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3.1.5 Sécurité................................................................................................ — 19
3.2 Nuisances ..................................................................................................... — 19
4. Aspect économique................................................................................. — 20
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 5 420
C 5 420
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UTILISATION DES EXPLOSIFS DANS LE GÉNIE CIVIL ___________________________________________________________________________________________
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Dans le cas d’une onde sphérique, cette onde radiale en compres- — facilité de mise en œuvre ;
sion s’accompagne d’une onde transversale en traction. La résis- — coût.
tance en traction des roches est très inférieure à celle en compression Pour le reste, le plus difficile est de créer un nombre de surfaces
et l’onde transversale crée une fissuration radiale souvent libres suffisant pour favoriser le travail primordial de l’onde de choc.
importante.
À ce titre, la géométrie du volume de roche à extraire par le tir
Lorsque l’onde de compression directe rencontre une surface de est un facteur déterminant (figure 2). Elle est le plus souvent imposée
réflexion, par exemple une interface roche-air, elle se réfléchit en par le phasage des travaux, lui-même déterminé dans la phase
une onde de traction. Cette dernière est également susceptible de initiale de conception du chantier.
créer une fissuration à l’intérieur du massif rocheux si la distance
de la source à la surface de réflexion est suffisamment faible. Le facteur le plus important pour optimiser un tir, après la géo-
métrie du volume à extraire, est l’amorçage : un choix judicieux de
Toutes les discontinuités internes d’un massif rocheux constituent retards entre les départs de trous permet de générer, pendant le tir,
des surfaces de réflexions potentielles, mais elles sont souvent peu des surfaces libres intermédiaires, quelques millisecondes avant
actives. La surface et les parois rocheuses, appelées surfaces libres, d’induire leur effet.
sont les surfaces les plus actives.
Les discontinuités internes du massif réfléchissent partiellement
l’onde et accroissent son absorption. La répartition de la fracturation
est alors modifiée, la densité de fissuration étant plus importante 1.2 Caractéristiques principales
aux abords des premières discontinuités. La porosité de la matrice des explosifs utilisés en construction
rocheuse joue, à cet égard, le même rôle que les discontinuités du
massif.
La détonation s’accompagne, outre l’onde de choc, de la produc- 1.2.1 Présentation
tion d’une grande quantité de gaz à haute température. Si l’explosif
est confiné au moment de la détonation, les gaz engendrent des Six grands types d’explosifs sont disponibles sur le marché
pressions considérables. français. Ceux-ci sont présentés dans l’ordre chronologique de leur
L’onde de choc provoque, nous l’avons vu, une fissuration impor- apparition en France et leur composition est donnée succinctement
tante au sein d’un massif rocheux. Néanmoins, celle-ci est réalisée dans le tableau 1.
en « pointillé » et est généralement insuffisante pour rompre totale- ■ Les dynamites contiennent de 10 à 90 % de nitroglycéroglycol
ment la roche. Les gaz de détonation, par contre, s’infiltrent dans (NGL), mélange de nitroglycérine et de dinitroglycol. C’est la
les fissures ouvertes du massif affaibli et les agrandissent. proportion de dinitroglycol qui assure la qualité antigel d’une
Les fissures, initialement disjointes, se relient et délimitent ainsi dynamite. Les autres composants sont des combustibles (tourbe,
une nouvelle « blocométrie » du massif rocheux. farine de bois, aluminium, etc.) et des comburants (nitrate
Le taux d’énergie de gaz utilisé pour la fragmentation augmente d’ammonium). Selon le taux de nitroglycéroglycol, on distingue :
avec la densité de fissuration du massif. — les dynamites plastiques ou dynamites gommes, contenant
Enfin, lorsqu’une surface libre est proche, les gaz se détendent plus de 20 % en masse de NGL gélatinisé par du coton azotique ;
brutalement dans l’air, entraînant avec eux les blocs rocheux. — les dynamites pulvérulentes, contenant moins de 10 à 20 %
de NGL et qui se présentent sous forme de matière pulvérulente ;
Les discontinuités, lorsqu’elles sont ouvertes et relient le trou de ces dernières tendent à disparaître du marché français.
mine et l’extérieur du massif, constituent un exutoire privilégié
pour les gaz. On peut éviter la perte d’énergie correspondante en Les dynamites sont commercialisées en cartouches de diamètres
interposant un bourrage entre l’extérieur et la charge explosive. compris entre 25 et 90 mm en standard disponible. Leur masse varie
entre 50 g et 5 kg. Les étuis sont généralement en papier pour les
La nature du massif rocheux intervient donc, à chaque stade, sur petits diamètres et en matière plastique pour les autres diamètres.
le comportement des différents phénomènes évoqués
précédemment. ■ Les explosifs nitratés sont à base de nitrate d’ammonium (80 %
environ en masse) et d’un explosif pur (trinitrotoluène seul ou
■ Optimisation du fonctionnement et effet de l’explosif mélangé avec de la pentrite). Ils sont présentés sous la même forme
Optimiser le fonctionnement signifie favoriser le développement que les dynamites.
des différents processus précédemment décrits.
■ Les nitrates-fiouls sont constitués de nitrate d’ammonium et
Il faut en premier lieu choisir un explosif adapté au massif et aux d’huiles minérales, en général du fioul domestique, dans une
objectifs du tir. Comme nous le verrons plus loin, le choix de l’explosif proportion voisine de 94 % de nitrate d’ammonium, 6 % de fioul par
prend en considération d’autres facteurs : exemple.
— résistance à l’eau ;
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La qualité du nitrate, et en particulier sa porosité, joue un rôle ■ Les nitrates-fiouls alourdis sont les explosifs de la génération
important sur les performances du nitrate-fioul. la plus récente. Ils sont constitués par du nitrate-fioul (25 à 75 %)
Dans certains cas, les nitrates-fiouls peuvent contenir de la poudre enrobé dans une matrice d’explosif d’émulsion (25 à 75 %), dont le
d’aluminium, ce qui les rend plus énergétiques. rôle est d’améliorer les performances et la résistance à l’eau du
nitrate-fioul.
