Vous êtes sur la page 1sur 66

COURS AMENAGEMENTS ET

L’ENVIRONNEMENT

Enseignant: Samuel YONKEU


Agro-écologue/Environnementaliste
SOMMAIRE

I. INTRODUCTION
I-1. Présentation
I-2 Objectifs et Intérêt du cours

II. LIEN ENTRE AMENAGEMENT ET ENVIRONNEMENT


II-1. Aménagement
II-2. Nécessité de relation entre aménagement et Environnement

III. DÉFINITION DE QUELQUES TERMES ET CONCEPTS


CLEFS DANS LE DOMAINE DE L'ENVIRONNEMENT
III-1. Ecologie
III-2. Biosphère
III-3. Ecosystèmes
III-4. Milieu naturel
III-5. Environnement
III-6. Impact
III-7. Développement Durable

IV. APERÇU SUR LA PRISE DE CONSCIENCE DES


PROBLÈMES ENVIRONNEMENTAUX

V. LES GRANDS PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX


V-1. A l'échelle mondiale
V-2. A l'échelle africaine

VI. CONCEPT D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE


VI-1. Introduction
VI-2. Définition des termes
VI-2.1. Evaluation Environnementale (EE)
VI-2.2.Evaluation Environnementale Stratégique (EES)
VI-2.3. Evaluation Environnementale Sectorielle (EESec)
VI-2.4. Evaluation Environnementale Régionale (EER)
VI-2.5. Etudes d'Impacts Environnementaux (EIE)
VI-2.6. Monitoring Environnemental
VI-2.7 Audit Environnemental
VII. FORMALISATION DE L'ETUDE D'IMPACT SUR
L'ENVIRONNEMENT (EIE)
VII-1. But de l'EIE
VII-2. Caractéristiques de l'EIE
VII-3. Champ d'application
VII-4. Contenu
VII-5. Procédure

VIII. APPROCHE METHOLOGIQUE DE L'EIE


VIII-1 Indication pour l'élaboration des termes de références
(TDR).
VIII-1-1 Introduction
VIII-1-2 Définition et principes
VIII-1-3 Utilité des T.D.R.
VIII-1-4 Les auteurs des T.D.R.
VIII-1-5 Dimension et constitution de l'équipe de rédaction
des T.D.R.
VIII-1-6 Démarche à suivre
VIII-1-7 Structure des T.D.R.
VIII-1-8 Conclusion
VIII-2 Eléments importants des T.D.R. d'une EIE approfondie
VIII-3 Approche pratique de l'EIE
VIII-3-1 Description du projet ou mise en contexte
VII-3-2 Description du milieu récepteur (site) avant la
réalisation du projet
VIII-3-3 Description des variantes de réalisation
VIII-3-4 Analyse des impacts sur l'environnement des
variantes sélectionnées
VIII-3-5 Atténuation ou mitigation des impacts
VIII-3-6 Compensation des impacts résiduels
VIII-3-7. Gestion des risques d'accident
VIII-3-8 Programme de surveillance et de suivi

IX. NECESSITE DE L'ETUDE D'IMPACT SUR


L'ENVIRONNEMENT
IX-1. Le cas du projet de barrage de retenu d'eau de Soulede
(Extrême-Nord du Cameroun)
IX-1.1. Présentation du projet
IX-1.2. Présentation générale de la zone d'étude
IX-1.3. Caractérisation sommaire des impacts avec les
mesures d'atténuations ou de compensations
descriptives
IX-1.4. Alternatives
IX-1.5. Programme de surveillance.
IX-2. Exemples d'Impacts potentiels sur l'environnement
de quelques projets d'aménagement
IX-2.1. Impact des retenues d'eau et périmètres
hydro-agricoles
IX-2.2. Impact des projets d'assainissement d'une ville
I. INTRODUCTION

I-1. PRESENTATION

 La compréhension des liens existant entre les êtres vivants, l'homme en particulier et leur
milieu d'accueil, est fondamentale, et préalable à l'établissement de toute méthodologie
destinée à la réalisation d'études pratiques.
 Il est indispensable de comprendre que le milieu naturel et l'homme forment un tout, et
que toute action de l'homme rejaillit sur le fonctionnement du milieu naturel, comme
l'impact de toute action influence le comportement du milieu naturel face à l'homme.
L'homme est un des éléments d'une machine complexe. Il fait partie intégrante de ce que
l'on peut appeler un système : la Terre, un "Tout pénétré d'un souffle de vie".
 Le pouvoir de l'homme sur les autres composantes de la terre n'est pas forcément source
de maux. La croissance rapide de la population au cours des dernières années du 20è
siècle s'accompagne d'avancées spectaculaires de la science, de la technologie et des
communications. Ce progrès n'est pas limité à la haute technologie des satellites, des
ordinateurs et de la chimie. Il permet aussi de combiner les plus récentes découvertes de la
pédologie et de l'hydrologie avec l'expérience séculaire des populations locales en matière
d'environnement.
 Ces découvertes conjointes aboutissent à des méthodes efficaces de récolte de l'eau,
d'associations d'arbres et de cultures, d'élevage de bétail dans les régions semi-arides et de
gestion de forêts assurant un rendement maximal de l'exploitation du bois. Toutes activités
qui concourent à satisfaire certes les besoins de cette population sans cesse croissante mais
aussi à répondre à une économie productiviste caractérisée par une industrialisation à
outrance et essentiellement tournée vers la recherche effrénée du profit.
 La prise de conscience de plus en plus croissante depuis ces 20 dernières années, que les
ressources naturelles de la terre ne sont pas inépuisables et les graves atteintes de
l'environnement par l'utilisation abusive des produits de l'industrie nous interpelle à
réfléchir aux moyens d'adapter nos activités aux réalités des systèmes naturels. Les
ressources de l'environnement sont souvent les seules accessibles aux paysans pauvres des
tropiques, qui représentent le quart de l'humanité. La survie journalière et l'espoir d'un
certain développement économique pour les êtres humains de ces régions reposent sur leur
sol arable, leur eau, sur ce qui pousse spontanément et sur les cultures qu'ils peuvent
pratiquer, sur les animaux qui vivent de cette eau et de cette végétation. Ces ressources
sont le fondement du développement économique des nations agricoles. Elles constituent
la base de tout véritable progrès global et de tout développement à venir.
 En effet, le défrichement des zones sèches et le déboisement excessif des forêts tropicales
humides dans toute l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine, au nom du progrès, transforment
le climat, localement et dans son ensemble. Les sécheresses deviennent plus nombreuses
et plus graves, les inondations plus fréquentes et plus destructrices. Cette dévastation de
l'environnement réduit également la diversité des gènes sauvages présents dans les régions
tropicales; or ceux-ci pourraient fournir à l'humanité des variétés de plantes nouvelles, des
médicaments et des produits chimiques industriels, répondant ainsi aux besoins accrus des
biologistes.
 La science et la technologie présentent encore des lacunes à répondre aux différents
problèmes de l'environnement, mais, à l'heure actuelle, les responsables politiques et
financiers sont à la traîne des scientifiques quand il s'agit de dégager de nouvelles
perspectives en matière de gestion de l'environnement. Ceci ne fait que traduire la
complexité qui existe dans l'agencement des mécanismes devant aboutir à la préservation
de l'environnement. La modification de l'environnement, en bien ou en mal, repose en
grande partie sur la population locale. Les ressources disponibles peuvent être utilisées de
manière à renforcer, et non à épuiser, le capital représenté par l'environnement. Ce travail
doit être fait avec l'ensemble des acteurs impliqués dans les processus locaux. La
concertation entre gouvernement, organismes de développement, organismes de
financement et populations est un indispensable à ce processus.
 Nous devons réussir à modifier les schémas fondamentaux de l'activité humaine
responsable de la dégradation de l'environnement, qu'il s'agisse de notre comportement de
reproduction (au sens large) ou de notre dépendance à l'égard des ressources naturelles (en
particulier les combustibles fossiles). Pour se faire, nous devons comprendre la portée des
changements que nous provoquons et prendre des décisions qui s'imposent pas seulement
au niveau technique mais plus encore au niveau politique. Dans certains pays, les
gouvernements ont concentré leurs efforts sur la construction de stations de traitement des
eaux, le contrôle des polluants atmosphériques rejetés par les centrales thermiques, le
nettoyage des décharges de produits toxiques et la recherche de nouveaux sites de
stockage de leurs déchets. La plupart de ces mesures sont nécessaires, mais de tels efforts
ne peuvent suffire à rendre à la planète sa santé écologique. Ainsi, la stabilisation du
climat dépend de la révision des politiques énergétiques nationales. Freiner la croissance
démographique exige un changement radical des valeurs et des services sociaux. Pour
l'heure très peu de pays ont pris de telles initiatives.
 Dans la première partie de cet exposé, nous allons aborder successivement: les objectifs et
l'intérêt du cours, la définition d'un certain nombre de termes et concepts liés à
l'environnement, un aperçu sur la prise de consciences des problèmes environnementaux;
ensuite, les grands problèmes environnementaux, les aménagements et leurs impacts
potentiels sur l'environnement ; enfin, les notions d'études d'impacts sur l'environnement.

I-2 OBJECTIFS ET INTERET DU COURS

 Faire comprendre aux uns et aux autres (ingénieurs, techniciens, développeurs,


aménagistes,...) la notion et l'étendue du terme environnement, l'importance de sa
prise en compte dans chacune de nos actions;
 Faire connaître les principales atteintes à l'environnement et en particulier à
l'environnement africain des actions d'aménagement et de construction des
ouvrages, des activités et pratiques anthropiques;
 Rapprocher les manières de penser des ingénieurs et des environnementalistes afin
d'amener les premiers à reconnaître la nécessité des études d'impacts sur
l'environnement lors de la conception et la mise en œuvre des projets de
développement;
 Faire connaître la structure et les étapes d'exécution d'une étude d'impacts
environnementaux d'un projet afin d'être capable de rédiger les termes de référence
d'une étude d'impact sur l'environnement.

 L'intérêt de cet enseignement est de faire comprendre qu'il est possible de combiner
développement et protection de l'environnement.
II. LIEN ENTRE AMENAGEMENT ET ENVIRONNEMENT

II-1. AMÉNAGEMENT

 On applique le terme d'aménagement à une transformation du milieu pour passer d'un état
supposé moins favorable à un état supposé plus favorable pour le bien être et les
meilleures conditions d'activités de ceux qui occupent et/ou exploitent ce milieu.

 Aménagement du territoire

La notion d'aménagement de territoire a été définie et clarifiée dans ses objectifs par
CLAUDE PETIT qui a forgé ce concept en 1950. En effet, Selon cette auteur:

L'aménagement du territoire "c'est la recherche dans un cadre géographique, d'une


meilleure répartition des hommes en fonction des ressources naturelles et des activités
économiques".

Ainsi compris, l'aménagement du territoire vise en permanence une adéquation entre trois
éléments fondamentaux : l'homme, les ressources et l'espace.

Cette conception permet, selon LAMOUR, "d'introduire une rationalité là où jouent de


simples déterminismes naturels ou des vouloirs individuels incoordonnés".
 L'aménagement du territoire implique donc deux notions essentielles :
 la volonté
 l'engagement.
En effet, l'introduction d'une rationalité là où jouent de simples déterminismes nécessite une
prise de décision qui ne peut se faire que lorsqu'on a de la volonté. De même les vouloirs
individuels ordonnés exigent un certain renoncement se traduisant par des actions concrètes
favorables à la correction des vielles habitudes et des anciens déséquilibres. Partant de là,
toute politique d'aménagement du territoire revêt un caractère complexe impliquant l'Etat (ou
le promoteur) et les populations.
 D'une manière plus pratique, l'aménagement consiste à intervenir au niveau d'une certaine
étendue de territoire, unité naturelle, comme un basin versant, un massif montagneux, etc.,
en la transformant pour la protéger (ex.: aménagement antiérosif), pour en rendre la
production plus stable et l'exploitation plus facile (ex.: aménagement forestier), pour en
augmenter et sécuriser la production (ex.: aménagement hydroagricole). Dans ces
contextes, le gain de la productivité doit payer largement non seulement les coûts de
transformation mais encore la destruction inévitable de ressources naturelles
anciennement exploitées.
 L'aménagement peut également concerner une circonscription administrative (région,
département, Etat) pour améliorer les conditions de vie de ses populations.
 L'aménagement comporte un ensemble d'actions coordonnées de natures différentes qui
affectent directement ou indirectement l'ensemble de ce territoire, ainsi que bien souvent
des territoires voisins que cela soit voulu ou non. Par exemple, l'aménagement d'une
région montagneuse influence le régime des eaux, les transports alluviaux, la qualité des
eaux, ce qui a des conséquences pour les parties aval des bassins versants hors de la
montagne.
 Il faut faire une distinction fondamentale entre l'aménagement du territoire et les
opérations d'équipements. En effet, des interventions ponctuelles, de caractères
techniques précis, ne sont pas des aménagements, mais des opérations d'équipements.
Telle est par exemple, la construction d'une retenue, d'une centrale thermique, d'une route,
d'un quartier d'immeubles.
 Certes, l'aménagement comporte la réalisation d'un certain nombre d'équipements, mais
cette dernière est subordonnée à l'aménagement dans lequel, elle s'intègre.
 Certaines opérations d'équipements répondent par ailleurs à un besoin purement
technique, comme la construction d'une centrale électrique, et ne sont pas intégrées dans
un aménagement. Elles peuvent occasionner des troubles sur un territoire plus ou moins
vaste.

 L'aménagement du territoire lorsqu'il est bien conçu intègre très souvent la prise en
compte des considérations environnementales dans leur plan.

II-2. NECESSITE DE RELATION ENTRE AMENAGEMENT ET ENVIRONNEMENT

 La conception et la réalisation des ouvrages, la conduite des projets d'aménagement, la


gestion patrimoniale des parcs d'ouvrages demandent une prise en compte croissante et
nécessaire des interactions entre les ouvrages et l'environnement.
 Dans cette optique, la connaissance des milieux naturels ou déjà aménagés (sites urbains
par exemple) est aussi nécessaire que celle du fonctionnement des ouvrages et de leurs
techniques de réalisation.
 L'environnement naturel impose des contraintes physiques ou réglementaires à l'ingénieur
de l'équipement rural, de génie civil ou à l'aménageur (il faut protéger l'environnement,
limiter les impacts)
 Dans le cadre d'un développement durable, et pour une meilleure efficacité des
spécialistes, il faut intégrer ces interactions dès la phase de conception.
 Les ingénieurs, doivent être aptes à gérer aussi bien les aspects techniques et
technologiques des chantiers que les dimensions environnementales des projets.

Pour se faire, ils doivent être capable de:

 De qualifier et quantifier les milieux naturels et aménagés sur lesquels les


praticiens de génie rural, génie civil, etc. sont amenés à intervenir,
 De définir les modes d'acquisition d'information pertinentes sur ces milieux,
 De concevoir et participer à des études environnementales de projets
d'aménagement (études d'impact, évaluation des nuisances) et de procéder à des
audits environnementaux d'actions de construction,
 De conduire des opérations de génie rural, génie civil (construction de barrage,
mise en place de système d'irrigation, assainissement urbain et rural, adduction
d'eau potable, bâtiment, travaux publics etc.) en maîtrisant l'ensemble des
interactions entre le projet technique et l'environnement.
 D'évaluer l'environnement d'ouvrage existant et d'établir des stratégies de gestion
patrimoniale de parcs d'ouvrages.
III. DÉFINITION DE QUELQUES TERMES ET CONCEPTS CLEFS DANS LE
DOMAINES DE L'ENVIRONNEMENT

III-1. ECOLOGIE

Concept inventé par ERNST HAEKEL en 1866.

 C'est la science qui étudie l'habitat des êtres vivants, les relations entre ceux-ci et leur
milieu et enfin les rapports entre les êtres vivants eux-mêmes.
 C'est la science de la biosphère et des écosystèmes.
 C'est une science qui est incontournable pour une bonne compréhension des
conséquences graves des atteintes de l'environnement d'aujourd'hui.
 Par extension le même mot désigne une idéologie, un "écologisme" ou une politique
orientée par la défense du milieu naturel, la protection du cadre de vie et de
l'environnement

III-2. BIOSPHÈRE

Terme crée par VERNADSKY en 1925.

C'est la partie de l'espace terrestre qui renferme l'ensemble des êtres vivants et dans laquelle la
vie est possible en permanence. Il s'agit d'une tranche de 35 km maximum d'épaisseur.

Elle peut se subdiviser en trois grandes régions :

 La lithosphère : est la couche externe du globe terrestre. C'est le milieu solide


constitué par l'ensemble des continents émergés. Quelques mètres d'épaisseur.
 L'hydrosphère : c'est la partie liquide de la croûte terrestre. Elle correspond aux
mers, aux océans et aux cours d'eau qui couvrent les 7/10 de la surface de la
planète. 10 km maximum d'épaisseur.
 L'atmosphère : est la couche gazeuse qui enveloppe l'ensemble de notre planète.
25 km maximum d'épaisseur.

 La biosphère ne représente que 0,5% de l'ensemble atmosphère + Terre dont le


rayon total est de 6770 km.

 La biosphère est caractérisée par une grande diversité des milieux qui la constituent et des
êtres vivants qui l'habitent ainsi qu'une répartition irrégulière des êtres vivants. Cela est
perceptible notamment à travers les biomes continentaux (forêts tropicales, forêts sèches,
savanes, déserts, milieux méditerranéens...)
 Les limites des espaces occupés par les hommes, c'est à dire la surface des terres émergées
habitables représente 26,3% de la superficie de la planète.

III-3. ECOSYSTÈME

 L'écosystème est un milieu relativement homogène et stable dans lequel l'ensemble des
êtres vivants entretiennent des relations alimentaires et territoriales entre eux même et
avec le milieu.
 Ce milieu qui englobe l'ensemble des conditions physico-chimiques qui y règnent
constitue le Biotope.
 Par contre l'ensemble des êtres vivants dans ce milieu forme la biocénose (ou
communauté des êtres vivants).
 Biotope et biocénose sont intimement liés et exercent l'un sur l'autre une interaction
permanente. D'où la relation de TRANSLEY (1935): Ecosystème = Biotope + Biocénose

 L'écosystème est l'unité de base écologique. Il peut avoir différentes tailles, exemples:
un champ, un cours d'eau, une forêt, une partie d'un continent (on parle alors de biome).

 C'est au niveau des écosystèmes que s'exercent les actions et l'influence de l'homme
pouvant entraîner des modifications plus ou moins favorables à la vie et l'équilibre
du milieu.

 En effet, l'écosystème est constitué d'éléments qui influent sur la vie et le développement
des organismes qui l'habitent. Ces éléments sont appelés les facteurs du milieu. On
distingue parmi ces facteurs :
 Les facteurs abiotiques : ce sont les facteurs climatiques (température, éclairement,
humidité relative, pluviosité etc.), atmosphériques (vent, pression, ionisation de l'air,
champ électrique radiation ionisantes, gaz dans l' atmosphère), édaphiques (sol, roches) et
hydriques (eau);
 Les facteurs biotiques (relatifs à la faune et à la flore): ce sont les facteurs
intraspécifiques (effectifs de population, croissance, sex-ratio), les facteurs
interspécifiques (compétition, parasitisme, symbiose, prédation...) et les facteurs
alimentaires
 Les facteurs anthropiques (relatifs à l'action de l'homme): la pression démographique
(perception et comportement vis à vis de l'écosystème), les activités (civilisation agraire,
civilisation industrielle, urbanisation et transport etc.).

