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Alimentations à découpage

Convertisseurs continu-continu isolés


par Henri FOCH
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Toulouse
Responsable de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques du LEEI
(URA au CNRS)
et Raphaël ARCHES
Yvon CHÉRON
Bernard ESCAUT
Pierre MARTY
Michel METZ
Enseignants Chercheurs de l’Équipe de Recherche Convertisseurs Statiques du LEEI
(URA au CNRS)

1. Généralités................................................................................................. D 3 165 - 2
1.1 Hypothèses................................................................................................... — 2
1.2 Insertion d’un transformateur .................................................................... — 2
2. Alimentation à accumulation (fly-back) ............................................ — 2
2.1 Structure....................................................................................................... — 3
2.2 Fonctionnement........................................................................................... — 3
2.2.1 Généralités .......................................................................................... — 3
2.2.2 Fly-back en démagnétisation complète ............................................ — 3
2.2.3 Fly-back en démagnétisation incomplète......................................... — 5
2.2.4 Comparaison entre les deux modes de fonctionnement
du fly-back ........................................................................................... — 6
2.3 Fly-back à sorties multiples ........................................................................ — 6
2.4 Fly-back en demi-pont asymétrique........................................................... — 6
2.4.1 Structure.............................................................................................. — 6
2.4.2 Fonctionnement.................................................................................. — 7
2.5 Conclusion sur le fly-back ........................................................................... — 8
3. Alimentation directe (forward) ............................................................ — 8
3.1 Structure....................................................................................................... — 8
3.2 Fonctionnement........................................................................................... — 10
3.3 Comparaison du forward et du fly-back .................................................... — 11
3.4 Forward en demi-pont asymétrique .......................................................... — 11
3.4.1 Structure.............................................................................................. — 11
3.4.2 Fonctionnement.................................................................................. — 11
3.4.3 Avantages de la structure en demi-pont asymétrique .................... — 12
4. Convertisseurs continu-continu indirects ........................................ — 12
4.1 Généralités ................................................................................................... — 12
3 - 1992

4.1.1 Principe................................................................................................ — 12
4.1.2 Réglage de la tension de sortie ......................................................... — 12
4.1.3 Différentes structures ......................................................................... — 12
4.1.4 Résistance équivalente du redresseur à diodes............................... — 13
4.1.5 Diodes en antiparallèle sur les transistors de l’onduleur................ — 13
4.2 Structures de redresseurs........................................................................... — 13
D 3 165

4.2.1 Redresseur en pont ............................................................................ — 13


4.2.2 Redresseur à point milieu .................................................................. — 14
4.3 Structures d’onduleurs................................................................................ — 14
4.3.1 Convertisseur en pont ........................................................................ — 15
4.3.2 Push-pull série .................................................................................... — 16
4.3.3 Push-pull parallèle .............................................................................. — 17

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 165 − 1
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es convertisseurs continu-continu permettent (comme on l’a déjà dit


L en [D 3 162] et [D 3 163], à l’aide de techniques de découpage et de filtrage,
d’obtenir une tension continue déterminée à partir d’une tension continue
quelconque. Ce sont donc des convertisseurs tension continue-tension continue.
Dans les convertisseurs continu-continu isolés, un transformateur assure une
isolation entre la charge et la source d’alimentation.

1. Généralités
1.1 Hypothèses
Comme lors de l’étude des structures des convertisseurs
continu-continu non isolés [D 3 163], nous supposons :
— la tension de sortie continue (ondulation résiduelle
négligeable) ;
— la tension d’alimentation à l’entrée continue et constante ;
— les interrupteurs (semi-conducteurs) idéaux ;
— la puissance délivrée à la sortie égale à la puissance fournie
à l’entrée (pertes négligeables).
De plus, nous n’envisageons pas la réalisation d’un convertisseur
réversible.

1.2 Insertion d’un transformateur


Figure 1 – Schémas équivalents d’un transformateur
Le problème est d’insérer un transformateur d’isolement entre
l’entrée et la sortie d’un des convertisseurs décrits dans
l’article [D 3 163] Convertisseurs continu-continu non isolés (Buck, ■ L’introduction d’un transformateur peut se faire de deux manières.
Boost, Buck-Boost). Nous nous reporterons aux résultats concernant On peut :
le transformateur, donnés dans l’article [D 3 164] Le transformateur
dans les alimentations à découpage. — l’utiliser comme une inductance ; on a alors une branche
courant qui s’intercale de façon naturelle entre les sources de ten-
■ On rappelle que : sion, et on passe par l’intermédiaire de l’énergie stockée dans l’induc-
— lorsqu’il fonctionne effectivement en transformateur (deux tance magnétisante ;
enroulements conduisant en même temps), il est transparent et ne — le faire fonctionner effectivement en transformateur (puissance
modifie pas la nature des branches auxquelles il est connecté ; transmise instantanément du primaire au secondaire) ; dans ce cas,
— si tous ses enroulements sauf un sont ouverts, celui-ci se il ne modifie en rien les règles à observer pour l’interconnexion des
réduit à une inductance ; sources d’entrée et de sortie ; ces deux sources étant ici des sources
— la tension moyenne aux bornes d’un enroulement doit être de tension, on doit, comme dans le cas des convertisseurs non isolés,
nulle ; il en découle que la tension moyenne aux bornes de tous les intercaler une inductance L . L’introduction du transformateur
enroulements sera nulle, puisque ces tensions sont les images les impose simplement de respecter ses règles de fonctionnement.
unes des autres, à un rapport k près ; cela élimine, notamment, Nous allons examiner l’association d’un convertisseur dévolteur-
tout schéma qui empêcherait l’inversion des tensions au primaire survolteur et d’un transformateur (§ 2) et celle d’un convertisseur
ou au secondaire (diode en parallèle sur un enroulement par dévolteur et d’un transformateur (§ 3). L’association convertisseur
exemple) ; survolteur et transformateur conduit à des schémas sans intérêt.
— l’énergie magnétisante donc le flux dans le noyau ne peuvent
La mise en œuvre d’un transformateur conduit tout naturellement
pas subir de discontinuité, car ce sont des variables d’état. On doit
à envisager son insertion dans des structures symétriques. Nous
assurer la continuité du flux en ayant toujours au moins un enrou-
compléterons donc cet article par les alimentations à découpage
lement conducteur, à moins que le flux se soit annulé.
utilisant les structures de type onduleur, à deux ou quatre transistors,
Toutes ces propriétés sont résumées par le schéma simplifié du utilisées pour les alimentations de puissance plus élevée (§ 4).
transformateur, ramené au primaire, de la figure 1a ; le transfor-
mateur se réduit à son inductance magnétisante  égale à l’induc-
tance L 1 de l’enroulement primaire.
2. Alimentation à accumulation
Il suffit d’assurer la continuité du courant dans  soit côté
primaire, soit côté secondaire
(fly-back)
En pratique, on doit prendre en compte certains défauts du Nota : le lecteur pourra se reporter à l’article [D 3 163].
transformateur, en particulier l’influence des inductances de fuites
 f (figure 1b) qui sont à l’origine de surtensions parasites.

