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26/09/2008

Démarches d’écoconception
en entreprise

par Jean-Baptiste PUYOU


Ingénieur, O2 France, Conseil en environnement et conception de produits

1. Comment engager une démarche ........................................................ G 6 050 - 2


1.1 Identification des opportunités pour l’entreprise ...................................... — 2
1.2 Engagement des dirigeants de l’entreprise ............................................... — 2
1.3 Planification de la démarche ....................................................................... — 2
1.4 Compétences clés......................................................................................... — 2
1.5 Prévision du coût de la démarche............................................................... — 3
2. Comment conduire une démarche....................................................... — 3
2.1 Choix du produit........................................................................................... — 4
2.2 Objectifs de conception ............................................................................... — 4
2.3 Recherche et évaluation de solutions techniques ..................................... — 6
2.4 Industrialisation et production .................................................................... — 7
2.5 Commercialisation et communication........................................................ — 8
3. Comment généraliser une démarche .................................................. — 8
3.1 Acquisition d’une expertise en qualité écologique des produits ............. — 8
3.2 Généralisation d’axes d’écoconception...................................................... — 8
3.3 Intégration de la démarche dans le processus de développement
de produit...................................................................................................... — 9
3.4 Adoption d’une stratégie globale de communication et de marketing ... — 9
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. G 6 050

L ’intérêt d’une intégration des exigences de protection de l’environnement


dès la conception des produits n’est plus aujourd’hui à démontrer.
Dans la pratique, la volonté d’intégrer ces exigences se traduit par une grande
diversité de démarches d’écoconception [25]. En effet, les entreprises qui prati-
quent l’écoconception ont développé des démarches particulières, adaptées à
chacunes d’elles. Cela s’explique en premier lieu parce que, touchant directe-
ment aux produits, elles doivent s’inscrire dans la culture de chaque entreprise.
En outre, l’écoconception fait appel à une discipline émergente : l’évaluation de
la qualité écologique des produits. Le caractère récent de cette discipline se tra-
duit par des fondements scientifiques en développement. Il en résulte une
grande diversité d’outils à l’usage des concepteurs, encore appelés à évoluer
tant pour améliorer leur convivialité d’utilisation que leur validité scientifique.
Dans ce contexte, les démarches d’écoconception restent peu connues des
entreprises comme l’a révélé une enquête réalisée au Royaume-Uni en 1996 [5].
Quelques grandes entreprises ont élaboré des guides méthodologiques, qui, trop
souvent, restent des documents internes confidentiels. Plus complets et facile-
ment accessibles à un large public, bien que rédigés en anglais, sont les récents
guides publiés par plusieurs organismes. Illustrés par des exemples, ils semblent
s’accorder sur les étapes clés de toute démarche d’écoconception (cf. [11] et [17]).
En France, le fascicule de documentation NF FD X 30-310 [2] définit les notions
essentielles pour la prise en compte de l’environnement dès la conception,

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DÉMARCHES D’ÉCOCONCEPTION EN ENTREPRISE ____________________________________________________________________________________________

formule des recommandations de portée générale et expose plusieurs méthodes


d’évaluation environnementale des produits. L’Agence de l’Environnement et de
la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a entrepris de rassembler, en 1998, des exemples
d’écoconception en France et à l’étranger, avec l’objectif de présenter des démar-
ches concrètes d’entreprises pionnières et d’encourager de nouvelles initiatives.
L’objectif de cet article est de faciliter l’appropriation d’une démarche d’éco-
conception pour les développements de produits, en PME comme en grande
entreprise. Il s’adresse aux concepteurs de produits, aux spécialistes en marke-
ting, aux acheteurs et à toute personne familiarisée avec la conception de pro-
duits en « équipe projet », déjà sensibilisée à la démarche transversale de
développement de produits. Il vise également les spécialistes en environnement
pour leur indiquer la place de leur intervention dans un processus de concep-
tion.
La première partie de l’article donne les informations utiles avant d’engager
une démarche d’écoconception, décision qui relève de la stratégie d’entreprise.
Un déroulement type d’un projet d’écoconception est présenté en deuxième par-
tie, illustré par des exemples pour faciliter la compréhension de la démarche et
de ses outils. La dernière partie formule des recommandations pour la générali-
sation d’une démarche d’écoconception à tous les projets de l’entreprise.

1. Comment engager un risque commercial. À l’inverse, des orientations clairement défi-


nies en faveur de la démarche sous forme de charte ou de lignes
une démarche directrices, un suivi des projets pour appuyer les décisions impor-
tantes, ou encore la sensibilisation de l’ensemble du personnel sont
autant de clés du succès d’une démarche d’écoconception. Elles
dépendent d’un soutien des dirigeants au plus haut niveau.
1.1 Identification des opportunités
pour l’entreprise
1.3 Planification de la démarche
Avant d’engager toute démarche d’écoconception, il est impor-
tant d’identifier les opportunités offertes à l’entreprise. Tout comme la mise en place d’une démarche qualité, l’appropria-
Ces opportunités peuvent être évaluées à l’aide d’une liste de cri- tion de toute démarche d’écoconception se fait par étapes successi-
tères pondérés répartis en deux groupes, les critères internes à ves, sur une durée de plusieurs mois :
l’entreprise et les critères externes : — l’engagement de la hiérarchie, comme indiqué au paragraphe
— critères internes : le sens de responsabilité des dirigeants, précédent ;
l’amélioration de la qualité des produits, l’amélioration de l’image — le lancement d’un projet pilote d’écoconception, afin de définir
de l’entreprise et de ses produits, la réduction des coûts, le besoin le phasage et les outils adaptés à l’entreprise (§ 2) ;
d’innover, la motivation du personnel (manuel Promise, UNEP — le perfectionnement et la généralisation de la démarche à tous
[17]) ; les projets de conception (§ 3).
— critères externes : satisfaire les exigences des clients, antici- Comme pour toute discipline nouvelle au sein de l’entreprise, les
per la réglementation, améliorer la compétitivité, viser un dévelop- compétences peuvent être acquises de façon progressive jusqu’à
pement durable [14]. réaliser une parfaite intégration de la démarche.
À l’image des décisions de stratégie de produit, l’entreprise peut La démarche peut être considérée comme définitivement appro-
soumettre à ces critères plusieurs produits jusqu’à réaliser le choix priée lorsque des lignes directrices d’écoconception peuvent être
le plus pertinent compte tenu des opportunités et des menaces exté- validées au plus haut niveau du management et être communiquées
rieures ou encore de ses forces et faiblesses internes (cf. § 2.1). aussi bien en interne qu’en externe pour être partie intégrante de la
culture de l’entreprise (voir § 3).
La figure 1 résume les différentes étapes de l’appropriation d’une
1.2 Engagement des dirigeants démarche d’écoconception.
de l’entreprise
L’engagement de toute démarche d’écoconception exige une 1.4 Compétences clés
implication forte de la hiérarchie. En effet, elle modifie — elle enri-
chit — les pratiques habituelles d’études de marché, de veille La prise en compte de l’environnement dans une démarche de
concurrentielle, de choix de conception, de choix de fournisseurs, conception exige d’intégrer à l’équipe projet une compétence en
de communication-produit... sans soutien de la hiérarchie, les exi- environnement. Il est souhaitable d’associer le responsable de
gences de protection de l’environnement risquent d’être perçues l’environnement à la démarche. L’idéal cependant est d’intégrer à
comme une contrainte supplémentaire à gérer dans le déroulement l’équipe une personne compétente tant en environnement qu’en
du projet de conception, pouvant entraîner un retard, un surcoût ou conception de produits. Or les équipes d’environnement sont rare-

