1. Généralités................................................................................................. J 5 460 - 2
1.1 Introduction.................................................................................................. — 2
1.2 Historique ..................................................................................................... — 2
2. Physico-chimie de la pyrolyse des hydrocarbures saturés .......... — 2
2.1 Considérations thermodynamiques........................................................... — 2
2.2 Schéma réactionnel simplifié ..................................................................... — 3
2.3 Caractéristiques cinétiques......................................................................... — 4
3. Étude des variables opératoires de la section de pyrolyse.......... — 5
3.1 Température de réaction ............................................................................. — 5
3.2 Temps de séjour........................................................................................... — 6
3.3 Pression partielle des hydrocarbures et rôle de la vapeur d’eau ............ — 6
3.4 Analyse de la notion de sévérité ................................................................ — 7
3.5 Taux de conversion...................................................................................... — 8
4. Influence de la nature de la charge sur les performances de
l’unité de vapocraquage......................................................................... — 8
4.1 Vapocraquage de l’éthane .......................................................................... — 8
4.2 Vapocraquage de naphta ............................................................................ — 8
4.3 Vapocraquage de gazoles ........................................................................... — 10
5. Mise en œuvre industrielle en four tubulaire .................................. — 10
5.1 Fours de pyrolyse ........................................................................................ — 10
5.1.1 Dimensionnement des tubes de pyrolyse ........................................ — 10
5.1.2 Conception et agencement des fours ............................................... — 12
5.2 Trempe.......................................................................................................... — 13
5.3 Cokage et durée de cycle ............................................................................ — 14
5.4 Fractionnement primaire ............................................................................ — 14
5.5 Train de séparation et de purification aval ................................................ — 15
5.5.1 Séparations ......................................................................................... — 15
5.5.2 Compression, désulfuration et séchage ........................................... — 15
5.6 Qualité des produits .................................................................................... — 15
6. Évolution technologique et contexte économique ........................ — 15
6.1 Évolution technologique ............................................................................. — 15
6.2 Contexte économique ................................................................................. — 16
Pour en savoir plus...............................................................................Doc. J 5 460
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VAPOCRAQUAGE DES HYDROCARBURES
1. Généralités Depuis 1920, déjà, aux États-Unis, l’éthylène était obtenu par
pyro- lyse de l’éthane, constituant associé au méthane dans
certains gaz naturels. C’est en 1942 que la société British Celanese
Introduction construisit la première unité de craquage de gazole lourd qui
fournissait l’éthylène nécessaire à la synthèse ultérieure de l’éthanol
Le développement considérable de la pétrochimie, lié à la crois- et de l’acide acétique. La production d’éthylène était d’environ 6
sance des industries productrices de matières plastiques, de fibres kt/an.
synthétiques, d’élastomères de synthèse, de détergents et de Dès 1950, trois complexes pétrochimiques importants traitant des
nombreux autres produits de la chimie organique, requiert chaque coupes pétrolières étaient construits, l’un par British Petroleum à
année des quantités plus importantes de matières premières hydro- Grangemouth en Écosse, d’une capacité de 30 kt/an d’éthylène, le
carbonées. deuxième par Petrochemicals Ltd à Carrington dans le Lancashire,
Or, le gaz naturel et les fractions pétrolières obtenues par d’une capacité de 10 kt/an d’éthylène, enfin le troisième par ICI, à
distilla- tion, après le fractionnement primaire du brut, sont Wilton dans le Cleverland, qui fournissait 30 kt/an d’éthylène.
principalement constitués d’hydrocarbures saturés, paraffines Entre 1940 et 1950, la capacité moyenne des unités est passée
(alcanes) et naph- tènes (cyclanes), dont la réactivité chimique est de 10 à 50 kt/an d’éthylène, mais c’est au cours de la décennie
médiocre et qui ne donnent lieu qu’à des transformations chimiques 1950- 1960 que sont apparues les unités géantes produisant
lentes et peu sélectives : ils ne permettent guère d’atteindre une couramment 300 kt/an d’éthylène à partir du naphta
grande diversité de composés chimiques plus ou moins complexes. pétrochimique [2].
