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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
*********
SECRETARIAT GENERAL
*********
Consortium des Universités et Institutions du
Tchad (CUIT)
********
Direction Scientifique du Master
********
Master Hydrogéologie et SIG
THEME :
«Evaluation de la vulnérabilité à la pollution des eaux souterraines de la ville de N’Djamena
par les nitrates : Apport des méthodes paramétriques GOD et SI ».
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Le master Hydro-SIG est une formation innovante et moderne dans le domaine du Système
d’Information Géographique (SIG) appliqué à la gestion des ressources en eau. Cette
formation a contribué au renforcement de mes connaissances scientifiques ainsi que mes
capacités techniques et opérationnelles. Ainsi, je tiens donc à remercier toute l’équipe
pédagogique en charge des cours dispensés et en particulier les responsables de la formation
du Master HydroSIG pour avoir assuré la partie théorique et travaux pratiques du Master.
Toutes mes reconnaissances à mon Directeur de recherche, Dr. Edith Kadjangaba qui a bien
voulu accepté encadrer ce travail de recherche. Malgré les multiples occupations, elle a
toujours apporté sa modeste contribution à l’aboutissement de ce travail. Sa rigueur dans la
démarche scientifique du travail bien fait a permis d’améliorer la qualité et le contenu de ce
mémoire. Je saisis cette occasion pour lui exprimer de vive voix mes sincères remerciements.
Je tiens également, à exprimer ma gratitude à :
Mon Co-directeur, Dr. Moussa Isseini qui de temps en temps n’a cessé d’examiner la
portée méthodologique et qualitative du travail. La pertinence de ses critiques et
orientations ont été pour moi d’une grande utilité ;
La Coopération Suisse, pour le financement du projet ResEau en général et la formation
du Master HydroSIG en particulier ;
Mr. Madji Haman et Mr. Dieudonné Rirabé pour les appuis techniques sur le contenu du
travail et du SIG appliqué durant mes travaux de recherche et l’expérience enrichissante
donc j’ai bénéficié pour la rédaction de ce mémoire ;
Mes enseignants, Dr. Abderamane Hamit, et Dr. Mahamat Gabi, pour leurs conseils et
modestes contributions à l’aboutissement de ce travail ;
Dans mes remerciements, je n’oublie pas mon cher collègue et ami Parfait Kebbri Baddai
qui sans lui, je ne pourrais parachever ce Master. Il n’a inlassablement cessé de m’appuyer
dans le suivi et la compréhension des cours et travaux pratiques durant mes périodes
d’absence au cours ;
Je remercie tous les collègues des 03 promotions du Master HydroSIG et d’ailleurs pour
l’interaction et surtout la synergie et l’appui pour venir en aide à ceux qui sont dans le
besoin. Je dis merci à tous sans oublier le Directeur Technique de la STE, Mr. Djikoloum
Djibrine qui a bien voulu partager avec moi les coupes techniques (logs) des forages de la
STE à Ndjamena ;
Je remercie mon épouse, FELICITE Fadeuné et mes deux (2) petites filles Yasmine Ko-
Ehbé et Divine Weledang pour leur affection et surtout leur patience tout au long de cette
formation ;
Enfin, je ne saurai terminer mes propos sans oublier toutes les personnes qui ont contribué de
prêt où à distance à la finalisation de ce travail de recherche.
i
Acronymes / Liste des abréviations
AEP : Adduction d’Eau Potable
BGR : Bundesanstalt für Geowissenschaften und Ruhstoffe
BRGM Bureau de Recherches Géologiques et Minières
CBLT : Commission du Bassin de Lac Tchad
CDG : Centre de Documentation Géographique
CNARD : Centre National de Recherche et de Développement
DGMN : Direction Générale de la Météorologie Nationale
DPI : Drastic Pollution Index
DRASTIC : Depth to water, Net Recharge, Aquifer media, Soil media, Topography, Impact of
vadose zone, Hydraulic Conductivity of the aquifer
DRATOS : Depth to water, Net Recharge, Aquifer media, Topography, Occupation des Sols
DREAM : Direction d'Exploitation et des Applications Météorologiques
DREM : Direction des Ressources en Eau et Météorologie
EPA : Environnemental, Protection Agency
GOD : Ground water occurrence, Overall aquifer class, Depth to groundwater table
GPS : Système de Positionnement Géographique
INSEED : Institut National de la Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques
LU : Land Used
MNT Modèle Numérique de Terrain
NS Niveau Statique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ORSTOM Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-mer
OS : Occupation de Sol
PNUD : Programme de Nations Unies pour le Développement
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SDEA Schéma Directeur de l’Eau et Assainissement
SI : Indice de Susceptibilité
SIDRAT : Système d’Information pour le Développement Rural et l’Aménagement du
Territoire
SIG : Système d’Information Géographique
SRTM : Shuttle Radar Topography Mission
STE : Société Tchadienne de l’Eau
T.Max.Moy : Température Maximum Moyenne
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization
USGS United States Geological Survey (Institut d'Etudes Géologiques des États-Unis)
UTM Universal Transverse Mercator (Transverse Universelle de Mercator)
WGS : World Géodésie System
ZCIT : Zone de Convergence Inter-Tropicale
ii
Liste des tableaux
Tableau 1 : Découpage administratif et répartition de la population de Ndjamena (RPGH 2009). ........ 5
Tableau 2: Statistique des résultats des pluies mensuelles (station de Ndjamena, 198- 2017) ............... 9
Tableau 3: Moyenne pluies et température (Source DREM). ............................................................... 11
Tableau 4 : Cumule annuel des précipitations de Ndjamena de 1994 à 2017 (DREM, 2018). ............. 12
Tableau 5: Cotes attribués aux paramètres G de la méthode GOD (Foster -1987). .............................. 33
Tableau 6: Cotes attribués aux paramètres O de la méthode GOD (Foster-1987). ............................... 34
Tableau 7: Cotes attribués aux paramètres D de vulnérabilité de la nappe de N’Djamena, Tchad selon
la méthode GOD, Foster (1987); ........................................................................................................... 34
Tableau 8: Critères d'évaluation de la vulnérabilité GOD (Murat et al., 2003) (In Ake et al., 2009). .. 35
Tableau 9: Les tableaux montrent les notes attribuées aux 05 paramètres (Ribeiro, 2000). ................. 36
Tableau 10: Principales classes d'occupation des sols et valeurs LU (Ribeiro, 2000). ......................... 37
Tableau 11: Poids attribués aux paramètres SI ou DRATOS (variant de 0 à 1, du moins au plus
important) (Ribeiro, 2000 et In Hamza et al., 2007); ............................................................................ 37
Tableau 12: Classe d'évaluation de la vulnérabilité SI (Ribeiro, 2000; In Hamza et al., 2007). .......... 38
Tableau 13: Tableau de perméabilités standards des sols (SMIDA, 2006). ........................................... 42
Tableau 14: Cotes attribuées pour la recharge. ..................................................................................... 43
Tableau 15:Cotes attribuées pour l’aquifère (SMIDA, 2006). ............................................................... 44
Tableau 16: Cotes attribuées pour la pente de la plaine. ....................................................................... 45
Tableau 17: Cotes attribuées pour la zone non saturée. ........................................................................ 46
Tableau 18: Cotes attribuées pour l’occupation des sols (Ribeiro L., 2000). ........................................ 47
Tableau 19: Critères d'évaluation de la vulnérabilité GOD (Murat et al.,2003.In Ake et al., 2009). .... 49
Tableau 20: Critères d'évaluation de la vulnérabilité SI (Ribeiro, 2000 ; In Hamza et al., 2007) ......... 53
Tableau 21: La comparaison des paramètres de base des méthodes de vulnérabilité étudiées. ............ 57
Tableau 22: Comparaison des pourcentages de surfaces occupées par classe de vulnérabilité. ........... 58
iv
RESUME
Les eaux souterraines représentent une importante ressource exploitée pour la consommation
humaine et pour l’utilisation dans les domaines agricoles et industriels. Cette ressource a été
longtemps considérée comme saine grâce au pouvoir filtrant du sol. Pourtant, elle est souvent
contaminée par des polluants de natures biologiques, chimiques ou physiques, et de ce fait,
elle a été souvent la cause d’effets néfastes sur la santé humaine et sur les déséquilibres
naturels. Toutefois, la connaissance et la préservation de ces eaux souterraines contre la
pollution des nappes constituent des étapes très importantes auxquelles les hydrogéologues ou
ingénieur de l’eau consentent de plus en plus d’effort, notamment en étudiant la vulnérabilité
et les risques éventuelles de pollution des nappes souterraines.
L’objectif de ces travaux de recherche consiste à faire une étude comparative de l’évaluation
de la vulnérabilité à la pollution des eaux souterraines de la ville de Ndjamena par les nitrates
à travers 02 méthodes, à savoir GOD (Foster, 1987) et SI (Ribeiro, 2000). Il s’agit de 02
méthodes multicritères qui ont permis de mettre en évidence les paramètres hydrogéologiques
et surtout d’évaluer à la fois la vulnérabilité intrinsèque et spécifique de la plaine de la ville de
Ndjamena. Chacune de ces méthodes a permis de générer la carte de vulnérabilité.
Par comparaison, la confrontation de 02 cartes de vulnérabilité montre des similitudes et des
divergences notoires. Il apparait trois (03) classes de vulnérabilité GOD (faible, modérée et
élevée) et par contre 2 classes de vulnérabilité SI (faible et modérée). En d’autres termes,
GOD à surévalué la vulnérabilité et SI à plutôt sous-estimé. La carte de répartition de la
teneur en nitrate concorde bien avec la carte de vulnérabilité SI (vulnérabilité spécifique).
Cette étude comparative à la fois qualitative et quantitative sur la méthode GOD et SI est
menée dans la plaine de la commune de Ndjamena. Sous l’effet de l’accroissement
démographique et des activités agricoles, les nappes de Ndjamena sont excessivement
sollicitées et exposé au risque de pollution anthropique et par conséquent, la qualité et
quantité de ces nappes est exposées aux risques de dégradation. Ainsi, l’étude a permis
d’estimer comparativement la vulnérabilité intrinsèque et spécifique de la nappe de Ndjamena
d’une part et en outre de développer des modèles de vulnérabilités (GOD et SI) qui sont des
outils efficaces d’aide à la décision pour orienter les projets d’aménagements dans la ville de
Ndjamena. Il convient de relever que les résultats des deux (2) méthodes ont permis de mieux
localiser et appréhender les endroits vulnérables de Ndjamena exposés aux risques de
pollution au nitrate. Le modèle GOD et SI est une contribution à l’application de la méthode
DRASTIC (Abdramane, 2017) qui permet aujourd’hui de mieux connaitre et gérer la réserve
de la nappe de Ndjamena.
Cette étude, a montré la valeur ajoutée de l’application du SIG (Système d’Information
Géographique) à ces méthodes d’analyse multicritère GOD et SI pour l’estimation de la
vulnérabilité. Il s’agit d’un outil efficace dont la manipulation a facilité la comparaison des
résultats, les limites, les convergences et le domaine d’application des deux (2) méthodes.
Mots clés : Vulnérabilité; Méthodes GOD et SI; SIG ; Eau Souterraine; Nitrate; N’Djamena.
v
ABSTRACT
Groundwater is an important resource exploited for human consumption and for use in
agriculture and industry. This resource has been considered long time ago as healthy due to
the filtering power of the soil, but it is often contaminated by pollutants from biological,
chemical or physical nature, and as a result, it causes some heath issues on human being and
create natural imbalances. Therefore, the knowledge and the preservation of this groundwater
against pollution are the most important steps on which hydrogeologists or water engineers
are more focused, especially by studying the vulnerability and the potential risks of pollution.
This comparative study on the quality and quantity of the GOD and SI method are conducted
on the plain of Ndjamena city. As the population grows up and the agricultural activities
increase, the Ndjamena aquifers are frequently used and exposed to the risk of anthropogenic
pollution. Consequently, the quality and quantity of these aquifers are at risk of degradation.
So, this study has helped to estimate the intrinsic and specific vulnerability of the Ndjamena
aquifer on one hand and on the other hand to develop the vulnerability models (GOD and SI)
that are effectives tools for decision making in the concept of project development for
Ndjamena city. It is important to mention that the outcomes of the two (2) methods have
helped to better locate and master the vulnerable areas in Ndjamena city which are exposed to
the risks of nitrate pollution. The GOD and SI model are a contribution to the application of
the DRASTIC method (Abderamaneee, 2017) which allows today to better know and manage
the aquifers reserves in Ndjamena city.
By the means of GIS (Geographical Information System), this study has shown the added
value to the GOD and SI multicriteria analysis methods so that we come up with vulnerability
estimation. It is an effective tool which has led to the comparison of the results, the limits, the
convergences and the field execution of the two (2) methods.
vi
INTRODUCTION
A l’échelle de la planète, le faible taux d’accès à l’eau potable et aux services
d’assainissement ont des enjeux majeurs sur les conditions socio-économiques des
populations de pays en voie de développement. Ces ressources en eau sont composées de 69%
des eaux de surface (glaciers, lacs et rivières) et 30% des eaux souterraines (Gleick, 1996). La
quantité de ces eaux douces n’est pas extensible pourtant l’accroissement et le besoin en eau
de la population croissent de façon significative. Sous un aspect environnemental et avec
l’évolution de la technologie, la qualité et quantité des eaux souterraines sont impactées. Les
enjeux liés à la défaillance de système de l’assainissement, l’industrialisation, l’agriculture
moderne ont fait que les ressources en eau sont exposées aux risques de la pollution. Face à
cette menace de pollution anthropique, plusieurs travaux de recherche (Djoret, 2000 ;
Kadjangaba, 2007 ; Abderamane, 2012 etc.) sont réalisés dans le but de trouver des solutions
les plus efficaces pour mieux connaitre, mieux gérer et bien protéger les ressources en eau.
i
- Appliquer le SIG à la méthode GOD et SI en vue de cartographier les zones
vulnérables à la pollution des eaux souterraines.