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Temps
Implication de la direction

Communication
Lignes directrices Soutien de la démarche
de la démarche

Acquisition des connaissances

Prestations de conseil et formation extérieures

Formations en interne

Auto-formation
Expertise au sein de l'équipe projet

Un expert extérieur

Un responsable interne coordonne plusieurs projets


Chacun est compétent en écoconception dans
son métier. Coordinations en interne
Pratique de la démarche

Expérience pilote d'écoconception

Pratique et formalisation de la démarche


Démarche intégrée : généralisation à tous les projets
de conception

Figure 1 – Étapes d’appropriation d’une démarche d’écoconception

ment issues des bureaux d’études et les concepteurs, pour leur part, de conception, il se traduit souvent par une réduction de la durée
n’ont parfois qu’une culture superficielle en environnement. Un tra- des étapes de développement et d’industrialisation du produit.
vail préparatoire de formation à l’écoconception de l’un ou l’autre de De plus, les démarches d’écoconception peuvent être conduites
ces spécialistes est donc recommandée. de manière à entraîner une réduction de coûts directs (liés aux
En particulier, les démarches d’écoconception font appel aux achats de matière première, aux coûts de sous-traitance, à la logisti-
méthodes d’évaluation de la qualité environnementale des produits. que...) et/ou générer un retour sur investissement à moyen terme
Elles exigent, de la part du concepteur ou d’une personne au sein de (par un gain de parts de marché, par la maîtrise d’une nouvelle tech-
l’équipe projet, la connaissance des notions de base de l’analyse du nologie, l’amélioration de la qualité, de l’image de marque...). Ainsi,
cycle de vie [21] [22] [23]. la société Eastman Kodak [4] constate que l’intégration des exigen-
Avant de généraliser une démarche d’écoconception, l’entreprise ces de santé, de sécurité et d’environnement dès le développement
devra connaître ou du moins être sensibilisée : de produits :
— au management de la qualité (normes ISO 9000) et de l’envi- — améliore leur qualité ;
ronnement (ISO 14000) ; — diminue leur temps de développement ;
— aux processus de développement de produits en « équipe — réduit leur coût d’exploitation ;
projet » transversale, notamment pour s’assurer des liens étroits — révèle, sur tout leur cycle de vie, l’existence de risques à mini-
entre les fonctions marketing et étude aux différentes étapes du miser et d’opportunités à saisir.
projet ; En définitive, l’investissement nécessaire pour un projet d’éco-
— aux méthodes d’évaluation multicritères de performance des conception dépendra du choix du produit et du niveau d’innovation
projets : l’équipe projet sera amenée à comparer différentes solu- recherché (voir § 2).
tions de conception selon les critères de rentabilité et de réponse au
cahier des charges, en intégrant le critère de performance
environnementale ;
— à l’analyse fonctionnelle et au design industriel, disciplines qui
permettent de prendre en compte une grande diversité d’exigences 2. Comment conduire
lors du développement de produits.
Le lancement de la démarche sous forme de projet pilote,
une démarche
conduite sur un produit, permet de déceler les compétences et les
lacunes de l’entreprise dans ces domaines. Ce chapitre présente une démarche type dans ses grandes lignes,
de façon à être transposée par toute entreprise indépendamment de
sa taille et de son secteur d’activité. Elle pourra être appliquée dans
1.5 Prévision du coût de la démarche le cadre d’un projet pilote d’écoconception, initiative efficace pour
assimiler et personnaliser la démarche en vue d’une généralisation
Pour un projet de conception d’un produit donné, l’augmentation à tous les projets de conception. Le tableau 1 reprend le plan du
des coûts et des délais au début de l’étude peut être compensée paragraphe et résume les apports d’une démarche d’écoconception
dans les étapes ultérieures du projet : comme dans toute démarche dans un projet type de développement de produit.

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Tableau 1 – Apports de la démarche d’écoconception dans un projet type de développement de produit


Cycles d’amélioration
Grandes étapes Démarches de conception Apports de l’écoconception
continue

a CHOIX DU PRODUIT Stratégie de produits : Connaissance des problèmes d’environ-


— portefeuille de technologies ; nement liés aux produits de l’entreprise.
— gamme de produits ;
— benchmarking ; Estimation du potentiel d’amélioration
— etc. environnementale des produits

OBJECTIFS Exprimer les besoins en terme Établir un modèle de référence.


b de fonction : Réaliser une première analyse environne-
DE CONCEPTION — études de marché ; mentale.
— analyse fonctionnelle. Créativité/évaluation : sélectionner des
lignes directrices d’écoconception.
Objectifs fonctionnels et économiques Axes d’écoconception
SOLUTIONS — Schémas de principes, maquettes... — Créativité : recherche de solutions de
c TECHNIQUES — Consultation de fournisseurs. moindre impact sur l’environnement.
— Évaluation des coûts. — Évaluation environnementale des solu-
tions.
Cahier des charges techniques Solutions techniques d’écoconception

d INDUSTRIALISATION Optimisation : — Recueil sur site : masses réelles,


ET PRODUCTION — production ; consommations d’énergie, déchets...
— fournisseurs ; — Évaluation environnement du produit
— logistique ; final.
— etc.
Rapport environnemental sur le produit
— Tests de clients. — Recommandations pour une communi-
COMMERCIALISATION — Choix de la distribution. cation environnementale : argumentaire,
e ET COMMUNICATION — Garanties, contrats de maintenance... chiffres clés, supports de communication,
relais d’information...
Communication interne et externe sur le
produit

UTILISATION Services aux clients (garanties, mainte- — Gestion des emballages, reprises des
ET FIN DE VIE nance...). produits, reconditionnement, refabrication...
— Valorisation du produit.

