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suspension de machine :
— supporter le poids de l’ensemble suspendu, moyennant une déflexion
permanente dite statique ;
— assurer la connexion d’éléments tels que les arbres de transmission (accoup-
lements élastiques), les lignes de fluides (manchons élastiques, flexibles d’échap-
pements...), etc. ;
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(0)
M fixation côté machine ou équipement, S fixation côté supportage. Les plots (b), (c), (e), (h), et ( ) nécessitent l’évidement du supportage.
Le but est d’optimiser l’amortissement des débattements de Hydrophase (Kléber), Fluidlastic (Lord), Strafluid (Paulstra), etc.
grande amplitude (basses fréquences associées au ralenti du (figure 7). Leur complexité amène souvent à une optimisation par-
moteur, changements soudains de régime, cahots) sans pénaliser ticulière en fonction du spectre d’excitation et de l’optimum de fil-
pour autant le filtrage des hautes fréquences (confort acoustique), trage requis, une collaboration avec le fabricant est donc à peu près
grâce à des transferts de fluide entre deux chambres à travers des toujours nécessaire, et limite leur application à des perspectives de
conduits capillaires ; ces derniers s’ajustent éventuellement avec la séries appréciables ; c’est ainsi que l’élément présenté figure 7c a
charge, et peuvent présenter en eux-mêmes des résonances intéres- été optimisé spécifiquement pour la suspension moteur de la
santes pour modeler le filtrage à des fréquences particulières Peugeot 604 Diesel.
(figure 8).
On observe ainsi qu’autour de 10 Hz on a pu obtenir 20 fois plus
d’amortissement à forte amplitude (± 1 mm) qu’à faible amplitude 1.1.5 Supports métalliques à base de ressorts
(± 0,1 mm) et une raideur dynamique triple. La surtension du mode
de suspension ne dépasse pas 1,5. Les ressorts métalliques à base de fil d’acier dur sont souvent plus
Soigneusement protégés par des brevets, ces supports complexes encombrants que des blocs d’élastomère pour la même charge,
sont en général désignés par des marques commerciales : plots mais ils ont l’énorme avantage d’être très peu sensibles à la
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Figure 6 – Exemples de supports lamifiés pour des matériels ferroviaires (doc. Lord)
Par ailleurs, le recours à des ressorts coniques ou annulaires — les rames ferroviaires (TGV, en substitution aux ressorts métal-
permet de réduire l’occurrence des résonances aiguës de spires liques précédemment cités) ; ces dispositifs compacts sont implan-
toutes identiques. tés sur les bogies reliant les éléments de caisse ;
— les massifs destinés à des instruments très sensibles aux
vibrations, tels que des microscopes électroniques.
1.1.6 Supports métalliques à base de câbles Nota : leur limite est liée au fait que l’amortissement intrinsèque de l’ensemble enveloppe
souple armée + air comprimé est assez faible, alors même que les fréquences très basses
de ses suspensions (parfois inférieures à 1 Hz) peuvent induire de très grands débattements
Ces supports sont en général constitués d’un câble hélicoïdal dynamiques même pour des sollicitations faibles. On ajoute alors des systèmes de transfert
travaillant transversalement comme une série d’anneaux identiques complexes entre les divers plots pour rattraper l’assiette du système ou introduire un
(figure 11). Les déformations vibratoires induisent un frottement des amortissement visqueux accru par des ajutages freinant ces transferts d’air.
brins élémentaires du câble entre eux, donc un amortissement Inversement, un avantage intéressant est l’ajustement et la correction d’assiette, obtenus
par un dispositif annexe de gonflage variable des divers plots – puisque chaque plot est en
important par friction, qui reste non négligeable même à petits même temps, par nature, un vérin pneumatique. Toutefois, ces réglages jouent sur la
niveaux de vibration. Surtout, on conserve à ces petits niveaux l’élas- fréquence propre de la suspension, qui est une fonction non linéaire de la pression. Elle se
ticité du câble, ce qui limite le raidissement observé dans les mêmes calcule assez simplement en tenant compte des équations d’équilibre thermodynamique du
conditions sur les dispositifs à paille de fer (§ 1.1.5) et rapproche les gaz dans les deux chambres : en notant S la surface de piston équivalente, p la pression de
gonflage, V le volume moyen des chambres à l’équilibre, c p la capacité thermique massique
performances de ce système de celles des ressorts à lames des sus- et γ la constante adiabatique du gaz, on obtient la raideur du plot pour de petits déplace-
pensions de véhicules industriels et de wagons : la raideur dyna- ments autour de l’équilibre :
mique effective varie en fonction des sollicitations vibratoires :
(γ – c )
≈ 2 -------------
2
pS p
— à fort niveau, la raideur totale est la somme de la raideur des K
V
- -------------------
γ
différents brins considérés comme indépendants ;
— à faible niveau, la raideur totale correspond à la raideur plus La suspension hydropneumatique, qui fait la particularité des
élevée d’un barreau d’acier compact de même diamètre que le câble. véhicules Citroën (figure 14), est une variante de la suspension pneu-
matique : l’élément élastique est la bulle d’azote des capacités
Ces supports offrent en particulier une excellente protection
hydrauliques mises en dérivation sur le circuit hydraulique des sus-
antichoc, outre l’insensibilité à l’environnement générale aux dis-
pensions, et on règle l’assiette et l’amortissement en jouant sur les
positifs métalliques. Ils existent dans une très large gamme de
transferts de ce fluide hydraulique en lui-même incompressible aux
charges unitaires. Ils sont, par contre, moins performants aux fré-
fréquences de suspension.
quences élevées que les systèmes élastomériques les mieux
conçus, et peu avantageux par conséquent pour traiter des problè-
mes de gêne acoustique.
On rencontre maintenant des versions présentant des sur- 1.2 Butées antichocs
moulages élastomériques pour augmenter l’amortissement à faible
niveau et tenter de pallier ce handicap. On s’étendra peu sur ce composant extrêmement simple, très
connu, et utilisé largement : le principe est une forme globalement
conique à bout arrondi qui va donc augmenter très progressivement
1.1.7 Supports pneumatiques son aire de contact en fonction de la déflexion (figure 15). L’entrée
en appui va donc être quasi imperceptible, la raideur finale est celle
L’air comprimé est à la fois très élastique et assez visqueux, et d’un plot en compression (figure 1b). On utilise des élastomères
offre donc en soi une manière de réaliser la faible raideur amortie ayant une très grande résilience et une bonne ténacité, ce qui en
requise pour constituer une suspension. fait des composants discrets et durables présents dans tout notre
environnement quotidien.
