Pole Eco Conception - Eco Conception - Ou en Est On

2014
L’ECO-CONCEPTION :
Où en est-on ?
Version du 03/12/2013
1
Pôle Eco-conception & Management du cycle de Vie
57 cours Fauriel 42024 Saint Etienne Cedex 2
Tél : 04 77 43 04 85 – contact@eco-conception.fr
www.eco-conception.fr | @ecodesign_inst
Liste des tableaux .................................................................................................................................... 3
Liste des figures ....................................................................................................................................... 4
1- Contexte et enjeux .............................................................................................................................. 5
A) Contexte de l’éco-conception ..................................................................................................... 5
B) Enjeux .......................................................................................................................................... 6
C) Le Pôle Eco-conception ............................................................................................................... 8
D) Les résultats depuis sa création .................................................................................................. 8
E) Reconnaissance nationale et internationale du centre de ressources: .................................... 10
2- Termes et définitions de l’éco-conception ....................................................................................... 11
A) L’éco-conception ....................................................................................................................... 11
B) Les niveaux d’intégrations de l’éco-conception : ..................................................................... 13
3- Les besoins des entreprises vs l’offre................................................................................................ 15
A) La cible des entreprises potentielles............................................................................................. 15
B) L’Offre ........................................................................................................................................ 22
a) Les outils ................................................................................................................................ 22
b) Synthèse ................................................................................................................................ 25
4 – Les activités du Pôle Eco-conception .............................................................................................. 26
A) L’analyse du Pôle Eco-conception ............................................................................................. 26
B) La diffusion ................................................................................................................................ 26
C) Animation de réseaux de centres relais .................................................................................... 28
D) International .............................................................................................................................. 31
E) Recherche et développement ................................................................................................... 32
F) Veille .......................................................................................................................................... 33
G) Valorisation de la recherche...................................................................................................... 34
2
Liste des tableaux
Tableau 1: forces et faiblesses des outils de veille................................................................................ 22
Tableau 2: forces et faiblesses des approches qualitatives .................................................................. 23
Tableau 3 : forces et faiblesses des approches qualitatives ................................................................. 24
3
Liste des figures
Figure 1: évolution de la prise en compte de l’environnement dans l’entreprise (source : Traité d’éco-
conception d’après ADEME) .................................................................................................................... 6
Figure 2: Echelle de prévention (source : Traité d’éco-conception d’après UNEP 1997) ....................... 6
Figure 3: Cycle de vie (source Pôle Eco-conception) ............................................................................. 12
Figure 4: évaluation des impacts environnementaux sur les entrants et sortants (source AFNOR 2005)
............................................................................................................................................................... 12
Figure 5: transfert de pollution (d'après ADEME) ................................................................................. 13
Figure 6: besoins des entreprises sur l'éco-conception en fonction de la leur maturité ...................... 18
Figure 7: besoins des entreprises sur l'éco-conception en fonction de la leur maturité ...................... 26
4
1- Contexte et enjeux
A) Contexte de l’éco-conception
Les produits manufacturés sont la source de beaucoup de problèmes environnementaux.

Cela peut paraître surprenant, mais la plupart des problèmes environnementaux sont causés
par des effets non intentionnels de fabrication, d’utilisation ou d’élimination des produits.
Un produit peut paraître sans danger, mais les dommages environnementaux qu’il cause
peuvent être imperceptibles par le consommateur ou même du concepteur dudit produit. La
plupart des impacts, comme la pollution, la déforestation, la diminution de la biodiversité et
de l’effet de serre, sont produits par l’activité agricole et industrielle pour répondre aux
besoins des consommateurs en nourriture, transport, habillement, et objets divers et variés
de la vie quotidienne.
Beaucoup d’impacts environnementaux sont invisibles. Nous avons donc du mal à y être
sensibilisés. Les vapeurs et les gaz sont souvent invisibles et inodores, causant des problèmes
pulmonaires ou endommageant la couche d’ozone par exemple. Les pesticides et les autres
polluants peuvent être trouvés dans de l’eau parfaitement claire. Les radiations des sources
nucléaires ou électriques ne peuvent pas être détectées sans un équipement spécial. La
démarche d’éco-conception doit donc étudier les produits de façon précise pour voir quels
sont les risques.
La démarche environnementale au sein des industries a évolué. Au départ, les actions

étaient curatives, c’est à dire qu’on essayait de traiter les effluents ou pollutions à la sortie
des usines en fin de processus de fabrication.
Depuis les années 80, on essaie de diminuer à la source les nuisances. C’est ce qu’a permis la
diffusion des Systèmes de Management de l’Environnement (SME) dans les entreprises. Ces
systèmes peuvent conduire à une accréditation du type certification à la norme ISO 14001
ou à l’EMAS.
Aujourd’hui, le management de l’environnement dépasse le stade des ateliers avec la prise

en compte des impacts environnementaux du produit dès sa conception : l’éco-conception.
5
Figure 1: évolution de la prise en compte de l’environnement dans l’entreprise (source : Traité d’éco-
conception d’après ADEME)
Pour illustrer et approfondir ces trois niveaux d’implication environnementale dans

l’économie, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) fait référence à
une « échelle de prévention » où l’entreprise peut positionner les actions qu’elle souhaite
mettre en avant. La figure ci-dessous présente les neuf niveaux sur lesquels s’échelonnent les
quatre sections : plus le niveau d’intervention est haut dans l’échelle, plus il se situe en
amont des problématiques environnementales.
Figure 2: Echelle de prévention (source : Traité d’éco-conception d’après UNEP 1997)
B) Enjeux
Beaucoup d’entreprises n’ont pas encore intégré l’environnement dans leur processus de
développement de produit.
Les principaux freins, pré-identifiés à la mise en place de l’éco-conception connus étaient :

1. le manque de connaissances ad-hoc,
2. le coût supposé de ce processus,
3. le temps de mise en œuvre.
Or, en plus des réglementations françaises visant les pratiques industrielles et

l’environnement qui, par exemple, fixent des seuils de rejets lors de la fabrication des
produits, on voit apparaître des directives européennes dont l’application ne vise pas
seulement la phase de fabrication mais tout le cycle de vie du produit.
De surcroît ces directives commencent à être traduites en droit français comme par exemple
la directive sur les Véhicules Hors d’Usage (VHU) qui fixe des objectifs quant à la
« recyclabilité » de ces produits en fin de vie et qui interdit, ou donne des seuils pour
6
l’utilisation de, certaines substances. On peut aussi parler de la directive sur les Déchets
d’Equipement Electrique et Electronique qui fixe des taux de récupération et de valorisation.
Globalement on constate que les responsabilités environnementales s’étendent de la

conception au recyclage pour le producteur d’un produit.
La conception d’un produit est souvent induite par le un cahier des charges donné par les
donneurs d’ordres ou par les contraintes liées à la cible d’acheteurs.
A l’initiative des Pouvoirs Publics Français, la dimension environnementale est dorénavant

prégnante dans le Secteur Public :
1. Par exemple, les acheteurs publics ont tous été formés à l’achat d’écoproduits ou
bien les sous-traitants de l’automobile comme les constructeurs eux-mêmes doivent
répondre à des cahiers des charges qui englobent des critères environnementaux
comme le poids du produit ou bien des substances utilisées.
2. Il existe d’autres parties prenantes à ce souci comme les entreprises ou le monde
associatif. Ces nouveaux acteurs ont un poids important car ils peuvent refuser le
produit voire même préconiser son boycott. Cette nouvelle forme de pouvoir est à
prendre en considération et milite pour de nouveaux paradigmes dans la conception
des produits.
Pour illustrer ce qui précède, il faut savoir que le code des marchés publics a été modifié le 4
août 2006 afin de faire de l’environnement un critère d’achat à part entière dans le public au
même titre que le prix de vente. Cette mesure a un impact significatif sur des filières
industrielles entières y compris pour des entreprises totalement étrangères à la commande
publique. En effet, les fournisseurs du secteur public concernés doivent justifier de l’impact
de leurs produits et pour cela faire remonter la traçabilité jusqu’aux fournisseurs de matières
premières ce qui soumet de fait l’ensemble des acteurs aux mêmes exigences.
Tout nouveau besoin est source de création d’avantages concurrentiels : ceux qui anticipent
ce mouvement prendront nécessairement une longueur d’avance en développant des
solutions innovantes face à la concurrence.
Pour résumer, on peut dire que d’une part les enjeux de l’éco-conception sur les entreprises
sont multiples :
• nouvelles réglementations,
• prix des matières premières,
• nouvelles attentes des donneurs d’ordre et clients,
D’autre part les opportunités sont grandes en termes :
• d’innovation,
7
• de différentiation,
• de maîtrise des coûts.
Le problème de l’adaptation à ces enjeux vient du manque de ressources en interne pour

beaucoup de PME et PMI qui n’ont ni la connaissance des principes de l’éco-conception ni les
moyens de les mettre seules en œuvre.
Dans ce contexte, la Pôle Eco-conception œuvre au développement et à la diffusion des

meilleures pratiques auprès des entreprises.
C) Le Pôle Eco-conception
Le Pôle Eco-conception et management d Cycle de Vie s’est d’abord 11 années d’expérience

acquise sur le déploiement des pratique d’éco-conception dans les PME.
Les CCIT de Saint-Etienne/Montbrison et du Roannais ont été précurseurs en matière

