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Royaume du Maroc

Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique


Université Hassan 1𝑒𝑟
Ecole Nationale des Sciences Appliquées de Khouribga
Département du génie de Procédés, de l’Énergie et de l’Environnement

SUJET DE STAGE :
Analyse du fonctionnement de la filière eau de la STEP de Khouribga

«Optimisation et amélioration du traitement secondaire»

Parrain de stage :
Station d’épuration de la ville de Khouribga

Parrain de stage : Réalisé par :


Mme .CHERRADI ELKACIMI Oussama

Période de stage : Période de stage: Du 𝟏𝒆𝒓 au 31 Août 2015

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 1


Sommaire
Remerciement :
Partie 1 : Présentation du Groupe OCPSA :
1. Introduction………………………………………………………………………………
2. Historique ………………………………………………………………………………..
3. Emplacement géographique……………………………………………………………
4. Missions de Groupe OCP………………………………………………………………
5. Filiales de groupe OCP……………………………………………………………………
………………………………………………………………
6. Statut juridique de l’OCP
7. Hygiène et sécurité ………………………………………………………………………

Partie 2 : Description de la station d’épuration :


1. La filière eau………………………………………………………………………………
 Prétraitement ……………………………………………………………………

 Traitement secondaire……………………………………………………………

 Traitement tertiaire………………………………………………………………….

2. La filière boue………………………………………………………………………………
 Epaississement statique……………………………………………………………

 Digestion des boues………………………………………………………………

 Déshydratation mécanique…………………………………………………………

3. La filière gaz………………………………………………………………………………
 Désulfuration………………………………………………………………………

 Stockage dans le gazomètre…………………………………………………………

4. Cogénération……………………………………………………………………………….

Partie 3 : Analyses physico-chimiques et microbiologiques :


1. Analyses physico-chimiques……………………………………………………………….
 La matière en suspension (MES) ………………………………………………………

 La demande chimique en oxygène (DCO) ……………………………………………

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 La température ………………………………………………………………………

 La conductivité ………………………………………………………………………

 La salinité ……………………………………………………………………………..

 La turbidité ……………………………………………………………………………

 L’indice de boues………………………………………………………………………

2. Analyses microbiologiques…………………………………………………………………..
3. Interprétations…………………………………………………………………………………

Partie 4 : Etude critique du fonctionnement des bassins biologiques et


des clarificateurs :
1. Fonctionnement………………………………………………………………………………
2. Dysfonctionnements…………………………………………………………………………
 Introduction…………………………………………………………………………..

 La démarche de l’amélioration du process…………………………………………..

 Dysfonctionnement physique………………………………………………………..

 Dysfonctionnement biologique………………………………………………………..

3. Etude des systèmes d’aération………………………………………………………………


 Le rôle des systèmes d’aération……………………………………………………….

 ……………………….
Les paramètres fonctionnels dans les systèmes d’aérations :

 Techniques de l’aération………………………………………………………………

Partie 5 : Optimisation du fonctionnement du traitement secondaire


1. Les problèmes affrontés dans les bassins biologiques et les clarificateurs…………………………….
 Rappel sur la biologie des boues activées…………………………………………………………………
 Les problèmes biologiques ………………………………………………………………………………………
2. Recommandation pour l’exploitation et la conception des bassons d’aération et des
clarificateurs.………………………………………………………………………………….
3. Les actions curatives contre le phénomène de foisonnement…………………………………

Conclusion………………………………………………………………………………………….

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Remerciement

Je tiens tout d’abord à remercier Mme, Majda CHERADI, responsable de la


STEP pour m’avoir fait confiance tout au long de mon travail en me laissant
une marge d’autonomie importante.
Je n’oublie pas mes remerciements à toute l’équipe de la STEP, Mr. Brahim,
Mme et Mme Fatimaezzahra pour tous les conseils et les informations qu’ils
m’ont donnés durant mon travail.
Enfin, je ne peux pas oublier de préciser toute la profonde affection à mes
parents, mes proches pour leur soutien durant l’élaboration de ce projet de
stage .

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Présentation du Groupe OCP
INTRODUCTION
Le Groupe OCP est une société anonyme fondée en 1920 et domiciliée au Maroc. OCPS.A
est le leader mondial des exportations de phosphates et produits dérivés, avec des activités
couvrant l’ensemble de la chaine de valeur, allant de l’extraction de la roche de phosphate à
la transformation chimique en acide phosphorique et différents engrais. Les produits OCP
représentent une composante majeure de la sécurité alimentaire mondiale tant ils sont
importants pour la productivité agricole et contribuent activement à la régénération
qualitative des sols.
Avec les réserves les plus importantes au monde, principalement localisées dans le bassin
de Khouribga au centre du Maroc, OCP S.A offre une large sélection de roche de phosphates
de différentes qualités, destinée à divers usages. OCP est le premier exportateur de roche de
phosphates et acide phosphorique dans le monde, et un des principaux exportateurs
d’engrais phosphatés, avec un portefeuille composé de 130 clients et une présence sur les
cinq continents.
En tant que première entreprise du Maroc, OCP S.A est l’un des moteurs clé de l’économie
du pays. Les phosphates et ses dérivés représentent en 2010, en valeur, près d’un quart des
exportations du Maroc et approximativement 3,5% du PIB. Les exportations d’OCP S.A sont
de près de 4,5 milliards de dollars US en 2010. OCP S.A emploie directement plus de 18 000
salariés.
OCP S.A prévoit d’augmenter sa capacité de production de 30 à 50 millions de tonnes, ainsi
que d’augmenter sa production d’engrais en aval à travers des partenariats stratégiques,
spécialement à Jorf Phosphate Hub (JPH) où des infrastructures sont en train d’être
développées pour accueillir 10 unités supplémentaires. Cette plateforme offrira des
infrastructures communes à bas coût, et sera connectée par un slurry pipeline au plus grand
gisement de phosphates au monde situé à Khouribga, ce qui assurera un approvisionnement
sécurisé.

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HISTORIQUE
Depuis sa création, le groupe OCP n’a cessé d’agrandir et d’évaluer. D’un point de vue
chronologique, les étapes les plus importantes dans son évolution concernant notre
direction sont :
 1920: Création, le 7 août, de l’Office Chérifien des phosphates (OCP).
 1921: Début de l’exploitation en souterrain sur le gisement des OULAD ABDOUN, le
1er Mars « Descente » du premier train de Khouribga vers le port de Casablanca, le
30 Juin.
 1951: démarrage de l’exploitation « à Sidi DAOUI (Khouribga). Début du
développement des installations de séchage et de calcination à Khouribga.
 1963: Démarrage de laverie Oued Zem.
 1972: Démarrage de laverie Daoui.
 1973: Création de la société de transports Régionaux.
 1982: Démarrage du Complexe d’Oued Zem.
 1983: Première unité de calcination à Youssoufia.
 1985: Démarrage de l’unité d’enrichissement à Sec à Béni-Idir.
 1993: Fermeture de l’ensemble de recette sous terrain.
 1999: Démarrage de la 1ère unité de flottation à Khouribga, laverie Daoui.
 2001: suppression du canal des boues et création des digues.
 2002: Prise de participation, dans le cadre d’une joint-venture Groupe OCP-Groupe
BIRLA (Inde), dans la société PPL (Inde).
 2003: Déplacement de la Dragline 8400 de Daoui vers Sidi Chennane.
 2004: Obtention du prix d’excellence TPM.
 2006: Certification ISO 9014 version 2004 – ISO 9001 version 2008.
 2007: Obtention du 2ème prix de TPM.
 2008: La société anonyme OCP.SA est née le 22 janvier.
 2009: démarrage d’une nouvelle station de chargement du phosphate humide à
Béni-idir pour répondre satisfaire le besoin de PSA en phosphates sec pour l’export et
semi séché pour El Jorf Lasfar.
 2010: Mise en service d’une nouvelle station d’épuration des eaux usées de la ville
de Khouribga (STEP) en Avril.
 2010: Option d’une technologie des filtres à manches sur les fours sécheurs à Béni-
idir.
 2011: démarrage des travaux d’excavation du pipeline entamés par Tekfen.

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 2014: Des essais de démarrage de pipeline.
 2015: Démarrage programmé du slurry pipe de l’axe Ben guérir-Youssoufia-Safi.

Emplacement géographique
La direction générale du groupe OCP est située à Casablanca, route d’El Jadida depuis 1979.
Le phosphate extrait des quatre zones minières soit exporté brut à l’étranger soit transformé
localement dans des industries chimiques de Safi et de Jorf Lasfar.