Modifications : fonctionnalité, style, — Évaluation des impacts.


ÉVOLUTIONS emballages... — Adaptation des messages de communi-
DU PRODUIT cation.

2.1 Choix du produit la démarche d’écoconception et de faciliter son appropriation dans


le long terme, notamment à ses débuts dans le cadre d’un projet
pilote.
La démarche devra porter sur la conception d’un nouveau pro-
duit, ou, pour le moins, viser une amélioration significative d’un pro-
duit existant. Il s’agit de trouver un juste milieu entre deux 2.2 Objectifs de conception
approches : l’« éco-traitement » d’une part, souvent curative et limi-
tée à une étape de la vie du produit et l’« éco-innovation » d’autre
part, qui génère des modifications majeures (telles que de nouvelles 2.2.1 Expression des besoins en terme
habitudes de consommation ou des modifications d’infrastructure), de fonctions
pour lesquelles les outils de conduite de projet et d’évaluation envi-
ronnementale seront différents compte tenu des échelles de temps Dans les démarches d’écoconception, l’expression des besoins en
et d’espace à considérer (figure 2). terme de fonctions à satisfaire est indispensable pour ne pas fermer
l’éventail des solutions techniques.
Si plusieurs produits peuvent faire l’objet d’une telle démarche, À cette fin, des outils techniques tels que l’analyse fonctionnelle,
l’utilisation d’une matrice de décision, permettra d’identifier le plus la QFD (Quality Function Deployment ) ou l’analyse de la valeur
prometteur. Cette matrice pourra, par exemple, croiser l’attractivité d’usage peuvent être utilisés, ainsi que des outils utilisés en marke-
du marché pour le produit et les bénéfices pour l’environnement, ting pour percevoir les tendances de consommation et déceler les
comme la matrice « éco-portfolio » présentée par H. Brezet, d’après nouveaux besoins des consommateurs.
la matrice croissance/part du marché de Boston Consulting
Group [17]. L’analyse fonctionnelle est particulièrement adaptée aux démar-
ches d’écoconception car elle procède d’une analyse systématique
Enfin, il faut, pour choisir le produit et les membres de l’équipe des relations entre le futur produit et tous les milieux environnants :
projet, garder en vue l’objectif de crédibiliser au sein de l’entreprise les milieux naturels, les autres produits, les acteurs, etc. Cet outil

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Écoconception
Éco-traitement Re-design Produit nouveau Éco-innovation
(Amélioration (Modifications) (solutions techniques Changement de concept (nouvelles habitudes
des procédés) de conception, de consommation, nouvelles infrastructures)
nouvelles fonctions)

Enjeux et Diminution des Diminution des impacts sur Diminution drastique de l'intensité matérielle
évaluations rejets de production l'ensemble du cycle de vie. d'un facteur 4 à 20
Évaluation : selon les règles Évaluation : modélisation à large échelle de temps
de l'ACV et d'espace, tenant compte des évolutions sociales

