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I.

Rappels

II. Contrôle et correction des données pluviométriques

III. Reconstitution et extension des données

Par :

Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de l'Environnement (2iE) (Groupe EIER-ETSHER)


UTER Gestion et Valorisation de l'Eau et l'Assainissement
E-mail: harouna.karambiri@2ie-edu.org

1
I. Rappels

Notions de météorologie
Atmosphère : L’atmosphère terrestre est une
enveloppe d’air qui entoure la terre, sur quelques
centaines de kilomètres. Elle est subdivisée en
plusieurs couches dont les principales ont pour nom
troposphère (11 km), stratosphère (50 km),
mésosphère (85 km) et thermosphère (500 km).
Troposphère : zone de l’atmosphère où se déroulent
les principaux phénomènes météorologiques (11 km).
Anticyclone : zone de hautes pressions, provoquées
par l’air refroidi et redescendant (air sec)
Dépression : zone de basses pressions provoquées
par l’ascendance de l’air humide (fortes
précipitations)

Source: MeteoCom
Définitions :
Alizé : (Harmattan), vents permanents provenant des anticyclones
(hémisphère Nord : venant du N-E dirigé vers le S-O)
Mousson : Vents maritimes humides et tièdes (direction S-O)
Front : séparation entre deux masses d’air (air chaud/ air froid)
FIT : Front InterTropical : Situation en Afrique de l’Ouest : contact de l’air
continental sec (harmattan) avec l’air maritime très chargé en eau (mousson)

EN JANVIER EN JUILLET
1020
1015
H.P.
H.P. 1010

30°N 30°N 30°N


1020 Harmattan
Harmattan
Alizé
boréal F.I.T .
1 01 5 1015
B.P.
Mousson
1010


Alizé austral F. 0°
I.T
. B.P. Alizé
austral
1015

1020
1 01 5
H.P.
1020
1020 1020
H.P. H.P.
30°S 30°S
30°S 30°S
H.P. 1020
Genèse et typologie des pluies

Un nuage est composé de gouttelettes d’eau de 5 à 10


microns de diamètres, espacées de 1 mm environ (0,3 à 5 g/m3)
Puis pour passer de la condensation (fines gouttelettes) à la
précipitation, il faut une ascension de l’air car la température
diminue avec l’altitude :
diminution de la température de 0,6 C par 100 mètres.

Pour avoir une pluie, il faut que les gouttes de pluies soient
assez lourdes pour qu’elles puissent tomber (malgré le courant
ascendant) et assez grosses pour ne pas s’être complètement
évaporées avant d’arriver sur le sol. La présence de noyaux de
condensation (particules solides, aérosols, …) facilite la
précipitation.
Les grands types de pluies
Précipitations frontales ou
cyclonique : elles se forment au
Précipitations de convection : contact de deux masses d’air de
ascension d’air chaud, d’où caractéristiques différentes :
saturation de l’air - front chaud : précipitations
durée courte et intensité longues étendues et peu
importante. intenses,
- front froid : précipitations
brèves peu étendues et intenses

D’après EPFL
Précipitations orographiques : IATE/HYDRAM
barrière montagneuse élève les
masses d’air. Le coté au vent reçoit
plus d ’eau que le coté abrité. 6
Mesures de la pluie

Méthodes qualitatives :
1) Existence d’une pluie : Oui / Non (permet de connaître le
nombre de jours de pluie, important en agriculture par exemple)
2) si pluie : heure de début / heure de fin (permet de connaître
le nombre de jours de pluie, la durée de chaque pluie et sa
position dans la journée)

Méthodes quantitatives :
1) Pluviomètre : hauteur de pluie (mm)
2) Pluviographe : intensité de pluie (mm/h)

7
Le pluviomètre :
Seau assez grand (≈ 100 mm) pour
contenir l’ensemble des pluies
tombant en une journée. Ce seau est
surmonté d’une bague biseautée de
surface connue précisément : (la
norme impose 400 cm², mais il peut y
avoir d’autres surface de réception).

La lecture de la pluie s’effectue en mm et dixième de mm:


- soit à l’aide d’une éprouvette graduée
- soit directement (cas d’une graduation sur le seau)

Si P < 0,1 mm on dit qu ’il y a des traces de pluie (Tr)

8
Norme d’implantation des postes de mesures
(pluviomètres et pluviographes) :

hauteur au sol de la bague réceptrice : 1 mètre


bague parfaitement horizontale,
distance au premier obstacle supérieure à 2 fois
la hauteur de l’obstacle.