Les zones minières sont :

 Zone de Khouribga (Oulad –Abdoun)


 Zone de Youssoufia (Gantour).
 Zone de Benguerir.
 Zone de Bouqraâ.
En outre, l’OCP dispose de quatre ports d’embarquement :
 Casablanca : pour les produits de Youssoufia, Benguerir et les produits transformés
localement.
 Jorf Lasfar : pour les produits locaux.
 Laâyoune : pour les produits de Bouqraâ.

Figure 1 : Les unités de phosphate au Maroc

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Missions de Groupe OCP
Les missions du groupe O.C.P sont résumées dans les points suivants :

 L’extraction : c’est une opération qui se consiste à extraire le phosphate de la terre,


soit au souterrain ou à ciel ouvert.
Cette opération s’exécute en cinq phases : prospection, formation, sautage,
décapage, et dé fruitage

 Traitement : c’est une opération qui se fait après l’extraction et a pour but
l’enrichissement du minerai en amélioration sa teneur suite aux exigences de la
qualité, et du marché mondial.
 Valorisation : cette opération se voit aux niveaux des centres miniers et se fait dans
les usines des industries chimiques.

 Le transport : une fois le phosphate extrait, puis traité, il est transporté par trains
vers les ports de Casablanca, Safi, El Jadida, pour la destination des différents pays
importateurs sous forme de phosphate traité, ou la transformation en acide
phosphorique et engrais dans les usines d’EL Jadida et Safi.

 La vente : le phosphate est vendu soit brut, soit traité, soit transformé aux industries
chimiques dividendes.

Filiales de groupe O.C.P


L’office chérifien des phosphates a créé plusieurs filiales qui forment à ce jour le
groupe O.C.P :
 SOTREG : (Société des Transports Régionaux) comme son nom l’indique, elle assure le
transport des agents O.C.P.
 SMESI : (Société Marocaine d’Etudes Spéciales et Industrielles) chargée d’assurer des
études industrielles objectives et pratiques pour le compte de l’O.C.P.
 MARPHOCEAN : (Société de Transport Maritime des Produits Chimiques) cette
dernière est chargée d’assurer le transport maritime des produits chimiques du
groupe.
 I.P.S.E : (Institut de Promotion Socio-éducative) elle dispense un enregistrement
fondamental de qualité pour les fils des agents du groupe.
 MAROC PHOSPHORE I, II, III et IV : chargé du traitement industriel du phosphate et
de sa mise en valeur en produisant les principales dérivées de ce minerai.
 PHOSBOUCRAA : Extraction et traitement (lavage et séchage) du phosphate du
gisement Bouqraâ.
 CERPHOS : Centre d’Etude de Recherche des Phosphates Minéraux.
 STAR : Société de Transport.

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Statut juridique de l’OCP
Le groupe OCP est une entreprise semi-publique sous contrôle de l’état, mais elle agit
avec le même dynamisme et la même souplesse qu’une grande entreprise privée servant à
l’état marocain tous les droits de recherche et d’exploitation des phosphates, gérée par un
directeur est contrôlée par un conseil d’administration présidé par le Premier ministre. La
gestion financière est séparée de celle de l’état.

Le groupe OCP est inscrit au registre de commerce et soumis sous le plan fiscal aux mêmes
obligations que

n’importe qu’elle entreprise privée (impôt sur les salaires, sur les bénéfices,
taxes sur l’exportation…), et chaque année, le groupe OCP participe au budget
de l’état par versement de ses dividendes.

Hygiène et sécurité
L’OCP accorde un grand intérêt à la sécurité de son personnel, il organise
des séminaires pour la formation de ses agents dans le domaine de la sécurité et
secourisme.
D’autre part, il existe un service d’hygiène et de sécurité qui organise des inspections
périodiques aux installations par l’intermédiaire d’un délégué pour contrôler les locaux du
travail des ouvriers, noter les fautes d’intention, faire la mesure de sécurité (le casque, les
chaussures de protection…)et prendre les décisions nécessaires à leur égards(sanction,
rapport…).

Ceci sans oublier le rôle des chefs d’équipes qui donnent les conseils à leurs équipes et
insistent sur l’hygiène nécessaire au bon déroulement du travail.

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Description de la STEP

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Présentation de la STEP de Khouribga
La station de traitement et d’épuration des eaux usées (STEP) de Khouribga permettra la
production de 5 millions de m3 par an de ressources hydriques, soit l’équivalent de la moitié
des besoins en eau potable de la ville de Khouribga
La station a pour objectif le rassemblement, l’épuration et le traitement des eaux usées au
niveau de la ville de Khouribga pour leur réutilisation dans le lavage des phosphates. Outre la
réduction de la consommation excessive, la station a pour but de lutter contre la pollution, de
garantir l’énergie, notamment celle nécessaire à son fonctionnement et la production à partir
des déchets du lavage des phosphates des fertilisants organiques.
La STEP opère avec deux filières :
 Filière Eau :
- Prétraitement : dégrillage, déshuilage, dessablage ;
- Traitement biologique par boues activées ;
- Décantation et clarification ;
- Désinfection par filtration puis par chloration.
 Filière Boues :
- Extraction des boues depuis les clarificateurs ;
- Epaississement statique des boues en excès ;
- Digestion anaérobie ;
- Déshydratation mécanique des boues ;
- Valorisation des gaz de digestion pour la production de l’énergie électrique.
 La filière gaz.
- Désulfuration
- stockage dans le gazomètre

Figure 3 : Processus d’épuration des eaux usées

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Filière Eau
Les effluents arrivant jusqu’à la station d’épuration sont dirigés vers les ouvrages de prétraitement comprenant:

La phase de prétraitement :

Le schéma ci-dessous représente la chaine descriptive des étapes de prétraitement des eaux usées.

Figure 4 : schéma représentatif de la phase de prétraitement des eaux usées en STEP de Khouribga

 Chambre de sécurité :

Pour éviter tous les risques d’émanation de méthane CH 4 au cours du procès, les eaux à traite

arrivent dans une chambre de sécurité ou par un joint hydraulique le gaz piégé. Cette chambre
est équipée d’un extracteur d’air envoyant le CH 4 à l’atmosphère écartant ainsi tous les

risques d’explosion dans la STEP.

 Fosse à batard :

L’effluent arrive gravitèrent sur la station et transporte des déchets volumineux susceptibles
d’endommager les installations.
L’entrée dans la station de prétraitement se fait donc une fosse à batard (pièges à cailloux), les
éléments grossiers piégés dans la fosse seront extraits a l’aide d’un grappin motorisé de 200
litre de volumes en translation sur monorail avec déversement des refus dans une benne

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appropriée .cette benne est commune a celle d’évacuation des refus de dégrillage.

la fosse à
bâtards

Le grappin

By-pass vers
l’Oued

 Dégrilleur grossier :

Afin de protéger les installations de toutes les arrivées grossières, les eaux usées sont
amenées vers un ouvrage unique équipé d’un dégrillage grossier automatique de maille de
30 mm. Parallèlement au Dégrilleur automatique un canal de by-pass est prévu avec une
grille manuelle de secours où les déchets sont repris manuellement à l’aide d’un râteau.
Chaque canal peut être isolé en amont et en aval par des batardeaux pour permettre des
opérations de maintenance programmée.

Figure 5

 dégrilleur fin :
Après le dégrillage grossier, il ya deux dégrilleurs fin automatique (maile de 6 mm).
Cet équipement présente les avantages suivants :
 Une élimination efficace de la plupart des matières solides.
 Une protection de l’équipement électromécanique situé en aval.
Les dégrilleurs sont dimensionnés pour traiter la totalité du débit, ils sont secours par une
grille manuelle.

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 Dessablage / Déshuilage :

Les effluents transitent par des ouvrages de dessablage/ déshuilage qui permettent la
décantation des résidus les plus denses (sables) et la flottation des déchets plus légers
(graisses).
L’élimination des sables évite l’abrasion des équipements situés en aval. Celle des graisses
favorise le transfert d’oxygène dans les bassins d’aérations.
Les effluents sont traités dans deux ouvrages circulaires, isolables par batardeaux. L’équi-
répartition des débits est assurée par les déversoirs.
Les ouvrages sont de forme cylindro-coniques et sont équipés chacun :
 D’une turbine d’aération fines bulles qui favorise la remontée des graisses et
flottants en surface, tout en assurant un brassage du flux hydraulique traversant,
 D’un système de raclage de surface qui récupère les graisses,
 D’un dispositif d’aspiration des sables au fond de l’ouvrage.
Les flottants sont récupérés dans une bâche à flottants commune aux deux ouvrages, et
équipée d’une rampe d’aspersion d’eau industrielle. Une pompe à graisse permet de
reprendre les graisses et de les envoyer vers la bâche à boue épaissies avant l’admission
dans le digesteur.
Le sable est envoyé par des pompes à sable vers le classificateur pour nettoyage et mis en
benne.
Traitement secondaire :
Ce traitement biologique fait appel à une grande variété de micro-organismes,
principalement des bactéries. Ces micro-organismes convertissent la matière organique
biodégradable contenue dans l’eau usée en produits simples et en biomasse additionnelle.
Ce traitement se fait dans deux bassins biologiques suivis d’une clarification.