Figure 2 – Choix d’un produit permettant une démarche d’écoconception

permet de considérer toutes les étapes de la vie du produit, depuis Parmi les méthodes d’évaluation qualitative en cycle de vie déjà
l’extraction des ressources primaires jusqu’à son traitement en fin utilisées en projet d’écoconception, citons parmi celles-ci la matrice
de vie, comme l’exige l’approche « cycle de vie » des démarches matériau, énergie, toxicité (MET). Elle croise les étapes du cycle de
d’écoconception. vie du produit avec trois grandes sources d’impacts sur l’environ-
Outre l’identification des fonctions qu’il faut intégrer au produit, nement : le cycle de la matière (quantité, caractère renouvelable,
l’analyse fonctionnelle permet de leur attribuer un niveau de priorité caractère abondant, filières de valorisation), les consommations
en fonction d’objectifs (la satisfaction du client, la faisabilité techni- d’énergie et les émissions de substances dangereuses (quantités et
que, la marge commerciale...) parmi lesquels on peut inclure la prise appréciation qualitative de l’(éco)toxicité). Cette matrice a l’avan-
en compte de l’environnement. tage de pouvoir être facilement renseignée par les concepteurs sur
la base d’une liste des composants du produit (la nomenclature) et
Par exemple, pour le développement d’un système complet de d’un bilan de matière et d’énergie. L’expert en environnement peut
mobilier de bureau plus respectueux de l’environnement, la compa- compléter cette approche en deuxième lecture.
gnie australienne Schiavello (RMIT [11]) a souhaité réaliser une
étude fonctionnelle poussée qui tienne compte de l’évolution des Le manuel Promise [17] présente un exemple de matrice MET
modes de travail dans les prochaines années (concept de appliqué à une machine à café professionnelle (tableau 2).
hotdesking ) : espaces modulaires, accélération des flux d’informa- D’autres outils qualitatifs peuvent être utilisés, tels la matrice
tion, communication multimédia, bureaux virtuels, etc. Les fonc- Environmental Product Life-Cycle (EPLC), guide EcoReDesign, RMIT
tions découvertes par l’analyse fonctionnelle permettront au [9] ou la grille d’évaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie
mobilier de s’adapter aux évolutions du travail. Elles rejoignent ainsi (ESQCV) (AFNOR, [2]).
une exigence d’écoconception, à savoir la réduction du risque d’ob- Des outils quantitatifs d’analyse de cycle de vie basés sur des don-
solescence du produit. nées génériques peuvent également être utilisés à ce stade pour
identifier les composants et les étapes du cycle de vie qui méritent
une attention particulière [9].
2.2.2 Choix d’un modèle de référence
■ Présentation des résultats
Le modèle de référence est un produit, réel ou fictif, qui remplit les
Quel que soit l’outil d’évaluation utilisé, il apparaît indispensable
mêmes fonctions que le produit faisant l’objet de la démarche d’éco-
de normaliser les flux et/ou les impacts recensés. La normalisation
conception. Cette équivalence de fonction est établie par l’étude de
permet d’estimer l’importance relative des impacts sur l’environne-
la fonction d’usage du produit. Dans la majorité des cas, le modèle
ment liés au produit : il s’agit de rapporter les flux et/ou les impacts
de référence est une version antérieure ou concurrente du produit à
à une échelle de temps et d’espace connus, par exemple, le territoire
concevoir. L’idéal est de définir un « produit type » représentatif des
européen pendant un an. Dans cette optique, il peut être pragmati-
produits actuellement sur le marché, par exemple le produit leader
que de rapporter les flux et/ou les impacts au marché visé par le pro-
et/ou le produit offrant les meilleures performances environnemen-
duit. Ainsi, le fabricant australien Southcorp indique que si toutes
tales.
les machines à laver la vaisselle domestiques d’Australie étaient
remplacées par son nouveau modèle, on réaliserait une économie
2.2.3 Réalisation d’une première évaluation de 10,5 millions de m3 d’eau et 700 000 t de dioxyde de carbone [12].
environnementale Une présentation synthétique des résultats de l’évaluation, sous
forme de tableau de bord, est souhaitable pour permettre leur
L’évaluation environnementale du modèle de référence en compréhension et faciliter le suivi et les mises à jour tout au long du
début de projet permet de découvrir les problèmes environne- déroulement du projet.
mentaux que la démarche d’écoconception est susceptible de
minimiser. 2.2.4 Proposition d’axe de conception
■ Choix de l’outil d’évaluation Cette étape est sans doute la plus importante d’une démarche
Des outils d’évaluation qualitatifs ou quantitatifs peuvent être uti- d’écoconception. La notion d’axe de conception, ou encore axes
lisés [25]. Dans le cadre d’une évaluation qualitative, celle-ci peut « d’écoconception », est choisie ici pour désigner une notion que
s’appuyer sur un nombre limité de données d’analyse de cycle de l’on retrouve sous diverses appellations dans la littérature. L’enca-
vie, avec le concours d’un expert en environnement. dré sur les « Axes de conception » (p. 7) permet de l’expliciter.

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Tableau 2 – Matrice matériau, énergie, toxicité (MET) appliquée à une machine à café professionnelle
(d’après le manuel Promise, UNEP [17]. Exemple emprunté à la société Visser)
M. – Matière (1) E. – Énergie (1) T. – Toxicité (1)
Matrice
(entrants et sortants) (entrants et sortants) (sortants)
● Cuivre ● Matériaux à contenu énergéti- ● Cuivre : émissions de SO2
● Zinc que élevé ● Retardants au feu (circuits
a imprimés)
Matériaux et composants issus ● PS : émissions de benzène
de fournisseurs ● PUR : isocyanate
● Émissions dues aux peintures
et colles
b ● Déchets de métaux ● Énergie des procédés de fabri-
Production et autres opérations ● Déchets de plastiques cation
sur vos sites
c
Distribution
160 tasses/j, sur 10 ans : ● Mauvais rendement énergéti-
● gobelets (1 472 kg PS) que de l’ébullition
● filtres (90 kg papier) ● Énergie de transport pour livrer
● marc de café (2 944 kg) les consommables
Usage
d ● cuillères (110 kg PP)
Utilisation ● produits de nettoyage
● eau polluée (4 160 l)
● filtres à eau (20 filtres)
● Composants fragiles ● Transport des agents de main-
Maintenance
tenance
● Poids de la machine (37 kg)
● Pas de réutilisation de pièces
en état de marche (système
Récupération d’ébullition)
● Emballages non recyclés
e
Fin de vie ● Pas de recyclage des plastiques
(5 kg)
● Circuits imprimés (0,5 kg)
Valorisation ● Cuivre
● Zinc
PP polypropylène ; PS polystyrène ; PUR polyuréthanne.
À considérer en priorité. PP polypropylène ; PS polystyrène ; PUR polyuréthanne.
(1) en noir : renseignement par les concepteurs
en bleu : apport d’un spécialiste en écoconception.

■ Recherche des axes de conception Si nécessaire, afin de ne pas abandonner d’intéressantes proposi-
tions, les objectifs et les délais pourront être révisés avec la
Les recherches peuvent faire appel aux méthodes tradition-
possibilité :
nelles de brainstorming, tant à dominante analytique (QQOCP)
qu’associative (analyse morphologique, carte mentale). Passer en — de scinder les actions envisagées en deux groupes : actions
revue les lignes directrices et les listes de contrôles disponibles réalisables à court terme et actions à engager à moyen/long terme
peut également favoriser la créativité de l’équipe (d’après [11] pour les évolutions futures du produit ;
et [17]). — de lancer des projets en parallèle, par exemple des projets
transversaux (c’est-à-dire le traitement à l’échelle d’une famille de
■ Concertation et prise de décision produits en un point particulier, comme l’optimisation des emballa-
À ce stade, les personnes peu familiarisées avec ces démar- ges de transport de toute une gamme).
ches d’écoconception pourraient craindre de voir les délais et les
budgets dépassés : l’évaluation environnementale du produit de 2.3 Recherche et évaluation de solutions
référence a mis à jour des exigences non identifiées au départ du
projet, lesquelles suggèrent des axes de conception qu’une techniques
démarche classique aurait difficilement identifiés. Les recherches de solutions techniques et leur évaluation environ-
C’est pourquoi la proposition d’axes de conception devra nementale devront se succéder de manière itérative. Le passage de
convaincre tous les membres de l’équipe projet (marketing, études l’une à l’autre de ces étapes est une condition de réussite de la
produit et emballages, achats, logistique...). démarche.