Ils sont conditionnés, uniquement en vrac, en sacs de papier multi-
couches de 25 kg. Les nitrates-fiouls alourdis sont surtout utilisés en vrac. Ils se
présentent sous la forme :
■ Les gels ou les bouillies sont constitués d’un mélange de sels — de produits granulaires plus ou moins collants lorsque la
« comburants », généralement des nitrates minéraux dissous dans proportion de nitrate-fioul est supérieure à 40 % ; dans ce cas, leur
l’eau, et d’une phase combustible parfois soluble dans l’eau (sucre - chargement en vrac s’effectue par gravité ;
glycol - aluminium). — de pâtes plus ou moins visqueuses contenant des granulés
L’ensemble est épaissi par un agent gélifiant qui donne au produit épars de nitrate-fioul lorsque la proportion de nitrate-fioul est
l’aspect voulu (bouillie fluide pompable en vrac, ou explosifs pâteux inférieure à 40 % ; dans ce cas, leur chargement en vrac s’effectue
en cartouches) et maintient les produits non solubles en suspension. par pompage.
Les mélanges sont rendus réellement explosifs par la présence Ces produits, généralement assimilés à la catégorie des
d’un agent sensibilisant : émulsions, sont préparés sur les lieux d’utilisation à partir des
— nitrate organique pour les explosifs dénommés Sigmagels ou constituants de base : nitrate d’ammonium, fioul domestique,
Titagels ; émulsion, et éventuellement sensibilisant. Cette préparation s’effec-
— aluminium qualité peinture pour les explosifs dénommés tue à bord d’un camion, amené sur la plate-forme de tir, assurant
Gelsurite 2000, Gelsurite 3000 et Iremite 110. en continu la fabrication de l’explosif et son chargement dans le trou
de mine.
■ Les émulsions sont des mélanges intimes de nitrates minéraux
en solution aqueuse dispersés en gouttelettes très fines (de taille ■ La présentation des explosifs, pour être complète, doit
inférieure au micromètre) dans une phase combustible liquide. mentionner trois explosifs spéciaux particulièrement utilisés sur
les chantiers de travaux publics :
Ces émulsions sont sensibilisées par la présence de bulles
gazeuses bien dispersées ; ces bulles peuvent être produites par un — la Cisalite, gel allégé présenté sous forme de chapelet de car-
agent chimique ou introduites sous forme de billes de verre creuses. touches de diamètre 25 mm (en boudins, avec cordeau latéral) ; elle
est utilisée pour les travaux de découpage ou de prédécoupage ;
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— le Cisalex, explosif nitraté allégé présenté sous forme de convenable de l’énergie réelle disponible d’un explosif, prenant en
cartouches rigides de diamètre 13 ou 17 mm emboitables avec compte son rendement ;
centreurs et espaceurs ; cet explosif est utile pour les travaux de — la mesure de la vitesse de détonation, assez précise, est
découpage en galerie et la démolition ; effectuée sur des échantillons non confinés de diamètre 30 mm pour
— le Boostex 65, relai d’amorçage de 350 g en explosif coulé les explosifs encartouchés, et sur des échantillons de diamètre
dont le pouvoir d’amorçage et la facilité d’emploi sont appréciés 36 mm confinés dans un tube d’acier ; il faut signaler que la vitesse
dans les travaux de minage. de détonation augmente avec le diamètre pour la plupart des explo-
sifs (de 10 à 50 % dans le cas extrême) ;
— le coefficient de self-excitation (CSE ) émane d’un test de
1.2.2 Caractéristiques pratiques des explosifs mesure de la distance moyenne de transmission de la détonation
entre de petites cartouches de diamètre 30 mm à travers un vide
Les performances des explosifs sont regroupées dans les d’air ;
tableaux 2 et 3 de présentation de chaque catégorie d’explosif. La — la résistance à l’eau est un critère fondamental dans le choix
signification de chaque caractéristique peut être résumée de l’explosif ; la présence d’eau dans les trous de mines réduit la
succinctement ainsi : sensibilité et l’énergie réelle des explosifs et, dans les cas extrêmes,
entraîne des ratés des explosifs.
— les résultats du tir au mortier balistique (TMB), test ancien
fournissant une indication approximative de l’énergie, ne sont pas Les caractéristiques précédentes sont soit déterminées par le
significatifs pour les explosifs récents ; par ailleurs, les résultats sont laboratoire officiel de la Commission des substances explosives, soit
fluctuants (des valeurs moyennes sont données dans les tableaux 2 extraites de fiches commerciales, soit issues de tests spécifiques
et 3) ; réalisés par certains laboratoires de fabricant. Dans les tableaux 2
— l’énergie théorique massique de détonation est issue d’un et 3, les explosifs sont classés dans l’ordre : catégorie, fabricant et
calcul thermodynamique de l’énergie théorique dégagée lors de énergie croissante.
l’explosion ; elle surestime les explosifs qui contiennent de En l’absence de valeur précise, nous avons dû, dans de nombreux
l’aluminium, la réaction de ce dernier n’étant pas totale ; cas, indiquer la fourchette de performances pour chaque catégorie
— l’énergie massique mesurée provient d’un test d’explosion d’explosif. Toutefois, cette information est suffisante pour permettre
réalisé sous l’eau dans une piscine ; ce dernier fournit une estimation à l’utilisateur d’effectuer un choix.
(0)
Dynamites
NEF F 16
F 19
NB NC 2 4 000 3 000 126 4 650 8
NC 1 ≈ 1,45 à à à à à excellente
4 400 6 300 133 5 000 10
Tit Titadyne 25
Titadyne 40
Gels
NEF Gelsurite 2000
Iremite 110
Gelsurite 3000
1,15 2 700 3 500 90 2 900 3
NB Sigma 6
à à à à à à bonne
Sigma 605
1,30 3 600 4 100 110 5 400 5
Sigma 612
Tit Titagel 1100
Titagel 1300
Nitrates
NEF N 40 R 1,10 3 200 4 700 112 4 150 6
moyenne
N 31 R 1,15 3 900 4 300 120 5 400 6
Émulsions
NEF Iremite 1000 1,20 3 100 4 800 95 3 150 6
Iremite 4000 1,20 3 700 4 800 110 4 500 6 excellente
(1) NEF Nobel Explosif France.
NB Nitro Bickford.
Tit Titanite.
(2) TMB tir au mortier balistique.
(3) CSE coefficient de self-excitation.
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Nitrate-fioul ordinaire
NEF D7 fioul NR 20
NB Nitro D 7 ≈ 0,75 ≈ 2 700 ≈ 3 200 ≈ 115 ≈ 3 850 nulle
Tit Anfotite no 1
NEF NF 4
Tit Ferrolite ≈ 0,85 ≈ 2 700 ≈ 2 500 ≈ 95 ≈ 3 850 nulle
Nitrate-fioul aluminium
NEF N 135
NB Nitral ≈ 0,85 ≈ 3 400 ≈ 3 000 ≈ 120 ≈ 4 700 nulle
Tit Anfotite no 3
Émulsions
NEF Gelsurite EP 2 1,20 2 800 5 400 2 800
NEF Gelsurite EP 10 1,20 3 300 5 400 3 650 excellente
Bouillie
NB Sigma 89 ≈ 1,2 4 200 116 bonne
Nitrate-fioul lourd
NEF Gemulsite 30 1,10 3 600 3 500 moyenne
NEF Gemulsite 50 1,30 2 850 3 800 3 300 bonne
(1) NEF Nobel Explosif France.
