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Installations téléphoniques privées

par Jean-Louis PERNIN


Ingénieur Civil des Télécommunications
Ancien Directeur de la Stratégie « Business Systems » d’Alcatel puis d’Ascom

1. Généralités.................................................................................................. TE 7 630 - 4
1.1 Définition et régime juridique ..................................................................... — 4
1.2 Signalisation ................................................................................................. — 4
1.3 Modes d’exploitation et services offerts..................................................... — 5
1.4 Convergence de la téléphonie et de l’informatique (CTI) ........................ — 6
2. Services offerts ......................................................................................... — 6
2.1 Services de communication personne à personne .................................. — 7
2.2 Services de réseaux ..................................................................................... — 9
2.3 Terminaux et services d’interaction avec les usagers ............................... — 11
2.4 Services de communication médiatisés..................................................... — 12
2.5 Services de mobilité..................................................................................... — 14
2.6 Services auxiliaires....................................................................................... — 15
3. Description fonctionnelle....................................................................... — 16
3.1 Architecture générale ................................................................................... — 16
3.2 Fonctions de raccordement ......................................................................... — 17
3.3 Fonctions de commutation.......................................................................... — 18
3.4 Fonctions de signalisation ........................................................................... — 21
3.5 Fonctions de commande ............................................................................. — 21
3.6 Fiabilité et redondance................................................................................. — 23
3.7 Exemples d’architectures réelles................................................................. — 23
4. Réalisation d’une installation................................................................ — 26
4.1 Dispositions réglementaires générales ...................................................... — 26
4.2 Dimensionnement ........................................................................................ — 26
4.3 Conditions d’installation .............................................................................. — 27
4.4 Entretien et maintenance............................................................................. — 27
Pour en savoir plus............................................................................................ Doc. TE 7 630

L es installations téléphoniques privées se sont développées en même temps


que les grands réseaux téléphoniques publics, dont elles étendent et déve-
loppent, au sein d’une même organisation, les fonctions de mise en relation de
personnes.
À l’époque de la commutation manuelle, l’installation téléphonique privée
constituait à la fois un outil de mise en communication intérieure et de démulti-
plication de l’utilisation des lignes extérieures, reliant le groupe au réseau
public. Une fonction d’opérateur était chargée de relier les lignes intérieures
entre elles ou aux lignes extérieures, suivant la demande des utilisateurs. Cela se
faisait manuellement à l’aide d’un cordon de liaison appelé dicorde s’enfichant
des deux côtés dans des prises dites jacks correspondant aux lignes à relier, éta-
blissant ainsi une liaison de communication entre les utilisateurs.
Des systèmes de commutation automatique ont ensuite été introduits. Ils met-
taient en œuvre des contacts mobiles et des activateurs électromécaniques per-
mettant d’automatiser les fonctions d’établissement et de rupture des liaisons

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de communication. La commutation était commandée au moyen de signaux


électriques, dits de « signalisation », échangés entre les terminaux des utilisa-
teurs et les commutateurs. Les sélecteurs pas-à-pas au début, puis les commu-
tateurs crossbar, ont permis aux appels sortants vers le réseau extérieur, et aux
appels intérieurs d’être traités automatiquement. La fonction d’opérateur restait
cependant nécessaire pour les appels entrants (venants de l’extérieur). Ensuite,
certaines grosses installations crossbar ont été dotées du service de sélection
directe à l’arrivée (SDA) qui permet l’établissement automatique des appels
entrants en provenance du réseau public, à condition que les usagers bénéfi-
ciant de ce service dans l’installation, se soient vus attribuer un numéro dans le
plan de numérotation national.
Les techniques de télécommunications ont été marquées par d’importantes
mutations à la suite du développement de l’informatique et de l’électronique.
Cela s’est traduit par les évolutions fondamentales suivantes :
— la généralisation de l’électronique en remplacement de l’électromécanique
pour les dispositifs de commutation et de signalisation ;
— le passage à la commutation temporelle en remplacement de la commuta-
tion spatiale ;
— la généralisation des dispositifs à programme enregistré pour la commande
des installations, à la place des logiques dites câblées de l’époque.
Ces évolutions ont rapidement été appliquées au domaine des PABX (Private
Automatic Branch Exchange), modifiant totalement la définition, la forme et
même les fonctions des installations téléphoniques privées. Elles ont permis en
particulier de faire du PABX un outil offrant de multiples services utiles aux utili-
sateurs, et débordant largement la simple fonction de commutation de la voix
pour laquelle il avait été imaginé au début.
Le PABX actuel, tel que nous le décrivons dans la suite, est une machine qui
utilise les mêmes technologies de base que l’informatique, mais il met en œuvre
des programmes applicatifs spécifiques au domaine de la communication
vocale, fournissant ce qu’il est habituel d’appeler des « services » de communi-
cation (ce que l’on désignerait plutôt en informatique par le terme
« applications »). Ces services restent centrés sur la communication « de per-
sonne à personne » (dérivé du terme anglais person to person communication),
mais ils débordent largement la simple liaison vocale, pour offrir toute une
panoplie de services dits « complémentaires », justement par rapport à la pure
liaison vocale. Le PABX est maintenant étroitement associés aux équipements et
applications informatiques sur lesquels il s’appuie pour les fonctions orientées
vers la gestion, que l’informatique est mieux placée pour traiter.
Si l’on veut décrire très simplement la forme que prend l’installation télépho-
nique privée, on pourrait dire qu’il s’agit d’un ensemble d’entités fonctionnelles
interconnectées entre elles, dont on distinguera trois types :
— le terminal d’utilisateur : poste téléphonique, poste multifonction,
microordinateur... ;
— le nœud de communication, que l’on appellera encore « central » en réfé-
rence à l’histoire, ou « plate-forme PABX » ;
— le serveur, qui est un ordinateur portant des applications qui entrent dans le
cadre des services offerts par les installations téléphoniques privées.
Ces entités sont interconnectées entre elles par des liaisons, que l’on appellera
encore des « lignes ». Là encore on en distinguera plusieurs types :
— la ligne terminale qui relie un terminal au central, et que l’on appelle aussi
« ligne de poste » en référence à l’ancienne réglementation, ou « ligne
intérieure », sous-entendu à l’organisation desservie par le PABX ;
— la ligne de réseau, qui relie le central aux réseaux publics qui lui sont exté-
rieurs ou qui réunit plusieurs centraux situés dans des lieux géographiques dif-
férents, on l’appelle encore « circuit » par référence à la fonction identique dans
le réseau public, ou « ligne extérieure » ;
— la liaison informatique, qui relie le central au serveur, ou parfois le terminal
au serveur.

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Glossaire

De nombreux concepts et désignations utilisés dans le domaine des installations téléphoniques privées (PABX) sont d’origine anglo-saxonne
et ont gardé de ce fait leur expression anglaise. Même quand un équivalent français est reconnu dans la profession, le terme anglais reste très
souvent d’usage courant en particulier sous la forme d’abréviation. L’illustration la plus claire en est le terme « installation téléphonique
privée » lui-même, très peu utilisé en français. En revanche, l’abréviation PABX est ce qui est retenu.
Nous utilisons donc évidemment en premier lieu l’expression et le mot français quand ils existent, mais nous conservons l’abréviation
anglaise quand elle existe, sans chercher à créer de traductions de ces abréviations que personne ne comprendrait. Les correspondances et
équivalences entre ces différents termes, abréviations et expressions sont indiquées dans le glossaire situé ci-dessous.
Terme Définition
Appel Manœuvre par laquelle un utilisateur demande l’établissement d’une communication (Call set-up en
anglais).
− appel entrant → arrive à une installation ;
− appel sortant → part d’une installation.
ARS Automatic route selection
Application de calcul d’acheminement optimal d’une communication, fonction des coûts de réseau (LCR
least cost routing), de l’encombrement, de la qualité, etc.
Circuit Voir ligne extérieure.
CT Computer Telephony (voir CTI).
CTI Computer Telephony Integration, adapté en français en : convergence téléphonie informatique.
DPNSS Digital Private Network Signaling Systems
Standard d’origine anglo-saxonne défini avant que n’existe QSIG.
Extension Adaptation du mot anglais extension (voir « ligne »).
Facturation Fonction offerte par les PABX traditionnels dans le but de surveiller et d’optimiser la facture télépho-
nique de l’entreprise. Reposant autrefois sur la taxation produite par les réseaux, elle relève maintenant
de la gestion financière intégrée au TNM.
IETF (Internet Engineering Task Force) Organisme technique qui assure la fonction de normalisation dans le
monde internet
Intercom Forme d’exploitation d’un PABX à partir des postes multifonction des utilisateurs. Key-system en
anglais.
IT Intervalle de temps en commutation temporelle.
LCR Voir ARS.
Ligne Moyen physique de raccordement des entités constitutives d’une installation téléphonique privée. On
distingue :
− la ligne de poste ou ligne terminale ou ligne intérieure ou extension, reliant le PABX à un terminal
d’utilisateur ;
− la ligne extérieure ou ligne réseau ou circuit, reliant le PABX au réseau ou à un autre PABX.
Nommage Néologisme introduit pour traduire l’anglais naming qui désigne une identification de l’utilisateur indé-
pendante des adresses des terminaux qu’il utilise pour accéder aux services.
Opérateur Société détentrice d’une licence, lui permettant d’offrir des services dans le cadre de la réglementation
des Télécoms. Il existe différentes catégories de licences et d’opérateurs.
Opérateur (fonction ou position d’) Personne recevant et aiguillant les appels (surtout entrants) d’une organisation, au moyen d’un PABX.
Organisation Terme générique utilisé pour englober à la fois les compagnies industrielles et commerciales et les admi-
nistrations gouvernementales également utilisatrices de PABX.
PABX Private Automatic Board Exchange
Abréviation utilisée aussi comme raccourci pour « installation téléphonique privée »
QSIG Signalisation définie au point Q du modèle de référence de l’UIT-T, sous forme d’un protocole normalisé
par l’ECMA pour l’échange de signalisation entre PABX.
RNIS Réseau numérique à intégration de services
RAS (registration, admission, status)
Concept faisant partie de H.323 (cf. § 3.7.4)
Désigne un canal établi entre terminal et GK qui sert à échanger les informations d’enregistrement,
d’admission, et d’état du terminal.
RTP/RTCP (Real Time Protocol/Real Time Control Protocol )
Protocole normalisé par l’IETF et permettant de traiter les signaux soumis à des contraintes de temps
réel.
RTC Réseau téléphonique commuté. Utilisé de préférence à l’anglais PSTN (Public Switched Telephone
Network).

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Glossaire (suite)

SOHO (Small Office Home Office) Segment de marché correspondant à des PABX de petite capacité (inférieure
à 7 à 10 postes).
SDA Sélection directe à l’arrivée. En anglais DDI (Direct Dialing In) (voir tableau 3).
Taxation Voir facturation.
TCP/IP Protocole d’échange d’informations en mode message utilisé par Internet (cf. article [H 1 418] Réseaux
locaux dans ce traité).
UIT-T Union internationale des télécommunications − normalisation des télécommunications ex CCITT :
Comité consultatif international du télégraphe et du téléphone.

1. Généralités acheminent également les signaux de conversation, c’est l’équiva-


lent de la fameuse « boucle d’abonné » des réseaux publics. Ce
mode de signalisation est encore actuellement utilisé par la plus
grande partie des postes téléphoniques publics, et garde sa place
dans les installations téléphoniques privées en raison du coût très
1.1 Définition et régime juridique faible des terminaux téléphoniques correspondants, c’est pourquoi
nous le décrivons un peu plus en détail ci-après. La signalisation sur
les circuits reliant les commutateurs entre eux pouvait être plus
On appelle installation téléphonique privée, l’ensemble des équi- diversifiée et recourir à 4, voire 6 fils de cuivre, nous la décrirons
pements mis à la disposition d’un groupe de personnes : les utilisa- également car elle reste utilisée dans certains cas.
teurs, et qui ont pour objet de permettre à ces utilisateurs de
communiquer efficacement entre eux et avec d’autres personnes
reliées aux réseaux extérieurs. 1.2.1 Signalisation traditionnelle sur ligne
Dans le cadre de la réglementation des télécommunications, les terminale
installations téléphoniques privées desservent des personnes
appartenant à une même entité juridique : entreprise ou administra- Elle se distingue en signalisation entrante (de l’usager vers le
tion, et situées en un ou plusieurs sites bien identifiés. De ce fait, les commutateur) et sortante (du commutateur vers l’usager), et en
communications établies en interne par l’installation téléphonique signaux de supervision (pouvant être émis et reçu à tout instant) et
privée échappent aux restrictions résultant du monopole de la com- signaux d’enregistreur (nécessitant l’activation préalable de la
munication détenu par l’État. Le concept d’installation téléphonique liaison).
privée possède donc une délimitation juridique qui, jusqu’à ce que
la réglementation des télécommunications ne subisse un profond ■ La signalisation de supervision entrante comprend :
remaniement avec la loi de 1996, avait un impact important sur la — un signal de prise : fermeture de la boucle d’abonné (le courant
définition fonctionnelle et technique des installations. Leur spécifi- circule) ;
cation et leur mise en œuvre étaient encadrées par des règles, soi- — un signal de fin : ouverture de la boucle d’abonné ;
gneusement contrôlées par l’exploitant agissant dans le cadre du — un signal de rappel d’enregistreur : ouverture brève de la bou-
monopole. cle d’abonné.
Dans le nouveau panorama de réglementation des télécommuni- ■ La signalisation de supervision sortante comprend :
cations, les installations téléphoniques privées (PABX Private Auto- — un signal d’appel : envoi d’un courant alternatif de fort niveau
matic Board eXchange) sont ramenées au régime juridique des (80 V par exemple) à une fréquence de 20 ou 50 Hz. Le signal est
« terminaux », leur définition et leur mise en œuvre est soumise aux habituellement cadencé de manière variable afin de permettre de
règles dites « essentielles », portant sur la protection des personnes différencier les différents types d’appels (intérieur, extérieur, etc.) ;
et des réseaux. Néanmoins, les exploitants détenteurs de licences, — différentes tonalités audibles : retour d’appel, occupation...
ont pu maintenir auprès des organismes de régulation (ART en
France) l’imposition de certaines règles particulières. Cette situation ■ La signalisation d’enregistreur entrante est :
étant changeante, nous ne la considérerons pas plus en détail ici. — soit de type impulsionnel sous forme de trains de 1 à 10 impul-
On trouvera au paragraphe 4.1 des précisions complémentaires sions d’ouverture de boucle (66 ms d’ouverture, 33 ms
concernant la situation réglementaire actuelle en France (1999). d’établissement) ;
— soit de type code multifréquence (Avis Q 23 de l’IUT-T).
■ La signalisation d’enregistreur sortante est réduite à la tonalité
1.2 Signalisation d’invitation à numéroter, la ligne d’utilisateur ne recevant que des
appels terminaux.

