l’anglais naming qui désigne une identification de l’utilisateur indé-
pendante des adresses des terminaux qu’il utilise pour accéder aux services.
Opérateur Société détentrice d’une licence, lui permettant d’offrir des services dans le cadre de la réglementation
des Télécoms. Il existe différentes catégories de licences et d’opérateurs.
Opérateur (fonction ou position d’) Personne recevant et aiguillant les appels (surtout entrants) d’une organisation, au moyen d’un PABX.
Organisation Terme générique utilisé pour englober à la fois les compagnies industrielles et commerciales et les admi-
nistrations gouvernementales également utilisatrices de PABX.
PABX Private Automatic Board Exchange
Abréviation utilisée aussi comme raccourci pour « installation téléphonique privée »
QSIG Signalisation définie au point Q du modèle de référence de l’UIT-T, sous forme d’un protocole normalisé
par l’ECMA pour l’échange de signalisation entre PABX.
RNIS Réseau numérique à intégration de services
RAS (registration, admission, status)
Concept faisant partie de H.323 (cf. § 3.7.4)
Désigne un canal établi entre terminal et GK qui sert à échanger les informations d’enregistrement,
d’admission, et d’état du terminal.
RTP/RTCP (Real Time Protocol/Real Time Control Protocol )
Protocole normalisé par l’IETF et permettant de traiter les signaux soumis à des contraintes de temps
réel.
RTC Réseau téléphonique commuté. Utilisé de préférence à l’anglais PSTN (Public Switched Telephone
Network).
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Glossaire (suite)
SOHO (Small Office Home Office) Segment de marché correspondant à des PABX de petite capacité (inférieure
à 7 à 10 postes).
SDA Sélection directe à l’arrivée. En anglais DDI (Direct Dialing In) (voir tableau 3).
Taxation Voir facturation.
TCP/IP Protocole d’échange d’informations en mode message utilisé par Internet (cf. article [H 1 418] Réseaux
locaux dans ce traité).
UIT-T Union internationale des télécommunications − normalisation des télécommunications ex CCITT :
Comité consultatif international du télégraphe et du téléphone.
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connexions, correspondant à des groupes d’utilisateurs qui tra- jours en formation pour une nouvelle interface sur son PC. De même
vaillent étroitement entre eux. Cette exploitation prend diverses for- si la tonalité n’est pas présente quelques secondes après qu’il a
mes souvent désignées par « téléphonie de groupe » (cf. § 2.1.5). La décroché, il aura tendance à incriminer le système, alors qu’il attend
dénomination de PABX a été en même temps généralisée à l’ensem- sans sourciller plusieurs minute au démarrage de son PC et parfois
ble de la famille d’équipements dont nous parlons ici. plus longtemps sur Internet pour obtenir une réponse à l’envoi
À côté des fonctions traditionnelles intégrées aux PABX, telle que d’une requête URL (Uniform Resource Locator).
l’intercommunication, de nouvelles formes d’exploitation ont été Toutefois, certaines fonctions nécessaires dans les installations
introduites comme l’accueil téléphonique, et le service plus général téléphoniques privées se sont avérées beaucoup plus efficacement
de centre d’appels. Ces services se sont développés au moment où réalisables par des moyens informatiques : gestion des factures
le téléphone devenait un moyen de plus en plus important de rela- téléphoniques, base de données annuaires, fonctions médiatisées
tions entre les organisations (entreprises, administrations, etc.) et comme les messageries, fonctions d’administration, etc., ce qui a
leurs clients, partenaires, administrés, etc. Le service de centre entraîné le développement de normes et de procédures de liaison
d’appels des PABX actuels consiste, dans le sens entrant, à entre PABX et ordinateurs, que l’on désigne du terme général de CTI
accueillir, traiter et acheminer au mieux les appels venant de l’exté- (Computer Telephony Integration ou convergence informatique et
rieur, en utilisant des « agents » qui ne sont autres qu’une évolution télécommunications). Cette intégration reposait au début sur la défi-
des opérateurs d’autrefois, devenus capables de répondre par eux- nition d’interfaces de liaison normalisées permettant de relier un
mêmes aux demandes des clients, et n’acheminant l’appel vers un ordinateur à un PABX :
employé de l’entreprise qu’en dernier ressort. Dans le sens sortant, — CSTA (Computer Supported Telephony Application) est une
le centre d’appels optimise les appels en série que sont amenés à norme internationale qui définit une sémantique de messages pour
engager les employés de l’organisation, dans le cadre de campa- relier les deux mondes. Dans ce cas chaque équipement : PABX ou
gnes de télémarketing, télépromotion... serveur sur ordinateur, voulant s’interconnecter pour fournir une
D’une manière générale, l’évolution technologique de l’électroni- application particulière, doit disposer de l’interface capable de pro-
que et de l’informatique a permis d’offrir un grand nombre de servi- duire et de comprendre les messages du protocole CSTA ;
ces de communication que nous qualifierons de « médiatisés », — TAPI (Telephony Application Programming Interface) est un
pour indiquer qu’ils introduisent dans la communication entre deux standard de fait introduit par Microsoft et intégré dans ses systèmes
personnes des moyens intermédiaires divers. Parmi les services de d’exploitation Windows. Dans ce cas c’est au PABX de fournir les
communication médiatisés, la messagerie vocale est l’un de ceux éléments de logiciel et de matériel qui lui permettent de dialoguer
qui a connu le plus grand succès. Pratiquement tous les PABX instal- suivant les messages (ou primitives) définis dans TAPI.
