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28/09/2008
Lits fluidisés
Caractéristiques générales et applications
1. Grandeurs caractéristiques Exemple : soit une particule cubique de côté 1 mm. Sa surface exté-
rieure est Sp = 6 mm2 ; son volume est Vp = 1 mm3. Son diamètre en
des solides divisés. volume, dp, est tel que : πd p3 / 6 = Vp de sorte que :
Classification des poudres 6
d p = ⎛⎜ ⎞⎟
1/ 3
= 124
, mm
⎝ π⎠
π × (124
, )
2
1.1 Grandeurs physiques Son facteur de sphéricité vaut : Φs = = 0,806 .
6
Les grandeurs physiques, représentatives des solides divisés
monodispersés, sont essentiellement leur masse volumique vraie, ■ La surface spécifique as de cette particule, définie comme le rap-
soit ρs, et leur diamètre dp. port de sa surface Sp à son volume Vp = πdp3 / 6 , est :
Dans le cas de particules polydispersées présentant une Les caractéristiques de surface des matériaux divisés dépendent
répartition granulométrique donnée, on déterminera son diamètre également de la température, celle-ci pouvant se rapprocher du
moyen en surface en utilisant la relation suivante : point de ramollissement/fusion du solide, et conduire, avec l’éléva-
tion de la température, à des processus d’agglomération interparti-
1
dp = culaires, ainsi qu’à des phénomènes de frittage des grains, par
w
∑di (3) formation de ponts solides aux contacts solide-solide.
i pi Lorsqu’un lit fixe, constitué d’une poudre en vrac, est traversé
avec wi fraction massique de la coupe granulométrique i, par un débit ascendant de gaz distribué de façon homogène, il
de diamètre dpi. s’expanse. Si la poudre présente des caractéristiques convenables,
et à partir d’un certain débit correspondant à la vitesse minimale
Exemple : l’analyse rapide par tamisage d’un milieu divisé a donné de fluidisation, elle se trouve entièrement sustentée par le flux
les résultats suivants : gazeux, et les particules ont, dès lors, des mouvements libres au
Tranche granulométrique i Pourcentage massique sein du milieu, qu’on dit alors fluidisé.
(μm) (%) Compte tenu des fortes différences de masse volumique qui
0 à 60 ........................................... 10 existent entre les solides divisés et les gaz, il est souvent difficile
60 à 150 ......................................... 45 d’obtenir un lit fluide homogène, et, à débit gazeux croissant, il y a
150 à 500 ......................................... 35 apparition de poches de gaz (bulles), celles-ci remontant à travers
le milieu fluidisé.
500 à 2 000 ...................................... 10
La fluidisation n’est pas réalisable avec n’importe quelle poudre,
On en déduit les résultats donnés dans le tableau 1.
et le gaz peut traverser la couche pulvérulente sans la fluidiser, en
w
Alors : ∑ i = 6,545 ⋅ 10− 3 et d p = 152,8 μm suivant des chemins préférentiels ou en formant des poches érup-
i d pi tives aléatoires.
Bullage
(
CD Rep = ) 24
Rep
+
4
Rep
+ 0,4 (7)
Vitesse
Renardage croissante – pour des particules de forme quelconque, on peut prendre [3] :
du gaz
Régime
( )
CD Rep , Φs =
24
Rep
( 0,096 4 + 0,556 5Φs
1 + 8,171 e− 4,065 5Φs Rep )
(8)
( )
particulaire
73,69 e− 5,074 8Φs Rep
+
Rep + 5,378 e6,212 2Φs
C A B D En introduisant le nombre d’Archimède (ou de Galilée) :
Ar =
(
ρg ρs − ρg dp3g) (9)
Lit fixe μg2
Fines Grosses
particules particules on peut écrire l’équilibre dynamique de la particule à la vitesse Ut,
soit, pour un nombre de Reynolds particulaire Rept, à la vitesse Ut,
Figure 2 – Régimes de fluidisation des particules selon leur apparte- et un facteur de forme Φs, sous la forme :
nance aux différents groupes de la classification de Geldart
Ar
1011
1010
109
108
107
106
105
104
103
102
10
10 –1
10 –2 10 –1 1 10 10 2 10 3 10 4 10 5
Rept
température et, éventuellement, à la pression. Ainsi, pour une Pour le même type de particule, mais de diamètre dp = 1 000 μm,
fluidisation à l’air, on pourra prendre la masse volumique ρair dans les conditions ambiantes, on a Ar = 85 936.
(kg/m3) telle que : Les vitesses terminales correspondantes peuvent s’en déduire.
Par exemple, pour la particule sphérique de 100 μm, à température
P
ρair (P ,T ) = 3,485 × 10− 3 ⎛⎜ ⎞⎟ (14) ambiante, on a, par la relation (13) :
⎝T ⎠
85,941/ 3
avec P pression de l’air (Pa), Rept = = 3,66
⎛ 18 2,335 − 1744
, 1⎞
T température de l’air (K). ⎜⎝ 2 / 3
+ 1/ 6 ⎟⎠
85,94 85,94
Pour la viscosité dynamique μair (kg · m−1 · s−1 ou Pl), indépen-
dante de la pression, on prendra : d’où : U = μg Rept = 1814
, ⋅ 10− 5 3,66
= 0,55 m/s
, 10− 4
t
ρg d p 12
T 1,504 ⎞
μair (T ) = 1,46 × 10− 6 ⎛⎜ (15) Pour la même particule, à la température de 800 K, on aurait :
⎝ T + 120 ⎟⎠ Rept = 0,388 et Ut = 0,325 m/s.
Pour le même type de particule, à température ambiante, mais de fac-
Exemple : on considère une particule sphérique dont le diamètre en teur de sphéricité Φs = 0,9, on aurait : Rept = 3,424 et Ut = 0,52 m/s.
volume est dp = 100 μm et la masse volumique ρs = 2 400 kg/m3.
