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27/09/2008
Décantation
Équipements et procédés
par Pierre BLAZY
Professeur à l'Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du Centre de Recherche sur la Valorisation des Minerais (CRVM)
Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM) - CNRS UMR 75-69 (ENSG-INPL)
El-Aïd JDID
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au CRVM, LEM - CNRS UMR 75-69 (ENSG-INPL)
et Jean-Luc BERSILLON
Doctor of Philosophy
Professeur à l'INPL - LEM UMR 75-69 (ENSG-INPL)
1. Équipements............................................................................................... J 3 451 - 2
1.1 Décanteurs d'ultrafines en suspensions diluées ....................................... — 2
1.1.1 Décantation statique ........................................................................... — 2
1.1.2 Décantation accélérée ......................................................................... — 3
1.2 Décanteurs-épaississeurs de suspensions concentrées ........................... — 6
1.2.1 Décanteurs circulaires classiques ...................................................... — 6
1.2.2 Décanteurs circulaires à étages.......................................................... — 7
1.2.3 Décanteurs circulaires à courants antagonistes ............................... — 7
1.2.4 Décanteurs rectangulaires .................................................................. — 8
1.3 Décanteurs-classificateurs ........................................................................... — 8
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1. Équipements un temps de séjour égal à (CbVb )/Md. Ce temps de séjour est aussi
appelé « âge des boues » dans la gestion des procédés d'épuration
(boues activées, bioréacteurs). Si le décanteur est à recirculation de
boues ou à lit de boues, il est donc important de connaître la concen-
Bien qu'il s'agisse fondamentalement d'équipements voisins tration limite des boues et le comportement hydraulique du décan-
adaptés à une fonction précise, il paraît nécessaire de distinguer les teur pour déterminer leur âge.
décanteurs de matières en suspension, ultrafines et diluées, dont la
concentration s'exprime en mg/L, et les décanteurs de matières En clarification, deux techniques principales sont mises en
d'origine essentiellement minérale, dont la concentration s'exprime œuvre : la décantation statique et la décantation accélérée.
en g/L. Dans les deux cas, les équipements font appel à la sédimen-
tation des solides dans l'eau.
1.1.1 Décantation statique
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Alimentation
Extraction
des boues
(sous-verse) Tranquillisateurs
Herses de fosse
à boues Raclage Vidange Ramifications de distribution
Pompe de refoulement
des boues (sous-verse) de fond de l'alimentation
D Collecte de reprise
d'eau traitée (surverse)
Figure 3 – Coupe verticale du décanteur-épaississeur CFS Figure 4 – Vue en perspective du décanteur à lit de boues Pulsator
(Degrémont) (Degrémont)
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Alimentation
Réacteur Décanteur
Polymère
Coagulant
Eau Eau
brute traitée
Clarificateur
Sortie eau
clarifiée Recirculation Boues
Floculateur (surverse)
Figure 6 – Coupe verticale du décanteur à recirculation de boues
Densadeg (Degrémont)
Volume
(mL)
Concentrateur 250
200
150 Éprouvette
verticale
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Tuyauterie Ventilateur
de mise
Goulotte Extraction sous vide
de départ des boues des siphons
par siphon Tuyauterie Chambre à vide
d'eau décantée
générale
d'extraction
Concentrateur des boues Arrivée d'eau brute
de boues (alimentation)
Sortie eau
décantée
(surverse)
Sortie boues
(sous-verse)
Tuyauteries perforées
de répartition
Plaques
Tuyauteries
perforées
de reprise Figure 8 – Vue en perspective du décanteur
d'eau décantée lamellaire Superpulsator (Degrémont)
— pour un système à cocourant (boues et eau circulant dans le Une autre variante est le Superpulsator pour lequel les
même sens) : plaques sont installées directement dans le lit de boues (figure 8).
Leur effet est complété par des déflecteurs permettant une
Q meilleure floculation. Cet appareil permet de traiter des débits de 6
U lim = ------------------------------------------------------------
n œ ( L cos q - e sin q ) à 12 m3 · m-2 · h-1, soit le double de celui d'un appareil classique.