d’accompagnement lié à la gestion de l’environnement auprès des entreprises. Leurs
premières actions datant de 1996. Elles se sont poursuivies et amplifiées avec des
programmes de sensibilisation à destination des PME comme « 1, 2,3 environnement ».
De manière plus précise encore, dès 2002, la CCI Saint-Etienne/Montbrison en partenariat
avec celle du Roannais a été la première CCI de France à initier une action éco-conception
grâce au soutien de l’ADEME et de la région Rhône Alpes. Dans ce sens, elle s’est lancée dans
un projet de sensibilisation de ses ressortissants à l’éco-conception en intégrant au sein de
son équipe « environnement » un expert en éco-conception.
Ainsi est né le pré-diagnostic éco-conception destiné à faire le point avec chaque entreprise
sur ses enjeux, ses produits et sa démarche au regard de l’éco-conception. Cette méthode a
été élue en 2010 parmi les 48 meilleurs outils des CCI françaises au service des entreprises.
Elle a été testée dans plus de 250 entreprises. Le Pôle Eco-conception a déjà transféré cet
outil vers d’autres régions françaises et aussi à l’étranger : Canada, Colombie et Belgique.
L’outil est maintenant disponible en français, anglais et espagnol.
La reconnaissance nationale et internationale de ses capacités en matière d’éco-conception a

conduit la CCI Saint-Etienne/Montbrison à aller plus loin et à créer, avec l’appui d’un certain
nombre de partenaires un Pôle Eco-conception, ce dernier a été officialisé le 16 septembre
2008 et la création de l’association s’est faite en avril 2009.
D) Les résultats depuis sa création
L’objet de l’association Pôle Eco-conception et Management du Cycle de Vie est le

développement, la promotion et la diffusion des meilleures pratiques en développement de
produit ou service intégrant l’environnement et plus largement les principes de la
responsabilité sociétale des organisations.
8
Ainsi, grâce au soutien de l’ADEME régional Rhône Alpes et d’un certains nombres d’autres
financeurs, l’association a développé tout une activité de diffusion basée en premier lieu sur
la plateforme d’information www.eco-conception.fr. Mais la réussite s’est faite grâce à la
consolidation d’un réseau de centres relais à travers la France. Ces centres relais sont
capables de sensibiliser et d’orienter les entreprises et tout particulièrement les PME/PMI en
s’appuyant sur les ressources de notre association et de l’outil de pré-diagnostic en éco-
conception. Aujourd’hui nous comptons plus de 53 centres relais, l’enjeu est donc
l’animation de ce groupe pour que l’action de transfert des principes d’éco-conception en
entreprise soit la plus efficiente possible.
En plus du système d’information et de sensibilisation mis en œuvre, les experts de

l’association développent les outils les plus appropriés pour les entreprises comme la
méthode cadre BtoGreen, l’expérience pédagogique BtoGreen, les guides sectoriels, thèse
CIFRE etc. Pour ce faire notre association participe aux réseaux les plus pointus : expert pour
le groupe éco-conception de l’AFNOR, vice présidence du réseau de recherche en éco-
conception Eco-SD.
Ainsi, après quatre ans de création, le Pôle Eco-conception et Management du Cycle de Vie
joue un rôle déterminant d’information et de sensibilisation sur l’éco-conception et
accompagne les entreprises souhaitant développer des démarches en ce sens.
Unique en France, il s’est donné pour ambition de devenir un véritable centre de ressources
visant organismes et entreprises à l’échelle nationale et internationale. Il est notamment
désigné, par une convention cadre avec CCI France, comme le centre de ressources des CCI
françaises sur ce thème. S’adressant à la fois aux entreprises, aux bureaux d’études et de
conseil et aux centre relais, la vocation du Pôle Eco-conception est de :
• Promouvoir les meilleures pratiques en développement de produit intégrant le

développement durable
• Faciliter l’accès à l’éco-conception des PME et PMI
• Diffuser l’éco-conception à l’intérieur des entreprises
• Transférer les compétences à des acteurs relais en mettant à disposition des outils et
des méthodes pour que n’importe quelle entreprise du territoire puisse avoir accès
aux différents services
• Former, par des parcours qualifiants, des experts en éco-conception en capacité
d’accompagner les entreprises dans les évaluations d’impact et dans le
développement de produits
• Accompagner les démarches
• Permettre la création et le développement d’outils pratiques à destination des
entreprises.
• Mettre en place des programmes de recherche liés à l’éco-conception et à ses
impacts sur la vie et le fonctionnement des entreprises.
Le Pôle Eco-conception et Management du Cycle de Vie compte aujourd’hui plus de 150

adhérents dont plus de 50 % d’entreprises, essentiellement des PME PMI. Il anime 53
9
centres relais à travers la France et à l’étranger, parmi lesquels les 10 CCI de Rhône-Alpes,
Bourgogne Innovation, Pôle Fibres, Alizée Plasturgie, CCI des Landes, CRITT Basse Normandie.
E) Reconnaissance nationale et internationale du centre de ressources:
Notre association est :
• le centre de ressource de CCI France, une nouvelle convention cadre est en cours de
rédaction pour la poursuite de ce partenariat dans le cadre plus large de la
convention CCI France ADEME,
• Membre fondateur du réseau de recherche ECO SD dans lequel elle y a une place
d’administrateur en tant que Vice-Président,
• Animation d’un réseau de 52 centres relais à travers la France, la Belgique, le Canada
et la Colombie,
• Animation d’ateliers pour le PNUE notamment à Nairobie,
• Membre fondateur du réseau européen des centres de compétences en éco-
conception ENEC (European Network of Ecodesign Centres :Allemagne, Belgique,
Espagne, France et Grande Bretagne),
• Sollicité par le Dragon Design Fondation pour l’élaboration de partenariat sur l’éco-
conception vers la Chine.
Après une période charnière test avec l’ADEME national - qui a permis de consolider la
dimension nationale des activités de l’association en particulier sur son activité de centre de
ressources à la fois pour la partie transfert-diffusion et pour la parie recherche-
développement – le Pôle Eco-conception et Management du cycle de Vie sollicite l’ADEME
nationale et régionale Rhône Alpes en vue de la poursuite de ses activités de centre de
ressources.
10
2- Termes et définitions de l’éco-conception
A) L’éco-conception
Éco-conception : Permet de réduire les impacts négatifs sur l’environnement tout au long du
cycle de vie du produit pendant la phase de conception (AFNOR, 2004).
Dans les faits, le concept s’applique bien entendu lors des phases d’amélioration des produits.
Le terme « éco-conception », formé de la fusion des mots « conception » et « écologie », est issu
du référentiel de développement de produits classiques auxquels on a ajouté une dimension
environnementale. La pratique de l’éco-conception s’inscrit dans un contexte de développement
durable où la démarche d’élaboration d’un nouveau produit ou d’un service tente de prévenir et
de réduire les impacts environnementaux engendrés tout au long de sa vie utile. D’un point de
vue plus global, le « design durable » intègre, en plus des critères écologiques, des aspects
sociaux et des principes d’équités intergénérationnelles et interculturelles. Des chercheurs du
monde entier travaillent présentement à l’élaboration de nouveaux outils de conception
intégrant ces aspects sociaux.
Une notion intrinsèque à l’éco-conception est celle du « cycle de vie » (Cf. Figure ci-dessous).
Cette notion permet une vision globale des enjeux reliés au design d’un produit ou d’un service
sur une longue échelle temporelle et d’éviter que certains impacts environnementaux
significatifs ne soient oubliés. Le cycle de vie utile d’un produit ou d’un service, de sa naissance
jusqu’à sa mort, se décline généralement en cinq étapes :
1. les matières premières ;