III-4. MILIEU NATUREL

 Le milieu naturel actuel (ou sub actuel) est un milieu qui présente un équilibre
relativement stable et productif. Il ne faut pas le confondre avec le milieu primaire
(climax) qui correspond à un milieu vierge n'ayant subi aucune intervention de l'homme
(agriculteur/éleveur).
 Sauf pour des raisons scientifiques et dans des aires limitées, il est presque impossible de
revenir à un état primaire de l'environnement qui n'existe plus depuis longtemps en
Afrique tropicale sèche ou soudano-sahélienne. La steppe comme la savane sont issues du
feu, de l'homme et de ses animaux domestiques.
 Les milieux naturels actuels très modifiés par l'homme depuis des millénaires représentent
des équilibres relativement stables et productifs que l'on ne doit que remplacer par un
autre état aussi stable et, si possible, plus productif ou bien maintenir dans l'état optimal
de l'équilibre ancien avec son sol, ses eaux, sa végétation, sa faune, et aussi son potentiel
productif pour l'homme.

 Climax: état vers lequel tend la végétation d'un lieu dans des conditions
naturelles constantes, en l'absence d'intervention de l'homme; elle est stable
pendant plusieurs siècles.
 NATURE: réalité physique existant indépendamment de l'homme, et dont l'homme est
partie prenante.

III-5. ENVIRONNEMENT

D'après le Conseil International de la Langue Française (CILF, 1970):

 l'environnement est l'ensemble, à un moment donné, des agents physiques, biologiques,


chimiques et des facteurs sociaux susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat
ou à terme, sur les êtres vivants et leurs activités.

D'après le Forum International d'Aix-en-Provence en France, 1972:

 l'environnement est l'ensemble des êtres qui composent l'espace proche ou lointain de
l'homme dont celui-ci peut déterminer ou changer l'existence mais qui peuvent déterminer
totalement ou partiellement la sienne ou les modes de vie de celui-ci.

La deuxième définition semble la plus complète, car elle montre l'interaction entre l'homme et
le milieu.

Le concept d'environnement est assez complexe et peut se subdiviser en trois axes traduisant
l'interaction entre l'homme et son milieu.

 L'environnement physique: Communément appelé le milieu physique, il est


caractérisé par les facteurs abiotiques (climat, sol et eau) et les facteurs biotiques
(faune et flore).
 L'environnement social, économique et culturel: il est caractérisé par les
facteurs anthropiques (société, activités de l'homme)
 L'environnement politique et juridique: il est caractérisé par les cadres
institutionnels, législatifs et réglementaires.

 Dans le langage courant, on emploie le terme environnement pour ce qui entoure la zone
d'action du projet, mais cette notion doit être prise dans son sens large c'est à dire le
secteur ou l'aménagement a une influence directe (la zone aménagée) ou indirecte (la
périphérie, l'aval).
 Le terme environnement est un anglicisme correspondant au terme "milieu". Cependant
milieu a parfois un sens précis, qui permet de désigner le caractère global de
l'environnement en cause. Par exemple, "le milieu terrestre, le milieu aquatique, le milieu
marin,..." réalisent un milieu particulier.
 De même, le terme "milieu naturel" comprend le plus souvent végétation secondaire, mais
aussi le milieu exploité actuellement par l'homme ainsi que l'homme lui-même, la faune
sauvage et domestique.

 Le terme environnement s'utilise le mieux dès que l'homme est placé au cœur des
préoccupations mésologiques (l'étude de l'environnement, du milieu, de l'habitat,
constitue la mésologie).
III-6. IMPACT

Ce terme forme un lien entre l'aménagements et l'environnement.

 L'impact est l'effet immédiat, à moyen ou long terme que l'aménagement, qu'il soit prévu
(ex.: le défrichement de la zone à mettre en culture) ou non (ex.: disparition de biotope
pour la faune, introduction de parasites pour l'homme, les animaux ou les plantes), qu'il
soit bénéfique ou néfaste, provoque sur l'environnement d'accueil de l'aménagement, sa
périphérie immédiate ou éloignée.

 En terme d'impacts sur l'environnement, on pense très souvent aux effets secondaires
pervers des aménagements mais il peut y avoir des effets bénéfiques que l'expérience, la
connaissance d'autres cas et la recherche de tous les éléments du milieu pourraient
permettre de prévoir.

III-7. DÉVELOPPEMENT DURABLE

L'environnement est prévu à travers un champ temporel intégrant le court, le moyen et le long
terme, et à ce titre, il est associé au développement durable qui se définit comme:

 le "développement qui répond aux besoin du présent sans compromettre la capacité


des générations futures de répondre aux leurs" selon le rapport BRUNTLAND, réalisé
par la Commission des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement
(CNUED) en 1987.
 En effet, une action très profitable dans le court terme peut s'avérer désastreuse dans le
long terme. L'analyse environnementale ne saurait donc se passer d'une vision prospective
du futur.

La définition complète du développement durable d'après cette commission stipule:

 " le processus de changement où l'exploitation des ressources, la direction des


investissements, l'orientation du développement technologique et des changements
institutionnels sont en harmonie et permettent le développement d'un potentiel présent et
futur nécessaires à la satisfaction des besoins et des aspirations de l'homme".
 Le développement durable est ainsi une dynamique de changement qui répond de façon
équitable aux besoins fondamentaux des populations actuelles en s'appuyant sur leur
participation active et sur le maintien et l'amélioration des écosystèmes planétaires dans le
respect des générations futures

Quatre principes éthiques sont donc sous-jacents :

 la satisfaction des besoins humains fondamentaux


 la participation active des populations
 l'équité entre les générations actuelles et les générations futures
 la pérennité des écosystèmes
 Les exigences du développement durable

 bien connaître les milieux naturel et humain


 respecter les valeurs et la culture des populations
 Evaluer les besoins fondamentaux de la population
 assurer la participation de la population par un véritable système démocratique
 établir des programmes accessibles d'éducation au développement durable pour que
chacun comprenne la dynamique des relations homme/nature
 distribuer équitablement les fruits de la richesse
 assurer l'équilibre entre la démographie et la base des ressources
 minimiser la vitesse d'épuisement des ressources non renouvelables et accroître
l'utilisation rationnelle des ressources renouvelables
 modifier nos styles de vie
 établir de nouveaux indicateurs du développement

III. APERÇU SUR LA PRISE DE CONSCIENCE DES PROBLÈMES


ENVIRONNEMENTAUX

La prise de conscience des graves atteintes à l'environnement est relativement récente (au
début des années 1960), même si celles-ci sont apparues surtout avec l'avènement de l'ère
industrielle (18è, 19è et 20è siècles).

En effet la publication en 1965 de l'ouvrage de la biologiste américaine RACHEL


CARSON intitulé "le printemps silencieux" (The Silent Spring) va être à l'origine d'un
mouvement environnementaliste très actif qui va se développer d'abord aux Etats-Unis
pour gagner l'Europe vers la fin de cette même décennie, notamment à la faveur de la
catastrophe provoquée par le naufrage du navire Torrey Canyon (en 1967) sur les îles
britanniques de Scilly, déversant 119 000 tonnes de pétrole brut et souillant les côtes de
Cornouailles (sud de l'Angleterre) et celles de Bretagne (France). Ce mouvement sensibilise
les opinions publiques sur les dangers qui guettent l'humanité (pollution généralisée,
épuisement des ressources naturelles, poussée démographique incontrôlée, famine et
appauvrissement croissant de la population, etc.); dangers dus aux types de relations que
l'homme entretient avec son environnement (négligence, recherche effrénée de profit, etc.)

Devant la gravité des questions soulevées, l'UNESCO organisa en 1968 un colloque


intergouvernemental d'expert sur l'utilisation rationnelle et la conservation des ressources
naturelles de la biosphère. Celle-ci recommande, entre autres points, la tenue d'une conférence
générale sur l'environnement de l'homme.

LA CONFERENCE DE STOCKHOLM

La conférence de Stockholm (Suède) sur l'environnement de l'homme tenue en 1972 et


les mouvements écologistes qui l'ont suivie vont donner à la question environnementale
une dimension quasi universelle, même si sur le terrain les problèmes demeurent et de plus
en plus cruciaux pour les pays sous-développés.

A l'issue de cette conférence plusieurs points d'accord ont été obtenus et figure dans la
Déclaration de Stockholm et le Plan d'Action de Stockholm:
 le droit des hommes de vivre dans un environnement sain; droit qui constitue
également un devoir;
 l'élargissement du concept d'environnement sur la base d'une approche plus
rationnelle qui intègre à la fois les aspects naturels et les facteurs socio-
économiques qui sont, en dernier ressort, les causes de nombre de problèmes
d'environnement;
 la clarification du lien entre environnement et développement;
 une plus grande compréhension des buts du développement dont le succès se
mesure avant tout à la qualité de vie plutôt qu'à la recherche effréné de
possession de biens matériels;
 la nécessité d'intégrer des considérations en matière d'environnement dans les
efforts de développement des différents pays;
 la nécessité de poursuivre et d'élargir la discussion sur l'environnement en raison de
la complexité de cette question.

 Pour la mise en œuvre du Plan d'Action, il fut décidé la création du Programme des
Nations Unies pour l'Environnement (P.N.U.E.) dont le siège est à Nairobi (Kenya).

En plus de ces points, deux conventions furent signées:


 l'une sur le patrimoine mondial (patrimoine culturel et patrimoine naturel)
 l'autre sur la prévention de la pollution des mers.

LA CONFERENCE DE NAIROBI

Pendant que des experts de plusieurs pays du monde discutaient de l'utilisation rationnelle des
ressources naturelles de la biosphère sous l'égide de l'UNESCO, une sécheresse s'abattait sur
le Sahel en 1968 et dura jusqu'en 1973. Cette catastrophe naturelle, qui avait sévi pendant 5
ans, poussa les Nations Unies à organiser une conférence sur la désertification à Nairobi en
1977. Malheureusement les controverses des spécialistes sur les causes du phénomène
n'avaient permis une prise de conscience rapide. C'est à la suite de la très mauvaise année de
1984 qu'on commencera à considérer la désertification comme un véritable problème
d'environnement, notamment à travers la tenue en novembre 1984 d'un séminaire régional à
Nouakchott (Mauritanie) sur cette question.

A l'issue de ce séminaire, une stratégie régionale de lutte contre la désertification dans les
pays du Sahel a été élaborée sur la base de deux objectifs suivants:

 la satisfaction des besoins fondamentaux des populations, et en particulier


l'autosuffisance alimentaire;
 la préservation du capital foncier et écologique et la réhabilitation de son potentiel
productif
RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE

Sur mandat de l'Assemblé Générale des Nations Unies, la Commission sur l'Environnement
et le Développement, dirigée par Gro Harlem Brundtland, était mis sur pied en 1983. Elle
déposa son rapport en 1987, après 4 ans de travail.

Ce document intitulé "Notre avenir à tous", insiste sur le concept du Développement


durable, "développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité
des générations futures de répondre aux leurs". Ce concept intègre deux considérations
essentielles:

 la satisfaction des besoins essentiels et plus précisément ceux des populations les
plus démunies qui doivent constituer la priorité du développement,
 le respect de la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à
venir.

Un proverbe du Cachemire qui illustre bien le concept du développement durable dit:

 "La planète terre ne nous est pas léguée par nos ancêtres, nous l'empruntons à nos
enfants".

LA CONFERENCE DE RIO DE JANEIRO (BRESIL)

Tenue en 1992, cette conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement
avait pour but d'évaluer le chemin parcouru depuis Stockholm et d'asseoir une coopération
plus soutenue entre Etats, dans le domaine de l'Environnement et le Développement.

Evénement politique la plus médiatisé à l'échelle mondiale, elle a réuni 100 chefs d'Etat et de
Gouvernement et 182 pays, 10 000 participants représentant 9 000 organismes, 9 000
journalistes, etc.. Parallèlement à la rencontre officielle se tenait également celle des ONG qui
avait regroupé des milliers d'organisations du monde entier.

Les différents accords auxquels sont parvenus les Etats sont consignés dans les documents
suivants:

 la Déclaration de Rio qui édicte 27 principes fondamentaux visant l'intégration


des objectifs environnementaux avec ceux du développement;
 un énoncé des principes sur les forêts, situant les responsabilités des
gouvernements en matière de développement durable de tous les types de forêts;
 la Convention cadre sur les changements climatiques, à travers laquelle les pays
industrialisés s'engagent à limiter les émissions de gaz à effet de serre (gaz
carbonique, méthane, oxyde d'azote...) et à aider les pays sous-développés à se
conformer aux dispositions de cette convention;
 la Convention sur la Diversité biologique (biodiversité) qui vise à asseoir une
coopération internationale pour la conservation des espèces et des habitats et le
partage équitable des avantages tirés de l'exploitation des ressources génétiques.
Certains pays comme les Etats-Unis ont refusé de signer cette convention;
 l'Agenda 21 (ou Action 21) qui est une sorte de programme mondial pour le
développement durable. Il traite de 39 questions différentes ayant trait à
l'économie, au social, à l'environnement etc. et constitue un cadre d'actions
concrètes en vue de promouvoir le développement durable.

En plus de ces points d'accord, la Communauté Internationale avait décidé de poursuivre les
négociations sur la désertification. Celle-ci ont abouti en 1994 à Paris, à la Convention sur la
Lutte Contre la Désertification qui engage les pays concernés et les bailleurs.

LA REUNION DE DURBAN (AFRIQUE DU SUD)

En juin 1995, s'est tenue à Durban une réunion des Ministres africains de l'Environnement,
consacrée aux études d'impacts sur l'environnement (EIE) en Afrique. A l'issue de cette
réunion ministérielle, les actions prioritaires suivantes à entreprendre immédiatement ont été
retenues:

 Recourir aux EIE en tant que outil de planification permanent et renforcer les
cadres institutionnels et juridiques afin de veiller à ce qu'il y ait application
effective des mesures prises pour la protection de l'environnement; assurer la
pleine intégration de cet outil ainsi que la prise en compte des réalités biophysiques
et socio-économiques, depuis le stade de la formulation des politiques, plans,
programmes et projets, jusqu'au stade de leur mise en œuvre et de leur évaluation.
 Sensibiliser les politiques, les administrations et les responsables du secteur privé
de la nécessité d'intégrer les EIE à la planification du développement.
 Créer:

 une base de donnés sur les spécialistes et les établissements de la région


s'intéressant aux EIE;
 un système d'information géographique (SIG) afin de faciliter les activités
concernant des problèmes déterminés qui se posent en matière d'EIE;
 un mécanisme de nature à favoriser l'échange régulier d'information;
 un réseau africain de spécialistes des EIE et des parties intéressées qui sont
à mesure de donner des avis techniques et des renseignements et d'assurer
des formations en matière d'EIE, mais qui sont aussi capables de mobiliser
l'appui financier nécessaire aux activités du réseau;
 des activités conjointes entre les centres africains s'occupant des EIE afin
de faciliter le développement des capacités en matière d'EIE.
 Favoriser la coopération, y compris l'échange de données d'expériences entre pays
africains, et assurer l'élaboration et l'utilisation des directives propres aux pays tout
en étant conscient des efforts internationaux en la matière.
 Favoriser la coopération entre pays développés et pays en développement.
 Favoriser le développement des capacités en recourant principalement au services
des spécialistes d'établissements africains et exhorter les pays africains à :

 mettre au point des programmes scolaires prévoyant à tous les niveaux de


l'éducation et de la formation un enseignement en matière d'évaluation de
l'environnement;
 encourager les organisations gouvernementales et non gouvernementales à
participer au développement des moyens en matière d'EIE;
 assurer une plus grande sensibilisation du public et une plus grande
participation populaire au développement des EIE et de leur utilisation, en
prévoyant notamment la participation des ONG, des organisations
féminines et communautaires et des organisations des jeunes;
 encourager toutes les activités dans la région ayant pour objet de favoriser
le développement et l'utilisation des EIE

LE DEUXIEME SOMMET DE LA TERRE (NEW-YORK) ET LES RENCONTRES


POSTERIEURS

Le deuxième "Sommet de la Terre" s'est tenu en juin 1997 pour faire le point des progrès
accomplis depuis Rio. A ce propos un constat d'échec a été fait quant aux résolutions prises à
Rio. Pire, la plupart des pays développés n'ont pris aucun engagement pour concrétiser la
coopération internationale en matière d'environnement.

En décembre 1997, la Communauté internationale s'est réunie à Kyoto, au Japon, dans le


cadre de la Convention-cadre sur les changements climatiques. Au cours de cette
rencontre, les pays industrialisés se sont engagés à réduire de 5% leurs émissions de gaz à
effet de serre (gaz carbonique, méthane, oxyde d'azote etc.) et à aider les pays sous
développés à se conformer aux dispositions de cette convention.

En ce qui concerne la Protection de la Couche d'Ozone dégradée par les


chlorofluorocarbones (Fréon, halons, méthane), beaucoup de progrès ont été réalisés en terme
d'accord limitant les émissions dans les pays développés et promouvant la coopération avec
les pays pauvres (Protocole de Montréal en 1987 et Accord de Londres en 1989).

En 1998, la Communauté Internationale s'est réunie en Slovaquie pour poursuivre la


discussions sur la Diversité Biologique.

LE SOMMET MONDIAL SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE (JOHANNESBURG


2002)

Les Etats présents à Rio en 1992 ont affirmé que ‘tous les Etats et tous les peuples doivent
coopérer à la tâche essentielle de l’élimination de la pauvreté, qui constitue une condition
indispensable du développement durable, afin de réduire les différences de niveaux de vie et
de mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du monde (principe 5 de la
Déclaration de Rio).

Mais à Johannesburg, dix ans après, le constat a été d’échec. Plus de la moitié de l’humanité
vit toujours dans la pauvreté. Les pays nantis n’ont pas accompagné leurs discours et leurs
promesses d’actions significatives.

IV LES GRANDS PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX

IV-1. A L'ÉCHELLE MONDIALE

Lorsque le fonctionnement des chaînes trophiques ou la circulation de la matière est


perturbée, par divers facteurs, naturels (climat, catastrophes,...) ou humains, l'équilibre qui
existe au sein de l'écosystème est perturbé. Cette rupture d'équilibre peut entraîner la
disparition d'une partie ou de l'ensemble de l'écosystème.
Parmi les facteurs qui ont la plus forte atteinte de l'environnement, l'homme est l'agent
destructeur le plus redoutable, tant par le biais de sa technologie et ses activités qu'à celui de
l'explosion démographique des sociétés humaines.