En excluant le cas particulier du pneumatique, l’automobile est
la première, aux États-Unis, à avoir mis en œuvre des suspensions Il est mentionné au paragraphe 1.1 des exemples d’intégration
pneumatiques (figure 12) pour ses lourdes limousines. de telles butées antichocs dans des supports élastiques (figure 2),
mais le plus souvent elles sont implantées séparément, en veillant
Actuellement, on retrouve principalement ces systèmes à ce que leur axe soit bien dans l’axe du choc et perpendiculaire à
(figure 13) pour la suspension à très basse fréquence de systèmes la surface impactante, pour éviter les efforts tangentiels suscep-
très lourds tels que :
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Figure 10 – Suspension d’une presse sur quatre systèmes Figure 13 – Suspension pneumatique industrielle (doc. Firestone)
de quatre ressorts métalliques associés à un amortisseur visqueux
(doc. Gerb)
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de la fréquence de coupure ω 1
2 Ω 0 soit f ------------ Ω 0 .
2π
La sensibilité du résultat aux paramètres ω 0 , µ et η est telle
qu’une approche systématique d’optimisation est nécessaire pour
chaque cas ! On peut démontrer qu’un rapport µ compris entre
0,15 et 0,25 conduit à de très bonnes performances, mais ce n’est
pas toujours facile d’intégrer un absorbeur d’une telle masse si le
système originel est lourd.
On démontre aussi qu’il est intéressant de choisir la pulsation
propre ω 0 de l’absorbeur en fonction de la pulsation Ω 0 à absorber
de manière à satisfaire à la relation :
Ω KMm
ω0 ≈ -------------
1+µ
0
- soit k = ------------------------2
M + m
La figure 16 présente les résultats obtenus dans ce cas pour
µ = 0,25 en faisant varier η .
Lorsque η est infini, l’absorbeur ne fonctionne plus, et on retrouve
le pic de vibrations initial abaissé en fréquence du fait de l’ajout de
la masse m. Lorsque l’absorbeur ne présente aucun amortissement,
la vibration devient nulle à sa fréquence propre ω 0 (soit ici 0,8), mais
on a remplacé le pic de vibrations initial par deux résonances
Figure 14 – Schéma de la suspension arrière d’une BX Citroën
respectivement en deçà et au-delà de la fréquence initiale.
Il existe donc un optimum assez « pointu » de l’amortissement
de l’absorbeur dynamique, de l’ordre de 0,4, pour en obtenir le
meilleur résultat, qui en fait dans la pratique, malgré un principe
très simple, une réalisation de spécialiste.
C’est encore plus évident quand on doit prendre en compte l’effet
de la température sur les caractéristiques de raideur (donc de fré-
quence propre) de l’absorbeur (qui risque de s’échauffer sous l’effet
de l’énergie vibratoire qu’il dissipe en son sein du fait de son amor-
tissement η ) et la difficulté technologique de le rendre résistant à
des millions de cycles de vibrations à assez forte amplitude.
On rencontre malgré tout très fréquemment des absorbeurs
Figure 15 – Butée antichoc : principe dynamiques dans des machines industrielles, en particulier pour
limiter les vibrations de torsion des lignes d’arbres (figure 17a) et
des vilebrequins de moteurs thermiques (ce qui sort du cadre de
La mise en équation du système est assez simple, si l’on cet article) ; on les emploie aussi pour maîtriser çà et là des raies
considère la structure initiale comme réductible à un système vibratoires bruyantes de machines tournant à des régimes stables
masse-ressort selon le degré de liberté de la vibration à absorber : (aéronefs à la vitesse de croisière) ou pour réduire l’effet de modes
le système est alors celui décrit à la figure 16. propres de structures de supportage de machines dont on ne peut
En notant Ω 0 la pulsation propre du système initial et ω 0 la pul- empêcher qu’ils soient excités à la résonance (§ 2.5). Une autre
sation propre de l’absorbeur dynamique implanté sur un support application fréquente est l’absorption des vibrations du porte-outil
rigide, µ le rapport de la masse de l’absorbeur à celle du système et/ou de la table de fraiseuses, tours et machines de perçage pour
initial (µ = m/M ), on peut établir que le rapport d’amplitude de la éviter le broutement des outils de coupe (figure 17b).
vibration à la pulsation ω de la masse M après (Z a)/avant (Z i ) On rencontre enfin parfois des absorbeurs dynamiques au sein
l’implantation de l’absorbeur, pour la même excitation F = F 0 sin ωt, même de supports élastiques, pour absorber une fréquence singu-
s’établit à : lière, mais cette disposition perturbe le filtrage initial et se révèle
peu avantageuse.
2 2 2 2
Z η ω 0 + ω 2 – ω 0
-----a- ( ω ) ≈ -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Zi Ω
2 2
ω0
2 2
2 2 ω ω2
2 2
η ω 0 --------2- 1 – --------20- + µ + µω 2 --------2- – --------2- – 1 ω 2 – ω 0
Ω0 ω Ω0 Ω0
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Un produit viscoélastique ayant un tan δ de 1 amènera un amor- L’amortissement par revêtement contraint sera donc optimisé en
tissement global de 10 % si sa contribution en raideur est de 10 %, conduisant successivement :
et le double si elle est de 20 %, ce qui divisera l’amplification ini- — une analyse des déformations vibratoires de la structure ini-
tiale de la résonance, en général de l’ordre de 100 pour une struc- tiale, pour identifier les éléments concentrant le maximum de
ture mécanosoudée de bonne qualité, par 10 ou 20 respectivement, contraintes dynamiques , qui feront prioritairement l’objet du
soit un gain de 20 ou 26 dB respectivement sur la raie vibratoire en traitement ;
question. — la sélection d’un matériau présentant un pic suffisant d’amor-
On a vu à l’article Isolation antivibratoire et antichoc. Définitions. tissement viscoélastique aux fréquences et températures d’emploi
Principes physiques [B 5 140] qu’il n’existait malheureusement pas (bases de données issues d’appareils comme le viscoanalyseur,
de produit amortissant qui présente dans les gammes usuelles de par exemple) ;
températures et de fréquences un module d’Young qui puisse se — le choix des épaisseurs optimales du viscoélastique et de la
rapprocher de celui du métal : il n’est donc pas possible actuellement contreplaque, en fonction de l’efficacité requise, des minimums
de trouver un matériau qui puisse simplement revêtir la structure imposés par les irrégularités de surface de la structure de départ et
initiale, si ce n’est des tôles très minces comme un tablier ou un des maximums de poids supplémentaire. Il existe des abaques pour
capot de véhicule automobile ! les revêtements plans et des logiciels de calcul pour des situations
plus complexes (profilés creux et tubes, géométries tridimension-
nelles, etc.) (figure 25b).