2. la fabrication ;
3. la distribution ;
4. l’utilisation ;
5. la fin de vie.
L’analyse du produit sous cette forme séquencée permet de s’assurer que l’ensemble des
activités est pris en compte. Chaque étape du cycle de vie implique des processus élémentaires
(procédés, activités, etc.) qui nécessitent des entrants (matières et énergies) et génèrent des
sortants (rejets solides, liquides, gazeux) dont l’ingénieur ou le technicien de conception
industrielle doivent se préoccuper.
11
Figure 3: Cycle de vie (source Pôle Eco-conception)
Les impacts environnementaux d’un produit sont directement associés au flux de matières et
d’énergies en cause dans chacun des processus élémentaires d’un cycle de vie. Par exemple, d’un
côté, les entrants peuvent mener à l’épuisement des ressources et, de l’autre côté, les sortants
peuvent engendrer des émissions nuisibles pour la santé de la faune et la flore. L’impact global
est donc attribuable aux entrants et aux sortants et il incombe à l’analyste de les quantifier et de
les mesurer pour identifier les « faiblesses écologiques » du produit. La figure ci-dessous crée par
l’AFNOR illustre le flux d’entrants et de sortants propres au cycle de vie d’un produit et à partir
desquels les impacts environnementaux seront évalués en se limitant aux frontières du système
analysé.
Figure 4: évaluation des impacts environnementaux sur les entrants et sortants (source AFNOR 2005)
L’étude du cycle de vie jumelée à des outils d’analyses d’impacts environnementaux permet
d’obtenir un inventaire des incidences environnementales d’un produit ou d’un service. Cette
démarche permet parfois de démystifier certaines idées préconçues ; en effet, nous croyons
facilement que les impacts sont essentiellement dus aux types de matériaux choisis ou à la
manière dont nous en disposons en fin de vie. Or, une analyse approfondie révèle souvent que
les impacts environnementaux significatifs sont plutôt engendrés par l’utilisation du produit. Les
réelles solutions pour réduire les impacts se trouvent alors davantage en amont du processus de
production ; le designer industriel peut intervenir dès la conception du produit pour prévenir la
manière dont les usagers s’approprieront le produit ou le service une fois lancé sur le marché et
peut imaginer de nouvelles façons de faire, empreintes d’innovation.
Une autre des grandes forces du raisonnement par étapes successives du cycle de vie du produit
est de pouvoir contrôler les déplacements de pollution (Cf les 2 figures ci-dessous). En effet on
garde une visibilité sur tout le cycle de vie.
Par exemple, après avoir fait un premier diagnostic de son produit [étape 1], une entreprise
décide d’améliorer ses impacts environnementaux (en phase de fabrication du produit).
Si elle n’avait pas eu une vision du cycle de vie de son produit, elle n’aurait pas détecté [étape 2]
que les changements opérés en phase de production se répercuteraient en phase de matière
1ère (les nouveaux matériaux utilisés sont plus impactant) et de transport (le nouveaux produit
nécessite par exemple plus de place pour être transporté). Finalement, le nouveau produit
12
censé être éco-conçu du point de vue de cette entreprise, aurait eu une empreinte écologique
plus élevée sur son cycle de vie que l’ancien produit.
Figure 5: transfert de pollution (d'après ADEME)
B) Les niveaux d’intégrations de l’éco-conception :
Une étude menée par le Pôle Eco-conception et son partenaire l’Institut de Développement
Produit du Québec sur les retours économiques de l’éco-conception (http://www.eco-
conception.fr/data/sources/users/9/docs/fond-doc/rapportetude.pdf) montre que dans plus de
85% des cas étudiés, les produits ayant fait l’objet d’une démarche d’éco-conception ont vu une
augmentation de leurs ventes par rapport à des produits équivalent ou ceux de l’ancienne
gamme.
Dans cette même étude, la plupart des entreprises ont principalement travaillé sur les matières
premières et la fin de vie des produits. On note que les entreprises les plus rentables sont celles
qui ont aussi pris en compte l’usage et son impact environnemental dans la conception ; ces
entreprises sont décrites comme les plus éco-innovantes.
Pourquoi toutes les entreprises engagées dans l’éco-conception ne sont pas en mesure d’avoir
des solutions éco-innovantes ?
Le problème le plus souvent rencontré dans les projets d’éco-conception se situe au niveau de la
chaîne de décision. En effet, trop souvent l’environnement n’est pris en compte qu’à l’étape du
développement du produit. Cette question n’est pas abordée au niveau stratégique de
l’entreprise ni dans ses études marketing préalables ; si bien que 80% des spécifications du cahier
des charges du développement du produit est déjà fixé « par omission ». L’objectif du projet
d’éco-conception ne dépasse pas alors la seule réduction des impacts, c'est-à-dire de « faire
mieux de la même chose » : en quelque sorte de « l’éco-reconception ». De telles pratiques
limitent très fortement l’éco-innovation.
C’est donc sur la chaine complète de l’éco-innovation qu’il faut alerter les entreprises et par
une démarche coordonnée et systémique qu’il faut leur faire s’approprier les outils
nécessaires à chaque étape.
13
Innovation et éco-conception :
Définition de l’innovation : Processus dont la donnée de sortie est un produit, service, offre,
process, nouveau ou amélioré, qui apporte au client des valeurs d’usage, d’attrait particulières
et qui apporte au fournisseur de la différentiation concurrentielle et de la valeur économique
(Définition OCDE et AFNOR aménagée pour le programme Innovation PME par Thésame)
Définition de l’éco-innovation : Terme utilisé pour décrire les produits et les processus qui
contribuent à un développement durable. L’éco-innovation est l'application commerciale des
connaissances pour obtenir directement ou indirectement des améliorations écologiques. L'idée
de l'éco-innovation est assez récente. L'une des premières apparitions de la notion d'éco-
innovation dans la littérature est dans le livre de Claude Fussler et Peter James [Fussler, C. & P.
James, 1996; Eco-Innovation de conduite: Une discipline révolutionnaire pour l'innovation et le
développement durable, de l'édition Pitman: London, 364 p.]. Dans un article ultérieur, Peter
James définit l'éco-innovation comme le développement de «nouveaux produits et procédés qui
répondent aux besoins de la clientèle et en créant de valeur commerciale, tout en réduisant
considérablement les impacts environnementaux »
[James, P., 1997; «Le Cercle de durabilité: un nouvel outil pour le développement de produits et de
conception», Journal of Sustainable Product Design 2: 52:57].
Ainsi, l’éco-innovation naît en entreprise de la synergie entre les briques technologiques de

l’entreprise, des anticipations de marchés par le marketing, des contraintes environnementales
légales et de la qualité de la communication externe et interne :
- Les briques technologiques sont les éléments techniques propres à l’entreprise, ou à ses
sous traitants, sur lesquels elle peut baser ses développements de produit.
- L’anticipation est une valeur indissociable de tout projet d’innovation. Elle s’appuie,
outre la créativité au sein de l’entreprise, sur l’intelligence économique : surveillance
continue et systématique des produits, services, techniques, brevets, procédés,
processus, pratiques actuelles et en développement dans la filière, chez les concurrents
ainsi que dans les Centres de Recherche et de Développement. Quels que soient les
entreprises, leur taille et leur secteur d'activité, cette technique permet de rester
informé et à l'écoute des évolutions. La veille s'utilise dans tous les secteurs d'une
entreprise.
L’innovation est le fruit de contraintes : sans contraintes, peu d’idées ! L’environnement est une
nouvelle contrainte en conception, elle apporte ainsi un nouvel angle de vue sur le produit
apportant autant de nouvelles idées et donc d’opportunités.
Enfin, les produits et services éco-innovants doivent être accompagnés d’une communication
transparente, compréhensible et ciblée pour que le produit puisse connaître une réussite
commerciale.
14
3- Les besoins des entreprises vs l’offre
A) La cible des entreprises potentielles
L’étude de 2008 et la permanence de ses grands résultats :
Les conclusions de l’étude menée en 2007, en vue de la préfiguration du Pôle Eco-conception

restent globalement valables. Elles faisaient notamment apparaître, un critère décisif : la taille de
l’entreprise. En effet, plus de la moitié des entreprises ayant au moins 50 salariés déclaraient
avoir mis en place une démarche d’éco-conception. Ce nombre chutait à seulement une sur cinq
pour les entreprises de taille plus modeste. Les entreprises de moins de 50 salariés avaient
besoin de plus de temps et d’informations pour pouvoir mettre en place ces démarches. Même si
un intérêt croissant de ces dernières pour les questions d’éco-conception étaient à noter. Ce
critère de taille de d’entreprise doit être évidement relativisé : un bureau d’études compte la
plupart du temps moins de 50 personnes, sans compter que des entreprises industrielles
inférieures à cette taille ont des actions de conception.
Après cinq ans et d’après les actions menées dans tous les domaines rappelés ci-dessus l’analyse
de la cible n’a pas changée mais s’est affinée grâce aux retours d expériences.
Si la taille de l’entreprise est un élément à prendre en considération, le secteur d’activité dans

lequel elle évolue est également déterminant. L’éco-conception peut agir sur l’entreprise comme
une contrainte à laquelle elle doit s’adapter ou servir à celle-ci comme moteur d’innovations
pour en tirer un avantage. Le poids de l’évolution réglementaire, notamment communautaire, se
fait ainsi sentir, par exemple dans les secteurs de l’automobile ou de l’emballage. Les attentes
des donneurs d’ordres sont également un facteur que les sous-traitants doivent de plus en plus
prendre en considération. L’exemple du groupe Casino illustre parfaitement cette tendance. La
mise en place d’un repère, destiné à renseigner sa clientèle sur le niveau d’éco-conception d’un
produit, oblige par ricochet ses fournisseurs à fournir certains renseignements et leur impose de
nouvelles règles de production. L’image du produit se trouve liée à cette norme qui ne répond
plus seulement à une contrainte mais devient un véritable outil d’identification. Il représente un
enjeu économique, une façon de se démarquer par rapport à la concurrence. Cette attitude
croissante des donneurs d’ordre envers les entreprises sous-traitantes se généralisant, elle
entraîne pour ces dernières la nécessité de prendre en compte le management du cycle de vie de
leurs produits.
La nécessaire anticipation dont doit faire preuve l’entreprise, et les avantages économiques
qu’elle peut retirer de ses innovations, sont aujourd’hui les deux principaux facteurs dynamisant
l’éco-conception
Caractérisation de la typologie de la cible « entreprises » :
15
L’enquête de 2008 auprès des entreprises avait mis en lumière une homogénéité des réponses,
qu’elles aient déjà entrepris une telle démarche ou non.
L’expérience acquise par le Pôle Eco-conception confirme les résultats de l’enquête et
permet d’en affiner le diagnostic.
Qu’elles soient impliquées ou non dans l’éco-conception, les entreprises qui font appel au
Pôle Eco-conception mettent majoritairement en avant, leurs besoins d’accompagnement
par des actions en matière de formation, d’études, de recherche, de centre de ressource et
de sensibilisation à la veille documentaire. Cette tendance s’explique par la prise de
conscience récente des entreprises et donc par leur manque d’expérience dans la maîtrise de
ces techniques qui au demeurant évoluent très vite. Ce sont ces motifs qui les incitent à
rejoindre les actions du pôle voire à y adhérer. Par ailleurs les différentes relations que le
Pôle entretient avec ses adhérents ou via ses centres relais en France soit 150 entreprises n’a
pas permis de discerner des besoins non exprimés
La mise en relation des entreprises et leur accompagnement par des actions collectives de
sensibilisation ou de pré-diagnostic arrive largement en tête des réponses recueillies. Les
organismes relais sont ainsi les plus cités et notamment l’action des Chambre de Commerce
et d’Industrie Territoriales ainsi que Régionales. Leur rôle central permettant à la fois un
aiguillage vers des institutions plus spécialisées, une mise en relation de leurs ressortissants
et la fourniture de conseils et diagnostics.
Les motivations :
Les motivations des entreprises pour s’engager dans une démarche d’éco-conception sont
multiples et se situent à différents niveaux au sein de l’entreprise :
• Depuis les années 90, les réglementations environnementales (emballages, REACH,