En revanche on peut, par vapocraquage, obtenir des
hydrocarbures insaturés de nature aliphatique ou aromatique qui, Actuellement, la capacité de production européenne d’éthylène
en raison de leurs nombreuses possibilités réactionnelles, est de 25 Mt/an. La France, pour sa part, qui en 1953 avait monté
présentent sur le plan de la synthèse organique une souplesse son premier vapocraqueur de 18 kt/an à Lavéra (Bouches-du-
d’emploi remarquable (voir Tableau synop- tique. Pétrochimie [J 6 Rhône), a atteint en 1983 une capacité de production de 3 Mt/an,
015] dans le présent traité). inchangée depuis.
L’acétylène, qui a été pendant de longues années l’hydrocarbure
de base le plus utilisé en chimie aliphatique, a été progressivement
remplacé, en raison de son coût de production élevé, par
l’éthylène, le propylène ou le butadiène, selon les synthèses
2. Physico-chimie
envisagées (cf. tableau A en [Doc. J 5 460]). Actuellement,
l’éthylène conserve toujours son avantage économique par rapport
de la pyrolyse
à l’acétylène issu du gaz naturel ou du charbon. des hydrocarbures saturés
Historique Considérations thermodynamiques
Sur le plan thermodynamique [1], les hydrocarbures insaturés
Initialement, vers 1930 et durant la Seconde Guerre mondiale, recherchés n’apparaissent stables par rapport aux hydrocarbures
l’éthylène était produit par liquéfaction et fractionnement des gaz saturés qui leur donnent naissance qu’à des températures relati-
de fours à coke, par déshydratation de l’alcool éthylique et même
par hydrogénation partielle de l’acétylène. À mesure que la vement élevées (> 350 oC). Ce fait est illustré par la figure 1 qui
demande en éthylène se faisait plus importante, on s’est tourné de tra- duit la variation, en fonction de la température T (en
manière croissante, pour sa fabrication, vers la pyrolyse des kelvins), de
fractions pétro- lières (gaz légers, naphta pétrochimique ). l’énergie libre de formation Gform
o
rapportée à un atome de car-
bone, pour quelques composés hydrocarbonés caractéristiques.
Naphta pétrochimique est le nom donné à des coupes pétro- Pour une température donnée, un hydrocarbure est :
lières dont l’intervalle de distillation se situe entre 35 et 200 oC — instable vis-à-vis de ses éléments constitutifs (C + H2) et de
environ. tous les hydrocarbures dont le point représentatif demeure situé au-
dessous du sien propre (puisque sa formation à partir de ces
derniers nécessite alors un apport d’énergie) ;
— stable dans le cas contraire.
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VAPOCRAQUAGE DES HYDRO
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VAPOCRAQUAGE DES HYDROCARBURES
Caractéristiques cinétiques
3 CH
3 CH
4 + CH
3 2
chaque famille, avec le nombre d’atomes de carbone (figure 4).
CH3 CH CHCH CH + H
●
2 2 2
intermédiaires réactionnelles créées par activation thermique dans
la pyrolyse des hydrocarbures saturés. Le caractère radicalaire des H + CH 3
●
CH3 H2 + CH3
CH 2●
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VAPOCRAQUAGE DES HYDRO
— les ruptures :
H +H H
3. Étude des variables
● ●
2 opératoires de la section
de pyrolyse
H + CH3 CH4
●
H +C H C H
● ●
2 5 2 6
3 3 2 6
phase gazeuse, les principales variables opératoires sont :
CH + C H C H
● ●
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VAPOCRAQUAGE DES HYDROCARBURES
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VAPOCRAQUAGE DES HYDRO
La définition de la sévérité varie selon les constructeurs et vapocraquage agit non seulement sur le taux de conversion de la
elle peut être différente selon la nature des hydrocarbures charge et le ren- dement global en produits C3– mais aussi sur la
traités. distribution des
Ainsi, dans le cas du vapocraquage d’éthane ou de propane, il est
commode de traduire la sévérité des conditions opératoires du
traitement en termes de taux de conversion de la charge, noté xf
et exprimé en pour-cent molaire.