NB Nitro Bickford.
Tit Titanite.
(2) TMB tir au mortier balistique.
1.3 Artifices de mise à feu et amorçage Les détonateurs Nonel peuvent être reliés entre les trous par des
raccords de surface (dits raccords GT ), dont les retards actuels sont
de 25 ou 50 ms et vont passer à 17 ; 25 ou 42 ms. De tels retards
Les accessoires du tir sont fondamentaux dans la réussite d’un
tir. Il est nécessaire là aussi de résumer et de compléter. de surface peuvent permettre alors de mettre en place un seul déto-
nateur Nonel en fond de trou, par exemple 500 ms.
■ Les détonateurs initient une détonation dans les explosifs Dans tous les schémas de tirs, il y a alors lieu de tenir compte
contigus à l’aide d’une charge amorçante de 0,6 g de pentrite, de la durée de transmission du signal dans le tube qui se transmet
elle-même activée par un explosif primaire très sensible (capable de à une vitesse de 2 000 m/s.
passer d’une combustion ordinaire à une détonation).
L’énergie thermique nécessaire pour leur initiation est fournie ■ Les cordeaux détonants sont destinés à l’amorçage latéral, tout
essentiellement, aujourd’hui, par : le long du trou de mine, des explosifs.
— une perle d’allumage échauffée par un courant électrique Ils sont commercialisés aujourd’hui sous 4 formes :
(figure 3) ; — cordeau à 6,5 g /m de pentrite (Hericord ), uniquement pour
— la détonation d’un explosif confiné dans un guide d’onde de l’amorçage de dynamites et pour le raccord entre trous de
choc (un tube) ; ce système non électrique est commercialisé sous détonateurs Nonel (à la place de raccords GT instantanés) ;
le nom de Nonel en France. — cordeau à 10 g/m de pentrite, recommandé pour l’amorçage
des explosifs nitratés, des gels et des dynamites, et parfois des
Tous les détonateurs comportent une poudre retardatrice, dont la
durée de combustion s’échelonne : nitrates-fiouls les plus sensibles ;
— cordeau à 20 g/m de pentrite, recommandé pour l’amorçage
— pour les courts retards, de 0 à 2 000 ms par pas de : des gels et émulsions et de la plupart des nitrates-fiouls ;
• 25 ms pour les détonateurs no 1 à 20, — cordeaux à 40 g/m et 70 g /m de pentrite, surtout destinés aux
• 100 ms pour les détonateurs no 24 à 40, travaux de découpage en travaux publics.
• 200 ms pour les détonateurs no 48 à 80 ;
— pour les détonateurs à retard, par pas de 500 ms du no 1 au ■ Les exploseurs sont des appareils conçus pour alimenter
no 12. électriquement les circuits de tir. Ils sont, aujourd’hui, tous à
condensateur.
Les détonateurs permettent d’effectuer un amorçage ponctuel des
explosifs ; ceux-ci pourront être mis en fond de trou de chantiers
souterrains ou dans certains chantiers à ciel ouvert. L’amorçage
ponctuel permet d’obtenir généralement un meilleur rendement des
explosifs.
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2.2 Techniques d’amorçage — certains explosifs, comme les gels, perdent partiellement leur
sensibilité pour des températures inférieures à 0 oC. Il est alors
L’amorçage a deux fonctions essentielles : nécessaire d’utiliser un amorçage plus puissant.
— la mise en détonation correcte des charges ; Dans le cas d’un amorçage ponctuel, l’explosif ou les explosifs,
— la séparation des détonations des charges dans le temps. après la première initiation, doivent s’amorcer par eux-mêmes.
Cela impose deux conditions :
Pour ce faire, le système d’amorçage est composé de divers
éléments ayant chacun un ou plusieurs rôles précis : — absence d’arrêt de la détonation (continuité de la charge) : un
explosif peu sensible ne peut être amorcé que par un produit ayant
— initiation ; une pression de détonation, donc une vitesse de détonation, voisine ;
— retard ; — compatibilité des explosifs entre eux.
— transmission ;
— amorçage à proprement parler.
La chaîne d’amorçage ainsi constituée peut être parfois complexe. 2.2.2 Transmission de l’ordre de détonation
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Dans le cas de l’amorçage ponctuel au pied, l’onde qui Les principales sources de discontinuités (involontaires) sont
descend dans le massif sous-jacent est faible, alors que celle qui indiquées dans le tableau 4 et les dispositifs de sécurité
remonte dans la zone de bourrage et qui se réfléchit à la surface recommandés correspondants sont représentés sur la figure 5.
est puissante. De plus, les gaz formés d’abord au pied sont mieux Enfin, l’amorçage en fond de trou permet de séparer, dans le
confinés ; ainsi, le pied est-il bien dégagé. Le bourrage est soumis temps, les détonations de charges d’un même trou, ce qui diminue
à une pression des gaz moins importante et plus tardive, d’où les les nuisances. Par ailleurs, cette technique améliore dans certains
résultats suivants : cas le foisonnement du pied et donc le rendement du chargement
— bon déplacement du pied ; du tas.
— bonne fragmentation générale et plus particulièrement dans Pour chaque charge individuelle, on doit respecter les mêmes
la zone du bourrage ; règles que pour l’amorçage en fond de trou d’une charge unique.
— diminution des projections ; La sécurité par cordeau remontant est inutilisable, sauf dans le cas
— protection du massif sous-jacent. de la charge supérieure.
L’amorçage en fond de trou est une pratique relativement Les bourrages entre les charges doivent empêcher la transmission
courante dans le cas des mines de moins de 6 m. Grâce à la de la détonation d’une charge à l’autre ou la désensibilisation. Ils
réglementation nouvelle (octobre 1987), cette technique est autori- devront être dimensionnés en fonction de la présence d’eau et du
sée pour l’ensemble des mines et en particulier les mines profon- diamètre de foration. Ils sont compris entre 6 et 15 fois le diamètre
des verticales. de foration.
