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TECHNIQUES DE L'INGÉNIEUR
ENVIRONNEMENT
ANALYSE DU CYCLE DE VIE (ACV) -
PRÉSENTATION, MÉTHODOLOGIE,
APPLICATIONS ET LIMITES
SEPTEMBRE 2023
Réf. : G5500 V2
Cet article est issu de : Procédés chimie - bio - agro | Chimie verte
Mots-clés Résumé L’analyse de cycle de vie (ACV) est un outil comparatif d’évaluation
Développement durable | cycle environnementale de toute activité humaine. La construction d’une ACV se déroule en
de vie | évaluation
environnementale | aide à la quatre phases : définition des objectifs, inventaire des entrants et sortants, évaluation des
décision impacts potentiels sur l’environnement et interprétation. L’objectif de cet article est de
présenter d’une manière exhaustive et synthétique cet outil. Il décrit, dans un premier
temps, l’historique de l’ACV. Il expose ensuite succinctement ses principales étapes
méthodologiques. Les dernières parties portent sur ses applications et ses limites.
Keywords Abstract The life Cycle Assessment (LCA) is a comparative tool for environmental
substainable dévelopment | life assessment of any human activity. The realization of an LCA takes place in four stages:
cycle | environmental
assessment | decision aid goals definition, inventory of input and output, assessment of potential impacts on the
environment and interpretation. The objective of this article is to present this tool in an
exhaustive and synthetic way. This article first presents the LCA history. It then describes
the main methodological steps. The last parts focus on its applications and limitations.
1. Contexte..................................................................................................... G 5 500v2 - 2
2. Genèse de l’ACV...................................................................................... — 4
3. Méthodologie ACV.................................................................................. — 4
3.1 Définition des objectifs et du champ de l’étude ....................................... — 4
3.2 Inventaire : bilans matière et énergie des étapes du cycle de vie.......... — 5
3.3 Évaluation de l’impact : analyse des impacts potentiels
sur l’environnement.................................................................................... — 5
3.3.1 Classification des impacts ................................................................. — 5
3.3.2 Caractérisation des impacts .............................................................. — 5
3.3.3 Évaluation globale des impacts ........................................................ — 6
3.4 Interprétation............................................................................................... — 6
4. Domaines d’utilisation de l’ACV......................................................... — 7
5. Limites de l’ACV ...................................................................................... — 8
6. Exemples succincts d’ACV................................................................... — 8
7. Conclusion................................................................................................. — 8
8. Sigles .......................................................................................................... — 11
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. G 5 500v2
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climatiques et technologiques, ainsi que leurs effets collatéraux importante des déchets urbains et industriels, a été à l’origine,
socio-économiques et les conséquences pour la santé publique. en 1975, de la création de l’Agence Nationale pour la Récupération
La prise de conscience a imposé la nécessité de protéger et de pré- et l’Elimination des Déchets (ANRED). Une nouvelle dimension des
server l’environnement pour sauvegarder l’humanité. De plus, de problèmes d’environnement est apparue avec la notion de pollu-
nombreux rapports scientifiques ont clairement indiqué que les tions chroniques globales. Des phénomènes comme les pluies
activités humaines ont causé et aggravé les problèmes environne- acides, la dégradation de la couche d’ozone stratosphérique, l’aug-
mentaux, et donc des mesures politiques et juridiques devaient mentation de l’effet de serre, ont été présentés comme perturbateurs
être prises à l’échelle à la fois mondiale et locale afin de réduire, à moyen et long terme de grands mécanismes de fonctionnement de
supprimer, voire compenser, les impacts sur l’environnement la planète. On a vu là apparaître en plus de l’impact des rejets
commises par les humains. Une solution a alors été proposée, liquides et des déchets, l’impact des émissions gazeuses. C’est
lors de la conférence de Stockholm de 1972, par le club de Rome, ainsi que, en reprenant le principe pollueur-payeur élaboré par les
qui préconisait une décroissance économique pour préserver Agences de Bassin, l’Agence pour la Qualité de l’Air (AQA) a été
l’environnement. Cette proposition était jugée comme un non- institutionnalisée en France en 1980. Aux notions de pollutions
sens par le système capitaliste, qui est le fondement économique chroniques locales et globales s’est ajoutée enfin la notion de pol-
de nos sociétés occidentales. lution accidentelle. Dans les années 1980, une série d’accidents
Le système capitaliste a alors réagi en proposant le premier graves (Seveso, Bhopal, Tchernobyl, Bale...), a montré qu’il ne
postulat du Développement durable qui prescrit, dans le rapport s’agissait pas seulement de réduire le flux de polluants rejetés en
de Brundland en 1987, que tout anthroposystème doit être évalué permanence, mais aussi de faire face à des situations imprévues.
