Vous êtes sur la page 1sur 25

LAROUSSE



Accueil > encyclopédie [divers] > climat les climats du monde

climat : les climats du monde

Consulter aussi dans le dictionnaire : climatCet article fait partie


du DOSSIER consacré au
climat
.

Climats du monde
Les zones froides de la Terre se situent autour des pôles. Le Soleil y est bas tout le long de
l’année et le froid permanent. Toundra et étendues de neige et de glace en sont les paysages
caractéristiques.
Les zones tempérées de la Terre se situent dans chaque hémisphère entre le tropique et le
cercle polaire. Les températures baissent quand on s’approche du second. Le Soleil est haut
dans le ciel l’été et bas, l’hiver. On distingue, à proximité du tropique, le climat
méditerranéen avec des hivers doux et des étés secs et chauds. En bordure des mers et
océans, un climat océanique, relativement doux en hiver et moins chaud que le
méditerranéen l’été, est très pluvieux et caractérisée par des paysages de prairies et de forêts
de feuillus. On trouve un climat continental à l’intérieur des terres aux étés chauds mais aux
hivers rudes. La prairie, la steppe et la taïga sont des paysages naturels de ce climat.
Les zones chaudes sont principalement situées autour de l’équateur entre les tropiques ou à
leur proximité. Dans cette zone, le Soleil est toujours haut dans le ciel et il fait chaud
pendant toute l’année. Le climat équatorial se caractérise par des pluies abondantes tout le
long de l’année. La forêt dense constitue le paysage naturel de cette région. Le climat
tropical se caractérise par l’irrégularité des pluies. La forêt claire et la savane en sont le
paysage type. Plus on s’éloigne de l’équateur plus on accède à un climat sec, puis aride
caractérisé par l’extrême rareté des pluies. La steppe et les étendues de sables en sont les
paysages types.
Le climat montagnard caractérise les zones situées en altitude avec un enneigement toute
une longue partie de l’année.
La climatologie a pour objectif de décrire, d'analyser et d'expliquer les climats dans leur
répartition spatiale. Le climat est donc ainsi défini comme l'état moyen de l'atmosphère
(température, pluviométrie, humidité) en un lieu donné, considéré dans sa succession
habituelle.

1. LA MOSAÏQUE CLIMATIQUE : ZONES ET ZONATION


Les facteurs cosmiques et planétaires déterminent un découpage en grandes zones (zonation) :
zones thermiques (hautes latitudes froides, basses latitudes chaudes, etc.), zones dynamiques
(anticyclones subtropicaux, etc.), zones d'affrontement (front polaire, convergence
intertropicale) et, enfin, les zones d'humidité (tendances pluviométriques à l'emplacement des
affrontements, d'où pluies aux latitudes moyennes et aux basses latitudes).
Des facteurs géographiques introduisent des altérations dans ce schéma zonal suscité par les
facteurs cosmiques et planétaires. Il s'ensuit des anomalies thermiques et pluviométriques. La
finesse de la compréhension augmente à mesure que l'espace décrit se réduit.

1.1. LES CLIMATS ZONAUX


A cette échelle, on distingue le climat des régions tempérées et froides, où le bilan radiatif
annuel est déficitaire, et le climat des régions intertropicales, où il est excédentaire.

1.2. LES CLIMATS RÉGIONAUX


Les climats régionaux concernent une échelle spatiale de quelques centaines de milliers à
quelques millions de kilomètres carrés. Leur extension est liée aux grands mouvements de
l'atmosphère, tels les anticyclones. A cette échelle, l'influence des grands massifs montagneux
est prise en compte. Pour la compréhension des traits climatiques majeurs du globe, cette
échelle est cohérente.

1.3. LES CLIMATS LOCAUX


Les climats locaux dépendent du climat régional mais aussi de la topographie ou du bilan
radiatif local. Une forêt, une agglomération ou un littoral peuvent connaître un climat
spécifique. A cette échelle, les reliefs ont un rôle important, car ils canalisent les masses d'air
et favorisent la formation des brises.

1.4. LES MICROCLIMATS


L'extension des microclimats varie de quelques mètres à quelques centimètres. Ils sont
étroitement dépendants de l'énergie solaire et des mouvements de l'air de faible amplitude.
Ainsi, dans une forêt, le sous-bois sera plus frais que le sommet des arbres.

2. LE CLIMAT POLAIRE : UN FROID PERMANENT

Paysage
le long du cercle polaire arctique
Les climats polaires respectent assez bien l'organisation zonale, surtout dans l'hémisphère
Sud. Les conditions climatiques sont donc comparables autour des deux pôles. Aux hivers
arctiques longs et froids s'opposent les étés courts et frais. Cette région reçoit, en effet, peu
de rayonnement solaire en raison de son inclinaison par rapport à la zone intertropicale (où le
soleil est au zénith). En hiver, le soleil n'apparaît jamais (au pôle Nord, cette saison dure
théoriquement six mois). Les températures sont le plus souvent inférieures à − 10 °C, et
n'approchent 0 °C au pôle Nord qu'en juillet et août. La moyenne du mois le plus chaud est
inférieure à 10 °C. Aucune journée n'est à l'abri des gelées. Dans l'Antarctique, cette
isotherme suit grossièrement le 50° parallèle.

2.1. LE FROID HIVERNAL


Le froid qui sévit pendant le long et rigoureux hiver (moyennes mensuelles souvent
inférieures à − 10 °C ou même − 20 °C) conditionne toute la vie. Il explique :
– la présence d'un sol gelé jusqu'à une grande profondeur, même sous les fonds marins ;
– la durée du manteau nival ;
– l'importance d'une banquise (palustre, lacustre, fluviale et côtière) interdisant l'écoulement
superficiel pendant près de 200 jours par an ;
– la persistance d'inlandsis (au Groenland, en Antarctique) et de calottes insulaires
(Spitzberg, île de Baffin, etc.) dont les émissaires donnent naissance à des icebergs de petites
dimensions.
2.2. DES PRÉCIPITATIONS FAIBLES
Le monde polaire est touché par la sécheresse et ne connaît en général pas plus de 200 mm
de précipitations par an (le plus souvent sous forme de neige), qui se produisent surtout en été.
Le cœur de l'Arctique est le siège d'un anticyclone qui confère une certaine aridité à cette
région. Véritable désert froid, elle ne reçoit – sauf exceptions localisées – que 250 mm de
précipitations annuelles en moyenne, le plus souvent sous forme de neige. La présence de
l'inlandsis du Groenland et l'important volume de glaces océaniques contribuent à maintenir
des températures froides tout au long de l'année, bien que les franges côtières se réchauffent
quelque peu durant le court été.
Cependant, des perturbations atlantiques remontent les côtes toute l'année en apportant vents,
brouillards et neiges : les régions polaires océaniques (côte occidentale du Groenland, nord de
l'Alaska, de la Finlande et de la Russie d'Europe) connaissent un climat moins rude et des
précipitations plus abondantes : de 300 à 500 mm par an.