 Bassins biologiques :

A la sortie du prétraitement, les effluents alimentent un ouvrage de répartition situé en tête


des bassins biologiques. La répartition entre les deux bassins d’aération s’effectue par
déversoir.
Le traitement biologique, appelé boues activées, consiste à éliminer les impuretés
organiques par l’action d’une biomasse épuratrice. Il se fait en intégralité dans le bassin
biologique grâce à une population spécifique de bactéries qui dégrade la pollution en
présence d’oxygène. Ce mécanisme génère une croissance bactérienne qui permet
un renouvellement et un développement continu des bactéries.
Chaque bassin biologique est équipé de 3 aérateurs et de 6 agitateurs. Ces
équipements permettent d’assurer le transfert d’oxygène de l’atmosphère vers
l’effluent et la biomasse tout en maintenant un mélange homogène dans les bassins.

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Avec un effluent aéré, les bactéries trouvent des conditions favorables pour leur
développement : Elles disposent d’oxygène et d’un substrat carboné.
Dans les bassins, il se déroule les réactions biologiques suivantes :
- Dégradation du substrat organique : Les bactéries utilisent les matières organiques
disponibles comme substrat. Sous l'action des enzymes et en présence d'oxygène, la
réaction fournit de l'énergie et des sous - produits sous forme de gaz carbonique,
d'eau et d'ammoniac.
- La synthèse cellulaire : L’énergie produite par la dégradation du substrat permet aux
bactéries de se développer et se multiplier, c’est ce qu’on appelle la synthèse
cellulaire.

La réaction qui se déroule au niveau des bassins biologiques peut être schématisée comme
suit :
µ−𝑜𝑟𝑔𝑎𝑛𝑖𝑠𝑚𝑒𝑠
𝑆𝑢𝑏𝑠𝑡𝑟𝑎𝑡 + 𝑂2 + 𝑁𝑢𝑡𝑟𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 → 𝐵𝑖𝑜𝑚𝑎𝑠𝑠𝑒 + 𝐶𝑂2 + 𝐻2𝑂
Le substrat représente la matière organique soluble ou colloïdale. Il s’agit de la DBO5.
Les nutriments sont l’azote et le phosphore, qui sont déjà présents dans les effluents à
traiter.
La biomasse représente les bactéries qui vont s’accumuler en présence d’oxygène.
Le graphe suivant montre l’évolution dans le temps du substrat et de la biomasse en
présence d’oxygène.

Figure 6 : bassins biologiques

 Clarificateur :

La clarification est la séparation entre les boues et l’eau traitée sous l’effet de la
pesanteur.
Les clarificateurs sont équipés comme suit :
Le clarificateur 1 (réhabilité) à fond conique est équipé d’un pont racleur de 34 m.
Le clarificateur 2 (nouveau) est de type cylindrique à fond plat avec un pont racleur de
conception 1 rayon + 1/3 de rayon.

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Ces ouvrages sont également équipés d’un dispositif de raclage de surface. Les surnageant
ainsi récupérés sont repris dans une trémie située à la périphérie de chaque ouvrage puis
évacués gravitairement vers une fosse à flottants. Ils sont ensuite envoyés par pompage vers
la bâche à boues épaissies avant digestion.

Figure 7 : Clarificateur

Deux puits à boues (un par clarificateur) permettent la recirculation et l’extraction des
boues. Ils sont alimentés depuis les centres des clarificateurs.
La recirculation des boues recueillies dans les clarificateurs a pour objectif de :
- maintenir une concentration constante en biomasse dans les bassins d’aération
- limiter le temps de séjour des boues pour se prémunir contre toute condition
d’anaérobiose susceptible de dégrader les performances du clarificateur
- maintenir un voile de boues optimum dans les clarificateurs pour d’une part épaissir
les boues avant leur extraction et recirculation et d’autre part éviter toute fuite de
boues vers le rejet

En outre l’extraction des boues est réalisée par deux pompes centrifuges immergées (dont
une en secours). Les boues extraites sont véhiculées vers l’épaississeur des boues
biologiques.
Traitement Tertiaire:
 Filtration :

Une filtration tertiaire est réalisée après l'étape de traitement biologique à l’aide de filtre à
tamis rotatifs HYDROTEK. Celle-ci permet une épuration plus approfondie de l’eau,
notamment l’élimination d’une partie des matières en suspension encore présente dans
l’eau afin aussi d’améliorer la qualité de l’eau traitée ainsi que l’efficacité de la désinfection
finale des eaux traitées.
filtre à tamis rotatif est composé de 24 disques installés en parallèle avec une toile filtrante
de porosité de 10 µm.
Le tamis est en partie immergé. L’eau s’écoule gravitairement à travers le filtre, de l’intérieur
vers l’extérieur du disque. Les MES présentes dans l’effluent sont séparées de l’eau par la
toile filtrante et retenues à l’intérieur du disque.
Lorsque le tamis se colmate, le rétro lavage se met en route. D’une part, le disque se met en
rotation, et d’autre part, un rinçage à haute pression (7.5 bars) de l’extérieur vers l’intérieur
du disque repousse les solides collés à la toile filtrante. Les solides et l’eau de lavage sont

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collectés dans une goulotte, renvoyés dans le poste toutes eaux du traitement tertiaire et
retournés en amont du traitement biologique.

 Désinfection :

En sortie de filtration, l’effluent traité est envoyé vers la bâche d’eau filtrée. Afin de réaliser
la désinfection, une injection d’hypochlorite de sodium à 48° est réalisée sur la conduite
d’eau filtrée alimentant la bâche, moyennant deux pompes doseuses (dont une de secours)
La bâche de désinfection est d’un volume de 1100 m3. Elle est équipée de voiles permettant
de maximiser le temps de contact de l’eau traitée avec javel pour garantir une bonne
désinfection.
A la sortie des filtres, les eaux traitées sont comptabilisées par l’intermédiaire d’un
débitmètre électromagnétique avant d’arriver dans la bâche d’eau filtrée. Un préleveur
automatique permet de réaliser les prélèvements nécessaires au contrôle de la qualité des
eaux à la sortie de la station.

Filière boue
La file boues commence à la phase de clarification. En effet, la boue décantée au fond des
deux clarificateurs rejoint un puits à boues. A ce stade, une partie des boues est recirculée
vers les bassins biologiques, le reste est extrait vers l’épaississeur.
Epaississement Statique :
L’épaississement gravitaire permet de concentrer, sous la seule action de la force de
pesanteur, les boues extraites des clarificateurs et de les amener jusqu’à une concentration
de 41 g/l, avant l’étape de digestion.
L’épaississeur est équipé d’une herse qui, par son mouvement circulaire, favorise la
séparation de l’eau et de la boue. Les boues épaissies sont soutirées au fond de l’ouvrage
sous l’effet de la pression hydrostatique et envoyées directement vers la bâche à boues
épaissies.
Les eaux de surverse sont dirigées vers le poste toutes eaux de la déshydratation.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 17


Figure 8 : Epaississeur gravitaire

Digestion des boues:


Il s’agit d’une digestion anaérobie mésophile. C’est un procédé biologique de stabilisation
des boues à 35°C. Il se traduit par la transformation de matières organiques volatiles en
biogaz valorisable.
La digestion vise les objectifs suivants :
- Stabiliser la boue, c'est-à-dire la transformer de telle sorte qu'elle devienne très
lentement biodégradable.
- Favoriser la réduction du volume de boues (après déshydratation) afin de limiter les
coûts d'évacuation,
- Récupérer un biogaz valorisable pour produire de l’électricité par cogénération et
pour assurer une partie des besoins de chauffage de la station.
- Produire une boue de bonne qualité agronomique.