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Axes de conception

■ De l’évaluation environnementale aux axes de conception ■ Autres appellations et notions approchant les axes de
conception
L’évaluation environnementale du modèle de référence ne fournit
pas directement de solution aux concepteurs. Dans toute démarche La notion d’axes de conception est présente dans la plupart des
d’écoconception, il est nécessaire de traduire les résultats d’évalua- manuels d’écoconception, de différentes manières :
tion en axes de conception. — la vérification de listes de contrôle (check-list ) ;
— le respect de lignes directrices (guidelines ) ou de règles d’or
Par exemple, l’évaluation environnementale d’un véhicule peut
(rules-of-thumb ) [8] ;
révéler un excès d’émissions de substances polluantes dans l’air
— le choix d’indicateurs, tels ceux listés dans le fascicule de docu-
lors de son fonctionnement. Les axes de conception sont nombreux
mentation NF FD X 30-310 [2]. Ces derniers présentent l’intérêt
et touchent différentes étapes du cycle de vie du produit :
d’être quantifiables et directement exploitables sous forme de
— choix d’une motorisation dont le combustible est moins pol- tableau de bord : la masse du produit, la consommation d’énergie
luant (s’il s’agit d’un véhicule diesel, choix du GPL par exemple) ; pendant l’utilisation, le temps de démontage en fin de vie...
— amélioration du moteur ;
— allègement du véhicule ; Le terme « axes d’écoconception » désigne également ces
— amélioration de l’aérodynamique du véhicule ; notions de façon simple et explicite.
— modification de la conduite (visualisation de paramètres sur le ■ Organisation des axes de conception
tableau de bord, système de régulation de la conduite...) ; Les axes de conception proposés par l’équipe projet doivent for-
— campagnes de sensibilisation des conducteurs (pour changer mer un ensemble de recommandations cohérentes pour le produit
de motorisation, pour modifier leur conduite, pour moins utiliser étudié. En effet, certains axes sont incompatibles entre eux. À titre
leur véhicule dans les lieux où l’exposition aux pollutions est d’exemple, l’allongement de la durée de vie d’un réfrigérateur afin
élevée...) ; de limiter sa fréquence de remplacement est parfois incompatible
— traitement des émissions polluantes (pot catalytique) ; avec une exigence de diminution des consommations d’énergie
— etc. pendant l’utilisation. Pour ce type de produit, plusieurs axes de con-
La proposition d’axes de conception exige une bonne ception pourront être regroupés afin de servir une véritable straté-
connaissance du produit étudié, de son marché, et des impacts sur gie de la durabilité qui dépasse dans ses objectifs le simple
l’environnement qui s’y rapportent. De façon à satisfaire cette exi- allongement de la durée de vie : caractère modulaire pour faciliter la
gence, aucune recette ne permet, à partir de l’évaluation environne- maintenance du produit, possibilités de mises à niveau technologi-
mentale du modèle de référence, de proposer des axes de que, vente d’un service plutôt que du produit lui-même [19].
conception qui répondent avec certitude aux exigences : Ainsi, on trouvera selon les auteurs :
— des clients (cahier des charges fonctionnel) ; — des axes de conception regroupés par étape du cycle de vie du
— de faisabilité technique et de coût (investissement et temps de produit, telles que : la sélection de matériaux, les techniques de pro-
retours sur investissement) ; duction, le conditionnement, l’utilisation, la fin de vie. En anglais, on
— de moindre impact sur l’environnement. désigne l’ensemble de ces stratégies par « ecodesign strategies » [8]
La démarche la plus sûre pour valider le caractère réaliste et [17] ;
des axes de conception est de conjuguer les savoir-faire des — des axes de conception regroupés selon des démarches spéci-
membres de l’équipe projet. Pour l’évaluation environnemen- fiques de conception (focused tool ), telles que la conception en vue
tale, l’avis d’un expert peut être suffisant pour évaluer le poten- du service rendu à l’utilisateur (design for service ), en vue de la refa-
tiel d’amélioration environnementale offert par chaque axe de brication (design for remanufacturing ), en vue du recyclage (design
conception. Les outils d’évaluation quantitatifs sont d’une utilité for recycling ). En anglais, on désigne l’ensemble de ces démarches
limitée compte tenu du manque de précision (sur les matériaux, par « design for X » [15] ;
les procédés de transformation...) à ce stade de la recherche. Ils — des axes de conception regroupés par catégorie de produit, tel-
seront davantage adaptés au choix de solutions techniques les que : les emballages, les produits textiles, les matériaux de cons-
(voir § 2.3). truction [12].

■ Recherche de solutions techniques més à l’aide d’indicateurs : la masse du produit, sa consommation


d’énergie pendant l’utilisation, le nombre de composants, etc. ;
La recherche de solutions techniques est une activité permanente — une évaluation des impacts sur l’environnement des solutions,
des membres des équipes de développement de produits. Pour les selon une approche cycle de vie. Elle peut être réalisée selon la
démarches d’écoconception, la richesse des idées apportées par méthode choisie par l’équipe projet pour l’évaluation environne-
l’équipe projet dépend : mentale du produit de référence (voir § 2.2.3).
— d’une connaissance des choix d’écoconception réalisés dans le
L’ingénieur de procédés joue un rôle particulièrement important à
passé au sein de l’entreprise afin de pouvoir les transposer d’un pro-
cette étape car il apporte aux membres de l’équipe projet une
duit à l’autre (par exemple l’utilisation d’une matière recyclée, l’utili-
connaissance des intrants (l’énergie et la matière) et des extrants
sation d’un traitement de surface particulier, etc.) ;
(les déchets et les effluents) liés à la fabrication du produit.
— d’une connaissance des expériences de la concurrence, et
d’autres secteurs industriels, par la mise en œuvre de veilles et la À l’issue de la démarche itérative de recherche et d’évaluation des
pratique de benchmarking (voir « Pour en savoir plus »). solutions techniques, une évaluation environnementale plus dé-
taillée peut être envisagée pour s’assurer de la pertinence des choix.
■ Évaluation des solutions techniques
On pourra distinguer deux types d’approches pour l’évaluation 2.4 Industrialisation et production
des solutions techniques en cours de projet :
— l’évaluation du respect des axes d’écoconception tels qu’ils ont Sans remettre en cause les choix fonctionnels et techniques défi-
été définis au paragraphe 2.2.4. L’évaluation peut être facilement nis aux étapes précédentes, les efforts porteront sur :
réalisée par les concepteurs sans recours à un spécialiste en envi- — l’amélioration du cahier des charges des fournisseurs ;
ronnement, notamment quand les axes d’écoconception sont expri- — la réduction des impacts environnementaux de production ;