DEEE, ROHs, VHU, EUP…) touchant les produits avec un champ d’application sur le
cycle de vie se multiplient. Mettre en œuvre, anticiper ces règlements est un besoin
des entreprises. Les normes sont des outils recherchés par les entreprises pour
prouver ou promouvoir leur démarche d’éco-conception (ISO TR 14062, ISO 14006,
ISO 14020, NF P 10 010…). En parallèle, de nouveaux acteurs se sont créés pour
pousser les entreprises à intégrer l’environnement en conception : les éco-
organismes. Les entreprises y adhérent pour prouver qu’elles répondent aux
différents règlements sur les produits en fin de vie (huiles, emballages, produits
électroniques, pneumatiques, piles…) Ces éco-organismes, dans un premier temps,
travaillent à la mise en place des filières de collectes, puis, s’attaquent ensuite à la
réduction à la source de la quantité de déchets et donc impose l’éco-conception.
• Le « marché » évolue lui aussi vers le développement durable : les études menées,
pour le compte de l’ADEME, par Ethicity, agence indépendante créée en 2001,
spécialisée dans le conseil en stratégie de développement durable, montrent que les
clients désirent des preuves de qualité, de la transparence, de la traçabilité et des
produits d’origine locale. L’éco-conception est alors une réponse factuelle à ces
16
nouveaux besoins que l’on retrouve d’une façon générale dans les achats publics et
de manière beaucoup plus précise en termes d’exigences techniques souvent
« normées » auprès de donneurs d’ordre.
• Produire de l’ « éco-conçu » est donc un moyen tangible pour une entreprise de
verdir son image via ses produits ou services et donc de se démarquer de la
concurrence. C’est la stratégie qui a été mise en œuvre par Apple en 2008 lors du
lancement de ses nouvelles gammes de « lap tops » alors que jusqu’à présent
l’entreprise était décriée par les associations de protection de l’environnement
comme une des plus polluantes.
• A l’heure de la volatilité des prix des matières premières sur les marchés
internationaux et de la demande croissante de produits moins onéreux, l’éco-
conception apparaît aussi comme un processus de production raisonné évitant à la
fois la sur-qualité et optimisant les procédés et flux logistiques tout au long de la
chaîne de production.
• La dernière motivation que nous avons identifiée et la création de valeur par
l’environnement en intégrant cette contrainte comme une opportunité dans le
développement de produit en cherchant des solutions, souvent en lien avec l’usage,
par un nouvel axe de vision.
La typologie :
En plus de l’objectif recherché en termes de résultats, il faut aussi prendre en compte la

maturité des entreprises par rapport à l’éco-conception. Ainsi, nous avons qualifié trois types
d’entreprises les précurseurs, les utilisateurs ponctuels et les novices. Chacun d’eux ont des
besoins méthodologiques ou en outils spécifiques :
17
Figure 6: besoins des entreprises sur l'éco-conception en fonction de la leur maturité
• Les novices : ce sont des entreprises généralement de petite taille qui n’ont identifié
que l’éco-conception pourrait être un enjeu majeur pour leur développement. Ce
sont des entreprises où tout est à faire de la sensibilisation de la direction pour le
développement stratégique des lignes de produits ou services aux pré-diagnostics en
éco-conception pour donner un vernis cycle de vie aux équipes projet.
• Les sensibilisés : ce sont des entreprises qui ont déjà identifié que l’éco-conception
est un enjeu et qui ont même déjàréalisé des démarches d’éco-conception type «
one shot ». Elles connaissent le sujet mais veulent de l’information ou de l’expertise
pour étendre la démarche que ce soit par des actions collectives, de la mise en
réseau par le biais des ateliers des clubs éco-conception. Ce sont plus
particulièrement des PME de plus de 50 personnes.
• Les actifs : ce sont des entreprises qui sont plutôt des grands groupes qui ont lancé
ce type de démarche depuis longtemps et sont ainsi reconnues pour leurs
connaissances sur le sujet. Ils ont besoin du pôle pour la veille de type intelligence
économique et pour la possibilité de s’appuyer sur ce centre de ressources pour faire
monter en compétence les sous-traitants
LES ACTIFS
Dans la suite de ce document, nous désignons comme « actifs » d’une part les
entreprises qui ont eu un comportement « précurseur » en terme d’éco-conception
18
d’autre part celles qui après sensibilisation se sont lancées dans la démarche sans pour
autant avoir atteint le degré de maturité des précédentes. Notre retour d’expérience
nous a permis d’affiner des sous catégories dans ce groupe, et de préciser leurs attentes
de façon très précise. Les chiffres indiqués sont ceux des adhérents du Pôle éco-
conception ayant acquitté leur cotisation annuelle.
Les résultats qui suivent sont issus de notre enquête interne auprès des adhérents du
Pôle éco-conception. Ils portent donc sur une soixantaine d’entreprises, pour la plupart
PME ou même TPE.
Ses membres sont donc impliqués à des degrés divers dans la démarche d’éco-
conception et la plupart de nos adhérents participent de façon régulière à nos ateliers
spécialisés. Se rajoute depuis peu une nouvelle demande : certains voudraient de plus en
plus d’ateliers tournés vers de nouveaux secteurs d’activité.
Cette tendance, que l’on retrouve de façon explicite ou implicite chez tous les
« actifs »démontre une appropriation des problématiques de l’éco-conception par ces
entreprises. Celles-ci passent de pratiques centrées sur leur cœur de métier, à une vision
plus large englobant les technologies annexes de leurs produits. ¨Par exemple beaucoup
d’entreprises intègrent des composants électroniques ou des emballages spécifiques
dans leurs produits. Il leur faut donc qu’elles maîtrisent à la fois des techniques d’éco-
conception dans leurs métiers « périphériques » mais aussi qu’elles soient capables de
mener des démarches « intégrées » d’éco-conception ce qui demande une méthodologie
particulière.
Le Pôle Eco-conception travaille donc sur ces questions, à la fois sur le plan scientifique
mais aussi en utilisant sa plate-forme Web, comme des dialogues directs entre
adhérents, pour échanger sur les « bonnes pratiques », forger un « corps de doctrine »
proposer une assistance « ad-hoc » et diffuser connaissances et formations sur cette
problématique.
Les attentes des entreprises « actives » sont donc en pleine évolution. On pourrait croire
les grandes entreprises dorénavant autonomes sur ces questions. Dans la réalité, si
effectivement elles sont à présent structurées, elles sont en demande d’actions de veille,
particulièrement au moyen de notre centre de ressources, de mutualisation de au niveau
de la recherche et encore d’amélioration de la structure de leurs réseaux leur permettant
une plus grande innovation et une affirmation de leur image.
Par leur action elles stimulent également la demande des PME et des TPE vis-à-vis du
Pôle. Mais cet effet d’entraînement va bien au-delà, car leurs commandes
« contraignent » les preneurs d’ordres : pour toutes au niveau de la production, pour
celles qui sont sous-traitantes de rang 1 et 2 au niveau de la conception.
D’après l’étude sur les retours économiques 2008 et la connaissance des entreprises
issue des près de 10 années d’expérience du Pôle Eco-conception, la catégorie des actifs
peut être segmentée de la façon suivante :
19
1 L’éco-conception comme expérience :
Pour beaucoup d’entreprises du groupe des actifs, il s’agit d’une première expérience.
Certaines entreprises ont développé le produit en se basant sur une Analyse du Cycle d
Vie (ACV). À l’heure actuelle, il est difficile de savoir si ces entreprises envisagent
poursuivre leur expérience en éco-conception, même si le produit qu’elles ont
développé a été un succès commercial.
Il faut encore convaincre la direction et leur principal problème se situe au niveau de
l’intégration des concepts auprès des équipes en charge du développement de produit, et
donc de savoir choisir quelle méthode ou quelle formation est la plus appropriée.
2 Démarche systémique d’éco-conception :

Les entreprises qui font partie de ce groupe sont convaincues des avantages de réfléchir
en termes d’éco-conception dans leur développement de produit et ont souvent
implanté des méthodologies d’ACV (ou autre méthode systémique). Certaines
pratiquent l’éco-conception depuis assez longtemps (plus de 10 ans) et commencent à
introduire d’autres éléments de développement durable dans leur organisation.
Après avoir intégré les aspects de l’évaluation environnementale, elles ont besoin de
mettre en œuvre l’éco-conception dans leur processus de développement de produit.
Elles ont pour cela besoin d’une méthode cadre qui maille l’ensemble de ce processus des
premières phases de marketing/design jusqu’à la revue de produit. C'est-à-dire comment
passer de l’évaluation à la mise en place couple produit marché
3 Démarche développement durable :