Figure 9 : digesteur

L'opération de "digestion" fait suite à l'étape d'épaississement des boues. En effet, il est
indispensable d'avoir une concentration suffisante des boues en MS afin de limiter les
volumes d'ouvrage et le coût énergétique du chauffage. Une forte teneur en MS favorise en
outre la déshydratabilité de la boue.
Déshydratation mécanique des boues:
Les boues sont soutirées depuis la bâche de stockage des boues digérées par trois pompes à
vis excentrée (dont une en secours installé). Une mesure continue de la teneur en MES des

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boues et du débit d’alimentation est réalisée afin d’optimiser le fonctionnement de l’atelier
de déshydratation.

Les boues sont conditionnées avec du polymère en poudre, en amont des filtres à bandes.
Les égouttures provenant des filtres à bandes et les eaux de lavage des toiles sont collectées
et envoyées en amont des bassins biologiques via le poste toutes eaux « déshydratation ».
Enfin, les boues déshydratées sont transférées grâce à deux tapis transporteurs et un
convoyeur à bande orientable vers les bennes de stockage. Les boues ainsi déshydratées
sont ensuite envoyées en décharge.

Filière gaz

Fugure 10 : de la filière Gaz

Désulfuration :

Le gaz produit dans le digesteur est acheminé vers un local de désulfuration. Il s’agit
d’éliminer l’hydrogène sulfuré de manière à protéger les moteurs de la chaudière et du
cogénération. Cette opération consiste à recirculer, à contre-courant, une solution de soude
dans une colonne à garnissage pour laver le biogaz produit.
Un appoint de soude est réalisé au besoin par l’intermédiaire de deux pompes doseuses
(dont une de secours)
Dans la colonne de désulfuration, les réactions de dissociation suivantes ont lieu :
- Dissolution de H2S: H2S + 2 OH-  S2- + 2 H2O
- Dissolution de CO2: CO2 + H2O  H2CO3
H2CO3 + OH-  HCO3- + H2O
HCO3- + OH-  CO32- + H2O

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Figure 11 : méthode de désulfuration

L’élimination de l’hydrogène sulfuré constitue une phase importante dans le circuit du


biogaz. En effet, le H2S est un gaz toxique qui pénètre par les voies respiratoires. Il
provoque une perte de connaissance brutale lorsqu'il dépasse une certaine concentration,
on ne le détecte pas à l'odeur, sauf à très faible concentration
Stockage dans le gazomètre:
Le gaz désulfuré est dirigé vers un gazomètre. Ce dernier est constitué d'une double
membrane textile arrimée à une dalle en béton :
- l’enveloppe intérieure constitue le réservoir de stockage du biogaz proprement dit.
Elle est réalisée d’une seule pièce, ce qui garantit une étanchéité parfaite, ne
dépendant ni de la qualité de la dalle béton ni de la qualité des fixations au sol.
- l’enveloppe extérieure sert d’une part à assurer la résistance de la structure face aux
contraintes météorologiques (vent, pluie, neige) et d’autre part à conférer à la
structure sa géométrie extérieure.

Figure 12 : Gazomètres

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Cogénération

Le groupe de cogénération permet de valoriser le biogaz pour la production d’électricité et la


production d’eau chaude. L’installation de cogénération proposée comporte une unité
composée :

- d’un groupe électrogène à moteur à gaz à explosion.


- d’un alternateur de type synchrone à courant triphasé.
- d’un couplage élastique entre le moteur et l’alternateur.

Le moteur est à 4 temps et équipé d’une suralimentation du mélange par turbocompresseur


avec réglage électronique, d’un refroidissement du mélange et d’un système d’allumage
haute puissance. L’alternateur se compose d’une génératrice à pôles intérieurs, d’une
bobine d’excitation à pôles externes et d’un régulateur de tension avec composants de
réglage du cos phi, dont l’alimentation en puissance sera effectuée par l’intermédiaire d’un
excitateur à aimant permanent supplémentaire.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 21


Analyses physico-chimiques et
microbiologiques

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 22


Analyses physico-chimiques
Dans cette partie on effectue des prélèvements d’échantillons qui se font :

 A l’entrée de la station pour l’analyse des eaux brutes ;


 A la sortie des clarificateurs pour le contrôle de l’étape biologique ;
 Et à la sortie du traitement tertiaire.

Par la suite on effectue des analyses physicochimiques et microbiologiques chaque jour sur
des échantillons de 24 heures prélevés par des préleveurs automatiques, dans le but de
respecter les exigences de qualité ciblée par la station d’épuration .
Les paramètres ciblés dans cette partie d’analyses sont :

La matière en suspension (MES)


Elle représente la partie non dissoute de la pollution minérale et organique. On détermine
leur concentration par filtration et par pesée. On prend une membrane GFC de porosité 1,15
µm. La membrane est pesée et sa masse initiale est notée. On prélève un volume de
l’échantillon et le transvider sur la membrane pour procéder à la filtration. La membrane est
récupérée après la filtration, puis placée dans une étuve à 105°C pendant 30 mn pour
enlever l’excès d’eau, après séchage, elle est pesée de nouveau. La teneur en MES est alors
la différence de masse du filtre divisée par le volume filtré;

 Comparaison entre les eaux brutes, eaux clarifiées et eaux traitées :

Après avoir effectuée les analyses concernant la matière en suspension on dresse un tableau
sur lequel on effectue les analyses faites pendant le mois d’Août ce sera comme suit:

Eau Brute Eau clarifiée Eau traitée


Date MES(Mg/l) MES(Mg/l) MES(Mg/l)
01/08/2015 12

02/08/2015 12

03/08/2015 292 13 12

04/08/2015 320 15 13

05/08/2015 268 15 14

06/08/2015 296 15 13

07/08/2015 324 16 16

Figure 13 : Tableau représentant la MES en (Mg/l) pour l’eau brute, eau clarifiée et eau traitée

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 23


Pour une meilleure lisibilité des résultats d’analyses physicochimique on traduit le
tableau au dessus en un graphe combinant les différents prélèvements correspondant à
chaque jour, la matière en suspension est représentée sur l’axe des ordonnées par (mg/l) .

Figure 14 : Graphe représentant la MES en (mg/l) pour le mois d’Août


 Discussion des résultats

Le graphique ci-dessus montre une comparaison des eaux brutes avec les eaux
subissant le traitement :
Comme le montre les diagrammes comparant les concentrations en MES, les eaux brutes à
l’entrée se caractérisent par une qualité fluctuante avec une moyenne de 302 mg/l environ.
En revanche, les valeurs de la MES pour les eaux clarifiées et les eaux traitées présentent
une allure plus au moins stable, et d’une valeur de l’ordre de 20 mg/l pour les eaux clarifiées
et de 15,6 mg/l pour les eaux traitées.
Le rendement des matières en suspension est de l’ordre de 89,5%. Cependant, l’écart
entre les eaux clarifiées et les eaux traitées est faible.

La demande chimique en oxygène (DCO) :


La méthode de détermination de la DCO consiste en une oxydation à chaud par le
dichromate de potassium à l’aide d’un DCO mètre pendant 2 heures à 150°C. Ensuite, on
procède à une lecture au spectrophotomètre, à une longueur d’onde de 600 nm pour
obtenir l’absorbance qui doit être multipliée par un facteur de (500/0.15) pour avoir la DCO
en mg d’O2/l ;
 Comparaison entre les eaux brutes, eaux clarifiées et eaux traitées :

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 24


On effectue les analyses concernant la demande chimique en oxygène puis on dresse un
tableau sur lequel on représente ces analyses faites pendant le mois d’Août ce sera comme
suit:

Eau Brute Eau clarifiée Eau traitée


Date DCO(Mg/l) DCO(Mg/l) DCO(Mg/l)
01/08/2015 68
02/08/2015 55
03/08/2015 744 52 61
04/08/2015 822 66 61
05/08/2015 638 74 64
06/08/2015 649 72 70
07/08/2015 665 66 69
08/08/2015
09/08/2015
10/08/2015 584 66 70
11/08/2015 614 72 71
12/08/2015 662 73 72
13/08/2015 507 74 77
14/08/2015 72
15/08/2015 78

Figure 15 : Tableau représentant la DCO en (mg/l) pour le mois d’Août

Afin de rendre les résultats d’analyses physicochimiques plus lisibles on traduit le tableau
au dessus en un graphe combinant les différents prélèvements correspondant à chaque
jour, la matière en suspension est représentée sur l’axe des ordonnées par (mg/l).