lés aujourd’hui offrent la messagerie vocale sous une forme ou une Actuellement (1999), la convergence téléphonie informatique va
autre, depuis le simple répondeur individuel, jusqu’aux grands sys- bien au-delà des interfaces, et l’on commence à voir apparaître des
tèmes multiutilisateur, associés aux équipements d’accueil automa- PABX construits directement sur des systèmes d’exploitation infor-
tique. matiques tels Windows NT (cf. § 3.5), ce qui permet d’intégrer direc-
La mobilité de l’usager a été offerte dans les PABX par la fonction tement les deux mondes en ce qui concerne les applications et les
« appel de personne », utilisant une fréquence radio pour acheminer services. On peut dire qu’il n’existe plus de différence nette entre
vers l’usager mobile, muni d’un petit récepteur approprié, une indi- deux mondes technologiques distincts comme c’était le cas par le
cation qu’un appel lui étant destiné venait d’être reçu et serait main- passé ; nous y reviendrons au paragraphe 3 qui présente une des-
tenu en instance pendant un certain temps. Il pouvait ensuite cription fonctionnelle des PABX. Sur des plates-formes matérielles
récupérer cet appel à partir du poste téléphonique le plus proche en et des architectures de base identiques, sinon encore communes,
composant un code particulier (en général le 7). Il a fallu cependant sont portées des applications, que l’on désigne plutôt par le terme
attendre les années 80 et le développement de la téléphonie radio « service » dans le monde de la téléphonie. Il en résulte que le PABX
dans les bandes de fréquences UHF (0,3 à 3 GHz) pour que la mobi- se caractérise maintenant par les groupes de services qu’il offre, liés
lité du terminal téléphonique lui-même s’introduise dans les PABX. à la communication et à la téléphonie.
On estime que la proportion des usages sans fil, sur les PABX qui
s’installent actuellement, est de l’ordre de 3 à 5 %, et serait de l’ordre
de 15 à 20 % au début du prochain siècle (d’après Frost et Sullivan −
début 1998). 2. Services offerts
Nous avons choisi de décrire les installations téléphoniques pri-
1.4 Convergence de la téléphonie vées à partir de six catégories de services qui sont spécifiques de ce
et de l’informatique (CTI) type d’équipement, indépendamment de la manière dont ils sont
réalisés.
Ces catégories de services ne sont pas tout à fait équivalentes, on
L’introduction de systèmes de commande à programme enregis- considérera l’une d’entre elles : la communication de personne à
tré, a conduit les PABX à mettre en œuvre des technologies dévelop- personne (CPàP) comme centrale ; elle correspond en effet au rôle
pées par l’informatique : microprocesseurs, mémoires et bases de traditionnel des installations téléphoniques privées et garde toute
données. Toutefois, jusqu’à la fin des années 90 ces technologies son importance au sein du système d’information des organisations
étaient utilisées dans des constructions particulières, avec des sys- modernes. Les cinq autres catégories de services qui viennent com-
tèmes d’exploitation propres aux PABX, ce qui était justifié par deux pléter la description des installations téléphoniques privées sont les
contraintes propres à la téléphonie : suivantes :
— la nature temps réel du trafic téléphonique, à laquelle les sys- — les services de réseaux (R) : interconnexion aux réseaux exté-
tèmes d’exploitation utilisés en informatique n’étaient pas adaptés rieurs et interconnexion en réseaux privés ;
jusqu’à présent ; — les services d’interaction avec les usagers (T), matérialisés par
— les contraintes de disponibilité et d’intuitivité, très différentes les interfaces homme-machine des terminaux raccordés aux PABX ;
également de celles des systèmes informatiques. — les services de communication médiatisé (CM) : fonction
Ce dernier point peut être illustré en remarquant que l’utilisateur d‘opérateur, centre d’appels, messagerie... ;
de téléphone n’imagine pas qu’un nouveau terminal nécessite plus — les services de mobilité (Mob) : appel de personne, terminaux
de quelques minutes de pratique avant que son usage ne devienne portables, restitution de droits en n’importe quel point géographi-
complètement familier, alors qu’il passera sans hésiter plusieurs que, etc. ;
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La « mise en garde » prend des formes variées dans les PABX, 2.1.5 Téléphonie de groupe
offrant toutes sortes de possibilités. Elle peut se faire sur plusieurs
appels qui se trouvent ainsi empilés en attente et peuvent être repris Les PABX offrent à ceux qui travaillent en groupe la possibilité de
successivement par l’utilisateur ; on parle alors de « parcage » des dissocier dans une certaine mesure les personnes des terminaux sur
appels. Ceci sert aux secrétariats très chargés recevant de nombreux lesquels se fait l’interaction. Quelques possibilités offertes par les
appels pour divers correspondants (cf. § 2.1.5). La fonction peut éga- PABX dans ce cadre sont mentionnées ci-après :
lement servir à changer de terminal sans rompre un appel, elle ren- — le groupement de postes, qui permet de présenter un appel sur
tre alors dans la catégorie HOLD du tableau 2. plusieurs postes de manière cyclique, hiérarchique ou suivant des
algorithmes plus compliqués ;
On rangera aussi dans cette catégorie les services de conférence, — le filtrage, qui permet à certains postes de recevoir en coupure
qui, au-delà de quelques participants, exigent un serveur particulier les appels destinés à d’autres postes qui en gardent uniquement la
et sont le plus souvent associés à l’image et à la visioconférence. supervision. Associé aux services de traitement d’appels (double-
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appel, parcage, diverses formes de renvoi...) le filtrage est très uti- lequel les échanges entre PABX et réseau se font en mode message
lisé par les secrétariats modernes qui desservent plusieurs patrons, et sont très enrichis.
avec des horaires décalés, et des périodes de travail très flexibles ;
— l’interception d ‘appel permet de répondre à un appel arrivant
sur un poste à partir d’un autre poste. L’interception peut s’effectuer 2.2.2 Échanges d’information entre PABX
à l’intérieur d’un groupe par une manœuvre simple ou sur l’ensem- et réseaux publics
ble du PABX en composant le numéro du poste appelé.
