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Risques d'explosion
Évaluation, prévention et
réglementation
Réf. Internet : 42709
III
Cet ouvrage fait par tie de
Sécurité et gestion des risques
(Réf. Internet ti112)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Sécurité et gestion des risques
(Réf. Internet ti112)
William DAB
Titulaire de la chaire d'Hygiène et Sécurité, CNAM
François FONTAINE
Responsable « Sécurité Globale et Sécurité Globale et terrorisme », INERIS
Didier GASTON
Responsable Agence, CETE APAVE Nord-Ouest
Jean-Louis GUSTIN
Expert en sécurité des procédés Rhodia Recherches et Technologies
Olivier IDDIR
Ingénieur quantification des risques, TechnipFMC, membre du réseau des
experts, Département Expertise et Modélisation
André LAURENT
Professeur émérite, Nancy Université, LRGP, CNRS, INPL, ENSIC
Yves MORTUREUX
Expert en maîtrise des risques à la Direction de la sécurité de la SNCF
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Serge ABAUZIT
Pour les articles : SE5072 – SE5074 – BM6460
Guillaume BREYSSE
Pour l’article : SE5078
Jacques CHAINEAUX
Pour l’article : SL6165
Jean-Louis GUSTIN
Pour les articles : SE5021 – SE5031 – SE5041 – SE5042 – SE5043
Thierry HOUEIX
Pour l’article : SE3251
Olivier IDDIR
Pour l’article : SE5058
Nicolas KIEFER
Pour l’article : SL6165
Fabrice MA-PAW-YOUN
Pour l’article : SE5076
Laurent PARIS
Pour les articles : SE5064 – SE5066 – SE5067
Francis STOESSEL
Pour l’article : SE5010
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VI
Risques d'explosion - Évaluation, prévention et
réglementation
(Réf. Internet 42709)
SOMMAIRE
Réf. Internet page
Implantation de détecteurs de gaz à partir d'une analyse de risque quantifiée. Partie 1 SE5076 73
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VII
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Référence Internet
SE5010
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Référence Internet
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Référence Internet
SE5010
Risque
faible 1.2.2 Élimination de chaleur
La puissance de refroidissement d’un réacteur, donc la chaleur
échangée avec le système de refroidissement, qex est proportion-
Probabilité
nelle au gradient de température établi entre le milieu réactionnel
et le système de refroidissement, à la surface d’échange de
Figure 2 – Diagramme des risques chaleur, ainsi qu’au coefficient de transfert de chaleur. Par
conséquent, il s’agit d’une fonction linéaire de la température :
− E dTr
qac = mr cp′ (4)
qrx = k0 exp CA0 (1− X A ) V (− ∆H r ) (2) dt
RT
avec qac (W) puissance accumulée,
avec qrx (W) puissance thermique de la réaction,
mr (kg) masse du milieu réactionnel,
V (m3) volume du milieu réactionnel, cp′ (J · kg–1 · K–1) capacité calorifique massique,
∆HR (J · mol–1) enthalpie molaire de réaction, Tr (K ou oC) température du milieu réactionnel.
k0 (s–1) facteur de fréquence, Lorsque la puissance éliminée ne compense pas exactement la
puissance produite, il en résulte une variation de température
E (J · mol–1) énergie d’activation,
suivant :
R (= 8,314 J · mol–1 · K–1) constante des gaz parfaits,
dTr qrx − qex
= (5)
CA 0 (mol · m–3) concentration initiale, dt mr cp′
XA (fraction : 0 – 1) taux de conversion,
En toute rigueur, il faut considérer non seulement la capacité
T (K) température du milieu réactionnel. calorifique du milieu réactionnel, mais aussi celle de l’appareillage,
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SE5021
4.
5. Acronymes................................................................................................... — 26
6. Symboles & variables................................................................................. — 26
Pour en savoir plus .............................................................................................. Doc. SE 5 021
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phérique à la température ambiante, sont indiquées dans le
CH4 (% vol.)
10 tableau 1.
Quelques conseils pratiques peuvent être utiles. À l’échelle
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industrielle, l’inertage des installations est réalisé à partir d’un
réseau d’azote « usine » qui est alimenté par une production
8 d’azote ou par un fournisseur de gaz industriel qui assure la mise
à disposition de l’azote réseau. Pour de petites installations ou des
7 ateliers isolés, il y a lieu de recourir à une fourniture d’azote à par-
CO2 H2O
tir d’un stockage d’azote liquéfié de capacité adaptée à l’usage
6 envisagé. Cette installation peut être obtenue en location auprès
Added N2 du fournisseur de gaz, ce qui permet de bénéficier des compé-
He tences techniques et des conseils de ce fournisseur de gaz. Une
5
Argon fourniture d’azote à partir de bouteilles d’azote et de cadres de
bouteilles n’est en général pas adaptée pour réaliser l’inertage
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 d’une installation, même petite, en raison de sa faible capacité de
stockage et du prix élevé de l’azote sous cette forme.
Gaz inerte ajouté dans l’atmosphère initiale (% vol.)
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Référence Internet
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Pour ces procédés, il est possible que sous la pression totale Pour les gaz ou vapeurs instables commerciaux de gros ton-
nominale de fonctionnement élevée du procédé, les vapeurs de nages, les précautions nécessaires se trouvent dans la littérature
carburants volatils (COV ou vapeurs de solvants) ne soient pas et dans les documentations techniques fournies par les produc-
inflammables car leur concentration totale reste inférieure à leur teurs de ces produits. Pour les gaz instables les plus rares, il peut
LIE combinée dans une atmosphère d’air. arriver que le problème ait échappé au producteur. C’est arrivé
pour le bromure de propargyle. Il convient donc d’être vigilant et
En revanche, si la pression totale est abaissée par suite d’un
de ne pas hésiter à poser des questions si la fiche de données de
dysfonctionnement, ou même par le cycle normal des opérations,
sécurité semble incomplète.
la concentration totale en carburants volatils peut devenir supé-
rieure à la LIE combinée des carburants dans l’atmosphère d’air. Il
s’ensuit des explosions de gaz extrêmement violentes.
1.7 Lutte contre les sources d’amorçage
La conclusion est que l’application d’une pression totale élevée
n’est pas une méthode fiable de contrôle de l’inflammabilité d’une Lorsque tous les moyens de prévention mis en œuvre n’ont pas
phase gazeuse contenant des carburants volatils sous atmosphère permis d’éliminer de manière certaine la présence de phases
d’air. Il convient donc de bien réfléchir à la sécurité de ce genre de gazeuses inflammables dans des appareils, des ateliers, des ins-
procédé avant de se lancer dans leur mise en œuvre. Il est pos- tallations, des assemblages, il est possible de prévenir les incen-
sible de vérifier par le calcul que ce risque est bien présent en dies et les explosions de phases gazeuses en éliminant les
dessous d’une pression totale qui dépend de la température et de sources d’amorçage susceptibles d’enflammer les phases
la volatilité des carburants. gazeuses inflammables. Ces sources d’amorçage peuvent être de
différentes origines :
– sources d’amorçage thermiques : température ambiante exces-
1.5 Élévation de la pression de vapeur sive, paroi chaude, points chauds, particules incandescentes,
d’une phase liquide inflammable flammes, autoéchauffement de produit, feux de calorifuges ;
au-dessus de la LSE – sources d’amorçage mécaniques : choc, friction, paroi chaude,
étincelles d’origine mécanique ;
Par élévation de la température d’une phase liquide condensée, – sources d’amorçage électrostatiques : décharge d’électricité
on peut placer sa pression de vapeur en carburant au-dessus de la statique en aigrette, décharge en aigrette de surface, décharge de
LSE des vapeurs dans la phase gazeuse, afin de rendre la phase cône, décharge en étincelle entre un corps chargé et une pièce
gazeuse non inflammable. Ce contrôle de la composition de la métallique, décharge entre deux pièces métalliques, décharge
phase gazeuse n’a pas la fiabilité de la méthode consistant à dans un électro-filtre ;
abaisser la pression de vapeur des carburants en dessous de leur – sources d’amorçage électriques : étincelles se produisant dans
LIE combinée. Si l’installation comprend des points froids ou un des moteurs, des contacteurs, des interrupteurs ;
condenseur, la pression de vapeur des carburants se trouvera – sources d’amorçage d’origine chimique : échauffement ou
abaissée et la composition de la phase gazeuse pourra se trouver inflammation spontanée de produit, source d’amorçage photo-
en zone inflammable. De plus, la phase gazeuse peut être inflam- chimique, autoéchauffement d’une phase gazeuse conduisant à
mable au cours de phases transitoires de montée en température, une explosion homogène.
et également s’il se produit une diminution de la pression totale
des carburants dans l’enceinte, par exemple en raison de l’abais- Pour évaluer la probabilité de l’inflammation d’une phase
sement de la température du procédé. gazeuse par l’une ou l’autre de ces sources d’amorçage, il est
nécessaire de bien connaître la composition de cette phase
gazeuse, la pression totale et la température dans l’enceinte où
elle se trouve afin de déterminer si cette phase gazeuse est inertée
1.6 Flegmatisation d’un gaz ou flegmatisée dans le cas de phases gazeuses contenant des gaz
ou d’une vapeur instable instables.
Cette technique a déjà été évoquée dans la section 1.1 avec ■ Réglementation ATEX
l’exemple 2 qui concernait la flegmatisation de la vapeur d’oxyde Les différentes sources d’inflammation d’une phase gazeuse, en
d’éthylène. Par dilution avec un gaz inerte ou non comburant, on milieu confiné comme en milieu non confiné, peuvent être évitées
peut rendre non inflammable, avec une source d’amorçage ou maîtrisées par application de la réglementation ATEX confor-
d’énergie donnée, une phase gazeuse instable. La concentration mément à la directive européenne 94/9/CE. Le contenu de cette
en gaz inerte nécessaire à la flegmatisation dépend du gaz inerte directive est présenté de manière générale sous l’angle réglemen-
employé, de la pression du gaz instable et de la température. Par taire par Czyz dans l’article [SE3251].
exemple, on peut flegmatiser l’acétylène ou l’oxyde d’éthylène
avec un gaz inerte comme l’azote. Cette question concerne toutes L’application de la réglementation ATEX à une installation
les vapeurs de carburants instables dont un grand nombre a été industrielle relevant de l’industrie chimique est décrite de manière
mentionné dans l’article [SE5020]. détaillée dans le guide ATEX de l’Union des industries chimiques
(Guide ATEX UIC DT 83) [6]. Ce document se réfère à des docu-
Le gaz instable peut être lui-même un gaz comburant. Par ments du GESIP [7] [8].
exemple, l’hémioxyde d’azote N2O, appelé en anglais Nitrous
Oxide, est un gaz comburant instable susceptible de donner des Les différentes zones présentant une atmosphère explosive, ou
explosions de décomposition. Il faut pour cela qu’il soit suffisam- zones ATEX, sont décrites dans le tableau 2. L’industrie chimique
ment concentré et sous une pression de quelques bar G. La sensi- est concernée par les installations ou ateliers situés en surface.
bilité de ce gaz est influencée par le volume et la forme de Elle n’est pas concernée par les mines. De plus, le présent article
l’enceinte et par l’énergie de la source d’amorçage. Mélangé à des est consacré aux explosions de gaz ; il n’est que marginalement
gaz carburants comme l’hydrogène ou le méthane, l’hémioxyde concerné par les explosions de poussières.
d’azote donne des explosions très violentes et souvent des déto- Après avoir réalisé un zonage ATEX dans une installation indus-
nations. Un autre exemple est le trichlorure d’azote qui est un trielle afin de délimiter les zones dans lesquelles peuvent se trou-
explosif à l’état liquide et à l’état gazeux. Il est aussi un gaz com- ver des atmosphères inflammables, notamment des atmosphères
burant. Sa pression limite de décomposition est très basse. De ce confinées à l’intérieur des appareils et dans les ateliers, dans les
fait, il constitue une source d’amorçage permanente lorsqu’il se conditions normales d’exploitation mais aussi en cas de dérives
trouve à l’état de traces dans une phase gazeuse inflammable. par rapport à ces conditions normales, affectées d’une probabilité
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Catégorie 3 Zone 2 Zone 22 Fonctionnement Figure 3 – Représentation des domaines de composition inflam-
normal mable, auto-inflammable et du domaine inflammable par une sur-
face chaude
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© Techniques de l’Ingénieur SE 5 031 − 1
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mais aussi des effets thermiques (rayonnement de la boule de feu) dans le cas
où le liquide pressurisé est inflammable, ou des effets toxiques. De par ses
effets premiers, le BLEVE est généralement un initiateur de suraccident.
Dans le cadre des études de dangers (EDD), le phénomène de BLEVE
constitue généralement un accident majeur dont les effets sont dimensionnant
pour la maîtrise de l’urbanisation. Suite à de tragiques accidents comme celui
de Feyzin (1966 – France) ou en encore de Mexico (1984 – Mexique), les
industriels ont su tirer profit de l’accidentologie et mettre en œuvre des
mesures de maîtrise des risques (MMR) adaptées pour prévenir ce phéno-
mène. Après quelques rappels de base sur le phénomène, l’article abordera en
seconde partie l’analyse de quelques BLEVE « historiques » de réservoirs ayant
marqué la mémoire collective. Afin de s’assurer que ce phénomène est correc-
tement prévenu, il est indispensable de s’assurer de l’adéquation des MMR au
regard des principales causes susceptibles de mener à ce type d’accident. Une
troisième partie de l’article sera donc consacrée aux principales causes suscep-
tibles de mener à ce phénomène. Enfin, l’article présentera les MMR
classiquement mises en œuvre pour prévenir ce phénomène, plus précisément
dans le cas des stockages de gaz de pétrole liquéfié (GPL).
