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Nature et classification des


Date de publication :
01 décembre 2004 sols

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Nature et classification des sols

I – Classification pétrographique ............................................................... TBA300 - 2


II – Classification géologique ..................................................................... — 2
III – Caractéristiques.................................................................................... — 2
IV – Classification physico-chimique ......................................................... — 4
A. Granulométrie ..................................................................................... — 5
B. Plasticité ............................................................................................... — 6
C. Argilosité .............................................................................................. — 8
D. Solubilité .............................................................................................. — 9
E. Perméabilité ......................................................................................... — 9
F. Caractéristiques chimiques................................................................. — 11

a nécessité en construction d’appréhender avec justesse et précision la


L qualité d’un terrain est évidente. Cependant, le choix d’une classification
des sols, pertinente et apte à apporter au constructeur la connaissance suffi-
sante pour assurer correctement toute fondation, n’est pas simple.
Tout sol est un mélange de grains solides, issus de roches d’origine éruptive,
sédimentaire ou métamorphique, d’air et d’eau. Il est couramment qualifié de
meuble, d’hétérogène de faible compacité, suivant les éléments principaux de
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sa constitution, sables, limons, marnes, argiles, humus et galets. De par la pré-


sence de ces trois phases, solide, liquide et gazeuse, et surtout de leurs
proportions variables dans le temps, le matériau sol possède une structure de
forte complexité, aggravée par les différents états de contrainte qu’il peut
subir. Cela entraîne une diversité importante d’éléments et d’aspects à couvrir ;
un sol est habituellement défini par ses caractéristiques pétrographiques, géo-
logiques, mécaniques et physico-chimiques.
L’approche géologique n’est pas forcément satisfaisante et comporte cer-
taines limites. Pour preuve, la différence d’approche du géologue et du
constructeur qui oppose parfois leur définition d’un terrain en place.
D’autre part, pour caractériser un sol, un grand nombre de grandeurs méca-
niques peuvent être définies et mesurées. Ces renseignements, portant sur la
porosité, la compacité, les volumes et les masses d’eau, d’air ou de grains,
peuvent s’avérer précieux mais sont très insuffisants pour définir le comporte-
ment actuel du sol et prévoir son évolution.
En revanche, la classification physico-chimique reste la plus usitée et semble
traduire assez correctement cette structure complexe : elle sait renseigner le
constructeur sur les fragilités du support. Les paramètres, dont les principaux
sont la granulométrie et la plasticité, font, selon le cas, l’objet de tests d’essai
en laboratoire ou en place.

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NATURE ET CLASSIFICATION DES SOLS

Il existe plusieurs classifications des sols dont la classification du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC).

Dans la pratique courante, on peut présenter les sols en fonction des caractéristiques pétrographiques, géologiques, mécaniques et
physico-chimiques.