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2.1 Structure pour assurer la continuité du flux ; l’énergie stockée W est envoyée,
à travers D, vers la sortie (tension V S ) et le courant de sortie I S circule
dans la charge ; celle-ci est assimilable à une résistance R susceptible
■ Le schéma du fly-back se déduit de celui du convertisseur de varier. Le condensateur de filtrage permet d’avoir une source de
dévolteur-survolteur (figure 2a ) : le transfert d’énergie se fait en tension à la sortie.
deux temps, par l’intermédiaire d’un élément de stockage Il existe deux modes de fonctionnement du fly-back : en déma-
(inductance L) : gnétisation complète (figure 3) et en démagnétisation incomplète
— séquence ➀ : on accumule de l’énergie dans L [interrupteur T (figure 4).
conducteur (ici transistor), diode D bloquée] ; Les figures 3a et 4a représentent le schéma du fly-back sous sa
— séquence ➁ : on bloque T ; D s’amorce ; l’énergie emmaga- forme usuelle. L’émetteur du transistor T est relié à la masse de
sinée dans L est transférée vers la sortie à travers D. telle sorte que le circuit de commande entre base et émetteur soit
Les durées des deux séquences doivent bien entendu assurer référencé à la masse. L’inversion des bobinages (pointage des
une tension moyenne nulle aux bornes de l’inductance : enroulements) permet d’avoir une tension de sortie positive.
V L moy = 0 Le condensateur C de découplage à l’entrée a deux rôles :
— il découple le montage de la source E (suppression du cou-
■ On peut donc remplacer L par l’inductance magnétisante  d’un plage dû à l’inductance parasite du câblage) ;
transformateur ; pour avoir effectivement une inductance, on utilise — il fournit la composante alternative du courant absorbé par le
le transformateur dans un fonctionnement en inductances couplées montage.
[D 3 164]. On aboutit ainsi au schéma de la figure 2b, donc aux
schémas équivalents de la figure 2c (ramenés au primaire).
Il faut remarquer le pointage des enroulements, tel que le primaire 2.2.2 Fly-back en démagnétisation complète
et le secondaire ne conduisent jamais en même temps.
Cette structure se nomme alimentation à accumulation ou La figure 3b donne les divers courants et tensions de ce mon-
fly-back. tage (figure 3a) ainsi que le flux ϕ , image du courant magnétisant.
■ T est rendu conducteur pendant un temps t f ; le courant
primaire :
2.2 Fonctionnement i1 = i T

2.2.1 Généralités dans l’inductance L 1 =  croît linéairement avec une pente :

Les deux séquences (figure 2b) sont les mêmes que pour le di 1 E E
- = ------ = -------
----------
convertisseur dévolteur-survolteur : dt  L1
— séquence ➀ : T conduit : un courant i T circule au primaire ; le
secondaire est ouvert (D bloquée) ; on stocke une énergie W dans jusqu’à la valeur :
le circuit magnétique ; E E
I 1 max = -------- t f = ------- t f (1)
— séquence ➁ : on ouvre T : les tensions primaire et secondaire  L1
s’inversent (ouverture d’un circuit inductif) ; D entre en conduction

Figure 2 – Analogies des structures dévolteur-survolteur et fly-back (alimentation à accumulation)

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Figure 4 – Fly-back fonctionnant en démagnétisation incomplète


Figure 3 – Fly-back fonctionnant en démagnétisation complète

À la fin de t f , l’énergie W emmagasinée dans l’inductance ■ T est bloqué pendant un temps t 0 ; l’énergie stockée dans le
magnétisante  est : noyau ne pouvant pas subir de discontinuité, il apparaît au
secondaire, un courant I 2 max tel que :
2
1 2 1 tf 1 E 2 2 1 2 1 2
W = ----- L 1 I 1 max = ----- E 2 -------- = ----- -------- ------- (2) W = ----- L 2 I 2 max = ----- L 1 I 1 max (4)
2 2 L1 2 L1 f 2 2 2
2
avec le rapport cyclique : n1
avec L 1 = ---------
- (5)
t Rm
 = -----f = f t f (3)
T 2
n2
f étant la fréquence de fonctionnement du circuit. et L 2 = ---------
- (6)
Rm
n1 I 1 max
d’où I 2 max = --------- I 1 max = ----------------- (7)
n2 k

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avec k rapport de transformation (= n 2 /n 1), ■ Facteurs de forme


R m réluctance du circuit magnétique. On peut noter les mauvais facteurs de forme des courants (trian-
On suppose que la régulation maintient la tension secondaire gulaires), ce qui implique une valeur de crête élevée vis-à-vis du
constante et égale à VS ; le courant : courant moyen. Pour un rapport cyclique  = 1/2 , par exemple, le
courant de crête dans le transistor est égal à 4 fois le courant
i2 = iD moyen au primaire, ce qui implique un surdimensionnement en
courant du transistor. Le courant i CF dans le condensateur de fil-
décroît avec une pente : trage subit des discontinuités importantes : ce composant sera
di 2 VS donc très sollicité.
- = – --------
----------
dt L2
■ Protection en courant
Si le temps de blocage t 0 est suffisamment long, le courant a le On remarque que le courant au primaire, qui se confond avec le
temps de s’annuler. À partir de cet instant, les deux enroulements courant magnétisant, repart de zéro au début de chaque période.
sont ouverts et le flux ϕ est nul pendant un temps mort t m : c’est Toutefois, cela suppose que la tension de sortie VS a bien la valeur
un fonctionnement en démagnétisation complète, équivalent à la souhaitée. La décroissance du courant secondaire se faisant avec
conduction discontinue du convertisseur dévolteur-survolteur. Toute une pente égale à – V S / k 2  lorsque la charge varie brusquement
l’énergie W précédemment stockée a été transférée vers la sortie. (transitoire de charge), il est possible que cette tension s’effondre
(la régulation ne peut pas réagir instantanément) et donc que le
■ Tension de sortie courant du côté secondaire ne soit pas redescendu à zéro au
À chaque période, on transfère une énergie W ; pour une moment où l’on réamorce le transistor. Il en résulte une croissance
fréquence de fonctionnement f, la puissance transmise est : anormale du courant dans le transformateur (donc dans le transis-
tor, la diode...) avec risque de saturation du circuit magnétique
P = Wf accélérant l’augmentation du courant et conduisant à la destruc-
Si on néglige les pertes, cette puissance se retrouve intégra- tion du montage. Il est donc indispensable de prévoir un dispositif
lement à la sortie et on peut écrire : de protection en courant.