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Référence Internet
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PPRT Plan de prévention des risques technologiques En pratique, un BLEVE de réservoir nécessite un échauffe-
ment préalable du produit contenu dans le réservoir. Ce point
Règles d’aménagement et d’exploitation est confirmé par l’accidentologie qui atteste que les BLEVE
RAEDHL
des dépôts d’hydrocarbures liquides et liquéfiés « historiques » de réservoirs de stockage résultent quasi systé-
matiquement d’une agression thermique ayant provoqué leur
TLS Température limite de surchauffe échauffement.
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Rupture initiale
Oui
BLEVE « froid »
Chute rapide Non
de pression
Oui
Non
T > TLS
Oui
Vaporisation Ébullition
explosive violente
Le réservoir Rejet
Oui Oui
résiste diphasique
Propagation Propagation
de la fissure, ruine de la fissure, ruine
du réservoir du réservoir
BLEVE BLEVE
« chaud » « intermédiaire »
Figure 2 – Diagramme résumant les différents types de BLEVE possibles (d’après le rapport Ω 5 de l’INERIS [1])
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Initial Failure
Loss of No Crack
Containment Arrests
Yes
COLD BLEVE
Rapid No
– low blast Pressure
– short range projectiles Drop
– low level fireball
Yes
No
Ti > SLT
Yes
Superheat Boiling
Explosion Response
Figure 3 – Diagramme résumant les différents types de BLEVE possibles (d’après Birck, Ye et al., 1993 [3])
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Référence Internet
SE5058
Dépressurisation
Pressurisation
Flux absorbé par Rayonnement vers l’extérieur
le gaz (convection
et rayonnement) Évaporation
Convection
Conduction
Rayonnement
Figure 5 – Illustration des transferts thermiques consécutifs à un échauffement d’un réservoir de gaz liquéfié sous pression
Sans rentrer dans la physique des phénomènes, il est possible étapes du phénomène de BLEVE, de l’éclatement du réservoir
de retenir que la chaleur transmise au produit stocké dans un jusqu’à l’extinction de la boule de feu. Sur cette figure, trois types
réservoir dépendra : d’effets sont à relever :
– des propriétés physiques (conduction) du matériau qui
– des effets missiles (projectiles) liés à la formation de fragments
constitue l’enveloppe ;
lors de la rupture de l’enveloppe du réservoir ;
– de l’état physique du produit au contact de la paroi soumise à
l’agression thermique. – des effets de pression caractérisés par trois pics associés à :
• la rupture du réservoir,
A.M. Birk confirme qu’une paroi peut résister à un fort flux
de chaleur si elle est en contact avec un liquide pour lequel • la vaporisation de la phase liquide,
l’ébullition permettra d’évacuer une forte quantité de • la combustion du nuage ;
chaleur [4]. La partie non mouillée d’un réservoir (c’est-à-dire
celle en contact avec la phase gazeuse) se révèle donc nette- – des effets thermiques associés au rayonnement de la boule de
ment plus vulnérable que la partie mouillée (c’est-à-dire celle feu (lorsque le produit est inflammable).
en contact avec la partie liquide).
La figure 7 présente les méthodes de calcul qui peuvent être
retenues pour chacun des types d’effets dans le cadre des études
1.2.4 Effets d’un BLEVE de dangers pour les ICPE.
Les effets et modèles permettant d’estimer leurs intensités sont Nota : les conditions d’application du modèle TRC Shield sont présentées dans
décrits dans l’article [SE 5 061]. La figure 6 illustre les différentes l’article [SE 5 061].
Surpression Surpression
Fragments
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1. Sélection des éléments La protection des biens peut être recherchée en plus de la pro-
tection des personnes pour des ouvrages dont la ruine, même par-
critiques tielle, conduirait à des pertes d’exploitation lourdes. En particulier,
certains équipements industriels, dont le remplacement est très
coûteux ou nécessite des délais d’approvisionnement très longs,
peuvent nécessiter des exigences de résistance particulière.
1.1 Objectifs de sécurité La réduction des conséquences financières des explosions
concerne principalement l’impact économique et médiatique d’une
L’analyse complète d’un ouvrage soumis à une explosion peut
catastrophe.
être relativement complexe et coûteuse à effectuer et pas force-
ment pertinente du point de vue de la sécurité. En effet, dans le Les objectifs de sécurité attribués à une construction dépendent
cadre d’une approche performancielle du comportement des struc- de la nature et de l’usage de l’ouvrage. Il est ainsi nécessaire de
tures, il convient de définir explicitement les objectifs de sécurité distinguer différentes classes d’ouvrages selon la gravité d’une
attribués à l’ouvrage. Il est souvent inutile d’étudier des parties défaillance. L’EUROCODE 1 – Partie 1-7 relative aux actions acci-
d’un bâtiment inoccupées et qui ne contribuent pas ou peu à la dentelles sur les structures [1] introduit la notion de classes de
sécurité de l’ensemble. La sélection des éléments critiques de la conséquences.
structure permet ainsi de réduire sensiblement le périmètre de
l’analyse relativement aux objectifs de sécurité définis préalable-
ment. Cette notion est reprise d’ailleurs dans l’EUROCODE 8 –
Les objectifs essentiels en matière de sécurité vis-à-vis de Partie 3 relative au séisme [2] sous l’appellation équivalente de
l’explosion sont rappelés ci-dessous par ordre de priorité décrois- catégories d’importances I, II, III ou IV.
sante quelle que soit la construction considérée :
1. la sécurité des personnes ;
On distingue ainsi les classes de conséquences (CC) suivantes :
2. la protection de l’environnement ;
3. la sécurité des biens ; – classe CC1, pour laquelle une défaillance de l’ouvrage a des
effets limités. Aucune conception vis-à-vis de l’explosion n’est
4. la réduction des conséquences financières des explosions. requise ;
De manière générale, il convient de souligner que l’ouvrage ne – classe CC2, déclinée en classes 2a et 2b, pour laquelle une
doit pas contribuer à accroître le risque initial en raison de sa vul- défaillance de l’ouvrage doit rester locale, c’est-à-dire qu’une cer-
nérabilité ou bien être susceptible d’amplifier le phénomène initia- taine robustesse du bâtiment permet d’éviter un effondrement
teur par effet domino. généralisé. Des mesures constructives à la conception permettent
La sécurité des personnes implique aussi bien la protection des de s’assurer d’une certaine robustesse (murs de refends, chaî-
personnes pendant le sinistre que la protection post-accidentelle, nages périphériques, plancher servant de diaphragme) ;
notamment lors de l’évacuation et de l’intervention des secours. – classe CC3, pour laquelle une analyse des risques préalable est
En particulier, le risque d’effondrement de l’ouvrage après acci- fortement recommandée. Elle est suivie par un calcul de structures
dent doit être évalué compte tenu de sa résistance résiduelle. spécifique dont le niveau de complexité est adapté aux enjeux.
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• Les éléments structuraux secondaires : ce sont les 1.4.2 Accès sécurisé des moyens de secours
composants de la structure supportés par les éléments primaires
mais n’ayant pas un rôle porteur essentiel. Leur défaillance peut En première approche, on pourra retenir les mêmes éléments
conduire à un effondrement local de la structure ; il s’agit principa- que pour ceux relatifs à l’évacuation des occupants, sauf si un
lement des poutres secondaires, murs de remplissage, etc. accès différent est identifié. Dans ce cas, la démarche précédente
peut être reconduite.
• Les éléments non structuraux : cloisons, faux plafonds, etc.
Plus simplement, les éléments structuraux correspondent au
gros œuvre, les éléments non-structuraux à une partie du second 1.4.3 Disponibilité des moyens de lutte contre
œuvre. l’incendie
Les portes et baies vitrées ne participent pas directement à la
résistance de l’ouvrage, mais sont susceptibles de générer des Sur la base du plan de lutte contre l’incendie, il convient de
blessures significatives aux personnes. Elles peuvent être assimi- s’assurer que :
lées à des éléments non-structuraux, mais avec des exigences de – les systèmes de protection active contre l’incendie demeurent
comportement différentes, car elles sont soumises aux effets opérationnels, c’est-à-dire le réseau sprinklers, y compris les cana-
directs de l’explosion, contrairement aux éléments non-structu- lisations, l’alimentation en eau et en énergie des pompes
raux. incendie ;
– les colonnes sèches ne sont pas endommagées.
1.4 Analyse des fonctions de sécurité En effet, l’expérience des accidents passés montre qu’une explo-
sion est généralement suivie d’un ou plusieurs incendies
Une fois les fonctions de sécurité essentielles identifiées, il consécutifs.
convient de décliner celles-ci en information exploitable en vue du
calcul, c’est-à-dire en données concrètes. Une approche possible Ces considérations impliquent également que les éléments
pour déterminer les éléments critiques associés (structures, maté- structuraux assurant le support de ces matériels et équipements
riels, équipements) consiste à construire un arbre de défaillance sont également résistants.
associé à la fonction de sécurité étudiée. On se reportera ainsi à
l’article [3] en vue de mener une telle démarche d’analyse.
1.4.4 Mise en sécurité du site
En pratique, cette démarche rigoureuse devrait être menée en
groupe de travail pluridisciplinaire composé des différents acteurs Pour certaines installations industrielles, il pourra être néces-
concernés : service de secours, exploitant, comité d’hygiène de saire de mettre en sécurité l’ensemble des équipements qui
sécurité et des conditions de travail (CHSCT), etc. Cependant, pour peuvent présenter un risque de sur-accident par effets domino,
les différentes fonctions essentielles citées plus haut, on retiendra notamment vis-à-vis d’un incendie consécutif à l’explosion.
les éléments critiques identifiés ci-dessous à défaut d’une analyse
plus précise. Il s’agira notamment de protéger :
– les réservoirs et canalisations contenant des produits toxiques
1.4.1 Fuite, rassemblement et évacuation ou combustibles en grande quantité (cuve à fioul, citerne à gaz
non enterrée) ;
Sur la base du plan d’évacuation interne à l’immeuble, il – les capacités sous pression pouvant être attaquées par les
convient de s’assurer des choses suivantes : flammes (bouteilles de gaz inflammables ou non).
• Les chemins de fuite prédéfinis, c’est-à-dire les couloirs et les Cette démarche a un intérêt limité pour une explosion majeure
cages d’escaliers, doivent rester suffisamment praticables pour où les effets de l’explosion initiale sont au moins égaux à ceux
permettre l’évacuation des occupants. En particulier, ils ne doivent d’un accident secondaire. Il est donc nécessaire de s’assurer que
pas être trop endommagés et menacer de s’effondrer suite à les effets dominos potentiellement induits par l’explosion sont
l’explosion. supérieurs en terme d’effets au phénomène initiateur.
• Le fonctionnement de l’éclairage de secours et de son alimen-
tation doit permettre de baliser le chemin en cas d’accident noc-
turne. 1.4.5 Protection de l’environnement
• Les dispositifs d’alertes sonores et de communication (cas L’analyse des effets dominos peut mettre en évidence la néces-
d’une petite explosion non ressentie par tout le monde) doivent sité d’assurer une protection de certains dispositifs de stockage,
rester opérationnels. qui peuvent être potentiellement nocifs pour l’environnement en
cas de rupture, sans pour autant être directement dangereux
Nota : dans le domaine de l’off shore, une étude spécifique d’évacuation est menée
pour définir la philosophie d’évacuation. Elle vise également à définir les chemins de
immédiatement pour les personnes.
fuite privilégiés et les systèmes essentiels nécessitant une analyse approfondie vis-à-vis
de l’explosion.
1.4.6 Protection des biens
L’utilisation d’ascenseurs est envisageable pour évacuer des Certains maîtres d’ouvrages exigeront également une protection
grands immeubles rapidement sous réserve que leur opérabi- particulière de biens dont la perte aurait de grandes conséquences
lité puisse être démontrée après accident. du point de vue économique ou culturel, notamment sur la capa-
cité de l’entreprise à poursuivre ou reprendre ses activités après
accident. On pourra citer par exemple :
En conséquence, les principaux éléments critiques associés – les serveurs informatiques ou des équipements très coûteux à
sont : remplacer ;
– les éléments structuraux : poteaux, poutres, dalles, murs parti- – certains locaux d’archives ;
cipant à la résistance des chemins de fuite et d’évacuation ;
– les éléments non-structuraux : cloisons, faux plafonds, éclai- – les salles de commande ;
rage, moyens de communication (haut parleurs, interphones). – les musées et bibliothèques.
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Tableau 2 – Niveaux de criticité définis selon [4] Tableau 3 – Exemple d’attribution des niveaux
de criticité en fonction de la fréquence
Criticité Description d’explosion
Systèmes vitaux pour la protection des Explosion
1 personnes ; il s’agit principalement des éléments Explosion
« réduite »
structuraux. « extrême »
Niveaux de criticité Protection
Protection
des personnes
Systèmes dont les fonctions sont vitales au fonc- des personnes
tionnement des installations ou dont l’effondre- et des biens
ment pourrait soit avoir un impact majeur sur Éléments
2
l’environnement, soit engendrer un danger sup- structuraux 1 1
plémentaire. primaires
Protection des personnes et des biens.