Son nombre d’Archimède [cf. équation (9)], dans de l’air à pression
atmosphérique (P = 1,01 × 105 Pa) et à la température T = 293 K, est :
3. Vitesse de gaz au seuil
Ar (293 K ) =
, × (2 400 − 12
12 (
, ) × 100 × 10− 6 )3 × 9,81 = 85,94 de fluidisation. Corrélations
(1814
, × 10− 5 )
2
d’expansion du lit
Toujours à pression atmosphérique, mais à T = 800 K, on aurait :
Ar (800 K ) =
(
0,44 × (2 400 − 0,44) × 100 × 10− 6 )3 × 9,81 = 7,614 Considérons un empilement épais de solides divisés au repos,
reposant sur une plaque horizontale et poreuse. Celui-ci forme un lit
(3,688 × 10− 5
2
) fixe de porosité interstitielle ε0, de section droite A et de hauteur H0.
La décroissance du nombre d’Archimède avec la température est Si l’on impose, après traversée de la plaque support, un courant
liée au fait que : gazeux ascendant au travers du lit, la force verticale aéraulique
ρg(T) ~ T −1, imposée croît avec le débit gazeux :
tandis que : QV = U × S
μg ∼ T , avec U vitesse du gaz en fût vide, ou vitesse
de sorte que Ar ~ T −2. superficielle.
Cet équilibre est atteint lorsque la perte de pression ΔPf au tra- 90 εmf = 0,38
vers du lit compense son poids apparent, soit :
ΔPlit × A = (1 − εmf)(A × H)(ρs − ρg)g (16) 80
εmf = 0,4
La perte de pression linéique, ΔPf /H, au travers un lit, au seuil de 70
fluidisation, peut être calculée par utilisation de la relation semi-
empirique d’Ergun [5]. Alors : 60
ρg Umf dp 0
Remf = (18) 10 –1 1 10 102 103 104 105 106 107
μg Ar
soit :
Figure 4 – Domaine de fluidisation en fonction du nombre
1,75 2 + 150 (1 − εmf ) Re
d’Archimède
Remf mf = Ar (19)
εmf
3 Φ
s εmf
3 Φ2
s
La relation ci-dessus peut alors s’écrire : La plage de fluidisation de particules de nombre d’Archimède
donné correspond à l’ensemble des vitesses débitantes de gaz en
(
Remf = 33,72 + 0, 040 8Ar )0,5 − 33,7 (21) fût vide U comprises entre Umf et Ut, soit à des nombres de Rey-
nolds compris entre Remf et Rept. Cette plage est d’autant plus
Cette corrélation est valable pour 0,001 < Rep < 4 000, et est étendue que le rapport Rept/Remf est grand.
recommandée pour des porosités, au seuil de fluidisation, compri- On peut représenter les variations de ce rapport, en fonction de
ses dans la fourchette εm = 0,38 à 0,45. Ar, pour différentes valeurs de εmf (figure 4).
La porosité εmf du lit, au seuil de fluidisation, pourra également Le domaine de fluidisation est d’autant plus étendu que le nom-
se calculer en utilisant la corrélation de Broadhurst et Becker [7] bre d’Archimède du système solide/gaz est faible.
qui prend en compte explicitement les caractéristiques du solide et
du gaz : ■ Ce domaine est couramment divisé en régimes de fluidisation
homogène et hétérogène, l’hétérogénéité du lit étant due à la pré-
0,021
ρg sence de bulles gazeuses dans le mélange solide-gaz.
εmf = 0,586 Φs− 0,72Ar − 0,029 ⎛⎜ ⎞⎟ (22)
• Aux faibles nombres d’Archimède (type A), ces bulles appa-
⎝ ρs ⎠
raissent quand la vitesse superficielle du gaz atteint une valeur cri-
ρs tique Umb, dite vitesse de bullage. Si U < Umb, on est en
pour 0,85 < Φs < 1,1 ; Ar < 105 ; 500 < < 5 ⋅ 104 .
ρg fluidisation homogène ; on passe en régime hétérogène pour
U > Umb. Dans ce cas, on parle de lit bouillonnant. Cette valeur de
Remarquons enfin que la vitesse Umf décroît avec l’augmenta- vitesse, correspondant à l’apparition de bulles dans le lit, peut être
tion de la température du gaz. estimée (en m/s) par la corrélation d’Abrahamsen et Geldart [8] :
avec F fraction massique de particules de diamètre – d’après la corrélation de Davidson et Harrison [12] :
inférieur à 45 μm.
U − Umf
Remarquons que, lorsque ces corrélations pour Umb conduisent εB (z ) = (28)
v B (z )
à des valeurs inférieures à Umf, on prendra : Umb = Umf.
avec :
• Pour des particules appartenant à la catégorie B et C de Gel-
dart, on considère que la vitesse de bullage est toujours égale à la vB(z) = (U − Umf) + 0,71[gdB(z)]0,5 (29)
vitesse minimale de fluidisation, de sorte qu’on est toujours, dans – et d’après la corrélation de Mori et Wen [13] :
ce cas, en régime de fluidisation hétérogène. C’est d’ailleurs, en
0, 3z
général, toujours le cas à hautes températures et pour la vitesse −
pratiquée dans les dispositifs de combustion en lit fluidisé, ceux-ci dB (z ) = dBM − (dBM − dB0 ) e D (30)
appartenant, dès lors aux dispositifs fluidisés à lit bouillonnant. avec D diamètre de la section droite du lit, de surface A,
■ Ainsi, les lits, constitués de particules entrant dans la catégorie dBM diamètre théorique maximal d’une bulle qui
A s’expansent progressivement quand on fait croître la vitesse de résulterait de la coalescence totale des bulles
fluidisation au-delà de la vitesse minimale Umf, et ce jusqu’à (dBM = 1,64 [A(U − Umf)]0,4),
l’apparition de bulles. Dans ce cas, la porosité globale ε du lit croît dB0 diamètre de sortie des bulles du distributeur
linéairement avec la vitesse. Au-delà, de même que pour les lits (z = 0), comportant Nor orifices :
constitués de particules de type B et D, l’augmentation de la poro-
1,38 ⎛ A (U − Umf ) ⎞
sité devient liée à la présence croissante de bulles dans le lit. Celui- 0, 4
dB0 =
g 0,2 ⎜⎝ ⎟⎠
ci est alors constitué de deux phases :
Nor
– une émulsion dense gaz-solide parcourue par une partie du
Alors, de l’expression de εB(z), on déduit sa valeur moyenne sur
gaz au minimum de fluidisation ;
– des bulles traversant verticalement le lit et évacuant l’excès de la hauteur du lit, soit :
gaz par rapport au minimum de fluidisation. H
1 Hmf
Le taux de vide de la phase dense reste alors pratiquement égal εB = ∫ εB (z ) dz , avec simultanément, H =
H 1 − εB
au taux de vide ε mf au minimum de fluidisation, l’expansion du lit 0
étant alors liée à la présence d’un volume gazeux supplémentaire, d’où, par méthode d’itération, la porosité globale du lit :
sous forme de bulles.