2.3. DES VENTS PARFOIS BRUTAUX


Les calmes sont imposés par les conditions anticycloniques, qui alternent il est vrai avec des
moments de grande turbulence liés au passage de dépressions. D'où le blizzard de
l'Antarctique et du Grand Nord canadien, la purga sibérienne, etc. Les régions
montagneuses et englacées, c'est-à-dire le continent austral et le Groenland, subissent des
vents de gravité. Ceux-ci, brutaux mais pelliculaires (vents catabatiques), résultent de l'air
lourd, parce que froid, glissant sur les pentes.

2.4. DES TEMPÉRATURES MINIMALES TRÈS BASSES


Vostok, au coeur de l'Antarctique oriental, a les plus basses températures moyennes de la
Terre (– 56 °C) et détient le record mondial de la température la plus basse avec – 89,2 °C,
enregistrée le 21 juillet 1983. Des températures minimales atteignant − 70 °C ont été
enregistrées au Groenland et à Verkhoïansk, en Sibérie. Bien que les vents arctiques soient
moins fréquents et moins puissants qu'au pôle Sud, les zones côtières peuvent être balayées
par des tempêtes.

2.5. LA NUIT POLAIRE


La nuit polaire dure environ cinq mois, puis vient une période de un mois où le jour et la
nuit sont en alternance. Au début, les jours sont très courts, puis ils s'allongent
progressivement pour durer 24 heures : c'est alors que commence le jour polaire, qui dure
environ cinq mois. Ce schéma est totalement inversé en Antarctique, l'autre terre polaire.

2.6. L'ANTARCTIQUE
Paysage
de l'Antarctique
Autour des 12 millions de kilomètres carrés englacés de l'Antarctique et des 3 millions de
kilomètres carrés de banquise permanente se présente un domaine maritime où les
températures estivales passent au-dessus de 0 °C. Les températures hivernales restent sévères
(d'où la banquise saisonnière). Au-delà, la masse océanique, qui comporte quelques groupes
d'îles dont les Kerguelen, connaît un climat thermique moins rude. Les hivers dépassent en
moyenne 0 °C, mais les étés demeurent frais (10 °C au plus). La zonalité thermique de
l'Antarctique est donc remarquable. Elle est confirmée par la zonalité dynamique. Le
continent, où règne, surtout sur le plateau oriental, une certaine stabilité anticyclonique, est
entouré d'un domaine maritime dépressionnaire générateur de vents, de tempête et de mer
agitée. Cependant, à la faveur des perturbations qui peuvent pénétrer dans l'Antarctique, des
vents violents interviennent aussi sur terre (blizzard). Au demeurant, ces dépressions
apportent fort peu de précipitations. Le continent austral est très sec.

2.7. L'ARCTIQUE
L'Arctique n'est pas organisé de façon aussi simple. On y trouve un domaine perpétuellement
englacé et froid, l'espace maritime proche du pôle Nord et le coeur du Groenland, et un espace
en partie maritime et en partie continental saisonnièrement pris par les glaces et le gel de
surface. Il convient d'ajouter à cela l'océan libre situé au nord de la Norvège, où une
transgression d'eaux chaudes et l'action de dépressions atmosphériques venues de l'Atlantique
éliminent la glace de mer. Dans l'hémisphère Nord, les hautes latitudes s'organisent donc, du
point de vue géographique, à l'inverse de la façon dont elles se présentent dans l'Antarctique.
On se trouve en effet pour l'essentiel en présence d'un océan puissamment englacé, entouré
par des terres. Bien que n'ayant pas d'été, celles-ci subissent une certaine alternance de gel et
de dégel (toundra).

2.8. LE CLIMAT SUBPOLAIRE


Les îles et les archipels de l'Arctique bénéficient de températures plus clémentes, mais la
neige y est abondante : ce climat, géographiquement polaire mais climatologiquement plus
clément, est le climat subpolaire.

3. LE CLIMAT CONTINENTAL : UN HIVER FROID ET LONG


Les climats continentaux s'étendent dans l'hémisphère Nord entre 45 ° et 65 ° de latitude, à
l'intérieur et dans l'est des continents. L'hiver y est froid (– 6 °C en janvier à Moscou) et il
dure longtemps. L'intensité du froid augmente et la quantité de neige diminue à mesure que
l'on pénètre à l'intérieur des continents. Le ciel est souvent clair et le froid vif est renforcé par
le couvert neigeux qui se met en place dès l'automne. Le printemps est court, mars est souvent
froid. Les températures augmentent rapidement en avril et en mai. L'été est chaud et
relativement pluvieux avec des courtes nuits tièdes (20 °C à Chicago). L'air est humide à
cause de l'évaporation sur les immenses superficies de lacs et de marais créés par le fonte des
neiges. L'automne, ainsi que le printemps, sont très brefs. Le coeur de l'Amérique du Nord et
de l'Eurasie échappe à l'influence océanique : c'est le climat hypercontinental (comme à
Iakoutsk). Le climat de l'est des continents est aussi très rude à cause de la proximité des
courants marins froids : courant du Labrador en Amérique du Nord, Oyashio en Asie.
Les climats des hautes latitudes non polaires n'existent vraiment que dans l'hémisphère Nord.
Ils sont eux aussi dominés par le canevas zonal (avec les immenses forêts de
conifères s'étendant sur d'énormes espaces continentaux), taïga russe par exemple. Ils
s'altèrent certes sur les marges océaniques, et de façon vigoureuse. Mais il n'y a là que des
franges (Alaska, Norvège).