VS
2 ■ Mise sous tension (soft-start )
P = W f = --------
- Pour la même raison que dans l’alinéa précédent, on doit
R
prendre des précautions pour la mise sous tension : lors de la pre-
Cette relation permet de calculer la tension de sortie V S , à partir mière période, en effet, le condensateur de filtrage CF à la sortie
de la relation (2) : est déchargé (V S = 0), et le courant au secondaire décroît très peu.
R Si, lorsqu’on amorce le transistor (début de la deuxième période),
V S = E ---------------- (8) le courant magnétisant ne s’est pas encore annulé, la croissance
2 L1 f
du courant primaire s’effectue à partir de cette valeur initiale, et
On note que, en conduction discontinue, la tension de sortie V S ne dépend pas du rap- ainsi de suite pour les périodes suivantes (risque de saturation du
port de transformation k. En revanche, elle dépend malheureusement de la charge R. Cela circuit magnétique, risque de destruction).
s’explique par le fait que le montage ainsi réalisé n’est pas une source de tension mais une
source de puissance. On utilise donc un dispositif de démarrage progressif (soft-start )
Une régulation, agissant sur , est indispensable pour transfor- consistant à démarrer avec un rapport cyclique très faible que l’on
mer cette source de puissance en source de tension. augmente progressivement, de manière à charger en douceur le
condensateur de filtrage.
■ Influence du rapport de transformation
Le rapport k détermine la tenue en tension du transistor ; en effet,
lorsque le secondaire conduit, la tension qui apparaît au primaire L’ensemble de ces contraintes réserve donc l’utilisation du
est égale à V S /k et la tension V CE entre collecteur et émetteur du fly-back au domaine des faibles puissances (quelques dizaines
transistor est alors : de watts).
V CE = E + (V S /k )
Durant le temps mort t m , il n’y a plus de tension ni au primaire, 2.2.3 Fly-back en démagnétisation incomplète
ni au secondaire et on a :
V CE = E
Si l’on amorce T avant que le courant secondaire i 2 se soit annulé,
Dans le cas de transistors bipolaires, cela permet de profiter de on fonctionne en démagnétisation incomplète, ce qui correspond
la tenue en tension V CEX du transistor : lorsqu’il est bloqué, le à la conduction continue du convertisseur dévolteur-survolteur. Les
transistor peut supporter une tension V CEX environ deux fois plus courants prennent l’allure indiquée sur la figure 4b.
élevée que la tension V CEO au moment de l’amorçage. V CEO et
■ Le flux ϕ ne s’annule plus.
V CEX sont donnés dans les catalogues des constructeurs, V CEX
correspondant à IC = 0, I B = 0 et V BE < 0 (IC et I B étant respec- ■ On remarquera que le facteur de forme du courant i T dans le
tivement les courants dans le collecteur et dans la base et V BE la transistor (ainsi que i D dans la diode) est meilleur qu’en démagné-
tension entre base et émetteur). tisation complète (trapèze au lieu de triangle), ce qui permet d’obte-
Pour une tension d’entrée E et une tension de sortie régulée nir, pour une valeur de crête imposée par le transistor, une valeur
égale à V S , on choisit d’habitude k tel que : moyenne plus élevée.

V S /k = E ■ Or, en s’appuyant sur des considérations énergétiques, on peut


noter que le courant moyen au primaire est une image de la puis-
Le transistor doit alors supporter une tension double de E. Dans sance délivrée à la sortie ; si les pertes sont nulles :
ces conditions, la décroissance du courant magnétisant ramené au
primaire a lieu avec une pente di µ /dt égale et opposée à celle de P S = P E = E I 1 moy
sa croissance, donc le temps de décroissance jusqu’à zéro est égal Le fonctionnement en démagnétisation incomplète permet donc,
au temps de croissance jusqu’à I 1 max (sur la figure 3b, la courbe pour un dimensionnement donné, de délivrer une puissance supé-
de ϕ , image de ce courant). rieure à celle obtenue en fonctionnement en démagnétisation
Par conséquent, le rapport cyclique  doit rester inférieur à 1/2 complète.
pour permettre la démagnétisation.

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■ Dans le cas de transistors bipolaires, par contre, la forme de la En raison de sa simplicité, le fly-back en démagnétisation complète
tension V CE aux bornes du transistor ne permet pas de profiter de la est très utilisé pour les alimentations à découpage de faible puis-
valeur V CEX . Le transistor voit une tension : sance (quelques watts à quelques dizaines de watts).
V CE = E + (V S /k )

durant toute la durée du blocage ; or l’amorçage devant s’effectuer 2.3 Fly-back à sorties multiples
sous une tension inférieure à VCEO , on doit donc avoir :
n1 VS Une des principales limitations du montage fly-back classique est
V CEO > E + --------- V S = E + --------
- de ne pas pouvoir fonctionner à vide ; si la charge est déconnectée
n2 k accidentellement, il apparaît une surtension élevée à la sortie, due
au fait que l’énergie emmagasinée dans  durant la conduction du
■ Tension de sortie transistor (figure 2b ) ne peut plus alors s’écouler que dans le
En écrivant que la tension moyenne aux bornes de L 1 est nulle : condensateur de filtrage à la sortie (risque de destruction).
Pour pallier cet inconvénient, on peut réaliser un fly-back à plu-
VS n1
E t f = --------- t 0 = --------- V S t 0 sieurs sorties, qui permet alors d’obtenir une marche à vide sur l’une
k n2 des sorties, l’énergie stockée étant envoyée sur les autres.
on obtient la tension de sortie VS : ■ Le schéma d’un fly-back à deux sorties est donné, à titre
d’exemple, sur la figure 5a ; en ramenant tout au primaire, son
n2 tf n2   schéma équivalent est donné sur la figure 5b . Par suite de la pré-
V S = --------- E --------------- = --------- -------------- E = k -------------- E (9)
n1 T–tf n1 1– 1– sence des diodes, le courant magnétisant i µ se referme dans la
source de tension de plus faible valeur. Ainsi, si l’une des tensions
que l’on peut comparer à celle du dévolteur-survolteur : de sortie tend à augmenter par suite d’une charge trop faible, l’éner-
gie est récupérée sur l’autre sortie.

V S = -------------- E ■ Une variante, très utilisée, consiste à utiliser la source de tension
1–
E à l’entrée elle-même comme sortie auxiliaire. Pour cela, on intro-
duit un enroulement de récupération sur la source d’entrée E
La tension de sortie du fly-back en conduction continue est (figure 5c ). Si, par suite d’un fonctionnement à vide, la tension de
indépendante de la charge, mais dépend du rapport de trans- sortie V S1 , ramenée du côté primaire, tend à dépasser E , le troisième
formation. enroulement devient conducteur (V S2 = E ) et l’énergie stockée est
renvoyée vers la source E . Cela suppose que, en fonctionnement nor-
mal, la tension aux bornes de L 3 soit inférieure à E , c’est-à-dire que
■ Protection en courant (figure 5d ) :
La valeur de crête du courant primaire dépend de sa valeur n2
moyenne, qui est une image de la puissance fournie à la sortie. Si V S1 < --------- E
n3
la charge à la sortie varie brusquement, la régulation ne pouvant
pas avoir un temps de réponse nul, on risque une augmentation Notons que la source E doit alors être apte à récupérer de l’énergie ; si E est obtenue à
brutale de ce courant (saturation du noyau) entraînant la destruc- partir du réseau alternatif redressé par un pont de diodes, donc non réversible, le
tion du transistor. Il faut donc également prévoir une protection en condensateur de filtrage CF à la sortie du pont de diodes doit avoir une valeur suffisante
pour absorber cette énergie, sans augmentation excessive de sa tension.
courant.