Éléments
Autres éléments qui ne sont pas susceptibles de structuraux 2 1
générer des effets indirects sur les éléments de secondaires
3
criticité supérieure.
Pas de calcul à l’explosion. Éléments non
3 3 ou 2
structuraux
Baies vitrées,
1.5 Hiérarchisation des éléments portes
1 1
critiques
Compte tenu du nombre d’éléments critiques qui peuvent être Finalement vis-à-vis des éléments critiques cités précédemment,
identifiés pour un ouvrage, il devient rapidement nécessaire de le niveau de criticité dépend :
hiérarchiser l’importance des éléments critiques entre eux afin – de la fonction de sécurité à assurer ;
d’en adapter le traitement du point de vue des calculs et des exi- – du niveau d’explosion : réduit ou extrême.
gences de comportement attribuées. Ainsi, des éléments peu
critiques ne seront pas traités avec la même précision que des élé-
ments essentiels.
En matière de sécurité industrielle, il est habituellement retenu 2. Exigences
trois niveaux ou classes de criticité selon les objectifs de sécurité
attribués. Ils sont caractérisés dans le tableau 2. de comportement
La notion de criticité introduite ici n’est pas associée à un 2.1 Performance et objectifs de sécurité
couple probabilité-gravité comme dans les analyses de
risques, mais correspond plutôt à un niveau d’importance du Le dimensionnement ou la vérification des éléments critiques de
système concerné. l’ouvrage nécessite que soient également spécifiées des exigences
de comportement qui définissent un niveau de performance de la
structure en cohérence avec les objectifs de sécurité et les exi-
Dans certaines normes relatives aux calculs des éléments struc- gences fonctionnelles définis plus haut.
turaux dans le domaine de la construction off shore, ces niveaux
de criticité intègrent implicitement des exigences de Puis, selon la criticité des éléments, leur fonction et la nature des
comportement et sont relatifs à une probabilité d’explosion. Or, si matériaux utilisés, les exigences de comportement seront traduites
l’on souhaite traiter une fonction de sécurité dans son ensemble, de manière explicite soit par un niveau de contraintes à ne pas
on n’aura pas forcément les mêmes exigences de comportement dépasser dans le cas du calcul linéaire, soit par un niveau de
selon le type d’élément critique considéré (structure, matériel, déplacement ou de déformations limites, si l’analyse est conduite
équipement) pour une même violence d’explosion. en plasticité.
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’évaluation du risque projections est une tâche à réaliser dans toute étude
L de dangers et dans un certain nombre de projets d’ingénierie où des instal-
lations doivent résister à des évènements exceptionnels. Il apparaît cependant
que ce type de risque demeure rarement étudié quantitativement même s’il est
susceptible de conduire à un évènement redouté majeur.
En effet, même s’il est couramment admis qu’un projectile ne crée pas une
Parution : octobre 2012 - Dernière validation : septembre 2020
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En pyrotechnie, les éclats primaires sont caractérisés par des La figure 1 montre que les unités de production dont l’activité est
vitesses élevées (plusieurs centaines de mètres par seconde), des liée au gaz ou au pétrole (raffinerie) représentent environ 40 % des
dimensions faibles et un nombre important. activités ayant subi un accident générant des projectiles. Le trans-
port représente environ 20 % des cas recensés, ce chiffre paraissant
Les projectiles « secondaires » sont émis par un receveur poten- sous-évalué car on ne sait pas toujours comment ont été
tiel qui subit les effets de l’onde de surpression aérienne générée comptabilisés certains accidents impliquant des produits dangereux
par le phénomène initiateur, c’est-à-dire à une certaine distance de survenus sur la route. Enfin, 27 % des accidents recensés ont eu lieu
la source. Ils peuvent être de dimensions importantes (de quelques sur des sites de l’industrie chimique. Au total, le secteur industriel
dizaines de centimètres à quelques mètres) et sont souvent animés est le premier contributeur en tant que source de projectiles.
par des vitesses modérées (quelques dizaines de mètres par
secondes).
Cependant, la distinction entre projections primaires et secon- Il existe d’autres sources de projectiles mais elles ne seront
daires est parfois ambigüe pour certains phénomènes initiateurs : pas développées dans le cadre de cet article. Ainsi les événe-
ainsi l’enveloppe d’un bâtiment dans le cas d’une explosion de gaz ments naturels tels que les séismes ou bien les tornades
confinée peut être vue comme une source de projections peuvent être générateurs de projectiles. On assimilera les pro-
« primaires » si l’on s’en tient à la définition proposée précé- jectiles ainsi formés, souvent de grandes dimensions et de
demment même si, dans certaines études, les surfaces d’évent faible vitesse, à des projections secondaires pour lesquelles on
associées sont définies comme des projections secondaires. pourra réaliser des études comparables à celles décrites dans
la suite du document.
Finalement, l’appellation donnée au projectile importe peu, le
principal étant de définir les grandeurs utiles (masse, vitesse,
nombre, etc.) avec une méthode appropriée qui permette de
prendre en compte correctement le mode de rupture. 1.3 Phénomènes générateurs
de projectiles
L’analyse de l’accidentologie industrielle montre que les phé-
1.2 Origine et sources de projectiles nomènes initiateurs, c’est-à-dire pouvant générer des projectiles
accidentels, sont habituellement à rechercher parmi les phé-
De manière générale l’émission de projectiles provient de la rup- nomènes suivants :
ture plus ou moins contrôlée d’un système mécanique (enveloppe
– les explosions (confinées ou non) : les explosions concernent à
de réservoir, élément de machine tournante) lorsque les sollici-
la fois des solides (notamment les explosifs), les gaz ou bien les
tations appliquées dépassent la résistance mécanique. Cette rup-
poussières. On pourra également distinguer, en termes d’effets,
ture peut être consécutive soit à un accroissement significatif des
les explosions confinées (dans un bâtiment plus ou moins résis-
contraintes appliquées (explosion, emballement de réaction, etc.),
tant) des explosions non confinées à l’air libre largement décrites
soit à un affaiblissement de la résistance mécanique (exposition au
dans [SE 5 062] ;
feu, fatigue, etc.). Les projectiles sont généralement d’origine acci-
dentelle mais ils peuvent être plus rarement intentionnels. – les éclatements de capacités sous pression : la rupture d’un
réservoir par éclatement pneumatique génère à la fois une onde
Les projectiles intentionnels ont en général été conçus pour de surpression mais surtout des projectiles lourds toutefois en
maximiser les effets sur les cibles potentielles : on distinguera les nombre limité. Les causes peuvent dans un cas provenir de la
projectiles militaires, généralement bien caractérisés tant du point défaillance de l’enveloppe (cas d’un réservoir fragilisé par
de vue des performances balistiques que de leurs effets sur leurs exemple) ou dans un autre, provenir de l’emballement d’une réac-
cibles potentielles, des projectiles dits « artisanaux » aux caracté- tion suite à une dérive de procédés (cas d’un réacteur chimique) ;
ristiques beaucoup plus aléatoires qui se rapprochent alors des – le BLEVE : les BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapor Explo-
projectiles accidentels même s’ils sont plus rapides. sion) sont consécutifs à la vaporisation quasi instantanée d’un
liquide sous pression et libéré brutalement à l’atmosphère. Ils sont
Les projectiles accidentels peuvent être d’origine variée. L’ana- majoritairement recensés, dans le secteur des gaz de pétrole liqué-
lyse de l’accidentologie (Base ARIA) ou [1] montre que de nom- fiés (GPL), dont plus de la moitié sont directement liés au trans-
breux secteurs d’activité sont concernés par cette problématique port, en particulier lors de déraillement de convois ferroviaires ;
comme l’illustre la figure 1. – les machines tournantes : les éléments mobiles (rotors) des
compresseurs, des turbines ou de certaines pompes sont susce-
ptibles de générer des projectiles suffisamment énergétiques pour
être dangereux et nécessiter une étude particulière.
4% 14 % 24 %
Le tableau 2 fournit pour les principaux phénomènes recensés
dans le domaine industriel un ordre de grandeur des caractéristiques
14 % usuelles des projectiles en fonction de l’origine du phénomène géné-
rateur. Les valeurs présentées sont toutefois purement indicatives et
ne doivent pas être utilisées directement en l’état.
3% On observe ainsi une grande diversité des ordres de grandeurs
15 % 26 % en fonction des phénomènes. Il est donc nécessaire de caractériser
assez précisément les phénomènes initiateurs.
Raffinerie Transport ferroviaire
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1.4.2 Cas des détonations de condensés Outre les effets directs des explosifs contenus dans des enve-
loppes, il est également nécessaire d’examiner les effets indirects
Les militaires ont été précurseurs pour développer des outils qu’ils peuvent produire compte tenu de l’onde de surpression
permettant de caractériser les éclats générés par l’enveloppe d’un aérienne générée lors de la détonation. Cette onde de surpression
explosif condensé lors de sa détonation en masse. se propage dans l’environnement et va entraîner un certain
Ainsi les travaux relatifs aux effets des armes ont permis de nombre d’objets qui deviennent des projections secondaires.
caractériser avec précision les caractéristiques des éclats primaires
au contact d’un explosif. On trouve un certain nombre de relations
empiriques dans les parties non confidentielles de [2] et [3]. En pyrotechnie, on distingue à travers un classement en
division de risques, les effets des explosifs à nu ou considérés
Parmi celles-ci, la formule de Gurney est la plus connue : elle comme tels classés en division de risques 1.1 qui génèrent
permet de définir la vitesse initiale des éclats résultant d’une déto- majoritairement une onde de surpression, de ceux contenus
nation en fonction du ratio entre la masse d’explosif et la masse dans une enveloppe, classés 1.2 qui génèrent une onde de sur-
du conteneur pour une géométrie donnée. pression mais surtout une grande quantité d’éclats primaires
Dans le cas où l’on considère une distribution uniforme de (souvent plusieurs milliers) en raison de la fragmentation de
l’explosif et de la masse du conteneur, la vitesse initiale des éclats l’enveloppe.
primaires peut être estimée selon la relation (1) pour un explosif
contenu dans un cylindre :
La prédiction de la vitesse initiale de ces projectiles nécessite
d’étudier leur interaction avec l’onde de surpression aérienne qui
Me /Mc se propage dans l’environnement. Le processus de diffraction
v 0 = 2E′ (1)
1+ 0, 5 Me /Mc autour d’obstacles de formes simples est décrit dans [SE 5 062].
L’onde incidente impacte l’objet (figure 3) puis une partie se réflé-
avec v0 (m/s) vitesse initiale des éclats primaires, chit, tandis que l’autre s’écoule le long de l’obstacle (elle se dif-
fracte) pour enfin se reformer à l’arrière.
2E′ (m/s) constante de Gurney, fonction de la nature de L’onde de surpression s’applique progressivement sur l’objet, ce
l’explosif, qui va avoir pour effet de créer une pression différentielle comme
Me (kg) masse d’explosif, illustré en figure 4. La pression appliquée atteint rapidement son
maximum à T1 correspondant à la surpression réfléchie (Pr ) puis
Mc (kg) masse de l’enveloppe du conteneur. décroît rapidement jusqu’à T2 pour atteindre une pression décrois-
La valeur de la constante de Gurney a été déterminée pour des sante proportionnelle à la pression dynamique (q ) jusqu’à l’instant
explosifs courants. Des valeurs issues de [3] sont fournies dans le T3 .
tableau 3. Les valeurs de T1 et T2 dépendent de la taille et de la forme de
Pour des explosifs non conventionnels, la constante de Gurney l’objet. La valeur du temps d’arrivée ta et de T3 dépendent des
peut être déterminée à partir de paramètres tels que la chaleur de caractéristiques de l’onde incidente. Le coefficient CD est le coef-
détonation. La formule est initialement conçue pour des charges ficient de traînée de l’objet.
cylindriques mais des variantes ont été développées pour des L’intégration temporelle de la pression appliquée caractérise
géométries différentes. Des formules similaires à l’équation (1) l’impulsion transmise à l’objet selon l’équation (2).
sont développées dans [2] [3] pour d’autres formes d’explosifs.
La distribution des fragments en termes de masse et de nombre
I = ∫ P (t ) dt (2)
suit généralement une loi de type exponentielle décroissante déve-
loppée sur la base de considérations théoriques associées à des
résultats d’essais. Des constantes déterminées par Mott avec I (Pa · s) impulsion totale appliquée à l’objet,
permettent de prendre en compte, le cas échéant, des ajustements P (t) (Pa) pression résultante.
au niveau de la distribution du nombre d’éclats en fonction de la
masse. Cette grandeur est essentielle pour caractériser la vitesse initiale.
Elle est homogène à une quantité de mouvement par unité de sur-
Toutefois, on remarquera que les éclats sont globalement de face.
petites dimensions et souvent compacts. Ils sont donc très dange-
reux pour l’homme mais auront souvent des effets locaux péné- Si l’on assimile l’objet à un solide indéformable et si l’on
trant sur les structures mais qui ne remettront pas forcement en néglige, en première approximation, l’effet de la gravité terrestre
cause la stabilité d’ensemble. On se reportera à [2] pour de plus (poids propre) et l’énergie nécessaire pour rompre les attaches de
amples développements relatifs à la détonation d’explosifs dans l’objet (qui nécessite une étude particulière), le problème de déter-
des enveloppes. mination de sa vitesse initiale d’envol peut être résolu par intégra-
tion de l’équation fondamentale de la dynamique (3) :
dv
m = F (t ) = AP (t ) (3)
Tableau 3 – Constante de Gurney dt
pour différents explosifs selon [3]
avec v (m/s) vitesse initiale de l’objet,
Constante de Gurney
Explosif
(m/s) A (m2) surface exposée dans la direction de propagation,
m (kg) masse du projectile,
HMX (Octogène) 2 972
P (t ) (Pa) pression différentielle appliquée.