I - CLASSIFICATION PÉTROGRAPHIQUE II - CLASSIFICATION GÉOLOGIQUE

Pour les géologues, tous les sols sont des roches. Par contre, Terrains en place et terrains d’apport – Géologiquement, on
le constructeur rencontre deux catégories principales : les sépare les terrains « en place » des terrains d’apport. En pre-
roches et les sols meubles. mière approximation, sauf cas particulier, il doit être admis que
les terrains d’apport sont impropres à toute fondation. Nous
Les roches – Nous appellerons roches les terrains qui ne verrons plus loin que leur existence peut apporter des sujé-
subissent pas de modifications sensibles en présence d’eau. tions particulières lors de la conception d’une fondation sur
Pour les constructions courantes, ils constituent des supports pieux. En ce qui concerne les terrains en place, le géologue
pratiquement indéformables, étant bien entendu qu’une telle sépare le plus souvent les terrains récents des terrains
approximation n’a aucune valeur pour des ouvrages très « géologiquement en place ». Les terrains récents sont des
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importants de Génie civil. La mécanique des roches est une terrains d’apport de l’ère quaternaire et comprennent les allu-
science relativement nouvelle dont l’importance et l’utilité ont vions – alluvions modernes et alluvions anciennes –, les
été dramatiquement démontrées lors de la catastrophe de terrains éoliens (les limons de plateau), les moraines et les
Malpasset. éboulis.
En effet, à petite échelle, un bloc de roche est homogène et
Un intérêt limité pour le constructeur – La distinction entre
indéformable. Ce n’est pas le cas d’un massif rocheux qui peut
sols superficiels et terrains en place n’a pas toujours beaucoup
contenir des failles, de la schistosité, des circulations d’eau.
d’intérêt pour le constructeur. Les alluvions anciennes de la
Les sols – Nous appellerons « sol », un mélange : région parisienne, par exemple, présentent, lorsque leur épais-
seur est suffisante, une assise de fondation excellente que ne
• de grains solides issus de roches ; présentent pas forcément certains terrains en place. Par
– éruptives ; ailleurs, la limite n’est pas toujours très nette. C’est le cas en
– sédimentaires ; particulier lorsque le terrain en place peut s’altérer au voisi-
– métamorphiques ; nage de la surface topographique. Par décomposition, les
– de dimensions inférieures à 200 mm. schistes, par exemple, donnent une argile meuble empâtant
les débris de schistes plus ou moins friables (« roches
• d’air ; pourries »).

• d’eau ;
– hétérogène ;
– meuble ; III - CARACTÉRISTIQUES
– de faible compacité ;
– susceptible de déformations. Un matériau complexe – Contrairement aux matériaux manu-
facturés, le matériau sol est complexe au sens qu’il comprend
Ces sols comprennent essentiellement :
trois phases : solide, liquide, gazeux et que les proportions
• les cailloux, galets et graviers ; relatives des trois, ou tout au moins des phases solides et
liquides gazeux et que les proportions relatives des trois, ou
• les sables ; tout au moins des phases solides et liquides est variable dans
le temps.
• les limons ;
Dans certains cas particuliers, on est même amené à distin-
• les marnes ; guer et prendre en compte la phase glace.
• les argiles ;
État de contrainte de sol – Un des « pères fondateurs » de
• les humus et les tourbes. la mécanique des sols moderne Karl Terzaghi, a été le premier
à mettre en évidence le états de contrainte de sol en distin-
Ce sont ces sols qui forment l’essentiel des sols de fondation guant la phase solide de la phase liquide, et nous verrons plus
les plus couramment rencontrés, et des recherches et essais loin que tous les essais modernes de laboratoire prennent en
y afférents. compte aujourd’hui cette caractéristique des sols.

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Le système complexe d’un sol peut être schématisé suivant les figures 1 et 2.

Fig. 1 : Représentation schématique d’un sol.


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Fig. 2 : Rapport volume, masse et poids des constituants d’un sol.

À partir de cette schématisation, les grandeurs peuvent être définies et calculées (cf. Tab. 1).

Tab. 1 – Définitions et formules de calculs


Définitions et formules de calculs

Symbole Unité Définitions Calcul

Volume total (appelé aussi volume apparent) V m3 V = V s + Vw + Va

Volume des grains solides (appelé aussi volume absolu) Vs m3

Volume de l’eau Vw m3

Volume de l’air Va m3

Masse totale (humide) m kg m = m s + mw m = ms × (1 + w%/100)

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NATURE ET CLASSIFICATION DES SOLS

(Suite)
Définitions et formules de calculs

Symbole Unité Définitions Calcul

Masse des grains solides ms kg

Masse de l’eau mw kg

Masse de l’air = 0 ma

Poids total (humide) W kN W = m × g (avec g = 10)

Masse volumique apparente humide (en place) ρ kg/m3 ρ=m/V

Masse volumique apparente sèche ρd kg/m3 ρd = m s / V ρd = ρ / (1 + w%/100)

Masse volumique des grains (appelée aussi masse ρs kg/m3 ρs = m s / V s


volumique absolue)

