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INCLIBÂTI

UN INDICE DE RISQUE
CLIMATIQUE POUR LES
BÂTIMENTS
QUI TIENT COMPTE DES CARACTÉRISTIQUES DU TERRITOIRE

Décembre 2022

RAPPORT TECHNIQUE

1
Résumé
Dans les approches conventionnelles des analyses de risques climatiques, une place
importante est accordée à la notion d’aléa, soit l’éventualité d’une tendance ou d’un
phénomène physique, naturel ou anthropique, susceptible d’entraîner des conséquences
délétères sur les systèmes naturels et/ou humains (GIEC, 2019). En réponse à cette analyse,
les sociétés ont longtemps privilégié des méthodes structurelles basées sur des solutions
techniques de court terme pour limiter l’exposition des personnes et des infrastructures
(Reghezza, 2006, Reghezza, 2007).
L’objectif de ce rapport est d’accorder une place centrale à la vulnérabilité dans le diagnostic
de risque climatique d’un bâtiment. Pour ce faire, deux concepts clefs y ont été développés :
- La vulnérabilité du territoire dans lequel le bâtiment est implanté, qui impacte la
propension de ce territoire à subir des dommages. Celle-ci dépend des
caractéristiques physiques du territoire, des activités humaines qui y sont installées,
de l’état et la redondance des réseaux et de facteurs sociaux économiques et culturels.
- La vulnérabilité du bâtiment, qui dépend des choix constructifs et d’enjeux d’usage
inhérents aux propriétés intrinsèques du bâtiment.
En ce qui concerne le premier concept, la vulnérabilité du territoire, des recherches
bibliographiques ont été menées pour dresser une liste exhaustive des paramètres
déterminants. Cet état de l’art a été complété par l’identification de bases de données en open
source permettant de rendre compte de ces paramètres sur le territoire français. Cette
recherche a permis de mettre en évidence les difficultés à modéliser la vulnérabilité du
territoire en utilisant les bases de données à disposition. L’exposition au risque climatique
pour les deux aléas prépondérants en milieu urbain, les vagues de chaleur et les inondations,
a pu être modélisé en tenant compte des résultats de ces recherches.
Quant au concept de vulnérabilité du bâtiment, il a été étudié au regard de l’aléa vague de
chaleur. En partenariat avec TIPEE et TERAO, des simulations thermiques dynamiques pour
des climats sévérisés ont été produites pour un échantillon de bâtiments caractéristiques.
Orientation, isolation par l'intérieur ou l'extérieur, choix du système de rafraîchissement, ces
paramètres ont un impact sur la réponse du bâtiment face aux vagues de chaleur qu’il a fallu
analyser et hiérarchiser afin de compléter le modèle de risque climatique de la plateforme
Resilience for Real Estate (R4RE).
Pour aller plus loin, ce travail met également en lumière d’autres paramètres à intégrer à un
modèle de diagnostic de risque climatique comme les interactions entre les aléas ou les
boucles de rétroaction négative que peuvent entraîner la mise en place de certaines solutions
de mal-adaptation. Ces recherches prospectives ont vocation à être approfondie dans le but
de modéliser toujours plus précisément le risque climatique sur le bâtiment.

2
Abstract
In conventional approaches to climate risk analyses, a significant emphasis is placed on the
notion of hazard, which is the possibility of a physical trend or phenomenon, natural or
anthropogenic, that may lead to deleterious consequences on natural and/or human systems
(IPCC, 2019). In response to this analysis, societies have long privileged structural methods
based on short-term technical solutions to limit the exposure of people and infrastructure
(Reghezza, 2006, Reghezza, 2007).
The objective of this report is to give a central place to vulnerability in the diagnosis of climate
risk of a building. To do so, two key concepts have been developed:

• The vulnerability of the territory in which the building is located, which impacts the
probability of this territory to suffer damage. This depends on the physical
characteristics of the territory, the human activities that are installed, the state and
redundancy of the networks as well as social, economic and cultural factors.
• The vulnerability of the building, which depends on the construction and exploitation
choices.
Regarding the first concept, the vulnerability of the territory, bibliographic research was
conducted to draw up an exhaustive list of determining parameters. This state of the art has
been completed by the identification of open-source databases allowing the mapping of these
parameters on the French territory. This research has highlighted the difficulties in modelling
the vulnerability of the territory using the available databases. The exposure to climatic risk for
the two predominant hazards in urban areas (heat waves and floods) could be modelled by
considering the results of this research.
As for the concept of building vulnerability, it has been studied with regard to the heat wave
hazard. In partnership with TIPEE and TERAO, dynamic thermal simulations for severe
climates were produced for a sample of typical buildings. Orientation, interior or exterior
insulation, choice of cooling system, these parameters have an impact on the building's
response to a heat wave, which had to be analyzed and prioritized in order to complete the
climate risk model of the Resilience for Real Estate (R4RE) platform.
To go further, this work also highlights other parameters to be integrated into a climate risk
diagnosis model, such as the interactions between hazards or the negative feedback loops
that may result from certain maladaptation solutions. This prospective research is intended to
be deepened to model more precisely the climatic risk on the building.

3
Préambule
Le changement climatique est le plus grand défi rencontré par l’humanité. Depuis la révolution
industrielle, le système économique mondial s’appuie sur l’accès aux ressources
énergétiques afin de transformer les ressources en eau, métaux, minerais, gaz, pétrole pour
la fourniture de biens ou services. La combustion des énergies fossiles, en particulier, conduit
à l’émission de gaz à effet de serre, impliquant une augmentation de la température moyenne
sur Terre et des dérèglements climatiques entraînant des conséquences physiques sur tous
les secteurs économiques dont le secteur de l’immobilier et du bâtiment.
Les acteurs du secteur de l’immobilier sont particulièrement concernés par les enjeux du
changement climatique car ils ont la charge de la construction ou la gestion de systèmes
évoluant sur un temps long : les bâtiments, qui ont une durée de vie conventionnelle de 50
ans. Le changement climatique atteindra donc lourdement les constructions actuelles, et
encore davantage celles qui ne sont qu’à l’état de projet en 2022.
Par ailleurs, le secteur est à la fois responsable d’une grande part des émissions carbone de
la France (23% en 20211), et a par ailleurs l’opportunité de mettre en place des mesures
d’adaptation peu carbonées, en prenant notamment exemple sur les méthodes architecturales
traditionnelles. Ces mesures sont d’autant plus essentielles que la fonction première des
constructions immobilières est d’abriter l’usager et les occupations du lieu, ce qui sous-tend
un impératif de protection face aux aléas extérieurs tels que ceux du changement climatique.
Le secteur de l’immobilier doit donc parallèlement transformer ses pratiques et systèmes pour
atténuer sa dépendance aux énergies fossiles, et faire face aux évènements extrêmes. Pour
y faire face, le secteur doit améliorer la résilience de ses systèmes.
Les travaux de recherche présentés dans ce rapport s’intègrent dans la recherche de
résilience climatique : l’étape d’anticipation du risque climatique y est primordiale, afin
d’améliorer la robustesse des systèmes et la mise en place de redondance, ou structures de
gestion de crise, pour faire face à l’éventualité de destruction partielle des systèmes.
L’analyse de vulnérabilité des territoires et bâtiments, et la mise à disposition d’un modèle
de prévision de celle-ci, vise à renforcer la connaissance des nouveaux besoins
d’augmentation de la robustesse, redondance et capacité de restauration des systèmes,
l’objectif ultime étant de favoriser la mise en œuvre des moyens pour palier à la vulnérabilité
détectée, à l’échelle du bâtiment ou du territoire.

1
Site du Ministère de la transition écologique, ici

4
Remerciements
Ces travaux de recherche n’auraient pu voir le jour sans le soutien de l’ADEME, et nous
remercions tout particulièrement Pierre Deroubaix pour son accompagnement et suivi.
L’équipe Adaptation de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID) adresse ses sincères
remerciements aux partenaires du projet : le CEREMA, TERAO, TIPEE et WILD-TREES.
Nous remercions ainsi Karine Jan, Aymeric Novel et Priscillia De Barros, Maxime Doya et
Simon Martinez, Théophile Huthwohl et Maria Tapia. Le projet a bénéficié des conseils et
expertises de chacun des partenaires, et les travaux ont été menés dans des conditions
rendues agréables par l’aimable communication, la patience et la réactivité de chacun.
Ce rapport de recherche a été rédigé par Morgane Moullié, cheffe de projet, et Sakina Pen
Point, responsable de programme à l’Observatoire de l’immobilier durable. Nos
remerciements vont également à Marie Andrieux, cheffe de projet à l’Observatoire de
l’Immobilier durable, pour sa relecture attentive des 170 pages du rapport, ses commentaires
pertinents, ainsi que pour sa patience, son expertise et son discernement. Enfin, nous
adressons également des remerciements à Loïs Moulas, directeur de l’OID, pour sa confiance
et son soutien moral après de longues journées de travail.
Nous tenons également à remercier du fond du cœur tous nos collègues pour leur écoute,
pour les partages intellectuels du quotidien, et pour les bons moments passés à rire ensemble.
Enfin, nous n’oublions pas de remercier les plus importants, nos proches, pour leur écoute
compréhensive, et surtout pour l’énergie déployée à nous distraire et à nous faire sourire.
Sans l’intégralité de ces soutiens, les saveurs intellectuelles des travaux de recherche ne
seraient pas aussi intenses.

5
Sommaire
Résumé ................................................................................................................................ 2
Abstract................................................................................................................................. 3
Préambule ............................................................................................................................ 4
Remerciements ..................................................................................................................... 5
Sommaire ............................................................................................................................. 6
Liste des figures .................................................................................................................. 10
Liste des tableaux ............................................................................................................... 12
1. INTRODUCTION ......................................................................................................... 13
1.1 Enoncé du problème ............................................................................................. 13
1.1.1 Contexte ........................................................................................................ 14
1.1.2 Description ..................................................................................................... 25
1.1.3 Objectifs......................................................................................................... 25
1.2 Définition des termes ............................................................................................ 26
1.3 Méthodologie ........................................................................................................ 34
1.4 Importance de l’étude ........................................................................................... 35
1.4.1 Retombées scientifiques et techniques attendues ......................................... 35
1.4.2 Retombées industrielles et économiques escomptées ................................... 36
1.4.3 Recommandation en termes de politique publique ......................................... 36
1.5 Déroulé du rapport de recherche .......................................................................... 36
2. VULNERABILITES TERRITORIALES ET BATIMENTS ............................................... 37
2.1 Cadre conceptuel .................................................................................................. 37
2.2 Vulnérabilités transversales .................................................................................. 40
2.2.1 Les caractéristiques physiques du territoire ................................................... 40
2.2.2 Les activités humaines................................................................................... 43
2.2.3 Les enjeux liés aux réseaux ........................................................................... 44
2.2.4 Les facteurs sociaux ...................................................................................... 46
2.2.5 Les facteurs économiques ............................................................................. 48
2.2.6 Les facteurs culturels ..................................................................................... 48
2.2.7 Les facteurs de gouvernance et la gestion de crise ....................................... 49
2.3 Vulnérabilités urbaines .......................................................................................... 50
2.3.1 Les caractéristiques physiques du territoire, des zones denses et fortement
artificialisées ................................................................................................................ 51
2.3.2 Les activités humaines, un milieu soumis à la pollution et à la forte concentration
des activités ................................................................................................................. 54
2.3.3 Les enjeux liés aux réseaux, un risque de saturation important ..................... 54
2.3.4 Les facteurs économiques, la ville comme point névralgique ......................... 55

6
2.3.5 Les facteurs sociaux, une ghettoïsation des populations pauvres .................. 55
2.3.6 Les facteurs de gouvernance et gestion de crise, le développement d’actions
adaptatives en milieu urbain......................................................................................... 56
2.4 Vulnérabilités rurales ............................................................................................ 57
2.4.1 Les caractéristiques physiques du territoire, la vulnérabilité des territoires
proches des cours d’eau .............................................................................................. 57
2.4.2 Les activités humaines, des cours d’eau et des sols sous-pression ............... 57
2.4.3 Les enjeux liés aux réseaux, l’isolement des milieux ruraux........................... 58
2.4.4 Les enjeux de gouvernance, des territoires plus ou moins laissés pour compte
58
2.5 Vulnérabilités littorales .......................................................................................... 59
2.5.1 Les caractéristiques physiques du territoire, une propension à l’érosion inégale
59
2.5.2 Les activités humaines, un milieu qui concentre enjeux et ressources ........... 61
2.5.3 Les enjeux liés aux réseaux, une dépendance au transport maritime ............ 62
2.5.4 Facteurs sociaux et économiques, la sensibilité socio-économique des milieux
littoraux 62
2.5.5 Les facteurs de gouvernance et gestion de crise, l’existence de mesures
structurelles ou non structurelles pour limiter la montée des eaux ............................... 62
2.6 Vulnérabilité en montagne .................................................................................... 63
2.6.1 Les caractéristiques physiques du territoire, un milieu plus ou moins hostile . 63
2.6.2 Les activités humaines, le développement du tourisme de masse ................. 65
2.6.3 Les enjeux liés aux réseaux, des territoires saisonniers ................................. 65
2.6.4 Les facteurs économiques, une dépendance aux sports d’hiver .................... 66
2.7 Vulnérabilité à proximité des forêts ....................................................................... 66
2.7.1 Les caractéristiques physiques du territoire, des territoires plus ou moins
susceptibles de s’embraser .......................................................................................... 66
2.7.2 Les activités humaines, Exploitations forestières et Interface Habitats-forêts . 67
2.7.3 Les enjeux liés aux réseaux, incendies et réseaux électriques ...................... 68
2.7.4 Les facteurs de gouvernance et gestion de crise, combattre les feux de forêts
68
3. BASES DE DONNEES OPEN-SOURCE POUR LA MODELISATION DE LA
VULNERABILITE TERRITORIALE ..................................................................................... 69
3.1 Contexte socio-économique .................................................................................. 69
3.2 Méthodologie de recherche................................................................................... 69
3.2.1 Entretiens ...................................................................................................... 69
3.2.2 Recherches internet ....................................................................................... 69
3.2.3 Activités humaines ......................................................................................... 89
3.2.4 Enjeux liés aux reseaux ................................................................................. 94
3.2.5 Facteurs socio-économiques ....................................................................... 100

7
3.2.6 Facteurs culturels et de gouvernance .......................................................... 103
3.2.7 Autres .......................................................................................................... 106
4. MODELISATION DE LA VULNERABILITE CLIMATIQUE EN ZONES URBAINES .... 108
4.1 Chaleurs ............................................................................................................. 108
4.1.1 Introduction .................................................................................................. 108
4.1.2 Méthodologie ............................................................................................... 108
4.1.3 Modèle ......................................................................................................... 108
4.1.4 Cas d’étude ................................................................................................. 110
4.2 Inondations ......................................................................................................... 110
5. VULNERABILITES DES BATIMENTS ....................................................................... 115
5.1 Etude sur les variations des caractéristiques de vulnérabilité face aux vagues et pics
de chaleur ..................................................................................................................... 117
5.1.1 Echantillonnage ........................................................................................... 117
5.1.2 Présentation du modèle et variantes ............................................................ 118
5.1.3 Variantes ..................................................................................................... 120
5.1.4 Résultats...................................................................................................... 122
5.1.5 Correspondance avec la matrice de sensibilité ............................................ 128
5.1.6 Synthèse...................................................................................................... 134
5.2 Matrice de vulnérabilité face aux vagues et pics de chaleur ................................ 135
5.2.1 Enveloppe .................................................................................................... 136
5.2.2 Rafraichissement ......................................................................................... 141
5.2.3 Enjeux d’usage ............................................................................................ 143
5.2.4 Extérieurs .................................................................................................... 145
5.3 Analyse croisée des vulnérabilités territoriales et des bâtiments ......................... 147
6. PERSPECTIVES ....................................................................................................... 148
6.1 Inter-alea ............................................................................................................ 148
6.2 Solutions & boucles de rétroactions .................................................................... 148
6.2.1 Maladaptation face au stress thermique : 5 points de vigilance .................... 148
6.2.2 Maladaptation face aux inondations / submersions marines : 3 points de
vigilance 149
6.2.3 Maladaptation face aux sécheresses : 2 points de vigilance ........................ 150
6.2.4 Maladaptation face aux feux de forêts : 1 point de vigilance ........................ 150
6.2.5 Maladaptation face aux tempêtes : 1 point de vigilance ............................... 151
6.3 Regards prospectifs ............................................................................................ 151
7. CONCLUSION ........................................................................................................... 154
Bibliographie ..................................................................................................................... 155
Annexes ............................................................................................................................ 161
Annexe 1 – Pressure and release model ....................................................................... 162

8
Annexe 2 – Variantes étudiées dans les simulations thermiques dynamiques ............... 163
Annexe 3 – Aléas climatiques croisés et conséquences associées ............................... 166

9
Liste des figures
FIGURE 1 : PROFIL DES TEMPERATURES A 2 METRES POUR UNE NUIT DE CANICULE DE TYPE ETE 2003 (SOURCE : METEO FRANCE) ... 15
FIGURE 2. VULNERABILITE ET RESILIENCE, LIENS ET DIFFERENCES (SOURCE : OID, 2020) ......................................................... 20
FIGURE 3. CALCUL ET DIAGNOSTIC DU RISQUE CLIMATIQUE ................................................................................................ 21
FIGURE 4 : LES DIFFERENTES ECHELLES DE L'ANALYSE DE RISQUE (SOURCE : OID) ................................................................... 22
FIGURE 5 : SCENARIOS SSP (SOURCE : GIES) .................................................................................................................. 23
FIGURE 6. MODELE D'ANALYSE DE LA VULNERABILITE........................................................................................................ 38
FIGURE 7. IDENTIFICATION DES UNITES SPATIALES ............................................................................................................ 41
FIGURE 8. REMONTEES DE NAPPES EN PERIODES PLUVIEUSES.............................................................................................. 42
FIGURE 9. GESTION DE CRISE, OID................................................................................................................................ 49
FIGURE 10 : CIRCULTATION DES VENTS A MEXICO (SOURCE : OMM) .................................................................................. 51
FIGURE 11 : CIRCULATION DE L’AIR ET MORPHOLOGIE URBAINE (SOURCE : OID) ................................................................... 52
FIGURE 12 : SCHEMA DU PARAMETRE FACTEUR VU DU CIEL (SOURCE : OKE, 1988) ............................................................ 52
FIGURE 13 : RUE EN CANYON (SOURCE : IAU IDF) .......................................................................................................... 52
FIGURE 15 : PRINCIPE DE L'ALBEDO (SOURCE : OID) ........................................................................................................ 53
FIGURE 16 : LA CLIMATISATION, UNE BOUCLE DE RETROACTION NEGATIVE DOUBLE (SOURCE : OID) .......................................... 56
FIGURE 17 : LA DERIVE LITTORALE, LE CAS DU LITTORAL LANGUEDOCIEN (SOURCE : PLANET TERRE)........................................... 60
FIGURE 18 : IMPACT D'UN AMENAGEMENT TRANSVERSAL SUR LA DERIVE LITTORALE (SOURCE : IGN)......................................... 62
FIGURE 19 : HYDROLOGIE D'UN TORRENT (SOURCE : INRAE) ............................................................................................ 64
FIGURE 20 : CAMPAGNE DE SENSIBILISATION (SOURCE : GOUVERNEMENT) ........................................................................... 67
FIGURE 21 : CLASSIFICATION DES LOCAL CLIMATE ZONES (SOURCE : OKE ET AL., 2012) ......................................................... 71
FIGURE 22 : PROPRIETES D'UNE LCZ, EXEMPLE DU COMPACT HIGH RISE ............................................................................. 72
FIGURE 23 : REPRESENTATION CARTOGRAPHIQUE DE LA BD TOPO (SOURCE : IGN) .............................................................. 73
FIGURE 24 : REPRESENTATION CARTOGRAPHIQUE DE L'ICU SUR L'AGGLOMERATION PARISIENNE .............................................. 74
FIGURE 25 : LISTE DES AGGLOMERATIONS URBAINES MODELISEES PAR LE CNRM (SOURCE : GARDES ET AL., 2020) ..................... 74
FIGURE 26 : CONTINUITES ECOLOGIQUES EN FRANCE (SOURCE : IGN) ................................................................................. 74
FIGURE 27 : COHERENCE NATIONALE DE LA TVB ET AZURE DU SERPOLET (SOURCE : OBSERVATOIRE DES TERRITOIRES) .................. 75
FIGURE 28 : CARTOGRAPHIE DE L’INDICATEUR DE FRAGMENTATION DES ECOSYSTEMES (SOURCE : OBSERVATOIRE DES TERRITOIRES)75
FIGURE 29 : REPRESENTATION CARTOGRAPHIQUE DE LA BASE DE DONNEES CORINE LAND COVER (SOURCE : COPERNICUS) ............ 76
FIGURE 30 : URBAN ATLAS (SOURCE: COPERNICUS)......................................................................................................... 77
FIGURE 31 : RECUL DU TRAIT DE COTE (SOURCE : GEOLITTORAL) ........................................................................................ 78
FIGURE 32 : CARTE FORESTIERE (SOURCE : IGN) ............................................................................................................. 78
FIGURE 33 : COURBES DE NIVEAU (SOURCE : IGN) .......................................................................................................... 79
FIGURE 34 : REFERENTIEL PEDOLOGIQUE (SOURCE : GIS-SOL)............................................................................................ 80
FIGURE 35 : PERMEABILITE DU SOL EN FONCTION DE LEUR COMPOSITION GEOLOGIQUE (SOURCE : IFAA) ................................... 80
FIGURE 36 : COUCHE HAUTE RESOLUTION DU TAUX D’IMPERMEABILISATION DES SOLS (SOURCE : MTES).................................. 81
FIGURE 37 : RETRAIT ET GONFLEMENT DES ARGILES (SOURCE : GEORISQUES) ....................................................................... 82
FIGURE 38 : BD LISA (SOURCE : SYSTEME D’INFORMATION SUR L’EAU) .............................................................................. 83
FIGURE 39 : INONDATIONS PAR REMONTEE DE NAPPES (SOURCE : GEORISQUE) ..................................................................... 84
FIGURE 40 : REPRESENTATION CARTOGRAPHIQUE DU JEU DE DONNEES TERRITOIRES A RISQUES D’INONDATION (SOURCE :
GEORISQUES) ................................................................................................................................................... 84
FIGURE 41 : CARTOGRAPHIE DES ZONES BASSES (SOURCE : GEOLITTORAL) ............................................................................ 85
FIGURE 42 : HAUTEURS D’EAU (SOURCE : GEOLITTORAL) .................................................................................................. 86
FIGURE 43 : INDICATEUR IB (SOURCE : GEOLITTORAL)...................................................................................................... 87
FIGURE 44 : INDICATEUR IBC (SOURCE : GEOLITTORAL) ................................................................................................... 88
FIGURE 45 : POLLUTION DE L'AIR (SOURCE : AASQA) ...................................................................................................... 89
FIGURE 46 : ZONES VULNERABLES A LA POLLUTION DES EAUX (SOURCE : SIE) ........................................................................ 90
FIGURE 47 : OCEAN PLASTIC TRACKER ........................................................................................................................... 90
FIGURE 48 : CARTOGRAPHIE DU BRUIT SUR LA METROPOLE PARISIENNE (SOURCE : BRUITPARIF) ............................................... 91
FIGURE 49 : SITE SEVESO (SOURCE : MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ENERGIE ET DE LA MER) ..................................... 92
FIGURE 50 : CENTRALES ET SITES NUCLEAIRES (SOURCE : GREENPEACE) ............................................................................... 93

10
FIGURE 51 : PROGRESSION DE L’INDICATEUR IBC (SOURCE : GEOLITTORAL) ......................................................................... 93
FIGURE 52 : CARTOGRAPHIE DES RESEAUX EXPLOITES PAR ENEDIS (SOURCE : ENEDIS) ............................................................ 94
FIGURE 53 : ROUTE 500 (SOURCE : IGN) .................................................................................................................... 95
FIGURE 54 : ENSEMBLE DES RESEAUX FERRES (SOURCE : SNCF) ......................................................................................... 95
FIGURE 55 : CARTOGRAPHIE DES OUVRAGES ET AMENAGEMENTS LITTORAUX (SOURCE : GEOLITTORAL) ..................................... 96
FIGURE 56 : TRAFFIC MARITIME (SOURCE : CEREMA) .................................................................................................... 97
FIGURE 57 : COUVERTURE VOIX ET SMS POUR L’OPERATEUR SFR (SOURCE : ARCEP) ............................................................ 97
FIGURE 58 : PRELEVEMENT EN EAU (SOURCE : OBSERVATOIRE DES TERRITOIRES) ................................................................... 98
FIGURE 59 : NIVEAUX DE CHLORE (DANS LA NORME OU HORS NORME) PRELEVES PAR COMMUNE POUR L'ANNEE 2021 ................ 99
FIGURE 60 : POPULATION EN 2015 (SOURCE : IGN)...................................................................................................... 100
FIGURE 61 : SUROCCUPATION DES LOGEMENTS (SOURCE : IGN) ...................................................................................... 101
FIGURE 62 : INDICE DE SENSIBILITE SOCIO-ECONOMIQUE DU LITTORAL FRANÇAIS (SOURCE : GEOLITTORAL)............................... 102
FIGURE 63 : ESPACES PROTEGES ET NATURA 2000 (SOURCE : INPN) ............................................................................... 103
FIGURE 64 : EXEMPLE DE REUTILISATION DE LA BASE DE DONNEES GASPAR POUR IDENTIFIER LES VULNERABILITES DES COMMUNES
FRANÇAISES AUX ALEAS CLIMATIQUES (SOURCE : COMMISSARIAT AU DEVELOPPEMENT DURABLE, 2020). ........................ 104
FIGURE 65 : RISQUE GLOBAL LIE A L’EAU D’APRES LE MODELE (SOURCE : AQUEDUCT) ........................................................... 106
FIGURE 66 : SYNTHESE DES INDICATEURS DU MODELE AQUEDUCT ..................................................................................... 107
FIGURE 67 : MODELE CHALEUR, SCENARIO RCP8.5, 2090, PARIS ................................................................................... 110
FIGURE 68 : CLICHE THERMIQUE SATELLITE, 18 JUIN 2022 (SOURCE : ISS)......................................................................... 110
FIGURE 69 : MODELE INONDATION (SOURCE : OID) ...................................................................................................... 114
FIGURE 70. MODELE 3D DU BATIMENT DE BUREAU SUR DESIGN BUILDER .......................................................................... 118
FIGURE 71. ETAGE TYPE ............................................................................................................................................ 118
FIGURE 72. REZ-DE-CHAUSSEE ................................................................................................................................... 119
FIGURE 73. TYPE DE FICHIER METEOROLOGIQUE ............................................................................................................ 122
FIGURE 74. EVOLUTION DE LA CONSOMMATION ENERGETIQUE PAR VILLE EN % ................................................................... 122
FIGURE 75. EVOLUTION DE LA CONSOMMATION ENERGETIQUE PAR VILLE EN VALEUR ABSOLUE ............................................... 123
FIGURE 76 - EVOLUTION DE LA CONSOMMATION ET DE L'APPEL DE PUISSANCE PAR VILLE ....................................................... 123
FIGURE 77. EVOLUTION DU NOMBRE D'HEURES D'INCONFORT SELON L'ASHRAE PAR VILLE ................................................... 124
FIGURE 78. PUISSANCE ET CONSOMMATION SELON L'ORIENTATION POUR UN MEME BATIMENT .............................................. 124
FIGURE 79. PUISSANCE ET CONSOMMATION SELON LA SURFACE VITREE POUR UN MEME BATIMENT ......................................... 125
FIGURE 80. PUISSANCE ET CONSOMMATION SELON LA PRODUCTION FRIGORIFIQUE POUR UN MEME BATIMENT ......................... 125
FIGURE 81. PUISSANCE ET CONSOMMATION SELON LA STRUCTURE ET LES PROTECTIONS SOLAIRES ........................................... 126
FIGURE 82. PUISSANCE ET CONSOMMATION POUR UN MEME BATIMENT RENOVE OU NON ..................................................... 126
FIGURE 83. NOMBRE D'HEURES D'INCONFORT PAR VILLE EN FICHIER METEOROLOGIQUE ACTUEL ............................................. 127
FIGURE 84. NOMBRE D'HEURES D'INCONFORT PAR VILLE EN FICHIER METEOROLOGIQUE 2050 ............................................... 127
FIGURE 85. IMPACT DE L'ISOLATION ............................................................................................................................ 128
FIGURE 86. ECART DES CONSOMMATIONS PAR FICHIER METEOROLOGIQUE (SANS ISOLATION / ITI).......................................... 128
FIGURE 87. ECART DES CONSOMMATIONS PAR FICHIER METEOROLOGIQUE (ITE + STORES EXT / ITI + STORES INT) .................... 129
FIGURE 88. IMPACT DE LA SURFACE VITREE (ANCIEN BATIMENT RENOVE) ............................................................................ 129
FIGURE 89. IMPACT DE LA SURFACE VITREE (BAT RT2012 AVEC PAC AIR/EAU) ................................................................... 130
FIGURE 90. IMPACT DE LA SURFACE VITREE (BAT RT2012 AVEC GEOTHERMIE) .................................................................... 130
FIGURE 91 - IMPACT DE L’ORIENTATION ....................................................................................................................... 131
FIGURE 92. IMPACT DU SYSTEME DE CLIMATISATION ...................................................................................................... 132
FIGURE 93 - IMPACT DU SYSTEME DE RAFRAICHISSEMENT ................................................................................................ 133
FIGURE 94. SCORES EN FONCTION DES RATIOS DE SURFACE VITREE .................................................................................... 139
FIGURE 95. MODELISATION DE L'IMPACT DE LA SURFACE ARTIFICALISEE OU VEGETALISEE AUX ALENTOURS DU BATIMENT ............. 146

11
Liste des tableaux
TABLEAU 1 : CALCUL DU RISQUE HISTORIQUE ................................................................................................................ 111
TABLEAU 2. CARACTERISTIQUES DU BATIMENT AYANT UN IMPACT SUR LA VULNERABILITE FACE AUX CHALEURS .......................... 116
TABLEAU 3. MODELISATIONS D'ILOTS DE CHALEURS URBAINS ACTUELS OU FUTURS ............................................................... 117
TABLEAU 4. VARIATION DES APPORTS INTERNES............................................................................................................. 120
TABLEAU 5. VARIATION DE LA CVC ............................................................................................................................. 120
TABLEAU 6. VARIATION DE L'ENVELOPPE ...................................................................................................................... 120
TABLEAU 7. CATEGORISATION DES CRITERES DE VULNERABILITE DANS LA MATRICE CHALEURS ................................................. 135
TABLEAU 8. SCORING DES MURS ................................................................................................................................. 138
TABLEAU 9. SCORING DES OUVERTURES ....................................................................................................................... 140
TABLEAU 10. SCORING DES TOITURES .......................................................................................................................... 141
TABLEAU 11. SCORING DU RAFRAICHISSEMENT ............................................................................................................. 142
TABLEAU 12. SCORING DE LA VENTILATION SI IMPOSSIBILITE DE VENTILATION NOCTURNE....................................................... 143
TABLEAU 13. SCORING DE LA VENTILATION SI POSSIBILITE DE VENTILATION NOCTURNE .......................................................... 143
TABLEAU 14. SCORING DES ENJEUX D’USAGES ............................................................................................................... 145
TABLEAU 15. SCORING DES ESPACES EXTERIEURS ........................................................................................................... 146
TABLEAU 16. ANALYSE CROISEE DEFINIE SELON L'EXPOSITION ET LA VULNERABILITE .............................................................. 147

12
1. INTRODUCTION
Dans le secteur de l’immobilier, l’information concernant la propension d’un bâtiment à
subir un dégât, ou vulnérabilité, est au cœur des questions de gestion durable des actifs.
De la prise de connaissance de cette information découlent des arbitrages économiques et
techniques. De plus, le bâtiment abritant des occupants et/ou occupations humaines, la
capacité à anticiper les dommages présente des avantages sociaux.
Avec l’augmentation de la fréquence et/ou de l’intensité d’événements climatiques extrêmes,
le risque qu’un bâtiment soit impacté par ceux-ci est de plus en plus important. Afin de mieux
connaître ce risque, l’étude porte sur l’exposition des bâtiments au changement
climatique. Cette exposition, dépendante du territoire d’implantation des bâtiments,
nécessite la prise en compte des particularités territoriales physiques et anthropiques.
L’approfondissement des connaissances relatives à l’interrelation entre changement
climatique et caractéristiques des territoires s’observe en s’appuyant sur des cas
particuliers. Cependant, pour généraliser les observations dans le cadre d’un modèle couvrant
un périmètre plus large, l’étude s’appuie sur des cartographies existantes prospectives
d’évolution climatique, issues des modélisations climatiques du Groupe d’expert
Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, et sur des couvertures territoriales concernant
les caractéristiques des territoires influençant la vulnérabilité de ces derniers.
La présence de bâtiments étant majoritairement constatée en zone urbaine, le modèle a été
précisé selon les aléas climatiques impactant plus particulièrement les zones ayant des
caractéristiques urbaines, soit les aléas de chaleurs et de précipitations intenses ou
inondations.

1.1 ENONCE DU PROBLEME


Avec déjà +1,8°C d’augmentation des températures moyennes observées en France (sur la
période 2010-2019) par rapport au début du XXème siècle et une trajectoire sur laquelle nous
sommes engagés supérieure à +3,2°C d’augmentation d’ici 2100, la question de l’adaptation
des bâtiments au changement climatique est primordiale et urgente : elle questionne la
capacité du bâtiment à supporter les événements extrêmes à venir, mais également à faire
face à une nouvelle norme des climats, au quotidien.
Si, à l’heure actuelle, les aléas climatiques et le profil technique et occupationnel du bâtiment
sont pris en compte dans le diagnostic de risque climatique réalisé par l’outil Bat-ADAPT,
d’autres paramètres restent à étudier. Les critères extrinsèques au bâtiment peuvent
également influencer les analyses de risque climatique : végétalisation de l’environnement
extérieur, typologies de quartiers, infrastructures, planification urbaine et territoriale, etc. Les
aléas climatiques affectent également les infrastructures et réseaux : énergie,
télécommunications, eau, déchets et transports sont concernés. L’analyse du risque
climatique des bâtiments qui en dépendent en est affectée.
Le projet de recherche IncliBâti vise à approfondir les connaissances autour de l’évaluation
du risque climatique des bâtiments en proposant un indice de risque climatique intégrant ces
critères extrinsèques relatifs à l’environnement immédiat du bâtiment. Basé sur l’analyse du
risque climatique du bâtiment réalisée par l’outil Bat-ADAPT actuel et ajoutant les critères
mentionnés ci-dessus, l’indice aura pour objectif de permettre une analyse plus fine du risque
encouru par le bâti au regard des caractéristiques territoriales du milieu dans lequel il se

13
trouve. IncliBâti pourra s’intégrer facilement aux méthodes et outils utilisés au quotidien par
les acteurs immobiliers.

1.1.1 CONTEXTE

1.1.1.1 Contexte climatique


1.1.1.1.1 Adaptation et évènements climatiques extrêmes
Le nombre d’événements climatiques extrêmes a augmenté de plus de 250% entre 1980
et 2013 et cette tendance ne fera que se renforcer dans les décennies à venir. Selon l’Urban
Climate Change Research Network (UCCRN), en 2050, plus de 800 millions de personnes
dans le monde seront confrontées à la montée des eaux et à la submersion marine. Selon
l’Indice mondial des risques climatiques établi par l’association Germanwatch en 2018, la
France est le pays européen le plus exposé aux risques climatiques, totalisant 2,2 milliards
de dollars de pertes par an et plus de 1 000 décès.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) rappelle que les
trajectoires d’émissions compatibles avec un réchauffement climatique de +1,5°C à la fin du
siècle s’appuyaient, en 2019, sur une réduction des émissions du secteur du bâtiment de 80-
90% à 2050, sur des constructions neuves sans combustible fossile et quasi-zéro énergie dès
2020, et sur un taux de rénovation énergétique des bâtiments existants de 5% dans les pays
de l’OCDE. Selon les rapporteurs du GIEC, ces trajectoires sont aujourd’hui hors d’atteinte. A
l’heure actuelle, les baisses d’émissions dans le secteur ne sont pas assez importantes pour
s’inscrire dans ce scénario, et, de manière générale, la trajectoire suivie n’est pas en mesure
de limiter le changement climatique à +2°C. L’article Impact of Current Climate Proposals
(Lomborg, B. ,2016) conclut quant à lui que les politiques mises en place à l’heure actuelle
auront peu d’impacts sur la stabilisation du climat. La question de l’évaluation du risque
climatique et de l’adaptation au changement climatique qui aura lieu au cours de ce siècle
est donc centrale.
Quelle que soit la trajectoire d’émissions suivie, les enjeux d’adaptation seront
prégnants, notamment pour les villes. Météo France rappelle qu’à l’horizon 2071-2100, le
réchauffement pourrait se stabiliser entre +1 et +2°C selon le scénario optimiste ou atteindre
+4°C voire dépasser +5°C selon le scénario Business As Usual, dit « pessimiste ». A un
horizon proche (2021-2050), le nombre de vagues de chaleur pourrait doubler par rapport à
la période 1981-2010.
A l’horizon 2071-2100, le nombre de vagues de chaleur pourrait quadrupler dans un
scénario optimiste et être multiplié par 5 voire 7 dans un scénario plus pessimiste
(informations présentées par Michel Schneider lors d’un atelier de travail organisé par
l’Observatoire de l'immobilier durable (OID) en mai 2019). Dans les villes, le phénomène des
canicules est amplifié car additionné à celui des îlots de chaleur. L’îlot de chaleur urbain (ICU)
se traduit par l’observation de microclimats artificiels urbains au sein desquels les
températures maximales diurnes et nocturnes en particulier sont plus élevées que dans les
zones moins urbanisées voisines. Le phénomène des ICU est lié à plusieurs facteurs : les
propriétés thermo-physiques des matériaux utilisés pour les bâtiments et la voirie ; la nature
du sol (sols minéralisés, absence de végétation) ; la morphologie urbaine ; le dégagement de
chaleur issu des activités humaines (moteurs, systèmes de chauffage et de climatisation…).
En conséquence, on observe un effet amplificateur des canicules, elles-mêmes dues au
changement climatique.

14
Figure 1 : Profil des températures à 2 mètres pour une nuit de canicule de type été 2003 (source : Météo France)

Prendre en compte les modèles climatiques dans la conception des bâtiments


permettrait de limiter les travaux d’adaptation requis par la suite, possiblement coûteux
en ressources. Ainsi, optimiser les circulations naturelles et l’orientation du bâtiment sont des
solutions d’adaptation des bâtiments face aux vagues de chaleur et à l’augmentation des
températures moyennes qui peuvent permettre de limiter le recours à des solutions de
refroidissement énergivores. En prenant en compte l’environnement du bâtiment, la présence
de végétalisation permet de limiter les effets d’îlots de chaleur urbains.
Concernant les sécheresses, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)
indique qu’au milieu du siècle, des sécheresses inhabituelles surviendront, tant en termes
d’expansion spatiale que d’intensité, et affecteront des régions non touchées auparavant. A
la fin du siècle, la majeure partie du territoire sera touchée par des sécheresses extrêmes du
sol (informations communiquées par Sébastien Gourdier lors d’un atelier organisé par l’OID
en mai 2019).
Les régimes de précipitation seront amenés à varier avec le changement climatique, et les
inondations pourront donc voir leur fréquence ou leur intensité varier. Si la France est déjà
familière de ces épisodes, une hausse en fréquence ou en intensité modifie les mesures à
mettre en place en ce qui concerne les mécanismes de protection et les processus de
reconstruction. Par ailleurs, le niveau des océans montera, entraînant avec lui un phénomène
d’érosion des zones côtières.
1.1.1.1.2 Lien entre bâtiments et climats
Mais pourquoi prendre en compte le risque climatique dans une stratégie immobilière ?
Construire, c’est s’abriter des agressions de l’environnement extérieur. Les bâtiments et le
climat sont ainsi intrinsèquement liés : si le climat change, le bâtiment doit changer.
Le nombre, la sévérité et la fréquence des vagues de chaleur ont augmenté en France
métropolitaine de l’ordre de 4 à 5 jours chauds supplémentaires par décennies ainsi qu’une
multiplication par 9 du nombre de canicules au cours de la dernière décennie. Au niveau du
bâtiment, ces changements impliquent une dégradation du confort thermique, une baisse de
la qualité de l’air et des impacts sanitaires tels que des déshydratations. Par ailleurs, une
augmentation des températures amène également une augmentation des besoins en énergie,
notamment du fait du recours accru à la climatisation. Ces pics d’utilisation dans des
proportions non envisagées entraînent parfois des dysfonctionnements des équipements.
Du fait du changement climatique, les sols font face à de plus longues périodes sans pluie,
suivies de précipitations intenses. L’eau ne peut y être absorbée, car la terre est trop sèche.
L’eau ruisselle alors et les sols restent secs. Les sécheresses sont donc de plus en plus
sévères. Lorsque les sols sont argileux, ils se rétractent durant les périodes sèches, et se

15
gonflent en périodes humides. Ce phénomène très commun se nomme le retrait et
gonflement des argiles et est à l’origine de dégâts tels que des fissures dans les bâtiments
qui se situent dans ces zones argileuses. Les éléments jointifs et les façades sont les plus
touchés par les fissures, allant parfois jusqu’à menacer la sécurité des usagers. Les réseaux
enterrés peuvent également subir des ruptures ou des fuites. Par ailleurs, les limitations des
réserves en eau sont à l’origine de risques indirects, avec la dégradation de la biodiversité et
des espaces verts, ou la dépendance à divers réseaux dont le fonctionnement repose sur
l’utilisation de la ressource en eau.
Ce changement climatique s’accompagne également d’une augmentation de l’intensité des
précipitations particulièrement dans le sud-est de la France. L’incursion d’eau dans les
bâtiments cause de nombreux dommages : détérioration des isolants, enduits et revêtements,
humidité et rétention d’eau, endommagement des réseaux électriques et des équipements
intérieurs, fissuration voire effondrement des bâtiments et mise en flottaison pour certaines
habitations légères. Ces évènements peuvent porter atteinte à la sécurité des personnes. Les
perturbations ou arrêts de l’utilisation du bâtiment peuvent engendrer un effet domino avec
d’autres répercussions économiques et sociales. En zones montagneuses, l’alternance des
périodes sèches et des fortes précipitations accroît les instabilités des terrains et provoque
une recrudescence du risque de chutes de blocs en montagne.
Une autre conséquence majeure du changement climatique est une augmentation du niveau
des mers sous l’effet de la fonte des glaciers, de la fonte des calottes polaires et de la dilatation
thermique des océans. Ces phénomènes ont des conséquences non seulement du fait des
infiltrations pouvant se produire quand le niveau des mers moyen augmente mais surtout des
conséquences pour les phénomènes tempétueux. Les submersions deviennent plus faciles
pour une même intensité de tempête si le niveau moyen des mers est plus élevé que
précédemment. En zones littorales, les inondations salines, provoquées lors d'épisodes
climatiques intenses, engendrent une érosion des matériaux et causent d'importants dégâts
sur le bâti. Sur un temps plus ou moins long, ces inondations vont devenir permanentes, et
donc rendre les bâtiments concernés inutilisables. La montée des eaux implique également,
sur un temps long, une érosion côtière. Si certaines zones peuvent être protégées durant
quelques années supplémentaires, les mesures de protection restent localisées et la montée
des eaux finira par gagner du terrain, en érodant des zones où se situent certains bâtiments.
Des étapes intermédiaires de fissuration et risques de chutes de pierre peuvent être observés
avant effondrement. Le recul du trait de côte a ainsi des conséquences importantes sur le
secteur immobilier, notamment dans les zones côtières à l’heure actuelle très prisées.
Les tempêtes et vents violents se faisant plus nombreux, le bâtiment est exposé aux risques
de détérioration avec notamment des arrachements de toiture, des ouvertures et parfois de la
structure. Des déracinements d’arbres, arrachement de clôture ou envol de mobiliers
extérieurs peuvent mettre en danger le bâtiment et ses occupants (ADEME, 2015).
Conséquence de sécheresses en zones à proximité des forêts, le risque des feux de forêts
est de plus en plus présent avec des conséquences importantes sur le bâtiment s’il y est
confronté : endommagement ou destruction dans les pires cas avec des cas particuliers
d’explosion lorsque le système de chauffage repose sur le gaz, fioul ou propane.
Sans la mise en place de stratégies d’adaptation, nombre de ces conséquences vont entraîner
des répercussions dramatiques sur le secteur de l’immobilier. En 2020, le coût de l’ensemble
des catastrophes naturelles à l’échelle de la planète s’élevait déjà à 173 milliards d’euros. En
2021, une étude de la Fédération Française de l’Assurance a prédit une augmentation de plus
de 90 % des dégâts cumulés causés par les aléas naturels dans les 30 prochaines années
(FFA, 2021).