Figure 16 : Graphe représentant la DCO en (mg/l) pour le mois d’Août

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 25


 Discussion des résultats

De même, la demande chimique en oxygène montre une forte variation à l’entrée, avec des
valeurs qui peuvent dépasser 700 mg/l et une moyenne de 668 mg/l.
Les diagrammes des eaux clarifiées et des eaux traitées se chevauchent, les moyennes sont,
successivement, 72 et 69,5 mg/l.
Le rendement épuratoire en termes de DCO est de 90%. Le taux de traitement entre la
clarification et le traitement tertiaire demeure insuffisant.

La température :
Température de l’eau
Date traitée en
01/08/2015 23,8
02/08/2015 23,9
03/08/2015 24,3
04/08/2015 22,5
05/08/2015 23,1
06/08/2015 24,6
07/08/2015 25,3
08/08/2015 24,3

Figure 17 : Tableau représentant la température en(°C) pour le mois d’Août

La conductivité :
La conductivité électrique caractérise l'aptitude d'un matériau ou d'une solution à laisser
les charges électriques se déplacer librement et donc permettre le passage d'un courant
électrique, la mesure de la conductivité se fait par un conductimètre et le résultats et
donnée souvent en mS.cm-1
 Comparaison entre les eaux brutes, eaux clarifiées et eaux traitées :

On effectue les analyses concernant la conductivité pour les eaux butes, les eaux clarifiées et
les eaux traitées puis on dresse un tableau sur lequel on représente ces analyses faites
pendant le mois d’Août ce sera comme suit:

Eau Brute Eau clarifiée Eau traitée


Date La La La
conductivité(𝝁S/cm) conductivité( 𝝁S/cm) conductivité(𝝁S/cm)
01/08/2015 2573
02/08/2015 2540
03/08/2015 2560 2579 2478
04/08/2015 2540 2469 2405
05/08/2015 2480 2526 2460

06/08/2015 2422 2507 2448


Figure 18 : Tableau représentant la conductivité en ( 𝝁S/cm) pour le mois d’Août

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 26


Pour une meilleure représentation et une meilleure lisibilité des données au dessus on
représente les analyses concernant la conductivité sous forme de diagramme comme suit :

Figure 19 : Graphe représentant la conductivité en (mS/cm) pour le mois d’Août

 Discussion des résultats

Les diagramme de la conductivité de l’eau brute, l’eau clarifiée et l’eau traitée se


chevauchent avec un petite diminution pour l’eau traitée avec un taux moyen de 2457
𝝁S/cm est ceci à la température basse en aval de la station.

La salinité :
La salinité désigne la quantité de sels dissous dans un liquide, notamment l'eau qui est un puissant solvant
pour de nombreux minéraux.

 Comparaison entre les eaux brutes, eaux clarifiées et eaux traitées :

De même on fait la représentation des analyses de la salinité pour les eaux brutes, eaux
clarifiée et eaux traitées sous forme de tableau :

Eau Brute Eau clarifiée Eau traitée


Date La salinité La salinité La salinité
03/08/2015 1255 1264 1214
04/08/2015 1245 1210 1179
05/08/2015 1215 1237 1205
06/08/2015 1187 1228 1200
07/08/2015 1247 1234 1183
08/08/2015
09/08/2015
10/08/2015 1227 1260 1200

Figure 20: Tableau représentant la salinité pour le mois d’Août

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 27


Pour une meilleure représentation et une meilleure lisibilité des données au dessus on
représente les analyses concernant la conductivité sous forme de diagramme comme suit :

Figure 21 : Graphe représentant la salinité pour le mois d’Août

La turbidité :
Comparaison entre les eaux clarifiées et les eaux traitées :
Dans ce qui suit, on représente la turbidité en(AF) pour les eaux clarifiées et les eaux traitées
durant le mois d’Août comme suit :

Eau clarifiée Eau traitée


Date La turbidité en (NFU) La turbidité en (NFU)
01/08/2015 9,61
02/08/2015 7
03/08/2015 9,65
04/08/2015 11,3 8
05/08/2015 12,8 10,1
06/08/2015 13,4
07/08/2015 11,3 15,1
08/08/2015
09/08/2015
10/08/2015 9

Figure 22 : Tableau représentant la turbidité en(NFU) pour le mois d’Août

L’indice de boues :
L’efficacité d’un procédé de boues activées est liée à la décantabilité de la boue
formée par biofloculation dans les bassins d’aération.
Cette décantabilité est mesurée par l’indice de Mohlman (IM), ou encore appelé indice de
boue (IB) définit comme étant : le volume occupé par une masse de boue, après
trente minutes de décantation en éprouvette, d’un échantillon d’un litre.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 28


Le tableau ci-après correspond au suivi de ce paramètre relevé une fois par jour dans les
deux bassins d’aération.
Les conditions idéales de décantation correspondent à un indice de boue inferieur à
100 ml/g.
Par contre, si l’indice de boue dépasse 150 ml/g des difficultés de décantation
apparaissent.
Des valeurs entre 100 et 150 ml/g restent acceptables pour la décantation.

L’indice de boues L’indice de boues


Date Bassin 1 Bassin 2
01/08/2015
02/08/2015
03/08/2015 104 80
04/08/2015 93 100
05/08/2015 94 94
06/08/2015 94 85
07/08/2015 90 71
08/08/2015
09/08/2015
10/08/2015 92 175

Figure 23 : Tableau représentant l’indice de boues pour le mois d’Août

Le tableau au-dessus représente l’évolution de l’indice de boue dans le bassin


d’aération 2(figure) révèle des valeurs importantes. Elles dépassent, généralement, un
seuil de 150 ml/g, cela est un mauvais indicateur de la décantabilité des boues.
Une telle situation peut référer à un état de foisonnement.

Analyses microbiologiques
Les analyses microbiologiques sont réalisées pour le dénombrement des coliformes
fécaux. La technique utilisée pour le dénombrement, est la filtration sur membrane
afin d’avoir une concentration des germes, pour cela, on utilise un appareillage
comprenant un dispositif de filtration, relié à une trompe à vide (figure x).
Au laboratoire, on procède à une filtration sur membrane en esters de cellulose de porosité
0,45 µm susceptible de retenir les bactéries.
Après filtration, l’échantillon de l’eau traitée est incubé à une température de 37°C
pendant 48 heures et on procède au dénombrement. Les coliformes fécaux se manifestent
par des colonies jaunes entourées d’un halo jaune.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 29


Figure 24 : Dispositif de filtration

Interprétations
L’analyse du fonctionnement de la chaine de traitement qui s’est articulée sur le suivi des
analyses physico-chimiques, le suivi de l’indice de boues, nous a permet d’arriver aux
conclusions suivantes :
Le suivi des paramètres physico-chimiques montre une efficacité de traitement qui se
traduit par un rendement épuratoire supérieur à 90%. Malgré cette situation, la
purification entre la clarification et le traitement tertiaire reste insuffisante.
L’indice de boue élevé renseigne sur un mauvais état de décantation des boues dans les
clarificateurs.
La détermination de l’origine de ce problème nous reporte aux plusieurs variantes qui
peuvent se regrouper en deux classes de dysfonctionnement : physique ou biologiques.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 30


Etude critique du fonctionnement des bassins
biologiques et des clarificateurs

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 31


Fonctionnement
Le principe de fonctionnement des boues activés consiste à une intensification du
processus d‘autoépuration des cours d’eau. II repose sur la constatation suivante : une eau
d’égout dans laquelle on fait barboter de l’air voit se développer rapidement une flore
bactérienne au détriment des matières organiques polluantes présentes. Ces
microorganismes se multiplient et s’agglomèrent en petits flocons qui se déposent lorsque
l’on arrête l’aération. Cette masse a été appelée “flot bactérien”.
Si, après vidange de l’eau épurée, on recommence l’opération avec une nouvelle
charge d’eau usée, en conservant la boue formée précédemment, l’épuration se révèle
plus rapide, d’où l’idée de recycler les boues au cours d’un traitement en continu. Du fait de
leurs propriétés particulières, ces boues furent appelées boues activées.
Le principe du procédé consiste donc à provoquer le développement d’un floc
bactérien dans un bassin alimenté en eau usée (bassin d’activation) en brassant
suffisamment le milieu pour éviter la décantation des flocs et en lui fournissant l’oxygène
nécessaire à la prolifération des microorganismes.