sur trois familles de critères : l’Économie, l’Environnement et le Il s’est avéré important d’intégrer la préoccupation de prévention
Social. Ce premier postulat a été validé par une majorité de pays des risques technologiques majeurs dans le fonctionnement des
lors de la conférence de Rio en 1992. installations industrielles. Parallèlement aux problèmes de pollu-
tion, une autre préoccupation relative à la gestion des ressources
Le deuxième postulat du Développement durable, émanant de naturelles est apparue, en 1973, à la suite des différents chocs
l’UNEP (United Nations Environment Programme) en 2003, pres- pétroliers. C’est dans ce contexte que l’ADEME (fusion de l’ANRED,
crit que les trois familles de critères du Développement durable l’AQA et l’AFME) a été créée, en 1992, et que l’outil ACV s’est déve-
doivent être évaluées sur l’ensemble du cycle de vie des anthropo- loppé en devenant rapidement incontournable dans l’évaluation
systèmes, comme défini par l’ISO. Pour éviter toute ambiguïté, il environnementale des anthroposystèmes selon la dimension envi-
ne faut pas confondre la définition ISO de cycle de vie (figure 1) ronnementale du principe du développement durable.
avec une autre utilisée dans les analyses de risques, qui corres-
pond aux périodes de vie (naissance, jeunesse, maturité et fin de Face à ces reconnaissances internationale et nationale, l’ACV
vie) d’un seul anthroposystème [1]. entraîne aujourd’hui un intérêt de la part des entreprises qui y
voient un important potentiel en termes de légitimité et de com-
Ce deuxième postulat reposait sur la prise de conscience que la munication. Selon [3], trois arguments ont motivé les entre-
gestion des ressources naturelles et les problèmes de pollution prises à penser à la protection de l’environnement et à penser
rendaient nécessaires une meilleure connaissance des cycles de cycle de vie :
vie des anthroposystèmes, ainsi qu’une évaluation contingente 1. le respect des réglementations et l’adoption des normes mises
et exhaustive des impacts sur l’environnement aux différentes en place : concernant les spécifications des produits et de la gestion
étapes de leurs cycles de vie, le principe de développement des déchets, des réglementations ont été introduites au niveau
durable ne reconnaissant pas les frontières géopolitiques. Histori- européen. Ces mesures législatives comprennent notamment :
quement, nous avons réagi au fur et à mesure que les problèmes
environnementaux apparaissaient sans posséder une vision glo- • la directive 2000/53/CE dite directive VHU pour le recyclage et
bale du problème. la valorisation des véhicules hors d’usage ;
Dans un premier temps, les problèmes environnementaux ont • la directive 2005/64/CE relative à la réception par type des
été perçus comme des pollutions chroniques locales qui affec- véhicules à moteur en ce qui concerne leur réutilisation, leur
taient essentiellement les écosystèmes aquatiques, ces derniers recyclabilité et leur valorisation ;
étant les plus fragiles. Pour aborder ce premier problème, la • le règlement européen REACH (n° 197/2006) pour sécuriser la
France créa en 1965 les Agences de Bassin. Il s’ensuivit une mise fabrication et l’utilisation des substances chimiques ;
en œuvre de traitements efficaces des effluents liquides. Il est vite
apparu que ces traitements engendraient de grandes quantités de • la directive 2011/65/UE sur la restriction de l’utilisation de cer-
déchets. Ce transfert de pollution, aggravé par la production taines substances dangereuses (2002 et révisée en 2012)
concernant l’interdiction des substances dangereuses dans
les équipements électriques et électroniques » ;
• la directive 2002/96/CE relative à la gestion des déchets d’équi-
pements électriques et électroniques (2002 et révisée 2012) ».
Recyclage Différentes mesures politiques pro-environnementales ont éga-
Extraction
lement été introduites aux niveaux européen et international,
notamment :
– concept de responsabilité élargie des producteurs introduit
par [4] et adopté par l’OCDE en 2001 ;
Élimination – politique intégrée des produits (PIP) (2001) : la Commission
européenne a publié son Livre vert qui a exposé la justification de
Production l’élaboration de politiques environnementales liées aux produits ;
elle a adopté la PIP en optant pour une approche plus volontaire
des produits plus écologiques. La PIP cherche à minimiser la dégra-
Réemploi dation de l’environnement causée par les produits tout au long de
leur cycle de vie ;
Utilisation – contrôle intégré de la prévention de la pollution (2008) : la
Commission européenne applique une approche environnemen-
tale intégrée à la réglementation des activités industrielles et agri-
Figure 1 – Cycle de vie d’un produit coles à fort potentiel de pollution ;
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– facteur d’énergie primaire (2012) : la directive 2012/27/UE rela- lorraine). La première thèse française de doctorat sur l’ACV est
tive à l’efficacité énergétique établit un coefficient par défaut de 2,5 soutenue, en 1993, au Laboratoire d’Analyse Environnementale
qui peut être appliqué par les États membres lors de la transforma- des Procédés et des Systèmes Industriels (LAEPSI) de l’INSA de
tion des économies d’électricité en économies d’énergie primaire ; Lyon [9], rapidement rejoint par l’ENSAM Paris puis Chambéry.