16
Améliorer l’adaptation des bâtiments au changement climatique est essentiel, car les impacts
du changement climatique, déjà visibles, se renforceront que l’on maintienne une trajectoire
compatible avec la limitation du réchauffement à +2°C ou non. L’Accord de Paris place ainsi
l’adaptation au même niveau d’importance que l’atténuation du changement climatique. De
plus, les mesures pour l’adaptation des bâtiments au changement climatique peuvent
contribuer également à l’atténuation du changement climatique, à l’image du
rafraîchissement passif. Cependant, cela n’est pas toujours le cas et l’adaptation au
changement climatique peut aller à l’encontre de l’atténuation, comme le montre le recours
croissant à la climatisation. Ainsi, il s’agit d’étudier de manière concomitante les échelles du
bâtiment et du quartier : le recours à la climatisation dans un bâtiment peut aggraver l’effet
d’îlot de chaleur urbain et donc les besoins d’adaptation du territoire.

1.1.1.2 Contexte socio-économique


En 2019, une trentaine d’acteurs immobiliers (investisseurs, promoteurs, exploitants,
architectes, ingénieurs, entreprises de matériaux de construction, etc.) ont été interrogés sur
les défis de l’adaptation des bâtiments au changement climatique auxquels ils sont confrontés.
Si la majorité des répondants ont élaborés une stratégie d’atténuation au changement
climatique, les stratégies d’adaptation restent encore limitées. Les acteurs immobiliers les plus
engagés sont les collectivités territoriales et les investisseurs.
Ces éléments relèvent d’une étude en cours conduite par l’OID dans le cadre de l’Alliance
Mondiale pour les Bâtiments et la Construction sur la période 2018-2020. Cette étude fait un
état des lieux des enjeux et pratiques de l’adaptation des bâtiments au changement climatique
dans le monde et est élaborée avec l’appui du ministère de la Transition écologique (MTE),
du ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la
Politique de la Ville du Maroc, de l’Initiative Financière de l’Organisation des Nations Unies
pour la Protection de l’Environnement (UNEP FI), du Conseil international pour les initiatives
écologiques locales (ICLEI) et de la Fédération Internationale Des Ingénieurs Conseil (FIDIC).
L’étude a donné lieu à un rapport Buildings and Climate Change Adaptation : A call for action,
paru en janvier 2020, qui identifie les défis majeurs en termes d’adaptation selon les métiers
de la chaîne de valeur de l’immobilier.
Transition(s) 2050 est un projet de l’ADEME qui dessine quatre voies d’atteinte de la neutralité
carbone pour la France à 2050, avec des philosophies (plus ou moins de sobriété, plus ou
moins de recours à des technologies nouvelles…) et des choix pour le parc immobilier
(localisation, volume, rénovation, modes constructifs…) différents. Dans ce cadre, l’OID s’est
penché sur les conséquences de ces choix et philosophies en termes d’exposition au risque
climatique. Ce travail a permis de mettre en évidence les limites du techno-solutionnisme,
couteux et consommateur en ressource et énergie et ainsi fortement émetteur en gaz à effet
de serre. Les seules stratégies d’adaptation des bâtiments au changement climatique neutres
en carbone sont donc celles qui s’appuient sur les solutions d’adaptation fondées sur la
nature. Ces solutions restent ainsi incontournables pour atteindre la neutralité carbone à 2050.
Par ailleurs, l’étude de l’OID2 pour le compte de l’ADEME évoque selon les prédictions
relatives au scénario tendanciel une multiplication :
- Par 3 du nombre de bâtiments concernés par les risques de Sécheresses et Retraits-
Gonflements des Argiles (RGA) ;
- Par 3 du nombre de bâtiments situés en France métropolitaine concernés par les
risques de Stress thermique ;

2
https://resources.taloen.fr/resources/documents/1333_OID-ADEME-2022-A4-OK3.pdf

17
- Par 2,5 du nombre de bâtiments concernés par les risques d’Inondations.

L’Urban Land Institute (ULI) a établi une liste des risques climatiques physiques et de
transition pour les bâtiments. Pour les acteurs immobiliers, les événements extrêmes se
traduisent en coûts humains, en perte de valeur des actifs immobiliers et en augmentation
des coûts de maintenance et d’exploitation liés aux dommages. Les évolutions tendancielles
ont un impact en termes d’augmentation des coûts de maintenance et d’exploitation (énergie
notamment), de baisse du confort pour les occupants et de coûts induits par les mesures
d’adaptation nécessaires (ULI and Heitman 2019, Climate risk and real estate investment
decision-making). Le confort des occupants pourrait également être altéré, notamment le
confort thermique, allant jusqu’à des risques en termes de santé pour les populations à risque.
A l’échelle du marché immobilier, les impacts incluent une baisse d’activité sur certaines
régions à risque et une augmentation des coûts assurantiels.
Une évaluation complète des risques climatiques est néanmoins difficile : l’UNEP FI rappelle
que la prise en compte des risques se limite souvent aux événements extrêmes et que les
évolutions tendancielles sont rarement intégrées dans les modèles, quand bien même les
impacts sur le marché immobilier s’inscriraient dans le temps. Ainsi, la Caisse centrale de
réassurance (CCR) estime que le changement climatique pourrait expliquer 20% de la hausse
de la sinistralité en France métropolitaine à 2050 (Etude Modélisation de l'impact du
changement climatique sur les dommages assurés dans le cadre du régime Catastrophes
Naturelles, 2015). Pour la Fédération Française de l’Assurance (FFA), les dommages liés aux
catastrophes naturelles augmenteront de 44 milliards d’euros sur la période 2014-2039 par
rapport à la période 1988-2013 (Etude Risques Climatiques : quel impact sur l’assurance
contre les aléas naturels à l’horizon 2040 ?, 2015). De même, les évaluations des impacts
financiers du changement climatique pour le secteur immobilier n’intègrent pas les
perturbations de la chaîne de valeur, depuis la production de matériaux.
Investir dans l’adaptation des bâtiments au changement climatique aura des bénéfices
collatéraux pour les acteurs immobiliers. Pour ULI et Heitman (2019), les bénéfices à court
terme concernent la réduction des dommages aux bâtiments liés aux aléas climatiques, la
baisse des dépenses d’exploitation et la diminution des problèmes de santé des occupants.
A long terme, les bénéfices incluent également l’attractivité des actifs auprès des
investisseurs, du fait d’une stratégie engagée de l’acteur immobilier sur la question du climat.
Les acteurs économiques se sont emparés du sujet et différentes méthodes d’évaluation des
risques sont disponibles. La FFA a publié un guide d’évaluation du risque climat dans les
portefeuilles d’investissement (2018). Finance For Tomorrow a publié en septembre 2019 un
rapport sur le risque climatique en finance. Ces guides ne portent cependant pas
spécifiquement sur les bâtiments et ne détaillent donc pas les critères techniques et
occupationnels, spécifiques aux actifs immobiliers.
Basée sur les modèles climatiques et les modèles d’impacts du changement climatique pour
les bâtiments, la cartographie des risques climatiques physiques pour un patrimoine
immobilier fait l’objet d’une attention croissante de la part des bureaux d’études en France et
dans le monde. L’OID a organisé début 2019 une session de présentation des différents outils
disponibles, proposés par Carbone 4, Eco-Act, TruCost et PwC. L’ULI propose une méthode
d’évaluation des risques aux acteurs immobiliers, qui n’est malheureusement pas associée à
des données climatiques et techniques réelles.
A l’échelle du bâtiment, l’étude prospective sur les impacts du changement climatique pour le
bâtiment à l’horizon 2030 à 2050 conduite par l’Agence de la transition écologique (ADEME),
BURGEAP, WattGo et Franck Boutté Consultants (2015) identifie les impacts du changement

18
climatique pour le bâtiment à l’horizon 2030 et 2050. Le groupement a analysé les
vulnérabilités potentielles des différents lots techniques du cadre bâti aux changements
climatiques sous forme de matrices. Cette étude a servi de base à l’identification des impacts
de chaque aléa et à l’établissement d’une liste des critères de vulnérabilité intrinsèque des
bâtiments dans le cadre du projet de recherche IncliBâti soumis par l’OID. Néanmoins, l’étude
ne propose pas de méthode facilement appropriable par les acteurs immobiliers.
Afin de permettre aux acteurs du secteur de l’immobilier français d’évaluer le risque climatique
encouru par leurs biens et ainsi de répondre à l’absence d’outils d’évaluation du risque
efficaces, l’OID a lancé Bat-ADAPT en 2019. En partenariat avec l’ADEME, le Plan Bâtiment
Durable, l’Association des Directeurs Immobiliers (ADI), la Ville de Paris (financeur via une
subvention attribuée en juillet 2019), l’Agence Parisienne du Climat (APC) et le Ministère de
la Transition Ecologique, représentant également l’Alliance Mondiale pour les Bâtiments et la
Construction. Cet outil permet de réaliser un diagnostic de risque climatique grâce à l’adresse
d’un bâtiment et par suite des réponses à quelques questions techniques et occupationnelles.
Pour cela, l’outil Bat-ADAPT s’appuie sur l’intégration de données de projections climatiques
afin d’évaluer l’exposition du bâtiment au risque climatique et défini sa sensibilité à la suite
des réponses fournies.
Cet outil est librement accessible et facilement appropriable par les acteurs immobiliers à
partir de la cartographie des risques climatiques. Toutefois, n’intégrant que la vulnérabilité à
l’échelle du bâtiment, il comportait certaines limitations : il ne prend pas en compte les facteurs
aggravants pouvant résulter de l’exposition simultanée du bâtiment à plusieurs aléas
climatiques et n’intègre pas un certain nombre de facteurs environnementaux favorisant ou
dégradant les capacités de résilience (végétation, morphologie et topographie, microclimats,
imperméabilisation des sols, etc.) Les aléas climatiques, qu’ils relèvent d’évolutions
tendancielles comme le changement dans les régimes de précipitation ou d’événements
extrêmes comme les vagues de chaleur, affectent non seulement la structure des bâtiments
mais également les usages, le confort et les activités humaines, ainsi que les infrastructures
et les réseaux : énergie, télécommunications, eau, déchets, et transports sont concernés. Si
la vulnérabilité des bâtiments et des infrastructures fait l’objet d’études, à ce jour la mesure
du risque climatique des bâtiments n’intègre pas des critères relatifs aux infrastructures et à
l’environnement du bâtiment.
L’OID anime depuis début 2019 un groupe de travail sur l’adaptation des bâtiments au
changement climatique. Témoin d’un intérêt fort du secteur, ce groupe de travail réunit une
trentaine d’acteurs immobiliers sur l’ensemble de la chaîne de valeur : promoteurs,
investisseurs, utilisateurs, bureaux d’études, experts, acteurs publics et assureurs. Les
résultats du projet de recherche IncliBâti que propose l’OID serait de fait utile pour les
bâtiments neufs, pour les bâtiments en exploitation, et pour les acteurs accompagnant
propriétaires et occupants dans leur stratégie immobilière. Ils pourraient également appuyer
les collectivités territoriales dans l’élaboration de stratégies d’adaptation au changement
climatique.
Par ailleurs, l’outil Bat-ADAPT rencontre un succès important auprès des acteurs de
l’immobilier qui souhaitent intégrer les risques climatiques dans leurs stratégies
d’investissement ou qui doivent mettre en place des stratégies d’adaptation au changement
climatique. Les demandes de précisions du diagnostic sont nombreuses et ils sont très
favorables à l’intégration de nouveaux paramètres dans l’évaluation du risque climatique.

1.1.1.3 Contexte scientifique et technique

19
L’évaluation du risque climatique est réalisée dans le but d’améliorer la résilience afin de
mieux faire face au changement climatique. La résilience étant la capacité d'un écosystème
à résister aux chocs et à surmonter les altérations dues à une perturbation interne ou externe,
il s'agira, dans le secteur de l’immobilier, de favoriser cette capacité de résilience en identifiant
les risques encourus et en appliquant des solutions d'adaptation permettant de répondre à
ces risques.
Afin de mieux comprendre ce concept, il faut recourir à la notion de crise climatique et donc
reprendre le processus d’une crise climatique. En amont de la crise, différents mécanismes
permettent de l’anticiper et de réduire le choc :
- L’atténuation du risque climatique : c’est dans ce cadre que les réductions
d’émission de gaz à effets de serre s’appliquent, permettant de réduire la menace
climatique, c’est-à-dire, l’intensité, ou la probabilité d’occurrence des aléas
climatiques.
- L’anticipation du risque via l’adaptation des systèmes, afin de diminuer la
sensibilité des bâtiments à ces risques physiques et d’ainsi diminuer l’ampleur de
la crise.
- L’anticipation du risque via la prévention, qui permettra aux usagers et aux
acteurs concernés d’avoir une réaction rapide et adéquate.

La mise en place d’un diagnostic permet d’évaluer la vulnérabilité d’un bien à partir de
l’observation de l’exposition et de la sensibilité d’un bien. La résilience, quant à elle, dépend
également de la manière dont la crise aura été gérée, et ne pourra être réellement évaluée
qu’en sortie de crise, selon la reconstruction et les apprentissages qui en seront tirés.

Figure 2. Vulnérabilité et résilience, liens et différences (Source : OID, 2020)

1.1.1.3.1 Le risque climatique


Traditionnellement, l’analyse de risques climatiques a accordé une place importante à la
notion d’aléa, soit l’éventualité d’une tendance ou d’un phénomène physique, naturel ou
anthropique, susceptible d’entraîner des conséquences délétères sur les systèmes naturels
et/ou humains (GIEC, 2019). Pour chacun des aléas, l’exposition est étudiée. En réponse à
cette analyse, les sociétés ont longtemps privilégié des méthodes structurelles basées sur

20
des solutions techniques de court terme pour limiter l’exposition des personnes et des
infrastructures (Reghezza, 2006, Reghezza, 2007).
Cette approche est cependant limitante. Elle ne permet pas de prendre en compte le fait que
le même aléa peut impacter différemment deux systèmes. Il existe donc une propension ou
prédisposition d’un système à subir des dommages, c’est ce que caractérise le terme de
vulnérabilité (GIEC, 2001 et 2014).
Le risque climatique auquel un bâtiment est soumis est donc fonction de l’exposition aux aléas
climatiques et de la vulnérabilité du bâtiment. Il dépend du risque face aux différents aléas
climatiques que le bâtiment subira et sera amplifié lors de l’exposition simultanée à plusieurs
aléas. La vulnérabilité climatique d’un bâtiment caractérise la propension d’un bâtiment à subir
des dommages en cas de variations climatiques.

Figure 3. Calcul et diagnostic du risque climatique

Pour un aléa climatique défini, l’exposition climatique se mesure par l’analyse des projections
climatiques permettant d’anticiper l’occurrence d’aléas, leur nature, leur intensité, les
localisations et fréquences (probabilités et durées), et par la prise en compte de facteurs
environnementaux qui vont aggraver ou atténuer la vulnérabilité du territoire. La vulnérabilité
du bâtiment dépend de la sensibilité du bâtiment et de l’enjeu d’usage. La sensibilité est
définie par les composantes techniques qui incluent les choix de construction et mesures
d’adaptation, quand les enjeux d’usage de ce bâtiment sont relatifs aux facteurs sociaux,
économiques et démographiques, englobant les processus de gestion de crise et post-crise.
Si les projections climatiques et scénarios du GIEC sont de mieux en mieux intégrés dans les
évaluations de vulnérabilité, les facteurs environnementaux externes au bâtiment, qui jouent
pourtant un rôle prépondérant, sont peu pris en compte. De même, les risques liés à
l’intersectionnalité des aléas sont insuffisamment explorés. Cette recherche visera à mieux
appréhender l’exposition climatique et ainsi à mieux définir les enjeux d’adaptation qui
permettent de diminuer la sensibilité des territoires, et des bâtiments dans leur sillage.
Prenons quelques exemples concrets. Pour estimer le risque climatique d’un bâtiment et de
ses occupants aux vagues de chaleur, l’exposition est déterminante. Bien que le risque
climatique augmente de manière certaine, il est possible de voir l’exposition aux vagues de
chaleur diminuer si l’environnement alentour varie : réduction du phénomène d’îlot de
chaleur, présence de végétation importante, raccords à des réseaux chauffage,
ventilation et climatisation (CVC), et de l’amélioration des accès aux secours et
présences de zones de refuges.

21
Outre le changement climatique, l’exposition aux inondations varie en fonction du degré
d’imperméabilisation des sols, de la présence de réseaux adaptés (séparatifs), de
zones tampons, de végétation, de la politique d’aménagement du quartier, de la
redondance des équipements indispensables, de la présence de zones de refuges et,
encore une fois, de l’amélioration des accès aux secours. La présence de végétation
permettra également de diminuer l’exposition aux sécheresses car celle-ci permet de
stabiliser les taux d’humidité des sols. En ce qui concerne l’érosion des zones côtières liée
à la montée du niveau de l’océan, la mise en place de politique d’adaptation constante
pour accompagner les évolutions du trait de côte permet de diminuer l’exposition au risque
inattendu et de mieux gérer la continuité afin de diminuer la vulnérabilité des occupants. Ces
politiques peuvent privilégier la mise en place de défenses douces avec une gestion souple
des dunes, recourir aux traditionnelles méthodes qualifiées de solutions dures, ou
dimensionner des solutions hybrides.
Ainsi, pour réaliser une analyse de risque sur un bâtiment, on réalise, comme dans un zoom
progressif. D’abord, il faut consulter les études concernant la région et les projections
climatiques à cette échelle, qui varient en fonction des différents scénarios climatiques du
GIEC. Ensuite, on observe les caractéristiques territoriales qui déterminent la réponse locale
au stress climatique selon les choix territoriaux et autres caractéristiques physiques qui
viennent dessiner les micro-climats aux alentours proches du bâtiment. Finalement, on se
concentre sur la sensibilité du bâtiment, en évaluant la réponse du bâtiment selon ses
caractéristiques techniques et ses enjeux d’usage.

Figure 4 : Les différentes échelles de l'analyse de risque (source : OID)

1.1.1.3.2 L’exposition
Les scientifiques du GIEC établissent des projections climatiques à l’aide de modèles qui
tiennent compte de paramètres sociaux-économiques (des décisions prises dans la société
au sujet des émissions de gaz à effet de serre). Le graphique ci-dessous montre les scénarios
de références sur l’évolution du climat pour la période de 2000 à 2100. Ils sont qualifiés de
trajectoires socio-économiques partagées, ou SSP en anglais.

22
Figure 5 : Scénarios SSP (source : GIEC)

Le scénario SSP1-1.9, en bleu, correspond à des réductions massives d’émissions de gaz à


effet de serre correspondant à la neutralité carbone planétaire d’ici la moitié du XXIème siècle,
permettant de se donner de bonnes chances de ne pas dépasser l’objectif de 1,5 °C (de 1,0
à 1,8 °C) de hausse de la température moyenne mondiale à la fin du siècle (2081-2100) en
passant par un maximum de 2,0 °C au milieu de ce siècle.
A l’opposé, dans le scénario SSP5-8.5, en rouge foncé, correspondant à une poursuite de
fortes émissions de gaz à effet de serre tout au long du XXIème siècle, la hausse de la
température moyenne mondiale atteindrait entre 3,3°C et 5,7°C. Les projections climatiques
du GIEC donnent ainsi un aperçu du climat de demain à l’échelle mondiale, mais ce graphique
ne suffit pas à caractériser l’évolution du climat à l’échelle locale.
Des plateformes telles que Driasles futurs du climat, à l’échelle française, ou Copernicus Climate
Change Service (C3S), à l’échelle européenne, donnent accès à des jeux de données
produites grâce à des descentes d’échelle à la maille régionale. Ces données, déclinées à
partir de projections climatiques à échelle planétaire et mises à disposition des acteurs
gratuitement, peuvent être utilisées pour mener des analyses d’impact et de risque. Au sein
de ces bases de données, des indicateurs sur les vagues de chaleur, les sécheresses, les
précipitations intenses et les feux de forêts existent. Il s’agit de données prospectives, à des
horizons temporels situés entre 2030 et 2100. De plus, depuis août 2021, l’atlas interactif du
GIEC permet de réaliser des simulations de l'avenir de la planète en fonction de différents
indicateurs : températures, précipitations, montée du niveau des océans, etc.
Si des projections climatiques spécifiques n’existent pas pour l’aléa étudié, il est également
possible de se baser sur l’observation des risques passés pour comprendre les risques futurs.
La plateforme Géorisques donne accès à des indicateurs sur les risques d’inondations et de
retrait et gonflement des argiles. La plateforme Géolittoral, elle, est spécialisée dans les
risques concernant les zones côtières. Y sont notamment disponibles des indicateurs sur la
vulnérabilité liée aux risques littoraux (inondation, submersion marine, recul du trait de côte,
etc.).
La nature et la fréquence de l’aléa climatique étant géographiquement et temporellement
connu grâce à ces simulations, il suffit de combiner cette information avec l’adresse du milieu
ou du bien étudié pour connaître son exposition.

23
Si l’aléa a souvent été considéré sous le prisme de l’exposition des biens et des personnes, il
est également nécessaire d’étudier les facteurs de vulnérabilités territoriales, ce qui fera
l’objet du premier chapitre de ce rapport.

1.1.1.4 Etat des lieux


L’OID porte depuis début 2019 un projet sur l’adaptation des bâtiments au changement
climatique. Ce projet visait à élaborer une cartographie des risques climatiques pour les
bâtiments en France aujourd’hui et aux horizons actuels et jusqu’à 2100. Les différents volets
du projet ont permis de proposer :
- Un outil en ligne sur la plateforme R4RE3, Bat-ADAPT, permettant de visualiser les
aléas climatiques, les risques pour les bâtiments, et mettant à disposition des
indicateurs d’exposition, de vulnérabilité et d’analyse croisée du risque.
- Des publications complémentaires sur les aléas climatiques et les vulnérabilités
territoriales, les risques pour les bâtiments et les actions adaptatives, mises en ligne
sur la plateforme de ressources de l’OID (Taloen) sous-forme de fiches et de
décryptages.
- Une revue de littérature sur la disponibilité des données à prendre en compte dans
le cadre de l’indice climatique pour les bâtiments, fournissant un accès centralisé aux
bases de données.
- Un outil de centralisation des outils et méthodologies permettant la mise en place
de stratégies d’adaptation.
- Des événements, organisés en 2019 et 2022, visant la montée en compétences, la
sensibilisation et la formation des acteurs de l’immobilier.

Pour chaque utilisateur, l’outil Bat-ADAPT est disponible sur la plateforme Resilience for Real
Estate (R4RE). Sont accessibles sur cette plateforme :
- Les aléas climatiques vagues de chaleur, sécheresses et RGA, inondations et
submersions marines, en France, actuels, et, quand les bases de données sont
disponibles, aux horizons 2030, 2050, 2070 et 2090, sous forme de cartographie ;
- Le niveau de risque des bâtiments identifié à partir de l’adresse renseignée et des
bases de données climatiques intégrées dans l’outil ;
- L’analyse de sensibilité réalisée à partir des informations techniques et relatives à
l’usage du bâtiment qui sont fournies par l’utilisateur ;
- Une analyse de risques croisée à partir de l’analyse de l’exposition et de la
vulnérabilité ;
- Les actions adaptatives prioritaires conseillées à partir de l’analyse, et selon le profil
du bâtiment, mis en page en fiches actions ;
- Des retours d’expérience sur les actions adaptatives applicables aux usages et à
la technique.

Cet outil est pensé comme une première approche pour accompagner les acteurs
immobiliers dans l’identification des risques climatiques pour leur patrimoine et des
solutions d’adaptation. Par exemple, la liste des facteurs de sensibilité sera courte afin que la
quantité de données nécessaire à l’utilisation de l’outil soit aussi restreinte que possible et le
modèle sera simple. L’objectif est la vulgarisation de l’enjeu d’adaptation des bâtiments auprès
d’un nombre important d’acteurs de l’immobilier.
Le projet d’outil est porté par l’OID et est appuyé par un Comité de pilotage constitué
de l’ADEME, du Plan Bâtiment Durable, de l’Association des Directeurs Immobiliers (ADI), de

3
Resilience for Real Estate – R4RE accessible sur https://www.resilience-for-real-estate.com/.

24
la Ville de Paris (financeur via une subvention attribuée en juillet 2019), de l’Agence Parisienne
du Climat (APC) et du ministère de la Transition Ecologique, représentant également l’Alliance
Mondiale pour les Bâtiments et la Construction. Une trentaine d’acteurs immobiliers publics et
privés participent aux groupes de travail.
Cependant, le risque climatique encouru par les bâtiments face aux aléas climatiques
relève principalement de l’environnement dans lequel il est situé. Cela inclue son
environnement physique et les infrastructures et réseaux desquels il dépend. De plus, le
recours aux solutions d’adaptation identifiées peut être limité par l’environnement dans
lequel se situe le bâtiment. Un exemple est l’impossibilité d’ouvrir les fenêtres en cas de bruit.

1.1.2 DESCRIPTION

Ce projet de recherche IncliBâti permettra d’améliorer la compréhension des différents


paramètres qui impactent l’exposition d’un bâtiment aux aléas climatiques, à l’échelle
de son territoire et ainsi de parfaire les diagnostics de risques climatiques réalisés sur
BAT-ADAPT. A partir de cette étude, l’impact de ces paramètres, pour chacun des aléas,
sera traduit puis intégré dans un indice global de risque.
Ce projet de recherche vise à élaborer un indice de risque climatique pour les bâtiments
liés aux critères extrinsèques. Ce modèle porte sur les objectifs suivants :
- Préciser les facteurs d’exposition des bâtiments aux aléas climatiques qui sont relatifs
à son environnement proche ;
- Connaître les impacts des aléas climatiques sur les bâtiments, leurs
interdépendances et les facteurs aggravants.
Ces recherches ont également vocation à améliorer la connaissance de l’impact des choix
territoriaux sur les bâtiments. Les recherches seront relayées par des ateliers,
présentations d’experts et groupes de travail afin de créer des ponts entre les besoins de
réduire le risque encouru par les acteurs de l’immobilier et par les territoires. La mise
en commun des objectifs à différentes échelles facilite la mise en place de dynamiques
d’adaptation communes à différentes échelles. Ce type de mesures, mises en œuvre sur
un écosystème plus global, favorise davantage la résilience aux crises climatiques.

1.1.3 OBJECTIFS

L’objectif du projet est donc d’améliorer, de préciser et d’élargir le modèle initialement


développé sur Bat-ADAPT avec l’appui d’experts scientifiques et techniques. Il s’inscrit
dans un objectif d’approfondissement des connaissances existantes. Il ne s’agit pas de faire
un diagnostic des bâtiments tertiaires en France. L’objectif est de proposer un outil d’aide
à la décision et d’information (i.e. « système d’alerte ») pour les acteurs immobiliers,
qui indique un niveau de risque pour le bâtiment. L’outil sera utilisable à partir de données
disponibles pour des acteurs de collectivités, des propriétaires particuliers ou des
gestionnaires immobiliers. Le modèle sera également utilisable par les promoteurs
immobiliers lors des programmes immobiliers neufs ou en rénovation.
Ce projet aura pour objectif d’améliorer l’outil BAT-ADAPT, en permettant notamment :
- D’élargir les facteurs de risque à l’échelle de l’environnement du bâtiment et de
la morphologie urbaine.
- D’intégrer les influences croisées entre aléas climatiques : le risque vis-à-vis d’un
aléa pouvant être renforcé par le risque vis-à-vis d’un autre aléa. Il pourrait s’agir d’un

25
risque accru d’un bâtiment soumis aux aléas Retrait-gonflement des argiles et
Inondation ;
- De prendre en compte les influences croisées entre différents facteurs de risque
des bâtiments ;
- D’examiner les effets rebonds et boucles de rétroaction des intersections entre
environnement, aléas climatiques et mesures adaptatives.
Tels que classifiés dans l’étude prospective sur les impacts du changement climatique pour
le bâtiment à l’horizon 2030 à 2050 conduite par l’ADEME, BURGEAP, WattGo et Franck
Boutté Consultants (2015), les aléas étudiés seront :
- Les évolutions climatiques tendancielles : températures moyennes plus élevées,
changement dans le cycle des gelées, augmentation de la température des cours
d’eau et des lacs et évolution du régime de précipitation, variation de l’irradiation
solaire, érosion côtière ;
- Les aléas extrêmes climatiques : vague de chaleur, inondation, tempête,
mouvement de terrain (i.e. retrait-gonflement des argiles), sécheresse.
Cette liste pourra être restreinte en cas de données insuffisantes.
En finalité, en regroupant les travaux effectués précédemment dans le cadre des premières
étapes du projet Bat-ADAPT et ceux du projet de recherche IncliBâti, les facteurs de risque
pris en compte seront liés à :
- L’augmentation d’aléas climatiques, de leur intensité, etc. et du cumul de ceux-ci ;
- La sensibilité due aux usages du bâtiment (bureaux, santé, durée d’occupation, etc.)
;
- La sensibilité induite par les choix techniques (modes constructifs, équipements
présents, etc.) ;
- L’exposition accrue ou diminuée par l’environnement urbain du bâtiment
(réseaux d’énergie et de communication, infrastructures, végétalisation, bruit, etc.).
Cela pourrait notamment permettre d’identifier les bâtiments prioritaires en termes
d’intervention, en cas d’événement climatique extrême.

1.2 DEFINITION DES TERMES


Le vocabulaire utilisé dans les travaux est défini dans la publication à disposition ici.
Quelques termes, issus de cette publication, permettent de définir les contours du sujet de
l’adaptation au changement climatique et de la détermination d’un indice de risque climatique
pour les bâtiments.
ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les
bâtiments, il s’agit de mettre en place des mesures pour en réduire ou en éviter les effets
préjudiciables, et en exploiter les effets bénéfiques.

26
ALEA CLIMATIQUE
Phénomène naturel lié au climat, qui entraîne des perturbations par rapport à la normale.
Celles-ci se manifestent sous la forme d’une évolution tendancielle ou d’événements
climatiques extrêmes dont les probabilités d’occurrence ou les intensités augmentent. Parmi
les aléas qui impactent l’immobilier, on retrouve les vagues de chaleur estivales, les
inondations, les sécheresses et retraits-gonflements des sols argileux ou les submersions
marines. Il est important de différencier les aléas chroniques des aléas ponctuels. Un aléa
chronique est un aléa qui se développe lentement à l’inverse d’un aléa ponctuel qui a une
portée limitée dans le temps.
ARTIFICIALISATION DES SOLS
Action de transformation d’un sol naturel, agricole ou forestier par une couverture perméable
ou imperméable. Dans le cas d’une artificialisation imperméable, on parle alors
d’imperméabilisation des sols.
ATTÉNUATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Contribution d’une activité à la stabilisation des concentrations de Gaz à Effet de Serre (GES)
dans l’atmosphère à un niveau qui limite les perturbations anthropiques du système climatique
à un taux permettant la résilience des systèmes. Cela revient d’une part à réduire ou limiter
les émissions de GES, d’autre part à accroître le stockage carbone.
BAT-ADAPT
Bat-ADAPT est un outil développé par l’OID qui permet de réaliser un diagnostic de
vulnérabilité au changement climatique d’un bâtiment grâce à une adresse et un court
formulaire sur les caractéristiques de la construction à évaluer. Il s’intègre dans une
plateforme d’analyse de résilience globale développée par l’OID qui s’appelle Resilience For
Real Estate (R4RE) et qui a pour vocation d’analyser les risques climatiques pour les
bâtiments grâce à Bat-ADAPT, les enjeux de biodiversité grâce à Biodi-BAT, les réseaux
techniques et la santé des territoires.
BIOCLIMATIQUE
L’appellation bioclimatique désigne un concept architectural qui utilise judicieusement les
ressources de l’environnement proche. L’objectif est d’assurer un meilleur confort et de
parvenir à une réduction significative des besoins de la consommation énergétique.
BOUCLE DE RÉTROACTION
La rétroaction est une réaction par suite d’une perturbation. Concrètement, le processus de
boucle de rétroaction est une réaction à un stimuli. Tant que la perturbation est présente, le
cycle se perpétuera. La boucle de rétroaction peut-être soit positive, soit négative. La première
provoque une amplification du déséquilibre tandis que la seconde tend vers une atténuation.
BUILD BACK BETTER
Build Back Better (BBB) est une stratégie visant à réduire les risques pour les peuples des
nations et des communautés à la suite de catastrophes et de chocs futurs. L’approche BBB
intègre des mesures de réduction des risques de catastrophe dans la restauration des
infrastructures physiques, des systèmes sociaux et des abris, ainsi que dans la revitalisation
des moyens de subsistance, des économies et de l’environnement. Le BBB a été
officiellement décrit pour la première fois dans le document des Nations Unies sur le Cadre
de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.

27
CELLULE DE CRISE (OPÉRATIONNELLE ET DÉCISIONNELLE)
Une cellule de crise est un élément central à partir duquel est organisé la gestion de crise
pour faire face à une situation critique de toute nature. La cellule de crise opérationnelle (CCO)
est composée de membres de la direction et d’experts internes (IT, sécurité, communication,
finance...) sollicités en cas de crise. Elle a la charge d’analyser la situation, d’évaluer les
impacts, d’étudier les solutions envisageables avec l’aide des équipes techniques et de
proposer des solutions à la cellule de crise décisionnelle. La cellule de crise décisionnelle
(CCD) est constituée du top management de l’entreprise. Elle prend les décisions stratégiques
et fixe les grandes orientations et les priorités en cas de crise.
CHANGEMENT CLIMATIQUE
Modification durable (de la décennie au million d’années) des paramètres statistiques
(paramètres moyens, variabilité) du climat global de la Terre ou de ses divers climats
régionaux. Ces changements peuvent être provoqués par des phénomènes naturels ou,
comme actuellement, par les activités humaines. Les gaz à effet de serre piègent davantage
d’énergie sur Terre et entrainent un réchauffement global (cause de vagues de chaleur
estivales, fontes de glaces et montée du niveau des océans) et un dérèglement climatique,
qui s’illustre par la multiplication ou l’intensification d’événements climatiques extrêmes
(inondations, sécheresses, cyclones, tempêtes, etc.).
COMMUNICATION DE CRISE
Au sens strict du terme la communication de crise est constituée de l’ensemble des dispositifs,
techniques et actions de communication entreprises pour lutter contre les effets d’un
événement (accident, pollution, licenciement, rappel produit, enquête média défavorable, ...)
pouvant avoir des effets négatifs sur l’image de l’organisation concernée ou de ses produits.
La communication de crise peut également souvent être entendue dans un sens plus large et
comprendre aussi bien des éléments et dispositifs destinés à détecter et anticiper les crises
(veille de crise) que les éléments de réponse à ces crises (cellule de crise, site web de crise,
...) relevant du domaine de la communication.
CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE
La notion de continuité écologique est associée à celle de « connectivité des milieux », qui
correspond au degré avec lequel le paysage permet les mouvements des espèces. Cette
continuité garanti la libre circulation des organismes vivants et leur accès aux zones
indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri, le bon
déroulement du transport naturel des sédiments ainsi que le bon fonctionnement des
réservoirs biologiques. Dans l’aménagement, cette continuité écologique se traduit par la
restauration d’espaces qui représentent des obstacles aux fonctions des milieux citées.
CONTRIBUTIONS DÉTERMINÉES AU NIVEAU NATIONAL (CDN)
Les contributions déterminées au niveau national sont des plans nationaux non contraignants
mettant en évidence les actions, politiques et mesures climatiques que les gouvernements
visent à mettre en œuvre en réponse au changement climatique. Sont exprimés dans ces
CDN les objectifs liés au climat pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en
tant que contribution, dans le but d’atteindre les objectifs mondiaux fixés dans l’Accord de
Paris.

28
COURBES DE DOMMAGE
Une courbe de dommage sert à évaluer monétairement les impacts d’un aléa sur un enjeu
donné. Celle-ci met en relation des paramètres d’aléa et des dommages produits pour un type
d’enjeu.
CRITICITÉ
La criticité est définie comme le produit de la probabilité d’occurrence d’un accident par la
gravité de ses conséquences : criticité = probabilité × gravité.
CRUE CENTENNALE
La crue d’un cours d’eau est mesurée par son débit. Une crue centennale est une crue qui a
une chance sur cent de se produire chaque année, c’est-à-dire que ce débit a une chance sur
cent d’être atteint chaque année. Statistiquement, il en survient donc une par siècle,
cependant il s’agit d’une probabilité.
CULTURE DU RISQUE
La culture du risque est la connaissance qui permet aux acteurs d’adopter des comportements
adaptés en cas de catastrophe.
CYCLE DE VIE D’UN BÂTIMENT
Ensemble des étapes de la vie d’un bâtiment, depuis sa conception, jusqu’à sa fin de vie et
son élimination, en incluant le prélèvement des ressources nécessaires à sa fabrication, le
transport, sa fabrication, et son exploitation. Le cycle de vie constitue la base de l’éco-
conception.
DÉFAILLANCES EN CASCADE
Phénomène de propagation des défaillances d’un système à d’autres se faisant par le biais
de dépendances. Il entraîne l’aggravation progressive des impacts de l’événement initial et
l’accroissement de la zone impactée, rendant les processus de relèvement plus difficiles et
plus lents.
DEGRÉS HEURES
Les Degrés Heures sont la somme des degrés ressentis inconfortables de chaque heure pour
chaque jour de l’année. Si ce compteur ne dépasse pas 350 °C.h, la RE2020 juge le bâtiment
confortable même en période caniculaire sans système de refroidissement complémentaire.
DIAGNOSTIC DE MATURITÉ
Un diagnostic de maturité permet d’évaluer le niveau de maîtrise de l’organisation sur
l’ensemble des pratiques et savoir-faire afin d’identifier, par la suite, la trajectoire restant à
parcourir pour réussir l’adaptation des bâtiments.
DIAGNOSTIC DE PERFORMANCE DE LA RÉSILIENCE
Un projet de recherche sur l’analyse de la résilience du bâti assuré face aux risques naturels
a été lancé par la Mission Risques Naturels, avec, pour objectif principal, le développement
d’une approche opérationnelle de la notion de résilience, notamment à travers le
développement d’un Diagnostic de Performance de Résilience (DPR) du bâti, à l’instar d’une
démarche aujourd’hui banalisée, le Diagnostic de performance énergétique (DPE).

29
EROSION CÔTIÈRE
L’érosion côtière se définit comme la perte graduelle de matériaux qui entraîne le recul de la
côte et l’abaissement des plages. Il s’agit d’un phénomène naturel qui a contribué tout au long
de l’histoire géologique à façonner le littoral. Les principaux facteurs en jeu dans le processus
d’érosion sont les vagues, les courants marins, les glaces, les précipitations, le vent et les
pressions anthropiques.
EXPOSITION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
La présence de personnes, moyens de subsistance, ressources environnementales,
infrastructure, ou d’atouts économiques, sociaux ou culturels dans des lieux qui pourraient
être affectés négativement par un aléa.
FEU DE FORÊT
Un feu de forêt est un incendie qui se propage sur une étendue boisée. Il peut être d’origine
naturelle (dû à la foudre ou à une éruption volcanique) ou humaine (intentionnel et criminel ou
involontaire et accidentel à partir de feux agricoles par exemple).
GAZ À EFFET DE SERRE
Ensemble des gaz participants à l’effet de serre : présents naturellement dans l’atmosphère,
c’est l’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère qui est responsable du
dérèglement climatique. En plus de la vapeur d’eau, les plus souvent cités sont le dioxyde de
carbone (CO2) et le méthane (CH4), mais ils ne sont pas les seuls. Le Potentiel de
Réchauffement Global (PRG) est un facteur de conversion qui permet de comparer l’impact
des différents gaz sur le réchauffement climatique en équivalent CO2. Le PRG du méthane
correspond par exemple à un facteur 24.
GESTION DE CRISE
La gestion de crise est l’ensemble des modes d’organisation, des techniques et des moyens
qui permettent à une organisation de se préparer et de faire face à la survenance d’une crise,
puis de tirer les enseignements de l’évènement pour améliorer les procédures et les structures
dans une vision prospective.
ÎLOTS DE CHALEUR URBAINS
Microclimats artificiels urbains au sein desquels les températures maximales diurnes et
nocturnes en particulier sont plus élevées que dans les zones moins urbanisées voisines. Le
phénomène des ICU est lié à plusieurs facteurs : les propriétés thermophysiques des
matériaux utilisés pour les bâtiments et la voirie ; la nature du sol (sols minéralisés, absence
de végétation) ; la morphologie urbaine ; le dégagement de chaleur issu des activités
humaines (moteurs, systèmes de chauffage et de climatisation...). En conséquence, on
observe un effet amplificateur des canicules elles-mêmes dues au changement climatique.
IMPERMÉABILISATION
Il s’agit du fait de rendre étanche (recouvrir d’asphalte ou de béton, ou compacter avec de la
machinerie) les sols à un point tel que l’eau ne passe plus ou passe très difficilement au
travers de ces derniers. L’imperméabilisation empêche l’infiltration de l’eau dans le sol et
augmente le ruissellement (écoulement de l’eau à la surface du sol). L’artificialisation des sols
empêche tous les cycles naturels de se perpétuer.

30
INONDATION
Une inondation, au sens large, est la submersion par les eaux d’une zone généralement
émergée. Les causes des inondations sont multiples : le ruissellement des eaux lors de
précipitations intenses, le débordement de cours d’eau, les remontées de nappes, etc.
MAL-ADAPTATION
Mesures d’adaptation inadéquates pouvant conduire à une augmentation du risque de
conséquences néfastes associées au climat, à une augmentation de la vulnérabilité aux
changements climatiques ou à une dégradation des conditions de vie, à présent ou dans le
futur.
MICROCLIMAT
Ensemble des conditions climatiques limitées à une région géographique très petite,
significativement distinctes du climat général de la zone où se situe cette région.
PLAN DE PRÉVENTION DES RISQUES (PPR INONDATIONS / PPR LITTORAUX...)
En droit français, un plan de prévention des risques, ou PPR, est un document rédigé par
l’État permettant de connaître les zones géographiques soumises à des risques naturels ou
technologiques et de définir les mesures adéquates pour réduire les risques encourus. Plus
d’infos ici.
RECUL DU TRAIT DE CÔTE
Le recul du trait de côte se définit comme la progression durable de la mer sur l’espace
continental. Il concerne aussi bien les côtes meubles (plages, dunes, marais maritimes) que
les côtes rocheuses (falaises ou basses côtes rocheuses). Commandé par les processus
d’érosion en action sur le littoral, ce recul tient également à d’autres paramètres parmi lesquels
figurent les caractéristiques des stocks sédimentaires, les courants marins côtiers,
l’eustatisme (variation durable du niveau des océans) et certaines actions anthropiques (ex :
sur fréquentation des massifs dunaires).
REDONDANCE
La redondance est une conception de systèmes dans laquelle un composant est dupliqué afin
de disposer d’une solution de secours en cas de défaillance. La préconisation de redondance
dans les réseaux alimentant le bâtiment vise à améliorer la résilience de ces bâtiments.
RÉSILIENCE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Capacité d’un écosystème à résister aux chocs et à surmonter les altérations dues à une
perturbation interne ou externe. Dans le secteur immobilier, il s’agira de favoriser cette
capacité de résilience en identifiant les risques encourus et en appliquant des solutions
d’adaptation permettant de répondre à ces risques.
RETRAIT ET GONFLEMENT DES ARGILES
Le Retrait-Gonflement des Argiles désigne des mouvements des sols argileux liés aux
sécheresses des sols. Ils peuvent dégrader les structures des constructions que ces sols
soutiennent.