— pour un système à courants croisés (boues et eau circulant
perpendiculairement) : 1.1.2.3 Décanteurs spéciaux
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Boues
Vers épaississement Sable + boues
Polymère
FeCl3 Eau
décantée
Eau dégrillée
Dégraissage :
fines bulles
Dessablage : Prédécantation
désenrobage Décantation : finition
Graisses
Eau
traitée
Eau Modules
brute
Boues
Sable
Figure 10 – Coupe verticale du décanteur
Flux principaux Courants locaux combiné Sédipac 3D (Degrémont)
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Gouttière Alimentation
de la surverse en floculant
Alimentation Mélangeur
en pulpe Niveau du liquide
(surverse)
a vue de dessus
Volant Passerelle
de relevage
Gouttière
de la Bras
surverse Arbre de raclage
Alimentation
Chambre Râteaux
d'alimentation Surverse
Pompe de soutirage
de la sous-verse
Figure 11 – Schéma d’un décanteur circulaire classique ajouté et rapidement dispersé, afin d'assurer son mélange avec la
pulpe (figure 14). L'alimentation est ensuite réalisée au-dessous de
la ligne de démarcation entre les boues et le liquide clair. Les solides
sédimentés sont ramenés par un mécanisme classique de raclage
Tuyauterie vers le cône de décharge des boues. Ce type d'épaississeur est uti-
Mécanisme d'alimentation Indicateur lisé aussi bien dans les usines de concentration de minerais que
de niveau
Niveau de commande Passerelle des bras dans les usines de traitement des eaux (Keane, 1982).
du liquide
Cylindre
d'alimentation
1.2.2 Décanteurs circulaires à étages
Surverse Câbles
tracteurs Les épaississeurs à étages sont utilisés quand de grandes surfa-
Lames ces de clarification doivent être installées sur une petite surface au
Colonne centrale Cage Bras de raclage sol. Ils servent en particulier à séparer les particules solides des jus
avec diffuseur centrale de raclage troubles en sucrerie de betterave et des jus bruts en sucrerie de
Câbles canne. La cuve de l'épaississeur peut avoir jusqu'à cinq plateaux
Goulotte porteurs intermédiaires (figure 15). Les compartiments peuvent être alimen-
annulaire
de décharge tés en série ou en parallèle. On peut aussi utiliser ce type d'appareil
dans le lavage à contre-courant. Les mécanismes de raclage des dif-
Figure 12 – Coupe verticale d’un décanteur à traction par câbles férents étages sont commandés par la même tête de commande
fixée au milieu d'un pont-support, placé au-dessus de la cuve.
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Ajustage
Boîte Alimentation des surverses
d'alimentation Cylindre Boîte
d'alimentation de surverse
A
A
B Sortie
B surverse
C C
D D
Dispositif de repérage
du niveau des boues
Sortie sous-verse Pression d'eau ou d'air
pour débouchage
1.3 Décanteurs-classificateurs
Chambre de répartition
horizontale
de l'alimentation Le principe de ces appareils consiste à associer un décanteur de
sables fins et un classificateur mécanique à râteaux collecteur des
Niveau supérieur grains grossiers. Ce dernier, placé sur le côté d'une cuve circulaire
de la couche comme dans le cas du Détritor Dorr-Oliver, collecte les sables de
de compression dimension supérieure à 150 mm, qui sédimentent sur le fond et sont
ensuite évacués par raclage. La surverse du classificateur passe
Surverse
ensuite dans la cuve circulaire et est répartie par un système de
Bras
grilles verticales et de déflecteurs ayant pour but d'assurer un écou-
de raclage lement calme dans le décanteur. Un mouvement de rotation est
imprimé par deux bras munis de lames et de racleurs périphériques
Alimentation vers la décharge centrale, tandis que les effluents liquides sont
recueillis par débordement.
Sous-verse Il existe d'autres combinaisons de décanteurs-classificateurs,
notamment celles qui consistent, par exemple, à cycloner la pulpe
Figure 17 – Coupe verticale du décanteur-épaississeur à courants avant épaississage et à ne traiter dans l'épaississeur que les solides
antagonistes (Enviro-Clear) fins contenus dans la surverse du cyclone.