3.1. LE CENTRE DES CONTINENTS : LE CLIMAT CONTINENTAL


En hiver, il règne sur la Pologne et la Russie un temps froid, à caractère anticyclonique, le ciel
restant souvent clair sur la campagne enneigée. A Varsovie, la moyenne des trois mois les
plus sévères descend sous 0 °C, janvier accuse – 3,9 °C. La neige couvre le sol pendant près
de trois mois, mais le ciel est souvent dégagé. Le contraste est très vif avec les températures
de l'été, plutôt chaud (18,3 °C en juillet), venant après un printemps qui a éclaté brusquement.
La chaleur estivale s'accompagne de l'effacement des hautes pressions. Elle est alors
supérieure à celle des stations océaniques de l'Ouest européen. Il résulte de cela un assez fort
écart thermique saisonnier (22,2 °C à Varsovie), ce qui est un trait de continentalité. Le
rythme pluviométrique va dans le même sens, avec la sécheresse relative de l'hiver
(essoufflement des dépressions atlantiques, présence de hautes pressions d'origine thermique)
et les précipitations d'été, souvent orageuses : les jours de pluie sont peu nombreux, mais c'est
pourtant en été que les précipitations sont le plus importantes.
Le climat continental typique de l'Europe orientale apparaît cependant dans la région de
Moscou : – 9,4 °C en janvier, 5 mois en moyenne sous 0 °C, 175 jours de gel. L'été rappelle
celui de Varsovie : 18,3 °C. Quant aux précipitations (neigeuses en hiver et à prédominance
d'été), elles sont modestes (538 mm), ce qui confirme, avec le fort écart thermique saisonnier
(27,7 °C), l'effet de continentalité. Plus à l'est, en Sibérie, les hivers deviennent très
rigoureux (– 19 °C à Barnaoul en janvier) et s'étendent aux dépens du printemps et de
l'automne, mais les températures de l'été sont élevées (19,5 °C en juillet).

3.2. LES INTÉRIEURS CONTINENTAUX : LE CLIMAT BORÉAL


Sibérie
Le climat boréal est bien réalisé en Sibérie là où les influences maritimes n'arrivent
pratiquement pas. Le type le plus expressif se rencontre, dans ce sens, en Sibérie orientale
(Iakoutie). Les températures hivernales sont d'une grande sévérité. A Verkhoïansk, pôle du
froid de l'hémisphère Nord et à la latitude du cercle polaire, janvier a une moyenne de
– 50,6 °C. Ce froid est corrélatif de hautes pressions thermiques (anticyclone de Sibérie,
analogue, toutes choses égales, à l'anticyclone canadien du Manitoba).
Mais, au contraire des latitudes polaires, l'été existe et il permet l'épanouissement bref et
éclatant de la vie, mise l'hiver en hibernation. A Verkhoïansk, juillet atteint en moyenne
13,3 °C. Tobolsk, à l'est de l'Oural et en dispositions moins extrêmes, enregistre 18,9 °C en
juillet (– 19,4 °C en janvier), mois plus chaud qu'à Londres. Il y faut ajouter le bénéfice que
procurent aux plantes les longues heures d'illumination grâce à l'allongement des jours.
L'hypercontinentalité explique la sécheresse : moins de 500 mm de précipitations par an, et,
sur de grands espaces, moins de 250 mm, pour partie sous forme de neige. Les pluies
cycloniques et de relief étant très restreintes dans ces régions éloignées des océans, une part
importante des abats résulte de l'instabilité estivale, en accord avec la substitution de basses
pressions aux hautes pressions de l'hiver. L'été est la période des précipitations majeures
(juillet : 40,6 mm). Iakoutsk enregistre 188 mm par an. D'octobre à mai, il ne tombe pas plus
de 12 mm d'eau par mois.

3.3. LES FAÇADES OCCIDENTALES CONTINENTALES FROIDES


En Alaska, au Canada et en Scandinavie, les climats boréaux de façade restent très localisés
du fait de la présence de forts reliefs en position sublittorale. Les conditions climatiques
résultent ici de la latitude (élevée), de l'intervention océanique, en particulier de celle des
courants chauds, ainsi que de l'effet orographique sur des versants montagneux puissants,
largement exposés aux dépressions d'ouest et aux vents marins. En hiver, les basses pressions
des Aléoutiennes et d'Islande assurent sur ces façades l'arrivée de masses d'air humide,
réchauffées à la base par les eaux douces du courant de l'Alaska et de la dérive nord-
atlantique. D'où l'instabilité atmosphérique, génératrice de fortes précipitations, en même
temps qu'une certaine douceur imposée aux eaux et à l'atmosphère loin en direction du pôle. A
Trondheim, par 63° de latitude N., la moyenne de janvier est de – 3,3 °C, ce qui n'est pas
excessif compte tenu d'une implantation déjà très septentrionale. Le mois de janvier est par
ailleurs humide (près de 80 mm de précipitations liquides et solides). Les étés sont frais
(14,4 °C en juillet) et sont également arrosés. On ne relève à Trondheim aucun mois inférieur
à 50 mm. L'hiver l'emporte cependant en général dans ce type climatique, principalement en
Amérique du Nord-Ouest, où les faibles précipitations d'été s'opposent à de belles pluies en
saison froide (Vancouver, 30,5 mm en juillet, 223,5 mm en décembre, 1 458 mm pour
l'année). Fortes précipitations, assez bien réparties à travers les saisons, douceur des hivers,
faiblesse des écarts thermiques saisonniers sont les différences avec les grands écarts de
températures des régions intérieures et leurs faibles précipitations.

3.4. LES FAÇADES ORIENTALES CONTINENTALES FROIDES

Québec,
les Laurentides
Les façades orientales sont bien représentées par les terres situées autour du Saint-Laurent
(Québec) et, bien qu'en position déjà méridionale, par la station de Vladivostok. Dans l'est du
Canada (Québec), on rencontre d'assez fortes précipitations (1 008 mm), en partie neigeuses,
équitablement réparties dans l'année, avec léger maximum d'été : le mois le plus sec est avril
(58,4 mm). Les hivers sont rudes : – 12,2 °C à Québec en janvier, dus à l'intervention de l’air
arctique et à la présence du courant du Labrador. Les étés demeurent relativement frais
(18,9 °C). Les écarts saisonniers sont très forts : 31,1 °C. Ce sont là des caractères curieux,
qui mêlent le climat continental et le climat océanique. A Vladivostok, les hivers sont très
sévères (– 14,4 °C en janvier). C'est que la Iakoutie insuffle là ses masses d'air glacé et stable
(sécheresse de saison froide). Les étés, déjà chauds (20,6 °C), résultent d’une certaine
méridionalité et de l’application des flux maritimes. Quant aux précipitations, plutôt modestes
(600 mm), elles tombent en période chaude. Si certains traits divergent quelque peu de
l'Amérique du Nord à l'Extrême-Orient, il n'empêche que se maintient dans les deux cas
l’ampleur exceptionnelle des écarts thermiques saisonniers (à côté des 31 °C de Québec,
35 °C à Vladivostok). Cela parce que l'océan se manifeste en été et surtout parce que l’hiver
reste conforme à la rudesse reconnue dans les régions intérieures, malgré la proximité
océanique.
Mis à part les franges alaskienne et norvégienne, l'organisation zonale est réalisée de façon
satisfaisante aux latitudes tempérées froides.