Comme on l’a indiqué au paragraphe 2.1, des protocoles d’échan-
ges de messages ont été normalisés dans le cadre du RNIS. Ces pro-
2.1.6 Signalisation de bout en bout tocoles se réfèrent à un ensemble de services, dits compléments de
et minimessage service (SS supplementary services). Les normes définissent la
sémantique des messages échangés entre entités pour assurer
L’une des évolutions offerte par la signalisation en mode message l’activation de ces services. Ces compléments de service mettent à
et les architectures modernes de réseau, est la possibilité de trans- la disposition des utilisateurs des réseaux publics, des services
mettre de la signalisation entre deux utilisateurs. C‘est un pas auparavant disponibles uniquement sur les PABX dans le cadre des
important vers des modes de communication où la parole n’est plus réseaux privés. Ceci entraîne un large flou sur la délimitation entre
le seul média de bout en bout, rapprochant ainsi les réseaux télé- réseaux privés et réseaux publics en ce qui concerne les services.
phoniques des réseaux informatiques. Ce type de service (UUS) est La plupart des opérateurs de réseaux publics offrent maintenant
offert également par les réseaux publics. L’une de ses applications des ensembles de services appelés réseaux privés virtuels qui vien-
directe est l’envoi de messages écrits ou imagés d’un terminal utili- nent compléter, voire se substituer aux PABX. Ainsi le service Coly-
sateur à un autre (SM), offrant un complément utile aux message- sée de France Télécom et sa composante tarifaire baptisée
ries vocales pour des informations simples. Modulance, offre la possibilité de raccorder des PABX situés sur
divers sites, et de fournir en transparence un certain nombre de
compléments de services normalisés ou non :
2.1.7 Facturation — plan de numérotation privé (CUG, cf. tableau 2) ;
— numéro unique (cf. § 2.5.2) ;
L’interconnexion avec les réseaux publics et l’enrichissement de — renvois divers (cf. tableau 2) ;
ceux-ci permet de fournir aux utilisateurs des informations sur le — discrimination (OCB, tableau 2) ;
coût des communications extérieures qu’ils engagent (AOC, cf. — interfonctionnement avec les mobiles ;
tableau 2). — facturation (AOC...) ;
— ...
Une installation téléphonique privée est reliée aux réseaux Lorsqu’une entreprise est dispersée sur plusieurs sites différents
publics pour : au niveau régional ou national, il peut être intéressant du point de
vue économique d’interconnecter les différents sites, non pas au
— permettre à ses utilisateurs de communiquer avec les autres moyen des services généraux commutés ou compléments de ser-
personnes qui sont reliées à des réseaux publics ; vice des réseaux publics, mais par l’intermédiaire de liaisons perma-
— faire bénéficier ses utilisateurs de services offerts par les nentes louées aux opérateurs, ou de canaux utilisés de manière
réseaux publics ; transparente pour échanger des informations entre PABX situés sur
— relier entre eux les utilisateurs appartenant à la même organi- les différents sites. Diverses configurations et dispositions sont
sation mais situés sur des sites différents : service de réseau privé. offertes par les PABX dans ce domaine.
Du fait que l’utilisation des ressources des réseaux publics se fait
à titre onéreux, un aspect important des services de réseaux est 2.2.3.1 Lignes spécialisées analogiques,
l’optimisation économique de la facture télécom. Le montant de lignes « interautomatiques »
cette facture est couramment de l’ordre de 10 fois supérieur au mon-
La solution traditionnelle, encore largement utilisée dans certains
tant des amortissements du PABX lui-même et de son exploitation (c
pays, et dans certaines circonstances, repose sur des circuits indivi-
f. § 4).
duels deux fils, quatre fils ou multiplexés, associés à la transmis-
sion d’une signalisation d’état et d’enregistreur telle que décrit au
paragraphe 1.2.2. Un grand nombre de systèmes différents ont été
2.2.1 Raccordement traditionnel des PABX développés par les fournisseurs de PABX, et les opérateurs déten-
aux réseaux publics teurs du monopole à l’époque avaient cherché à normaliser certains
systèmes pour éviter autant que possible les incompatibilités entre
Jusqu’au début des années 1980, le raccordement des PABX aux réseaux supports et systèmes de signalisation. France Télécom
réseaux publics se faisait au moyen de circuits individuels, avec des avait défini trois codes recommandés, baptisés L0 L1 et L2. Le
échanges de signalisation élémentaires tels que ceux décrits au tableau 3 donne les caractéristiques des codes L0, code à impulsion,
paragraphe 1.2.2. On disposait de différents types de circuits : et L1, code d’état.
— spécialisé départ, indiquant le numéro de l’abonné demandé
dans le réseau public ; 2.2.3.2 Réseaux privés en mode message
— spécialisé arrivée ou mixte, ne donnant aucune indication de
Les réseaux privés reposant sur des liaisons à signalisation tradi-
numéro demandé ;
tionnelle ne permettent d’offrir que des services limités à la trans-
— arrivée SDA, fournissant l’indication du numéro de l’usager mission de la numérotation, en plus du transport de la voix propre
demandé dans le cadre de la numérotation nationale. aux réseaux publics. La signalisation en mode message s’étend à
Ce mode de raccordement existe encore dans certaines installa- tous les services de communication offerts par les PABX (cf.
tions anciennes et dans certaines parties du monde, mais il est rem- tableau 2 pour une liste de compléments de services de la catégorie
placé systématiquement par le raccordement de type RNIS, dans CPàP offerts en réseau).
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Le tableau 4 est la suite du tableau 2. Il donne l’abréviation nor- mique, dans le cadre d’une performance contrôlée par le PABX. On
malisée d’un certain nombre de services appartenant aux catégories indique ci-dessous certains de ces services.
R (réseau), Mob (mobilité) et A (auxiliaire).