La prise en compte de l’environnement pour ces entreprises s’inscrit dans une véritable
démarche de développement durable, qui en comprend également le volet social,
sociétal et économique. L’éco-conception est donc un élément de base parmi d’autres
dans leur démarche globale.
Comme pour les systémiques, après avoir intégré les aspects de l’évaluation
environnementale, elles ont besoin de mettre en œuvre l’éco-conception dans leur
processus de développement de produit. Elles ont pour cela besoins d’une méthode
cadre qui maille l’ensemble de ce processus des premières phases de marketing/design
jusqu’à la revue de produit. C'est-à-dire comment passer de l’évaluation à la mise en
place couple produit marché
4 Entreprises fondées sur l’éco-conception :
Ces entreprises ont été présentées dans le premier chapitre des résultats. Il s’agit
d’entreprises qui ne font que des produits respectueux de l’environnement et dont le(s)
dirigeant(s) sont fortement impliqué(s) personnellement en matière de protection de
l’environnement. Dans plusieurs cas, ces entreprises sont particulièrement rentables. Il
semble bien que la composante clé de succès soit l’efficacité de la politique
commerciale.
Comme pour les systémiques, après avoir intégré les aspects de l’évaluation
environnementale, elles ont besoins de mettre en œuvre l’éco-conception dans leur
20
processus de développement de produit. Elles ont pour cela besoins d’une méthode cadre
qui maille l’ensemble de ce processus des premières phases de marketing/design jusqu’à
la revue de produit. C'est-à-dire comment passer de l’évaluation à la mise en place
couple produit marché
LES NOVICES
Venant à nous par le bouche à oreille ou bien par l’action systématique de nos
partenaires. Nous faisons entrer dans cette catégories toutes celles qui sont venues à
l’une de nos actions de sensibilisation depuis un an.
Ces entreprises ont des besoins plus étendus que les « actifs » allant de la sensibilisation
en passant par la veille jusqu’à la mise en place d’actions concrètes d’accompagnement
et de formation. Cette évolution et cette diversité de la demande expliquent le rôle
primordial des institutions relais, dans la stratégie du Pôle Eco-conception.
Elles souhaitent donc être aidées lors d’un premier diagnostic. Le rôle du Pôle Eco-
conception étant de les guider en leur proposant différentes pistes de travail pour le
développement de l’éco-conception. L’enquête a également identifié un besoin
spécifique aux entreprises n’ayant pas encore mis en place une démarche d’éco-
conception. Il s’agit de la mise en réseau de ces dernières avec d’autres acteurs
susceptibles de les aider dans leurs démarches où leur permettant de mutualiser
certaines étapes. Là encore l’expérience et les réseaux du Pôle Eco-conception sont des
atouts majeurs pour répondre aux attentes des ces entreprises.
21
B) L’Offre
a) Les outils
Les outils qu’on peut identifier pour une démarche d’éco-conception peuvent être
classés en quatre catégories :
- Outils pour la veille et la diffusion
- Outils pour des recommandations et évaluations qualitatives
- Outils pour des évaluations quantitatives
- Outils/méthodes pour une stratégie d’éco-innovation
Dans cette étude, nous avons focalisé sur les outils et méthodes d’éco-conception. Par
contre, n’ont pas été pris en compte tous les outils et méthodes utilisés en
développement de produit qui peuvent eux même intégrer les aspects
environnementaux mais qui ne sont pas positionnés dessus initialement.
Outils pour la veille et la diffusion

On peut la définir la veille comme une démarche de surveillance continue et
systématique des produits, services, techniques, procédés, processus, pratiques, passés,
actuels et en développement. Quels que soient les entreprises, leur taille et leur secteur
d'activité, cette technique permet de rester informé et à l'écoute des évolutions. La veille
s'utilise dans tous les secteurs d'une entreprise.
Le principal objectif des outils de diffusion de l’éco-conception est de convaincre les

PME/PMI de l’aspect stratégique de la prise en compte des préoccupations
environnementales dans la conception des produits qu’elles entendent mettre sur le
marché et de diffuser les meilleures pratiques en développement de produits intégrant
l’environnement.
Ces outils permettent aux entreprises de suivre régulièrement les actualités et les
nouveautés en matière d’outils et méthodes.
FORCES FAIBLESSES
Diffusion : retour d’expériences Nécessite des outils de gestion
Veille réglementaire Quantité d’informations
Coût faible
Tableau 1: forces et faiblesses des outils de veille
Outils pour des recommandations et évaluations qualitatives

Des guides de recommandations fournissent des directives aux concepteurs lors de
l’élaboration du produit. Ces outils se basent d’ailleurs sur la formulation des critères
utilisés par les concepteurs.
On trouve aussi des check-lists qui permettent aux concepteurs d’évaluer si le

produit/service est respectueux de l’environnement en répondant à des questions
précises pour une ou plusieurs phases du cycle de vie. Ce sont ces questionnaires
d’évaluation qui aident à établir rapidement une qualification environnementale. Ces
22
questionnaires sont considérés somme une approche pragmatique des méthodes
d’évaluation et sont très prisés par les industriels et institutionnels. Le Pôle Eco-
conception utilise d’ailleurs ce type d’outil (le pré-diagnostic éco-conception) pour aider le
réseau des CCI dans leurs missions de sensibilisation et d’accompagnement des PME/PMI
dans leurs démarches d’éco-conception.
FORCES FAIBLESSES
Réponses rapides à quelques questions simples Evaluation trop subjective
Bonne évaluation environnementale d’ensemble sur Qualitatif

un produit fini ou en cours de conception
Phase conceptuelle d’un projet
Outil connu et très apprécié des industriels.
Coût
Prise en main
Ludique
Cycle de vie
Tableau 2: forces et faiblesses des approches qualitatives
Outils pour des évaluations quantitatives

Le principal outil d’évaluation est l’Analyse de Cycle de Vie (ACV )est la méthode
d’évaluation des impacts environnementaux la plus connue au niveau international. C’est
une méthode qui fait l’objet d’une normalisation avec la série des ISO 1404x.
C’est un outil puissant, souvent utilisé comme une aide à la décision pour l’industrie et
pour guider ou justifier des choix politiques.
AVC Simplifiée : c’est une approche simplifiée et qui peut se décliner de plusieurs
manières selon que l’on réduit davantage les frontières du système pour minimiser la
quantité de données à collecter, qu’on limite les recherches approfondies de données
etc…
En plus des outils présentés ci-dessus, nous avons identifié des outils qui vont au-delà
qu’une simple démarche d’éco-conception et qui s’intéresse aux niveaux stratégiques.
La démarche d’évaluation est, en principe relativement simple : Examiner l’ensemble du

système, évaluer les impacts et identifier des pistes d’éco-conception.
23
Mais dans la pratique, il existe un certain nombre de difficultés dans la mise en œuvre.
FORCES FAIBLESSES
S’applique à tous les systèmes de produit (du plus « Chronophage » (coût élevé)
simple au plus complexe)
Outil scientifique complexe demandant une
expertise pour :
Demande une grande rigueur sur la gestion des La formulation des hypothèses et des limites de
données l’étude
L’utilisation des meilleures bases de données et des

outils de calculs
Cadré par la norme ISO 14044
Risque : on peut tout faire dire à une ACV (attention
aux hypothèses de départ)
Tableau 3 : forces et faiblesses des approches qualitatives
Outils/méthodes pour une stratégie d’éco-innovation

Les outils et méthodes d’éco-innovation tels qu’ils ont été explicités dans la section 3-A-a,
permettent de stimuler la synergie entre les briques technologiques de l’entreprise, les
anticipations des services chargés du marketing, des contraintes environnementales et de
la qualité de la communication. Les briques technologiques sont les éléments techniques
propres à l’entreprise, ou à ses sous traitants, sur lesquels elle peut baser ses
développement de produit. L’anticipation est une valeur indissociable à tout projet
d’innovation. L’innovation est le fruit de contrainte, sans contraintes, peu d’idées ;
l’environnement est une contrainte en conception, elle apporte ainsi un nouvel angle de
vu sur le produit apportant autant de nouvelles idées et donc d’opportunités. Enfin, les
produits et services éco-innovants doivent être accompagnés d’une communication
transparente, compréhensible et ciblée pour que le produit puisse connaître une réussite
commerciale.
FORCES FAIBLESSES
Définition stratégique Temps de mise en œuvre
Transformation des contraintes en opportunités Qualitatif
Pérennisation d’une démarche environnementale Phase conceptuel d’un projet
24
b) Synthèse
Catégories Outils Exemples Développé ou
Sensibilisation
Diffusion
Veille
Quantitatif
Qualitatif
Stratégie
Coût
Etapes CV
collaboratif
Travail
Informatisé
commercialisé
Pôle Eco- Pôle éco-