3.5. LE CENTRE DES CONTINENTS : L'ARIDITÉ ET LA SEMI-ARIDITÉ


CONTINENTALES

Désert
de Gobi
Au sud (Ukraine) et loin vers l'est se déploient les steppes, à partir des régions qui entourent la
mer Caspienne. Les steppes s'étendent de la mer Noire à l'Altaï et s'organisent autour du
domaine aride de la mer d'Aral. L'Ukraine est assez humide : 500 mm à Kharkov (561 mm à
Kiev) avec maximum pluviométrique de saison chaude (69 mm en juin), et les hivers sont
rigoureux (– 20 °C en janvier à Kiev). En bordure du désert d'Aral, les steppes sont plus
sèches. Si les étés sont sensibles, les hivers sont très froids. A Oulan-Bator (au nord du
Gobi), aux 16,1 °C de juillet s'opposent les – 25,6 °C de janvier, avec 3 mois sous – 20 °C.
C'est que la région est soumise aux poussées froides issues des hautes pressions continentales.
Le désert d'Aral n'est pour sa part que l'élément le plus occidental d'un ensemble aride qui, en
Asie centrale, comporte également le Takla-Makan (Turkestan oriental) et le Gobi. Sécheresse
(moins de 200 mm au Gobi, avec 8 à 9 mois arides et des pluies marquées d'été : 76,2 mm en
juillet à Oulan-Bator), rudesse des conditions thermiques, surtout par référence à des hivers
très durs et à des écarts saisonniers considérables, tels sont les traits principaux de la traînée
désertique de l'Asie centrale. Celle-ci est liée à la fois à l'effet de continentalité et à la position
d'abri (le Takla-Makan et le Gobi sont séparés de l'océan Indien par le Tibet et l'Himalaya).

3.6. L'EST DES CONTINENTS : UN CLIMAT COMPOSITE


Plus à l'est, le climat mandchou s'aligne sur la façade russe jusqu'à Vladivostok. On peut
l'incorporer au climat tempéré froid. La Chine du Nord de la latitude de Shenyang à celle des
Qinling, l'essentiel de la Corée, Hokkaido et le nord de Honshu appartiennent par contre aux
régions tempérées moyennes. A Tianjin, l'hiver est rude (– 4,4 °C en janvier), l'été très chaud
(27,2 °C en juillet) et prolongé. Bien que l'on soit en façade océanique, les forts écarts
thermiques saisonniers expriment un climat continental. En fait, si en été l'air chaud de l'océan
affecte la région, celle-ci subit le souffle de l'Asie en hiver. Avec moins d'excès, ces
caractères thermométriques demeurent en Corée ainsi qu'au Japon central et septentrional.
Quant au régime pluviométrique, il oppose sur le continent un hiver sec à un été très pluvieux
(188 mm en juillet à Tianjin, 2,5 mm en février). On retrouve là encore l'alternance
saisonnière avec influence continentale et intervention maritime. La Corée et surtout le Japon
ont plus d'humidité en saison froide (passage de l'air polaire sur la mer du Japon), ce qui se
traduit, sur les îles nipponnes, par d'abondantes chutes de neige en façade occidentale, là où le
maximum pluviométrique annuel peut être atteint. Les rythmes thermométriques et
pluviométriques sont particulièrement remarquables sur cette partie de l'Asie. L'aspect
continental (forts écarts thermiques, pluies d'été) est intéressant, constaté en façade maritime.
On le retrouve d'ailleurs, avec quelques nuances du point de vue pluviométrique, en position
comparable aux États-Unis (région de New York). A la vérité, il n'y a là qu'une retouche du
climat rencontré aux latitudes plus extrêmes (Vladivostok), ce climat continental résultant, en
fait, à la fois du continent, qui donne le froid et la récession pluviométrique de l'hiver, et de
l'océan, qui fournit la chaleur et l'humidité de l'été. Ce qui, par référence aux climats
océaniques des façades occidentales et des climats arides hypercontinentaux de l'intérieur,
aboutit bien à un ensemble composite.
Dans l'hémisphère Sud, seules la Tasmanie, l'île du Sud en Nouvelle-Zélande et la région de
Melbourne appartiennent aux climats des latitudes tempérées moyennes (climats rappelant
ceux de la Grande-Bretagne et de la Colombie britannique).

4. LE CLIMAT OCÉANIQUE : HUMIDE ET TEMPÉRÉ


Le climat océanique est caractérisé par une amplitude thermique annuelle de l'ordre de
5 à 15 °C. Le tableau ci-dessous montre la diversité des situations regroupées sous
l'expression de climat tempéré, au-delà du contraste thermique saisonnier, caractéristique
générale.

LE CLIMAT TEMPÉRÉ
4.1. L'OUEST DES CONTINENTS : LE CLIMAT OCÉANIQUE ET SES
DÉGRADATIONS
Anglete
rre, Yorkshire
Le climat océanique se caractérise par de faibles contrastes thermiques et une forte
pluviosité. Les façades occidentales des continents reçoivent de plein fouet l'air chargé
d'humidité, alimentant les dépressions caractéristiques de cette zone. L'Europe atlantique du
sud-ouest de la Norvège au nord-ouest de l'Espagne, en passant par les îles Britanniques, la
Belgique et la France, rappelle par certains côtés l'ambiance climatique du sud de la Colombie
britannique et aussi de la frange littorale du Washington et de l'Oregon. Les îles Britanniques,
avec la douceur des températures, l'abondance des précipitations et l'importance des
vents, illustrent plus particulièrement le climat océanique tempéré. A Valentia (Irlande) et aux
îles Scilly, l'hiver est doux : 7,2 °C et 7,8 °C, l'été, frais : 15 °C et 16,1 °C. Les écarts
thermiques saisonniers sont donc faibles : moins de 10 °C. Voilà un caractère hyperocéanique
que l'exposition face à l'est altère dans une certaine mesure, mais sans bouleversement
(Londres : janvier, 3,9 °C, juillet, 17,8 °C, écart, 13,9 °C). Les totaux pluviométriques sont
substantiels (1 420 mm à Valentia) et bien répartis dans l'année. Même aux îles Scilly, où il ne
tombe que 825 mm d'eau, il n'y a pas de mois sec.
Orage
en Écosse
Les vents font également partie de l'ambiance. L'Écosse est une terre propice aux vents de
tempête. Ces caractères résultent de l'influence océanique, de l'intervention des eaux chaudes
remontant au large occidental des îles et de la fréquence des perturbations d'ouest. Alors que
ce type climatique est bloqué en Amérique du Nord par le système montagneux de l'Ouest
américain, il se propage ici vers l'est mais s'altère progressivement sur l'Europe germanique.
De sorte que les dépressions barométriques d'origine atlantique ont peine à atteindre l'Europe
orientale.