■ Choix du réseau de transport le moins cher (LCR Least Cost
De plus, les efforts de normalisation réalisés depuis dix ans
Routing)
autour du protocole QSIG permettent d’offrir la possibilité d’inter-
connecter des PABX de provenances différentes pourvu qu’ils soient Ce service s’applique dans la situation nouvelle des télécom où
conçus pour traiter les messages normalisés. Ceci conduit à diffé- plusieurs opérateurs offrent des services identiques en concurrence.
rents niveaux de services, schématisés par la figure 3. Le service offert par le PABX choisit le transporteur le moins cher, de
À la base, on trouve les services offerts par le RNIS public. manière transparente pour l’usager. Ceci impose que les informa-
Ensuite, la mise en œuvre de l’appel de base de QSIG offre des ser- tions concernant les coûts soient communiquées et tenues à jour
vices équivalents aux lignes analogiques décrites au paragraphe dans le PABX, ce qui n’est pas encore aujourd’hui parfaitement réa-
2.2.3.1, principalement la numérotation homogène. Le niveau sui- lisé dans tous les cas. Certains compléments de service normalisés
vant fournit les compléments de services normalisés mentionnés au participent à cette optimisation comme PR (cf. tableau 4), qui assure
tableau 2, en principe tous les fournisseurs de PABX offrent ce le remplacement automatique d’un acheminement dans le réseau
niveau d’interfonctionnement sur leurs machines. Au-delà de ce public par un plus économique quand il existe. Un cas particulier de
niveau on ne dispose plus de possibilités d’interfonctionnement ce service se développe actuellement avec la voix sur Internet.
entre les machines de différents constructeurs car les services ne
sont pas encore normalisés ; ils existent néanmoins sur certains ■ Imbrication réseau public, réseau privé
PABX offerts sur le marché, comme l’indique la dernière colonne des Ce service de gestion d’acheminement intègre l’existence de
tableaux 2 et 3. Cela inclut des services appartenant aux différentes liaisons privées à l’optimisation d’acheminement :
catégories mentionnées en introduction.
— obligation de passer par le réseau privé quand l’usager
demande un correspondant qui y est raccordé (on-net) ;
2.2.4 Optimisation d‘acheminement et réduction — sortie du réseau privé au plus près du correspondant
de la facture téléphonique demandé, quand celui-ci n’appartient pas au réseau privé (break-
out) ;
Dans le cadre des fonctions de réseaux, les PABX offrent de nom- — réseaux privés sur support commuté (ISVPN Integrated Ser-
breux services tendant à optimiser l’acheminement des informa- vice Virtual Private Network), qui établissent une liaison uniquement
tions à travers les réseaux publics. L’objectif est toujours écono- quand le système en a besoin.
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Pour accéder à votre boîte La gestion des appels arrivés dans les PABX se fait de manière
vocale faites le 8 générale, en fonction d‘une séquence de guidage du type de celle
qui est représentée à la figure 6.
Pour joindre l'opératrice À partir de cette arborescence, le demandeur est en mesure de
faites le 9 choisir l’option messagerie vocale, ou d’accéder à sa boîte vocale s’il
fait partie de l’organisation. Il devra alors composer un code
Figure 6 – Séquence de guidage d’un système de réponse vocale d’accès.
interactive (IVR) La plupart des PABX installés aujourd’hui offrent ce genre de
service, dont les capacités sont adaptées à la taille des sys-
tèmes.
■ Position d’agent La messagerie vocale est le complément nécessaire à ce type
d’exploitation. Tous les PABX du marché offrent des fonctionnalités
L’agent dispose d’une position de travail reliée au PABX, consti- de messagerie vocale. Le tableau 5 donne quelques caractéristiques
tuée d’un poste téléphonique évolué tel que décrit au de ces systèmes suivant la taille du PABX, en fonction de quelques
paragraphe 2.3.3, complété des éléments applicatifs complémen- paramètres de dimensionnement et de fonctionnement :
taires nécessaires à sa fonction. Ce poste est généralement associé — le nombre de boîtes aux lettres lié au nombre d’utilisateurs ;
à un PC relié au système d’information de l’organisation, qui per- — le nombre d’accès, lié au trafic de messagerie ;
met d’afficher les informations éventuellement utiles au dialogue — la durée d’enregistrement permise, liée à la dimension et à la
avec le demandeur. durée de stockage des messages ;
— le mode d’accès, dépendant des capacités de commande du
■ Campagnes d’appels sortants système ;
Les centres d’appels sont utilisés également pour gérer des cam- — le mode de consultation.
pagnes de promotion ou d’information réalisées par l’organisation
en direction de ses clients actuels et potentiels. En fonction de leurs
disponibilités dans la réponse aux appels entrants, les agents sont 2.4.4 Messagerie télécopie
sollicités automatiquement par le système pour émettre des appels
dans le cadre de ces campagnes. Les systèmes de messagerie télécopie se généralisent également
sur les PABX ; ils mettent à profit la particularité de la télécopie de
■ Liaison CTI permettre la communication sans nécessiter la mise en présence
des individus. C’est aussi l’intérêt du courrier électronique, qui vient
Le lien CTI (computeur telephony integration) avec le système lui aussi s’intégrer aux systèmes de messagerie dans ce qui est dési-
d’information de l’entreprise permet d’amener sur l’écran du PC les gné par messagerie unifiée. La figure 7 montre les principales fonc-
informations requises pour le dialogue avec l’usager. En fonction de tions d’un système de messagerie télécopie.
la caractérisation de l’appel et, en particulier, l’identification de
l’appelant et de sa requête, le système est en mesure d’aller cher- La messagerie télécopie offre un ensemble de services liés aux
cher automatiquement les informations pertinentes et de les afficher communications de l’organisation avec ses clients ou ses adminis-
automatiquement sur l’écran du PC de l’agent qui répond. Les PABX trés.
actuels offrent des interfaces CTI normalisées (cf. § 1.4) qui leur per- La télécopie à la demande correspond à l’accès automatique, 24 h
mettent de s’interfacer avec les systèmes d’information quelle que sur 24, à un stock d’images fournissant des réponses aux questions
soit leur provenance. qui peuvent se poser concernant l’entreprise.
Consultation
Type de PABX Capacité messagerie Durée d’enregistrement Accès
Indication
Petits systèmes 1 accès 100 messages Renvoi de poste − Indication sur poste
usage SOHO 10 boîtes aux lettres durée < 2 min (mode répondeur) − Consultation à distance
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Messagerie
GSM Secrétaire Interface graphique
2.5.3 Interaction des PABX et des services Il s’agit d’une architecture informatique complète dans laquelle
de téléphonie cellulaire les éléments propres au PABX sont intégrés. L’accès et l’interaction
se font à partir de l’interface graphique de consoles à bases de PC ou
de stations de travail. Pour les petits systèmes desservant quelques
Les PABX offrent le service de substitution mentionné au paragra-
usagers, cet accès peut se faire à partir d’un Minitel (en particulier en
phe 2.5.1, à partir d’un appel émis depuis un terminal cellulaire. Le
France).