L’automatisation a conduit à ajouter au dispositif de commutation


qui constituait le cœur des PABX, un dispositif de signalisation per- 1.2.2 Signalisation traditionnelle sur circuit
mettant aux utilisateurs de faire savoir au commutateur qui ils dési-
rent joindre. Au départ cette signalisation restait très simple, La signalisation sur circuit a évolué au cours du temps, depuis un
reposant sur l’établissement et la rupture de la boucle métallique dispositif similaire à la signalisation d’usager se contentant de deux
destinée en même temps à alimenter le poste téléphonique de l’usa- fils de cuivre (enrichissant la quantité d’information transmise grâce
ger. Cette boucle est constituée des mêmes deux fils de cuivre qui à l’inversion de batterie), vers des dispositifs plus complexes utili-

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sion d’un chiffre pour la numérotation. C’est ce qu’on désigne par


« signalisation à stimuli ». Cette signalisation est encore utilisée
0 dans les postes téléphoniques simples associés aux PABX, parce
– 48 V Extrémité qu’elle reporte tous les traitements dans le central, et permet donc
des économies dans les terminaux. Les progrès de réalisation des
microprocesseurs et la baisse de coût des traitements informatiques
ont permis d’utiliser des messages beaucoup plus élaborés, dans un
Commande Commande mode de signalisation dite « fonctionnelle ». Les services de réseau
de boucle d'inversion de batterie public les plus performants comme le RNIS (réseau numérique à
a signalisation d'état sur circuit utilisant la boucle d'alimentation
intégration de services) et la téléphonie cellulaire numérique (GSM)
utilisent ce type de signalisation, qui est également généralisée
dans les PABX pour les réseaux privés, l’accès aux réseaux publics
TRON RON et les liaisons avec l’informatique.
Accusé de réception L’extension du mode message a entraîné une normalisation des
Prise de fin messages eux-mêmes, ainsi que des protocoles et des complé-
ments de services auxquels ils sont associés. Cette normalisation
concerne la syntaxe des messages, ainsi que la sémantique liée aux
Temps différents services. On trouvera au paragraphe 2.2.3.2 un tableau de
Accusé de réception Fin différents compléments de services offerts par les réseaux et les
de prise PABX, et correspondant à des jeux de messages normalisés ou en
cours de normalisation dans le cadre du RNIS et de QSIG
(tableau 2).
RON TRON
La signalisation en mode message entraîne en outre la constitu-
b signalisation d'état de type impulsionnel (mêmes informations tion d’un véritable réseau indépendant pour les échanges de signa-
transmises) lisation. Réseau sans connexion, superposé au réseau à
commutation de circuit par lequel passent les signaux vocaux.
Figure 1 – Signalisation de supervision sur circuit Comme on le verra ce réseau offre à lui tout seul une panoplie de
services qui font partie des fonctions des PABX (et des réseaux
publics), indépendamment des services vocaux. On peut noter ici,
sant des fils indépendants des fils de conversation pour acheminer que le réseau Internet constitue un exemple de réseau indépendant
la signalisation : les fils de réception pour signaux entrants RON et en mode message qui commence à être utilisé comme support pour
les fils de transmission pour signaux sortants TRON. la signalisation téléphonique dans les réseaux privés. Le sens de
La figure 1 schématise le dispositif d’une boucle exploitée en l’évolution technologique amène à penser qu’à terme, les signaux
signalisation de circuit et le tableau 1 détaille les quatre informa- vocaux eux-mêmes, mis sous forme de paquets et de messages
tions disponibles, grâce à l’inversion de batterie. emprunteront également le réseau de signalisation (peut-être Inter-
net ou son évolution), rendant inutile le réseau connecté en mode
circuit qui avait été mis en œuvre depuis l’origine des télécommuni-
cations.
Tableau 1 – Inversion de batterie
Extrémité I Extrémité II
Inversion de batterie +/− Inversion de batterie −/+ 1.3 Modes d’exploitation et services
Fermeture Prise et Accusé de réception offerts
de la boucle communication de prise
Ouverture Accusé de Fin
de la boucle réception de fin La présence de la fonction d’opérateur dédiée à la commutation,
limitait l’utilisation des installations téléphoniques privées aux grou-
pes d’usagers d’une certaine taille dont le trafic pouvait justifier éco-
nomiquement la fonction. Très tôt, pour les petits groupes
En mode RON/TRON ces informations sont traduites par deux lar- d’utilisateurs, s’introduisit le concept de système d’intercommuni-
geurs d’impulsions différentes. cation (Key System), dans lequel chaque poste individuel d’utilisa-
teur dispose d’une possibilité de connexion avec tous les autres,
ainsi qu’avec les lignes extérieures. Chacune de ces connexions est
1.2.3 Signalisation en mode message équipée de moyens de supervision (voyant d’occupation, indication
d’appel, etc.) qui lui permet d’établir lui-même les connexions en
Les circuits purement métalliques ont presque disparu des fonction de ses besoins et de l’état des lignes de l’installation, se
réseaux contemporains, à l’exception de circuits urbains courts passant ainsi de la fonction d‘opérateur dédiée à la commutation.
dans certaines parties du monde. Les circuits sont maintenant réali- Compte tenu du volume de câblage nécessaire à la réalisation de
sés en mode multiplexé, et la signalisation dispose de supports cette fonction dans le cas de la signalisation traditionnelle, cette dis-
indépendants, dits « canaux de signalisation », non assujettis aux position n’est praticable que pour un nombre d’utilisateurs qui ne
contraintes des liaisons métalliques. Les informations échangées dépasse pas la cinquantaine.
entre les entités de communication (terminaux d’utilisateurs, nœuds Avec la signalisation en mode message, échangée indépendam-
de communication...) sont véhiculées par ces canaux sous forme de ment de l’établissement de tout canal de parole, cette contrainte se
messages élaborés et interprétés par les dispositifs de traitement trouve levée. La fonction s’est ainsi développée dans les plus gran-
logique contenus dans les entités. On se ramène donc à des modes des installations, dénommées jusqu’alors PABX en les distinguant
de relation similaires à ceux que l’informatique a généralisés. des systèmes d’intercommunication. Aujourd’hui, les installations
La signalisation en mode message a été utilisée très tôt dans les téléphoniques privées quelle que soit leur taille, offrent la possibilité
PABX, dans lesquels les messages de signalisation reflétaient des d’exploiter des terminaux téléphoniques dits multifonction, où l’on
opérations simples telles que l’action sur une touche ou la transmis- retrouve la supervision de l’état d’un certain nombre de postes et de

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connexions, correspondant à des groupes d’utilisateurs qui tra- jours en formation pour une nouvelle interface sur son PC. De même
vaillent étroitement entre eux. Cette exploitation prend diverses for- si la tonalité n’est pas présente quelques secondes après qu’il a
mes souvent désignées par « téléphonie de groupe » (cf. § 2.1.5). La décroché, il aura tendance à incriminer le système, alors qu’il attend
dénomination de PABX a été en même temps généralisée à l’ensem- sans sourciller plusieurs minute au démarrage de son PC et parfois
ble de la famille d’équipements dont nous parlons ici. plus longtemps sur Internet pour obtenir une réponse à l’envoi
À côté des fonctions traditionnelles intégrées aux PABX, telle que d’une requête URL (Uniform Resource Locator).
l’intercommunication, de nouvelles formes d’exploitation ont été Toutefois, certaines fonctions nécessaires dans les installations
introduites comme l’accueil téléphonique, et le service plus général téléphoniques privées se sont avérées beaucoup plus efficacement
de centre d’appels. Ces services se sont développés au moment où réalisables par des moyens informatiques : gestion des factures
le téléphone devenait un moyen de plus en plus important de rela- téléphoniques, base de données annuaires, fonctions médiatisées
tions entre les organisations (entreprises, administrations, etc.) et comme les messageries, fonctions d’administration, etc., ce qui a
leurs clients, partenaires, administrés, etc. Le service de centre entraîné le développement de normes et de procédures de liaison
d’appels des PABX actuels consiste, dans le sens entrant, à entre PABX et ordinateurs, que l’on désigne du terme général de CTI
accueillir, traiter et acheminer au mieux les appels venant de l’exté- (Computer Telephony Integration ou convergence informatique et
rieur, en utilisant des « agents » qui ne sont autres qu’une évolution télécommunications). Cette intégration reposait au début sur la défi-
des opérateurs d’autrefois, devenus capables de répondre par eux- nition d’interfaces de liaison normalisées permettant de relier un
mêmes aux demandes des clients, et n’acheminant l’appel vers un ordinateur à un PABX :
employé de l’entreprise qu’en dernier ressort. Dans le sens sortant, — CSTA (Computer Supported Telephony Application) est une
le centre d’appels optimise les appels en série que sont amenés à norme internationale qui définit une sémantique de messages pour
engager les employés de l’organisation, dans le cadre de campa- relier les deux mondes. Dans ce cas chaque équipement : PABX ou
gnes de télémarketing, télépromotion... serveur sur ordinateur, voulant s’interconnecter pour fournir une
D’une manière générale, l’évolution technologique de l’électroni- application particulière, doit disposer de l’interface capable de pro-
que et de l’informatique a permis d’offrir un grand nombre de servi- duire et de comprendre les messages du protocole CSTA ;
ces de communication que nous qualifierons de « médiatisés », — TAPI (Telephony Application Programming Interface) est un
pour indiquer qu’ils introduisent dans la communication entre deux standard de fait introduit par Microsoft et intégré dans ses systèmes
personnes des moyens intermédiaires divers. Parmi les services de d’exploitation Windows. Dans ce cas c’est au PABX de fournir les
communication médiatisés, la messagerie vocale est l’un de ceux éléments de logiciel et de matériel qui lui permettent de dialoguer
qui a connu le plus grand succès. Pratiquement tous les PABX instal- suivant les messages (ou primitives) définis dans TAPI.
lés aujourd’hui offrent la messagerie vocale sous une forme ou une Actuellement (1999), la convergence téléphonie informatique va
autre, depuis le simple répondeur individuel, jusqu’aux grands sys- bien au-delà des interfaces, et l’on commence à voir apparaître des
tèmes multiutilisateur, associés aux équipements d’accueil automa- PABX construits directement sur des systèmes d’exploitation infor-
tique. matiques tels Windows NT (cf. § 3.5), ce qui permet d’intégrer direc-
La mobilité de l’usager a été offerte dans les PABX par la fonction tement les deux mondes en ce qui concerne les applications et les
« appel de personne », utilisant une fréquence radio pour acheminer services. On peut dire qu’il n’existe plus de différence nette entre
vers l’usager mobile, muni d’un petit récepteur approprié, une indi- deux mondes technologiques distincts comme c’était le cas par le
cation qu’un appel lui étant destiné venait d’être reçu et serait main- passé ; nous y reviendrons au paragraphe 3 qui présente une des-
tenu en instance pendant un certain temps. Il pouvait ensuite cription fonctionnelle des PABX. Sur des plates-formes matérielles
récupérer cet appel à partir du poste téléphonique le plus proche en et des architectures de base identiques, sinon encore communes,
composant un code particulier (en général le 7). Il a fallu cependant sont portées des applications, que l’on désigne plutôt par le terme
attendre les années 80 et le développement de la téléphonie radio « service » dans le monde de la téléphonie. Il en résulte que le PABX
dans les bandes de fréquences UHF (0,3 à 3 GHz) pour que la mobi- se caractérise maintenant par les groupes de services qu’il offre, liés
lité du terminal téléphonique lui-même s’introduise dans les PABX. à la communication et à la téléphonie.
On estime que la proportion des usages sans fil, sur les PABX qui
s’installent actuellement, est de l’ordre de 3 à 5 %, et serait de l’ordre
de 15 à 20 % au début du prochain siècle (d’après Frost et Sullivan −
début 1998). 2. Services offerts
Nous avons choisi de décrire les installations téléphoniques pri-
1.4 Convergence de la téléphonie vées à partir de six catégories de services qui sont spécifiques de ce
et de l’informatique (CTI) type d’équipement, indépendamment de la manière dont ils sont
réalisés.
Ces catégories de services ne sont pas tout à fait équivalentes, on
L’introduction de systèmes de commande à programme enregis- considérera l’une d’entre elles : la communication de personne à
tré, a conduit les PABX à mettre en œuvre des technologies dévelop- personne (CPàP) comme centrale ; elle correspond en effet au rôle
pées par l’informatique : microprocesseurs, mémoires et bases de traditionnel des installations téléphoniques privées et garde toute
données. Toutefois, jusqu’à la fin des années 90 ces technologies son importance au sein du système d’information des organisations
étaient utilisées dans des constructions particulières, avec des sys- modernes. Les cinq autres catégories de services qui viennent com-
tèmes d’exploitation propres aux PABX, ce qui était justifié par deux pléter la description des installations téléphoniques privées sont les
contraintes propres à la téléphonie : suivantes :
— la nature temps réel du trafic téléphonique, à laquelle les sys- — les services de réseaux (R) : interconnexion aux réseaux exté-
tèmes d’exploitation utilisés en informatique n’étaient pas adaptés rieurs et interconnexion en réseaux privés ;
jusqu’à présent ; — les services d’interaction avec les usagers (T), matérialisés par
— les contraintes de disponibilité et d’intuitivité, très différentes les interfaces homme-machine des terminaux raccordés aux PABX ;
également de celles des systèmes informatiques. — les services de communication médiatisé (CM) : fonction
Ce dernier point peut être illustré en remarquant que l’utilisateur d‘opérateur, centre d’appels, messagerie... ;
de téléphone n’imagine pas qu’un nouveau terminal nécessite plus — les services de mobilité (Mob) : appel de personne, terminaux
de quelques minutes de pratique avant que son usage ne devienne portables, restitution de droits en n’importe quel point géographi-
complètement familier, alors qu’il passera sans hésiter plusieurs que, etc. ;

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2.1.1 Services liés à l’adressage

La présentation d’appel (CLIP) affiche l’adresse du terminal appe-


Mob
lant sur l’écran du terminal appelé. Les PABX étendent ce service à
l’affichage du nom (CNIP) et son maintien pendant la conversation
PABX traditionnel (CLOP et CONP). Cet affichage peut être inhibé par l’émetteur (CLIR,
COLR et CNIR).
Réseaux
La sélection directe à l’arrivée établit un lien entre réseau public et
T CP à P R PABX, elle constitue un élément essentiel du raccordement des
extérieurs
PABX à travers le RNIS (réseau numérique à intégration de servi-
ces).
La numérotation en groupe fermé d’usager (CUG) est un service
CM A de base des PABX qui permet des appels internes avec un petit nom-
bre de chiffres (numérotation abrégée).
Fonctions
d'opérateurs, Les services de sous-adresse (SUB) et de numéro multiple (MSN)
d'agents... permettent de gérer des terminaux d’usager multimedia ou des ter-
minaux multiples pour un même utilisateur.
Applications informatiques

2.1.2 Services de traitement d’appels


Figure 2 – Articulation des catégories de service du PABX

C’est tout un ensemble très riche de services du PABX qui permet-


tent aux utilisateurs de demander un traitement particulier des
— les services auxiliaires (A) liés à la gestion, l’exploitation, appels qui leur sont destinés, visant à éviter que ces appels ne se
l’administration et la maintenance des installations. perdent. Cela inclut :
— les diverses possibilités de rappel automatique (CC Call
Ces différentes catégories de services ne sont pas indépendantes
Completion) ;
les unes des autres, et nous les décrirons en fonction des interrela-
— les diverses formes de renvois (CF Call Forwarding) qui consis-
tions indiquées par la figure 2. tent en la possibilité, pour l’utilisateur, de faire aiguiller automati-
quement les appels qui lui sont destinés vers un autre poste :
Les services d’interaction (T), de communication de personne à
personne (CPàP) et de réseau (R) constituent le cœur des PABX • vers un poste prédéterminé, activé souvent par une simple
traditionnels, avec une part limitée de communication médiatisée touche ;
• vers un poste quelconque : dans ce cas le numéro du poste
(CM) et de services auxiliaires (A), mais ceux-ci se développent
destinataire doit être indiqué au PABX lors de la manœuvre ;
constamment en intégrant de plus en plus d’applications informati-
• vers un service médiatisé : messagerie, fonction d’opérateur...
ques. La mobilité, enfin, est venue se superposer aux services tradi- dans des circonstances bien définies : sur non-réponse (CF-NR),
tionnels pour les enrichir. en cas d’occupation (CF-B), ou quelles que soient les circonstan-
ces (CF-U).