IV-1.1. Evolution de l'impact de la technologie sur l'environnement

Les premières altérations de l'environnement par l'homme ont été enregistrées avec la
découverte du feu, durant le paléolithique. En effet, le recours à l'incendie pour traquer le
gibier ou modifier son écosystème a entraîné de grands ravages sur le couvert végétal dans
beaucoup de région du globe. D'importantes superficies de forêts ont été transformées à
jamais en savanes, en prairies ou en steppes. De plus la composition spécifique de la
grande faune a été appauvrie

Lorsque apparut l'agriculture au néolithique, les altérations sur l'environnement devinrent


beaucoup plus importantes en raison des défrichements et de la croissance démographique.
De plus corrélativement à la disparition du couvert végétal, des pratiques culturales
inappropriées entraînèrent la ruine des sols sur d'immenses territoires et disparition
d'immense variétés de plantes

Avec la sédentarisation, apparurent les premiers villages et les premières cités dont les
besoins énergétiques augmentèrent sensiblement (notamment avec l'artisanat puis les
premières industries)

Malgré ses dégradations, la civilisation agraire n'a pas modifié de façon irréversible le
cycle de la matière et de le flux d'énergie dans les écosystèmes.

C'est surtout avec l'apparition de la société technologique contemporaine (18 é, 19é siècles) que
des ruptures très graves ont été provoquées sur les écosystèmes et la biosphère.
 destruction et gaspillages de nombreuses ressources (végétales ou minérale);
 production d'important déchets non dégradés, ni minéralisés par les décomposeurs
en raison de leurs quantités, de leur nature ou des polluants qui les accompagnent et
qui éliminent les décomposeurs
 la perturbation de certains cycles comme celui du carbone (production excessive du
carbone qui entraîne l'effet de serre ou dégradation de la couche d'ozone)
 consommation incontrôlée de l'énergie fossile.

Tous ces phénomènes ont été aggravés par l'explosion démographique qui a d'abord affecté
les pays industrialisés avant de toucher les pays sous-développés

Le niveau d'évolution étant fort différent, les réalités environnementales ne sont guère
identiques, même si des problèmes communs se rencontrent aujourd'hui aussi bien en pays
industrialisés que dans les pays pauvres.

IV-1. 2. La situation dans les pays industrialisés

a) Caractéristiques des pays industrialisés


 une croissance démographique autrefois forte mais aujourd'hui en baisse (environ
1%). D'où le problème de vieillissement et du renouvellement de la population
(immigration)
 une poussée urbaine très forte (population urbaine de plus de 90%) se traduisant par
l'urbanisation des campagnes et par la croissance incontrôlable des grandes villes;
celles-ci posent les problèmes d'espace, de logement, d'eau, d'énergie, de pollutions
diverses et notamment de la pollution atmosphérique (gaz divers et poussières en
suspension) et les déchets etc.. D'où les tentatives de création de nouvelles villes
pour décongestionner les grands centres urbains et permettre leur rénovation.
 une pression très forte sur les ressources naturelles (surtout eau et énergie), pression
liée au mode et au niveau de vie, mais aussi aux besoins très élevés de l'industrie.
 une agriculture très productive, recourant massivement aux produits chimiques
(engrais, pesticides, etc.)
 une diversification industrielle très poussée qui utilise largement les produits
synthétiques et chimiques (matières plastiques, P.V.C., produits pharmaceutiques,
etc.)
b) Les problèmes d'environnement des pays industrialisés

Dans ces pays industrialisés, ils se résument essentiellement:


 à la pénurie des ressources naturelles et à une dépendance très forte vis à vis des
pays fournisseurs de matières premières; et cela surtout dans le domaine de
l'énergie
 à des problèmes de pollution qui affectent pratiquement toutes les composantes des
écosystèmes: pollution des eaux, des sols et de l'air
 à la fragilité des écosystèmes artificiels en raison de leur extrême simplification
(avec les spécialisations) (la diversité est signe de stabilité des écosystèmes)
 à des problèmes d'organisation de l'espace conciliant les intérêts des citadins épris
de loisirs, de détente, de logements secondaires et systèmes de transports rapides et
ceux des agriculteurs désireux d'accroître toujours leurs productions.

En résumé, on pourrait dire que les problèmes environnementaux des pays industrialisés
résultent surtout de l'accent mis sur une production intempestive des biens, sans prise en
compte des possibilités et de la fragilité des milieux naturels et de leurs ressources. Au cours
de ces dernières décennies cependant, un effort important a été déployé pour réduire les
nuisances engendrées par les politiques de développement sur les écosystèmes.

IV-1.3. La situation dans les pays sous-développés

a) Caractéristiques des pays sous-développés

 la population est surtout rurale, tirant l'essentiel de ses ressources du milieu naturel
qui est généralement fragile ou soumis à de graves contraintes (sécheresse,
désertification, inondations, etc.)
 la croissance démographique est élevée, surtout dans les villes où les conditions
économiques sont généralement défavorables
 les rapports économiques internationaux sont en défaveurs des pays sous-
développés (dégradation des termes de l'échange) et les masses populaires urbaines
et rurales en sont les principales victimes; d'où le poids de la pauvreté toujours
grandissante dans ces pays.
 l'analphabétisme et la sous information y sont élevés et le niveau de formation des
ressources humaines est faible
 la situation socio-politique est, dans bien des cas, instable; ce qui ne favorise pas
l'installation d'une paix durable.

b) Les problèmes d'environnement des pays sous-développés

Les pays en voie de développement vivent leurs problèmes écologiques de manière très
différente de ceux des pays industrialisés. Pour ceux des pays industrialisés, les débats sur
l'environnement touchent avant tout aux problèmes écologiques tant régionaux que globaux. Il
ne s'agit pas de problèmes de santé aigus qui menacent directement le citoyen ordinaire. En
revanche, la majeure partie des 4 milliards d'individus vivant dans le Tiers-Monde reste
confrontée à des problèmes aigus de santé, en relation directe avec leur environnement vital.

De nos jours, les priorités environnementales ont sensiblement évolué, de même que les
politiques mise en œuvre pour y répondre. Certes, il reste beaucoup à faire en ce qui concerne
les problèmes soulevés par la pollution, mais les politiques nécessaires pour les prévenir et y
remédier sont en général bien comprise. Leur mise en œuvre s'accélère, et elles sont sans
cesse améliorées. Ces dernières années toutefois, un ensemble de défis environnementaux
beaucoup plus complexes a fait son apparition en tête de l'ordre du jour international: le
changement climatique, la diversité biologique, et la gestion viable des forêts, des océans, des
ressources en eau douce et en terres.

Les "nouvelles" menaces qui pèsent sur les ressources naturelles de la Terre et sur la santé
humaine sont complexes et indissociables des structures économiques. Partant, il est plus
difficile (et d'autant plus nécessaire) pour nous de développer nos connaissances, de parvenir
à une concordance de vues et d'élaborer un plan d'action. En effet pour relever ces défis
environnementaux, il faut passer de plus en plus souvent par des approches politiques
intersectorielles et intégrées. D'autres ministères que celui de l'environnement, et d'autres
acteurs que les seuls gouvernements doivent être impliqués dans la mise en œuvre de ces
approches. La formation et l'application des politiques doivent s'effectuer avec le concours de
partenaires très divers.

En outre, nombre de défis auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés ont un caractère
planétaire: ils requièrent donc des réponses à l'échelle nationale, mais aussi internationale. La
mobilité transfrontalière des capitaux et des biens rend les nations de plus en plus
interdépendantes d'un point de vue économique. Les informations, les idées et les valeurs
culturelles sont elles aussi touchées par le phénomènes de la mondialisation, et elles
influenceront la manière dont la société évoluera. Les politiques environnementales doivent
principalement viser à corriger ce déséquilibre fondamental: pour consommer et produire,
nous puisons de façon excessive dans les ressources naturelles de la planète, et pourtant
nombre d'entre nous ne parviennent pas à satisfaire leurs besoins essentiels. Nous devons
donc prendre fait et cause pour un développement écologiquement durable.

IV-2 A L'ÉCHELLE AFRICAINE


Les problèmes d'environnement sont liés en grande partie à la pauvreté et à la sous
information. IL s'agit principalement de:

 problème de l'eau en quantité (insuffisante) et en qualité (problématique). En effet,


plus d'un milliard de personnes ne disposent pas d'eau potable en quantité
suffisante. Les sources d'eau sont d'une part fortement polluées et, d'autre part
éloignées pour garantir un approvisionnement suffisant aux ménages. Afin d'assurer
une hygiène personnelle suffisante, il faut au moins 20 à 40 litres par personne et
par jour. Quant à l'assainissement, la situation est encore plus catastrophique étant
donné que plus de 1,7 milliard de personnes vivent pratiquement sans systèmes
hygiéniques de gestion des excréments.
 problème des déchets solides urbains. Dans les villes du Tiers-Monde en général et
africaines en particulier, on ne récolte qu'une petite partie des déchets solides
urbains. Par conséquent, de nombreuses petites décharges publics apparaissent à
l'intérieur des villes. De ce point de vue, les conduites d'égouts et les ponts au-
dessus des rivières constituent un point d'attraction tout particulier. Par ailleurs,
chacun dépose ses déchets à l'endroit le plus commode et le moins coûteux. Des
décharges plus ou moins contrôlées et compatibles avec l'environnement n'existent
pratiquement pas. Ces problèmes manifestes touchent non seulement l'esthétique,
mais représente avant tout une grande menace pour la santé des populations. Les
couches pauvres des populations en sont les plus touchées. Dans les pays en voie de
développement, les maladies infectieuses et parasitaires viennent largement en tête
des causes de décès. La plus grande part de ces maladies infectieuses ont une
relation directe ou indirecte avec le manque d'approvisionnement en eau et
l'insuffisance de la gestion des matières fécales et des déchets. Dans les pays en
voie de développement, plus de 8 millions de personnes meurent chaque année des
suites de la pollution des eaux et d'un manque d'hygiène. Il s'agit pour la plupart
d'enfants.
 de l'érosion des sols, par le vent et par l'eau qui dépasse largement la situation des
pays industrialisés.
 la désertification liée à la sécheresse et à la conduite irrationnelle des activités des
hommes
 de la surexploitation et de la dégradation des ressources végétales (déforestation et
steppisation liées à la satisfaction des besoins domestiques et industriels et aux
activités comme l'agriculture, l'élevage et aux feux de brousse)
 de la surexploitation et gaspillage des ressources halieutiques dont la plus grande
partie de la production mondiale se fait essentiellement au niveau des mers
tropicales
 la surexploitation des ressources naturelles non renouvelables: énergie fossile,
minerais du fait de la demande des pays industrialisés
 de la surconcentration des moyens de production dans quelques villes principales,
d'où une attraction disproportionné des activités et de la population et l'apparition
de phénomènes de mégalopoles
 de la baisse de la productivité des systèmes de production
 de la mauvaise préservation des récoltes et des aliments
 du mauvais état nutritionnel marqué surtout par une sous-alimentation et un déficit
chronique en protéines. Les mauvaises conditions nutritionnelles frappent surtout
les femmes et les enfants.
 de l'habitat insalubre (bidonvilles) et des problèmes de santé (surtout les maladies
infectieuses transmises par l'eau, les aliments, le sol, les insectes et les rongeurs:
paludisme, bilharziose, maladies diarrhéiques, onchorcercose, la peste, le SIDA,
etc.)
 de l'inadaptation du milieu culturel et social; question des mentalités inadaptation
de l'école aux réalités sociales, etc.)

V. CONCEPT D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

V-1. INTRODUCTION

La perspective du développement durable exprime très bien l'esprit dans lequel doit s'exercer
l'évaluation environnementale. Elle indique à la fois l'horizon, l'objectif à long terme, mais
aussi le caractère multidimensionnel de l'évaluation environnementale et les principes et les
objectifs qui s'y rattachent. En effet, cette perspective dicte une nette préoccupation pour les
besoins futurs lors de toutes les décisions et de toutes les actions. Elle fait également référence
à l'approche la plus intégrée possible dans la gestion des ressources, c'est-à-dire celle qui tient
compte des interrelations entre leurs modes respectifs d'exploitation ainsi que les divers choix
pour leur utilisation optimale. Un projet conçu et réalisé dans une telle perspective sera plus
susceptible de respecter l'équilibre entre la protection de l'environnement, le développement
économique et le développement social et, ainsi, de tendre vers une meilleure satisfaction des
besoins humains.

La pratique de l'évaluation environnementale repose également sur la participation du public


et, à cet égard, elle accorde une large place aux divers mécanismes d'information et de
consultation, telles l'audience public et la médiation environnementale. L'évaluation
environnementale prend ainsi appui sur les valeurs des individus, des groupes et des
collectivités en reflétant leurs intérêts, leurs opinions, leurs préoccupations, de même que
leurs attentes et leurs aspirations.

L'évaluation environnementale s'avère donc un véritable exercice de planification du


développement et de l'utilisation des ressources et du territoire qui n'a d'autre but que celui de
mieux assurer la durabilité et la qualité de tout ce dont dépendent la vie humaine et les
écosystèmes. Elle permet avant même la réalisation de projets de développement, de prendre
en compte, d'analyser et d'interpréter l'ensemble des facteurs qui exercent une influence sur
les écosystèmes, les ressources et la qualité de vie des individus et des collectivités, en
accordant une attention particulière aux relations et interactions entre ces différents facteurs
de manière à déterminer les éléments les plus significatifs sur lesquels s'appuieront les choix
et les prises de décision.

En conclusion, elle commande un questionnement complet et une connaissance globale des


enjeux et des impacts sociaux, économiques et environnementaux liés à la réalisation d'un
projet et, de ce fait, elle se veut plus que jamais un instrument clé à l'appui du développement
durable.

V-2. DÉFINITIONS DES TERMES, OBJECTIFS, PRINCIPES ET PROCEDURES


V-2-1 Evaluation Environnementale (EE)

A) DEFINITION

Terme générique qui s’applique, tant en ce qui concerne l’Etat que l’entreprise, à un ensemble
de processus qui visent la prise en compte de l’environnement dans la planification des
opérations ou du développement de projets, de plans, de programmes ou de politiques.

En référence à l’étude internationale sur l’efficacité de l’évaluation environnementale


(Agence Canadienne d’Evaluation Environnementale, 1996), nous la définissons comme un
processus systématique qui consiste à évaluer et à documenter les possibilités ; les capacités et
les fonctions des ressources des systèmes naturels et des systèmes humains afin de faciliter la
planification du développement durable et la prise de décision en général, ainsi qu’à prévoir et
à gérer les impacts négatifs et les conséquences des propositions d’aménagement en
particulier.

B) Principe de l'Evaluation Environnementale

La protection de l'environnement et la conservation des ressources sont essentielles au


maintien de la vie.

Le droit à un environnement de qualité doit être considéré comme une composante essentielle
des droits de la personne, ce qui implique:
 droit du public à l'information
 responsabilité du public de participer
 reconnaissance du fait que les inégalités entre les personnes de conditions sociales
différentes ne doivent pas être accentuées par une dégradation de l'environnement.

C) Objectifs des EE

Objectif général

Réaliser le développement en assurant la protection de l'environnement et la conservation des


milieux de vie.

Objectifs spécifiques

 Prévenir la détérioration de la qualité de l'environnement et maintenir la diversité,


la productivité et la pérennité des écosystèmes.
 Respecter la sensibilité des composantes humaines et biophysiques du milieu
récepteur.
 Protéger la santé, la sécurité et le bien-être de la population.
 S'engager dans le développement durable
 Favoriser et soutenir la participation de la population dans l'appréciation des projets
qui influencent son milieu de vie.

D) Relation Evaluation Environnementale et Développement

Il faut intégrer l'Evaluation Environnementale à la conception du développement


en prenant en compte:
 les considérations environnementales
 les perceptions des milieux

E) Nature de l’EE

C’est un outil de :


- planification pour le promoteur,
- de participation pour le public,
- de prévention et de prise de décision pour le gouvernement, qui s’opérationalise dans des
processus.

L’EE permet :
. d’assurer la durabilité des projets et de ses objectifs,
. d’identifier des améliorations dans le but d’éliminer les effets néfastes,
. de prévenir les mesures de réparation coûteuses

F) Processus de l’EE

- planification : l’EE aide dans la planification des politiques et programmes de


développement, au niveau national, régional ou local. L’EE aide aussi à la sélection des
projets ;
- Décision : l’EE aide à la prise de décision.

G) Quelques Gammes de Processus de l’EE


Processus Contexte d’application

Etudes et stratégies Etat de l’environnement et de sa gestion à l’échelle


nationale
Action environnementale à l’échelle nationale
Gestion d’entreprise

Evaluation environnementale Plans, programmes et politiques


Stratégiques Secteurs (énergie, mines, tourisme…)
Investissements régionaux

Evaluation des impacts sur Projets et parfois programmes d’activités


L’environnement

Evaluation du cycle de vie Energie et matériaux utilisés et émis dans


l’environnement depuis la conception d’un produit
jusqu’à son élimination

Evaluation environnementale Activités de planification, de construction ou de


interne Modernisation au sein de l’entreprise et délégués au
gestionnaire de projet

Audit d’environnement ou Conformité des opérations avec les lois, règlements,


Vérification environnementale Programmes ou politiques de l’entreprise ou de l’Etat

H) Les Procédures de l'EE

 reconnaissance, screening (ou sélection ou tri ou tamisage), l'objectif de ce


processus est double:
 déterminer si un projet requiert ou non une EIE complet,
 déterminer à quelle étape l'évaluation doit avoir lieu durant le cycle du projet

 scoping (ou balayage), c'est étude préliminaire qui permet de définir tous les
contours d'un projet donné mettant en exergue toutes les parties prenantes. Le
balayage aide à faire un état des lieux du projet et à définir les termes de référence
de l'étude.
 implication des groupes affectés et des organisme d'interventions
L'implication des populations ou du public ne constitue pas un étape particulière dans
le processus, mais elle en est une donnée permanente. L'objectif est de:
 recueillir des points de vue, préoccupations et échelles de valeur,
 acquisition de connaissances locales,
 accroissement de la confiance des populations pour le projet,
 réduction des conflits.

V-2-2 Evaluation Environnementale Stratégique (EES)

A) Définition
L'Evaluation Environnementale Stratégique se définit comme l'approche formelle qui vise à:
 évaluer les impacts environnementaux de décisions faites au niveau de politiques,
plans et programmes et de leurs alternatives,
 présenter les résultats dans un rapport et
 utiliser ces résultats dans un processus de prise de décision transparent
(publicly-accountable) (traduit de Therivel et al, 1992)

Autant la raison d'être que les buts de l'EES sont reconnus depuis longtemps, mais on peut
retracer le début pratique réelle au milieu des années 80. Sa pratique est donc postérieure à
celle de l'EIE.

Selon Partidario (1996), on peut distinguer deux approches distinctes dans la façon de mettre
en œuvre l'évaluation environnementale aux décisions stratégiques.

 La première reprend l'ensemble des acquis de l'EIE traditionnelle, autant au niveau


des principes que des procédures à suivre aux différentes étapes, ainsi que les
méthodes.
 La deuxième approche adopte une rationalité fondée sur la logique de la
planification et des politiques. Dans ce cas, les principes de l'évaluation
environnementale sont adaptés à la formation de politiques et de plans par
l'identification de besoins et d'options en terme de développement, qui sont évalués
dans un contexte d'une vision de développement durable.