PABX peut en effet, par reconnaissance de l’identité de l’appelant,
lui octroyer par substitution les droits du poste interne de l’utilisa- Le système inclut les liens appropriés avec les différentes bases
teur identifié. Ce genre de service est encore peu développé mais de données nécessaires au fonctionnement et à la gestion du sys-
semble appelé à un certain avenir, dans la mesure où l’équipement tème (cf. § 3.5.1), ainsi que les liens nécessaires pour échanger les
en terminaux cellulaires se développe très vite, et que cela pourrait informations avec les entités gérées. Cette structure n’est pas spéci-
éviter finalement aux usagers d’avoir à transporter plusieurs termi- fique aux PABX, elle s’applique à tous les systèmes informatiques
naux avec eux pour accéder aux services de communication de leur en réseaux, et repose sur des standards de protocoles appelés
organisation et des réseaux publics. SNMP (Simple Network Management Protocol) dans le cadre des-
Il existe déjà des installations dans lesquelles un lien protocolaire quels sont insérées les spécificités propres aux PABX.
établi entre le PABX et le réseau cellulaire permet d’offrir une tarifi-
cation particulière aux usagers d’une organisation quand ils utilisent La structure générale de tels systèmes est représentée sur la
leur terminal cellulaire comme moyen de communication interne à figure 10. Elle repose sur cinq catégories de fonctions définies dans
l’organisation. le cadre des normes de gestion de réseau (TNM Telecom Network
Management), qui sont décrites dans les paragraphes suivants.
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2.6.3 Gestion financière (facturation) téléphoniques privées, aux contraintes des lignes de transport qui
les relient entre elles (cf. § 1.2) ;
Les PABX reçoivent, échangent et traitent les indications de taxa- — les fonctions de commutation, qui consistent à aiguiller en
tion fournies par les réseaux publics auxquels ils sont connectés transparence les signaux acheminés par le système (signaux
(AOC, cf. § 2.2.2). Ces données peuvent être traitées et organisées de vocaux, images, etc.) en fonction des demandes des utilisateurs :
manière très élaborée, pour offrir des rapports financiers détaillés, émetteurs et destinataires ;
avec allocation des dépenses suivant différents postes : — les fonctions de signalisation et d’adressage, qui consistent à
élaborer et à échanger les informations nécessaires à l’invocation et
— par usager ;
à la fourniture des services, entre le système et les utilisateurs, les
— par zone géographique ;
réseaux extérieurs et entre les nœuds du système lui-même ;
— par circuit ;
— par centre de coût ; — les fonctions de commande qui incluent d’une part la com-
— ... mande des fonctions de commutation à partir du traitement des
signalisations échangés et, d’autre part, les opérations de gestion,
d‘administration, de maintenance et d’exploitation.
2.6.4 Alarmes et défauts
3.1.1 Mode de réalisation des fonctions des PABX
Il s’agit de la répercussion et de la prise en compte en temps réel
des incidents de fonctionnement pouvant intervenir dans le cours
de l’exploitation. Les systèmes de gestion les plus élaborés offrent Ces fonctions ne sont en général pas localisées dans des sous-
un prétraitement de ces informations et suggèrent des remèdes. Les ensembles spécifiques à chacune d’elles comme cela était le cas
services d’alarme et de gestion de défauts, ainsi que les services de dans les PABX à l’origine. La réalisation des PABX s’appuie en effet
configuration peuvent être déportés, ce qui permet d’effectuer à dis- de plus en plus sur des architectures de type informatique, assez
tance, à partir de centres spécialisés les opérations de modification bien définies par le concept client/serveur pris ici au sens général
de configuration et de gestion des défauts et des alarmes. d’une relation dissymétrique entre deux entités et non pas comme
un protocole particulier. Le client est l’usager interagissant avec le
terminal et le serveur est porté par le central que l’on désigne égale-
2.6.5 Performances ment par « plate-forme PABX », pour indiquer qu’il est constitué
d’une plate-forme matériel et logiciel sur laquelle sont portés les
applicatifs permettant d’offrir les services du PABX.
Des données de trafic sont également recueillies dans le détail et
organisées de manière très variée suivant les besoins des utilisa- Mais le central peut aussi bien être client vis-à-vis de serveurs
teurs. Elles permettent en général d’optimiser les configurations et informatiques fournissant des services auxiliaires de gestion ou
les ressources en fonction des besoins réels. d’administration. Le tableau 6 montre comment ces fonctions se
répartissent actuellement entre les trois types d’entités que nous
considérons : le terminal, le central et le serveur.
2.6.6 Sécurité Les logiciels applicatifs réalisant les fonctions de commande peu-
vent être portés par la plate-forme PABX ou par des plates-formes
Ce service définit les moyens de protéger l’installation contre les indépendantes de type informatique. La séparation entre ces deux
usages non autorisés. Cette protection est diversifiée dans les catégories de fonctions de commande est mouvante et évolutive. Au
moyens pratiques utilisés : mots de passe, systèmes d’authentifica- fur et à mesure que les plates-formes informatiques elles-mêmes
tion, badge, etc. et également dans les catégories d’intervenants : évoluent et sont en mesure de supporter des applications de type
exploitant, technicien de maintenance, programmation, etc. téléphonique, le mode de réalisation des PABX se rapproche de plus
en plus de celui des ordinateurs. Le tableau 7 présente une suite de
cinq modes de réalisation échelonnés dans l’évolution historique
des technologies de PABX. Les paramètres considérés dans la des-
3. Description fonctionnelle cription de cette évolution sont les suivants :
— les systèmes d’exploitation qui supportent les applications, qui
vont des solutions spécifiques d’autrefois, aux solutions tout infor-
matique de demain ;
3.1 Architecture générale — la technologie de commutation de la voix qui va de la commu-
tation de circuit à la commutation de paquets ;
— les services de base offerts par les PABX qui vont de la com-
On considérera les PABX comme offrant quatre types de munication vocale aux services supplémentaires décrit au paragra-
fonctions : phe 2 ;
— les fonctions de raccordement, qui consistent à adapter les — les applications associées qui se développent sur des serveurs
signaux circulant entre les entités constitutives des installations informatiques liés au PABX.