31
RISQUE
Possibilité de survenue d’un événement indésirable : l’incertitude porte sur la probabilité
d’occurrence d’un péril ou d’un aléa, et sur l’ampleur des dommages potentiels compte tenu
des enjeux contextuels et environnementaux.
RISQUE CLIMATIQUE
Possibilité de survenue d’un événement indésirable : l’incertitude porte sur la probabilité
d’occurrence d’un péril ou d’un aléa, et sur l’ampleur des dommages potentiels compte tenu
des enjeux contextuels et environnementaux. Le risque climatique est la vulnérabilité d’un
système par rapport aux variations des indices climatiques.
RISQUE NET / RISQUE BRUT
Un risque « Brut » est considéré sans l’ensemble des dispositifs de maîtrise, de contrôle et
d’atténuation qui l’entoure. Un risque « Net » est, au contraire, évalué en prenant compte
l’ensemble des dispositifs et effectifs déjà en place.
RISQUE TECHNOLOGIQUE
Les risques technologiques sont liés à l’action humaine et plus précisément à la manipulation,
au transport ou au stockage de substances dangereuses pour la santé et l’environnement (ex
: risques industriel, nucléaire, biologique...).
RISQUES CLIMATIQUES PHYSIQUES
Les risques physiques associés au changement climatique résultent des dommages
directement causés par les phénomènes météorologiques et climatiques à travers des
événements extrêmes ou des évolutions progressives.
RISQUES DE TRANSITION
Risques d’impacts incertains (positifs et négatifs) qui résultent des effets de la mise en place
d’un modèle économique bas-carbone sur les acteurs économiques. Les risques de transition
sont caractérisés par une incertitude « radicale » sur la nature de la trajectoire bas-carbone
et une incertitude plus « habituelle » sur les modalités de mise en œuvre de cette trajectoire
en termes économiques et sociaux.
RUE EN CANYON
Une « rue canyon » désigne une rue dont les bâtiments, des deux côtés de la rue et sur plus
de 100 mètres, se succèdent de manière ininterrompue ou sont très proches les uns des
autres. Selon certaines définitions, une voie est considérée comme étant une rue en canyon
lorsque le rapport moyen entre la hauteur du bâti et la largeur de rue est supérieur à 0,5.
RUISSELLEMENT
En hydrologie, le ruissellement est l’écoulement des eaux à la surface de la terre, notamment
la surface des sols, contrairement à celle y pénétrant par infiltration. L’intensité des
précipitations favorise le ruissellement en proportion de l’insuffisance de l’infiltration et de la
capacité de rétention de la surface du sol.

32
SCÉNARIOS RCP
Un scénario RCP (Representative Concentration Pathways) permet de modéliser le climat
futur. Dans le cinquième rapport d’évaluation du GIEC (AR5, paru en 2014) et sur la base de
quatre hypothèses différentes concernant la quantité de gaz à effet de serre qui sera émise
dans les années à venir (période 2000-2100), chaque scénario RCP donne une variante jugée
probable du climat qui résultera du niveau d’émission choisi comme hypothèse de travail. Les
quatre scénarios sont nommés d’après la gamme de forçage radiatif ainsi obtenue pour
l’année 2100 : le scénario RCP2.6 correspond à un forçage de +2,6 W/m2, le scénario RCP4.5
à +4,5 W/m2, et de même pour les scénarios RCP6.0 et RCP8.5. Plus cette valeur est élevée,
plus le système terre-atmosphère gagne en énergie et se réchauffe.
SCÉNARIOS SPP
En parallèle de l’élaboration des scénarios RCP par les climatologues, les sociologues et les
économistes du GIEC travaillent sur des scénarios présentant diverses caractéristiques de
développements socio-économiques et diverses stratégies d’adaptation et d’atténuation. Cinq
familles de scénarios, nommés SSP (pour Shared Socioeconomic Pathways), ont ainsi été
définies. Une telle approche permet un travail en parallèle et en cohérence des climatologues
et des économistes.
SÉCHERESSES
Les sécheresses sont des « déficits anormaux d’au moins une composante du cycle
hydrologique terrestre sur une période prolongée ». ». Celle qui nous intéresse est la
sécheresse agricole (ou édaphique), qui concerne l’humidité des sols. On parle de «
sécheresse géotechnique » dans le contexte particulier des sols argileux sensibles aux
retraits-gonflements.
SENSIBILITÉ FACE AU RISQUE CLIMATIQUE
Degré auquel un bâtiment pourrait être affecté par un risque climatique considéré s’il y était
soumis. La sensibilité dépend non seulement des caractéristiques du bâtiment (critères
techniques et mesures d’amélioration de la résilience) mais aussi de la résilience des réseaux
essentiels, des capacités de gestion de crise et de la capacité à faire face et à s’adapter.
SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE (SFN)
Les Solutions Fondées sur la Nature sont les actions qui s’appuient sur les écosystèmes afin
de relever les défis globaux comme la lutte contre les changements climatiques, la gestion
des risques naturels, la santé, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire... En effet, des
écosystèmes sains, résilients, fonctionnels et diversifiés fournissent de nombreux services
écosystémiques et permettent donc le développement de solutions au bénéfice de nos
sociétés et de la biodiversité, dans le cadre des changements globaux.
SUBMERSION MARINE
Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière par la mer,
associées à une conjonction de condition de marées et de surélévation du niveau de la mer
lors d’événements climatiques ponctuels, tels que les tempêtes, cyclones ou tsunamis. Elles
peuvent durer de quelques heures à quelques jours. Lorsqu’une submersion marine est
durable dans le temps, il s’agit d’une transgression marine.

33
SYSTÈMES D’ALERTE PRÉCOCE
Systèmes d’alerte précoce : Face aux catastrophes naturelles, les systèmes d’alertes
précoces peuvent sauver des vies et prévenir des dommages matériels. Ils reposent sur 4
piliers : la connaissance des risques, le service de surveillance et d’alerte, la diffusion et la
communication du risque ainsi que la capacité de réponse à cette catastrophe. Avec le
changement climatique, les catastrophes naturelles vont augmenter en fréquence et intensité,
rendant les systèmes d’alerte précoce indispensables à l’adaptation de nos sociétés au
changement climatique.
TEMPÊTE
Violente tourmente atmosphérique, en particulier sur mer.
VAGUES DE CHALEUR CANICULAIRES
D’après Météo France, un événement caniculaire est un épisode de forte chaleur caractérisé
par sa persistance et son intensité. L’épisode dure a minima trois jours. Cependant, il n’existe
pas de définition universelle pour les vagues de chaleur. En règle générale, celles-ci sont
caractérisées par des températures exceptionnellement chaudes sur une période donnée. Les
seuils sont ensuite définis selon des critères régionaux (différents climats) et selon des
problématiques sanitaires et sociales qui imposent la mise en place de plans vigilance
canicule.

1.3 METHODOLOGIE
Les travaux de recherche du projet IncliBâti ont duré 18 mois et se sont articulés selon les 4
étapes suivantes :

• Etape 1 : Etat des lieux de la connaissance (6 mois)


o Sous-tâche 1.1 : Recherches bibliographiques sur des moteurs de
recherches académiques qui donneront lieu à une grille de lecture.
o Sous-tâche 1.2 : Interviews et présentations de chercheurs sur les
thématiques de recherches, d’experts du bâtiment et de représentants de
collectivités.
o Sous-tâche 1.3 : Etablissement d’une liste des interactions entre aléas et
conditions environnementales à l’échelle du territoire, conséquences des
interactions multi-aléas.
o Sous-tâche 1.4 : Travaux exploratoires sur les effets rebonds et boucles de
rétroaction des intersections entre environnement, aléas climatiques et
mesures adaptatives.
o Sous-tâche 1.5 : Rédaction d’une synthèse sous forme de fiches à
disposition des acteurs de l’immobilier et du territoire.
• Etape 2 : Priorisation des critères de vulnérabilités territoriales à intégrer (3
mois)
o Sous-tâche 2.1 : Lister les bases de données existantes qui peuvent être
intégrées, et parmi elles, celles qui sont disponibles gratuitement, et en open
data.

34
o Sous-tâche 2.2 : Identification des indicateurs pertinents à proposer en
concertation.
o Sous-tâche 2.3 : Concertation en vue de la priorisation des indicateurs à
intégrer dans l’indice de risque.
o Sous-tâche 2.4 : Ordonnancement des critères de risque à intégrer dans le
modèle IncliBâti.
• Etape 3 : Evaluation des critères de risque (6 mois)
o Sous-tâche 3.1 : Simulation du risque en fonction des critères identifiés.
o Sous-tâche 3.2 : Test et comparaison en situation empirique.
• Etape 4 : Indexation des critères dans le modèle (3 mois)
o Sous-tâche 4.1 : Elaboration d’un modèle produisant un indicateur.
o Sous-tâche 4.2 : Elaboration d’une matrice à partir du modèle pour intégrer
le modèle sur Bat-ADAPT.
o Sous-tâche 4.3 : Intégration du modèle à l’application développée par l’OID.

Les méthodes de travail préliminaires ont inclus de la revue de littérature et conduite


d’entretien. Des travaux s’appuient ensuite sur des logiciels de simulation climatiques et
thermiques, et l’organisation de concertation pour la synthétisation des résultats, et
l’intégration des données dans le modèle IncliBâti.

1.4 IMPORTANCE DE L’ETUDE


1.4.1 RETOMBEES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES ATTENDUES

Le modèle IncliBâti élaboré par l’OID et les partenaires du projet est librement accessible.
Pour en faciliter l’utilisation, il est intégré dans l’outil de cartographie des risques climatiques
Bat-ADAPT développé par l’OID, sur la plateforme Resilience for Real Estate (R4RE) et les
acteurs immobiliers sont accompagnés pour l’intégration de l’outil dans leurs méthodes
propres.
Pour l’OID, le modèle a permis d’accompagner la montée en compétence des acteurs de
l’immobilier et de l’aménagement sur la prise en compte des risques climatiques. Les
connaissances acquises dans le cadre de ce projet ont été présentées sous différents formats
pour en faciliter la diffusion auprès des acteurs immobiliers : fiches, études, articles, vidéos,
conférences, ateliers de formation, etc.
De manière générale, les retombées scientifiques de ce projet, qui assurent une meilleure
connaissance des vulnérabilités territoriales et de l’intégration de cette vulnérabilité dans
l’analyse de risque du bâtiment, bénéficient à tous les acteurs publics et privés ayant un lien
avec le secteur du bâtiment. Cette analyse permet de mieux anticiper les effets du
changement climatique et l’impact que les politiques territoriales peuvent avoir, en réduction
du risque, ou au contraire, en l’aggravant. Par ailleurs, les enjeux communs entre les acteurs
territoriaux et les acteurs privés permettent d’orienter les agendas en faveur de la mise en
place de dynamiques communes.

35
1.4.2 RETOMBEES INDUSTRIELLES ET ECONOMIQUES ESCOMPTEES

L’outil est librement accessible et gratuit. L’OID est une association à but non lucratif et met
les publications, fiches et outils développés à disposition de l’ensemble des acteurs de
l’immobilier (propriétaires, utilisateurs, gestionnaires, bureaux d’études, etc.) et du public, via
une application web dédiée, sur la plateforme Resilience for Real Estate (R4RE). Ces derniers
utilisent directement l’outil pour intégrer les indicateurs à leurs processus propres. L’OID a
également relayé tous les livrables publics via les réseaux sociaux (plus de 1 400 abonnés
sur le profil Twitter, plus de 6 836 abonnés sur la page LinkedIn).
Le projet a permis aux partenaire Tipee, Terao et Wild Trees d’améliorer la qualité scientifique
et technique des prestations d’accompagnement et d’assistance technique proposées ainsi
que les formations et sessions de sensibilisation existantes sur les enjeux de l’énergie et du
climat en milieu urbain.

1.4.3 RECOMMANDATION EN TERMES DE POLITIQUE PUBLIQUE

Les indices issus du projet de recherche IncliBâti peuvent contribuer à la prise en compte des
risques climatiques dans les politiques applicables au bâtiment et à l’aménagement du
territoire de différentes manières.
Concernant la construction neuve, les conclusions du projet peuvent alimenter les réflexions
sur les normes à venir, afin d’assurer que les bâtiments construits prennent en compte les
conditions climatiques futures. Actuellement, les modèles climatiques ne sont toujours pas
intégrés aux législations et les normes reposent sur l’historique des conditions climatiques.
C’est encore le cas, par exemple, des températures moyennes et les extrêmes (vagues de
chaleur principalement) qui prennent s’appuient, dans le cas de la RE2020, sur l’exemple de
la canicule de 2003.
Auprès des collectivités territoriales, le projet peut alimenter les volets bâtiment des stratégies
d’adaptation et les outils de planification portant sur les risques. Cela permet aux acteurs
territoriaux d’identifier des vulnérabilités au risque climatique et d’établir des possibilités
d’adaptation communes à plusieurs acteurs à l’échelle d’un même territoire. Cette proposition
s’inscrit dans une optique d’animation de réseau et de mutualisation. Le modèle fournit
également des données utilisables pour la gestion de crise.

1.5 DEROULE DU RAPPORT DE RECHERCHE


Ce rapport de recherche vise à établir un indice de risque climatique pour le bâtiment. Ces
travaux débutent par une exploration, à partir d’un état de l’art des travaux existants, des
caractéristiques territoriales impactant la vulnérabilité d’un bâtiment au changement
climatique (chapitre 2). Pour permettre la modélisation des caractéristiques territoriales et
climatiques, l’inventaire des bases de données disponibles a été dressé (chapitre 3).
Dans le quatrième chapitre, un modèle de risque pour les deux aléas les plus importants en
milieu urbain ont été établis. Ainsi, les aléas chaleur et inondation ont été étudiés pour ensuite
être intégrés à la plateforme d’analyse de résilience R4RE. Le cinquième chapitre a pour
objectif d’établir les caractéristiques du bâtiment impactant sa vulnérabilité à l’aléa chaleur,
toujours dans la finalité de l’intégrer à la plateforme R4RE. Dans cette partie, des simulations
thermiques dynamique ont été utilisées.
Enfin, ce rapport se conclura sur les perspectives ayant vu le jour pour donner suite à l’écriture
de ce rapport.

36
2. VULNERABILITES TERRITORIALES ET BATIMENTS
Le projet de recherche INCLIBATI s’inscrit dans une série de projets centrés sur l’adaptation
des bâtiments au changement climatique. Pour atteindre cet objectif d’adaptation, une
première étape est d’accompagner les acteurs du secteur dans l’appréhension et l’analyse
des effets du changement climatique sur leurs actifs. Ce chapitre a pour objectif de présenter
une méthodologie pour cette analyse ainsi qu’un panorama des facteurs territoriaux à prendre
en compte.

2.1 CADRE CONCEPTUEL


Pour regrouper les facteurs de vulnérabilité d’un milieu, il est possible de s’appuyer sur les
travaux de l’Institut du Développement Durable z réactualisant le pressure and release model
de Blaikie de 1991, l’IDDRI (IDDRI, 2009) construit un modèle d’analyse des facteurs de
vulnérabilité des milieux littoraux. Les deux schémas en annexe 1 permettent de rendre
compte de ce processus. Ce modèle distingue trois dimensions de la vulnérabilité :
- La première dimension correspond aux causes profondes ou enracinées de la
vulnérabilité. Il s’agit des valeurs et des systèmes fondamentaux qui caractérisent la
société : organisation hiérarchique, rapport aux ressources naturelles, orientations
politiques et environnement.
- Sur la base de la première dimension se sont exercées des pressions territoriales.
Elles renvoient à des évolutions, des dynamiques politiques, culturelles ou encore
environnementales. Elles influent, elles-aussi, sur la vulnérabilité du territoire.
- Enfin, la troisième dimension est celle des caractéristiques du système qui subit
directement la perturbation. C’est à partir de cette dimension, résultante des deux
premières, qu’il sera plus aisé de construire des indicateurs, puisqu’elle correspond à
une réalité observable et souvent mesurable.
Même si les indicateurs seront construits à partir de cette dernière dimension, ce modèle sous-
tend que la vulnérabilité qui caractérise un système repose sur le fonctionnement même de
celui-ci. Ainsi, des réajustements portant uniquement sur les conditions de vie actuelles ne
sauraient résulter à une diminution de la vulnérabilité du territoire puisque le risque a une
origine plus profonde que celle visible à l’interface système/perturbation.
Une analyse des facteurs de vulnérabilité des territoires au changement climatique revu dans
le cadre de notre étude permet de produire le schéma ci-après.

37
Figure 6. Modèle d'analyse de la vulnérabilité

A partir de leur modèle de vulnérabilité, l’IDDRI dégage 6 familles de facteur de vulnérabilité


au changement climatique :
- La configuration spatiale, il s’agit de la nature de l’espace que l’on considère et de
ces caractéristiques intrinsèques. En effet, certains territoires présentent un caractère
plus ou moins contraignant ou propice au développement humain.
- La sensibilité environnementale, qui se rapporte aux écosystèmes du territoire. Elle
caractérise la capacité d’un écosystème à faire face à une perturbation.
- La cohésion sociétale (sociale, culturelle et économique), elle correspond à la nature
et la stabilité des liens sociaux. La cohésion sociale est un vecteur de solidarité qui
améliore la résilience d’un groupe d’individus (Asselin de Beauville, 2003).
- La diversification économique, qui peut permettre d’expliquer qu’un risque naturel
perturbe plus ou moins durablement le fonctionnement d’un système.
- La structuration politico-institutionnelle, qui renvoie aux mécanismes de
gouvernance du territoire.
- Le niveau de développement, qui s’applique plus à une échelle nationale que
territoriale. Il fait directement référence à un autre indice : l’Indice de développement
humain.
Le schéma adapté (figure 6) résultant de l’analyse des facteurs de vulnérabilité sur le territoire
français, nous permet également de constituer 7 familles de facteurs, légèrement différentes
de celle de l’IDDRI :
- Les caractéristiques physiques du territoire, qui correspondent à la configuration
spatiale mais également à l’état de la biodiversité (qui intègre la sensibilité
environnementale). Il s’agit de ce qui est observable sur le territoire à un instant t. On
peut également parler de vulnérabilité biophysique (Brooks, 2003).

38
- Les activités humaines implantées sur le territoire qui se rapportent à des processus
dynamiques pouvant aggraver la vulnérabilité future d’un territoire au changement
climatique (la déforestation, la monoculture, l’extraction intensive de ressources…).
Ces facteurs permettent d’intégrer la notion de trajectoire de vulnérabilité déjà
évoquée.
- Les enjeux liés aux réseaux, qui se rapportent aux paramètres à prendre en compte
pour assurer une alimentation en eau, en électricité, en gaz ou de télécommunications,
pour traiter les eaux usées et pour relier les bâtiments au reste du territoire, via les
réseaux de transport.
- Les facteurs sociaux, ou la vulnérabilité sociale qui fait référence à l'ensemble des
facteurs socio-économiques qui déterminent la capacité des personnes à faire face à
une perturbation et à retrouver un état d’équilibre (Allen, 2003).
- Les facteurs culturels qui font écho aux travaux sur la culture du risque :
l’appréhension par tous les acteurs de leur vulnérabilité. Ces facteurs culturels
conditionnent la capacité des individus à réagir de façon adéquate à une catastrophe
au moment où celle-ci intervient (Pagney, 2019).
- Les facteurs économiques, qui concerne l’aptitude des systèmes économiques à
revenir à un état d’équilibre après une perturbation.
- Les facteurs de gouvernance et la gestion de crise, qui comme les facteurs politico-
institutionnels caractérisent la vulnérabilité des institutions mais également les
démarches que ces institutions entreprennent dans le but d’augmenter les capacités
d’adaptation des systèmes humains et environnementaux.
C’est en suivant ces 7 familles de facteurs que l’étude présentée à la partie suivante a été
construite.
En plus de l’approche par famille de facteurs, ce rapport repose sur une approche sectorielle
par milieu visant à identifier des vulnérabilités spécifiques. L’ONERC (Observatoire National
sur les Effets du Réchauffement climatique) dans l’élaboration de la stratégie nationale
d’adaptation au changement climatique (ONERC, 2007) distingue quatre milieux :
- Les milieux urbains concernés par l’augmentation des températures, le phénomène
d’îlots de chaleur et les crues ;
- Les milieux littoraux, sujets aux submersions marines, à l’accélération de l’érosion,
aux intrusions d’eau de mer dans l’eau douce, aux tempêtes et cyclones et à la
modification des écosystèmes marins ;
- Les milieux montagneux qui devront faire face à une réduction de la couverture
neigeuse, à la fonte des glaciers, et à l’aggravation des risques d’avalanche et
érosion ;
- Les milieux à proximité des forêts sensibles aux évènements extrêmes comme les
tempêtes et les sécheresses, au stress hydrique et aux incendies.

A ces quatre milieux ont été ajoutés à cette étude les milieux ruraux qui pour certains d’entre
eux sont plus isolés et présentent ainsi des vulnérabilités spécifiques au changement
climatique.
A la suite du développement de ces facteurs, un second travail a été d’y associer des
indicateurs lorsque cela est possible. Pour cette phase, ce rapport s’appuie sur une recherche

39
bibliographique regroupant plusieurs indices déjà existants : le Coastal Sensitivity Index (CSI),
le Physical Vulnerability to Climate Change (PVCC), le Flood Vulnerability Index (FVI),
l’Environmental Vulnerability Index (EVI), le Social Vulnerability Index (SOVI), l’University of
Notre Dame Global Adaptation Index (ND-GAIN), le Disaster Deficit Index (DDI), le Local
Disaster Index (LDI), et le Prevalent Vulnerability Index (PVI). Il s’appuie également sur des
états de l’art effectués sur le sujet (Ademe, 2013 ; Locatelli et al., 2013 ; Messouli et al. ;
UNDP, 2021).

2.2 VULNERABILITES TRANSVERSALES


2.2.1 LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU TERRITOIRE

2.2.1.1 Morphologie des terrains


La morphologie est l’une des caractéristiques majeures dans l’analyse de la vulnérabilité
territoriale. La morphologie du territoire correspond aux formes du territoire influencées par :
- Le site géographique : l’altitude et le relief ;
L’histoire de développement : l’implantation des bâtiments et infrastructures.
Cette morphologie conditionne la façon dont l’air, l’eau, et les éléments charriés par ces fluides
vont s’écouler à l’échelle du territoire.
Pour l’air, la morphologie induit une ventilation plus ou moins importante, un impact plus ou
moins important de l’aléa tempêtes et vents violents et des sols plus ou moins sujets à
l’érosion. Pour l’eau, la morphologie détermine le ruissellement et les zones soumises au
risque d’inondation. Une attention particulière doit être portée à la turbidité de l’eau qui
influence le délai de retour à la normale et l’importance des efforts de nettoyage. Enfin, la
morphologie induit la direction des coulées de boue ainsi que leur importance.
Cette dimension traduit un facteur de vulnérabilité du territoire au changement climatique. Il
est cependant difficile de le transformer en indicateur. Nous reviendrons cependant sur cette
notion pour les milieux littoraux (en lien avec le risque d’inondation) et les milieux urbains (en
lien avec la formation d’ilots de chaleur).

2.2.1.2 Proximité à un cours d’eau


Lorsqu’un cours d’eau déborde de son lit et inonde les enjeux à proximité, il s’agit d’une
inondation par débordement de cours d’eau. Les zones à proximité de cours d’eau sont
vulnérables à ce risque et il est possible de différencier trois unités principales :
- Le lit mineur, qui désigne l’espace où l’écoulement s’effectue en conditions normales
;
- Le lit moyen, intermédiaire entre le lit mineur et le lit majeur, occupé par le cours d’eau
lors de crues courantes ;
- Le lit majeur, qui s’étend jusqu'au niveau de la plus grande crue historique identifiée.
Du fait d’un sol fertile, l'occupation humaine y est souvent importante, ce qui rend
catastrophiques les grandes crues exceptionnelles.

40
Figure 7. Identification des unités spatiales

2.2.1.3 Nature des sols


Les caractéristiques du sol influent elles aussi sur la vulnérabilité d’un territoire. On distingue
trois familles d’indicateurs qui ont un impact sur les infrastructures (ministère de l’Économie,
des Finances et de la Relance, s.d) :
- La perméabilité du sol : elle détermine la capacité du sol à absorber une quantité
d’eau donnée et est liée au risque d’inondation par ruissellement.
- L’érodibilité du sol : elle établit la cohérence du sol en tant que matériaux et sa
capacité à résister aux forces qui tendraient à le disperser. Elle est liée aux risques de
coulées de boue, de désertification et d’érosion des côtes et des bassins versants.
- La tendance aux tassements du sol : elle se traduit généralement par des
déformations importantes dans les structures. Le tassement des sols est
particulièrement fréquent dans le cas de sols argileux couplés à des épisodes de
sécheresses. La tendance aux tassements du sol est liée à l’aléa retrait et gonflement
des argiles.
Ces indicateurs, et particulièrement des indicateurs évolutifs sur la dégradation des sols,
pourraient être utiles dans la définition d’un indice de vulnérabilité. Ils n’ont cependant pas été
retenu car ils peuvent être directement intégrés aux différents aléas mentionnés.

2.2.1.4 Nature des sous-sols


La présence de cavités ou de fissures dans le sous-sol peut rendre un territoire plus sensible
au changement climatique. Le risque d’effondrement lié à cette structure de sous-sol
s’aggrave avec l’augmentation des fluctuations d’eaux souterraines dues aux événements
climatiques extrêmes. Cette fluctuation compromet notamment la stabilité du sol lorsqu’il est
situé au-dessus de nappes phréatiques ou de cavités souterraines dans lesquelles l’eau
pourrait s’immiscer.
La présence ou l’absence de cavité à risque peut être considéré comme un indicateur de
vulnérabilité d’un territoire au changement climatique.

41
En cas d’évènements pluvieux intenses, le niveau de la nappe phréatique peut atteindre la
surface du sol et provoquer une inondation par remontée de nappes.

Figure 8. Remontées de nappes en périodes pluvieuses

Certaines nappes sont plus susceptibles de provoquer des inondations :


- Les nappes phréatiques libres, qui ne sont pas séparées du sol par une couche de
terrain imperméable ;
- Les nappes phréatiques, dont la couche supérieure contenant de l’eau et de l’air est
mince ;
- Les nappes phréatiques, avec une amplitude importante de variation annuelle ou
contenant un important volume d’eau ;
- Les nappes phréatiques à faible contenance ;
- Les nappes phréatiques reposant sur un soubassement imperméable, dans cette
configuration en cas de trop-plein, l’eau ne peut que remonter vers la surface.
En particulier, les nappes calcaires ou crayeuses sont plus susceptibles de déborder. Dans la
phase de déchargement de ces nappes, l’eau s’immisce dans les interstices de la roche. Ceci
est un processus lent. En cas de volumes d’eau importants, l’eau ne s’infiltre pas assez vite
et le temps de retour à la normale après inondation est allongé (Bourgine et al., 2018).

2.2.1.5 Sensibilité environnementale


L’état de la biodiversité, sa diversité et sa fragilité sur un territoire sont des indicateurs à
prendre en compte pour comprendre sa vulnérabilité : plus la biodiversité est variée, plus
l’écosystème est stable et résiste aux aléas du changement climatique. Les services impactés
par l’érosion de la biodiversité sur un territoire sont les suivants :
La disparition de certaines espèces de végétaux peut exposer un territoire à une plus forte
érosion et donc à un impact plus important des inondations et des glissements de terrains.
Un écosystème peu riche peut également favoriser la diffusion de virus ou de bactéries.
La biodiversité joue aussi un rôle de filtre de l’air et de l’eau : les plantes et certaines espèces
animales produisent de l’oxygène et agissent comme un purificateur d’eau avant son
infiltration dans les nappes phréatiques. Moins de biodiversité sur un territoire implique une
diminution des capacités de filtration de nos pollutions dans l’air et dans les sols.

42
Les espèces végétales jouent aussi un rôle de régulateur de climat via le phénomène
d’évapotranspiration. Une artificialisation des sols empêche le rafraichissement des zones
concernées.
Afin de mesurer l’état de la biodiversité sur un territoire, différents indicateurs peuvent être
utilisés. A cet effet, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a
développé une liste rouge des espèces qui constitue aujourd’hui La Liste rouge de l’UICN des
espèces menacées ™ inventaire le plus complet du risque d’extinction des espèces végétales
et animales dans le monde. Il est largement employé pour faire évoluer et pour évaluer les
politiques et la réglementation en matière de conservation de la nature. L’INPN (Inventaire
Nationale du Patrimoine Naturel) effectue sur le territoire français un état des lieux de la
biodiversité, et répertorie les espèces de la liste rouge présentes ainsi que leur implantation
territoriale.
Un autre indicateur est celui développé par l’Observatoire des Territoires qui caractérise la
fragmentation des espaces naturels. Cette notion englobe tout processus anthropique de
morcellement de l'espace, qui peut ou pourrait empêcher une ou plusieurs espèces de se
déplacer comme elles le pourraient en l'absence de fragmentation. Cette fragmentation est
un facteur de vulnérabilité pour les territoires en ce qu’elle empiète sur l’état de la biodiversité
future.
Il existe ainsi de nombreux indicateurs permettant d’évaluer la sensibilité environnementale
sur le territoire. Cependant, préconiser l’implantation des bâtiments sur des zones où la
biodiversité est riche est à double tranchant. Il s’agit effectivement de territoires plus résilients
mais construire dans ses milieux reviendraient à fragiliser les écosystèmes présents. Une
étude plus approfondie sur la prise en compte de la biodiversité dans l’immobilier est en cours
à l’OID et viendra enrichir ce projet afin de construire un indicateur pertinent.

2.2.2 LES ACTIVITES HUMAINES

2.2.2.1 Gestion du sol et des ressources


Les choix territoriaux en termes de transformation du sol et de gestions des ressources sont
particulièrement impactants sur la vulnérabilité d’une zone. L’artificialisation des sols, la
déforestation, le pompage des nappes, la monoculture et l’élevage intensif sont des activités
humaines qui détruisent la biodiversité et perturbent les fonctions écosystémiques qu’elle peut
offrir (stockage carbone, évapotranspiration, drainage naturel de l’eau…), ce qui met en
danger la résilience des territoires.
Un des enjeux importants de la gestion des ressources est la gestion de l’eau sur le territoire
en particulier dans un contexte de sècheresses aggravées par le changement climatique. Il
existe un risque de rupture d’approvisionnement. Le rapport de la demande en eau sur la
disponibilité en eau est un indicateur pertinent pour analyser la vulnérabilité. Il est nécessaire
d’examiner les différents conflits pesant sur cette ressource et en particulier les tensions inter-
territoires, notamment entre un territoire en amont d’un fleuve et un territoire situé en aval.
Dans le domaine de la construction, des pénuries apparaissent sur certains matériaux tels
que le bois, le béton, le mortier et les produits métallurgiques (La Dépêche, 2021). La question
de la gestion des ressources à l’échelle locale se pose, dans un contexte où des tensions
inter-territoires peuvent éclore sous les pressions des ressources.

43
2.2.2.2 Proximité d’industries toxiques et contaminantes
Un territoire peut présenter une plus grande vulnérabilité au changement climatique du fait de
sa proximité avec une industrie toxique ou nucléaire qui pourrait être endommagée par un
événement climatique. Les industries toxiques sont regroupées, en France, sous l’appellation
SEVESO (raffineries, fabrication et stockage de produits phytosanitaires ou détergents,
installations pyrotechniques, incinérateurs à déchets, etc.). La construction d’industries
toxiques participe également aux conflits d’usage des sols : la pollution les sols rend
impossible certains usages ultérieurs (agriculture, loisir, habitation…).
Il est possible de retrouver une cartographie des sites classés SEVESO sur le site Géorisques.

2.2.3 LES ENJEUX LIES AUX RESEAUX

Les réseaux présentent un enjeu pour la résilience fonctionnelle des bâtiments. Les
infrastructures pour l’alimentation en eau, en électricité, en gaz ou de télécommunications,
celles pour traiter les eaux usées et pour relier les bâtiments au reste du territoire, via les
réseaux de transport, sont susceptibles d’être endommagées par des aléas climatiques. Elles
peuvent également être sujettes à des impacts plus complexes, comme des effets en
cascade, liés aux interactions possibles entre les différentes structures.
Il est donc nécessaire de tenir compte, pour ces infrastructures, de la longueur des réseaux,
de leur ancienneté, de leurs durées de vie programmées, des états des systèmes par rapport
à ces durées, des règles de conception, des matériaux utilisés, des procédures d’inspection,
des maintenances, etc. (CEREMA, 2019). La présence d’itinéraires de substitution ou de
redondance sur ces réseaux améliore la résilience climatique.

Les réseaux de transport sont particulièrement vulnérables au changement climatique. Les


vagues de chaleur, notamment, peuvent compromettre leur intégrité : les voies ferrées sont
vulnérables au flambage et les surfaces routières peuvent se ramollir et fondre à des
températures élevées. Certaines portions tels que les tunnels et les ponts sont
particulièrement sensibles aux événements climatiques extrêmes.
Au-delà des dommages structurels que peuvent subir les réseaux, leur bon fonctionnement
peut être impacté par :
- Les conditions climatiques : les réseaux routiers, ferroviaires et aériens sont
particulièrement vulnérables aux tempêtes et inondations. Les vents violents
provoquent des obstructions du fait de chutes d’arbres, de barrières, de déplacements

44
de camions, etc. Les précipitations sont aussi impactantes : il suffit de 30 cm d’eau
pour stopper le trafic routier et quelques millimètres de précipitations sur le tarmac
pour le trafic aérien (MC Kinsey, 2020).
- Les pannes de signalisation : l’inondation de 7 % des matériels de signalisation au
Royaume-Uni pourrait perturber 40 % des trajets de passagers (MC Kinsey, 2020).
Ceci témoigne de la dépendance des réseaux routiers aux réseaux électriques.
Pour construire un indicateur de vulnérabilité des réseaux de transport français au
changement climatique, il est possible d’utiliser une cartographie de ces réseaux que nous
croiserons avec leur exposition aux différents aléas climatiques. Les données telles que leur
ancienneté ou leur composition n’étant pas fournies, nous ne pourrons pas étudier leur
sensibilité. Enfin, en ce qui concerne la capacité d’adaptation, il sera possible de faire état de
la présence de redondance.
Cette démarche sera appliquée à l’ensemble des réseaux développés ci-après.

2.2.3.1 Réseaux électriques


Les sécheresses et augmentation des températures impactent les réseaux électriques.
D’abord, la production d’électricité dépend de la disponibilité de la ressource en eau : la
production hydroélectrique s’appuie sur l’exploitation du débit des cours d’eau et les centrales
nucléaires utilisent les cours d’eau comme source de rafraîchissement.
La production d’électricité serait dégradée par une réduction du débit des cours d’eau et une
augmentation de leur température.
Les lignes électriques pour l’acheminement de l’électricité ne sont pas dimensionnées pour
résister à de fortes températures. Lors de la canicule de 2019, 1 478 foyers ont été privés
d’électricité dans les Bouches-du-Rhône (France Bleue, 2019).
En 2020, en Californie, deux millions de personnes ont subi des coupures de courants liées à
une augmentation de la température (Les Echos, 2020). Le recours à des systèmes de
climatisation va aggraver cette problématique du fait de la surconsommation électrique qui en
découle.
Les territoires sont particulièrement dépendants à l’approvisionnement en électricité. Une
coupure peut rapidement entraîner des défaillances en cascade qui pourront impacter les
activités économiques et médicales, les transports, l’approvisionnement en eau, les
télécommunications, la restauration, les grandes surfaces etc.

2.2.3.2 Réseaux d’eau et d’assainissement


Comme pour les autres réseaux, tout le processus en amont de l’utilisation est à étudier pour
analyser la vulnérabilité du territoire au changement climatique. Le pompage, le traitement, le
stockage, la distribution aux usagers et le retour en milieu naturel d’une eau de qualité
suffisante, sont des opérations à surveiller.
Les équipements sont particulièrement vulnérables aux vagues de chaleur et sécheresses.
Surutilisation des équipements, pompage à sec, fissuration du béton des canalisations ou
encore la mort des bactéries chargées de traiter les eaux usées sont des risques à anticiper.
Les inondations, elles, peuvent mener à la saturation des réseaux d’assainissement et le rejet
d’eaux non traitées en milieu naturel (Génevaux et al., 2016).

45
2.2.4 LES FACTEURS SOCIAUX

2.2.4.1 Isolement social


Le manque de cohésion et d’interactions sociales entre les habitants diminue les actions
d’entraide et aggravent les conséquences d’une catastrophe. Les personnes isolées sont
donc particulièrement vulnérables au changement climatique. Ainsi, l’INSEE, dans son rapport
de 2019 (INSEE, 2019) sur l’isolement social des Français, établit que les personnes isolées
ont 30 % de chances en moins d’obtenir de l’aide que les personnes non isolées en cas de
difficultés. Cette situation d’isolement concerne 6,6 millions de français qui déclarent avoir
moins d’un contact par semaine.
L’isolement relationnel est associé à une vulnérabilité économique accrue en matière de
ressources ou de précarité de l’emploi, à une santé dégradée et à un moindre niveau de bien-
être. De plus, l’étude de l’INSEE montre également qu’1 personne isolée sur 3 n’a pas les
moyens financiers de recevoir amis ou famille ce qui accentue l’isolement qu’elles subissent.
Cet exemple montre que les vulnérabilités sont souvent intersectionnelles.

2.2.4.2 Moins de 5 ans et Plus de 65 ans


L’âge peut-être un facteur de vulnérabilité au sens où il est souvent relié à l’autonomie et à la
santé de l’individu.
Les enfants sont ainsi particulièrement concernés car ils ne peuvent pas réagir seul en cas
de catastrophe. De plus, ils sont particulièrement sujet aux maladies dont la fréquence va
augmenter à cause du changement climatique comme la pneumonie (liée à la pollution de
l’air), la dengue, le choléra… A ce sujet, on peut lire sur le site de l’UNICEF : « Les enfants
sont les plus vulnérables face aux maladies dont la fréquence va augmenter à cause des
changements climatiques. Près de 90 % des cas de maladies imputables aux changements
climatiques frappent des enfants de moins de 5 ans. » Ainsi un des indicateurs retenus est la
proportion des habitants du territoire de moins de 5 ans.
Les plus de 75 ans sont eux aussi plus vulnérables. Par exemple, les épisodes de fortes
chaleurs sont plus dangereux pour les personnes âgées que pour les jeunes car ils sont plus
sujets aux maladies cardio-vasculaires ou pulmonaires qui peuvent s’aggraver avec
l’augmentation des températures. Ils sont également plus susceptibles d’être concerné par
des effets indésirables dus à la prise de certains médicaments : les diurétiques troublent
l’hydratation, d’autres médicaments impactent la fonction rénale ou perturbent la
thermorégulation. Ainsi les personnes de plus de 70 ans sont les plus touchées par les
épisodes de canicules. Lors de la canicule de 2003, 87% des victimes avaient plus de 70 ans
(Le Monde, 2019).

2.2.4.3 Personnes atteintes de maladies chroniques ou atteintes de troubles


psychologiques
Un événement climatique peut provoquer une perte d’infrastructure (telle que
l’approvisionnement en eau et en énergie électrique), et complique la prestation des soins
courants aux patients souffrant de maladies chroniques à un moment où les hospitalisations
augmentent.

2.2.4.4 Racisme environnemental


Les minorités ethniques dans le monde font face à de multiples discriminations : inégalités
socio-économiques, ségrégation territoriale, difficultés d’accès à la justice et aux services
publics et parfois même atteintes à leurs droits fondamentaux, ce qui les rend plus vulnérables

46
au changement climatique. En France, les chercheurs Lucie Laurian et Richard Funderburg
(Funderburg et al, 2013) ont publié une étude démontrant que chaque pourcentage
supplémentaire de la population d’une ville née à l’étranger, augmente de 29% les chances
pour qu’un incinérateur de déchets y soit installés.
Les gens du voyage sont également en première ligne face aux événements climatiques
extrême puisque les aires d’accueil sont pour plus de la moitié situées en site SEVESO.
L’incendie de l’usine Lubrizol, le 26 septembre 2019 est un exemple de gestion de crise
discriminante. Alors que l’aire d’accueil se trouvait à 500m du site, rien n’a été fait pour
prévenir ou évacuer les habitants (Libération, 2019).

2.2.4.5 Sans-abrisme, logements informels, personnes vivant sous le niveau de


pauvreté
Les populations les plus pauvres sont celles qui disposent le moins de ressources pour
s’adapter au changement climatique. Elles ne peuvent souvent pas prendre en charge des
actions adaptatives sur leur logement (comme l’isolation ou la protection face aux aléas
climatiques) ou déménager après une catastrophe. Ainsi, elles sont souvent les plus exposées
du fait d’une capacité d’adaptation limitée par leurs ressources économiques, mais également
une probabilité plus importante de vivre dans des zones à risque (notamment dans des zones
inondables ou des milieux fortement bétonnés plus sujets aux vagues de chaleur).
La vulnérabilité des personnes sans-domicile fixes ou habitant des logements informels est
particulièrement aggravée car ils n’ont souvent aucun lieu où s’abriter lors d’événements
extrêmes. Cette situation qui concerne plus de 300 000 personnes en France (Le Monde,
2020), pose la question du manque de zone de refuge et d’accueil sur les territoires
(particulièrement à l’aune de migrations climatiques et d’une précarisation des conditions de
vie qui devrait produire une augmentation de ce chiffre dans les années à venir).

2.2.4.6 Question du genre


La position sociale des femmes les fragilise face au dérèglement climatique et elles
deviennent les premières affectées alors même que leurs capacités d’adaptation et leur
résilience sont limitées par les normes sociales. Plus de femmes que d’hommes sont
décédées lors de la canicule de 2003 en Europe. De même, les femmes enceintes et
allaitantes sont plus vulnérables aux fortes chaleurs mais également à certaines maladies,
comme la dengue et le paludisme, qui devraient augmenter en France métropolitaine avec
des conséquences en termes de santé et de mortalité maternelles et infantiles. En raison de
leur position sociale, les femmes sont désavantagées pour faire face à la crise climatique.
Moins bien rémunérées et plus touchées par la pauvreté, les femmes peuvent éprouver des
difficultés pour accéder à des ressources vitales, dont l’accès sera rendu plus difficile avec le
dérèglement climatique (coûts plus élevés de l’eau et de l’alimentation).
De plus, parce qu’elles ont généralement la charge de la majorité des tâches domestiques,
les femmes, souvent plus sensibles aux questions environnementales, sont majoritairement
en charge de la gestion des problématiques écologiques au quotidien. De même, elles ont
souvent la charge du suivi de la santé des membres du foyer, en particulier les enfants, les
personnes âgées et les personnes handicapées.
Enfin, les femmes sont surreprésentées dans les métiers du « care » (santé, services à la
personne) et donc en première ligne lors d’évènements météorologiques extrêmes. Les
conséquences du dérèglement climatique sur la santé vont donc avoir un impact direct sur les
charges et injonctions pesant sur les femmes.

47
Selon les chiffres de l’Organisation des Nations Unies, les femmes sont 14 fois plus
susceptibles de mourir lors d’une catastrophe naturelle que les hommes en particulier
dans les pays en développement. En France, lors de la canicule de 2003, le ratio de mortalité
est de 15 à 20 % plus élevé chez les femmes (Notre Affaire à tous, 2020) que chez les
hommes, toutes les classes d’âges confondues.

2.2.4.7 Travailleurs en extérieurs


Les travailleurs en extérieurs (notamment dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics
ou de l’agriculture) exercent souvent des métiers physiques et moins bien rémunérés. Par
leurs conditions de travail, ils sont particulièrement exposés aux aléas liés au changement
climatique.
En particulier dans le cas des ouvriers du bâtiment et des travaux publics, leur travail les
obligent à porter des équipements de sécurité épais ce qui rend encore plus insupportable les
hautes températures. De plus, l’impossibilité de travailler en extérieur liée aux épisodes
climatiques extrêmes peut compromettre les opérations de maintenance des infrastructures
ce qui aggrave la vulnérabilité du territoire au changement climatique.

2.2.5 LES FACTEURS ECONOMIQUES

La vulnérabilité économique peut-être rapprochée de la spécialisation économique des


territoires très dépendants d’un petit nombre d’activités. De plus, les territoires sont
interdépendants, et un aléa climatique peut provoquer des effets en cascade sur les activités
économiques qui se répercutent dans un vaste périmètre. Ces effets peuvent également avoir
lieu à l’échelle internationale, du fait des échanges commerciaux et de la mondialisation. Par
exemple, une augmentation du prix des produits issus de l’agriculture, comme le soja au
Brésil, due à des épisodes climatiques extrêmes aura de fortes conséquences sur l’élevage
en France. En effet, 50% de la consommation (animale et humaine) en France, provient de
produits importés, principalement d'Amérique du Sud.

2.2.6 LES FACTEURS CULTURELS

Les ressources culturelles jouent un rôle important dans l’appréhension du risque. La


population urbanisée peu habituée à faire face à des risques climatiques vit aujourd’hui dans
l’illusion d’un monde sécurisé dans lequel la nature ne constitue plus une menace
(Chanvallon, 2009). La conception d’un danger et la préparation à l’arrivée de celui-ci restent
moindres, ce qui rend difficile la possibilité la réaction rapide. Ainsi, l’existence d’une culture
du risque est étroitement dépendante de l’historicité des risques climatiques mais également
des actions de sensibilisation menées à l’échelle du territoire qui sont un outil pour réduire la
vulnérabilité de celui-ci. Ainsi, l’aggravation actuelle de la vulnérabilité des territoires littoraux
peut être attribuée à certains facteurs ayant trait aux ressources culturelles comme la
raréfaction des événements, l’oubli du risque, la confiance exagérée dans les dispositifs
techniques de protection (Bertrand et al., 2012) etc.
De plus, le fait d’être habitué à un certain confort ancré dans un mode de vie peu flexible rend
les populations et donc les territoires plus vulnérables au changement climatique (CNRS,
2021).