2.2.4 Comparaison entre les deux modes 2.4 Fly-back en demi-pont asymétrique
de fonctionnement du fly-back
2.4.1 Structure
■ Les meilleurs facteurs de forme du fly-back en démagnétisation
incomplète permettent d’obtenir une puissance supérieure, pour un Dans les structures vues jusqu’à présent, la tenue en tension du
même dimensionnement. transistor doit être supérieure à E (2 E généralement). Cela exclut,
actuellement, l’alimentation à partir du réseau alternatif 380 V (soit,
■ En revanche, le fly-back en démagnétisation complète permet de en continu, environ 500 V après redressement et filtrage, donc plus
profiter de la valeur V CEX de la tension du transistor. Il suffit de 1 000 V de tenue en tension des transistors, compte tenu de la
d’avoir : marge de sécurité).
V CEO > E
Par ailleurs, l’influence de l’inductance de fuites  f du transfor-
et V CEX > E + (V S /k ) mateur, que nous avons négligée jusqu’à présent, se traduit par
une surtension aux bornes du transistor au moment du blocage
tandis que, dans le fonctionnement en démagnétisation incomplète, ( v =  f di/dt ) qui s’ajoute à la tension théorique.
on doit avoir : Pour réduire la tenue en tension des transistors, on peut utiliser
V CEO > E + (V S /k ) deux transistors qui se partagent la tension lorsqu’ils sont bloqués.
Cela est intéressant pour la réalisation d’alimentations à Si la tension totale à supporter est égale à 2 E, chacun supporte
découpage à partir du réseau. seulement E, en admettant que les deux transistors T1 et T2 se
partagent également cette tension. On aboutit ainsi au schéma de
Exemple : pour une alimentation à découpage sur le réseau alter- la figure 6a. En ajoutant deux diodes D1 et D2, comme il est
natif à 220 V redressé et filtré, soit en continu environ 300 V, on pourra indiqué sur la figure 6b, on interdit à toute tension supérieure à E
utiliser un transistor de : d’apparaître aux bornes de chacun des deux transistors (diodes
d’écrêtage). En dessinant ce schéma conformément à la figure 6c,
V CEO = 400 V et V CEX = 800 V
on obtient une sorte de pont dont une diagonale est constituée par
les deux transistors et l’autre par les deux diodes. On appelle cette
structure demi-pont asymétrique, du fait qu’elle ne comporte que
deux interrupteurs commandés.

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Figure 5 – Fly-back à sorties multiples

Cette structure est représentée sur la figure 7a . Le circuit Les formes des courants et tensions (figure 7b), dans le cas d’une
secondaire est, en tous points, identique à celui du fly-back classique. démagnétisation complète, sont les mêmes que pour le fly-back
Le pointage des enroulements est tel que D3 est bloquée quand les classique, excepté pour les tensions aux bornes des transistors qui,
transistors conduisent. divisées par deux, sont :
v CE = [E + (V S /k )]/2
2.4.2 Fonctionnement en admettant qu’ils se partagent également la tension. Cette tension
est inférieure à E puisque V S /k est inférieur à E.
Les transistors T1 et T2 sont commandés en synchronisme. Le
À cause des inductances de fuites du transformateur, on a une
fonctionnement est celui du fly-back classique en démagnétisation
surtension au moment du blocage, et la tension réelle aux bornes
complète (§ 2.2.2) ou incomplète (§ 2.2.3), avec possibilité de fonc-
des transistors devient supérieure à la tension théorique
tionnement à vide.
[E + (V S /k )]/2. Toutefois, grâce aux diodes D1 et D2, la tension aux
— Lorsque T1 et T2 sont conducteurs, on stocke de l’énergie bornes de chacun des transistors ne peut pas dépasser E (en
dans l’inductance magnétisante  (D3 bloquée) ; la tension v 1 au négligeant la tension directe aux bornes des diodes lorsqu’elles
primaire est égale à E. s’amorcent). L’énergie emmagasinée dans les inductances de fuites
— Lorsque l’on bloque T1 et T2, l’énergie accumulée est trans- est alors renvoyée vers la source E.
férée du côté de la sortie à travers la diode D3 ; la tension au Les tensions de sortie ont la même expression que pour le
secondaire devient égale à VS , donc la tension au primaire, en fly-back classique. Notons simplement que le rapport cyclique 
valeur absolue (elle est en sens inverse de celle de la première doit rester inférieur à 1/2, puisque la tension au primaire ne peut
séquence), est : pas dépasser E lorsque les transistors sont bloqués.
VS n1 Les avantages du fly-back en demi-pont asymétrique sont donc :
- = --------- V S
v 1 = --------
k n2 — fonctionnement possible à partir du réseau alternatif 220 V ou
380 V avec les transistors actuels ;
Nota : pour que l’énergie soit effectivement envoyée au secondaire, il faut que V S /k soit
inférieur à E (§ 2.3) ; si ce n’est pas le cas (marche à vide par exemple), l’énergie est — protection en tension des transistors ;
renvoyée vers E à travers D1 et D2 (récupération). — possibilité de marche à vide.
Les deux fonctionnements (en démagnétisations complète et
incomplète) sont possibles : le fonctionnement en démagnétisation
complète, permettant de mettre à profit la tension V CEX des
transistors, est le plus fréquemment utilisé (§ 2.2.4).

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Figure 7 – Fly-back en demi-pont asymétrique : fonctionnement

3. Alimentation directe
Figure 6 – Synthèse du fly-back en demi-pont asymétrique
(forward)
Nota : le lecteur pourra se reporter à l’article [D 3 163].

2.5 Conclusion sur le fly-back


3.1 Structure
En conclusion, nous pouvons dire que les différents montages
fly-back mettent en jeu un nombre minimal de composants actifs Nous avons vu en [D 3 163] que le convertisseur continu-continu
mais qu’on leur préférera d’autres solutions pour les raisons dévolteur (Buck) est, du point de vue de la structure, un
suivantes : convertisseur tension-courant (figure 8a), dans lequel l’entrée est
— le circuit magnétique du transformateur doit avoir un volume la source de tension E, la sortie est la branche courant iL , L et CF
lui permettant de stocker l’énergie W demandée par la charge ; à constituant un filtre permettant d’obtenir aux bornes de R une ten-
puissance égale, il est plus volumineux qu’un transformateur d’ali- sion continue V S égale à la tension moyenne de sortie.
mentation directe utilisé dans le montage forward que nous allons Le transfert d’énergie est direct car il n’y a pas d’élément de
étudier (§ 3) ; stockage.
— l’ondulation de courant dans les diodes et le condensateur de
filtrage est élevée avec des flancs raides, et les composants sont ■ Nous pouvons donc envisager d’insérer un transformateur
très sollicités ; transparent, avec pointage des enroulements tel que primaire et
— il y a nécessité d’une protection en courant. secondaire conduisent ensemble.