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— la santé et la sécurité des personnes impliquées dans la fabri-


cation et la distribution du produit. 3. Comment généraliser
Dans l’ensemble, ces efforts d’amélioration sont essentiellement une démarche
des actions correctives par rapport aux choix antérieurs. Ils relèvent
du génie des procédés, de la gestion de la qualité et du management
de l’environnement, en particulier pour la gestion de l’énergie et le Appliquer l’écoconception au développement d’un produit per-
traitement des effluents et des déchets. met de comprendre les enjeux et d’appréhender les outils de la
Cette étape se prête également à une évaluation du produit dans démarche. Mais seule une approche systématique appliquée à tous
sa version finale, à l’issue de la démarche d’écoconception, grâce au les produits permet de tirer un réel bénéfice de l’écoconception, tant
recueil de données réelles sur les sites de production et auprès des pour l’entreprise que pour l’environnement.
fournisseurs. Les conclusions de l’évaluation environnementale ser-
vent de base à l’élaboration d’une information interne sur le projet
et d’une communication externe à l’attention des clients et des par- 3.1 Acquisition d’une expertise en qualité
tenaires de l’entreprise.
écologique des produits
2.5 Commercialisation et communication ■ L’entreprise pourra compléter sa veille en innovation par un volet
« produits et environnement ». Placer cette veille dans le thème
Cette étape permet l’amélioration de la maintenance et des servi- « innovation » permet de la partager avec tous les services concer-
ces techniques à la clientèle par le biais, notamment, de contrats de nés, notamment le marketing, les études, l’emballage et la logisti-
maintenance et de garanties. que, et bien sûr l’environnement.
À ce stade sont aussi définis les cibles et les messages de commu- La mise en place d’une veille en « produit et environnement »
nication. peut s’appuyer sur les réseaux d’information externes existants :
Pour communiquer sur la qualité environnementale des produits, organisations gouvernementales, universités et centres de recher-
l’entreprise doit s’efforcer de donner une information exacte, vérifia- che, etc. (voir en Documentation).
ble, pertinente, et qui ne soit pas de nature à induire en erreur les
■ L’entreprise pourra développer ses propres compétences en éva-
publics visés.
luation de la qualité environnementale des produits : formation d’un
Les normes ISO 14020 de communication et d’étiquetage de la coordinateur en écoconception et utilisation d’outils d’évaluation
qualité environnementale des produits aideront les entreprises dans qualitative et/ou quantitative du cycle de vie.
cette voie [27].
Certaines entreprises qui pratiquent l’écoconception de manière
Tout comme pour les axes d’écoconception, il existe des listes de régulière ont défini leur propre système d’évaluation environne-
contrôle des actions à faire et à ne pas faire en terme de communi- mentale : les données d’analyse de cycle de vie correspondent aux
cation. matériaux et aux procédés qu’elles utilisent, et la méthode d’éva-
La société Philips, par exemple, se conforme à la liste de contrôle luation des impacts est choisie en fonction du contexte spatial et
élaborée par la Chambre Internationale de Commerce [10]. temporel qui correspond à leur implantation industrielle et leur
Cette information vise deux objectifs. marché.
Ainsi la société Philips a participé au développement de la
■ Optimisation des performances environnementales du produit méthode d’évaluation des « Éco-indicateurs », aujourd’hui utilisée
Il s’agit de transmettre les informations environnementales utiles par de nombreuses sociétés dans le monde [6]. La Fédération Fran-
à chaque acteur du cycle de vie du produit afin d’optimiser ses per- çaise des Industries Électriques et Électroniques (FIEE) a participé,
formances environnementales tout au long de ce cycle. Les recom- avec l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
mandations d’usage des produits, par exemple, peuvent contribuer (ADEME), au développement d’un outil informatique adapté à ce
à limiter les consommations d’énergie (« activer les fonctions de secteur [26].
veille de l’ordinateur »), le bruit (« effectuer un réglage du moteur ») ● Ces compétences sont également à la portée des petites et
ou les autres nuisances (« ne jetez pas ce sac plastique dans la moyennes entreprises, notamment :
nature »). De même, une identification des matériaux plastiques par
un marquage peut faciliter — voire encourager — la collecte et le — par les formations en écoconception ;
recyclage des produits, de même que les instructions pour leur — par l’acquisition d’un logiciel d’analyse de cycle de vie et de sa
déconstruction en fin de vie. base de données (des logiciels performants sont disponibles pour
quelques milliers de francs [24]) ;
■ Constitution d’un argumentaire commercial — par des prestations de conseil pour accompagner le déroule-
Les clients industriels et l’opinion publique seront de plus en plus ment d’un projet d’écoconception ou intervenir aux étapes clés
sensibles à l’information sur la qualité écologique des produits, à d’évaluation environnementale.
condition de communiquer également sur l’efficacité et la qualité du La généralisation de la démarche est à la portée de toutes les
produit, et : entreprises. Ainsi, la société allemande de mobilier Wilkhahn
— d’expliquer les bénéfices directs qu’ils peuvent en tirer : une (500 personnes) a développé un outil qualitatif basé sur des analy-
réduction de coûts, une amélioration du service, ou encore une ses de cycle de vie : une grille d’évaluation environnementale des
amélioration de leur santé et leur sécurité ; matériaux susceptibles d’entrer dans la composition de ses produits
— de susciter leur intérêt en donnant une information qui permet dans le but de guider le choix de ses concepteurs.
de comprendre les enjeux pour l’environnement, notamment en uti-
lisant des « chiffres clés ».
Pour exemple, les fabricants de lampes fluocompactes font valoir 3.2 Généralisation d’axes
les économies d’énergie qu’ils traduisent en réduction de coût pour
l’utilisateur, mais également l’aspect sécurité (les ampoules ne d’écoconception
chauffent pas), et expliquent que « la substitution en France dans
chaque foyer d’une ampoule classique par une ampoule fluocom- L’évaluation de la qualité environnementale des produits et la
pacte permettrait l’économie de la consommation d’électricité des conduite de projets pilotes (voir § 2) permettent l’adoption d’axes
habitants d’une ville comme Marseille ». d’écoconception pour toutes les familles de produits de l’entreprise.