ε = 1−
(1 − εB )
Ainsi, pour une vitesse superficielle imposée U, comprise entre (31)
Umf et Ut, il en résulte une porosité globale ε du lit dépendant du (1 − εmf )
volume instantané de gaz présent dans la couche fluidisée. Le diamètre des bulles peut également être exprimé grâce à la
La porosité globale ε d’un lit fluidisé pourra se calculer à partir corrélation de Darton [14] :
de corrélations :
(U − Umf )0,4
0, 8
⎛ A ⎞
– en fluidisation homogène (particulaire), on pourra utiliser la dB (z ) = 0,54 ⎜z + 4 N ⎟ (32)
relation de Todes [10] : g 0, 2 ⎝ or ⎠
0,21
Pour une vitesse en fût vide U comprise entre Umf et Ut, la
⎛ 18 Rep + 0,36 Rep2 ⎞ masse volumique apparente ρb de lit, définie comme la masse
ε=⎜ ⎟ (25)
totale des particules sur le volume du lit, correspondant à une
⎝ Ar ⎠
porosité ε est telle que :
– en fluidisation hétérogène, en présence de bulles, on pourra ρb = ρs(1 − ε) + ρgε (33)
utiliser une corrélation modifiée [10] :
Sa masse volumique au minimum de fluidisation est :
0,1 ρmf = ρs(1 − εmf) + ρgεmf (34)
⎛ Rep + 0,02 Rep2 ⎞
ε = εmf ⎜ 2 ⎟
(26)
⎝ Remf + 0,02 Remf ⎠ ρb
La connaissance du rapport permet de déterminer la poro-
ρmf
Dans le cas d’une fluidisation hétérogène, on pourra également sité du lit à une vitesse U. On a :
utiliser la corrélation de Grewal et Saxena [11] :
⎡ 0,43 ⎫1 / 3 ⎤ ε=
ρs ⎛ ⎡ εmf ρs − ρg
⎜1 − ⎢1 −
( ) ⎤⎥ ⎛ ρb ⎞ ⎞⎟ (35)
1 ⎢
⎧
⎪ ⎛ U μg ⎞ ⎪ ⎥ ρs − ρg ⎜⎝ ⎢ ρs ⎥ ⎜⎝ ρmf ⎟⎠ ⎟⎠
ε= ⎣ ⎦
⎢0,4 + ⎨4 ⎜ 2 2 ⎟ ⎬ ⎥ (27)
2,1 ⎢
⎩
⎜ d Φ
⎪ ⎝ p s s ρ (− ρg g ⎟
⎠) ⎪ ⎥
⎭ ⎥⎦ ρb
⎣⎢ Le rapport peut être déterminé expérimentalement par
ρmf
Remarquons qu’un grand nombre d’autres corrélations ont été mesure du rapport de hauteurs de lit, au minimum de fluidisation
proposées, par ailleurs, dans la littérature, compte tenu de l’impor- et à la vitesse considérée, à masse de lit constante, ou bien il peut
tance de cette grandeur pour la détermination des coefficients être calculé à partir de la corrélation fournie par Hilal et Gunn [15] :
d’échange thermique paroi-lit. Cependant celles-ci ont, en général,
tendance à surestimer la porosité globale. ρb ⎛ ⎞
= exp ⎜ − 0,005 2 U * ⎛⎜ − 1⎞⎟ ⎟
U
(36)
Une autre approche est envisageable pour la détermination de la ρmf ⎝ ⎝ Umf ⎠⎠
porosité globale. Elle s’appuie sur la description de l’évolution ver-
ticale de la taille dB(z) des bulles et de leur vitesse ascensionnelle 1/ 3
⎛ ρ ⎞
vB, utilisées pour déterminer la fraction volumique locale εB(z) avec U * = ⎜ g ⎟ Ut .
occupée par les bulles : ⎝ μg g ⎠
Zone diluée
fluidisation dit turbulent, à surface libre diffuse. On considère [16]
que ce régime est atteint pour une vitesse Uc telle que :
Rec = 0,565Ar0,461 (37)
Ce régime correspond à une forte agitation particulaire.
■ Au-delà, les processus d’entraînement particulaire deviennent Air
importants, et on atteint le régime dit de fluidisation rapide, pour secondaire
dense
Zone
une vitesse de gaz Use, telle que :
Rese = 1,53Ar 0,5 (38)
Ce régime est celui des lits fluidisés circulants, l’entraînement
important des particules devant alors être compensé par un disposi- Air
tif de séparation de type cyclone et retour du solide à la base du lit, de fluidisation
par une jambe extérieure, connectée en partie haute au cyclone.