B) Objectif de l'EES

Objectif général

Elaboration de scénario de développement durable pour la mise en œuvre des décisions de


développement.

Objectifs spécifiques de l'EES

 Fournir une méthodologie analytique systématique (outils, cadres, lignes


directrices) permettant la compréhension des acteurs et facteurs fondamentaux des
problèmes environnementaux.
 Intégrer les questions environnementaux dans les plans et programmes de
développement
 Développer une capacité locale de planification et rationaliser les exercices de
planification

C) Principes organisationnels

L'évaluation environnementale stratégique se base sur les principes organisationnels suivants:


 organisation (préparation des TDR etc.)
 Timing (l'EES doit avoir lieu à lieu le plus tôt que possible dans le planning et doit
être intégrée aux économiques et sociales)
 screening et scoping
 information (collecte de données)
 Contrôle.
D) Principes d'approche

 Prévenir vaut mieux que guérir. L'EES débouche sur un modèle intéressant et une
approbation rapide, elle permet l'amélioration de la qualité de l'environnement et la
réduction des risques en général.
 Analyse systématique. L'EES associe les connaissances écologiques, économiques,
sociales; elle utilise un cadre de la science environnementale tournée vers le
problème et l'acteur.
 Au centre se trouve l'homme. Dans le processus de l'EES, différentes perspectives
sont confrontées et discutées; l'EES est un processus d'apprentissage itératif.

V-2-3 Evaluation Environnementale Sectorielle (EESec)

L'Evaluation Environnementale Sectorielle (EESec) est vue par plusieurs (Goodland et


Tillman, 1996, Partidario, 1996) comme une forme d'évaluation environnementale
stratégique, en fait comme la plus commune et la plus pratiquée.

Elle consiste à examiner au niveau de l'ensemble d'un secteur (énergie, mine, tourisme, etc.)
les implications environnementales d'un ensemble de projets potentiels.

Les EESec fournissent une analyse environnementale de tous les projets avant que ne soient
menées les études de préfaisabilités. Ils aident ainsi à la sélection des options (par exemple
gaz au lieu de charbon au lieu d'énergie hydroélectrique au lieu d'énergie nucléaire au lieu de
pétrole dans le domaine de l'énergie; route contre rail contre air dans le domaine des
transports.

V-2-4 Evaluation environnementale Régionale (EER)

L'EER est un concept n'ayant pas fait l'objet d'une longue pratique, elle présente cependant un
intérêt certain lorsqu'un ensemble de projet d'investissement sont envisagés dans une région
bien circonscrite.

L'EER a pour objectif principal d'améliorer les décisions en matière d'investissement en


introduisant dans le plan de développement régional les enjeux que représentent les diverses
facettes de l'environnement. Son originalité est dans la dimension spatiale qu'elle apporte et
elle permet d'examiner l'ensemble des projets potentiels en fonction des effets cumulatifs
qu'ils peuvent avoir sur le milieu naturel et humain. L'étendue spatiale couverte pourra être
définie selon les limites socio-économiques, écologiques (bassin versant), administrative ou
autre.

V-2-5 Etude d'impact sur l'environnement (EIE)

Pour un projet ou une activité, l'EIE est une procédure préventive et anticipative destinée à
garantir que les intérêts de la protection de l'environnement sont pleinement pris en compte
lors de l'élaboration du dit projet ou activité.

Elle étudie les effets, raisonnablement prévisibles, sur l'environnement d'un projet ou activité
de développement. Elle concerne aussi bien les effets bénéfiques que néfastes ou adverses.
L'étude d'Impact sur l'Environnement est un concept relativement nouveau (depuis la
décennie 1970: USA, 1970; France, 1976; la Suisse, 1983; la CEE, 1985, l'Afrique, 1987)
mais qui aujourd'hui connaît un retentissement quasi planétaire, à la mesure des problèmes et
des politiques qui l'ont suscité.

Toutefois, des confusions subsistent, notamment lorsque l'EIE est assimilée à d'autres
concepts comme l'Evaluation Environnementale, l'Audit ou le monitoring environnemental.

Selon la gravité des impacts d'un projet, on peut procéder à une EIE complète ou EIE
proprement dit ou à une EIE légère (procédure simplifiée) ou Analyse Environnementale.
En France cette procédure simplifiée est appelée une Notice d'Impact, description sommaire.

L'EIE est une évaluation qui précède la décision relative à l'exécution du projet. Lorsque
cette évaluation a lieu durant ou après l'exécution d'un projet, on ne parle plus d'EIE.

V-2-6 Monitoring environnemental

Ce concept désigne le contrôle des impacts attendus d'un projet afin d'améliorer les
pratiques de gestion de l'environnement. C'est également un instrument de mise en oeuvre
des EIE, notamment pour le suivi des activités ayant une incidence néfaste sur
l'environnement

V-2-7 Audit Environnemental (ou post audit)

Outil de gestion utilisé surtout dans le domaine des entreprises industrielles, le terme audit
environnemental désigne l'examen interne, systématique, périodique et objective des
pratiques de gestion de l'environnement au sein de l'entreprise. Il permet:
 de faciliter le contrôle opérationnel des pratiques susceptibles d'avoir des incidences
sur l'environnement,
 d'évaluer la conformité de ces pratiques avec les normes édictées et avec les
politiques environnementales de l'entreprise,
Afin de mettre en évidence les impacts négatifs et d'y apporter des mesures correctives ou des
remèdes, tout cela dans le but d'améliorer la gestion de l'environnement au sein de l'entreprise.

Dans la plupart des cas l'audit permet d'améliorer, en plus de la qualité de l'environnement, les
performances techniques et la productivité de l'entreprise: par exemple, réduction de la
consommation d'énergie, recyclage et réutilisation des eaux usées ou de certaines catégories
de déchets. Ces avantages font que l'audit environnemental tend aujourd'hui à se développer,
en particulier dans les pays développés, sur l'initiatives des industriels eux-mêmes.

V-2-8 Plan de Gestion Environnemental (PGE)

Également considéré comme le plan environnemental d’atténuation ou de contrôle, c’est un


plan d ’action ou un système qui définit comment, quand, qui, quoi et où intégrer les mesures
d’atténuation environnementale et de contrôle dans toute la mise en œuvre d’un projet.

C’est un instrument détaillant les mesures à prendre durant la mise en œuvre et l’exploitation
d’un projet afin d’éliminer ou de compenser les effets environnementaux négatifs, ou de les
réduire à un niveau acceptable.
Le PGE donne aussi le détail des actions nécessaires afin d ’appliquer ces mesures.

Le PGE fait partie intégrante des EIE des projets. Mais il peut aussi être le résultat d ’un audit
ou être réalisé comme une tâche distincte.

V-2-9 SYSTEME DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL (SME)

C’est un moyen d’assurer la mise en œuvre efficace et continue d’un plan de gestion
environnementale et d ’assurer la conformité avec les cibles et les objectifs
environnementaux.

Le SME est généralement appliqué à une organisation ou à un site en fonctionnement tels


qu’une fabrique industrielle, un système de transport en commun ou un site d’évacuation des
déchets.

Une caractéristique clé de tout SME efficace est la préparation de procédures de systèmes
documentés et d’instructions pour assurer la communication efficace et la continuité de la
mise en œuvre

Un SME peut être mis en œuvre suivant des normes reconnue, telles que ISO 14001 et
EMAS.

Un SME sur mesure et personnalisé peut être développé pour répondre aux besoins
particuliers de l ’opération.

L’établissement d’un SME implique généralement:


- un premier examen des activités pour identifier les problèmes et pour évaluer leur
importance;
- formulation d’une politique environnementale pour l’organisation visée;
- engagement à l’amélioration continuelle de la performance environnementale depuis
le niveau le plus élevé de la gestion;
- identification de cadre et de normes réglementaires appropriés;
- établissement d’objectifs et de cibles de performance;
- compilation d’un plan d’action pour aborder les problèmes et atteindre les cibles
- Production des procédures opérationnelles et identification des responsabilités suivies
de leur mise en œuvre.

Un cycle d’examens et d’audits réguliers des performances du système et des groupes


d’objectifs, au travers d’amendements au plan d’action, permet au système de tendre vers une
meilleure performance.
Un SME est un outil de gestion qui agit sur une base quotidienne, aide à aborder les
préoccupations environnementales, définit une priorité parmi les actions et les dépenses et
réduit les risques environnementaux.

V-2-10 ANALYSE DU CYCLE DE VIE DE PRODUIT: LE BASE DE L’ECODESIGN

L’analyse environnementale du cycle de vie ou écobilan évalue la charge environnementale


d’un produit ou d’une activité, du berceau à la tombe
De quoi s’agit-il?
Quels sont les points clés d’un produit du point de vue environnemental?
Quelles sont les priorités d’actions pour améliorer un produit, en tenant à la fois compte de
leurs efficacités environnementales et de leurs coûts?

L’analyse du cycle de vie (ACV) ou écobilan répond spécifiquement à ces questions en


mettant en évidence quels sont les processus à optimiser en priorité

L’ACV est particulièrement intéressante dans la perspective de durabilité puisqu’elle couvre


l’ensemble du cycle de production d’un produit et permet d’éviter que les améliorations
environnementales locales ne soient que la résultante d’un déplacement des charges
polluantes.

Elle présente l’avantage d’engendrer une forte interaction entre performance


environnementale et fonctionnalité économique puisque les émissions polluantes et
l’utilisation de matières premières sont rapportées à l’unité représentative de la fonction du
produit ou du système étudié.

Quelques exemples:
le cycle de vie d'une installation: évaluation environnementale de cette installation du
berceau (phase de planification) à la tombe (démantèlement de l'installation).

Cycle de vie d’un produit: étude de l’énergie et des matériaux utilisés et émis dans
l’environnement depuis la conception d’un produit jusqu’à son élimination.

VI. FORMALISATION DE L'ETUDE D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT (EIE)

VI-1 BUT DE L'EIE

Outil de mise en œuvre des politiques d'environnement, l'EIE vise essentiellement:


 l'intégration des aspects environnementaux dans les décisions, suivant l'optique du
développement durable;
 la sensibilisation et la responsabilisation des différents partenaires à la prise en
compte des questions environnementales;
 la recherche des données complémentaires et l'amélioration des prestations
techniques;
 la prévision des mesures compensatoires;
 la surveillance et le suivi environnemental pour en tirer des enseignements pour
l'avenir.

VI-2 CARACTERISTIQUES DE L'ETUDE D'IMPACT ENVIRONNEMENTAL

L'étude d'impact est un instrument privilégié dans la planification du développement et


de l'utilisation des ressources et du territoire. Elle vise la prise en compte des
préoccupations environnementales à toutes les phases de réalisation du projet, depuis sa
conception jusqu'à son exploitation. Elle aide l'initiateur à concevoir un projet plus
soucieux du milieu récepteur, sans remettre en jeux sa faisabilité technique et économique.
L'étude d'impact prend en compte l'ensemble des composantes des milieux naturels et
humains susceptibles d'être affectées par le projet. Elle permet d'analyser et d'interpréter
les relations et interactions entre les facteurs qui exercent une influence sur les écosystèmes,
les ressources et la qualité de vie des individus et des collectivités

L'étude d'impact cherche à déterminer les composantes environnementales qui subiront un


impact important. L'importance relative d'un impact contribue à déterminer les éléments
cruciaux sur lesquels s'appuieront les choix et la prise de décision

L'étude d'impact prend en considération les opinions, les réactions et les principales
préoccupations des individus, des groupes et des collectivités. A cet égard, elle rend
compte de la façon dont les diverses parties prenantes ont été associées dans le processus de
planification du projet et tient compte des résultats des consultations et des négociations
effectuées.

La comparaison et la sélection des variantes de réalisation sont intrinsèques à la démarche


d'évaluation environnementale. L'étude d'impact fait donc ressortir clairement les
objectifs et les critères de choix de la variante privilégiée par l'initiateur.

L'analyse du rapport d'étude d'impact effectuée par l'autorité compétente (Ministère de


l'environnement ou institution compétente mandaté par le gouvernement) et le rapport des
audiences publiques contribuent finalement à éclairer la prise de décision du gouvernement
à l'égard du projet proposé.

VI-3. CHAMP D'APPLICATION

Pour mieux cerner le champ d'application des EIE, il est important de comprendre dans quel
cadre on applique une EIE. Elle doit être entreprise dans le cas des activités envisagées qui
risquent d'avoir des effets nocifs importants sur l'environnement et dépendent de la décision
d'une autorité nationale compétente (Ex. Ministère de l'environnement, etc.). Dans la plupart
des pays, la liste des projets et activités soumis à une étude d'impact est fixée par un décret. Il
s'agit très souvent:

 des installations (constructions ou aménagements nécessaires à une activité);


 des interventions sur le milieu;

Exemple, dans le cas des Etats Unis, on peut citer, en ce qui concerne les installations et les
interventions:
 les exploitations minières;
 les stockage d'hydrocarbures ou de produits chimiques;
 les installations classées soumises à autorisation;
 les installations nucléaires;
 les zones d'aménagement concerté (ZAC);
 le déclassement d'espace boisé;
 les lotissements;
 les lignes électriques de plus de 225 Kw;
 les stations d'épuration; etc..
Dans beaucoup de cas, ces installations ou interventions sont regroupées en catégories,
suivant l'importance des risques: catégories soumises à une EIE complète et celles qui ne sont
soumises qu'à des procédures simplifiées (en France, les notices d'impacts).

A titre d'exemple, voici la classification de la Banque Mondiale:

Catégorie A: nécessitant une EIE complète


 barrages et retenues;
 grands projets d'irrigation ou de drainage;
 déplacement des populations;
 exploitations minérales;
 ports;
 centrales thermiques et hydroélectriques;
 production et transport des pesticides et produits toxiques; etc..

Catégorie B: ne nécessitant qu'une analyse environnementale


 petites agro-industries;
 lignes de transmission;
 petite irrigation et drainage;
 électrification rurale;
 tourisme;
 AEP en zone rurale;
 énergies renouvelables; etc..

Catégorie C: pas d'EIE, ni d'analyse environnementale


 éducation;
 planning familial;
 santé;
 nutrition;
 assistance technique; etc..

Cette classification varie suivant les pays ou les organismes promoteurs ou bailleurs de
fond des projets. En France par exemple, d'une manière générale, tout projet dont le coût
dépasse 6 millions de francs français (aéroports, routes et autoroutes, centrales nucléaires,
stations d'épuration, etc..) est soumis à une EIE complète.

VI-4. PROCESSUS DE L'EIE

La diversité des Etats et leur degré d’autonomie en matière d’environnement ont donné lieu à
des différences régionales notables. Au-delà des différences de vocabulaire, on observe de
grandes variations dans les processus mis en place. Toutefois, il demeure possible de dresser
le portrait d’un processus type d’EIE. Le tableau ci-dessous décrit les phases de ce processus
alors que la figure définit l’ordonnancement.

Tableau : Processus type des études d’impact sur l’environnement


Intrants phases produits

Avis ou description du projet Tri préliminaire Décision sur la nécessité


Parfois une évaluation préalable d’une EIE et sur le degré
d’approfondissement

Avis ou description de projet et Cadrage Directives


Directive Réalisation de l’étude Rapport d’étude d’impact

Rapport d’étude d’impact Examen interne Rapport d’analyse


Technique
Examen externe Rapport d’examen externe
Rapport d’étude d’impact

Réunion des trois rapports Décision Avis d’autorisation

Avis d’autorisation Surveillante et suivi Rapport de surveillance et


Des effets de suivi

Le processus d’EIE s’enclenche au moment où un maître d’ouvrage décide de réaliser un


projet et dans certains contextes, où il en avise l’organisation responsable des l’EIE. Cet avis
de projet comporte généralement une description du projet et de sa localisation, ainsi qu’une
évaluation ou notice, préalable des impacts sur l’environnement. On peut faire une évaluation
initiale de l’environnement avant même d’entreprendre le processus formel de l’EIE.

•Cette section décrit les principales étapes d’une ÉIE pour un projet de grande envergure, qui
sont également les étapes d’un processus générique qui figurent dans la plupart des directives
d’ÉIE publiées par les organismes internationaux .

•La méthode utilisée pour effectuer une ÉIE peut varier selon les exigences et les pratiques
des divers organismes internationaux de financement, les cadres législatif et réglementaire du
pays ou le type de projet.

•Néanmoins, les étapes du processus décrites ici constituent une structure commune à
toutes les ÉIE.
•Processus d’ÉIE

Besoin / justification
Évaluation préliminaire
Cadrage
Inventaire
Prévision des impacts Consultation du public
Évaluation des impacts /coordination inter-
Analyse des variantes et choix institutionnelle
Mesures d’atténuation
et impacts résiduels
Surveillance
Suivi

Le processus d’ÉIE est conçu pour répondre aux questions clefs ci-dessous.
Il doit fournir une justification et des données pour appuyer les décisions liées au projet.

•Les ÉIE ne se déroulent pas nécessairement de façon linéaire en suivant les étapes présentées
ci-dessus.
•Comme il s’agit d’un processus itératif, il peut être nécessaire à différentes étapes de revenir
en arrière et de réévaluer les résultats et les conclusions antérieurs.
•De nouveaux enjeux imprévus peuvent surgir; l’analyse des données de base peut indiquer
que les prévisions initiales étaient inexactes; ou les mesures recommandées pour éviter ou
atténuer les impacts négatifs peuvent se révéler inapplicables, ce qui obligerait à en trouver
d’autres.
•L’ÉIE suppose l’examen d’une gamme d’options de projet. Ces options sont habituellement
déterminées lors de l’étape du cadrage.
•Certaines d’entre elles peuvent être abandonnées très rapidement si elles provoquent des
impacts importants qui ne peuvent pas facilement être atténués.
•La possibilité de ne mener aucun projet pourrait être considérée comme une option devant
être incluse dans l’ÉIE à des fins de comparaison et d’analyse.
•Par ailleurs, différentes variantes de réalisation du projet peuvent être déterminées dès l’étape
du cadrage.
•Ces variantes peuvent également être élaborées et ajoutées au processus d’ÉIE à une étape
ultérieure.

VI-4-1 Différentes étapes du processus d’EIE

Le processus d’ÉIE est conçu pour répondre aux questions clefs ci-dessous.
Il doit fournir une justification et des données pour appuyer les décisions liées au projet.

1. Besoin / justification

• Quel est le besoin ou le problème à résoudre?


• Quelles sont les options ou les variantes offertes pour résoudre le problème?
• Quelles sont les conséquences environnementales de ces options ou de ces variantes?
• Quelle est l’option ou la variante préférable? Pourquoi?

2. Évaluation préliminaire (screening)

• Une EIE est-elle nécessaire ?


• Une ÉIE complète est-elle nécessaire?

3. Cadrage de l’ÉIE ( s c o p i n g )

• Sur quoi devrait porter l’ÉIE?

4. Prévision des impacts


• Quels sont les impacts environnementaux associés à la mise en œuvre de ce projet et de ses
différentes variantes?

5. Évaluation des impacts

• Quelle est l’importance des impacts ?