2. la compétitivité ou la volonté d’améliorer le potentiel de renta- En 1993, la SETAC publie son premier guide de bonnes pra-
bilité : la prise en compte et l’intégration systématique des impacts tiques [10], qui sera la base de tous les développements ultérieurs.
environnementaux lors du développement du produit peuvent être Bien que la France se soit intéressée tardivement à l’ACV en com-
envisagées indispensables pour atteindre une performance envi- paraison à d’autres pays occidentaux, l’AFNOR édita en 1996 une
ronnementale globale pouvant être améliorée par une démarche norme expérimentale sous la forme du fascicule de documentation
dite d’écoconception [G 6 000], [G 5 850], [G 6 050], [G 6 250]. Les NFX30-300 présentant les concepts fondamentaux de l’ACV. La
bénéfices économiques qui peuvent être réalisés lorsque l’amélio- France a donc été le premier pays à élaborer une norme grâce à
ration de la performance environnementale des produits et procé- la demande des industriels et à la pression d’un bureau d’études
dés peut être considérée comme un levier supplémentaire (au-delà Ecobilan créé en 1990. En 1997, l’ISO a emboîté le pas avec la
de la réglementation, de la concurrence du marché et de la demande norme ISO 14040 intitulée « Principes et cadre » et a continué avec
des consommateurs) pour les entreprises s’orientant vers des pra- la norme 14041 en 1998 portant sur la première et deuxième étape
tiques et un développement durable [5] [6] ; de l’ACV, la norme 14042 portant sur la troisième étape en 2000 et
3. la responsabilité morale, ou la volonté, en tant qu’entité fonc- la norme 14043 sur la quatrième étape en 2000. En 2006, l’ISO éla-
tionnelle au sein des systèmes macro-économiques, sociaux et bore deux autres normes : la nouvelle version de la 14040 et la
naturels, de remplir des obligations sociales ; selon [7] [8], on peut 14044. Ces deux normes annulent et remplacent les normes précé-
reconnaître qu’il y a une pression croissante sur les entreprises au demment précitées. Cet élan en termes de normalisation a été
niveau mondial, pour qu’elles agissent de manière plus responsable moteur pour le développement de la recherche en ACV. Pour
et durable au sein de leurs processus de production, pour leur confirmer cet élan, en 1996, la première revue internationale scien-
impact environnemental global sur leur cycle de vie et pour fournir tifique, « The International Journal of Life Cycle Assessment »,
plus de biens et de services respectueux de l’environnement. avec comité de lecture, consacrée uniquement à l’ACV voit le jour.
L’ACV a connu un incontestable essor en 50 ans grâce à 3 facteurs
principaux :
À retenir – la confirmation de la dégradation de l’environnement terrestre
par l’humanité ;
– Suite à une dégradation de l’environnement terrestre, notre – la réponse de cette dernière pour y remédier par le principe
planète, voire l’humanité, est menacée. international du développement durable,
– L’humanité est responsable de cette dégradation. – la prise de conscience d’entreprises écoresponsables pour
– Pour y remédier, les pouvoirs publics ont adopté le prin- apporter des solutions concrètes.
cipe de « développement durable » en l’appliquant au cycle de
vie des activités humaines.
– Les entreprises ont été incitées à appliquer ce principe de À retenir
« développement durable » (réglementation, compétitivité et
responsabilité morale). – L’ACV, issue de l’approche « Analyses des profils environ-
nementaux », est née aux États-Unis dans les années 1960.
– L’outil s’est ensuite développé, 20 ans après en Europe,
puis dans le reste du monde.
2. Genèse de l’ACV – La première norme ISO sur l’ACV a vu le jour en 1997.
– Les premiers utilisateurs de l’ACV ont été les grandes
entreprises industrielles.
Les prémices de l’ACV sont apparues aux États-Unis dans les
années 1960 sous le nom de analyses des profils environnemen-
taux (REPA en anglais). Ces REPA étaient des outils innovants en
termes d’évaluation environnementale, car ils se distinguaient par
une approche cycle de vie. Ils permettaient d’évaluer les consom-
3. Méthodologie ACV
mations de matière et d’énergie, et les rejets associés à un produit
tout au long de son cycle de vie, sans considérer leurs impacts Il n’existe pas de méthode unique pour élaborer une ACV. Les
environnementaux. En 1969, Coca-Cola commandite une étude, normes ISO laissent une flexibilité pour évaluer les impacts envi-
auprès du Midwest Research Institute pratiquant cette méthode, ronnementaux. Selon l’ISO, cette méthodologie se construit en
afin de réaliser une analyse comparative des emballages de 4 phases :
boisson. – définition des objectifs et du champ de l’étude,
Aux débuts des années 1980, l’introduction de la notion d’impacts – inventaire : bilans matière et énergie des étapes du cycle de vie,
potentiels sur l’environnement illustre le passage des REPA aux ACV. – évaluation de l’impact : analyse des impacts potentiels sur
La SETAC (Society of Environmental Toxicology and Chimistry) l’environnement,
détermine de manière plus formelle et consensuelle la première – interprétation : examen des résultats et recommandations.