Figure 26 : Schéma du traitement biologique

Le bassin d’aération peut être précédé d’un décanteur primaire pour éliminer les
matières en suspension décantables et sera toujours suivi d’un clarificateur qui assurera la
séparation de l’effluent épuré d’avec les boues ; celles-ci seront recyclées dans le bassin
d’aération pour en assurer la concentration permanente et en partie extraites (excès)
vers le traitement des boues.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 32


Dysfonctionnements
Introduction :
Les stations d’épuration sont souvent équipées d’un décanteur pour conserver la biomasse
et la transporter par la suite vers le réacteur biologique.
Le mauvais fonctionnement du décanteur va engendrer une augmentation de la
concentration des matières en suspension (MES) dans l'effluent du décanteur secondaire
et par la suite une baisse des performances du procédé d'épuration.
Selon l’analyse du fonctionnement de la filière eau on peut relever un
dysfonctionnement au niveau du traitement biologique. Ce dysfonctionnement se
manifeste par la formation des mousses au niveau des bassins biologiques et une
augmentation de l’indice des Boues. Il se résulte de cette situation :
 D’une part, une mauvaise décantation au niveau des clarificateurs et le passage des
particules colloïdales au tertiaire.
 D’autre part, une diminution du rendement épuratoire de la filière eau.

Les causes d'une mauvaise décantation peuvent être d'ordre physique ou d'ordre
biologique. Les causes d'ordre physique sont principalement le choix ou l'utilisation
inadéquate des équipements du décanteur secondaire. Les causes d'ordre biologique
sont plutôt le déséquilibre de la flore microbienne qui se développe dans la liqueur mixte.
Par la suite on va procéder d’une manière à apporter une amélioration à la chaine de
traitement qui limitera le problème des boues colloïdales non décantables
naturellement, et permettra, par conséquence, l’augmentation du rendement épuratoire.

La démarche de l’amélioration du processus


Dans la suite de ce rapport on va procéder de la manière suivante dans le cadre d’atteindre
l’objectif de l’amélioration du traitement :
D’abord, nous avons procédé à l’identification de l’origine de ce dysfonctionnement
En analysant les variantes possibles ; on va déterminer, est ce qu’il s’agit d’un
problème physique lié aux équipements, ou bien, un problème biologique.
Ensuite, la variante retenue est étudiée profondément pour connaître ses causes, ses
mécanismes explicatifs, et les moyens d’action pour y remédier.
Puis, on va étudier les systèmes d’aération en analysant les différents paramètres introduits
dans l’apport de l’oxygène et les techniques d’aération.
Enfin, nous avons proposé des solutions qui vont permettre d’aboutir à l’amélioration du
fonctionnement de la chaine de traitement.

Dysfonctionnement physique :
Lorsque la concentration de matières en suspension est trop élevée dans l'effluent du
décanteur secondaire, on recommande de mesurer l'indice de boues de la liqueur mixte. Un

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 33


faible indice de boues révèle que les caractéristiques de décantation des boues sont
satisfaisantes ; dans ce cas, les causes d'une mauvaise décantation sont plutôt d'ordre
physique.
Les mesures de l’indice de boues rapportées dans le tableau du suivi (figure x) montrent
des valeurs élevées de cet indice ce qui nous incite à éliminer la supposition de
défaillance des équipements des clarificateurs. Le bon fonctionnement de ces derniers est
appuyé par l’’historique de la maintenance.
Cependant, la défaillance des aérateurs des bassins biologiques peut entrainer un
déficit d’aération et causer le dysfonctionnement. Le contrôle des performances des
aérateurs et du niveau d’apport de l’oxygène réfute cette supposition.

Figure 27 : Contrôle de l’apport de l’oxygène

Comme le montre la figure x , l’apport de l’oxygène est régulier et respecte les


consignes de supervision. Les aérateurs fonctionnent généralement par horloge.
Cependant, lorsque le seuil inferieur s’approche de zéros les aérateurs commencent de
fournir l’oxygène de l’air jusqu’au seuil supérieur de 3,36 mg/l.

Dysfonctionnement biologique :
La procédure suivie dans l’analyse du fonctionnement de la chaine de traitement nous a
conduits à délimiter l’origine du dysfonctionnement à deux causes : le dysfonctionnement
physique, variante délaissée après analyse de l’indice de boue et de l’apport d’oxygène.
Le dysfonctionnement biologique, variante à retenir suite aux plusieurs constatations :
D’abord, l’état de moussage observé au niveau des bassins biologique, et le bon
déroulement du processus de point de vue mécanique.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 34


Figure 28 : Vue d’une mousse biologique a la surface des bassins biologiques.

Les valeurs élevées de l’indice de boue renseignent sur un état de dysfonctionnement


biologique qui est, le plus généralement, le phénomène du foisonnement.
Le tableau renseignant sur la prolifération des bactéries filamenteuses indique le
dysfonctionnement biologique.
Ce dysfonctionnement biologique « foisonnement » ou encore la mauvaise décantation
des boues est étudié profondément dans la cinquième partie.

Systèmes d’aération
Le rôle des systèmes d’aération
Les systèmes d’aération ont pour mission principale la fourniture de l’oxygène nécessaire
pour satisfaire les besoins microbiologiques, mais encore s’assurer que cet élément atteint
toutes les cellules actives et peut les pénétrer, dans le cadre de rendre l’épuration optimale.
Les systèmes d’aération ont par suite deux importantes fonctions à remplir :
Introduire une quantité déterminée d’oxygène dans l’eau, nécessaire à la satisfaction
des besoins correspondant à l’oxydation des matières organiques polluantes apportées
par l’effluent, et à la destruction des matières cellulaires lors de la phase de respiration
endogène,
Brasser la suspension de boues activées pour en assurer l’homogénéité et éviter les dépôts.
Ils sont constitués d’un appareil ou d’un ensemble d’appareils placés dans un bassin de
volume et forme déterminés et destinés à dissoudre dans l’eau un certain poids
d’oxygène généralement emprunté à l’air en jouant le double rôle d’aérateur et de
mélangeur.
Les bactéries constituant la boue activée ont besoin d’oxygène, d’une part pour se
nourrir et se développer à partir d’une certaine quantité de pollution consommée et
d’autre part, pour répondre aux besoins de leur métabolisme de base qui correspondent à
la respiration endogène et qui sont proportionnels à la biomasse active de boue en aération.

Les paramètres fonctionnels dans les systèmes d’aérations :

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 35


 L’apport spécifique nominal

L’apport spécifique nominal du système d’aération est la quantité d’oxygène en kg 𝑂2que


l’on peut introduire en dépensant une énergie de 1 kWh.
S’il s’agit de l’énergie effectivement consommée aux bornes du moteur d’entraînement
du système d’aération, il s’agit de l’apport spécifique brut ; si, au contraire, on fait intervenir
l’énergie mesurée à l’arbre du système mécanique d’aération, en tenant compte du
rendement du moteur et des dispositifs de transmission (poulies, réducteurs, etc.). Il s’agit
alors de l’apport spécifique net.
 L’apport horaire nominal

Il correspond à la quantité en kg 𝑂2/h que l’on peut introduire dans un bassin avec le
système d’aération considéré.
Cet apport horaire est égal au produit de la capacité d’oxygénation par le volume du bassin.
 Le rendement d’oxygénation

le pourcentage de la masse d’oxygène effectivement dissous par rapport à la masse


d’oxygène insufflé (dans le cas d’une insufflation d’air) pour un système à air surpressé.

Techniques de l’aération :
 Aération de surface

Les aérateurs de surface sont dominants sur les petites et moyennes stations et sur les
lagunes, rares sur les stations d’épuration de grande taille. Il s’agit d’appareils qui assurent
principalement la dissolution de l’oxygène par projection dans l’air de l’eau à aérer.
L’introduction dans la masse liquide des bulles formées lors de la retombée de l‘eau
projetée et le renouvellement de la surface libre du liquide, interviennent aussi dans
l’efficacité.
On distingue trois types d’aérateurs de surface : la turbine lente, la turbine rapide et la
brosse.
La turbine lente : est un aérateur à axe vertical dont la vitesse périphérique varie
généralement de 4 à 6 m/s. Ces appareils aspirent l’eau par leur base inférieure, par
l’intermédiaire ou non d’une cheminée, puis la projettent latéralement. Elles créent
donc principalement un mouvement circulaire de l’eau dans le plan vertical.
La turbine rapide : est un aérateur à axe vertical à grande vitesse (750 à 1800 tr/min)
entraîné directement par le moteur, sans réducteur intermédiaire; corrélativement,
l’hélice, généralement placée à l’intérieur d’une cheminée, est de faible diamètre.
Ce type d’aérateur est beaucoup mieux adapté au lagunage qu’aux bassins de boues
activées, est la plupart du temps monté sur flotteurs.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 36


Figure 29: schéma descriptif d'un aérateur de surface.
La brosse : est un aérateur à axe horizontal et à vitesse lente qui se compose d’un axe
dénoyé portant des pales partiellement ou totalement immergées en position basse et relié
à un motoréducteur. Sa vitesse de rotation est habituellement comprise entre 60 et 90
tr/min.
Figure x: schéma descriptif d'un aérateur de surface.
 Aération par air surpressé

L’aération par air surpressé consiste à injecter l’air sous pression en profondeur dans des
bassins contenant la liqueur mixte de boues activées, à l’aide de dispositifs appropriés.
L’air est fourni par des suppresseurs, des ventilateurs ou des turbocompresseurs selon le
débit requis et l’immersion des diffuseurs.
On classe les dispositifs d’injection d’air selon le diamètre moyen des bulles qu’ils
délivrent :
 Grosses bulles (0 > 6 mm),
 Bulles moyennes (0 4 à 6 mm),
 Fines bulles (0 < 3 mm).