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Station
de base Combinés
portables
Station
Contrôleur de base
PABX
radio
CC FP CPP
Network (Common Control RFP (Cordless Portable
Node Fixed Part ) (Radio Fixed Part) Part )
5 U
4
I GAP C
S
3
O
2
DLC / MAC
Physique
1
L’indication du couple de contacts activés pendant un intervalle de système sans blocage, sinon le programme devra définir les jonc-
temps donné est contenue dans la mémoire de commande, qui est teurs activés à chaque IT, il y aura un taux de blocage. Pour chacun
mise à jour par le système de commande à chaque nouvelle con- de ces groupes les codeurs sont reliés à un bus émission. Les bus
nexion. D’après le théorème de Shannon, si l’on répète la transmis- émissions sont multiplexés sur k mémoires (une par groupe) dites
sion d’échantillons à un rythme supérieur à 2 fois la fréquence de parole, ayant chacune pour capacité n · k adresses de 8 bits, asso-
maximale contenue dans les signaux présents à l’entrée, on aura ciées chacune à une mémoire de commande de n adresses de m bits
transféré toute l’information de l’entrée vers la sortie. Pour le télé- (tel que 2m = 2n · k). Chacune de ces mémoires de parole délivre ses
phone, la fréquence maximale transmise est de 4 kHz, la fréquence informations sur un bus réception relié à l’ensemble des décodeurs
de transmission d’échantillons doit donc être de 8 000 par seconde. du groupe.
Ceci définit une trame de 12 µs comprenant n intervalles de temps, Ce schéma permet d’aiguiller les impulsions codées transmises
ce qui permettra de relier simultanément n/2 paires d’accès. Si x = n, au cours de l’intervalle de temps i (parmi n) sur le bus émission issu
tous les accès pourront être reliés deux à deux, le commutateur est d’un groupe p, vers le bus réception du groupe q au cours de l’inter-
dit sans blocage. Avec une horloge à 4 Mbit/s on pourra donc valle de temps j.
commuter 512 fois par seconde, soit l’équivalent de 256 liaisons
4 fils simultanées. Ce type de dispositif de commutation mixte (bus et mémoire) est
le plus couramment utilisé dans les PABX actuels reposant sur la
Ce type de commutateur, appelé parfois commutateur de Shan- commutation de circuit.
non, est utilisé depuis le début des années 1980, pour réaliser des
PABX de capacité inférieure à la centaine de postes et qui représen-
tent la plus grande part du marché. 3.3.2 Commutation de paquets
Actuellement, cette technologie est utilisée plutôt sous la forme
numérique, ce qui ne change pas le principe, mais revient à insérer La commutation de paquets est utilisée pour acheminer les infor-
un codeur et un décodeur dans la chaîne (figure 14). mations de signalisation en mode message dans les PABX. Toute-
La vitesse des bus utilisés actuellement peut atteindre 8 millions fois on commence à la voir appliquée aux signaux de parole, pour
d’échantillons par seconde ou plus ; cela ne permet néanmoins pas lesquels elle présente plusieurs avantages :
de couvrir tous les besoins de capacités des PABX. Pour les systè- — compte tenu des progrès technologiques réalisés dans la
mes plus grands on intercale, entre les contacts a et b, un jeu de compression de parole, il est possible de réaliser un codage de
mémoires tampons, dans lesquelles on stock séquentiellement les bonne qualité à des débits de l’ordre de 2 kbit/s, dans des délais de
échantillons sur tout un cycle d’échantillonnage. l’ordre de 20 à 30 ms ;
On utilisera deux intervalles de temps différents pour établir une — la conversion en paquets permet d’exploiter automatiquement
communication : un pour inscrire l’échantillon dans la mémoire, la nature discontinue des signaux de parole (silences), offrant ainsi
l’autre pour le lire et l’envoyer vers la sortie (figure 15). Les accès une possibilité d’économie en débit pour les transmettre ;
des joncteurs de raccordement sont répartis en k groupes corres- — les réseaux publics en mode paquet comme Internet se déve-
pondant chacun à x joncteurs, qui seront activés pendant la durée loppent très vite et commencent à offrir des tarifs très inférieurs à
d’une trame. Si x est égal à n (le nombre d’IT de la trame) on aura un ceux des réseaux en mode circuit ; même si leur qualité ne permet
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Groupe p
A1 a1
Codeur n intervalles Mémoire Décodeur
B1 b1 de temps de parole
1
1
a2
A2 b2 n
B2 1
p
n intervalles
n de temps
1
q
ax 110110110 j
Ax n
Codeur Codeur
bx 1
Bx
k
a 1 2 Mémoire j
b 2 1 de commande
q
1 i n
Mémoire de commande
Groupe q
t1 t2 ti tj tn tl Horloge
Trame = n lT temps Codeur Décodeur
Mémoire
de parole
1
1
a1
n
b1 1
p
101010101 i intervalles
a2 n de temps
1
b2 q
j
Codeur n Codeur
Figure 13 – Principe d’un commutateur de Shannon 1
k
j
p
0 1 i n
1
Mémoire de commande
1
0
Codeur
0 Figure 15 – Réseau de connexion temporel numérique
1
0 de grande capacité
1
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■ Profils d’utilisateurs
Tableau 9 – Allocation des fonctions
La base de données contient pour chaque utilisateur, l’ensemble
des informations qui définissent toutes les caractéristiques des ser- Fonction Support
vices auxquels il a accès. Ces informations prennent de plus en plus
d’importance avec la multiplication des services différenciés, la Traitement d’appel Central PABX
mobilité des utilisateurs et les restrictions d’utilisation impliquées Réseau Central PABX
par les coûts de réseau importants.
