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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
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4) Interprétation : il s’agit :
— de réaliser une synthèse des bilans environnementaux ;
4. Points faibles de l’ACV
— d’exploiter ces bilans pour répondre au mieux aux objectifs
choisis. Les principaux points faibles sont les suivants : la disponibilité et
En terme de champs disciplinaires, la phase 1 relève d’une la qualité des données et les lacunes méthodologiques persistantes.
approche systémique classique, la phase 2 concerne essentielle- ● Disponibilité et la qualité des données
ment le génie des procédés et des systèmes industriels, la phase 3 Aujourd’hui, les principales limites de l’ACV résident dans la dis-
fait appel pour la caractérisation des impacts aux disciplines de ponibilité des données. Plusieurs problèmes sont rencontrés :
toxicologie, d’écotoxicologie, à l’écologie et pour la comparaison
— les données nécessaires ne sont pas habituellement mesurées
des bilans environnementaux aux méthodes mathématiques
par les exploitants ;
d’analyse multicritère, et la phase 4, quant à elle, relève de l’aide
— les données sont confidentielles et difficilement accessibles ;
à la décision.
— les données sont trop agrégées dans les bases de données
existantes et sont difficilement exploitables ;
— les incertitudes sur les données ne sont pas précisées ;
— les données informatisées sont encore trop rares et peu unifor-
3. Applications de l’ACV mes.
De plus, l’ACV demande la mise à disposition de trois types prin-
cipaux de données :
Au niveau application, l’ACV a surtout été utilisée pour étudier et — des données d’exploitation et des bilans sur les procédés uni-
labéliser des produits simples comme les emballages, les lessives taires pour les inventaires ;
ou les peintures et vernis. L’objectif de ces labels est de favoriser — des données techniques, économiques et sociales sur les pro-
les produits qui, à valeur d’usage et qualité égales, ont l’impact duits et déchets pour les affectations problématiques (cf. [G 5 550]
global jugé le plus faible sur l’environnement à tous les stades de Analyse du cycle de vie : problèmes d’affectation) ;
leur vie. — des données sur les effets des polluants dont les données toxi-
cologiques.
Des applications seront détaillées dans les articles :
Pour faire face aux problèmes de disponibilité des données, il fau-
[G 5 850] Analyse du cycle de vie : applications dans les écolabels
drait utiliser de façon systématique un format des données stan-
[G 6 250] La promotion de la qualité écologique des produits et dard. De plus, les données pourraient être gérées, regroupées et
les écolabels. mises à disposition par des organismes tels que l’ADEME (Agence
Les autres applications possibles de l’ACV sont les suivantes : De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) ou l’IFEN (Institut
Français de l’ENvironnement) pour la France. Les principales
— écoconception des produits et des procédés à savoir la prise
répercussions de cette mauvaise disponibilité des données sont le
en compte de l’environnement dès leur conception ;
nombre important d’hypothèses, des simplifications parfois mal jus-
— sélection (choix) du produit ou du procédé le plus respectueux tifiables, des incertitudes dans les données et la mauvaise transpor-
de l’environnement parmi des solutions proposées (par comparai- tabilité des informations d’une étude à une autre.
son des cycles de vie de ces solutions) ;
Assurer une bonne qualité des données d’inventaire du cycle de
— amélioration d’un produit ou procédé (du point de vue de son
vie (ICV) et gérer les incertitudes sur les impacts environnementaux
impact environnemental) par observation des points faibles pour
sont également un enjeu primordial pour la crédibilité de l’outil ACV.
l’environnement durant son cycle de vie ;
— gestion d’un procédé par son suivi et son contrôle en le La SETAC (Society of Environmental Toxicology and Chemistry),
comparant à une situation de référence ou à des résultats organisme de référence sur les ACV, énonce cet enjeu par cette
escomptés ; illustration :
— proposition de réglementations concernant l’environnement Qualité des données de l’ICV × Qualité de la méthode ACV =
par comparaison d’ACV de plusieurs procédés rendant le même
Qualité des résultats de l’ACV
service.
Plus spécifique à l’écoconception, des articles seront détaillés : Qualité des données et incertitudes seront détaillées dans les
articles :
[G 6 000] Conception écologique des produits [G 5 750] Analyse du cycle de vie : évaluation de la qualité des
[G 6 010] Écoconception : état de l’art des outils disponibles données
[G 6 050] Démarches d’écoconception en entreprise [G 5 620] Analyse du cycle de vie : incertitudes des évaluations
[G 6 100] EIME, un outil d’aide à la conception des produits. des impacts.