Newsletter • F •
conception conception
Pole éco- Pôle éco-
• • • • M • • •
conception conception
Veille et la diffusion Sites Orée Orée • M • •
internet Ademe Ademe • • • • • M • • •
dédié C2CN Projet Européen • • • ?? • •
Créer Créer • M • •
Durabilis Durabilis • ??
LNE LNE • G
Norme NF E
AFNOR/CETIM • F •
Guidelines 01 005
ATEP CETIM • F •
recommandations Ecofaire Pays de Loire • G
et évaluations Pré-
Pole Eco-conception • • • F • • •
qualitatives diagnostic
Eco design
Check-lists TU Wien • • G • •
pilot
Stratégie
Brezet • • G
Wheel
Simapro Evea • E • •
Gabi PE • E • •
Acv Umberto Umberto • E • •
Quantis
évaluations Quantis • M • • •
Suite 2.0
quantitatives
Acv Bilan Produit Ademe • G • •
simplifiée Ecolizer OVAM • ??
C2CN
OKALA Pole éco- • • • • F •
conception
Outils/méthode de BtoGreen Pole Eco-conception • • • • • M • •
stratégie éco- / Weenov
innovation Eco-triz • • M
25
4 – Les activités du Pôle Eco-conception
A) L’analyse du Pôle Eco-conception
Figure 7: besoins des entreprises sur l'éco-conception en fonction de la leur maturité
Au Pôle Eco-conception, nous avons observé que les entreprises passent par différents niveau de
maturité (cf figure 6) : des novices aux actifs. Pour les accompagner, il faut mettre en place un
processus d’apprentissage et de transfert comme présenté ci-dessus. En effet, la première étape
est de montrer que l’éco-conception peut être un enjeu pour le développement de l’entreprise.
La seconde doit permettre à l’entreprise d’identifier quels sont ses enjeux propres. Ces deux
premières étapes sont les plus difficiles pour les centres de ressources car elles nécessitent la
mise en place d’outil de diffusion adapté à l’entreprise ainsi que des modalités
d’accompagnement de premier niveau très pointu. Les dernières étapes font parti d’un
processus plus facile car décrit dans les normes ou les guides : c’est la mise en place d’une
démarche d’éco-conception en intra.
Pour ce faire le Pôle Eco-conception a mis en place une série d’activités décrites ci-dessous :
- Diffusion
- Animation Territoriale
- Benchmark à l’international
- Recherche et développement
- Veille
- Valorisation de la recherche
B) La diffusion
Le principal objectif de l’activité de diffusion de l’éco-conception consiste à communiquer auprès

des PME/PMI sur l’aspect stratégique de la prise en compte des préoccupations
environnementales dans la conception des produits qu’elles entendent mettre sur le marché et
de diffuser les meilleures pratiques en développement de produits intégrant l’environnement.
26
Les bénéficiaires de cette action sont les entreprises et plus particulièrement les PME/PMI ainsi
que les sociétés de conseils et d’accompagnements des entreprises qui veulent consolider leurs
connaissances en éco-conception. Mais aussi plus largement les associations, les organisations
professionnelles, les centres relais du Pôle éco-conception qui désirent une information qualifiée
et à jour sur l’éco-conception pour sensibiliser eux même directement leurs entreprises
partenaires aux méthodes d’éco-conception.
Une fois sensibilisées, les entreprises doivent mettre en place les pratiques d’éco-conception
dans leur processus de développement de produit et dans leurs projets. La première étape
consiste au transfert des meilleures pratiques d’éco-conception. Souvent, l’accompagnement
individuel ou collectif des entreprises complète le transfert et l’information par l’aide à la mise en
place concrète des outils et méthodes.
Les newsletters
Notre lettre d’information - publiée en français et en anglais - est diffusée tous les mois et demi
environ. Ainsi, nous publierons 8 lettres en 2014 sur l’actualité de l’éco-conception. Elle est
diffusée à plus de 3600 contacts qualifiés. Elle contient environ deux articles de fonds et de
petites news ; mais surtout elle informe sur les activités du Pôle Eco-conception et de ses
partenaires que ce soit pour le lancement d’actions collectives, la tenue de réunions, de
formations ou d’ateliers. Aujourd’hui, elle est établie dans un format informatique plus léger que
l’ancien format en PDF donc moins consommateur d’énergie dans sa diffusion et avec une charte
rédactionnelle précise.
La ligne téléphonique
Les entreprises ont besoin de maîtriser l’information et d’obtenir très rapidement des réponses
concrètes pour savoir prendre les bonnes décisions dans leur projet d’éco-conception. La qualité,
la réactivité et la force du service SVP du Pôle Eco-conception reposent sur la connaissance
pointue, l’écoute de ses experts et un fonds documentaire basé sur l’activité de recherche et
développement de notre association. L’accès aux services de SVP est disponible gratuitement
soit par courriel : contact@eco-conception.fr soit par téléphone au 04 77 43 04 85.
L’animation de la plateforme d’information
Le Pôle Eco-conception & Management du cycle de vie s’est doté depuis 2007 d’un site web :
www.eco-conception.fr. Il devenu aujourd’hui un des sites vitrines de l’éco-conception en France
en se plaçant 1er ou 2ème sur les moteurs de recherche. C’est dans le but de d’offrir à ses visiteurs
et adhérents une nouvelle interface, plus conviviale, en web 2.0 que nous avons créé une
nouvelle plateforme en éco-conception interactive. Le cahier des charges pour son
développement s’est basé sur les besoins des utilisateurs notamment grâce à l’étude
ADEME/BVA 2010. Notre site internet s'adresse aux très petites, petites et moyennes entreprises
et industries, et plus largement à toute structure, quelle que soit sa taille et sa vocation, désirant
s'engager dans une démarche d'éco-conception ou tout simplement découvrir ce sujet. Un
premier niveau d’information est disponible à tous. Les adhérents de l’association accèdent eux à
l’ensemble des données mises à jour quotidiennement. Les informations sont déclassées dans le
temps. Par exemple, un flash veille est disponible seulement aux adhérents les premiers mois de
27
sa publication, puis auprès de tout le monde ensuite. Ainsi, les questions posées par téléphone
ou via internet sont directement transmises à un expert spécialisé. Une fois en ligne, le
consultant établit un diagnostic, replace la demande dans son contexte et valide les objectifs
pour répondre avec précision. Dans la majorité des cas, une réponse est apportée dans le cadre
de la conversation téléphonique, ou en retour d’email.
Participation et organisation d’événements
Participation aux événements nationaux
L’objectif de cette action est de rencontrer les entreprises et les centres de développement
économique pour les sensibiliser à l’éco-conception et leur montrer quel est l’intérêt, en terme
d’économie et de différentiation, à intégrer une telle démarche. Cette action participe à la
renommée de l’association et à l’activation de rencontres nouvelles à l’échelle régionale Rhône
Alpine, nationale mais aussi internationale. Nous intervenons souvent dans les colloques ou
journées éco-conception en tant que centre de ressources c'est-à-dire avec une casquette
d’expert indépendant. Par exemple, nous animons le colloque éco-conception d’Aquitaine
(Septembre 2013), nous faisons partie du jury du concours éco-conception de la plateforme
AVNIR etc.
Organisation du colloque éco-conception
La 3ème édition du colloque éco-conception du Pôle Eco-conception se tiendra le 17 avril 2014

avec pour thème : « éco-conception : où en êtes vous ?». Cette manifestation se déroulera la
Cité du design à St-Etienne. Cet événement est co-organisé par le Pôle Eco-conception avec
l’ADEME et la CCI Saint Etienne/Montbrison. Il est également soutenu par le Groupe Casino, Eco-
Emballage, le Conseil Général de la Loire, l'Agence Ecodesign, CCIF et Saint-Etienne Métropole.
Fort du succès des éditions précédentes du colloque éco conception, les organisateurs, leurs
partenaires partagent le souhait d’attirer toujours davantage de visiteurs pour que cet
événement profite au plus grand nombre. La qualité du profil des visiteurs reste néanmoins une
priorité. Pour cette nouvelle édition les nouveaux axes de développement résident donc dans le
fait d’attirer davantage de visiteurs ciblés. Dans cette optique, une campagne de communication
mix média doit être mise en place.
C) Animation de réseaux de centres relais
Le Pôle Eco-conception et Management du Cycle de Vie est une entité limitée en terme de
ressources humaines, c’est pourquoi dès le début de son activité, l’association a décidé
d’organiser un réseau de relais d’abord sur le territoire Rhône Alpin, puis national et enfin
international. Ces centres relais sont formés par nos soins et utilisent le pré-diagnostic éco-
conception.
Les bénéficiaires de cette action sont exclusivement des organisations professionnelles, centres
techniques (CRITT) ou chambres consulaires.
28
Historique
La CCIT Saint-Etienne/Montbrison a été précurseur en matière

d’environnement lié à l’entreprise. Ses premières actions datant de
1996. Elles se sont poursuivies et amplifiées avec des programmes de
sensibilisation à destination des PME comme « 1, 2,3
environnement ». De manière plus précise encore, dès 2002, la CCI
Saint-Etienne/Montbrison a été la première CCI de France à initier une
action éco-conception grâce au soutien de l’ADEME et de la région
Rhône Alpes.
Elle s’est lancée dans un projet de sensibilisation de ses ressortissants à l’éco-conception en