La solution est alors de faire travailler le revêtement amor-
tissant en cisaillement (§ 1.1.1) par l’adjonction d’une contre-
plaque raide, souvent métallique, parfois en composite à base de
fibres à haut module si un gain de poids est nécessaire : ce
dispositif est appelé revêtement contraint (figure 25a). Plus la
couche cisaillée est mince, plus la contreplaque est épaisse, et
plus on dérivera d’énergie vibratoire de la structure initiale.
Figure 26 – Accélérance /F relevée sur une structure navale mécanosoudée avant/après amortissement par revêtement viscoélastique
contraint : — dans la zone des premiers modes (100 à 1 000 Hz), efficacité moyenne 15 à 20 dB sur les modes ;
— dans les hautes fréquences : effet direct sur la propagation, – 6 à – 8 dB à toutes les fréquences
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l’accélération vibratoire
vibratoire relatif/plot x
la force excitatrice F s
dynamique tan =
la transmissibilité
la transmissibilité
l’amortissement
aux vibrations T
Pour et appliquer
le déplacement
amont /plot s
contrôler la formule
la période
aux chocs c
la masse M
le poids P
la fréquence propre 1
de la suspension f 0 f 0 = --------- K ′/M
● ● 2π
dans les axes principaux
la surtension
à la résonance ● Q ≈ 1/ tan δ = 1/ η
de la suspension Q
R = τc
la réponse au choc R ● selon notation [B 5 140]
l’énergie absorbée ● ● statique : E = 1/2 K d 2
par le plot
● E = 1/2 P 2/K
● dynamique : E = 1/2 K ’ x 2
1
● ● ● E ≈ ------------ 2
- K ′γ s
2ω 4
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Parallèlement, il faut répertorier les contraintes d’environnement 2.2 Calcul d’une suspension
de l’installation et, en particulier :
— les températures moyennes et extrêmes rencontrées, en dis- 2.2.1 Données à réunir sur l’application
tinguant s’il le faut les conditions de stockage et de service ;
— la présence de solvants ou de gaz dans l’environnement direct La première étape du calcul d’une suspension est la collecte des
des éléments isolants (ozone, fuites de lubrifiants, fuites de gazole, données permettant de définir précisément l’application. La plupart
eaux polluées chimiquement), à titre régulier ou occasionnel des fabricants d’éléments de suspension fournissent des question-
(vidanges, interventions de maintenance, peinture périodique des naires standards en annexe à leurs catalogues, et nous remercions
éléments environnants les plots, etc.) ; l’un d’eux de nous avoir permis de le reproduire ci-après (tableaux
— la présence d’abrasifs tels que du sable, des poussières métal- 4 et 5). Bilingue, il permettra au lecteur de consulter des construc-
liques, etc., susceptibles d’être entraînés dans les interstices des teurs de toute origine [Doc. B 5 142].
supports ;
— la possiblité ou non d’accéder aux supports pour les contrôler
périodiquement et en vérifier en particulier la déflexion statique
2.2.2 Calcul de la suspension
(fluage) et le lignage (déformations transverses à vérifier vis-à-vis
de la limite admissible par le plot) ; À ce stade, on peut donc identifier :
— les contraintes de tenue au feu et les risques d’émanation de
gaz de combustion toxique. — la charge statique de chaque supportage ;
— les raies d’excitation fondamentales et harmoniques de la
Ces exigences d’environnement (au sens large) vont guider le machine, aux régimes de fonctionnement nominaux les plus lents.
choix des familles chimiques d’élastomères compatibles avec On notera f e la fréquence la plus basse d’excitation ;
l’installation : on présente dans le tableau 3 les principales propriétés — l’objectif de découplage minimal pour ces premières raies. À
des élastomères couramment utilisés. défaut d’un objectif précis, on pourra prendre typiquement une iso-
Bien entendu, au-delà de leur sensibilité différente aux divers para- lation de 75 % (1/4 seulement de la vibration est transmise), soit
mètres d’environnement tels que la température, ces élastomères T = 0,25.
ont un comportement différent en termes de linéarité aux grandes On en déduit alors la fréquence propre f 0 de la suspension :
amplitudes de vibration, d’intensité de résonance des modes
internes, etc. : leur choix est donc largement lié aussi à la conception fe
du plot lui-même (forme en particulier). f 0 = --------------------------
-
1+1⁄T
par exemple, pour :
30
T = 0,25 et f e = 30 Hz, f 0 = -------- = 13,4 Hz
5
Cette fréquence propre oriente a priori le choix du type de sup-
ports élastiques, au sens où toutes les technologies ne permettent
pas de couvrir les fréquences les plus basses (figure 27). (0)
(0) (0)
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Puis on détermine la déflexion statique d’une telle suspension, Si le constructeur n’indique que des valeurs de raideur statique,
en supposant la pesanteur g = 9,8 m/s2 : on pourra considérer que K ’ ≈ 1,5 K pour un caoutchouc typique.
9,8 1 On se guidera dans le catalogue à la fois par l’objectif de raideur
d = ----------------2- soit d ≈ ---------
2
(m) et par celui de fréquence propre (ou de déflexion statique). D’une
4π 2 f 0 4f 0 manière générale, on évitera de surcharger un plot par rapport aux
indications du constructeur :
soit, dans notre exemple, d ≈ 1,4 × 10 –3 m et on en déduit la raideur
— on augmenterait le risque de fluage et de dégradation
dynamique du plot à cette fréquence :
prématurée,
Mg — on risquerait de rencontrer de fait une raideur beaucoup plus
K ′ = ------------ (N/m) élevée, due à la non-linéarité probable du support sous fortes
nd
charges !
avec n nombre de plots.
Nota : dans le cas où la disposition des plots les amènerait à être inégalement chargés,
on prendra bien sûr pour chacun la fraction précise de poids qu’il supportera.
Une approche graphique équivalente est proposée à la figure 28.