2.1 Services de communication 2.1.3 Services de restriction d‘appels


et de protection
personne à personne
Les PABX offrent la possibilité à l’utilisateur de se protéger contre
certains appels entrants : détection d’appels indésirables (MCID), ne
C’est la principale raison d’être des PABX de fournir tout un pas déranger (DND), et à l’exploitant d’empêcher certains appels
ensemble de fonctions aux personnes utilisatrices qui leur sont rac- sortants : discrimination d’appel (OCB). La fonction MCID est plutôt
cordées, pour établir des communications entre elles, et avec le une fonction de réseau public, mais les PABX offrent le plus souvent
monde extérieur, de la manière la plus souple et la plus efficace pos- la possibilité d’activer cette fonction dans le réseau public à partir du
sible. L’élément de base de cette catégorie de service est l’établisse- PABX.
ment d’une liaison vocale entre les deux personnes. Cette fonction
s’est enrichie au cours du temps d’un grand nombre de possibilités 2.1.4 Double appel, communication à 3 (3 PTY)
complémentaires, qu’on désigne maintenant par « compléments de et conférence
service », et qui constituent la véritable valeur du PABX pour les uti-
lisateurs. En 1999, ces services s’étendent à l’ensemble des utilisa-
Le double appel est l’un des services les plus utilisés dans les
teurs d’un réseau privé quelle que soit leur localisation PABX. Il offre la possibilité pour un usager A en conversation avec
géographique, grâce à des protocoles d’échange en mode message un usager B de mettre B « en garde » pour appeler un troisième cor-
comme QSIG (cf. § 2.2). Certains de ces services sont également respondant C. Quand C décroche la conversation s’établit entre A et
fournis par les réseaux publics comme le RNIS. Il en résulte qu’un C en secret vis-à-vis de B. À partir de cette situation, A peut suivant
certain niveau de normalisation a été introduit dans la définition, ses besoins :
l’appellation et les messages échangés pour ces différents services. — transférer l’appel, c’est-à-dire mettre B et C en communication
Le tableau 2 donne une liste de certains de ces services avec leur en se retirant ;
dénomination anglaise qui est la seule retenue par la normalisation. — pratiquer le va-et-vient en entrant alternativement en commu-
Le tableau indique également si ces services sont fournis par le nication avec B et C ;
RNIS (Numéris de France Télécom et ISDN de Deutsche Telekom Alle- — établir une conférence à trois avec B et C ;
magne) et comment ils sont intégrés dans QSIG et dans les PABX — libérer l’un des correspondants B ou C et rester en communica-
actuels (1998). tion avec l’autre.

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Tableau 2 – Normalisation et fourniture de compléments de service


Services Référence RNIS Norme QSIG PABX
en réseau
Compléments CLIP (Calling Line Identification Presentation) F/D x x
de
services CLIR (Calling Line Identification Restriction) F/D x x
liés à COLP (Connected Line Identification Presentation) D x x
l’adressage
COLR (Connected Line Identification Restriction) D x x
CNIP (Calling Name Identification Presentation) x x
CONP (Connected Name Identification Presentation) x x
CNIR (Connected Name Identification Restriction) x
DID (Direct Inward Dialing) F/D x x
SUB (Sub Addressing) F/D x x
MSN (Multiple Subscriber Number) F/D x x
CUG (Closed User Group) D − (local) x
Complément CCBS (Call Completion to Busy Subs) D x x
de services
liés au CCNR (Call Completion on No Reply) x x
traitement CINT (Call Interception) local x
d’appels
CI (Call Intrusion) x x
CO [Call Offer (présentation appel)] x x
CT [Call Transfer (aboutement)] x x
CW [Call Waiting (indication appel)] F/D x x
TP (Terminal Portability) F/D
HOLD (Hold) F/D
CF-B (Call Forwarding (renvoi) on busy) F/D x x
CF-NR (Call Forwarding on No Reply)
CF-U (Call Forwarding on Uncondition)
CD [Call deflection (détournement)] F x x
RE [Recall (retour d’appel)] x
CPI (Call Priority Interruption) futur militaire
3 PTY [Three-party Services (double appel)] F/D local local
Protection DND (Do Not Disturb) x x
DNDO (Do Not Disturb Override) x x
MCID (Malicious Call Identification) D vers réseau
public
OCB (Outgoing Call baring) x
Facturation AOC-D (Advice of charge − During call) F/D x x
AOC-E (Advice of charge − End of call) F/D x x
Messagerie UUS 1, 2, 3 1 (call set up) 2 (alert) 3 (active) D pour 1 local x
SM (Small Messages) F local x
F : France Télécom ; D : Deutsche Telekom (Allemagne)

La « mise en garde » prend des formes variées dans les PABX, 2.1.5 Téléphonie de groupe
offrant toutes sortes de possibilités. Elle peut se faire sur plusieurs
appels qui se trouvent ainsi empilés en attente et peuvent être repris Les PABX offrent à ceux qui travaillent en groupe la possibilité de
successivement par l’utilisateur ; on parle alors de « parcage » des dissocier dans une certaine mesure les personnes des terminaux sur
appels. Ceci sert aux secrétariats très chargés recevant de nombreux lesquels se fait l’interaction. Quelques possibilités offertes par les
appels pour divers correspondants (cf. § 2.1.5). La fonction peut éga- PABX dans ce cadre sont mentionnées ci-après :
lement servir à changer de terminal sans rompre un appel, elle ren- — le groupement de postes, qui permet de présenter un appel sur
tre alors dans la catégorie HOLD du tableau 2. plusieurs postes de manière cyclique, hiérarchique ou suivant des
algorithmes plus compliqués ;
On rangera aussi dans cette catégorie les services de conférence, — le filtrage, qui permet à certains postes de recevoir en coupure
qui, au-delà de quelques participants, exigent un serveur particulier les appels destinés à d’autres postes qui en gardent uniquement la
et sont le plus souvent associés à l’image et à la visioconférence. supervision. Associé aux services de traitement d’appels (double-

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appel, parcage, diverses formes de renvoi...) le filtrage est très uti- lequel les échanges entre PABX et réseau se font en mode message
lisé par les secrétariats modernes qui desservent plusieurs patrons, et sont très enrichis.
avec des horaires décalés, et des périodes de travail très flexibles ;
— l’interception d ‘appel permet de répondre à un appel arrivant
sur un poste à partir d’un autre poste. L’interception peut s’effectuer 2.2.2 Échanges d’information entre PABX
à l’intérieur d’un groupe par une manœuvre simple ou sur l’ensem- et réseaux publics
ble du PABX en composant le numéro du poste appelé.
Comme on l’a indiqué au paragraphe 2.1, des protocoles d’échan-
ges de messages ont été normalisés dans le cadre du RNIS. Ces pro-
2.1.6 Signalisation de bout en bout tocoles se réfèrent à un ensemble de services, dits compléments de
et minimessage service (SS supplementary services). Les normes définissent la
sémantique des messages échangés entre entités pour assurer
L’une des évolutions offerte par la signalisation en mode message l’activation de ces services. Ces compléments de service mettent à
et les architectures modernes de réseau, est la possibilité de trans- la disposition des utilisateurs des réseaux publics, des services
mettre de la signalisation entre deux utilisateurs. C‘est un pas auparavant disponibles uniquement sur les PABX dans le cadre des
important vers des modes de communication où la parole n’est plus réseaux privés. Ceci entraîne un large flou sur la délimitation entre
le seul média de bout en bout, rapprochant ainsi les réseaux télé- réseaux privés et réseaux publics en ce qui concerne les services.
phoniques des réseaux informatiques. Ce type de service (UUS) est La plupart des opérateurs de réseaux publics offrent maintenant
offert également par les réseaux publics. L’une de ses applications des ensembles de services appelés réseaux privés virtuels qui vien-
directe est l’envoi de messages écrits ou imagés d’un terminal utili- nent compléter, voire se substituer aux PABX. Ainsi le service Coly-
sateur à un autre (SM), offrant un complément utile aux message- sée de France Télécom et sa composante tarifaire baptisée
ries vocales pour des informations simples. Modulance, offre la possibilité de raccorder des PABX situés sur
divers sites, et de fournir en transparence un certain nombre de
compléments de services normalisés ou non :
2.1.7 Facturation — plan de numérotation privé (CUG, cf. tableau 2) ;
— numéro unique (cf. § 2.5.2) ;
L’interconnexion avec les réseaux publics et l’enrichissement de — renvois divers (cf. tableau 2) ;
ceux-ci permet de fournir aux utilisateurs des informations sur le — discrimination (OCB, tableau 2) ;
coût des communications extérieures qu’ils engagent (AOC, cf. — interfonctionnement avec les mobiles ;
tableau 2). — facturation (AOC...) ;
— ...

2.2 Services de réseaux 2.2.3 Réseaux privés

Une installation téléphonique privée est reliée aux réseaux Lorsqu’une entreprise est dispersée sur plusieurs sites différents
publics pour : au niveau régional ou national, il peut être intéressant du point de
vue économique d’interconnecter les différents sites, non pas au
— permettre à ses utilisateurs de communiquer avec les autres moyen des services généraux commutés ou compléments de ser-
personnes qui sont reliées à des réseaux publics ; vice des réseaux publics, mais par l’intermédiaire de liaisons perma-
— faire bénéficier ses utilisateurs de services offerts par les nentes louées aux opérateurs, ou de canaux utilisés de manière
réseaux publics ; transparente pour échanger des informations entre PABX situés sur
— relier entre eux les utilisateurs appartenant à la même organi- les différents sites. Diverses configurations et dispositions sont
sation mais situés sur des sites différents : service de réseau privé. offertes par les PABX dans ce domaine.
Du fait que l’utilisation des ressources des réseaux publics se fait
à titre onéreux, un aspect important des services de réseaux est 2.2.3.1 Lignes spécialisées analogiques,
l’optimisation économique de la facture télécom. Le montant de lignes « interautomatiques »
cette facture est couramment de l’ordre de 10 fois supérieur au mon-
La solution traditionnelle, encore largement utilisée dans certains
tant des amortissements du PABX lui-même et de son exploitation (c
pays, et dans certaines circonstances, repose sur des circuits indivi-
f. § 4).
duels deux fils, quatre fils ou multiplexés, associés à la transmis-
sion d’une signalisation d’état et d’enregistreur telle que décrit au
paragraphe 1.2.2. Un grand nombre de systèmes différents ont été
2.2.1 Raccordement traditionnel des PABX développés par les fournisseurs de PABX, et les opérateurs déten-
aux réseaux publics teurs du monopole à l’époque avaient cherché à normaliser certains
systèmes pour éviter autant que possible les incompatibilités entre
Jusqu’au début des années 1980, le raccordement des PABX aux réseaux supports et systèmes de signalisation. France Télécom
réseaux publics se faisait au moyen de circuits individuels, avec des avait défini trois codes recommandés, baptisés L0 L1 et L2. Le
échanges de signalisation élémentaires tels que ceux décrits au tableau 3 donne les caractéristiques des codes L0, code à impulsion,
paragraphe 1.2.2. On disposait de différents types de circuits : et L1, code d’état.
— spécialisé départ, indiquant le numéro de l’abonné demandé
dans le réseau public ; 2.2.3.2 Réseaux privés en mode message
— spécialisé arrivée ou mixte, ne donnant aucune indication de
Les réseaux privés reposant sur des liaisons à signalisation tradi-
numéro demandé ;
tionnelle ne permettent d’offrir que des services limités à la trans-
— arrivée SDA, fournissant l’indication du numéro de l’usager mission de la numérotation, en plus du transport de la voix propre
demandé dans le cadre de la numérotation nationale. aux réseaux publics. La signalisation en mode message s’étend à
Ce mode de raccordement existe encore dans certaines installa- tous les services de communication offerts par les PABX (cf.
tions anciennes et dans certaines parties du monde, mais il est rem- tableau 2 pour une liste de compléments de services de la catégorie
placé systématiquement par le raccordement de type RNIS, dans CPàP offerts en réseau).

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Tableau 3 – Codes de signalisation L0 et L1 sur lignes spécialisées

Signal Sens Code L0 (code impulsionnel) Code L1 (code d’état)


du signal
Durée Tonalité Observation État du fil État du fil Tonalité
(en ms) TRON RON
Disponibilité 1 1
Prise → 100 0 1
Invitation à transmettre ← 100 Invitation à Deux signaux 0 0
numérotation et simultanés
Numérotation → 50/50 56/33 0
Fin sélection libre ← Retour d’appel 0 0 Retour d’appel
Réponse demandé ← 100 0 Impulsion 100 ms
Fin sélection occupé ← 500 Ces trois signaux 0 1
provoquent
Raccrochage du demandeur 500 la libération 1 0
Raccrochage du demandé ← 500 de la liaison 0 1
Libération 0 0

Réseau complet CP à P, M, R, A, Mob ........................ Le maximun de fonctions en réseau

RES homogène ............................... Interconnexion avec l'existant


QSIG SS ..................................... Compléments de services normalisés dans QSIG

QSIG BC ........................................... Appel de base (fonctions interauto)

RNIS .................................................. Réseaux publics


Figure 3 – Niveaux de services des réseaux
privés

Le tableau 4 est la suite du tableau 2. Il donne l’abréviation nor- mique, dans le cadre d’une performance contrôlée par le PABX. On
malisée d’un certain nombre de services appartenant aux catégories indique ci-dessous certains de ces services.
R (réseau), Mob (mobilité) et A (auxiliaire).
■ Choix du réseau de transport le moins cher (LCR Least Cost
De plus, les efforts de normalisation réalisés depuis dix ans
Routing)
autour du protocole QSIG permettent d’offrir la possibilité d’inter-
connecter des PABX de provenances différentes pourvu qu’ils soient Ce service s’applique dans la situation nouvelle des télécom où
conçus pour traiter les messages normalisés. Ceci conduit à diffé- plusieurs opérateurs offrent des services identiques en concurrence.
rents niveaux de services, schématisés par la figure 3. Le service offert par le PABX choisit le transporteur le moins cher, de
À la base, on trouve les services offerts par le RNIS public. manière transparente pour l’usager. Ceci impose que les informa-
Ensuite, la mise en œuvre de l’appel de base de QSIG offre des ser- tions concernant les coûts soient communiquées et tenues à jour
vices équivalents aux lignes analogiques décrites au paragraphe dans le PABX, ce qui n’est pas encore aujourd’hui parfaitement réa-
2.2.3.1, principalement la numérotation homogène. Le niveau sui- lisé dans tous les cas. Certains compléments de service normalisés
vant fournit les compléments de services normalisés mentionnés au participent à cette optimisation comme PR (cf. tableau 4), qui assure
tableau 2, en principe tous les fournisseurs de PABX offrent ce le remplacement automatique d’un acheminement dans le réseau
niveau d’interfonctionnement sur leurs machines. Au-delà de ce public par un plus économique quand il existe. Un cas particulier de
niveau on ne dispose plus de possibilités d’interfonctionnement ce service se développe actuellement avec la voix sur Internet.
entre les machines de différents constructeurs car les services ne
sont pas encore normalisés ; ils existent néanmoins sur certains ■ Imbrication réseau public, réseau privé
PABX offerts sur le marché, comme l’indique la dernière colonne des Ce service de gestion d’acheminement intègre l’existence de
tableaux 2 et 3. Cela inclut des services appartenant aux différentes liaisons privées à l’optimisation d’acheminement :
catégories mentionnées en introduction.
— obligation de passer par le réseau privé quand l’usager
demande un correspondant qui y est raccordé (on-net) ;
2.2.4 Optimisation d‘acheminement et réduction — sortie du réseau privé au plus près du correspondant
de la facture téléphonique demandé, quand celui-ci n’appartient pas au réseau privé (break-
out) ;
Dans le cadre des fonctions de réseaux, les PABX offrent de nom- — réseaux privés sur support commuté (ISVPN Integrated Ser-
breux services tendant à optimiser l’acheminement des informa- vice Virtual Private Network), qui établissent une liaison uniquement
tions à travers les réseaux publics. L’objectif est toujours écono- quand le système en a besoin.