ACD évolué Partagé entre central et serveur
■ Traduction d’adresses Admin. Mainten. Serveur
Le fait de séparer les adresses des terminaux mis à la disposition Messagerie vocale 2 types d’offre : central et serveur
des utilisateurs de l’identification de ces utilisateurs eux-mêmes,
entraîne la nécessité de systèmes capables de traduire ces différen- Multimédia Serveur
tes informations pour les rendre compréhensibles et utilisables par Annuaire Central et/ou serveur
les systèmes de commande. Cette fonction s’appuie également sur
les informations contenues dans la base de données du système. Sans fil 2 types d’offre : intégré et add-on
– Réseau communication
– Réseau spécialisé Réseaux
– Intranet / Internet
a/b
Serveur d'application
Up Traitement d'appel
– Communication de personne – ARS / LCR
à personne – Centre appel
– Réseau privé – Facturation
– Routeur
Administration Données
Maintenance utilisateurs
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4 stations radio
Mémoire de masse DECT
Accès Unité (disque, Flash....)
informatique de centrale
Ethernet (commande) Accès programmes 1 T2 / S2
TCP / IP maintenance, 8 T 0 / S0
administration...
12 / 24 joncteurs
de postes
Figure 18 – PABX de petite capacité (150 lignes et moins)
Lignes
louées
3.6 Fiabilité et redondance
CPU Central Processing Unit
Le PABX est un équipement auquel on demande un niveau élevé DECT Digital Enhanced Cordless Telephone
de disponibilité, compte tenu de son utilisation dans les relations en
temps réel entre de multiples personnes, dont ces relations condi- Figure 19 – Représentation simplifiée de la structure d’un grand
tionnent le travail et l’efficacité. La disponibilité exigée du PABX est, PABX à commutation répartie
en particulier, très supérieure à celles demandée habituellement à
l’informatique, dont les interruptions sont gérées en sauvegardant
les informations, ce qui est possible parce qu’il n’y a pas véritable- petits modules. L’ensemble se monte dans un coffret de petite
ment d’utilisation en temps réel. Les performances chiffrées de dis- dimension (volume inférieur à une vingtaine de litres), qui se fixe
ponibilité, caractéristiques des grands PABX sont similaires à ce qui directement au mur.
est demandé aux centraux téléphoniques publics, dont la concep-
tion est voisine. L’ordre de grandeur est de quelques 10−6, soit moins Au-delà d’une vingtaine d’utilisateurs, et jusqu’à 150, on retrouve
de 15 à 20 min d’interruption totale sur une période de dix ans. la structure matérielle classique en chassis recevant des éléments
enfichables dans une plaque arrière ne servant qu’au raccordement.
Les petits PABX sont conçus avec des taux de fiabilité élevés L’unité centrale constitue alors un élément enfichable, ainsi que les
pour le matériel (nombre et charge des composants individuels), auxiliaires et l’alimentation. Les joncteurs sont groupés de manière
des alimentations en énergie pouvant être secourues par batteries, plus ou moins flexible sur d’autres éléments enfichables. L’ensem-
et des logiciels comportant des mécanismes de défense élaborés. ble occupe un volume assez réduit, typiquement moins d’un litre par
Pour atteindre les niveaux de disponibilité mentionnés précédem- utilisateur, et est le plus souvent également accroché au mur.
ment, les grands PABX sont pourvus, en plus, d’unités de traitement
dupliquées à fonctionnement parallèle (hot-standby).
3.7.2 Grands PABX à commutation répartie
3.7 Exemples d’architectures réelles On décrit ici la réalisation d’un PABX, sur la base d’une architec-
ture de commutation répartie en mode diffusé (suivant le principe
de la figure 15, § 3.3.1). Les différents modules d’interface et de trai-
3.7.1 Systèmes de petite et moyenne capacité tement sont tous reliés entre eux deux à deux, suivant une structure
(< 100 ou 150 utilisateurs) schématisée à la figure 19. La figure ne comporte que six modules
pour des raisons de lisibilité ; en pratique les réalisations compor-
tent un plus grand nombre de modules : 28 dans le cas présenté à la
Ce genre de système utilise une architecture de commutation à figure 20, qui indique comment les raccordements sont réalisés en
bus temporel desservant un multiplex de quelques centaines pratique sur le fond de panier. Une telle réalisation est utilisée éga-
d’intervalles de temps, compte tenu des technologies et des vitesses lement dans les équipements informatiques tels que les routeurs,
disponibles (cf. § 3.3.1). La figure 18 indique la structure d’une telle car elle est aussi adaptée à la commutation de paquets ou de cellu-
installation. les.
En ce qui concerne l’organisation matérielle ce type d’architecture Des modules enfichables dans un fond de panier, assurent les
conduit à deux formes différentes suivant la capacité de l’installa- fonctions mentionnées au paragraphe 3.1 : raccordement, com-
tion. mande... Chaque liaison est un multiplex temporel à 8 Mbit/s sur
Jusqu’à une vingtaine de lignes terminales, une plaque de raccor- 8 fils parallèles, pouvant donc en théorie transférer 1 000 échan-
dement (circuit imprimé) rassemble l’ensemble des équipements tillons codés à 8 bits par intervalle de temps de 125 µs, soit
correspondant à une configuration minimale : par exemple, un 512 liaisons bidirectionnelles à 64 kbit/s possibles simultanément.
accès de base RNIS côté réseau (équivalent à deux lignes de réseau) Les informations d’une interface sont transmises simultanément à
et six lignes terminales, avec l’unité centrale, l’alimentation et les toutes les autres, stockées provisoirement dans la mémoire de
auxiliaires requis. Des extensions jusqu’à une vingtaine de lignes parole présente sur chaque module et prélevées ensuite en fonction
terminales et trois à quatre accès de base viennent s’enficher direc- des informations de commande. Un module de joncteurs de ligne
tement sur la plaque de raccordement principale, sous forme de pour poste multifonction contient et gère jusqu’à 32 joncteurs, pou-
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Couche applications
Liaison de chaque
module vers tous
les autres, répliqué Serveur d'application temps réel Serveur d'application UNIX
28 fois = 356 liaisons
Interfaces programmatiques
2 x 14 emplacements
de modules fonctionnels Commande Traitement Gestion Commande
téléphonie X 25 temps réel UNIX
Middleware
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Applications
Contrôle et gestion des terminaux Données
audio et vidéo
Nébuleuse IP
Couche réseau IP
GW
Passerelle
Couche liaison
Couche physique
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— le terminal est client du serveur GK, et vient solliciter un ser- tant en informe l’ART qui, après mise en demeure de l’utilisateur,
vice à travers des liaisons de signalisation ; peut demander à l’exploitant de « suspendre la fourniture du service
— le GK fournit au terminal tous les éléments concernant la qui utilise les terminaux à l’origine de la perturbation ».