intégrant au sein de son équipe « environnement » un expert en éco-conception. Ainsi est né le
pré-diagnostic éco-conception destiné à faire le point avec chaque entreprise sur ses enjeux, ses
produits et sa démarche au regard de l’éco-conception.
Cette méthode a été élue parmi les 48 meilleurs outils des CCI françaises au service des
entreprises. Elle a été testée dans plus de 500 entreprises. Très rapidement, des demandes de
transfert méthodologiques ont été faites auprès de la CCIT de Saint Etienne Montbrison. Ainsi,
les équipes d’experts ont été amenées à travail hors des frontières administratives de la CCIT
pour accompagner d’abord les Chambres de commerces et d’industries limitrophes dans le
développement économiques de leurs entreprises par la prise en compte de l’environnement.
C’est à partir de cette première activité que c’est développé le Pôle Eco-conception comme
entité indépendante.
Animation du réseau des centres relais Français
Pour que toutes les entreprises du territoire français puissent avoir accès facilement à un
premier niveau d’information, le Pôle Eco-conception et Management du Cycle de Vie a
développé un réseau de centres relais à travers la France. Ces centres relais sont choisis en
fonction de leur compétence, de la cohérence en termes de maillage de territoire. Ils ne peuvent
pas être du secteur concurrentiel pour éviter qu’ils soient juges et partis.
L'objectif pour notre association est de mettre à la disposition de tous les centres relais du Pôle
Eco-conception tous les outils et méthodes pour la sensibilisation et l'accompagnement des
29
entreprises de leur territoire, et en particulier l’outil de pré-diagnostic en l'éco –conception.
Chaque Centre Relais a accès au centre ressource du Pôle Eco-conception. Nous organisons au
moins une réunion par an de transfert de travail et le débriefing.
Animation et organisations d’ateliers
Une fois sensibilisée, les entreprises doivent mettre en place les pratiques d’éco-conception dans
leur processus de développement de produit et dans leurs projets. La première étape consiste au
transfert des meilleures pratiques d’éco-conception. Souvent, l’accompagnement individuel ou
collectif des entreprises complète le transfert et l’information par l’aide à la mise en place
concrète des outils et méthodes.
Pour ce faire, il faut aussi prendre en compte la maturité des entreprises par rapport à l’éco-
conception. Ainsi, nous avons qualifié trois types d’entreprises : les précurseurs, les utilisateurs
ponctuels et les novices. Chacun d’eux ont des besoins méthodologiques ou en outils
spécifiques :
• Les novices : ce sont des entreprises généralement de petite taille où tout est à faire.
Sensibilisation de la direction pour le développement stratégique des lignes de
produits. Transfert des connaissances de bases aux services par des pré-diagnostics
en éco-conception.
• Les ponctuels : ce sont des entreprises qui ont réalisé des démarches d’éco-
conception type « one shot », elles connaissent le sujet mais veulent de l’information
ou de l’expertise pour étendre la démarche que ce soit par des actions collectives, de
la mise en réseau par le biais des ateliers des clubs éco-conception. Ce sont plus
particulièrement des PME de plus de 50 personnes
• Les précurseurs : ce sont des entreprises qui sont plutôt des grands groupes qui ont
lancé ce type de démarche depuis longtemps et sont ainsi reconnues pour leurs
connaissances sur le sujet. Ils ont besoin du pôle pour la veille qu’il procurera et pour
la possibilité de s’appuyer sur ce centre de ressources pour monter en compétence
ses sous-traitants
Les ateliers du Pôle Eco-conception sont destinés à faire du transfert méthodologique auprès des
entreprises sur des outils ou méthodes pratiques. Ces réunions d’une demi-journée sont limitées
à 10 personnes pour des raisons pédagogiques. Ils sont Organisés en partenariat avec nos
centres relais en France !
Actions collectives
La mise en œuvre d’actions collective à destination des entreprises dans le but de transférer les
outils et concepts de l’éco-conception est une démarche de démultiplication très imortante.
Une action collective est en cours d’élaboration au niveau régional Rhône Alpes. Elle se fait en
partenariat avec l’ADEME régionale et le réseau des CCIs. L’objectif est de consolider se qui se
fait déjà au local tout en augmentant les capacités de chacun des acteurs grâce à une campagne
d’information importante. Nous proposons de dérouler cette action sur trois 3 ans.
30
D) International
Réseau Européen des centres d’éco-conception ENEC
Suite à un groupe de travail mis en place par la DG entreprise de la commission européenne en

2011, le Pôle Eco-conception a été identifié comme l’un des centres de ressources majeurs au
niveau européen. Sur cette base le Pôle a fondé en 2012 un réseau de 5 centres appelé European
Network of Ecodesign Centres (ENEC ):
- Ihobe (Pays Basque, Espagne)
- Ecodesign Centre (Pays de Galles / Royaume-Uni)
- OVAM (Flandres, Belgique)
- Pôle Eco-conception (Rhône-Alpes, France )
- Effizienz-Agentur NRW (Rhénanie du Nord-Westphalie, Allemagne)
Le programme de travail 2013 des différents partenaires a été de collaborer sur les études en
cours qui semblaient les plus prometteuses. C’est ainsi que l’ensemble des partenaires
collaborent sur l’étude sur les retours économique de l’éco-conception V2013 (80 cas français, 50
cas canadien et 50 européens).
Le 28 Novembre 2013, le réseau ENEC présentera les résultats de ses travaux à Bruxelles. Suite à
cette journée du 28 sera établi le plan de travail 2014 dont à priori le principal objectif sera le
montage d’une action collective européenne pour démarrage en 2015.
Lancement d’une coopération franco-allemande
Les avantages procurés aux entreprises par l’éco-conception et l’efficacité des ressources
énergétiques ont été les thèmes de deux journées d’affaires franco-allemandes organisées les 17
et 18 octobre 2013 à Saint-Etienne par le Pôle Eco-conception et la Chambre de commerce et
d’industrie de Saint-Etienne Montbrison.
A cette occasion une délégation de la ville allemande de Wuppertal, composée d’industriels, de

designers et d’acteurs économiques s’est déplacée dans la Loire pour échanger retours
d’expériences et projets collaboratifs autour du design durable. Les experts français et allemands
de l’industrie et du design ont travaillé ensemble pendant deux jours sur l’accompagnement des
entreprises dans leur démarche d’éco-conception :
- sur le potentiel de coopération franco-allemande dans le domaine de l’éco-

innovation,
- sur l’exemple de l’approche mécanique en éco-conception,
- sur le fonctionnement de la Cité du Design,
- sur des pistes de coopération entre le Wuppertal Institute et l’Institut Fayol de l’Ecole
des Mines de Saint-Etienne,
31
- sur les retours économiques de l’éco-conception.
Suite à ces deux jours, parmi les projets les plus importants il a été décidé de travailler :
- sur un partenariat summer school of sustainable design (opération portée par les
allemands). Une première réunion de travail avec ESC se déroulera pour voir ce que
l’on peut proposer dans le cadre des programmes ERASMUS,
- sur l’ingénierie d’une action collective sur le design durable. Un atelier technique de
présentation des outils doit être organisé avec les différents partenaires avant la fin
de l’année ; ainsi qu’une réunion avec les services Europe des partenaires pour
flécher les financements potentiels européens,
- sur l’organisation d’une délégation d’industriels pour 2014 par la CCI de Saint
Etienne.
Les actions du Pôle Eco-conception en Chine
La Chine comprend que l'éco-conception est la démarche nécessaire à adopter pour transformer
son mode de production industrielle, respecter son cadre de vie et ses ressources naturelles, et
de passer à une ère nouvelle marquée par l’innovation technologique, le développement durable
et la qualité : l’ère du « Designed by China» . La Dragon Design Foundation a fait appel au Pôle
Eco-conception lors des précédentes éditions du Forum International Green Design à Lugano
(Suisse) en 2012 et à Yangzhou (Chine) en 2013 afin d'intervenir en tant que Centre de
ressources exemplaire en éco-conception.
DDF propose au Pôle Eco-conception de promouvoir l'éco-conception en Chine et sensibiliser les

industriels du monde à cette démarche notamment dans les secteurs suivants : construction,
transport, textile, outils de communication, appareils ménagers, emballages.
Pour la prochaine édition 2014, la DDF souhaite mandater le Pôle Eco-conception et l'institut
Français du design pour l'organisation d'un concours ecodesign Franco-chinois.
E) Recherche et développement
Toutes les actions du Pôle Eco-conception reposent sur un socle de compétences et d’informations
unique. Depuis 2002, une activité de centre de ressource a été entamée. Elle s’est organisée en
tant que tel depuis 2008. Son principal objectif consiste à identifier et analyser les meilleures
pratiques et le cas échéant à les développer lui-même.
Depuis plusieurs années, nous sommes un centre de ressources qui réalise des études sur l’éco-
conception et son intégration dans les entreprises. On peut citer l’étude sur les retours
économiques de l’éco-conception qui a fait date ou celle sur les modes de communication
environnementale en BtoB. Ces études ont toujours été issues d’un besoin du terrain et en
particulier des entreprises.
En plus de ces études, une activité de recherche a été impulsée qui vise à créer les futures
méthodes, pratiques et outils qui créeront des avantages concurrentiels pour les entreprises par
l’environnement et le développement durable sur leurs produits et services.
32
Bien entendu, pour rester en lien avec les entreprises et les faire bénéficier au maximum des
avancées du Pôle Eco-conception, nous éditons régulièrement des guides en éco-conception.
L’activité de centre de ressource du Pôle Eco-conception est en lien avec l’ensemble des réseaux
français sur l’éco-conception que ce soit celui de la recherche (ECOSD, Avnir), des entreprises
(CREER, OREE), politique (Institut de l’Economie Circulaire) etc.
Liste des outils, méthodes et études :
- Etudes sur les retours économiques de l’éco-conception 2008 et 2013
- Btogreen : méthode cadre d’éco-innovation
- Impact : outil ACV simplifié pour PME
- Méthode éco-socio-conception
- Méthode éco-conception dans le secteur du service (en cours)
- …
F) Veille
Veille, recherche et développement
En plus du travail de veille sur la réglementation qui se traduit par des fiches résumés, une grosse
partie de cette activité vise au benchmark et au développement de nouveaux outils.
Guides
A partir de la connaissance des besoins de terrain, le Pôle Eco-conception et Management du