Mais lorsque l’on traite des coupes pétrolières liquides de compo-
sition très complexe et couvrant une large gamme de températures
de distillation, il apparaît beaucoup plus délicat de définir le taux
de conversion de la charge. On utilise alors généralement, pour
repé- rer la sévérité des conditions opératoires, le degré de
gazéification de la charge, mesuré par le rendement massique en
produits légers à trois atomes de carbone ou moins (coupe C3– ). On
conçoit en effet que les traitements conduits à haute ou très haute
sévérité, qui réalisent une pyrolyse poussée et fournissent des
quantités impor- tantes de produits légers, doivent correspondre
aux conditions opé- ratoires les plus dures : gradient thermique
optimal, température de sortie du four élevée et temps de séjour
notable.
À cette appréciation globale, les détenteurs de procédés se sont
efforcés de substituer une analyse plus fine de la sévérité de
marche d’un four de pyrolyse fonctionnant à partir d’une charge
complexe. Divers travaux ont été entrepris à cet égard dont on
trouvera une revue exhaustive dans les ouvrages spécialisés [1] [8].
Parmi les grandeurs ainsi dégagées et sensées représenter la
sévérité des conditions opératoires, on peut citer :
— le MCP (Molecular Collision Parameter ), fondé sur des
considé- rations dérivées de la théorie cinétique des gaz et
développé par Wall et Witt de la Selas Corporation [9] ;
— le KSF (Kinetic Severity Function ) proposé par Zdonik et ses
collaborateurs de la société Stone et Webster Engineering [10].
L’indice KSF de sévérité est défini comme une fonction logarith-
mique du taux de conversion xf d’un hydrocarbure témoin présent
dans la charge, par exemple le n-pentane, choisi par Zdonik. Ce
composé, toujours présent dans les naphtas (qui constituent la
charge liquide classique des unités de vapocraquage), offre l’avan-
tage de ne pas pouvoir se former dans la pyrolyse des autres compo-
sants par réaction secondaire.
Le simple dosage du n-pentane à l’entrée et à la sortie du four
fournit la valeur du taux de conversion xf et permet ainsi le calcul
du KSF à l’aide de la formule :
1
KSF = In ------ --------
1 – xf
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VAPOCRAQUAGE DES HYDRO
Vapocraquage de l’éthane
4. Influence de la nature
de la charge Aux États-Unis, de nombreux gaz naturels contiennent de
sur les performances l’éthane qui est séparé et utilisé pour la production d’éthylène
avec des ren- dements élevés (cf. tableau 2) ; cependant la
de l’unité de vapocraquage sélectivité en éthylène diminue lorsque le taux de conversion de
l’éthane augmente. En pra- tique, on opère vers 65 % de
conversion, ce qui conduit, après recy- clage de l’éthane non
Le lecteur se reportera aux références bibliographiques [1] [2] [12]. transformé, à un rendement de 80 % environ.
Les charges utilisées en pyrolyse sont assez variées et vont des
hydrocarbures saturés légers comme l’éthane, le propane ou encore
des mélanges éthane-propane jusqu’aux coupes pétrolières plus ou Vapocraquage de naphta
moins lourdes telles que le naphta pétrochimique et les gazoles
légers ou lourds. Les États-Unis, pays riche en gaz naturels
associant au méthane l’éthane et le propane, utilisent encore Rappelons que le terme naphta désigne une coupe pétrolière dont
majoritairement les hydrocarbures légers pour la fabrication de les constituants les plus légers ont cinq atomes de carbone et dont
l’éthylène ; au contraire, en Europe, ce sont traditionnellement les le point d’ébullition final peut aller jusqu’à 200 oC environ. On
coupes pétro- lières qui assurent l’alimentation des vapocraqueurs distingue, selon leurs températures de distillation, les naphtas
(cf. tableau B en [Doc. J 5 460]). courts dont le point final d’ébullition est compris entre 100 et 140
o
Le tableau 2 fournit les rendements en produits de pyrolyse pour C et les naphtas longs dont le point final d’ébullition peut
différentes charges traitées à très haute sévérité, avec recyclage, à atteindre 150 à 200 oC.
l’entrée de la section réactionnelle, de l’éthane non transformé ou Les naphtas constituent la charge principale en Europe et au
produit. On note que le rendement en éthylène diminue à Japon. Le vapocraquage des naphtas fournit une très grande variété
mesure que la charge devient plus lourde et que le rapport des de produits depuis l’hydrogène jusqu’à des fractions liquides lourdes
rendements en éthylène et en propylène (rapport C 2 /C3) diminue très aromatiques.
régulièrement de l’éthane aux gazoles, alors que le rendement en
essence de vapo- craquage (coupe C5 – 200 oC) croît
parallèlement.