PETN (Pentrite) 2 926
Par intégration sur la durée de l’onde, on a l’équation (4) :
RDX (Hexogène) 2 926
A
m∫
v= P (t ) dt avec I = ∫ P (t ) dt (4)
TNT (Trinitrotoluène) 2 438
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lorsque celui-ci est jugé inacceptable ou que les projectiles générés peuvent
entraîner de graves défaillances au niveau des cibles potentielles, et ce malgré
les mesures de réduction du risque déjà mises en place au niveau de la source.
Il est alors nécessaire d’étudier explicitement le comportement des ouvrages
concernés.
Les méthodes et outils de calcul usuels ne permettent pas de prendre en
compte directement ce cas de charge accidentel très particulier en vue du
dimensionnement. Ainsi, la violence d’un impact nécessite des techniques
d’analyse adaptées compte tenu du fait qu’il s’agit d’un phénomène violent en
intensité mais de très courte durée. Il est donc nécessaire d’exploiter la résis-
tance des matériaux au-delà de leur limite élastique parfois jusqu’à la rupture
et de prendre en compte leurs caractéristiques dynamiques.
Diverses méthodes d’analyse ont été développées selon que l’on étudie le
choc entre deux solides de manière globale ou bien lorsque l’on souhaite éga-
lement modéliser les effets locaux notamment dans une problématique de
pénétration, voire de perforation. Ainsi il existe une large palette de méthodes
disponibles qui vont des modèles empiriques aux modèles numériques
complexes. Dans une situation donnée, le choix d’une approche dépend de la
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1. Classification des chocs Lorsque la contrainte effective due à l’impact du projectile est
supérieure à la contrainte de rupture de la cible (σeff > σc),
et des projectiles c’est-à-dire que le projectile dispose d’une contrainte de rupture
plus élevée que la cible ou que la vitesse d’impact est très impor-
tante, on a les caractéristiques d’un choc dur. Réciproquement, dans
Dans un environnement industriel, il existe de nombreuses l’autre cas (σeff < σc), on pourra assimiler l’impact à un choc mou.
sources de projectiles qui sont largement décrites dans [SE 5 066]. Cependant on retiendra dans la pratique que cette formulation
C’est pourquoi les projectiles peuvent prendre des formes irrégu- apparemment simple est difficile à appliquer car il n’est pas aisé
lières variées en fonction du phénomène initiateur. Lorsqu’il s’agit de quantifier aisément la contrainte de rupture relative d’un projec-
de caractériser l’impact sur un ouvrage particulier (structure, équi- tile ou de la cible sans recours à des calculs. Aussi il a été éga-
pement), désigné par la suite de l’article indifféremment comme lement introduit une catégorie de chocs intermédiaires
cible, on distingue deux catégories de projectiles : les projectiles correspondant aux chocs semi-rigides pour lesquels le projectile et
rigides, ou mous tels qu’illustrés à la figure 1. On désignera, de la la cible sont considérés tous les deux comme déformables. En
même manière, le choc associé comme rigide ou mou. fonction de la déformabilité (ou inversement de la rigidité) du pro-
Certains auteurs ont développé des critères quantitatifs plus pré- jectile par rapport à la cible, les méthodes employées pour caracté-
cis pour faciliter la distinction entre chocs mous et chocs durs à riser les effets seront différentes.
partir de quelques propriétés mécaniques relatives au projectile et Lors du choc, l’énergie cinétique apportée par le projectile est
à la cible. Le principe décrit dans [1] est de comparer la contrainte dissipée majoritairement en énergie de déformation et dans un
effective (σeff) apportée par le projectile à la contrainte de rupture degré moindre en chaleur, due aux frottements internes des maté-
de la cible (σc). En effet, on peut montrer par des considérations riaux. Celle-ci est alors distribuée entre le projectile lui-même s’il
théoriques s’appuyant sur l’équation fondamentale du mouvement est déformable et la cible si elle l’est également. L’énergie cinéti-
que la contrainte effective σeff exercée par le projectile sur la cible que résiduelle se traduira par le rebond du projectile s’il est non
à l’instant initial du choc possède deux composantes : perforant ou bien par la poursuite de sa trajectoire à une vitesse
– l’une lié à la contrainte de rupture du projectile σp ; plus faible.
– l’autre liée à sa vitesse au moment de l’impact V0 . Les projectiles considérés comme rigides par rapport à la cible
La contrainte effective s’exprime selon la relation (1): génèrent de très fortes déformations au voisinage de l’impact.
Dans cette catégorie, on trouvera les projectiles d’origine militaire
σ eff = σ p + ρp V02 (1) ou fortement « pointus », c’est-à-dire ayant une surface d’impact
limitée en regard de leur masse. L’intensité des efforts locaux
appliqués pouvant être considérable, notamment en terme de
avec σeff (Pa) contrainte effective,
cisaillement, le projectile peut alors pénétrer à l’intérieur de la
σp (Pa) contrainte de rupture du projectile, cible voire la perforer. Les méthodes de calculs utilisables dépen-
dent alors de la violence de l’impact. Ainsi de nombreuses corréla-
ρp (kg/m3) masse volumique du projectile,
tions empiriques ont été développées pour permettre de
V0 (m/s) vitesse du projectile. déterminer la profondeur de pénétration en fonction d’un nombre
limité de paramètres en simplifiant la géométrie et les caractéristi-
ques mécaniques du projectile et de la cible.
Les projectiles considérés comme déformables ou « mous » par
rapport à la cible absorbent une grande partie de l’énergie
d’impact par leur propre déformation, ce qui va entraîner des
effets locaux limités au niveau de la cible. En revanche, des défor-
mations de flexion d’ensemble sont malgré tout à prévoir compte
tenu de la quantité de mouvement transmise. L’impact d’un véhi-
cule sur un mur rentre dans cette catégorie de chocs. La modélisa-
tion du choc dépend fortement des caractéristiques géométriques
et mécaniques du projectile. Sauf dans le cas de projectiles
simples pour lesquels on peut modéliser le comportement de
manière simplifiée, il est souvent nécessaire d’utiliser des modèles
a choc rigide b choc mou
numériques pour caractériser l’effort de choc de manière précise.
Cela est effectué par exemple via les logiciels de simulation de
Figure 1 – Distinction entre impact « rigide » et impact « mou » « crash » en dynamique rapide.
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Lorsque l’on souhaite également étudier les effets locaux, il est avec fy (MPa) limite élastique statique du matériau,
alors nécessaire de s’appuyer sur la mécanique des milieux
continus. Elle prend en considération les phénomènes de propa- fd y (MPa) limite élastique dynamique du matériau,
gation de l’onde de choc dans les matériaux afin de prédire l’état εɺ (s–1) vitesse de déformation,
de contraintes et les vitesses à chaque instant en tout point de la C, p constantes déterminées en fonction du métal considéré.
cible. Elle permet notamment d’intégrer les spécificités du
comportement dynamique des matériaux soumis à de forts Pour des aciers courants, les valeurs du tableau 2 peuvent être
gradients de contraintes. Les modèles utilisés seront soit retenues pour les constantes C et p.
complètement empiriques, basés sur des résultats expérimentaux Pour le béton, il existe des corrélations du même type qui sont déve-
ou plus rarement numériques. loppées dans [3] [5]. Dans la pratique, on utilise souvent directement
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Contrainte
Contrainte
fy f ′c
Vitesse de déformation
normale
Choc dur
Choc mou
Séisme
Détonation condensés
Déflagration gazeuse
Statique
1,00E - 06 1,00E - 05 1,00E - 04 1,00E - 03 1,00E - 02 1,00E - 01 1,00E + 00 1,00E + 01 1,00E + 02 1,00E + 03
Figure 3 – Ordres de grandeurs de vitesses de déformation en fonction de la nature du chargement (d’après [3])
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Le champ des équipements sous pression est très vaste. Il couvre des appa-
reils (et des accessoires sous pression et de sécurité associés) de types, de
dimensions, et de risques très variés, comme des :
générateurs de vapeur, de l’autocuiseur aux chaudières de centrales thermo-
électriques ;
récipients, du réservoir d’air mobile de compresseur aux réacteurs de l’indus-
trie pétrochimique, et des stockages de gaz comprimés ou liquéfiés sous
pression ;
tuyauteries, véhiculant des fluides très variés dans l’enceinte d’installation ;
canalisations de transport.
Les équipements sous pression transportables (bouteilles, citernes routières
et ferroviaires) font l’objet de réglementations spécifiques. Ils ne sont pas inté-
grés dans cette analyse.
L’objectif, pour un exploitant, un chargé de travaux, une tierce partie, est de :
connaı̂tre la réglementation impactant les équipements sous pression du site ;
lister ceux de ces équipements qui y sont soumis ;
connaı̂tre les exigences liées à la mise en service de nouveaux équipements ;
connaı̂tre les exigences d’inspection et de maintenance en service ;
mettre en place les organisations et procédures nécessaires au respect des
exigences réglementaires et de maintien en bon état de sécurité de ses équi-
pements sous pression.
L’article a pour but de donner des éléments de base permettant de répondre à
une première approche de cet objectif.
Pour en simplifier l’approche, et aller au-delà de généralités, cet article déroule les exi-
gences réglementaires applicables aux équipements sous pression installés dans un cas
précis d’ICPE, aux sites de stockage et centres emplisseurs de propane et butane com-
mercial liquéfiés sous pression (GPL).
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Décharge
Décharge à l’atmosphère
à l’atmosphère
Coude à grand
Coude à grand Décharge
rayon
rayon Décharge dans un système
dans un système fermé
Soupape
fermé
Soupape
Perte massique
d’énergie mécanique Perte massique Robinet d’arrêt
inférieure à 3 % d’énergie mécanique à passage intégral
de la pression inférieure à 3 %
de début d’ouverture de la pression
(pression RÉCIPIENT de début d’ouverture
de référence) (pression RÉCIPIENT
de référence
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Directive Équipements Sous Pression 97/23/CE ou Pression maximale de Service pour laquelle l’ESP a
DESP PS ou ps
2014/68/UE été conçu.
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Tableau 1 – Principaux termes employés dans le suivi en service des équipements sous pression ESP
Terme Remarques
Sauf convention contractuelle contraire, l’exploitant est défini comme étant le propriétaire et a la
Exploitant charge de faire effectuer les contrôles réglementaires ; il peut être représenté par un tiers à qui il a
confié l’exploitation de l’équipement ou certaines opérations de contrôle
Inspection périodique Opération destinée à vérifier que l’état d’un équipement est compatible avec sa sécurité d’exploitation
Contrôle visuel détaillé, complété par des contrôles non destructifs simples, tels que des mesures
Vérification intérieure (ext.)
d’épaisseur
La requalification porte non seulement sur l’appareil mais aussi sur les accessoires de sécurité, les
Requalification périodique
accessoires sous pression rattachés à l’équipement, et inclut visite et épreuve
Attestation de requalification L’attestation trace les différentes opérations contenues dans la requalification (inspection, épreuve,
périodique rapports d’essais réalisés…)
« Équipements » ne couvre pas seulement les appareils (récipients, générateurs), mais aussi les
Équipement sous pression (ESP) tuyauteries, les accessoires sous pression (robinetterie, clapets…) et les accessoires de sécurité
(soupapes, alarmes de niveau très bas, régulation de sécurité…)
Contrôle des ESP soumis à déclaration, avant mise en service initiale, ou après une intervention
Contrôle de mise en service
importante, ou remise en service en dehors de l’établissement ou l’ESP état précédemment utilisé
Dossier d’exploitation Ensemble de documents de fabrication d’exploitation et de suivi des ESP à tenir à jour sur site
Ce terme englobe gaz, gaz liquéfié ou dissous, vapeur d’eau ou eau surchauffée et tout liquide dont la
Gaz
tension de vapeur saturante à la température maximale admissible excède 0,5 bar
Tuyauterie, récipient ou accessoire sous pression construits avant le 20 mai 2002, soumis à l’AM du
Équipement néo-soumis 20 novembre 2017 mais qui, de par ses caractéristiques de pression maximale admissible et de
volume ou de dimension nominale, n’était pas soumis aux décrets de 1926 ou 1943
Période pendant laquelle un ESP n’est pas exploité mais soumis à des conditions de conservation
Chômage
assurant son maintien en bon état
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doit correspondre à l’ensemble mis sur le marché par le fabricant 3.2 Contenu de la déclaration
ou à l’assemblage d’équipements réalisé par l’exploitant ;
– pour tous les équipements, l’identification des accessoires de La déclaration comporte :
sécurité avec leurs paramètres de réglage ; – pour une personne physique, les noms, prénom(s) et adresse
– pour les RPS construits suivant les dispositions de la directive du déclarant ; pour une personne morale, la forme juridique, la
87-404-CEE, 2009/105/CE ou 2014/29/CE, l’arrêté du 20 novembre dénomination ou raison sociale, l’adresse, le n SIRET, les nom,
2017 n’impose rien de spécifique. Si elle est disponible, la notice prénom(s) et qualité du signataire de la déclaration ;
d’instructions constitue le dossier descriptif. – le lieu d’installation ;
Concernant l’exploitation de l’équipement, le dossier doit comprendre : – les caractéristiques principales de chacun des équipements
concernés par l’obligation de déclaration ;
– la preuve du dépôt de la déclaration de mise en service et
– le nom du fabricant et le pays de fabrication ;
l’attestation de contrôle de mise en service pour les équipements
– le motif de la déclaration.
qui y sont soumis ;
– l’enregistrement de toutes les opérations ou interventions datées, De plus, la déclaration doit être accompagnée :
relatives aux contrôles, inspections et requalifications périodiques,
– d’une description succincte de l’installation, comprenant l’iden-
aux incidents, aux réparations et modifications de l’équipement ;
tification des différents équipements sous pression constitutifs de
– les attestations d’inspection et de requalification périodique cou-
celle-ci et, notamment, ses accessoires de sécurité ;
vrant a minima la période entre deux requalifications périodiques ;
– pour les équipements CE, d’une copie de la déclaration de
– pour les tuyauteries, le programme de contrôle ;
conformité de l’équipement (ou de l’ensemble le cas échéant) ;
– les documents formalisant l’aptitude du personnel à la conduite
– pour les équipements fabriqués conformément aux décrets de
des équipements sous pression soumis à déclaration et contrôle de
1926 ou 1943, d’une copie de l’état descriptif ;
mise en service, ainsi que les reconductions périodiques (périodi-
– pour les équipements ayant fait l’objet d’une modification
cité sous la responsabilité de l’exploitant).
notable, d’une copie de l’attestation de conformité de l’exploitant
et de l’attestation de conformité pour les essais réalisés.