Cette disposition constructive est illustrée en figure 5, dans le cas Figure 5 – Structure d’un lit fluidisé circulant
d’un fonctionnement d’un four à lit fluidisé circulant, où une intro-
duction d’air secondaire de combustion est pratiquée en partie haute La concentration de saturation Gs* peut s’exprimer par :
du lit. Dans ce cas, le lit en partie basse est en régime turbulent, tan-
dis que, en partie haute, il est en régime de fluidisation rapide. − 0,44
Gs*dp ⎛ ρp − ρg ⎞
On a : = 0,125 Fr 1,85 Ar 0,63 ⎜ ⎟ (40)
– Use > Ut, pour les particules des groupes A et B, μg ⎝ ρg ⎠
– Use ≈ Ut, pour les particules du groupe D.
U
■ Enfin, si la vitesse du gaz augmente encore, on quitte le avec : Fr = nombre de Froude (41)
domaine de la fluidisation pour atteindre celui du transport pneu- (gdp )0,5
matique, pour des vitesses superficielles U > UcA telles que :
La validité de cette corrélation est établie pour :
0,352
(
UcA = 7,34 gdp )0,324 ⎛⎜⎝ ρG ⎞⎟⎠ Ar 0,068 (39)
4,7 < Ar < 1 019 ; 41 < Fr < 226 ; 607 <
ρp − ρg
< 3 607.
g ρg
avec UcA vitesse critique de transition au régime de
transport pneumatique (m/s), On définit également la fraction volumique en solide εs′ idéale,
pour laquelle la vitesse de glissement est égale à la vitesse termi-
Gs débit massique de solide circulant par unité nale d’une particule individuelle, soit :
de surface de la section droite du conduit
(kg/m2 · s). Gs
εs′ = (42)
En résumé, et à vitesse de gaz croissante, à partir de la vitesse ρp (U − U t )
minimale de fluidisation, les régimes possibles de fluidisation
sont : le régime de fluidisation agrégative, lui-même composé des Alors :
régimes bouillonnant et turbulent, suivi du régime de fluidisation
rapide, avec recirculation interne ou externe (LFC). − 0,23 1,21
εsd ⎛ U ⎞ ⎛ ρp − ρg ⎞
• pour Gs < Gs* : = 1 + 6,14 × 10− 3 ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ Fr − 0,383
Les différents régimes concernés ont été définis par leur poro- εs′ ⎝ Gs /ρp ⎠ ⎝ ρg ⎠
sité apparente [17] : (43)
εs*
= 4,04 (εs′ )
0,214
– le régime bouillonnant correspond à des porosités ε < 0,65 ;
– le régime turbulent à 0,65 < ε < 0,85 ; εs′
– la fluidisation rapide à 0,85 < ε < 0,95 ;
− 0,013
– le transport pneumatique à ε > 0,95. εsd ⎛ U ⎞
1,13
⎛ ρp − ρg ⎞
En fluidisation rapide, la fraction volumique locale, εs = 1 − ε, en • pour Gs > Gs* : = 1 + 0,103 ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
εs′ ⎝ Gs /ρp ⎠ ⎝ ρg ⎠
solide divisé dans le conduit vertical, devient une fonction de la (44)
0,5 − 0,082
distance axiale z dans le conduit vertical de transport (riser), asso- εs* ⎛ U ⎞ ⎛ ρp − ρg ⎞
ciée à une distribution radiale dans la section droite du conduit. = 1 + 0,208 ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
εs′ ⎝ Gs /ρp ⎠ ⎝ ρg ⎠
Pour de faibles flux massiques de circulation Gs (kg/m2 · s), les
solides circulent à cocourant du gaz, la répartition verticale de solide De plus, il apparaît, en régime de fluidisation rapide, une struc-
étant uniforme et sa concentration faible. Lorsque le taux de circula- turation radiale de type cœur-anneau de la concentration en soli-
tion croît, la concentration en solide augmente jusqu’à l’apparition des divisés. Celle-ci consiste en un cœur dilué à courant de
d’une concentration de fond élevée. Lorsque le taux de circulation particules ascendant, entouré d’une couche pariétale dense, par-
atteint une valeur critique Gs* , dite capacité de transport à satura- courue par un flux descendant de particules. La répartition radiale
tion du gaz, une répartition axiale apparaît, consistant essentielle- de la porosité ε = 1 − εs peut s’écrire pour ε > 0,75 [19] :
ment en une structure en S séparant une zone dense, en partie
basse, de fraction volumique en solide εsd, surmontée d’une zone 0,191+ (2r / D )
2, 5
+ 3(2r / D )
11
Plusieurs corrélations sont disponibles pour le calcul de εsd et avec ε porosité moyennée sur la section droite du
εs* . On pourra utiliser les corrélations suivantes [18]. conduit de diamètre D.
5. Dispositifs auxiliaires La perte de charge ΔPd au travers de la grille doit être minimale,
mais suffisante pour assurer l’uniformité de la distribution de l’air
dans chacun des orifices de la grille. On considère, dans la prati-
Un certain nombre d’équipements ou dispositifs périphériques que, qu’il est nécessaire pour cela que ΔPd soit supérieure à
sont nécessaires au bon fonctionnement des lits fluidisés. Cela 3 500 Pa, et/ou que l’on vérifie :
concerne les dispositifs d’alimentation ou de soutirage des solides
0,1ΔPlit < ΔPd < 0,3ΔPlit (47)
en continu, la compression et la distribution d’air de fluidisation,
les dispositifs de séparation gaz-solide. avec ΔPlit perte de charge au travers du lit.
Le dimensionnement de la grille s’effectuera en commençant
5.1 Alimentation et soutirage de solides par calculer la perte de charge ΔPlit dans les conditions considé-
rées. On minimisera la perte de charge au travers de la grille en
divisés prenant ΔPd = 0,1ΔPlit, en s’assurant toutefois que la valeur trouvée
L’alimentation d’un lit fluidisé dense ou le soutirage de solides divi- est supérieure à 3 500 Pa.
sés vers l’extérieur du lit peuvent être réalisés en continu à partir : On détermine ensuite le nombre de Reynolds rapporté au dia-
– de dispositifs d’alimentation par vis transporteuse (figure 6) ou mètre D du lit, le gaz étant pris dans les conditions de température
par convoyage pneumatique. Les solides divisés peuvent être et de pression en amont de la grille, soit :
introduits au-dessus de la surface du lit ou bien sous sa surface.