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à contre-courant Eau
de lavage
S (n – 1)
Une opération industrielle fréquente, notamment en hydrométal-
lurgie ou en préparation des matières premières solubles, est le Ln
Vers étage (n – 1)
lavage des solides ou résidus de mise en solution (lixiviation) des Sn
espèces valorisables (solutés). Le but est d'obtenir des résidus
exempts de solutés, afin d’en minimiser les pertes, et d'extraire des ne étage
solutions clarifiées aussi concentrées que possible en solutés. La L3
décantation est une méthode efficace quand la vitesse de sédimen- Alimentation
tation des solides est suffisamment élevée. L'opération est effectuée
dans une chaîne de lavage par décantation fonctionnant générale- L2
ment à contre-courant dans une série d'épaississeurs unitaires ou
dans un épaississeur à étages. S2
Vers étage 3
L1 2e étage
S1
2.1 Principe du lavage à contre-courant 1er étage
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3.1.4 Pompes
3.1 Pulpes concentrées
Le transport de boues par pompage est toujours une opération
3.1.1 Caractéristiques des pulpes délicate (Anonyme, 1978, Carleton, 1988). Le type de pompe pour
l'extraction de la sous-verse est fonction de la construction de la
cuve du décanteur. Les pompes sont du type centrifuge ou volumé-
La granulométrie des solides, leur masse volumique, leur concen- trique à diaphragme, celles-ci étant munies de clapets ou de boulets
tration dans la pulpe, déterminent le couple de torsion d'un décan- à l'aspiration et au refoulement pour assurer l'étanchéité. Lorsque
teur-épaississeur (tableau 2). La valeur du couple de torsion (T, les solides sont grossiers ou que la masse volumique de la sous-
en N · m) en fonction du diamètre des râteaux (D, en m) s'exprime verse est élevée, la pompe peut être montée directement sous la
par la relation :
décharge de la sous-verse. Les pompes centrifuges doivent être
T = kD2 mises sous charge pour fonctionner, et peuvent aussi être disposées
de cette façon. Les pompes à diaphragme peuvent être situées à
Le facteur k (en N/m) dépend des caractéristiques de la suspen- l'extérieur du tunnel d'accès lorsque le décanteur repose sur le sol.
sion et de la surface de l'épaississeur. Le couple de torsion et la Elles nécessitent alors un long tuyau d'aspiration et s'accordent mal,
vitesse des râteaux déterminent la puissance du moteur. Les épais- de ce fait, à une sous-verse trop épaisse et fortement concentrée en
sisseurs fonctionnent rarement au-dessus de 25 % de la valeur solide. Toutefois, cet arrangement est apprécié, car il permet un
maximale calculée. La proportion de solides de dimension supé- entretien facile des moteurs. Il est, dans tous les cas conseillé, de
rieure à 250 mm dans l'alimentation affectent non seulement le cou- prévoir des arrivées d'eau sous pression (500 à 1 400 kPa), pour
ple de torsion mais encore la pente du fond de l'épaississeur. répondre aux incidents résultant du colmatage.
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Tableau 2 – Valeurs du facteur k du couple de torsion pour les épaississeurs circulaires à râteaux (King, 1980)
Classes
Caractéristiques
1 2 3 4
Surface unitaire .................................................................... (m2 · t-1 · j-1) > 4,7 1,4 à 4,7 0,5 à 1,4 < 0,5
Solide sec dans la sous-verse .............................................................. (%) <5 5 à 30 30 à 50 > 50
Solides < 74 mm .................................................................................... (%) 100 85 à 100 50 à 85 < 50
Solides > 210 mm .................................................................................. (%) 0 0à5 5 à 15 > 15
Masse volumique su solide sec .................................................... (g/cm3) 1,0 à 1,25 1,25 à 3,0 3,0 >4
Valeur de k ........................................................................................ (N/m) 15 à 58 73 à 131 146 à 292 > 292
Classe 1 : clarification des saumures et des eaux de rivières, oxydes métalliques ;
Classe 2 : adoucissement des saumures, oxyde de magnésium ;
Classe 3 : stériles de mines métalliques, argiles, stériles de phosphate et de charbon, concentré de blende, oxyde de titane ;
Classe 4 : concentrés d’hématite, de magnétite, d’ilménite et sables lourds, décantation à contre-courant de résidus de lixiviation d’uranium.