- Faire une étude comparative des avantages et inconvénients de deux (02) méthodes
(GOD et SI) ;
De ce qui précède, le travail est structuré comme suit : Dans le premier et deuxième chapitre
nous avons abordé les généralités sur le thème et la zone d’étude, ensuite la synthèse du
contexte géologique et hydrogéologique, l’étude des données climatologiques. Le troisième et
quatrième chapitre illustrent la méthodologie, le matériel et méthodes, La caractérisation des
types d’aquifères rencontrés à Ndjamena et qui sont mis en évidence dans cette étude sont
détaillés dans le cinquième chapitre ; le sixième chapitre est consacré à l’application des
méthodes GOD et SI au SIG pour estimation de la vulnérabilité de notre zone d’étude. Les
résultats, les discussions et les analyses comparatives des méthodes SI et GOD sont
amplement abordés dans le septième chapitre. Les conclusions et perspectives marquerons la
fin de l’étude. A la fin de la littérature du document, la bibliographie sur la thématique «
vulnérabilité hydrogéologique » et les annexes ne seront pas perdues de vue.
ii
CHAPITRE 1 : REVUE DE LA LITTERATURE
Dans la littérature de l’hydrogéologie, des nombreuses méthodes d’estimation de la vulnérabilité
des eaux souterraines ont été développées dans le monde, allant des plus simples aux plus
complexes. GOD et SI, sont des méthodes paramétriques les plus fréquemment utilisées et les plus
récentes dont les variables à déterminer sont des paramètres hydrogéologiques. Les cartes de
vulnérabilité sont obtenues par la superposition ou par combinaison des cartes paramétriques.
GOD a été développé par Foster en 1987 pour évaluer la vulnérabilité de l'aquifère face à
l’infiltration verticale de polluants à travers la zone non saturée mais ne tient pas compte de la
migration latérale des polluants dans la zone saturée. Cette méthode est basée sur l'identification
de trois paramètres suivants: le Type de nappe (Groundwater occurrence) ; le Type d'aquifère en
termes de facteurs lithologiques (Overall aquifer class) et la Profondeur de la nappe (Depth to
groundwater table). Par contre, la méthode SI est développé au Portugal par RIBEIRO (2000),
c’est la version dérivée du modèle DRASTIC. Pour cette méthode, cinq (5) paramètres sont pris
en considération. Les 04 paramètres (D, R, A et T) sont communs à la méthode DRASTIC. Le
cinquième paramètre traduit les activités anthropiques, à travers l'occupation du sol (OS).
Cependant, l'étude menée à l'aide des modèles GOD et SI, a conduit à produire chacune une carte
de vulnérabilité à la pollution. Ces cartes sont ensuite confrontées entre elles et à des mesures des
teneurs du nitrate dans les eaux souterraines. Selon ZEROUALI et al, la carte de vulnérabilité est
un document fondamental pour l’aménagement de territoire et les projets d’aménagements
hydrauliques. Elle permet essentiellement d’orienter le choix de sites des projets de
développement pouvant impacter négativement la quantité et/ou la qualité des ressources en eau.
La notion de la vulnérabilité est un terme introduit en hydrogéologie par Margat dans les années
60. Pour certains auteurs (Gogu et Dassargues, 1998; Barres, 1994; etc.), la vulnérabilité se
rapporte à la propriété intrinsèque des aquifères et aux propriétés spécifiques du polluant. En
outre, la vulnérabilité est associée aux activités humaines et à la nature litho-stratigraphique des
terrains. Cette idée repose sur le milieu physique et hydrodynamique, en relation avec la nappe
d'eau souterraine (Abdramane, et al. 2017).
3
(Civita, 1994) qui pourra affecter la qualité des eaux souterraines. La pollution peut être engendrée
par une source ponctuelle (ex. décharge, cimetière, rejet d’eau usée etc.) ou diffuse (ex. engrais
chimique, pesticide, herbicide, épandage des eaux usées domestique etc.).
Dans la littérature de l’hydrogéologie, l’on distingue deux (2) types de vulnérabilité à savoir : la
vulnérabilité intrinsèque et la vulnérabilité spécifique (Schenbelen et al., 2002) in Hamza
(2007). La vulnérabilité intrinsèque (Figure23) est utilisée généralement pour représenter les
caractéristiques du milieu naturel qui détermine la sensibilité ou la susceptibilité des eaux
souterraines à la pollution. Par contre, la vulnérabilité spécifique (Figure25) est utilisée pour
définir la vulnérabilité d'un système aquifère à un polluant ou à un groupe de polluants associés
aux activités anthropiques (Abdramane, et al. 2017). La vulnérabilité spécifique prend en compte
les propriétés des polluants et leurs relations avec les divers composants de la vulnérabilité
intrinsèque (Hamza et al., 2007).
D’une manière générale, une mauvaise manipulation des matières polluantes peut entrainer le
transfert des polluants vers la nappe phréatique. Ainsi, les polluants pourront éventuellement
dégrader ou modifier la qualité des eaux souterraines et par conséquent, la pollution des eaux
souterraines peut être de nature chronique ou temporaire. La durée et le transfert des polluants
dépendent du pouvoir d’épuration de la nature lithologique de sol (argile, sable, limon etc.) et
surtout de la vitesse de percolation (porosité, perméabilité etc.). Il convient de relever que les
pollutions chroniques sont les plus dommageables et les plus souvent liées à des décharges
sauvages ou anarchique, des lixiviations des ordures ménagers riches en polluant (Aké G.E. , et
al., 2009).
Cependant, la pollution peut avoir plusieurs origines ou sources, elle peut être d’origine naturelle
ou anthropique. Quel que soit l’origine de polluants, nous pouvons être en présence d’une
pollution minérale (composé azoté ou les métaux lourds : chrome, plomb, mercure etc.), organique
(nitrate, nitrite, ammonium etc.), micro-organisme ou biologique (coliformes etc.). Dans le cadre
de l’étude, il s’agit de la pollution des eaux souterraines par les nitrates (Figure26), une pollution
d’origine anthropique qui est à la fois une pollution d’origine minérale et organique.
Vue la défaillance du système d’assainissement de la ville de Ndjamena, nous faisons face à une
pollution d’origine anthropique (Figure26). C’est aussi le cas de la problématique de la pollution
microbiologique (Rapport PEAN, Mairie, 2018) et la pollution liée au nitrate relevée dans les
précédentes étude (Kadjiangaba, 2007).
4
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET GENERALITES
Dans le présent chapitre, nous aborderons le contexte et les généralités de l’étude vis-à-vis de
la problématique du thème abordé. Le cadre général regroupe les généralités de la zone d’étude
qui s’articulent essentiellement sur : le cadre physique (présentation de la zone d’étude, climat,
géologie et sol, hydrogéologie et hydrographie) et le cadre humain (population, habitats et
occupation des sols).
En dehors des cours d’eaux et des mares, la ville est traversée du nord au sud par un grand canal
qui collecte les eaux usées (canal des jardiniers, canal Amriguébe etc.). Par ailleurs, Ndjamena est
pourvue à sa surface d’une multitude de dépressions (anciennes carrières) dans les quelles stagnent
les eaux pluviales et les décharges des déchets de manière plus ou moins permanente (Sources
Mairie Ndjamena, 2018).
Le périmètre de la zone d’étude concerne l’ensemble de la zone urbaine et périurbaine de la
commune de Ndjamena (Figure1). Il correspond au découpage administratif actuel de la ville en
10 arrondissements de la commune.
5
Madjorio, Massil Abcoma, Milezi, Zaraf
2e arrondissement 5 59 260 Bololo, Djambal Ngato, Goudji, Klémat,
Mardjandaffack
3e arrondissement 6 40 928 Ambassatna, Ardep Djoumal, Djambalbarh,
Gardolé1, Kabalaye, Sabangali
4e arrondissement 4 72 067 Blabine, Naga I, Naga II, Repos
5e arrondissement 3 100 948 Am-Riguebé, Champ de Fils, Ridina
6e arrondissement 2 45 500 Moursal, Paris-Congo
7e arrondissement 10 223 231 Ambatta, Amtoukoui, Atrone, Boutalbagara,
Chagoua, Dembé, Gassi, Habena, Kilwiti ,
Kourmanadji
8e arrondissement 6 184 641 Angabo, Diguel, Machaga, Ndjari, Zaffaye-
Est, Zaffaye-Ouest
9e arrondissement 7 75 593 Digangali, Gardolé 2, Kabé, Ngoumna,
Ngueli, Toukra, Walia
10e arrondissement 10 74 047 Achawayil, Djaballiro, Fondoré, Gaoui,
Goudji-Charaffa, Gozator, Hillé Houdjaj,
Lamadji, Ouroula, Sadjeri
N'Djaména 64 951 418
6
Du point de vue caractéristique physique, la ville de N’Djamena est située sur la rive droite du
fleuve Chari, son relief s’intègre dans le contexte régional du Chari Baguirmi. Les terrains sont
relativement plats (Rapport étude Cabinet Merlin, 2018). L’altitude moyenne varie entre 280 m et
320 m pour des pentes topographiques variant entre 1 et 2,5% (Figure14). En d’autres termes, la
ville de Ndjamena est située dans une plaine alluviale relativement plate, longée sur toute sa
bordure sud par le fleuve Chari. Elle est caractérisée par une grande instabilité en bordure du
fleuve. Celle-ci s’explique par une érosion latérale qui affecte régulièrement les berges de la rive
concave du fleuve. L’ampleur de ce phénomène dynamique fluviatile inquiète surtout les autorités
de la municipalité de N’Djamena. Du point de vue géomorphologique, Ndjamena est une plaine
exondée et inondable par endroit.
ii) Végétation
Le paysage du Tchad en général est caractérisé par une végétation repartie en fonction de la
répartition climatique, le type de végétation rencontré dans la zone d’étude est caractérisé par la
végétation du domaine sahélo-soudanien. Pour ce qui est du type de végétation, on trouve des
steppes dominés par une savane arbustive où abondent les espèces d’acacias.
En d’autres termes, du nord au sud de la ville, la végétation est une steppe sahélienne, claire
dominée essentiellement par les espèces épineuses telles que les Acacia Sénégalensis, d’alcasia
Chrenbergiana, acacia Nilotique ainsi que séyal (Etude APD, Merlin, 2017). Outres les acacias,
il faut noter que les espèces herbacées disparaissent aussitôt après la saison pluvieuse (Rapport du
Plan d’investissement Régionaux 2015 à 2030).
iii) Climat
Le climat est l’un des principaux facteurs contrôlant les caractéristiques physiques des régions du
Tchad en général et de la zone de notre étude en particulier. Il convient de préciser que le contexte
climatique donne un bref aperçu général sur les caractéristiques climatiques de la zone d’étude.
Les données nécessaires à l’étude des paramètres climatiques telles que les précipitations, la
température, l’évapotranspiration, l’humidité relative et autres nous ont été fournies par les
services météorologiques de la Direction des Ressources en Eau et Météorologie (DREM, 2017).
Du nord au Sud, le climat du Tchad se répartit en quatre (4) zones correspondants à différents
types isohyètes (Figure3) et sont définies comme suit :
7
Cependant, la ville de N’Djamena est soumise à un climat de type sahélo-soudanien tropical avec
principalement deux (2) saisons, caractérisées par une courte période de pluie puis une longue
période sèche :
Une saison sèche qui dure de septembre à juin avec une pluviométrie nulle;
Une saison de pluie, avec une pluviométrie moyenne annuelle variant entre 565 et 711 mm
(Source : Division de la Climatologie/DREM/Février/2012).
Le régime des précipitations est associé à l’influence de deux masses d’air, à savoir :
L’harmattan, masse d’air tropical continental chaud et sec venant de l’Est et du Nord-Est du
Sahara et la mousson, masse d’air équatorial maritime, humide et relativement frais, venant du
Sud-Ouest et originaire de l’anticyclone de Sainte-Hélène.
La mousson relativement plus froide passe sous l’harmattan et l’axe de cette confluence est appelé
Zone de Convergence Inter-Tropicale (ZCIT). Cette zone est définie comme un axe de basses
pressions intertropicales et de confluence intertropicale des anticycloniques subtropicales qui sont
8
à l’origine de la répartition climatique et des précipitations (Freydier et al. 1988). Les
précipitations sont reparties suivant les quatre (4) types de climat correspondant (Figure3):
- Le climat sahélo-saharien, avec une précipitation moyenne annuelle compris entre 100 mm
et 400 mm ;
Pour ce faire, la zone d’étude est soumise à un climat de type sahélien, caractérisé par une courte
période de pluies puis une longue période sèche. Cette zone faisant partie de la deuxième zone qui
reçoit entre 565 et 711 mm de pluies par an (Sources DREM, 2017).
Dans la zone d’étude, les précipitations apparaissent très souvent entre avril et octobre, les fortes
pluies commencent au mois de juillet et août. La moyenne annuelle des précipitations pendant les
dernières années est 584 mm avec des maxima et minima de 990 et 226 mm (Sources : Direction
Générale de la Météorologie Nationale(DGMN ) / Direction d'Exploitation et des Applications
Météorologiques (DEAM), Avril 2018).
De ce qui précède, nous distinguons clairement deux (2) grandes périodes de l’année : une période
humide et une période sèche. Les pluies sont donc importantes en Juillet et Août, les hauteurs
pluviométriques maximales (Tableau2) à Ndjamena sont observées en Aout pour toutes les années
enregistrées. Pendant les mois de Janvier, Février, Mars, Avril, Novembre et Décembre, les pluies
sont nulles et elles restent faibles en Mai, Juin et Octobre. La caractérisation de la pluviosité par
l’écart relatif pluviométrique (ou anomalie) entre le module pluviométrique interannuel de 1996 à
2017 et les hauteurs pluviométriques moyennes annuelles est faite comme suit :
E(%) = (Pi-Pmoy)*100/Pmoy Où :
E(%) : Ecart relatif ou Anomalie ;
Pi : Hauteur pluviométrique moyenne annuelle ou Cumul annuel de l’année i (mm) ;
Pmoy : Module pluviométrique interannuel (mm).