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Relativement à la grande variété des formes et des caractéristi- — les amplitudes maximales prises lors des transitoires tels que
ques d’élastomère, on peut penser que toute suspension est réali- le démarrage ou l’arrêt de la machine, lorsque la force excitatrice
sable pour f0 au-delà de 5 à 7 Hz, dès lors qu’on accepte des balaye fréquentiellement les diverses fréquences propres de
compromis : suspension ;
— sur le nombre et l’emplacement des plots, quitte à monter — la compatibilité des autres éléments de liaison (accouple-
sous la machine un berceau de reprise pour constituer le nombre ments élastiques des arbres, liaisons flexibles hydrauliques et élec-
approprié d’interfaces et l’ajuster aux plots choisis ; triques, etc.), dont la raideur dynamique ne doit en aucun cas
— sur la géométrie de fixation : on pourra trouver un support dépasser celle d’un des plots. Dès qu’elle dépasse la moitié de
approprié d’autant plus facilement qu’on reste libre de sa fixation celle-ci, on veillera à recalculer la fréquence des modes dans les 6
(gougeon central, ou 2 ou 4 boulons périphériques, etc.). degrés de liberté et les amplitudes maximales lors des transitoires
Dans certains cas, le constructeur de plots peut réaliser une courte en tenant compte de ce point supplémentaire de liaison. Dans tous
série particulière s’il suffit de modifier légèrement le mélange d’élas- les cas, on vérifiera que les éléments de liaison admettent les
tomère pour obtenir une raideur spécifiée (cas des SBR, en parti- débattements maximaux compte tenu de leur emplacement
culier, et des polyuréthannes). (amplification géométrique possible). Là aussi, on pourra résoudre
certaines incompatibilités en déplaçant les points de liaison pour
les ramener à des zones se déplaçant moins.
2.2.4 Vérifications complémentaires et correctifs Exemple
1 K
f 0 = ---------- ---------
2π M
— en inclinant les plots pour jouer différemment sur leur — un abaissement du centre de gravité, permettant d’optimiser
anisotropie, l’emplacement des plots pour ajuster au mieux les 6 fréquences
exemple : propres, tout en ne fixant la machine que par son embase.
C’est ainsi que des machines telles que les presses à emboutir
sont presque systématiquement fixées sur des massifs parfois très
importants (50 à 250 t).
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2.3.2 Choix technologiques On aura donc recours à un calcul par éléments finis pour vérifier
les premiers modes propres du massif et s’assurer qu’ils ne se
Les suspensions sont réalisées de manières différentes : couplent ni à tel ou tel mode de suspension, ni à une des fré-
quences excitatrices.
— si la fréquence recherchée n’est pas inférieure à 5 à 6 Hz, on
peut utiliser des feuilles épaisses de matériau tel qu’un aggloméré Exemple de calcul de la suspension d’un massif donné de 50 t
de liège et de caoutchouc, dont on adapte la surface à la masse à environ (figure 29)
supporter (exemple figure 29) ; Données : masse de la presse et de son amenage : 42,8 t
— si la fréquence recherchée est plus basse, jusqu’à 3,5 Hz masse du massif : 51,5 t
environ, il est classique d’utiliser des ressorts métalliques, regroupés masse totale suspendue : 94,3 t
dans des boîtiers permettant leur précontrainte (figure 10). Des hauteur de la presse : 6,37 m
boîtiers annexes peuvent permettre d’accroître l’amortissement, par force dynamique maximale de la presse : 2 × 106 N
exemple au moyen de pistons plongeant dans une huile de viscosité cadence maximale : 1 coup/seconde
appropriée, et de ce fait facilement réglables à la valeur optimale ; Résultats :
— pour atteindre des fréquences encore plus basses,
jusqu’à 0,5 Hz environ, on utilisera des plots pneumatiques — suspension réalisée par 2,4 m2 de liège de 150 mm d’épaisseur
(figure 13). Un réseau d’interconnexions pneumatiques permettra répartis symétriquement relativement à l’axe de frappe de la presse ;
d’optimiser l’amortissement des différents modes, la pression de — modes de suspension : de 1 à 5,5 Hz, et plus précisément :
gonflage permettant, elle, d’optimiser la fréquence propre. Il est • f 1 = 0,97 Hz translation Tx couplée à rotation θy ,
nécessaire de placer les plots dans diverses orientations, car leur • f 2 = 1,12 Hz translation Ty couplée à rotation θx ,
raideur transversale peut être beaucoup trop faible : on en trouvera • f 3 = 2,23 Hz rotation θz ,
donc non seulement sur le plan de pose, mais aussi sur les flancs • f 4 = 4,95 Hz rotation θy couplée à translation Tx ,
verticaux du massif. • f 5 = 5,11 Hz rotation θx couplée à translation Ty ,
• f 6 = 5,49 Hz translation Tz .
Ces couplages sont dus à ce que le centre global de gravité est à 3 m
2.3.3 Conception du massif au-dessus du centre d’élasticité du supportage.
Le fluage prévisible des supports est de 2,5 mm, en plus de la
La définition d’un massif n’est pas triviale, car il faut qu’il présente déflexion initiale de 8,4 mm (figure 28).
lui-même une rigidité suffisante jusqu’à 20 ou 30 Hz au moins ; or Cette conception est critiquable puisque les premiers modes de
le concepteur a souvent tendance à ménager des galeries de visite basculement sont excitables par la cadence maximale, qui devra être
qui limitent sa rigidité, tout comme les fosses éventuellement néces- réduite à 45 coups/minute par sécurité.
saires sous la machine (alimentation et évacuation des produits,
maintenance, etc.).
Toutefois, le soin apporté à centrer les supports sur l’axe de
frappe a fait que l’essentiel des oscillations en fonctionnement
devait en fait rester autour de 5 Hz et donc ne pas générer de
mouvements trop importants, d’où un fonctionnement finale-
ment parfaitement satisfaisant de cette installation. Cet exemple
illustre donc la possibilité de compromis entre des contraintes
d’exploitation et le surcoût que l’on a pu éviter ici d’une
conception plus complexe (plan de pose remonté en haut du
cuvelage du massif, utilisation de plots plus complexes).
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Ensemble moteur électrique + pompe Cet exemple est représentatif de cas fréquents dans l’industrie
lourde : excitations basse fréquence, larges amplitudes, fortes
Le moteur et la pompe sont montés rigidement sur un châssis masses en jeu, etc. Le crible pèse 1 800 kg au total et opère
commun. On veut les découpler relativement à l’ensemble de à 500 tr/ min soit 8,3 Hz ; la partie vibrante pèse en elle-même
l’unité hydraulique dans laquelle ils s’insèrent. 1 350 kg. Il est prévu 4 points de fixation sur la base, distants de
La masse est de 63 kg au total, en ordre de marche. La fixation 1,2 m et 2,4 m respectivement. Le centre de gravité est bas,
prédéfinie se fait par 4 points sur un rectangle de 0,3 × 0,9 m. Le 30 cm au-dessus de cette base. Les oscillations du crible sont de
centre de gravité est à 10 cm environ au-dessus du plan de pose 13 mm crête-crête dans le plan horizontal et dans le sens de la
et à peu près centré. longueur. On souhaite l’articuler lui-même par des pièces en
L’ensemble tourne à 1 800 tr/min (alimentation 60 Hz), et la élastomère.
première raie est donc le balourd à 30 Hz. D’autres raies à des fré- On voudrait limiter la transmission des vibrations du châssis
quences plus élevées correspondent, d’une part, aux raies élec- du crible, d’au moins 70 %. Cette donnée amène à imposer une
triques (forces magnétiques qui excitent la carcasse du moteur) suspension résonnant vers 4 Hz, soit une déflexion statique
et, d’autre part, aux raies hydrauliques. L’axe étant horizontal, on importante : 15 à 16 mm sous 1 350/4 = 340 daN, ce qui permet,
attend des niveaux aussi forts en radial qu’en vertical. à partir d’un catalogue ad hoc, d’identifier le support approprié.