méthodologie de l’ACV. Certains chercheurs ont fortement contribué
à l’émergence de l’évaluation des impacts environnementaux des
produits à travers les ACV. On peut citer l’office fédéral suisse de 3.1 Définition des objectifs
l’environnement et certaines universités (Leiden aux Pays-bas, Lund et du champ de l’étude
en Suède et Copenhague au Danemark). À la fin des années 1980,
l’ACV se déploie en Europe par l’intermédiaire de la SETAC Europe Cette première phase fixe la finalité et l’objectif de l’étude, les
qui continue de travailler sur le développement de la méthodologie. frontières des cycles de vie étudiés et l’Unité Fonctionnelle (UF)
Bien que l’ACV soit un outil né aux États-Unis, l’Europe a permis son [G 5 510].
extension et son véritable essor.
La finalité est déterminée par le commanditaire de l’étude. Il
En 1990, la première ACV réalisée en France est une étude des convient d’expliciter clairement la problématique du sujet, l’appli-
produits d’emballages en acier de SOLLAC (société sidérurgique cation envisagée et le public concerné (politiques, scientifiques,
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managers, consommateur, citoyen…). La détermination des appli- étapes, et les résultats et les conclusions de l’étude sont basés uni-
cations éventuelles de l’étude et l’identification des utilisateurs de quement sur les résultats de l’inventaire des flux de matière et
l’étude sont nécessaires au regard du besoin de transparence de d’énergie.
l’étude et de la crédibilité des résultats.
Les deux principaux objectifs possibles sont :
– la comparaison environnementale des étapes d’un seul cycle 3.3 Évaluation de l’impact :
de vie afin d’identifier ses étapes les plus impactantes ou les trans- analyse des impacts potentiels
ferts de pollution ; sur l’environnement
– la comparaison environnementale de plusieurs cycles de vie
« concurrents » par rapport à une fonction donnée ou à un service Cette phase consiste à traduire les flux de matière et d’énergie
rendu, afin d’identifier les anthroposystèmes les plus respectueux précédemment recensés en termes d’impacts potentiels sur l’envi-
de l’environnement. ronnement [G 5 610]. On peut regrouper ces impacts au sein de
La finalité et l’objectif de l’étude permettent d’estimer le niveau deux familles principales :
de détails requis lors de la phase suivante d’inventaire. Selon – impacts locaux et régionaux : conséquences toxiques et éco-
l’objectif fixé, il est ainsi possible de réaliser des ACV en suppri- toxiques, nuisances (bruit, odeur et visuel), eutrophisation des cours
mant certaines étapes de cycle de vie (si elles sont peu impac- d’eau, pluies acides, pollution photo-oxydante ;
tantes par rapport aux autres étapes ou si elles sont communes à
– impacts globaux : changement climatique (ou augmentation de
tous les cycles de vie à comparer) ou en évaluant un seul impact
l’effet de serre) et épuisement des ressources naturelles, sachant
environnemental (fréquemment le réchauffement climatique).
que la dégradation de la couche d’ozone stratosphérique n’existe
La fonction de l’anthroposystème, définie par un usage délimité plus suite aux mesures internationales prises.
dans l’espace et le temps, permet ensuite de construire l’UF, qui
L’évaluation de ces impacts permet la réalisation d’un bilan envi-
caractérise la performance du ou des cycles de vie à comparer. Cette
ronnemental.
UF est utilisée comme unité de référence à laquelle les entrants et
les sortants seront rapportés. Cette unité est une valeur précise Cette phase de l’ACV est la plus complexe, elle est de plus
et mesurable. Elle rend possible la comparaison des résultats obte- controversée par les scientifiques, car elle met en jeu la compré-
nus pour un même service rendu pour les différentes alternatives hension des mécanismes d’impacts et l’utilisation de méthodes de
considérées. Le choix de l’UF conditionnera les résultats de caractérisation et d’indicateurs d’impacts pour leur calcul. Cette
l’étude. Elle doit être en adéquation avec la finalité de l’étude. phase d’évaluation des impacts comporte trois étapes : la classifica-
L’ACV est donc une approche relative puisqu’elle base ses résul- tion, la caractérisation et l’évaluation. Selon ISO, les deux premières
tats d’inventaire et d’impacts sur cette unité de référence et toute étapes sont obligatoires, alors que la troisième est facultative et
extrapolation des résultats est à proscrire. dépend de la finalité et de l’objectif de l’étude.
La qualité de l’ACV dépend beaucoup de la rigueur de la réalisa-
tion de cette première phase, qui est trop souvent négligée dans
la pratique.