4.2. LE CLIMAT DE LA FRANCE


Paysage
en Languedoc-Roussillon
La plus grande partie de la France bénéficie d'un climat tempéré à dominante
océanique. L'étude des conditions météorologiques les plus fréquemment observées sur les
régions métropolitaines permet de définir cinq grands types de climats régionaux. La plus
grande partie de la France subit des influences océaniques, plus ou moins dégradées par les
effets de la latitude, d'éloignement de la mer ou de l'altitude. On distingue :
– le climat océanique (Flandre, Picardie, Artois, Normandie, Bretagne, Saintonge, Charentes,
Poitou, Vendée, Aquitaine) ;
– le climat océanique dégradé (Champagne, Nivernais, Berry, Val de Loire, Bassin parisien,
Périgord, Quercy, Midi toulousain) ;
– le climat du pourtour méditerranéen ;
– le climat à tendances continentales (Alsace, Lorraine, Ardennes, basse Bourgogne, val de
Saône) ;
– le climat de montagne (Vosges, Jura, Massif central, Alpes, Pyrénées).

5. LES CLIMATS MÉDITERRANÉEN ET CHINOIS : ÉTÉ CHAUD,


HIVER COURT
Les latitudes tempérées chaudes peuvent être aussi désignées sous le nom de latitudes
subtropicales méditerranéennes, bien que les climats méditerranéens n'occupent pas toute la
bande zonale impliquée ici. Malgré la présence de coups de froid, les climats de ces latitudes
ne comportent plus, en saison hivernale, de températures moyennes sévères. La douceur des
hivers devient même la règle, mais les écarts restent sensibles entre les hivers et les étés, ces
derniers devenant chauds d'une façon assez courante (Barcelone, 23,9 °C, Athènes, 27,2 °C,
Izmir, 26,7 °C).

5.1. A L'OUEST DES CONTINENTS : LE CLIMAT MÉDITERRANÉEN


Crète,
Akrotiri
Le climat méditerranéen se caractérise par la douceur des étés chauds et secs, des hivers
généralement doux et pluvieux et par un fort ensoleillement. Les pluies de changement de
saison et de saison froide et une sécheresse d'été ne se rencontrent nulle part ailleurs dans le
monde. En hiver, les pluies résultent de l'annexion de ce domaine par les mécanismes de front
polaire. En été, ils résultent de l'inhibition consécutive à l'action des anticyclones
subtropicaux. On ne compte qu'un petit nombre de jours de pluie (85 à Gibraltar), mais les
précipitations sont souvent des averses très violentes.
Dans le domaine tempéré, ce climat se retrouve hors de l'espace méditerranéen : en Californie,
au Chili central, dans la région du Cap en Afrique du Sud, dans les régions de Perth et
d'Adélaïde en Australie.
En Europe, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, le climat méditerranéen pénètre
profondément à l'intérieur des terres à la faveur de l'étirement en longitude de la
Méditerranée, à l'inverse de ce qui se produit en Amérique du Nord, où s'impose un blocage
dû à la présence du système montagneux de l'Ouest américain. Les caractères pluviométriques
généraux se retrouvent ici : totaux annuels médiocres (686 mm à Lisbonne, 589 mm à
Marseille, 401 mm à Athènes, 765 mm à Alger, 661 mm à Jérusalem), sécheresse d'été. Le
schéma thermométrique est également bien réalisé. Mais il connaît une transformation de
détail, d'ouest en est, transformation consécutive à un effet de continentalité progressif. Le
climat portugais, méditerranéen par son rythme pluviométrique, révèle une grande douceur
hivernale (10,6 °C en janvier à Lisbonne), mais un report de la culmination sur août (22,2 °C)
et un écrasement des écarts moyens (11,6 °C), ce qui signe l'influence océanique. A Athènes,
l'ambiance est plus continentale : hiver moins clément (8,9 °C en janvier), été plus chaud
(27,2 °C), écart thermique saisonnier plus ample (18,3 °C).
En saison froide, la circulation d'ouest domine ; les perturbations tempérées apportent des
précipitations (de 300 à 1 000 mm) parfois brutales et orageuses.
L'isotherme de 9,5 °C en janvier, qui va de Lisbonne à Athènes, sépare deux domaines : au
N., les maximums pluviométriques sont au printemps et en automne. Des vagues de froid se
produisent en hiver, accompagnés de vents violents, la tramontane du Roussillon, le mistral en
Provence, la bora de l'Adriatique. Il peut neiger à Jérusalem. Au S., les hivers sont doux, avec
des pluies en décembre et janvier. La sécheresse de l'été dure de quatre à cinq mois, avec des
coups de sirocco.
Dans les péninsules ibériques et balkaniques, ainsi qu'en Afrique du Nord, la continentalité et
le relief accentuent les contrastes de températures (les moyennes sont comprises entre 4,9 °C
et 24,5 °C à Madrid). L'exposition crée des nuances très sensibles le long des péninsules, dont
les façades occidentales sont plus arrosées que les façades orientales : on enregistre 5 270 mm
de précipitations sur la côte du Monténégro (maximum européen) et moins de 500 mm sur les
côtes orientales.
En Amérique du Nord, le climat méditerranéen est celui de la Californie. Il se retrouve
jusque sur la Sierra Nevada, qui garde une certaine douceur hivernale et une forte récession
pluviométrique estivale. Les pluies sont généralement faibles : 561 mm à San Francisco,
381 mm à Los Angeles. L'hiver est arrosé de 110 à 120 mm en décembre et janvier à San
Francisco et l'été est très sec. Le schéma de façade demeure dans la dépression intérieure. A
Sacramento, dans l'ouest des États-Unis, il tombe environ 100 mm d'eau en décembre, autant
en janvier. Juillet et août n'ont pratiquement aucune pluie. La sécheresse générale résulte de la
présence des eaux froides du courant de Californie et aussi de l'intervention habituelle de
l'anticyclone du Pacifique Nord oriental. A cette intervention, particulièrement instante en été,
se substitue il est vrai l'effet des dépressions d'origine océanique en hiver. Quant aux
températures, elles correspondent au climat reconnu plus haut : hivers doux, 10 °C en janvier
à San Francisco, 12,8 °C à Los Angeles, 7,2 °C à Sacramento (où la dépression favorise une
certaine accumulation d'air frais). Les hivers ne sont cependant pas à l'abri des coups de froid.
Les étés, chauds à l'intérieur (23,3 °C à Sacramento en juillet), sont plus frais en façade
littorale. Les eaux du courant de Californie interviennent en effet avec une particulière
vigueur dans le contexte estival (16,7 °C en septembre à San Francisco, où la culmination
connaît par ailleurs le retard caractéristique des influences maritimes).
Le climat méditerranéen se retrouve, toujours en façade occidentale, dans l'hémisphère Sud.
On le rencontre au centre du Chili, de part et d'autre de Valparaiso-Santiago, en Afrique dans
la région du Cap, en Australie vers Perth et Adélaïde.