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■ À l’attention du personnel de l’entreprise présentent leurs investissements pour la protection de l’environne-


Les axes d’écoconception, pour être opérationnels, pourront être ment, leurs certifications et distinctions pour le management de
déclinés pour chaque service : marketing, recherche et développe- l’environnement et leur programme d’amélioration continue dans
ment, approvisionnements, logistique [20]. Ils permettent ainsi à ce domaine. Rares sont celles qui présentent les performances envi-
chaque acteur d’intégrer l’environnement aux démarches qui lui ronnementales d’une large gamme de produits dans le cadre d’une
sont propres : études de marché, études techniques, recherches de stratégie de marketing et de communication globale, interne et
fournisseurs, gestion de la logistique, etc. externe. Les exemples de Philips, et, dans le secteur de la distribu-
tion, de Monoprix, sont significatifs puisque ces deux entreprises
Les axes d’écoconception pourront être intégrés aux côtés des ont chacune engagé en 1998 une communication sur la qualité envi-
autres stratégies de conception de l’entreprise, à l’exemple de la ronnementale d’une large gamme de produits. Cette communica-
société Eastman Kodak [4]. tion est compréhensible par le grand public grâce à l’utilisation de
● Stratégies de conception : pictogrammes explicites qui présentent la qualité environnementale
— conception pour améliorer le service aux clients (design for des produits.
serviceability ) ;
— conception pour améliorer la fabrication du produit (design for L’exemple d’Électrolux permet également d’illustrer ce paragra-
manufacturability ) ; phe (voir encadré).
— conception en vue d’améliorer le montage du produit (design
for assembly ).
● Stratégies d’écoconception : Exemples de communication et de marketing
environnemental des produits conduits par la société
— conception en vue de la réutilisation (design for reuse ) ;
Électrolux [1]
— conception en vue du recyclage (design for recycling ) ;
— conception en vue de la refabrication (design for remanufactu-
ring) ; ■ Sensibilisation
— conception en vue du démontage (design for disassembly ). Le module « Eco Know How » disponible pour chaque
employé sur réseau Intranet dispense une auto-formation à
■ À l’attention des fournisseurs l’environnement, expose l’approche d’Électrolux dans ce
Les axes d’écoconception à l’attention des fournisseurs pourront domaine, et donne des exemples et des consignes à chacun
être formulés sous forme de recommandation à condition : pour intégrer l’environnement dans son activité.
— que le donneur d’ordre soit lui-même performant en éco-
conception et adopte une attitude partenariale vis-à-vis de son four- ■ Manuels d’écoconception
nisseur (Tom Clark & Associates [16]) ; Les concepteurs disposent de manuels d’écoconception spé-
— que les recommandations soient exprimées de façon simple cifiques pour certaines catégories de produits. Par exemple,
pour faciliter l’auto-évaluation du fournisseur. Dans cette optique, le pour les produits « chauds », il s’agit de la maîtrise de l’énergie,
distributeur Monoprix a impliqué certains fournisseurs dans une du choix des matériaux (limitation des additifs, ...), des émis-
démarche d’auto-évaluation qualitative de leurs produits (Beyer sions dans la cuisine (isolation des appareils), de la gestion des
& Henry [3]). ressources (allègement et recyclabilité des produits).
■ Procédures de développement de produit et de commercia-
3.3 Intégration de la démarche lisation
dans le processus de développement Elles sont aménagées pour intégrer les exigences de qualité
de produit écologique des produits. Citons l’exemple du four de cuisson
domestique « Création » : des exigences environnementales ont
À l’attention des concepteurs, les lignes directrices d’écoconcep- été définies (et la performance environnementale a été évaluée
tion pourront être intégrées dans un manuel d’écoconception en retour) à plusieurs étapes du développement du produit :
comprenant plusieurs modules : — cahier des charges ;
— procédure : déroulement type d’une démarche d’écoconcep- — évaluation des coûts ;
tion, précisant les étapes de validation et les interlocuteurs — commercialisation et communication.
impliqués ;
— créativité : module d’exemples de démarches d’écoconcep- ■ Communication sur les produits
tion, réalisées en interne ou par d’autres structures ; ● Les caractéristiques environnementales sont le premier
— évaluation : module d’aide à l’évaluation de la qualité environ- argument de vente de nombreux produits : réfrigérateurs AEG,
nementale des produits. Présentation des outils quantitatifs ou qua- aspirateur portable Volta Minette, mini-bars pour chambres
litatifs utilisés dans l’entreprise ; d’hôtels...
— base de données : module d’information sur les impacts envi-
● Les arguments écologiques sont validés par le coordinateur
ronnementaux des matériaux, des procédés et des produits de
d’écoconception. Exemple du four « Création ».
l’entreprise.
Par rapport aux concurrents et aux modèles précédents
Ces modules devront être présentés comme parfaitement
d’Électrolux, le four « Création » offre :
intégrés à la démarche de développement de produit de l’entreprise.
Certaines grandes entreprises ont intégré la démarche d’écoconcep- — une économie d’énergie de 30 à 60 % pendant l’utilisation ;
tion dans tous leurs projets. La décision d’engager la démarche et — une réduction de masse de 5 à 8 kg, soit 12 % environ ;
son déroulement obéissent alors aux procédures habituelles de lan- — une diminution des émissions dans la cuisine ;
cement et de conduite d’un projet d’amélioration de produit ou de — une diminution du bruit ;
conception d’un nouveau produit (Xerox, Nortel, Électrolux...). — une meilleure recyclabilité.
Ce produit a été récompensé par la distinction française « Les
Janus de l’industrie » en 1996.
3.4 Adoption d’une stratégie globale ● Les indicateurs économiques communiqués dans le rapport
de communication et de marketing environnement du groupe, tels que : « Les produits blancs aux
De nombreuses entreprises développent une communication meilleures performances environnementales représentent 5 %
institutionnelle sur leurs performances environnementales. Elles des ventes en Europe et 8 % de leur marge brute ».