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Tableau 4 – Normalisation de compléments de services des catégories : R, Mob et A


Norme PABX
Référence
QSIG en réseau
Services PR (Path Replacement) x x
liés à :
CMN (Common Managment Network) futur −
— mise en
réseau TC (Transits Counter) x x
— mobilité
CTM (Cordless Terminal Mobility)
— auxiliaire x x
— localisation
— incoming x x
— outgoing x x

Radio Paging futur x


CDA (Call Distribution to Attendant) futur x
Nomad user (substitution) futur x
MWI (Message Waiting Indicator) x x
Gestion CCB (Central Call Billing) x
financière
FPH (Freephone)

2.2.5 Fonctions mises en réseau


Combiné Clavier Usagers Lignes

Certaines fonctions des installations téléphoniques privées 1 2 3 1 1


gagnent à être traitées en réseau :
4 5 6 2 2
— la fonction d’opérateur, qui pourra être localisée en un seul
point géographique, en particulier pendant les heures creuses 7 8 9 3 3
(CDA) ;
— le service de messagerie qui pourra lui aussi être localisé, pour * 0 # 4 4
cela la normalisation a pris en compte l’indication de message en 5
instance (MWI) ;
A B C 6
— le service de centre d’appels, qui pourra être localisé là où les
agents sont présents et meilleur marché par exemple. D E F 7

Figure 4 – Face avant d’un poste d’intercommunication


2.2.6 Mobilité et service de réseau

La mobilité des utilisateurs repose d’une part sur la disponibilité


d’un terminal portable, qui devra être réidentifié dans chaque site du PABX pour desservir des lieux de passage ou pour fournir des pos-
réseau privé où l’utilisateur se rendra ; c’est le rôle de CTM. Elle tes d’appel d’urgence. Il permet néanmoins d’invoquer des services
repose, d’autre part, sur la possibilité pour les utilisateurs de retrou- de communication par la composition de codes numériques et il a
ver sur un autre terminal, les fonctions et les droits dont ils dispo- l’avantage d’être très bon marché, mais ce mode d’exploitation n’est
sent sur leur propre terminal ; c’est la fonction d’utilisateur nomade, plus guère utilisé dans les PABX actuels.
appelée parfois « substitution » qu’offrent certains PABX. Pour l’ins-
tant cette fonction n’est pas encore normalisée.
2.3.2 Poste d’intercommunication

Les postes d’intercommunication offrent, en plus des fonctions du


2.3 Terminaux et service d’interaction poste simple, un jeu de touches et de voyants de suivi d’appels cor-
avec les usagers respondant aux utilisateurs et aux lignes du réseau. La figure 4
donne un exemple de poste comportant un jeu de touches et de
voyants pour sept usagers et quatre lignes réseau sur la figure.
Les multiples services de communication offerts par les PABX Ces postes comportent en général des touches de fonctions que
s’adressent pour la plupart directement à l’usager. Y accéder doit l’on peut également trouver sur les postes simples (A à F sur la
donc rester intuitif et ne demander qu’un apprentissage réduit. Pour figure) et permettant d’activer des fonctions téléphoniques telles
cela, les PABX offrent une gamme de terminaux étendue, compor- que : l’écoute amplifiée, le réglage de niveau, la répétition d’un
tant diverses catégories de moyens d’interaction entre l’utilisateur numéro, etc.
et l’installation téléphonique privée.

2.3.3 Postes évolués


2.3.1 Postes téléphoniques simples
L’exploitation de type système d’intercommunication a été inté-
Le poste téléphonique simple comporte un combiné téléphonique grée dans un ensemble beaucoup plus vaste de fonctions et de ser-
et un clavier de numérotation à 12 touches. Il est utilisé derrière les vices, justifiant l’introduction de terminaux plus évolués, dits encore

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— des terminaux d’appel de personnes traditionnels, produisant


Appel de François Durand 64873 un signal en cas d’appel en instance, l’interaction se fera alors à par-
Renvoi MV SMS Prise tir d’un poste filaire ;
— des terminaux d’appel de personnes plus évolués, capables
d’afficher un message et de supporter éventuellement une courte
Figure 5 – Affichage contextuel (exemple) conversation vocale ;
— des terminaux téléphoniques de dialogue ;
— des terminaux évolués, offrant la plus grande partie des possi-
bilités d’interaction que l’on a rencontrées sur les terminaux filaires
postes multifonction, qui sont fournis avec les PABX modernes. Ces multifonction, dans les limites de la faible surface disponible pour
terminaux comportent toujours le combiné, le clavier à douze tou- les écrans et les touches.
ches et les touches de fonctions téléphoniques, mais les touches et
voyants de lignes sont devenus programmables au gré des besoins
de l’utilisateur. Ils peuvent donc être utilisés comme en intercommu-
nication pour la fonction de suivi d’appels, mais également pour 2.4 Services de communication
d’autres fonctions comme les renvois, le double appel, etc. et ceci au médiatisés
libre choix de l’utilisateur ou du système.
Pour gérer les services téléphoniques multiples et complexes évo- 2.4.1 Fonctions d’opérateur
qués aux paragraphes 2.1 et 2.2, les postes évolués reçoivent un
écran généralement utilisé pour diverses fonctions, dont quelques Les positions d’opérateur gardent leur importance dans les PABX,
exemples sont donnés ci-dessous : malgré la généralisation de la SDA qui permet d’écouler directe-
— une fonction d’affichage de données d’exploitation : identifica- ment jusqu’à 80 % des appels en arrivée. Pour les petites installa-
tion de l’appelant (nom ou numéro), de l’appelé... ou tout simple- tions (de l’ordre de 50 à 100 lignes intérieures), les postes multi-
ment date et heure en l’absence d’appel ; fonction sont utilisés comme base de l’équipement de la position
— une fonction de gestion d’annuaire, pouvant être associée à d‘opérateur. Ils sont complétés par des modules additionnels offrant
l’annuaire personnel de l’utilisateur, et offrant la possibilité d’appel des touches et des voyants de suivi d’appel supplémentaires de
par le nom (affiché sur l’écran) et d’appel par une seule touche ; manière à ce que toutes les lignes de l’installation puissent être
— une fonction de programmation, pour les services que l’utilisa- supervisées. Des programmes particuliers aux positions d’opéra-
teur peut configurer suivant ses besoins à partir de son poste ; teurs offrent toutes les fonctions contextuelles requises.
— une fonction de commande contextuelle où les zones d’affi- Dans les plus grandes installations, des consoles spéciales sont
chage de l’écran sont associées à des touches d’action contextuel- fournies avec l’installation. Elles reposent sur des dispositifs de
les. L’action sur ces touches produit l’effet indiqué par l’affichage à suivi d’appels, activés pour les appels en cours et non plus sur une
ce moment-là. supervision de toutes les lignes de l’installation.
La figure 5 montre l’écran lors d’un appel, pour lequel l’utilisateur La fonction d’opérateur s’intègre de plus en plus à l’image que
peut décider de prendre l’appel sans décrocher le combiné, le ren- l’organisation veut donner d’elle-même vis-à-vis de l’extérieur, ce
voyer vers un correspondant défini à l’avance ou vers la messagerie qui étend ses fonctions à des rôles de représentation et d’informa-
vocale (MV) ou répondre par l’envoi d’un texte préparé à l’avance tion. Pour cela, les PABX actuels offrent des positions d’opérateur
(SMS Small Message System). enrichies par la connexion d’un PC, donnant des informations com-
Il existe plusieurs niveaux de fonctionnalités et de prix pour ces plémentaires sur les utilisateurs du réseau, et permettant d’informer
postes évolués, suivant les dimensions de l’écran, le nombre de tou- le demandeur de manière plus détaillée et plus efficace. Toutes les
ches programmables, les capacités de dialogues alphanumériques, possibilités d’interconnexion avec le système d’information de
etc. l’entreprise peuvent être exploitées dans ce cas (cf. § 2.3.4).
Exploitations particulières fournies à l’opérateur :
— appels en sélection directe à l’arrivée n’ayant pas abouti ;
2.3.4 Le PC comme moyen d’interaction — appels différés ;
— appels chaînés.
Les postes évolués sont offerts avec l’option d’une interface infor-
matique et de son logiciel applicatif, permettant de raccorder un PC
au moyen d’une interface série, d’une interface S0 ou d’un lien USB 2.4.2 Services de centre d’appels
(Universal Serial Bus). On peut alors étendre un peu plus les capaci-
Les centres d’appels sont devenus un élément clé des relations
tés de dialogue, par exemple dans les directions suivantes :
entre les organisations et leurs clients. Les grandes fonctions de
— le dialogue contextuel est facilité par la grande dimension de centre d’appels offertes par les PABX actuels sont indiquées ci-
l’écran du PC, et la souris comme moyen d’action ; après.
— le PC est particulièrement adapté à la constitution et la gestion
■ Prétraitement et caractérisation des appels
d‘annuaires, utilisables directement pour émettre des appels ;
— les capacités de mémoire permettent de constituer des jour- Les appels arrivés sont pris en charge par un dispositif de réponse
naux d’événements, de conserver des messages, etc. ; automatique (IVR réponse vocale interactive) capable de dialoguer
— le PC permet de coupler la téléphonie aux applications avec l’appelant sur la base d’un certain nombre de caractérisations
informatiques : appeler un correspondant à partir de son nom simples qui permettent de cataloguer l’appel pour son orientation
pointé dans un document de traitement de texte est un exemple ; ultérieure et de fournir une première réponse au demandeur, fonc-
— le PC permet d’utiliser le PABX pour acheminer d’autres tion de sa demande et de la situation des dispositifs et des agents
médias que la parole : graphique (télécopie), image (visioconfé- susceptibles de lui répondre.
rence) par exemple. ■ Distribution automatique des appels
En fonction de leur caractérisation et de l’état de l’installation,
les appels sont distribués dans des files d’attente, qui alimentent
2.3.5 Terminaux sans fil des groupes d’agents en mesure de répondre aux appels. Le sys-
tème de distribution automatique d’appels, gère également la situa-
Dans le cadre des services de mobilité (cf. § 2.5), les PABX offrent tion des agents suivant leurs demandes, et leur interaction avec le
des terminaux sans-fil de divers types : système.

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■ Système de supervision et d’administration


Pour joindre notre service Il comporte des fonctions temps réel permettant à un superviseur
d'assistance faites le 1 de suivre le fonctionnement du centre d’appels, à partir d’une posi-
tion de supervision et d’intervenir éventuellement pour en améliorer
Pour joindre notre service
le fonctionnement.
commercial faites le 2 Il comporte également des fonctions en temps différé : analyses
de trafic, statistiques diverses concernant les appels et leur traite-
ment, suivi chiffré de l’activité des agents... Ces éléments sont inté-
Pour joindre une personne
grés dans la gestion du centre d’appels, qui devient une activité en
particulière faites le 5
Vous êtes en communication elle-même au sein de l’organisation.
avec la compagnie X
Pour déposer un message
vocal faites le 7 2.4.3 Services de guidage et de messagerie vocale

Pour accéder à votre boîte La gestion des appels arrivés dans les PABX se fait de manière
vocale faites le 8 générale, en fonction d‘une séquence de guidage du type de celle
qui est représentée à la figure 6.
Pour joindre l'opératrice À partir de cette arborescence, le demandeur est en mesure de
faites le 9 choisir l’option messagerie vocale, ou d’accéder à sa boîte vocale s’il
fait partie de l’organisation. Il devra alors composer un code
Figure 6 – Séquence de guidage d’un système de réponse vocale d’accès.
interactive (IVR) La plupart des PABX installés aujourd’hui offrent ce genre de
service, dont les capacités sont adaptées à la taille des sys-
tèmes.
■ Position d’agent La messagerie vocale est le complément nécessaire à ce type
d’exploitation. Tous les PABX du marché offrent des fonctionnalités
L’agent dispose d’une position de travail reliée au PABX, consti- de messagerie vocale. Le tableau 5 donne quelques caractéristiques
tuée d’un poste téléphonique évolué tel que décrit au de ces systèmes suivant la taille du PABX, en fonction de quelques
paragraphe 2.3.3, complété des éléments applicatifs complémen- paramètres de dimensionnement et de fonctionnement :
taires nécessaires à sa fonction. Ce poste est généralement associé — le nombre de boîtes aux lettres lié au nombre d’utilisateurs ;
à un PC relié au système d’information de l’organisation, qui per- — le nombre d’accès, lié au trafic de messagerie ;
met d’afficher les informations éventuellement utiles au dialogue — la durée d’enregistrement permise, liée à la dimension et à la
avec le demandeur. durée de stockage des messages ;
— le mode d’accès, dépendant des capacités de commande du
■ Campagnes d’appels sortants système ;
Les centres d’appels sont utilisés également pour gérer des cam- — le mode de consultation.
pagnes de promotion ou d’information réalisées par l’organisation
en direction de ses clients actuels et potentiels. En fonction de leurs
disponibilités dans la réponse aux appels entrants, les agents sont 2.4.4 Messagerie télécopie
sollicités automatiquement par le système pour émettre des appels
dans le cadre de ces campagnes. Les systèmes de messagerie télécopie se généralisent également
sur les PABX ; ils mettent à profit la particularité de la télécopie de
■ Liaison CTI permettre la communication sans nécessiter la mise en présence
des individus. C’est aussi l’intérêt du courrier électronique, qui vient
Le lien CTI (computeur telephony integration) avec le système lui aussi s’intégrer aux systèmes de messagerie dans ce qui est dési-
d’information de l’entreprise permet d’amener sur l’écran du PC les gné par messagerie unifiée. La figure 7 montre les principales fonc-
informations requises pour le dialogue avec l’usager. En fonction de tions d’un système de messagerie télécopie.
la caractérisation de l’appel et, en particulier, l’identification de
l’appelant et de sa requête, le système est en mesure d’aller cher- La messagerie télécopie offre un ensemble de services liés aux
cher automatiquement les informations pertinentes et de les afficher communications de l’organisation avec ses clients ou ses adminis-
automatiquement sur l’écran du PC de l’agent qui répond. Les PABX trés.
actuels offrent des interfaces CTI normalisées (cf. § 1.4) qui leur per- La télécopie à la demande correspond à l’accès automatique, 24 h
mettent de s’interfacer avec les systèmes d’information quelle que sur 24, à un stock d’images fournissant des réponses aux questions
soit leur provenance. qui peuvent se poser concernant l’entreprise.

Tableau 5 – Caractéristiques des systèmes de messagerie vocale

Consultation
Type de PABX Capacité messagerie Durée d’enregistrement Accès
Indication

Petits systèmes 1 accès 100 messages Renvoi de poste − Indication sur poste
usage SOHO 10 boîtes aux lettres durée < 2 min (mode répondeur) − Consultation à distance

Moyens et grands 2 à 64 accès 10 à 170 h − Guidage Consultation à distance + PC


PABX 30 000 boîtes aux lettres − Renvoi de poste
− Contexte

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2.5 Services de mobilité


Gestionnaire de télécopie

2.5.1 Mobilité sur site : recherche de personnes


Télécopie Messagerie Diffusion
et téléphone sans fil
Débordement
à la demande télécopie de télécopie
Dans les PABX traditionnels, le service de mobilité est offert par
l’intermédiaire de la recherche de personnes. Un récepteur portable
relié par radio à une station de base couplée au PABX reçoit la noti-
fication des appels destinés au porteur du terminal. Deux cas princi-
Livraison Notification Consultation Stockage
paux sont à considérer :

— le terminal ne fournit qu’une indication sonore (Bip), l’appelant


Figure 7 – Fonctions d’une messagerie télécopie est alors invité à patienter jusqu’à ce que l’appelé ait rejoint un poste
téléphonique normal et composé le code lui permettant de récupé-
rer son appel en attente (follow-me) ;
— le terminal dispose d’un afficheur et reçoit le numéro de
1 Msg 2 Msg 1 Msg 3 Msg l’appelant. Celui-ci raccroche et attend d’être rappelé par son corres-
Rappel Text Voix Fax pondant.