Tableau 2: Statistique des résultats des pluies mensuelles (station de Ndjamena, 198- 2017)
9
Station Période Paramètres Jan Fev Mar Avr Mai Juin Jui Août Sept Oct Nov Dec
Moyenne 0,0 0,0 0,0 3,5 23,3 53,3 175,4 209,2 97,1 24,4 0,8 0,0
Minimum 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 4,6 59,6 122,6 37,4 0,0 0,0 0,0
1985 -
Ndjaména Maximum 0,0 0,0 0,0 38,7 109,3 106,9 307,3 297,8 250,7 80,3 16,5 0,0
2017
Ecart Type 0,0 0,0 0,0 32,1 18,1 3,1 89,4 113,4 34,1 17,3 34,0 0,0
CV% 0,0 0,0 0,0 345,0 23,3 53,3 175,4 209,2 97,1 24,4 343,0 0,0
Le tableau ci-dessus montre que la ville de Ndjamena est soumise au même régime de pluies, les
valeurs moyennes des précipitations entre 1985 et 2017, ainsi que les autres valeurs statistiques
obtenues sont récapitulées dans le tableau 2. Cependant, la durée minimum de précipitation entre
1985 et 2017 s’étale sur quatre mois (de juin à septembre) tandis que la durée maximum s’étale
sur huit mois (avril à novembre).
300
250
1996
200
2000
150 2004
2008
100
2012
50 2016
2017
0
La graphique 1 montre la variation annuelle des précipitations dans la zone d’étude, l’on distingue
clairement deux (2) grandes périodes de l’année caractéristique et fonction des précipitations, il
s’agit d’une période humide et une période sèche. Cependant, la période humide débute en mi-
avril sous forme d’averses et se termine en octobre. Quant à la période sèche, elle commence en
novembre et s’étale jusqu’à mi-avril.
10
Courbe de température Max Moy et Température Min. Moy.
80,0
70,0
Titre de l'axe 60,0
50,0
40,0
30,0 T.Max.Moy
20,0 T.Min.Moy
10,0
0,0
Graphique 2: Courbes de variation annuelle des résultats des températures maximum et moyenne
et température minimum et moyenne de Ndjamena (DREM, 2017).
11
Février Aout, Novembre et Décembre. Les mois chauds sont Mars, Avril, Avril, Mai et Juin. Le
graphique traduit par la suite que le mois de Juillet, aout et septembre présente une période de
précipitations élevées dont le pique atteint 207,0mm.
Tableau 4 : Cumule annuel des précipitations de Ndjamena de 1994 à 2017 (DREM, 2018).
Année Cumul Année Cumul
1994 627,8 2006 711,2
1995 445 2007 634,3
1996 498 2008 655,3
1997 422,1 2009 555,3
1998 765,9 2010 567,6
1999 635,1 2011 484,4
2000 676,6 2012 613,2
2001 614,3 2013 508,1
2002 544 2014 529
2003 664 2015 609,1
2004 544,2 2016 658,2
2005 520,2 2017 499,3
La moyenne annuelle des précipitations enregistrées sur une période de 20 ans allant de 1996 à
2017 est de 584 mm, avec un minima de 422,1 mm observé en 1997 et un maxima de 711.2 mm
constaté en 2006 (Tableau 4).
Du point de vue géologique et hydrogéologique, N’Djamena fait partie intégrant du grand bassin
endoréique du Lac Tchad partagé entre le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria. Les sols
sont d’origine Quartenaire (Wolf, 1992) constitué des sables, alluvions sableux argileux, des
argiles, des alluvions argilo-sableuses et des limons. La composition change en fonction de
l’endroit où l’on se trouve (Figure2).
Ndjamena
La Figure 2 montre une coupe traversable du système aquifère du bassin de Lac Tchad entre Rig
Rig et Gore des travaux de Schneider et Wolff (1992). Il apparait sur la coupe que la formation du
13
Continental Terminal repose directement sur le socle. Pour la zone concerné par l’étude, la coupe
a permis de mieux appréhender la succession litho-stratigraphique et l’épaisseur qui varie entre le
Quaternaire (60 à 70 m), le Pliocène (80 à 200m) et le Continental Terminale à plus d’une 200 m
(Schneider et Wolff, 1992; Kusnir ,1993).
Dans le but de réaliser les coupes lithologiques de la zone d’étude et en vue de chercher à établir
des corrélations litho-stratigraphiques, nous avons fait recours aux données de 30 forages réalisés
à la fois par la Société Tchadienne d’Eau (STE) et les entreprises privées. Le but de l’exercice est
de chercher à démontrer que les coupes lithologique ne sont pas réalisé de façon aléatoire mais
plutôt suivant une logique. Ceci a permis de mieux appréhender les structures caractéristiques
(stratigraphique et lithologique) du système aquifère (quartenaire) de la plaine de Ndjamena.
Les forages réalisés et exploités par la STE constituent les points de mesures considérés pour la
réalisation des coupes litho-stratigraphiques de la zone d’étude (voir).
Figure 4: Carte de répartition des forages STE pour la réalisation des coupes lithologiques.
A partir des logs de forages, deux profils (A-B), et (C-D) orientés respectivement du Nord au Sud
et de l’Est à l’Ouest, utilisés pour réaliser les coupes lithologiques avec un point d’intersection
(forage GD25) :
14
Le premier profil A-B (Ouest-Est) prend en compte la coupe lithologique de trois (3)
forages (GD29, GD25, GD31) exécutés par la STE à des profondeurs de plus de 60m
(Aquifère du Quaternaire) ;
Le second profil C-D (Nord-Sud) met en évidence la lithologique de trois (3) forages allant
de forage SOTEL en passant par DEMBE et Walia, ayant respectivement comme
profondeur de 66, 66 et 60 m.
Il faut rappeler que les deux (2) coupes décrivent la nature litho-stratigraphique de différents
terrains et aquifères rencontrés. La lithologie de deux profils de coupes (A-B et C-D) montrent
notamment les variations importantes de faciès et du niveau de la nappe phréatique aussi bien
verticalement que latéralement. La variation de la succession des couches sédimentaires a rendu
difficiles voire impossible les corrélations litho-stratigraphiques de la zone d’étude (Figure 6).
15
Figure 5 : Coupes litho-stratigraphiques de l’axe W-E Farcha Milezi-Gassi (STE, 2018)
16
Figure 6: Coupes litho-stratigraphiques de l’axe N-S, SOTEL-Dembé-Walia (STE, 2018).
Les coupes lithologiques réalisées sur les axes Ouest-Est et Nord-Sud de la ville de Ndjamena
dans le Quartenaire montrent une alternance de sables et d’argiles ainsi que la présence de facies
intermédiaires (argile sableuse ou sable argileux).
L’on remarque également la variation particulière de l’épaisseur des couches d’argile de surface,
ces niveaux pouvant avoir un rôle déterminant sur l’existence ou non de zone d’infiltration et donc
de la recharge de la nappe superficielle. La plaine de N’Djamena est située en position centrale de
la marge Ouest de l’aquifère alluvio-lacustre Quaternaire du Lac Tchad (Schneider et Wolft, 1992
et Kadjangaba 2007). De manière générale, les coupes lithologiques réalisées (Figure 5 et Figure
17
6) montrent une alternance des couches argileuses et sableuses, ayant la présence de facies
intermédiaires (argile sableuse ou sable argileux). Les coupes lithologiques des derniers forages
réalisés par la STE entre 2014 et 2017 sont fournies ci-dessus et illustrent bel et bien la succession
litho-stratigraphique des différents facies des couches de terrains traversés par les forages à
N’Djamena :
Du point de vue hydrologie, la zone d’étude est caractérisé par le réseau fluvial permanent
constitué par les fleuves Chari et Logone et des marres temporaires.
Le Chari 1200 km dont 800 km, est le plus important des cours d’eau tchadiens, le Fleuve Chari
prend sa source dans le mont Yadé (en Centrafrique) et se jette au Lac Tchad après avoir traversé
toute la zone soudanienne et la zone sahélienne (Kadjangaba, 2007).
Le Chari et ses affluents sont caractérisés par des épisodes de crues et des étiages prolongés. En
période d’étiage, le Chari se réduit à de petits filets d’eau. La crue la plus forte est souvent
observée à la station de référence de N’Djamena. Par contre, le Logone 960 km prend sa source au
Cameroun précisément dans l’Adamaoua et se jette dans le Chari au niveau de N’Djamena après
avoir traversé respectivement les villes de Moundou, Laï et Bongor (Ngaram, 2011).
A partir de l’image Landsat 8 de Ndjamena (Sources CNRD, 2017), nous avons pu générer grâce
au logiciel ArcGIS version 10.4 la carte de flux de drainage du réseau hydrographique. Cette carte
du réseau hydrographique donne une idée sur le système du réseau hydrographique qui contribue
d’une manière ou d’une autre, au système aquifère de la plaine de Ndjamena. Du point de vue
hydrographique, la ville de Ndjamena à un réseau hydrographique caractérisé par le régime de
deux fleuves est essentiellement irrégulière (Kadjiangaba, 2007).
18
Figure 7 : Carte du réseau hydrographique de N’Djamena (Sources CNRD-2017).
La ville de Ndjamena est longée au sud par le fleuve Chari, avec son principal affluent, le Logone.
Les deux fleuves assurent l’alimentation des nappes d’eaux souterraines (Djoret, 2000). En rappel,
NDjaména fait partie du bassin du lac Tchad qui est le plus grand bassin endoréique mondial. En
dehors des cours d’eaux (fleuve Chari et Logone) et des marres, la ville de Ndjamena est traversée
du Nord au Sud par un grand canal qui collecte les eaux usées (canal des jardiniers et canal
d’Amriguébe). En outre, la ville est pourvue à sa surface d’une multitude de dépression (anciennes
carrières) dans les quels stagnent les eaux de pluies de manière plus ou moins permanente ou
temporaire. Dans certains quartiers de la ville comme Gassi, Lamadi ces anciennes carrières sont
utilisées pour la décharge anarchique des déchets.
Le Pliocène est très bien représenté dans la cuvette tchadienne, mais, masqué par le Quaternaire.
Dans la cuvette tchadienne en général, les formations du Pliocène sont représentées par des dépôts
sableux dont la puissance varie entre 30 et 90 m (Pliocène inférieur) et par des dépôts argileux
essentiellement (Pliocène moyen et supérieur). L’ensemble de ces formations du Pliocène est
recouvert par des dépôts Quaternaires dont la puissance varie de quelques mètres à quelques
dizaines de mètres dans la région de Chari-Baguirmi (Abderamanee, 2012). Par ailleurs, la
profondeur des formations du pliocène à Ndjamena est située à environ 250-300 m de profondeur
(Djoret 2000).
L’aquifère du Quaternaire est très répandue sur le territoire tchadien en général, et Ndjamena en
particulier (Schneider, et Wolf, 1992). Elle recouvre la quasi-totalité de la région du Chari-
Baguirmi, avec des épaisseurs très variables : faible en bordure du lac ; de 50 à 70 m au centre du
Chari-Baguirmi, elle peut atteindre 190 m au Nord-Ouest de lac à Kosaki (Djoret, 2000). En
général, les formations du Quaternaire sont représentées par des sables fluvio-lacustres et des
sables éoliens.
Selon les travaux de recherche complémentaire de Abderamane (2012) qui évoque que la limite
stratigraphique entre le Pliocène et le Quaternaire est assez mal définie et n’est pas surtout bien
connue pour le Chari Baguirmi en général et Ndjamena en particulier. En d’autres termes, la limite
inférieure du Quartenaire n’a pu être déterminée avec précision et il semble qu’elle correspond à
l’achèvement de la longue sédimentation argileuse vers 60 à 70 m de profondeur à Ndjamena
(Schneider et Wolff, 1992. Kusnir, 1993). Pour Djoret (2000), le Quaternaire correspond
essentiellement à la fin de la sédimentation argileuse du Pliocène (mur de l’aquifère) et au début
de la sédimentation des dépôts sableux et argileux. Du point de vue régional, leur origine
fluviatile, lacustre et/ou éolienne explique les variations de faciès, aussi bien latéralement et
verticalement (Abderamanee, 2012).
20
Par ailleurs, le Quaternaire est constitué de formations fluvio-lacustres (alternances de sables et
d’argiles). Son épaisseur est de l’ordre de 60 à 70 m au niveau de N’Djaména. Elle repose sur une
épaisse formation essentiellement argileuse datant du pliocène (Kadjiangaba, 2007). Les études de
BRGM (1988), Djoret (2000) et Kadjangaba (2007) ont signalé la présence de 03 nappes dans la
formation du Quaternaire de Ndjamena, une première nappe captée par les puits traditions (08 à
10m), une nappe intermédiaire captée par les forages privés ou manuels (20 à 30m) et une
troisième nappe phréatique captée par les forages profonds de la STE (60 à 70 m). La présente
étude a concerné essentiellement les deux (2) premières nappes, c'est-à-dire les nappes
superficielles captées par les puits et les forages manuels.
La formation du Continental Terminal (CT) est défini initialement par Kilian(1931) pour désigner
les dépôts sédimentaires d’âge tertiaire à anté-quaternaire. Elles correspondent à des sédiments
fluviatiles et lacustres et sont très fréquents au Tchad en général. De manière générale, le
Continental Terminal repose directement sur le socle et des forages réalisés au centre du Chari-
Baguirmi ont permis de déterminer son épaisseur moyenne qui varie entre 80 et 100 m. Cependant
juste en face de N’Djaména de l’autre côté du Chari le Continental Terminal dont l’épaisseur a été
estimée à environ 200 m (Kushnir, 1993) :
Des études récentes (forages pétroliers, sondages profonds) ont montré la présence de Continental
terminal est situé sous les formations pliocène et Quaternaires. Selon Djoret (2000), dans la
province du Chari Baguirmi en général et Ndjamena en particulier, le continental terminal à une
puissance d’environ 200m et repose en discordance sur le socle (Schneider, 1968). D’après
Massuel (2001), le Continental Terminal (CT) forme un aquifère plus ou moins captif, dont le
caractère parfois très argileux rend la productivité de certains ouvrages très faible.