6. Analyse des variantes et choix

•Parmi les variantes de projet, laquelle est préférable?


•Les avantages du projet proposé l’emportent-ils sur les impacts résiduels potentiels ?

7. Atténuation

•Y a-t-il des mesures d’atténuation qui pourraient réduire les impacts globaux du projet ?

8. Surveillance et suivi

• Le projet est-il mis en œuvre d’une façon acceptable sur le plan environnemental ?
• Les impacts ont-ils été prévus adéquatement ?
• Y a-t-il eu des impacts imprévus ?
• Les mesures d’atténuation ont-elle été efficaces ?

La consultation du public et des parties prenantes ainsi que la coordination inter-


institutionnelle sont importantes à toutes les étapes du processus d’ÉIE

VI-5 CONTENU DU RAPPORT D’EIE

Un rapport d’évaluation des impacts environnementaux est rédigé pour informer le public et
les gouvernements.
Il présente :
- la justification du projet proposé,
- la description de la zone d’étude,
- la démarche d’évaluation,
- les jugements qui ont fondé le choix de la solution préférable,
- les activités de consultation menées auprès des groupes concernés,
- les mesures d’atténuation proposées
- les programmes de surveillance et de suivi de l’environnement.
VI-4-2 Approche pratique du processus

a) Justification du projet

D’abord et avant tout, un promoteur doit convaincre les parties prenantes que le projet
envisagé est justifié.
Le processus d’ÉIE commence par définir le problème à résoudre. On parle souvent du «
besoin» d’entreprendre un projet. Pour répondre à ce « besoin», différentes options doivent
être envisagées et évaluées.
L’évaluation des différentes options s’effectue de manière systématique et itérative, en tenant
compte de critères techniques, environnementaux et économiques.

b) Évaluation préliminaire (screening)

Après avoir défini un projet, il importe de déterminer si une ÉIE est nécessaire et si elle doit
être exhaustive pour en évaluer les impacts.

L’évaluation préliminaire est le processus qui permet de déterminer si une EIE est
nécessaire. Si oui, le niveau et le type d’ÉIE appropriés pour un projet donné, selon ses
impacts environnementaux probables.

Il est important de réaliser des ÉIE exhaustives pour des projets qui risquent d’avoir des
impacts importants et irréversibles.

Il est donc essentiel d’avoir une méthode pour procéder à une évaluation préliminaire
systématique des projets potentiels.

Les projets susceptibles de causer peu d’impacts ne nécessitent pas d’ÉIE approfondies; ils
peuvent en être exemptés ou faire l’objet d’évaluations à portée limitée comme les évaluations
environnementales sommaires, les évaluations environnementales simplifiées, les notices
d’impact, les avis environnementaux ou les rapports d’opinion environnementale.

Ces méthodes permettent de procéder à une évaluation environnementale mieux ciblée en


matière de contenu, d’échéancier et de coût.

Dans les cas où la procédure d’ÉIE est établie, la méthode d’évaluation préliminaire est
généralement fixée par des règlements ou des directives.

Toutes les méthodes d’évaluation préliminaire exigent des renseignements sur le projet et
toutes font intervenir des jugements de valeur à un moment ou à un autre de leur
développement.

L’évaluation préliminaire d’un projet peut s’effectuer de différentes façons, par exemple :

• Évaluation par rapport à des critères simples comme la taille, l’emplacement ou le coût
• Comparaison de la proposition de projet avec des projets de même type qui nécessitent
rarement une ÉIE exhaustive (ex. : petite ligne de transport) ou qui en exigent toujours (ex. :
nouvelle centrale de grande envergure)
• Listes de ressources (ex. : forêts pluviales), de problèmes environnementaux (ex. : érosion
du sol, déboisement) et de sujets particulièrement importants ou de nature délicate (ex. : parcs
nationaux) permettant de juger si les activités qui touchent les éléments de ces listes ont des
impacts environnementaux importants et nécessitent une ÉIE
• Estimation des impacts généraux d’un projet proposé et comparaison de cette estimation
avec les enseignements tirés de projets semblables
• Analyse fondée sur des données existantes et facilement accessibles

La responsabilité de l’évaluation préliminaire varie selon les directives et les règlements en


vigueur.
Lorsque la réglementation exige l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire, le décideur (ex. : le
gouvernement) souhaite généralement y prendre part ou avoir la possibilité d’influer sur les
résultats.

Lorsque la réglementation contient des listes de projets assujettis, il peut être possible pour les
promoteurs d’examiner eux-mêmes leurs propositions.

L’évaluation préliminaire doit avoir lieu aussitôt que possible dans le cheminement du projet
pour que les promoteurs soient au courant de leurs obligations avant d’engager des fonds pour
la conception et le développement du projet.

L’évaluation préliminaire mène généralement à l’un des trois résultats suivants :

1. Lorsque des enjeux importants sont soulevés ou lorsque les impacts d’un projet sont très
incertains, une ÉIE exhaustive est nécessaire (Catégorie A de la Banque Mondiale).
2. Si les impacts environnementaux d’un projet sont connus et peuvent facilement être
atténués, une étude environnementale et un plan d’atténuation plus limités peuvent suffire
(Catégorie B de la Banque Mondiale).
3. Si l’évaluation préliminaire ne soulève aucun enjeu, il n’est pas nécessaire de continuer
l’analyse environnementale et le projet peut se poursuivre sans ÉIE (Catégorie C de la Banque
Mondiale).

Certains pays et agences de financement ont établi un processus visant à classer les projets
afin de déterminer le type d’ÉIE à réaliser.

Cette classification est basée notamment sur l’ampleur des projets, leur localisation et les
impacts appréhendés.

Plusieurs pays ont également élaboré des directives d’évaluation environnementale par type
de projets (ex. : centrale, ligne, poste, route, etc.). Chacune de ces directives définit la
structure et précise certains éléments du contenu de l’ÉIE à réaliser.

c) Cadrage (Scoping, Etudes Préliminaires)

Définition (Qu’est ce que le Cadrage ?)

Le cadrage est la première étape de la phase d’évaluation du projet dans le processus d’ÉIE et
il doit s’effectuer peu de temps après la définition de la proposition de projet et la
détermination d’une nécessité d’EIE.

But du Cadrage (Pourquoi le Cadrage ?)

Le cadrage vise avant tout à déterminer les enjeux qui ont de l’importance dans la prise
de décisions relatives au projet. Il sert également à définir les exigences et les limites de
l’ÉIE.

Le résultat de cet exercice devient la base des étapes ultérieures de l’évaluation


environnementale .
Le cadrage permet d’identifier les enjeux et les préoccupations des parties prenantes tôt
dans le processus de planification, et de concevoir un programme de travail adéquat.

Acteurs du Cadrage

Les parties prenantes sont habituellement :


- le promoteur du projet,
- les autorités de réglementation,
- les leaders communautaires,
- les agences de financement,
- les institutions scientifiques,
- les organisations non gouvernementales (ONG),
- et le grand public.

Objectifs du Cadrage

Le cadrage vise à :
• Identifier les parties prenantes au projet
• Déterminer les sources d’information existantes et les connaissances locales
• Informer les parties prenantes à propos de l’ÉIE et de ses objectifs, et solliciter leurs
commentaires sur l’ÉIE
• Définir les principaux enjeux environnementaux (communautaires et scientifiques) liés au
projet ainsi que leur importance relative
• Définir un programme de travail pour l’ÉIE, y compris un plan pour faire participer le public
et les parties prenantes
• Définir des variantes de projet à évaluer
• Convenir des méthodes et des techniques utilisées dans le cadre de l’ÉIE
• Préciser les limites spatiales et temporelles de l’ÉIE
• Établir la table des matières du rapport d’ÉIE.

Le cadrage aide à cibler les travaux d’ÉIE sur la collecte et l’analyse de données pertinentes
ainsi que sur l’évaluation d’éléments environnementaux significatifs. Il en résulte un
programme de travail bien orienté et rentable.

À défaut de consulter le gouvernement et le public au moment d’établir le cadrage, on


s’expose à des critiques ultérieures quant aux prévisions des impacts, ainsi qu’à des risques de
retard dans le développement du projet.

Avantages du Cadrage

Le cadrage présente les avantages suivants :


• Amélioration de la qualité des données d’ÉIE en axant les efforts scientifiques et l’analyse
sur les enjeux véritablement importants
• Intégration des enjeux environnementaux dès le début du processus de planification, en
même temps que les facteurs de coût et de conception
• Réduction de l’ampleur et du coût des ÉIE ainsi que du temps consacré à rédiger les
documents d’ÉIE
• Assurance que les travaux de recherche et d’analyse ne portent pas sur des enjeux sans
importance
• Réduction de la possibilité d’omettre des enjeux importants
• Diminution des risques de délais et de conflits susceptibles d’apparaître plus tard dans le
processus d’ÉIE en impliquant les parties prenantes dans une démarche participative et
constructive dès le début de l’ÉIE.

Méthodologie

Le travail de cadrage peut s’effectuer par étape. Le promoteur du projet amorce d’abord
l’analyse des enjeux.
Cet exercice se poursuit ensuite pour inclure les préoccupations des autorités, des experts
techniques, des leaders communautaires, et enfin du grand public et des autres parties
prenantes, avant de mettre la dernière main aux plans et aux programmes de travail
subséquents.

Parmi les méthodes de cadrage, on compte les suivantes :


• Examen d’ÉIE pour des projets similaires, dans des environnements comparables
• Listes de contrôle, matrices, réseaux, cartes superposées, techniques d’évaluation et de
modélisation (hypothèses sur les effets)
• Méthodes de participation du public, incluant des réunions publiques, la constitution de
réseaux, les portes ouvertes et les conseils consultatifs
• Méthodes de groupe comme les réunions interactives, la méthode Delphi et les ateliers

L’expérience a démontré la grande efficacité des ateliers pour établir le cadrage dans le cas de
projets de grande envergure. Les ateliers réunissent habituellement de 20 à 25 personnes
représentant les experts techniques, les gestionnaires et les décideurs, et incluent du personnel
des organismes de réglementation, les leaders des communautés ainsi que le promoteur. Ils
durent environ trois ou quatre jours pour une grande centrale de production. L’atelier
commence par une séance de «remue-méninges» pour créer une liste d’enjeux et d’impacts
potentiels et préciser l’information disponible. Ensuite, on définit les priorités en matière de
besoins d’information et d’études nécessaires.

L’établissement du cadrage est en partie un processus de négociation. Chaque enjeu soulève


toujours des questions comme le type et la quantité de données à recueillir, l’importance des
données, l’importance de l’enjeu, etc. Toutes ces questions peuvent donner lieu à des débats et
à des conflits. Il n’y a pas de « bonnes » réponses, mais seulement une succession de
jugements que le promoteur doit s’efforcer de porter en tenant compte des ressources
disponibles pour l’étude (temps et argent) et des préoccupations légitimes des parties
prenantes.

Les ateliers favorisent dès le départ la participation et le soutien du personnel gouvernemental


et peut faciliter le travail d’approbation du projet par les autorités responsables. C’est
également l’occasion de nouer des relations positives et constructives avec les parties
prenantes, de comprendre leurs préoccupations et d’amorcer un processus de communication.

Présentation du Résultat du Cadrage


Les résultats du travail de cadrage sont présentés dans un document, ou cadre de référence
(TDR), qui décrit le programme de travail proposé. Ce document constitue le fondement de
l’étude d’ÉIE et de la rédaction du document d’ÉIE.

Le promoteur peut vouloir soumettre un document préliminaire à l’examen du gouvernement


et du public avant de publier la version définitive. Le document présentant les résultats du
cadrage peut devenir un élément crucial en cas de conflit entre les parties prenantes pendant
l’étude d’ÉIE. Il peut servir à remettre l’étude sur la bonne voie à l’aide du cadre de référence
accepté au départ, ce qui permet de gagner du temps et de l’argent.

d) La description du projet

La description du projet doit inclure :


• Justification et grands objectifs du projet
• Bref exposé de la taille, de la portée et du calendrier des activités
• Emplacement du projet sur une carte montrant les limites du site proposé, les grandes
infrastructures existantes, l’utilisation du territoire adjacent et les caractéristiques
environnementales importantes de la zone d’étude
• Plan du site du projet illustrant l’emplacement des installations existantes, les ouvrages
proposés du projet et les infrastructures nécessaires pour desservir le projet
• Quantité et type de main-d’œuvre nécessaire, durée de l’embauche et méthode pour combler
ce besoin
• Types et quantités de matériaux nécessaires à la réalisation du projet, provenance et méthode
d’acheminement de ces matériaux
• Ensemble des extrants (produits et déchets) et traitement de ces extrants
• Besoins prévus en matière d’installations et de services locaux

e) Inventaire des données de base

Les directives précisent généralement qu’un document d’évaluation des impacts


environnementaux doit contenir une description de l’environnement existant qui serait affecté
directement ou indirectement par le projet proposé, ou qui pourrait l’être.

On entend par environnement les milieux naturel, culturel et socio-économique ainsi que leurs
relations mutuelles. Il ne s’agit pas de définir toutes les conditions de base, mais d’axer la
collecte et l’analyse des données sur les conditions importantes pour déterminer et évaluer les
impacts et prendre des décisions.

Le terme «données de base» désigne l’état initial, avant le développement proposé, avec
lequel les changements ultérieurs pourront être comparés.

L’étude des données de base vise les objectifs suivants :


• Préciser les conditions environnementales qui pourraient influencer la conception du projet
(ex. : aménagement du site, caractéristiques structurelles ou opérationnelles)
• Déterminer les enjeux ou les éléments sensibles du milieu exigeant des mesures
d’atténuation ou de compensation
• Fournir des données aux modèles analytiques utilisés pour prévoir les impacts
• Fournir des données de base auxquelles les résultats du programme de suivi
environnemental à venir pourront être comparés.

La liste des enjeux définis à l’étape du cadrage devrait être raffinée pour préciser les besoins
d’information à des fins de prévision et d’évaluation des impacts. Cette étape est importante
pour éviter de gaspiller de l’argent et du temps à recueillir des données inappropriées ou
inutiles.

La connaissance du milieu s’effectue :


- en recueillant et en analysant les données existantes,
- en menant des études spécifiques sur le terrain
- et des programmes de consultation auprès de la communauté.

Avant de lancer un programme élaboré et coûteux d’études sur le terrain, on doit s’efforcer de
recueillir les données qui existent déjà et qui pourraient servir à décrire les conditions
environnementales de la zone d’étude du projet proposé. Lorsque l’information existante ne
permet pas de caractériser l’environnement de façon appropriée, il faut généralement lancer
un programme d’études sur le terrain pour combler les lacunes et obtenir des données plus
récentes ou plus précises.

Un programme d’échantillonnage sur le terrain est conçu par les experts de façon à fournir
assez d’information pour la prévision des impacts et la constitution d’une base de référence
pour orienter et tester les programmes futurs de suivi du projet.

L’étude des données de base est plus ou moins détaillée en fonction de la nature du projet
proposé.

La méthode des ateliers convient également pour planifier les études sur le terrain. Par
exemple, de tels ateliers permettent d’élaborer des hypothèses décrivant les processus
écologiques perturbés par une activité associée au projet. Le processus de planification des
études sur le terrain devrait permettre d’en fixer les limites spatiales et temporelles.

Les limites spatiales définissent la zone d’étude dans laquelle un impact a des chances d’être
décelé. Exemple dans le cas de développements hydroélectriques, certains enjeux relatifs au
milieu naturel tels que la qualité de l’eau et la pêche sont généralement limités au bassin
versant tandis que des enjeux socioéconomiques comme la migration des travailleurs et les
impacts sur la communauté peuvent dépasser le bassin versant et s’étendre aux écosystèmes
ou aux régions adjacentes.

Il est important de bien identifier et évaluer la gamme complète des impacts potentiels sur le
site et hors du site. Les limites temporelles permettent de définir si un impact se fera sentir
quotidiennement, selon les saisons ou après plusieurs années.

Le cadre de référence d’une étude d’inventaire sur le terrain doit indiquer l’objectif de l’étude
et la façon dont les résultats seront interprétés, en tenant compte des coûts potentiels des
travaux.

Il faut toujours préparer un budget préliminaire pendant la conception d’une étude. Si


de telles études sont recommandées à la suite d’un atelier de cadrage de l’ÉIE auquel ont
participé les organismes de réglementation ou des représentants du public, il faut tenter
d’évaluer les coûts de ces études avant que le promoteur ne s’engage à les réaliser.
Exemple, bon nombre de projets futurs de développement énergétique seront situés en zone
rurale ou éloignée sans réseau routier adéquat. Dans de tels cas, la logistique représente une
part importante des coûts du projet et peut affecter la faisabilité technique des études
d’inventaire. De plus, des mesures de sécurité du personnel devront être planifiées. Dans la
mesure du possible, le promoteur ou ses conseillers devraient employer le personnel local
pour mener les études sur le terrain .

Comme certaines études sur le terrain ne peuvent s’effectuer que durant une saison précise,
l’établissement du calendrier est un facteur important de leur planification. On doit définir à
l’avance les exigences de telles études pour éviter de manquer les saisons importantes. Dans
certains cas, on peut perdre une année entière faute d’avoir lancé les études sur le terrain en
temps opportun .

Il importe de gérer correctement les données, surtout dans le cas d’études de grande envergure
couvrant de longues périodes. Les données de base recueillies durant de telles études sont
généralement gérées et analysées selon leur type, soit les données quantitatives et les données
spatiales. On a souvent recours à des bases de données informatisées pour structurer et gérer
les données quantitatives qui seront exploitées par les scientifiques et les praticiens de l’ÉIE,
et à la cartographie conventionnelle ou à des systèmes d’information géographique (SIG) pour
les données spatiales.

f) Participation du public et des parties prenantes

La participation du public et des parties prenantes est maintenant reconnue comme un élément
essentiel du processus d’ÉIE. En effet, elle permet de prendre des décisions plus adaptées et
consensuelles.

Le public est une source importante de connaissances locales et traditionnelles sur la zone
d’étude du projet et ses impacts environnementaux potentiels. En faisant participer le public,
les promoteurs du projet peuvent recueillir cette information, mieux comprendre les
préoccupations du public et y répondre, et informer les gens sur les décisions qui sont prises.

La viabilité d’un projet s’améliore dans la mesure où les points de vue des parties prenantes
sont pris en compte.

La Banque mondiale (1991) a constaté que, lorsque les points de vue du public sont
sérieusement pris en compte et intégrés au processus d’ÉIE, les projets ont plus de chances de
réussir.

La participation du public et des parties prenantes est particulièrement importante à l’étape du


cadrage ainsi qu’à celle de l’évaluation et de la détermination des mesures d’atténuation des
impacts.

Lors du cadrage de l’ÉIE, la participation du public permet de s’assurer qu’on a cerné tous les
enjeux importants, recueilli les informations locales touchant le projet, et envisagé différentes
variantes pour réaliser le projet.

La participation du public est particulièrement importante pour saisir la nature et l’étendue des
impacts socio-économiques potentiels. Durant l’évaluation des impacts, la participation du
public peut aider à éviter les préjugés et révéler les valeurs et les préférences locales. Enfin, le
public peut contribuer à définir les mesures d’atténuation qui entreront dans la conception et
la mise en œuvre de la solution retenue.