Cycle de Vie développait des guides méthodologiques pragmatiques à destination des
entreprises adhérentes et de ses centres relais. Ils ont pour objectif la vulgarisation des concepts
mais aussi la mutualisation des ressources pour gagner du temps. Le Pôle Eco-conception a
élaboré de nombreux guides :
- Guide matières premières thermoplastique

- Guide des procédés de transformation des matières thermoplastiques
- Guide sur le recyclage des matières plastiques
- Guide mug (Analyse comparative simplifiée d’un usage de Mug vsGobelet)
- Guide outils d’évaluation environnementale produit remis à jour
- Guide outils d’évaluation environnementale des bâtiments
- Guide Agro-alimentaire
- Guide Eco-conception de service
- Retour d’expérience organisation d’événement (Eco-Evénement)
- Eco-conception des machines outils
- Eco-conception des matériaux des bâtiments
- Eco-innovation
33
Dans le cadre de notre mission de diffusion, nous voulons revoir notre offre. L’objectif serait
de faire des dossiers techniques en partenariat avec les adhérents du Pôle ainsi que des cas
d’entreprises détaillés.
Les thèmes possibles : recyclage, résultat des travaux de Eco-SD sur les quels nous sommes
engagés etc :
- recyclage + check list

- EcoSocioConception : guide de positionnement (VITE)
- Mettre en place une démarche d’eco-conception par étape (NORME Afnor)
Ces dossiers techniques et retours d’expériences seront imprimés et diffuser via notre plate
forme web.
G) Valorisation de la recherche
Le Pôle National Eco-conception et Management du Cycle de Vie a engagé en plus de la

réalisation d’études le développement d’une activité de recherche qui s’est concrétisée par
l’hébergement d’une thèse en éco-socio-conception et l’implication de notre structure au réseau
de recherche national en éco-conception : « les Séminaires de Recherche en Méthodologie de
Conception et d’Eco-conception ».
Notre participation rentre dans le cadre d’une démarche collaborative entre le monde
scientifique et le monde industriel en quête d’outils et de méthodes. Ces séminaires, à l’initiative
de Monsieur Dominique Millet, ont permis de réunir des chercheurs et des industriels afin de
réfléchir ensemble sur les approches scientifiques et industriels d’éco-conception ; de plus en
plus de chercheurs participent à ces séminaires de recherche en Méthodologie de conception et
d’éco-conception car ils permettent : des échanges d’informations, des conférences scientifiques
focalisées sur la thématique de l’Eco-conception, des expérimentations en groupe sur des éco-
outils ou des éco-méthodes spécifiques, et sont à l’origine de rapprochements
chercheurs/chercheurs mais aussi chercheurs/industriels…
Quels avantages pour les industries et les PME? La réponse à cette question s’inscrit dans les
actions que portent le Pôle Eco-conception et qui se traduisent par la création d’une synergie de
recherche et de développement d’outils et de méthodes adaptés aux attentes des PME/PMI. En
fait, mis à part les outils experts qui nécessitent des moyens pour les mettre en œuvre, il existe
peu d’outils accessibles et d’études approfondies concernant une méthode d’intégration d’une
démarche d’éco conception. Nous sommes en mesure de constater que cette absence d’outils,
d’information sur les futures tendances en matière de R&D constitue un frein important pour les
PME/PMI.
Aujourd’hui, le Pôle Eco-conception est vice président du réseau de recherche national Eco-SD et
a participé à la commission X30 U de l’AFNOR sur l’éco-conception. Nous sommes motivés dans
ce projet par deux stimuli :
34
- Le premier consiste à remonter les besoins des entreprises en recherche avec une
vision de mutualisation et en particulier sur la cible PMI et PME
- Le second est de participer à la diffusion des résultats auprès des entreprises et des
centres relais.
Ainsi pour chacun des séminaires d’Eco-SD, nous faisons une synthèse compréhensible par des
non experts. Elles sont diffusées grâce aux outils utilisés pour notre activité de diffusion et
transfert (site internet, flash veille etc.).
35
Contacts :
Pôle Eco-Conception et
Management du Cycle de Vie
-------------------------------------------------------
57 cours Fauriel
42024 Saint Etienne Cedex 2
04 77 43 04 85
contact@eco-conception.fr
www.eco-conception.fr
@ecodesign_inst
-------------------------------------------------------
Founding member
ENEC: www.ecodesign-centres.org
ECO SD: www.ecosd.fr
36

Pole Eco Conception - Eco Conception - Ou en Est On

Transféré par

Informations du document

Titre original

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Pole Eco Conception - Eco Conception - Ou en Est On

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

2014

Tableau 1: forces et faiblesses des outils de veille................................................................................ 22

Tableau 2: forces et faiblesses des approches qualitatives .................................................................. 23

Tableau 3 : forces et faiblesses des approches qualitatives ................................................................. 24

Tableau 4: forces et faiblesses des approches qualitatives .................................................................. 24

Tableau 5: forces et faiblesses des approches qualitatives .................................................................. 25

Figure 3: Cycle de vie (source Pôle Eco-conception) ............................................................................. 12

Figure 5: transfert de pollution (d'après ADEME) ................................................................................. 13

Les produits manufacturés sont la source de beaucoup de problèmes environnementaux.

La démarche environnementale au sein des industries a évolué. Au départ, les actions

Aujourd’hui, le management de l’environnement dépasse le stade des ateliers avec la prise

Pour illustrer et approfondir ces trois niveaux d’implication environnementale dans

Figure 2: Echelle de prévention (source : Traité d’éco-conception d’après UNEP 1997)

Les principaux freins, pré-identifiés à la mise en place de l’éco-conception connus étaient :

Or, en plus des réglementations françaises visant les pratiques industrielles et

Globalement on constate que les responsabilités environnementales s’étendent de la

A l’initiative des Pouvoirs Publics Français, la dimension environnementale est dorénavant

D’autre part les opportunités sont grandes en termes :

Le problème de l’adaptation à ces enjeux vient du manque de ressources en interne pour

Dans ce contexte, la Pôle Eco-conception œuvre au développement et à la diffusion des

Le Pôle Eco-conception et management d Cycle de Vie s’est d’abord 11 années d’expérience

Les CCIT de Saint-Etienne/Montbrison et du Roannais ont été précurseurs en matière

La reconnaissance nationale et internationale de ses capacités en matière d’éco-conception a

D) Les résultats depuis sa création

L’objet de l’association Pôle Eco-conception et Management du Cycle de Vie est le

En plus du système d’information et de sensibilisation mis en œuvre, les experts de

• Promouvoir les meilleures pratiques en développement de produit intégrant le

Le Pôle Eco-conception et Management du Cycle de Vie compte aujourd’hui plus de 150

E) Reconnaissance nationale et internationale du centre de ressources:

Notre association est :

1. les matières premières ;

Figure 5: transfert de pollution (d'après ADEME)

B) Les niveaux d’intégrations de l’éco-conception :

Ainsi, l’éco-innovation naît en entreprise de la synergie entre les briques technologiques de

A) La cible des entreprises potentielles

L’étude de 2008 et la permanence de ses grands résultats :

Les conclusions de l’étude menée en 2007, en vue de la préfiguration du Pôle Eco-conception

Si la taille de l’entreprise est un élément à prendre en considération, le secteur d’activité dans

Caractérisation de la typologie de la cible « entreprises » :

• Depuis les années 90, les réglementations environnementales (emballages, REACH,

En plus de l’objectif recherché en termes de résultats, il faut aussi prendre en compte la

2 Démarche systémique d’éco-conception :

3 Démarche développement durable :

4 Entreprises fondées sur l’éco-conception :

Outils pour la veille et la diffusion

Le principal objectif des outils de diffusion de l’éco-conception est de convaincre les

Veille réglementaire Quantité d’informations

Outils pour des recommandations et évaluations qualitatives

On trouve aussi des check-lists qui permettent aux concepteurs d’évaluer si le

Bonne évaluation environnementale d’ensemble sur Qualitatif

Outils pour des évaluations quantitatives

La démarche d’évaluation est, en principe relativement simple : Examiner l’ensemble du

L’utilisation des meilleures bases de données et des

Tableau 3 : forces et faiblesses des approches qualitatives

Outils/méthodes pour une stratégie d’éco-innovation

Transformation des contraintes en opportunités Qualitatif

Pérennisation d’une démarche environnementale Phase conceptuel d’un projet

Tableau 4: forces et faiblesses des approches qualitatives

Pôle Eco- Pôle éco-

Tableau 5: forces et faiblesses des approches qualitatives

Figure 7: besoins des entreprises sur l'éco-conception en fonction de la leur maturité

Le principal objectif de l’activité de diffusion de l’éco-conception consiste à communiquer auprès

L’animation de la plateforme d’information