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Figure 8 – Synthèse du convertisseur direct (forward)

Le transformateur ne pouvant fonctionner qu’en alternatif, le le noyau ne devant pas subir de discontinuité, il faut donc créer ce
seul endroit où nous pouvons insérer le primaire se trouve entre le chemin en fermant une maille supplémentaire aux bornes de
transistor T et l’inductance L (existence d’une tension variable sur l’inductance magnétisante  lorsque les circuits primaire et secon-
l’émetteur de T). daire s’ouvrent (amorçage de D3, figure 8e). En outre, pour que la
On arrive d’abord au schéma de la figure 8b ; la diode D de roue tension moyenne aux bornes de  puisse être nulle, cette maille
libre se trouve en parallèle sur le secondaire et cette configuration doit comporter une source de tension E c de signe opposé à E (force
est interdite. Notons toutefois que cette diode, qui a pour rôle contre-électromotrice E c ).
d’assurer la continuité du courant circulant dans l’inductance, peut Pour les faibles puissances (produit de l’énergie magnétisante
être isolée du secondaire par une seconde diode D2 (figure 8c) : la par la fréquence inférieur au watt), on peut utiliser, comme force
diode de roue libre D 1 n’impose plus alors v 2 = 0 pendant sa contre-électromotrice E c , une diode Zener DZ qui doit être capable
conduction. Certes, la diode d’isolement ne permet la circulation d’un 2
courant que vers la charge, mais nous ne cherchons pas de de dissiper l’énergie i µ /2 stockée dans  (figure 9a).
réversibilité (§ 1.2). Pour les puissances plus élevées, le problème peut être résolu par
Cela ne suffit pas pour résoudre le problème de la démagnétisa- l’adjonction d’un troisième enroulement (enroulement de démagné-
tion ; en effet, le blocage de T va entraîner simultanément tisation) qui doit conduire dès l’ouverture du primaire et du
(figure 8d ) : secondaire et assurer ainsi la continuité du flux pendant toute la
— l’ouverture de l’enroulement primaire ; durée du blocage de T (amorçage de la diode D3). L’enroulement
— l’ouverture de l’enroulement secondaire (le sens de v 2 ) de démagnétisation (avec n 3 spires), étant le seul à conduire, se
entraîne le blocage de la diode d’isolement D2 ; comporte comme une inductance ; il doit donc se refermer sur une
— l’amorçage de la diode de roue libre D1 (continuité de iL ). source tension (force contre-électromotrice E c ). En inversant le sens
du troisième enroulement, on peut utiliser comme force contre-
Le primaire et le secondaire étant ouverts, il n’y a aucun chemin électromotrice soit la source de tension à l’entrée E (figure 9b), soit
assurant la continuité du courant magnétisant (d’où le point d’inter- la source de tension à la sortie V S (figure 9c).
rogation pour i µ ). Or, le flux et l’énergie magnétisante stockée dans

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Figure 9 – Schémas réels de convertisseurs directs (forward)

Dans les schémas de la figure 9, les transistors ont été représen-


tés avec leur émetteur connecté à la masse (borne négative de la
source E ), ce qui correspond aux montages réels, de manière que
le circuit électronique de commande de base ait sa référence à la
masse.
Le pointage du troisième enroulement est tel que la diode D3 est
bloquée lors de la conduction de T (primaire et secondaire
conduisant) et conductrice pendant le blocage de T. Cet enroulement
fonctionne donc exactement comme celui d’un fly-back.
Figure 10 – Convertisseur direct (forward) : fonctionnement
Il faut noter que, si l’on veut utiliser la source à l’entrée E
(figure 9b), celle-ci doit être capable de récupérer l’énergie magné-
tisante (condensateur de découplage C de valeur suffisante).
Les allures des différents courants et tensions représentés sur la
La structure ainsi obtenue porte le nom d’alimentation directe figure 10b correspondent aux deux séquences suivantes.
(transfert d’énergie sans stockage) ou forward.
■ Séquence ➀ : pendant un temps t f , le transistor T est conducteur,
la diode D2 est conductrice et les diodes D1 et D3 bloquées. Le
primaire est soumis à une tension E, le secondaire à kE, le troisième
3.2 Fonctionnement enroulement à E (puisque n 3 = n 1).
Le courant magnétisant i µ croît linéairement avec une pente :
Le schéma le plus fréquent est celui de la figure 10a (démagné- di µ
tisation sur E, figure 9b) ; on choisit usuellement n3 = n1 et on se E E
----------- = ------ = -------
place dans l’hypothèse d’une conduction continue dans L. dt  L1

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La tension aux bornes de L est égale à (kE – V S ). Le courant iL 3.3 Comparaison du forward
croît linéairement avec une pente :
et du fly-back
di L kE – V S
---------- = ---------------------
-
dt L Le forward présente par rapport au fly-back les avantages
avec k = n 2 /n 1 suivants :
— c’est une véritable source de tension ;
Le courant primaire (donc dans le transistor) est la somme de iL , — le transformateur est plus petit (mais plus complexe) ;
ramené au primaire, et du courant magnétisant : — le fonctionnement à vide est possible, même si la régulation
i 1 = i T = k iL + i µ (10) n’intervient pas instantanément ; toutefois la tension de sortie, aux
bornes du condensateur de filtrage, va atteindre k E, alors qu’en
■ Séquence ➁ : pendant un temps t 0 , T est bloqué, D2 est bloquée, fonctionnement en charge elle est limitée à k E /2 pour un rapport
D1 et D3 conduisent. Le courant magnétisant se referme, à travers cyclique maximal égal à 1/2 ;
D3, par le troisième enroulement, soumis à la tension – E ; il décroît — la tenue au court-circuit à la sortie est possible si l’on protège
linéairement avec une perte : le transistor ;
— l’ondulation de courant dans L et CF est plus faible (filtrage
di µ E E plus facile).
- = – ------- = – -------
----------
dt L3 L1