48
2.2.7 LES FACTEURS DE GOUVERNANCE ET LA GESTION DE CRISE

Figure 9. Gestion de crise, OID

La figure 9 illustre les différentes phases de la gestion de crise. La prévention et mitigation


correspond à la phase abordée dans le reste du document. Il est nécessaire d’analyser la
façon dont les territoires organisent les 3 autres phases pour évaluer leur vulnérabilité au
changement climatique.

2.2.7.1 Préparation de la réponse


Pour analyser la vulnérabilité des territoires au changement climatique, l’étude des plans de
prévention des risques à cette échelle est une étape à prendre en compte.
Ainsi, l’état d’avancement des Plans de Préventions des Risques Naturels (Inondations,
Sécheresses, Mouvement de terrains, séismes...) sont des indicateurs importants. Il s’agit de
documents rédigés par l’Etat qui répertorient et classent les risques connus auxquels sont
soumis les territoires.
Ils peuvent permettre de mettre en place une politique pour l’occupation et l’utilisation des
sols, des systèmes d’alertes et de surveillance, ainsi que des aménagements pour limiter
l’exposition des habitants (comme des zones refuges, des systèmes de stocks pour l’eau et
l’électricité…). Des procédures de mise en sécurité des habitants peuvent également être
mises en place, à ce titre il est important qu’elles soient compréhensibles et accessibles à
tous. Une étude de l’état d’avancement de ce dispositif est effectuée par Géorisques et
régulièrement mise à jour sur leur site. Cet indicateur est directement lié à la capacité
d’adaptation du territoire.

2.2.7.2 Réponse d’urgence


Dans une analyse de la phase réponse d’urgence, il s’agit principalement d’étudier
l’organisation et coordination des opérations d’urgence. A cette fin, des indicateurs pouvant
être retenus concernent :
- L’efficacité de la communication, son accessibilité et sa fiabilité ;

49
- Le nombre d’institutions médicales et le nombre de lits médicaux disponibles ;
- Le nombre de personnes formées disponibles pour intervenir ;
- La capacité des organisations à fonctionner en mode dégradé, alors qu’une ou
plusieurs parties de leurs locaux ont été endommagées.

2.2.7.3 Adaptation post-crise : Réhabilitation, reconstruction


La dernière phase de la gestion de crise est celle de la réhabilitation/reconstruction (Croix
Rouge Française, s. d.). Des indicateurs qui permettent de mesurer si la gestion de cette
phase va aggraver ou diminuer la vulnérabilité du territoire sont :
- La proportion des logements assurés contre un ou plusieurs risques ;
- Les dispositifs de sécurité sociale mis en place ;
- L’organisation d’un soutien psychologique pour les habitants ;
- L’existence d’un plan de reconstruction et de gestion des logements abandonnés (qui
peut être abordé dans le PPR).

2.2.7.4 Quels choix pour la gouvernance ?


Une stratégie d’adaptation se matérialise par une gouvernance qui ne peut être menée de
façon silotée et qui doit intégrer une coopération entre les territoires (Bertrand et al., 2012),
afin de prendre en compte des risques globaux (à l’échelle de la gestion d’un fleuve, d’un
réseau, d’une montagne etc.).
De plus, une démarche descendante n’intégrant les populations qu’à la fin des processus de
décisions n’est pas adéquate dans un objectif d’amélioration de la résilience d’un territoire. Le
choix d’une approche participative pour la gouvernance est plus adapté. Il permet une
meilleure intégration des habitants dans leur territoire et augmente la capacité des individus
à agir sur leur milieu (Bernatchez, 2017).
Enfin, l’adaptation au changement climatique, du fait du niveau d’incertitude à laquelle elle
doit faire face, doit se doter d’une gouvernance agile pour ne pas tomber dans les écueils de
la mal-adaptation. A l’inverse, une gouvernance rigide peut être considérée comme un facteur
de vulnérabilité du fait de la forte inertie qui la caractérise (The Shift Project, 2021).

2.3 VULNERABILITES URBAINES


Près de 80% des Français vivent en milieu urbain (Statista, 2021). Plus la concentration de
population est élevée, plus les risques pour les habitants sont importants. Qualité de l’air,
accès aux ressources et conditions de logement sont quelques-uns des enjeux liés au
changement climatique en ville.
Les deux principaux aléas en milieux urbains sont :
- Les vagues de chaleur amplifiées par les phénomènes d’îlots de chaleur urbains. Lors
de la canicule en 2003, une différence de +10°C entre Paris et ses alentours a été
observée (Santé publique France, 2012).

50
- Les inondations aggravées par le ruissellement de l’eau sur des sols imperméabilisés.
En centre-ville, entre 70 et 95% de l’eau tombée va ruisseler vers d’autres surfaces.
Sur un sol terreux cela ne concerne que 2% des quantités d’eau (Grand Lyon, 2017).

2.3.1 LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU TERRITOIRE, DES ZONES DENSES


ET FORTEMENT ARTIFICIALISEES

2.3.1.1 Morphologie des terrains


Une étude de la météorologie du territoire urbain permet de mieux appréhender l’impact de
sa morphologie sur la vulnérabilité des bâtiments.
L’exemple de Mexico
Comme le montre ce modèle de la circulation des vents
(OMM, 2009), un écoulement en direction du bassin à
partir du sud-est engendre une ligne de convergence (en
rose) dans la métropole. C’est au moment où se produit cet
écoulement qu’on enregistre les maximas d’ozone et de
températures. Le relief est ainsi responsable de la
formation d’un microclimat plus chaud, qui aggrave les
conséquences du dérèglement climatique.

Circulation
Figure 10 :des vents, Mexico,
Circultation OMM
des vents à
Mexico (Source : OMM)

2.3.1.2 Hyper-concentration du bâti


La proximité entre les bâtiments ainsi que leur hauteur aggravent les risques d’effets en
cascade : le fait que les dommages sur une infrastructure se répercutent sur les bâtiments
environnants. Il est ainsi important de prendre en compte la fragilité des infrastructures
voisines. Ainsi l’urbanisation rapide et la cadence imposée à la construction des villes a parfois
aboutie à une planification inadaptée en termes de densité mais aussi pour la mise en place
de voie de secours (UNEP, 2021). Cette hyper-concentration du bâti va de pair avec une forte
densité de population. Ceci implique plus de victimes potentielles en cas de catastrophe et
une plus grande compétition pour l’accès aux ressources (comme l’eau ou la nourriture dont
elles sont davantage éloignées de la source d’approvisionnement) (BRGM, 1998).
Ainsi, il y a un véritable enjeu à trouver un compromis en ville entre l’espace dédié à la
végétation, la compacité du bâti et l’étalement urbain. Dans ce contexte, une stratégie de mise
en place de Trames Vertes et Bleues Urbaines a un impact important sur la résilience des
milieux urbains.

2.3.1.3 Morphologie urbaine


Comme pour le relief, la façon dont les bâtiments et infrastructures sont disposés dans la ville
conditionne l’écoulement de l’air. Cette disposition influe aussi sur la proportion des zones
ensoleillées en créant des espaces ombragés.
Des indicateurs caractérisant les formes urbaines, qui interagissent avec le climat des villes,
sont :
- La hauteur et l’espacement entre les bâtiments : ils conditionnent la ventilation dans
les rues en bloquant le déplacement de l’air. La densité du bâti agit également comme
piège pour les rayonnements qui réchauffent les milieux urbains.

51
- L’orientation des rues : la ventilation dans la ville dépend de la position des bâtiments
par rapport aux vents dominants. Une bonne pratique est de privilégier une disposition
des bâtiments en quinconce comme illustré sur la figure 11 :

Figure 11 : Circulation de l’air et Morphologie urbaine (Source : OID)

- Le facteur vu du ciel est un indicateur mesurant des effets semblables à la densité du


bâti sur le climat urbain. Il s’agit d’une valeur sans dimension qui correspond à l’angle
sous lequel le ciel est vu à partir d’un certain point dans les rues de la ville (cf. figure
12). Plus précis que la seule densité du bâti, il est fréquemment utilisé dans l’analyse
des phénomènes d’Ilots de Chaleur Urbains, ou ICU (Oko, 1988, Tsoka, 2011,
ADEME, 2012).

Figure 12 : Schéma du paramètre Facteur Vu du Ciel (SOURCE : Oke, 1988)

- La longueur de rugosité est un indicateur caractérisant les perturbations de


l’écoulement du vent dues aux obstacles présents dans le milieu. La longueur de
rugosité est un concept important en météorologie urbaine. On peut l’approximer en
estimant sa valeur au dixième de la longueur de l’obstacle présent sur la trajectoire de
l’écoulement. La classification de Davenport (Davenport et al., 2000) permet
d’approximer cette longueur en fonction des différents milieux rencontrés.

Figure 13 : Rue en Canyon (Source : IAU IDF)

52
Les rues en canyons sont le reflet exacerbé de cette problématique morphologique. Elles se
caractérisent par un faible facteur de vue du ciel. Dans ces rues, l’air, la pollution et le
rayonnement solaire se retrouvent piégés entre les bâtiments, dans des espaces mal-ventilés.
Ceci a pour effet d’augmenter la température locale comme illustré sur la figure 13.
Les perturbations de la circulation des masses d’air induites par la morphologie de la ville
entraînent également des conséquences sur les régimes de précipitation. Les zones de
convergences ainsi créées sont susceptibles d’éclater et de provoquer des orages parfois
violents, surtout en été.

2.3.1.4 Artificialisation du sol


L’artificialisation des surfaces influent sur le phénomène d’îlot de chaleur urbain via :
- La minéralisation du sol : Les matériaux minéraux (pierre, bitume, béton), favorisent
le réchauffement des surfaces et donc de l’air ambiant. A contrario, la présence de
végétation contribue à l’amélioration de la qualité thermique grâce à
l’évapotranspiration et l’ombrage.
- L’albedo : Plus la couleur des matériaux est claire, plus les rayonnements sont
réfléchis. Ainsi, il n’y a pas d’accumulation de chaleur dans le matériau (cf. les
schémas de la figure 15).

Figure 14 : Principe de l'Albedo (Source : OID)

Cette artificialisation joue également un rôle dans l’impact que peuvent avoir les inondations.
Comme évoqué en introduction de ce chapitre, le ruissellement est bien plus important sur
des surfaces imperméabilisées (Grand Lyon, 2017) : où l’infiltration de l’eau dans le sol est
minime. La zone touchée est donc plus importante du fait de la répercussion de l’aléa sur les
zones adjacentes.

2.3.1.5 Sensibilité environnementale


Les villes sont traditionnellement construites de sorte qu’elles ne laissent pas ou peu de place
à la biodiversité à cause d’une forte artificialisation du sol. Cette artificialisation compromet la
continuité des services écosystémiques essentiels, comme :
- L’absorption des eaux, par infiltration dans le sol ;
- La lutte contre les îlots de chaleur urbains ;
- Le stockage carbone ;

53
- Les services socio-culturels, qui renvoient aux aspects esthétiques, récréatifs,
éducatifs et liés au bien-être.
De plus, la disparition des espèces indigènes en ville a pour conséquence de favoriser la
prolifération d’espèces nuisibles ou exotiques envahissantes. Cette prolifération est
exacerbée par l’augmentation de la température qui bénéficie à ces espèces.
Ces changements présentent des risques sanitaires importants : les rats contribuent au
développement de maladies, le moustique tigre augmente le risque de contracter le
paludisme, etc. Dans ce contexte, le milieu urbain peut également devenir un vivier pour ces
espèces qui iront plus facilement proliférer dans les milieux périurbains puis ruraux.

Enfin, les mêmes politiques hygiénistes qui ont favorisées la macadamisation du sol au XIXème
siècle ont également amenées les aménageurs à chasser l’eau de la ville. Cette perte de l’eau
en ville impacte fortement les possibilités de rafraîchissement.

2.3.2 LES ACTIVITES HUMAINES, UN MILIEU SOUMIS A LA POLLUTION ET A LA


FORTE CONCENTRATION DES ACTIVITES

2.3.2.1 Dégagement de chaleur issu des activités humaines.


- L’inconfort thermique en milieu urbain est aggravé par le dégagement de chaleur issu
des activités humaines. Les principaux facteurs sont :
- Les moteurs thermiques : les déplacements motorisés impactent la vulnérabilité, ce
qui conduit à examiner nos choix en termes de mobilité ;
- La présence d’activités industrielles : qui ont également un impact sanitaire si, lors
d’une catastrophe, un système assurant le stockage des polluants est endommagé ;
- L’utilisation de la climatisation, d’appareils de cuisson et d’électricité spécifique, ce qui
revient à analyser nos habitudes de consommations individuelles qui fragilisent la ville
que l’on habite.

2.3.2.2 Bruit et qualité de l’air


Dans certains cas, les nuisances sonores peuvent provoquer une impossibilité de ventiler
naturellement l’habitat, à cause d’une gêne trop importante à l’ouverture des fenêtres. Ceci
est particulièrement impactant en ville où ces problématiques sont les plus présentes et où le
phénomène d’ICU réchauffe le territoire. La pollution de l’air est quant à elle accentuée par
les vagues de chaleur, les hautes pressions sont responsables de la stagnation de l’air. Il
existe des synergies entre effet de la chaleur et de la pollution de l’air sur le corps humain.
Les territoires sujets à des pollutions importantes sont particulièrement vulnérables aux
vagues de chaleur.
Ces deux phénomènes peuvent être rattachés aux choix de mobilités à l’échelle du territoire
(moteurs thermiques) et inter-territoires (principalement du fait de l’aviation). De plus, le
rayonnement et les températures élevées sont propices aux émissions de composés
organiques volatils par la végétation (les pollens allergisants par exemple), ou l’ozone, un
polluant dangereux pour l’homme et la végétation.

2.3.3 LES ENJEUX LIES AUX RESEAUX, UN RISQUE DE SATURATION IMPORTANT

Les réseaux sont, tout comme le reste des infrastructures, susceptibles d’être endommagés
par des aléas climatiques. La chaleur en particulier peut causer la fonte où l’éclatement des

54
routes et canalisations. Ils peuvent également être sujets à des impacts plus complexes,
comme des effets en cascade, liés aux interactions possibles entre les différentes structures.

2.3.3.1 Infrastructures routières


La vulnérabilité des infrastructures routières en ville est principalement due à l’hyper-
concentration du bâti susmentionnée. Les rues y sont souvent étroites et en cas de
catastrophe des débris peuvent aisément venir les encombrer. De plus, la densité de
population augmente la propension des infrastructures à être congestionnées. Ces deux
constats impactent la vulnérabilité du milieu urbain car ils provoquent une latence plus
importante dans l’acheminement d’équipes de secours. Ces évènements étant ponctuels et
difficilement prévisibles à long terme, les données sur les embouteillages n’ont pas été
retenues pour former un indicateur.

2.3.3.2 Réseaux d’assainissement sous tension


Un des défis importants en milieu urbain est lié à l’amplification de l’intensité et de la fréquence
des épisodes pluvieux et d’inondations. Les réseaux d’assainissement actuels ne sont pas
dimensionnés pour faire face à ces aléas, et ceci pourrait entraîner leur saturation. Il y a un
risque futur important de contamination des ressources en eaux, si des dispositifs de
traitements alternatifs ne sont pas envisagés. Parmi les méthodes de traitement alternatif
envisageables, nous pouvons par exemple citer les bocages urbains ou les noues drainantes.

2.3.3.3 Réseaux de télécommunication


En ville, tout comme les réseaux routiers ou d’assainissement, les réseaux de
télécommunication peuvent eux aussi être saturés. En cas de catastrophe, un des premiers
réflexes des potentielles victimes est de téléphoner à leurs proches. Toutefois, le nombre
élevé d’appels déclenchés, surtout dans des milieux urbains denses, peut entraîner la
saturation du réseau de télécommunication. Des appels essentiels (en particulier aux secours)
pourraient alors ne pas être transmis.

2.3.3.4 Réseaux de chaleur, de froid et de gaz


En ville, les réseaux de chaleur, de froid et de gaz représentent, eux aussi, des enjeux pour
la résilience fonctionnelle des bâtiments. Trois cartographies correspondantes à chacun de
ces réseaux ont été ajoutés à la liste de base de données.

2.3.4 LES FACTEURS ECONOMIQUES, LA VILLE COMME POINT NEVRALGIQUE

La concentration des sièges économiques en milieu urbain fragilise le territoire entier en cas
de catastrophes climatiques. En effet, une destruction de certains locaux ou de certains
équipements, comme les data centers, peut alors paralyser complétement une activité
économique, voire un pays.

2.3.5 LES FACTEURS SOCIAUX, UNE GHETTOÏSATION DES POPULATIONS


PAUVRES

En ville, les îlots de pauvreté se concentrent dans les quartiers périphériques. Les milieux
urbains sont marqués par des inégalités spatiales, d’accès aux services publics, à la culture
et à l’emploi. La pression immobilière pesant sur les grandes villes peut, en plus de créer ces
inégalités spatiales, accentuer les problèmes liés à la mobilité. En effet, le prix des logements
en centre-ville rend souvent impossible la proximité entre le lieu de travail et le lieu de

55
l’habitation. Ceci a tendance à aggraver les risques de pollution, et les autres vulnérabilités
découlant de l’usage intensif des voitures sur un territoire.
De plus, le phénomène d’îlots de chaleur urbain est plus important dans des espaces
particulièrement bétonnés. Les conditions de vie des habitantes et habitants peuvent aggraver
les risques liés au changement climatique. Les logements surpeuplés et mal isolés, le peu
d’espaces verts, les difficultés d’accès à l’eau pour certaines populations, les pollutions de
l’eau et de l’air, les états de santé généraux dégradés ou encore les mauvaises diffusions des
informations sur les bonnes pratiques pour se protéger lors des fortes chaleurs, sont des
facteurs qui augmentent la vulnérabilité climatique. En Seine Saint-Denis, il a été observé une
surmortalité de +160% pendant la canicule de 2003 (contre 130% à Paris) (Notre Affaire à
tous, 2020).

2.3.6 LES FACTEURS DE GOUVERNANCE ET GESTION DE CRISE, LE


DEVELOPPEMENT D’ACTIONS ADAPTATIVES EN MILIEU URBAIN

Des actions adaptatives existent pour rafraîchir les villes : les toitures et murs végétalisés, les
brumisateurs, la mise en place d’oasis de fraîcheur ou de voiles d’ombrage, le choix de
revêtements routiers à fort albedo. Une cartographie de ces îlots de fraîcheur pourrait
permettre une analyse plus fine de la capacité de diminution de la vulnérabilité face aux ilots
de chaleur urbain (ICU). Des projets en ce sens existent déjà, notamment avec une
cartographie des îlots de fraîcheur pour la ville de Paris, référencée sur le site Adaptaville1.

Dans le cadre du projet Inclibâti, une cartographie des parcs et espaces urbains végétalisés
sera extraite d’Open Street Map ou de la cartographie LCZ pour identifier les zones à proximité
de ces espaces comme plus résilientes face aux vagues de chaleur.

Le recours massif à la climatisation peut, à l’inverse des solutions précédentes, être considéré
comme une action de mal-adaptation, plus nocive qu’utile. Selon Météo France, le parc de
systèmes de refroidissement provoque déjà une augmentation locale de la température
nocturne dans les rues allant jusqu’à 1°C. Le projet CLIM2 révèle qu’un doublement de la
puissance globale de la climatisation entrainerait une augmentation de la température
nocturne jusqu’à 3°C. Au-delà des émissions renforçant le changement climatique en lui-
même, le rejet d’air chaud dans la ville, impliquant une augmentation de température locale,
pourrait inciter à recourir à davantage de climatisation, provoquant une boucle de rétroaction
négative (cf. Schéma de la figure 16).

Figure 15 : La climatisation, une boucle de rétroaction négative double (Source : OID)

56
2.4 VULNERABILITES RURALES
Les territoires ruraux sont caractérisés par une densité de population faible. Si ceux situés
près des villes sont attractifs, les autres ont un solde migratoire négatif et se vident de leur
population. Les habitations, les habitants travaillant sur place, et les équipements y sont
systématiquement moins nombreux qu’en milieu urbain. Ceci peut signifier un éloignement de
certains services, facteur important de vulnérabilité en milieu rural.

2.4.1 LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU TERRITOIRE, LA VULNERABILITE


DES TERRITOIRES PROCHES DES COURS D’EAU

2.4.1.1 Géomorphologie
La forme du territoire influe sur l’impact des aléas de type coulée de boue et inondation dans
les milieux ruraux. Un dénivelé plus ou moins important et la localisation de la zone étudiée
par rapport à ce dénivelé jouent un rôle important sur la propension du territoire à subir des
dommages. Les territoires ruraux situés dans des vallées alluviales ne sont pas tous égaux
devant les risques d’inondation. Les cours d’eau à faible pente, ayant un lit plat et/ou étant
recalibré seront plus enclins à déborder. Les territoires en amont du fleuve, près des
montagnes, seront plus sujets à des crues saisonnières dues à la fonte des neiges.

2.4.1.2 Implantation du bâti et des infrastructures


L’urbanisation et l’agriculture dans les plaines rurales alluviales est responsable d’un
défrichement qui accroît la vulnérabilité de ces territoires. L’artificialisation des terres autrefois
humides expose les habitants de façon plus importante aux risques d’inondation. Cette
colonisation des espaces naturels s’est accompagnée de l’installation d’infrastructures
comme les ponts, les moulins, les écluses, les digues ou les barrages, qui peuvent perturber
le fonctionnement des cours d’eau surtout lorsque ceux-ci sont mal construits, mal gérés ou
encore mal entretenus.

2.4.2 LES ACTIVITES HUMAINES, DES COURS D’EAU ET DES SOLS SOUS-
PRESSION

2.4.2.1 Engorgement des cours d’eau


Certaines pratiques, comme le déversement de déchets verts dans les fossés et cours d’eau,
peuvent provoquer une obstruction de ces derniers et accentuer la vulnérabilité du territoire
aux inondations. Pour limiter leur engorgement, les fossés et cours d’eau ont besoin d’être
régulièrement entretenus. S’ils ne le sont pas, les fossés ou cours d’eau peuvent être
responsables, au-delà de l’augmentation des phénomènes d’inondations, d’un sur-
ensablement, de sur-drainage de la nappe etc.

2.4.2.2 Pression sur les ressources en eau


Les régions rurales françaises et en particulier celles du Sud du pays verrons leurs ressources
en eaux, tant de surface que souterraines, diminuer. Ce risque est dû à la baisse des
recharges des nappes du fait de précipitations moins fréquentes mais également à des
besoins de plus en plus importants de la monoculture. Ainsi, certaines communes font déjà
face à des pénuries d’eau potable. En été 2018, en Corrèze, certaines habitations ont dû subir
des coupures d’eau et ont dû être ravitaillées à l’aide de camions citernes (France Bleue,
2018).

57
2.4.2.3 Vulnérabilités liées au modèle agricole
Le modèle agricole actuel est caractérisé par un recours important aux pesticides, et la
spécialisation des territoires dans un nombre réduit d’espèces agricoles. Ces pratiques
engendrent des conséquences négatives sur l’état des sols. Elles provoquent un
appauvrissement du sol en nutriments qui sera plus susceptibles d’être entraîné en cas de
tempêtes ou d’inondations. Ceci aggrave la vulnérabilité des territoires ruraux aux aléas
coulées de boue et mouvements de terrain. Ceci fait écho à la vulnérabilité liée aux
caractéristiques des sols déjà mentionnées dans les facteurs transversaux en y intégrant une
dimension dynamique.
Les pesticides polluent les sols mais aussi les cours d’eau par ruissellement des pluies et
infiltration dans le sol. Il est possible, ici, de créer un lien avec l’indicateur de la qualité de l’eau
précédemment mentionné.

2.4.3 LES ENJEUX LIES AUX RESEAUX, L’ISOLEMENT DES MILIEUX RURAUX

Certaines communes rurales sont isolées et rencontrent des difficultés pour assurer à leurs
habitants un accès aux soins adéquat. En cas de catastrophes climatiques, cet éloignement
peut devenir un facteur de vulnérabilité. Plus encore, le réseau routier est moins important
qu’en ville et il arrive qu’il n’existe qu’une seule route menant à l’hôpital le plus proche ou
permettant d’acheminer les pompiers sur le lieu de la catastrophe. Ces facteurs amenuisent
les capacités du territoire à réagir à une situation de crise. Les réseaux de télécommunication
en milieu rural ne sont pas aussi performants que ceux en milieu urbain. Les coupures y sont
plus nombreuses ce qui peut bloquer les communications avec les secours.
Les réseaux électriques dans les territoires ruraux présentent des vulnérabilités qui leur sont
propres. L’acheminement de l’électricité se fait souvent par le biais d’un réseau unique auquel
le territoire est très dépendant. Par ailleurs, le réseau n’est pas enterré ce qui le rend
particulièrement sensible à des tempêtes ou des vents violents qui peuvent provoquer des
coupures d’électricité de grande ampleur (Claessens, 2020). Les pylônes soutenant les câbles
ne sont dimensionnés que pour des vents de 170km/h ce qui ne suffira pas pour faire face
aux évènements extrêmes à venir. Les réseaux sont souvent situés à proximité d’arbres qui
peuvent être déracinés en cas de tempête ce qui constitue également un facteur de risque.
Enfin, des dommages en cascade peuvent intervenir en cas de chute de pylônes qui peut en
entraîner un deuxième puis un troisième etc.

2.4.4 LES ENJEUX DE GOUVERNANCE, DES TERRITOIRES PLUS OU MOINS


LAISSES POUR COMPTE

Le manque de personnel, de moyens, d’expertises territorialisées et/ou de compétences


techniques peuvent être identifiés comme des facteurs de blocages dans la mise en œuvre
de politiques de prévention des risques dans des communes de petites tailles. Au sein des
intercommunalités, le manque de mutualisation des travaux effectués est un autre facteur de
vulnérabilité découlant de la gouvernance. Enfin certains auteurs (Douvinet et al., 2013)
décrivent une polarisation urbain-rural qui réduit les capacités d’adaptation au changement
climatique des milieux ruraux. Par exemple, des zones d’expansion des crues peuvent être
crées en milieu rural, afin de soulager des zones urbaines, ce qui limite leur marge de
manœuvre. Il y a ainsi un réel enjeu à rééquilibrer les relations entre territoires urbains et
territoires ruraux ainsi qu’à promouvoir la solidarité pour mieux répartir les moyens humains
et financiers dédiés à l’adaptation.

58
2.5 VULNERABILITES LITTORALES
Les territoires littoraux sont, du fait de leur proximité avec une mer ou un océan,
particulièrement vulnérables au réchauffement climatique. Ils devront, dans les années à
venir, faire face au risque de submersion marine, accentué dans certaines régions par un
recul du trait de côte causé par l’érosion ou par le phénomène de subsidence. Ils peuvent
également être impactés par l’augmentation de la salinité dans l’atmosphère et dans les sols
qui endommage les infrastructures.
Submersion marine

Selon le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (MEEM), le risque de


submersion marine concerne déjà en France plus de 860 communes ainsi qu’une population
de 1,5 million d’habitants pour 165 000 bâtiments (MTE, 2021). Selon l’Évaluation
préliminaire du risque d’inondation (EPRI) nationale, cinq départements concentrent 50 % de
la totalité de la population française exposée au risque de submersion marine. Il s’agit des
départements de la Gironde, de la Loire-Atlantique, de la Seine-Maritime, du Nord et du
Pas-de-Calais (CEPRI, 2016).
Recul du trait de côte et érosion

Tous les départements français sont concernés par le recul du trait de côte, mais sur des
linéaires plus ou moins importants. Ainsi, 5 départements français possèdent au moins de
50 % de leurs côtes en recul (GéoLittoral, 2021). Ils sont énumérés, ici, dans l’ordre de
l’importance du phénomène : la Gironde, la Seine-Maritime, le Gard, l’Hérault, la Charente-
Maritime, et les Bouches-du-Rhône.

Phénomène de subsidence

De plus, certains espaces littoraux subissent le phénomène de subsidence, c’est-à-dire


l’enfoncement progressif des sols, de quelques millimètres à plusieurs centimètres par an.
C’est le cas notamment à Venise, ainsi que dans de nombreux deltas dans le monde tels que
ceux du Mississipi aux États-Unis, du Yang-Tsé en Chine, du Gange en Inde, du Nil en Égypte.
En France, la Camargue est particulièrement concernée et le delta du Rhône pourrait être
partiellement envahi par la mer dans le siècle à venir.

2.5.1 LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU TERRITOIRE, UNE PROPENSION A


L’EROSION INEGALE

2.5.1.1 Géomorphologie des côtes et des avant-côtes


La morphologie des côtes et des avants côtes, c’est-à-dire l’implantation des bâtiments près
des côtes et la forme et la nature de celles-ci, permet d’expliquer les disparités des risques
entre les territoires. Dans le cas des submersions marines, un cordon dunaire, un bassin
versant pentu ou la présence de falaise peut entraver la montée des eaux.
Pour le risque d’érosion, la configuration géographique, la nature de la côte, l’orientation de
la dérive littorale et les conditions météorologiques sont les principaux facteurs influençant
l’intensité du risque. Concernant la dérive littorale, il s’agit du déplacement le long de la côte
de matières sédimentaires (comme le sable) portées par les vagues, le vent et/ou les
courants. Elle dépend de la forme de la côte et de son orientation par rapport aux vents et aux
courants dominants. Cette dérive est en grande partie responsable des effets

59
d’engraissement (qui traduisent un apport de sédiments) ou d’érosion des plages (concernées
cette fois par un report des sédiments).

Figure 16 : La dérive littorale, le cas du littoral Languedocien (Source : Planet Terre)

Le type de côte est également un facteur différenciant dans l’analyse de la vulnérabilité du


littoral. Par exemple, dans le cas de falaises ou de côtes rocheuses, les côtes présentent
généralement une évolution très faible. Des reculs du trait de côte sont néanmoins observées
sur 6 % de ces profils, notamment dans des secteurs de falaises composées de roches
sédimentaires comme en Seine-Maritime et dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans le cas de
côte d’accumulation sableuse, ce recul est nettement plus observable (37% des valeurs en
recul) (Géolittoral, 2021). Des indicateurs comme le Costal Sensitivity Index permettent de
prendre en compte l’influence de la géomorphologie sur la vulnérabilité du territoire littoral au
changement climatique (Foster et al., 1992). Cet index prend en compte le relief, le type de
roche, la forme du terrain, le niveau de la mer et l’amplitude de ses fluctuations… Sa
représentation cartographique n’est cependant pas disponible pour le territoire français
métropolitain.

2.5.1.2 Réseau hydrographique plus ou moins ramifié


L’aléa submersion marine peut être aggravé dans les estuaires en cas de crue concomitante
de cours d’eau. En particulier, lorsque ces cours d’eau sont peu larges, leur crue sera subite
et difficilement anticipable. Une étude du réseau hydrographique est donc nécessaire pour
appréhender la vulnérabilité d’un territoire.

2.5.1.3 Sensibilité environnementale


Dans les zones côtières, la biodiversité joue un rôle important dans la résilience du territoire.
Dans le cas du cordon dunaire, certaines plantes telles que les oyats, le liseron des sables ou
encore le panicaut des mers, contribuent à la fixation des sédiments.
L’exemple de la posidonie permet d’illustrer l’importance de la biodiversité en milieu littoral.
Cette plante à fleur sous-marine remplit de nombreuses fonctions écosystémiques :
- La plante sert de nourriture et de nurserie aux poissons ;
- Elle agit comme un puit de carbone ;
- Elle fixe les fonds meubles et limite la turbidité ;
Elle amortit la force de la houle et protège la plage de l’érosion ;
- Les algues mortes sur la plage, agissent, elles aussi, comme une protection face à
l’érosion en servant de rempart à l’action des vagues, en favorisant la fixation des
sédiments et en soutenant la végétalisation de l’arrière-plage.

60
La posidonie est ainsi une espèce clef de voute du territoire méditerranéen. Comme le reste
de la biodiversité littorale et sous-marine, elle est menacée par la surexploitation des
ressources vivantes, par la pression démographique, par la pollution marine et l’acidification
des océans.

2.5.2 LES ACTIVITES HUMAINES, UN MILIEU QUI CONCENTRE ENJEUX ET


RESSOURCES

2.5.2.1 Pression démographique et touristique


Les milieux littoraux, du fait de leur forte attractivité, sont soumis à une pression
(démographique et touristique) importante qui peut menacer la biodiversité locale et éroder
les côtes. En été, il est estimé que jusqu’à 13 millions de personnes peuvent résider en même
temps sur les bords de mer français (BRGM, 2009). Les aménagements construits pour
répondre à cette pression ne tiennent pas toujours compte des risques futurs liés au
changement climatique ce qui les rend particulièrement vulnérables. Dans le but de quantifier
la vulnérabilité du bâti sur les zones littorales françaises, le ministère de la transition
écologique a développé l’indicateur IBC et une représentation cartographique en 7 classes. Il
s’agit d’une multiplication du nombre de bâtiments situés dans les zones basses sous les
niveaux marins centennaux actuels avec le nombre de catastrophes naturelles d'origine
marine sur la commune étudiée (MTE, 2011).

2.5.2.2 Gestion des ressources


Dans le cas des milieux littoraux, le tourisme, la surpêche, l’exploitation des débits des cours
d’eau en aval sont des exemples d’activités humaines qui accentuent la pression anthropique
sur ces territoires. Certaines de ces activités peuvent perturber le transport sédimentaire et
donc augmenter la vulnérabilité des zones côtières à l’érosion.
C’est par exemple le cas de l’exploitation du sable au large. Le sable est la deuxième
ressource la plus consommée au monde en grande partie par le secteur de la construction :
il faut 200 tonnes de sable pour construire une maison, 3 000 pour un hôpital, 30 000 pour un
kilomètre d’autoroutes (Natura Sciences, 2020). Si en France, les carrières et les lits des
rivières sont traditionnellement les lieux d’exploitation privilégiés, ces ressources terrestres
sont aujourd’hui presque épuisées. Les producteurs de béton se tournent vers la mer pour
alimenter leur activité. Cependant, ce dragage du sable au large a des conséquences
délétères, sur l’érosion des zones côtières et le recul du trait de côte : le sable prélevé au
large est progressivement remplacé par du sable qui se trouve plus près des côtes. Ceci
favorise l’élévation du niveau de la mer et aggrave la vulnérabilité des littoraux. C’est ainsi
qu’en Indonésie, 24 îles ont disparu à cause de l’extraction de sable qui a alimenté le
développement de l’urbanisme à Singapour (Mr Mondialisation, 2020).

2.5.2.3 Pollutions marines


Les conséquences de la pollution marine sur la vulnérabilité des milieux littoraux sont
multiples. Elle est un danger pour la biodiversité marine car elle transporte des espèces
invasives et mutile la faune et la flore. Concernant les espèces invasives, elle peut également
être à l’origine de leur prolifération comme dans le cas des algues vertes. La pollution marine
est aussi dangereuse pour l’humain qui puise une partie de sa nourriture dans les océans.
Parmi les pollutions marines, les pollutions plastiques et les rejets d’hydrocarbures sont
particulièrement inquiétantes.

61
Concernant ces derniers, qui pourraient devenir plus fréquents à cause d’une augmentation
des événements climatiques extrêmes, le ministère de la transition écologique a développé
un indicateur de vulnérabilité des littoraux français. En s’appuyant sur les caractéristiques
morphologiques, la sensibilité environnementale (calculée à partir du nombre de zones
protégées recouvrant le territoire) et l’indice de sensibilité socio-économique sur lequel nous
reviendrons dans un prochain paragraphe (MTE, 2018).

2.5.3 LES ENJEUX LIES AUX RESEAUX, UNE DEPENDANCE AU TRANSPORT


MARITIME

Tout comme les bâtiments, les routes construites en bord de mer peuvent éroder la côte et
provoquer son recul car l’eau ruisselle sur la matière imperméabilisée et concentre son action
dans des zones plus petites.
Les milieux littoraux sont également caractérisés par leurs ports dans lesquels transitent 90%
des marchandises mondiales (Les Horizons, 2021). Ils sont un enjeu dans l’étude de la
vulnérabilité des territoires. Une cartographie des ports a ainsi été prise en compte dans le
cadre de ce projet.

2.5.4 FACTEURS SOCIAUX ET ECONOMIQUES, LA SENSIBILITE SOCIO-


ECONOMIQUE DES MILIEUX LITTORAUX

Le littoral est une zone de concentration de ressources qui induit une dépendance socio-
économique des populations à ce milieu. Le ministère de la transition écologique (MTE, 2018)
a développé un indicateur de la sensibilité socio-économique des milieux littoraux. Il permet
de prendre en compte l’utilisation et l’exploitation de l’espace et des ressources du littoral par
la société (cultures marines, pêche, tourisme, prises d’eau industrielles …). Sa cartographie
est elle aussi disponible en ligne (Géocatalogue, 2021).

2.5.5 LES FACTEURS DE GOUVERNANCE ET GESTION DE CRISE, L’EXISTENCE DE


MESURES STRUCTURELLES OU NON STRUCTURELLES POUR LIMITER LA
MONTEE DES EAUX

Les actions de végétalisation des espaces côtiers sont des stratégies d’adaptation adéquates
pour viser la résilience de ces territoires. Une cartographie les répertoriant pourrait constituer
un indicateur pertinent dans le cadre de ce projet, il serait donc intéressant qu’un tel outil soit
développé.

Figure 17 : Impact d'un aménagement transversal sur la dérive littorale (Source : IGN)

62
La construction de barrières structurelles pour protéger les milieux littoraux peut représenter
une mauvaise stratégie d’adaptation. D’abord, parce qu’elle entraîne des conséquences sur
la biodiversité marine mais aussi car elle reporte l’érosion sur les côtes adjacentes et produit
ainsi des inégalités spatiales.
Par exemple, les ouvrages transversaux comme les épis rocheux bloquent la dérive littorale
en amont et favorisent l’érosion en aval comme en témoigne la photo ci-contre prise sur le
littoral aquitain. Ainsi, la présence d’ouvrage de protection du littoral ne peut constituer en elle-
même un indicateur d’une vulnérabilité moindre au changement climatique.

2.6 VULNERABILITE EN MONTAGNE


La montagne est le milieu le plus touché par l’augmentation de températures. Pour mesurer
les changements induits, l’ONERC s’est doté de deux indicateurs :
- L’évolution de la masse des glaciers ;
- Le stock de nival, qui correspond à la quantité de neige tombée sur une année.

2.6.1 LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU TERRITOIRE, UN MILIEU PLUS OU


MOINS HOSTILE

2.6.1.1 Géomorphologie
La forme des montagnes, leur relief et leur altitude peuvent être des facteurs de vulnérabilité
du territoire au changement climatique. Cette morphologie impacte les avalanches et
mouvements de terrains, qui sont des risques importants dans ce milieu. Les auges (vallées
en U) ou les cirques (enceintes naturelles aux parois abruptes, de forme circulaire ou semi-
circulaire), par exemple, sont de fait exposés à des chutes de pierre plus fréquentes. De façon
générale, les zones situées à proximité de crêtes sont les plus à risque (Brunner, 1936).

La nature du sol influe elle aussi sur les impacts de ces aléas. Au printemps, l’augmentation
de la teneur en humidité de la neige, due au réchauffement du territoire, aggrave les
conséquences d’une avalanche. Le coefficient de frottement étant plus faible sur la neige
humide, les avalanches parcourent plus de distance et la probabilité qu’elles impactent des
habitations est ainsi plus importante. Le dérèglement climatique impacte donc l’activité
avalancheuse en augmentant le risque d’avalanches humides (Chambon et al., 2016).

63
En été, les sécheresses accroissent l’érodibilité du sol, ce qui rend le milieu plus vulnérable
aux mouvements de terrain.
La nature de la roche influe, elle aussi, sur l’importance des risques de mouvements de terrain
dans les territoires montagneux. Les zones lisses ou recouvertes de débris rocheux
désolidarisés, comme certaines surfaces de gneiss ou de schistes, y sont plus vulnérables. A
l’inverse, des roches présentant des irrégularités (comme les roches calcaires) retiennent plus
facilement la neige ou les petits débris.

2.6.1.2 Réseau hydrographique


La fonte des glaciers et/ou de la neige peut provoquer une montée des eaux soudaine dans
les cours d’eau. On parle de crue nivale. Lorsque ceux-ci sont étroits, leur crue sera d’autant
plus subite et donc difficilement anticipable.
Les cours d’eau à forte pente (supérieure à 6%), ou torrents, ont pour particularité d’être sujets
aux crues torrentielles. Celles-ci transportent des sédiments en quantité importante qui
aggravent leur impact sur les biens, les personnes et l’environnement. Elles se produisent
généralement lorsque de fortes pluies se déversent sur le bassin versant d’un torrent ce qui
provoque une augmentation de son débit. En raison de la forte pente, les berges et les
versants peuvent être arrachées et peuvent venir alimenter le volume de matériaux
transportés. Un autre aléa climatique propre aux torrents est celui des laves torrentielles. Leur
déclenchement suit le même processus que celui des crues torrentielles. Elles se
caractérisent par la création d’un mélange homogène d’eau et de matériaux, plus destructeur
que les crues torrentielles. L’urbanisation des cônes de déjection des torrents (cf. figure 19)
constitue un facteur de vulnérabilité important dans les territoires de montagne puisque les
espaces qui y sont construits sont en première ligne face aux aléas torrentiels.

Figure 18 : Hydrologie d'un torrent (Source : INRAE)

64
2.6.1.3 Sensibilité environnementale
Les territoires montagneux présentent une sensibilité environnementale particulière.
L’augmentation des températures y provoquent une migration des espèces vers de plus
hautes altitudes. Ce phénomène peut devenir un vecteur de fragmentation des écosystèmes.
Il est important d’y préserver des corridors écologiques adaptés.
Il est possible de distinguer trois écosystèmes particulièrement importants dans les milieux
montagneux : les zones humides, les forêts et les prairies.
Les zones humides de montagne jouent pourtant un rôle primordial dans l’atténuation des
crues, l’infiltration d’eau dans les nappes souterraines, le stockage de l’eau et du carbone, la
préservation de la biodiversité et l’épuration des eaux d’écoulement. Au cours du dernier
siècle, 40% des zones humides de montagne en France ont disparues (Agence de l’eau
Rhône, Méditerranée, Corse, 2016), ce qui contribue à la vulnérabilité de ces territoires.
La forêt grâce à la présence de troncs élevés et rigides retient en grande partie la neige et sa
présence en altitude induit une vulnérabilité moins importante aux risques d’avalanches. Elle
contribue également à la fixation du sol via la création de l’humus et limite ainsi les risques de
mouvements de terrain (Brunner, 1936). Enfin les prairies participent notamment à la
régulation du climat, la filtration de l’eau et aux économies agro-pastorale et touristique
(Mauchamp et al., 2012).

2.6.2 LES ACTIVITES HUMAINES, LE DEVELOPPEMENT DU TOURISME DE MASSE

La multiplication des aménagements en montagne accroît les situations à risque. La


destruction du couvert végétal dû à la pression anthropique (principalement du fait du tourisme
mais aussi certaines formes de pastoralisme extensif) induit une plus forte érosion de ce
territoire et donc des risques de mouvement de terrain plus importants.
Le paradigme du tourisme de masse qui a débuté dans les années 80, est un facteur de
vulnérabilité important. Aujourd’hui, ce sont plus de 10 millions de touristes par an qui
fréquentent les stations françaises. Les aménagements nécessaires tels que les rampes, les
télésièges et les routes en altitude constituent des agents d’érosion important sur ce territoire
(Mtaterre, 2020). De plus, l’enneigement artificiel est souvent le palliatif envisagé pour
répondre à la baisse du stock nival : le taux de couverture en neige de culture s’élevait à 32%
sur les domaines skiables alpins français en 2015 (François, 2015). Il ne saurait cependant
amortir totalement l’impact du changement climatique. L’enneigement artificiel présente
également de nombreuses conséquences délétères pour l’environnement : il est coûteux en
eau et en énergie, il modifie la perméabilité de sols, il représente un agent d’érosion important,
il bouleverse les écosystèmes aquatiques dans lesquels l’eau nécessaire est prélevée.

2.6.3 LES ENJEUX LIES AUX RESEAUX, DES TERRITOIRES SAISONNIERS

A l’inverse, certains territoires de montagne sont isolés ce qui accroît leur vulnérabilité au
changement climatique. Les routes qui mènent dans ces territoires sont souvent uniques et
peuvent être bloquées par des éboulis. La forte affluence de touristes à des dates précises
crée une vulnérabilité particulière sur les périodes de vacances d’hiver et pendant les week-
ends enneigés.