Contrairement à l’amorçage latéral, l’amorçage en fond de trou Les matériaux de bourrage doivent être d’une granulométrie
(amorçage ponctuel) impose une continuité parfaite de la charge suffisante pour éviter qu’ils ne s’écoulent dans le vide annulaire entre
explosive. Dès qu’un doute apparaît sur cette continuité, il est les cartouches et la paroi du trou et pour éviter la formation de
nécessaire de mettre en œuvre des amorçages complémentaires bouchons ou la striction de la charge. Du gravillon 6 /10 est d’une
de sécurité. taille généralement suffisante, à cet égard.
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Ils sont soit en surface (relais, raccords, détonateurs sur cordeau, En matière de sécurité et de fiabilité, pour tous les dispositifs
exploseur séquentiel), soit dans le trou (détonateurs), soit les deux. d’amorçage existants, on doit distinguer le réseau de surface et les
retards dans le trou.
La combinaison de retards de surface et de retards de fond de
trou permet une simplification de la mise en place, plus répétitive, Le retard de surface est constitué de lignes électriques
et une plus grande souplesse d’utilisation (figure 7). « déclenchées » à des temps différents dans le cas de l’utilisation
d’un exploseur séquentiel, de détonateurs ou de raccords (ou relais)
Par ailleurs, seule la combinaison de retards de surface et dans de surface.
le trou autorise la réalisation des tirs séquentiels, tirs avec un choix
de retards qui permet : Les principaux risques de ratés sont dus à des coupures du réseau
de surface provoquées par les effets de la détonation des charges
— le contrôle des projections ;
explosives précédemment amorcées. Ces ruptures sont liées à des
— le contrôle des vibrations ;
projections intempestives, mais également à des déplacements de
— une meilleure fragmentation.
terrain dus à l’infiltration des gaz dans les failles.
Dans un tir séquentiel, chaque trou doit faire son « travail » et
Pour éviter de tels phénomènes, il faut laisser la plus grande
uniquement son « travail ». Dans le cas contraire, on assiste le plus
distance possible entre la position de l’initiation du réseau de surface
souvent à une fissuration d’un plus grand volume du massif qui
et la charge qui détone.
conduit à une granulométrie plus grossière.
La sécurité totale est atteinte lorsque la totalité du réseau de
Il faut donc laisser au processus de fragmentation de chaque trou
surface est initiée au moment où le premier trou détone.
le temps de s’achever, soit 3 à 10 ms par mètre de banquette. Cela
concerne : Dans la pratique, la sécurité totale ne peut que rarement être
— la propagation de l’onde de choc générée par la charge du trou réalisée ; on obtient généralement une sécurité partielle. La distance
jusqu’à la surface libre ; minimale de sécurité est de trois intervalles entre trous entre le
— puis, la propagation réfléchie jusqu’au trou pour affaiblir le réseau de surface et les détonations, pour obtenir un niveau de sécu-
massif ; rité satisfaisant. Cette sécurité s’obtient en choisissant des retards
— enfin, la propagation du front de gaz jusqu’à la surface libre adaptés en fond de trou (donc avec un numéro relativement élevé).
pour parachever la fragmentation. Cette règle est inapplicable en souterrain où la sécurité doit être
totale.
Par ailleurs, dans le cas d’un tir à plusieurs rangées, il faut laisser
le temps au massif de « gonfler ». Dans le cas contraire, on assiste Si les retards et les branchements en surface peuvent être
à des projections verticales et à un blocage du pied. contrôlés, vérifiés, voire modifiés jusqu’au dernier moment avant
le tir, il n’en est pas de même pour les retards en fond de trou. Cela
Inversement, si l’intervalle de temps entre deux rangées est trop conduit à une règle de sécurité liée à la mise en place : réduire au
long, le pied est bloqué par le tas déjà formé dû aux rangées maximum le nombre de retards en fond de trou.
précédentes.
Compte tenu des vitesses de déplacement du massif rocheux, il
faut laisser un intervalle de 10 à 30 ms par mètre de banquette entre 2.3 Technique particulière
deux rangées.
Enfin, les retards entre rangées doivent être de 3 à 5 fois les retards
par type de chantier
entre trous pour provoquer un détachement du massif en « dents
de scie », favorable à la fragmentation, augmentant les surfaces L’utilisation des explosifs dans le génie civil est diversifiée : ils sont
libres. destinés au terrassement rocheux de voies de communication à ciel
ouvert ou en souterrain (routes, voies fluviales, chemin de fer), au
Bien évidemment, pour des raisons d’efficacité, mais également creusement de fondations d’ouvrages d’art ou à la démolition.
pour des raisons de faisabilité et de fiabilité, le tir séquentiel est
associé à l’amorçage en fond de trou. En effet, si les règles Dans le cadre de ces réalisations, l’explosif est utilisé pour :
précédentes étaient appliquées à des tirs amorçés au cordeau — excaver et fragmenter ;
détonant en tête, le risque de coupure de ces lignes « descendantes » — découper ;
de cordeaux serait élevé dans de nombreux massifs rocheux. — déplacer ;
— compacter.
Pour éviter une superposition des signaux de vibrations ou plus
exactement des premiers pics de deux signaux de vibrations émis L’utilisation la plus fréquente consiste en la réalisation d’excava-
par deux trous, l’intervalle de temps entre deux détonations de tions. Dans ce cas, les techniques particulières de mise en œuvre
deux trous quelconques doit excéder un intervalle de temps dépendent principalement de la géométrie du volume de matériaux
minimal. à extraire.
On constate expérimentalement et statistiquement qu’une valeur
de 8 ms suffit généralement à réaliser cette séparation. Selon les
massifs, et pour des détonateurs donnés, cette valeur peut varier
2.3.1 Tirs en gradins
entre 6 et 10 ms.
2.3.1.1 Principes
Pour deux trous contigus, on adopte une règle plus sévère, avec
un minimum de 17 ms. Cette règle supplémentaire a également un La technique du tir en gradins consiste en la réalisation d’une
rôle sur l’efficacité du tir. « falaise » artificielle appelée front de taille. Les explosifs sont mis
Cette dernière règle s’applique aussi aux retards entre charges en œuvre sous la forme de charges cylindriques allongées,
d’un même trou séparées par des bourrages intermédiaires afin de sensiblement parallèles à la paroi quasi verticale du front, seule face
diminuer la charge unitaire du tir. Ces bourrages devront, par libre active du tir.
contre, respecter certaines règles de bon fonctionnement. Les volumes dégagés par chaque charge, de forme prismatique,
Par ailleurs, l’utilisation de retards faibles conduit à la création de ont une section droite de dimension très inférieure à la hauteur du
signaux vibratoires de fréquence élevée. Ces derniers, qui front. Lorsque les matériaux qui les constituent sont désorganisés
conduisent à des déplacements plus faibles, sont moins nuisibles par le tir, ces volumes, du fait de leur géométrie, deviennent
pour l’environnement. instables. Ils nécessitent donc peu d’énergie pour être extraits.