3.1.5 Floculants cule une pulpe peu épaissie, qui provoque une forte dilution de la
sous-verse.
La floculation de l'alimentation doit être complète, car un décan- En règle générale, le floculant capable de donner la masse volu-
teur a pour rôle de fournir à la fois des surverses claires et des boues mique de boues la plus élevée n'est pas forcément celui qui donne
riches en solides. On a tendance à croire que la clarification dépend la vitesse de sédimentation la plus grande.
uniquement de la surface et de la vitesse du courant ascendant, qui
doit rester inférieure à la vitesse de sédimentation, mais on oublie
que la clarification de la surverse dépend avant tout de la coagula- 3.1.6 Contrôle et sécurité
tion et/ou de la floculation. Bien qu'un matériau inorganique flocule
en général naturellement, on doit introduire des adjuvants chimi- Les épaississeurs sont munis d'un dispositif de mesure en continu
ques appelés floculants pour faciliter la formation et la sédimenta- du couple exercé par le mécanisme d'entraînement. Les systèmes
tion de flocs formés à partir des fines particules dispersées. de protection consistent en une alarme de surcharge de type
L’addition du floculant dans un épaississeur a fait l'objet de nom- hydraulique, mécanique ou électrique, qui déclenche une alarme
breux travaux (Emmett et Klepper, 1980 ; Pearse, 1980 ; Dahlstrom sonore et un arrêt de moteur suivant le niveau de la surcharge. Les
et Fitch, 1985 ; Deans et Glatthaar, 1986 ; Hogg et al., 1987 ; Suttill, râteaux se relèvent automatiquement à l'aide d'un vérin hydrau-
1991). Elle doit être faite au niveau de la goulotte d'alimentation en lique à action verticale directe sur l'arbre porte-râteaux.
pulpe de l'épaississeur ou dans la chambre d'alimentation, mais Il existe une stratégie de contrôle basée sur la mesure de la masse
jamais dans une pompe. volumique de la sous-verse, comme c'est le cas à la mine de Bou-
gainville en Papouasie (Deans et Glatthaar, 1986). On fixe, par exem-
Les adjuvants sont mis en œuvre avec des solutions de concentra-
ple, une valeur de la masse volumique de la sous-verse,
tions massiques inférieures à 0,5 %. Ils doivent être uniformément
correspondant généralement à une concentration en solides de 59 à
dispersés et parfois on opère dans une chambre de mélange.
60 %. Les déviations par rapport à cette valeur de consigne donnent
Lorsqu'il s'agit d'un cation multivalent du type alun, le temps néces-
un signal qui est envoyé aux pompes doseuses de floculant dont la
saire pour assurer la dispersion a peu d'importance à condition
vitesse est variable. Le défaut de cette méthode est un temps de
d'utiliser un conditionneur agité bien dimensionné. Par contre,
réponse trop long. Il est également possible d'asservir le débit de
quand il s'agit d'un polymère minéral ou organique, naturel ou syn-
floculant à la mesure du couple de torsion. Celui-ci est en effet une
thétique, il faut non seulement éviter l'alimentation au niveau d'une
fonction linéaire du débit de floculant. Le temps de réponse est donc
pompe, mais tout mode d'agitation développant des forces de
plus court, ce qui permet de réduire les effets cycliques.
cisaillement intense. Un mouvement de brassage lent avec la pulpe
est conseillé. Dans ce cas, on réalise un temps de contact suffisant Une méthode plus complète consiste à mesurer en continu le
pour permettre aux flocs de grossir et de sédimenter rapidement. niveau des boues à l'intérieur du décanteur. On contrôle aussi en
Plus la pulpe présente une faible concentration en solides, plus le continu le débit de floculant, les masses volumiques de la pulpe
grossissement des flocs est difficile. Il est possible, par recirculation d'alimentation et de la sous-verse, et le débit de la pulpe d'alimenta-
des solides au niveau de l'alimentation de l'épaississeur, de faciliter tion. Les valeurs mesurées sont transmises sous forme de signaux à
l'agglomération et d'obtenir une vitesse de sédimentation suffisam- un microprocesseur de sous-verse, qui les traduit en débit massique
ment élevée. La tendance actuelle est à l'emploi de polymères de d'alimentation et ajuste le dosage du floculant en conséquence. Un
masse moléculaire assez faible, afin d'obtenir les suspensions de capteur ultrasonique ou un sonar signale le niveau des boues et le
boues les plus concentrées possibles (Healy et al., 1995). débit de soutirage est en permanence ajusté de telle façon que le
niveau reste constant dans l'appareil.