Figure x: schéma descriptif d'un aérateur par air surpressé


 Aération à base de pompe

Ils sont peu utilisés, pour l’aération des boues activées on peut citer :
Les systèmes à jets : le liquide pompé en profondeur dans un chenal y est réintroduit sous
forme de jets qui tout en assurant l’aération impriment un mouvement horizontal à
la masse liquide.
Les systèmes à éjecteurs : le liquide pompé dans le bassin d’aération est introduit
dans l’éjecteur constitué par un ajutage disposé à l’entrée d’un venturi de même axe.
L’énergie du jet liquide provoque un entraînement d’air qui est dispersé en fines
bulles à travers le venturi.

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Systèmes déprimogènes simples : le principe de fonctionnement de ces appareils
repose sur le principe suivant : une hélice ou une turbine, dont l’axe est entouré par
un manchon en communication avec l’atmosphère, est directement entraînée par un
moteur. La dépression créée par la rotation de l’hélice provoque une aspiration d’air à
travers le manchon. L’air est dispersé dans le milieu sous forme de bulles.

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Optimisation du fonctionnement du traitement
Secondaire

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Après avoir analysé la qualité physicochimique et microbiologique de l’eau clarifiée et l’eau
traitée cité les différents dysfonctionnements on a achevé enfin à la nature des problèmes
affrontés dans les bassins biologiques et les clarificateurs qui sont de nature
microbiologique ; ces dysfonctionnement sont liés à la mauvaise décantation des boues par
la suite on citera ces problèmes et on va proposer des étapes préventives pour remédier à
chaque problèmes puis on proposera des méthodes de lutte contre ces problèmes.

Les problèmes affrontés dans les bassins


biologiques et les clarificateurs
Le procédé d’épuration à boue activée est le procédé le plus utilisé pour traiter les eaux
usées. Bien que les performances épuratoires et la fiabilité de ce procédé soient éprouvées,
plusieurs types de dysfonctionnements biologiques peuvent apparaître. Le plus fréquent est
le développement excessif de bactéries filamenteuses, susceptibles d’entraîner une
dégradation de la décantation des boues (consécutive à l’augmentation de l’indice de boue)
ou un moussage stable.
L’efficacité et la fiabilité de l’épuration restent étroitement dépendantes du bon
déroulement de la phase de décantation, celle-ci constituant, en effet, le dernier maillon de
la chaîne de traitement avant la réutilisation dans la laverie. La séparation boue-eau traitée
par sédimentation est assurée par le décanteur secondaire ou clarificateur placé à l’aval du
bassin d’aération
De nombreuses causes ont été identifiées ou suspectées pour expliquer le développement
des bactéries filamenteuses responsables d’altération de la qualité de la décantation, avant
de déterminer ces différentes causes, on donne un rappel sur la biologie des boues activées :

Rappel sur la biologie des boues activées :


La boue activée est constituée de l’ensemble « floc-eau interstitielle ». Le floc désigne un
agglomérat composé de particules (ou débris) diverses (végétales, animales, minérales) et
de colonies bactériennes. Le liquide interstitiel* représente dans la plupart des stations la
qualité des eaux de sortie. C’est donc un indicateur du niveau de traitement. Ainsi, plus la
charge massique est élevée, moins le niveau de traitement sera élevé et plus l’eau
interstitielle contiendra de bactéries dispersées. La microfaune* est composée d’animaux
microscopiques nommés protozoaires et métazoaires. Ces organismes participent à
l’élimination des bactéries libres qui constituent leurs proies et à la cohésion du floc par
leurs déjections. Leur observation au microscope, donne des indications sur la qualité du
traitement et peut révéler rapidement d’éventuelles anomalies de fonctionnement.
Les bactéries peuvent se développer selon trois types de croissance :
 La croissance dispersée :

Les bactéries sont libres les unes par rapport aux autres dans le liquide interstitiel. Cette
situation s’observe lors du démarrage de la station, en condition de forte charge massique.
 La croissance floculée :

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Les bactéries sont regroupées en amas, très souvent autour d’un support organique ou
minéral (le floc). Ce type de croissance est recherché dans le traitement de l’eau usée.
 La croissance filamenteuse :

Lors de la multiplication cellulaire, la séparation des cellules mère et fille n’a pas lieu en
totalité, les cellules mère et fille restent en contact voire partagent une paroi cellulaire. Ce
type de croissance, que l’on observe également chez les champignons conduit à la formation
de filaments pouvant atteindre 500 µm de long. Les conditions du milieu sont un facteur
déterminant.

Les problèmes biologiques :


 Les problèmes avec bactéries filamenteuses :

Les principaux dysfonctionnements dus aux bactéries filamenteuses sur station se


manifestent sous deux formes :
➢ Le foisonnement: mauvaise décantation de la boue suite à une augmentation du volume
occupé par celle-ci,
➢ Le moussage: formation d’une couche épaisse de mousse en surface des ouvrages. Les
causes sont bien souvent d’origines multiples (conception, exploitation, composition de
l’effluent…) et le choix des solutions nécessite une analyse globale : conception,
fonctionnement et exploitation de la station.
1- LE FOISONNEMENT

Le foisonnement (bulking en anglais) est caractérisé par un indice de boue supérieur ou égal
à 200 ml/g. Au-delà de 150 ml/g, des difficultés de décantation apparaissent. On rappelle
qu’une boue décantant correctement a un indice de boue de l’ordre de 100 ml/.g.
Un développement filamenteux important limite fortement les capacités hydrauliques du
clarificateur et peut entraîner des départs de boue dans le milieu de rejet .Dans la station, le
foisonnement est souvent associé à :
 Une détérioration de la qualité du rejet en cas de perte de boue épisodique ou
chronique;
 Un floc légèrement floconneux avec un volume décanté important lors du test de
décantation, qui rend impératif la dilution des échantillons de boue. L’indice de boue
est alors supérieur à 200 ml/g. Lors de l’observation microscopique, on observe une
densité importante de microorganismes filamenteux.

2- LES MOUSSES BIOLOGIQUES

Les mousses forment des amas de flottants très stables de couleur marron clair à foncé et de
structure visqueuse. Leur densité tend à s’accroître progressivement au cours du temps. Ces
mousses sont peu déstructurées par une agitation de surface et reforment rapidement un
tapis uniforme en absence d’agitation. Les bulles de gaz favorisent la flottation. Ces flottants
constituent un milieu favorable au développement privilégié de certaines bactéries
filamenteuses responsables de moussage.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 41


Dans certains cas extrêmes, on a calculé que les mousses peuvent représenter jusqu’à 1/3
de la biomasse totale, avec des concentrations en matières sèches pouvant atteindre 100
g/L, voire des hauteurs dépassant un mètre. Les paramètres de fonctionnement charge
massique et d’exploitation de la station sont alors fortement dégradés par cette situation
(diminution du transfert d’oxygène).