Au cours de la décennie 90, des progrès considérables ont été


Touches contextuelles accomplis d’une part dans les technologies radio UHF et, d’autre
Msg messages part, dans la normalisation de systèmes de radio numérisés ; c’est
ce qui a conduit à l’explosion de la téléphonie cellulaire, en particu-
Figure 8 – Affichage contextuel lié à une messagerie unifiée lier le GSM. Cette évolution a eu une répercussion importante sur
les PABX, en offrant la possibilité de fournir à leurs usagers un ser-
vice de mobilité transposant pratiquement toutes les fonctions du
poste multifonction dans un terminal portable de petite dimension
La diffusion de télécopie se fait par campagnes, à des fins publici- (de l’ordre de 100 cm3) et de prix similaire à celui d’un poste multi-
taires et d’information, vers une liste de clients potentiels. fonction, équivalent également à celui d’un récepteur de recherche
Le débordement prend en charge les messages destinés à des de personnes.
machines individuelles quand elles sont occupées ou indisponibles.
La norme internationale de système sans-fil DECT (Digital Enhan-
La messagerie télécopie elle-même, gère les fonctions de livrai- ced Cordless Telephone) a été mise sur pieds. Cette norme est parti-
son vers les terminaux d’usagers en offrant en général de multiples culièrement bien adaptée à la couverture des sites privés, car elle
options : permet des densités élevées de terminaux par unité de surface, et
— en fonction des heures de la journée ; n’impose pas de contrainte d’ingénierie de fréquences (contraire-
ment aux systèmes cellulaires, comme le GSM) dans la mesure où
— confidentielle ;
c’est le terminal qui choisit périodiquement le meilleur canal à utili-
— en association avec la messagerie vocale ; ser pour une communication donnée : CDCS (Continuous Dynamic
— suivant un ou deux numéros de SDA Channel Selection). Elle assure aussi la continuité des communica-
— ... tions au passage d’une cellule à une autre (hand-over). La normali-
sation a également défini une interface radio avec un protocole
La notification indique visuellement à l’usager la présence d’un minimal d’échanges de signalisation : le protocole GAP (Generic
message sur un poste évolué, ou auditivement par une annonce. Access Profil). Établissement et rupture d’appel, réponse à un appel,
Elle indique également le média correspondant et le nombre de passage en DTMF, rappel et pause sont ainsi normalisés. Ceci per-
messages par type de média... met d’utiliser des terminaux de provenance différente de celle du
La consultation permet 24 h sur 24 d’accéder aux messages stoc- système radio.
kés, d’en demander l’impression en divers points, de personnaliser
les pages de garde... Les systèmes de téléphonie sans fil se substituent non seulement
aux systèmes de recherche de personnes, mais équipent de nom-
breux usagers qui passent une partie de leur temps de travail éloi-
gnés de leur bureau. Les PABX assurent le couplage du terminal
2.4.5 Messagerie unifiée
sans-fil et du terminal filaire d’un même usager. Le succès des servi-
ces de mobilité a entraîné un taux d’équipement en combinés porta-
La fonction de notification s’articule avec les applications informa- bles, de l’ordre de 5 % de tous les terminaux raccordés à des PABX,
tiques de messagerie unifiée, qui permettent de gérer l’ensemble et il est prévu que la proportion de terminaux sans fils installés cha-
des messageries dont dispose un utilisateur à partir d’une interface que année au début du prochain siècle atteigne le niveau de 15 à
graphique de PC. Sur les PABX, cette fonction est transposée sur les 20 % du total des terminaux mis en place dans les installations télé-
postes multifonction. phoniques privées.
La figure 8 représente l’affichage d’un poste multifonction à cinq
Dans les PABX en réseaux, l’utilisateur nomade bénéficie de fonc-
touches contextuelles, dans le cas de quatre types de messages,
tions de mobilité étendues qui lui permettent d’utiliser son terminal
auxquels l’usager peut accéder en agissant sur les touches.
sur n’importe quel site du réseau, en conservant ses caractéristiques
Ce type d’affichage est évidemment pris en compte de manière et son profil. Les protocoles d’échanges d’informations entre
plus satisfaisante par l’écran d’un microordinateur. C’est pourquoi nœuds, et l’organisation des bases de données permettent de réali-
les services de messagerie unifiée sont plus couramment offerts et ser cette fonction parfois appelée « substitution », mais non encore
gérés par l’informatique. clairement identifiée dans le protocole QSIG (cf. tableau 4 et § 2.2.6).

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Messagerie
GSM Secrétaire Interface graphique

PABX Configuration Présentation


Appel Service F
numéro unique de gestion Téléphone Gestion o D
Liaison
usager A de numéro unique sans fil financière n o
c Application n avec les bases
Alarmes t de gestion n de données
et défauts i du PABX é – usagers
o e
s – réseaux
Domicile Téléphone Performances n
s – ...
filaire
Interfaces
Sécurité
Figure 9 – Appel par numéro unique

Liaison avec les entités


gérées, à divers niveaux
2.5.2 Mobilité étendue et numéro unique − dans l'installation
Nommage
Figure 10 – Structure d’un système d’administration
Les PABX actuels étendent les services de mobilité à l’extérieur
des sites de l’organisation en gérant de manière unifiée les diffé-
rents moyens de communication qu’un usager pourra utiliser sui-
vant le lieu où il se trouve. Ce service est appelé numéro unique, car 2.6 Services auxiliaires
il permet à partir d’un numéro d’appel unique de joindre le destina-
taire suivant le terminal et le moyen de communication dont il dis-
pose (figure 9).
2.6.1 Administration, maintenance et exploitation
Cette fonction offre de nombreuses possibilités d’options, suivant
les heures de la journée et les jours de la semaine par exemple. Elle
est couplée au système d’opérateur automatique qui pourra en fin Les grands PABX offrent aux exploitants des services très com-
de compte proposer des options de substitution comme la messa- plets de gestion de leurs installations sur la base de plates-formes
gerie, la télécopie... (cf. § 2.4.3). informatiques et de modèles de gestion et d’administration offerts
sur le marché.

2.5.3 Interaction des PABX et des services Il s’agit d’une architecture informatique complète dans laquelle
de téléphonie cellulaire les éléments propres au PABX sont intégrés. L’accès et l’interaction
se font à partir de l’interface graphique de consoles à bases de PC ou
de stations de travail. Pour les petits systèmes desservant quelques
Les PABX offrent le service de substitution mentionné au paragra-
usagers, cet accès peut se faire à partir d’un Minitel (en particulier en
phe 2.5.1, à partir d’un appel émis depuis un terminal cellulaire. Le
France).
PABX peut en effet, par reconnaissance de l’identité de l’appelant,
lui octroyer par substitution les droits du poste interne de l’utilisa- Le système inclut les liens appropriés avec les différentes bases
teur identifié. Ce genre de service est encore peu développé mais de données nécessaires au fonctionnement et à la gestion du sys-
semble appelé à un certain avenir, dans la mesure où l’équipement tème (cf. § 3.5.1), ainsi que les liens nécessaires pour échanger les
en terminaux cellulaires se développe très vite, et que cela pourrait informations avec les entités gérées. Cette structure n’est pas spéci-
éviter finalement aux usagers d’avoir à transporter plusieurs termi- fique aux PABX, elle s’applique à tous les systèmes informatiques
naux avec eux pour accéder aux services de communication de leur en réseaux, et repose sur des standards de protocoles appelés
organisation et des réseaux publics. SNMP (Simple Network Management Protocol) dans le cadre des-
Il existe déjà des installations dans lesquelles un lien protocolaire quels sont insérées les spécificités propres aux PABX.
établi entre le PABX et le réseau cellulaire permet d’offrir une tarifi-
cation particulière aux usagers d’une organisation quand ils utilisent La structure générale de tels systèmes est représentée sur la
leur terminal cellulaire comme moyen de communication interne à figure 10. Elle repose sur cinq catégories de fonctions définies dans
l’organisation. le cadre des normes de gestion de réseau (TNM Telecom Network
Management), qui sont décrites dans les paragraphes suivants.

2.5.4 Télétravail et usagers déportés


2.6.2 Configuration
Les PABX offrent une panoplie de services permettant de relier
des usagers appartenant à l’organisation mais travaillant chez eux,
en leur offrant les mêmes possibilités que s’ils travaillaient dans les C’est la fonction qui permet de fixer tous les paramètres propres
locaux de l’entreprise. En fait, cela rejoint une fonctionnalité qui se à l’installation, tels que :
répand rapidement dans les organisations, et qui est parfois dési- — définition des profils des utilisateurs ;
gnée comme « bureau virtuel » (hot desk). Un usager dispose d’un
accès à un ensemble de services de communication et d’information — programmation des postes évolués de l’installation ;
dans le cadre de son travail dans l’organisation, mais cet accès n’est
— programmation des services de réseau ;
pas localisé et peut être matérialisé depuis divers points suivant les
circonstances. — ...

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2.6.3 Gestion financière (facturation) téléphoniques privées, aux contraintes des lignes de transport qui
les relient entre elles (cf. § 1.2) ;
Les PABX reçoivent, échangent et traitent les indications de taxa- — les fonctions de commutation, qui consistent à aiguiller en
tion fournies par les réseaux publics auxquels ils sont connectés transparence les signaux acheminés par le système (signaux
(AOC, cf. § 2.2.2). Ces données peuvent être traitées et organisées de vocaux, images, etc.) en fonction des demandes des utilisateurs :
manière très élaborée, pour offrir des rapports financiers détaillés, émetteurs et destinataires ;
avec allocation des dépenses suivant différents postes : — les fonctions de signalisation et d’adressage, qui consistent à
élaborer et à échanger les informations nécessaires à l’invocation et
— par usager ;
à la fourniture des services, entre le système et les utilisateurs, les
— par zone géographique ;
réseaux extérieurs et entre les nœuds du système lui-même ;
— par circuit ;
— par centre de coût ; — les fonctions de commande qui incluent d’une part la com-
— ... mande des fonctions de commutation à partir du traitement des
signalisations échangés et, d’autre part, les opérations de gestion,
d‘administration, de maintenance et d’exploitation.
2.6.4 Alarmes et défauts
3.1.1 Mode de réalisation des fonctions des PABX
Il s’agit de la répercussion et de la prise en compte en temps réel
des incidents de fonctionnement pouvant intervenir dans le cours
de l’exploitation. Les systèmes de gestion les plus élaborés offrent Ces fonctions ne sont en général pas localisées dans des sous-
un prétraitement de ces informations et suggèrent des remèdes. Les ensembles spécifiques à chacune d’elles comme cela était le cas
services d’alarme et de gestion de défauts, ainsi que les services de dans les PABX à l’origine. La réalisation des PABX s’appuie en effet
configuration peuvent être déportés, ce qui permet d’effectuer à dis- de plus en plus sur des architectures de type informatique, assez
tance, à partir de centres spécialisés les opérations de modification bien définies par le concept client/serveur pris ici au sens général
de configuration et de gestion des défauts et des alarmes. d’une relation dissymétrique entre deux entités et non pas comme
un protocole particulier. Le client est l’usager interagissant avec le
terminal et le serveur est porté par le central que l’on désigne égale-
2.6.5 Performances ment par « plate-forme PABX », pour indiquer qu’il est constitué
d’une plate-forme matériel et logiciel sur laquelle sont portés les
applicatifs permettant d’offrir les services du PABX.
Des données de trafic sont également recueillies dans le détail et
organisées de manière très variée suivant les besoins des utilisa- Mais le central peut aussi bien être client vis-à-vis de serveurs
teurs. Elles permettent en général d’optimiser les configurations et informatiques fournissant des services auxiliaires de gestion ou
les ressources en fonction des besoins réels. d’administration. Le tableau 6 montre comment ces fonctions se
répartissent actuellement entre les trois types d’entités que nous
considérons : le terminal, le central et le serveur.
2.6.6 Sécurité Les logiciels applicatifs réalisant les fonctions de commande peu-
vent être portés par la plate-forme PABX ou par des plates-formes
Ce service définit les moyens de protéger l’installation contre les indépendantes de type informatique. La séparation entre ces deux
usages non autorisés. Cette protection est diversifiée dans les catégories de fonctions de commande est mouvante et évolutive. Au
moyens pratiques utilisés : mots de passe, systèmes d’authentifica- fur et à mesure que les plates-formes informatiques elles-mêmes
tion, badge, etc. et également dans les catégories d’intervenants : évoluent et sont en mesure de supporter des applications de type
exploitant, technicien de maintenance, programmation, etc. téléphonique, le mode de réalisation des PABX se rapproche de plus
en plus de celui des ordinateurs. Le tableau 7 présente une suite de
cinq modes de réalisation échelonnés dans l’évolution historique
des technologies de PABX. Les paramètres considérés dans la des-
3. Description fonctionnelle cription de cette évolution sont les suivants :
— les systèmes d’exploitation qui supportent les applications, qui
vont des solutions spécifiques d’autrefois, aux solutions tout infor-
matique de demain ;
3.1 Architecture générale — la technologie de commutation de la voix qui va de la commu-
tation de circuit à la commutation de paquets ;
— les services de base offerts par les PABX qui vont de la com-
On considérera les PABX comme offrant quatre types de munication vocale aux services supplémentaires décrit au paragra-
fonctions : phe 2 ;
— les fonctions de raccordement, qui consistent à adapter les — les applications associées qui se développent sur des serveurs
signaux circulant entre les entités constitutives des installations informatiques liés au PABX.

Tableau 6 – Répartition des fonctions du PABX


Fonctions
Support
Raccordement Signalisation Commutation Commande
Terminal Extrémité terminale Client utilisateur Répartie (mode paquet) Fonctions locales du terminal
Central ou plate- Extrémité centrale (joncteur) Serveur PABX Centralisée et répartie Fonctions PABX
forme PABX Client CTI (circuit et paquet)
Serveur Extrémité informatique Serveur CTI Répartie (mode paquet) Fonctions applicatives
informatique Client CTI

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Tableau 7 – Réalisation des PABX


Mode de réalisation Système d’exploitation Commutation de la voix Services de base offerts Applications associées
1) Plate-forme PABX Spécifique temps réel Circuit centralisé Communication vocale et Serveurs reliés en mode
traditionnelle CPàP terminal (CM)
2) Plate-forme PABX Mixte base Unix Circuit réparti Enrichissement Liens CTI avec serveurs
actuelle (Chorus, OSE ...) (1) R, CM, A et Mob (CM, A, Mob)
3) Plate-forme PABX Mixte informatique Circuit réparti Enrichissement Liens CTI avec serveurs
évoluée (Windows NT...) (1) R, CM, A et Mob (CM, A, Mob)
4) Plate-forme PC Windows NT Circuit sur bus CPàP, R, CM, Mob CM et A sur serveur
avec cartes ou équivalent (1) sur plate-forme associé
5) Plate-forme PC Windows NT Paquet CPàP, R, CM, Mob CM et A sur serveur
dédiée ou équivalent (1) sur plate-forme associé
(1) Windows NT, Chorus et OSE sont des noms commerciaux cités comme exemples de systèmes d’exploitation mixtes supportant à la fois des applications temps
réel et informatique.

Le mode de réalisation n° 1 n’est plus guère utilisé (1999) que pour


les très petits PABX (moins de six à 8 usagers). Il repose sur une
plate-forme entièrement spécifique, sans liens avec l’informatique. Ligne
La plus grande partie des PABX offerts sur le marché actuellement (vers le terminal
0
(1999) sont réalisés suivant les structures 2 et 3, où les plates-formes utilisateur) Central
– 48 V Détection
sont capables de recevoir simultanément des applications temps
réel pour gérer la téléphonie et des applications de type informati-
que supportées par un système d’exploitation différent, soit orienté
communication comme UNIX, soit purement informatique comme Détection de courant de boucle
NT. La tendance de l’offre est de séparer les plates-formes en plu- ~
sieurs serveurs reliés entre eux par un réseau local, chaque serveur Commande de sonnerie
étant optimisé pour certaines fonctions : temps réel ou informati- – 48 V
que. Les exemples de réalisation décrits par la suite (cf. § 3.7.2) cor-
respondent à ces modes de réalisation. Figure 11 – Interface de ligne terminale (joncteur)
Le mode de réalisation n° 4 est présent sur le marché depuis quel-
ques années mais n’a pas connu un grand succès, compte tenu de
ce qu’une plate-forme PC standard est mal adaptée aux contraintes — le raccordement informatique, qui relie la plate-forme PABX et
d’exploitation et de permanence de service des PABX. La normalisa- les serveurs informatiques qui lui sont éventuellement associés.
tion d’un bus temps réel, reliant entre elles des cartes installées
dans les emplacements du PC a été réalisée par l’ECTF (Entreprise
Computer Telephony Forum), et a donné lieu à des produits PABX de
petite taille (< 100 usagers) réalisés dans un PC. Ce type de bus a 3.2.1 Raccordement de ligne terminale analogique
cependant l’inconvénient de compliquer et de fragiliser encore un
peu plus les connexions internes au PC.
Les PABX peuvent recevoir des terminaux analogiques simples
Le mode de réalisation n° 5 repose sur des éléments empruntés tels que ceux utilisés sur les réseaux publics (cf. § 2.3.1), l’interface
au monde des ordinateurs mais réassemblés en une plate-forme
du côté central ou joncteur est alors du type représenté à la
spécifique dédiée à la téléphonie, avec les dispositions de redon-
figure 11.
dance qui offriront les performances de disponibilité nécessaires au
PABX. De plus, il utilise directement les modes d’interconnexion mis
au point pour le PC : bus compact PCI, et protocoles de réseaux
locaux. Il implique, cependant, la mise en paquet du signal de 3.2.2 Raccordement de ligne terminale numérique
parole, qui n’est pas encore une technologie ayant atteint la matu-
rité. L’exemple de réalisation du paragraphe 3.7.3 correspond à ce
mode de réalisation. Ce type de raccordement est propre au PABX qui en contrôle les
deux extrémités, il est donc en général particulier à chaque
constructeur. La base normalisée retenu en général est constituée
3.2 Fonctions de raccordement par l’accès de base défini pour le RNIS avec son interface S0, offrant
deux canaux B à 64 kbit/s et un canal D à 16 kbit/s destiné principa-
lement à la signalisation. L’ensemble est multiplexé et transmis sur
Les fonctions de raccordement sont réalisées par des sous- deux ou quatre paires téléphoniques ordinaires sur une distance
ensembles spécifiques comportant une part importante de matériel. inférieure à 1 000 m ; le débit total transmis est de 192 kbit/s. Les
On distingue : protocoles utilisés sont définis par la normalisation jusqu’au
— le raccordement des terminaux, avec un dispositif d’interface niveau 3 pour le canal D.
dans le terminal lui-même et une partie dans le central (joncteur de
ligne terminale) ; Le tableau 8 indique les recommandations de l’UIT-T (séries I) et
— le raccordement aux réseaux, offrant des interfaces de raccor- de l’ECMA (European Computer Manufacturers Association)
dement (joncteur de circuit) entre plates-formes ou entre plates-for- (série Q) concernant la normalisation des différents niveaux proto-
mes et réseaux extérieurs ; colaires.