Le dosage des polymères synthétiques est un point important. En
effet, ils sont utilisés en très faibles quantités, de 5 à 30 g/t de solide Le contrôle en continu automatique est réalisé sur des épaissis-
sec. Lorsqu'on augmente la quantité de polymère, on augmente en seurs de grande surface, de l'ordre de 0,15 m2 · t-1 · j-1.
même temps la viscosité de la sous-verse, et cela jusqu'au point où Si l'on recherche à optimiser l'épaississage ou la décantation, il
le mécanisme de raclage devient insuffisant pour entraîner le flux de est nécessaire de prendre en compte la taille des flocs et leur struc-
boues vers l'orifice de décharge. De plus, l'addition incontrôlée du ture, en effectuant des mesures en continu ou en semi-continu.
floculant peut créer une masse gélatineuse et visqueuse, qui s'accu- Hogg et al. (1987, 1995) pensent en effet que les facteurs physiques
mule sur les bras du système de raclage ou contre les parois de la peuvent avoir un effet prépondérant sur les résultats du procédé de
cuve, pouvant former un anneau ou des « ilôts » entre lesquels cir- sédimentation, la taille des flocs jouant sur la masse volumique des
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boues, laquelle est correlée aussi à la structure : l'agitation peut, par ■ Eaux usées urbaines
exemple, conduire à une densification des flocs en les cassant pour En association avec un coagulant, on utilise un polymère anioni-
libérer les fluides captifs (eau, air). que avec des concentrations atteignant 2 g · m-3. Quand on recher-
che seulement l'élimination des matières en suspension, un
3.1.7 Maintenance et pannes floculant synthétique employé sans coagulant suffit.
■ Déshydratation des boues
Les décanteurs-épaississeurs sont des appareils caractérisés par
une très grande robustesse et une bonne fiabilité, les pannes sont Les boues organiques nécessitent en général un floculant cationi-
très rares à condition que certaines règles visant à protéger l'appa- que et les boues à caractère minéral un floculant anionique. La
reil soient observées : consommation est de l'ordre de 0,5 à 7 kg de polymère par tonne de
matière sèche.
— plus les particules sont grenues, plus le mécanisme des
râteaux doit exercer un couple important. Aussi, est-il avantageux ■ Émulsions d’hydrocarbures et d’huiles
de faire une coupure par cyclone classificateur à 150 mm et de filtrer
Les émulsions mécaniques, relativement instables, donnent après
les particules de plus de 150 mm sur un filtre plan ou de les épaissir
1 h de décantation statique des micelles de taille comprise entre 10
dans un classificateur à râteaux ;
et 100 mm, avec des concentrations de 100 à 500 mg/L.
— les dispositifs de mesure en continu du couple exercé par
l'entraînement des râteaux et le relevage automatique de ces der- Les émulsions chimiques sont relativement stables en raison soit
niers ne doivent pas être court-circuités, afin d'éviter le blocage des de la nature des hydrocarbures (asphaltène, naphténates), soit de la
râteaux dans les boues. Le couple de torsion est toujours inférieur à coprésence d'agents dispersants (sels alcalins, détergents...). Les
25 % de la valeur maximale affichée pour un épaississeur en micelles, après décantation statique de 1 h, présentent des tailles de
marche ; 0,1 mm avec des concentrations très variables, comprises entre
— les râteaux doivent faire l'objet d'un entretien préventif ; 100 mg/L (cas des effluents pétrochimiques) et 50 g/L (cas de fluides
— l'engrenage de l'arbre central a une durée de vie de l'ordre de aqueux de coupe).