Poids volumique apparent humide (sol en place) γ kN/m3 γ=W/V γ=ρ×g


(avec g = 10)

Poids volumique apparent sec γd kN/m3 γd = W s / V γd = γ / (1 + w%/100)

Poids volumique absolu (appelé aussi poids spécifique) γs kN/m3 γs = W s / V s


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Teneur en eau w sans (%) w = m w / ms = W w / Ws

Porosité n sans (%) n = Vv / V n = 1 – ρ d / ρ s = 1 – γd / γs

Compacité C sans (%) C = Vs / V C = 1 – n = ρd / ρs = γd / γs

Indice des vides e sans e = V v / Vs e = n / C = n / (1 – n)

Degré de saturation Sr sans (%) Sr = vW / vV Sr = (ρs × w) / (ρw × e)


= (γs × w) / (γw × e)

Pression des terres à la profondeur z p kPa ou MPa p = W / Surface p=γ×z

Remarques Ces mesures simples peuvent donner un certain nombre de


– la masse volumique apparente humide représente le renseignements :
terrain en place ; elle doit être mesurée sur un échantillon – s’ils sont insuffisants pour définir avec précision le compor-
intact ; tement des sols, mais ils peuvent orienter la suite des
– la masse volumique apparente sèche est une grandeur fic- investigations ;
tive, elle ne sert qu’à calculer la porosité, l’indice des vides… – ils ne permettent pas une classification des sols.
– la masse volumique absolue peut donner une indication
sur la nature de la roche qui constitue les grains ;
– le poids volumique apparent humide représente le terrain
en place, il est utile pour tous les calculs de mécanique des IV - CLASSIFICATION PHYSICO-CHIMIQUE
sols ;
– la teneur en eau est une des caractéristiques les plus Principe – Pour classer les sols, sont étudiées :
importantes : elle donne une indication immédiate sur le
comportement du sol (plus le sol est fin, plus le teneur en • principalement :
eau peut être élevée) ; – la granulométrie ;
– la porosité et l’indice des vides donnent une indication sur – la plasticité ou l’argilosité.
les risques de tassement ;
– la compacité est utile en cas de compactage du sol ; • accessoirement :
– le degré de saturation représente le degré de remplissage – la solubilité ;
des vides par de l’eau ; il peut donner une indication sur la – la perméabilité ;
proximité d’une nappe phréatique. – les caractéristiques chimiques.

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A. Granulométrie La dimension « d » est exprimée en mm et représente l’ouver-


ture carrée de la maille (cf. Fig. 4).
Mode opératoire – Le principe est la mesure :
– des dimensions des grains de sol ;
– et des pourcentages du nombre de grains de chaque
grosseur,
obtenue par :
– tamisage de 200 mm à 0,08 mm
– sédimentométrie de 0,08 mm à 2 μm (non présentée ici).
L’analyse par tamisage consiste à séparer les grains des dif-
férentes dimensions sur des tamis de mailles décroissantes
(cf. Fig. 3).

Fig. 4 : Maille carrée d’un tamis.


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D’un tamis au suivant, le rapport des dimensions est égal à


soit 1,259.

Courbes granulométriques – Une classification granulomé-


trique est représentée par les « courbes granulométriques » :
– en abscisses, les dimensions des grains sur une échelle
logarithmique décroissante ;
– en ordonnée, le pourcentage des tamisats cumulés (le pour-
centage des grains passant à travers un tamis donné) ;
– éventuellement en ordonnée, le pourcentage des refus
cumulés (le pourcentage des grains retenus sur un tamis
donné).

Dans la pratique, on se limite le plus souvent au tamisage des


éléments jusqu’à la dimension 0,08 mm. Pour l’étude de la
partie fine, il est plus simple d’étudier la plasticité ou
l’argilosité.

La figure 5 représente à titre d’exemple les courbes granulo-


métriques complètes de quelques matériaux.