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3.2.5 Raccordement sans fil


Tableau 8 – Normalisation du raccordement
de ligne numérique Les services de mobilité sur site, offerts au moyen de terminaux
portables (cf. § 2.5.1), reposent sur un raccordement dit « sans fil »
Niveau Canaux B Canal D exploitant une liaison par ondes électromagnétiques dite liaison
3 I.451 (Q.931) radio. La norme la plus courante mise en œuvre dans les PABX
actuels pour ce type de liaison est la norme DECT (Digital Enhanced
2 I.440 (Q.920) Cordless Telephone).
I.441 (Q.921)
La norme DECT définit une plage de fréquences radioélectriques,
1 I.430 I.430 Accès de base une structure de multiplexage des signaux numériques et des proto-
I.431 I.431 Accès primaire coles d’échange de signalisation entre les différentes entités, de
manière à permettre l’utilisation de terminaux de toute provenance
à condition qu’ils respectent les spécifications de la norme à l’inter-
face radio.
Pour les PABX, ce mode de raccordement présente trois types de
limitation qui conduisent les constructeurs à en étendre la défini- Les principales caractéristiques du raccordement à la norme
tion, qui devient alors spécifique à chacun d’eux : DECT dont les suivantes :
— plage de fréquences : 1 880 à 1 900 MHz ;
— l’utilisation de deux ou quatre paires est une contrainte impor-
— canaux : 12 canaux bidirectionnels sur 10 fréquences por-
tante qui amène les constructeurs à définir un multiplexage complé-
teuses ;
mentaire sur une seule paire qui réduit la portée ce qui n’est pas une
gène en PABX ; — multiplexage des 12 canaux : TDMA (Time Division Multiplex
Access) ;
— le débit du canal de signalisation de 16 kbit/s peut être trop fai- — densité de raccordement : 10 000 erlang/km2 soit 1 utilisateur
ble pour acheminer les informations de signalisation nécessaires à 0,1 erlang par 10 m2.
aux terminaux multifonction, il est donc parfois porté à 64 kbit/s ;
La figure 12 donne la structure générale du raccordement sans fil
— les protocoles de niveau 3 normalisés sont de type fonctionnel, réalisé dans les PABX à la norme DECT.
ce qui complique et renchérit le terminal, une partie de la signalisa-
tion est donc le plus souvent transmise sous forme de protocole sti- Le contrôleur radio peut être intégré dans le PABX, comme c’est le
muli, conformément à ce qui se passait dans les PABX traditionnels. cas dans l’exemple de réalisation mentionné au paragraphe 3.7.2,
mais il peut aussi être indépendant et relié au PABX par un circuit
Ces différents aménagements ont conduit certains contructeurs à analogique ou numérique. Il faut noter cependant que la structure
offrir des raccordements de débit plus élevé, par exemple logique des canaux d’échange de signalisation entre le terminal et
256 kbit/s sur une paire (portée typique de l’ordre de 800 m) structu- l’unité de commande prévoit deux niveaux d’échanges de
rés en trois canaux B à 64 kbit/s transparents et un canal D à 64 kbit/ signalisation :
s également. Ce type de raccordement permet également d’offrir — un niveau utilisateur (U) qui échange directement entre le ter-
une extension normalisée de type S0 derrière le poste d’usager pour minal et le central des signaux de haut niveau (au sens ISO) permet-
raccorder éventuellement les terminaux RNIS destinés aux réseaux tant d’offrir côté terminal tous les services d’un terminal
publics. multifonction ;
— un niveau contrôle (C) qui assure toutes les fonctions de ges-
tion de la mobilité : allocation dynamique de canal (cf. § 2.5.1) hand
3.2.3 Raccordement de circuits analogiques over, etc. Ces échanges sont pris en charge par le contrôleur.
individuels La norme DECT définit également une interface radio étendue
GAP (Generic Access Profile) qui permet d’utiliser des terminaux de
Ce mode de raccordement est encore utilisé dans certains pays et diverses provenances (cf. § 2.5.1).
dans des cas particuliers de réseaux urbains. Il utilise des protocoles
à code d’état et des échanges de signalisation de type multifré-
quence (cf. § 1.2.1). Le schéma classique des joncteurs utilisés dans
ce cas est indiqué à la figure 1. Ce type de raccordement est égale- 3.3 Fonctions de commutation
ment utilisé dans les réseaux privés (cf. § 2.2.3.1).
Les PABX réalisent les fonctions de commutation en mode circuit
et en mode paquet. Le mode circuit consiste à commuter des échan-
3.2.4 Raccordement de circuits tillons multiplexés de manière synchrone sur une trame d’entrée,
multiplexés numériques vers une trame de sortie du même type.

Les raccordements de circuits sont réalisés sur la base de la nor-


malisation RNIS : 3.3.1 Commutation temporelle en mode circuit
— accès primaire, PRA (Primary Rate Access), offrant 30 canaux B
La figure 13 représente un ensemble de commutation temporelle
transparents et un canal D dans l’IT 16 du multiplex E1, pour un
où les contacts a1...ax et b1...bx symbolisent le passage d’un échan-
débit utile de 1 984 kbit/s sur un total de 2 048 kbit/s ;
tillon (analogique ou numérique) du signal présent sur les entrées A.
— accès de base, BRA (Basic Rate Access) offrant deux canaux B Dans chacun des intervalles de temps, définis par une horloge, une
et un canal D à 16 kbit/s. commande est donnée au système pour fermer pendant un court
Les niveaux 2 et 3 pour la signalisation avec les réseaux publics instant un couple de contacts ai, bj. Un échantillon du signal présent
sont référencés dans le tableau 8. en Ai (A1 sur la figure) sera alors émis sur le bus commun et reçu sur
la sortie Bj (B2 sur la figure), les autres contacts n’étant pas activés à
Dans les réseaux privés, le canal de signalisation est dédoublé (un ce moment. Si à l’intervalle de temps j ce sont b1 et a2 qui sont fer-
deuxième intervalle de temps lui est dédié) et achemine les messa- més, on aura réalisé sur les deux intervalles de temps i et j une com-
ges des protocoles de réseau privé : QSIG et ses extensions particu- mutation bidirectionnelle, ou quatre fils, des échantillons de l’accès
lières aux constructeurs (voir § 2.2.3.2). 1 vers l’accès 2.

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Station
de base Combinés
portables

Station
Contrôleur de base
PABX
radio

CC FP CPP
Network (Common Control RFP (Cordless Portable
Node Fixed Part ) (Radio Fixed Part) Part )

5 U
4
I GAP C
S
3
O

2
DLC / MAC
Physique
1

Liaison station de base Interface radio


Figure 12 – Raccordement sans fil DECT

L’indication du couple de contacts activés pendant un intervalle de système sans blocage, sinon le programme devra définir les jonc-
temps donné est contenue dans la mémoire de commande, qui est teurs activés à chaque IT, il y aura un taux de blocage. Pour chacun
mise à jour par le système de commande à chaque nouvelle con- de ces groupes les codeurs sont reliés à un bus émission. Les bus
nexion. D’après le théorème de Shannon, si l’on répète la transmis- émissions sont multiplexés sur k mémoires (une par groupe) dites
sion d’échantillons à un rythme supérieur à 2 fois la fréquence de parole, ayant chacune pour capacité n · k adresses de 8 bits, asso-
maximale contenue dans les signaux présents à l’entrée, on aura ciées chacune à une mémoire de commande de n adresses de m bits
transféré toute l’information de l’entrée vers la sortie. Pour le télé- (tel que 2m = 2n · k). Chacune de ces mémoires de parole délivre ses
phone, la fréquence maximale transmise est de 4 kHz, la fréquence informations sur un bus réception relié à l’ensemble des décodeurs
de transmission d’échantillons doit donc être de 8 000 par seconde. du groupe.
Ceci définit une trame de 12 µs comprenant n intervalles de temps, Ce schéma permet d’aiguiller les impulsions codées transmises
ce qui permettra de relier simultanément n/2 paires d’accès. Si x = n, au cours de l’intervalle de temps i (parmi n) sur le bus émission issu
tous les accès pourront être reliés deux à deux, le commutateur est d’un groupe p, vers le bus réception du groupe q au cours de l’inter-
dit sans blocage. Avec une horloge à 4 Mbit/s on pourra donc valle de temps j.
commuter 512 fois par seconde, soit l’équivalent de 256 liaisons
4 fils simultanées. Ce type de dispositif de commutation mixte (bus et mémoire) est
le plus couramment utilisé dans les PABX actuels reposant sur la
Ce type de commutateur, appelé parfois commutateur de Shan- commutation de circuit.
non, est utilisé depuis le début des années 1980, pour réaliser des
PABX de capacité inférieure à la centaine de postes et qui représen-
tent la plus grande part du marché. 3.3.2 Commutation de paquets
Actuellement, cette technologie est utilisée plutôt sous la forme
numérique, ce qui ne change pas le principe, mais revient à insérer La commutation de paquets est utilisée pour acheminer les infor-
un codeur et un décodeur dans la chaîne (figure 14). mations de signalisation en mode message dans les PABX. Toute-
La vitesse des bus utilisés actuellement peut atteindre 8 millions fois on commence à la voir appliquée aux signaux de parole, pour
d’échantillons par seconde ou plus ; cela ne permet néanmoins pas lesquels elle présente plusieurs avantages :
de couvrir tous les besoins de capacités des PABX. Pour les systè- — compte tenu des progrès technologiques réalisés dans la
mes plus grands on intercale, entre les contacts a et b, un jeu de compression de parole, il est possible de réaliser un codage de
mémoires tampons, dans lesquelles on stock séquentiellement les bonne qualité à des débits de l’ordre de 2 kbit/s, dans des délais de
échantillons sur tout un cycle d’échantillonnage. l’ordre de 20 à 30 ms ;
On utilisera deux intervalles de temps différents pour établir une — la conversion en paquets permet d’exploiter automatiquement
communication : un pour inscrire l’échantillon dans la mémoire, la nature discontinue des signaux de parole (silences), offrant ainsi
l’autre pour le lire et l’envoyer vers la sortie (figure 15). Les accès une possibilité d’économie en débit pour les transmettre ;
des joncteurs de raccordement sont répartis en k groupes corres- — les réseaux publics en mode paquet comme Internet se déve-
pondant chacun à x joncteurs, qui seront activés pendant la durée loppent très vite et commencent à offrir des tarifs très inférieurs à
d’une trame. Si x est égal à n (le nombre d’IT de la trame) on aura un ceux des réseaux en mode circuit ; même si leur qualité ne permet

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Groupe p

A1 a1
Codeur n intervalles Mémoire Décodeur
B1 b1 de temps de parole
1
1
a2
A2 b2 n
B2 1
p
n intervalles
n de temps
1
q
ax 110110110 j
Ax n
Codeur Codeur
bx 1
Bx
k

a 1 2 Mémoire j
b 2 1 de commande
q
1 i n
Mémoire de commande
Groupe q
t1 t2 ti tj tn tl Horloge
Trame = n lT temps Codeur Décodeur
Mémoire
de parole
1
1
a1
n
b1 1
p
101010101 i intervalles
a2 n de temps
1
b2 q
j
Codeur n Codeur
Figure 13 – Principe d’un commutateur de Shannon 1
k

j
p
0 1 i n
1
Mémoire de commande
1
0
Codeur
0 Figure 15 – Réseau de connexion temporel numérique
1
0 de grande capacité
1

gramme de la figure 16. Pour connecter A1 à B2, les paquets seront


envoyés à partir de A1, à tous les B, et munis de l’adresse destina-
taire B2 qui sera donc le seul à reconnaître les paquets qui lui sont
Figure 14 – Commutation temporelle de circuit - Insertion du codeur destinés à les transférer vers la sortie. Pour régler la circulation des
paquets sur le support unique, il est nécessaire de disposer d’un
mécanisme qui évite les collisions (l’équivalent de l’horloge qui
règle la circulation sur le bus temporel à la figure 13). Dans notre
pas aujourd’hui d’y transmettre de la parole dans de bonnes condi- cas, nous supposons que ce mécanisme repose sur le protocole
tions, on peut espérer que cette situation va rapidement évoluer ; Ethernet ou sa version normalisée par l’IEEE 802.3. D’autres proto-
— le trafic de données, acheminé par paquets, augmente à un coles peuvent être utilisés, mais à ce jour les seules réalisations pra-
rythme très rapide, et deviendra rapidement prépondérant ; en y tiques existantes dans le domaine des PABX utilisent 802.3.
incluant la voix on pourra utiliser les mêmes infrastructures de rac-
cordement et diminuer les investissements, ce qui rejoint le point Il existe maintenant sur le marché des PABX fonctionnant suivant
précédent. un tel principe. Avec un support Ethernet à 10 Mbit/s, pouvant trans-
férer 10 000 paquets de 64 octets par seconde dans de bonnes con-
En reprenant la disposition des entrées/sorties de la figure 13 pré- ditions (50 % de charge), on peut réaliser un commutateur reliant
cédente, la commutation de paquets se présente suivant le dia- 500 accès sans blocage, donc 250 accès bidirectionnels. Avec les

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3.4.1 Signaux informatifs pour l’usager