égale et opposée à celle qu’il avait durant la première séquence. Il 3.4 Forward en demi-pont asymétrique
s’annule donc au bout d’un temps égal à t f . On voit qu’il est néces-
saire que la durée du blocage soit supérieure (à la limite, égale) au
Comme dans le cas du fly-back en demi-pont asymétrique (§ 2.4),
temps de conduction. En d’autres termes, le rapport cyclique 
cette structure utilise deux transistors se partageant la tension et
[relation (3)] doit être égal ou inférieur à 1/ 2.
deux diodes écrêtant les surtensions, de manière telle que la tension
Tant que D3 conduit, la tension aux bornes du primaire est égale aux bornes des transistors soit limitée à E (écrêtage des surtensions
à – E et la tension aux bornes du transistor est donc égale à 2 E. dues aux inductances de fuites, possibilité de fonctionner à partir
Lorsque le courant magnétisant s’annule, ce qui correspond au du réseau alternatif 380 V).
temps mort t m , D3 se bloque ; il n’y a plus de courant dans aucun
des enroulements ; la tension aux bornes du transistor tombe à E.
Durant toute cette séquence, l’inductance de filtrage L est sou- 3.4.1 Structure
mise à une tension égale à – V S et le courant dans L décroît avec
une pente diL /dt égale à – V S /L. Elle est représentée figure 11. Le circuit secondaire est identique
Nota : pour le forward, le courant i CF , contrairement au fly-back, ne présente pas de à celui d’un forward classique (inductance L, diode de roue libre
discontinuités ; le condensateur CF est moins sollicité. D4, diode d’isolement D3). Au primaire, les diodes D1 et D2
limitent la tension aux bornes des transistors à la valeur E. De la
■ Tension de sortie
sorte, les inductances de fuites du transformateur ne peuvent pas
La tension moyenne aux bornes de L étant nulle, soit : donner lieu à des surtensions.
(kE – V S) t f = V S t 0
la tension de sortie est [d’après (3)] : 3.4.2 Fonctionnement
V S = ( n 2 /n 1 ) E (11) Les transistors T1 et T2 sont commandés en synchronisme. Le
fonctionnement est celui du forward classique (§ 3.2).
■ Influence de l’inductance de fuites
Comme dans le cas du fly-back, l’inductance de fuites du trans- ■ Pendant la conduction de T1 et T2 (temps t f), l’énergie est
formateur est à l’origine d’une surtension qui va s’ajouter à la ten- envoyée au secondaire à travers le transformateur (transparent) et
sion théorique (§ 2.4.1) ; étant donné que la tenue en tension D3. La tension au primaire est égale à E. Le courant magnétisant
théorique des transistors est déterminée par le rapport de transfor- croît avec une pente :
mation entre l’enroulement primaire et le troisième enroulement, di µ
on a intérêt à réaliser un couplage très serré entre ces deux enrou- E E
----------- = ------ = -------
lements, de manière à minimiser les fuites ; à cette fin, on utilise dt  L1
généralement pour les bobiner la technique deux fils en main.
■ Le blocage de T1 et T2 (temps t 0 ) provoque l’inversion de la
tension au primaire et au secondaire (blocage de D3). Le courant de
La structure en demi-pont asymétrique, développée au l’inductance iL se referme par D4. Un troisième enroulement du
paragraphe 3.4, permet, comme dans le cas du fly-back, transformateur est inutile, car le courant magnétisant trouve un
d’éliminer complètement le problème des surtensions, au prix chemin, du côté primaire, à travers les diodes D1 et D2. L’énergie
de deux interrupteurs commandés. magnétisante est récupérée par la source E. Lorsque D1 et D2
s’amorcent, la tension au primaire devient – E et le courant magné-
tisant décroît, à travers D1 et D2, avec une pente égale à :
E E
– ------ = – -------
 L1

Lorsque le courant magnétisant s’annule, ce qui correspond au


temps mort t m (courant nul au primaire), les diodes D1 et D2

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4. Convertisseurs
continu-continu indirects
4.1 Généralités
4.1.1 Principe
Les onduleurs de tension permettent d’obtenir une tension alter-
native à partir d’une source de tension continue E . Cette tension alter-
native attaque le primaire d’un transformateur HF (à haute
fréquence : plusieurs kilohertz). En plaçant au secondaire de celui-ci
un redresseur suivi d’un filtre (figure 12), on reconstitue une tension
continue à la sortie (conversion tension continue-tension continue
avec isolement).
Du côté secondaire, la source de tension E est vue en alternatif
à travers l’onduleur et le transformateur transparent ; le secondaire
se comporte donc comme une source de tension : une inductance
L est nécessaire du côté de la charge. Le redresseur débite sur
cette inductance qui constitue, avec le condensateur CF, le filtre de
sortie.

4.1.2 Réglage de la tension de sortie


Nous rappelons que l’on ne cherche pas à réaliser un convertisseur
réversible. On peut donc se contenter d’un redresseur non contrôlé
à diodes, le réglage de la tension de sortie VS s’effectuant au niveau
de l’onduleur. Pour cela, on introduit un temps mort t m , de durée
variable, durant lequel aucun transistor ne conduit ; ce temps mort
correspond approximativement, comme nous le verrons en étudiant
le fonctionnement de la partie redresseur (§ 4.2), à un palier à tension
nulle .
On obtient ainsi à la sortie de l’onduleur une tension + E , 0, – E
pour attaquer le primaire du transformateur ; la tension secondaire,
une fois redressée et filtrée, donne une tension continue égale à la
valeur moyenne de la tension redressée, réglable en agissant sur
la durée du temps mort.

4.1.3 Différentes structures


■ La structure de base de l’onduleur est constituée par quatre
transistors en pont (figure 12a ) ; c’est la structure qui, pour un
dimensionnement donné des interrupteurs, autorise le maximum
de puissance ; la tension au primaire, lorsque les deux transistors
d’une diagonale conduisent, est égale à ± E .
Pour des puissances plus faibles (de l’ordre du kilowatt), il est
Figure 11 – Forward en demi-pont asymétrique possible d’utiliser seulement une moitié du pont pour économiser
deux interrupteurs ; on crée un point milieu à l’aide d’un pont divi-
seur, soit capacitif, soit inductif.
cessent de conduire ; la tension aux bornes des transistors tombe — En prenant une moitié verticale du pont (c’est-à-dire un bras
à E /2. d’onduleur) et en remplaçant l’autre moitié par un pont diviseur capa-
Les allures des courants et des tensions, de même que la tension citif, on obtient la structure appelée push-pull série (figure 12b ). Si
de sortie, sont les mêmes que pour le forward classique, à l’excep- les condensateurs constituant le pont diviseur capacitif sont
tion de la tension aux bornes des transistors qui est divisée par identiques, il y a bien un point milieu puisque le rapport cyclique
deux (v CE = E pendant la démagnétisation, puis E /2). est égal à 1/2. Le potentiel reste pratiquement constant si les
condensateurs ont une valeur suffisamment élevée. La tension aux
bornes du primaire, lorsqu’un des deux transistors conduit, est égale
3.4.3 Avantages de la structure à ± E /2. Avec les mêmes transistors et la même tension d’alimen-
tation E , on obtient une puissance égale à la moitié de celle du pont
en demi-pont asymétrique complet.
Par rapport au forward à un seul transistor, les avantages sont — En prenant une moitié horizontale (les deux interrupteurs du
les suivants : bas) et en remplaçant l’autre moitié par un transformateur à point
— tenue en tension des transistors limitée à E ; milieu, on obtient le push-pull parallèle (figure 12c ). Avec les
— pas de troisième enroulement de transformateur pour la mêmes transistors, la puissance obtenue est moitié de celle du
démagnétisation. pont complet.

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■ Pratiquement, on trouve aussi des structures d’alimentations


continu-continu utilisant un redresseur série à point milieu capacitif
(figure 13). À cause des condensateurs, ce redresseur doubleur de
tension ne peut pas, théoriquement, être connecté à la sortie d’un
onduleur de tension. Cette structure est malgré tout utilisée couram-
ment dans le redressement sinusoïdal, à une fréquence de 50 Hz,
où, étant donné l’absence de variations dv /dt violentes, l’inductance
de fuites du transformateur suffit à limiter les appels de courant.