Selon l’envergure du projet, une étude d’ÉIE peut intéresser plus ou moins de gens. Les
décisions relatives à un projet doivent tenir compte des préoccupations et des points de vue de
toutes les parties prenantes. Les opinions de divers segments de la population touchée revêtent
une importance cruciale dans le processus d’ÉIE, car de multiples groupes utilisent et
connaissent différents éléments de l’environnement et seront affectés de différentes façons par
le projet.

Le coordonnateur de l’ÉIE et l’équipe de projet sont responsables d’identifier les


préoccupations de toutes les parties prenantes. Ils tenteront de les résoudre en rectifiant les
informations mal comprises, en s’engageant à mener des études plus approfondies, en
proposant des mesures d’atténuation ou de compensation, etc.

Si possible, un spécialiste de la participation du public devrait coordonner un programme de


consultation dont les objectifs pourraient être les suivants :
• Informer les groupes et les personnes concernés au sujet du développement proposé afin de
réduire les malentendus sur la portée et les impacts du projet
• Donner aux gens des occasions de faire valoir leurs points de vue en temps utile
• Veiller à ce que les décisions tiennent compte adéquatement des préoccupations et des
valeurs des parties prenantes, notamment des communautés locales
• Trouver des méthodes de résolution de problèmes et, idéalement, des issues heureuses aux
conflits
• Recueillir les connaissances locales et traditionnelles avant la prise de décisions
• Accroître la transparence et l’imputabilité des décisions

Il existe plusieurs méthodes de participation du public. Idéalement, le processus d’ÉIE devrait


utiliser une combinaison de ces méthodes. Par exemple,
- lors du lancement d’un projet, on pourrait ouvrir un centre d’information public ou tenir
une journée porte ouverte pour permettre au public de se renseigner et de faire des
commentaires sur le projet.
- De petits ateliers pourraient être organisés lors du cadrage de l’ÉIE pour discuter d’enjeux
précis et trouver des possibilités de répondre aux préoccupations exprimées.
- On pourrait recueillir des données au moyen de sondages, d’entrevues ou de
questionnaires, pendant l’évaluation des impacts.
- Des rapports d’étape ou des bulletins d’information peuvent également stimuler la
participation du public tout au long du projet.

Les méthodes utilisées doivent être adaptées au contexte social et culturel. Il faut prendre soin
d’obtenir une représentation juste et équilibrée des points de vue et veiller à ce que les points
de vue des groupes plus vulnérables (femmes et minorités ethniques) ne soient pas éclipsés
par ceux de personnes plus fortunées ou influentes.

La conception du programme de participation du public doit tenir compte du tissu culturel et


social et des processus locaux de prise de décisions (ex. : les coutumes).

Les programmes de consultation (surtout les consultations publiques) doivent diffuser une
information facile à comprendre et contenant le minimum de jargon technique. Les documents
écrits devraient être traduits dans les langues locales au besoin. Pour des populations
comptant une forte proportion d’analphabètes, des discussions orales et des présentations
visuelles voire théâtrales pourraient être organisées. Les vidéos sont particulièrement utiles
dans de tels cas.

Il est très important de documenter les principaux éléments du processus de participation et de


consultation des parties prenantes. Cette documentation pourra être déposée comme
témoignage durant des audiences ou des examens réglementaires de l’ÉIE du projet et aidera à
démontrer que les parties prenantes ont été informées et ont participé comme il se doit.

Le processus de consultation peut être documenté au moyen d’une chronologie des principaux
événements, de registres de la correspondance, de copies des questionnaires et des formulaires
de sondage ou de commentaires, de procès-verbaux de réunions avec les différents groupes et
de vidéos des réunions publiques d’information .

La coordination inter-institutionnelle est également cruciale pour le succès du processus


d’ÉIE. Les enjeux environnementaux dépassent parfois les frontières régionales et nationales.
Ces enjeux touchent généralement plusieurs domaines d’intervention gouvernementale. C’est
pourquoi la gestion réglementaire de tels enjeux peut être répartie entre divers paliers et
ministères au sein des gouvernements.

Pour être efficace, l’équipe responsable d’une ÉIE doit pouvoir obtenir, utiliser et partager
l’ensemble de l’information, des connaissances spécialisées et des politiques relatives aux
enjeux importants. La coordination inter-institutionnelle est assurée par des réunions avec les
principaux organismes gouvernementaux aux moments clés du processus d’ÉIE.

g) Prévision des impacts

La prévision des impacts est l’étape la plus difficile et la plus controversée du processus
d’ÉIE. Les projets de développement peuvent amorcer des chaînes d’événements complexes
susceptibles d’affecter l’environnement de manières difficiles à prévoir à l’avance (Sadar,
1994).

Il existe des méthodes fiables pour définir certains paramètres environnementaux,


comme les impacts sur la qualité de l’eau, tandis que d’autres prévisions, comme les
impacts sur le paysage, peuvent être une question de jugement professionnel.

La prévision des impacts tente de répondre aux questions suivantes :


• Comment une activité précise, dans le cadre d’un projet, produira-t-elle un impact ?
• Quelles sont les probabilités que cet impact se produise ?
• Quelle sera l’importance de chaque impact ?
• Quelles seront les portées spatiale et temporelle de chaque impact ?

Un impact environnemental se définit comme une réaction à un changement dans


l’environnement résultant d’une activité liée à un projet.

On distingue fréquemment les impacts directs et indirects, mais l’ÉIE couvre les deux types
d’impact.
Les impacts directs sont les modifications physiques immédiates à l’environnement qui
découlent d’une activité par une relation directe de cause à effet. Par exemple, la mise en eau
d’un réservoir peut provoquer la libération de méthylmercure dans l’eau.

Les impacts indirects sont produits ou stimulés par le projet, mais ne peuvent y être reliés
par une relation directe de cause à effet (ex. : la construction d’un chemin d’accès dans une
région éloignée peut engendrer un développement secondaire le long de la route).

La prévision des impacts doit aussi porter sur les impacts cumulatifs d’une installation dans
un environnement donné.

Une ÉIE doit inclure les impacts cumulatifs, qui risquent de résulter du projet, combinés
à ceux d’autres projets ou activités, existants ou planifiés, de même nature ou différents.

On conçoit souvent les impacts environnementaux comme étant isolés ou distincts les uns des
autres. En réalité, ils sont en interrelation dans le temps et dans l’espace. C’est pourquoi
l’analyse des impacts environnementaux cumulatifs exige une «approche systémique»
intégrant les éléments suivants :
• Frontières temporelles et géographiques
• Interactions entre les impacts environnementaux du projet
• Interactions entre les impacts environnementaux du projet et ceux d’autres projets ou
activités

Comme exemples d’impacts environnementaux cumulatifs, citons :


- le réchauffement planétaire et
- la perte de biodiversité
qui sont la résultante des impacts de plusieurs activités humaines dans le temps et l’espace.

Pour être utiles aux décideurs, les prévisions des impacts doivent habituellement :
• Contribuer à la prise de décisions éclairées (ex. : évaluation des différentes variantes de
projet, nécessité et conception de mesures de protection ou d’atténuation environnementales)
• Comporter une estimation de l’incertitude des prévisions
• Être vérifiables dans le cadre d’un programme de suivi environnemental

Les prévisions vagues ou les spéculations d’ordre général sont de peu d’utilité dans la prise de
décisions éclairées. Dans la mesure du possible, il faut énoncer de façon explicite la prévision
des impacts, expliquer la méthode utilisée et préciser les limites de l’analyse.

La prévision des impacts s’effectue en deux étapes :


- on commence par identifier les impacts et les liens permettant de relier les activités du
projet aux éléments de l’environnement;
- ensuite, des modèles ou d’autres méthodes analytiques sont mis au point et appliqués dans
le but de quantifier ou d’estimer les impacts environnementaux potentiels.

h) Détermination des impacts

Durant cette étape, on tente de répondre à la question suivante : que se passera-t-il à la suite
de ce projet ?
Les liens entre les sources d’impact et les éléments du milieu pouvant être affectés sont alors
définis.

L’une ou l’autre des méthodes suivantes permet d’identifier les principaux impacts :
• Compiler une liste des impacts importants à partir de l’analyse de projets antérieurs de
même nature dans un contexte environnemental similaire
• Utiliser des listes de contrôle, des réseaux, des matrices ou des cartes superposées pour
mettre en corrélation les sources d’impacts et les récepteurs potentiels (voir la section Outils
et méthodes d’ÉIE)
• Utiliser des hypothèses sur les impacts pour répertorier les impacts environnementaux
potentiels et leurs liens.

Une bonne partie de ce travail a probablement déjà été faite lors du cadrage de l’ÉIE lorsque
les enjeux critiques ont été définis.

I) Quantification et estimation des impacts

Après avoir déterminé les principaux paramètres à évaluer, on peut utiliser diverses
techniques analytiques pour prévoir les impacts environnementaux potentiels. Les prévisions
s’attachent souvent aux impacts en fonction d’un seul paramètre environnemental (ex. : un
effluent toxique) puis suivent les impacts subséquents en fonction de plusieurs autres
paramètres (ex. : réduction de la qualité de l’eau, impacts économiques sur la pêche et
changements socioculturels en découlant).

Parmi les méthodes couramment utilisées pour estimer ou quantifier les impacts
environnementaux,
citons :
• Tests en laboratoire (ex. : tests de toxicité)
• Tests des hypothèses d’impacts
• Modélisation mathématique (ex. : dispersion atmosphérique, hydrologie et hydrodynamique,
qualité de l’eau, qualité des nappes souterraines, érosion et sédimentation, déversements de
pétrole, et analyse de risque)
• Modélisation physique (ex. : maquettes hydrauliques ou tunnels aérodynamiques)
• Simulation par ordinateur (ex. : impacts visuels d’un projet)
• Cartographie thématique (ex. : impacts relatifs à l’utilisation du sol)

Pour éviter les dépenses inutiles, le raffinement de la méthode de prévision doit correspondre
à l’ampleur de l’ÉIE. Ainsi, on ne devrait pas utiliser un modèle mathématique complexe de
dispersion atmosphérique dans les cas où on prévoit l’émission d’une faible quantité de
polluants relativement inoffensifs. Des modèles plus simples pourraient suffire. On définit et
on documente ce genre d’exigences au moment de réaliser le cadrage de l’évaluation.

Toutes les techniques de prévision impliquent un degré quelconque d’incertitude. Il importe


de reconnaître
cette incertitude et d’énoncer les probabilités et les marges d’erreur que comportent ces
prévisions.

j) Évaluation des impacts


Après avoir énoncé les prévisions, il faut ensuite décider si les changements prévus ont
réellement de l’importance ou s’ils sont seulement perçus comme étant importants.

L’importance des impacts environnementaux est généralement évaluée en fonction de:


- leur portée spatiale (distribution géographique),
- de leur durée (court terme ou long terme),
- de leur intensité (mesure du niveau de changement pour un paramètre et vérification de
dépassement de certains seuils),
- de leur réversibilité (réversible ou irréversible)
- et de leur sensibilité (ex. : impacts sur une zone sensible dans le pays, telle une réserve
naturelle).

Pour juger de l’importance d’un impact, on peut utiliser l’un ou l’autre des critères ci-dessous:

• Comparaison avec les lois, les règlements ou les normes acceptés (le projet satisfait-il aux
exigences juridiques, dépasse-t-il les normes ?)
• Référence à des critères prédéfinis (comme des seuils, des relations dose - effet, etc.), pour
le maintien des sites et des espèces protégés, ou la survie des populations se reproduisant
localement
• Conformité aux objectifs des politiques gouvernementales
• Assentiment collectif (acceptabilité par la communauté locale ou le grand public).

L’évaluation des impacts exige généralement le recours à des comparaisons


quantitatives et à des jugements qualitatifs.

L’évaluation des impacts doit permettre de comparer différentes variantes de projet et faciliter
la communication des résultats au public et aux décideurs. Elle doit correspondre aux enjeux
et aux préoccupations soulevés durant le cadrage de l’évaluation et l’identification des enjeux.

Cette étape du processus d’ÉIE exige habituellement la participation des parties prenantes
pour arriver à déterminer l’importance relative des impacts.

k) Analyse des variantes et choix

Pour arriver à déterminer la solution préférable, on évalue et on compare les différentes


variantes de projet en fonction de leurs impacts positifs et négatifs sur l’environnement. Cette
évaluation consiste à préciser et à comparer les compromis associés à chaque variante à la
lumière des impacts prévus et des mesures d’atténuation proposées.

La participation du public est importante à cette étape et elle doit être organisée pour que les
gens puissent contribuer à l’évaluation des variantes et à la définition des compromis. Il faut
se rappeler que les décisions prises à la suite d’une ÉIE sont fondées autant sur des
jugements subjectifs portés en fonction de valeurs, d’opinions, de croyances et de
programmes politiques que sur les résultats des études scientifiques.

Divers outils qualitatifs et quantitatifs servent à évaluer les différentes variantes et à définir le
projet préférable (ministère de l’Environnement de l’Ontario, 1990; Wolfe, 1987; Rau et
Wooten, 1980).
Habituellement, les organismes de financement et de réglementation ne précisent pas quelle
méthodologie doit être utilisée pour évaluer les différentes variantes et arriver à la solution
préférable, car chaque projet est unique.

Toutes les méthodes d’évaluation permettent de classer les variantes par ordre de préférence.

l) Mesures d’atténuation et impacts résiduels

Face à des impacts importants, il faut définir et mettre en œuvre des mesures d’atténuation.
Ces mesures visent à réduire ou à éliminer la gravité des impacts environnementaux négatifs
prévus et à améliorer la performance et l’acceptabilité globales du projet sur le plan
environnemental.

Dans le cas où des mesures d’atténuation s’imposent, le promoteur doit s’efforcer d’agir sur
les impacts dans l’ordre de priorité suivant :
1. Éliminer ou éviter les impacts négatifs
2. Réduire les impacts négatifs
3. Créer d’autres impacts bénéfiques pour contrebalancer en tout ou en partie les impacts
négatifs, ou mettre en valeur certains aspects du milieu.

L’atténuation fait partie intégrante de l’évaluation des impacts. Elle vise à trouver de
meilleures façons d’éliminer ou de réduire les impacts négatifs du projet et d’en maximiser les
avantages. Dès que des impacts négatifs importants sont identifiés, on devrait discuter de la
possibilité de les éliminer en modifiant :
- la conception,
- l’emplacement ou l’exploitation du projet.
C’est pourquoi une bonne intégration de l’équipe responsable de l’ÉIE et des ingénieurs
concepteurs du projet revêt beaucoup d’importance.

Lorsque des impacts résiduels subsistent après l’application des mesures d’atténuation, il faut
prévoir une compensation monétaire ou autre (ex. : construire une nouvelle école) pour éviter
que le public ne subisse des inconvénients plus grands que les avantages tirés du projet.

Les communautés touchées par la construction et l’exploitation de grands équipements


pourraient se voir attribuer une aide spéciale, financière ou autre. On peut conclure des
ententes relatives aux impacts communautaires pour aider les communautés locales à
s’adapter au phénomène de forte expansion suivie de récession qui caractérise souvent la
construction et l’exploitation des grands projets. Une telle entente peut prévoir le versement
d’une certaine somme à la communauté pour compenser les impacts locaux, sociaux et
communautaires, et pour instaurer des programmes de surveillance et de suivi visant à
mesurer les impacts communautaires durant la construction et l’exploitation.

m) Rédaction du rapport et documentation

Le document d’ÉIE doit décrire le processus d’évaluation et la méthodologie utilisés pour


recommander un projet, afin que les décideurs puissent en suivre chacune des étapes. Le
document doit aussi énoncer les hypothèses et les jugements subjectifs sur lesquels repose
l’évaluation. La section portant sur l’évaluation globale doit décrire les impacts résiduels qui
ne peuvent être évités ou atténués par des mesures d’atténuation ou de compensation. Il
revient aux décideurs d’assimiler toute l’information qui leur est fournie et de décider si les
avantages du projet justifient les perturbations qui pourraient survenir.

Tous les renseignements pertinents recueillis durant le processus d’ÉIE, ainsi que la façon
dont ils ont été analysés et les jugements portés pour choisir le projet préférable, doivent être
décrits dans le document d’ÉIE.

Ce document est le support principal utilisé par le promoteur pour présenter le projet, c’est-à-
dire pour justifier d’entreprendre le développement proposé. Il est essentiel que ce rapport soit
clair, précis et utile aux décideurs.

Le document d’ÉIE doit être rédigé et présenté de manière claire et concise. Il doit présenter
une information équilibrée, pertinente et succincte. Les données techniques détaillées sont
généralement confinées dans des annexes ou présentées sous forme de références à des
rapports. Comme ce document doit servir à la prise de décisions, il doit expliquer les enjeux
importants tels :
- les compromis,
- les critères d’évaluation,
- les processus d’évaluation et de sélection,
- les impacts irréversibles, etc.

De façon générale, un document d’ÉIE doit contenir les sections suivantes :

• Sommaire contenant un bref exposé des principales conclusions et recommandations


• Contextes politique, juridique et administratif de l’ÉIE
• Justification du projet
• Description du projet et des différentes variantes pour le mener à bien, en fonction des
contextes géographique, écologique, social et temporel
• Description de l’environnement, notamment les conditions physiques, biologiques,
socioéconomiques et d’utilisation des ressources existant avant le développement du projet
• Analyse des différentes variantes comparant la conception, le site, les options
technologiques et opérationnelles de façon systématique (et quantitative si possible) en
fonction des impacts environnementaux potentiels, des coûts d’investissement et
d’exploitation, de la pertinence et des exigences institutionnelles, de surveillance et de suivi
• Analyse des impacts environnementaux potentiels, positifs et négatifs, qui résulteront
probablement du projet proposé et les incertitudes quant à leurs prévisions.
• Identification des mesures d’atténuation, des impacts résiduels impossibles à atténuer et des
possibilités d’améliorer l’environnement
• Programmes de surveillance et de suivi de l’environnement
• Annexes, incluant une liste des participants à l’ÉIE et des références, un registre des
réunions inter-institutionnelles et les feuillets cartographiques.

Il vaut mieux présenter les données et les analyses détaillées importantes, mais non
essentielles pour étayer l’ÉIE, dans des documents complémentaires au rapport principal.

n) Mise en œuvre de la surveillance environnementale et du suivi


Le processus d’ÉIE ne s’arrête pas une fois que le projet est approuvé. Pendant la mise en
œuvre du projet, le promoteur doit veiller au respect des engagements environnementaux qui
ont été pris devant les organismes de réglementation, les agences de financement et les autres
parties prenantes.

Il faut rédiger, à l’intention du personnel du projet, des conseillers et des entrepreneurs, les
documents de suivi de l’ÉIE (tels les programmes de surveillance et de suivi des impacts), qui
définissent les directives, réglementations et critères environnementaux à respecter dans la
conception, la construction et l’exploitation des ouvrages, ainsi que les commentaires ou les
conditions particulières imposées par les autorités et les agences de financement durant le
processus d’ÉIE.