En se donnant un objectif d’atténuation de 80 % pour la raie Pour articuler le cadre du crible lui-même, il est exclu d’opérer
de balourd, les calculs décrits ci-avant (figure 28) amènent à directement avec des déplacements dynamiques supérieurs au
préconiser une suspension vers 12 Hz soit donc une déflexion centimètre sur des élastomères. On va donc créer à chaque angle
statique de 1,7 mm. La charge de chaque plot est d’environ une bielle avec deux rotules en élastomère, selon le schéma
16 daN (35 lb) d’où une raideur de 9,4 × 104 N/m (530 lb/in). suivant :
C’est cette valeur de raideur qui va prioritairement guider le
choix des plots : on recherchera le modèle le plus approchant par
excès, avec la forme la plus commode pour l’installation
projetée, en vérifiant qu’on ne dépasse pas la charge admissible.
À partir de la page de catalogue partiellement reproduite sur
le tableau 6 à titre d’exemple, on voit qu’on choisira 4 plots du
modèle 200PH-35 (35 lb et 560 lb/in). Le centre de gravité est
assez bas pour rendre inutile la vérification des autres fré-
quences propres. Le type de plot proposé est commode à
monter.
Un accouplement élastique entre moteur et pompe permettrait Des bielles d’une quinzaine de centimètres amènent à un
le cas échéant d’obtenir des niveaux d’isolation supérieurs. mouvement angulaire de :
Motocompresseur portable tout à fait acceptable par des manchons élastomériques. Il faut
en outre vérifier qu’ils peuvent supporter transversalement la
Un groupe compresseur d’air portable entraîné par un moteur charge statique, soit 1 350/4 ≈ 340 daN chacun au moins, d’où
thermique est a priori assez bruyant. On veut le découpler à la le choix possible des 4 × 2 éléments à partir d’un catalogue ad
fois pour isoler son environnement et aussi absorber les chocs hoc. La faible hauteur du centre de gravité ne laisse pas craindre
de manutention lorsqu’on le déplace. Le groupe pèse 1 130 kg au de problèmes de basculement : on vérifiera par contre à la mise
total et est plus lourd côté moteur que côté compresseur. On en route qu’aucun des autres modes de suspension ne coïncide
dispose de 4 points de fixation, qui auront à supporter 340 daN malencontreusement avec la fréquence excitatrice de 8,3 Hz et
côté moteur et 225 daN côté compresseur. Le moteur tourne son harmonique 2 à 16,6 Hz.
entre 1 400 (ralenti) et 1 800 tr/min (nominal) soit 23,3 à 30 Hz.
Pour limiter le risque de talonnement lors des chocs de trans-
port, on est amené à ne pas choisir une suspension trop souple : Gêne acoustique d’une imprimante
l’objectif d’une suspension vers 10 Hz apparaît raisonnable, soit
une déflexion statique de 2,5 mm (figure 28 ). Il est aisé de Une imprimante à impact de 90 kg est perçue comme gênante
calculer que l’on peut alors espérer en vertical une transmis- dès 50 à 100 Hz, en raison de son environnement. Elle repose en
sibilité de 0,23 à 23,3 Hz et de 0,13 à 30 Hz, soit des atténuations 4 points sur un rectangle de 0,6 × 0,9 m. Elle mesure 0,3 m de
significatives (77 % et 87 % respectivement). hauteur avec un centre de gravité assez bas. L’excitation est mal
définie, car assez aléatoire.
Du fait de l’asymétrie de la charge, on utilisera deux modèles
différents d’un plot de type traction/compression (tableau 1). On va alors choisir de la suspendre à la fréquence la plus
basse possible qui n’induise pas de trop grands mouvements.
Dans un cas comme celui-ci, il est nécessaire de vérifier ensuite
les 5 autres modes de suspension, donc de connaître ou de On choisit alors un plot de type cisaillement (tableau 1) pour
mesurer toutes les inerties du groupe. la charge unitaire appropriée, soit 22,5 kg par plot. Le modèle
identifié dans un catalogue ad hoc présente sous cette charge
une déflexion de 6,3 mm ; on obtient donc une fréquence propre
(0) de 6,3 Hz. En se basant sur l’abaque de la figure 28, on prédit une
isolation de 98 % dès 50 Hz.
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Dimensions
Spécifications (in)
Charge nominale Raideur
pour une axiale
déflexion
de 1/16 in
(lb) (lb/in) G I O
2.4 Influence des structures amont et aval Il est donc tout à fait nécessaire que ces modes structuraux
n’apparaissent qu’à des fréquences largement distinctes des fré-
La mise en équations décrite dans l’article Isolation antivibratoire quences excitatrices importantes et, bien entendu, bien au-delà des
et antichoc. Définitions. Principes physiques [B 5 140] supposait 6 modes de suspension.
l’élasticité dynamique de la suspension entièrement réductible à
l’écrasement du plot élastique lui-même donc, en pratique, que les La mesure des fréquences propres des structures amont et aval
structures immédiatement en amont et en aval soient au moins est assez aisée ; il suffit de disposer d’une marteau de choc, d’un
10 fois plus raides que l’élément de suspension pour toutes les accéléromètre et d’un analyseur de spectres. On se reportera à
directions. l’article Vibrations des structures industrielles [R 3 140] dans le
Dans la plupart des cas, cette condition est largement vérifiée en traité Mesures et Contrôle pour un exposé complet sur l’analyse
statique, les installateurs de machines ayant effectivement l’habitude modale des structures industrielles.
de dimensionner largement les berceaux et structures supports. En Les pics de spectres mesurés in situ (que la machine soit
tout cas, la vérification est assez aisée, avec les formules de résis- montée ou non, cela est sans importance si les plots sont relati-
tance des matériaux classiques pour les cas simples (poutres, vement souples), en excitant par choc la structure à côté de
plaques, etc.) ou un calcul par éléments finis sur la base d’un maillage l’accéléromètre sur les embases respectivement amont et aval
assez grossier. des plots et autres éléments de découplage (manchons de tuyau-
Mais dès qu’on considère l’évolution de ce critère de contraste teries, etc.), révéleront alors ces résonances, comme autant de
de rigidité en termes dynamiques (évolution avec la fréquence), on pics sur l’accélérance γ /F (article Isolation antivibratoire et anti-
observe : choc. Définitions. Principes physiques [B 5 140]).