Ce dossier d’exploitation doit être tenu à la disposition de la
DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménage- L’exploitant doit en outre établir et tenir à disposition de la DREAL,
ment et du logement), et transmis au nouvel exploitant en cas pour toute la durée de vie de ces équipements :
de changement de site ou revente de l’équipement. – une description des principes et moyens retenus pour satisfaire
aux exigences des conditions d’installation et d’exploitation du
titre II de l’AM du 20 novembre 2017 ;
– le dossier descriptif et le dosier d’exploitation.
3. Déclaration et contrôle
de mise en service 3.3 Dispositions particulières
Des dispositions particulières pour certains types d’équipements
L’exploitant est responsable de la déclaration des appareils sou- sont indiquées dans les annexes de l’AM du 20 novembre 2017.
mis à cette exigence. Il doit l’effectuer par téléservice : – Annexe I. Liste des dispositions particulières.
https://lune.application.developpement-durable.gouv.fr – Annexe 2.1 Guides professionnels appliqués par les services
d’inspection reconnus SIR. Cahiers techniques professionnels.
Un récépissé est remis. – Annexe 3. Liste des dispositions applicables en complément de
celles mentionnées en annexes 1 et 2.
3.1 Équipements concernés Dans les cas non traités ci-dessus, le ministre chargé de la sécurité
industrielle peut fixer, pour une famille d’équipements, des condi-
Sont soumis à l’obligation de déclaration et contrôle de mise en tions techniques particulières. Cette décision intervient après avis
service : du Comité supérieur de la prévention des risques technologiques.
– tous les appareils à couvercles amovibles à fermeture rapide
fixes ;
– les récipients avec pS > 4 bar et pS V > 10 000 bar.L ;
– les générateurs de vapeur appartenant au moins à une des caté-
gories suivantes : pS > 32 bar ou V > 2 400 L ou pS V > 6 000 bar.L ;
4. Contrôle de mise en service
– les tuyauteries de gaz de groupe 1 avec pS > 4 bar et un diamè- CMS
tre nominal DN > 350 ou DN > 100 et pS DN > 3 500 ;
– les tuyauteries de gaz de groupe 2 avec pS > 4 bar et DN > 250
et pS DN > 5 000. Le contrôle est réalisé sur les appareils soumis à déclaration.
Le contrôle de mise en service est requis avant :
– la première mise en service ; 4.1 Entités autorisées à la réalisation
– après une évaluation de conformité liée à une intervention
importante ; d’un CMS
– la remise en service en cas de nouvelle installation en dehors
Pour les générateurs de vapeur et les appareils à couvercle amo-
de l’établissement dans lequel l’équipement était précédemment
vible à fermeture rapide CAFR, un CMS est effectué par un orga-
utilisé.
nisme habilité. La demande est à faire par l’exploitant. Pour les
Les équipements sous pression ayant fait l’objet d’une interven- autres équipements le contrôle est effectué par une personne com-
tion importante font l’objet d’une nouvelle évaluation de confor- pétente, désignée par l’exploitant.
mité et sont traités comme équipements neufs.
Les équipements sous pression ayant fait l’objet d’une inter-
La déclaration de mise en service n’était pas exigée pour les
vention importante font l’objet d’une nouvelle évaluation de
équipements déjà en service à la date du 22/07/2000. Ceux-ci ne
conformité et sont traités comme des équipements neufs.
font pas l’objet d’une application rétroactive.
57
Référence Internet
BM6460
Ce contrôle est à réaliser une fois que l’équipement est installé et Si tous les résultats sont probants, le contrôle donne lieu à la déli-
prêt à être mis en service. vrance d’une attestation de contrôle de mise en service, qui sera
transmise à l’exploitant. La mise en service est conditionnée à la
remise de cette attestation, dont la date est transmise par l’exploitant
4.2 Contenu du contrôle de mise par l’intermédiaire du téléservice de déclaration de mise en service :
en service https://lune.application.developpement-durable.gouv.fr
Le contrôle comprend des vérifications générales et des vérifica-
tions particulières, fonctions du type d’équipement concerné.
4.2.4 Documents à établir L’inspection périodique a pour but de vérifier que l’état de
l’équipement sous pression lui permet d’être maintenu en ser-
La rédaction d’un rapport de contrôle de mise en service est obli- vice avec un niveau de sécurité compatible avec les conditions
gatoire. Il est établi par l’organisme habilité ou la personne compé- d’exploitation prévisibles.
tente. Ce rapport est daté et signé.
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SE5041
1. Méthodes du DIERS : une nous pouvons rappeler qu’il peut y avoir des dérives, dans des pro-
cédés semi-continus, concernant notamment :
approche cohérente des — les réactifs, les charges ou le catalyseur introduits dans un
réacteur ;
emballements de réactions — la contamination du mélange réactionnel par des impuretés ;
— une agitation insuffisante ou une panne d’agitation,
entraînant une ségrégation des réactifs dans le réacteur ;
Des évents de secours sont disposés sur des appareils ou — l’accumulation de réactif contrôlant (note 1) ;
capacités (réacteurs, colonnes à distiller, bouilleurs, stockeurs…) — la perte ou l’insuffisance du refroidissement ;
contenant des substances ou des mélanges susceptibles de subir — un temps de séjour excessif à la température du procédé, en
une décomposition thermique ou un emballement de réaction, afin cas de réaction autocatalytique ou de polymérisation radicalaire en
d’empêcher l’éclatement ou l’explosion de ces équipements. chaînes ;
En principe, ces appareils ou stockeurs ne peuvent pas résister — une température excessive entraînant directement la décom-
à la pression générée par l’emballement de réactions, qui peut être position du mélange réactionnel ;
considérable. — des pannes de l’instrumentation ou des erreurs dans les
opérations réalisées.
Le Design Institute for Emergency Relief Systems (DIERS), un
Note 1 : les causes d’accumulation de réactif contrôlant dans les procédés semi-continus
groupe de travail de l’American Institution of Chemical Engineers sont :
(AIChE) a élaboré des méthodes de dimensionnement d’évents — une coulée trop rapide du réactif contrôlant ;
pour le contrôle des emballements de réactions qui prennent en — une température trop basse du mélange réactionnel ;
— la réalisation de la coulée alors que l’agitation est arrêtée ;
compte l’émission d’un rejet diphasique gaz/liquide lorsque l’évent — un défaut de catalyseur.
est activé. Dans des procédés discontinus ou en batch total, il peut y avoir
Les méthodes connues précédemment, établies par l’API, des dérives dangereuses concernant :
prenant en compte seulement l’émission d’un rejet gazeux, — un excès de catalyseur entraînant une réaction trop rapide ;
pouvaient conduire à un sous-dimensionnement des évents d’un — des erreurs sur les charges ;
facteur 6 à 10 si un emballement de réaction était initié dans — une température excessive ;
l’appareil protégé [3]. La méthodologie du DIERS pour le calcul — la perte du refroidissement après que la réaction ait été initiée.
d’évents comprend les étapes données dans l’encadré 1.
Aux États-Unis, le DIERS recommandait de retenir comme base
de dimensionnement de l’évent de secours, le scénario majorant
sans tenir compte des sécurités instrumentales et des procédures
Encadré 1 – Méthodes du DIERS : sécurisées. Cela conduit à l’installation d’évents de grande taille.
une démarche en quatre étapes Cette position n’est pas toujours réaliste en Europe et dans les pays
à forte densité de population où, à la différence des États-Unis, il
1re étape : définition du scénario majorant d’emballement de est généralement nécessaire de collecter le rejet de l’évent. Dans ces
réaction servant de base au dimensionnement d’évent. conditions, il est judicieux de réduire les scénarios par l’installation
2e étape : caractérisation du comportement du système de sécurités instrumentales afin que l’installation de collecte du
réactionnel au moyen de techniques calorimétriques pseudo- rejet de l’évent reste de taille raisonnable et ne soit pas trop com-
adiabatiques. Les systèmes réactionnels sont divisés en trois plexe. On obtient ainsi des installations dont la fiabilité globale est
catégories : bien supérieure à celles où des choix extrêmes seraient faits. Ainsi,
— les systèmes à forte pression de vapeur (High vapor le scénario le plus fréquemment retenu est-il la perte du refroidis-
systems ) ; sement alors que la réaction a été initiée, dans les conditions où
— les réactions produisant des gaz incondensables (Gassy l’accumulation de réactif contrôlant est maximale ou bien dans les
reactions ) ; conditions où il est le plus facile de perdre le contrôle de la réaction.
— les systèmes hybrides (Hybrid systems ). Ce peut être, dans certains cas, le début de la coulée du réactif
3e étape : acquisition des données expérimentales néces- contrôlant.
saires au calcul d’évent. La nature des données nécessaires
Les autres dérives peuvent souvent être écartées par des
dépend du type de système réactionnel. Les données expé-
sécurités instrumentales ou la mise en place de procédures de
rimentales doivent être obtenues dans des conditions voisines
vérification.
des conditions adiabatiques pour obtenir une simulation expé-
rimentale correcte de l’emballement thermique.
4e étape : choix des méthodes de calcul d’évent et de calcul
des écoulements diphasiques en fonction du type de système
1.2 Caractérisation des systèmes
réactionnel. réactionnels
Dans la classification du DIERS, il existe trois types de systèmes
réactionnels.
1.1 Définition du scénario majorant
1.2.1 Systèmes à forte pression de vapeur
Les évents de secours sont dimensionnés sur la base de scénarios Les systèmes à forte pression de vapeur sont des systèmes
de dérives du procédé et de préférence sur la base du scénario réactionnels dans lesquels la pressurisation des enceintes est due
majorant. Le scénario majorant, au sens des méthodes du DIERS, à un équilibre liquide/vapeur. La pression de vapeur peut être celle
est le scénario de dérive qui conduit à la plus grande surface de solvants, de réactifs, de produits ou du mélange réactionnel
d’évent. Pour déterminer le scénario majorant, il peut être dans son ensemble.
nécessaire d’étudier expérimentalement différents scénarios de
Les systèmes à forte pression de vapeur sont dits « tempérés »,
dérives.
c’est-à-dire que si la pression est contrôlée dans une enceinte par
Dans un article ancien [4] et dans le dossier [SE 5 040] [5] Risque l’ouverture d’un évent, la température est également contrôlée par
d’explosion en phase condensée, nous avons cherché à identifier l’équilibre liquide/vapeur, elle n’augmente pas et les réactions
tous les scénarios possibles pouvant conduire à un emballement chimiques ne s’accélèrent pas s’il s’agit de réactions présentant
de réaction dans un réacteur ou une installation. Pour résumer, des cinétiques d’Arrhenius d’ordre n (pas d’autocatalyse).
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©Techniques de l’Ingénieur SE 5 041 − 3
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SE5041
Ces caractéristiques permettent généralement un contrôle aisé L’évent sera traversé par un écoulement diphasique gaz/liquide
des emballements de réactions. La surface d’évent nécessaire est propulsé simultanément par la détente de gaz incondensables et
généralement moindre que pour les deux autres catégories de par la vaporisation.
systèmes réactionnels. De plus, pour les systèmes à forte pression
Exemple : un système hybride peut être la décomposition de l’eau
de vapeur, la pression dans les enceintes ne dépend pas du taux
oxygénée 25 % qui pressurise les enceintes par production d’oxygène
de remplissage.
et par pression de vapeur simultanément.
Pour ces systèmes, la surface d’évent nécessaire est calculée à
partir de la vitesse d’augmentation de température adiabatique
mesurée à la température T s d’ébullition du mélange réactionnel,
sous la pression P s d’ouverture de l’évent.