3.3.1 Classification des impacts
Théoriquement, l’étude doit tendre vers l’exhaustivité des impacts
à évaluer, mais selon la finalité de l’étude, il est possible de choisir
3.2 Inventaire : bilans matière un nombre d’impacts limités. Ce nombre limité d’impacts entraîne
et énergie des étapes des limites dans l’interprétation des résultats et doit être justifié.
du cycle de vie Puis on liste les différents impacts potentiels du système par
rapport aux résultats obtenus par l’inventaire. Le terme « poten-
Cette phase consiste à identifier et à quantifier les flux de matière tiel » est utilisé, car les impacts calculés ne sont pas des impacts
et d’énergie entrant et sortant dans les différentes étapes du cycle réels du fait de la mauvaise connaissance, d’une part, des méca-
de vie [G 5 510]. L’élaboration de tels bilans entraîne des incerti- nismes d’apparition des impacts et, d’autre part, du devenir des
tudes, qui doivent être estimées scientifiquement. De plus, le bilan substances émises dans l’environnement. Les nuisances (en tant
matière énergie de différents procédés peut présenter des variabi- que bruit, odeurs et impact paysager) sont rarement évaluées en
lités significatives. Pour éviter toute généralisation abusive, il est ACV, car leurs conséquences sont difficilement observables et/ou
nécessaire de bien décrire chaque anthrosystème (nature du pro- mesurables.
cédé, paramètres de fonctionnement...). On comptabilise ainsi
matières premières et énergie entrant, et flux sortants (produit, Les données de l’inventaire sont ensuite affectées aux diffé-
coproduit(s), rejets dans l’air et l’eau et déchets) pour tout ou par- rentes catégories d’impacts. Cette étape permet de traduire les
tie du cycle de vie étudié. L’établissement de ces bilans demande données d’inventaire en classe d’impacts. Une substance peut
une collecte importante de données (plusieurs centaines voire contribuer à différents impacts. Or on ne sait pas répartir les diffé-
des milliers de données !), qui s’avère être une tâche longue et fas- rentes proportions d’une substance entre les différents impacts
tidieuse. Il est possible et recommandé de simplifier l’inventaire auxquelles elle participe. Dès lors, la totalité du flux d’une subs-
en ne prenant en compte que les flux les plus pertinents en termes tance est attribuée à chaque impact potentiel auquel elle est sus-
d’importance relative par rapport aux autres flux et en termes de ceptible de contribuer. Le fait d’attribuer la totalité du flux d’une
pertinence environnementale. Une fois toutes les données recueil- substance à chaque impact auquel elle pourrait contribuer, entraîne
lies, elles doivent être rapportées à l’UF établie au préalable. Tous une majoration de ces impacts. L’ACV évalue donc des impacts
les flux et donc par la suite tous les impacts sont donc ainsi « nor- potentiels maximalisés.
malisés » à l’UF.
Réaliser cette compilation de données requiert des moyens impor- 3.3.2 Caractérisation des impacts
tants en temps et en moyens humains, également en termes budgé-
taire pour l’acquisition des bases de données et de logiciel ACV. La caractérisation permet la quantification proprement dite des
impacts.
Certaines études ACV s’arrêtent à cette phase d’inventaire. Ces
études sont appelées des études d’Inventaire du Cycle de Vie (ICV). Pour réaliser cette quantification, il convient de choisir des
Elles sont réalisées de manière identique à une ACV à l’exception indicateurs d’impact, car, à ce jour, seul l’impact réchauffement
de la phase « d’évaluation de l’impact ». L’ICV comporte donc trois climatique possède un indicateur reconnu complétement par la
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communauté scientifique. Un indicateur se calcule selon la for- cole d’aide dans ce choix pour les ACV a été proposé par [11]. Lors
mule suivante : de ces analyses multicritères, le décideur pondère les impacts.
L’attribution de ces « poids » est subjective puisqu’elle dépend de la
vision et des priorités du décideur vis-à-vis de l’environnement, de
l’influence des médias, ou des politiques nationales ou internatio-
avec I valeur de l’impact, nales en vigueur. En conséquence, l’application de ces méthodes
mi masse du flux i (en kg), doit être complétée par une analyse de robustesse, qui consiste à
Fi facteur de caractérisation de l’impact. faire varier les pondérations pour vérifier si elles peuvent impacter le
résultat final de la comparaison. Si la pondération n’a aucune
L’unité de I dépend de l’unité de Fi qui, selon le mode de calcul influence sur le résultat final, il sera alors considéré comme robuste
choisi, peut varier. Les facteurs de caractérisation sont établis à et pourra alors être généralisé.
partir des propriétés intrinsèques de la substance et des condi-
tions bio-physicochimiques des milieux impactés. Les indicateurs Dans un but managérial, les méthodes d’analyses multicritères
d’impacts traduisent l’effet potentiel sur l’environnement d’une sont particulièrement utiles pour comparer plusieurs cycles de vie
quantité de substance émise par un anthroposystème. Ils repré- au regard de leurs impacts environnementaux.
sentent un compromis entre rigueur scientifique et praticité. Ces
indicateurs sont obtenus via des bases de données, et leur accès
et leur qualité sont un point important de l’ACV finale (§ 5). 3.4 Interprétation
À la fin de cette étape de caractérisation et dans la pratique, on Dans un premier temps, on analyse de manière critique l’ACV réa-
représente les résultats des impacts environnementaux pour les diffé- lisée en ce qui concerne les hypothèses posées, les choix méthodo-
rentes étapes d’un cycle de vie ou pour les différents cycles de vie logiques et les limites de l’étude. Il s’agit ensuite :
sous la forme d’un graphique (histogramme ou diagramme « radar »)
dénommé « Ecoprofil ». Cet écoprofil facilite la comparaison des – de réaliser une synthèse des inventaires et des bilans environ-
anthroposystèmes pour chaque impact environnemental évalué. nementaux ;
– d’exploiter ces bilans pour répondre au mieux aux finalités et
aux objectifs choisis.