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La plus grande part de l’énergie requise est utilisée pour arracher La longueur de la charge de colonne L c se déduit alors de la
la partie inférieure du front, le pied, plus bloquée. Cette part est longueur totale de la foration L par la relation :
d’autant plus grande que le tas de roche entrave davantage la sortie
du pied. Pour accroître l’étalement du tas abattu, et donc faciliter L c = L – 2,3 B (4)
le dégagement de ce dernier, la charge de la colonne, partie médiane La banquette (épaisseur de roche à abattre) maximale peut être
du front, excède parfois fortement la charge limite pour désorganiser évaluée à partir des caractéristiques du massif à abattre, des para-
la roche. mètres géométriques du gradin et de la foration, des performances
de l’explosif de pied utilisé, par la formule suivante :
2.3.1.2 Détermination des charges
sp ρp 1/2 ∅
Les relations les plus courantes permettant de déterminer la
charge en explosif ont été développées empiriquement par
B max = K ∅ ---------------
s0 ρ0 --------c-
∅
(5)
Langefors (in The modern technique of rock blashing. 1979.
AWC /GEBERS. Stockholm). avec K coefficient constant dépendant de la référence
utilisée et du massif rocheux,
Les règles de Langefors définissent de manière précise certains
éléments de la géométrie du tir. Tous ces éléments sont détermi- ∅ (mm) diamètre de foration,
nés en fonction de la banquette B : épaisseur de la tranche de mas- ∅c (mm) diamètre de la charge explosive de pied,
sif abattue par une mine (figure 6). sp (MJ/kg) énergie pondérale de l’explosif de pied utilisé,
Les relations suivantes ne sont applicables qu’à des fronts ρp (kg/m3 ) masse volumique de l’explosif de pied utilisé,
élevés, de hauteur supérieure au double de la banquette. En deçà,
l’énergie explosive contenue dans le trou de mine est s0 (MJ/kg) énergie pondérale de l’explosif de référence,
approximativement proportionnelle au volume abattu par cette ρ0 (kg/m3) masse volumique de l’explosif de référence.
mine. Cette relation permet de ramener l’explosif de pied utilisé à un
La foration présente une surprofondeur L s par rapport à la plate- explosif de référence, en utilisant d’autres caractéristiques énergé-
forme inférieure définie par la relation : tiques que la « strength », plus représentatives, comme les énergies
mesurées dans les tests en piscine (encore appelés tests de la bulle).
Ls = 0,3 B (1)
Si l’on utilise comme référence le Dynamex suédois ou un
Le bourrage terminal B t , qui permet de confiner la charge à explosif analogue (dynamite F16, dynamite NC1 ), compte tenu du
l’intérieur du trou de mine, est défini par la relation : rapport courant entre le diamètre des cartouches et celui du trou
Bt = B (2) de foration, le coefficient K vaut :
K = 38 (6)
Il peut être réduit jusqu’à 0,5 B dans le cas d’amorçage en fond
de trou. Il est souvent réalisé avec les résidus de la foration. De plus La relation (5) correspond à un écartement entre trous E tel que :
en plus, des matériaux concassés, en général du 4 /6 mm, leur sont
E = 1,25 B (7)
substitués, améliorant le confinement.
La charge explosive, elle-même, peut être décomposée en deux Cette valeur correspond à un compromis entre une bonne
parties, la charge de pied de longueur L p – partie inférieure de la granulométrie résultante du tir et une géométrie finale satisfaisante.
charge explosive – et la charge de colonne. La longueur de la charge Toute variation de l’espacement E s’accompagne d’une variation
de pied est déterminée par : conjointe de B, la maille, produit de E par B, restant approximative-
Lp = 1,3 B (3) ment constante.
La banquette maximale doit être corrigée, en tenant compte des
déviations de la foration, pour obtenir une banquette réalisable. En
prenant une foration de qualité moyenne et une hauteur de front
courante de 15 m, la relation (6) devient alors :
K = 32 (8)
La charge de colonne minimale correspondante se déduit de la
charge de pied par la relation :
S c ρ c = 0,5 S p ρ p (9)
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Une fois l’ouverture réalisée, le reste du tir est analogue aux tirs
de masse précédents.
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2.3.4 Tirs souterrains Une difficulté de cette technique est l’élimination des eaux
susceptibles de s’écouler dans le puits. La technique la plus courante
La construction de voies de communication dans des sites reste encore un schéma en demi-éventail.
montagneux, les aménagements de barrages, la réalisation de Le fonçage de puits est essentiellement utilisé pour la réalisation
cavités souterraines de stockage conduisent à utiliser l’explosif. de conduits d’aération pour les tunnels routiers, de conduites
Dans ce cas, toute opération commence par la construction d’une forcées pour les barrages « de pointe » et de fondations spéciales,
galerie ou d’un puits, excavations subhorizontale et subverticale en particulier pour les viaducs autoroutiers.
respectivement.
Lors du creusement d’une galerie, l’explosif ne dispose
initialement que d’une surface libre, le front de galerie. L’objectif
des premières charges, constituant le bouchon, est de créer une
nouvelle surface libre active orthogonale au fond de la galerie et
un volume de dégagement pour les charges ultérieures de la
volée (figure 10).
La technique la plus ancienne, bouchons à mines non
parallèles, consiste à passer progressivement d’une foration peu
inclinée sur le front à une foration orthogonale à ce dernier.
L’avancement réalisable dépend alors essentiellement de la largeur
de la galerie en raison de l’encombrement des glissières des
engins de foration (figure 11).
Les bouchons canadiens formés de trous chargés très proches,
éventuellement accompagnés de trous vides de décompression de
même diamètre, pulvérisent localement la roche. Très sensibles à
la nature du terrain, ils sont difficiles à mettre au point. Par
ailleurs, ils génèrent des vibrations et des projections importan-
tes (figure 12).
Les bouchons à gros trou utilisent un trou foré comme première
surface libre et volume de dégagement. La distance d’un trou à tirer
par rapport au trou vide existant augmente avec le volume du trou
vide. Les trous sont donc répartis selon une (ou plusieurs) spirale.