Il faut élaborer des clauses environnementales propres au projet afin de préciser les
précautions et les mesures d’atténuation relatives aux activités de construction qui risquent
d’engendrer des impacts environnementaux importants (ex. : passage de cours d’eau, dragage,
assèchement). Si la construction est confiée en sous-traitance, les documents d’appel d’offres
et les contrats doivent contenir des exigences environnementales précises (ex. : embauche
locale).

Un spécialiste de l’environnement doit assurer la surveillance de la construction , y compris


des inspections et des études sur le terrain, pour veiller au respect des exigences de protection
de l’environnement. Il importe de planifier et de prévoir un budget pour la surveillance
environnementale de la construction .

Par ailleurs, le suivi des impacts environnementaux permet de déterminer les changements
environnementaux résultant de la mise en œuvre du projet. Dans le contexte de l’ÉIE, les
programmes de suivi des impacts visent les objectifs suivants :

• S’assurer que l’installation satisfait à toutes les exigences environnementales réglementaires


et que les engagements pris dans le document d’ÉIE et les conditions d’approbation et de
financement sont effectivement remplis
• Vérifier les évaluations des impacts environnementaux afin de raffiner les futures ÉIE
• Évaluer l’efficacité des mesures d’atténuation en comparant les changements
environnementaux réels et prévus de façon à prendre immédiatement des mesures pour
atténuer les impacts imprévus
• Rassurer le gouvernement et le public quant à la démarche d’ÉIE utilisée, aux décisions
prises, à la conception de l’ouvrage, etc., surtout lorsqu’on est allé de l’avant avec un projet
présentant beaucoup d’incertitudes

Normalement, le document d’ÉIE décrit les programmes de surveillance et de suivi qui seront
mis en place durant la construction et l’exploitation.

Les activités du programme de suivi des impacts doivent être amorcées avant la mise en
service (en fonction de la portée du projet) et se poursuivre pendant l’exploitation de
l’ouvrage.

L’état de référence du milieu permettra de comparer les changements. Le suivi, pendant


l’exploitation, mesure les changements et les tendances au fil du temps. Les résultats du
programme de suivi doivent être présentés dans un rapport qui permettra de diffuser les
enseignements. Il importe d’intégrer au système d’évaluation et d’analyse des impacts, les
renseignements et l’expérience tirés des activités de suivi afin d’améliorer la qualité des
évaluations futures. Une telle vérification permet d’évaluer la précision ou l’efficacité des
hypothèses ainsi que des méthodes de prévision et d’évaluation utilisées pour l’ÉIE.

VIII NECESSITE DE L'ETUDE D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT

VIII-1 CAS DU PROJET DE BARRAGE DE RETENU D'EAU DE SOULÉDÉ


(EXTRÊME-NORD DU CAMEROUN)

VIII-1-1 Présentation du projet

Il s'agit d'un projet de construction d'un barrage dans les environ de la ville de Mokolo, sur le
Mayo Kéloué au nord de Soulédé . C'est un projet de moyenne envergure s'articulant autour
de trois actions principales: l'installation du chantier, la construction du barrage et des
ouvrages annexes, la mise en eau et l'exploitation de la retenue.

 l'installation du chantier consiste essentiellement en l'ouverture des pistes de


desserte, la construction des infrastructures de stockage de matériels, le recrutement
et l'hébergement des ouvriers spécialisés
 la construction du barrage et des ouvrages annexes, exigera :
.la mise en place d'une ou de plusieurs carrières
.des travaux de maçonnerie, de plomberie et d'électrotechnique au cours de
l'édification du barrage, de l'unité de traitement des eaux, du château d'eau, et de la
pose de des ouvrages de canalisation (tuyauterie et accessoires, regards de visite et
pompe)
 la mise en eau et l'exploitation de la retenue, devra voire se remplir le barrage et
assurer la distribution de l'eau

On devrait suivre les origines des 250 ouvriers prévus sur ce chantier et leur
interrelation avec les populations locales

Il est à relever que le projet ne prévoit pas des équipements d'irrigation, d'abreuvage
des bêtes, et d'approvisionnement en eau potable des populations en aval du barrage.

VIII-1.2. Présentation générale de la zone d'étude

a) Localisation du projet

Le projet est situé dans la province de l'extrême-Nord, département du Mayo Tsanaga,


arrondissement de Mokolo. Le département est situé entre le 13 è et le 14è degré de longitude
Est et entre le 10è et 11è degré de latitude Nord.

Le village de Soulédé se trouve au centre d'un ensemble de petits villages. L'accès à la cuvette
se fait à partir de la route Soulédé-Mokolo à environ 1400 m du centre de Soulédé à
l'intersection des axes routiers soulédé-Doumzaraï et Soulédé-Mazam. Cette accès a une
longueur de 3000 m jusqu'au lit du Mayo principal de la cuvette.

b) Présentation du site
Soulédé est caractérisé par un relief accidenté. Les fortes pentes sont jonchées de blocs
rocheux donnant un aspect ruiniforme très pittoresque.

L'analyse morphologique présente un réseau hydrographique très disséqué, subdendritique à


subdirectionnel, assez dense. Le Mayo Kéloué qui est le principal cours d'eau saisonnier est
orienté Sud-Nord

La nature de la roche très monotone est celle d'un granite porphyrique. Les sols sont très peu
épais, surtout sur les pentes, grisâtres, graveleux et riches en éléments quartzeux anguleux.

Le climat est caractérisé par la rudesse et la longueur de la saison sèche, et une saison des
pluies courte mais assez arrosée. Près de 1000 mm de pluie tombent pratiquement en 4 à 5
mois (mai à septembre) dans l'année, entraînant parfois une érosion intense sur les flancs des
montagnes. Le reste du temps est caractérisé par une sécheresse et un fort taux d'évaporation.
D'où l'idée de créer des structures comme les barrages pour retenir l'eau en saison des pluies
pour son utilisation en saison sèche.

L'agriculture et dans une moindre mesure l'élevage sont les principales activités des
populations de soulédé.

La densité de population est relativement élevée et avoisine 200 habitants au km² par endroit,
entraînant la quasi absence d'espace non effectivement mis en valeur.

VIII-1.3. Caractérisation sommaire des impacts avec les mesures d'atténuations ou de


compensations descriptives

a) Impacts écologiques

a-1) Installation du chantier

 destruction des sols et des champs: Impact relativement important par rapport aux
autres impacts éventuels au moment de l'installation du chantier, à cause de la rareté
des terres dans la région;
 destruction de la flore: quantité et diverses espèces d'arbres seront détruites;
 perturbation de la faune: les bruits causés par le chantier peuvent cause une
perturbation des habitudes migratoires de la faune; de même que la destruction de
leurs habitats.

a-2) Construction du barrage et des ouvrages annexes

 Carrière
 destruction des sols (quantité de terre décapée);
 destruction des roches (quantité de pierres concassées);
 destruction des champs (surface de champs et types de cultures détruites);
 destruction de la végétation (qualité d'espèces d'arbres détruites);
 destruction des pâturages (surface détruite);
 perturbation de la faune (nature de la faune);
 pollution atmosphérique (maladies broncho-pulmonaires).

 Maçonnerie, plomberie et électrotechnique


 effets induits sur l'extérieur (matériaux importés et nature des effets).

A-3) Mise en eau et exploitation

 inondation des champs (surface des champs et types de cultures inondés);


 inondation des pâturages (qualité et espèces des arbres);
 destruction des arbres (quantité et espèces floristiques);
 destruction des sols (quantité d'altération);
 ensablement (quantité de sable déposé);
 modification du régime hydrologique en aval (débit et niveau de la nappe
phréatique);
 pollution des eaux (qualité chimique et bactériologique de l'eau);
 modification du microclimat (taux d'humidité de l'air).

b) Impact socio-économique

b-1) Installation du chantier


 perturbation des hommes, déplacement de la population (changement d'habitat);
 affectation des moeurs (les 250 ouvriers nécessaires pour le chantier viennent
d'origines diverses, avec des moeurs différentes);
 accidents de travail, pendant les travaux (chute des hommes ou des objets sur des
individus,...) Construction du barrage et ouvrages annexes.
 Carrière
 perturbation des hommes (changement d'habitat, recasement);
 création d'emploi (nombre d'employés);
 accroissement des revenus (augmentation de la masse monétaire);
 inflation (indice des prix);
 accident de travail (nombre et nature des accidents);
 formation sur le tas (nombre de personnes formés);
 affectation des moeurs (nature des cohabitations);
.structures sanitaires (nombre et nature des équipements).

 Maçonnerie, plomberie et électrotechnique


 création d'emploi (nombre d'employés)
 accroissement des revenus (augmentation de la masse monétaire locale)
 inflation (indice des prix)
 affectation des mœurs (nature des cohabitations);
 accidents de travail (nombre et nature des accidents);
 structures sanitaires (nombre et nature des équipements);
 formation sur le tas (nombre de personnes formées).

b-2) Mise en eau et exploitation

 apparition et accroissement de certaines maladies humaines et animales (nature des


maladies et taux de prévalence);
 risque de noyade (nombre de victimes);
 introduction de nouvelles activités économiques (nature de activités);
 conflits sociaux (nature et importance des litiges);
 satisfaction des populations (opinion et expression des bénéficiaires).

c) Mesures d'atténuation et de compensation

c-1) Accidents de travail

 éducation des populations riveraines;


 mise en place des mesures de sécurité sur le chantier et ses environs immédiats;
 souscription d'une police d'assurance appropriée par l'entrepreneur.

c-2) Inondation des champs

 indemnisation des familles victimes par le maître d'ouvrage;


 l'amélioration des conditions légales sur le droit foncier en faveur des personnes
victimes;
 veiller notamment à ce qu'elles pussent avoir de l'espace pour cultiver car la terre
est assez rare dans ces montagnes densément peuplées.

c-3) Apparition et accroissement de certaines maladies humaines et animales

 sensibilisation et éducation des populations aux mesures d'hygiène, et renforcement


des structures sanitaires;
 construction des abreuvoirs pour les bêtes;
 installation des bornes fontaines pour l'approvisionnement en eau potable autour de
la retenue, afin d'éviter la consommation directe des eaux du lac.

c-4) Pollution des eaux

 sensibilisation des populations;


 utilisation contrôlées des engrais et des pesticides dans le bassin versant;
 interdiction de toute forme de pêche à l'aide des produits toxiques;
 protection du lac par une clôture en grillage ou en arbustes épineux;
 culture , sous contrôle écologique, des plantes aquatiques épuratrices dans le lac;

c-5) Ensablement

 construction des diguettes filtrantes en pierres calées en amont de la retenue


 renforcement des mesures anti-érosives sur le bassin versant de la retenue.
d) Alternatives

le projet dans sa conception n'intéressait en réalité que les population de l'agglomération de


Soulédé et de ses environs immédiats. Tous les autres habitants de la région devront continuer
à couvrir des distances importantes pour se ravitailler en eau en saison sèche; les uns en
direction du barrage et les autres en direction de leurs points traditionnels de ravitaillement en
eau. Soulédé ne fait pas partie du bassin versant concerné par la retenue et le cours d'eau dont
le débit en aval subira des modifications ne traverse pas les villages concernés par l'adduction
d'eau dans le projet. C'est dire que les populations les plus susceptibles de ressentir les effets
négatifs de la construction de la retenue n'en seraient pas les principales bénéficiaires.

Tout ce qui précède nous amène à nous interroger sur la meilleure manière de résoudre le
problème d'eau dans cette région, c'est a dire entre autre de rapprocher l'eau des populations
en saison sèche:

 au lieu de construire un seul grand barrage qui continuera à imposer parfois de


longs déplacements à certaines populations environnantes, ne serait-il pas
préférable d'envisager, la mise en place de plusieurs petits barrages dans la région
afin de rapprocher les zones d'approvisionnement en eau des populations;
 ne serait-il pas possible dans le cas où la réalisation d'un grand barrage est une
bonne option d'envisager l'extension maximale du réseau d'adduction d'eau à tous
les villages densément peuplés des montagnes?
 que faire pour prendre en compte la forte évaporation de la région.

e) Programme de surveillance

Un programme de surveillance devra être élaborer pour contrôler l'évolution des paramètres
relatifs à certains aspects de fonctionnement du barrage et de ses relations avec
l'environnement. Quelques un des aspects à considérer par ce programme pourraient être:
 la qualité de l'eau
 l'ensablement de la retenue
 l'efficacité des ouvrages, à savoir:
*la résistance et l'étanchéité du barrage et des canalisations
*la puissance de la pompe;
*le fonctionnement des vannes;
 le récurage des diguettes filtrantes en amont;
 la pollution de l'eau;
 l'entretien régulier de la station de traitement des eaux;
 les fluctuation de la profondeur de la nappe phréatique en aval

VIII-2 EXEMPLES D'IMPACTS POTENTIELS SUR L'ENVIRONNEMENT DE


QUELQUES PROJETS D'AMÉNAGEMENT

VIII-2-1 Impacts des périmètres irrigués (Riziculture ou cultures maraîchères)

La pratique des cultures irriguées implique en général une utilisation intensive du sol, ainsi
que l'application massive des produits chimiques agricoles ( engrais et produits
phytosanitaires). L'impact d'un développement de culture irriguée ( riziculture ou maraîchage)
sur l'environnement n'est pas négligeable.

On constate globalement, de la part des producteurs, une absence de prises en compte des
aspects liés à la protection de l'environnement et la conservation des ressources.

Les risques potentiels sur l'environnement entraînés par la pratique des cultures irriguées
concernent de nombreux domaines:

a) Impacts sur l'environnement biophysique et mesures de mitigation et de renforcement

a-1) Sols

L'excavation des canaux pour la préparation des parcelles irriguées combinée à l'inondation et
le drainage répétés des parcelles (cas de la riziculture) contribuent à la dégradation des sols.
De plus, il y a la possibilité de la salinité dans la zone du projet. Le système d'apport d'eau
peut créer des zones de stagnation d'eau.

Une exploitation trop intensive des ressources pédologiques entraîne la détérioration de la


qualité des sols. En effet, les cultures maraîchères fatiguent énormément le sol, et les rotations
pratiquées ne suffisent pas à conserver une fertilité minimale.

Les techniques culturales mal adaptées peuvent entraîner l'augmentation des processus
d'érosion éolienne et hydrique (cas des cultures maraîchères). En effet, souvent les cultures
maraîchères ne garantissent pas une couverture végétale suffisante puisque les exploitants
pratiques rarement l'inter-culture et enlèvent toute végétation pouvant concurrencer les
plantations.

Pour atténuer ces impacts négatifs, un système de drainage de devrait être conçu et appliqué
pour extraire par lessivage l'excès de sel des parcelles de riz et pour éviter la création des
zones de stagnation d'eau qui deviendraient des sites de multiplication des mauvaises herbes
aquatiques et des vecteurs de maladies hydriques.

Il faut former les paysans aux différentes techniques culturales suivant le type de milieu et de
culture.
a-2) Végétation

La préparation des champs et les canaux d'irrigation nécessite la destruction de la végétation


naturelle, constituée d'arbres, d'arbustes et d'herbes, par le déboisement et le désherbages total
des zones de culture. Ces destructions réduisent l'habitat des animaux sauvages, le pâturages,
les zone de chasse de la population de la zone du projet

Ces impacts requièrent des mesures d'atténuation indirectes qui comprennent, la protection de
la végétation naturelle dans les environ immédiats de la zone du projet. La protection des
animaux sauvages doit aussi être renforcée comme un moyen de restauration de la
biodiversité de la zone.

Les communautés locales doivent être encourager à planter les arbres dans les endroits
appropriés pour remplacer autant que faire se peut, la végétation détruite.

a-3) Faune

La préparation des parcelles entraînent la destruction et la réduction de la faune au travers du


défrichement de la végétation initiale et la destruction des habitas. La mise en oeuvre du
système irrigation et du type de culture appliqué peut causer le flux de certaines espèces
animales qui sont attirées par le nouvel environnement. Par exemples dans les rizières, les
espèces immigrées peuvent comprendre entre autres les oiseaux qui se nourrissent de riz, les
sangsues, les escargots et les insectes.

Pour atténuer ces impacts négatifs, les stratagèmes pour chasser les oiseaux (épouvantail, cas
du culture du riz), doivent être encourager. Les conditions favorables à la présence des
animaux nuisibles doivent être contrôlées par des techniques appropriées, y compris la lutte
biologique.

a-4) Air

La production des cultures irriguées (maraîchage, riziculture, etc..) nécessitent de nombreux


travaux de sol qui génèrent la poussière dans l'atmosphère, et par conséquent peut affecter la
santé humaine.

Pour atténuer cet impact, les populations doivent être conseiller de l'usage des masques
lorsque cela est possible pour tenter de réduire l'inhalation de la poussière.

a-5) Climat

La présence temporaire de l'eau dans les canaux d'irrigation et les parcelles (cas de rizière)
peut influencer le microclimat en augmentant l'humidité relative et en abaissant la température
moyenne.

a-6) Eau

L'un des graves problèmes où peuvent conduire les projet d'irrigation est la pollution du sol et
des eaux de surface et des nappes due à l'utilisation excessive des produits chimiques
agricoles. En effet, l'application localisée des engrais et des pesticides, liés à des
doses appliquées trop importantes augmentent les risques de lessivage.
L'impact peut être atténué par une utilisation adéquate des produits chimiques agricoles, le
contrôle de la qualité de l'eau et éventuellement, le traitement de l'eau

L'aggravation ou le déclenchement des maladies hydriques ou autres affections. Celles-ci sont


liées à une mauvaise gestion de l'irrigation, avec des apports d'eau trop abondants et une eau
de mauvaise qualité. Des pratiques peu judicieuses telles que l'abandon sur les parcelles des
plantes contaminées (maladies, parasites) et putréfiées peuvent contaminer le sol.

Le comportement outrancier en matière de lutte phytosanitaire peuvent causer des dommages


irréversibles sur l'environnement.

b) Impact sur l'environnement socio-économique

b-1) Population

La mise en exploitation du périmètre irrigué peut attirer la migration des familles entières des
zones fortement peuplées et de faible production vers les zones de faibles populations et de
terre plus productive dans la zone du projet. Comme résultat de ces migrations des gens de
cultures différentes vont se retrouver ensemble. Et cela peut être à l'origine de certains
conflits. De ces déplacements des hommes d'une zone vers un autre peuvent survenir des
contraintes sanitaires et de santé.

Comme mesure de mitigation de cet impact, il est nécessaire que la tenure foncière soit
amendée pour permettre l'accommodation des besoins des immigrants. Les programmes
sociaux destinés à intégrer des gens d'origine sociale et religieuse différentes doivent être
développer et exécuter. Finalement l'éducation à la santé communautaire doit être activement
mise en place, soutenue et continue jusqu'à ce qu'elle produise des résultats.

b-2) Agriculture

La délimitation des parcelles, sa préparation et plus tard son exploitation, ont un impact sur
les activités agricoles des natives de la région comme suite:
 l'introduction de la technique pointue d'irrigation va bouleverser les pratiques
agricoles traditionnelles, et va nécessiter que le population locale s'adapte;
 le changement dans la production agricole du mil aux cultures irriguées (riz ou
maraîcher) va changer le mode d'alimentation.