20 ans pour des vitesses de 0,05 à 0,10 tr/min. Pour sa lubrification, Les émulsions mécaniques peuvent être le siège d'un mécanisme
on utilise des lubrifiants synthétiques adaptés aux pressions élevées de coalescence prédominant. Le traitement peut comporter une coa-
avec des viscosités importantes (High Pressure Oils). On extrait gulation partielle correspondant à une déstabilisation. Par contre,
l'eau contenue dans le lubrifiant sans arrêter l'épaississeur (King, les émulsions chimiques nécessitent une coagulation complète
1980). suivi d'une floculation et une séparation par décantation.
3.2.2 Contrôle
3.2 Pulpes diluées
Le contrôle du niveau des boues est fondamental pour réguler le
soutirage et éviter qu'il s'effectue au détriment de la qualité de l'eau.
Le cas le plus fréquent des pulpes diluées correspond au traite-
Il peut être assuré de différentes façons :
ment des eaux usées et des eaux de consommation. Le traitement
des eaux industrielles entre souvent dans cette catégorie. Dans tous — dans le cas d'un débit constant et si la concentration des boues
les cas, il est nécessaire de faciliter l'agrégation des particules ultra- a peu d'importance, on peut réguler l'extraction à intervalles fixes
fines et colloïdales par des coagulants et des floculants. Il est évi- par une minuterie ;
dent que le temps nécessaire pour rassembler les particules est un — dans le cas où la concentration des boues est élevée, le
paramètre essentiel. La cinétique des réactions est fonction de la contrôle est effectué par sonde à ultrasons ou par mesure du couple
nature, du milieu, de la température (agitation thermique), de la de torsion. On peut aussi contrôler la hauteur du niveau des boues
concentration en colloïdes, de la présence d'inhibiteurs, etc. La mise par sonde optique.
en œuvre des coagulants et floculants est caractérisée par un temps D'autres contrôles plus spécifiques de la qualité des eaux que de
de contact qui est déterminé expérimentalement. la décantation elle-même sont effectués en continu (turbidité, résis-
tivité, conductivité, pH, potentiel d'oxydo-réduction, concentrations,
oxygène dissous, demande chimique en oxygène (DCO), etc.).
3.2.1 Coagulants et floculants
Enfin, il faut citer :
Dans le traitement de l'eau, la coagulation consiste à déstabiliser — les contrôles classiques des niveaux liquides : systèmes bulle à
les particules colloïdales par addition d'un réactif chimique (sels de bulle, systèmes à membrane, systèmes capacitifs, systèmes à
cations trivalents), le coagulant. La formation des flocons dépend du ultrasons ;
transport et de la mise en contact des particules coagulées et cons- — les contrôles classiques de débit : débimètres à turbine et
titue la floculation. Celle-ci peut être améliorée par l'ajout d'un autre déprimogènes, débitmètres électromagnétiques à ultrasons sim-
réactif : le floculant, qui est la plupart du temps un polymère naturel ples, à ultrasons à effet Doppler, à effet vortex, etc.
ou de synthèse. Les domaines d'emploi des coagulants et floculants
sont les suivants.
3.2.3 Entretien
■ Eaux de surface
En clarification, le floculant de synthèse est utilisé en combinaison En clarification des eaux, l'entretien des installations demande un
avec un coagulant. Le meilleur polymère est généralement anioni- arrêt de la production. C'est donc une opération que l'on évite de
que ou non ionique, ou à la rigueur faiblement cationique. Les quan- faire fréquemment. Le conditionnement de l'eau avant décantation
tités utilisées sont de l'ordre de 0,05 à 0,5 g · m-3 et peuvent (préchloration en traitement des eaux potables) est effectué de
atteindre 2 g · m-3 pour des eaux très chargées. façon à éviter les salissures. Malgré ce conditionnement, il est
nécessaire de nettoyer périodiquement les goulottes de reprise des
■ Eaux résiduaires industrielles eaux décantées, ce qui peut se faire sans vidange de l'appareil.