Formation du Crétacé
Les formations sédimentaires du Tertiaire (CT) et du Quaternaire du bassin du lac reposent suivant
les régions en discordance sur le Crétacé. Plusieurs sondages de reconnaissances exécutés dans le
cadre du Projet PNUD-FAO-CBLT (1973) ont mis en évidence des formations crétacées à
Ngodéni (Cameroun) et à Chaoua (Niger). La sédimentation du bassin pendant le Crétacé est
surtout de type terrigène, lacustre à fluviaux-lacustre. Le crétacé est représenté dans le secteur
d’étude par des formations continentales. Cependant, la sédimentation du bassin du lac Tchad
pendant le Crétacé est surtout de type terrigène, lacustre à fluviolacustre.
21
La sédimentation sablo-gréseux, provient de l’altération intense des massifs bordant le bassin sous
le climat tropical humide. Ce processus sédimentation se poursuit jusqu’au Tertiaire et même au
Quaternaire (Kusnir, 1995).
L’aquifère de la nappe phréatique de la ville de N’Djamena est situé dans les niveaux détritiques
du Quartenaire qui est formé essentiellement d’alternance d’argile et de sable, surmontant une
épaisse formation argileuse du pliocène (Kadjangaba, 2007).
Le quartenaire est un aquifère régional libre, composé notamment de sables moyens fins
localement entremêlés d’argiles conduisant à des aquifères de caractéristiques semi-confinées. En
revanche, Kadjangaba (2007) mentionne que l’ensemble de l’aquifère quartenaire de N’Djamena
est un aquifère multicouche et divisé par une couche argileuse imperméable à semi-imperméable
dans un aquifère superficiel (8 à 20m) exploité par des puits traditionnels, un aquifère
intermédiaire (20 à 30m) exploité par les forages manuels privés et un aquifère relativement
profond exploité par des forages de la STE (30 à 60 mètres). Cette couche d’argile a été détectée
localement à une profondeur d’environ 20 mètres, et présente une épaisseur allant jusqu'à 40m
(BRGM, 1967). Notre étude a concerné l’aquifère intermédiaire (20 à 30 m) du Quaternaire.
Au vue des données relevées sur le terrain lors de nos campagnes, ces profondeurs (niveau
piézométrique) sont situées entre 274 et 289m de profondeur (Mai 2018). Par interpolation sur
ArcGIS, nous avons obtenu les Figures 10 et 11 ci-dessous.
D’après les études de Djoret (2000), le niveau statique des aquifères de la nappe à Ndjamena,
varie progressivement de 08 à 20m à partir de la bordure du fleuve vers le Nord. Réfèrent à la
figure 10, les nappes captées à Ndjamena par les puits et les forages privés, mais aussi par les
forages profonds de la STE et l’ensemble des forages industriels, est la nappe Quaternaire du
Chari Baguirmi (Kadjiangaba, 2007). Du point de vue hydrogéologique, on peut différencier les
trois (3) niveaux dans le Quaternaire, bien qu’il y ait une continuité hydraulique (pression) sur la
verticale des terrains saturés et de nombreuses variations horizontales de faciès :
22
hydraulique T= 3 à 5 10-3 m2/s, et un coefficient d’emmagasinement, S = 3.10-4 à 1.3 10-
3
);
20 à 30 m : Aquifère contenant une nappe intermédiaire libre exploité par les forages
manuels privé
De 30 à 60 m : Aquifère sableux avec passées argileuses, contenant une nappe captive
profonde. Ces niveaux sont ceux qui peuvent être captés par les forages profonds (forages
STE).
Il est toujours préférable de capter les niveaux sableux de base qui sont isolés de la surface par des
passages argileux et/ou par une épaisseur suffisante de formations sablo-argileuses, permettant une
filtration biologique efficace des eaux supérieures, potentiellement contaminées par les latrines.
Figure 8: Carte d'interpolation des niveaux statiques des points de mesures et forages STE.
Des études antérieures sur l’écoulement des eaux souterraines à N’Djamena et dans la région de
Chari Baguirmi se trouvent, entre autres dans les thèses de Abderamane (2012), Kadjangaba
(2007) et Djoret (2000), et dans les études menées par BRGM (1988) ; Schneider et Wolf, (1992).
La profondeur moyenne de la nappe phréatique à proximité du fleuve Chari est d’environ 08
mètres sous la surface, elle augmente vers le nord à environ 16 à 20 mètres sur la surface.
En outre, il a été démontré que l’aquifère de N’Djamena est rechargé principalement par le fleuve
Chari et par l’infiltration des précipitations pendant la saison de pluies (Djoret, 2000). Des
observations de la nappe phréatique prêt de la rivière (sensiblement 200 m) ont révélé des
23
fluctuations saisonnières de 2 mètres à 4 mètres mais à une distance de 3,4 km du fleuve Chari,
ces fluctuations sont minimales.
S’agissant de deux (2) méthodes GOD et SI, plusieurs paramètres hydrogéologiques pourront
intervenir dans le transfert et diffusion de polluants à partir de la surface du sol vers les nappes
phréatiques. Ces paramètres sont considérés par GOD et SI comme étant des paramètres de
vulnérabilité hydrogéologique (Martel, 2003). Il s’agit notamment des paramètres suivants:
La profondeur de l’aquifère est un facteur important dans l’étude de la vulnérabilité, car toute
atténuation du polluant s’opère en relation avec la profondeur. Par définition, la profondeur de la
nappe correspond à de la hauteur verticale de la surface piézométrique d’une nappe d’eau
souterraine par rapport au terrain naturel (Gabriel Etienne AKE et al., 2010). Il s’agit d’un
paramètre important qui détermine l’épaisseur des matériaux à travers lesquels un contaminant ou
polluant peut circuler et traverser avant d’atteindre le plan d’eau. La profondeur d’un aquifère
dans est déduite en fonction de la différence entre le potentiel d’élévation de la surface de la terre
(Z) et le potentiel d’élévation de la surface piézométrique (Eric Gilli et al., 2012).
b. La recharge efficace
Par définition, la recharge efficace représente la quantité totale d’eau qui atteint la surface
piézométrique de la nappe phréatique. Le processus de recharge est étroitement lié au cycle de
l’eau (la pluviométrie, l’infiltration, le ruissellement et l’évapotranspiration) et la perméabilité ou
porosité du sol (Eric Gilli et al., 2012). Par ailleurs, il convient de préciser que la recharge est
l’agent vecteur des contaminants. En générale plus la recharge est importante, plus la possibilité
de contaminer la nappe phréatique est élevée (Sylvain Massuel, 2001).
Pour la deuxième nappe de l’aquifère Quaternaire, les essais de pompage sur 6 forages par cotei en
1967 (Schneider et Wolf, 1992), ainsi que des essais réalisés plus récemment sur cinq (5) forages
dont 2 à l’Est de la ville de Ndjamena en 1991, ont fourni des renseignements sur les
caractéristiques hydrodynamiques (Kadjangaba, 2007).
c. La lithologie de l’aquifère :
24
Dans la littérature de l’hydrogéologie, un aquifère est un réservoir d’eau souterraine ou une
structure ou formation géologique perméable contenant de l’eau (Eric Gilli et al., 2012).
L’aquifère permet un stockage plus ou moins important de l’eau infiltrée, le transit peut aller de
quelques heures à plusieurs centaines de milliers d’années. Les matériaux de l’aquifère
déterminent la mobilité d’un éventuel contaminant dans cet aquifère (Kadjiangaba, 2000) a
caractérisé les matériaux de l’aquifère de Ndjamena par une combinaison de la description et
l’analyse granulométrique établissant ainsi une coupe lithologique des forages. Pour la
détermination de ce paramètre, les coupes lithologiques des forages ont été utilisées (Schneider et
Wolf, 1992). Ainsi, les couches dominantes ont été prises en compte et considérées comme étant la
lithologie de l’aquifère du Quartenaire ; il s’agit de l’aquifère à lithologie à dominance de sable
et/ou du sable argileux par endroits (Djoret, 2000).
d. Type de l’aquifère
Il convient de rappeler au passage qu’un aquifère est caractérisé par sa géométrie, sa superficie, et
sa profondeur et surtout par les caractéristiques intrinsèques dont il est formé (lithologie, porosité,
perméabilité etc.). Un aquifère est dit captif, si et les épontes (toit et mur) de cette nappe sont
imperméables empêchant l’eau d’atteindre la surface piézométrique. Par contre, l’aquifère libre si
la surface de la zone saturé (couverture) est perméable, l’eau atteint facilement la surface
piézométrique; par conséquent, l’aquifère du Quaternaire de Ndjamena qui fait l’objet de l’étude
est dit libre selon Djoret, (2000) et Kadjangaba, (2007). Alors, la recharge ne peut se faire que par
transit latéral et par le faible flux traversant les terrains peu perméables de couverture. A l’image
de cette définition et de la coupe lithologique, l’aquifère de notre zone d’étude est captif (Sylvain
Massuel, 2001).
e. La topographie:
Il s’agit là d’un facteur déterminant qui a un enjeu significatif sur la contamination des nappes
phréatiques par les polluants. La topographie est le relief du terrain qui pourraient indiquer si un
polluant fuira ou restera à la surface du sol pour s’infiltrer dans la nappe (Gabriel Etienne Ake et
al., 2010 ). En d’autres termes, la pente est le paramètre qui contrôle la probabilité qu’un polluant
peut être diffusé par les eaux de ruissellement à la surface (Mohamed, 2001). L’altitude moyenne
varie entre 280m et 320m pour des pentes topographiques variant entre 1 et 2,5% (Djoret, 2000).
En d’autres termes, la ville de Ndjamena est située dans une plaine alluviale relativement plate,
longée sur toute sa bordure sud par le fleuve Chari, caractérisée par sa grande mobilité. Ceci
s’explique par une érosion latérale qui affecte les berges de la rive concave du fleuve.
f. La conductivité hydraulique
25
La conductivité hydraulique est un paramètre hydrogéologique qui décrit la vitesse (distance par
unité de temps) à laquelle l’eau se déplace à travers un aquifère (Hydrogéologie, Objet et
Methode, 2008). Cette vitesse varie selon le type et la lithologie des roches, la porosité, la pente de
la surface piézométrique et le degré d’interconnexion des pores (Jourda et al., 2017). Elle contrôle
la vitesse de propagation du polluant dans l’aquifère : plus la conductivité est élevée, plus le
transfert du polluant est rapide. En d’autres termes, la conductivité hydraulique est un paramètre
de vulnérabilité hydrogéologique. (DRASTIC, Aller et al., 1987).
g. L’occupation du sol
Le sol est une propriété hydraulique qui contrôle la recharge lors du processus d’infiltration des
eaux. L’occupation du sol est un paramètre déterminant qui traduit les activités anthropiques, à
travers l'occupation du sol (OS). Une valeur comprise entre 0 et 100 est attribuée à chaque classe
d'occupation du sol (Tableau 10). La carte de l’occupation du sol est un paramètre déterminant
dans l'utilisation et la gestion du territoire. Elle traduit les activités anthropiques et/ou l’occupation
naturelle des terres (végétation) et des ressources (Hamza et al., 2007). L’OS informe sur le
potentiel d’émission d’un polluant à la surface du sol.
h. Le type de Sol :
Le type de sol est la portion de terrain au-dessus de la zone non saturée. En d’autres termes, le sol
a une propriété hydraulique qui contrôle la recharge lors du processus d’infiltration des eaux. La
portion de sol, détermine la quantité d’eau infiltrée qui peut atteindre la surface piézométrique de
la nappe (Gabriel Etienne AKE et al., 2010).
Le sol a un impact considérable sur la contamination des nappes phréatiques par les polluants
provenant de la surface. Le sol peut réduire, retarder ou accélérer le processus de propagation du
polluant vers l’aquifère (Hamza, 2007). Ce paramètre correspond approximativement au premier
dépôt à partir de la surface topographique.
La présence de nitrates dans les eaux souterraines, en concentration élevée dans des aquifères
pourrait être due à une pollution d’origine anthropique (Kadjingaba, 2007). Le nitrate est
considéré comme un indicateur de pollution anthropique des eaux souterraine. Il peut être lié à
26
l’utilisation inadéquate ou exagérée des engrais azotés, et aussi à des systèmes d’assainissement
défectueux (Aké, et al., 2009).
La présence de nitrates dans les zones d’occupation (cultures, décharges, irrigation etc.), doit son
explication à une origine liée aux réactions d’oxydo-réduction de matières organiques associées
aux activités humaines ou à la production animale ou végétale (Joseph et al. 1988). En effet, les
déjections animales et humaines à proximité des points d’eau, l’utilisation des produits
phytosanitaires constituent les éléments potentiels à la pollution des eaux (OMS, 2004).
27
CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES
A effet, des sources de données et informations collectées durant nos recherches auprès du Centre
de Documentation Géographique (CDG) du Ministère en charge de l’Environnement de l’Eau et
de la pèche et les travaux de terrain. Il s’agit essentiellement de prélèvement des échantillons pour
les analyses de nitrate et le relevé des données piézométriques des campagnes piézométriques
réalisée en Mars 2018 et complétées par les données des coupes lithologiques ou des fiches
techniques de forages fournies par différentes entreprises de forages ainsi que celles de la Société
Tchadienne d’Eau (STE). Ces données ont servi à la production des cartes thématiques ou
paramétriques telle que la carte de profondeurs des nappes (Figure 8), de niveaux piézométriques,
de coupes lithologiques (Figure 5, 6) etc. Ces données ont aboutie à la réalisation des différentes
cartes de vulnérabilités à partir des logiciels du SIG (QGIS, ArcGIS, etc.).
Eu égard de ce qui précède, on peut citer comme matériels et équipements de terrain utilisés :
- Une sonde piézométrique électrique à double signalisation (sonore et lumineux) pour les
mesures manuelles du niveau statique ;
- Un Kit d’analyse des paramètres physico-chimique et bactériologique de l’eau (Kit
Wagtech / Potalab) ;
- Un GPS Garmin pour les relevés des coordonnées géographiques des points de mesures;
- des fiches techniques des forages (log de forages).