On peut en déduire la classification exposée au tableau 2


Fig. 3 : Colonne de tamis pour analyse granulométrique.
purement granulométrique.

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Fig. 5 : Courbe granulométrique.

Tab. 2 – Classification granulométrique L’analyse granulométrique constitue le premier niveau de clas-


sification des sols.

Sols Diamètres
B. Plasticité
Roche d > 200 mm
Caillou ou bloc 20 < d < 200 mm Définition – La plasticité étudie les différents états d’un maté-
riau en fonction de la quantité d’eau qu’il contient.
Gravier 2 < d < 20 mm
L’étude de la plasticité concerne en particulier les sols limo-
Sable grossier 0,2 < d < 2 mm neux et argileux.
Sable fin 0,02 < d < 0,2 mm La plasticité (et l’argilosité) constitue le deuxième niveau de
ou classification des sols.
20 < d < 200 μm
Limite de plasticité, limite de liquidité, indice de plasti-
Silt ou limon 0,002 < d < 0,02 mm cité – Les teneurs en eau sont exprimées en pourcentages :
ou
2 < d < 20 μm – limite de plasticité : wP : teneur en eau limite entre l’état
solide et l’état plastique ;
Argile d < 2 μm – limite de liquidité : wL : teneur en eau limite entre l’état plas-
tique et l’état liquide ;
La visualisation des courbes donne une première approche – indice de plasticité : IP : étendue du domaine plastique ; soit :
des qualités géotechniques : un sol sera d’autant plus sensible IP = wL – wP
à l’eau qu’il contient beaucoup d’éléments fins. – (la limite de retrait est peu utilisée).

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NATURE ET CLASSIFICATION DES SOLS

La limite de plasticité, la limite de liquidité déterminent trois indice de consistance IC : consistance en fonction de la teneur
états : en eau
– état solide : wnat < wp
– état plastique : wP < wnat < wL
– état liquide : wnat > wL Soit :

avec :
L’indice de consistance est une variable, puisque la teneur en
wnat = teneur en eau naturelle. eau naturelle peut changer d’un jour à l’autre, ou d’une saison
Indice de consistance – La limite de plasticité, la limite de à l’autre.
liquidité, l’indice de plasticité sont des constantes pour un sol
donné. La figure 6 représente schématiquement ces différents états.
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Fig. 6 : Schéma des différents états de plasticité.

Les limites de plasticité et de liquidité se mesurent en labora- Aussi, l’essai de plasticité (Limites d’Atterberg) tend à être
toire suivant des modes opératoires assez simples mais assez remplacé par l’argilosité (essai au bleu de méthylène, voir plus
peu précis, et d’autant moins précis que l’échantillon est plus loin).
sableux.
L’exploitation des limites d’Atterberg (d’après les classifica-
tions françaises) est donnée au tableau 3.

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Tab. 3 – Limites d’Atterberg

Indice de plasticité Ip Degré de plasticité Type de sol Qualités du sol support

0à5 Non plastique Sable et graviers peu argileux Très bon support, insensible à l’eau.

5 à 15 Peu plastique Sable et graviers peu argileux Bon support qui doit rester peu humide
(drainage…).

15 à 40 Plastique Sols limoneux Très bon support s’il reste sec.


Perd sa portance si le teneur en eau augmente.
Doit être protégé des venues d’eau.
Se prêtre bien aux traitements (chaux, ciment).

40 à 60 Très plastique Sols argileux Bon support s’il reste sec.


Très sensible à l’eau.
Très sensible à la sécheresse (retrait).

Très plastique Tourbes et sols organiques Inapte à tout usage.


> 60 Le terrain doit être purgé.
Fondations profondes jusqu’à un terrain
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résistant.