On combine généralement l'action d'un coagulant avec un poly- Le nettoyage des goulottes de répartition des eaux brutes, en fond
mère anionique, en employant ce dernier jusqu'à des doses de des décanteurs à lit de boues, est effectué en moyenne tous les ans,
2 g · m-3. Cependant, un polymère cationique utilisé avec des quan- lors de l'inspection de ces goulottes et des installations complémen-
tités de 0,5 à 5 g · m-3 est mieux approprié pour des effluents issus taires de répartition. Il s'agit d'opérations d'entretien de routine, qui
de traitements de surface ou de lavage des gaz. demandent une préparation du réseau de distribution par stockage
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de la production d'une journée de distribution d'eau ou d'une jour- de particules grenues et que la floculation se poursuit pendant la
née de traitement des eaux résiduaires. décantation, le dimensionnement et le choix du décanteur ne
dépendent pratiquement que de la charge hydraulique. Pour assurer
de bonnes conditions de capture, on a le choix entre :
4. Critères de choix — les décanteurs à flux vertical : dans ce cas, les particules dont
la vitesse de sédimentation est supérieure à la vitesse ascendante
d’un matériel du liquide sont retenues. Les décanteurs circulaires, lamellaires et
tubulaires entrent dans cette catégorie ;
— les décanteurs rectangulaires à flux horizontal : une partie des
4.1 Pulpes concentrées particules, ayant une vitesse de décantation inférieure à la vitesse de
Hazen VH [J 3 450], est retenue, alors qu'elle ne le serait pas dans un
décanteur à flux vertical. L'importance de cette fraction dépend de la
Pour pouvoir choisir entre plusieurs types d'appareils, on doit répartition hydraulique sur un plan vertical à l'entrée et à la sortie de
faire appel à deux critères : les critères mesurables, qui permettent l'appareil. Cette répartition peut poser quelques problèmes aux-
d'effectuer des comparaisons, et les critères non mesurables, qui quels s'ajoutent les difficultés venant de l'accumulation et de la col-
touchent davantage aux commodités de maintenance accompa- lecte des boues et de la non-uniformité de la composante
gnant l'utilisation d'un appareil et à ses faibles nuisances. On ne horizontale des vitesses entre le milieu et la périphérie du bassin.
considérera ici que les critères mesurables énoncés dans l’encadré Ces difficultés doivent être prises en compte dans le choix d'un
ci-dessous. ouvrage.
Critères mesurables
1. La concentration en solides de la surverse : elle se situe cou- râteaux. Aussi, préfère-t-on éliminer les particules supérieures à
ramment entre 50 et 200 mg/L. Seule une filtration permet de dimi- 150 mm avant l'épaississeur par classification (classificateur
nuer ces valeurs. cyclone, à râteaux).
2. La concentration en solides des boues : ces boues doivent être 9. Les variations de débit et de concentration en solides de
pompables. Il convient que leur concentration volumique en solides l'alimentation : dans un décanteur statique, lorsque le débit varie, la
ne dépasse pas 50 %. Les concentrations limites dépendent de la concentration en solide de la sous-verse reste constante mais celle
taille des particules. de la surverse évolue fortement. L'augmentation de débit ne peut
3. Le rendement de lavage : il est défini par le ratio RL donné par être corrigée que par une addition supplémentaire de floculant. Par
la relation : contre, un décanteur dynamique permet de mieux supporter les
masse de solutés évacués avec la sous-verse perturbations par suite du volume important de l'appareil.
1 Ð R L = -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
masse de solutés entrant dans le décanteur 10. Le temps de réponse, lorsque l'on doit s'adapter aux condi-
4. Le débit massique horaire ou journalier de liquide et de tions d'alimentation, et la souplesse du réglage entrent dans les cri-
solides : ce sont les décanteurs circulaires qui peuvent traiter les tères de choix : outre le dosage du floculant, les seuls moyens qui
débits les plus importants. Ainsi, un seul appareil de 150 m de dia- peuvent être mis en œuvre dans les décanteurs dynamiques sont le
mètre peut traiter plusieurs dizaines de milliers de m3/h en utilisant réglage de la vitesse d'extraction de la sous-verse et de la vitesse de
des floculants. raclage en fonction de la charge en solides de l'appareil.
5. Le volume du décanteur : il doit être suffisant lorsque l'appa- 11. Les facilités de maintenance : elles entrent aussi dans les cri-
reil sert à stocker le liquide clarifié ou les boues. tères de choix, puisqu'elles permettent de réduire les pertes
6. Le mode de fonctionnement : les appareils sont généralement d'exploitation en cas de panne, en réduisant la durée d'immobilisa-
conçus pour travailler en continu. tion de l'appareil et souvent de l'ensemble de l'installation.