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VAPOCRAQUAGE DES HYDROCARBURES
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VAPOCRAQUAGE DES HYDRO
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) dt (5)
MR
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VAPOCRAQUAGE DES HYDRO
Figure 11 – Vapocraquage de naphta : influence de la géométrie des tubes de pyrolyse sur les rendements en oléfines
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VAPOCRAQUAGE DES HYDRO
Fractionnement primaire
Figure 13 – Vue isométrique d’une cellule de four de vapocraquage
À la sortie de la trempe, les effluents sont rassemblés et envoyés
dans une colonne de séparation primaire dont le produit de fond
sert au refroidissement complémentaire du gaz. Cette colonne
Cokage et durée de cycle sépare les gaz (envoyés ensuite à la section de compression), une
partie de l’essence et les fractions lourdes.
Malgré toutes les précautions prises pour limiter la formation de La vapeur de dilution est condensée, purifiée et réutilisée en
coke dans les tubes du four et dans la chaudière de trempe, il est circuit fermé.
impossible de l’éviter totalement. On doit donc interrompe périodi- Le mélange gazeux sortant de la section précédente dite section
quement le fonctionnement du four pour en éliminer le coke et la chaude du vapocraqueur, contient un grand nombre de constituants
durée qui s’écoule entre deux décokages successifs est la durée qui doivent être séparés et purifiés. En effet, si le produit de base
d’un cycle. de la pyrolyse est l’éthylène, la récupération des autres produits est
Cette durée varie selon les installations et la nature de la charge, de plus en plus recherchée.
mais peut être en moyenne estimée à quelques semaines. Ainsi, Pendant la période où l’énergie et la matière première
dans le cas d’un vapocraqueur comportant cinq fours, il y a toujours fournies par le pétrole étaient bon marché, une bonne part des
un four en décokage et la production n’est donc assurée que par coupes C3 et C4 résiduaires issues de la pyrolyse était soit brûlée
quatre fours. sur l’unité, soit vendue comme gaz liquéfié, tandis que l’hydrogène
Placé dans les meilleures conditions, un four fonctionnant à partir résiduaire était brûlé avec le méthane. Avec le renchérissement du
de naphta peut travailler 90 jours sans décokage, mais la durée du pétrole brut, il apparaît souhaitable d’utiliser au mieux les
cycle est toujours inférieure, à cause de l’inévitable encrassement produits par la puri- fication de l’hydrogène, par l’utilisation du
de la chaudière de trempe. Cette durée est très variable et peut aller propylène et du butadiène pour de nouvelles applications, ou
de 15 jours à 6 mois en fonction du temps de séjour et de la encore par le recyclage des frac- tions C3 et C4 non utilisées.
sévérité. Finalement, si la recherche du rendement maximal en éthylène
Les dépôts progressifs de coke dans les tubes de pyrolyse se a conduit à une technologie très avancée en ce qui concerne les
traduisent par une élévation de leur température de peau, liée à fours de pyrolyse, il a fallu aussi développer et perfectionner les
l’inefficacité croissante du transfert de chaleur, ainsi que par une tech- niques de séparation.
augmentation de la perte de charge provoquée par la réduction de
la section libre du tube.
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VAPOCRAQUAGE DES HYDROCARBURES
Train de séparation
et de purification aval Tableau 6 – Spécifications requises pour l’éthylène
et le propylène en sortie de vapocraqueur
Séparations Éthylène..............................................> 99,95 % vol.
CH4 , C2H6 , N2.....................................................< 500 ppm vol.