Outre les matériels de terrain, nous avons utilisé des logiciels techniques, à savoir:
- Surfer version 11 pour l’établissement des différentes cartes basées sur la représentation de
données spatiales ;
- Geyfor et Paint pour la réalisation des logs (coupes) de forages ;
- Microsoft Excel pour un prétraitement et l’analyse des données ;
- Les logiciels ArcGIS 10.4 et QGIS 2.8.1 sont utilisés de façon complémentaire pour
élaborer les différentes cartes thématiques ;
- L’Internet / sites web pour les recherches documentaires ou bibliographiques.
28
Pour générer les cartes ou les résultats de l’étude, nous avons surtout utilisé le logiciel ArcGIS
développé par ESRI. Ce logiciel de SIG, doté de fonctions et outils mathématiques puissants, et
qui a permis de travailler à la fois en systèmes vectoriels, raster et matriciels.
Les outils les plus utilisés sur ArcGIS sont notamment le module « Interpolate IDW» pour
l’analyse et la spatialisation des données ponctuelles, le module « Reclassify » pour l’attribution
des côtes et le module « Map calculator » pour les opérations de croisement entre les différentes
cartes thématiques.
Par ailleurs, l’application des méthodes paramétriques GOD (Foster 1987) et SI (L. RIBEIRO,
2000) ont permis, non seulement d’obtenir des résultats pertinents, mais surtout de mieux
cartographier les risques de vulnérabilités intrinsèques et spécifiques. Ceci a permis de mieux
appréhender les méthodes la mieux adaptée et applicables au contexte de la ville de Ndjamena,
ainsi que leurs limites.
Pour répondre aux objectifs de l’étude, il a été fait appel à l’estimation de la vulnérabilité par les
deux (2) méthodes multicritères couplée aux Systèmes d'Informations Géographiques.
Ainsi, l'incorporation des résultats GOD et SI dans des systèmes d'information géographique (tels
que ArcGIS, QGIS, Sulfer etc.) a permis de bien structurer, modéliser et surtout de faciliter
l'interprétation des informations et données afin de mieux comprendre le dynamisme de la
vulnérabilité dans le temps et dans l’espace. L'étude menée à l'aide des modèles GOD et SI, a
permis de produire, selon chaque méthode, une carte de vulnérabilité à la pollution (Figure 19 et
29
Figure 20). L’analyse de la répartition des teneurs en nitrates a servi à la production de la carte de
nitrate (Figure 26) qui est ensuite confrontée aux deux (2) cartes de vulnérabilité (GOD et SI). Ces
cartes sont ensuite confrontées entre elles et d’avoir des mesures disponibles des concentrations du
nitrate dans les eaux souterraines. Des cartes d’informations qui sont des cartes décisionnelles sont
élaborées, non seulement pour mieux délimiter les zones susceptibles de pollution potentielle et
les périmètres de protection des eaux souterraines, mais aussi d’orienter la planification des projets
d’aménagements urbains et l’implantation de projets hydrauliques.
Au regard de ce qui précède et pour mieux délimiter les zones de vulnérabilité, deux (2) cartes de
vulnérabilité des eaux souterraines de Ndjamena sont établies sur la base de calcul d’indices GOD
et SI (Equation 1 et Equation 2) par superposition et combinaison de cartes paramétriques.
Dans le cas de notre étude, le choix de la méthode est porté sur les méthodes de cartographie à
index paramétrique (GOD et SI). C’est une méthode multicritère basée sur la combinaison et/ou la
pondération de cartes des différents paramètres de vulnérabilité de la zone d’étude, en donnant un
index numérique ou une pondération à chaque paramètre mise en évidence. La méthode GOD et
SI a été choisie pour les raisons suivantes :
Les méthodes les plus récentes et les plus fréquemment utilisées dans la littérature de
l’hydrogéologie ;
L’accessibilité et la disponibilité des données et informations (acquisition des données);
L’adaptation de la méthode dans les contextes similaires de la zone d’étude ;
La fiabilité efficacité des résultats des méthodes démontrée dans plusieurs travaux de
recherches ;
30
La facilité dans la manipulation avec les logiciels SIG (ArcGIS);
Les 02 méthodes sont moins complexes et à faibles cout d’investissement.
Méthodes des systèmes paramétriques : GOD, SI, EPIK, DRASTIC, SINTACS, CALOD,
COP ;
Par contre au second groupe, on peut classer les méthodes de vulnérabilité en fonction des
caractéristiques spécifiques ou intrinsèques de l'aquifère prise en compte :
En fin, pour le troisième groupe, une autre classification est possible, en fonction de l'utilisation ou
non de système de pondération pour les facteurs mise en jeu.
Utilisation de système de pondération : DRASTIC, SINTACS, SI, CALOD et EPIK.
Au regard de la disponibilité et de l’accessibilité des données de la zone d’étude, vue les coûts
d’investissement des méthodes et le temps de la mise en évidence de chaque méthode, et enfin vue
l’objectif recherché, le choix de l’étude a porté sur deux (2) méthodes, à savoir GOD et SI. Ces 02
méthodes, à la fois paramétriques et multicritères caractéristiques de la vulnérabilité intrinsèque et
spécifique, sont les plus adaptées (applicables) et réalisables dans le contexte hydrogéologique de
la ville de N’Djamena. Le but du choix de GOD est de mettre en évidence l’utilisation claire de
deux méthodes par rapport à la méthode DRASTIC déjà mise en évidence (Abderamane, 2017).
Les résultats de cette étude comparative apportent des contributions à la connaissance du système
aquifère de Ndjamena et aux résultats du modèle DRASTIC. En complément, la validation de
31
cette application GOD et SI est testée en comparant la distribution des nitrates (Figure 26) dans les
eaux de la nappe de Ndjamena et la répartition spéciale des différentes classes de vulnérabilités
établies.
L’évaluation DRASTIC de la vulnérabilité intrinsèque (Abderamanee, 2017) des eaux
souterraines de Ndjamena a donné des résultats et conclusions intéressants et surtout pertinent et
qui ont montré l’application adaptée de la méthode DRASTIC (méthode multicritère et
paramétrique) au contexte de N’Djamena. Ainsi, la méthode SI (DRATOS) mise en évidence dans
cette étude n’est rien d’autre que la dérivée de la méthode DRASTIC qui a déjà fait ses preuves
dans le contexte hydrogéologique de la zone d’étude. Le choix porté sur la méthode SI et GOD est
dans le but de compléter le travail fait par Abdramane et surtout de jeter une base de comparaison
entre les différentes méthodes pour notamment évaluer les avantages comparatifs, les limites
d’application et la convergence entre les différentes méthodes.
a. Méthodes GOD
A l’instar des autres méthodes d’estimation de la vulnérabilité, GOD apparait comme étant une
méthode paramétrique et empirique qui a été développée en Angleterre en 1987 par Foster (Hamza
et al, 2007). Son but est d’estimer la vulnérabilité intrinsèque de l'aquifère face à l’infiltration
verticale de polluants à travers la zone non saturée. La méthode ne traite pas de la diffusion
latérale des polluants dans la zone saturée (Foster, 1987). Elle est basée plutôt sur la combinaison
des cartes de différents paramètres de la zone d’étude (critère de vulnérabilité) en donnant un
index numérique ou une valeur à chaque paramètre. La combinaison de cartes se fait au moyen de
logiciel de traitement multicritère (ArcGIS, QGIS etc.).
L'appellation GOD provient d'un acronyme formé par les initiaux des noms en anglais des 03
paramètres utilisés par cette méthode pour estimer la vulnérabilité intrinsèque (Martel, 2003). Ces
trois (3) critères se définissent comme suit :
Chacun de trois (3) paramètres GOD est subdivisé en classe auquel est attribué une notation
variant entre 0 et 1. Cependant, le paramètre noté G représente le type d’aquifère en fonction de
son degré de confinement. Plus ce dernier est important, plus la valeur de la notation s’approche
de zéro. Selon GOD, le rôle du sol dans la protection de l’aquifère est négligée dans cette méthode
(Foster 1987). L’Indice GOD (IGOD) qui permet d’évaluer ou d’estimer la vulnérabilité de
32
l’aquifère à la pollution est obtenu par la multiplication de ces trois (3) paramètres (Equation 1),
en d’autre termes par la multiplication des indices de vulnérabilité IGOD qui est obtenue à partir de
l'équation (Murat et al., 2003, In Ake et al., 2009) suivant :
A préciser que Ci, Cp et Ca représentent les valeurs d’index pour l’évaluation les trois (3)
paramètres à savoir : le type d’aquifère (Ci ou G), la profondeur de la nappe (Cp ou O) et la
lithologie des couches de la zone non saturée de l’aquifère ou caractéristiques géologiques (C a ou
D).
Les différentes plages d'indice de GOD obtenues sont mises en lien avec les classes de
vulnérabilité (Tableau 7). L'Indice GOD a pour valeur minimum " 0 " et " 1 " comme valeur
maximum. En générale, les indices GOD sont répartis en cinq (5) classes de vulnérabilité allant du
"très faible" à "extrême" (Tableau 7).
Pour le paramètre G (Groundwater occurrence) relatif au type d'aquifère, les zones correspondant
à l’aquifère artésien ont été affectées de la valeur de cote 0,1. Celles correspondant à l’aquifère
captive et semi-captive, ont été affectées respectivement des cotes 0,2 et 0,3. Pour l’aquifère libre
et recouvert ont été affecté respectivement des valeurs de cote 1 et 0,6 (Tableau 4).
Pour les paramètres caractéristiques de l'aquifère en terme de lithologie GOD (Overall aquifer
class), les argiles sableuses avec peu de limon ont été affectées de la valeur de cote 0,6 et les
sables argileux avec un peu de gravier ont été affectés de la valeur de cote 0,7 (Foster 1987). Aux
33
formations gneissiques altérées (ou fissurées), la valeur de cote 0,7 leur ont été attribuée et celles
de gneiss non altérée (ou non fissurée), la valeur de cote 0,8 (Tableau 5).
La profondeur de l’aquifère est un facteur important dans l’étude de la vulnérabilité, car toute
atténuation du polluant s’opère en relation avec la profondeur (Civita et al, 2004). La profondeur
de l’aquifère dans la zone d’étude est déduite en fonction de la différence entre le potentiel
d’élévation de la surface de la terre (Z) et le potentiel d’élévation de la surface piézométrique (h)
(Sanz et al.,2010). En outre, la profondeur de la surface des eaux souterraines peut être calculée en
utilisant le calculateur de raster par soustraction du potentiel d’élévation de la surface du
piézométrique (h) converti en format MNT de la zone d’étude.
34
10-20 0,8 A la profondeur du toit de l’aquifère dans le cas des
20-50 0,7 nappes captif.
50-100 0,6 Dans le cas de notre étude, nous nous sommes
intéressés à la nappe libre du Quaternaire (10 à 20m de
>100 0,5
profondeur) qui correspond à la notation 0,8 selon GOD
L’application de la méthode GOD commence par l’élaboration des cartes paramétriques dont la
superposition ou combinaison aboutit à la carte finale de vulnérabilité.
Les différentes plages d’IGOD obtenues ont été mises en lien avec les classes de vulnérabilité.
D’une manière générale, les indices GOD obtenus sont répartis en cinq (5) intervalles de classes
de vulnérabilité allant du "très faible" à "extrême vulnérabilité" (Tabl.8).
Tableau 8: Critères d'évaluation de la vulnérabilité GOD (Murat et al., 2003) (In Ake et al.,
2009).
Méthode SI ou DRATOS
La méthode SI ou indice de susceptibilité, est une méthode cartographique à index pour estimer la
vulnérabilité verticale spécifique, développée au Portugal par Ribeiro (2000) pour tenir compte du
comportement des polluants d’origine agricole (organique), principalement les nitrates, SI est une
version modifiée du modèle DRASTIC et connu sous le nom DRATOS (Hamza et al, 2007).
La méthode SI prend en considération cinq paramètres, les cotes correspondantes aux différentes
classes des paramètres dans la méthode DRASTIC (Ribeiro, 2000) ont été également conservées
pour les paramètres similaires (D : la profondeur de la nappe, R : la recharge efficace de
35
l’aquifère, A : la lithologie de l’aquifère, et T : la topographie). Le cinquième paramètre est
l’occupation des sols (OS). Les valeurs des cotes attribuées aux classes des différents paramètres
varient de 0 à 100, allant du moins vulnérable au plus vulnérable. Quant aux poids attribués aux
paramètres SI, ils varient de 0 à 1 selon l’importance du paramètre dans la vulnérabilité
(Tableau.7). L’indice de vulnérabilité (ISI) est calculé en faisant la somme des produits des cotes
par les poids des paramètres correspondants (Equation 2, page 33).
Les cotes attribuées aux quatre paramètres dans la méthode DRASTIC ont été conservées. Le
paramètre « occupation des sols (OS) » a été obtenu par le traitement de l’image Landsat (Base de
données SIDRAT, 2017). Par la suite, cette image a été utilisée suivant les cotes SI (Ribeiro L.
2000) pour établir une classification thématique de l’occupation du sol (Figure 21). À chaque
paramètre est attribué un index n, en fonction du caractère de ce paramètre (classe) sur le terrain.
La valeur 1 correspond aux conditions de plus faible vulnérabilité à la pollution et la valeur 10 à
celles favorisant le plus une forte vulnérabilité (Tableau 11). Pour les cinq (5) paramètres SI, les
cotes attribuées par classe sont récapitulé dans les différents tableaux ci-dessous (Tableau 9 et
Tableau 10).
Tableau 9: Les tableaux montrent les notes attribuées aux 05 paramètres (Ribeiro, 2000).
Tableau 10: Principales classes d'occupation des sols et valeurs LU (Ribeiro, 2000).
A partir des différents tableaux énumérés ci-dessus, une pondération (p) est attribuée à chacun des
paramètres en fonction de son influence relative sur la vulnérabilité (Ribeiro, 2000). Les poids les
plus élevés (5) sont attribués à la profondeur de la nappe, l'impact de la zone non saturée et la
recharge nette. Les poids les plus faibles (1 et 2) sont attribués à la topographie et à la texture du
sol. Pour un paramètre donné, une note basse implique que la nappe concernée n’est pas
vulnérable à la pollution et vice-versa (Tableau 09). Cependant, la méthode SI évalue mieux la
vulnérabilité à la pollution aux nitrates avec un taux de concentrations en nitrates des eaux de la
nappe et les différentes classes de vulnérabilité établies (Hamza et al 2007).