 Les problèmes sans bactéries filamenteuses en excès :

1- LES MOUSSES DE DÉMARRAGE

Ces mousses blanchâtres et légères se développent rapidement dès la mise en service de la


station d’épuration. Elles disparaissent lorsque la boue activée arrive à maturité. L’efficacité
limitée du traitement accompagne ce phénomène transitoire. Ces mousses blanchâtres sont
associées à :
➢ Un effluent de sortie turbide (croissance bactérienne dispersée);
➢ Une boue de couleur claire et faiblement concentrée dans le bassin d’aération;
➢ Une décantation en éprouvette difficile (interface eau-boue floue, particules en
suspension non décantables);
➢ Une microfaune représentée par des bactéries libres et des protozoaires principalement
de type Flagellés.
2- AUTRES MOUSSES

Ces mousses, similaires à celles de démarrage, sont souvent liées à l’utilisation massive de
détergents même biodégradables (apports industriels), à l’apport important de matières
organiques colloïdales (sang,…) ou à l’arrivée d’hydrocarbures.
Cette situation se différencie de celles engendrant les mousses de démarrage par :
➢ Un effluent de sortie le plus souvent de bonne qualité (sauf si l’apport est important et
engendre une toxicité);
➢ L’observation au microscope de bactéries libres en faible nombre et de protozoaires en
quantité importante (et avec une diversité élevée). S’il s’agit d’apports ponctuels, le
phénomène peut être limité dans le temps. S’il perdure, il peut provoquer à terme
l’apparition de mousses biologiques stables. Les solutions passent par l’identification du
problème, puis la suppression des apports (de type industriel bien souvent) ou l’ajout
d’antimousse.
3- LES MATIÈRES FLOTTANTES.

Ces flottants instables se caractérisent par la présence de particules de boues non associées
à des bactéries filamenteuses. Un simple arrosage (ou averse de pluie) suffit à les rabattre.
La couleur est un bon critère de détermination.

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4- NIVEAU ANORMAL DU LIT DE BOUE.

Cette expansion se caractérise par un voile de boue élevé dans le clarificateur et peut
s’accompagner de pertes de boue ponctuelles lors d’à-coups de charge hydraulique. L’indice
de boue ne révèle pas forcément des valeurs incorrectes mais nécessite de fortes dilutions
lors du test en éprouvette. L’observation microscopique montre un floc bien formé. La
qualité de traitement, hors épisode de perte de boue, est satisfaisante. Les causes sont une
combinaison de différents facteurs :
– une concentration en boue trop forte dans le bassin d’aération ;
– un dysfonctionnement du poste de recirculation (panne ou dimensionnement trop faible) ;
– un indice de boue élevé et/ou une surcharge hydraulique.
– un problème de raclage dans le clarificateur.

Recommandation pour l’exploitation et la


conception des bassins d’aération
Les éléments majeurs à maîtriser au niveau des bassins sont : les conditions d’aération et de
brassage, le mode d’admission et de circulation de l’eau usée dans l’ouvrage et la bonne
gestion de la concentration en boues dans l’ouvrage.

 AÉRATION ET BRASSAGE :

Un des principaux facteurs déclenchant ou aggravant un dysfonctionnement biologique est


la sous-aération au niveau du réseau de collecte ou dans la filière de traitement elle même. Il
est important de s’assurer qu’un bon dimensionnement du poste aération a été prévu
(compresseur, répartition des aérateurs,…) et que les puissances de brassage sont
suffisantes pour éviter les dépôts et zones mortes dans le bassin. De plus, des équipements
de secours doivent pouvoir être immédiatement opérationnels pour faire face à tout arrêt
accidentel. Lors des phases d’arrêt volontaire de l’aérateur, le brassage des boues doit être
maintenu. Toute sous-aération ou arrêt prolongé (supérieur à 2 heures) de l’aération
entraîne un risque important de foisonnement pour une station fonctionnant à sa charge
nominale.
 ÉCOULEMENT :

Le développement de bactéries sous forme floculée est favorisé par la création d’un gradient
de charge au sein du bassin d’aération. Ce gradient peut être créé par la mise en place d’une
zone de contact en tête du bassin, d’un bassin d’anaérobie (jouant le rôle de sélecteur) ou
par une configuration qui favorisera un mélange de type « flux piston ». A contrario, les
modes d’écoulement de type « mélange intégral » favorisent le foisonnement en raison
d’une dilution immédiate du substrat dans le bassin d’aération (état de carence
nutritionnelle). Dans le cas de stations d’épuration de forte capacité, la mise en place d’un
système compartimenté peut être envisagée.

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La démarche de suivi de fonctionnement
des bassins d’aération
Devant la complexité des problèmes relatifs au foisonnement et face à la diversité des
options techniques qui peuvent être utilisées, une démarche pragmatique est nécessaire.
Elle doit s’appuyer sur les données techniques recueillies dans le cadre d’une étude
préalable comprenant deux phases principales :

➢ Caractérisation précise du problème (diagnostic du foisonnement, type de filaments…).


Cette caractérisation permet d’éviter par exemple, la confusion entre foisonnement et
d’autres mécanismes (par exemple : dénitrification…). De plus, une identification précise du
filament oriente la recherche du ou des facteurs déclenchant son développement.

➢ Étude approfondie de la station afin de mettre en évidence les origines supposées du


phénomène et d’éventuels facteurs aggravants (conception, paramètres d’exploitation…).

Les actions curatives contre le


phénomène de foisonnement
On constate en général que la détérioration de l’indice de boue n’est qu’exceptionnellement
brutale et l’expérience montre que de nombreuses stations souffrent d’un foisonnement
latent permanent. Les manifestations aiguës ne constituent en fait qu’une amplification du
phénomène lié à la variation brutale d’un des paramètres de fonctionnement de la station
(réglages déficients…). Dans tous les cas, après avoir solutionné le problème aigu, il
conviendra de modifier les réglages ou de mettre en place d’autres techniques moins
contraignantes sur les plans exploitation et économique. Il est rappelé une fois de plus que
la première action est d’avoir un taux de boue stable et le plus bas possible dans le bassin
d’aération en fonction de la valeur de la charge massique souhaitée, bien évidemment
compatible avec une bonne épuration.
 LESTAGE :

Cette technique est basée sur l’ajout de substance de masse volumique élevée, le plus
souvent minérale, qui s’associant au fl oc bactérien améliore sa décantation. Cependant,
cette solution n’est qu’un palliatif et ne doit être utilisée que sur de courtes périodes. Ceci
permet de limiter les pertes de boue pendant la mise en place de solutions durables. Le
lestage est intéressant pour reconstituer un fl oc bactérien suite à des pertes de boue
importantes (modification de la charge massique). De nombreux produits sont disponibles et
il conviendra d’en estimer leur coût économique et leur efficacité par des essais en jar-test.
Le lestage du floc peut aussi être assuré par l’ajout de boue issue d’une station d’épuration
proche dont l’indice de boues est correct (de l’ordre de 100 ml/g de MES) ou par le by-pass
d’une partie des eaux de l’étage primaire (lorsqu’il y en a un) pour lester le fl oc par la

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 44


fraction particulaire issue des eaux brutes. Dans tous les cas, la quantité des filaments
présents n’est pas modifiée mais l’indice de boue est rapidement amélioré. L’ajout de
produits peut engendrer certaines difficultés en particulier :
 COAGULATION – FLOCULATION

Cette technique permet le rassemblement des petits flocs et améliore ainsi leur vitesse de
sédimentation. Les principales substances utilisées sont rassemblées dans le tableau suivant.
Recense plus en détail les principales recommandations d’utilisation et de dosage de ces
produits.

 LES OXYDANTS

Ces solutions font appel à des agents chimiques (oxydants puissants) qui ont entre autres,
une action bactéricide sur les boues : chlore (eau de Javel), 𝐻2 𝑂2, acide peracétique. Leur
ajout entraîne en particulier une modification de la structure de la boue par rupture des
filaments. Les principales difficultés sont liées aux nécessités de surveiller l’évolution des
paramètres biologiques (indice de boue, observations microscopiques, test azote) et
d’ajuster le traitement en conséquence.
En revanche, il faut savoir que les résultats obtenus ne peuvent être définitifs dans la mesure
où ces produits n’agissent pas sur les causes du foisonnement.

RAPPORT DE STAGE : STEP KHOURIBGA Page 45


CONCLUSION

Ce stage nous a permis de voir tous les aspects du procédé du traitement des
eaux usées de la ville de Khouribga et deConcrétiser nos connaissances dans le
domaine d’épuration; le sujet de notre stage a été très intéressant comme il
aborde la résolution du problème de foisonnement que connaissait la station et
l’amélioration de la décantation des boues dans les clarificateurs. La solution
retenue est l’ajout d’un coagulant bien défini au niveau des bassins d’aération.
En guise de conclusion, je ne peux que confirmer que ce stage m’a beaucoup
apporté, d’un point de vue technique et professionnel mais également d’un
point de vue relationnel et personnel .J’étais surtout épatée par l’équipe
motivée et accueillante de la STEP, ses moyens importants et qui m’était
difficile de trouver de ses bonnes conditions de travail. Par ailleurs, ce stage
m’a apporté une vision nette et objective du travail dans la station d’épuration
de Khouribga.

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