5.2. LES INTÉRIEURS ARIDES OU SEMI-ARIDES

Arizona
, Monument Valley
Par-delà la Sierra Nevada de Californie, on passe brusquement à l'aridité des plateaux du
Nevada, à celle de l'Arizona et aux steppes des hautes terres du Colorado. La subaridité, voire
l'aridité, se maintient plus à l'est dans le Nouveau-Mexique, au Kansas et au Texas, sur le
piedmont oriental des Rocheuses. Cette aridité, qui doit quelque chose à la latitude déjà
méridionale, mais surtout aux effets conjugués de l'abri et de la continentalité, est
particulièrement bien réalisée en Asie sous ces latitudes : steppes de l'Asie Mineure dans la
région de Konya (180 mm de pluie par an), désert de Syrie, désert de Dacht-e Lut en Iran, etc.
Il s'agit de régions où l'hiver peut être rude, par référence aux coups de froid. En Anatolie, les
précipitations de saison froide sont neigeuses. Dans l'hémisphère Sud, on retrouve des
dispositions assez comparables à l'est des Andes (région de Mendoza et Córdoba).

5.3. L'EST DES CONTINENTS AUX LATITUDES MÉDITERRANÉENNES :


LE CLIMAT CHINOIS
Le climat chinois se caractérise par un été chaud et pluvieux et par un court hiver, froid
et sec.
Dans l'hémisphère Nord, le climat chinois est relativement décalé vers le sud par aux climats
méditerranéens de façades occidentales. On le trouve au sud-est des États-Unis, en Chine (au
sud des Qinling), à l’extrémité méridionale de la Corée et dans la moitié méridionale du
Japon. Dans l'hémisphère Sud, il se présente au Brésil, en Argentine et en Uruguay autour du
Rio de La Plata, en Afrique au pied du Drakensberg, dans la région de Brisbane et de Sydney
en Australie. Il recouvre par ailleurs l’essentiel de l'île néo-zélandaise du Nord. C'est un
climat constamment humide et à totaux appréciables, voire élevés : Atlanta, 1 234 mm,
Shanghai, 1 135 mm, Hiroshima 1 526 mm. En Chine et aux États-Unis, il est affecté en hiver
par les dépressions de front polaire. Ces dépressions interviennent dans le temps sur le
domaine méditerranéen. Quant aux pluies d'été, elles résultent de la remontée d'air tropical
maritime perturbé, y compris par des cyclones. Alors qu'aux États-Unis il s'agit de masses
d'air issues de l’anticyclone subtropical de l'Atlantique Nord, dans le Sud-Est asiatique, c’est
une mousson, avec masses d'air d’origine au moins partiellement australe. Dans l'ensemble,
l'été est cependant plus arrosé que l'hiver.
Par les températures, on retrouve les contrastes thermométriques spécifiques des latitudes
tempérées (en même temps que déjà reconnus sur les façades orientales à des latitudes plus
extrêmes). A Shanghai, janvier à 3,9 °C, juillet et août, 27,8 °C. L’écart, de l'ordre de 24 °C,
rappelle le climat continental. On est pourtant au bord de l'océan. Chongqing, dans l'intérieur
et à latitude comparable, a curieusement un hiver plus doux mais un été plus chaud (7,2 °C).
L'écart saisonnier reste important. Au sud, la chaleur des hivers augmente, les étés demeurent
excessifs. Ces conditions thermiques sont conformes à leur latitude par la douceur moyenne
(plus ou moins bien exprimée) des hivers et par la chaleur des étés. Cependant, les hivers sont
traversés de coups de froid sévères qui affectent jusqu'à la Floride, la Chine du Sud et
l'Argentine. A la hauteur de Buenos Aires, le pampero peut faire descendre brutalement le
thermomètre. C'est qu'interviennent alors des masses d'air élaborées plus près des pôles (aux
États-Unis et en Chine, à partir d'un continent refroidi).
Voilà qui rattache bien ce climat aux latitudes tempérées, puisqu'on ne relève plus les
advections polaires au niveau, et au-delà, des déserts ou seulement de façon très atténuée. Il
n'empêche que la chaleur et, ainsi, partiellement, les forts écarts thermiques saisonniers
résultent de remontées d'origine tropicale.
Les climats régionaux aux latitudes tempérées chaudes ont donc, surtout par référence à
l'hémisphère Nord, une disposition harmonieuse : climat méditerranéen à l'ouest des
continents (aridité d'été), sec au centre, humide et à forts contrastes thermiques saisonniers à
l'est. L'ensemble garde certains traits communs : chaleur des étés, douceur des hivers, coups
de froid qui peuvent, il est vrai, dans certains cas, faire baisser la moyenne (à Shanghai, l'hiver
est frais).
6. LES CLIMATS SUBTROPICAUX DÉSERTIQUES : DE GRANDS
ÉCARTS JOURNALIERS DE TEMPÉRATURE