A1 B1
En plus de la sonnerie, qui est reconstituée par les terminaux élec-
troniques (cas général dans les PABX), les tonalités que doit recevoir
A2 B2
Échantillons l’usager sont au minimum :
Adresse
de parole destination — l’invitation à numéroter ;
Adresse A3 B3 — le retour d’appel ;
source
— la tonalité d’occupation.
Paquets transmis 8
0 Ces signaux sont en règle générale fabriqués au niveau de la
(64 octets min.) . .
2 plate-forme et transmis dans la bande vocale, le plus souvent direc-
. .
.
.
.
tement sous la forme du code numérique susceptible d’être décodé
en signal musical par le récepteur. Un seul générateur de tonalité ali-
3 mente en général en parallèle tous les postes d’une installation.
D’autres informations de signalisation doivent être transmises à
l’utilisateur, comme par exemple :
— des invitations à patienter : tonalité d’acheminement ou
annonce vocale (on peut classer la musique de patience dans cette
Ax Bx catégorie) ;
— une indication de renvoi : tonalité ou annonce ;
— une invitation à numéroter particulière pour postes renvoyés
Figure 16 – Principe de la commutation de paquets sur Ethernet (peut être associé à l’indication de renvoi) ;
— une indication d’intervention, ou d’intrusion ;
— une indication d‘appel en instance (tonalité).
versions commutées d’Ethernet ce nombre peut être beaucoup plus D’autres informations de signalisation peuvent être communi-
grand. quées à l’utilisateur, par la méthode des annonces vocales, voire par
affichage sur l’écran du poste (message en attente...).
Il existe encore néanmoins des obstacles à la généralisation de ce
procédé. Le premier obstacle est le délai introduit sur la transmis-
sion du signal de parole. Avec des paquets de 64 octets, qui est la 3.4.2 Signaux multifréquence
taille minimale de paquet acceptée par la norme Ethernet, on aura
une cinquantaine d’octets de parole transmis dans chaque paquet. L’échange de signaux d’enregistreur (numéros d’usagers) avec les
Si l’on considère un codage de la parole à 8 kbit/s, cela représentera réseaux publics analogiques se fait encore parfois en mode multifré-
l’introduction d’un délai de 50 ms sur le signal de parole, qui, ajouté quence, mais surtout ce mode de signalisation est le seul couram-
au 30 ms de temps de codage/décodage et au temps de transfert sur ment utilisable pour traverser de manière universelle les réseaux
la ligne terminale, atteint déjà la limite tolérable pour un confort publics analogiques. Par exemple, le dialogue à travers les réseaux
acceptable de conversation. publics avec les messageries vocales et les systèmes de réponse
vocale interactive, se fait toujours en multifréquence. Ce type de
À côté des PABX on trouve des passerelles destinées à transfor- signaux doit donc être émis, reçu et traité par les PABX. Ceci est réa-
mer les signaux de parole en paquets pour bénéficier des tarifs lisé par des batteries d’émetteurs récepteurs, adaptés aux différents
attractifs des réseaux publics correspondants. Pour réduire les codes utilisés dans les réseaux : code clavier Q 23, code MF Socotel,
délais, ces passerelles utilisent des paquets plus courts (une ving- code R2 départ et arrivée, etc.
taine d’échantillons) et réalisent une compression d’en-tête qui
réduit le débit nécessaire. En effet avec 20 octets de parole, la pré-
sence des en-têtes revient à doubler le débit nécessaire. Actuelle- 3.5 Fonctions de commande
ment (1998), l’état de l’art de la transmission de parole sur les
réseaux publics en mode paquet repose sur un codage de l’ordre de Les fonctions de commande sont réalisées d’une part par des uni-
5 à 8 kbit/s, nécessitant un débit de 10 à 11 kbit/s. Il faudra encore tés de traitement construites à partir de sous-ensembles informati-
sans doute quelques temps avant que ces technologies ne se répan- ques et, d’autre part, dans les modules périphériques et les
dent universellement dans la réalisation des PABX. terminaux eux-mêmes pour toutes les tâches propres aux fonctions
de ces modules. Les commandes périphériques travaillent sous le
contrôle de l’unité centrale de traitement qui fournit les messages
de commande et télécharge les modifications de programme néces-
3.4 Fonctions de signalisation saires.

3.5.1 Mémoires et annuaire


La signalisation téléphonique telle qu’elle se présente au niveau
de l’usager comporte deux aspects : L’unité centrale exploite un ensemble de mémoires qui contien-
nent les données nécessaires à l’exécution des tâches liées aux ser-
— les signaux destinés à être perçus par l’usager : sonnerie (indi- vices fournis par le PABX :
cation d ‘appel), tonalités et annonces vocales ; — une mémoire dynamique, directement associée à l’unité de
traitement contient les éléments nécessaires aux fonctions en cours
— les signaux de commande et de contrôle destinés à se propa-
d’exécution à un instant donné ;
ger à travers une chaîne hétérogène (numérotation dans les réseaux
publics...), et devant conserver de ce fait leur nature traditionnelle ; — une mémoire de masse, contient les programmes et toutes les
données fixes caractérisant le fonctionnement du système ;
— les signaux directement liés à la commande du PBX, qui sont — une mémoire semi-permanente contient les données propres à
traduits en mode message dès que possible. l’installation et les profils d’utilisateurs.

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La mémoire dynamique et la mémoire de programme s’organi- 3.5.2 Architecture client/serveur


sent avec l’unité centrale, de manière similaire aux systèmes infor-
matiques. Tous les PABX utilisent maintenant des processeurs du com-
La mémoire dite semi-permanente constitue une particularité des merce, Intel ou Motorola par exemple, et des architectures matériel-
PABX et des systèmes de communication en générale ; elle se les existantes dans le monde informatique. Toutefois, la multi-
trouve très développée dans les systèmes actuels et intégrée au plication des applications non directement liées au traitement de
fonctionnement des systèmes eux-mêmes. Elle sert à offrir des fonc- communication a conduit à répartir ces applications entre le proces-
tions de plus en plus importantes comme les annuaires, la ges- seur central du PABX et des processeurs annexes, dans une archi-
tion des profils d’utilisateurs et plus récemment les fonctions de tecture client/serveur typiquement informatique. Cela conduit à une
traduction d’adresses impliquées dans les procédés de nommage disposition générale telle que celle de la figure 17. Les fonctions
(cf. § 2.5.2). temps réel du PABX sont alors assurées par un Serveur PABX, qui
reçoit également les raccordements avec les terminaux téléphoni-
■ Fonction d’annuaire ques soit analogiques (noté a/b sur la figure) soit numériques (Up
correspondant à une interface RNIS type U, spécifique aux installa-
La base de données contient les informations associées aux utili- tions privées).
sateurs de l’installation : nom, fonction, localisation géographique,
service dans l’organisation, les numéros d’annuaire, etc. Ces infor- La répartition des fonctions entre l’unité centrale de traitement et
mations sont d’une part offertes aux utilisateurs et aux exploitants, les serveurs peut varier d’une installation à une autre, et est suscep-
d’autre part intégrées aux informations nécessaires au fonctionne- tible d’évoluer dans le temps. En 1999, on rencontre les répartitions
ment de l’installation. indiquées dans le tableau 9.

■ Profils d’utilisateurs
Tableau 9 – Allocation des fonctions
La base de données contient pour chaque utilisateur, l’ensemble
des informations qui définissent toutes les caractéristiques des ser- Fonction Support
vices auxquels il a accès. Ces informations prennent de plus en plus
d’importance avec la multiplication des services différenciés, la Traitement d’appel Central PABX
mobilité des utilisateurs et les restrictions d’utilisation impliquées Réseau Central PABX
par les coûts de réseau importants.
ACD évolué Partagé entre central et serveur
■ Traduction d’adresses Admin. Mainten. Serveur
Le fait de séparer les adresses des terminaux mis à la disposition Messagerie vocale 2 types d’offre : central et serveur
des utilisateurs de l’identification de ces utilisateurs eux-mêmes,
entraîne la nécessité de systèmes capables de traduire ces différen- Multimédia Serveur
tes informations pour les rendre compréhensibles et utilisables par Annuaire Central et/ou serveur
les systèmes de commande. Cette fonction s’appuie également sur
les informations contenues dans la base de données du système. Sans fil 2 types d’offre : intégré et add-on

– Réseau communication
– Réseau spécialisé Réseaux
– Intranet / Internet

a/b
Serveur d'application
Up Traitement d'appel
– Communication de personne – ARS / LCR
à personne – Centre appel
– Réseau privé – Facturation
– Routeur

CTI et TCP / IP (niveau > 3)

Commutation niveau 2 (802.3...)

Administration Données
Maintenance utilisateurs

Figure 17 – Organisation générale de la


fonction PABX, dans les réalisations offertes
sur le marché actuellement

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4 stations radio
Mémoire de masse DECT
Accès Unité (disque, Flash....)
informatique de centrale
Ethernet (commande) Accès programmes 1 T2 / S2
TCP / IP maintenance, 8 T 0 / S0
administration...

Commande (bus messages)

Commutation (Bus de Commutation circuit) 16 / 32


Ethernet joncteurs
CPU
802.3 de postes
Joncteurs Joncteurs Auxiliaires spécifiques
Module
circuits postes (multifréquence,
de gestion
(lignes (lignes tonalités,
de mobilité
extérieures) intérieures) conférences...)

12 / 24 joncteurs
de postes
Figure 18 – PABX de petite capacité (150 lignes et moins)

Lignes
louées
3.6 Fiabilité et redondance
CPU Central Processing Unit
Le PABX est un équipement auquel on demande un niveau élevé DECT Digital Enhanced Cordless Telephone
de disponibilité, compte tenu de son utilisation dans les relations en
temps réel entre de multiples personnes, dont ces relations condi- Figure 19 – Représentation simplifiée de la structure d’un grand
tionnent le travail et l’efficacité. La disponibilité exigée du PABX est, PABX à commutation répartie
en particulier, très supérieure à celles demandée habituellement à
l’informatique, dont les interruptions sont gérées en sauvegardant
les informations, ce qui est possible parce qu’il n’y a pas véritable- petits modules. L’ensemble se monte dans un coffret de petite
ment d’utilisation en temps réel. Les performances chiffrées de dis- dimension (volume inférieur à une vingtaine de litres), qui se fixe
ponibilité, caractéristiques des grands PABX sont similaires à ce qui directement au mur.
est demandé aux centraux téléphoniques publics, dont la concep-
tion est voisine. L’ordre de grandeur est de quelques 10−6, soit moins Au-delà d’une vingtaine d’utilisateurs, et jusqu’à 150, on retrouve
de 15 à 20 min d’interruption totale sur une période de dix ans. la structure matérielle classique en chassis recevant des éléments
enfichables dans une plaque arrière ne servant qu’au raccordement.
Les petits PABX sont conçus avec des taux de fiabilité élevés L’unité centrale constitue alors un élément enfichable, ainsi que les
pour le matériel (nombre et charge des composants individuels), auxiliaires et l’alimentation. Les joncteurs sont groupés de manière
des alimentations en énergie pouvant être secourues par batteries, plus ou moins flexible sur d’autres éléments enfichables. L’ensem-
et des logiciels comportant des mécanismes de défense élaborés. ble occupe un volume assez réduit, typiquement moins d’un litre par
Pour atteindre les niveaux de disponibilité mentionnés précédem- utilisateur, et est le plus souvent également accroché au mur.
ment, les grands PABX sont pourvus, en plus, d’unités de traitement
dupliquées à fonctionnement parallèle (hot-standby).
3.7.2 Grands PABX à commutation répartie

3.7 Exemples d’architectures réelles On décrit ici la réalisation d’un PABX, sur la base d’une architec-
ture de commutation répartie en mode diffusé (suivant le principe
de la figure 15, § 3.3.1). Les différents modules d’interface et de trai-
3.7.1 Systèmes de petite et moyenne capacité tement sont tous reliés entre eux deux à deux, suivant une structure
(< 100 ou 150 utilisateurs) schématisée à la figure 19. La figure ne comporte que six modules
pour des raisons de lisibilité ; en pratique les réalisations compor-
tent un plus grand nombre de modules : 28 dans le cas présenté à la
Ce genre de système utilise une architecture de commutation à figure 20, qui indique comment les raccordements sont réalisés en
bus temporel desservant un multiplex de quelques centaines pratique sur le fond de panier. Une telle réalisation est utilisée éga-
d’intervalles de temps, compte tenu des technologies et des vitesses lement dans les équipements informatiques tels que les routeurs,
disponibles (cf. § 3.3.1). La figure 18 indique la structure d’une telle car elle est aussi adaptée à la commutation de paquets ou de cellu-
installation. les.
En ce qui concerne l’organisation matérielle ce type d’architecture Des modules enfichables dans un fond de panier, assurent les
conduit à deux formes différentes suivant la capacité de l’installa- fonctions mentionnées au paragraphe 3.1 : raccordement, com-
tion. mande... Chaque liaison est un multiplex temporel à 8 Mbit/s sur
Jusqu’à une vingtaine de lignes terminales, une plaque de raccor- 8 fils parallèles, pouvant donc en théorie transférer 1 000 échan-
dement (circuit imprimé) rassemble l’ensemble des équipements tillons codés à 8 bits par intervalle de temps de 125 µs, soit
correspondant à une configuration minimale : par exemple, un 512 liaisons bidirectionnelles à 64 kbit/s possibles simultanément.
accès de base RNIS côté réseau (équivalent à deux lignes de réseau) Les informations d’une interface sont transmises simultanément à
et six lignes terminales, avec l’unité centrale, l’alimentation et les toutes les autres, stockées provisoirement dans la mémoire de
auxiliaires requis. Des extensions jusqu’à une vingtaine de lignes parole présente sur chaque module et prélevées ensuite en fonction
terminales et trois à quatre accès de base viennent s’enficher direc- des informations de commande. Un module de joncteurs de ligne
tement sur la plaque de raccordement principale, sous forme de pour poste multifonction contient et gère jusqu’à 32 joncteurs, pou-

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Couche applications
Liaison de chaque
module vers tous
les autres, répliqué Serveur d'application temps réel Serveur d'application UNIX
28 fois = 356 liaisons

Interfaces programmatiques

2 x 14 emplacements
de modules fonctionnels Commande Traitement Gestion Commande
téléphonie X 25 temps réel UNIX

Middleware

Figure 20 – Câblage de fond de panier d’un grand PABX


à commutation répartie Chorus MIX
Micro Noyau

vant requérir chacun jusqu’à quatre canaux à 64 kbit/s, soit


128 canaux bidirectionnels au total.
Une telle architecture, peut aussi bien fonctionner en commuta-
tion de circuit qu’en commutation de cellules ou de paquets. Les V24, Ethernet, canal B, canal D, téléphone...
paquets ou les cellules émis par un module sont répliqués vers tous Niveau bas des liaisons client / serveur
les autres et prélevés par le module destinataire en fonction de leur
adresse, indiquée par le système de commande. Les liaisons sont Figure 21 – Logiciel de commande
donc prévues pour fonctionner aussi en mode paquets à 622 Mbit/s,
le débit prévu pour l’ATM.
La commande est assurée par une unité de traitement pouvant
être dupliquée dans deux emplacements de module indépendants
pour assurer le niveau de disponibilité propre aux PABX. Cette unité
de traitement est une véritable machine informatique dont la cons-
truction est très similaire à celle d’un PC. Elle communique avec les
autres modules par des canaux exploités en mode message, et utili-
sant l’architecture de commutation décrite précédemment. Gestion d'appel
– Téléphone analogique
plate-forme NT
L’unité de traitement dispose d’une batterie d’interfaces – Fax
informatiques : interface Ethernet TCP/IP qui relie le PABX au monde – Modem redondante, dédiée
informatique, et interfaces V.24 vers des serveurs portant les appli- QOS
cations associées.
La figure 21 indique la structure des échanges logiciels. Il s’agit
d’un mode de réalisation n° 2, suivant notre tableau 7 (§ 3.1.1), repo-
sant sur un système d’exploitation mixte à base d’UNIX.
Ethernet
Les clients interagissent avec les serveurs à partir des interfaces
assurant les liens et au moyen de la couche logicielle Chorus qui
coordonne les échanges. Chorus assure également les échanges
entre les applications temps réel et les applications UNIX qui offrent Passerelle
Téléphone Ethernet RTC
dans ce cas particulier les services de facturation, d’observation de IP Accès
2 000 F (1999) primaire RNIS PBX
trafic et la configuration du système à partir de la base de donnée. ...
IP analogique
Une structure comportant 28 modules peut desservir 500 utilisa- QOS Quality of Service
teurs de téléphonie classique. Au-delà de ce nombre, des unités
identiques sont reliés entre elles. On peut en associer 19, au moyen
d‘une unité supplémentaire, conduisant à une capacité de 4 000 uti- Figure 22 – PABX à commutation de paquets
lisateurs. Cette capacité est en mesure de couvrir l’ensemble des
besoins des utilisateurs pour les installations mono-site. Pour plu-
sieurs sites, la mise en réseau offrant le maximum de services est répendre sur le marché ; il offre certaines particularités de réalisa-
mise en œuvre (cf. § 2.2.3.2). tion décrites un peu plus en détail :
— il n’y a plus de dispositif de commutation localisé, c’est le
réseau Ethernet (diffusé ou commuté) qui assure cette fonction de
3.7.3 Réalisation d’un système à commutation manière totalement répartie, puisque chaque élément raccordé au
de paquets réseau assure, en fonction de la programmation, le tri des informa-
tions qui lui sont destinées ;
La figure 22 représente la structure d’un PABX actuel, apparu sur — le poste multifonction lui-même est un terminal Ethernet, ce
le marché en 1998, et réalisé suivant le mode n° 5 du tableau 7 qui implique une technologie évoluée pour atteindre le même
(§ 3.1.1). Ce type d’installation téléphonique privée commence à se niveau de prix qu’un poste usuel raccordé individuellement sur un