65
2.6.4 LES FACTEURS ECONOMIQUES, UNE DEPENDANCE AUX SPORTS D’HIVER

Les sports d’hiver représentent un pilier économique majeur du tourisme de montagne. Pour
la période 2008-200, le chiffre d’affaires des remontées mécaniques étaient de 1,2 milliards
d’euros et le nombre d’emplois générés par l’activité montagne en hiver est estimé à 130 000.
Les incertitudes sur l’enneigement des stations placent donc ces territoires dans une situation
de vulnérabilité économique. Il y a ainsi un réel enjeu de diversification des activités proposées
dans les stations pour limiter la dépendance aux sports d’hiver en particulier dans les
territoires de faibles et moyennes altitudes.

2.7 VULNERABILITE A PROXIMITE DES FORETS


La proximité d’une forêt peut être un facteur de résilience au vu des fonctions écosystémiques
qu’elle peut apporter, mais également de vulnérabilité car elle peut devenir un vecteur de
risques. L’aléa feu de forêts constitue la problématique majeure pour ce territoire. Avec le
réchauffement climatique et des températures plus élevées, la végétation s’assèche et les
départs de feu sont plus fréquents. Dès 2050, 50% des forêts métropolitaines seront soumises
à un risque incendie élevé. En 2019, en France, il a été recensé près de 3 000 feux et 15 000
hectares de forêts brûlées contre une moyenne de 11400 hectares pour la période 2007-2019
(MTE, 2021).

2.7.1 LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU TERRITOIRE, DES TERRITOIRES


PLUS OU MOINS SUSCEPTIBLES DE S’EMBRASER

2.7.1.1 Topographies et conditions météorologiques


Certaines conditions météorologiques : une température élevée, une faible humidité de l’air et
du couvert végétal, et des vents violents constituent un terrain extrêmement favorable au
départ et à la propagation des feux de forêt. Certaines régions sont de ce fait prédisposées à
ce risque, comme le pourtour méditerranéen. Les conditions topographiques telles que le relief
(pente, cuvette) ou l’orientation des versants jouent également un rôle dans l’intensité de
l’aléa.

2.7.1.2 Sensibilité environnementale


Les essences d’arbre composant la forêt jouent sur la vulnérabilité de celle-ci au risque
incendie. Les feux de forêts se propagent plus facilement dans les forêts dominées par les
conifères que dans celles où ils sont mélangés avec des feuillus. Certaines formations
végétales comme les garrigues ou les maquis sont particulièrement inflammables. De façon
plus générale, la continuité du couvert végétal et sa structure sont des facteurs déterminants.
La plantation de haies d’une seule espèce dans les quartiers résidentiels peut ainsi devenir
un facteur de vulnérabilité.
Après un incendie, l’humus qui recouvrait le sol disparaît et il se transforme en une couche
hydrophobe et volatile. La forêt ne peut plus remplir ses fonctions écosystémiques. Le sol est
plus vulnérable à l’érosion. 500 à 2000 tonnes de terres peuvent ainsi être emportées par
km2/an, pour un site perdant 10 à 30 tonnes/km2/an en temps normal (Bai et al., 2018). Ceci
peut avoir pour conséquences des mouvements de terrain importants. En cas de pluies
intenses, les risques de coulées de boues ou d’inondation augmentent car la perméabilité du
sol se voit fortement diminuée.

66
2.7.2 LES ACTIVITES HUMAINES, EXPLOITATIONS FORESTIERES ET INTERFACE
HABITATS-FORETS

2.7.2.1 Exploitations forestières


Les exploitations forestières sont majoritairement monospécifiques. Il s’agit de monocultures,
établies à partir d’un nombre limité d’essences (eucalyptus, pins, épicéa, peuplier, hévéa,
teck), souvent exotiques et gérées de manière intensive. Ces exploitations sont
particulièrement vulnérables aux incendies et aux invasions de ravageurs. En cas de
dommages, le système économique du territoire peut être fragilisé.

2.7.2.2 Départs de feu


En France, 80% des incendies se déclenchent à moins de 50m d’une habitation (MTE, 2021).
Les activités humaines sont la principale cause de déclenchement des feux de forêts. 90%
des départs de feu sont d’origine anthropique (chantiers de BTP, activités agricoles, mégots
de cigarettes, barbecues, feux de camps, malveillance, etc.). Selon le ministère de la transition
écologique, plus de 50% des départs de feux pourraient être évités en appliquant des règles
simples.

Figure 19 : Campagne de sensibilisation (Source : gouvernement)

67
2.7.3 LES ENJEUX LIES AUX RESEAUX, INCENDIES ET RESEAUX ELECTRIQUES

Les réseaux électriques peuvent être une source de vulnérabilité dans les territoires à
proximité des forêts. Les rafales de vent combinées à de hautes températures peuvent
entraîner des dégâts sur les câbles non-enterrés et provoquer des étincelles qui génèrent des
départs de feux. La nature des réseaux routiers sur ces territoires est également un facteur
important car elle conditionne les moyens d’acheminement des secours.

2.7.4 LES FACTEURS DE GOUVERNANCE ET GESTION DE CRISE, COMBATTRE LES


FEUX DE FORETS

La superficie moyenne d’un feu est en diminution depuis ces dernières décennies. Cette
diminution est surtout dépendante de l’amélioration des moyens de lutte contre les incendies.
La sensibilisation des riverains et des touristes ainsi que la mise en place de plan de
prévention des risques sont des facteurs de résilience importants pour les territoires à
proximité des forêts. L’entretien des forêts et des jardins, la diversification des essences, le
choix d’espèces endémiques et peu inflammables, l’adaptation des bâtiments et la mise en
place d’outil de surveillance et d’intervention sont des exemples d’actions à mener dans ces
territoires pour limiter l’impact des feux de forêts et réduire le temps nécessaire au retour à la
normale.
A la suite de l’identification des indicateurs pouvant mesurer la vulnérabilité d’un territoire. Il a
été nécessaire de rechercher les bases de données accessibles pour le territoire français
métropolitain pour définir une liste d’indicateurs utiles et utilisables. Le résultat de cette
recherche est restitué dans le chapitre consacré à la recherche de bases de données.

68
3. BASES DE DONNEES OPEN-SOURCE POUR LA
MODELISATION DE LA VULNERABILITE TERRITORIALE

3.1 CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE


La modélisation de la vulnérabilité du territoire s’appuie sur des bases de données qui
permettent d’établir des cartographies selon les différents critères qui impactent la
vulnérabilité. Afin de garantir l’exactitude des résultats, il est nécessaire de s’appuyer sur des
cartographies préalablement établies par des acteurs spécialisés sur chacun des critères de
vulnérabilité. La transparence des résultats permettant aux acteurs finaux et utilisateurs de
garantir une continuité des évaluations de risques et vulnérabilités, il convient de s’appuyer
sur des bases de données ouvertes au public et régulièrement mises à jour.

3.2 METHODOLOGIE DE RECHERCHE


La recherche de base de données dont le résultat sera présenté en troisième partie de
chapitre est basée sur la revue de littérature présentée au chapitre précédent combinée à des
entretiens avec des experts et des recherches internet.

3.2.1 ENTRETIENS

Une fois la revue de littérature terminée, des entretiens ont été menés avec des experts du
climat et des territoires afin de prétendre à l’exhaustivité de nos recherches. Les interrogés
représentaient des structures institutionnelles comme le CEREMA (Centre d’étude sur les
risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) ou le BRGM (Bureau de recherches
géologiques et minières) ou encore des associations comme l’association des
intercommunalités de France. Des chercheurs spécialistes des aléas étudiés ont également
été entrevus.

3.2.2 RECHERCHES INTERNET

A l’exception des bases de données identifiées lors de nos entretiens, les ressources
présentées dans ce chapitre sont issues de recherches internet. De nombreux sites prônent
l’open data dans l’objectif de partager les données du territoire et de faire fonctionner
l’intelligence collective. A ce titre, data.gouv est le site du gouvernement regroupant des bases
de données sur les caractéristiques des territoires. D’autres acteurs institutionnels mettent
également à disposition leurs données comme le CEREMA, le BRGM ou encore l’IGN (Institut
national de l’information géographique et forestière).
Des sites internet spécialisés sur la diffusion de données sur les risques sont également gérés
par le gouvernement. C’est le cas de Géoportail (sur le territoire), Géorisque (spécialisé dans
les risques naturels et technologiques) ou encore Géolittoral (le portail de la mer et du littoral).
A l’échelle européenne, l’European Environment Agency (EEA) veille également à la diffusion
de données sur les risques climatiques. Par exemple, le programme européen COPERNICUS
coordonné en partie par l’EEA met à disposition des données satellitaires combinées à des

69
observations issues de capteur à la surface de la terre pour mieux comprendre notre planète
et son environnement. A une échelle plus précise, les collectivités ou les villes mettent
également à disposition des données sur leur territoire.
C. Énumération des bases de données
Ce chapitre présente la liste des bases de données identifiées réparties dans les catégories
de vulnérabilités territoriales établies au chapitre précédent.

3.2.2.1 Caractéristiques physiques du territoire


Les caractéristiques physiques du territoire correspondent à la configuration spatiale de celui-
ci mais également à l’état de la biodiversité locale. Il s’agit d’observer les paramètres
intrinsèques au territoire à un instant t. Les bases de données identifiées dans cette catégorie
sont les suivantes :

3.2.2.2 Local Climate Zones


o Description : L’ensemble des Local Climate Zone (LCZ) désigne une typologie des
formes urbaines et d’occupation du sol interagissant avec le climat en rendant compte des
paramètres favorisant ou non la formation d’ICU (Oke et al., 2012). Les indicateurs qui
caractérisent les différents éléments de cette typologie sont les suivants :
o Le Facteur vu du ciel (FVC) ou Sky View Factor ;
o La moyenne de la hauteur sur la largeur des rues en canyon pour les zones les
plus denses (LCZs 1–7), l’espacement moyen entre les bâtiments pour les zones
moyennement denses (LCZs 8–10), et l’espacement moyen entre les arbres pour
les zones rurales (LCZs A–G) ;
o Le ratio des éléments bâtis sur la totalité de la zone ;
o Le ratio des zones minérales (trottoirs, routes...) sur la totalité de la zone ;
o Le ratio de surface du plan perméable (sol nu, végétation, plan d’eau) ;
o La moyenne géométrique de hauteur de bâtiments ;
o La longueur de rugosité déterminée grâce à la classification de Davenport ;
o La conductance thermique des matériaux ;
o L’albedo ;
o Et la moyenne annuelle du flux de chaleur émis par m2.

70
Figure 20 : Classification des Local Climate Zones (Source : Oke et al., 2012)

71
Figure 21 : Propriétés d'une LCZ, Exemple du Compact High Rise

• Justification : La morphologie urbaine a une influence importante sur le climat. Cette


typologie permet de rendre compte des interactions entre le bâti et le climat. En
particulier, dans le cas des vagues de chaleur, cette typologie permet de hiérarchiser
la vulnérabilité des territoires aux îlots de chaleur urbain. L’établissement de zones
tampons à proximité d’espaces végétalisées permettrait de prendre en compte l’effet
rafraîchissant de ces espaces dans un modèle. Cela permet également d’identifier les
zones artificialisées où l’eau pourra difficilement s’infiltrer dans le sol en cas
d’inondation ou de submersion marine.
• Méthode d’utilisation : Des bases de données plus précises ont finalement été
utilisées dans le cadre du projet Incli-bâti. Une base de données sur la perméabilité
du sol et une autre modélisant les îlots de chaleur urbain ont été retenues.
• Source et type d’acteurs : World Urban Database, il s’agit d’une initiative
communautaire internationale visant à acquérir et à diffuser des données climatiques

72
pertinentes sur la géographie physique des villes à des fins de modélisation et
d'analyse.
• Maille/échelle et couverture : 100m, Europe.
• Type de format : GEOTIFF

3.2.2.3 Morphologie urbaine – BD TOPO

Figure 22 : Représentation cartographique de la BD TOPO (Source : IGN)

• Description : La BD TOPO® est une description vectorielle en objet des éléments du


territoire et de ses infrastructures. Elle couvre de manière cohérente l’ensemble des
entités géographiques et administratives du territoire national.
• Justification : La BD TOPO peut rendre compte de l’hyper-concentration du bâti qui
favorise le phénomène d’ilot de chaleur urbaine. Elle permet également de rendre
compte des zones imperméabilisées et des zones végétalisées. En poussant plus loin
l’analyse de la morphologie urbaine, il est également possible d’étudier les masques
sur le bâtiment.
• Méthode d’utilisation : La BD TOPO n’est pas utilisée dans le projet Incli-BÂTI.
• Source et type d’acteurs : IGN
• Maille/échelle et couverture : La BDTOPO est de précision métrique, et les résultats
sont exploitables à des échelles du 1 : 2000 au 1 : 50000 sur le territoire français
métropolitain.
• Type de format : Shapefile

3.2.2.4 Données d’Ilots de Chaleur Urbain – MAPUCE


• Description : La base de données MAPUCE est une modélisation géographique du
phénomène d’Ilot de Chaleur Urbain (ICU) calculé sur une Unité Urbaine (UU) d'étude.
Il s'agit d'une modélisation faite à l'aide du modèle TEB (Town Energy Balance),
(Lemonsu et al., 2008) qui a été développé pour calculer les échanges d’énergie et
d’eau entre les villes et l’atmosphère. Le résultat, exprimé en kelvin, montre l'effet de
l'UU sur la température nocturne pendant une situation estivale propice à un fort îlot
de chaleur urbain. La donnée restituée correspond aux degrés supplémentaires
imputables à l’effet d’ICU. Pour chacune des 42 Unités Urbaines (UU) étudiées, deux
situations météorologiques (Été 1 et Été 2) ont été modélisées (Gardès et al., 2020).

73
Figure 24 : Liste des agglomérations urbaines Figure 23 : Représentation cartographique de l'ICU sur
modélisées par le CNRM (Source : Gardès et al., l'agglomération parisienne
2020)

• Justification : Pour le projet Incli-BÂTI la modélisation MAPUCE des ilots de chaleur


urbain a été retenu car elle prend en compte de nombreux paramètres
météorologiques et de morphologie urbaine. Ce modèles est également fiable avec
une moyenne d’erreurs de l’ordre du dixième de degrés (Lemonsu et al., 2021).
• Méthode d’utilisation : Dans le projet Incli-bâti le maximum des deux simulations
estivales pour chaque pixel modélisé a été retenue. Ce choix a été validé lors d’un
entretien avec une personne responsable du projet MAPUCE.
• Source et type d’acteurs : Le projet MApUCE est coordonné par le CNRM (Centre
National de Recherche Météorologique). Il bénéficie d’une aide de l’Agence Nationale
de la Recherche, dans le cadre de l’appel à projet Bâtiments et Villes Durables 2013.
• Maille/échelle et couverture : Couvre 42 agglomérations en France, précision de
l’ordre de la dizaine de mètre.
• Type de format : Shapefile

3.2.2.5 Trames vertes et bleues


• Description : Les trames vertes est bleues forment un
réseau de continuités écologiques terrestres et aquatique
issues des schémas régionaux de cohérence écologique et
d’autres documents de planification des collectivités
territoriales ou de l’Etat. La trame verte et bleue contribue à la
conservation des habitats naturels et des espèces et au bon
état écologique des masses d'eau.
• Justification : La préservation de la biodiversité et en
particulier l’existence de trames vertes et bleues contribuent à
la résilience des territoires face au changement climatique.
Les trames vertes et bleues permettent à la biodiversité de
s’adapter aux variations du climat. Dans ce contexte, il est
essentiel de veiller à leur continuité pour assurer la
réorganisation des aires de répartition des espèces. Les
Figure 25 : Continuités écologiques corridors offrent des possibilités de déplacement et les
en France (Source : IGN)
réservoirs constituent des zones refuges. Dans le cadre de la

74
gestion territoriale de la résilience, il est également intéressant d’alerter sur les
espèces pour la cohérence nationale des trames vertes et bleues. Ces espèces sont
essentielles à leurs territoires car elles ont une responsabilité nationale en termes de
représentativité des populations hébergées (Houart et al., 2013).

FigureCohérence
26 : Cohérence nationale
nationale de laetTVB
de la TVB et azuré
azuré du serpolet
du serpolet, (Sourcedes
Observatoire : Observatoire
territoires des
territoires)

• Méthode d’utilisation : La proximité avec une trame verte et bleue témoigne d’une
meilleure résilience de la biodiversité aux événements climatiques extrêmes et donc
une meilleure résilience du territoire. La concentration de trames vertes et bleues dans
un territoire peut également être un indicateur de résilience.
• Source et type d’acteurs : Régions
• Maille/échelle et couverture : Maille dépendante des régions/couverture France
• Type de format : Dépendant des régions
Fragmentation des espaces naturels

Figure 27 : Cartographie de l’indicateur de fragmentation des écosystèmes (Source : Observatoire des


Territoires)

75
• Description : L’indicateur de fragmentation des espaces naturels reflète à la fois la
surface des espaces naturels dans le territoire ainsi que leur degré de découpage.
Plus l’indicateur est faible plus les espaces naturels du territoire sont morcelés.
L’évolution de cet indicateur dans le temps permet de rendre compte des pressions
observées sur la biodiversité.
• Justification : La fragmentation des espaces naturels est défavorable pour les
espèces en particulier dans un contexte de changement climatique. Elle vulnérabilise
les territoires à l’inverse des continuités écologiques.
• Méthode d’utilisation : Plus la fragmentation est importante moins le territoire est
résilient.
• Source et type d’acteurs : L’observatoire des territoires. Il s’agit d’un organisme créé
par décret qui rassemble, analyse et diffuse les données relatives aux dynamiques et
aux disparités territoriales, en particulier les données géographiques.
• Maille/échelle et couverture : Départementale/France métropolitaine
• Type de format : Excel

3.2.2.6 Corine Land Cover

Figure 28 : Représentation cartographique de la base de données Corine Land Cover (Source : Copernicus)

• Description : La base de données géographiques CORINE Land Cover constitue un


inventaire biophysique de l’occupation des terres. Elle fournit une photographie
complète de l’occupation des sols. Elle distingue 5 grandes typologies : les zones
artificialisées, les territoires agricoles, les forêts et milieux semi-naturels, les zones
humides et les surfaces en eau. Il existe également des distinctions plus fines au sein
de ces typologies.
• Justification : Cette base de données permet d’observer l’artificialisation des sols qui
rend plus vulnérable un territoire aux vagues de chaleur, inondations et submersions
marines. Elle permet également de déceler la présence d’espaces verts, source de
résilience.
• Méthode d’utilisation : Il serait possible de distinguer les zones artificialisées des
zones non artificialisées ainsi que de créer des espaces tampons « de résilience » à
proximité d’espaces verts et de surfaces en eau.
• Source et type d’acteurs : Cette bases de données a été créée dans le cadre du
programme européen de surveillance des terres de Copernicus, piloté par l'Agence
européenne pour l'environnement.

76
• Maille/échelle et couverture : Cette base de données est produite sur 39 États
européens, à une maille de 1/100 000.
• Type de format : Shapefile

3.2.2.7 Urban ATLAS

Figure 29 : Urban Atlas (Source: Copernicus)

• Descriptif : Urban Atlas est un jeu de données permettant une représentation


cartographique de l’usage et la couverture du sol ainsi qu’une estimation de la
population pour 788 aires urbaines en Europe.
• Justification : Comme pour la base de données Corine Land cover, Urban Atlas
permet de connaître l’occupation des sols et est utile dans l’étude de la vulnérabilité
des territoires aux vagues de chaleur, aux inondations et aux submersions marines.
• Méthode d’utilisation : D’autres bases de données plus précises ont été utilisées
dans le cadre du projet Incli-bâti.
• Source et type d’acteur : Urban Atlas est une initiative conjointe de la direction
générale de la politique régionale et urbaine et de la Commission et de la direction
générale de l'industrie de la défense et de l'espace (DEFIS) dans le cadre du
programme européen Copernicus, avec le soutien de l'Agence spatiale européenne et
de l’Agence environnementale européenne.
• Maille et couverture : La maille est de 10m de côté et ce jeu de donnée couvre 788
unités urbaines de plus de 50 000 habitants en Europe.
• Type de format : Shapefile.

77
3.2.2.8 Recul du trait de côte

Figure 30 : Recul du trait de côte (Source : Géolittoral)

• Description : L’indicateur national de l’érosion côtière transmet un constat des


tendances moyennes de l’évolution du trait de côte. Il est basé sur l’observation des
côtes à des périodes espacées de plusieurs dizaines d’années (de 50 à plus de 90
ans). Ces tendances sont représentées sur un fuseau parallèle au rivage et classées
selon 9 catégories colorisées.
• Justification : Cet indicateur permet de rendre compte de la vulnérabilité d’un territoire
à l’érosion côtière, qui augmente le risque de submersion marine. La méthode
d’élaboration de l’indicateur national a été choisie pour disposer d’informations
homogènes et comparables sur les côtes françaises (Deniaud et al., 2018) permettant
ainsi de hiérarchiser la vulnérabilité de ces territoires à ce phénomène.
• Méthode d’utilisation : L’indicateur peut être utilisé tel quel.
• Source et type d’acteurs : Géolittoral
• Maille/échelle et couverture : L’indicateur est calculé tous les 200mètres sur le
territoire français métropolitain.
• Type de format : Shapefile

3.2.2.9 Carte forestière

Figure 31 : Carte forestière (Source : IGN)

78
• Description : Créée par photo-interprétation d’images aériennes et infrarouge, cette
base de données attribue à chaque plage végétale de plus de 5000m2 un type de
formation végétale. Elle distingue 32 types distinguant la nature des essences ainsi
que le caractère pur ou mélangé des formations végétales.
• Justification : Cette base de données est particulièrement utile pour caractériser la
vulnérabilité d’un territoire au risque de feu de forêts. Elle permet d’abord d’évaluer la
proximité à une forêt et de créer un indicateur de risques via une hiérarchisation du
risque de départ de feu selon la nature des essences végétales (par exemple les
conifères sont plus inflammables que les feuillus) et le caractère pur (moins résilient)
ou mélangé des espèces végétales présentes.
• Méthode d’utilisation : Création de zones tampons autour des forêts +
Hiérarchisation du risque selon la nature des essences et le caractère mélangé ou non
des espèces végétales présentes.
• Source et type d’acteurs : L'IGN, qui a pour vocation de décrire la surface du territoire
national et l'occupation de son sol, d'élaborer et de mettre à jour l'inventaire permanent
des ressources forestières nationales.
• Maille/échelle et couverture : La précision de positionnement des limites est
inférieure à 10 m pour les contours externes des surfaces de forêt. Elle est de l’ordre
de 10 m pour les tracés internes réalisés manuellement sur écran lors de la phase
d’enrichissement sémantique réalisée par photo-interprétation. La couverture est la
France métropolitaine (IGN, 2018).
• Type de format : Shapefile

3.2.2.10 Courbe de niveaux

Figure 32 : Courbes de niveau (Source : IGN)

• Description : La base de données « Courbes de niveau » représente les courbes de


même altitude ou isohypse. Elles décrivent le relief français.
• Justification : Le relief est une donnée d’entrée importante lors de l’analyse de la
vulnérabilité d’un territoire aux inondations par ruissellement. Elle peut également
permettre de modéliser d’autres aléas comme les avalanches ou les coulées de boue.

79
• Méthode d’utilisation : Une première modélisation pourrait consister en
l’identification de zones vulnérables lorsqu’elles sont situées en dessous du niveau de
la mer ou du niveau d’un fleuve à proximité avec une vulnérabilité accrues pour les
zones situées en dessous du niveau de la mer ou en dessous de l’altitude du fleuve.
Cependant, cette base ne sera pas utilisée car elle ne permet pas de représenter le
relief avec précision. Le manque de détails sur la topographie d’un terrain est un des
problèmes majeurs rencontrés lors de tentative de modélisation des inondations
(Bates et al., 2001, Rafieeinasab et al., 2015).
• Source et type d’acteurs : IGN
• Maille/échelle et couverture : La base permet de distinguer les courbes dont l’altitude
est un multiple de 25 mètres, elle couvre la France métropolitaine.
• Type de format : Shapefile

3.2.2.11 Référentiels Régionaux Pédologiques

Figure 33 : Référentiel pédologique (Source : GIS-sol)

• Description : Le référentiel consiste en une représentation des sols sous la forme


d’ensembles cohérents. La carte des sols présente 33 types de sols les plus
fréquemment rencontrés sur le territoire métropolitain, regroupés en 6 ensembles
distincts : sols minéraux, sols des vallons, vallées et milieux côtiers, sols issus de
matériaux calcaires, sols peu évolués, sols évolués, sols soumis à l’excès d’eau.
• Justification : Les sols sont plus ou moins perméables selon leur composition
géologique (cf figure ci-après) (IFAA, 2013). Les territoires sont ainsi plus ou moins
vulnérables aux inondations. Dans le cas particulier des sols argileux, ils sont sujets
au phénomène de retrait et gonflement des argiles, aggravé par le changement
climatique.

Figure 34 : Perméabilité du sol en fonction de leur composition géologique (Source : IFAA)

80
• Méthode d’utilisation : Plus la texture du sol est fine plus la perméabilité est faible.
Les sols argileux sont plus perméables que les sols limoneux qui sont eux-mêmes plus
perméables que les sols sableux. Une échelle de vulnérabilité, en particulier en zone
non-artificialisée, pourrait ainsi être crée via cette caractéristique.
• Source et type d’acteur : La carte est réalisée par département ou par région dans
le cadre du programme Inventaire, Gestion et Conservation des Sols (IGCS)
coordonné par le Groupement d’Intérêt Scientifique sur les Sols (GIS Sol). Elle est
disponible sur Géoportail.
• Maille/échelle et couverture : La représentation est à l’échelle du 1/250 000 et couvre
la France métropolitaine.
• Type de format : Le format dépend de la région éditant la carte.

3.2.2.12 Couche haute résolution du taux d’imperméabilisation des sols

Figure 35 : Couche Haute Résolution du taux d’imperméabilisation des sols (Source : MTES)

• Description : Les couches haute résolution sont des couches thématiques


d’occupation des sols. Elles fournissent des informations sur cinq types d’occupation
des sols, correspondant aux grands types d’occupation des sols de CORINE Land
Cover (CLC) : imperméabilisation des sols, forêts, surfaces en eau, zones humides et
prairies. Le taux d’imperméabilisation des sols cartographie le pourcentage des sols
imperméabilisés par pixels de 20 m de côté.
• Justification : L’imperméabilisation des sols aggravent les effets des inondations, des
submersions marines et des vagues de chaleur
• Méthode d’utilisation : Intégré dans le modèle inondation.
• Source et type d’acteurs : Responsable de la donnée ; MTES/CGDD/SDES (acteurs
institutionnels).
• Source et type d’acteur : Elles sont produites par le service Territoire du programme
européen d'observation de la Terre, Copernicus. Ce programme est coordonné par la
Commission européenne et associe l’Agence spatiale européenne, l’Agence
européenne pour l’environnement ainsi que les États membres

81
• Maille/échelle et couverture : maillage régulier de 20 m de côté/ France
métropolitaine
• Type de format : Tiff

3.2.2.13 Retrait et gonflement des argiles

Figure 36 : Retrait et gonflement des argiles (Source : Géorisques)

• Description : Cette base de données permet de créer une cartographie de l'exposition


des territoires au phénomène de retrait-gonflement des argiles. La carte hiérarchise
les zones exposées selon un degré d'exposition croissant : faible, moyen et fort. Ces
formations ont ensuite été réparties en trois classes de susceptibilité croissante (faible,
moyenne et forte), définies par la somme de trois critères de caractérisation des
formations :
o leur nature lithologique : proportion d'argiles, épaisseur et continuité des
couches ;
o leur composition minéralogique : composition des argiles en minéraux plus ou
moins sensibles ;
o leur comportement géotechnique : propriétés mécaniques.
La susceptibilité est ensuite croisée avec la sinistralité connue via la base des sinistres
indemnisés liés aux événements climatiques.

• Justification : Il s’agit d’une cartographie reflétant directement la vulnérabilité d’un


territoire au risque de retrait et gonflement des argiles.
• Méthode d’utilisation : La cartographie peut être utilisée telle quelle.
• Source et type d’acteurs : Géorisques
• Maille/échelle et couverture : Elle a été mise au point à partir d'une analyse des
cartes géologiques de la France au 1/50 000, qui a permis d’identifier plus de 2 000
formations argileuses.
• Type de format : Shapefile

82
3.2.2.14 Entités hydrogéologiques : BD LISA

Figure 37 : BD LISA (Source : Système d’Information sur l’Eau)

• Description : La BDLISA (Base de Donnée des Limites des Systèmes Aquifères) est
un référentiel cartographique du Système d'Information sur l'Eau. Cette base de
données classe le sous-sol en entités hydrogéologiques qui sont décrites selon
différentes propriétés : aquifère ou imperméable, écoulements libres ou captifs, milieu
poreux, fracturé, karstique...
• Justification : La vulnérabilité du territoire aux inondations dépend des entités
hydrogéologiques en sous-sol. La présence de nappes phréatiques et en particulier
de nappes phréatiques crayeuses ou calcaires dans le territoire considéré implique
une plus forte probabilité de remontée de nappes.
• Méthode d’utilisation : Il serait possible de créer un modèle sur la vulnérabilité du
territoire au risque inondation par remontée de nappes. Un indicateur déjà existant et
présenté à la suite a été préféré dans le cadre de ce projet de recherche.
• Source et acteur : Système d'Information sur l'Eau
• Maille/échelle et couverture : 1/50000, France métropolitaine.
• Type de format : Shapefile, Geopackage, SQlite

83
3.2.2.15 Inondations par remontée de nappes

Figure 38 : Inondations par remontée de nappes (Source : Géorisque)

• Description : Ce jeu de données correspond à la localisation des zones où il y a de


fortes probabilités d’observer des débordements par remontée de nappe, ou au moins
des inondations de cave.
• Justification : La carte proposée permet de localiser les zones où il y a une forte
probabilité d’observer des débordements par remontée de nappe. Il s’agit, en soi, d’un
indicateur de vulnérabilité du territoire aux inondations (BRGM, 2018).
• Méthode d’utilisation : La cartographie peut être utilisée telle quelle après
téléchargement.
• Source et type d’acteurs : Géorisques.
• Maille/échelle et couverture : Ce jeu de données couvre la France métropolitaine, il
a une maille de 250m de côté.
• Type de format : Shapefile

3.2.2.16 Territoire à Risque d’Inondation

Probabilité faible

Probabilité moyenne

Probabilité forte

Figure 39 : Représentation cartographique du jeu de données Territoires à Risques d’Inondation (Source :


Géorisques)

• Description : Ce jeu de données correspond aux Territoires à Risques important


d'Inondation (TRI). Le jeu de données est composé :
o des zonages de gestion ;

84
o de zonages de surfaces inondables ;
o de zonages de hauteurs d'eau ;
o des différents enjeux du territoire ;
• Justification : Le zonage des zones inondables fait partie de la modélisation de la
vulnérabilité du territoire aux risques d’inondation.
• Méthode d’utilisation : Le zonage permet d’identifier et de quantifier la vulnérabilité
des territoires aux risques d’inondations. L’outil TRI est couplé avec les PPR (Plan de
Prévention des Risques) et l’AZI (Atlas des Zones Inondables), autres outils
institutionnels permettant de rendre compte de l’état du risque sur le territoire.
• Maille/échelle et couverture : Echelle minimale de 1 :25000 et couverture France
métropolitaine
• Source et type d’acteurs : Géorisques
• Type de format : L'archive téléchargeable contient l'ensemble des fichiers TRI au
format SIG Shapefile, disponibles suivant le département métropolitain ou ultra-marin.

3.2.2.17 Zones basses

Figure 40 : Cartographie des zones basses (Source : Géolittoral)

• Description : L’indicateur "Zones Basses" correspond aux zones topographiques


situées sous le niveau centennal de la mer. Il s’agit d’un niveau national de référence
pour les submersions marines qui correspond à un événement exceptionnel ayant une
chance sur cent de se produire chaque année. Il est déterminé à partir de l’atlas
« Statistique des niveaux marins extrêmes de pleine mer – Manche et Atlantique ». La
représentation cartographique des zones basses est divisée en trois catégories de
valeurs :
o Zone sous le niveau marin centennal -1m : Fort
o Zone sous le niveau marin centennal : Moyen
o Zone sous le niveau marin centennal +1m : Faible
• Justification : Cette représentation cartographique est un indicateur de la
vulnérabilité des littoraux aux submersions marines
• Méthode d’utilisation : La donnée peut être utilisée tel quelle.
• Source et type d’acteurs : Géolittoral
• Maille/échelle et couverture : Littoral de la France métropolitaine, échelle 1/100000
• Type de format : Shapefile

85
3.2.2.18 Hauteurs d’eau

Figure 41 : Hauteurs d’eau (Source : Géolittoral)

• Description : La couche cartographique répartie par niveaux les hauteurs d'eau dans
les zones basses (cf paragraphe ci-dessus) pour un niveau marin centennal de
référence. La représentation cartographique de ces hauteurs d'eau est réalisée en
distinguant 6 classes de niveaux de l'eau :
o Niveau de l'eau compris entre 5.5m et 13.5m
o Niveau de l'eau compris entre 4.5m et 5.5m
o Niveau de l'eau compris entre 3.5m et 4.5m
o Niveau de l'eau compris entre 2.5m et 3.5m
o Niveau de l'eau compris entre 1.5m et 2.5m
o Niveau de l'eau compris entre 0m et 1.5m.
• Justification : La carte proposée propose une modélisation des hauteurs d’eau dans
les zones basses pour un niveau marin centennal de référence. Elle permet d’identifier
des zones plus ou moins vulnérable aux submersions marines.
• Méthode d’utilisation : La donnée peut être utilisée telle quelle.
• Source et type d’acteurs : Géolittoral
• Maille/échelle et couverture : L’échelle est au 1/100000 et ce jeu de données couvre
la France métropolitaine.
• Type de format : Shapefile

86
3.2.2.19 Indicateur IB

Figure 42 : Indicateur IB (Source : Géolittoral)

• Description : Ce jeu de données représente le degré d'Intensité du Bâti situé dans les
zones basses. La représentation cartographique de cet indicateur distingue 7 classes :
o Classe 0 : valeur IB [0;1[, pour les communes n’ayant pas de bâtiment
o Classe 1 : valeur IB [1;20[
o Classe 2 : valeur IB [20;110[
o Classe 3 : valeur IB [110;320[
o Classe 4 : valeur IB [320;770[
o Classe 5 : valeur IB [770;2150[
o Classe 6 : valeur IB [2150;5940[
• Justification : La carte proposée propose une modélisation des hauteurs d’eau dans
les zones basses pour un niveau marin centennal de référence. Elle permet d’identifier
des zones plus ou moins vulnérables aux submersions marines.
• Méthode d’utilisation : La donnée peut être utilisée telle quelle.
• Source et type d’acteurs : Géolittoral
• Maille/échelle et couverture : L’échelle est au 1/100000 et ce jeu de données couvre
la France métropolitaine. La maille est communale.
• Type de format : Shapefile

87
3.2.2.20 Indicateur IBC

Figure 43 : Indicateur IBC (Source : Géolittoral)

• Description : L’indicateur IBC représente le degré d’Intensité du bâti situé dans les zones
basses et dans les communes ayant fait l’objet d’un Arrêté de catastrophes naturelles
d’origine marine (ce qui le différencie de l’indicateur IB). La représentation cartographique
distingue 7 classes :
o Classe 0 : valeur IBC [0;1[, qui fait référence aux zones n’ayant pas fait l’objet d’un
arrêté CATNAT ou n’ayant pas de bâtiments .
o Classe 1 : valeur IBC [1;100[
o Classe 2 : valeur IBC [100;300[
o Classe 3 : valeur IBC [300;700[
o Classe 4 : valeur IBC [700;1400[
o Classe 5 : valeur IBC [1400;3300[
o Classe 6 : valeur IBC [3300;10400[
• Justification : L’indicateur IBC constitue en soi un indicateur de vulnérabilité des milieux
littoraux aux submersions marines. La prise en compte des arrêtés catastrophes naturelles
dans cet indicateur peut néanmoins poser question. Bien que ces arrêtés constituent un
témoignage d’évènement passé susceptible de se reproduire, il signifie également que les
habitants et institutions du territoire sont acculturés au risque.
• Méthode d’utilisation : La donnée peut être utilisée telle quelle.
• Source et type d’acteurs : Géolittoral
• Maille/échelle et couverture : L’échelle est au 1/100000 et ce jeu de données couvre la
France métropolitaine. La maille est communale.
• Type de format : Shapefile

88
3.2.3 ACTIVITES HUMAINES

Comme évoqué dans le chapitre précédent, les activités humaines implantées sur le territoire
qui se rapportent à des processus dynamiques peuvent aggraver la vulnérabilité présente et
future d’un territoire au changement climatique (la déforestation, la monoculture, l’extraction
intensive de ressources…). Ce chapitre propose une énumération des bases de données de
cette catégorie.

3.2.3.1 Pollution de l’air

Figure 44 : Pollution de l'air (Source : AASQA)

• Description : Ces cartes proposent une modélisation des concentrations annuelles


en ozone, dioxyde d’azote, PM 2,5 et PM10 (particules fines).
• Justification : Il existe des synergies entre vagues de chaleur et pollution. En
particulier, dans le cas de l’ozone, il s’agit d’un gaz qui ne se forme qu’à partir de 25°C.
L’intensification et l’augmentation de la fréquence des vagues de chaleur va renforcer
la vulnérabilité de territoires (majoritairement urbains) déjà exposés à ce polluant. En
ce qui concerne les autres polluants, les fortes chaleurs favorisent leurs concentrations
dans les couches basses de l’atmosphère. Enfin la concentration de ses polluants
témoignent souvent de la présence de grands axes routier qui, du fait de la chaleur
émise par les véhicules, accentue l’effet d’ilot de chaleur urbain.
• Méthode d’utilisation : Il pourrait être crée un indice d’exposition annuelle à la
pollution de l’air en prenant en compte les seuils établis par l’Organisme Mondial de la
Santé (OMS). Cet indicateur n’a cependant pas pu être pris en compte dans le cadre
de ce projet du fait d’un format de carte difficile à traiter.
• Source et type d’acteurs : La surveillance de la qualité de l’air ambiant en France est
confiée aux 18 Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA).
Les stations de mesure de la qualité de l’air qui participent à cette surveillance et les
modélisations qui en découlent sont opérées et gérées par les AASQA.
• Maille/échelle et couverture : Couverture France, à fine maille de l’ordre de la dizaine
de mètres.
• Type de format : TIFF

89
3.2.3.2 Zones vulnérables - Métropole

Figure 45 : Zones vulnérables à la pollution des eaux (Source : SIE)

• Description : Ce jeu de données permet d’identifier les zones vulnérables à la


pollution des eaux par les rejets de nitrates d’origine agricole (conformément à l’article
3 du paragraphe 2 de la Directive Européenne n°91-676).
• Justification : En cas de sécheresse, le risque de rupture d’approvisionnement en
eau potable est accru à cause des activités humaines.
• Méthode d’utilisation : L’échelle de vulnérabilité est à ajouter au modèle de
vulnérabilité du territoire aux sécheresses.
• Source et type d’acteurs : Le jeu de données est téléchargeable sur le site
data.eaufrance.fr, géré par le système d’information sur l’eau (SIE) lui-même
coordonné par l’Office Français de la Biodiversité.
• Maille/échelle et couverture : Maille communale, couverture France.
• Type de format : Shapefile

3.2.3.3 Pollutions Marines – Ocean Plastic Tracker

Figure 46 : Ocean Plastic Tracker

90
• Description : Ocean Plastic Tracker est un outil participatif permettant de géolocaliser
certains déchets marins. Certains déchets permettent également de qualifier et de
quantifier une pollution provenant de conteneurs perdus en mer ou de déversements,
qui sera comptabilisée dans le jeu de données.
• Justification : En cas de submersion marine, la présence de déchets dans l’eau de
mer provoque des dégâts supplémentaires et un temps de retour à la normale plus
long. Ces déchets contribuent également à la vulnérabilité de la biodiversité marine et
porte ainsi atteinte à la résilience de ces territoires.
• Méthode d’utilisation : Il est possible de définir un indice de pollution de la mer et
ainsi pondérer la vulnérabilité du territoire littoral aux submersions à partir de cet
indice.
• Source et types d’acteurs : Réseau d'observation des échouages de déchets, il s’agit
d’un outil participatif.
• Maille/échelle et couverture : Le jeu de données identifie des points sur l’ensemble
des littoraux de France métropolitaine.
• Type de format : CSV ou JSON

3.2.3.4 Pollution sonore

Figure 47 : Cartographie du bruit sur la métropole parisienne (Source : BruitParif)

• Description : Ce jeu de données permet de produire une carte de bruit par source
(routes, voies ferrées, trafic aérien) ou en cumul. L’indicateur de bruit utilisé est le
LDEN pour Level Day Evening Night représentant le bruit sur une journée compète.
Les niveaux de bruit sont représentés en classe de 5 en 5 dB(A).
• Justification : Le bruit peut créer une gêne à l’ouverture des fenêtres et ainsi
empêcher une ventilation naturelle des bâtiments.
• Méthode d’utilisation : Plus le niveau de bruit est élevé, plus le territoire sera
vulnérable à la chaleur.
• Source et type d’acteurs : Le jeu de données est téléchargeable pour certaines
métropoles (Montpellier, Paris, Le Havre) sur des sites gérés par les collectivités/des
associations spécialisées.
• Maille/échelle et couverture : Précision de l’ordre de la dizaine de mètre, couverture
France.
• Type de format : Shapefile

91
3.2.3.5 Sites SEVESO

Figure 48 : Site SEVESO (Source : Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer)

• Description : Ce jeu de données détaille les établissements qui relèvent de la directive


Seveso et qui, de ce fait, se voient imposer des contraintes supplémentaires :
recensement régulier des substances présentes dans l'établissement, politique de
prévention des accidents majeurs, système de gestion de la sécurité (SGS), étude de
dangers renforcée, démarche de réduction des risques à la source… Le calcul de
dépassement de seuil se réalise par une somme pondérée des masses de produits
présents dans l'établissement. Les établissements dont le premier seuil n'est pas
franchi ne sont pas concernés par la directive. Les établissements qui dépassent le
premier seuil sont concernés par la Directive et sont classés « Seveso seuil bas ». Les
établissements qui dépassent le second seuil sont classés « Seveso seuil haut » (autre
dénomination équivalente : « Seveso AS », forme abrégée de « Seveso soumise à
Autorisation Servitude d'utilité publique »).
• Justification : En cas de catastrophe naturelle, la vulnérabilité est accrue dans la zone
à proximité d’un site industriel classé SEVESO. Les risques industriels viennent
renforcer les risques naturels, en provoquant des réactions en cascade.
• Méthode d’utilisation : Il est possible d’établir un périmètre autour des établissements
variant selon la classification du site SEVESO. Il serait également pertinent d’analyser
l’exposition de ces sites aux aléas afin de mieux quantifier les risques.
• Source et types d’acteurs : Ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer
• Maille/échelle et couverture : Données ponctuelles, France
• Type de format : CSV

92
3.2.3.6 Centrales et sites nucléaires

Figure 49 : Centrales et sites nucléaires (Source : Greenpeace)

• Description : Liste des réacteurs et sites nucléaires en France.


• Justification : En cas d’événement climatique extrême touchant une centrale
nucléaire, la sureté de celle-ci pourrait être compromise. Les inondations peuvent être
particulièrement impactante et provoquer une catastrophe de grande ampleur comme
celle de Fukushima.
• Méthode d’utilisation : De la même manière que pour les sites SEVESO.
• Source et types d’acteurs : GreenPeace
• Maille/échelle et couverture : Données ponctuelles, France
• Type de format : PNG

3.2.3.7 Progression de l’indicateur IBC

Figure 50 : Progression de l’indicateur IBC (Source : Géolittoral)

• Description : Cet indicateur mesure la progression des communes dans l’indicateur


IBC précité. Elle permet de rendre compte des dynamiques d’urbanisation à proximité
des littoraux.
• Justification : La dynamique de l’urbanisation peut traduire une augmentation du
nombre de biens exposés aux catastrophes.