Sahara
algérien
Bien qu'ils soient situés sous les tropiques, ces climats sont subtropicaux, par référence aux
anticyclones subtropicaux qui les engendrent. Ils diffèrent des climats subtropicaux
méditerranéens par leur aridité permanente. A In-Salah (27° de latitude N., dans le Sahara
algérien), le mois le plus humide enregistre 5,1 mm d'eau, le total annuel étant de 15,2 mm.
Outre ce caractère, ils possèdent celui d'être chauds. La chaleur est liée à l'intensité de la
radiation solaire (In-Salah : année, 25 °C, juillet 36,7 °C), qui dépend elle-même de la
limpidité de l'air et aussi d'un net appui des régions considérées en direction des basses
latitudes. Les contrastes thermiques saisonniers (23,4 °C à In-Salah) et aussi diurnes peuvent
cependant être saisissants. Après une journée torride, le gel est possible dans la nuit du fait de
l’importance du rayonnement nocturne dans un air sec et sans nuages (Sahara).
Ce type climatique est médiocrement représenté en Amérique, où les terres sont étroites aux
basses latitudes et où il subit de fortes altérations azonales (reliefs méridiens et courants
froids). Il est mieux établi en Afrique australe (Kalahari et désert de Namib, qui s'étire en
façade maritime, en accord avec le courant froid de Benguela). Mais, surtout, il s'exprime
avec une ampleur exceptionnelle en Australie, en Afrique boréale et en Asie occidentale
(Sahara, péninsule Arabique, auxquels on peut adjoindre le désert de Thar). Le Sahara, le
désert le plus impressionnant du globe, s'étend de l'Atlantique (influence du courant des
Canaries) à la mer Rouge. Sur une grande partie de sa surface, les pluies ne dépassent pas
50 mm dans l'année. Au centre et dans l'est, les totaux moyens sont inférieurs à 5 mm (désert
absolu). En accord avec les saisons des latitudes encadrantes, les pluies d'hiver et d'automne
dominent du côté de la mer Méditerranée. Ce sont les pluies d'été qui l'emportent en bordure
de la zone tropicale humide. Par ailleurs, si au cœur des hautes pressions le temps est
généralement calme, il devient plus turbulent aux frontières (le sirocco, qui sévit sur l'Afrique
du Nord et est attiré par les dépressions frontales méditerranéennes, vient du désert). Le désert
australien, le plus vaste après celui du Sahara, est plus profondément affecté par les processus
marginaux.

7. LES CLIMATS DES LATITUDES INTERTROPICALES ET LES


CLIMATS HUMIDES DES LATITUDES SUBTROPICALES
DÉSERTIQUES
La notion de saison, qui s'était estompée avec les climats arides, réapparaît. Mais au critère
thermique se substitue ici l'alternance pluviométrique (les températures étant assez uniformes
d'un mois sur l'autre).

7.1. LES CLIMATS TROPICAUX : HUMIDITÉ OU SÉCHERESSE

Savane
africaine
Les climats tropicaux se trouvent généralement entre les tropiques, au plus près d'eux,
c'est-à-dire entre les 10 et 20 parallèles. Ce sont ces climats qui transgressent sur les façades
e e

orientales des continents jusqu'aux latitudes des déserts. Les climats tropicaux, climats
chauds et arrosés (précipitations généralement comprises entre 1 et 1,50 m à 2 m), se
manifestent par l'opposition entre une saison sèche (hiver de l'hémisphère) et une saison
humide plus ou moins homogène en été, avec possibilité de fortes pluies secondaires comme
aux Grandes Antilles. Ils résultent soit du jeu des alizés (Antilles), soit de celui des moussons
(Afrique occidentale, Inde, monde malais).
Les climats tropicaux sont caractérisés par l'absence de période de refroidissement marqué. La
température moyenne du mois le plus froid est toujours supérieure à 15 °C. Les écarts diurnes
et annuels de température sont toutefois plus importants que sous le climat équatorial.
Alizés et moussons d'été ont longuement parcouru les océans aux basses latitudes avant
d'atteindre les continents. Ils sont chauds, humides, instables et perturbés par ondes de l'est et
cyclones tropicaux. Les pluies sont provoquées par le passage de la zone de convergence
intertropicale vers le nord en été boréal et vers le sud en été austral. Le volume total des pluies
ainsi que la durée de la saison sèche varie avec la latitude : globalement, plus on s'éloigne de
l'équateur, plus la saison sèche augment et plus les pluies diminuent. La saison des pluies à
lieu en été, mais l'Afrique orientale (Kenya-Tanzanie) et la côte du Liberia connaissent deux
saisons des pluies, l'une au printemps, l'autre en automne. Ailleurs, les pluies durent de 2 à 7
mois dans les régions proches du domaine équatorial, où les hauteurs d'eau sont d'environ
1,5 m. Elles durent de 2 à 6 mois près des déserts, où les pluies sont plus faibles. Cela permet
de distinguer :
– le climat tropical humide avec un hiver sec et frais et un été très arrosé ; cela correspond au
climat de mousson ;
– le climat tropical sec qui subit une longue saison sans pluie de 7 à 10 mois ; durant la courte
saison des pluies estivales, les températures se situent autour de 30 °C.
A cela il convient d'ajouter les perturbations orographiques qui donnent les fortes pluies du
massif guinéo-libérien, des Ghâts occidentaux et aussi des côtes au vent d'été sur les îles
tropicales. Toutes ces dispositions recouvrent en fait une grande diversité liée au relief :
423 mm d'eau à Saint-Louis et 8 mois très secs, près de 4 300 mm à Conakry avec 5 mois fort
peu arrosés, mais 1 300 mm en juillet, entre les deux, Bombay : 1 808 mm, 7 mois
franchement secs, 4 mois très humides (dont 617 mm en juillet).
La savane est la formation végétale caractéristique du climat tropical : elle est plus ou moins
arborée en fonction de l'intensité et de la durée de la saison des pluies.
Sous les climats tropicaux, les variations pluviométriques d'une année sur l'autre sont à
l'origine de profonds bouleversements socio-économiques. Les sécheresses prolongées, par
leurs rigueurs et leurs extensions, entraînent l'exode et parfois la disparition des populations.