DU ρg
– de systèmes de soutirage par extraction forcée (figure 6) ou par Re lit = (48)
surverse au-dessus d’une écluse-barrière, permettant de contrôler la μg
hauteur du lit, ou par déverse naturelle au travers d’un orifice.
La vitesse du gaz à travers les orifices Uor, dans les conditions
Dans ce cas, le débit massique de solides divisés est donné par d’approche, s’en déduit par :
la relation :
1/ 2
1 ⎛ 2 ΔPd ⎞
ρp (1 − εmf ) (g ΔLso ) Ao Uor = K d ⎜ (49)
1/ 2
m so = (46) ⎟
2 ⎝ ρg ⎠
a b c d e
f g h i
j k
2 = 4 U
Nor dor Ad (50)
π Uor
avec Ad surface totale de la plaque de distribution d’air. Siphon fluidisé Vanne en L
Le diamètre des orifices ne doit pas être trop petit, sous peine de Figure 9 – Vannes non mécaniques
favoriser des phénomènes de bouchage, ni trop gros, pour ne pas
entraîner de distribution d’air irrégulière ou de perte de solides On utilise également des vannes non mécaniques de type
divisés au travers de la grille, vers la boîte à vent. « vanne en L » (figure 9). Les particules descendent dans la jambe
On prend souvent : 2 < dor < 4 mm. verticale, puis leur circulation, dans la partie horizontale de la
Le nombre d’orifices Nor s’en déduit. La distance s entre orifices vanne, est assurée par un débit gazeux, dit « d’aération ». Le
adjacents peut se calculer : réglage du débit d’aération permet le contrôle du débit de solide.
– pour une maille équilatère (en forme de triangle équilatéral) par :
1/ 2
⎛ 2 Ad ⎞
s=⎜ (51) 5.3 Puissance consommée. Compresseur
⎝ 3 Nor ⎟⎠
Le gaz de fluidisation doit être comprimé, à partir de la pression
– pour une maille carrée, par : atmosphérique P0, jusqu’à une pression P susceptible de compen-
1/ 2 ser, en régime permanent, les différentes pertes de charge que
⎛ A ⎞
s=⎜ d ⎟ (52) constituent le distributeur, le lit, les inserts et le ou les cyclones de
⎝ Nor ⎠ séparation gaz-solide. Alors :
On doit vérifier que la distance entre perforations est comprise
entre 1 et 10 cm. ΔP = P − P0 = ΔPd + ΔPlit + ΔPcyclone + … = ∑ ΔPi (53)
En lit fluidisé circulant, un appoint de gaz est nécessaire, au i
niveau de la jambe de retour, et ce, afin d’assurer une bonne circu-
lation du solide ainsi qu’un contrôle du débit recirculé. La puissance mécanique nécessaire est alors :
Cet appoint d’air est réalisé au travers d’un siphon fluidisé agis-
ΔPi
sant en vanne non mécanique de séparation des atmosphères Wm = m g ∑ (54)
régnant aux deux extrémités de la jambe (figure 9). i ρi
La puissance nécessaire à la compression isentropique du gaz La pression de l’air au-dessus de la grille, à la base du lit, est :
de fluidisation, de la pression P0 à la pression P1 > P0, est :
P2 = P3 + ΔPlit = 105 249 + 39 240 = 144 489 Pa.
⎡ γ −1 ⎤ La pression de l’air sous la grille, soit, en sortie de compresseur,
γ ⎛ RT0 ⎞ 1 ⎢⎛ P1 ⎞ γ ⎥
W comp P0 →P1 = ⎜ ⎟ mg ⎢⎜ ⎟ − 1⎥ (55) est :
γ − 1 ⎝ Mm ⎠ ηC ⎝ P0 ⎠
⎢ ⎥ P1 = P2 + ΔPd = 144 489 + 7 848 = 152 337 Pa.
⎣ ⎦
avec Mm masse molaire du gaz Le compresseur doit faire passer la pression de l’air de
(pour l’air Mm = 29 · 10−3 kg · mol−1), P0 = 101 325 Pa à P1 = 152 337 Pa.
R constante molaire des gaz (R = 8,314 J/K · mol), On peut en déduire la masse volumique moyenne de l’air dans
le lit, à la pression moyenne du lit et à la température du lit, main-
CPg tenue à 850 ˚C :
γ = rapport des capacités thermiques massiques du
CVg gaz respectivement à pression et volume
constants (pour l’air : γ = 1,4), M ⎛ P2 + P3 ⎞ 29 × 10− 3 ⎛ 144 489 + 105 249 ⎞ = 0,388 kg/m3 .
ρg = ⎜ ⎟= ⎜⎝ ⎟⎠
RT ⎝ 2 ⎠ 8,314 × (850 + 273) 2
T0 température du gaz en entrée du compresseur
(K), La viscosité dynamique de l’air à 850 ˚C est prise égale à :
m g débit massique de gaz à comprimer, μg = 4,5 × 10−5 Pl, de sorte que le nombre d’Archimède
ηC rendement isentropique du compresseur. [équation (9)] du solide divisé vaut, dans ces conditions :
La température du gaz, en sortie de compresseur, dépend du
degré de refroidissement imposé au compresseur. Dans le cas
Ar =
(
0,388 × 2 500 × 503 × 10− 6 )3 × 9,81 = 598
d’un compresseur non refroidi, supposé parfaitement isolé, la tem-
pérature T1 du gaz en sortie du compresseur est : ( 4,5 × 10− 5
2
)
Au minimum de fluidisation, à 850 ˚C et à la pression moyenne
⎡ γ −1 ⎤ du lit de 1,248 bar, on a, avec Φs = 0,875, et en appliquant la corré-
T0 ⎢⎛ P1 ⎞ γ ⎥
T1 = T0 + ⎢ ⎜ ⎟ − 1⎥ (56) lation de Broadhurst [équation (22)] :
ηC ⎝ P0 ⎠
⎢ ⎥
⎣ ⎦ 0,021
ρg
εmf = 0,586 Φs− 0,72Ar − 0,029 ⎛⎜ ⎞⎟
Exemple : de l’air, à la température T0 = 20 ˚C et à la pression atmos- ⎝ ρs ⎠
phérique (P0 = 101 325 Pa) est comprimé pour alimenter un lit fluidisé
dense, utilisant du sable en tant que média de fluidisation. soit : εmf = 0,446,
Les caractéristiques du lit cylindrique sont : diamètre D = 3 m, hau- d’où l’on déduit, par résolution de l’équation d’Ergun :
teur de lit au repos H0 = 2,5 m.