L’avancement est limité par la précision de la foration, et plus
particulièrement son parallélisme, et par le diamètre de foration du
gros trou (figure 13).
Les mines suivantes de la volée, dites de dégraissage, respectent
les mêmes règles que celles des tirs à ciel ouvert. La
consommation en explosif varie entre 1 et 1,4 kg/m3. Pour les
mines de la partie inférieure de la volée (sole et piedroits), elle
augmente de 10 % environ pour tenir compte du confinement
défavorable.
Le schéma de tir se termine par un découpage, le plus souvent
un postdécoupage, afin de respecter les cotes initiales du projet et
préserver l’intégrité du massif.
Dans le cas de massifs caractérisés par des venues d’eau impor-
tantes, les terrains sont éventuellement congelés avant le tir. Cette
technique assure, en outre, une meilleure stabilité de la galerie à
court terme.
Le fonçage des puits utilise les mêmes techniques de bouchons
que le percement des galeries (figure 14).
Figure 9 – Tir de tranchée Figure 10 – Phases successives du tir d’une volée en galerie
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L’interface roche-eau constitue une surface de réflexion peu Lors du tir, les charges explosives détruisent soit les piliers
efficace pour les ondes de choc. Cela a pour conséquences un restants (il s’agit alors d’un tir avec une importante face libre
rendement faible de l’onde de choc en matière de fissuration et une analogue à une charge de tir de masse), soit sectionnent les cloi-
transmission importante des vibrations dans les milieux connexes. sons (il s’agit alors d’un tir de découpage). Dans le cas de block-
Aussi les charges sont-elles deux à trois fois supérieures à celles haus, la destruction des murs ne peut pas être réalisée en une
d’un tir équivalent à l’air libre. seule fois, mais par approfondissements successifs.
Pour améliorer le rendement de l’onde de choc, on établit un rideau
de bulles d’air le long de la paroi du front. De la même manière,
pour diminuer le niveau des vibrations transmises, on interpose un
rideau de bulles entre le tir et la partie à protéger.
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Dans les démolitions par foudroyage intégral, les explosifs Malgré une refonte et une clarification des textes, cette
utilisés en rez-de-chaussée sont la dynamite NC2 en petit diamètre réglementation reste complexe.
ou le Cisalex 17, en étage le Cisalex 13 ou du cordeau 70 g /m. Les
consommations en explosif varient selon le taux de ferraillage des
éléments considérés. Elles dépassent le plus souvent 350 g /m3. 3.1.1 Acquisition
Compte tenu du nombre de retards différents nécessaires et de
la précision sur les dates de détonation, les tirs sont généralement Pour pouvoir obtenir des explosifs auprès d’un distributeur ou
réalisés avec un exploseur séquentiel. Une attention particulière d’un fabricant, il faut détenir :
est apportée à la vérification de toute la chaîne d’amorçage. — un certificat d’acquisition délivré par l’autorité préfectorale aux
Compte tenu de la proximité immédiate d’autres habitations lors titulaires :
des démolitions en site urbain, une attention particulière doit être • d’une autorisation préfectorale d’exploiter un dépôt fixe ou
portée aux nuisances. mobile,
• d’un justificatif assurant que le détenteur peut utiliser un
Les poussières déferlant après le tir ne concernent significative-
dépôt agréé d’un tiers,
ment qu’un périmètre de 200 m autour de l’édifice. Il est
• d’une autorisation préfectorale à utiliser des produits explosifs
recommandé que les fenêtres des maisons riveraines soient
en quantité supérieure à 25 kg ;
fermées.
— un bon de commande rédigé par le demandeur, visé par les
La surpression aérienne, onde de choc dans l’air, conditionne le autorités de police ou de gendarmerie du lieu d’emploi. Ce bon est
niveau de la charge unitaire explosive (plus forte charge par retard). valable 3 mois et sert de bon d’accompagnement pour le transport
Elle reste généralement faible au-delà de 30 m. des explosifs. Une personne ne peut obtenir que 2 bons de
Le bruit est le plus souvent mal ressenti. Il est fortement commande par an.
recommandé de prévenir la population du moment du tir, éventuelle-
ment par haut-parleur. Le bruit est généralement acceptable au-delà
de 300 m. 3.1.2 Transport en circulation
Les risques de projections conduisent à installer des protections
Toute personne qui transporte des explosifs doit avoir obtenu
parfois onéreuses :
une autorisation préalable du Préfet de son domicile ou du siège
— grillages, plaques et toiles renforcées (Dynastat ) en étage ; social. Les détenteurs d’un certificat d’acquisition ou d’un bon de
— paille et grillage autour des piliers ; commande en sont dispensés pour le transport des explosifs
— etc. afférents au titre dont ils disposent.
Les vibrations sont de trois ordres : Tout transport d’explosifs nécessite un document identifiant
— celles liées à l’explosion des charges sont très faibles ; parfaitement les produits :
— celles liées à la mise en résonance des bâtiments voisins sous — un titre d’accompagnement en 3 exemplaires indique la nature,
l’effet de la surpression aérienne sont de forte amplitude et de le numéro d’agrément, les types d’emballage, la masse unitaire, la
haute fréquence ; quantité et le numéro d’identification des produits (un des
— celles dues à la chute du bâtiment sont de très forte amplitude exemplaires est destiné au Préfet qui a établi le titre d’acquisition,
et de faible fréquence. le deuxième au transporteur et le troisième à l’expéditeur) ;
— une inscription sur le registre d’accompagnement du véhicule.
2.3.8 Tirs spéciaux Les véhicules doivent être spécialement équipés, et le chauffeur,
assisté d’un convoyeur, doit justifier d’une formation adaptée.
L’explosif est également utilisé dans certains travaux spéciaux
comme les trous à poteaux, le découpage de tuyaux. Ces derniers 3.1.3 Stockage
sont réalisés en enroulant du cordeau détonant autour du tuyau à
ciel ouvert ou par des charges appliquées fonctionnant sur le Toute personne qui stocke des explosifs en vue de les utiliser doit
principe des charges creuses en sous-marin. y avoir été autorisée par arrêté préfectoral. Elle doit donc justifier
Des techniques de déplacement de matériaux (utilisant essentielle- d’une autorisation d’exploiter un dépôt permanent (de 1re, 2e ou
ment l’impulsion de l’explosif) ont été développées dans le cadre 3e catégorie) ou un dépôt mobile (véhicule spécialement adapté).
de la réalisation de canaux ou de tranchées. Elles permettent de Des mesures d’ordre général, concernant plus particulièrement la
déblayer en partie la tranchée et de remblayer les rives. surveillance contre le vol, doivent être appliquées, ces dernières
Enfin, des essais fructueux de compactage dynamique à l’explosif étant très contraignantes dans certaines régions.
ont été réalisés.