1m

9
Densité du réseau de mesures de pluie :
En se basant sur l'expérience acquise par l' IRD (ex. ORSTOM) en
zone intertropicale, le réseau pluviométrique minimum pourrait, tous
types d'appareils confondus (pluviomètres, pluviographes), respecter
les normes suivantes :

Surface (km²) Nombre


d'appareils
1 4
2 5
5 6
10 6-8
25 8-12
50 12-15
100 15-20
500 20-25
10
Variante : le pluviomètre au sol (type snowdown)
En général, la pluie au sol est supérieure à
celle mesurée à 1 m du sol à cause du vent et
des effets aérodynamiques autour du seau.
C'
est la pluie au sol qui intervient dans les
processus hydrologiques au niveau du bassin.

D'après Karambiri (2003)


90
1:1
75 y = 1.27*x
r² = 0.98
Pluie au sol (mm)

60 n = 35

45
1999
30
2000
15
0
Pluviomètres au sol de type
0 15 30 45 60 75 90
snowdown (site de Tougou)
Pluie à 1 m(mm) 11
Protocole de lecture : il dépend du gestionnaire du poste

Exemple de l'ASECNA :

Deux relevés par jour, à 6h et 18h. La pluie journalière est la


somme des deux relevés et elle est comptabilisée pour le jour
précédant le relevé du matin.

Jour J Jour J+1

0H 6H 12 H 18 H 0H 6H 12 H 18 H

mesure mesure mesure mesure

Pluie du jour J

12
Le pluviographe : enregistrement en continu de la pluie qui
tombe (intensité de pluie).
Il se constitue :
- d’une bague réceptrice (400 cm² ou 2000 cm²)
- d’un mécanisme de mesure et d’enregistrement,
- d’un seau de contrôle.
Le mécanisme de mesure le plus utilisé sont les augets basculeurs :

Pluviographe
mécanique
(site de Tougou)

Pluviographe
automatique
(site de Tougou) 13
Fonctionnement des augets basculeurs : L'auget bascule
pour 20 cm3, soit
1) 2) 0.5 mm pour une
bague de 400 cm²

3) 4)

Rq :Erreur systématique de mesure : la lecture au seau permet de corriger cette erreur.


14
A chaque basculement:
un mécanisme d’horlogerie déplace
un bras d'une unité. Une plume
située à l’extrémité du bras inscrit ce
déplacement sur un papier spécial,
disposé sur un tambour dont la
vitesse de rotation est fixée :
- soit 1 tour par jour (changement du
papier tout les jours)
- soit 1 tour par semaine.
Lorsque la pluie cesse, le tambour
continue de tourner, le trait est alors
horizontal sur le papier.

Lorsque le trait arrive au bord du papier, un système renverse le


sens de déplacement de la plume.

Papier d'enregistrement = pluviogramme

15
Exemple de papier d’enregistrement

Il faut 100 mouvements de bas en haut du papier :


- H = 50 mm pour S = 400 cm²
- H = 10 mm pour S = 2000 cm²
- H = 20 mm pour S = 1000 cm²
16
2 méthodes de dépouillement des enregistrements :

1) on fixe un pas de temps (en général 5 minutes) et on comptabilise


la pluie tombée dans cet intervalle
2) on considère les plages sur lesquelles l’intensité de pluie (la
pente sur le papier) est constante.

!"

# $

17
Autres méthodes de mesures de la pluie :

Le radar météorologique :

Radar météorologique de Météo-France à


Radar MEDIAS-France, CNES Toulouse France
Bollène (Vaucluse)

Le radar météorologique émet des ondes électromagnétiques (longueur d'onde peut


varier de quelques millimètres à plusieurs centimètres) et reçoit en écho les images de
certaines cibles (généralement mobiles) (gouttes de pluie, flocons de neige, grêlons ...)
situées au sein de l'atmosphère. Le radar peut non seulement situer dans l'espace à
chaque instant les zones où se regroupent ces particules, mais aussi évaluer
l'intensité et l'évolution des précipitations auxquelles ces zones correspondent jusqu'à
des distances de l'ordre de 200 km. L'intensité des précipitations peut y être estimée
quantitativement au sein d'une zone plus restreinte (100 km). 18
Cumuls de pluie mesurés
12 et 13 novembre 1999

Échos radar le 08/09/2002


à Nîmes (France)

Nécessité de valider les données radar avec les observations au


sol (pluviomètres, pluviographes)! 19
II. Contrôle et correction des données pluviométriques

Importance des données hydrologiques

• Les données hydrologiques (données pluviométriques,


hydrométriques, piézométriques et de qualité de l’eau)
constituent une base de connaissances essentielle à
l’évaluation des ressources en eau et pour les décisions qui
en découlent.

• Les politiques doivent comprendre l’importance de données


fiables et représentatives, et allouer les ressources
humaines et financières suivant les besoins locaux.