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Produits titulaires d'une


reconnaissance officielle
Tous les produits Produits auto-déclarés de
de l'entreprise qualité environnementale
sont concernés à
différents niveaux
Produits accompagnés d'une
information environnementale
Figure 3 – Stratégie de marketing
environnemental des produits « en pyramide »,
concernant tous les produits de l’entreprise

■ Au-delà des stratégies d’image et de niche de marché... ■ Adopter une stratégie globale de communication et de marketing
● Stratégie d’image de l’entreprise L’entreprise pourra adopter une stratégie touchant tous ses pro-
duits, avec un approfondissement adapté à chacun d’eux :
La communication des caractéristiques environnementales des
produits est souvent décidée pour renforcer l’image de l’entreprise — étendre à tous les produits de l’entreprise l’information envi-
de façon ponctuelle : publication des résultats annuels, réaction à la ronnementale directement utile aux utilisateurs et aux autres
campagne d’un concurrent, remise en cause du produit ou de acteurs ;
l’entreprise à travers les médias... Cette stratégie relève de la — développer un argumentaire marketing pour les produits les
communication institutionnelle ou de la gestion de situation de plus respectueux de l’environnement (« auto-déclaration ») ;
crise. Ainsi, les pics de pollution urbaine largement commentés par — rechercher une reconnaissance officielle pour certains de ces
les médias ont à la fois déclenché les campagnes de la RATP et de la produits : certification par l’écolabel français, la marque NF Environ-
SNCF avec l’argument d’une moindre pollution de l’air et la riposte nement, ou par l’écolabel européen.
des constructeurs automobiles communiquant sur la qualité envi- Les deux premiers points renvoient au paragraphe 2.5 de cet arti-
ronnementale du recyclage des véhicules ou de nouveaux moteurs cle. Pour la marque NF Environnement, l’entreprise peut s’adresser
plus écologiques. à l’AFNOR pour proposer la création d’une marque correspondant à
l’un de ses produits. La décision est prise par le Comité français des
● Stratégies de niche de marché
écolabels. Les études pour élaborer les critères d’attribution de
On constate, en France, que le marketing sur la qualité écologique l’écolabel, d’une durée de quelques mois, sont prises en charge par
des produits correspond essentiellement à trois stratégies de niche les pouvoirs publics [27].
pour lesquelles les produits détiennent une part de marché limitée :
Appliquées dans leur ensemble, ces trois recommandations défi-
— un positionnement très fort de l’entreprise et de tous ses pro- nissent une stratégie de marketing pyramidale représentée par la
duits sur le thème de l’environnement (exemple : Boddy Shop et figure 3.
Patagonia). Les produits touchent un échantillon restreint de popu-
lation, idéalement à une échelle mondiale ; Plusieurs entreprises appliquent ce schéma, telle la société
— le lancement, par un grand groupe, d’une marque ou d’une 3 Suisses : sur un catalogue de plusieurs milliers de produits, quel-
gamme de produits de qualité environnementale en complément de ques centaines sont identifiés par une auto-déclaration environne-
son offre traditionnelle. Les parts de marchés de la marque mentale (pictogramme « Chouchoutons notre terre ») et quelques
« environnementale » restent faibles ; elle risque d’ailleurs de dizaines sont titulaires de la marque NF Environnement ou de l’éco-
concurrencer l’offre du groupe (exemple : marque Maison verte du label européen, obtenus par les fabricants sur la demande des
groupe Reckitt & Coleman) ; 3 Suisses, parfois avec une exigence d’exclusivité.
— la qualité environnementale affichée comme un critère de Siemens Nixdorf [11] a adopté la même approche : l’information
différenciation « haut de gamme » du produit, aux cotés d’autres environnementale concerne tous ses produits, les arguments
qualités qui peuvent expliquer un prix élevé, comme la santé de commerciaux accompagnent quelques produits phares (ordinateurs
l’utilisateur (à l’exemple de la chaise de bureau Aeron Chair pro- avec câbles sans PVC sur demande, distributeurs de billets Pro Cash
duite par Herman Miller) ou le caractère artisanal et régional du 400, serveur informatique RM 300...) et les reconnaissances offi-
produit (à l’exemple des linges de maison de la société Arde- cielles PC (l’écolabel allemand « Ange bleu » et le label américain
laine). « Energy Star » sont affichées sur certains ordinateurs.

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Démarches d’écoconception R
en entreprise
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par Jean-Baptiste PUYOU
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Organismes
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Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie ADEME Cellule Centre for Sustainable Design, Farnham, Grande-Bretagne.
écocritères & écoproduits. Centre d’économie et d’éthique pour l’environnement et le développement
Ministère de l’Environnement, Direction de la prévention des pollutions et (C3ED).
des risques, Sous-direction des produits et des déchets, Bureau de la qualité Delft Technology University, Delft, Pays-Bas.
écologique des produits.
École nationale supérieure d’arts et métiers ENSAM - Institut « conception,
● Organisations et associations mondiales mécanique et environnement ».
United nation environmental programme UNEP. Working Group on Sustai- Institut national des sciences appliquées INSA, Laboratoire d’Analyse Envi-
nable Product Development, Amsterdam, Pays-Bas. ronnementale des Procédés et des Systèmes Industriels LAEPSI.
O2 Global Network, association d’éco-concepteurs (NL, F, UK, USA, J, ...). Manchester Metropolitan University - Department of Mechanical Enginee-
Society of environmental toxicology and chemistry SETAC. ring, Design for Environment Research Group, Manchester, Grande-Bretagne.

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U Royal Melbourne Institute of Technology, Centre for Design, Melbourne, Mots clés de recherche sur Internet pour identifier les entreprises engagées

R Australie.

● Sites Internet
en écoconception :
Design for Environment (DfE),
Ecodesign,
La plupart de ces organisations disposent d’un site Internet. Certaines dis- Sustainable Product Development (SPD),
posent de mailing-lists qui informent l’adhérent sur leurs initiatives et l’actua- Health, Safety & Environment (HS&E ou EH&S),
lité en écoconception dans le monde. Life Cycle Assessment (LCA).
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