3.3.3 Évaluation globale des impacts La combinaison des résultats de l’inventaire et de l’évaluation
Selon l’objectif de l’étude et de l’application envisagée, cette des impacts conduit aux conclusions et aux recommandations.
étape permet de traiter les résultats de la caractérisation à l’aide Elles doivent être cohérentes avec l’objectif et le champ de l’étude,
de différentes méthodes appelées selon ISO « la normalisation » et également claires et utilisables par le décideur. Pour cela, il est
et « la pondération ». fondamental de réaliser une analyse de sensibilité, qui évalue la
fiabilité des résultats. L’analyse de sensibilité a pour objectif de
■ Normalisation mesurer, à l’aide principalement d’outils statistiques, la variation
La normalisation permet de mesurer la contribution relative du associée à chacun des impacts calculés. Cela permet de déterminer
cycle de vie étudié à un impact environnemental donné, en le divi- la précision des résultats et donc dans quelle mesure il est possible
sant par l’impact environnemental d’une situation de référence. Le d’effectuer des comparaisons. L’analyse de sensibilité implique
choix de ce système référent est arbitraire et ce système peut être d’identifier les principaux paramètres critiques des méthodes utili-
de différentes natures, par exemple : sées dans les 2e et 3e phases de la méthodologie ACV, afin de les
faire varier et d’observer leur influence sur les résultats. Par ail-
– les résultats d’impacts moyens d’un habitant d’une région géo- leurs, elle peut aussi contenir un volet présentant différents scéna-
graphique (dénommés les « équivalents habitants ») ; rios permettant de mettre en perspective les résultats principaux
– les résultats d’impacts d’un système pris comme référence en afin de les interpréter plus facilement. De nombreuses méthodes
termes industriel ou environnemental. peuvent être appliquées : lois de distribution (normale, égale, etc.),
Les enjeux de cette normalisation peuvent être la communica- écarts-types, méthode de Monte-Carlo… Les principaux logiciels
tion ou la mise en évidence des résultats par rapport à des enjeux d’ACV permettent d’effectuer ces analyses.
stratégiques entre autres. Elle peut être utilisée aussi pour justifier Enfin, les résultats de l’ACV dévoilent les étapes du cycle de vie
une nouvelle réglementation. Par ailleurs, la normalisation peut pour lesquelles il serait prioritaire de mettre en place des actions
être employée à mauvais escient en retenant, par exemple, une d’amélioration. L’ACV permet alors de savoir où il faut agir et sur
référence très médiocre du point de vue environnemental pour quels facteurs d’impact, mais ne permet pas de savoir comment
minimiser les mauvais résultats du cycle de vie étudié ou en nor- agir, qui reste une affaire de spécialistes des étapes du cycle vie
malisant par rapport à des enjeux environnementaux non priori- concernées.
taires. En conclusion, la normalisation ne sert qu’à situer le
produit par rapport à un référentiel donné et non à estimer la gra- Il est important de noter que les normes ISO préconisent une
vité de l’impact étudié. expertise appelée « revue critique » pour toute ACV comparative
divulguée au public.
■ Pondération Les résultats d’une ACV sont très fortement soumis aux hypo-
Cette étape tente de répondre à la question suivante : au regard thèses posées et aux méthodes de calculs utilisées par le praticien.
des impacts évalués et pour une fonction donnée, quel est le cycle Il faut examiner la reproductibilité et l’objectivité des méthodes
de vie globalement le plus respectueux de l’environnement ? Ce employées, et la validité et la transparence des résultats communi-
problème devient vite complexe vu le nombre d’impacts environne- qués. Ces hypothèses et ces méthodes de calculs peuvent orienter
mentaux à considérer et lorsque le nombre de cycles de vie à com- sciemment les résultats de l’ACV, d’où l’importance de réaliser une
parer est important. Pour répondre à cette question, on fait appel revue critique. Cette revue critique doit être réalisée par des spé-
aux méthodes mathématiques nommées méthodes d’analyses cialistes indépendants du commanditaire et du réalisateur de l’étude.
multicritères. Elles se partagent en deux catégories : les méthodes Ce comité d’experts effectue des vérifications en ce qui concerne
d’agrégation globale et les méthodes d’agrégation partielle. Les pre- la conformité de l’étude avec la norme ISO en vigueur et en parti-
mières cherchent à appliquer une fonction mathématique (type culier : la détermination précise de la finalité et de l’objectif de
moyenne) qui agrège tous les impacts et attribue une valeur unique l’étude, le choix des cycles de vie à comparer, l’UF retenue, les
pour chaque cycle de vie. Les secondes comparent les actions deux données utilisées dans l’inventaire et leur qualité, le choix des
à deux et établissent des relations binaires de « surclassement » catégories d’impacts à évaluer et leurs modèles de caractérisation
entre ces anthroposytèmes. Les méthodes d’agrégation sont nom- choisis et éventuellement, selon la finalité de l’étude, le mode de
breuses et le problème est le choix de l’une d’entre elles. Un proto- normalisation et de pondération.