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Les données hydrologiques sont essentielles pour :

Connaître la ressource en eau : Genèse, processus mis en jeu, fonctionnement,


interactions, etc..
Évaluer la ressource en eau
• Évaluer la ressource en eau dans un cadre de référence : qualité et quantité de la
ressource
• Évaluer la dynamique des ressources en eau en relation avec les impacts
humains (ex : augmentation de la demande, pollution, changement d’occupation
des sols) et/ou avec les impacts climatiques
Gérer la ressource en eau : allocation et approvisionnement à la demande,
Planifier la ressource en eau :
• Estimer la disponibilité actuelle de l’eau en relation avec la demande
• Élaborer des scénarios de développement liés à l’eau : la disponibilité de la
ressource à long terme peut-elle répondre à la demande future?
• Définir des objectifs de quantité et de qualité l’eau, et d’allocation de la ressource
en eau
Concevoir des aménagements d’exploitation de la ressource en eau (barrages,
périmètres irrigués, …)
Prévoir des évènements extrêmes :
• Analyse de la probabilité d’événements extrêmes, tels que sécheresse ou
inondation
Autres : système d’information, aménagements routiers et urbains, etc.. 21
De la collecte des données à la diffusion de
l’information hydrologique
Conception du réseau de collecte des données
(évolutif en fonction des besoins de gestion de la ressource)

Collecte des données hydrologiques

Traitement des données Traitement primaire des données


(conversion en unités et grandeurs
hydrologiques, en fichiers
informatiques, vérifications,
cohérence, etc…)

Diffusion et échange Gestion des données Archivage


de données hydrologiques
Contrôle / Correction

Validation

Analyse des données Analyse fréquentielle des


pluies et crues, Bilans de
production par bassin….
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Élaboration de produits Annuaires hydrologiques
d’informations hydrologiques Bulletin de situation
hydrologique mensuel

Situation de remplissage
des barrages

Diffusion des produits


hydrologiques

Utilisateurs de l’information
hydrologique

Institutions Planification de la ressource

Gestionnaires de barrage Prévision des crues

Organismes de recherche Impacts des changements


climatiques sur la ressource

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Les types de données pluviométriques

• La hauteur de pluie journalière


• La hauteur de pluie décadaire
• La hauteur de pluie mensuelle
• La hauteur de pluie annuelle
• Le module pluviométrique annuel moyen ou la hauteur de
pluie moyenne inter-annuelle (moy. arith. des hauteurs de
pluie annuelle)
• La fraction pluviométrique mensuelle (rapport entre le
module mensuel considéré et le module annuel)
• La hauteur de pluie journalière maximale
• Le nombre de jours de pluie annuel
• Les cartes de la pluviométrie mensuelle, annuelle et inter-
annuelle

24
Sources d’erreurs
1) Erreurs systématiques : elles affectent la fiabilité des
données et sont totalement corrélées aux données.
Exemple : perte d'eau lors du basculement des augets,
défaut de calibration ou de dérive de l'appareil de mesure
2) Erreurs aléatoires (ou accidentelles) : elles affectent la
fiabilité des données et sont non corrélées aux données.
Exemples :
• Erreurs d'observation : lecteur peu consciencieux, erreur
de lecture sur l'éprouvette (exemple : 23 mm au lieu de 2,3),
erreur due à l'évaporation, débordement éventuel du
pluviomètre, influence du vent, entonnoir encombré, seau
percé, perte d’eau lors du transvasement, papier mal posé,
rotation en panne, etc...
• Erreurs de transcription ou de calcul
• Erreurs d'impression 25
Recherche des erreurs

Vérification in situ des conditions de collecte,


d'organisation, de traitement et de transformation

Investigation de bureau sur la chaîne de traitement


des données

Analyses statistiques, à l'aide d'outils spécifiques,


pour mettre en évidence certaines erreurs ou
inconstances

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Hypothèses de l'analyse statistique
les mesures reflètent les vraies valeurs : difficile à vérifier du
fait des erreurs systématiques et aléatoires
les données sont consistantes : aucune modification des
conditions interne du système durant la période d'observation
(position appareil, procédures d'observation, …)
la série de données est stationnaire : propriétés de la loi
statistique régissant le phénomène sont invariantes dans le
temps
les données sont homogènes : issues d'un phénomène
stationnaire (loi constante) et unique (un seul phénomène)
la série de données est aléatoire et simple : issues d'un
phénomène aléatoire (hasardeux) de réalisations successives
indépendantes
la série doit être suffisamment longue : propriétés
statistiques de l'échantillon proche de celles de la population
(ex: 30 années de données pour les pluies annuelles) 27
Contrôle des pluviogrammes

En cas de différence sensible entre les valeurs de pluie totale sur


le pluviogramme et au seau ( ( Pseau − Ppluviogramme ) / Pseau 2% ), il est
nécessaire de corriger les valeurs du pluviogramme en multipliant
par un cœfficient majorateur ou minorateur k :