93
• Méthode d’utilisation : Plus la progression est forte en zone exposée aux risques liés
aux dynamiques littorales plus la vulnérabilité du territoire sera importante.
• Source et types d’acteurs : Géolittoral
• Maille/échelle et couverture : Maille communale ; couverture France.
• Type de format : Shapefile

3.2.4 ENJEUX LIES AUX RESEAUX

3.2.4.1 Cartographie des réseaux exploités par ENEDIS

Figure 51 : Cartographie des réseaux exploités par Enedis (Source : Enedis)

• Description : Ce jeu de données permet d’établir une cartographie aérienne et


souterraine des lignes et postes exploités par Enedis. Enedis est, sur 95% du territoire
métropolitain, le concessionnaire obligé pour la gestion des réseaux de distribution
d’électricité. Il exploite 1,3 million de km de lignes, presque 800 000 postes de
distribution (moyenne et basse tension) et plus de 2 000 postes sources (haute et
moyenne tension) et dessert 35 millions de clients (MTE, 2022).
• Justification : Il permet de modéliser l’exposition des réseaux électriques aux aléas
climatiques et en particulier l’exposition des réseaux non enterrés aux tempêtes et
vents violents.
• Méthode d’utilisation : Production d’une analyse de vulnérabilité des réseaux sur le
territoire français et attribution d’un indice de vulnérabilité territoriale sous-jacente.
• Source et types d’acteurs : Enedis
• Maille et couverture : Echelle préconisée 1/ 100 000, couverture France
métropolitaine.
• Type de format : CSV

94
3.2.4.2 Route 500

Figure 52 : ROUTE 500 (Source : IGN)

• Description : ROUTE 500® correspond au réseau routier de la BD CARTO®.


• Justification : L’étude de l’exposition aux aléas climatiques des réseaux de transport
routier permet de modéliser les risques d’impossibilité d’acheminer des secours ou
d’organiser le déplacement des habitants vers des zones de protection.
• Méthode d’utilisation : Il est possible de croiser les routes avec les hôpitaux et
casernes de pompier via une extraction depuis Open Street Map. De plus, analyser la
redondance des infrastructures permet de mieux connaître la vulnérabilité du territoire.
• Source et type d’acteurs : IGN
• Maille/échelle et couverture : Couverture France, échelle relative à la taille du réseau
routier.
• Type de format : Shapefile

3.2.4.3 Fichier de formes des lignes du Réseau Ferré National

Figure 53 : Ensemble des réseaux ferrés (Source : SNCF)

• Description : Le fichier reprend l’ensemble des lignes du réseau ferré national.


• Justification : Il pourrait permettre d’anticiper les risques de rupture d’acheminement.
• Méthode d’utilisation : Croiser présence de l’aléa et présence du réseau pourrait
permettre de mieux appréhender la vulnérabilité du territoire.

95
• Source et type d’acteur : Société national des chemins de fer.
• Maille/échelle et couverture : France
• Type de format : Shapefile

3.2.4.4 Aéroports français coordonnées géographiques


• Description : Il s’agit des coordonnées géographiques des aéroports français
recevant un trafic commercial significatif soit >2000 passagers, région et ville
desservie.
• Justirication : Il permet d’étudier la vulnérabilité du transport aérien aux risques
climatiques.
• Méthode d’utilisation : Il faudrait croiser les aléas climatiques avec la présence de
ces enjeux.
• Source et type d’acteur : Ministère de la Transition écologique
• Maille/échelle et couverture : France, coordonnées géographiques
• Type de format : Excel

3.2.4.5 Cartographie des ouvrages et aménagements littoraux

Figure 54 : Cartographie des ouvrages et aménagements littoraux (Source : Géolittoral)

• Description : Le produit correspond à la cartographie des ouvrages et aménagements


littoraux susceptibles d’influencer l’évolution du trait de côte. Ceux-ci sont relevés
principalement à partir de l’interprétation d’orthophotographies. D’autres sources
d’informations, comme des bases de données locales des services déconcentrés de
l’État et des images obliques, ont pu être ponctuellement exploitées lorsqu’elles étaient
disponibles.
La cartographie comprend également des informations sur la typologie et sur les dates
de première et de dernière observation des ouvrages sur les orthophotographies
exploitées.
• Justification : Il permet d’étudier la vulnérabilité du transport maritime aux aléas
climatiques. Il permet également de rendre compte des ouvrages de protection mis en
place pour protéger le territoire des risques de submersion marine.
• Méthode d’utilisation : Il est possible de croiser les aléas climatiques avec la
présence des enjeux portuaires. La présence de digue et d’épis rocheux peut

96
présenter un facteur de résilience ou de vulnérabilité mais pour comprendre si et où
l’érosion côtière sera reportée, une étude locale des dynamiques littorales est
nécessaire.
• Source et type d’acteurs : Géolittoral
• Maille/échelle et couverture : Echelle 1/2500 ; couverture France
• Type de format : Shapefile

3.2.4.6 Trafic maritime 2019 (tous navires, navires de pêche, de passagers, cargos,
tankers et yachts)

Figure 55 : Traffic Maritime (Source : CEREMA)

• Description : Ce jeu de données représente les densités de navires estimées par


maille de 1 minutes pendant l'année 2019 d'après le dispositif AIS (système de
géolocalisation automatique des navires).
• Justification : Ce jeu de données peut permettre d’estimer la vulnérabilité du
transport maritime aux aléas climatiques.
• Méthode d’utilisation : Il est possible de croiser les ports les plus fréquentés avec les
submersions marines et l’érosion côtière pour estimer la vulnérabilité du trafic
maritime.
• Source et type d’acteurs : Ministère en charge de l'environnement / DGITM /
CEREMA
• Maille/échelle et couverture : Ressource disponible au 1/50 000 en France
métropolitaine.
• Type de format : Shapefile

3.2.4.7 Mon réseau Mobile

Figure 56 : Couverture voix et sms pour l’opérateur SFR (Source : ARCEP)

97
• Description : Monreseaumobile.arcep.fr est l'outil cartographique des réseaux
mobiles de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des
postes et de la distribution de la presse) qui vise à comparer entre eux les
opérateurs. Monreseaumobile.arcep.fr rassemble deux types d’informations :
o Les cartes de couverture des opérateurs, qui sont réalisées à partir de
simulations numériques. Ces cartes donnent une information concernant
l’ensemble du territoire mais présentent des visions nécessairement simplifiées
et donc encore imparfaites de la réalité. Les modalités de couverture sont :
TBC = Très Bonne Couverture, BC = Bonne Couverture, CL = Couverture
Limitée pour les couvertures voix/par opérateur/voix ou Données mobiles (3G,
4G, etc.).
o Des mesures de qualité de service réalisées en conditions réelles. Ces
données représentent parfaitement la réalité du terrain, mais ne permettent pas
d’avoir une vision exhaustive du territoire (valeur discrète).
• Justification : Un accès plus difficile aux télécommunications accentue la vulnérabilité
du territoire car elle augmente le délai de prise en charge par les secours.
• Méthode d’utilisation : Il est possible de construire un indice de vulnérabilité à partir
des cartes de couverture (données continues au lieu de discrètes), une pénalité peut
être appliquée aux zones pour lesquelles une mesure de réseau de qualité faible a été
enregistrée.
• Source et type d’acteurs : L’Autorité de régulation des communications électroniques
et des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a été créée par la loi du 26 juillet
1996 pour préparer et accompagner l’ouverture à la concurrence du secteur et veiller
à la fourniture et au financement du service universel des télécommunications. La loi
du 20 mai 2005 relative à la régulation des activités postales a étendu la compétence
de l’Autorité au secteur postal. Autorité administrative indépendante, l’Arcep assure,
au nom de l’Etat, et sous le contrôle du Parlement et du juge, la régulation des secteurs
des communications électroniques et postales. Depuis la loi sur la modernisation de
la distribution de la presse en octobre 2019, l’Arcep exerce également la mission de
régulation du secteur de la distribution groupée de la presse.
• Maille/échelle et couverture : Couverture France, maille d’une centaine de mètres.
• Type de format : Shapefile

3.2.4.8 Prélèvements en eau

Figure 57 : Prélèvement en eau (Source : Observatoire des territoires)

• Description : L'indicateur est le volume d'eau prélevé pour les usages domestiques
dans les rivières, les plans d’eau ou les nappes souterraines. L’indicateur ne comprend
pas les prélèvements en mer. On distingue l’usage domestique (qui comprend aussi
les activités industrielles et de service raccordées au réseau collectif d’eau potable),
les prélèvements pour l’industrie, les prélèvements agricoles pour l’irrigation, et les
prélèvements pour l’énergie, c'est-à-dire pour le refroidissement des centrales

98
thermiques, classiques ou nucléaires (les volumes turbinés par les centrales hydro-
électriques n’en font pas partie).
• Justification : En cas de sécheresse, des conflits vont apparaître sur les ressources
en eau en particulier entre les différents usages de cette ressource. Un risque de
rupture d’approvisionnement pourra être plus fort si l’on se situe dans un territoire où
la pression sur cette ressource est déjà importante.
• Méthode d’utilisation : Il serait possible d’identifier les territoires les plus vulnérables
en comparant le nombre d’habitants avec les prélèvements pour usage domestique
pour cette ressource.
• Source et type d’acteurs : Observatoires des territoires et Agences de l’Eau et
Offices de l’Eau.
• Maille/échelle et couverture : Maille départementale, couverture France.
• Type de format : Excel

3.2.4.9 Résultats du contrôle sanitaire de l'eau distribuée commune par commune

Figure 58 : Niveaux de chlore (dans la norme ou hors norme) prélevés par commune pour l'année 2021

• Description : Ce jeu de données correspond aux prélèvements d’échantillons d’eau


analysés dans le cadre du programme de contrôle sanitaire des ARS, ou des contrôles
complémentaires ou recontrôles associés sur les unités de distribution, ou sur les
installations situées directement en amont (installations de traitement, de transport ou
de production, ou dans certains cas, captages). Ces résultats d’analyses sont
considérés comme représentatifs de la qualité de l’eau distribuée aux consommateurs
sur chaque réseau de distribution. Peuvent être analysés le pH de l’eau, la
concentration en chlore et la concentration en nitrate.
• Justification : En cas de sécheresses, un territoire présentant des dépassements de
seuils sera plus vulnérable.
• Méthode d’utilisation : Construction d’une échelle de risque en fonction des
différents dépassements de seuils.
• Source et type d’acteurs : L’ensemble des résultats des analyses réalisées dans le
cadre du contrôle sanitaire de l’eau du robinet mis en œuvre par les Agence Régional

99
de Santé est géré dans la base de données nationale du Système d’Information en
Santé-Environnement « SISE-Eaux d’alimentation » du Ministère chargé de la santé.
• Maille/échelle et couverture : Couverture France, valeur discrète, communale.
• Type de format : Shapefile

3.2.5 FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES

3.2.5.1 Population

Figure 59 : Population en 2015 (Source : IGN)

• Description : Ce jeu de données permet d'accéder aux résultats des recensements


de la population, à des séries chronologiques de la Banque de Données Macro-
économiques de l'Insee sur le thème de la population et à d'autres données issues
notamment des statistiques de l'état civil. Le recensement de la population permet de
connaître la diversité et l'évolution de la population de la France.
• Justification : La concentration de population sur un territoire exposé aux aléas
climatiques augmente la vulnérabilité de ce dernier. Une étude de l’âge permet
également d’identifier des populations particulièrement à risque comme les plus de 60
ans et les moins de 5 ans.
• Méthode d’utilisation : Elle peut permettre de créer un indice de vulnérabilité de la
population au travers de l’étude des foyers de population et de l’âge de ces
populations.
• Source et type d’acteurs : INSEE, l’Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques.
• Maille/échelle et couverture : Maille communale, couverture France.
• Type de format : CSV

100
3.2.5.2 Suroccupation des logements

Figure 60 : Suroccupation des logements (Source : IGN)

• Description : Ce jeu de donnée permet d’étudier la sur-occupation des logements.


Un logement est sur-occupé quand il lui manque au moins une pièce par rapport à
la norme d' « occupation normale », fondée sur le nombre de pièces nécessaires
au ménage, décompté de la manière suivante :
o une pièce de séjour pour le ménage ;
o une pièce pour chaque personne de référence d'une famille ;
o une pièce pour les personnes hors famille non célibataires ou les
célibataires de 19 ans et plus ;
o et, pour les célibataires de moins de 19 ans :
o une pièce pour deux enfants s'ils sont de même sexe ou ont moins de 7
ans ;
o sinon, une pièce par enfant.
Un logement auquel il manque une pièce est en situation de surpeuplement modéré.
S'il manque deux pièces ou plus, il est en surpeuplement accentué.
Par construction, les logements d'une pièce sont considérés comme sur-occupés.
L’indicateur donne le pourcentage de résidences principales en situation de sur-
occupation accentuée par rapport à l’ensemble des résidences principales.
• Justification : Les individus en situation de suroccupation de leur logement sont plus
vulnérables aux fortes chaleurs (Conseil Départemental de la Gironde, 2015).
• Méthode d’utilisation : Cet indicateur doit être intégré à l’indice de vulnérabilité social
du territoire.
• Source et type d’acteurs : Observatoire des territoires.
• Maille/échelle et couverture : Couverture France, maille communale.
• Type de format : CSV

101
3.2.5.3 Panorama statistique de la cohésion sociale, du travail et de l’emploi
• Description : Le Panorama statistique de la cohésion sociale, du travail et de l’emploi
est un mémento annuel présentant des données départementales et régionales sur la
démographie, la pauvreté, l’immigration et l’intégration, la précarité et l’exclusion, la
cohésion sociale, le handicap et la dépendance, le logement et l’hébergement,
l’enfance et la protection de l’enfance, les diplômes délivrés des professions sociales,
de la santé, les travailleurs handicapés, les jeunes ni en études, ni en emploi ni en
formation, l’emploi des séniors, le cumul emploi-retraite et enfin l’emploi dans le
domaine associatif.
• Justification : Cette base de données permet d’accéder à plusieurs indicateurs de
vulnérabilité sociale comme la pauvreté, la précarité et le handicap. Elle permet
également d’exploiter des facteurs de résilience comme l’emploi dans le domaine
associatif ou encore le nombre de personnes disponibles pour intervenir en cas de
catastrophe (comme les personnes appartenant au corps médical ou les pompiers).
• Méthode d’utilisation : Plusieurs indicateurs socio-économiques peuvent être
intégrés dans le facteur de vulnérabilité sociale comme le niveau de revenus, le
handicap, l’emploi dans le domaine associatif, le niveau d’alphabétisation, le nombre
d’emploi dans le domaine médical par rapport à l’ensemble de la population…
• Source et type d’acteurs : Ministère des Solidarités et de la santé, Ministère du
travail, de l’emploi et de l’insertion et Ministère de l’économie des finances et de la
relance.
• Maille/échelle et couverture : Maille communale, couverture France.
• Type de format : CSV

3.2.5.4 Indice de sensibilité socio-économique du littoral français

Figure 61 : Indice de sensibilité socio-économique du littoral français (Source : Géolittoral)

• Description : La sensibilité socio-économique prend en compte l’utilisation et


l’exploitation de l’espace et des ressources du littoral par la société (cultures marines,
pêche, tourisme, prises d’eau industrielles …). L’indice de sensibilité socio-
économique du littoral français est construit en additionnant les types d’activités

102
présentes sur une commune. Un coefficient majorateur a été attribué à certaines
activités considérées comme particulièrement vulnérables selon le critère de l’indice
d’interruption d’activité du Cedre : x10 pour les activités dites de prises d'eau et x5
pour les communes dont l’estran fait l’objet de culture des coquillages. Cette couche
représente cet indice de sensibilité socio-économique du littoral français.
• Justification : Cet indicateur permet de modéliser la vulnérabilité économique des
littoraux français.
• Méthode d’utilisation : Il s’agit d’un indicateur de vulnérabilité en tant que tel.
• Source et type d’acteurs : Géolittoral
• Maille/échelle et couverture : Maille communale, couverture France métropolitaine
• Type de format : Shapefile

3.2.6 FACTEURS CULTURELS ET DE GOUVERNANCE

3.2.6.1 Données du programme ‘Espaces protégés’ et Natura 2000

Figure 62 : Espaces protégés et Natura 2000 (Source : INPN)

• Description : Ce jeu de données est élaboré à partir des données de l’INPN, il


regroupe deux notions :
o Les espaces protégés : Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la
Nature (UICN), un espace protégé est « un espace géographique clairement
défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre,
afin d'assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services
écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés ». Ils sont une

103
composante importante des stratégies de protection et de gestion du
patrimoine naturel.
o Natura 2000 : Le réseau Natura 2000 fait partie de la politique de conservation
de la nature de l’Union européenne et vise à enrayer l’érosion de la biodiversité
en assurant la survie à long terme des espèces et des habitats particulièrement
menacés, à forts enjeux de conservation en Europe. Il est constitué d’un
ensemble de sites naturels, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la
fragilité des espèces de la flore et de la faune sauvage et des milieux naturels
qu’ils abritent.
• Justification : La présence de politiques de conservation de la biodiversité augmente
la résilience du territoire.
• Méthode d’utilisation : Le sujet de la biodiversité n’est pas creusé ici car il sera traité
par ailleurs dans un projet à part entière.
• Maille/échelle et couverture : Maille dépendante de la source des données.
Couverture France
• Source et type d’acteurs : INPN, inventaire national du patrimoine naturel.
• Type de format : Shapefile

3.2.6.2 BD GASPAR

Figure 63 : Exemple de réutilisation de la base de données GASPAR pour identifier les vulnérabilités des
communes françaises aux aléas climatiques (Source : Commissariat au développement durable, 2020).

• Description : Ce jeu de données correspond aux procédures administratives relatives


aux risques (BD GASPAR). Il réunit :
o Les procédures de type "Reconnaissance de l'état de catastrophes naturelles",
actualisés dans les 30 jours après leur parution au Journal Officiel ;
o Les documents d'information préventive (type PPRN) :
o Dossier de Transmission d'Information au Maire (TIM) ;
o Document d'Information Communal des populations sur les Risques Majeurs
(DICRIM) ;

104
o Plan Communal de Sauvegarde (PCS) ;
o Atlas des Zones Inondables (AZI).
• Justification : L’historicité des aléas comme la présence d’un plan de prévention des
risques naturels constituent un indicateur de vulnérabilité du territoire à un ou plusieurs
aléas donnés. L’atlas des zones inondables permet d’identifier les zones à risque
d’inondation.
• Méthode d’utilisation : L’atlas des zones inondables est utilisé dans le modèle de
vulnérabilité du territoire aux inondations. Les PPRN sont utilisés pour les aléas
auxquels ils se réfèrent. L’historicité des aléas constitue une base de données nous
permettant de vérifier la cohérence de notre modèle. Le risque est maximisé lorsque
des communes ont été frappées par un aléa mais ne présente pas de plan de
prévention des risques naturels pour cet aléa.
• Maille/échelle et couverture : Couverture France, maille communale.
• Source et type d’acteurs : Ministère de la transition écologique, via la plateforme
Géorisques.
• Type de format : Excel

3.2.6.3 Ilots de fraîcheur - Equipements / Activités


• Description : Ce jeu de données répertorie les équipements frais de la ville de Paris.
Les éléments recensés sont les :
o Piscines
o Baignades extérieures
o Bains-douches
o Lieux de cultes naturellement frais (matériaux, ventilation, etc.)
o Musées climatisés ou naturellement frais
o Bibliothèques climatisées ou naturellement fraîches
o Mairies d’arrondissement
o Salles rafraîchies du plan canicule
o Terrains de boules ombragés
• Justification : Les ilots de fraicheur diminuent la vulnérabilité du territoire au
changement climatique.
• Méthode d’utilisation : La proximité à un équipement de rafraichissement diminue
la vulnérabilité de la zone aux fortes chaleurs.
• Maille/échelle et couverture : Points d’intérêts, couverture de la ville de Paris.
• Source et type d’acteurs : Ville de Paris et l’Atelier parisien d’urbanisme.
• Type de format : CSV

105
3.2.7 AUTRES

3.2.7.1 Water Risk Atlas

Figure 64 : Risque global lié à l’eau d’après le modèle (Source : Aqueduct)

• Description : Aqueduct™ est un cadre conceptuel d’analyse des risques liés à l’eau.
Il combine 13 indicateurs (Hofste, R et al., 2019) présents dans le schéma ci-dessous.

106
Le stress hydrique mesure le rapport entre les prélèvements d'eau totaux et les réserves renouvelables d'eau de surface et
Stress hydrique
souterraine disponibles

Epuisement de l'eau L'épuisement de l'eau mesure le rapport entre la consommation totale d'eau et les réserves d'eau renouvelables disponibles.

Variabilité La variabilité interannuelle mesure la variabilité moyenne d'une année sur l'autre de l'approvisionnement en eau disponible, y
interannuelle compris les approvisionnements renouvelables en eau de surface et en eau souterraine.

La variabilité saisonnière mesure la variabilité moyenne au cours d'une année de l'approvisionnement en eau disponible, y compris
Variabilité saisonnière
les approvisionnements renouvelables en eau de surface et en eau souterraine.
Risques physiques
liés à la quantité
Déclin de la nappe Le déclin de la nappe phréatique mesure le déclin moyen de la nappe phréatique comme le changement moyen pour la période
phréatique d'étude (1990-2014). Des valeurs plus élevées indiquent des niveaux plus élevés de prélèvements non durables d'eau souterraine.

Risque d'inondation Le risque d'inondation fluviale mesure le pourcentage de la population susceptible d'être affectée par une inondation fluviale au
fluviale cours d'une année moyenne, en tenant compte des normes de protection contre les inondations existantes.

Le risque d'inondation côtière mesure le pourcentage de la population susceptible d'être affectée par une inondation côtière au
Inondation côtière
cours d'une année moyenne, en tenant compte des normes de protection contre les inondations existantes.

Le risque de sécheresse mesure les endroits où les sécheresses sont susceptibles de se produire, la population et les biens exposés,
Risque de sécheresse
Risques liés à et la vulnérabilité de la population et des biens aux effets négatifs.
l'eau

Eaux usées raccordées Les eaux usées connectées non traitées mesurent le pourcentage d'eaux usées domestiques qui sont connectées via un système
non traitées d'égouts et non traitées à au moins un niveau de traitement primaire.
Risques physiques
liés à la qualité
Potentiel
Le potentiel d'eutrophisation côtière (PEC) mesure le potentiel des charges fluviales d'azote (N), de phosphore (P) et de silice (Si) à
d'eutrophisation
stimuler la prolifération d'algues nuisibles dans les eaux côtières.
côtière

L'eau non améliorée/pas d'eau potable reflète le pourcentage de la population qui s'approvisionne en eau potable dans un puits
Eau non amélioré/pas
creusé ou une source non protégée, ou directement dans une rivière, un barrage, un lac, un étang, un cours d'eau, un canal ou un
d'eau potable
canal d'irrigation (OMS et UNICEF 2017).

Assainissement non L'assainissement non amélioré/pas d'assainissement reflète le pourcentage de la population qui utilise des latrines à fosse sans dalle
Risques
amélioré/absence ou plate-forme, des latrines suspendues/seaux, ou qui élimine directement les déchets humains dans les champs, les forêts, les
insitutionnels
d'assainissement buissons, les plans d'eau ouverts, les plages, d'autres espaces ouverts, ou avec des déchets solides (OMS et UNICEF 2017).

Indice de risque ESG L'indice de risque ESG pays Peak RepRisk quantifie l'exposition au risque de conduite des affaires liée aux questions
par pays (peak reprisk) environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans le pays correspondant.

Figure 65 : Synthèse des indicateurs du modèle Aqueduct

• Justification : Le jeu de données combine 13 indicateurs sur les risques sur la


ressource en eau ce qui permet d’évaluer la vulnérabilité.
• Méthode d’utilisation : Les indicateurs peuvent être directement intégrés dans un
modèle de vulnérabilité du territoire à la sécheresse ou inondation.
• Source et type d’acteurs : World Ressources Institute.
• Maille/échelle et couverture : Monde, maille de 10km de côté.
• Type de format : Shapefile

107
4. MODELISATION DE LA VULNERABILITE CLIMATIQUE EN
ZONES URBAINES
Les deux principaux aléas climatiques auxquels les milieux urbains sont à risques sont les
suivants :
- Les vagues de chaleur amplifiées par les phénomènes d’îlots de chaleur urbains. Lors
de la canicule en 2003, une différence de +10°C entre Paris et ses alentours a été
observée.
- Les inondations aggravées par le ruissellement de l’eau sur des sols imperméabilisés.
Sur un sol terreux le ruissellement ne concerne que 2% des quantités d’eau. En centre-
ville, entre 70 et 95% de l’eau tombée va ruisseler vers d’autres surfaces (Agence de
l’eau, 2017).
Mus par une démarche volontaire ou par anticipation des contraintes réglementaires et
notamment taxinomiques, les acteurs de l’immobilier sont de plus en plus nombreux à
nécessiter des outils pour analyser le risque climatique auquel leur portefeuille est soumis.
C’est dans ce contexte que l’OID a lancé la plateforme R4RE en juin 2022. Cette plateforme
propose notamment un diagnostic de résilience climatique basée en partie sur le travail
effectué dans le projet Incli-BÂTI. Les deux parties de ce chapitre ont vocation à expliciter la
démarche de modélisation entreprise pour les deux aléas précités.

4.1 CHALEURS
4.1.1 INTRODUCTION

Comme évoqué dans le premier chapitre de ce rapport, la construction d’un indice de risque
climatique nécessite de croiser les projections climatiques de l’aléa (ici la chaleur) avec les
caractéristiques territoriales de vulnérabilité et de résilience. Dans un deuxième temps, cette
modélisation du risque est croisée avec les caractéristiques du bâtiment afin d’obtenir un
diagnostic complet. Ce modèle, comme le modèle inondation, a été discuté d’une part avec
les experts du risque climatique évoqués dans le chapitre précédent, d’autre part avec les
acteurs de l’immobilier au sein des groupes de travail de l’OID.

4.1.2 METHODOLOGIE

Les modèles ont été établis en considérant l’évolution du risque par rapport aux différents
indicateurs, et les coefficients d’ajustement ont été déterminés par comparaison des
cartographies de couplage du risque et de risques empiriques.
Les cartographies comparatives ont été fournies par le partenaire Wild Trees, en particulier
sur les travaux couplés des équipes Energie-Climat et Biodiversité. Les interprétations ont été
travaillées avec le support des experts de l’équipe Energie-Climat.

4.1.3 MODELE

Le modèle d’analyse de l’exposition climatique à l’aléa “Chaleurs” sur la France s’appuie sur
3 indicateurs climatiques et 1 indicateur territorial :
- Nombre de jours avec une température supérieure à 35°C (TX35), c’est-à-dire le
nombre de jours dans l'année où la température maximale journalière est supérieure

108
à 35°C à au moins un moment de la journée. Cet indicateur traduit des fréquences
et/ou durées de périodes chaudes de plus en plus importantes, et donc une
dégradation du confort thermique. Toute la moitié Sud de l’Europe est très concernée
par la variation de cet indicateur.
- Nombre de jours de vagues de chaleur (TXHWD), soit le nombre de jours où la
température maximale journalière est supérieure de plus de 5°C à la normale pendant
au moins 5 jours consécutifs. Une augmentation des vagues de chaleur estivales,
couplée à une augmentation des nombres de jours supérieures à 35°C se traduiront
par une augmentation des périodes caniculaires futures et donc de phases durables
de confort thermique dégradé.
- Nombre de nuits anormalement chaudes (TNHT), soit le nombre de jours où la
température journalière minimale est supérieure de plus de 5°C à la normale. Un
nombre de nuits anormalement chaudes en hausse impliquera des difficultés
supplémentaires à rafraîchir les bâtiments.
- Ilot de Chaleur Urbain (ICU) : Degrés supplémentaires causés par l'îlot de chaleur
urbain. En conséquence, on observe un effet amplificateur des canicules elles-mêmes
dues au changement climatique.
Les données climatiques ont été téléchargées au format CSV sur l’espace de commande de
la DRIAS, pour les 3 scénarios et les 5 horizons temporels retenus (soit 15 jeux de données).
Un traitement statistique a été fait pour lisser la variabilité climatique. Il s’agit de réaliser, pour
chaque horizon temporel choisi, la médiane sur 21 ans (10 ans avant et 10 après) de
l’indicateur climatique. Un traitement cartographique via le logiciel QGIS a permis le passage
de données ponctuelles vers des données couvrant toute la France. Une légende a été
appliquée au vu des minimums et des maximums existants sur l’ensemble des jeux de
données.
Les données relatives aux îlots de chaleurs urbains (ICU) ont été collectées via le projet de
recherche MAPUCE. Elles couvrent 42 agglomérations françaises. Deux jeux de données ont
été utilisés, correspondant à deux modélisations climatiques estivales différentes. Un
traitement cartographique a permis de retenir le maximum des deux modélisations pour
chaque coordonnée géographique étudiée.
Afin d’obtenir un indice d’exposition unique révélateur de la situation de risque climatique d’un
territoire ou d’un bâtiment, les indicateurs précités ont été combinés sous la formule suivante
:
𝑇𝑋35(𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛) 𝑇𝑁𝐻𝑇(𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛)
𝑅𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 (𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛) = [(𝐾𝑇𝑋35 + 𝐾𝑇𝑁𝐻𝑇 +
𝑇𝑋35𝑚𝑎𝑥 𝑇𝑁𝐻𝑇𝑚𝑎𝑥

𝑇𝑋𝐻𝑊𝐷(𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛) 1 𝐼𝐶𝑈(𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛)
𝐾𝑇𝑋𝐻𝑊𝐷 )× )] × [(1 + 𝐾𝐼𝐶𝑈 )]
𝑇𝑋𝐻𝑊𝐷𝑚𝑎𝑥 𝐾𝑇𝑋35 +𝐾𝑇𝑁𝐻𝑇 +𝐾𝑇𝑋𝐻𝑊𝐷 𝐼𝐶𝑈𝑚𝑎𝑥

Avec KTX35 = 1 KTNHT = 1 KTXHWD = 1 et KICU = 1,2


Cette formule rend compte de l’importance égale des 3 indicateurs climatiques retenus sur le
bâtiment. Les choix de coefficients ont été effectués selon les interprétations des variations
climatiques sur le secteur du bâtiment, et en observant des cas variables avec des coefficients
différents comme indiqué dans le cas d’étude en 4.1.3.
Elle met en perspective le risque climatique dans une localisation précise par rapport au risque
existant dans l’ensemble de la France, ainsi que l’aggravation de ce risque au vu d’indicateurs
territoriaux (ICU) venant préciser l’exposition dans un lieu donné.

109
Il s’agit donc de ratios de risque comparés, pondérés selon leur importance, additionnés en
fonction, puis normalisés, pour obtenir un indicateur variant de 0 à 1 (ou 0 à 100% avec 0%
étant le risque minimal rencontré sur la France de 2020 à 2100 pour les 3 scénarios, et 100%
le risque maximal, sur cette même période, pour les 3 scénarios). Ce risque est ensuite
multiplié par un coefficient variant entre 1 et 2,2 selon l’intensité de l’ICU.indiqué.

4.1.4 CAS D’ETUDE

Figure 66 : Modèle Chaleur, Scénario RCP8.5, Figure 67 : Cliché thermique satellite, 18 juin 2022
2090, Paris (Source : ISS)

Afin de tester la pertinence de notre modèle, nous avons choisi de le comparer à un cliché
thermique de Paris pris à bord de l’ISS le 18 juin 2022 et fourni par l’Agence Spatiale Européen
(ESA).
Cette comparaison permet de mettre en évidence la cohérence des ordres de grandeurs des
coefficients attribués dans le modèle. Par ailleurs, on observe également une disparité
importante entre le nord et le sud de Paris. Le nord étant plus sujet au phénomène d’ilot de
chaleur urbain. Cette différence est observable autant sur le modèle chaleur de l’OID que sur
le cliché thermique de l’ESA. L’effet rafraîchissant des deux bois entourant Paris, Vincennes
et Boulogne est également visible sur les deux images.

4.2 INONDATIONS
Le modèle d’analyse de l’exposition climatique pour l’aléa inondation sur la France s’appuie
sur 1 indicateur climatique et 6 indicateurs territoriaux :

• L’écart de précipitations quotidiennes extrêmes (mm) (ECARTPQ99), soit le 99ème


percentile de l’écart des précipitations intenses par rapport à une période de référence
de 1976 à 2005. Les précipitations sont considérées comme extrêmes quand le cumul
des précipitations de la journée dépasse la valeur de référence à l'endroit donné.
• Le zonage communal des plans de prévention des risques (PPRi) et les niveaux d'aléa
dans les plans de prévention des risques lorsqu’il en existe sur la commune. Le
premier indique si la commune est couverte par un Plan de Prévention des Risques
pour un aléa de type inondation. Dans les communes couvertes par un PPR
inondation, le second correspond à une graduation en fonction du niveau de l'aléa de
'Nul' à 'Très fort +' auquel la zone d'aléa est exposée. L’attribution d’un niveau d’aléa
en un point donné du territoire prend en compte la probabilité d’occurrence du
phénomène dangereux et son degré d’intensité.

110
• Le nombre d'arrêtés CatNat par commune (CatNat_i), cet indicateur indique le nombre
d'arrêtés CatNat ayant été publiés dans chaque commune de France métropolitaine,
pour un aléa de type inondation. Cet indicateur est extrait de la base de données
Gaspar qui recense l'ensemble des arrêtés CatNat à des fins d'indemnisation face aux
catastrophes naturelles. Ces arrêtés permettent de rendre compte de la sinistralité
historique de la commune vis-à-vis des inondations.
• Les zones sujettes aux remontées de nappes et niveau de risque, cet indicateur de
Géorisque exploite les données disponibles sur les nappes phréatiques (niveaux
piézométriques et conditions aux limites) ainsi que les données altimétriques. Il définit
3 niveaux de risques : nul, inondations de cave, inondations de rez-de-chaussée.
• Les zones sujettes aux inondations par débordement (TRI_d) et ruissellement (TRI_r).
Le territoire à risque important d’inondation (TRI) par ruissellement et/ou débordement
est une zone où les enjeux potentiellement exposés aux inondations par ruissellement
et/ou débordement sont les plus importants. Il indique les zones soumises à une faible,
moyenne ou forte probabilité d'inondation par ruissellement et/ou débordement.
• Le taux d'imperméabilisation des sols (Tximper), produit par données satellites, permet
de cartographier le pourcentage des sols imperméabilisés par pixels de 20m de côté.
La combinaison de ces informations permet d’évaluer l’exposition climatique d’une zone, par
rapport à l’exposition climatique dans le reste de la France.
Zonage PPR TRI Remontées de nappes

Valeur Valeur Valeur Valeur Valeur Valeur


d’origine convertie d’origine convertie d’origine convertie

Pas de
risque
Valeur non Valeur non inondation
0 0 0
existante existante (0) ou
Données
inexistantes

Probabilité
01 - Faible 1 1 - -
faible

02 – Moyen
(02) ou Multi- 2 - - Cave (2) 2
aléa (99)

Probabilité
03 - Moyen + 3 3 - -
moyenne

04 - Fort 4 - - - -

Probabilité
05 - Fort + 4 4 Nappes (1) 4
forte

06 - Très fort 4 - - - -

07 - Très fort
4 - - - -
+

Tableau 1 : Calcul du risque historique

111
La première étape de la modélisation est le calcul du risque basé sur l’historique (Rinitial). Pour
cela, les zonages des plans de préventions des risques, les zonages des territoires à risque
d’inondation et le risque de remontée de nappes sont pris en compte. Les niveaux de risque
sont convertis de 0 à 4 selon le tableau ci-dessous. Le maximum de ces trois indicateurs est
ensuite retenu.
Une fois les risques initiaux liés aux risques actuels des remontées de nappes et par
débordements de cours d’eau pris en compte, un terme est ajouté pour modéliser les
potentiels manques des PPR et TRI : lorsque des catastrophes naturelles ont déjà eu lieu
dans des zones sans PPR et TRI, un ajustement est réalisé en fonction du nombre de
catastrophes naturelles répertorié. Rinitial correspond ainsi au risque climatique historique,
𝐾𝐶𝑎𝑡𝑁𝑎𝑡 × 𝑁𝐶𝑎𝑡𝑛𝑎𝑡 modélise un coefficient de pénalité appliqué lorsque la sinistralité existe mais
qu’elle n’est pas prise en compte dans les outils institutionnels de prévention du risque. Des
cas sont distingués donc selon si des réglementations permettent de prendre en compte le
risque ou non.
De plus, les zones artificialisées sont particulièrement à risque face aux précipitations
intenses. Afin de prendre en compte ce paramètre et de faire varier le risque climatique lié à
l’indicateur de précipitation intenses en fonction des scénarios climatiques dans les zones
artificialisées, un autre terme est ajouté. Les composantes variables liées à l’évolution de
l’espace urbain (taux d’imperméabilisation) ou à l’évolution climatique (écart de précipitations
1
quotidiennes extrêmes) sont modélisées par le terme 7
(1 + 𝐾𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 × 𝑇𝑥𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 ) × (1 +
𝐾𝑝𝑟é𝑐𝑖𝑝𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 × 𝐸𝐶𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99 ) = 𝑅𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟 , qui correspond ainsi au risque climatique dans le futur.

L’équation obtenue est la suivante :


𝑅𝑖𝑛𝑜𝑛𝑑𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 (𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛)
= (𝑅𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 (𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛) + 𝐾𝐶𝑎𝑡𝑁𝑎𝑡_𝐼 × 𝐶𝑎𝑡𝑁𝑎𝑡_𝐼(𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛)
1 1
+ (1 + 𝐾𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 × 𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟(𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛)) × (1 + 𝐾𝐸𝐶𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99 × 𝐸𝐶𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99(𝐿𝑜𝑐𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛))) ×
7 5

Les coefficients ont été calculés avec les méthodes suivantes :


On prend pour hypothèse que le risque climatique futur compte pour 20% (ou 0.2) du risque
total et le risque climatique historique pour 80% (0.8). Ainsi, en divisant le résultat global par
5 pour effectuer une normalisation, on obtient :
Rinitial_max = 4 donc Rfutur _max = 1
De même, on considère que la modélisation d’un coefficient de pénalité appliqué lorsque la
sinistralité existe mais qu’elle n’est pas prise en compte dans les outils institutionnels de
prévention du risque fait augmenter le risque de 20%. Ainsi, on obtient :
1
((𝑅𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 + 𝐾𝐶𝐴𝑇𝑁𝐴𝑇 × 𝑁𝐶𝑎𝑡𝑛𝑎𝑡 + 7 (1 + 𝐾𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 × 𝑇𝑥𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟) × (1 + 𝐾𝑝𝑟𝑒𝑐𝑖𝑝𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ×
1
𝐴𝑃𝑄99 )) × 5)𝑚𝑎𝑥 = 1,2

⇒ 4 + 𝐾𝐶𝐴𝑇𝑁𝐴𝑇 × 𝑁𝐶𝑎𝑡𝑛𝑎𝑡 +1 = 6
⇒ 𝐾𝐶𝐴𝑇𝑁𝐴𝑇 × 𝑁𝐶𝑎𝑡𝑛𝑎𝑡 = 1
⇒ 𝐾𝐶𝐴𝑇𝑁𝐴𝑇 = 0,026

112
On sait que Kimper >> Kprécipitation, car l’influence du taux d’imperméabilisation est plus importante
par rapport à l’augmentation des précipitations dans le calcul du risque futur.
On définit donc le premier terme, correspondant aux précipitations intenses, en posant :

(1 + 𝐾𝑝𝑟é𝑐𝑖𝑝𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 × EC𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99 ) = 2 et (1 + 𝐾𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 × 𝑇𝑥𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 ) = 3,5

Pour le calcul de Kprécipitation, deux cas sont à distinguer.


Si ECARTPQ99 ≥ 0

(1 + 𝐾𝑝𝑟é𝑐𝑖𝑝𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 × 𝐸𝐶𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99 )_𝑚𝑎𝑥 = 2 ⇒ Kprecipitation= 0,035

Si ECARTPQ99 < 0
Kprécipitation = 0
On a également :

(1 + 𝐾𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 × 𝑇𝑥𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 )𝑚𝑎𝑥 = 3,5 ⇒ Kimper= 0,025

Le résultat obtenu pour le risque futur est divisé par 7 qui correspond au maximum du risque
d’inondation futur tel que modélisé ici pour avoir Rfutur _max = 1.

Les 4 cas d’application de l’équation susmentionnée sont les suivants :


Cas 1 : Il existe des documents institutionnels visant à prendre le risque d’inondation sur le
territoire (TRI ou PPRI) et l’indicateur de changement en précipitations intenses (EC𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99 )
est positif.
K CatNat_I = 0
K imper = 0,025
K ECARTPQ99 = 0,035

Cas 2 : Il existe des documents institutionnels visant à prendre le risque d’inondation sur le
territoire (TRI ou PPRI) et l’indicateur de changement en précipitations intenses (EC𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99 )
est négatif.
K CatNat_I = 0
K imper = 0,025
K ECARTPQ99 = 0

Cas 3 : Il n’existe pas de documents institutionnels visant à prendre le risque d’inondation sur
le territoire (TRI ou PPRI) et l’indicateur de changement en précipitations intenses
(EC𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99 ) est positif.
K CatNat_I = 0,026
K imper = 0,025
K ECARTPQ99 = 0,035

Cas 4 : Il n’existe pas de documents institutionnels visant à prendre le risque d’inondation sur
le territoire (TRI ou PPRI) et l’indicateur de changement en précipitations intenses
(EC𝐴𝑅𝑇𝑃𝑄99 ) est négatif.

113
K CatNat_I = 0,026
K imper = 0,025
K ECARTPQ99 = 0

Afin de vérifier la cohérence des données avec l’étude qualitative d’un territoire, la
cartographie du risque en 2090 en scénario Business as Usual a été réalisée, comme suit sur
la figure 68.

0
100
Figure 68 : Modèle Inondation (Source : OID)

114
5. VULNERABILITES DES BATIMENTS
Au cours des chapitres précédents, ont été abordées les thématiques de vulnérabilités des
différents types de territoires selon leurs caractéristiques. Ces vulnérabilités territoriales ont
un impact sur l’exposition d’un bâtiment face au changement climatique. Pour aller plus loin
dans la prise en compte du risque climatique des bâtiments, la vulnérabilité intrinsèque des
bâtiments doit être étudiée. Cette vulnérabilité dépend des caractéristiques techniques des
bâtiments et de l’usage de celui-ci.
Modéliser la vulnérabilité des bâtiments face aux vagues de chaleurs est nécessaire et urgent,
afin de connaître la vulnérabilité du parc immobilier français. Cependant, les acteurs de
l’immobilier ou des collectivités se heurtent à l’impossibilité de fournir des données
exhaustives avec des caractéristiques techniques précises, permettant de connaître la
vulnérabilité des milliers de bâtiments de leurs patrimoines. L’enjeu de cette étude est donc
de fournir une méthodologie de calcul permettant de hiérarchiser les niveaux de risques
climatiques des bâtiments, à partir d’une sélection de caractéristiques limitée. Cette sélection
est contrainte par deux considérations :
1. La difficulté des acteurs de l’immobilier à connaître les caractéristiques techniques de
leurs bâtiments dans le cas de possession de patrimoines importants (plusieurs
milliers de bâtiments).
2. L’importance et le poids de certaines caractéristiques dans les calculs de vulnérabilité
face aux vagues et pics de chaleur.
Les caractéristiques principales ayant un impact sur la réponse des bâtiments face aux
vagues et pics de chaleurs ont été sélectionnées en réalisant des entretiens avec des acteurs
du bâtiment et des ingénieurs experts en efficacité énergétique. Des entretiens de groupes
ont été conduits pour les enjeux de disponibilité de données, et des entretiens individuels ont
été retenus pour l’enjeu technique du poids de chaque caractéristique dans les calculs de
vulnérabilité.
La matrice de vulnérabilité proposée dans le cadre du projet IncliBâti vise donc à proposer
une première évaluation de la vulnérabilité à partir de premières caractéristiques techniques
et d’usage, facilement accessibles par les acteurs de l’immobilier, et ayant un fort impact sur
les risques de surchauffe.
Les caractéristiques retenues ont été les suivantes :

Nom des caractéristiques Arbitrage

Surface Utile Brute Ces trois caractéristiques sont


déterminantes pour connaître la répartition
entre murs, et toitures et surfaces
Nombre de niveaux hors sous-sols
d’ouvertures, afin d’y appliquer des
coefficients de vulnérabilité qui tiennent
Ratios de surface vitrée compte du type de surface.