Le sable utilisé est constitué de particules de diamètre moyen 1,75 2 + 150 (1 − εmf ) Re
dp = 503 μm et de facteur de forme Φs = 0,875. Sa masse volumique
Remf mf = Ar
εmf
3 Φ
s εmf
3 Φ2
s
est ρs = 2 500 kg/m3. Sa porosité au repos, à l’empilement compact
est ε0 = 0,36.
ρg Umf dp
Le débit d’air doit être prévu pour que l’unité opère à une vitesse Remf = = 0,492,
de fluidisation égale à dix fois sa vitesse minimale de fluidisation. La μg
température interne du lit est maintenue à 850 ˚C.
qui correspond à une vitesse minimale de fluidisation de :
Un cyclone de séparation, disposé en sortie du lit fluidisé entraîne
une perte de charge supposée égale à 10 % de celle du lit. Umf = 0,111 m/s.
Calculer, dans ces conditions, la puissance consommée par le com-
La vitesse d’air de fluidisation requise est donc égale à
presseur d’air. On admettra un rendement isentropique ηC du com-
U = 1,11 m/s. Son débit massique est donc :
presseur égal à 80 %. Dimensionner le distributeur d’air.
πD 2 3,14 × 32
■ Nous allons effectuer ci-dessous les calculs nécessaires. m a = ρg × U = 0,388 × × 111
, = 3,04 kg/s
4 4
En fluidisation dense, la perte de charge au travers du lit fluidisé
vaut le poids de la colonne fluidisée, soit : La puissance nécessaire à la compression isentropique de l’air,
de P0 à P1, est d’après (22) :
ΔPlit = (1 − ε0)(ρs − ρg)gH0 = (1 − 0,36)(2 500 × 9,81 × 2,5) = 39 240 Pa
⎡ γ −1 ⎤
Le critère de bonne fluidisation impose de prendre une perte de γ RT0 ⎢⎛ P1 ⎞ γ
⎥
charge au niveau de la grille au moins égale à la plus grande WCi = ma ⎢⎜ ⎟ − 1⎥
γ − 1 Mm
⎢⎝ 0 ⎠
P
valeur entre 0,1ΔPlit et 3 500 Pa. ⎥
⎣ ⎦
On a ici : 0,1ΔPlit = 3 924 Pa.
CPa
On prendra donc une perte de charge imposée par la grille égale On prendra, pour l’air, γ = = 1,4 .
CVa
à : ΔPd = 0,2ΔPlit = 7 848 Pa.
La puissance du compresseur est :
La perte de charge au niveau du cyclone est :
ΔPcy = 0,1ΔPlit = 3 924 Pa.
⎡ 0, 4 ⎤
La pression de l’air au-dessus du lit est donc : WCi 1,4 8,314 × 293 ⎢⎛ 152 337 ⎞ 1,4 ⎥
PC = = × × 3,04 × ⎢⎜ ⎟ − 1⎥ = 138 kW
ηC (1,4 − 1) 29 × 10 × 0,8
− 3 ⎝ 101 325 ⎠
P3 = P0 + ΔPcy = 101 325 + 3 924 = 105 249 Pa. ⎢ ⎥
⎣ ⎦
Concernant le dimensionnement du distributeur d’air, la vitesse vitesse du gaz, reste constante, est désignée par TDH (Total Disen-
du gaz au travers des orifices peut se déduire de la relation (49) : gaging Height ou hauteur limite de désengagement). En lit dense,
cette hauteur est comprise entre 0,5 et 3 m.
1/ 2
⎛ 2 ΔPd ⎞ On pourra estimer la TDH, en mètres, par la corrélation d’Horio
Uor = K d ⎜ ⎟ [20] :
⎝ ρg ⎠
Le compresseur fait passer la pression de l’air de P0 = 101 325 Pa TDH = 4,47 × dBS
0,5
(57)
à P1 = 152 337 Pa.
avec dBS diamètre équivalent en volume, en mètres, d’une
La température de l’air sous la grille, en sortie de compresseur, bulle atteignant la surface du lit.
est donnée par la relation (56) :
On a dBS = dB(z = H), en désignant par H la hauteur du lit. Ce dia-
⎡ γ −1 ⎤ ⎡ 1,4 −1 ⎤ mètre peut être calculé par utilisation de la corrélation (30) de
T ⎢⎛ P ⎞ γ ⎥ 293 ⎢⎛ 152 337 ⎞ 1,4 ⎥ Davidson et Harrison [12], présentée précédemment (§ 4), avec :
T1 = T0 + 0 ⎢⎜ 1 ⎟ − 1⎥ = 293 + ⎢⎜⎝ 101 325 ⎟⎠ − 1⎥ = 338,25 K = 65,1 º C
ηC ⎝ P0 ⎠ 0,8
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ dB(H) = dBM − (dBM − dB0)e−0,3H/D
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
La température de l’air en sortie de compresseur est 65,1 ˚C et sa Si l’on désigne par mi (t) la masse de la fraction
pression : P1 = 152 337 Pa. La masse volumique de l’air approchant granulométrique i dans un lit, de masse totale M, l’évolution de
la grille vaut : mi (t) vérifie :
29 × 10− 3 dmi
ρg1 =
Mm
P1 = × 152 337 = 1,571 kg/m3 = − κ i mi (58)
RT1 8,314 × 338,25 dt
avec κi constante de vitesse d’élutriation de la classe
La viscosité dynamique de l’air à 338,25 K vaut 2 × 10−5 Pl.
granulométrique i (s−1).