Les séparations ultérieures sont réalisées par distillation à basse
température dans la section froide de l’installation après compres- Autres..................................................< 10 ppm vol.
sion, purification, séchage et condensation des effluents gazeux Acétylène..............................................< 1 ppm vol.
légers. Cette section comprend aussi des traitements intermédiaires H2....................................................... < 3 ppm vol.
de purification chimique de l’éthylène et du propylène qui CO2...................................................... < 2 ppm vol.
contiennent des impuretés acétyléniques formées par déshydrogé- CO......................................................< 0,5 ppm vol.
nation parasite lors de la pyrolyse (cf. figure 2). Or ces composés O2....................................................... < 2 ppm vol.
se révèlent particulièrement néfastes dans l’utilisation ultérieure
H2S..................................................< 1 ppm masse
des oléfines. Ces dérivés acétyléniques sont éliminés par
hydrogénation sélective sur des catalyseurs métalliques. On aboutit Soufre total.............................................< 1 ppm masse
donc à un ensemble d’opérations très complexes qui permettent de Eau.....................................................< 3 ppm masse
fournir séparément, aux spécifications voulues, les différents NH3.................................................... néant
produits : éthylène, propylène, coupe C4 , coupe C5+ , etc. [1] [16]. Total alcools et cétones
(exprimé en méthanol)................................< 3 ppm
Propylène.............................................> 99,8 % masse
Compression, désulfuration et séchage
Autres hydrocarbures................................< 0,2 % masse
Méthylacétylène et propadiène......................< 10 ppm masse
La distillation des effluents, qui se traitent à ce stade sous forme
gazeuse, nécessite au préalable leur condensation en phase liquide. H2.................................................... < 5 ppm masse
Compte tenu de la grande volatilité de certains constituants du CO2.................................................. < 5 ppm masse
mélange d’hydrocarbures traité (les températures d’ébullition sous CO...................................................< 1 ppm masse
pression atmosphérique du méthane, de l’éthane et de O2.................................................... < 2 ppm masse
l’éthylène étant respectivement – 161,6 oC, – 88,9 oC et – 103,7 N2.................................................... < 10 ppm masse
o
C), une telle opération, conduite à pression normale, exigerait Soufre total.............................................< 1 ppm masse
le recours à des températures particulièrement basses. Pour limiter
les difficultés technologiques rencontrées en cryogénie, la ppm : partie par million, soit 10–6
condensation est donc pratiquée sous pression.
Les gaz sont comprimés en plusieurs étages (4 ou 5), avec
refroidis- sements intermédiaires pour éviter un échauffement qui
induirait des polymérisations indésirables. Entre chaque étage de 6. Évolution technologique
compres- sion, on collecte les fractions liquides ou liquéfiées dont
on élimine par entraînement à la vapeur les composés les plus
et contexte économique
légers qui sont recyclés. À ce niveau, un des grands progrès dans
la technologie du vapocraquage a été apporté par l’utilisation des
compresseurs centrifuges qui ont supplanté les compresseurs Les évolutions récentes majeures concernent l’amélioration des
alternatifs ; leurs principaux avantages résident dans la réduction rendements et l’accroissement de la taille des unités : ce dernier
des investissements et des frais d’entretien ainsi que dans leur paramètre va dans le sens d’une meilleure rentabilité des installa-
faible encombrement. Ils atteignent d’ailleurs aujourd’hui des tions, mais il n’est pas exempt d’effets pervers sur lesquels on
puissances de 20 MW et plus. reviendra.
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PO
VAPOCRAQUAGE DES HYDROCARBURES EN
SA
PL
Vapocraquage des hydrocarbures
Aspects économiques
Naphta ................................. 70 17 97 50
Gazoles ................................ 9 7 .............. 6,5
Hydrocarbures légers (1).... 21 76 3 43,5
Total ..................................... 100 100 100 100
(1) Issus du gaz naturel et des gaz de raffinerie.
SAVOIR
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p. 192, 10 juil. 1967, p. 112, 16 oct. 1967.
Constructeurs. Fournisseurs
Japon
Vapocraqueurs
N’importe quelle société d’ingénierie est susceptible de proposer une unité Mitsubishi
de vapocraquage.
Italie
Fours de pyrolyse
KTI
France
Pays-Bas
Foster Wheeler France (sous licence Stone et Webster, Lumnus,
KTI (Kinetics Technology International)
Kellog) Heurtey Petrochem (sous licence Stone et Webster, Lumnus,
Kellog)