Type de façade
Ces trois caractéristiques sont
déterminantes dans le calcul de la
Famille de matériaux de la façade
vulnérabilité relative à la sensibilité des
parois murales.
Type d'isolation

115
Ouvertures vitrées Ces deux caractéristiques sont
déterminantes dans le calcul de la
Présence de protections solaires extérieures vulnérabilité relative aux ouvertures.
Cette caractéristique est déterminante dans
Type de toiture le calcul de la vulnérabilité relative à la
toiture.
Architecture bioclimatique

Capacité de free-cooling Ces quatre caractéristiques sont


déterminantes dans le calcul de la
vulnérabilité relative aux capacités de
Type de système de refroidissement
rafraîchissement du bâtiment.
Type de ventilation

Famille de bâtiment

Présence d'installations informatiques lourdes Ces quatre caractéristiques sont


déterminantes dans le calcul de la
vulnérabilité relative aux enjeux d’usage du
Etablissement recevant du public (ERP)
bâtiment.
Consommation d'énergie frigorifique

En extérieur, surface artificialisée (m²)

Type de surface artificialisée


En extérieur, surface d'espaces verts sur dalle
(m²) Ces caractéristiques permettent de prendre
Forme de végétation présente sur les espaces en compte les espaces extérieurs
verts sur dalle disponibles sur la parcelle du bâtiment, sur
lesquels l’acteur a une marge de manœuvre
Type de gestion des espaces verts sur dalle
pour augmenter la résilience de son
En extérieur, surface d'espaces verts en pleine bâtiment face aux vagues et pics de chaleur.
terre (m²)
Forme de végétation présente sur les espaces
verts en pleine terre
Type de gestion des espaces verts en pleine
terre
Tableau 2. Caractéristiques du bâtiment ayant un impact sur la vulnérabilité face aux Chaleurs

Afin d’attribuer des coefficients de pondération, un bureau d’étude, TERAO, a réalisé des
simulations thermiques et énergétiques dynamiques d’un bâtiment fictif en appliquant des
variantes sur des caractéristiques de vulnérabilité. Ces observations permettent d’observer le
comportement thermique en période de pics et vagues de chaleurs et d’estimer les risques
de surchauffe en été. Cette étude permet d’établir une correspondance avec la matrice de
vulnérabilité face aux pics et vagues de chaleur proposée dans le modèle du projet IncliBâti.

116
5.1 ETUDE SUR LES VARIATIONS DES CARACTERISTIQUES DE
VULNERABILITE FACE AUX VAGUES ET PICS DE CHALEUR
5.1.1 ECHANTILLONNAGE

5.1.1.1 Variantes
TERAO s’est basé sur un modèle SED d’un bâtiment de bureau sur lequel 19 variantes ont
été appliquées afin de représenter 6 typologies de de bâtiment exprimant la généralité du parc
immobilier tertiaire en France :
- Bureaux anciens non rénovés (typiquement haussmannien avec peu de surface vitrée)
- Bureaux des années 90 ou RT2000 ayant une performance thermique modérée
- Bureaux des années 2010 ou RT2012 ayant une performance thermique performante
- Bureaux des années 2020 ou RE2020 ayant une performance thermique très
performante
- Bureaux rénovés aux standards BBC Effinergie rénovation
- Bureaux climatisés et non climatisés
Ces typologies se distinguent par 10 variables (la combinaison des variantes se trouve dans
l’Excel des résultats) :
- Les couleurs de façades et toiture (albédo)
- Le ratio de surface vitrée
- Le type de structure (ITE / ITI)
- L’orientation des façades
- Les masques solaires environnants, architecturaux et protections solaires mobiles
- Le type de ventilation naturelle associée à l’inertie des plafonds
- La présence ou non de toiture végétalisée
- Le type de production frigorifique

5.1.1.2 Fichiers météorologiques


Les calculs ont été réalisés pour 5 villes différentes, selon 2 adresses représentatives des
quartiers urbains denses et périphériques, et selon plusieurs scénarios de fichiers
météorologiques :
Avignon Bordeaux Nancy Rennes Paris
Actuel (2004 – 2018)
Actuel (2004 – 2018) + intégration de l’ilot de chaleur urbain (ICU)
RCP 2.6 – 2030
RCP 2.6 – 2050
RCP 2.6 - 2090
RCP 4.5 – 2030
2050 (+ ICU) RCP 4.5 – 2050
RCP 4.5 - 2090
RCP 8.5 – 2030
RCP 8.5 – 2050
RCP 8.5 - 2090
Tableau 3. Modélisations d'îlots de chaleurs urbains actuels ou futurs

Nota : les fichiers RCP tiennent compte des phénomènes d’ilots de chaleur. Il est important
de préciser les différences entre chaque RCP :

117
• RCP 2.6 : pics de hausse de température vers 2050, puis déclin. Il est donc normal
d’avoir des résultats plus favorables en 2090
• RCP 4.5 : stabilisation des températures aux alentours de 2060
• RCP 8.5 : hausse croissante des températures
Cela représente ainsi 46 fichiers météorologiques différents, soit couplés aux variantes : 874
résultats.

5.1.2 PRESENTATION DU MODELE ET VARIANTES

5.1.2.1 Modèle de base


TERAO s’est basé sur un modèle SED d’un bâtiment de bureau réhabilité en 2022 d’une
surface d’environ 5400 m² SDP et certifié VERY GOOD selon le référentiel « BREEAM
Refurbishment and Fit-Out ».

Figure 69. Modèle 3D du bâtiment de bureau sur Design Builder

Les hypothèses suivantes sont identiques quel que soit les variantes réalisées.

5.1.2.2 Découpage du modèle


Le bâtiment est composé d’un parking, un sous-sol et de 6 niveaux identiques comprenant
des bureaux et salles de réunion.

Figure 70. Etage type

118
Figure 71. Rez-de-chaussée

5.1.2.3 Apports internes


Paramètre Valeur
Profils Plannings d’occupation en semaine :
d’occupation et Scénario Scénario
apports Hiver Heure
d'occupation
Eté (Juillet Heure
d'occupation
internes des 0h - 1h 0% et Août 0h - 1h 0%
occupants 1h - 2h 0% occupation 1h - 2h 0%
2h - 3h 0% 2h - 3h 0%
à 80%) 3h - 4h 0%
3h - 4h 0%
4h - 5h 0% 4h - 5h 0%
5h - 6h 0% 5h - 6h 0%
6h - 7h 0% 6h - 7h 0%
7h - 8h 0% 7h - 8h 0%
8h - 9h 25% 8h - 9h 20%
9h - 10h 80% 9h - 10h 64%
10h - 11h 100% 10h - 11h 80%
11h - 12h 100% 11h - 12h 80%
12h - 13h 50% 12h - 13h 40%
13h - 14h 50% 13h - 14h 40%
14h - 15h 100% 14h - 15h 80%
15h - 16h 100% 15h - 16h 80%
16h - 17h 80% 16h - 17h 64%
17h - 18h 50% 17h - 18h 40%
18h - 19h 25% 18h - 19h 20%
19h - 20h 0% 19h - 20h 0%
20h - 21h 0% 20h - 21h 0%
21h - 22h 0% 21h - 22h 0%
22h - 23h 0% 22h - 23h 0%
23h - 24h 0% 23h - 24h 0%

Densité d’occupation (occupation très dense) :


• Bureaux : 0,20 pers / m² soit 5 m² / pers
• Salle de réunion : 0,40 pers / m² soit 2,5 m²/pers

Eclairage Densité de puissance d’éclairage : 5 W/m² (niveau performant)

119
Paramètre Valeur
Planning d’éclairage : L’éclairage est considéré éteint les weekends et
allumé selon le découpage suivant en semaine :
• de 0h à 6h : 0%
• de 6h à 7h : 17%
• de 7h à 8h : 31%
• de 8h à 20h : 100%
• de 20h à 21h : 22%
• de 21h à 24h : 0%
Equipements Bureautique :
• Bureaux : ordinateurs 12 W/m² suivant occupation + 1 W/m²
d’équipements divers bureautiques
• Salles de réunion : ordinateurs 12 W/m² suivant occupation
Tableau 4. Variation des apports internes

5.1.2.4 CVC
Paramètre Valeur
Confort Si climatisation, Tconsigne = 25°C en période d’occupation avec une
relance de 2h avant l’arrivée des occupants
Renouvellement Débit par occupant : 30 m3/h/personne
d’air Récupération de chaleur : 70% d’efficacité
Système de Caractéristiques de CTA :
ventilation • CTA VAV 100% Air Neuf, soufflage à 14°C si la variante est
climatisée
• Débit modulé sur l’occupation

Tableau 5. Variation de la CVC

5.1.2.5 Enveloppe
Paramètre Valeur
Perméabilité à
0,7 vol/h
l’air
Tableau 6. Variation de l'enveloppe

5.1.3 VARIANTES

Le tableau ci-dessous présente les hypothèses prises par variantes. Ces dernières se
distinguent de la manière suivante :

• Menuiserie et enveloppe :
o Bâtiment ancien non rénové : simple vitrage et absence d’isolation
o Bâtiment respectant la RT1990 ou RT2005 : double vitrage et isolation
moyenne
o Bâtiment récent rénové ou construit selon la RT2012 : double vitrage et
isolation standard
o Bâtiment futur conforme à la RE2020 : double vitrage et isolation performante
• Albédo façades et toitures :

120
o Type Haussmannien avec des parements pierre (albédo de 0,40) et des
toitures zinc (albédos de 0,15)
o Façades foncée (albédo de 0,20) et toiture goudronnée (albédo de 0,10)
o Conception récente privilégiant des façades et toitures claires et
réfléchissantes (albédo de 0,65)
• Ratio de surface vitrée :
o Bâtiments standards limitant la surface vitrée à 40%
o Bâtiment types murs rideaux ou bien vitrées à 70%
o Bâtiment types murs rideaux ou fortement vitrées à 85%
• Structure :
o Isolation par l’intérieur (ITI) avec une structure légère type bois, correspondant
ainsi à une inertie faible
o Isolation par l’intérieur (ITI) avec une structure lourde type béton,
correspondant ainsi à une inertie moyenne
o Isolation par l’extérieur (ITE) avec une structure lourde type béton,
correspondant ainsi à une inertie lourde
• Orientation des façades principales :
o Bâtiments orientés nord-sud, favorisant une conception bioclimatique
o Bâtiments est-ouest
• Masques environnants ; bâtiments voisins plus ou moins proche selon les adresses
des fichiers météorologiques associés :
o Site modérément abrité : petites et moyennes villes, périphérie
o Site très abrité : intérieur des grands centres urbains
• Ventilation naturelle et inertie des plafonds :
o Ouvrants de menuiseries classiques (ouvertures manuelles des baies) et Faux
plafonds, caractéristique des bâtiments ayant une faible décharge thermique
et une inertie des plafonds faible
o Ouvrants classiques et plafonds classiques (couche de plâtre à même la dalle),
favorisant l’accès à l’inertie de la dalle
o Ouvrants optimisés (permettant l’ouverture des baies même la nuit) et plafonds
apparents, favorisant l’accès à l’inertie de la dalle tout en maximisant la
décharge des locaux
• Masques architecturaux :
o Absence de masque pour les bâtiments cubiques type tours de bureaux
o Cadres et murs épais pour les bâtiments anciens type haussmanniens
o Auvents pour les bâtiments RE2020, limitant ainsi les apports solaires en été
• Protections solaires mobiles : stores intérieurs ou extérieurs
• Toitures végétalisées ou toiture classique
• Confort estival :
o Climatisation des locaux par groupe froid air/eau
o Climatisation des locaux par groupe froid eau/eau sur sonde géothermique
(Nota : les performances entre les groupes froid air/eau et eau/eau sur sonde
géothermique sont identiques pour ne constater que l’impact du réchauffement
climatique sur les systèmes)
o Rafraichissement par CTA adiabatique indirecte
o Absence de climatisation ou rafraichissement

121
Les variantes étudiées dans les simulations thermiques dynamiques sont présentées dans
l’annexe 2.

5.1.4 RESULTATS

5.1.4.1 Fichiers climatiques

Figure 72. Type de fichier météorologique

L’ilot de chaleur n’étant intégré qu’à partir du fichier météorologique « actuel + UWG » et dans
les fichiers sévérisés, il est cohérent de ne constater aucune différence de résultats entre deux
adresses distinctes d’une même ville.
La consommation frigorifique se dégrade en intégrant le phénomène d’ilot de chaleur, ainsi
qu’en sévérisant les conditions météorologiques. Son évolution dépend de la zone
géographique et de la typologie de bâtiment étudiée :

V11 - Années 2012 ITE V18 - Murs rideaux


V1 - ancien non rénové
béton clair / géothermie années 2010

Figure 73. Evolution de la consommation énergétique par ville en %

122
V11 - Années 2012 ITE V18 - Murs rideaux
V1 - ancien non rénové
béton clair / géothermie années 2010

Figure 74. Evolution de la consommation énergétique par ville en valeur absolue

Comme le montre les figures 75 et 76, il est intéressant de noter que l’évolution de la
consommation d’un bâtiment représentatif (type V11) peut paraitre plus importante qu’un
autre (type V18) en pourcentage (80% contre 57%) mais qui reste plus faible en valeur
absolue (12 MWh contre 20 MWh).

Consommations Appel de puissance


énergétiques

Figure 75 - Evolution de la consommation et de l'appel de puissance par ville

La Figure 756 montre une évolution plus restreinte de l’appel de puissance par rapport à la
consommation énergétique. Par ailleurs, leur augmentation ne sont pas corrélées : à Avignon,
la consommation accroit 3% plus rapidement que l’appel de puissance, contre 68% pour
Bordeaux.

123
V13 - RE2020 V13 - RE2020 V16 - V17 -
rafraichi non climatisé Haussmannien Haussmannien
non rénové rénové

Figure 76. Evolution du nombre d'heures d'inconfort selon l'ASHRAE par ville

Enfin concernant les bâtiments non climatisés dont le comportement est étudié selon
l’ASHRAE, l’accroissement du nombre d’heures d’inconfort dépend là aussi de la zone
géographie. Notons une baisse de l’inconfort avec le fichier météo 2050 de Rennes et Nancy
(les deux villes les moins chaudes des cinq étudiées) pour l’Haussmannien non rénové (V16)
dû à l’absence d’isolation et la forte inertie du bâtiment (ce point est détaillé à la figure 76 et
77). Concernant les températures opératives maximales, elles sont plus dégradées qu’en
fichier météo actuel intégrant l’ilot de chaleur.

5.1.4.2 Variantes

Figure 77. Puissance et consommation selon l'orientation pour un même bâtiment

La figure 78 montre un accroissement de la puissance et de la consommation selon pour les


bâtiment orientés est/ouest.

124
Figure 78. Puissance et consommation selon la surface vitrée pour un même bâtiment

Le graphique ci-dessus montre bien l’augmentation de l’appel de puissance et des


consommations énergétiques pour une même typologie dont la surface vitrée passe de 40%
à 70%.

Figure 79. Puissance et consommation selon la production frigorifique pour un même bâtiment

La figure 90 représente l’appel de puissance froide (kW) et la consommation frigorifique


(MWh) pour une même typologie de bâtiment dont la production énergétique diffère. Le
premier, disposant d’une PAC air/eau, est plus énergivore que le second ayant une PAC
géothermique. Cette dernière exploitant la température du sol est en effet moins sensible aux
variations météorologiques.

125
Figure 80. Puissance et consommation selon la structure et les protections solaires

Le graphique ci-dessus compare cette fois le type de structure : ITE couplée à des stores
extérieurs (V8) et ITI couplée à des stores intérieurs (V12). Nous pouvons ainsi constater
qu’allier une bonne inertie avec des protections solaires efficaces permet de réduire
significativement la puissance et la consommation frigorifique.

Figure 81. Puissance et consommation pour un même bâtiment rénové ou non

Ci-dessus la différence entre un bâtiment ancien non rénové (v1) auquel on isole par l’intérieur
et ajout de faux plafonds. Son enveloppe est ainsi plus performante mais perds beaucoup
d’inertie. Du point de vue de la consommation frigorifique, les travaux ont engendré une
augmentation des besoins de froids mais l’appel de puissance est réduit.
Nous retrouvons les mêmes conclusions pour les bâtiments non climatisés sous certaines
conditions :

126
Figure 82. Nombre d'heures d'inconfort par ville en fichier météorologique actuel

Figure 83. Nombre d'heures d'inconfort par ville en fichier météorologique 2050

Les figure 83 et 84 montrent qu’un ancien bâtiment type haussmannien non rénové sera plus
confortable qu’un haussmannien rénové ayant perdu de son inertie en zone climatique chaude
(type Avignon) ou en fichier météorologique sévérisé.

127
5.1.5 CORRESPONDANCE AVEC LA MATRICE DE SENSIBILITE

5.1.5.1 Enveloppe

5.1.5.2 Type d’isolation

Figure 84. Impact de l'isolation

La figure 85 montre les consommations énergétiques d’un même bâtiment avec et sans
isolation intérieure, tandis que les barres d’erreurs représentent les consommations minimales
et maximales atteintes toutes variantes confondues dans chaque ville en fichier actuel + UWG.
Nous constatons que l’impact de l’isolation n’a pas les mêmes répercutions selon les villes
concernées : à Avignon, l’écart des consommations V1 et V3 ne représente que 23% de l’écart
entre les consommations extrêmes mesurées en fichier météo actuel, tandis que cela
représente 54% à Rennes. Nous en déduisons que le type / niveau d’isolation est moins
impactant dans les climats chauds.

Figure 85. Ecart des consommations par fichier météorologique (sans isolation / ITI)

L’écart des consommations frigorifiques (figure 86) entre deux bâtiments anciens (sans
isolation et en ITI) va de 7% (Avignon 2050 et Paris RCP 8.5 2090) à 49% (Rennes actuel +
UWG). Plus le fichier météorologique se sévérise, moins l’écart est important.

128
Figure 86. Ecart des consommations par fichier météorologique (ITE + stores ext / ITI + stores int)

Même constat mais plus rapproché pour deux même bâtiments se différenciant par leur
isolation (ITE/ITI) et leurs protections solaires (ext/int) : les écarts vont de 20% (Paris / RCP
8.5 2090) à 33% (Paris et Rennes / actuel + UWG).
➔ Pas de distinction seul ITI / ITE

5.1.5.3 Ratio de surface vitrée


Trois cas sont présentés ci-dessous : l’augmentation de surface vitrée pour un bâtiment
ancien rénové, pour un bâtiment RT2012 avec PAC air/eau, puis un bâtiment RT2012 avec
une PAC géothermique.

Figure 87. Impact de la surface vitrée (ancien bâtiment rénové)

129
Figure 88. Impact de la surface vitrée (bât RT2012 avec PAC air/eau)

Figure 89. Impact de la surface vitrée (bât RT2012 avec géothermie)

Les graphiques ci-dessus nous montre des faits intéressants :

• Evidemment, plus la surface vitrée est importante, plus les consommations


frigorifiques sont élevées. Ce constat est le même quel que soit la typologie de
bâtiment, la zone géographique et le fichier météorologique. L’écart entre les villes est

130
assez proche (20% pour Avignon contre 27% pour Rennes) et diminue lentement avec
la sévérisation des fichiers météorologiques (18% pour Avignon et 23% pour Rennes)
• L’écart des consommations entre un bâtiment vitré à 40% et un second à 70% va tout
de même varier selon l’année de construction du bâtiment. Des vitrages plus
performants réduiront l’impact : à Bordeaux, un bâtiment ancien rénové aura une
augmentation de consommation de 23% contre seulement 13% pour un bâtiment
RT2012.
• Les conclusions sont les mêmes quel que soit la production frigorifique.
• L’écart de consommation n’est pas proportionnel à l’écart de surface vitrée.

5.1.5.4 Présence de protections solaires extérieures


Les seules variantes similaires comparant le type de protection solaire concernent la V8 et
V12 présentés au §5.1.5.2 qui se distinguent également de part leur type d’isolation (ITE / ITI).
➔ Pas de distinction seule du type de protection solaire

5.1.5.5 Rafraichissement

5.1.5.6 Architecture bioclimatique


Seul l’aspect « orientation » a pu être analysé aux vues des variantes réalisées :

Figure 90 - Impact de l’orientation

L’écart, aussi bien des consommations frigorifiques que des appels de puissance, étant
maximum de 6% (Rennes / 2050) est très faible à l’échelle des bâtiments.
Dans la majorité des cas, la consommation frigorifique est plus faible pour les bâtiments
orientés nord-sud. Seuls les bâtiments Est-Ouest dans la ville d’Avignon sont légèrement plus

131
performants en fichier météo actuel. Notons que l’appel de puissance reste quant à lui plus
faible pour les orientations nord-sud, et ce pour l’ensemble des villes / années de sévérisation.
Fait important : l’impact accroît en fichier sévérisé hormis pour les scénarios RCP 4.5
(stabilisation des émissions de CO2) et 8.5 (augmentation des émissions de CO2).

5.1.5.7 Type de système de refroidissement


Deux comparaisons sont présentées : pour les bâtiments climatisés, le recours à une PAC
air/eau ou une géothermie, et pour les bâtiments rafraîchis le recours à une CTA adiabatique
ou non.

• PAC air / eau contre PAC géothermique

Figure 91. Impact du système de climatisation

Le recours à un groupe froid sur géothermie permet de réduire les consommations par rapport
à une PAC air/eau qui est plus dépendante des températures extérieures. Cet écart à toutefois
tendance à diminuer avec la sévérisation des fichiers météorologiques.
Autre constat : l’écart varie en fonction des zones géographiques et fichiers météo, mais reste
similaire quel que soit la typologie de bâtiment étant donné que les performances des
systèmes sont identiques d’un bâtiment à l’autre.

132
• CTA adiabatique contre absence de rafraichissement

Figure 92 - Impact du système de rafraichissement

Le rafraichissement adiabatique permet sans surprise de réduire le nombre d’heure


d’inconfort de 54% (Avignon) à 84% (Rennes) en fichier climatique actuel selon la zone
géographique. Nous ne pouvons pas conclure que le système est plus efficace dans certaines
régions car en termes de valeur absolue, le nombre d’heure est réduit de 504h à Avignon
contre 221h à Rennes.
Cet écart tend à diminuer avec des fichiers climatiques sévérisés.

133
5.1.6 SYNTHESE

Les retours clés de l’étude menée par les partenaires TERAO et TIPEE sont les suivants :
- Enveloppe | Type d’isolation : L’ITE est plus efficace que l’ITI, grâce à l’inertie des
murs qu’il conserve. Le type d’isolation est plus impactant dans les zones climatiques
« froides » type Rennes. Par ailleurs, plus le climat se sévérise, moins l’impact est
visible. Attention concernant l’absence d’isolation pour les typologies
Haussmannienne (grosse inertie / plein centre-ville / murs épais) : l’ajout d’isolation
intérieure n’est plus performant qu’avec des fichiers météorologiques actuels et dans
les zones climatiques plus froides ; à Avignon et/ou avec des fichiers plus sévérisés,
la tendance s’inverse.
- Enveloppe | Ratios de surface vitrée : la consommation frigorifique va augmenter
avec l’élévation de surface vitrée, quelle que soit la typologie de bâtiment / la zone
géographique / l’année de sévérisation. On note toutefois un impact plus modéré pour
les bâtiments récents dont les vitrages sont plus performants.
- Enveloppe | Présence de protection solaire : les seules variantes comparatives
couplent les stores extérieurs avec une ITE et les sortes intérieures avec une ITI. Nous
ne pouvons en tirer de conclusion hormis que la variante ITE + stores extérieurs est
plus performante que la seconde, et ce quel que soit le fichier météo ou la ville, avec
un écart qui diminue avec la sévérisation du climat.
- Rafraichissement | Architecture bioclimatique : privilégier une orientation nord-sud
permet de réduire les consommations frigorifiques ainsi que l’appel de puissance.
Contrairement à d’autres paramètres, l’impact de l’orientation est limité mais tends à
augmenter avec la sévérisation des fichiers climatiques selon le scénario utilisé.
Notons deux effets contraires : l’orientation est-ouest est plus favorable sur Avignon
en fichier météo standard, et l’impact de l’orientation semble décroitre pour les
scénarios RCP 4.8 et 8.5.
- Rafraichissement | Type de système de refroidissement : parmi les 2 systèmes de
climatisations étudiés (PAC air/eau et Géothermie) nous pouvons conclure que la PAC
sur géothermie étant moins sensible aux variations de température de l’air est plus
économe énergétiquement. L’écart entre les deux systèmes a toutefois tendance à
diminuer avec des fichiers climatiques plus sévérisés. Notons que le type de système
est le seul paramètre étudié dont l’écart reste similaire quelle que soit la typologie de
bâtiment. Concernant la CTA adiabatique versus aucun système, le rafraichissement
adiabatique permet sans surprise de réduire le nombre d’heure d’inconfort en fonction
de la zone climatique. L’écart tend toutefois à diminuer avec des fichiers climatiques
sévérisés.

En raison de l’échantillonnage utilisé, nous n’avons pas pu tirer de conclusion pour les
paramètres suivants :

• Enveloppe : Famille de matériaux / type de façade / ouvertures vitrées / type de toiture


• Rafraichissement : capacité de free cooling / type de ventilation
• Enjeux : les simulations ont été réalisées pour des bureaux sans installations lourdes
et non ERP

134
5.2 MATRICE DE VULNERABILITE FACE AUX VAGUES ET PICS DE
CHALEUR
A partir de ces observations, une matrice de vulnérabilité a été définie pour permettre
d’estimer la vulnérabilité d’un bâtiment à partir d’une courte liste de caractéristiques du
bâtiment. La matrice n’a pas vocation à estimer la vulnérabilité réelle du bâtiment, qui
nécessite une visite in-situ et/ou un audit, mais permet de prioriser les bâtiments les uns par
rapport aux autres en termes d’urgence à intervenir. Il est important de noter que ces
estimations doivent être couplées à la prise en compte des informations remontées par les
usagers afin de déterminer la priorisation d’intervention dans le but d’une réduction de la
vulnérabilité.
La matrice de vulnérabilité face aux vagues de chaleurs s’appuie sur des critères techniques
et d’usage du bâtiment, organisés en 4 catégories comme suit :
Enjeux Espace
Enveloppe Rafraîchissement
d'usage extérieur
Surface Utile Brute Proportions
Nombre de niveaux hors sous-
Proportions
sols
Type de façade Façade
Famille de matériaux de la
Façade
façade
Type d'isolation Façade
Ouvertures vitrées Ouvertures
Présence de protections
Ouvertures
solaires extérieures
Ouvertures
Ratios de surface vitrée +
Proportions
Type de toiture Toiture
Architecture bioclimatique Bioclimatique
Capacité de free cooling Froid
Type de système de
Froid
refroidissement
Type de ventilation Ventilation
En extérieur, surface
Artificialisation
artificialisée (m²)
Type de surface artificialisée Artificialisation
En extérieur, surface
Dalle
d'espaces verts sur dalle (m²)
Forme de végétation présente
Dalle
sur les espaces verts sur dalle
Type de gestion des espaces
Dalle
verts sur dalle
En extérieur, surface
d'espaces verts en pleine terre Pleine terre
(m²)
Forme de végétation présente
sur les espaces verts en pleine Pleine terre
terre
Type de gestion des espaces
Pleine terre
verts en pleine terre
Famille de bâtiment Ventilation 1
Présence d'installations
2
informatiques lourdes
Etablissement recevant du
4
public (ERP)
Consommation d'énergie
3
frigorifique

Tableau 7. Catégorisation des critères de vulnérabilité dans la matrice Chaleurs

135
Les scores des catégories du bâtiment varient comme suit :
- Enveloppe : un meilleur score est attribué à un bâtiment avec une enveloppe
présentant les caractéristiques permettant une résilience importante face aux vagues
de chaleur. Ce score varie entre environ 10 et 60, selon les surfaces brutes utiles,
nombres d’étages et ratios de surface vitrée.
- Rafraîchissement : un score important traduit une importante capacité de
rafraîchissement. Ce score varie entre 2 et 27,3.
- Enjeux d’usage : un score important traduit une vulnérabilité faible liée aux usages.
Ce score varie entre 0,8 et 1,08.
- Espaces extérieurs : un score important traduit une présence de végétalisation
importante. Ce score varie entre 0,7 et 1,3.
Le score du bâtiment global est obtenu en additionnant le score de l’enveloppe et celui du
rafraîchissement, puis en pondérant ce score à l’aide des scores d’usage et d’espaces
extérieurs.
𝓈𝐵â𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 = (𝓈𝑒𝑛𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑝𝑒 − 𝓈𝑅𝑎𝑓𝑟𝑎î𝑐ℎ𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 ) × 𝓈𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒𝑠 𝑒𝑥𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑠 × 𝓈𝑈𝑠𝑎𝑔𝑒𝑠

Afin d’obtenir la vulnérabilité entre 0 et 100 avec une augmentation de la vulnérabilité


traduisant une perte de score, le score du bâtiment sera utilisé dans la formule suivante :
=0 𝓈𝐵â𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 ≤ 0
𝑣𝐵â𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 = { 𝓈𝐵â𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 × (−1) + 100 𝑖𝑓 { 0 < 𝓈𝐵â𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 < 100
= 100 𝓈𝐵â𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 ≥ 0

5.2.1 ENVELOPPE

La caractérisation de la géométrie et de l’enveloppe d’un bâtiment sont des facteurs


primordiaux dans l’analyse du comportement thermique d’un bâtiment. La première
information, relative à la géométrie et à la compacité du bâtiment, est difficilement accessible
et la caractérisation d’une géométrie demande la prise en compte de multiples paramètres
rendant difficile la mise à disposition de cette information pour les acteurs de l’immobilier.
C’est dans une optique de simplification du recueil de données que cette information n’a pas
été collectée. La matrice de vulnérabilité face aux pics et vagues de chaleurs, que l’on
dénommera dans la suite de ce rapport « Matrice Chaleurs », modélise l’ensemble des
bâtiments comme étant compacts, réguliers et avec une base carrée.
Les informations facilement accessibles permettant de modéliser une enveloppe type sont :
- La surface utile brute, en m² (𝑆𝑈𝐵) ;
- Le nombre d’étage (𝑁𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥 ) ;
- Le ratio de surface vitrée (𝑅𝑠𝑢𝑟𝑓 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 ).

Les hypothèses pour généraliser nos calculs seront donc les suivantes :
- La surface utile brute est égale à la surface réelle du bâtiment ;
- La surface de chacun des étages est identique et la surface de la toiture est la même
que celle des étages ;
- Le bâtiment a une base carrée ;
- Chaque étage mesure 3 mètres de hauteur ;
- Le bâtiment est parfaitement régulier et plein (pas de renfoncements ou
avancements) ;
- Les ouvertures autres que les surfaces vitrées ne sont pas prises en compte.

136
A partir de ces hypothèses de calculs, les informations suivantes sont obtenues : surface de
la toiture (𝑆𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒 ), surface des ouvertures (𝑆𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 ), surface des façades excluant les
ouvertures (𝑆𝑚𝑢𝑟𝑠 ).
Les calculs effectués sont les suivants sont détaillés ci-dessous.
Estimation de la surface de la toiture, 𝑆𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒 , considérée équivalente à celle des étages,
𝑆é𝑡𝑎𝑔𝑒 , ou de l’emprise au sol (cf. hypothèses posées) :
𝑆𝑈𝐵
𝑆𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒 = 𝑆é𝑡𝑎𝑔𝑒 =
𝑁𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥
Estimation du périmètre, 𝑃 :

𝑃 = √𝑠é𝑡𝑎𝑔𝑒 × 4

Estimation de la surface de paroi (incluant les ouvertures), 𝑆𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖 , avec la hauteur des étages,
𝐻é𝑡𝑎𝑔𝑒 , égale à 3 mètres :

𝑆𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖 = 𝑃 × 𝑁 × 𝐻é𝑡𝑎𝑔𝑒 = 𝑃 × 𝑁 × 3

Estimation de la surface des ouvertures, 𝑆𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 :


𝑆𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 = 𝑆𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖 × 𝑅𝑠𝑢𝑟𝑓 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒

Estimation de la surface des murs (sans les ouvertures), 𝑆𝑚𝑢𝑟𝑠 :


𝑆𝑚𝑢𝑟𝑠 = 𝑆𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖 − 𝑆𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠

Le score de l’enveloppe, 𝓈𝑒𝑛𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑝𝑒 , sera modélisé en s’appuyant sur la surface des murs
(sans ouvertures) 𝑆𝑚𝑢𝑟𝑠 et leur score 𝓈𝑚𝑢𝑟𝑠 , la surface des ouvertures 𝑆𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 et leur score
𝓈𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 , la surface de la toiture 𝑆𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒 et leur score 𝓈𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒 , selon la formule suivante :
𝑆𝑚𝑢𝑟𝑠 × 𝓈𝑚𝑢𝑟𝑠 + 𝑆𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 × 𝓈𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 + 𝑆𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒 × 𝓈𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒
𝓈𝑒𝑛𝑣𝑒𝑙𝑜𝑝𝑝𝑒 =
𝑆𝑚𝑢𝑟𝑠 + 𝑆𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 + 𝑆𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒

5.2.1.1 Score des murs


Le score des murs 𝓈𝑚𝑢𝑟𝑠 peut être estimé à partir de la connaissance des paramètres
suivants :
- Famille de matériaux de la façade : les modalités proposées à l’acteur de l’immobilier
ne permettent pas de sélectionner plusieurs matériaux de la façade afin d’éviter de
devoir fournir une trop grande liste d’information. Il faut donc considérer comme
hypothèse le fait que les murs ne sont composés que d’un matériau, et prendre en
compte le matériau majoritaire, qui permettra de mieux traduire l’inertie thermique
du bâtiment. Les choix possibles sont : Bois, Béton, Terre compressée, Pierre,
Brique, Bardage métallique, Mur rideau (façade vitrée), Autre/Non renseigné.
- Type de façade : les modalités proposées à l’acteur de l’immobilier permettent de
différentier les façades en fonction de leur couleur, qui réfléchit le rayonnement de
manière plus ou moins importante, mais aussi en fonction de la présence de
végétalisation ou non. Si la façade est principalement vitrée, il est possible de
sélectionner une modalité spécifique réservée à ce type de façade. Cette question
permettra de prendre en compte l’albédo de la façade. Les choix possibles sont :
Couleur claire, Couleur foncée, Façade végétalisée, Mur rideau (façade vitrée),
Autre/Non renseigné.

137
- Type d’isolation : le type d’isolation joue un rôle sur le confort thermique interne au
bâtiment, par l’effet isothermique. L’isolation joue un rôle différent selon la
température extérieure et selon le type d’isolation, comme indiqué dans les résultats
exposés du paragraphe 5.1.5.2 de l’étude sur les variations des caractéristiques de
vulnérabilité face aux vagues et pics de chaleur. Aussi, les scores attribués prennent
en compte les cas de températures les moins favorables. Les choix possibles sont :
Isolation par l’intérieur, Isolation par l’extérieur, Absence d’isolation, Non renseigné.
Les tableaux de scores attribués aux différentes modalités sont les suivants4 :
Modalités Scores
Famille de matériaux de la façade
0- Bois -3
1- Béton 1
2- Terre compressée 3
3- Pierre 3
4- Brique 3
5- Bardage métallique -3
6- Mur rideau (façade vitrée) -4
7- Autre -1
Non renseigné -1
Type d'isolation
0- Par l’intérieur (ITI) 0
1- Par l’extérieur (ITE) 4
2- Absence d’isolation 0
Non renseigné 1
Type de façade
0- Couleur claire 1
1- Couleur foncée -2
2- Façade végétalisée 2
3- Mur rideau (façade vitrée) -4
4- Autre -1
Non renseigné -1
Tableau 8. Scoring des murs

Une fois ce tableau de scores effectué, il faut comparer l’importance de ces paramètres les
uns par rapport aux autres. Les coefficients de pondérations1 attribués ont été les suivants :
- Famille de matériaux : 10 (le score initial de ce paramètre est translaté de 5 points,
afin d’obtenir un score entre 0 et 10, à la place d’un score entre -5 et +5) ;
- Type d’isolation : 2 ;
- Type de façade : 10.
La formule pour obtenir le score des murs est donc la suivante :
𝓈𝑚𝑢𝑟𝑠 = 10 × [𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒(𝐹𝑎𝑚𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑎𝑢𝑥) + 5] + 2 × 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒(𝑇𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑑′ 𝑖𝑠𝑜𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛)
+ 10 × 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒(𝑇𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑎ç𝑎𝑑𝑒)
Le score est ensuite borné entre 0 et 100 pour des raisons de lisibilité du score. En effet, des
cas extrêmes peuvent donner des scores négatifs ou au-delà de 100 :
- Cas inférieur à 0 : Mur rideau + Absence d’isolation + Mur rideau. Dans ce cas, le
score des murs est de : 10 x (-4 + 5) + 2 x 0 + 10 x (-4) = 10 – 40 = -30. Le score

4
Les scores ont été attribués en considérant chacune des modalités et en plaçant son impact
positif ou négatif sur la résilience à l’aide d’une notation allant de -5 à +5. Des experts
thermiciens ont été sollicités afin de converger vers une notation représentative.

138
conservé à ce stade est 0. Le facteur prépondérant de l’analyse de ce bâtiment ne
sera pas la sensibilité du mur mais les ouvertures, le score 0 est donc suffisamment
faible.
- Cas supérieur à 100 : Pierre + ITE + Façade végétalisée = 10 x (3 + 5) + 2 x 4 + 10 x
2 = 80 + 8 + 20 = 108. Le score conservé à ce stade est 100, soit le plus haut score
possible.

5.2.1.2 Score des ouvertures


Le score des murs 𝓈𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 peut être estimé à partir de la connaissance des paramètres
suivants :
- Le ratio de surface vitrée 𝑅𝑆𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 : Plus le ratio de surface vitrée est important,
plus la vulnérabilité face aux vagues de chaleurs sera importante car la surface vitrée
provoque un effet de serre interne au bâtiment, avec un rayonnement qui passe à
travers les vitres, se transforme en chaleur à l’absorption du rayonnement par les
matériaux à l’intérieur du bâtiment, et est conservé en intérieur.
- La présence de protections solaires extérieures : Lorsque les ouvertures sont
munies de protections solaires extérieures, le rayonnement solaire ne pénètre pas le
bâtiment et le réchauffement est en grande partie limité.
- Le type des ouvertures vitrées : Certains vitrages protègent mieux du rayonnement
solaire que d’autres et ce paramètre permet de prendre en compte la mise en place
de vitrages mieux adaptés.
Le ratio de surface vitrée est un paramètre prépondérant dans l’analyse de la sensibilité des
ouvertures. Afin de modéliser la sensibilité, la linéarité du phénomène entre la surface
exposée et le taux de sensibilité a été posée en hypothèse. Une estimation « à dire d’expert »
a permis de définir le score pour les ratios de surface vitrée suivants :
Ratio de
surface
Scores Scores en fonction des ratios de surface
associés vitrée
vitrée
0 86,667
0,1 80
86,67
0,2 73,3336 80
0,3 66,6669 73,33
66,67
0,4 60,0002 60
53,33
0,5 53,3335 46,67
40
0,6 46,6668 33,33
26,67
0,7 40,0001 20
0,8 33,3334
0,9 26,6667
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
1 20

Figure 93. Scores en fonction des ratios de surface vitrée

Ces scores ont été déterminés pour des cas de surfaces vitrées classiques : sans protections
solaires et avec un double vitrage. Cela a permis de déterminer le coefficient directeur de la
droite et l’ordonnée à l’origine afin d’obtenir l’équation de droite suivante :
𝓈𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 = 𝑅𝑆𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 × (−66,667) + 86,667

139
Afin d’ajouter les paramètres variables de présences de protection solaires et de types de
vitrages différents (simple vitrage ou vitrage à haute sélectivité), des modalités
complémentaires ont été proposées avec les coefficients suivants5 :

Modalités Scores
Présence de protections solaires extérieures
0- OUI 20
1- NON 0
2- Non applicable 0
Non renseigné 0
Ouvertures vitrées
0- Simple vitrage -10
1- Double vitrage (classique) 0
2- Double vitrage à haute sélectivité 20
3- Non applicable 0
Non renseigné 0
Tableau 9. Scoring des ouvertures

La formule pour obtenir le score des murs est donc la suivante :


𝓈𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 = 𝓈𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 + 𝓈𝑃𝑟é𝑠𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑥𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠
+ 𝓈𝑂𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒𝑠
Avec :
𝓈𝑅𝑎𝑡𝑖𝑜 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 = 𝑅𝑆𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 × (−66,667) + 86,667

𝓈𝑃𝑟é𝑠𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑥𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠


= 𝑅𝑆𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 × Score(𝑃𝑟é𝑠𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑥𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠)

𝓈𝑂𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒𝑠 = 𝑅𝑆𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒 × Score(𝑂𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑣𝑖𝑡𝑟é𝑒𝑠)

Le score est ensuite borné suivant la logique similaire à la section sur le score des murs entre
0 et 100 pour des raisons de lisibilité du score. En effet, des cas extrêmes peuvent donner
des scores au-delà de 100.

5.2.1.3 Score des toitures


Le score des toitures 𝓈 𝑇𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 peut être estimé à partir de la connaissance du paramètre
suivant :
- Le type de toiture : Selon la couleur de la toiture, le rayonnement sera plus ou moins
réfléchi ou absorbé, impactant ainsi directement le confort thermique interne du
bâtiment. La présence de toiture végétalisée et/ou de panneaux solaires sera
également impactante dans l’amélioration du confort thermique.

5
Les scores ont été attribués en considérant chacune des modalités et en plaçant son impact
positif ou négatif sur la résilience à l’aide d’une notation allant de -5 à +5. Des experts
thermiciens ont été sollicités afin de converger vers une notation représentative.

140
Le tableau de scores attribués aux différentes modalités est le suivant6 :

Modalités Scores
Type de toiture
0- Couleur claire 0
1- Couleur foncée -4
2- Toiture végétalisée 4
3- Panneaux photovoltaïques 1
4- Autre -1
Non renseigné -1
Tableau 10. Scoring des toitures

Le score des toitures est calculé à partir des scores attribués à chaque type de toiture :
𝓈 𝑇𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 = 𝑆𝑐𝑜𝑟𝑒 (𝑇𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒) + 5) × 10

5.2.2 RAFRAICHISSEMENT

Les capacités de rafraîchissement d’un bâtiment peuvent être estimée à partir de la


connaissance des paramètres suivants :
- Présence d’une architecture bioclimatique : Cette caractéristique est importante à
prendre en compte dans une démarche pédagogique de prise en compte des
vulnérabilités potentielles liées aux climats futurs, dès la conception. Cependant, il est
difficile d’y attribuer une notation car la réflexion qui conduit à une architecture
bioclimatique peut-être plus ou moins aboutie. Le parti-pris de cette étude a été de
prendre en compte ce critère sans y attribuer une forte pondération.
- Capacité de free-cooling : Le free-cooling consiste à utiliser directement l'air
extérieur pour refroidir un local en introduisant de l'air extérieur si celui-ci est d'une
température plus basse que l'air intérieur.
- Type de système de refroidissement : selon les types de systèmes de
rafraîchissement, certains seront plus ou moins résistants face à des pics de chaleur
de plus en plus intenses, qui peuvent conduire à des mises hors service de certains
équipements qui dépendent davantage des approvisionnements en énergie, qui eux-
mêmes seront amenés à subir des ruptures.
- Type de ventilation : La capacité à recourir à la ventilation nocturne est primordiale
pour le rafraîchissement d’un bâtiment. Le type d’usage du bâtiment, couplé au
système de ventilation utilisé, sera également impactant dans l’évaluation des
capacités de rafraîchissement.
- Famille de bâtiment : Comme indiqué dans le paragraphe relatif au type de
ventilation, l’usage du bâtiment couplé au système de ventilation utilisé détermine la
capacité à recourir à la ventilation nocturne. Par exemple, un bureau ne peut pas
recourir à la ventilation naturelle à ouvrants manuels si les locaux sont inoccupés la
nuit.

6
Les scores ont été attribués en considérant chacune des modalités et en plaçant son impact
positif ou négatif sur la résilience à l’aide d’une notation allant de -5 à +5. Des experts
thermiciens ont été sollicités afin de converger vers une notation représentative.

141
Pour les trois premiers critères, le tableau de scores attribués aux différentes modalités est le
suivant7 :

Modalités Scores
Architecture bioclimatique
0- OUI 4
1- NON 0
Non renseigné 0
Capacité de free cooling
0- OUI 5
1- NON 0
Non renseigné 0
Type de système de refroidissement
0- VRV 5
1- PAC air air 5
2- PAC air eau 5
3- PAC eau eau 5
4- CTA technologie rooftop 5
5- CTA adiabatique 5
6- Groupe froid 3
7- PAC géothermie 9
8- Groupe froid sur géothermie 7
9- Réseau de froid urbain 9
10- Autre 5
11- Pas de système de
1
refroidissement
Non renseigné 1
Tableau 11. Scoring du rafraîchissement

Pour les types de ventilations, qui nécessitent de prendre en compte l’usage du bâtiment,
deux cas sont distincts :
Cas 1 : Il n’est pas possible de recourir à la ventilation nocturne à l’aide d’ouvrants manuels,
car la présence nocturne n’est pas assurée pour les familles de bâtiments suivantes :
- 0-Bureaux
- 1-Commerce hors Retail Park
- 1-Commerce-CC
- 1-Commerce-GSA
- 2-Logistique/Stockage
- 3-Locaux d'activité et mixte
- 8-Restauration
- 9-Enseignement

7
Les scores ont été attribués en considérant chacune des modalités et en plaçant son impact
positif ou négatif sur la résilience à l’aide d’une notation allant de -5 à +5. Des experts
thermiciens ont été sollicités afin de converger vers une notation représentative.