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L’ACV est fréquemment utilisée dans les stratégies de commu- par le règlement (CEE) n° 880/92 du Conseil du 23 mars 1992, concer-
nication environnementale. La communication de résultats d’ACV nant un système communautaire d’attribution de label écologique,
a un impact fort sur l’image d’un produit ou d’un industriel et est basé sur une approche globale et systémique utilisant l’ACV.
peut constituer une stratégie concurrentielle. Il s’avère important
de réaliser une étude attestant des hypothèses fixées, des don- ■ L’intérêt scientifique de l’ACV est de déterminer, dans une
nées recueillies et de la conformité des méthodes utilisées. Cette recherche d’amélioration, sur quelle(s) étape(s) du cycle de vie et sur
étude critique est réalisée dans une recherche de transparence et quel(s) flux de matière ou d’énergie il faut agir. Les réponses à ces
de crédibilité. questions représentent le premier travail à effectuer dans l’éco-
En termes de champs disciplinaires scientifiques, la phase 1 relève conception, sachant que le deuxième travail est de savoir comment y
d’une approche systémique classique ; la phase 2 concerne essentiel- remédier [G 6 010] [G 6 020]. Cette démarche permet d’élaborer un
lement le génie des procédés et des systèmes industriels ; la phase 3 produit le plus respectueux possible de l’environnement tout en
fait appel aux sciences du vivant : biologie, biochimie, toxicologie, maintenant sa rentabilité et ses performances lors de son utilisation.
écotoxicologie et écologie ; la phase 4, quant à elle, relève de l’aide à Elle consiste à concevoir un produit sur tout son cycle de vie, en se
la décision. concentrant sur l’économie des ressources naturelles et sur la réduc-
tion de ses impacts sur l’environnement. L’écoconception est une
L’ACV est une démarche normalisée qui se déroule en 4 étapes, démarche préventive, volontaire et stratégique en termes de concur-
définies par les normes ISO 14040 et 14044 (la norme ISO fournit rence et de communication. Durant ces 20 dernières années, l’éco-
le protocole à suivre et l’ACV est ainsi à la fois un protocole et une conception s’est considérablement développée grâce aux activités de
méthode de calcul) : la définition des objectifs et du cadre de recherches réalisées notamment en Suède avec le Department of
l’étude, la réalisation de l’inventaire de cycle de vie (ICV), la tra- Energy and Environment de l’Université de Technologies de Chalmers,
duction en impacts environnementaux et l’interprétation. au Japon avec le LCA Research Center du « National Institute for
Resources and Environment, au Danemark avec le LCA Center, et au
Canada avec le Centre Interuniversitaire de Recherche sur le cycle
À retenir de vie des produits, procédés et services (CIRAIG). En France, un
réseau de chercheurs universitaires en écoconception, d’industriels et
– L’ACV est une démarche normalisée qui se déroule en d’organismes publics, EcoSD, a vu le jour en 2012. Il s’agit d’un parte-
4 phases, définies par les normes ISO 14040 et 14044. nariat national permettant, aux différents acteurs de l’écoconception,
– Ces étapes sont : (1) définition des objectifs et du cadre de une pratique efficace grâce à un recueil et à une diffusion de l’infor-
l’étude, (2) réalisation de l’inventaire de cycle de vie (ou bilans mation, un partage des connaissances, une diffusion des bonnes pra-
matières-énergies), (3) transcription des matières et énergies pré- tiques et un élargissement des accès aux bases de données.
cédement quantifiées en impacts environnementaux, (4) inter-
prétation (synthèse des résultats et recommandations).
■ L’intérêt managérial de l’ACV est de permettre une comparaison
environnementale de différents cycles de vie rendant le même ser-
vice dans un but de marketing ou de communication. Le marketing
a été la première application envisagée par les entreprises anglo-
4. Domaines d’utilisation saxonnes dès le début de la pratique des ACV. Les résultats peuvent
être utilisés pour communiquer sur les performances environnemen-
de l’ACV tales d’un produit dans un but concurrentiel ; il s’agit de marketing
vert. Cette application est également la plus controversée, car elle
implique la communication de résultats sur des produits concurrents
Les domaines d’utilisation de l’ACV sont variés et peuvent être et une possible manipulation des résultats en termes d’exhaustivité
regroupés en 3 catégories en fonction de l’intérêt qu’on y porte : ou d’exactitude. Au regard de cette controverse, la normalisation ISO
politique ou scientifique ou managérial. recommande la réalisation d’une revue critique attestant de la trans-
■ L’intérêt politique de l’utilisation de l’ACV dans l’analyse des parence de la méthode et de la fiabilité des résultats.