Tableau 11: Poids attribués aux paramètres SI ou DRATOS (variant de 0 à 1, du moins au plus
important) (Ribeiro, 2000 et In Hamza et al., 2007);
Paramètre D R A T OS
Poids 0.186 0.212 0.259 0.121 0.222
En marge des cotes de pondération des (poids de paramètre), la formule littérale de l’indice de
vulnérabilité SI ou DRATOS pour évaluer et de classer les degrés de vulnérabilité s’écrit comme
suit : ISI ou IDRATROS = 0,186*D + 0,212*R + 0,259*A + 0,121*T + 0,222*OS (2)
37
Équation 2 : Formule de l’indice de vulnérabilité selon la méthode SI (Ribeiro, 2000).
Tableau 12: Classe d'évaluation de la vulnérabilité SI (Ribeiro, 2000; In Hamza et al., 2007).
Dans le domaine de la gestion des ressources en eau, les Systèmes d’Informations Géographiques
(SIG) apparaissent comme étant des technologies efficaces et efficientes pour quantifier,
préserver et surtout rationaliser la gestion durable des ressources en eau. Ayant un large domaine
d’application, le SIG a montré une grande efficacité en matière de gestion, de traitement et de
l’analyse spéciale des données et informations (Mohamed, et al., 2003).
38
Méthode GOD Méthode SI Application SIG à la vulnérabilité (GOD et SI)
39
3.6. Estimation et cartographie des paramètres de la vulnérabilité
Profondeur de la nappe
Des études antérieures sur l’écoulement et la caractérisation hydrodynamique des eaux
souterraines de la plaine de Ndjamena sont amplement mises en évidence dans la thèse de
Djoret (2000) et kadjangaba (2007) et dans l’étude menée par BRGM (1988). Cependant, la
profondeur moyenne de la nappe phréatique à proximité du fleuve Chari est d’environ huit (8)
mètres sous la surface et augmente progressivement vers le nord à environ 20 mètres sous la
surface. La carte du niveau de la nappe (Figure 14) a permis les observations suivantes :
Le Centre et l’extrême Nord-Ouest sont les zones où la profondeur est assez élevée (10
à 20 m).
Mais en général, la nappe est peu profonde, les niveaux statiques se situent entre 8 et 21 m
(Figure 14). Dans la plupart de cas, le niveau d’eau remonte sous l’effet de la recharge en
période de hautes eaux (Aout à Décembre). La profondeur de la surface des eaux souterraines
a été calculée en utilisant le calculateur de raster par soustraction du potentiel d’élévation de
la surface du piézométrique (h) converti en format de grille (sources CNRD) de la zone
d’étude.
Les cotes attribuées selon les différentes méthodes sont résumées dans le tableau ci-dessous :
40
Suivant l’analyse spéciale des données de profondeur sur ArcGIS, nous avons obtenu la carte
de la profondeur du plan d’eau de la nappe de notre zone d’étude. Il convient de rappeler que
la profondeur varie de 08 à 11 m en bordure du fleuve Chari et Logone et de 11 à plus de 21
m quand l’on s’éloigne de plus en plus vers le Nord de Ndjamena (Figure 15).
La recharge efficace :
Par définition, la recharge efficace est la quantité totale d’eau qui atteint la surface
piézométrique (Foster, et al., 1998). Le processus de recharge est étroitement lié au cycle de
l’eau qui est composé de la pluviométrie, de l’infiltration, du ruissellement et de
l’évapotranspiration (Sylvain Massuel, 2001). La carte de recharge est obtenue par
interpolation et combinaison de la carte thématique (topographie, perméabilité du sol, réseau
hydrographie)
Il a été démontré que le système de l’aquifère de Ndjamena est rechargé principalement par le
fleuve Chari et par infiltration des précipitations pendant la saison des pluies (Djoret, 2000 ;
Kadjangaba, 2017). Des observations de la nappe phréatique près du fleuve (sensiblement
200m) ont relevé des fluctuations saisonnières de 2 m à 4 m, mais à une distance de 3,4 km du
fleuve Chari, ces fluctuations sont minimales. L’estimation de la recharge efficace est faible,
41
les valeurs publiées par Kadjangaba (2007) indiquent que la recharge de la nappe phréatique
dans la ville de N’Djamena varie relativement entre 04 et 17 mm / an sur tout le système
aquifère (Chapitre Evaluation qualitative et quantitative de la recharge des eaux souterraines
à partir des isotopes stables et des profils de chlorures, Page 110), soit un taux variant de 0,7
à 3% d’eau de pluies infiltrée. Cette intervalle de valeur (4 à 17 mm/an) a été considérée dans
le cadre de notre étude pour établir la carte de recharge efficace en tenant compte de
perméabilité litho-stratigraphique du sol.
Cette recharge n’étant pas homogène sur l’étendue du système aquifère de Ndjamena
(Kadjiangaba, 2017); ainsi pour l’élaboration de la carte de recharge de la zone d’étude nous
avons tenu compte de la perméabilité standard de sols (sable et argile). Il convient de préciser
au passage que la recharge est en relation avec le type lithologique et la perméabilité
intrinsèque du sol. Des coefficients de perméabilité standards (Tableau12) sont corrélés à
chaque type de sol (sable, limon, sable argileux ….) de la zone d’étude. Tenant compte de la
perméabilité standard des sols (sable et argile) qui ont une susceptibilité d’avoir une
perméabilité élevée, sont attribuées à des zones de recharge élevées (17mm/an). Elle permet
de visualiser les zones les plus favorables à l’infiltration ou les plus perméables dans la région
étudiée. Par contre, les sols de faible perméabilité (sable argileux, limon…) ont
nécessairement une recharge faible (inférieur à 17mm/an).
En effet, les zones de forte perméabilité sont les plus favorables à l’infiltration des eaux de
surface et donc à l’alimentation des nappes.
42
Au regard de l’intervalle de valeurs de la recharge efficace (Kadjangaba, 2007) assigné au
type de sol en fonction de la perméabilité standard (Tableau 13), nous obtenons ce qui suit :
Le Sable avec une cote de recharge égale à 17 mm/an
Le Sable argileux, le sable limoneux coté à 04 mm/an
Type d’aquifère :
En parlant du type d’aquifère, la plaine alluviale de Ndjamena dispose de deux (2) nappes
superficielles d’une profondeur d’environ 60 m (Djoret, 2000), une nappe libre et une nappe
43
captive à environ 200m (Pliocène). Notre étude concerne notamment la nappe libre du
Quartenaire. L’aquifère superficiel est constitué de succession de sable et des facies
d’alternance (sable argileux et sable limoneux) comme indiquer sur la carte ci-dessous
(Figure14). L’attribution des cotes GOD ou SI s’effectue en tenant compte de la capacité de
transmissive ou la perméabilité des matériaux de l’aquifère. Le tableau ci-dessous résume les
cotes attribuées :
Cotes obtenues
Lithologie SI GOD
Argile 2 0,8
Nappe captive Argile limoneux 3
Sable argileux 5
Sable limoneux 6
Sable 8
La topographie
Le paramètre topographie influence le développement du sol qui a un effet sur l’atténuation
de la contamination (Ribeiro, 2000). Le relief de Ndjamena est caractérisé par une
topographie présentant un profil relativement plat. L’altitude moyenne varie entre 280m et
44
320 m pour des pentes topographiques variant entre 1 et 2,5% (Djoret, 2000). En d’autres
termes, la ville de Ndjamena est située dans une plaine alluviale relativement plate, longée sur
toute sa bordure sud par le fleuve Chari, caractérisée par sa grande mobilité. Les pentes
calculées sur la carte donnent des valeurs très faibles, qui sont inférieures à 2,5% sur la
majeure partie du site. Pour ce faire, les valeurs des cotes attribuées pour ce paramètre sont
fortes et sont consignées dans le tableau ci-dessous.
45
Lithologie de l’aquifère
Au niveau de la nappe de Ndjamena, pour ce paramètre les formations d’argile, limon, sable
argileux, et de sable ont été observées. Pour ces paramètres lithologiques de l'aquifère, les
argiles, les argiles sableuses ou un peu de limon ont été affectées de la valeur de cote 0,6 et les
sables et les sables argileux avec un peu de gravier ont été affectés de la valeur de cote 0,7
(Foster, 1987). Ainsi la classification suivante a été adoptée :
Cotes obtenues
Zone non saturée SI GOD
Argile Non applicable 0,55
Argile limoneux Non applicable 0,62
Sable argileux Non applicable 0,64
Sable limoneux Non applicable 0,66
Sable Non applicable 0,68
46
Occupation du sol (Base de données du SIDRAT, 2017)
La plaine est une zone essentiellement agricole avec des rizières, des périmètres irrigués et
des plantations sur plus de 90%.
Seule la méthode SI est concernée par ce paramètre, les cotes des classes d’occupation des
sols sont résumées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 18: Cotes attribuées pour l’occupation des sols (Ribeiro L., 2000).
47
Figure 16: Carte d’occupation de sol, image MMT du Tchad (SIDRAT, 2017).
En appliquant les cotes SI aux différentes classes de l’occupation des sols, nous obtenons la
carte d’occupation de sol ci-dessous (Figure 17). Les cotes sont très caractéristiques au type
d’occupation de sol qui est susceptible ou non d’influencer la vulnérabilité du système
aquifère. Les valeurs des cotes attribuées aux différentes classes varient de 0 à 100 (Tabl.17).
Figure 17: Carte de l’occupation des sols de la plaine de Ndjamena coté selon SI.
48
CHAPITRE 4 : TRAITEMENT-RESULTATS-DISCUSSIONS
Tableau 19: Critères d'évaluation de la vulnérabilité GOD (Murat et al.,2003.In Ake et al.,
2009).
Au regard de ce qui précède, par calcul raster sur l’environnement ArcGIS et suivant la
combinaison des différentes cartes paramétriques (Profondeur, lithologie et type d’aquifère),
nous avons la carte de vulnérabilité GOD ci-dessous :
49
Figure 18: Carte des indices GOD de la plaine alluviale de Ndjamena.
Partant des différentes plages de l’indice GOD obtenues sur la carte (Figure 18), il est mis en
évidence quatre (4) classes de vulnérabilités. Les indices varient d’un intervalle allant de
0,126 à 0,657. La classification de ces indices a permis d’établir la carte de vulnérabilité à la
pollution par la méthode GOD. Selon Foster (1987), nous avons les classes de vulnérabilité
suivantes :
L’analyse de cette carte révèle quatre (4) classes de vulnérabilité réparties comme suit :
Classe très faible : Cette classe occupe la plus faible proportion (12%) par rapport aux autres
classes. Cela s’explique par la nature lithologique du contexte de ces zones à faible
vulnérabilité. Il s’agit bien des zones à dominance d’argiles ou les niveaux statiques sont
relativement profonds (13 à 21m).
50
Classe faible : Après la classe de vulnérabilité très faible, cette classe à faible vulnérabilité
représente 21% sur l’ensemble de la zone d’étude. Il s’agit de la vulnérabilité intermédiaire
entre la classe de vulnérabilité très faible et la classe de vulnérabilité modérée.
Classe modérée : cette classe occupe 29% de la zone d’étude qui longe toute la zone de la
classe de vulnérabilité élevée. Ce degré de vulnérabilité modéré, peut être lié éventuellement à
la nature de la zone non saturée et la lithologie constituée de facies sableux limoneux ou
sableux argileux de nature peu perméable à l’infiltration.
Classe forte ou élevée : elle représente une proportion élevée de classe de vulnérabilité
(38%), la plus importante selon la méthode GOD, car elle est la plus représentée
contrairement avec les autres classes sur la carte. Elle garantit une pollution moins sévère
dans le cas d’une contamination. Le degré élevé de la vulnérabilité pourrait être expliqué par
le contexte litho-stratigraphique de la zone non saturée à dominance sable, du niveau statique
moins profond (8 à 10m) Cette classe occupe relativement toute les zones de la bordure du
fleuve Chari et Logone (Sabangali, Farcha, Melezi, Ngueli, Walia, Ndigangali, Ngomba).
Classe de
vulnérabilité très
faible
12%
Classe de Classe de
vulnérabilité fort vulnerabilité faible
38% 21%
Classe de
vulnérabilité
modérée
29%
Le résultat de la méthode GOD, montre que les zones de vulnérabilité faible et très faible
occupent 33% de la plaine et se localisent à l’extrémité Nord de la ville de Ndjamena ou la
nappe phréatique est relativement plus profonde (16 à 20m) avec un dépôt important de
formation argileuse. Les zones de vulnérabilité modérée couvrent 29% de la surface totale et
se localisent au centre de la ville qui est une ancienne carrière remblayée par les décharges
sauvages. Par contre les zones à forte vulnérabilité, sont plus importantes et couvrent 38% de
la surface totale et se situent au niveau de la nappe bordant les fleuves Chari et Logone (zone
51
à intense d’activités maraichère, jardinage, rizière etc.). Suivant les criteres de la classification
d’indice de vulnerabilite GOD, nous obtenons la carte de vulnerabilite (Figure 19) :
52
Figure 20: Carte des indices SI de la plaine alluviale de Ndjamena.
Tableau 20: Critères d'évaluation de la vulnérabilité SI (Ribeiro, 2000 ; In Hamza et al., 2007)
A partir de la carte de l’indice de vulnérabilité SI (Tabl.11) générée grâce au calcul raster sur
l’environnement ArcGIS, nous avons procédé ensuite à la classification de ces indices. Cette
classification selon SI a permis d’établir les différentes classes de vulnérabilité à la pollution
sur la carte. Grace au calcul de proportion de vulnérabilité sur Excel, nous avons procédé à
l’analyse de la proportion des indices selon les classes de vulnérabilité. Ceci a permis de
mettre en évidence deux (2) classes de vulnérabilité SI, une classe faible et une autre modérée
réparties comme suit :
53
Classification des proportions d'indices de vulnérabilité
Vulnérabilité
modérée Vulnérabilité
faible
46%
54%
54
plupart l’extrémité nord et le centre de la plaine de la zone d’étude. Cette classe de
vulnérabilité moins sévère peut être liée à la nature de la zone non saturée constituée d’argile
qui est peu perméable et qui pourrait probablement jouer le rôle épurateur vis-à-vis des
polluants.