Des applications concrètes sont présentées dans les articles : ● Des lacunes méthodologiques persistantes
[G 5 800] Analyse du cycle de vie : application dans l’industrie Les principales lacunes dans l’évaluation des impacts sont :
automobile — la nécessité d’intégrer des paramètres spatio-temporels dans
[G 5 810] Analyse du cycle de vie : application aux systèmes de les bilans matière-énergie (en accord avec les objectifs de l’étude et
dépollution. les possibilités offertes) ;
Il est important de noter que la norme ISO prévoit une revue — l’amélioration de la pertinence des indicateurs d’impact.
critique pour toute ACV comparative divulguée au public. Cette La robustesse des recommandations et la qualité des études sont
revue critique consiste en une expertise de l’ACV par des trop peu évaluées. Il est alors difficile de se lancer dans une boucle
personnes indépendantes du commanditaire et du réalisateur de d’amélioration continue.
l’étude. Toutefois, l’ACV ne doit pas être perçue comme l’outil à tout faire.
Pour faciliter ces applications, il existe sur le marché un certain C’est un outil d’évaluation environnementale grossière car il ne
nombre de logiciels. prend pas en compte les impacts locaux réels. En effet, s’il l’on veut
comparer les impacts environnementaux des différentes étapes
Deux articles vous aideront sur ce sujet : d’un cycle de vie (qui généralement ne se trouvent pas au même
[G 6 350] Analyse du cycle de vie : comment choisir un logiciel endroit et qui de plus n’ont pas fonctionné en même temps), on est
[G 5 780] Analyse du cycle de vie : logiciel SimaPro 5.0. obligé de définir le même référentiel environnemental pour chacune
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de ces étapes. Ce référentiel, complètement fictif, est défini à partir agir. En revanche, la réponse à la question du « comment agir » est
de concentrations de référence. Cette approche permet alors de dis- du ressort des compétences du spécialiste du système.
qualifier un cycle de vie qui serait très mauvais d’un point de vue ● L’évaluation quantitative des impacts
environnemental. Puis, s’il l’on veut affiner l’étude, il faut alors se
tourner vers d’autres outils comme par exemple, les études La méthode ACV permet, en dépit des difficultés inhérentes à cet
d’impact qui prennent en compte le contexte local réel. objectif, la quantification des impacts potentiels vis-à-vis de l’envi-
ronnement à travers les indicateurs d’impact. Cette quantification
constitue une donnée nouvelle intéressante dans la mesure où cer-
tains types d’impact vont être de plus en plus utilisés par les pou-
5. Points forts de l’ACV voirs publics pour fixer des objectifs de qualité environnementale
aux systèmes industriels. On peut citer par exemple la contribution
à l’effet de serre.
Les principaux points forts sont les suivants : la notion de cycle de
vie et l’évaluation quantitative des impacts.
En conclusion, la plupart des secteurs d’activité (industries de la
● La notion de cycle de vie
grande consommation, industries chimiques, secteur de la cons-
Cette notion permet d’identifier et de prendre en compte les trans- truction, filières énergétiques...) utilisent depuis quelques années
ferts de pollution, ce qui n’est pas le cas des autres méthodes les ACV. Animés par le souci de prendre le pas sur les pressions
comme l’étude d’impact, le SME (Système de management environ- législatives et réglementaires à venir en matière d’environnement
nemental), l’observatoire de l’environnement... Par exemple, une (normes ISO 14000, Politique intégrée des produits de l’UE, Directi-
étape du cycle de vie d’une filière peut s’avérer très « propre » au ves européennes sur les produits en fin de vie, les écolabels), ces
niveau de ses frontières mais poser en amont et en aval des problè- différents acteurs se tournent vers l’outil ACV qui, à l’heure actuelle,
mes d’environnement. L’importance de l’impact du transport des leur fournit des éléments pour mettre en place une politique envi-
matières et de l’énergie dans une filière peut également être éva- ronnementale à la fois transparente et cohérente. Notons enfin que,
luée. L’ACV a pu montré aussi que le recyclage n’est pas, dans tous au niveau de la recherche publique sur l’ACV, la France a un certain
les cas, synonyme de bénéfice pour l’environnement. Finalement, retard dans ce domaine qui se traduit entre autre par une très faible
l’ACV, par la prise en compte de toutes les étapes du cycle de vie, est représentativité française dans les congrès internationaux et les
alors utile dans la recherche d’amélioration pour savoir où il faut programmes européens de recherche.
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