— que le plot lui-même tend rapidement à se rigidifier : dès la
dizaine de hertz, la rigidité dynamique des caoutchoucs est large- Dans tous les cas où les raies excitatrices sont bien déterminées
ment 50 % plus élevée qu’en statique ; on observera couramment et stables fréquentiellement (moteurs électriques synchrones,
une rigidification de 300 à 400 % vers 100 Hz et plus encore au-delà groupes électrogènes, etc.), il est relativement aisé de déplacer un
(courbes maîtresses d’un élastomère typique, voir l’article Isolation des modes propres en dehors d’une raie excitatrice, par l’ajout
antivibratoire et antichoc. Définitions. Principes physiques d’éléments rigidifiants comme des goussets supplémentaires, des
[B 5 140]) ; entretoises, etc. et par la chasse aux masses en porte-à-faux.
— à l’inverse, que les structures amont et aval présentent des L’excitation des modes structuraux et la chute de l’efficacité d’iso-
modes propres, et qu’à chacune des fréquences propres la rigidité lation vibratoire qui en résulte n’apparaîtront plus alors que lors
dynamique s’effondre littéralement dans le rapport inverse de des mises en route et des arrêts de l’installation.
l’amortissement structural : une structure mécanosoudée de bonne
qualité ne présentant un amortissement que de l’ordre de 1 à 2 % Par contre, le cas des machines à régime variable est beaucoup
à moins que des dispositions particulières ne soient prises, c’est donc plus difficile à traiter, puisqu’on doit éviter toute résonance dans
dans un rapport 100 ou 50 respectivement que la rigidité dynamique toutes les plages balayées par les raies excitatrices en général pro-
va chuter aux fréquences propres des premiers modes ! À ces fré- portionnelles au régime moteur.
quences, il n’est pas rare que le plot devienne plus raide que le reste Dans certains cas, on peut se contenter de repérer les régimes
du supportage ; il ne présente plus aucun écrasement dynamique correspondant à ces remontées importantes de la transmissibilité
et sa transmissibilité remonte de ce fait à T ≈ 1, alors même que le de la suspension, et les éviter dans les conditions d’utilisation
mouvement aval se propage dans toute l’étendue de la structure permanente.
donnant sur le mode propre (notion de forme propre ou déformée
modale ).
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Tableau 7 – Données à fournir pour la définition d’une suspension d’équipement fragile (électronique, par exemple)
(Engineering Data for Vibration and Shock Isolators for Electronic Equipment) (1)
DONNÉES PHYSIQUES/Physical data
A. Poids de l’équipement/Equipment weight ________kg
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3.1.2 Calcul de la suspension Dans le cas où les deux objectifs seraient exprimés conjointement
sans pour autant déterminer la même enveloppe, il faudrait réduire
La fragilité de l’équipement aux vibrations peut être exprimée de celle-ci en prenant, à toute fréquence, la plus sévère des deux (la
diverses manières, qui dicteront selon le cas la méthode de dimen- surtension la plus faible, la découplage le plus élevé, etc.) dans la
sionnement à suivre. limite de la physique du découplage (article Isolation antivibratoire
et antichoc. Définitions. Principes physiques [B 5 140]) ! La raideur
■ Niveau maximal de vibration sinusoïdale sur l’équipement individuelle des suspensions se déduit ensuite de l’emploi déjà
En reportant sur un même graphe le niveau maximal de vibration commenté de l’abaque de la figure 28. Il ne reste alors qu’à se plon-
à l’emplacement de l’embase des plots (excitation) et le niveau maxi- ger dans les catalogues des fournisseurs, avec la même attention
mal de vibration de l’équipement (réponse), dans les mêmes unités aux contraintes d’environnement que précédemment (§ 2.1).
(déplacement, vitesse ou accélération vibratoires, conversion pos- Exemple d’un boîtier électronique fixé à une machine
sible en multipliant à chaque fois par ω), en fonction de la fréquence, Un boîtier de surveillance, mesurant 0,23 × 0,40 × 0,10 m et pesant
on obtient l’enveloppe de la transmissibilité de la suspension en les 11 kg, doit être fixé à une machine qui présente de fortes vibrations de
soustrayant point à point en fréquence (échelles logarithmiques, balourd à une fréquence qui peut varier entre 20 et 40 Hz.
figure 32). Le problème n’est bien sûr soluble que si, en basse fré-
quence, on admet que la réponse peut dépasser l’excitation ! On se On mesure, aux points où l’on veut fixer le boîtier, des niveaux qui
retrouve alors dans le cas où l’objectif de filtrage haute fréquence vont jusqu’à 0,5 mm en vertical et 0,7 mm en latéral (crête à crête).
définit la fréquence propre maximale de la suspension, tandis que L’objectif est de ne pas dépasser 0,1 mm sur le boîtier, qui comprend
l’amplification maximale en basse fréquence définit son amortisse- un affichage dont la lecture doit être précise.
ment minimal. On déduit la raideur des plots en suivant les conseils Pour atteindre une isolation de 1 – (0,1 mm/0,7 mm) soit 85 %, dès
du paragraphe 2.2. 20 Hz, la figure 28 montre qu’il faut rechercher une fréquence propre
de 7,2 Hz, soit une déflexion statique de 5 mm, donc une raideur de
■ Niveau maximal de vibrations aléatoires
540 N/m pour chaque plot puisque leur charge unitaire est de
Dans ce cas, l’excitation et la sensibilité de l’équipement sont défi- 11/4 = 2,7 daN.
nies par des gabarits de densités spectrales de puissance, exprimées À partir d’un catalogue ad hoc, on pourra choisir des modèles type
en « g 2/Hz » ou, préférablement, en m2 /(s4 · Hz). L’approche est la cisaillement (tableau 1). On les montera avec des rondelles assez
même que précédemment, on soustrait les deux gabarits pour épaisses pour jouer le rôle de butées antichocs – par exemple lors de
déduire l’enveloppe de la transmissibilité requise, qui est cette fois manutentions de la machine équipée de son boîtier.