142
Le tableau de scores attribués aux différentes modalités de type de ventilation dans le cas 1
est le suivant :

Modalités Scores
Type de ventilation
0- Ventilation naturelle (ouvrants manuels) 0
1- Ventilation mécanique à simple flux ou auto/hygro-réglable 1
2- Ventilation mécanique à double flux 2
3- Ventilation naturelle (ouvrants motorisés) 4
Non renseigné 1
Tableau 12. Scoring de la ventilation si impossibilité de ventilation nocturne

Cas 2 : Il est possible de recourir à la ventilation nocturne à l’aide d’ouvrants manuels, car la
présence nocturne est assurée pour les familles de bâtiments suivantes :
- 4-Hébergement
- 5-Santé
- 6-Autres
- 7-Résidentiel
- 10-Mixte
- Non renseigné
Le tableau de scores attribués aux différentes modalités de type de ventilation dans le cas 2
est le suivant :

Modalités Scores
Type de ventilation
0- Ventilation naturelle (ouvrants manuels) 4
1- Ventilation mécanique à simple flux ou auto/hygro-réglable 1
2- Ventilation mécanique à double flux 2
3- Ventilation naturelle (ouvrants motorisés) 4
Non renseigné 1
Tableau 13. Scoring de la ventilation si possibilité de ventilation nocturne

A l’aide de scores attribués lors des réponses à chacune de ces questions, la capacité de
rafraîchissement est déterminée en sommant les scores attribués aux critères d’architecture
bioclimatique et capacité de free-cooling, déterminants dans la capacité de rafraîchissement
du bâtiment, puis en pondérant ces informations à l’aide des mécanismes de rafraîchissement
supplémentaires et ventilation.
𝓈𝑟𝑎𝑓𝑟𝑎î𝑐ℎ𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡
= (𝓈𝐴𝑟𝑐ℎ𝑖𝑡𝑒𝑐𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑏𝑖𝑜𝑐𝑙𝑖𝑚𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒
+ 𝓈𝑓𝑟𝑒𝑒 𝑐𝑜𝑜𝑙𝑖𝑛𝑔 ) × 𝓈 𝑇𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑓𝑟𝑜𝑖𝑑𝑖𝑠𝑠𝑚𝑒𝑛𝑡 × 𝓈 𝑇𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

5.2.3 ENJEUX D’USAGE

Les enjeux d’usages d’un bâtiment peuvent être estimés à partir de la connaissance des
informations suivantes :
- Famille de bâtiments : Selon la famille de bâtiment, les usagers ou fonctions que
remplissent le bâtiment sont plus ou moins vulnérables face à l’aléa Chaleurs. En effet,
un établissement de santé sera plus impacté que des bâtiments de bureaux.

143
- Présence d’installations informatiques lourdes : La présence de serveurs, à l’origine
de production de chaleur, augmente la vulnérabilité face aux vagues de chaleur. De
plus, cette présence nécessite un rafraîchissement pour le bon fonctionnement des
équipements.
- Etablissement recevant du public : La présence de public induit la présence potentielle
de personnes vulnérables, augmentant de ce fait la vulnérabilité du bâtiment liée à
l’usage.
- Consommation d’énergie frigorique : un établissement ayant des besoins frigorifiques
pour des raisons logistiques sera plus impacté que des bâtiments de bureaux.
Pour les quatre critères, le tableau de scores attribués aux différentes modalités est le
suivant8 :

Modalités Scores
Famille de bâtiment
0-Bureaux 6
1-Commerce hors Retail Park 6
1-Commerce-CC 6
1-Commerce-GSA 6
2-Logistique/Stockage 8
3-Locaux d'activité et mixte 6
4-Hébergement 3
5-Santé 1
6-Autres 6
7-Résidentiel 4
8-Restauration 5
9-Enseignement 2
10-Mixte 6
Non renseigné 6
Présence d'installations informatiques lourdes
0- OUI 2
1- NON 8
Non renseigné 8
Etablissement recevant du public (ERP)
0- OUI 6
1- NON 8
2- Non applicable (hors France) 8
Non renseigné 8
Consommation d'énergie frigorifique
0- OUI, pour confort thermique et usage
3
productif
1- NON 8
2- OUI, pour confort thermique seulement 5
3- OUI, pour usage productif seulement 3

8
Les scores ont été attribués en considérant chacune des modalités et en plaçant son impact
positif ou négatif sur la résilience à l’aide d’une notation allant de -5 à +5. Des experts
thermiciens ont été sollicités afin de converger vers une notation représentative.

144
Non renseigné 8
Tableau 14. Scoring des enjeux d’usages

Le risque lié à l’usage du bâtiment pris en compte est celui en lien avec l’usage le plus à
risque, ou qui a le score le plus faible. Le score conservé est donc le minimum des modalités
obtenues, transformé en coefficient d’ajustement, variant entre 0,8 et 1.

𝓈𝑈𝑠𝑎𝑔𝑒𝑠 = 𝑚𝑖𝑛𝑖𝑚𝑢𝑚 (𝓈𝑓𝑎𝑚𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑏â𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 , 𝓈𝑟𝑎𝑓𝑟𝑎î𝑐ℎ𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 , 𝓈𝑟𝑎𝑓𝑟𝑎î𝑐ℎ𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 , 𝓈𝑟𝑎𝑓𝑟𝑎î𝑐ℎ𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 )


× 0,04 + 0,76

5.2.4 EXTERIEURS

Les apports liés aux espaces extérieurs d’un bâtiment peuvent être estimés à partir de la
connaissance des informations suivantes :
- Surface artificialisée (m²)
- Type de surface artificialisée
- En extérieur, surface d'espaces verts sur dalle (m²)
- Forme de végétation présente sur les espaces verts sur dalle
- Type de gestion des espaces verts sur dalle
- En extérieur, surface d'espaces verts en pleine terre (m²)
- Forme de végétation présente sur les espaces verts en pleine terre
- Type de gestion des espaces verts en pleine terre
Pour les critères relatifs à chaque surface, le tableau de scores attribués aux différentes
modalités est le suivant9 :

Modalités Scores
Surface artificialisée
Type de surface artificialisée
0- Couleur claire -1
1- Couleur foncée -4
2- Semi-imperméabilisée -1
3- Autre -4
Non renseigné -4
Surface d'espaces verts sur dalle 0
Forme de végétation présente sur les espaces verts sur dalle
0- Gazon ou parterre fleuri 2
1- Végétation spontanée 2
2- Trois strates végétales 3
Non renseigné 2
Type de gestion des espaces verts sur dalle
0- Gestion standard 0
1- Gestion écologique 2
Non renseigné 0
Surface d'espaces verts en pleine terre 0

9
Les scores ont été attribués en considérant chacune des modalités et en plaçant son impact
positif ou négatif sur la résilience à l’aide d’une notation allant de -5 à +5. Des experts
thermiciens ont été sollicités afin de converger vers une notation représentative.

145
Forme de végétation présente sur les espaces verts en pleine terre
0- Gazon ou parterre fleuri 2
1- Végétation spontanée 2
2- Trois strates végétales plantées 3
3- Trois strates végétales conservées de l'existant 5
Non renseigné 2
Type de gestion des espaces verts en pleine terre
0- Gestion standard 0
1- Gestion écologique 2
Non renseigné 0
Tableau 15. Scoring des espaces extérieurs

Calcul du score de la surface artificialisée :


𝓈𝑎𝑟𝑡𝑖𝑓𝑖𝑐𝑖𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒 = 𝑆𝑎𝑟𝑡𝑖𝑓𝑖𝑐𝑖𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒 × 𝓈𝑡𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓 𝑎𝑟𝑡𝑖𝑓𝑖𝑐𝑖𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒

Calcul du score de la surface végétalisée sur dalle :


𝓈𝑑𝑎𝑙𝑙𝑒 = 𝑆𝑑𝑎𝑙𝑙𝑒 × (𝓈𝑡𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓 𝑠𝑢𝑟 𝑑𝑎𝑙𝑙𝑒 + 𝓈𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑣é𝑔é𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑢𝑟 𝑑𝑎𝑙𝑙𝑒 )

Calcul du score de la surface végétalisée en pleine terre :


𝓈𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒 = 𝑆𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒 × (𝓈𝑡𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑟𝑓 𝑒𝑛 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒 + 𝓈𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑣é𝑔é𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑛 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒 )

Le coefficient d’ajustement lié aux espaces verts doit dépendre des surfaces
artificialisées/vertes sur dalle ou de pleine terre et de leur type. Cependant, cette variation
n’est pas linéaire. En effet, l’impact d’ajout de surfaces végétalisées ou artificialisées n’est pas
linéaire et les solutions fondées sur la nature apportent donc des bénéficient proches sur le
bâtiment selon une courbe ayant la forme suivante.

Figure 94. Modélisation de l'impact de la surface artificalisée ou végétalisée aux alentours du bâtiment

Les premiers mètres carrés de végétalisation améliorent beaucoup le coefficient, puis, plus il
y a de mètres carrés moins l’apport par mètre carré pour le bâtiment est important. Le
coefficient est donc maximisé à 1,3 et minimisé à 0,7.
Le calcul du coefficient est donc le suivant :
1
𝓈𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒𝑠 𝑒𝑥𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑢𝑟𝑠 = 𝓈𝑎𝑟𝑡𝑖𝑓𝑖𝑐𝑖𝑎𝑙𝑖𝑠é𝑒 +𝓈𝑑𝑎𝑙𝑙𝑒 +𝓈𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒 × 0,6 + 0,7
1+ 𝑒− 3000

146
5.3 ANALYSE CROISEE DES VULNERABILITES TERRITORIALES
ET DES BATIMENTS
L’exposition climatique face à chaque aléa que l’on obtient après le couplage des indicateurs
climatiques est un ratio entre 0 et 1 (ou entre 0 et 100%). De même, la vulnérabilité face aux
aléas est échelonnée en fonction des caractéristiques du bâtiment, entre 0 et 1 (ou entre 0 et
100%).

Tableau 16. Analyse croisée définie selon l'exposition et la vulnérabilité

Ainsi, l’analyse croisée permettra de croiser exposition et vulnérabilité et d’en tirer une
indication unique pour chaque bâtiment, selon l’aléa, l’horizon et le scénario choisi.

147
6. PERSPECTIVES

6.1 INTER-ALEA
La recherche des caractéristiques extrinsèques relatives à l’environnement immédiat du
bâtiment a été effectuée sous le prisme des risques climatiques, en prenant en compte les
aléas climatiques individuellement. Cependant, l’intersection des aléas démultiplie l’impact du
risque climatique, en diminuant fortement les capacités de résilience du territoire et ce, en
affectant négativement sa réponse.
Le tableau en Annexe 3 a pour objectif de fournir une liste des aléas et conditions
environnementales à l’échelle du territoire qui s’impactent mutuellement. L'objectif sous-jacent
est de permettre une prise en compte des facteurs de risques qui se cumulent en cas de
vulnérabilité à de multiples aléas.

6.2 SOLUTIONS & BOUCLES DE RETROACTIONS


La maladaptation désigne un processus d’adaptation qui résulte directement en un
accroissement de la vulnérabilité à la variabilité et au changement climatiques et/ou en une
altération des capacités et des opportunités actuelles et futures d’adaptation (IDDRI, 2013).
La maladaptation est un facteur d’aggravation de la vulnérabilité climatique par report de
vulnérabilité spatiale ou temporelle. Cette aggravation peut également être causée par une
action qui avait pour but de réduire une vulnérabilité première, mais qui dégrade les capacités
de résilience d’un système secondaire. La non-prise en compte des incertitudes afférentes à
l’action peuvent également constituer un facteur de vulnérabilité aggravante.

6.2.1 MALADAPTATION FACE AU STRESS THERMIQUE : 5 POINTS DE VIGILANCE

La climatisation est un facteur d’aggravation de la vulnérabilité climatique par :

• Report de vulnérabilité spatial : La climatisation provoque un rejet d’air chaud dans la


ville ce qui a pour effet d’augmenter les températures dans les zones adjacentes.
• Report de vulnérabilité temporel : Le recours à la climatisation émet des gaz à effet de
serre ce qui a long terme empire les conséquences du réchauffement climatique. De
plus, le dimensionnement des équipements actuels ne permettra pas de répondre à
un climat sévérisé à 2050, ce choix d’équipement reporte donc la vulnérabilité
temporellement.
• Non prise en compte des incertitudes : Les choix de dimensionnement ne permettent
pas non plus de prendre en compte les incertitudes liées au changement climatique
ce qui peut conduire à l’obsolescence des équipements.
Les brumisateurs peuvent être un facteur d’aggravation de la vulnérabilité climatique par :

• Report de vulnérabilité spatial : L’extraction d’eau induite par l’utilisation de cette


solution augmente la vulnérabilité d’autres espaces dépendants de cette ressource en
particulier dans un contexte de raréfaction due aux effets du changement climatique.
• Report de vulnérabilité temporel : La raréfaction de la ressource en eau induit
également un report de vulnérabilité temporel. Cette solution sera possible tant que la

148
pression sur cette ressource ne sera pas trop importante. Ainsi, elle peut induire des
investissements devenant obsolètes avec le temps.
• Report de vulnérabilité sur d’autres systèmes : La ressource pourra être amenée à
manquer pour les écosystèmes et d’autres systèmes humains comme l’agriculture.
• Non prise en compte des incertitudes : Cette solution ne permet pas de prendre en
compte les incertitudes liées à la disponibilité de cette ressource dans un contexte de
sécheresse.
Les façades végétalisées intégrant des plantes non endémiques dans la paroi peuvent
être un facteur d’aggravation de la vulnérabilité climatique par :

• Report de vulnérabilité temporel : La mort des plantes provoque la perte des


investissements et reportent la nécessité d’adaptation dans le temps.
• Report de vulnérabilité sur d’autres systèmes : Cette solution peut conduire à une
dégradation des murs. Elle nécessite également un entretien et un apport en eau qui
se fera au détriment d’autres systèmes. Enfin, les espèces invasives pouvant proliférer
dans ce contexte (en particulier les moustiques), augmentent la vulnérabilité sanitaire
des occupants des bâtiments.
• Non prise en compte des incertitudes : Dans le cas où les essences ne seraient pas
prévues en fonction des variations du changement climatique, il s’agirait d’une solution
de maladaptation.
Un système de géothermie mal étudié peut être un facteur d’aggravation de la vulnérabilité
climatique par :

• Report de vulnérabilité sur d’autres systèmes : Dans le cas où le système et la


profondeur des éléments n’auraient pas été bien étudiés, les sols pourraient être
amenés à se réchauffer ou se refroidir perturbant ainsi les écosystèmes présents.
• Non prise en compte des incertitudes : Dans le cas où les mouvements de terrains et
en particulier les phénomènes de retrait et gonflement des argiles n’auraient pas été
étudiés au préalable, l’installation deviendrait obsolète.
La neige artificielle peut être un facteur d’aggravation de la vulnérabilité climatique par :

• Report de vulnérabilité spatial : L’extraction d’eau induite par l’utilisation de cette


solution augmente la vulnérabilité d’autres espaces dépendants de cette ressource en
particulier dans un contexte de raréfaction due aux effets du changement climatique.
• Report de vulnérabilité temporelle : Le recours à la neige artificielle est couteux en
énergie et émet des gaz à effet de serre ce qui à long terme empire les conséquences
du réchauffement climatique.
• Report de vulnérabilité sur d’autres systèmes : La ressource en eau pourra être
amenée à manquer pour les écosystèmes et d’autres systèmes humains comme
l’agriculture. Cette solution amplifie également l’érosion des sols.
• Non prise en compte des incertitudes : Face à l’augmentation des effets du
changement climatique, cette solution n’est pas pérenne et ne pourra pas être utilisée
indéfiniment.

6.2.2 MALADAPTATION FACE AUX INONDATIONS / SUBMERSIONS MARINES : 3


POINTS DE VIGILANCE

Les barrages ou digues peuvent être un facteur d’aggravation de la vulnérabilité climatique


pour les inondations et submersions marines par :

149
• Report de vulnérabilité spatial : Le barrage ou la digue provoque l’érosion des zones
adjacentes ce qui augmente leur vulnérabilité aux inondations ou submersions
marines.
• Report de vulnérabilité temporel : Le barrage ou la digue empêche l’acculturation au
risque des habitants et à long terme peut augmenter la vulnérabilité du territoire au
risque d’inondation en particulier en cas de rupture soudaine.
• Report de vulnérabilité sur d’autres systèmes : Les barrages ou digues provoquent la
fragmentation des écosystèmes ce qui augmente leur vulnérabilité au changement
climatique en empêchant le libre déplacement des espèces.
• Non prise en compte des incertitudes : En cas d’un dimensionnement non adéquat
comme une surélévation minimale, ces solutions constitueraient un facteur
d’aggravation de la vulnérabilité climatique par non prise en compte des incertitudes.
Elle provoquerait des inondations décalées dans le temps et le coup d’investissement
serait perdu.
Le détournement des cours d’eau peut être un facteur d’aggravation de la vulnérabilité
climatique pour les inondations par :

• Report de vulnérabilité spatial : Cette solution peut provoquer des inondations dans
les zones adjacentes vers lesquelles le cours d’eau aurait été redirigé.
• Report de vulnérabilité sur d’autres systèmes : Le détournement des cours d’eau peut
perturber les écosystèmes et provoquer leur fragmentation des écosystèmes ce qui
augmente leur vulnérabilité au changement climatique.

6.2.3 MALADAPTATION FACE AUX SECHERESSES : 2 POINTS DE VIGILANCE

L’irrigation des espaces verts peut être un facteur d’aggravation de la vulnérabilité


climatique pour les sécheresses par :

• Report de vulnérabilité spatial : L’extraction d’eau induite par l’utilisation de cette


solution augmente la vulnérabilité d’autres espaces dépendants de cette ressource en
particulier dans un contexte de raréfaction due aux effets du changement climatique.
• Report de vulnérabilité temporel : La non-adaptation des essences végétales induite
par leur irrigation peut conduire à la mort de ces espèces.
• Report de vulnérabilité sur d’autres systèmes : La ressource pourra être amenée à
manquer pour les écosystèmes et d’autres systèmes humains comme l’agriculture.
• Non prise en compte des incertitudes : Cette solution ne permet pas de prendre en
compte les incertitudes liées à la disponibilité de la ressource en eau dans un contexte
de sécheresse.
De la même façon, la lutte contre les RGA par humidification des sols peut être un facteur
d’aggravation de la vulnérabilité climatique pour les sécheresses car elle repose sur
l’utilisation de ressources en eau.

6.2.4 MALADAPTATION FACE AUX FEUX DE FORETS : 1 POINT DE VIGILANCE

L’installation massive de capteurs de fumée peut être un facteur d’aggravation de la


vulnérabilité climatique pour les feux de forêts par :

• Report de vulnérabilité temporel : Cette solution implique des émissions de gaz à effet
de serre, notamment pour la liaison satellitaire et la consommation de métaux rares.
Ceci a pour effet de reporter la vulnérabilité climatique de façon temporelle en empirant
les futurs effets du changement climatique.

150
6.2.5 MALADAPTATION FACE AUX TEMPETES : 1 POINT DE VIGILANCE

L’installation d’arbre à proximité des bâtiments peut être un facteur d’aggravation de la


vulnérabilité climatique pour les tempêtes par :

• Report de vulnérabilité temporel : Les arbres plantés dans le cadre de la réduction de


vulnérabilité aux aléas inondation ou vague de sécheresse peuvent causer des dégâts
aux bâtiments adjacents en cas de tempêtes.

6.3 REGARDS PROSPECTIFS


Les travaux sur la production d’un indice de risque climatique pour les bâtiments permettent
l’anticipation du risque et contribuent donc à l’analyse de la résilience climatique en zone
urbaine. Pour débuter, les deux aléas ayant la plus grande influence ont été étudiés (chaleurs
estivales et précipitations intenses à l’origine d’inondations par ruissellement). Pour aller plus
loin, il faudra étendre la prise en compte des risques climatiques liés à d’autres aléas :

• Sécheresses intenses en zones à risques de Retraits et Gonflements des Argiles


(RGA) ;
• Dynamiques littorales (érosions côtières, submersions marines) ;
• Feux de forêt ;
• Tempêtes et vents violents ;
• Mouvements de terrains (Avalanches, affaissements, etc.) ;
• Grands froids.
Tous ces risques auront un effet direct sur l’intégrité physique des bâtiments. La mesure de
ces risques peut être complétée par l’évaluation des solutions fondées sur la nature sur un
territoire.
Au-delà de l’intégrité physique des bâtiments, afin d’appréhender la résilience climatique, il
est essentiel de considérer le bâtiment en tant que partie d’un système global. Celui-ci est
dépendant des réseaux qui l’alimentent (étudié en 2.2.3 et 2.3.3), tels que :

• Les réseaux électriques,


• Les réseaux d’eau et assainissement,
• Les infrastructures routières,
• Les réseaux de télécommunication,
• Réseaux de chaleur, de froid et de gaz.
La modélisation de la vulnérabilité des réseaux permettrait d’identifier les zones à risques de
rupture d’alimentation, et de définir des zones à prioriser pour favoriser
l’autoconsommation, qu’elle soit électrique, liée à l’approvisionnement en eau, en
alimentation, en chaud ou en froid. Il est intéressant d’apporter un regard différent sur cette
autoconsommation, usuellement attribuée à un objectif parallèle : l’atténuation au changement
climatique. Cette convergence des besoins de changement de paradigme, pour l’atténuation
ou la résilience, doit orienter les travaux prospectifs, qui s’appuieront sur une recherche
systématique de redondance dans les approvisionnements, pour répondre aux enjeux de
résilience climatique.
Dans les phases de gestion de crise également, la recherche de redondance doit être
appliquée pour permettre davantage de résilience. L’anticipation de cette redondance permet

151
d’envisager la gestion de crise en organisant la transmission de l’alerte de crise via, à
minima, deux moyens :

• Transmission directe à l’individu : L’information des usagers des bâtiments peut


être organisée en amont en permettant à l’usager de s’informer régulièrement sur l’état
de la situation territoriale au regard du changement climatique, favorisant ainsi la
sensibilisation, l’organisation d’exercices d’alerte et la notification directe en cas de
crise imminente, suivie de l’apport de conseils à suivre. Une application de téléphone
ou un bulletin climatique TV ou Radio permettrait par exemple de palier à ce besoin
de régularité d’information. Cependant, ce système est basé sur une forte dépendance
à l’énergie électrique et est donc intrinsèquement vulnérable.
• Transmission indirecte à l’échelon du bâtiment : L’organisation d’alertes à
transmettre à tous les usagers du bâtiment peut fonctionner de manière automatisée,
avec l’usage de capteurs, et/ou en se basant sur des pratiques sociales, avec la
responsabilisation d’un acteur dédié usant, sur les informations climatiques, des
moyens de communications similaires aux communications déjà en place. La
résilience des systèmes peut être améliorée, si le système d’alerte en place bénéficie
d’un générateur électrique spécifique dédié aux besoins énergétiques minimums, afin
de conserver les moyens de communication qui reposent sur une demande
énergétique en cas de crise.
• Transmission indirecte organisée par les autorités locales : La transmission
d’information sur un risque climatique peut être organisée à l’échelle des collectivités,
ou des quartiers, de la même manière qu’auparavant, à l’aide de sirènes d’alertes.
L’activation de ces systèmes repose sur la transmission de l’information à un acteur
responsable du risque à l’échelle du territoire, et permet, sous condition de
sensibilisation et d’entraînement préalable, de communiquer rapidement la présence
d’un risque à l’ensemble des individus présents sur le territoire. Ces moyens sont
d’autant plus pertinents que ces moyens d’alertes sont sobres et résilients. Ils doivent
cependant être couplés à l’existence de zones refuges, ou de zones de repli, connue
des personnes alertées. L’anticipation de scénarios de défaillance en cascade et
la mise en place d’une cartographie de ces zones refuges et de repli constitue donc
un moyen complémentaire d’assurer une meilleure résilience climatique territoriale.
Le lien entre usagers et acteurs de l’anticipation de risques climatiques pourrait être renforcé
grâce à des interfaces collaboratives, dans le but d’améliorer la prévision du risque : la
collaboration et le partage d’information permettrait d’alerter plus vite l’ensemble des
citoyens, de suivre au plus près l’évolution des états de catastrophes climatiques,
d’accompagner les sauvetages éventuels. De plus, les connaissances de la nature des
territoires permettraient d’évaluer avec plus de précisions les risques. Par exemple, dans le
cas des prévisions des risques inondations en zones urbaines, les scientifiques
prévisionnistes manquent d’information sur la nature des sols en zones urbaines. Or ces
informations sont détenues par des acteurs privés ayant effectué des diagnostics des sols
dans le cadre pré-construction. La partage de ces informations permettrait de préciser les
diagnostics des risques inondations. Ce type d’informations pourraient être partagé, sur le
principe des « sciences collaboratives », « sciences citoyennes » ou encore « sciences
participatives ».
Par ailleurs, la vulnérabilité des citoyens doit être considérée dans l’analyse de résilience et
des indicateurs socio-démographiques viendraient préciser les analyses de résilience et
les systèmes d’alerte et de gestion de crise à mettre en place. Une cartographie de ces
informations pourrait être pertinente dans ce cadre.

152
L’un des enjeux de résilience pour le secteur de l’immobilier repose également sur la capacité
à reconstruire mieux par suite d’une crise. Selon l’UNDRR10, l’acte de reconstruire mieux, ou
Build Back Better Act, se définit comme suit : l'utilisation des phases de récupération, de
réhabilitation et de reconstruction après une catastrophe pour accroître la résilience des
nations et des communautés en intégrant des mesures de réduction des risques de
catastrophe dans la restauration des infrastructures physiques et des systèmes sociétaux, et
dans la revitalisation des moyens de subsistance, des économies et de l'environnement. Hors
phase d’exploitation des bâtiments, la construction, reconstruction ou la réhabilitation
nécessitent également des ressources, en particulier en matériaux de construction (exemple :
le sable). La disponibilité des ressources nécessaires à l’acte de reconstruction
conditionne également la résilience, et cette disponibilité pourrait faire l’objet d’une évaluation
quantitative et cartographique.

10
United Nations Office for Disaster Risk Reduction

153
7. CONCLUSION
Le projet de recherche IncliBâti (Indice de risque Climatique pour le Bâtiment) rend compte
des vulnérabilités territoriales qui influent sur la modélisation d’un risque pour le bâtiment. Ces
vulnérabilités sont dépendantes du type de milieu environnemental d’implantation : urbain,
rural, littoral, en montagne ou à proximité de forêts. Les vulnérabilités récurrentes dépendent
des caractéristiques physiques des territoires, des activités humaines implantées, des
réseaux, des facteurs économiques, sociaux et de gouvernance. La collecte et l’inventaire de
l’existence de supports quantitatifs (bases de données) établit une exhaustivité des travaux
qui pourraient être menés sur la base des informations territoriales existantes.
La modélisation de la vulnérabilité climatique s’est appuyée sur l’étude approfondie des
vulnérabilités relatives aux aléas Chaleurs et Inondations. Ces choix ont été guidés par
l’importance de l’impact de ces aléas en zones urbaines, du fait de la présence d’îlots de
chaleurs urbains et des forts taux d’imperméabilisation des sols en ville. Ces travaux ont
permis d’établir une méthode de calcul qui s’appuie sur des indicateurs climatiques prospectifs
et des indicateurs de vulnérabilités territoriales historiques ou modélisés.
Des simulations thermiques dynamiques ont également étudié la réponse des bâtiments face
à des climats sévérisés, en étudiant la variation de paramètres techniques dans les bâtiments.
Ces simulations ont notamment mis en valeur la sensibilité des bâtiments aux paramètres tels
que le ratio de surface vitrée ou l’orientation du bâtiment. L’un des résultats forts de l’étude
suggère que, quelle que soit l’option d’adaptation du bâtiment pris en compte, son impact
diminue avec la sévérisation du climat. Il existe un horizon temporel pour lequel les actions
d’adaptation n’auront plus aucun effet. Il est impératif de réduire nos émissions de gaz à effet
de serre dès aujourd’hui, et ce en choisissant une stratégie d’adaptation au changement
climatique sobre en ressources et en énergie.
Les travaux amorcés en fin de période de recherche ont mis en évidence l’importance de
regards croisés entre aléas intersectés et actions adaptatives, afin d’éviter, une fois encore,
la maladaptation.

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160
Annexes
ANNEXE 1 – PRESSURE AND RELEASE MODEL ...................................................... 162
ANNEXE 2 – VARIANTES ETUDIEES DANS LES SIMULTATIONS THERMIQUES
DYNAMIQUES .............................................................................................................. 163
ANNEXE 3 – TABLEAU INTER-ALEAS ........................................................................ 166

161
ANNEXE 1 – PRESSURE AND RELEASE MODEL

162
ANNEXE 2 – VARIANTES ETUDIEES DANS LES SIMULATIONS THERMIQUES DYNAMIQUES
Ventilation
Ratio de Orientation Protections
Menuiseries & Albédo façades Masques naturelle et Masques Toiture Confort
N° Style surface Structure des façades solaires
enveloppe et toitures environnants inertie des architecturaux végétalisée estival
vitrée principales mobiles
plafonds
SV| Uw = 6 | Sw = ITI x Site Ouvrants et
Ancien non Stores
1 0,60 0,40 / 0,15 40% structure Nord-sud modérément Plafonds Aucun Non GF air/eau
rénové (N-S) intérieurs
Up = 2,5 W/m².K lourde abrité classiques

SV | Uw = 6 | Sw = ITI x Site Ouvrants et


Ancien non Stores
2 0,60 Up = 2,5 0,40 / 0,15 40% structure Est-Ouest modérément Plafonds Aucun Non GF air/eau
rénové (E-O) intérieurs
W/m².K lourde abrité classiques

DV | Uw = 2 | Sw = ITI x Site Ouvrants


Ancien rénové Stores
3 0,50 Up = 0,30 0,20 / 0,10 40% structure Nord-sud modérément classiques x Aucun Oui GF air/eau
(GF air/eau) intérieurs
W/m².K lourde abrité Faux plafonds

DV | Uw = 2 | Sw = ITI x Site Ouvrants


Ancien rénové Stores
4 0,50 Up = 0,30 0,20 / 0,10 70% structure Est-Ouest modérément classiques x Aucun Oui GF air/eau
(70% vitré) intérieurs
W/m².K lourde abrité Faux plafonds

DV | Uw = 2 | Sw = ITI x Site Ouvrants


Ancien rénové Stores GF sur
5 0,50 Up = 0,30 0,20 / 0,10 40% structure Nord-sud modérément classiques x Aucun Oui
(géothermie) intérieurs géothermie
W/m².K lourde abrité Faux plafonds

Bâtiment DF | Uw = 3 | Sw = ITI x Ouvrants et


Site très Stores
6 année 90 0,60 | Up = 0,40 0,20 / 0,10 40% structure Est-ouest Plafonds Aucun Non GF air/eau
abrité intérieurs
(40% vitré) W/m².K lourde classiques
Bâtiment DF | Uw = 3 | Sw = ITI x Ouvrants et
Site très Stores
7 année 90 0,60 | Up = 0,40 0,20 / 0,10 70% structure Est-ouest Plafonds Aucun Non GF air/eau
abrité intérieurs
(70% vitré) W/m².K lourde classiques
Ouvrants
DV | Uw = 2 | Sw = ITE x Site
Bâtiment optimisés x Stores
8 0,50 Up = 0,30 0,20 / 0,10 70% structure Nord-sud modérément Aucun Oui GF air/eau
2012 béton plafonds extérieurs
W/m².K lourde abrité
apparents

163
Ventilation
Ratio de Orientation Protections
Menuiseries & Albédo façades Masques naturelle et Masques Toiture Confort
N° Style surface Structure des façades solaires
enveloppe et toitures environnants inertie des architecturaux végétalisée estival
vitrée principales mobiles
plafonds
Ouvrants
DV | Uw = 2 | Sw = ITE x Site
Bâtiment optimisés x Stores GF sur
9 0,50 Up = 0,30 0,20 / 0,10 70% structure Nord-sud modérément Aucun Oui
2012 béton plafonds extérieurs géothermie
W/m².K lourde abrité
apparents
Ouvrants
DV | Uw = 2 | Sw = ITE x Site
Bâtiment optimisés x Stores
10 0,50 Up = 0,30 0,65 40% structure Nord-sud modérément Aucun Oui GF air/eau
2012 béton plafonds extérieurs
W/m².K lourde abrité
apparents
Ouvrants
DV | Uw = 2 | Sw = ITE x Site
Bâtiment optimisés x Stores GF sur
11 0,50 Up = 0,30 0,65 40% structure Nord-sud modérément Aucun Oui
2012 béton plafonds extérieurs géothermie
W/m².K lourde abrité
apparents
DV | Uw = 2 | Sw = ITI x Site Ouvrants
Bâtiment Stores
12 0,50 Up = 0,30 0,20 / 0,10 70% structure Est-ouest modérément classiques x Aucun Non GF air/eau
2012 bois intérieurs
W/m².K légère abrité Faux plafonds

Ouvrants
Bâtiment DV | Uw = 1,3 | Sw = ITE x Site CTA
optimisés x Stores
13 RE2020 0,45 Up = 0,15 0,65 40% structure Nord-sud modérément Auvents Oui adiabatique
plafonds extérieurs
rafraichi W/m².K lourde abrité indirecte
apparents

Ouvrants
Bâtiment DV | Uw = 1,3 | Sw = ITE x Site
optimisés x Stores Pas de
14 RE2020 0,45 Up = 0,15 0,65 40% structure Nord-sud modérément Auvents Oui
plafonds extérieurs climatisation
non climatisé W/m².K lourde abrité
apparents

Bâtiment DV | Uw = 1,3 | Sw = ITI x Site Ouvrants


Stores GF sur
15 RE2020 0,45 Up = 0,15 0,65 70% structure Nord-sud modérément classiques x Auvents Non
extérieurs géothermie
climatisé W/m².K légère abrité Faux plafonds

SV | Uw = 6 | Sw = ITI x Ouvrants et
Haussmannien Site très Cadres / murs Stores Pas de
16 0,60 | Up = 2,5 0,40 / 0,6 40% structure Nord-sud Plafonds Non
non rénové abrité épais intérieurs climatisation
W/m².K lourde classiques

164
Ventilation
Ratio de Orientation Protections
Menuiseries & Albédo façades Masques naturelle et Masques Toiture Confort
N° Style surface Structure des façades solaires
enveloppe et toitures environnants inertie des architecturaux végétalisée estival
vitrée principales mobiles
plafonds
DV | Uw = 2 | Sw = ITI x Ouvrants et
Haussmannien Site très Cadres / murs Stores Pas de
17 0,50 | Up = 0,30 0,40 / 0,15 40% structure Est-ouest Plafonds Non
rénové abrité épais intérieurs climatisation
W/m².K lourde classiques
DV | Uw = 2 | Sw = ITI x Ouvrants
Murs rideaux Site très Stores
18 0,50 | Up = 0,30 0,20 / 0,10 70% structure Nord-sud classiques x Aucun Non GF air/eau
Années 2010 abrité intérieurs
W/m².K légère Faux plafonds

DF | Uw = 3 | Sw = ITI x Ouvrants
Murs rideaux Site très Stores
19 0,60 | Up = 0,40 0,20 / 0,10 85% structure Est-ouest classiques x Aucun Non GF air/eau
année 90 abrité intérieurs
W/m².K légère Faux plafonds

165
ANNEXE 3 – ALEAS CLIMATIQUES CROISES ET CONSEQUENCES ASSOCIEES
CONSEILS DE LECTURE DU TABLEAU :
Les colonnes ont pour titre l'aléa dont on observe les conséquences sur les aléas en titre de ligne.
Exemple : Si le nom de la colonne est sécheresse et le nom de la ligne est inondation, on étudie l'impact d'une sécheresse préalable sur
l'éventuelle survenue d'une inondation ultérieurement.

Tempêtes et vents
Stress Thermique Inondations Dynamiques Littorales Sécheresses Feux de forêt Mouvements de terrain
violents

Le déficit d'humidité du
sol de la sécheresse
amplifie la vague de
chaleur via le couplage
humidité du sol-
température. Le
refroidissement latent
Stress est supprimé en raison
Non identifié Non identifié Non identifié Non identifié Non identifié
Thermique de la faible humidité du
sol, ce qui entraîne une
augmentation de la
chaleur sensible qui
réchauffe ensuite la
troposphère.

Plus d'informations

166
Tempêtes et vents
Stress Thermique Inondations Dynamiques Littorales Sécheresses Feux de forêt Mouvements de terrain
violents

Alors que de nombreuses


zones côtières se
concentrent sur les
inondations terrestres
résultant de l'élévation
du niveau de la mer, la
menace de l'élévation
des nappes phréatiques, Les mouvements de
Les changements dans la
Les températures plus appelée "shoaling", n'est terrain peuvent
Après un incendie, taille et la fréquence des
chaudes provoquent pas aussi bien connue ou provoquer des
l’humus qui recouvrait le événements tempétueux
l'évaporation d'une plus comprise. Le phénomène inondations en bloquant
sol disparaît et il se avec fortes précipitations
grande quantité d'eau se produit lorsque la Quand les sols sont secs, les vallées et les cours
transforme en une peuvent affecter la taille
des terres et des océans. montée des eaux de mer ils n'absorbent plus l'eau d'eau, forçant de grandes
couche hydrophobe et et la fréquence des crues
Les vagues de chaleur en pousse vers l'intérieur en cas de précipitation, quantités d'eau à
volatile. La forêt ne peut des rivières. Les
montagne peuvent des terres. L'eau marine, l'eau va donc ruisseler ce remonter. Cela provoque
Inondations plus remplir ses fonctions tempêtes peuvent
provoquer des plus dense, se trouve qui maximise le risque une inondation par
écosystémiques. L'eau ne provoquer des
inondations au moment sous les aquifères d'eau d'inondation refoulement dans la zone
peut plus d'infiltrer dans inondations en
de la fonte des neiges par douce peu profonds, les en amont et, si
le sol ce qui maximise le particulier dans les
augmentation du débit poussant vers le haut. l'obstruction cède, une
risque d'inondation milieux fortement
des cours d'eau. Dans certaines zones de inondation rapide en aval
artificialisés.
faible altitude, la également.
remontée des eaux
souterraines pourrait les
forcer à remonter à la
surface, augmentant
ainsi la probabilité de
dommages dus aux
inondations.
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167
Tempêtes et vents
Stress Thermique Inondations Dynamiques Littorales Sécheresses Feux de forêt Mouvements de terrain
violents

Après un incendie,
Dans les régions où les
l’humus qui recouvrait le Les submersions marines
périodes de sécheresse
sol disparaît et il se peuvent être
sont fréquentes ou
transforme en une déclenchées par le
prolongées, le sol et la
couche hydrophobe et passage d’une tempête
végétation peuvent subir Les mouvements de
volatile. La forêt ne peut impliquant une chute de
de graves dommages terrain déstabilisent les
plus remplir ses fonctions la pression
dont ils ne pourront pas sols et peuvent arracher
écosystémiques. Le sol atmosphérique, une
se remettre. Dans de tels la végétation. Ceci
Dynamiques est plus vulnérable à forte houle augmentant
Non identifié Non identifié cas, le processus de maximise le risque
Littorales l’érosion. 500 à 2000 le niveau d’eau à la côte
désertification d'érosion sur les
tonnes de terres peuvent (surcote) ainsi qu’un vent
commence. territoires exposés.
ainsi être emportées par de mer (vent fort venant
La sécheresse peut alors
km2/an, pour un site du large) renforçant
provoquer une érosion
perdant 10 à 30 l’accumulation de l’eau à
du sol sous l'effet du vent
tonnes/km2/an en temps la côte.
ou de l'eau.
normal.
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La canicule affecte
également les variations
de l'humidité du sol en
modifiant les flux à la
surface du sol et les
champs de
précipitations. Après un incendie,
L'augmentation de la Des inondations ou une l’humus qui recouvrait le
température entraîne forte humidité des sols sol disparaît et il se
une augmentation de la suivies de sécheresses transforme en une
chaleur latente, ce qui amplifient, en zone couche hydrophobe et
Sécheresses Non identifié Non identifié Non identifié
réduit encore l'humidité argileuse, les volatile. L'eau ne peut
du sol. Les champs de phénomènes de retraits plus d'infiltrer dans le sol
précipitations ont et gonflements des sols. ce qui maximise le risque
également tendance à de sécheresses.
être plus extrêmes dans
une atmosphère plus
chaude. Ces champs de
précipitation ne
permettent pas de
réhumidifier les sols.
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168
Tempêtes et vents
Stress Thermique Inondations Dynamiques Littorales Sécheresses Feux de forêt Mouvements de terrain
violents

La foudre d'une tempête


peut rester active à
l’intérieur de l’arbre ce
Des températures plus
qui peut provoquer un
chaudes et des
incendie des heures
conditions plus sèches
après l’impact reçu. C’est
qui transforment la
ce que l’on appelle la
végétation en meilleur
foudre latente. Quand
combustible peuvent
une décharge se produit,
Les longues vagues de favoriser la propagation
la température interne
chaleur sont des incendies et les
de l'arbre augmentent
généralement associées à rendre plus difficiles à
considérablement.
un combustible fin et éteindre. Les conditions
Comme il n’y a que peu
mort plus sec, ce qui plus chaudes et plus
Feux de forêt Non identifié Non identifié d’oxygène dans un Non identifié
favorise l'apparition et la sèches contribuent
espace aussi réduit, la
propagation des également à la
combustion est très
incendies. propagation d'insectes
lente, pouvant durer des
comme certaines espèces
heures, voire des jours.
de chenille qui peuvent
Le nombre d’incendies à
affaiblir ou tuer les
cause de la foudre
arbres, accumulant ainsi
augmenteront dans les
les combustibles dans
zones chaudes et la
une forêt.
Méditerranée en raison
du changement
climatique.

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169
Tempêtes et vents
Stress Thermique Inondations Dynamiques Littorales Sécheresses Feux de forêt Mouvements de terrain
violents

L'air chaud généré par un


feu de forêt s'élève et
crée un courant
ascendant. À mesure que
l'air s'élève, l'humidité se
refroidit et se condense
en minuscules
gouttelettes d'eau sur les
cendres, créant ainsi un
nuage.
S'ils peuvent apporter de
la pluie, ce qui peut aider
Les tempêtes peuvent
à combattre le feu, ils
être provoquées par la
peuvent également
convection, l'air chaud
apporter des éclairs secs
s'élevant de la surface de
qui peuvent déclencher
Tempêtes et la Terre qui s'est
Non identifié Non identifié Non identifié de nouveaux incendies. Non identifié
vents violents accumulé pendant la
Les tempêtes créées par
vague de chaleur
les incendies peuvent
précédente.
également générer des
vents plus forts, qui
attisent le feu et le
rendent plus chaud, ce
qui peut entraîner sa
propagation.
Après un feu de forêt,
l'absence de végétation
ne permet plus de faire
obstruction au vent et les
tempêtes peuvent être
plus dévastatrices.

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170
Tempêtes et vents
Stress Thermique Inondations Dynamiques Littorales Sécheresses Feux de forêt Mouvements de terrain
violents

Après un incendie,
l’humus qui recouvrait le
sol disparaît et il se
transforme en une
couche hydrophobe et
Les inondations peuvent
volatile. La forêt ne peut
provoquer des
La suppression de la base plus remplir ses fonctions
glissements de terrain,
et du support latéral écosystémiques. Le sol Pendant une tempête,
en raison du
d'une masse de sol par La sécheresse peut est plus vulnérable à les sols saturés ne
déplacement rapide des
l'action mécanique des provoquer des l’érosion. 500 à 2000 permettent plus
eaux dans les cours
vagues accentuée par la mouvements de terrain. tonnes de terres peuvent l'infiltration de l'eau.
d'eau, qui sapent
montée du niveau de la La végétation ne peut ainsi être emportées par L'action de la pluie et du
Mouvements de souvent les pentes ou les
Non identifié mer peut entraîner plus retenir les sols qui km2/an, pour un site vent couplé avec un
terrain butées. Une fois que le
l'instabilité du sol/de la seront plus susceptibles perdant 10 à 30 territoire en pente peut
support est retiré de la
masse rocheuse, ce qui d'être déstabilisés. tonnes/km2/an en temps résulter en d'importantes
base des pentes
peut résulter en des normal. Dans le cas d'un coulées de boue.
saturées, un glissement
mouvements de terrain. terrain en pente, cette
de terrain se produit
érosion peut se
souvent.
transformer en
mouvements de terrain.
En cas de pluie, elle peut
donner lieu à des coulées
de boues importantes.

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