Dans ce sous chapitre, il est question de valider les cartes de 02 méthodes d’estimation de la
vulnérabilité (GOD et SI) en se basant sur la carte de répartition des teneurs de nitrates dans la
zone d’étude. En d’autres termes, il s’agit de la validation des cartes de vulnérabilité GOD et
SI en établissant une campagne de mesures sur 30 échantillons d’analyse des teneurs de
nitrates réparties à différents endroits de la plaine de Ndjamena. Cette opération a nécessité
des prélèvements de points d’eau (nappes relativement profondes de 0 à 30m) privés et
l’analyse de ces échantillons d’eau avec l’appui technique de l’Elaboration National des eaux.
En principe pour cette phase d’étude, il a été souhaité de prélever les eaux de puits
traditionnels (nappes superficielle) mais ces puits sont quasiment absents, raison pour laquelle
les prélèvements et analyses sont faits sur les forages (PMH) auprès des ménages. Ces
prélèvements a concerné essentiellement la nappe intermédiaire (20 à 30) capté par les forages
privés. Par interpolation des résultats de teneurs de nitrates, on obtient la carte de répartition
de nitrate ci-dessous (Figure 22) :
55
Figure 22: Carte de la distribution de nitrate sur la plaine de N’Djamena (LNE, 2018).
L’analyse de la carte de distribution des teneurs en nitrates (Figure 26) révèle que la
distribution spatiale des teneurs n’est pas homogène dans la zone d’étude. Cependant, les
analyses faites au Laboratoire National des Eaux ont révélé par endroits que les eaux de la
zone d’étude présentent des concentrations élevées en nitrates. Cette teneur en nitrates varie
entre 0 et 148 mg/l avec une moyenne de 8mg/l. L’examen de cette carte met en exergue des
zones relativement polluées par les nitrates (teneur élevée) dans les quartiers à système
d’assainissement défaillant (Amkoundjara, Djari etc.). En effet, sur l’ensemble des
prélèvements effectués (30 échantillons), seuls 21 échantillons contiennent des nitrates en
quantité mesurable.
La distribution des fréquences de ces analyses montre que 30% de ces échantillons présentent
un taux de nitrates compris entre 0 à 150 mg/l et 70% de ces échantillons présentent un taux
de nitrates inférieur à 50 mg/l (Directives OMS, 2004). Par conséquent, cette présence de
nitrates pourrait constituer un facteur de risque de sante publique (pollution anthropique),
surtout pour la population la plus vulnérable (nourrissons, femmes enceintes).
56
4.4. Analyse et discussions
Au titre de ce point, les résultats de l’étude sont présentés et discutés amplement dans les
lignes qui suivent. Les hypothèses sont également formulées pour tenter d’apporter de
réponses aux problématiques de l’étude et surtout de confronter les résultats de 02 méthodes.
Des cartes paramétriques ont été développées et en suite la combinaison de ces cartes a abouti
à des cartes de vulnérabilité GOD et SI. L’application des logiciels SIG (ArcGIS, QGIS,
ENVI, Sulfer etc.) à la méthode GOD et SI a abouti aux résultats qui sont analysées et
comparait dans les lignes ci-après.
A partir du tableau ci-dessous, il est important de préciser que souvent les composantes
nécessaires à l'estimation de la vulnérabilité sont obtenues, par cette méthode, à partir de la
combinaison de différents facteurs. Les informations relatives à ces paramètres ou variables
ne sont pas toujours disponibles, une réduction et une simplification des paramètres sont alors
obligatoires.
57
cartes se traduit par des variations d'indices semblables d'une carte à l'autre sur l'étendue de la
zone d’étude.
En outres, les deux méthodes (SI et GOD) donnent des résultats très différents en termes des
indices et degré de vulnérabilité. En termes de susceptibilité de vulnérabilité faible, celui-ci
représentant 54% de la superficie totale (39 500 ha, soit km2 soit 395 Km2) selon SI, contre
21 % selon GOD.
Cependant, la zone de recouvrement entre GOD et SI (19750 ha, soit 197,5 km2), représente
50% de l'ensemble de la surface ; les deux (2) modèles indiquent à la fois un degré de
vulnérabilité faible (21% soit 8295 ha ou 82,95 Km2) et un degré de vulnérabilité modéré de
29%. Au regard de l’analyse statistique, le taux de recouvrement atteint 50 % (197,5 km2
communs, pour une surface totale de 395 km2). On notera aussi que la superficie
correspondant au degré de vulnérabilité faible de SI est très supérieure à la surface de
recouvrement des deux modèles (GOD et SI).
Pour le degré de vulnérabilité ou la susceptibilité modérée, les superficies fournies par GOD
et SI ne sont pas proches (respectivement 46%, soit 181,7 Km2 et 29%, soit 114,55 Km2),
mais le taux de recouvrement entre les deux modèles n'est que de 29%.
Par contre, le degré de vulnérabilité ou la susceptibilité élevée n’est pas représenté selon SI
(0% du terrain d'étude), sensiblement plus représenté selon SI (38% du terrain d'étude soit
15010 ha ou 150,1 Km2).
Tableau 22: Comparaison des pourcentages de surfaces occupées par classe de vulnérabilité.
58
Très faible 0% 12% soit 4740 ha ou 47,4 Km2
Faible 54% soit 21330 ha ou encore 213,3 21% soit 8295 ha ou 82,95 Km2
Km2
Modérée 46% soit 18170 ha ou encore 181,7 29% soit 11455 ha ou 114,55
Km2 Km2
Elevée 0% 38% soit 15010 ha ou 150,1 Km2
GOD et SI, sont des méthodes paramétriques et surtout multicritères pour appliquer le SIG à
l’évaluation de la vulnérabilité des eaux souterraines.
Le paramètre physique comme "la pente et l’occupation des sols (OS)" a été obtenu par le
traitement de l’image Landsat 8 (base de données SIDRAT). Ces images Landsat ont été
utilisées pour établir une classification thématique pour l’occupation du sol et une
classification des indices des pentes selon la méthode SI.
Une des difficultés est liée à l’élaboration des cartes des paramètres dits de vulnérabilité GOD
et SI, l’interpolation utilisée pourrait entraîner des erreurs dans la réalisation de cartes des
paramètres, car elle n’est fiable qu’à l’intérieur des intervalles délimités par les données
ponctuelles (Jourda et al., 2006). Une autre difficulté de l’application de la méthode GOD et
SI est également les limites des classes en termes d’indice et les cotes qui sont assignés aux
différents paramètres (Ewodo, 2016)..
59
Cette étude comparative de la vulnérabilité par les méthodes GOD et SI a permis de déceler
trois classes de vulnérabilité faible, modérée, et forte. L’analyse de ces cartes de vulnérabilité
à la pollution des eaux souterraines de Ndjamena a révélé que le degré de vulnérabilité est
fonction de la lithologie et de la perméabilité du sol (la pollution est grande dans le faciès
sableux et moindre dans celui argileux) de la zone non saturée. Ainsi, le résultat de 02
méthodes GOD et SI ont montré clairement que la méthode GOD a surévalué la vulnérabilité
par rapport à la méthode SI (présence de la classe de vulnérabilité élevée).
Au regard de ces précédents analyse, les résultats de travaux de Aly (2015) au Burkina et
Ewodo (2016) sur l’apport des méthodes paramétriques DRASTIC, GOD et SI à l’évaluation
de la vulnérabilité intrinsèque dans les aquifères du bassin versant de l’Abiergué dans la
région de Yaoundé au Cameroun ont également prouvé que la méthode GOD surévalue la
vulnérabilité et par contre la méthode SI est adapté et applicable à l’évaluation de la
vulnérabilité spécifique à la pollution des eaux souterraines par les nitrates.
60
8. Confrontation de la carte de vulnérabilité GOD et la carte de vulnérabilité SI
Par comparaison, la confrontation de 02 cartes de vulnérabilité montre des similitudes et des divergences notoires. Il apparait trois (03) classes de
vulnérabilité GOD (faible, modérée et élevée) et par contre 2 classes de vulnérabilité SI (faible et modérée). En d’autres termes, GOD à surévalué la
vulnérabilité et SI à sous-estimé (Ewodo, 2016).
Par ailleurs, SI concorde bien avec la carte de répartition de la teneur en nitrate (Figure 26). Les teneurs élevées de nitrate apparait dans la classe de
vulnérabilité faible pour SI et dans la classe de vulnérabilité modérée. Puis que la teneur élevée de nitrate est liée à la pollution d’origine anthropique
non la pollution intrinsèque (contexte hydrogéologique de la zone), alors la carte de nitrate concorde bien avec la carte de vulnérabilité SI (vulnérabilité
spécifique).
61
8.1.1. Domaines d’application de GOD et SI
Au regard de ces précédentes analyses statistiques des classes et surface, nous considérons
deux aspects important qui sont entre autres :
La concordance implique des cartes qui s'accordent pour la variation des indices d'une
zone à l'autre, mais qui ne classent pas les zones avec la même évaluation de l'indice ;
A la marge de travaux fait par Edwodo (2016) à Yaoundé au Cameroun, les résultats de notre
étude démontre bien que la méthode GOD et SI sont applicables respectivement à l’estimation
de la vulnérabilité intrinsèque et spécifique. L’évaluation de la répartition de teneur des
nitrates a permis surtout de valider la ressemblance des cartes de vulnérabilité. Le paramètre
occupation du sol de la méthode SI rend surtout compte de l’impact des activités anthropiques
qui constituent une réelle menace pour la zone d’étude.
Il y’a une susceptibilité entre la carte GOD et SI avec les concentrations du nitrate évaluées
dans les eaux des forages manuels en 2018. Cependant, les deux cartes ont été confrontées à
la carte de concentrations ou de répartition des teneurs du nitrate mesurées en décembre 2018
sur 35 points d’eau. À cette date, les concentrations dans la nappe de Ndjamena variaient
entre 0 à 150 mg/l. Il convient de préciser que ces teneurs varient par endroits, elles
dépassaient 50 mg/l (Norme adoptée par l'OMS). C’est le cas de la zone du quartier
Amkoundjara et NDjari, il s’agit d’un quartier situé sur des anciens sites de décharge et où les
conditions et services d’hygiène et assainissement du milieu sont très médiocres.
Sur la carte produite par la méthode GOD, on constate une mauvaise adéquation entre le
degré de vulnérabilité et les concentrations mesurées (Figure 19). La meilleure
correspondance est trouvée pour les concentrations supérieures à 150 mg/l, qui se trouvent
dans la zone à vulnérabilité modérée dans 80% des cas.
En d’autres termes, le taux de coïncidence entre les concentrations en nitrates disponibles des
eaux de la nappe et les différentes classes de vulnérabilité établies est de 46% avec la méthode
SI contre 29% avec la méthode GOD. Ces taux de coïncidence sont satisfaisants pour les deux
méthodes utilisées. Cependant, la méthode spécifique SI a mieux evalué la vulnérabilité par
les nitrates. A noter que plusieurs travaux abordant le sujet ont abouti à des résultats
62
similaires. En effet, les études de Frances et al. (2002), Batista (2004), Lobo et Oliveira
(2004), Stigter et al. (2006), Hamza et al. (2007) et Aké (2010), ont montré que la
vulnérabilité par les nitrates est mieux exprimée par la méthode de vulnérabilité spécifique SI.
Dans les phases pratiques de simulation de notre étude, nous avons fait appel au logiciel
ArGIS version 10.4 et QGIS version 2.8 pour procéder au traitement et à l’analyse spéciale
des données afin de mettre en évidence les structures reconnaissables susceptibles de révéler
des relations entre les paramètres hydrogéologie et la vulnérabilité (intrinsèque et spécifique).
Grâce à ArcGIS qui est un outil intégré de SIG, nous avons pu estimer comparativement la
vulnérabilité à la pollution de la nappe superficielle de Ndjamena par rapport à la pollution au
nitrate. Ainsi, la combinaison des cartes de différents paramètres hydrogéologiques
susceptible d’influencer la qualité et la quantité des eaux souterraines, a permis d’obtenir les
cartes de vulnérabilité présentant des zones de plus vulnérables aux moins vulnérables.
Au regard des travaux de terrain, de la collecte, du traitement et de l’analyse des données, les
limites ou contraintes majeures qui ont impacté l’étude sont entre autres :
63
Le traitement qualitatif des données collectées fait perdre énormément de temps de
travail;
64
CONCLUSION GENERALE ET PRESPECTIVES
L’étude comparative de l’évaluation de la vulnérabilité à la pollution des eaux souterraines de
la plaine alluviale de Ndjamena par les nitrates a permis de mettre en évidence aussi bien trois
(3) classes de vulnérabilité (faible, modérée et élevée ou forte) par la méthode GOD que par la
méthode SI ou DRATOS (faible et modérée). Cette étude à la fois qualitative et quantitative a
apporté une contribution à la connaissance des paramètres de vulnérabilité de la nappe de
Ndjamena. L’application du Système d’Information géographique (SIG) à la méthode GOD
et SI a permis non seulement de cartographier mais surtout d’estimer les surfaces vulnérables
du système aquifère de Ndjamena à la pollution par les nitrates. Sur les résultats, la
vulnérabilité s’accroît de la bordure sud de la ville qui longe le fleuve Chari et Logone vers le
nord de la ville de Ndjamena. L’analyse des deux (2) cartes de vulnérabilité résultant de la
méthode GOD et SI a révélé respectivement trois (3) et deux (2) classes de vulnérabilité, ce
qui laisse à croire que les 02 cartes de vulnérabilité (GOD et SI) sont relativement proches. La
méthode GOD (vulnérabilité intrinsèque) a fournie des résultats presque similaire
d’évaluation de la vulnérabilité par rapport à la méthode SI (vulnérabilité spécifique). Quant à
la carte de répartition des teneurs liées au nitrate établie par la méthode SI, elle a plutôt
surévalué la vulnérabilité à la pollution aux nitrates avec 46% de zones modérément
vulnérables exposés aux nitrates par rapport à GOD. En d’autres termes, GOD surévalue la
vulnérabilité intrinsèque par rapport à la méthode SI qui a surestimé la vulnérabilité
spécifique à la pollution au nitrate.