1.3 Obtention des données expérimentales
Les données suivantes sont donc nécessaires :
nécessaires au calcul d’évent
— la vitesse d’augmentation de température adiabatique en Les données de base mentionnées dans le paragraphe 1.2 peu-
fonction de la température ; vent être obtenues en réalisant des tests de calorimétrie
— la courbe P = f (T ) correspondant à l’équilibre liquide/ vapeur. pseudo-adiabatique représentatifs des conditions de l’emballement
L’évent sera traversé par un écoulement diphasique vapeur/ thermique. Ces tests doivent être réalisés dans des conditions pro-
liquide propulsé par la vaporisation (flashing flow ). ches des conditions adiabatiques, dans des appareils semblables
au Vent Sizing Package (VSP). Le Vent Sizing Package est l’appareil
Exemple : un système à forte pression de vapeur peut être l’embal- de laboratoire mis au point par le DIERS.
lement de la réaction phénol + formaldéhyde pour lequel la pression
est la pression de vapeur de l’eau introduite ou produite par la Une description des techniques calorimétriques pseudo-adiaba-
réaction [5]. tiques utilisables pour l’obtention des données expérimentales
nécessaires au calcul d’évent est fournie dans les références [6] à
[8] et dans le dossier [SE 5 040]. L’usage du VSP ou d’un appareil
1.2.2 Réactions produisant des gaz incondensables semblable comme le PHI-TECH ou du RSST est vivement recom-
mandé. L’utilisation de l’Accelerating Rate Calorimeter (ARC) ou de
Il s’agit de réactions en phase condensée qui produisent des gaz vase Dewar fermé ne convient pas pour cet usage et soulève des
incondensables comme CO, CO2 , N2 , NO, N2O, O2 , H2 , HCl... La difficultés.
pression dans l’enceinte est uniquement liée à la pression de ces
gaz, il n’y a pas d’équilibre liquide/vapeur. Les essais réalisés reproduisent, à l’échelle du laboratoire, le
scénario retenu pour le dimensionnement de l’évent de secours.
De ce fait, la température du système n’est pas contrôlable.
Même si l’on parvient à limiter la pression dans l’enceinte par le Une méthode simple de traitement des données de calorimétrie
fonctionnement d’un évent, il n’y a pas de puits thermique de pseudo-adiabatique destinées au calcul d’évent est exposée dans
vaporisation, l’augmentation de la température n’est pas modifiée les références [SE 5 040] [7]. La technique de traitement décrite
et les réactions chimiques accélèrent avec l’augmentation de la permet d’identifier les trois types de systèmes réactionnels et
température. fournit généralement sans difficulté les données nécessaires au
calcul d’évent.
Pour ces réactions, la pression dans l’enceinte dépend du taux
de remplissage. Plus celui-ci est élevé, plus l’augmentation de la
pression est importante et la vitesse d’augmentation de la pression
élevée. Dans les tests de laboratoire utilisant des cellules de
mesure fermées, le taux de remplissage doit être limité pour éviter 2. Bases du calcul d’évent
l’éclatement de la cellule de mesure. De ce fait, les conditions
expérimentales sont éloignées des conditions adiabatiques et il est
pour le contrôle des
préférable de recourir à des tests en cellule ouverte pour éviter cet
inconvénient.
emballements de réactions
Le dimensionnement d’évents pour le contrôle de réactions pro-
duisant des gaz incondensables est basé sur la vitesse maximale 2.1 Comportement hydrodynamique
de production de gaz mesurée dans des conditions adiabatiques. Il dans l’enceinte
est en effet conservatif de considérer que cette vitesse sera atteinte
même si l’évent est activé et de dimensionner ce dernier sur cette Pourquoi le mélange réactionnel est-il entraîné dans l’évent en
hypothèse. cas de dépressurisation d’un réacteur qui est le siège d’un
L’évent sera traversé par un écoulement diphasique gaz/liquide emballement de réaction ?
propulsé par la détente des gaz incondensables. L’ouverture de l’évent sous une pression supérieure à la pression
atmosphérique, produit une dépressurisation de l’enceinte.
Exemple : une réaction produisant des gaz incondensables et ne
présentant pas de pression de vapeur peut être la décomposition d’un Dans le cas d’un système à forte pression de vapeur, il se produit
peroxyde lourd éventuellement dissous dans un solvant lourd. alors une ébullition dans la masse du liquide dont le volume
apparent augmente jusqu’à atteindre le niveau de l’entrée de l’évent
de secours. Le liquide est alors entraîné dans la ligne d’évent.
1.2.3 Systèmes réactionnels hybrides Dans le cas d’un système hybride, le même phénomène se
Un système hybride est un système réactionnel pour lequel la produit dès que le liquide entre en ébullition.
pression dans une enceinte est liée simultanément à une loi de Dans le cas d’un système réactionnel où la pression résulte de la
pression de vapeur et à la production de gaz incondensables. Pour production de gaz incondensables, les gaz dissous dans le liquide
ces systèmes, la pression dans les enceintes dépend du taux de sous pression ou l’augmentation de volume des bulles se trouvant
remplissage. dans le liquide, cause une augmentation de volume du liquide et
Par suite de la présence d’un équilibre liquide/vapeur, la surface éventuellement un entraînement du liquide dans l’évent.
d’évent est évaluée en tenant compte de la vitesse d’augmentation L’observation du comportement du fluide dans l’enceinte
de la température et de la vitesse de production de gaz inconden- pendant la dépressurisation conduit à distinguer plusieurs régimes
sables adiabatiques à la température d’ébullition du mélange hydrodynamiques en fonction de la vitesse superficielle croissante
réactionnel T s sous la pression d’ouverture de l’évent P s . du gaz ou de la vapeur (figure 1) :
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SE 5 041 − 4 ©Techniques de l’Ingénieur
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Référence Internet
SE5042
1. Principe....................................................................................................... SE 5 042 — 2
2. Obtention des données expérimentales ............................................ — 2
3. Dimensionnement d’évent .................................................................... — 4
3.1 Détermination de la surface d’évent idéale............................................... — 4
3.2 Évaluation de la vitesse volumique maximale de production de gaz ..... — 4
3.2.1 Essai en cellule fermée....................................................................... — 4
3.2.2 Essai en cellule ouverte...................................................................... — 5
3.3 Détermination du flux massique dans un orifice...................................... — 6
3.3.1 Cas particulier d’un taux de remplissage proche de 100 %
dans l’enceinte [7]............................................................................... — 6
3.3.2 Détermination au moyen de la formule de Tangren ........................ — 6
3.3.3 Cas où γ > 1. Déviation par rapport au modèle de Tangren ............. — 7
3.4 Diminution de l’encours de réactif pendant la montée en pression [4].. — 7
3.5 Rejet uniquement gazeux dans l’évent ...................................................... — 8
4. Influence des conduites d’évent en aval de l’orifice limitant.
Cas des disques de rupture................................................................... — 9
5. Exemples de réactions produisant des gaz incondensables........ — 11
5.1 Réaction d’oxydation nitrique des matières organiques ......................... — 11
5.1.1 Calcul direct de la surface d’évent idéale requise
pour la protection de l’enceinte......................................................... — 12
5.1.2 Pronostic sur l’entraînement du liquide en réacteur ouvert ........... — 13
5.1.3 Capacité de l’évent installé et pronostic sur l’entraînement
du liquide dans cet évent ................................................................... — 14
5.1.4 Capacité de l’évent existant en rejet uniquement gazeux............... — 14
5.1.5 Capacité de l’évent existant en rejet diphasique ............................. — 14
5.2 Décomposition d’un solide pulvérulent, le percarbonate de sodium ..... — 15
6. Conclusion ................................................................................................. — 18
Références bibliographiques ......................................................................... — 19
ans un premier dossier [SE 5 041], nous avons présenté les méthodes
D développées par le DIERS de dimensionnement des évents, pour le contrôle
des emballements de réactions dans des réacteurs ou appareils de l’industrie
chimique. Dans ce même texte, nous avons présenté de manière détaillée les
méthodes applicables aux systèmes réactionnels à forte pression de vapeur
(« High Vapor Systems »).
Ce second dossier concerne les « Gassy Reactions ». Dans la méthodologie du
DIERS [1] [2], les « Gassy Reactions » sont des réactions en phase condensée qui
produisent des gaz incondensables comme CO, CO2, N2, NO, N2O, O2, H2, HCl...
Il s’agit souvent de réactions de décomposition. Lors de l’emballement d’une de
ces réactions dans une enceinte, la pression dans l’enceinte est uniquement ou
essentiellement liée à l’accumulation de gaz incondensables ; il n’y a pas de
Parution : octobre 2006
63
Référence Internet
SE5042
1. Principe
Pression
Ps
et température
Dans le cas des Gassy reactions, le comportement observé à mo
l’échelle industrielle est le suivant (figure 1).
V
Des gaz sont émis dans l’enceinte entraînant une augmentation
progressive de la pression. Lorsque la pression d’ouverture de 3
l’évent est atteinte, par accumulation de pression, l’évent s’ouvre et
permet un retour à la pression normale du procédé, surtout si
l’organe d’obturation est un disque de rupture. Le mélange T
réactionnel n’est pas entraîné dans l’évent car il y a peu de gaz inclus
dans le liquide. Cependant la température augmente en fonction de
la vitesse de production de chaleur de la réaction qui s’emballe. La 1 Ps
production de gaz augmente et finit par entraîner le liquide dans 2 P
l’évent, ce qui provoque un pic de pression dans l’enceinte, dont
l’importance dépend de la vitesse maximale de production de gaz et Temps
de la surface d’évent disponible. La vitesse maximale de production
Ps pression d'ouverture de l'évent
de gaz et la vitesse maximale d’augmentation de la température
sont généralement observées simultanément. 1 Le disque de rupture s'ouvre sous l'effet
Lorsque l’évent s’est ouvert et que l’on constate que la tempéra- de l'accumulation de pression,
ture du mélange réactionnel se met à augmenter, il est judicieux de 2 La capacité de l'évent est supérieure à la capacité
vider l’enceinte « par le fond », le plus vite possible, pour diminuer nécessaire
l’encours de réactifs au moment ou la vitesse de production de gaz 3 Surpression intervenant simultanement avec la vitesse
va être maximale. de réaction maximale
Si ce n’est pas possible, la surface d’évent requise « par le haut »
risque d’être très importante. C’est celle-ci qui fait l’objet des calculs Figure 1 – Description du fonctionnement d’un évent « par le haut »
d’évent présentés dans ce dossier. (top venting) en présence d’une réaction produisant des gaz
incondensables
2. Obtention des données de vapeur, au moyen d’essais expérimentaux réalisés dans le Vent
Sizing Package.
expérimentales
Le Vent Sizing Package (VSP) est l’appareil de laboratoire du
DIERS (figure 2) exploité à Saint Fons. La description de cet
Les données expérimentales nécessaires pour le dimensionne- appareil est donnée dans le dossier [SE 5 040] ou réf. [1] de ce
ment d’évents dans le cas des Gassy Reactions, peuvent être obte- traité.
nues, comme dans le cas des systèmes réactionnels à forte pression
64
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Référence Internet
SE5042
plus la température du mélange réactionnel mais celle de la seconde ■ Relation de Boyle appliquée aux réactions produisant des gaz
enceinte de confinement qu’il conviendrait de mesurer et d’enregis- incondensables
trer. La méthode d’évaluation de la production de gaz doit donc être Le débit volumique de rejet diphasique requis pour la protection
adaptée à cette situation. Enfin, il est envisageable qu’une partie du d’une enceinte est donné par la relation de Boyle écrite sous la
mélange réactionnel se trouvant dans la cellule de mesure soit entraî- forme d’un bilan volumique :
née dans la ligne d’évent reliant la cellule de mesure à la seconde
enceinte. Cet entraînement de liquide peut être détecté par une aug- Q̇ gaz ,max = Wv = GA 0 v
mentation sensible de la pression dans la cellule de mesure due aux
pertes de charge dans l’écoulement diphasique gaz-liquide qui se pro- avec Q̇ gaz ,max vitesse volumique maximale de production de
duit dans cette ligne. Si une partie de l’encours de mélange gaz évaluée dans les conditions de pression et de
réactionnel s’est échappée de la cellule de mesure et se trouve dans la température prévues pendant le fonctionnement
seconde enceinte de confinement, à une température inférieure à celle de l’évent,
du mélange réactionnel resté dans la cellule de mesure, la vitesse W débit massique de rejet diphasique requis pour la
maximale de production de gaz peut se trouver sous-estimée. protection de l’enceinte,
Cette méthode de mesure en cellule ouverte appliquée aux gassy G flux massique du rejet diphasique dans l’évent,
reactions complique la procédure opératoire et le traitement des A0 surface idéale de l’évent,
données expérimentales.
v volume massique du rejet diphasique gaz/
Quelle méthode faut-il choisir ? liquide.