4.1.4 Résistance équivalente


du redresseur à diodes
À l’entrée du redresseur, par suite de l’amorçage spontané des
diodes, le courant est en phase avec la tension, quelle que soit la
nature de la charge connectée à la sortie ; le redresseur se
comporte donc, pour la source qui l’attaque, comme une résis-
tance. On peut donc considérer que la charge au secondaire du
transformateur est une simple résistance. Toutefois l’onduleur voit,
en série avec cette résistance ramenée au primaire, l’inductance de
fuites du transformateur (inductance de fuites totale ramenée au
primaire) ; la charge de l’onduleur est donc légèrement inductive
(branche courant).

4.1.5 Diodes en antiparallèle


sur les transistors de l’onduleur
Ces diodes ont un double rôle :
— d’une part, elles empêchent toute tension inverse d’apparaître
aux bornes des transistors et, dans le cas d’un bras vertical, elles
éliminent les surtensions ;
— d’autre part, si, pour une raison quelconque, le courant
magnétisant ne peut pas se refermer du côté secondaire au
moment où l’on bloque les transistors du côté primaire, il apparaît
aux bornes des transistors une tension inverse entraînant leur
destruction ; la récupération de l’énergie magnétisante se fait alors
grâce aux diodes, sur la source E (en fait, sur le condensateur
d’entrée).

4.2 Structures de redresseurs


Figure 12 – Convertisseur continu-continu indirect
par association d’un onduleur et d’un redresseur : Pour les raisons exposées en paragraphe 4.1.3, nous n’étudierons
différentes structures pas ici le cas du redresseur doubleur de tension et nous n’exami-
nerons que le cas du redresseur en pont et celui du redresseur à
point milieu inductif.
■ Les structures de base du redresseur sont représentées sur Le fonctionnement du redresseur réagissant de façon notable
les figures 12d, e et f . Les figures 12d et f correspondent à des sur celui de l’onduleur, nous allons l’étudier tout d’abord, en parti-
structures de redresseurs de tension débitant sur une source de culier durant le temps mort. Durant ce dernier, tous les transistors
courant (inductance L du filtre LCF). En ce qui concerne la structure de l’onduleur sont bloqués : l’enroulement primaire du transforma-
de la figure 12e, les deux inductances forment un point milieu teur est ouvert et c’est le redresseur au secondaire qui impose le
vis-à-vis du secondaire du transformateur et jouent aussi le rôle fonctionnement, d’une manière assez particulière que nous allons
d’inductance de filtrage du courant de sortie, remplaçant alors examiner.
l’inductance L d’entrée du filtre LCF. Cela mis à part, la structure 12e
Au moment où l’on bloque le ou les transistors qui conduisaient,
fonctionne de façon analogue à la structure 12f.
le primaire se retrouve en l’air. À cet instant, on doit impérative-
■ Toutes les combinaisons sont possibles entre l’un de ces ondu- ment avoir :
leurs et l’un de ces redresseurs. Le choix de cette combinaison se — continuité du courant iL dans l’inductance L ;
fera en fonction de la puissance et des tensions d’entrée et de sortie, — continuité du flux (du transformateur), c’est-à-dire des
en notant que la structure série est bien adaptée à des applications ampères-tours magnétisants.
sous tension élevée, tandis que la structure parallèle est très intéres-
sante en basse tension.
À titre d’exemple, un convertisseur 300 V/5 V de 1 kW peut avanta- 4.2.1 Redresseur en pont
geusement être constitué d’un onduleur série (figure 12b), chaque
transistor n’ayant à supporter que la tension E, contre 2 E dans le push- Il s’agit de la structure représentée sur la figure 12d. Considérons
pull parallèle, et d’un redresseur à point milieu (figure 12f) entraînant l’instant précédant immédiatement le temps mort : le secondaire
une seule chute de tension de diode, contre deux pour le redresseur en débite à travers deux des diodes (D’1 et D’3 ou D’2 et D’4) et un
pont. courant iL circule dans l’inductance de filtrage L.

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Par effet transformateur, cette tension apparaissant aux bornes


du demi-enroulement inférieur ( n 2′ spires) provoque l’amorçage
de D’2.
Nota : le même raisonnement repris en supposant que D’2 est seule à conduire aboutit
à la conclusion que D’1 s’amorce.
On en conclut donc que les deux diodes D’1 et D’2 deviennent
conductrices lorsqu’on bloque T 1 et T 3 (figure 12a ) ou T 1
(figure 12b et c ).
Les deux demi-secondaires fonctionnent alors en transformateur
de rapport 1 ( n 2′ = n 2 ) et le courant iL se partage par moitié entre
Figure 13 – Convertisseur continu-continu indirect
les deux si l’on néglige la réluctance du circuit magnétique.
avec un redresseur doubleur de tension
■ Courant magnétisant
Appelons i µ1 la valeur du courant magnétisant au primaire au
moment où l’on bloque T1 et T3 (figure 12a) ou T1 (figure 12b
et c ). Pour assurer la continuité du flux, la disparition de i µ1 doit
être compensée par l’apparition, côté secondaire, de courants i µ 2
tels que la somme algébrique des ampères-tours reste égale
à n 1 i µ1 .
L’identité des rapports de transformation n 2 /n 1 et n 2′ /n 1 implique
que les deux courants qui apparaissent dans n 2 et n 2′ soient initia-
lement égaux. Il en résulte que, les deux enroulements étant
identiques et soumis à des tensions égales, ils sont parcourus par
Figure 14 – Redresseur en pont des courants magnétisants i µ 2 égaux, d’où :
2 n 2 i µ 2 = n 1 i µ1
Juste après le blocage des transistors de l’onduleur, le courant iL
trouve un chemin à travers les diodes du pont qui vont alors soit :
conduire toutes les quatre simultanément : D’1 et D’2 en série, D’3 i µ 2 = n 1 i µ1 /2 n 2
et D’4 en série, ces deux groupes conduisant en parallèle, chaque
groupe assurant le passage de la moitié du courant iL , par raison Comme i µ1 rentrait par le côté pointé, les courants i µ 2 doivent
de symétrie (figure 14). rentrer par le côté pointé et l’on a donc :
La tension aux bornes de l’enroulement secondaire est donc i D’1 = (iL /2) – i µ 2
nulle (en admettant des chutes de tension égales dans les diodes) ;
la tension au primaire est nulle également ; on a, grâce au redres- et i D’2 = (iL /2) + i µ 2
seur, un palier à tension nulle permettant le réglage de la valeur
moyenne de la tension redressée. ■ Tension aux bornes des demi-secondaires
Le courant magnétisant i µ , vu au secondaire, assure sa D’1 et D’2 étant conductrices, on a :
continuité [D 3 164] en circulant par les quatre diodes où il se super-
pose au courant iL , s’ajoutant à iL dans deux diodes, se retranchant v 2 = – v 2′
dans les deux autres. La tension aux bornes du secondaire étant
De plus, par effet transformateur, on a :
nulle, ce courant reste constant pendant le temps mort et le flux dans
le circuit magnétique du transformateur reste constant. v 2 = v 2′
Il en résulte que :
4.2.2 Redresseur à point milieu v 2 = v 2′ = 0