Les propositions suivantes peuvent être faites pour atténuer les impacts négatifs et renforcer
les impacts positifs:

 des vastes programmes gratuits de formation agricole doivent être accordés aux
agriculteurs;
 les terres doivent fournies pour la cultures d'autres cultures que celles prévus dans
le cadre du périmètre irrigué;
 des programmes de nutritions avec un accent sur les différentes manières de
préparer et utiliser les nouveaux aliments doivent être instituer;
b-3) L'élevage

la création des parcelles de cultures irriguées vont probablement réduire les zones de
pâturage. Cependant les sous-produits de la culture des spéculations irriguées (cas du riz par
exemple) peuvent être utilisés pour la nutrition du bétail. Les impacts négatifs peuvent inclure
la modification de la traditionnelle conduite routinière des animaux au pâturage et des
conditions épidémiologiques difficiles crées par les eaux stagnantes relativement polluées.

Les mesures de mitigation et optimisation peuvent concerner le renforcement des services


vétérinaires, la gestion des pâturages et l'amélioration de la relation agriculture/élevage.

b-4) Activités commerciale

Une importante production des cultures irriguées (riz ou maraîchers) va améliorer les
opportunités de revenus dans la zone de projet.

Pour renforcer cet impact, les agriculteurs doivent être encourager à former des coopératives
pour développer une stratégie du marché de leur production. Une telle coopérative pourra
également pourvoir aux facilités de stockage pour réduire les pertes post-récoltes.

b-5) Education

l'accroissement des opportunités de gain pour les agriculteurs pourra permettre une
amélioration en qualité et en quantité du niveau d'éducation
Cet impact pourra être renforcé à travers les programmes de sensibilisation ayant pour but de
révéler divers programmes de formation professionnelle disponibles pour les jeunes, en
particulier pour les filles à différents niveau d'éducation

b-6) Santé

L'incidence des maladies hydriques va s'accroître dans la zone à la suite de la présence des
eaux stagnantes dans les parcelles irriguées (rizière) ou dans les canaux d'irrigation.
Cet impact pourra être atténué par le développement des infrastructures sanitaire. Mais, il
faudra surtout mettre en place un programme de sensibilisation et d'éducation effective en
matière de santé.

b-7) L'habitat

L'architecture des habitats pourra éventuellement changer comme résultat de l'apport de


techniques nouvelles de construction par les immigrants. De plus le standard général des
habitats pourrait s'améliorer à cause de l'augmentation des revenus.

b-8) Tourisme

Les activités conduites dans la zone du projet pourrait susciter une forme de tourisme. Cet
impact devra être gérer pour être optimiser
b-9) Culture et traditions

Le flux de migrant d'origines différentes va sûrement influencer les coutumes des populations
locales. Les campagne de sensibilisation doivent être menés pour encourager des ententes, des
acceptations mutuelles et la paix surviendra pour éviter des conflits qui peuvent provenir des
perceptions différentes

b-10) Communication

Les facilités offertes par le projet devraient aider à améliorer la communication dans la zone.
Les populations devront être informées des possibilités offertes.

b-11) Relation de genre

L'intégration des femmes dans le projet devrait aider à accroître leurs revenus et leurs
responsabilités. Ceci pourrait changer la répartition traditionnelle des taches au sein de la
cellule familiale.

VIII-3 IMPACT POTENTIEL DU PROJET D'ASSAINISSEMENT

VIII-3-1 Impact liés à la mise en place et au fonctionnement du réseau d'assainissement

a) La collecte des eaux usées des établissements concernés par le réseau d'assainissement
enterré ne mettra pas instantanément fin à la totalité de l'écoulement des eaux usées dans les
canaux de drainage des eaux pluviales. Aussi on aura un volume d'eau plus faible avec des
caractéristiques sanitaires satisfaisantes. C'est donc une eau faiblement polluée exempte de
substances toxiques qui circulera dans la forêt grâce à l'auto-épuration. En outre le marigot
Dassasgo recevra uniquement les eaux usées domestiques de quelques habitations.

b) Impact sur l'amélioration de la situation sanitaire générale

La décroissance de charges de pollution chimique et biologique (parasites et germes fécaux)


contribuera fortement à la diminution des risques sanitaires chez les utilisateurs directs ou
indirects des eaux des différents marigots concernés par le projet. L'impact portera
essentiellement sur les maladies à transmission hydrique, infections intestinales et parasitoses.

A cela s'ajoutera une diminution des écoulements du canal, de éliminant ou réduisant du coup
la prolifération des insectes piqueurs.

c) Impact sur le bien être des populations

L'assainissement éliminera la diffusion des mauvaises odeurs à partir de la station du rond


point des Nations Unies et des rejets de l'hôpital et une réduction des odeurs au niveau de la
tannerie.

Les eaux du marigot devraient reprendre la couleur naturelle.


d) Impact sur l'environnement naturel

 Impacts positifs

Le projet d'assainissement aura un effet bénéfique sur la qualité écologique des eaux de
surface et sur les utilisation durable. Ceci se traduisant par une diminution des effluents
pollués et des nuisances sensorielles (vue-odeur) au niveau des berges et une réduction des
risques sanitaires.

Cet assainissement est un préalable à la mise en place de tout projet d'aménagement de la FC


du Barrage et permettre ainsi le développement d'activités récréatives pour la population
autour des points d'eau ("étang des amoureux").

 Impacts négatifs

Le captage par le réseau d'assainissement collectif des eaux usées issues du marché, des 2
principaux hôtels, de l'hôpital et de la prison va entraîner une diminution de la quantité d'eau
alimentant le marigot de la FC du barrage : la baisse du débit est estimée à près de 30 %. Cette
diminution sera perceptible en saison sèche surtout avec des impacts écologiques
difficilement quantifiables. Cependant il y aura une modification floristique, des impacts
négatifs sur la faune ainsi que les comblements des caniveaux par les ordures déversées.

e) Impacts socio-économiques sur la production agricole intra-urbaines

La diminution du débit des eaux rejetées limitera les productions maraîchères et des plantes
ornementales ce qui entraînera un manque à gagner de 50 000 à 200 000 F pour certains
exploitants.

Les matières fertilisantes notamment l'azote ammoniacal va disparaître avec l'assainissement.

f) Impacts liés à l'installation et à la mise en charge des conduites d'assainissement

Les travaux qui s'étaleront sur environ deux ans perturberont les activités de circulation
urbaine et agricoles.

VII-3-2 Impacts liés à la mise en place et au fonctionnement des bassins de lagunage

L'emprise d'une surface de 26 ha et la construction d'un site de lagunage dans le périmètre


d'une capitale telle que Ouagadougou, qui connaît un développement exceptionnel, va créer
d'importantes contraintes sociales et environnementales au niveau du site retenu.

Il a été retenu 2 sites alternatifs : (le site de la forêt du barrage a été éliminé pour des raisons
environnementales évidentes)

 le site en bordure de la route de Kaya ou site S1


 le site en bordure de la route de Fada N'Gourma (Ouagadougou - Est) ou encore
site S2.
a) Impacts liés à l'expropriation des populations résidants sur le site

La réquisition par l'état de la surface nécessaire au lagunage (26 ha) signifie pour les familles
résidentes la perte :

 de leur logement;
 de leurs ressources : terres agricoles, abris pour animaux, point d'eau;
 de leur lieu de culte religieux ou traditionnel : églises, mosquées, lieux sacrés;
 de leur environnement socioculturel : relations familiales ou amicales avec le
voisinage.
Eu égard au contraintes évoquées, et sur la base de la comparaison des dommages relatifs des
2 solutions le site 2 (route de Fada) paraît plus favorable : nombre de familles moins
importantes, agriculture développée et une occupation plus récente du site. Ainsi
l'expropriation aurait un faible impact sur l'organisation sociale. Tandis que dans le site S1
(route Kaya) les résidents sont groupés en une communauté villageoise traditionnelle,
occupant des habitations très anciennes et relativement se consacrant à l'agriculture pluviale et
ne disposant d'aucune commodité.

b) Impacts liés aux travaux

Les travaux de chantiers qui dureront 6 mois, mobiliseront un grand nombre d'ouvriers et
d'engins de génie civil. Les principales nuisances engendrées seront principalement : le bruit
et la poussière et la limite des déplacements pour accéder à certains secteurs.

c) Impact lié au fonctionnement des bassins

On peut observer de risques d'infiltration et de contamination des nappes, et la prolifération


d'insectes piqueurs (culex, anophèles, glossines).

d) Impact lié au rejet de l'eau épurée

L'eau épurée pourrait servir aux activités agricoles (maraîchage) et de pépinière.

Compte tenu de l'évolution future de la ville de Ouagadougou, le choix d'implantation d'un


site de lagunage dans le quartier Kossodo semble le plus opportun du point de vue social et
environnemental.

VIII-3-3 RECOMMANDATIONS ET MESURES D'ACCOMPAGNE MENT A


ENVISAGER

La mise en place d'un réseau d'assainissement, la construction et le fonctionnement d'une


station d'épuration par lagunage ne seront pas sans générer quelques risques et désagréments
plus ou moins sévères aux populations de proximité. Afin d'atténuer les effets de ces
désagréments, des mesures seront prises à titre préventif et correctifs des nuisances.
a) Mesures préventives

Elles portent sur :


 les normes techniques de constructions des ouvrages sur la base de cahier de
charge à soumettre aux entreprises d'exécution;
 la gestion des ouvrages d'assainissement dont l'entretien sera assuré par une
équipe permanente et les contrôles de qualité seront effectués par l'Office National
de l'Eau et de l'Assainissement (ONEA) équipé à cet effet;
 les mesures concernant des populations:
* pour les populations directement concernées (à déguerpir) les informer à temps
et prévoir une zone pour leur réinsertion
* pour la population avoisinante elle doit être informée sur la nature des travaux,
ainsi que des conséquences à court et long terme sur leur mode de vie.

b) Mesures correctives

Elles concernent :
 le dédommagement et la compensation des populations directement concernés
(terroirs lotis, main d 'oeuvre sur le chantier, puits pour compensés les manques
d'eau);
 es mesures limitatives des conséquences environnementales négatives directes : le
fonctionnement de l'entretien des voies d'évacuation fluviales et en apport d'eau au
marigot de la FC du barrage pour améliorer la qualité environnementale du milieu
car en saison sèche l'eau va diminuer.

Cet apport d'eau pourra se faire quand le barrage de Ziga sera fonctionnel.

c) Mesures d'accompagnement à moyen terme visant à augmenter l'impact positif du projet

Elles concernent :
 la valorisation des eaux ( 6000 m³ d'eau/j) et des boues pour les cultures
maraîchères;
 l'impact positif du projet sur l'environnement naturel : l'assainissement du marigot
de la FC du barrage sera une excellence opportunité pour concrétiser cette zone
boisée et la restitution de son rôle éducatif et récréatif. Elle est en phase d'être
clôturée. L'aménagement est en cours d'étude;
 l'impact positif du projet sur la santé publique.
L'assainissement collectif malgré l'urgence de sa mise en place et son caractère local (une
zone donnée) améliorera la qualité sanitaire des populations.

 les aspects liés à la législation et la régularisation en matière de protection de


l'environnement.

Tous ces éléments sont issus du Code de l'environnement promulgué comme loi en Janvier
1995.
PRINCIPAUX IMPACTS POUVANT ÊTRE DECRITS DANS L’ETUDE D’IMPACT
D’UN PROJET DE POSTE ELECTRIQUE

- les impacts des travaux sur la qualité des sols, des eaux de surfaces et des eaux
souterraines particulièrement ceux associés à l’extraction d’eau souterraine ou au drainage
des nappes phréatiques
- les inconvénients liés à la phase de construction (perturbation du réseau de transport, bruit,
poussières, etc.)
- les impacts des travaux sur le patrimoine naturel et culturel, y compris les effets sur les
biens d’importance archéologique, de même que sur le patrimoine bâti
- les effets sur la végétation, la faune et ses habitats, en accordant une attention particulière
aux espèces menacées ou vulnérables ou susceptible d’être ainsi désignées (superficies
affectées, nombre d’espèces touchées, densité de population, etc.)
- les impacts sur l’utilisation actuelle et prévue du territoire notamment les effets anticipés
sur la vocation agricole et forestière du territoire (perte en superficie et en valeur
économique, modification du drainage agricole, etc.), et les effets sur l’utilisation
récréative de territoire, incluant la villégiature, la chasse et la pêche
- la modification du climat sonore aux alentours des emplacements de poste, en fournissant
les résultats de la modélisation selon l’indice statistique Neq (jour et nuit) et une
cartographie isophonique des indices Neq maximum de jour et Neq maximum de nuit
- les effets sur les milieux visuels (intrusion de nouveaux éléments dans le champ visuel,
changement de la qualité esthétique du paysage)
- les impacts sur les infrastructures de services publics existantes et projetées, tels que
routes, lignes et postes électriques, prises d’eau, parcs et autres sites naturels, pistes
cyclables et autres équipements récréatifs, hôpitaux, écoles, etc.
- les effets sur la superficie des lots, la destruction des lotissements existants, la
modification des accès aux bâtiments et l’expropriation de bâtiments
- les effets sur la population même et sa qualité de vie (relocalisation des individus et des
activités, perte d’espaces verts, modification des habitudes de vie, inconvénient à cause de
l’éclairage nocturne des nouvelles installations, etc.)
- la modification des niveaux d’exposition aux champs électromagnétiques pour les
résidants vivant à proximité des nouvelles infrastructures
- des effets biologiques des champs électromagnétiques sur la santé publique, en fournissant
un état de situation de la recherche au niveau national et international
- les impacts économiques du projet, notamment la création d’emplois et l’attraction pour
l’implantation d’industries énergivores, de même que ces effets sur la valeur des terres et
des propriétés, la base de taxation, les revenus des gouvernements locaux, etc.
- les impacts résultant des activités d’entretien et d’exploitation, notamment sur la
contamination du sol, de l’eau et de l’air et sur les dangers pour la santé publique
BIBLIOGRAPHIE

1. André P., Delisle C. E., Revéret J.P., Sène A. et Coll., 1999.- L’évaluation des impacts sur
l’environnement, processus, acteurs et pratique. Presses Internationales Polytechnique,
Canada. 416 p.
2. Banque Mondiale, 1992.- Rapport sur le Développement dans le monde. Le
développement et l'environnement - indicateurs du développement dans le monde.
Washington; Etats Unis.
3. Coopération bilatérale, 1993.- Exemple coopération nerlandaise (en conformité avec les
directives communautaires).
4. Commission des Communautés Européennes, 1993.- Manuel sur l'environnement. Guide
de l'utilisateur (en rapport avec la Convention de Lomé). CEE, Direction générale du
développement.
5. Deraime S., 1993.- Economie et Environnement. Editions du Monde, Marabout, Livre de
Poche, Paris.
6. Directives de la Banque Mondiale, 1989.- ( OD 4.00; OD 4.01 et OD 4.30)
 OD. 4.00: Procédure de revue environnementale des projets; grandes catégories
environnementales (A, B, C).
 OD. 4.01: Ressources naturelles (vert); Pollution, Energie, Environnement urbain
(brun); Déplacements de personnes, accès aux ressources (rouge).
 OD. 4.30: Déplacements involontaires de population.
7. Directives Communautaires (dans le cadre de la 4 è Convention de Lomé, avec
classification sectorielle et check-lists et démarche des T.D.R. à suivre).
8. Directives du PNUD.
9. Dorst J., 1965.- Avant que nature meure. Delachoux et Niestlé.
10. Evaluation Environnementale, 1998.- Guide de réalisation d'une étude d'impact sur
l'environnement. Ministère de l'Environnement et de la Faune Québec. Direction de
l'évaluation environnementales des projets industriels et en milieu hydrique, Edifice
Marie-Guyart, 83 675, boul. René-Lévesque Est, Québec, GIR 5V7, 40 p.
11. Evaluation Environnementale, 1998.- L'évaluation environnementale au Québec.
Procédure applicable au Québec méridional. Ministère de l'Environnement et de la Faune
Québec.Direction de l'évaluation environnementales des projets industriels et en milieu
hydrique, Edifice Marie-Guyart, 83 675, boul. René-Lévesque Est, Québec, GIR 5V7, 19p
12. Fédération Suisse, 1990.- Office fédérale de l'Environnement, des forêts et du Paysage
(Loi fédérale et Ordonnances d'application).
13. Genedreau F., Gubry P. et Veron J., 1996.- Population et environnement dans les pays du
sud. Edit. Karthala, CEPED.
14. Geny P., Waechter P. et Yatchinovsky A., 1992.- Environnement et développement rural.
Guide de la gestion des ressources naturelles. Edit. Frison Roche, Ministère de la
Coopération et Agence de Coopération Culturelle et Technique, Paris.
15. Ghana, 1995.- Procédures d'EIE
16. Giri J., 1986.- L'Afrique en panne. 25 ans de développement. Edit. Karthala.
17. Giri J., 1989.- Le Sahel au XXIè siècle. Edit. Karthala.
18. Guinée, .- Code de L'Environnement.
19. Gro Harlem Burndland, 1989.- Commission Mondiale sur l'Environnement et le
Développement: Notre avenir à tous. Editions du Fleuve, les Publications du Québec,
Montréal.
20. Harrison P., 1991.- Une Afrique verte. Edit. Karthala et C.T.A., Paris.
21. Heinrich D. Hergtm, 1993.- Encyclopédie aujourd'hui: Atlas de l'Ecologie. La
Pochotèque, Edit. Française, Librairie générale française, Munich.
22. Kabala D. M., 1994.- Protection des écosystèmes et développement des sociétés. Etat
d'urgence en Afrique. Collection Environnement, l'Harmattan, Paris.
23. Myers, Norman (Eds.), 1994.- The Gaïa atlas of planet management. London, Gaïa Books.
24. Office Fédéral de l'Environnement, des forêts et du paysage, 1990.- Etude d'impact sur
l'Environnement. Manuel d'EIE. Directives sur l'établissement des rapports d'impacts
conformément à la loi du 7 octobre 1983 sur la protection de l'environnement.
25. Ramade F., 1978.- Eléments d'écologie appliquée. Action de l'homme sur la biosphère. M.
C. Graw-Hill Inc., Paris.
26. Ramade F., 1987.- Les catastrophes écologiques. . M. C. Graw-Hill Inc., Paris.
27. Ramade F., 1993.- Dictionnaire Encyclopédique de l'écologie et des sciences de
l'environnement. Ediscience International, Paris.
28. Roland Schertenleib, 1994.- Protection de l'environnement dans les pays en voie de
développement: une question de survie. New 36 F.
29. Timberlakelloyd, 1985.- L'Afrique en crise. La banqueroute de l'environnement. Edit.
L'Harmattan. EARTHSCAN, Paris.
30. W. C. M. C., 1992.- Global biodiversity: status of the earth's living ressources. Editor,
Brian Groombridge, London, Glasgow, New-York, Tokyo, Melbonne, Madras.
31. Wilsono, Edward, 1992.- La diversité de la vie. Haward University Press.

Vous aimerez peut-être aussi