Il est difficile de recommander l’une ou l’autre de ces deux L’hypothèse homogène est retenue pour le calcul d’évent :
méthodes. Le DIERS Américain semble préférer la mesure en
cellule ouverte mais la discussion sur ce choix n’est jamais très 1 V
approfondie. On peut conclure sans crainte de se tromper dans v = ------ = --------
ρe m0
ce choix qu’en cas de doute, il convient de faire la mesure par
les deux méthodes et de comparer de manière critique les par suite de l’hypothèse homogène :
résultats obtenus.
m
ρ e = -------0- = ρ 0
Des évents surdimensionnés V
On constate que les évents dimensionnés pour les Gassy Reac- avec ρe masse volumique dans l’écoulement diphasique
tions suivant les méthodes du DIERS, ont tendance à être surdimen- circulant dans l’évent,
sionnés. L’origine de ce problème n’est pas clairement identifiée. V volume total de l’enceinte à protéger,
m0 masse de mélange réactionnel se trouvant dans
J.C. Leung a proposé une méthode de correction pour réduire la
l’enceinte avant l’ouverture de l’évent.
surface d’évents requise, tenant compte de la réduction de l’encours
de réactifs par entraînement du liquide, avant que la vitesse de pro- La relation de Boyle peut encore s’écrire :
duction de gaz soit atteinte dans l’enceinte. Cette correction ne peut
être invoquée que si le calcul d’évent a été réalisé en tenant compte W
Q̇ gaz ,max = ------
de l’occurrence d’un rejet diphasique dans l’évent. ρe
H.K. Fauske, s’appuyant sur des essais portant sur la
décomposition de peroxydes organiques, a montré que dans cer- La surface d’évent idéale requise est donc :
tains cas, le dimensionnement d’évents basé sur un rejet unique-
ment gazeux pouvait être accepté. Il convient dans cette hypothèse Q̇ gaz ,max
de disposer de preuves que le rejet sera uniquement gazeux. A 0 = ----------------------
-
Gv
Pour autant, le nombre de réactions produisant des gaz inconden-
sables étudiées pour le dimensionnement d’évents est très inférieur
à celui des systèmes à forte pression de vapeur et, de ce fait, il est
préférable de ne pas tirer de conclusions générales sur un possible 3.2 Évaluation de la vitesse volumique
surdimensionnement de l’évent.
maximale de production de gaz
Q̇ gaz ,max est évaluée sur la base d’un essai en VSP au cours
3. Dimensionnement d’évent duquel la vitesse maximale de production de gaz a été observée.
Considérons d’abord le cas où la vitesse maximale de production
de gaz est évaluée dans un essai en cellule fermée.
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SE5043
Cette relation devient, en appliquant la relation de Clapeyron : La vitesse volumique de production de vapeur est obtenue par
la relation :
dPv T0
GERM = (4) dT
dT c pL m0 c p
dt s
Qɺ v = (10)
h fg ρ v
dPv
où est la pente de la courbe de pression de vapeur du liquide
dT avec m0 (kg) masse de réactifs se trouvant dans l’enceinte à
évaluée à T0 . protéger,
Pour un liquide initialement sous-refroidi, s’écoulant dans une cp (J · kg–1 · oC–1) chaleur massique à pression
tuyère idéale, le flux massique supplémentaire résultant de la constante du mélange réactionnel,
vaporisation des composants volatils est pris en compte dans la dT
relation suivante s’appliquant aux fluides hybrides [8] : (oC · s–1) vitesse d’augmentation de la température
dt s adiabatique à Ts ,
70
Référence Internet
SE5043
Cela conduit à des relations possibles pour évaluer Qɺ t telles 2.2 Méthode du « consensus »
que :
pour les systèmes hybrides tempérés
m0 Vtest dPg m0 Vtest dP
Qɺ t = = (12)
mtest Pg dt mtest Pg dt s Une méthode de dimensionnement d’évent de secours pour les
s
systèmes réactionnels hybrides tempérés a fait l’objet d’un
À notre avis, ces notions sont difficiles à manipuler, notamment consensus, sans toutefois bénéficier de validation ou de vérifica-
celle de l’augmentation de la pression « At tempering conditions » tion dans son application à l’échelle industrielle. Sa mise en œuvre
c’est-à-dire lorsque la température est stabilisée dans l’enceinte fait l’objet d’un exemple dans le DIERS Project Manual [10]. Elle
par l’ébullition du mélange réactionnel, lorsque la pression est est décrite dans les références [5] et [11].
elle-même stabilisée.
Elle consiste à considérer que la température du milieu réaction-
C’est pourquoi nous suggérons la méthode exposée ci-dessous, nel sera contrôlée à Ts , la température d’ébullition du milieu réac-
faisant appel à des essais en VSP en cellule fermée, où tout est tionnel sous la pression Ps d’ouverture de l’évent, par la
beaucoup plus clair. vaporisation d’espèces volatiles lors de la dépressurisation de
l’enceinte. L’ébullition du milieu réactionnel sous la pression Ps
2.1.3 Comment évaluer Qɺ g et Qɺ v dans le modèle sera possible après l’évacuation des gaz non condensables accu-
de H.K. Fauske mulés dans l’enceinte fermée avant l’ouverture de l’évent. On
retient de plus l’hypothèse homogène qui suppose un rejet dipha-
Le modèle proposé par H.K. Fauske pour le dimensionnement sique gaz + vapeur + liquide ayant la composition moyenne dans
d’évents de secours pour les systèmes hybrides tempérés présente l’enceinte.
une description relativement cohérente des phénomènes
considérés. Il s’agit d’un modèle « One fluid », c’est-à-dire La méthode de dimensionnement retenue comprend les étapes
considérant le milieu réactionnel comme un fluide unique, a priori suivantes :
favorable à l’obtention de données à l’aide de calorimètres comme • Évaluer la surface d’évent requise sur la base de la vitesse
le VSP. Il semble particulièrement élégant, mais il dissimule d’augmentation de la température adiabatique déterminée à
quelques difficultés pour l’obtention des données expérimentales Ts en utilisant une formule applicable pour les systèmes à
nécessaires au calcul. forte pression de vapeur.
Dans ce cas, la méthode de traitement de données appliquée • Évaluer la surface d’évent requise sur la base de la vitesse de
aux essais en VSP en cellule fermée, décrite par Gustin dans production de gaz estimée à Ts en utilisant une formule appli-
l’article [SE 5 040] [3], est susceptible de fournir les données néces- cable aux réactions produisant des gaz incondensables
saires à un tel calcul. Il est ainsi possible de déterminer la courbe (Gassy reactions ).
de pression de vapeur du mélange des constituants volatils pré- • Retenir la surface d’évent la plus grande obtenue par ces
sents dans le mélange réactionnel et d’en déduire la pente de la deux calculs.
courbe de pression de vapeur permettant le calcul de l’enthalpie
de vaporisation par la relation de Clapeyron : Avant d’utiliser cette méthode, il faut vérifier que le système
réactionnel est effectivement tempéré. Cette vérification se fait par
dPv un essai en VSP en cellule ouverte, dont la phase gazeuse est
h fg = T v fg
dT reliée à une enceinte se trouvant sous la pression Ps , puis sous la
où vfg = vv – vf est le changement de volume massique à la vapori- pression maximale admissible dans l’enceinte industrielle
Pmax = Ps + ∆P. Le système réactionnel est effectivement tempéré
sation (m3 · kg–1). si l’on observe dans ces conditions que la température est stabili-
Si l’on peut considérer que le volume massique du liquide vf est
dT
négligeable devant le volume massique de la vapeur vv ( vv ⬎⬎ v f ) sée = 0 et que la pression dans la cellule de mesure est effec-
dt
dPv
alors h fg = T vv . dP
dT tivement stabilisée = 0 , et cela, pendant tout le temps
dt
On remarque de plus que vv ρv = 1. nécessaire au contrôle de la réaction.
Alors, l’expression de la vitesse volumique de production de
La méthode du consensus est présentée schématiquement
vapeur dans l’enceinte devient :
figure 1.
dT Le fonctionnement de l’évent est souvent représenté par le cas
m0 c p
dt s d’une soupape figure 2.
Qɺ v = (13)
dPv
T
dT 2.2.1 Surface d’évent idéale évaluée à Ts
Par ailleurs, la vitesse molaire de production de gaz inconden- pour un système à forte pression de vapeur
sables par kilogramme de mélange réactionnel (mol · s–1 · kg–1)
peut être déterminée par une mesure en VSP en cellule fermée. La La surface d’évent idéale requise peut donc être estimée par la
vitesse volumique de production de gaz incondensable peut alors formule de J.C. Leung applicable pour les systèmes à forte pres-
être obtenue par la relation proposée par J.L. Gustin dans sion de vapeur [1] [10] [11] :
l’article [SE 5 042] :
dng m0 qɺ
Qɺ g = m0 · v g (14) A0 = (15)
1/ 2
2
dt s V hfg
G + (c p ∆T )1/ 2
avec m0 (kg) masse initiale de mélange réactionnel dans le m0 v fg
réacteur industriel,
vg (m3 · mol–1) volume molaire du gaz sous la où V est le volume de l’enceinte à protéger et ∆T = Tmax – Ts est
pression de stagnation. La pression de stagnation l’augmentation de la température à saturation associée à l’aug-
peut être ici la pression Ps d’ouverture de l’évent, mentation de la pression ∆P = Pmax – Ps .
d ng
(mol · s–1 · kg–1) vitesse de production de gaz par Cette relation a été démontrée par J.C. Leung en supposant que
dt s kilogramme de mélange réactionnel la capacité thermique massique à volume constant du mélange
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Référence Internet
SE5076
5. Conclusion........................................................................................ — 12
6. Glossaire ........................................................................................... — 13
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. SE 5 076
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Référence Internet
SE5076
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SE5076
autre scénario (pouvant être soit plus probable, soit moins pro-
bable), n’a pas été considéré ni même évalué. Tableau 2 – Exemple d’hypothèses sur les tailles
Une autre approche pour le dimensionnement d’installation est de brèche
l’approche probabiliste qui consiste à couvrir de manière plus ou
moins exhaustive tous les scénarios quelle que soit leur probabilité Modélisations pour
d’occurrence (faible ou forte), d’évaluer la gravité associée à cha- Tailles de brèche Diamètres de fuite un diamètre de fuite
cun d’entre eux et de déduire le risque associé. de :
L’analyse de risque quantifiée anglo-saxonne (plus connue sous Mineure De 0 à 7 mm 5 mm
l’acronyme QRA pour Quantitative Risk Assessment) est une
méthode avec une approche probabiliste appliquée à l’étude des Petite De 7 à 26 mm 15 mm
risques aux personnes. Elle a été développée et explicitée dans le
Purple book [1] et est demandée par la plupart des compagnies Moyenne De 26 à 77 mm 50 mm
pétrolières internationales et dans les dossiers réglementaires de
plusieurs pays (notamment anglo-saxons). Grande De 77 à 125 mm 100 mm
Elle a la particularité de sommer les risques sur l’ensemble de
Plus de 125 mm à la
l’installation pour en évaluer l’acceptabilité, ce qui n’est pas le cas, Rupture guillotine Diamètre de la ligne
rupture guillotine
par exemple, des analyses quantitatives probabilistes des études
de dangers en France.
1.3 Estimation des probabilités
d’occurrence annuelles
1.2 Définition des scénarios
À chaque taille de brèche sera associée une probabilité d’occur-
L’analyse de risque quantifiée anglo-saxonne porte sur les ris- rence annuelle de la fuite.
ques létaux aux personnes (les risques de blessures légères ou gra- Ces valeurs sont prises dans des bases de données statistiques,
ves mais n’entraı̂nant pas la mort ne sont pas traités par cette dont celle de l’OGP, communément utilisée dans l’industrie pétro-
étude). lière et pétrochimique (International Association of Oil & Gas Pro-
Les scénarios considérés sont principalement ceux consécutifs à ducers [2]), qui donne un estimatif par équipement (colonnes,
une fuite de produits inflammables ou toxiques sur canalisation ou échangeurs… hors instrumentation et éléments de tuyauterie) et
équipement procédé (les autres scénarios tels que les pertes de élément de tuyauterie (vannes, brides, instrumentation…).
confinement suite à un éclatement de capacité ou les BLEVEs peu- Chaque fuite est également déclinée en différents scénarios à tra-
vent être intégrés mais restent très minoritaires en termes de nom- vers un arbre d’événements décrivant toutes les possibilités consé-
bre total de scénarios de l’étude). cutives à la fuite (inflammation immédiate, inflammation retardée,
On fixe sur l’ensemble de l’analyse de risque quantifiée les hypo- conditions météorologiques au moment de la fuite…) et peut éga-
thèses suivantes : lement comprendre des défaillances de système de sécurité (sys-
tème d’isolation non opérant…). Chaque branche de l’arbre d’évé-
– un nombre de fuites correspondant à différentes tailles de brè- nements devra être probabilisé (cette probabilité pouvant dépendre
che (classiquement au moins quatre tailles : petite, moyenne, de paramètres calculés lors des modélisations de conséquence
grande ou rupture guillotine) ; comme les débits de fuite). Puisqu’elle influe fortement sur les
– à chaque taille de brèche devra être associé un diamètre de conséquences d’une dispersion inflammable ou toxique, la direc-
fuite qui sera utilisé pour les modélisations de conséquence ; le tion du vent est également déclinée en plusieurs branches et doit
tableau 2 en donne un exemple type. être probabilisée selon la rose des vents pour tenir compte des
vents dominants.