Le nombre de Reynolds de l’écoulement approchant la grille,
Elle varie avec la section du lit et son épaisseur.
rapporté au diamètre D du lit, vaut donc :
On introduit une nouvelle constante, indépendante de la
4 m g 4 × 3,04 section A et de l’épaisseur du lit, en posant :
Re0 = = = 64 511 > 2 000
π D μg0 3,14 × 3 × 2 × 10− 5
κiM
κ i* = (59)
de sorte que Kd = 0,6. A
Par ailleurs : ΔPd = 0,2ΔPlit = 7 848 Pa. Alors : avec M masse totale du lit (soit : M = ρs(1 − εmf)AHmf ).
1/ 2
On a donc :
2 × 7 848 ⎞
Uor = 0,6 ⎛⎜ = 60 m/s
⎝ 1,571 ⎟⎠ dmi κ *A
= − i mi (60)
Donc : dt M
La constante d’élutriation κ i* (kg/m2 · s) est homogène à une
2 = 4 U U 111
, densité de flux, pour la classe i.
Nor dor Ad = D2 = 32 × = 0,166
π Uor Uor 60
De grandes valeurs de κ i* correspondent à une élimination
En prenant dor = 2 mm, on a : Nor = 41 644, soit une densité sur- rapide de cette classe granulométrique du lit. Au contraire, si
facique d’orifices égale à : κ i* = 0 , la classe granulométrique correspondante n’est pas retirée
du lit.
4 × Nor 4 × 41 644 Cette constante peut être évaluée à l’aide de différentes
nor = = = 0,589 cm− 2
πD 2 3,14 × 32 corrélations.
Citons celle de Merrick et Highley [21] :
En supposant des orifices disposés en maille équilatère, la dis-
tance s entre deux orifices adjacents est d’après (51) :
⎡ ⎛ 0,5 0,25 ⎤
⎞
κ i* = ρgU ⎢0,001 + 130 exp ⎜ − 10,4 × ⎛⎜ ti ⎞⎟ × ⎛⎜
U Umf ⎞
1/ 2 1/ 2 ⎟ ⎟⎥ (61)
⎛ 1 ⎞πD 2 × 32 ⎢ ⎜⎝ ⎝ U ⎠ ⎝ U − Umf ⎠ ⎟⎠ ⎥
= ⎛⎜ ⎞
1 3,14
s=⎜ = 1,4 cm ⎣ ⎦
⎝ 2 3 Nor ⎟⎠ ⎝ 2 3 41 644 ⎟⎠
avec Uti vitesse terminale de chute des particules de classe i.
Cette corrélation est couramment appliquée dans le cas de lits
5.4 Élutriation et séparation gaz-solide denses, de type chaudière à lit fluidisé, fonctionnant entre 600 et
850 ˚C, à des vitesses de fluidisation 0,5 < U < 2,5 m/s et pour des
Dans la plupart des lits fluidisés, une quantité significative de granulométries allant jusqu’à 2 mm.
solides divisés est présente dans l’espace surmontant le lit, appelé
freeboard. Dans ce volume, la concentration en solide décroît Exemple : un lit fluidisé, de diamètre D = 3 m, contient une masse
exponentiellement, pour atteindre une valeur limite. Cette concen- totale M = 4 t de solides divisés. Dans les conditions de fonctionne-
tration est d’autant plus grande que le lit est turbulent, du fait de ment du lit, l’air de fluidisation a une masse volumique de
l’éclatement des bulles gazeuses à la surface du lit qui projette les ρg = 0,394 kg/m3 pour une température du lit de 850 ˚C et une
particules à plusieurs fois la vitesse superficielle du gaz. Ce proces- vitesse superficielle U = 1,11 m/s (Umf = 0,11 m/s).
sus est appelé élutriation. Calculer la constante d’élutriation de la fraction fine contenue dans la
La hauteur à partir de laquelle la concentration résiduelle des charge, le diamètre moyen des fines étant dpc = 20 μm, leur masse volu-
particules, dont la vitesse terminale de chute est inférieure à la mique est ρsc = 2 000 kg/m3 et leur facteur de forme égal à Φsc = 0,9.
ηcy = i
(75) τPg =
1
= 403,8 s τPf =
1
= 57,9 s
∑ mi ⎛ 6,83 + 2 × 10− 4 ⎞
et
⎛ 6,83 + 15 −2⎞
i ⎜⎝ 3 000 ⎟⎠ ⎜⎝ 3 000 , × 10 ⎟⎠
avec mi masse des particules dans la classe Le débit massique de retour du cyclone vers le lit est :
granulométrique i,
m 2′ = ηCg m 2g + ηCf m 2f = 0,999 × 0, 565 + 0,98 × 2,605 = 3,12 kg/s
ηcol(dpi) rendement de collecte du cyclone, pour les
particules de diamètre correspondant à la classe Le débit solide de fuite, à l’échappement du cyclone, est donc de
granulométrique i. 0,05 kg/s.