Ainsi, l’application comparative des 02 méthodes montre bien que la nappe de plaine alluviale
de Ndjamena court un risque à la fois modérée (SI) et élevée (GOD) de pollution par endroit
liée au contexte hydrogéologique de la nappe et surtout de la pollution due aux actions
anthropiques (défaillance du système d’assainissement adéquat). En plus de la méthode
DRASTIC (Abderamanee et al, 2017), la méthode GOD et SI sont aussi très adaptées et
applicables au contexte de la zone d’étude caractéristique au plaine alluviale.
A travers cette étude, il est également montré que l’application du SIG (ArcGIS, QGIS….)
aux 02 méthodes de la vulnérabilité à un apport capital et surtout satisfaisant. Sa valeur
ajoutée réside dans l’élaboration et la combinaison des diverses cartes thématiques ou
paramétriques hydrogéologies, les analyses spéciales multicritères et spéciales, les Bases de
Données, la rapidité dans la manipulation. Nous ne perdons pas de vue, l’automatisation et
surtout la rapidité dans la combinaison de plusieurs paramètres (hydrogéologie, topographie,
géologies….). L’intégration et le traitement des données multicritères dans l’environnement
65
ArcGIS et QGIS facilite surtout l’analyse spéciale (interpolation) et l’interprétation de la
situation liée à la vulnérabilité. Les 02 cartes de vulnérabilité sont des outils d’aide à la
décision vis-à-vis des projets d’aménagements hydrauliques. C’est également, les moyens
efficaces d’aide à la prévision face aux éventuels risques de pollutions d’origine anthropique
des eaux souterraines.
La présence des valeurs de forte teneur en nitrate dans les classes de vulnérabilité faible
(GOD) et modérée (SI) prouve que les aquifères du Ndjamena sont susceptibles d’être
menacés localement par la pollution surtout d’origine anthropique. Il est donc souhaitable de
contrôler les zones à teneur élevée de nitrate (indicateur de pollution anthropique).
Vue la problématique et les enjeux liés au risque de vulnérabilité des eaux souterraines dans la
ville de Ndjamena et en termes de perspectives, il est pertinent pour la Mairie de Ndjamena
d’élaborer un plan stratégique interministérielle de gestion intégré des risques éventuels de
pollution des ressources en eau (souterraine et de surface), non seulement pour sensibiliser la
population sur le changement de comportements en matière d’hygiène et assainissement et la
gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) afin de préserver les ressources. L’utilisation
rationnelle des produits phytosanitaires (engrais, pesticides, herbicides et.) et de
l’environnement dans les zones concernées (périmètres irrigués, décharge incontrôlé, rejet
anarchique des eaux usées dans la nature, etc.) ne doit pas être perdue de vue. Pour finir, des
nouvelles recherches peuvent-être lancées à travers les études d’impact sanitaire et
environnemental du nitrate et bien d’autres polluants dans les zones vulnérables, Une
modélisation de la vulnérabilité du système aquifère en trois (3) dimensions peuvent être
davantage menée pour simuler l’évolution d’autres types de pollutions dans le temps et dans
l’espace. Le contrôle de la qualité des eaux et la mise en place des périmètres de protection
(piézomètres) doit être considérés comme des actions stratégiques de préventions et de
surveillance permanentes des pollutions éventuelles.
66
BIBLIOGRAPHIES
OUVRAGES ET ARTICLES
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nappe de Chaffar (Sud-Est tunisien). Sécheresse ; 17p.
ANNEXES
69
Annexe 1: Tableau d’analyse des différentes méthodes de vulnérabilité en Hydrogéologie
Le but de la présente grille d’analyse est de faciliter et orienter la justification de notre choix de la méthode d’estimation de la vulnérabilité la plus réaliste, pertinente
et surtout adaptée à notre contexte d’étude.
Méthodes Auteur Ann Type de Nombre paramètre But Avantage Particularité ou Temps Coût Observat
ée méthodes hydrogéologique limite estimé ions
DRASTIC Au Etat 1987 Méthodes 7 paramètres hydrogéologiques de Délimiter les Plusieurs L'une des difficultés de Plus de
Unis par des systèmes la nappe à mettre en évidence: zones à risque paramètres pour l'application des temps Coût élevé
USEPA paramétrique profondeur (D), recharge nette et vulnérables une bonne méthodes DRASTIC et pour à cause des
‒ L. s (R), nature lithologique de à la pollution représentativité. GOD est également les traiter et paramètres
ALLER l'aquifère (A), texture du sol (S), (Evaluer la L'utilisation de 7 limites des classes et les générer multiples à
et al., topographie ou pente du terrain vulnérabilité paramètres dont la cotes qui sont assignées les cartes rechercher
(T), impact de la zone non saturée verticale fiabilité dépend aux différents
(I) et conductivité hydraulique ou intrinsèque à des données paramètres. (1500 000
perméabilité de la zone saturée la pollution utilisées pour leur Fcfa)
(C). des aquifères). réalisation.
GOD Foster 1987 Méthodes L'approche employée pour ce Estimer la Les 03 paramètres Utilise aussi une Moins de
(1987) des systèmes modèle a recours à trois vulnérabilité accessibles et approche empirique où la temps
paramétrique paramètres. Le premier : Intrinsèque facile à manipuler vulnérabilité des pour Moins cher
Foster et 1991 s et non Groundwater occurrence (G); pour un modèle. aquifères est définie en générer
Hirata utilisation du réside dans l'identification du type L'importance de fonction de les cartes (300 000 1er choix
(1991) système de d'aquifère en fonction de son GOD réside dans l'inaccessibilité de la (facile à Fcfa) de la
pondération degré de confinement. Le le fait qu'il tient zone saturée, au sens de manipule méthode
deuxième : Overall lithology of seulement compte la pénétration du r avec les
aquifer (O) est défini par la des facteurs les polluant, et de la capacité 3
lithologie de l'aquifère et le plus significatifs d'atténuation que parametr
troisième Depth to groundwater pour évaluer la présente la couche sus- es)
(D) correspond à la profondeur de vulnérabilité jacente à la zone saturée.
la nappe (Murat et al., 2003, In
Ake et al., 2009). La cartographie
de la vulnérabilité à la pollution
des aquifères par la méthode
GOD est faite par le calcul de
69
l'Indice GOD (IG) selon
l'équation :IGOD = IG X IO X ID
SI Portugal 2000 Méthodes Dérivé de la méthode DRASTIC Evaluer la Les paramètres Les paramètres qui ne Moins de Moins cher
(Susceptibi par des systèmes avec 05 paramètres de la nappe: vulnérabilité permettant de sont pas pris en compte temps (500000 2eme choix
lity Index) Ribeiro paramétrique profondeur (D), recharge nette Spécifique tenir compte du dans la méthode SI par pour Fcfa) de la
(2000) s et (R), nature lithologique de (Nitrate, comportement des rapport aux méthodes générer méthode
utilisation de l'aquifère (A), topographie ou pesticide etc.) polluants DRASTIC et SINTACS les cartes
In 2007 système de pente du terrain (T), et d'origine agricole, sont les paramètres : et
Hamza et pondération l'occupation du sol OS. Plus principalement les conductivité hydraulique données
al .,2007) adapté au terrain sédimentaire. nitrates. Cette de l'aquifère, impact de (facile à
Cette méthode très adapté au méthode prend en la zone vadose, et type manipule
contexte de la plaine alluviale. considération 5 de sol. Il est considère r)
Détermine la vulnérabilité paramètres. Les 4 que le paramètre
spécifique premiers sont conductivité hydraulique
identiques à 4 de l'aquifère est difficile
paramètres déjà à évaluer dans l'espace.
pris en compte
dans la méthode
DRASTIC
SINTACS En Italie 1994, Méthodes C’est la version italienne de la Estimer la qu'elle propose Ribeiro (2000) (in Plus de Cout élevé
Civita des systèmes méthode DRASTIC : c'est une vulnérabilité cinq scénarios Hamza et al., 2007) temps
paramétrique adaptation de DRASTIC aux Intrinsèque différents de mentionne la difficulté pour (800 000F
In 2007 s et conditions méditerranéennes. vulnérabilité : les de l'évaluation de traiter et cfa)
Hamza et utilisation de Cette méthode de vulnérabilité scénarios « conductivité hydraulique générer
al., système de verticale intrinsèque prend en impact normal » de l'aquifère, d'autre part, les cartes
2007), pondération considération les mêmes et « impact sévère ce dernier paramètre a
paramètres que la méthode », scénarios été déjà pris en compte
DRASTIC. Applicable aux relatifs aux indirectement dans le
conditions méditerranéennes et aquifères paramètre lithologie de
aux terrains très karstifiés et constitués par des l'aquifère (A), et cela par
terrains fissurés. La spécificité de sédiments non la considération des
cette méthode par rapport à la consolidés, caractéristiques
méthode DRASTIC est qu'elle localisés dans des granulométriques de
propose cinq scénarios différents aires à sols épais, l'aquifère.
69
de vulnérabilité : les scénarios « avec une
impact normal » et « impact profondeur du
sévère », « drainage important à plan d'eau qui
partir d'un réseau superficiel », « n'est pas très
terrain très karstifié », « terrain élevée.
fissuré ».
EPIK EPIK 1999 Méthodes Une méthode d'évaluation de la Estimer la Cette méthode ne tient Plus de
Doerflige des systèmes vulnérabilité verticale intrinsèque Vulnérabilité pas compte des 1500 000F
r et al. paramétrique à la pollution spécialement conçu Intrinsèque paramètres en fonction cfa
(1999) s et pour les aquifères karstiques pour des nappes du temps (pluie, la
utilisation de protéger les sources carbonatées recharge...), mais
In Vias 2004 système de d'approvisionnement en eau seulement les paramètres
et al., pondération (sources et puits) par systèmes intrinsèques de l'aquifère.
(2004) paramétriques ; présence Applicable aux terrains
d'épikarst ; présence of epikarst Karstiques
(E), les caractéristiques de la
housse de protection ; the
characteristics of the protective
cover (P), les conditions
d'infiltration ; the infiltration
conditions (I) et le développement
du réseau karstique ; karst
network développement (K).
AVI Van 1993 Méthode AVI est un rapport analogique ou Estimer la Cette méthode AVI n’utilise pas le Plus de
Stempoo analogique une méthode numérique qui Vulnérabilité numérique qui principe d'évaluation par temps
rt et al. ou méthode utilise deux (2) paramètres: intrinsèque utilise deux pondération mais pour
1993) numérique l'épaisseur de chaque couche des eaux paramètres: détermine l'indice de traiter et
sédimentaire supérieure au-dessus souterraines. l'épaisseur de vulnérabilité moyenne de générer
In Draoui 2007 du aquifère saturé (d) et la chaque couche la relation entre les deux les cartes
et al., conductivité hydraulique estimée sédimentaire paramètres, selon les numériqu
(2007) (K) de chacune de ces couches supérieure au- L'équation suivante : es
sédimentaires. Les valeurs de dessus du aquifère AVI = d/k
l'indice AVI sont divisées en cinq saturé (d) et la Il s’agit de la méthode
intervalles de vulnérabilité qui conductivité des relations analogiques
69
représentent les différents degrés hydraulique et des modèles
de réduction de la contamination. estimée (K) numériques
COP (Vias et 2002 Méthodes La méthode «COP» a été Evaluer la l'acronyme COP Cette méthode considère
al.,2002, des systèmes développée pour évaluer la Vulnérabilité ont été combinées les caractéristiques du
2004) paramétrique vulnérabilité intrinsèque des intrinsèque pour évaluer la karst, comme la présence
s aquifères carbonatés dans le cadre des eaux vulnérabilité de dépressions en surface
In Vias 2004 du programme COST Action 620 souterraines. intrinsèque d'une (facteur C) et l'étendue
et al., de l'Union Européenne. comme ressource en eau de leur bassin versant,
(2006) les paramètres de l'évaluation de souterraine, tel ainsi que les formes du
la vulnérabilité : Overling layers que proposé dans paysage karstique, sont
above the water table (facteur O), la formule des facteurs qui
la concentration de l'écoulement ; suivante: diminuent la protection
the Concentration of flow COP Index = naturelle apportée par les
(facteur C) et les précipitations au C.O.P couches du dessus
dessus de l'aquifère ; (facteur O).
Precipitation over the aquifer
(facteur P),
CALOD Edet, 2004 Méthodes L'acronyme « CALOD » Evaluer la Cette méthode est Développer pour évaluer vulnérabili
(2004), des systèmes correspond aux initiales des cinq vulnérabilité applicable par des la vulnérabilité té
paramétrique paramètres mise en jeu : Clay intrinsèque simples données intrinsèque des aquifères intrinsèque
s et layer thickness; épaisseur de(s) des aquifères recueillis à partir sableux des nappes des
utilisation de couches argileuses (C). Les sableux des des log de forages côtières, dans les zones aquifères
système de couches d'argiles d'épaisseurs nappes ou des mesures de ou on trouve des sableux
pondération variées et à différents niveaux par côtières terrains difficultés pour des nappes
rapport à la surface de sol, jouent l'obtention des données côtières
le rôle de la couverture protective souvent utilisées par les
pour l'aquifère, plus qu'elles sont méthodes de
épaisses, plus le risque de vulnérabilités
contamination de l'aquifère est couramment utilisées
réduit, car le contaminant va comme DRASTIC,
prendre un temps plus long pour SANTACS,....
atteindre l'aquifère
69
Annexe 2: Coupe Forage STE Farcha Milezi (GD29) et STE DEMBE (GD25), Intersection AB-CD
69
AXE DE COUPE DE FORAGE C - D
Annexe : Coupe forage STE GASSI (GD31) Annexe : Coupe STE SOTEL (GD16b)
69
Annexe 4: Coupe STE Guenebord (F5)
69
69
69