Il s’agit de la structure représentée sur la figure 12f. La méthode Les tensions secondaires sont nulles.
la plus simple consiste ici à raisonner sur le flux ou, ce qui revient Les courants magnétisants dans les deux demi-secondaires sont
au même, sur les ampères-tours magnétisants. On peut également donc constants et restent égaux à n 1 i µ1 /2 n 2 durant tout le temps
raisonner sur l’énergie magnétisante. mort t m .
■ Conditions initiales On a bien, au secondaire, un palier de tension nulle permettant
Supposons le demi-secondaire supérieur conducteur, avec le le réglage de V S moy .
courant sortant par l’extrémité repérée par le côté pointé : un courant Côté primaire, l’enroulement n 1 est ouvert, mais par effet trans-
secondaire i 2 croissant circule dans L, à travers D’1 (figure 15), et formateur on a :
le courant magnétisant est tel que [D 3 164] : v1 = 0

n1 i1 – n2 i2 =  ϕ = n1 iµ1

avec i µ1 courant magnétisant vu au primaire (= i 1 – ki 2). 4.3 Structures d’onduleurs


■ Amorçage des diodes D’1 et D’2
Les figures illustrant le fonctionnement des différentes structures
Au moment où le primaire cesse de conduire, il faut assurer la d’onduleurs ont été tracées dans le cas, fréquent en pratique, où le
continuité du courant dans L et la continuité du flux ϕ (donc des redresseur au secondaire utilise un enroulement à point milieu,
ampères-tours magnétisants). avec le fonctionnement du paragraphe 4.2.2. Les formes d’onde
Supposons que D’1 conduise et que D’2 ne s’amorce pas. Dans des courants dans les diodes D’1, D’2 et dans L sont celles de la
ce cas, seul le demi-secondaire supérieur (n 2 spires) conduit et se figure 15b ; comme elles sont identiques pour les trois structures,
comporte comme une inductance L 2 . Le courant iL s’installant nous ne les rappellerons que figure 16.
soudain dans L 2 provoque l’apparition, aux bornes des n 2 spires,
d’une forte tension, positive du côté non pointé de ce demi-
enroulement.

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Figure 16 – Convertisseur en pont : fonctionnement

4.3.1 Convertisseur en pont

Comme on l’a vu figure 12a, les transistors T1 à T4 constituent


une structure en pont complet.
Les transistors d’une diagonale sont commandés en synchro-
nisme (figure 16) : T1 et T3 conduisent en même temps pendant t f ,
puis, après un temps mort t m , c’est le tour de T2 et T4. Cela permet
d’alimenter le primaire sous la pleine tension E .
Lorsque T1 et T3 ou T2 et T4 conduisent, le transformateur
transmet de la puissance au secondaire ; la tension au primaire est
± E ; la tension côté secondaire, après redressement, est kE (avec
k = n 2 /n 1).
Lorsque tous les transistors sont bloqués, l’enroulement n 1 est
ouvert, mais la tension à ses bornes, imposée par le secondaire,
est nulle.
Nota : on peut considérer cette structure comme résultant de l’association de deux
push-pull séries (§ 4.3.2) ; le primaire du transformateur voit ± E alors qu’il ne voit que
± E /2 dans le push-pull série, ce qui permet de doubler la puissance, pour une tenue en
Figure 15 – Redresseur à point milieu : fonctionnement tension donnée des transistors (égale à E ).

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Figure 17 – Push-pull série : fonctionnement

Figure 18 – Push-pull parallèle : fonctionnement


4.3.2 Push-pull série
Il s’agit de la structure de la figure 12b , avec deux transistors T1
et T2 connectés en série ; ceux-ci constituent un bras d’onduleur
Nota : ● Notons que le primaire n’est alimenté que sous la moitié de la tension E , mais
(onduleur demi-pont ou push-pull série ) alimentant le primaire du que les transistors doivent avoir une tenue en tension égale à E (quand T1 est saturé, le col-
transformateur, qui est par ailleurs relié à un point milieu créé par lecteur de T2 est au potentiel E ).
pont diviseur capacitif. Nous supposons tout d’abord que ce point Dans cette structure, les transistors peuvent fonctionner, moyennant certaines précau-
milieu impose une tension constante E /2 (figure 17). tions, sous leur tension V CEX (double de V CEO pour les transistors modernes), ce qui
compense l’inconvénient précédent.
Les deux transistors sont rendus conducteurs alternativement, ● Le dimensionnement des condensateurs C’ se fera en prenant en compte la tension
d’où le nom de ce montage (littéralement, push-pull signifie E /2 que chacun doit supporter ; le courant efficace qui le traverse est égal à la moitié du
pousse-tire), avec un temps t m entre les deux (la conduction simul- courant primaire efficace, puisque ce courant primaire se partage également dans les deux
condensateurs. Leur capacité C’ sera choisie en fonction de l’ondulation de tension que l’on
tanée entraînerait un court-circuit de branche). tolérera sur le point milieu, sachant que l’ondulation ∆v de part et d’autre de E /2 reste infé-
Le réglage de la tension de sortie s’effectue grâce au temps mort. rieure à k IS /4 C’f (avec k = n 2 /n 1 ; IS courant de sortie de l’alimentation, f fréquence de
fonctionnement et C’ capacité de chaque condensateur).
■ Lorsqu’un des deux transistors conduit, le transformateur trans- ● Notons encore qu’une dissymétrie de commande sera sans effet grave, le potentiel
met la puissance au secondaire ; la tension au primaire est ± E /2 ; la du point milieu se décalant légèrement de la valeur E /2, de sorte que la valeur moyenne de
la tension au primaire soit nulle.
tension côté secondaire, après redressement, est kE /2.
■ Lorsque les deux transistors sont bloqués, l’enroulement pri-
maire n 1 est ouvert ; la tension au primaire, image de la tension
secondaire, est nulle par suite de la présence du redresseur à point
milieu au secondaire.

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4.3.3 Push-pull parallèle L’avantage par rapport au push-pull série est que les deux
transistors T1 et T2 ont leur émetteur connecté à la masse, ce qui
Cette structure, représentée sur la figure 12c , utilise également simplifie les circuits de commande (contrairement au transistor T1
le principe d’un onduleur suivi d’un redresseur, mais le point du push-pull série qui nécessite une commande de base isolée).
milieu capacitif est ici remplacé par un point milieu inductif au En revanche, le transformateur est plus complexe ; le problème
primaire (figure 18). de ce type de circuit concerne la symétrie du montage nécessaire
Le fonctionnement est analogue à celui du push-pull série, les pour ne pas risquer la saturation du noyau.
deux transistors conduisant alternativement avec un temps mort Chaque transistor doit supporter 2 E . Lorsqu’un des deux
servant au réglage de la tension de sortie. transistors est conducteur, la tension aux bornes du demi-primaire
correspondant est égale à E ; par effet transformateur, l’autre
demi-primaire voit également une tension égale à E, soit 2 E aux
bornes du transistor bloqué.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 165 − 17

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