communication et les services demandés : par exemple l’indication
La mise en place et l’exploitation d’une installation téléphonique
d’occupation d’un correspondant demandé. Il fournit également les
privée devront donc être faites en vérifiant que ces conditions régle-
adresses réseau que le terminal utilisera pour établir les con-
mentaires sont respectées.
nexions appropriées à travers la nébuleuse IP.
Aujourd’hui (1999) il existe encore de nombreux obstacles à la
généralisation d’un tel dispositif, tels que la fiabilité insuffisante des
systèmes informatiques mis en œuvre, la mauvaise qualité de trans- 4.2 Dimensionnement
mission du signe vocal en mode paquet, et le prix des terminaux
téléphoniques à interface Ethernet. On peut penser que ces problè-
mes seront résolus dans les quelques années à venir, ce qui devrait Les paramètres caractéristiques de dimensionnement d’une ins-
entraîner la généralisation de la solution qui présente un certain tallation sont :
nombre d’avantages significatifs indiqués ci-après.
— le nombre de postes qui y sont raccordés (on parle ici de poste
1) En utilisant le réseau de données pour la téléphonie, l’entre- plutôt que de terminal, car les éléments fournis ici concernent plus
prise fait l’économie du réseau spécifique à la voix, surtout si celui- particulièrement la téléphonie) ;
ci passe par le réseau téléphonique commuté.
— le nombre de circuits extérieurs qui y sont raccordés (en télé-
2) L’introduction d’une intelligence dans le terminal, et l’architec- phonie un circuit extérieur est matérialisé par une ligne analogique
ture client-serveur ouverte suivant les principes de l’informatique, ou un canal à 64 kbit/s dans un multiplex numérique : accès de base
augmente les possibilités d’applications bien adaptées aux besoins ou accès primaire RNIS) ;
et développées par des tiers. — le nombre de positions d’opérateurs et d’agents (pour les cen-
3) La séparation entre l’identification des utilisateurs et des res- tres d’appels) ;
sources d’une part et les adresses de réseau d’autre part, augmente — le trafic de traversée que peut écouler l’installation exprimé en
la souplesse d’exploitation et la facilité d’usage. Les PABX moder- erlangs ;
nes ont d’ailleurs largement avancé dans cette voie, mais internet et — le nombre de tentatives d’appels à l’heure chargée que peut
le web ont véritablement été construit au départ sur ce principe. écouler l’installation.
4) Utiliser le même réseau et les mêmes principes d’exploitation
pour les différents médias est évidemment la manière la plus simple
et la plus économique de fournir des services multimédias. 4.2.1 Capacité en lignes et circuits
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4.2.2 Positions d’opérateurs ponibilité ont été prévus pour éviter cela dans les grandes installa-
tions.
Le nombre d’opérateurs à prévoir obéit également à des règles
déduites de l’expérience. De 1 opérateur pour 12 lignes à 1 opéra-
teur par groupe de 22 lignes au delà de 100 lignes extérieures. Tou- 4.3.2 Locaux
tefois, aujourd’hui, avec la généralisation de la SDA, et les centres
d’appels, il convient d’adapter soigneusement ces règles aux diffé-
rents cas particuliers. Pour les petites installations, compte tenu de leur faible dissipa-
tion thermique et de leur fonctionnement silencieux, il n’est pas
nécessaire de prévoir des locaux particuliers. En revanche, dès que
4.2.3 Trafic de traversée la dissipation thermique excède quelques centaines de watts et si le
matériel comprend des sous-ensembles bruyants tels que mémoi-
Le trafic de traversée d’une installation est donné par : res à disques et imprimantes, il est prudent de prévoir un local par-
ticulier, et cela d’autant plus que la batterie d’accumulateurs et le
T = N ( ta + td + t, ⁄ 2 ) chargeur associés nécessitent un local convenablement ventilé.
avec N nombre de postes d’utilisateurs, Pour les plus grosses installations, il est nécessaire de prévoir un
local climatisé afin d’éviter de mobiliser trop de volume utile pour
ta trafic arrivée par poste, permettre la convection naturelle.
td trafic départ par poste,
t, trafic local par poste.
4.3.3 Câblage de distribution
Il est courant de prendre ta = td = t , . Dans ce cas, le trafic de
traversée est égal à N · tt /1,2 où tt est le trafic total par poste (tt = ta
Les petites installations incorporent le plus souvent un répartiteur
+ td + t , ).
dans le meuble contenant les équipements. En revanche, à partir
Suivant la nature de l’entreprise utilisant l’installation, tt varie de d’une centaine de lignes, la disposition adoptée la plus courante est
0,1 à 0,2 erlangs à l’heure chargée, c’est-à-dire que chaque poste est celle d’un répartiteur distinct constituant une frontière entre la distri-
occupé entre 10 et 20 % du temps. On en déduit le trafic de traversée bution vers les postes et le câblage de raccordement vers les équi-
que doit écouler l’installation pour un nombre d’usagers donné en pements. Des cavaliers amovibles effectuent le raccordement entre
exploitation téléphonique. Ces chiffres peuvent être notablement chaque paire de distribution et la paire associée de raccordement
différents si l’installation est utilisée pour écouler du trafic de don- vers les équipements ; il est ainsi aisé d’effectuer des essais de bon
nées, car les durées d’occupation dans ce cas sont différentes. fonctionnement soit vers le terminal, soit vers les équipements de
commutation.
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