Les bilans massiques établis précédemment devraient, en toute
rigueur, prendre en compte, en régime permanent, le retour de
solide sortie cyclone vers le lit, la fuite de matière dans l’échappe- 6. Le lit fluidisé en tant
ment du cyclone et, éventuellement, les processus d’attrition des
particules, pour atteindre les granulométries d’équilibre du lit en que mélangeur
régime stationnaire. La fuite de matière peut souvent être
négligée, dans l’hypothèse de rendements de séparation élevés. En régime de fluidisation hétérogène, la présence de trains de
Exemple : : un lit fluidisé ouvert est alimenté en continu par un bulles gazeuses ascendantes favorise le mélange interne des soli-
débit égal à 10 kg/s en solides divisés présentant une répartition gra- des divisés constituant le lit.
nulométrique bimodale, comportant, en masse, 70 % d’une fraction Ces bulles naissent au niveau du distributeur d’air et entraînent
grossière, et une fraction fine, de fraction massique égale à 30 %. des particules dans leur sillage au cours de leur mouvement
La masse totale de solide contenu dans le lit est M = 3 t. ascendant, permettant d’amener à la surface du lit des particules,
Les constantes d’élutriation pour ces deux coupes granulométri- initialement proches du distributeur (figure 11).
ques sont respectivement égales à 2 × 10−4 s−1 pour la fraction gros- Il en résulte une dispersion importante du solide divisé dans la
sière et à 1,5 × 10−2 s−1 pour la fraction fine. direction axiale. L’ascension des bulles n’est cependant pas stricte-
Calculer le débit de sortie du lit, le débit élutrié et la composition ment verticale, entraînant une dispersion radiale plus ou moins
massique de ces deux flux. rapide.
bouillonnant, par exemple, peuvent atteindre des valeurs élevées, Une augmentation de la pression partielle en HCl augmente ce
voisines de 1 à 2,5 mm/1 000 h [25], conduisant à des durées de taux ; par contre l’augmentation de la teneur en SO2 l’abaisse à
fonctionnement de l’ordre de 2 000 à 4 000 h, compte tenu de 100 μm/1 000 h, grâce à la couche épaisse d’oxyde formée sur le tube
l’épaisseur des parois tubulaires voisines de 4,5 mm. dans cette atmosphère, cette couche minimisant l’érosion du tube.
Ce problème est moins sensible en lits fluidisés circulants dans La meilleure performance, en présence de HCl, est celle obtenue
lesquels les surfaces d’échange sont soit intégrées dans les parois, pour des tubes en Inconel 625, alors que des vitesses importantes
soit suspendues verticalement en partie haute de l’enceinte. d’érosion/corrosion sont obtenues pour des alliages Fe9Cr1Mo.
Dans des atmosphères SO2, l’Inconel 625 montre d’excellentes
On peut estimer la vitesse d’érosion E (mm/h) d’un tube
performances, aussi bien en tant que matériau massif que maté-
immergé dans un lit fluidisé bouillonnant, par la corrélation sui-
riau de revêtement.
vante [26] :
Exemple : ces opérations s’appliquent à la régénération par 8.4 Grillage des minerais sulfurés
désorption thermique de composés organiques adsorbés sur sup-
ports granulaires poreux, tels que les charbons actifs utilisés en traite- Le grillage de minerais sulfurés (blendes, pyrites, sulfure de
ment d’air ou en traitement d’effluents liquides. nickel...) est une opération d’oxydation, modérément exothermique,
destinée à former des sulfates aisément séparables par lavage.
8.3 Calcination des carbonates Cette opération est couramment réalisée en lit fluidisé mono-
étagé, car elle permet le contrôle de la température à 900 ˚C (pour
et des phosphates éviter le ramollissement du minerai) et de l’atmosphère, tout en
assurant l’uniformité du traitement des solides (figure 14).
Ce type d’opération de conversion peut être réalisé dans des lits
fluidisés multiétagés travaillant à des températures comprises La pyrite est introduite sous forme de bouillie, l’addition d’eau
entre 750 et 850 ˚C. L’énergie calorifique nécessaire à ces transfor- permettant de limiter la température de réaction. Le solide grillé et
mations endothermiques est fournie par combustion interne, dans sec est soutiré en continu. Le gaz produit, chargé en SO2, est épuré
l’air de fluidisation, de gaz naturel ou de fuel injecté aux différents par des cyclones en cascade, puis neutralisé ou valorisé pour la
étages du lit. production d’acide sulfurique.
Charbon Calcaire
Vapeur surchauffée
Carneau
Foyer
des fumées
Eau alimentaire
Filtre
Lit extérieur
EHE
Umf m/s vitesse au seuil de fluidisation, calculée en ε(r) - répartition radiale de la porosité
fût vide ε - porosité moyenne sur la section droite du
lit
Umb m/s vitesse de bullage
εs - fraction volumique en solide pour laquelle
Uor m/s vitesse du gaz à travers les orifices la vitesse de glissement est égale à la
du distributeur vitesse terminale d’une particule
Ut m/s vitesse terminale de chute Φs - facteur de sphéricité
Uti m/s vitesse terminale de chute des particules φ - fraction volumique du solide
de classe i
μg Pa · s viscosité dynamique du gaz
Uc m/s vitesse critique de transition au régime de
fluidisation turbulent ρb kg/m3 masse volumique apparente de lit
ρmf kg/m3 masse volumique du lit au seuil de fluidi- Rept nombre de Reynolds particulaire à la vitesse
sation ρ U d ⎞
⎛
terminale ⎜ Rept = g t p ⎟
τP s temps de passage du solide ⎝ μg ⎠
τPi s temps de séjour de la coupe granulométri- Remf nombre de Reynolds, calculé au seuil de fluidisation
que i, en lit ouvert
⎛ ρg Umf dp ⎞
γ - rapport des capacités thermiques massi- ⎜ Remf = ⎟
⎝ μg ⎠
ques du gaz
ηC - rendement isentropique de compression Rec nombre de Reynolds critique de transition
en fluidisation turbulente
ηcol(dp) - efficacité de séparation d’un cyclone, pour
un diamètre de particule donné Rese nombre de Reynolds critique de transition
en fluidisation rapide
ηcy - efficacité globale de séparation d’un
cyclone Relit nombre de Reynolds rapporté au diamètre D du lit
⎛ DU ρg ⎞
κi s−1 constante de vitesse d’élutriation de la ⎜ Re lit = ⎟
classe granulométrique i ⎝ μg ⎠
⎜⎝ μg2 ⎟⎠ o ou or orifice
t terminal
⎛ U ⎞
Fr nombre de Froude ⎜ Fr = ⎟ b ou B bulle
⎜
⎝ g d p ( ) 0,5 ⎟
⎠ f fluidisation
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