7.2. LE CLIMAT ÉQUATORIAL : CHALEUR ET HUMIDITÉ RÉGULIÈRE

Le lac
Toba, à Sumatra
Le climat équatorial, chaud et humide toute l'année, s'étend sur la plus grande partie de
l'Amazonie, sur le bassin du Congo et les régions proches des côtes du golfe de Guinée, sur
les parties non montagneuses des îles de l'Indonésie, en Nouvelle-Guinée et dans les îles du
Pacifique central.
L'uniformité des températures est frappante : toute l'année aux environs de 25 à 28 °C. C'est
cette chaleur constante, sinon très élevée, qui, jointe à l'humidité, rend ce climat parfois si
difficile à supporter.
Les pluies sont très abondantes, supérieures partout à 1 500 mm par an (2 204 mm à Para, au
Brésil, 1 801 mm à Djakarta, en Indonésie) et le plus souvent à 3 000 mm par an (3 655 mm à
Akassa, au Nigeria). L'humidité relative de l'atmosphère est considérable. Il ne pleut pas toute
la journée, mais l'eau tombe sous forme d'un gros orage en fin d'après-midi, car le
réchauffement du sol provoque l'ascendance de l'air, qui engendre des pluies convectives.
L'évaporation de l'eau est inférieure à l'apport pluvial et l'air est très humide toute l'année. Les
pluies se répartissent sur toute l'année (250 jours de pluies) avec deux maximums. Cayenne,
par environ 5° de latitude N. (3 210 mm), a une pointe en janvier et une en mai, Akassa, les a
en juin et octobre, Singapour (2 413 mm), situé sur l'équateur, n'a aucun mois sous 100 mm.
Une telle abondance résulte de la présence habituelle de masses d'air chaud, humide et
instable (air de doldrum sur l'Amazonie, la République démocratique du Congo), et aussi du
passage du front intertropical de convergence, dont le front de mousson n'est qu'un cas
particulier. Il faut ajouter qu'ici les écarts thermiques saisonniers, très faibles, sont de
beaucoup dépassés par les écarts diurnes (à Akassa, l'écart saisonnier est de 2,2 °C : mois
le plus chaud, 26,6 °C, le plus frais, 24,4 °C, la variation diurne peut dépasser 10 °C).
Forêt
vierge tropicale
Aux latitudes intertropicales, mis à part des accidents zonaux limités (sécheresse de la façade
caraïbe du Venezuela, du Nordeste brésilien, des Somalies, du plateau du Deccan), on se
trouve en présence d'une organisation zonale satisfaisante. Or, cette zonalité est obtenue de
façons fortes différentes. En Amérique, elle est fondamentalement le fait des alizés. En
Afrique occidentale, elle résulte d'un phénomène de mousson (alizé austral en affrontement
avec l'harmattan saharien). Quant à l'Asie du Sud-Est (continentale et insulaire), à laquelle il
convient d'ajouter le nord de l'Australie, elle reste elle aussi avant tout zonale. La pluviosité
est maximale, avec un rythme spécifique des très basses latitudes, sur Sumatra – Bornéo – les
Célèbes : cette situation s'inscrit dans le cadre des moussons asiatiques, le mécanisme azonal
le plus puissant du monde.

7.3. LA MOUSSON
Nuages
de mousson

La mousson est un système de vents saisonniers alternés soufflant à des latitudes tropicales
(essentiellement en Asie méridionale), de la mer vers le continent en été (mousson d'été), du
continent vers la mer en hiver (mousson d'hiver).
La mousson d'été, qui résulte du franchissement de l'équateur par les alizés, est
généralement associée à des pluies abondantes. Les pluies de mousson apportent plus de
80 % des précipitations sur des régions habitées par la moitié de la population mondiale.

8. LES CLIMATS DE MONTAGNE


La température de l'air, en montagne, diminue d'environ 0,6 °C tous les 100 mètres. Mais la
forme du relief modifie localement la répartition des températures. Par temps calme, l'air
froid, plus dense que l'air chaud, s'accumule dans le fond des vallées encaissées. La
température de l'air à quelques centaines de mètres au-dessus de la vallée est alors supérieure
à celle du fond.
L'ascendance de l'air entraîne la formation de nuages. Les montagnes des régions arides, plus
fraîches et plus arrosées que les déserts proches, sont favorables à l'occupation humaine
(Yémen, Andes colombiennes, Tadjikistan...). Les chaînes montagneuses constituent de
véritables barrières à la circulation atmosphérique et opposent un versant arrosé exposé aux
masses d'air humides (versant au vent) à un versant sec, abrité de ces masses (versant sous le
vent). Au-delà d'une certaine hauteur, l'optimum pluviométrique, l'air a condensé l'essentiel de
sa vapeur d'eau et les précipitations diminuent progressivement.

9. LA CLASSIFICATION DES CLIMATS

Les climats de la Terre


On regroupe souvent dans une même zone climatique les régions qui présentent des
caractéristiques thermiques et pluviométriques voisines. La classification climatique de
Köppen ou celles qui en sont dérivées sont le plus couramment utilisées.

LA CLASSIFICATION CLIMATIQUE
Les zones climatiques sont codées selon trois lettres : la première permet de distinguer climats
secs et humides, la seconde traduit l'aridité des climats secs ou la distribution temporelle des
précipitations des climats humides ; enfin, la troisième lettre sert à caractériser les variations
saisonnières.
LES MÉMOQUIZ DE PLEINE VIE

A la conquête d'Alexandre le Grand

A la conquête d'Alexandre le Grand09:13


Célébration08:13
Les signes du Zodiaque06:31
La vie de Georges Brassens09:32
Femmes de l'ombre et de lumière07:12

PLAN
1.
1. 1. LA MOSAÏQUE CLIMATIQUE : ZONES ET ZONATION
2. 2. LE CLIMAT POLAIRE : UN FROID PERMANENT
3. 3. LE CLIMAT CONTINENTAL : UN HIVER FROID ET LONG
4. 4. LE CLIMAT OCÉANIQUE : HUMIDE ET TEMPÉRÉ
5. 5. LES CLIMATS MÉDITERRANÉEN ET CHINOIS : ÉTÉ CHAUD, HIVER COURT
6. 6. LES CLIMATS SUBTROPICAUX DÉSERTIQUES : DE GRANDS ÉCARTS
JOURNALIERS DE TEMPÉRATURE
7. 7. LES CLIMATS DES LATITUDES INTERTROPICALES ET LES CLIMATS HUMIDES
DES LATITUDES SUBTROPICALES DÉSERTIQUES
8. 8. LES CLIMATS DE MONTAGNE
9. 9. LA CLASSIFICATION DES CLIMATS
Médias associés

Angleterre, Yorkshire Arizona, Monument Valley

Climats du monde Crète, Akrotiri Désert de Gobi

Forêt vierge tropicale La mousson en Inde Le lac Toba, à

Sumatra Les climats de la Terre Nuages de mousson

Orage en Écosse Paysage de l'Antarctique

Paysage en Languedoc-Roussillon Paysage le long du cercle polaire arctique

Québec, les Laurentides

Vous aimerez peut-être aussi