exprimée au carré : il faut donc une opération supplémentaire pour
calculer T – en général immédiate car les échelles les plus utilisées
sont logarithmiques (article Isolation antivibratoire et antichoc. Défi-
nitions. Principes physiques [B 5 140]). 3.2 Protection antichoc
3.2.1 Domaines d’application
Les chocs dont on veut protéger les équipements industriels
sont de six natures bien différentes :
— les chocs de manutention des machines, colis, conteneurs,
etc. qui peuvent affecter les équipements plus fragiles qui leur sont
fixés : c’est le cas le plus fréquent ;
— les chocs répétitifs caractéristiques d’une méthode de trans-
formation discontinue (presse à emboutir, par exemple) ;
— les chocs liés au transport sur des véhicules ou des plates-
formes mobiles dans un environnement présentant des disconti-
nuités aléatoires : véhicules tout terrain, véhicules agricoles,
véhicules peu ou pas suspendus, etc. ;
— les chocs liés à un état subitement anormal d’une machine
(rupture d’une pièce mécanique, par exemple) dont on voudrait
limiter les effets collatéraux ;
— les chocs dus à des faits de guerre ou assimilés : problème
spécifique des équipements militaires tant au point de vue de
l’agresseur (char tirant au canon, etc.) que de l’agressé (onde de
choc d’une mine ou d’une grenade sur un navire, etc.) ;
— les chocs naturels de type séisme dont on veut prémunir des
équipements critiques (circuits des centrales nucléaires, fonctions
vitales des immeubles de grande hauteur, etc.).
Les deux derniers cas sont suffisamment critiques pour qu’on
considère qu’ils relèvent systématiquement d’une ingénierie spé-
cialisée et dépassent les préconisations que l’on peut faire dans le
cadre d’un tel article : on trouvera une liste d’adresses appropriée
en [Doc. B 5 142].
Le développement qui suit est alors valable dans les quatre
premiers cas.
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L’introduction d’un découplage mécanique entre l’objet à protéger Les chocs ayant par nature un caractère aléatoire et peu prévisible,
et son environnement s’inscrit dans la problématique suivante : il existe un certain nombre de tests standardisés applicables à la
— dans les premiers instants du choc, l’embase des plots va être qualification aux chocs d’équipements destinés à des fonctions de
soudainement mise en mouvement, tandis que l’objet supporté reste sécurité (centrales nucléaires en particulier) ou des systèmes
dans sa position initiale : le plot va donc absorber de l’énergie par militaires.
sa déformation relative (E = 1/ 2 K x 2) et transmettre une force Ces tests sont de deux natures :
(F = K x ) à l’objet qu’il supporte ; — des tests sur « machines à chocs » ;
— si le choc est bref, on va observer alors que le plot continue — des tests de chute contrôlée sur une surface dure.
de restituer l’énergie de déformation qu’il a emmagasinée, et la force
transmise à l’objet suspendu lui donne une accélération (F = M γ ). La qualification d’une suspension antichoc intervient en général
L’embase du plot est redevenue immobile mais l’objet suspendu va au stade d’un test global de sous-système, et donc le plus souvent
osciller à sa fréquence de suspension, l’énergie cinétique 1/2 Mv 2 prend la seconde forme, les tests sur « machines à chocs » relevant
s’échangeant alternativement avec l’énergie de déformation 1/ 2 K x 2 plutôt de la qualification des composants eux-mêmes (machines et
jusqu’à ce que l’amortissement de la suspension ait fini de la dissiper équipements). On teste malgré tout de petits ensembles suspendus
(à raison de η % à chaque cycle). sur des machines à chocs (figure 33).
On présente à la figure 34 la variété des tests susceptibles d’être
spécifiés pour la réception d’un conteneur de transport de pièces
Dans ce cas, la suspension se comporte donc comme un filtre aéronautiques. On remarquera que la plupart visent à créer un
qui étale l’énergie du choc sur une durée beaucoup plus grande, couplage entre plusieurs degrés de liberté de la suspension.
la stocke puis la dégrade en chaleur par sa déformation propre ;
Tous ces tests n’ont qu’un paramètre de sévérité, la hauteur de
elle conduit simplement à créer au niveau de l’objet suspendu
chute h sur une surface dure et plane. Ils sont en général répétés
des oscillations de corps solide qui ont peu de chance de lui
plusieurs fois pour lisser les aléas. La forme du choc est évidemment
causer des dommages, si l’objet n’a aucune résonance interne à
très complexe comparée aux chocs en « demi-sinus » délivrés par
des fréquences proches, au lieu de la secousse initiale beaucoup
les machines à chocs et sur lesquels sont en général basées les
plus brutale ;
spécifications d’équipements, du fait en particulier des déformations
élastiques des conteneurs et des rebonds fréquents après le choc
— toutefois, cette situation idéale se dégrade (article Isolation initial. Malgré tout, l’habitude reste de qualifier l’intensité du choc
antivibratoire et antichoc. Définitions. Principes physiques. par deux paramètres (article Isolation antivibratoire et antichoc. Défi-
[B 5 140]) : nitions. Principes physiques [B 5 140]) :
• si l’amplitude atteinte par la masse suspendue l’amène à — le niveau en g (10 m/s 2 ) du premier pic d’accélération ;
buter contre un élément de son environnement (choc secondaire), — la durée en ms (10–3 s) du demi-sinus approchant au mieux le
• si l’écrasement du plot l’amène à devenir beaucoup plus raide, premier pic.
donc à perdre ce rôle de filtre, voire même à talonner complètement, Pour des systèmes suspendus, cette durée a peu d’importance dès
• si les autres liaisons de la structure n’ont pas le même débat- lors qu’elle est beaucoup plus brève que la période d’oscillations
tement que les plots et se trouvent arrachées, naturelles de la suspension.
• si le choc est si intense que le plot ne résiste pas à la traction Réciproquement, on devra, à sévérité de choc donnée, introduire
extrême du premier pic d’oscillation, et que l’équipement se trouve un découplage d’autant plus basse fréquence que l’accélération
projeté dans le local avec la vitesse correspondante, d’où un risque résiduelle que peut subir l’équipement est faible ; corrélativement,
majeur pour le personnel (risque typique pour un navire de guerre le débattement relatif sera d’autant plus grand.
soumis à une explosion sous-marine). Cette relation est retraduite graphiquement par les deux abaques
de la figure 35, extrêmement utiles pour la définition pratique des
suspensions antichocs sur la base d’une spécification de type chute
On est alors amené, dans ces cas de chocs intenses, à
sur sol dur.
rechercher des mécanismes de dissipation de l’énergie irréver-
sibles – alors que les déformations élastiques du plot précédent
l’amèneraient inévitablement à restituer l’énergie du choc : c’est
la notion de système résilient.