Ces utilisations spéciales, parfois prometteuses pour l’avenir,
demeurent très marginales. 3.1.4 Utilisation
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■ Lorsque l’on utilise des détonateurs électriques, il faut s’assurer avec P (Pa) surpression,
qu’ils ne peuvent pas être amorcés d’une façon intempestive par la K constante de site,
présence de courants vagabonds, de courants induits dus à la
d (m) distance de la charge,
proximité d’une ligne à haute tension ou, tout simplement, par
l’arrivée d’un orage. Dans certains cas, l’utilisation de détonateurs Q (kg) charge unitaire.
haute ou très haute densité permet d’améliorer la sécurité. La surpression aérienne peut avoir des conséquences néfastes sur
les personnes et les biens. Signalons par exemple une probabilité
■ N’effectuer le branchement des détonateurs entre eux et à la
significative de rupture de vitres pour une surpression supérieure
ligne de tir qu’au dernier moment, lorsque la totalité des trous est
à 133 dB soit 0,5 Pa.
chargée et bourrée.
Dans les conditions habituelles d’utilisation, la charge étant
■ Lors d’un tir électrique, avant la mise à feu à l’aide d’un exploseur, confinée, les seules sources importantes de surpression aérienne
toujours contrôler la résistance du circuit à l’aide d’un ohmmètre, de sont le débourrage prématuré et la détonation de cordeau détonant
façon à la comparer à celle obtenue par le calcul et à pouvoir ainsi en surface. Cet effet peut être supprimé en utilisant un amorçage
détecter une éventuelle anomalie et y remédier (il peut s’agir d’une Nonel ou électrique en fond de trou.
erreur de branchement des détonateurs entre eux, d’une perte de
charge au niveau des épissures si elles sont en contact avec le sol, ■ La détonation d’une charge confinée produit dans la roche une
d’un défaut d’isolement de la ligne de tir, etc.). onde de vibrations, due à l’onde de choc non utilisée pour une
grande part. Cette onde se transmet de proche en proche aux
■ Lorsque l’on utilise du cordeau détonant, il est indispensable de habitations et autres types de constructions, et est susceptible de
veiller à ce que des cordeaux ne se croisent pas en étant au contact créer une fissuration des ouvrages.
l’un de l’autre ; en effet, dans ce cas, la détonation du premier
sectionne l’autre sans automatiquement l’amorcer. Le risque de fissuration est d’autant plus grand que la fréquence
des vibrations est proche de la résonance de l’ouvrage étudié.
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Aucune réglementation française ne précise les limites La mise en place de comptabilité plus précise rend de plus en plus
acceptables ; toutefois diverses recommandations ou règlements évidente l’imbrication des tirs et des autres postes, en particulier en
étrangers existent en la matière. terme de coût.
On montre que le niveau de vibration, exprimé par la vitesse Dans un massif donné, le coût de l’abattage (foration - explosifs)
particulaire, est lié à la charge maximale par retard utilisée dans le est sensiblement constant pour des résultats analogues : en général,
tir : toute augmentation du diamètre, induisant une augmentation de
– 1,8 maille et donc une diminution du coût de la foration par unité de
d
V = K ------------
- (13) volume abattu, doit être compensée par une augmentation de la
Q 1/2
consommation d’explosifs.
avec V (mm/s) vitesse particulaire, ■ L’abattage prend une part prépondérante au ciel ouvert, alors
K constante de site, qu’il n’occupe qu’une place marginale en souterrain dans le coût
d (m) distance de la charge, global du projet.
Q (kg) charge unitaire. Dans tous les cas, son impact est important sur l’efficacité des
opérations en aval. Cela intervient sur le respect des délais et les
La limitation des vibrations passe donc par la limitation de la coûts globaux.
charge unitaire. Cela conduit à une réduction de la taille des tirs ou
à des plans d’amorçage plus complexes utilisant le tir séquentiel, Ainsi la fragmentation du matériau extrait intervient directement
éventuellement l’amorçage par charges étagées. sur :
Des enregistreurs existent sur le marché, permettant de surveiller — la facilité de pénétration du godet de l’engin de chargement ;
les niveaux de vibrations, éventuellement selon la fréquence. — le taux de remplissage de ce godet et des engins de transport ;
— la durée de vie des pièces d’usure.
Les nuisances dues aux vibrations revêtent également un
caractère psychologique. Elles peuvent donc être réduites par le De plus, les blocs surdimensionnés nécessitent d’être repris ou
biais d’une information préalable diffusée aux riverains concernés. obligent à des emprunts extérieurs.
La forme du tas de déblais, avec le foisonnement (liés à la
■ Des projections exceptionnelles intempestives peuvent inter- vitesse d’éjection des matériaux), influe également fortement sur le
venir chaque fois que la concentration de la charge est trop rendement de l’engin de chargement.
importante par rapport à la masse de matériau à mettre en
mouvement : Les choix techniques du tir, en particulier le diamètre de foration,
influent sur le mode de chargement des explosifs : les diamètres
— accumulation d’explosif dans une poche du massif ou devant importants de foration permettent d’envisager la mise en œuvre
une faille ouverte ; d’explosifs en vrac peu sensibles, fabriqués sur site. Cette option
— hauteur de bourrage insuffisante, etc. s’accompagne de tirs (en général de tirs de masse) plus importants
Elles sont réduites en portant une attention plus particulière au favorables à une organisation structurée des différentes opérations
chargement des explosifs, aux défauts structuraux du massif et, et à des cadences plus importantes (meilleure productivité).
lors de l’étude, par une définition correcte du plan de tir.
■ Autres formes d’extraction
Lorsque les conditions d’environnement sont très sévères (milieu
urbain), il est possible de se prémunir des projections accidentelles À ciel ouvert, l’explosif n’a pas réellement de concurrence : le rip-
en recouvrant la zone de tir par des bottes de paille, des treillis, etc. peur, même s’il est parfois utilisé au-delà de ses limites
économiques, est limité aux massifs de très faible tenue mécanique.
En souterrain, les tunneliers, voire les machines à attaque
ponctuelles, développés surtout par crainte des explosifs, ne sont
4. Aspect économique réellement économiquement intéressants que dans des massifs
géologiquement favorables.