Plus le sol est plastique, plus il sera sensible à l’eau (manque l’eau, d’autant plus rapidement que les grains sont gros (voir la
de portance, glissement en cas de pluie) comme le montre la perméabilité) ;
figure 7.
• état solide avec retrait : les effets de la canicule de l’été 2003
ont mis en évidence les désordres causés aux bâtiments sur
fondations superficielles ; en effet, la forte évaporation a créé
un retrait important entraînant des mouvements du sol ;
• état plastique : le sol contient beaucoup d’éléments fins et se
comporte « comme de la pâte à modeler » ; sous l’effet d’une
charge, les grains glissent les uns sur les autres par l’intermé-
diaire de la coquille d’eau adsorbée (fluage) ; une déformation
rapide ne modifie pas le volume total du sol ; une déformation
lente entraîne un tassement par évacuation d’une partie de
l’eau, d’autant plus lentement que les grains sont plus fins ;
• état liquide : le sol s’écoule sous l’effet de la pesanteur.

C. Argilosité

Essai au bleu de méthylène – Pour pallier au manque de


précision des essais de plasticité, il a été mis au point dans
les années 1980 un essai nouveau permettant d’apprécier le
comportement des sols fins en présence d’eau.
Il s’agit de l’essai au bleu de méthylène.
Fig. 7 : Limites de plasticité
Principe de la mesure -
Intérêt de l’étude de la plasticité – Les trois états sont par- • plus le sol est argileux, plus il pourra poser de problèmes lors
lants, même pour une personne peu initiée à l’étude des sols : la conception des fondations et pendant la durée du chantier ;
• état solide : le sol est meuble et peut subir des déformations • plus le sol est argileux, plus les grains sont fins, ou plus les
par tassement ; sous une charge, le sol expulse de l’air et de grains fins sont nombreux ;

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NATURE ET CLASSIFICATION DES SOLS

• plus les grains sont fins, plus la coquille d’eau adsorbée est La valeur de bleu du sol permet la classification donnée au
épaisse (cf. Fig. 8) ; tableau 4, tandis que le tableau 5 établit une comparaison
entre les valeurs du VBS et de la plasticité.
• l’essai consiste à apprécier la quantité de bleu de méthylène
(la valeur de bleu du sol VBS, par la méthode de la tache) fixée
dans l’eau adsorbée ;
Tab. 4 – Classification par rapport au VBS
• ainsi on obtient une analogie entre la quantité de bleu et
l’ « argilosité » du sol.
Valeur du VBS Classification

VBS ≤ 0,2 Sols insensibles à l’eau

0,2 < VBS ≤ 1,5 Sols peu sensibles à l’eau, sols sablo-
limoneux

1,5 < VBS ≤ 2,5 Sols sablo-argileux, sols limoneux peu


plastiques

2,5 < VBS ≤ 6 Sols limoneux

6 < VBS ≤ 8 Sols argileux

VBS > 8 Sols très argileux


Fig. 8 : Argilosité d’un sol.
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Tab. 5 – Analogie avec la plasticité

IP 5 10 15 20 25 30 35 40 > 40

VBS 0,1 0,5 2,5 4 7 8 10 12 > 12

Plus la valeur de bleu est élevée, plus le sol sera sensible à ment pure, libérée à l’état liquide, aggrave par dissolution
l’eau. accélérée l’importance des vides.

L’essai au bleu est plus rapide et plus précis que l’essai aux Cartographie des zones à risque – Aujourd’hui, le service
limites d’Atterberg. Avec des méthodes différentes, on arrive des carrières propose une cartographie détaillée et à jour des
aux mêmes conclusions quant au comportement d’un sol. tous les vides de la Région parisienne. En particulier les
anciennes carrières de gypse constituent des vides de
La valeur de bleu constitue le deuxième niveau de grandes dimensions dans une roche soluble.
classification.
Des zones entières sont déclarées non constructibles, par
exemple le Massif de l’Hautil à l’ouest de Pontoise.
D. Solubilité