7. La viscosité du liquide et plus exactement de la 12. Les coûts du matériel, d'installation (bâtiments, fondations,
suspension : elle a un caractère limitatif. Comme la vitesse de équipements auxiliaires), d'exploitation (énergie, main d'œuvre,
chute des particules en régime laminaire est inversement propor- floculants, lubrifiants), de maintenance (pièces de rechange, main-
tionnelle à la viscosité dynamique, on réserve la décantation stati- d'œuvre) : ils sont évidemment à considérer. Il faut signaler que,
que aux suspensions dans des liquides peu visqueux (eau). généralement les décanteurs prennent beaucoup de place mais que
les coûts d'exploitation (à part les floculants) et de maintenance
8. La taille des particules : des particules grenues ont pour effet
sont très faibles.
d'augmenter le coût du mécanisme d'entraînement des
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 451 - 13
O
U
Décantation R
E
par Pierre BLAZY
N
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du Centre de Recherche sur la Valorisation des Minerais (CRVM)
Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM) - CNRS UMR 75-69 (ENSG-INPL)
El-Aïd JDID S
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au CRVM, LEM - CNRS UMR 75-69 (ENSG-INPL) A
et Jean-Luc BERSILLON
Doctor of Philosophy
Professeur à l’INPL - LEM UMR 75-69 (ENSG-INPL)
V
O
Données économiques I
1. Épaississeurs
1.1 Coûts des investissements
1.2 Coûts opératoires R
Les coûts des réactifs doivent être calculés pour chaque cas. Il s’agit princi-
Le tableau A donne des ordres de grandeurs de coûts (1997) pour différents palement des floculants.
diamètres d’épaississeurs. Ces coûts tiennent compte uniquement de la cuve,
du mécanisme de raclage, des râteaux et des moteurs.
Pour un diamètre donné, la variation des coûts du tableau A est liée à la réa-
lisation de la cuve, qui peut être en béton ou métallique, aux caractéristiques
La dépense énergétique est de l’ordre de 70 % de la puissance requise ins-
tallée. P
chimiques de la suspension à traiter, qui peuvent nécessiter un revêtement
anticorrosion toujours très coûteux, au mécanisme d’entraînement, dont le
coût peut varier du simple au double, car selon que les solides décantés sont
Le coût de la maintenance dépend de facteurs tels que la qualité de l’équi-
pement, le degré d’usure ou de corrosion. On peut l’évaluer de 10 à 15 % du
L
coût de l’équipement installé. Toutefois, il est nul pendant la durée de garantie
plus ou moins grossiers, plus ou moins lourds, les couples à développer
seront très différents, et si un relevage est prévu, le coût de l’entraînement
variera de 30 %.
donnée par le constructeur (5 ans en général pour les têtes de commande). U
Pour obtenir le coût de l’épaississeur installé, il faut ajouter les coûts du
tableau B, exprimés en pour-cent des coûts du tableau A.
Les fournitures telles que les lubrifiants, les équipements de sécurité, sont
de l’ordre de 15 % du coût de la maintenance. S
2. Clarificateurs
E
2
N 103
S
A 2
V 102
10 2 5
102 2 5
103 2 5
104 2 5
105
Production (m3/J)
O Figure A – Coût d’investissement pour une clarification en fonction
du débit de production
I
R
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S
Fabricants ou constructeurs
France Allemagne États-Unis
A
Alfa Laval SNC. AKW Apparate und Verfahren GmbH und Co KG. Betz Industrial.
Bird Machine Co/Baker Hughes Co. (A.).
V
Svedala Allis Mineral Systems.
Degremont Erpac S.A.
Canada
Minpro Ltd.
DBS Manufacturing Inc.
Dorr Oliver Inc.
O
Dorr Oliver France.
Eimco Wemco S.A. Westpro Sales Inc.
Eimco Process Equipment Co.
Enviro-Clear Co Inc.
I
Environnement Chimie Appliquée ECA.
Eparco Centre de Recherche.
Finlande
Outokumpu Oy.
Enviro Dewatering and Recovery Inc.
Larox Inc. R
Larox Oy. Linatex Corp. of America.