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Applications
Contrôle et gestion des terminaux Données
audio et vidéo

H. 225 H. 245 T. 125


G. 7x H. 26
Réseau Signalisation signal
Contrôleur d'accès voix image
téléphonique d'appel T. 124
gatekeeper GK RTCP entre terminal
public
et GK RAS
RTP
Transport fiable
T. 123
TCP
Transport non fiabilisé UDP

Nébuleuse IP
Couche réseau IP
GW
Passerelle
Couche liaison

Couche physique

Figure 24 – Éléments propres à H.323 (en grisé) et articulation avec


les autres éléments de transport de la voix et de l’image

Il n’y a plus de PABX proprement dit, le support de commutation


devient le réseau IP lui-même, éventuellement étendu à l’échelle
mondiale. Il n’y a plus de distinction entre signalisation et signal
vocal, les deux étant acheminés dans des paquets similaires sur le
réseau général. La figure 23 montre les éléments d’une installation
Signalisation
téléphonique privée suivant ces principes.
Connexion voix Sur le schéma, on a désigné par « nébuleuse IP » le réseau géné-
ral en mode paquet, fonctionnant suivant le protocole IP. Trois types
Figure 23 – Structure d’un système de téléphonie d’entreprise d’entité sont connectées à cette nébuleuse :
en mode IP, suivant les normes H.323.
— le terminal, qui représente l’outil d’interaction de l’utilisateur
(vocale et signalisation). Du côté de l’utilisateur, il n’y a pas de diffé-
rence avec le terminal de PABX décrit au paragraphe 2.3 ;
joncteur circuit (le prix de vente indiqué sur la figure est un prix — le contrôleur d’accès, (gatekeeper) que nous désignerons par
1999) ; GK. Le GK inclut une base de données qui contient l’identification et
— le serveur qui assure le rôle du central des PABX traditionnels le profil de tous les utilisateurs, l’équivalent des groupes d’utilisa-
(fonction de commande) est réalisé au moyen d’une plate-forme teurs d’un PABX traditionnel. Il assure ainsi la supervision de l’état
informatique adaptée aux contraintes de disponibilité des PABX : et des demandes de tous les utilisateurs de son domaine. La
c’est une plate-forme dédiée et offrant une redondance des unités fonction équivalente à la commande du PABX est réalisée en four-
de traitement ; ce n’est donc pas un PC classique partagé avec nissant au terminal l’adresse IP qui permettra à celui-ci d’établir
d’autres applications ; la connexion lui-même à travers la nébuleuse ;
— les applicatifs de commande sont portés par un seul système — les passerelles, qui sont les entités assurant le passage d’un
d’exploitation adapté à la constitution de réseaux : Windows NT en domaine de téléphonie IP vers un autre, et vers les domaines de
l’occurrence, qui semble aujourd’hui en mesure de fournir toutes les téléphonie traditionnelle, tel que le réseau téléphonique commuté
caractéristiques nécessaires aux PABX, y compris les fonctions en (RTC). On désigne les passerelles par le signe GW (gateway).
temps réel ;
— les fonctions de raccordement de lignes et de circuits sont elles Cette architecture repose sur un ensemble de normes réperto-
aussi assurées par des serveurs, qui dans ce cas-là sont des machi- riées sous la référence H.323. Ces normes avaient au départ l’objec-
nes particulières au PABX, où l’on retrouve des joncteurs comme tif de définir le transport de signaux multimédia dans des réseaux
ceux décrits au paragraphe 3.2. sans connexion, mais en fait elles s’avèrent maintenant la base pour
la téléphonie d’entreprise, à laquelle il est aisé d’ajouter l’image et
Il est vraisemblable que ce type de réalisation va se généraliser
les autres médias.
dans le futur, au fur et à mesure que seront résolus les problèmes
économiques et de qualité de service posés par la paquétisation de La figure 24 indique la structure générale de H.323, qui articule
la voix, tels que nous les avons évoqués au paragraphe 3.2.2. entre elles un certain nombre de normes existantes : codage de la
voix et de l’image (G.7xx et H.26x), structure des trames multimédia
(T. 12x), transport (TCP et UDP), avec des normes propres assurant
3.7.4 Installation téléphonique privée le complément pour permettre de faire fonctionner l’ensemble. On
en mode IP et H.323 notera que les protocoles de signalisation H.225 reprennent et adap-
tent au monde sans connexion les éléments du protocole Q.931 du
RNIS, et que l’on devrait y retrouver dans les versions suivantes les
Le PABX en mode paquet décrit au paragraphe 3.7.3, utilise le
fonctionnalités offertes par QSIG telles qu’on les a décrites au para-
réseau local Ethernet comme support de commutation, c’est une
graphe 2.
commutation au niveau 2, qui reste donc confinée à une zone limi-
tée. Le stade d’évolution suivant utilise une commutation au niveau Les protocoles H.323 vont donc gouverner les échanges entre les
3, donc suivant les protocoles et les normes du protocole internet IP. trois entités mentionnées précédemment à travers la nébuleuse IP :

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— le terminal est client du serveur GK, et vient solliciter un ser- tant en informe l’ART qui, après mise en demeure de l’utilisateur,
vice à travers des liaisons de signalisation ; peut demander à l’exploitant de « suspendre la fourniture du service
— le GK fournit au terminal tous les éléments concernant la qui utilise les terminaux à l’origine de la perturbation ».
communication et les services demandés : par exemple l’indication
La mise en place et l’exploitation d’une installation téléphonique
d’occupation d’un correspondant demandé. Il fournit également les
privée devront donc être faites en vérifiant que ces conditions régle-
adresses réseau que le terminal utilisera pour établir les con-
mentaires sont respectées.
nexions appropriées à travers la nébuleuse IP.
Aujourd’hui (1999) il existe encore de nombreux obstacles à la
généralisation d’un tel dispositif, tels que la fiabilité insuffisante des
systèmes informatiques mis en œuvre, la mauvaise qualité de trans- 4.2 Dimensionnement
mission du signe vocal en mode paquet, et le prix des terminaux
téléphoniques à interface Ethernet. On peut penser que ces problè-
mes seront résolus dans les quelques années à venir, ce qui devrait Les paramètres caractéristiques de dimensionnement d’une ins-
entraîner la généralisation de la solution qui présente un certain tallation sont :
nombre d’avantages significatifs indiqués ci-après.
— le nombre de postes qui y sont raccordés (on parle ici de poste
1) En utilisant le réseau de données pour la téléphonie, l’entre- plutôt que de terminal, car les éléments fournis ici concernent plus
prise fait l’économie du réseau spécifique à la voix, surtout si celui- particulièrement la téléphonie) ;
ci passe par le réseau téléphonique commuté.
— le nombre de circuits extérieurs qui y sont raccordés (en télé-
2) L’introduction d’une intelligence dans le terminal, et l’architec- phonie un circuit extérieur est matérialisé par une ligne analogique
ture client-serveur ouverte suivant les principes de l’informatique, ou un canal à 64 kbit/s dans un multiplex numérique : accès de base
augmente les possibilités d’applications bien adaptées aux besoins ou accès primaire RNIS) ;
et développées par des tiers. — le nombre de positions d’opérateurs et d’agents (pour les cen-
3) La séparation entre l’identification des utilisateurs et des res- tres d’appels) ;
sources d’une part et les adresses de réseau d’autre part, augmente — le trafic de traversée que peut écouler l’installation exprimé en
la souplesse d’exploitation et la facilité d’usage. Les PABX moder- erlangs ;
nes ont d’ailleurs largement avancé dans cette voie, mais internet et — le nombre de tentatives d’appels à l’heure chargée que peut
le web ont véritablement été construit au départ sur ce principe. écouler l’installation.
4) Utiliser le même réseau et les mêmes principes d’exploitation
pour les différents médias est évidemment la manière la plus simple
et la plus économique de fournir des services multimédias. 4.2.1 Capacité en lignes et circuits

Pour les lignes de postes et les circuits, on distingue :


4. Réalisation — la capacité équipée ;
— la capacité câblée, qui exprime les extensions de capacité pos-
d’une installation sibles par adjonction de matériel, sans perturbation du service ;
— la capacité en extension qui exprime les extensions de capacité
possibles du matériel installé en tolérant, pendant quelques heures
(deux jours au maximum), un service dégradé.
4.1 Dispositions réglementaires générales
Il est prudent de considérer l’extensibilité d’une installation à
1,5 fois sa capacité initiale, ce qui constituait autrefois une con-
La loi du 26 juillet 1996 (n° 96/659) et ses décrets d’application, en trainte réglementaire.
particulier le décret 98-266 du 2 avril 1998 relatif aux équipements En exploitation téléphonique, la pratique fournit des données fia-
terminaux, ont sensiblement modifié le code des télécommunica- bles en ce qui concerne le nombre de circuits de raccordement au
tions et en ce qui nous concerne les articles L. 32 et L. 34-9 relatifs réseau public en fonction du nombre de lignes de postes, c’est ce
aux terminaux. Les installations téléphoniques privées ou PABX qu’indique le tableau 10.
sont ainsi classées dans la catégorie des terminaux destinés à être
reliés à un « réseau ouvert au public », et qui, « en raison de leur
complexité, peuvent interférer avec l’échange des informations de
commande et de gestion associé au réseau, ou dont la dimension a
une incidence sur l’écoulement du trafic ». Ils sont de ce fait soumis Tableau 10 – Équipement en circuits fonction du nombre
à certaines contraintes résumées ci-après. de postes d’une installation téléphonique privée
■ Le matériel destiné à être installé et raccordé doit avoir fait l’objet Cas général Faible trafic
d’une évaluation de conformité aux exigences essentielles, résultant (hôtels, unité de production...)
en une attestation d’examen CE de type, et matérialisée par un mar-
quage du matériel correspondant (voir les directives de la Commu- Nombre Nombre Nombre Nombre
nauté Européenne). de postes de circuits de postes de circuits
externes externes
■ Le matériel doit être installé et mis en service par un « installateur
admis » ; en effet seules sont autorisées à réaliser ou mettre en ser- 50 10 50 5
vice des installations privées les entreprises figurant sur une liste
établie par l’Autorité de Régulation des Télécommunications (ART) 100 18 100 10
instituée par la même loi. 200 29 200 18
■ L’exploitant du réseau ouvert au public auquel l’utilisateur sou- 500 62 500 43
haite se raccorder ne peut pas s’opposer à ce raccordement si les n > 500 n > 500
conditions précédentes sont remplies. Si l’installation raccordée n Ð 500 n Ð 500
62 + ------------------- 43 + -------------------
« pertube le bon fonctionnement du réseau et des service », l’exploi- 9 12

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4.2.2 Positions d’opérateurs ponibilité ont été prévus pour éviter cela dans les grandes installa-
tions.
Le nombre d’opérateurs à prévoir obéit également à des règles
déduites de l’expérience. De 1 opérateur pour 12 lignes à 1 opéra-
teur par groupe de 22 lignes au delà de 100 lignes extérieures. Tou- 4.3.2 Locaux
tefois, aujourd’hui, avec la généralisation de la SDA, et les centres
d’appels, il convient d’adapter soigneusement ces règles aux diffé-
rents cas particuliers. Pour les petites installations, compte tenu de leur faible dissipa-
tion thermique et de leur fonctionnement silencieux, il n’est pas
nécessaire de prévoir des locaux particuliers. En revanche, dès que
4.2.3 Trafic de traversée la dissipation thermique excède quelques centaines de watts et si le
matériel comprend des sous-ensembles bruyants tels que mémoi-
Le trafic de traversée d’une installation est donné par : res à disques et imprimantes, il est prudent de prévoir un local par-
ticulier, et cela d’autant plus que la batterie d’accumulateurs et le
T = N ( ta + td + t, ⁄ 2 ) chargeur associés nécessitent un local convenablement ventilé.

avec N nombre de postes d’utilisateurs, Pour les plus grosses installations, il est nécessaire de prévoir un
local climatisé afin d’éviter de mobiliser trop de volume utile pour
ta trafic arrivée par poste, permettre la convection naturelle.
td trafic départ par poste,
t, trafic local par poste.
4.3.3 Câblage de distribution
Il est courant de prendre ta = td = t , . Dans ce cas, le trafic de
traversée est égal à N · tt /1,2 où tt est le trafic total par poste (tt = ta
Les petites installations incorporent le plus souvent un répartiteur
+ td + t , ).
dans le meuble contenant les équipements. En revanche, à partir
Suivant la nature de l’entreprise utilisant l’installation, tt varie de d’une centaine de lignes, la disposition adoptée la plus courante est
0,1 à 0,2 erlangs à l’heure chargée, c’est-à-dire que chaque poste est celle d’un répartiteur distinct constituant une frontière entre la distri-
occupé entre 10 et 20 % du temps. On en déduit le trafic de traversée bution vers les postes et le câblage de raccordement vers les équi-
que doit écouler l’installation pour un nombre d’usagers donné en pements. Des cavaliers amovibles effectuent le raccordement entre
exploitation téléphonique. Ces chiffres peuvent être notablement chaque paire de distribution et la paire associée de raccordement
différents si l’installation est utilisée pour écouler du trafic de don- vers les équipements ; il est ainsi aisé d’effectuer des essais de bon
nées, car les durées d’occupation dans ce cas sont différentes. fonctionnement soit vers le terminal, soit vers les équipements de
commutation.

Pour les accès des équipements reliés à des lignes extérieures, il


4.2.4 Tentatives d’appel à l’heure chargée y a lieu de prévoir au répartiteur des protections constituées par des
fusibles et des parafoudres, afin de protéger le personnel et les équi-
Une installation est également caractérisée par le nombre pements contre les effets accidentels sur ces lignes dus à la foudre
d’appels qu’elle peut traiter à l’heure chargée. Là encore, l’expé- ou à de hautes tensions provenant du réseau d’alimentation en
rience fournit des valeurs de référence en ce qui concerne énergie.
l’exploitation téléphonique. À 1 erlang de trafic de traversée corres-
pondent environ 20 appels, soit 2 à 4 appels par utilisateur à l’heure
chargée. La capacité d’écoulement des appels de l’installation s’en
déduit. Dans ce cas, l’utilisation de l’installation en transmission de
données ne modifie pas sensiblement ces chiffres.
4.4 Entretien et maintenance

Les opérations d’entretien des installations téléphoniques privées


4.3 Conditions d’installation sont relatives :

— à la gestion des données semi-permanentes de l’installation


4.3.1 Alimentation définissant la configuration (§ 2.6.2) ;
— au traitement de la facturation et de l’observation de trafic
Les équipements PABX sont fournis avec des unités d’alimenta- (§ 2.6.3 et 2.6.5) ;
tion à partir du secteur, prévues pour être secourues par batterie, au
moins de manière optionnelle. La consommation typique d’une ins- — aux organes mécaniques tels que disques, imprimantes... ;
tallation moderne est de l’ordre de 1,5 à 2,5 VA par poste d’usager,
— aux ateliers d’énergies.
la plus grande partie étant utilisée par les postes eux-mêmes qui
restent en règle générale téléalimentés par l’installation.
L’entretien est soit confié entièrement à un installateur dans le
Les anciennes contraintes réglementaires imposaient un secours cadre d’un contrat de maintenance et d’entretien, soit réalisé en par-
par batterie pour toutes les installations supérieures à 32 lignes tie par le personnel de l’organisation qui exploite l’installation. Dans
extérieures, ainsi qu’un basculement des lignes extérieures sur un les deux cas, des protocoles de maintenance et d’entretien sont défi-
certain nombre de postes désignés à l’avance, en cas de coupure du nis en détail en s’appuyant sur les outils de maintenance et d’admi-
secteur. Les installations actuelles conservent souvent ces règles, nistration fournis avec l’installation (cf. § 2.6). Les installations
bien qu’elles ne soient plus obligatoires. En fait, le souci de l’exploi- actuelles offrent en particulier des dispositifs de télémaintenance,
tant est d’éviter qu’une installation en panne ne suscite une répéti- de téléprogrammation et de télésurveillance qui permettent de
tion des appels infructueux susceptible d’engorger le réseau si le limiter et de qualifier les déplacements de personnel sur le site
PABX est de grande dimension. Des dispositifs d’indication de dis- (§ 2.6.4).

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