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Figure 34 – Tests en chute libre sur sol dur : exemples de tests imposés à des conteneurs de pièces aéronautiques (doc. Lord)
Figure 35 – Abaques de réponse aux chocs de type chute sur sol dur d’un équipement suspendu,
en fonction de la fréquence propre de la suspension (supposée linéaire)
■ Exemples d’applications industrielles poutres faibles », ce qui répond là encore à notre définition du décou-
● Architecture parasismique plage (article Isolation antivibratoire et antichoc. Définitions. Prin-
cipes physiques [B 5 140]).
L’architecture dans des zones présentant des risques sismiques
élevés – dont la France n’est pas dépourvue, puisque 15 % du La construction de structures rigides sur des sols rocheux amène
territoire métropolitain est classé en zone 1 et 3 % environ en donc à proposer l’introduction de plots élastiques entre fondation
zone 2 –, appelle l’introduction d’un découplage entre les construc- et bâtiment, que ce soit dans le cas d’immeubles ou de centrales
tions et le sol, principalement dans le plan horizontal. nucléaires. La France a joué un rôle de pionnier pour ces techniques
avec, dès 1977, deux réalisations notables basées sur le support
Un précepte de base des règlements d’architecture parasismique GAPEC développé par le CNRS de Marseille (Laboratoire de Méca-
le confirme, qui déclare « Il faut construire souple sur sol raide et
nique et d’Acoustique, G. Delfosse) :
raide sur sol souple ». Au sein même des bâtiments, on recommande
aussi, par exemple, de « privilégier la conception poteaux forts – — le lycée de Lambesc ;
— la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, en vallée du Rhône.
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Les supports employés dans ce dernier cas sont des plots lamifiés
élastomère/métal (§ 1.1.3) offrant une souplesse beaucoup plus
grande en horizontal (cisaillement de l’élastomère) qu’en vertical (la
dilatation latérale de l’élastomère étant bloquée par les frettes métal-
liques intermédiaires), donc offrant la souplesse requise aux ondes
sismiques de cisaillement de l’écorce terrestre tout en supportant
le poids énorme de la construction. Les déplacements atteints dans
les hypothèses de séismes les plus sévères sont de 5 à 10 cm en
France, mais de près de 30 cm au Japon – l’architecture doit donc
laisser le jeu suffisant entre les divers modules de bâtiments, sous
peine de désordres graves en cas de chocs entre eux.
Les fréquences propres visées sont en général comprises entre
1 et 0,5 Hz. L’amortissement peut être obtenu par divers moyens :
— l’amortissement intrinsèque de l’élastomère ; Bien entendu, un calcul complet des 6 modes de suspension et
— l’ajout d’amortisseurs hydrauliques, pour les risques de une vérification de l’accélération transmise et du déplacement rela-
sismicité très forte (Japon, etc.) associés par conséquent à des tif des plots pour les autres types de chutes (figure 34) est a priori
mouvements très amples ;
nécessaire dans un cas réel.
— la possibilité d’un glissement de l’interface plot/structure lors
de très grandes amplitudes.
Le lecteur intéressé se reportera à l’article Constructions para-
sismiques [C 3 290] dans le traité Construction, dans lequel plusieurs
exemples sont donnés.
4. Conclusion
● Conteneur de transport
On veut définir la suspension au sein d’un conteneur de transport Les suspensions élastiques à caractère antivibratoire et antichoc
d’une machine pesant 56 kg et mesurant 0,9 × 0,6 × 0,4 m dont on semblent une technologie déjà très connue et largement diffusée
suppose la masse centrée, pour lui permettre d’accepter une chute dans l’industrie. Et pourtant on pourrait en obtenir beaucoup plus
libre de 760 mm lors du transport. On sait que la machine peut sup- d’avantages en conduisant une analyse plus précise de chaque
porter sans dommage une accélération inférieure à 30 g. Pour limiter application pour sélectionner des composants de découplage et de
le couplage possible avec la suspension des véhicules de transport, suspension présentant les performances les plus utiles !
on devra par ailleurs éviter des fréquences propres de suspension Les principaux axes d’amélioration sont les suivants :
inférieures à 5 Hz pour réduire l’amplitude des oscillations réson-
nantes de la suspension, mais également supérieures à 10 Hz pour — une meilleure atténuation des fréquences élevées amenant à
filtrer les résonances de plancher des véhicules industriels. accroître le confort acoustique, grâce à des isolateurs mieux conçus
(minimisation des résonances internes) ;
L’utilisation des abaques précédents (figure 35) permet d’abord : — la disponibilité d’élastomères très amortis de plus en plus per-
— de vérifier que les diverses contraintes sur la fréquence propre formants en terme de stabilité en température, de résistance au
de suspension peuvent être satisfaites, puisque le critère de pro- fluage et de tenue mécanique, permettant d’obtenir des suspensions
tection de l’équipement impose seulement d’être en deçà de 12 Hz : purement élastomériques présentant des coefficients de surtension
on peut donc se placer entre 9 et 10 Hz, d’où une protection assurée inférieurs à 5, donc très peu résonantes ;
à 25 g ; — une maîtrise des fabrications de série permettant un apairage
— d’en déduire la déflexion dynamique correspondante lors du précis des différents isolateurs d’une suspension, donc des sus-
choc de chute, qui vaut alors environ 70 mm. pensions très précises et un très faible couplage entre les diverses
On calcule alors facilement la raideur des plots à partir de la masse translations et rotations du système suspendu quand les exigences
à suspendre et de la fréquence propre visée, soit pour 4 plots une fonctionnelles le requièrent (suspension de gyroscopes, de systèmes
raideur unitaire : optroniques, etc.) ;
— la disponibilité d’accouplements élastiques et de manchons de
K = 5,3 × 105 N/m raccordement de tuyauteries aussi souples que les isolateurs les plus
On doit donc rechercher un plot de cette raideur pour une charge basses fréquences, permettant donc de constituer des suspensions
statique de 56/4 = 14 daN et admettant une déflexion minimale de parfaitement homogènes quelque soit la complexité des liens d’une
70 mm. On aura tout intérêt à trouver un plot de la bonne raideur machine avec son environnement.
mais avec une capacité de charge très supérieure, pour tenir compte Il devrait donc devenir de plus en plus rare que l’on ne puisse
de la surcharge du choc. En consultant un catalogue ad hoc, on atteindre des niveaux d’isolation vibro-acoustique satisfaisants
retiendra un modèle type cisaillement selon le montage suivant. pour des installations industrielles de quelque nature que ce soit,
et répondre conjointement aux exigences fonctionnelles et aux
attentes toujours croissantes de protection des travailleurs et de
l’environnement.
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