L’optimisation du tir à l’explosif, au plan économique, s’est Par ailleurs, les améliorations tant en matériel de foration qu’en
le plus souvent limitée à la réduction de ce coût, vraisemblablement chargement des explosifs et organisation du tir (tirs séquentiels en
en raison de la difficulté à cerner économiquement les autres postes. souterrain) ont permis d’améliorer la compétitivité du tir à l’explosif.
Des progrès en productivité sont encore possibles tant en matière
d’organisation du chantier qu’en technique de tir.
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P
O
U
Utilisation des explosifs R
dans le génie civil
E
par Roger THIARD
N
Docteur ès Sciences
Directeur Technique à Nobel Explosif France
et Alain BLANCHIER
Ingénieur de l’École Centrale Lyonnaise
S
Docteur Ingénieur en Géotechnique
Ingénieur à la Société Explo-Tech A
V
Réglementation
Principaux textes réglementaires, en vigueur au 1er janvier 1990, régissant l’acquisition, le transport, le stockage et l’utilisation des explosifs industriels.
O
Textes d’application générale
1. Loi no 79-519 du 2 juillet 1979 réprimant le défaut de la déclaration de la
17. Arrêté du 15 février 1928 réglementant les conditions techniques générales
auxquelles sont soumis l’établissement et l’exploitation des dépôts de
substances explosives destinées à être employées dans des travaux de
I
disparition de produits explosifs (JO des 2 et 3 juillet 1979).
2. Décret no 80-1022 du 15 décembre 1980 pris pour l’application de la loi
précédente (JO du 20 décembre 1980).
mines (modifié par les arrêtés du 10 décembre 1936, 26 avril 1949,
3 juillet 1950, 20 avril 1951, 4 novembre 1953 et 15 juin 1955). R
Textes particuliers relatifs à l’utilisation des explosifs
3. Décret no 79-846 du 28 septembre 1979 portant règlement d’administration
publique sur la protection des travailleurs contre les risques particuliers 18. Arrêté du 15 avril 1919 réglementant les conditions dans lesquelles les
auxquels ils sont soumis dans les établissements pyrotechniques (JO du substances explosives provenant des dépôts permanents ou temporaires
2 octobre 1980).
4. Arrêté interministériel du 26 septembre 1980 fixant les règles de
régulièrement autorisés peuvent être placées momentanément à proxi-
mité des chantiers où elles doivent être utilisées (modifié par arrêté du
19 mars 1980).
P
détermination des distances d’isolement relatives aux installations pyro-
techniques (JO du 2 octobre 1980).
5. Circulaire d’application de l’arrêté précédent, en date du 8 mai 1981, avec
19. Arrêté du 12 mai 1939 portant réglementation des explosifs agricoles
(modifié par les arrêtés des 25 septembre 1950 et 7 août 1954).
L
4 annexes dont l’une donne la liste des matières et objets explosibles avec
leur classement en division de risques et groupes de compatibilité.
20. Circulaire du même jour pour l’application de cet arrêté.
21. Décret no 51-508 du 4 mai 1951 portant règlement général sur
l’exploitation des mines de combustibles minéraux solides (JO du
U
6. Décret no 81-972 du 21 octobre 1981 relatif au marquage, à l’acquisition,
à la détention, au transport et à l’emploi de produits explosifs (JO
du 29 octobre 1981).
8 mai 1951 et rectificatifs JO des 10 mai, 19 août, 13 décembre 1951 et
9 mars 1954), modifié par décrets du 10 mai 1955 (JO du 15 mai 1955), du
2 août 1960 (JO du 7 août 1960), du 22 avril 1963 (JO du 30 avril 1963), du
S
7. Arrêté interministériel du 3 mars 1982 (JONC du 20 mars 1982) portant sur 22 mars 1967 (JO du 24 mars 1967) et du 29 septembre 1969 (JO du
le marquage et l’identification des produits explosifs. 30 octobre 1969).
8. Circulaire du 9 novembre 1982 (JONC du 21 novembre 1982) se rapportant 22. Arrêté du 21 juin 1955 réglementant les conditions dans lesquelles
au décret no 81-972 du 21 octobre 1981 et à ses arrêtés d’application. peuvent être utilisées les substances explosives provenant de dépôts
9. Décret no 90-153 du 16 février 1990 portant sur diverses dispositions mobiles.
relatives au régime des produits explosifs (JO du 18 février 1990). 23. Décret no 59-285 du 27 janvier 1959, portant règlement général sur
Textes particuliers relatifs au transport et à l’acquisition l’exploitation des mines autres que les mines de combustibles minéraux
solides et les mines d’hydrocarbures explosibles par sondage
10. Règlement pour le transport par chemin de fer, par voies de terre et par
(JO du 13 février 1959) modifié par les décrets no 60-826 du 2 août 1960
voies de navigation intérieure des matières dangereuses, approuvé par
(JO du 7 août 1960), no 63-869 du 20 août 1963 (JO du 24 août 1963) et
arrêté ministériel du 15 avril 1945, et modifié ensuite par de nombreux
11 - 1990
des explosifs et des artifices de mise à feu dans les mines classées
contrôle de la circulation des produits explosifs.
grisouteuses ou poussiéreuses (JO du 23 mai 1963), modifié par arrêté du
Textes particuliers relatifs au stockage 21 juillet 1965.
14. Arrêté du 20 juin 1955 réglementant les conditions techniques auxquelles 27. Arrêtés ministériels du 7 octobre 1969 sur la réglementation des tirs par
sont soumis l’établissement et l’exploitation des dépôts mobiles de mines profondes verticales dans les exploitations à ciel ouvert des mines,
substances explosives. minières et carrières, et autorisant le chargement par gravité d’explosifs
15. Arrêté du 16 février 1977 sur les dépôts de substances explosives en vrac dans les mines verticales des exploitations à ciel ouvert (JO du
destinées à être employées à des travaux de mines (JONC du 6 avril 16 octobre 1969).
1977). 28. Arrêtés du ministère du Travail du 15 décembre 1969 (JO du
16. Décret no 90-155 du 16 février 1990 modifiant le décret no 81-972 du 4 janvier 1970), du 15 mai 1974 (JO du 29 mai 1974) et du 10 février 1976
21 octobre 1981 relatif au marquage, à l’acquisition, à la détention, au (JO du 24 février 1976).
transport à l’emploi des produits explosifs.
S Constructeurs. Fournisseurs
A Davey Bickford Smith et Cie.
Explo-Tech (Sté).
V Nitro Bickford (Sté).
Nitrochimie (Sté).
I
R
P
L
U
S