Un danger à ne pas négliger – Même si elle n’est pas codi- E. Perméabilité


fiée, le constructeur doit se préoccuper de la solubilité des sols
dans l’eau. En effet, l’existence de roches solubles, telles que
certains gypses dans la région parisienne, sont responsables Définition – La perméabilité d’un sol traduit sa capacité à
de l’existence de cavités souterraines importantes. En 1960, laisser plus ou moins facilement le passage à l’écoulement
une cavité de 2 000 m3 environ a été découverte à Auber- de l’eau. Sa connaissance est essentielle pour certains
villiers à quelques dizaines de mètres d’un bâtiment grands ouvrages d’aménagements (digues, barrages) pour
d’habitation de sept étages édifié très peu de temps aupara- l’étude des batardeaux et de rideaux de palplanches. Elle est
vant (cf. Fig. 9). Lors de chaque chantier souterrain SNCF- très souvent nécessaire au responsable des fondations, la
RATP, on découvre des vides qui doivent être comblés avec vitesse de tassement variant, selon certaines théories, avec
des milliers de mètres cubes de coulis de béton. le carré de la perméabilité. Ainsi les sols argileux tasseront
très longtemps après la construction des ouvrages alors que
Ces zones sont d’autant plus dangereuses qu’elles peuvent les sols sableux tasseront au fur et à mesure de leur mise
être le siège d’une condensation interne où l’eau chimique- en charge.

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Fig. 9 : Fontis.

Calcul de la perméabilité – La perméabilité se définit mathé-


matiquement par la loi de Darcy qui lie les grandeurs La perméabilité est mesurée :
caractéristiques d’un écoulement (cf. Fig. 10).
– soit en laboratoire par l’essai œdométrique (décrit plus loin) ;
V = k.i ou q = A.k.i – soit en laboratoire (cf. Fig. 11) par l’expérience de Darcy :
Avec :
– v = vitesse d’écoulement en m/s ; ;
– q = débit traversant la section A en m3/s ;
– A = section perpendiculaire à la ligne d’écoulement en m2 ; – soit en place par pompage dans des piézomètres.
– i = gradient hydraulique = ;
Exemple d’application
– k = coefficient de perméabilité en m/s ;
– l = longueur sur laquelle l’écoulement est mesuré.
Les venues d’eau dans les fouilles sont illustrées à la figure 12.
Il y a un rapport évident entre la perméabilité et la granulomé-
trie d’un sol, rapport transcrit dans le tableau 6.

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NATURE ET CLASSIFICATION DES SOLS

Fig. 10 : Tassement des sols.

Tab. 6 – Rapport entre la granulométrie et la perméabilité

k (m/s) 10–1 10–2 10–3 10–4 10–5 10–6 10–7 10–8 10–9 10–10 10–11

v > 0,01 m/s ≈ 0,05 m/min ≈ 0,05 m/h < 0,03 m/an
Parution : décembre 2004 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200030886 - ecole des ponts paristech // 194.57.247.37

Drainage Bon Mauvais Pratiquement Imperméable


imperméable

Type de sol Graviers Sables Limon - sable + argile Argile

Travaux Génie civil Terrains perméables Terrains imperméables

Exemples Tranchée drainante Noyau imperméable (barrage)


d’utilisation

F. Caractéristiques chimiques dont l’excès impose des précautions rigoureuses dans le choix
de ciments.
Influence sur le choix du ciment – Pour terminer, il convient
de noter les caractéristiques chimiques des sols. Ces carac- Dans ce cas, si le sol doit être traité au ciment, il faut utiliser
téristiques très importantes en hydrogéologie n’intéressent le un ciment compatible avec la présence de sulfates (adaptés
constructeur que d’une manière épisodique, sauf en ce qui aux travaux marins), sinon le ciment risque de subir des
concerne la présence de sulfate de calcium et de magnésium gonflements.

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NATURE ET CLASSIFICATION DES SOLS


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Fig. 11 : Expérience de Darcy.

Surface du sol

Venues d'eau

Fig. 12 : Venue d’eau dans une fouille.

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