anthroposystèmes est d’identifier et de quantifier les transferts de
La démarche de communication est employée dans un but de sen-
pollution afin de les réduire, voire de les supprimer, en vue de res-
sibilisation et d’information auprès de clients potentiels. Des ACV
pecter le principe de Développement durable pour sa dimension
peuvent être utiles dans des campagnes d’achat écoresponsable et
environnementale. Par exemple, une étape du cycle de vie peut
de consommation verte. Ces ACV peuvent également permettre la
s’avérer très « propre » au niveau de ses frontières, alors que l’étape
compréhension des transferts de pollution et mettre à néant des pré-
en amont peut être très gourmande en ressources rares et l’étape
jugés en comparant les différentes étapes d’un cycle de vie entre
en aval environnementalement problématique. L’ACV apporte alors
elles. Pour faciliter ces applications, il existe sur le marché un certain
des résultats permettant d’élaborer et de justifier des normes légales
nombre de logiciels [G 6 350] [G 6 020].
et des seuils réglementaires, qui se traduisent généralement par
des économies de ressources ou par la substitution de substances En guise d’exemples, des applications concrètes sont présen-
relativement polluantes. Les grandes instances internationales (ONU, tées dans les articles [G 5 810] pour les systèmes de dépollution
UE) ont adopté la méthode ACV, car elle permet de vérifier le prin- des effluents gazeux, [G 5 820] pour l’épuration des eaux usées
cipe de développement durable pour son pilier environnemental. Mis urbaines, [M 7 160] pour la sidérurgie, [G 2 043] pour la valorisa-
à part la réglementation, l’intérêt politique peut être aussi la commu- tion des pneus usagés non réutilisables, [M 1 830] pour le traite-
nication et par exemple « l’écolabellisation » [G 5 850] [G 6 250]. ment de surface des matériaux et [TRP 901] pour les transports.
Cette labellisation environnementale est un système d’homologation
destinée aux consommateurs, afin de les aider à repérer les produits
les plus respectueux de l’environnement. La finalité politique de ces
À retenir
labels est de favoriser les produits, qui, à valeur d’usage et à qualité
égales, ont l’impact global jugé le plus faible sur l’environnement à
Les applications possibles de l’ACV sont :
tous les stades de leur vie. L’acquisition d’un écolabel est officielle-
– écolabellisation, réglementation et communication,
ment une démarche volontaire de la part de l’industriel, mais offi-
– développement / écoconception / amélioration d’un anthropo-
cieusement elle devient obligatoire pour faire face à la concurrence.
système,
L’attribution d’écolabel nécessite l’évaluation des impacts environne-
– sélection d’un anthroposystème au regard des critères envi-
mentaux d’un produit afin de vérifier ses performances environ-
ronnementaux.
nementales sur tout son cycle de vie. L’écolabel européen, institué
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Un disjoncteur à isolation
Un transformateur
Produit Une machine à laver le linge dans l’air et à coupure dans
de puissance
le vide
Mode passif :
laisser passer un courant
de 3,150 A/12 kV. Transformer un courant
Unité fonctionnelle Laver 5 kg de linge coton à 60°
Mode actif : de 630 kV à 450 KV
couper un courant > 50 kA
et/ou > 72 kV.
Durée de vie 2 600 lavages/10 ans 20 ans (10 000 coupures max) 40 ans
Acier 10 45 11 000
Polymères thermoplastiques 6 2 70
Matériaux (kg)
Polymères
0 21 420
thermodurcissables
Ciment 21,6 0 0
Huile 0 0 2 000
Papier 0 0 300
Carton : 5 kg/film
Boîte en bois réutilisable Pas d’emballage
Plastique : 0,5 kg
Distribution
Transport maritime : 8 000 km
Transport routier : 1 000 km Transport routier : 1 000 km
Transport routier : 400 km
Consommations :
– électrique : 2 500 kWh Consommation électrique : Consommation électrique :
Utilisation (France)
– eau : 120 m3 25 MWh 1 200 MWh
– détergent : 306 kg
Recyclage 55 % 84 % 85 %
Fin de vie
Incinération 3% 4% 5%
Décharge 42 % 12 % 10 %
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100 %
Fin de vie
80 % Utilisation
60 % Distribution
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Figure 2 – ACV d’une machine à laver le linge (selon les méthodes EDIP97 et CML2000)
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Figure 3 – ACV d’un disjoncteur de moyenne tension (selon les méthodes EDIP97 et CML2000)
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– 80 %
Figure 4 – ACV d’un transformateur électrique de haute tension (selon les méthodes EDIP97 et CML2000)
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Analyse du cycle de vie (ACV) R
Présentation, méthodologie, applications E
et limites N
par Patrick ROUSSEAUX
Professeur de l’Université de Poitiers,
Docteur en gestion et traitement des déchets de l’INSA de Lyon,
Institut Pprime, CNRS UPR 3346, IRIAF, Niort, France
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