Pseau Pseau : pluie totale recueillie dans le seau


k=
Ppluviogramme Ppluviogramme : pluie totale sur le pluviogramme

Exemple de tableau de dépouillement de pluviographe avec correction des données

Heure ∆T (minute) H (mm) ∆H (mm) ∆Hcor (mm) I (mm/h)


∆H
= k*∆ ∆Hcor/∆
=∆ ∆T

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Contrôle à une station : Méthode de la moyenne mobile

Hypothèse : pluviométrie annuelle = variable aléatoire indépendante


---> loi de probabilité constante dans le temps : il n’y a pas de
tendance ni de cycle.
Condition d’utilisation : avoir 20 années au moins de données {xk}

i 1 i+n
Mi = xj
( 2n + 1) i − n

ensuite on fait varier la position de i dans la série des {xk}

ii'' + n
i' 1
M i' = xj
( 2n + 1) i '− n 29
Méthode de la moyenne mobile
- aux bords on ne calcule pas la moyenne Mi
- ensuite on trace Mi en fonction de i
- si un problème apparaît, on ne peut pas corriger les données.

Utilisation d'une seconde station de


mesure : méthode des doubles cumuls

La moyenne mobile a pour effet d'amortir les variations


brusques, d'éliminer les valeurs extrêmes et de laminer
l'ensemble des valeurs pour faire apparaître des tendances
longues ou des cycles.

30
Méthode des doubles cumuls (doubles masses) :

- Dans un premier temps, il convient d’appliquer la méthode de la


moyenne mobile aux stations,
- Soit 2 stations X et Y de série de données x et y. On calcule le cumul
pluviométrique Tx(i) et Ty(i) sur une période commune jusqu'à l'année i :
Tx(i) = x1 + x2 + …+ xi
Ty(i) = y1 + y2 + …+ yi
- On reporte sur un graphique les points Mi[Tx(i);Ty(i)]

Hypothèse : en l’absence d’anomalie, 2 stations voisines X et Y


mesurent une pluviométrie annuelle xi et yi dans un rapport
sensiblement constant d’une année à l’autre les points Mi sont
alignés.
Existence nécessaire d’une bonne corrélation entre les stations.

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Procédure en cas d’anomalie détectée :

1) revenir aux données brutes et à l’historique, vérifier les périodes


si une erreur systématique n’a pas été introduite lors :
• du déplacement de la station,
• changement d’appareillage,
• changement de gestionnaire ou de personnel de relève,

2) en pratique il faut au moins 3 stations pour effectuer une


correction des valeurs.

3) les corrections ne sont pas aisées. Elles ne doivent être réalisées


que pour aller dans le sens de la sécurité du dimensionnement vis à
vis du risque de défaillance.

Voir TD n 1

32
III. Reconstitution et extension des données

Estimation des données manquantes (lacunes)


Utilisation de stations voisines soumises aux mêmes conditions
climatiques et situées dans la même zone géographique.
Remplacer la valeur manquante par celle de la station la plus proche
Remplacer la valeur manquante par la moyenne des stations voisines
(moins de 10% d'écart entre la moyenne de la station à compléter et la
moyenne des stations de référence)
Remplacer la valeur manquante par une moyenne pondérée par la
tendance annuelle des stations pluviométriques de référence :

1 n Px n Nombre de stations de référence


Px = * * Pi Avec : Px Précipitation manquante station x
n i =1 Pi
Pi Précipitation station référence i

Px Précipitation moyenne à long terme de la station x

Pi Précipitation moyenne à long terme de la station de référence i 33


Corrélation entre 2 stations X et Y
La corrélation linéaire permet de caractériser la dépendance entre X et Y
par une valeur et une expression numérique.
Les applications sont nombreuses : prévoir certaines valeurs, contrôler et
reconstituer les données à une station à partir d’une autre, comparer les
valeurs d’une expérimentation avec la théorie correspondante.

Meilleure estimation linéaire de Y en fonction de X :

cov( x, y ) Cette équation appliquée sur


Yestimé =Y = y+
*
[x − x ] une série «longue» permet de
var( x) compléter une série « courte ».

1 1
var( x ) = ( x − x )² cov( x , y ) = [ x i − x ]× [ y i − y ]
n i n i

cov( x, y )
Coefficient de corrélation : ρ ( x, y ) =
var( x) × var( y )
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Les piéges de la corrélation simple :
la cofluctuation : il y a une bonne corrélation entre les débits du Niger à
Bamako et de l’Isère à Grenoble !!
variables monotones : entre l’épaisseur de sédiments contenus dans
une retenue et la population du Burkina, il y a une bonne corrélation !!
variable influente cachée : plus l’aide alimentaire donnée à un pays est
importante, plus il y a de malnutrition !!!
corrélation et liaison de cause à effets : même s’il existe une bonne
corrélation entre 2 variables, il n’y a pas obligatoirement de relation de
cause à effets !!

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