De manière systématique, sur chaque équipement et sur chaque
canalisation majeure (en général celles de diamètre important tran- Un exemple générique d’arbre d’événements est présenté en
sitant sur des piperacks) contenant des produits inflammables, figure 1.
combustibles ou toxiques, une fuite sera considérée pour chaque Les courbes de l’UKOOA sont disponibles dans [3].
taille de brèche. Ainsi, si l’on a, par exemple, 300 équipements et
100 lignes majeures contenant des produits dangereux (inflamma-
bles, combustibles ou toxiques), si l’on considère les quatre tailles
1.4 Calculs des conséquences
de brèche classiques, on aura donc 4*(300+100) = 1600 fuites. Chaque scénario en sortie d’arbre d’événements doit être modé-
On peut noter que de manière pratique, pour alléger les modéli- lisé en tenant compte :
sations de conséquences de ces fuites, ces dernières sont en géné- – des conditions de procédé de l’équipement ou de la ligne ;
ral regroupées par sections isolables (pour lesquelles les conditions – des conditions météorologiques (classes météorologies, direc-
de procédé, et donc les résultats de modélisations, sont les mêmes). tion du vent…) ;
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Méthodologies d’implantation
de détecteurs fixes de gaz
inflammables
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SE5078
offshores révèle que seuls 60 % des rejets majeurs (> 300 kg émis à l’atmo-
sphère) ont été efficacement détectés.
Ce constat pose la question de l’efficacité du système de détection et amène à
s’interroger sur la position des détecteurs et leur nombre. Combien de détec-
teurs ai-je besoin d’installer ? Où dois-je positionner les détecteurs ? Voici cer-
tainement deux des questions les plus fréquentes, mais aussi deux des ques-
tions auxquelles il est le plus difficile d’apporter une réponse. Afin d’améliorer
la détection de fuites, une approche pourrait consister à augmenter le nombre
de détecteurs. Une telle approche, bien que pouvant permettre d’améliorer le
niveau de détection si tant est que les détecteurs soient placés de façon optimi-
sée, ne pourra jamais permettre de détecter tous les scénarios de fuite. D’autre
part, l’augmentation du nombre de détecteurs induit des contraintes addition-
nelles qui doivent être considérées avec attention. Outre le coût lié au nombre
de détecteurs supplémentaires et à la conception du système de sécurité, l’ajout
de détecteurs entraı̂ne des contraintes en termes d’opération et de mainte-
nance. Par ailleurs, la multiplication du nombre de détecteurs expose à un
risque accru de détections intempestives, avec déclenchement injustifié d’alar-
mes, voire dans certains cas, des actions de mise en sécurité d’unité inappro-
priées. De plus, le déclenchement répété de fausses alarmes peut avoir de gra-
ves conséquences sur la sécurité des opérateurs. En effet, ces derniers peuvent
par exemple neutraliser certains détecteurs afin de limiter la multiplication
d’alarmes injustifiées, voire, en cas d’alarme réelle, ne plus évacuer.
L’objectif de cet article est de présenter les principales méthodologies
d’implantation de détecteurs de gaz inflammables fixes. Après quelques rappels
sur les enjeux de la détection de gaz ainsi que les principaux critères de perfor-
mance du système de détection, les grands principes d’implantation de détec-
teurs seront présentés. Enfin, les principales méthodologies d’implantation de
la détection gaz, utilisées dans le domaine de l’oil and gas, seront développées
dans la dernière section.
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Point éclair
Propane 2% 11,1 % Référence
( c)
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nuage de gaz inflammable va se disperser (confinement de la zone, Nota : le lecteur pourra consulter l’article [SE 5 062] pour une présentation détaillée
des paramètres influents sur l’explosion.
présence d’obstacles, etc.). On distingue suivant les effets produits,
le feu de nuage (flash fire), de l’explosion de gaz non confiné (UVCE Le principal enjeu de la détection de gaz est de déceler le plus
pour unconfined vapour cloud explosion). Le feu de nuage se carac- rapidement possible la perte de confinement afin de localiser et
térise par une combustion « lente » (due à l’absence d’encombre- d’isoler au plus vite la fuite, permettant ainsi de minimiser autant
ment) dont les effets prédominants sont des effets thermiques. que possible la taille du nuage inflammable et les conséquences
Dans le cas d’un feu de nuage, les effets thermiques sont de courte de son inflammation éventuelle.
durée, et n’ont en général pas d’incidence sur les structures et les
équipements. En revanche, le personnel exposé à ce phénomène La détection du nuage inflammable va permettre de déclencher
peut être gravement blessé. L’explosion de gaz non confiné se des actions qui permettront de limiter les conséquences humaines
caractérise quant à elle par une combustion « rapide » du nuage et matérielles de l’événement :
inflammable générant des effets de surpression liés au niveau évacuation du personnel dans une zone de sécurité ;
d’encombrement de la zone. La formation d’ondes de pression est isolation de la source de la fuite et minimisation de l’inven-
liée à l’accélération du front de flamme générée par la présence taire par dépressurisation ;
d’obstacles créant de la turbulence. Dans un environnement carac-
térisé par un niveau élevé d’encombrement et de confinement, on arrêt des équipements électriques dans la zone qui peuvent
parlera d’explosion de gaz confinée (VCE pour vapour cloud explo- constituer des sources d’ignition potentielles ;
sion) qui est caractérisé par des niveaux de pression élevé. Lors déclenchement du système déluge pour disperser le nuage de
d’une explosion, l’onde de surpression n’est en général pas directe- gaz et limiter sa combustion ;
ment fatale pour l’être humain. Ce sont les effets indirects de
mise en route du système de ventilation dans le cas d’une
l’explosion qui vont être fatals (projection de débris ou des person-
perte de confinement dans un espace fermé (pour diluer le
nes elles-mêmes). Dans le cas d’une explosion de gaz confinée, les
nuage) ;
effets de surpression générés peuvent sérieusement endommager
des équipements et structures non résistants à l’explosion et arrêt du système de ventilation d’un bâtiment dans le cas
conduire à leur ruine partielle ou totale. d’une détection de gaz à l’extérieur.
Il est très fréquent qu’un incendie (jet enflammé ou feu de La mise en œuvre des actions de sécurité peut être manuelle ou
nappe) résulte d’un phénomène d’explosion. automatique. Dans le cas d’une mise en œuvre manuelle, c’est
l’opérateur qui prendra la décision de déclencher une action suite
à la remontée d’information depuis le (ou les) détecteur(s) de gaz
Le schéma présenté en figure 3 illustre les différents phénomè- (lors d’une alarme, il est fréquent que des levées de doutes soient
nes dangereux associés à un rejet de produit inflammable et met effectuées par les opérateurs). Toutes les actions automatiques
en évidence la position du système de détection. Le rôle de la sont quant à elles gérées par le système instrumenté de sécurité
détection n’est pas de prévenir une situation accidentelle (perte de (SIS) sans intervention de l’opérateur. Le choix d’automatiser ces
confinement), mais bien de réduire les conséquences du phéno- actions repose généralement sur la cinétique du phénomène dan-
mène dangereux, ici l’explosion de gaz confiné (VCE). gereux et le temps disponible pour agir.
La violence d’une explosion de gaz dépend de nombreux para-
mètres parmi lesquels : Remarque
les caractéristiques du prémélange (nature du produit, Dans le domaine du gaz et du pétrole et, en particulier sur les
concentration, volume du nuage) ; installations en mer (offshore), il est fréquent que les actions
les caractéristiques géométriques de la zone de rejet (confine- soient automatiques afin de garantir un temps de réponse
ment et encombrement) ; très court et réduire le potentiel d’effet domino qui pourrait
avoir des conséquences catastrophiques sur ce type
les caractéristiques de la source d’ignition (intensité et posi-
d’installation.
tion de la source d’ignition dans le nuage).
Détection feu
Feu de nappe
Jet enflammé
Oui
Détection gaz Détection gaz
Non Oui
Détection gaz
Inflammation
retardée ?
Non
Dispersion atmosphérique
Figure 3 – Phénomènes dangereux potentiels suite au rejet d’un liquide ou gaz inflammable
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Réglementation ATEX :
directive 2014/34/UE
Appareils et systèmes de protection
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2. Domaine d’application – les dispositifs médicaux destinés à être utilisés dans un envi-
ronnement médical ;
de la directive 2014/34/UE – les appareils et les systèmes de protection lorsque le danger
d’explosion est exclusivement dû à la présence de matières explo-
sives ou de matières chimiques instables ;
La directive 2014/34/UE, comme la directive 94/9/CE précé- – les équipements destinés à être utilisés dans les environne-
demment, s’applique aux appareils et aux systèmes de protec- ments domestiques et non commerciaux dans lesquels une atmos-
tion destinés à être utilisés en atmosphères explosibles, c’est-à- phère explosive ne peut surgir que rarement, uniquement comme
dire susceptibles, à la suite des conditions locales (y compris résultant d’une fuite accidentelle de gaz ;
les conditions atmosphériques) et opérationnelles, de devenir – les équipements de protection individuelle ;
explosives en raison de la présence d’un mélange avec l’air de
substances inflammables sous forme de gaz, de vapeurs, de – les navires de mer et les unités mobiles offshore ainsi que les
brouillards ou de poussières combustibles. équipements à bord de ces navires et unités ;
– les moyens de transport dans la mesure où ils sont conçus
Cette directive s’applique donc aux appareils et aux systèmes de pour le transport sur les réseaux publics et ne sont pas destinés à
protection destinés aux mines grisouteuses et aux autres emplace- être utilisés dans une atmosphère explosible ;
ments à risque d’explosion.
– le matériel militaire.
Sont considérés comme appareils, les machines, les matériels,
les dispositifs fixes ou mobiles, les organes de commande, l’instru-
mentation et les systèmes de détection et de prévention qui, seuls
ou combinés, sont destinés à la production, au transport, au stoc-
kage, à la mesure, à la régulation, à la conversion d’énergie et à la
transformation de matériaux et qui, par leurs propres sources
3. Classification
potentielles d’inflammation, risquent de provoquer le déclenche- des appareils et systèmes
ment d’une explosion.
Sont considérés comme systèmes de protection, les disposi-
de protection
tifs dont la fonction est d’arrêter immédiatement les explosions
naissantes et/ou de limiter la zone affectée par une explosion et
qui sont mis séparément sur le marché comme systèmes à fonc- Les produits ATEX sont répartis dans deux groupes :
tion autonome. – le groupe I, qui comprend les appareils destinés aux travaux
Elle concerne également les dispositifs de sécurité, de contrôle souterrains des mines et aux parties de leurs installations de sur-
et de réglage destinés à être utilisés en dehors d’une atmosphère face, susceptibles d’être mis en danger par le grisou et/ou des
explosive mais qui sont nécessaires ou qui contribuent au fonc- poussières combustibles de charbon ;
tionnement sûr des appareils et des systèmes de protection, au
regard des risques d’explosion. – le groupe II, qui comprend les appareils destinés à être utili-
sés dans d’autres lieux, susceptibles d’être mis en danger par des
Elle s’applique également aux composants, qui n’ont pas de atmosphères explosives.
fonction autonome et qui sont mis séparément sur le marché.
Sont donc exclus, implicitement, tous les produits qui ne pos- Au sein de chaque groupe, plusieurs catégories d’appareils sont
sèdent aucune source propre d’inflammation : définies en fonction de leur utilisation. Les systèmes de protection
– les outils à main tels que les marteaux, les tournevis, les clés, ne sont cependant pas classés en catégorie.
etc. ;
Ces catégories sont précisées dans le tableau 1 pour le groupe I
– les vêtements de travail ;
et dans le tableau 2 pour le groupe II.
– les appareils fonctionnant à l’énergie humaine tels que les
pompes manuelles, les vannes manuelles, etc. ; Pour pouvoir être mis sur le marché, les appareils doivent avoir
– les tuyaux, les portes, les différents contenants tels que des été conçus et construits selon des exigences essentielles de sécu-
réservoirs, etc. rité et de santé qui figurent à l’annexe II de la directive. Ils doivent
D’autres appareils sont exclus plus explicitement du domaine satisfaire à une procédure d’évaluation de leur conformité à ces
d’application, tels que : exigences.
Catégorie M1 Catégorie M2
Appareils conçus pour assurer un très haut niveau de protection Appareils conçus pour assurer un haut niveau de protection
Appareils destinés aux travaux souterrains des mines et aux parties Appareils destinés aux travaux souterrains des mines et aux parties
de leurs installations de surface, mis en danger par le grisou ou de leurs installations de surface, susceptibles d’être mis en danger
des poussières combustibles par le grisou ou des poussières combustibles
Appareils de sécurité même en cas de dysfonctionnement rare Dans le cas où une atmosphère explosible se manifeste,
l’alimentation en énergie est censée être coupée
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Application de la réglementation
ATEX au laboratoire
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1.3 Définition des zones ATEX Par ailleurs, ces matériels doivent avoir un marquage particulier
qui traduit leur appartenance à l’une des catégories appropriées de
la figure 1 :
La réglementation ATEX définit les notions « d’emplacement
dangereux » puis de « zone ATEX » de la façon suivante :
Six types de zone sont définis : 3 pour les gaz, vapeurs et aéro- Catégorie de matériel :
sols et 3 pour les pulvérulents ou poussières. 1, 2 ou 3
Groupe II :
Zone 0 : Emplacement où une atmosphère explosive (mélange industrie de surface
d’air et de substances inflammables sous forme de gaz, de vapeur
ou d’aérosol) est présente dans l’air en permanence ou pendant
de longues périodes ou bien fréquemment. Figure 1 – Marquage d’un matériel certifié ATEX pour zones gaz
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