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Réf.

: AM3652 V1

Extrusion bivis
Date de publication :
10 janvier 2020 contrarotatives

Cet article est issu de : Matériaux | Plastiques et composites

par Bruno VERGNES

Mots-clés Résumé Parmi les techniques d’extrusion, l’extrusion bivis contrarotatives est peut-être la
extrusion | polymères | moins connue et la moins répandue au niveau industriel, bien qu’elle soit inévitable dans
plasturgie | bivis
certains domaines d’application, comme celui des profilés PVC. Le but de cet article est
donc de présenter les différentes configurations rencontrées en pratique, de décrire leurs
géométries, d’expliciter leur mode de fonctionnement et leurs principales applications, et
enfin d’aborder les approches de modélisation qui ont été développées pour comprendre
et optimiser ces procédés.

Keywords Abstract Among the various extrusion techniques, counter-rotating twin-screw extrusion
extrusion | polymers | plastics is probably the least known and least widely used at the industrial level, although it is
processing | twin-screw
unavoidable in some application areas, such as the production of PVC profiles. The
purpose of this article is to present the various configurations encountered in practice, to
describe their geometries, to explain their mode of operation and their main applications,
and finally to describe the modeling approaches that have been developed to understand
and optimize these processes.

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Extrusion bivis contrarotatives

par Bruno VERGNES


Docteur es Sciences
Conseiller scientifique
CEMEF, MINES ParisTech, PSL Research University, Sophia Antipolis, France

1. Description géométrique............................................................... AM 3 652 – 2


1.1 Classification des systèmes ............................................................... — 2
1.1.1 Vis interpénétrées .................................................................... — 2
1.1.2 Vis non interpénétrées ............................................................ — 3
1.2 Caractérisation géométrique ............................................................. — 3
1.2.1 Vis non interpénétrées ............................................................ — 3
1.2.2 Vis interpénétrées .................................................................... — 4
2. Mode de fonctionnement .............................................................. — 4
2.1 Vis non interpénétrées ....................................................................... — 5
2.2 Vis interpénétrées .............................................................................. — 5
3. Modélisation des écoulements..................................................... — 8
3.1 Vis interpénétrées .............................................................................. — 8
3.2 Vis non interpénétrées ....................................................................... — 10
4. Conclusion........................................................................................ — 11
5. Glossaire ........................................................................................... — 12
6. Sigles, notations et symboles ...................................................... — 13
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Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. AM 3 652

L ’extrusion, par la quantité de matières concernée, reste le premier procédé


de transformation et de mise en forme des polymères. En fait, sous ce
vocable très général, se retrouvent des applications et des procédés très diffé-
rents. Les deux applications majeures sont la fabrication en continu de produits
finis ou semi-finis de section constante (tubes, films, plaques, profilés, etc.) et la
réalisation de matériaux complexes par mélange et compoundage (mélanges
de polymères, composites et nanocomposites, etc.). Les deux principaux procé-
dés d’extrusion diffèrent essentiellement par le nombre de vis : une vis unique
pour l’extrusion monovis, deux vis pour l’extrusion bivis. L’extrusion monovis
est majoritairement utilisée pour le premier type d’application. Dans le cas de
l’extrusion bivis, on distingue encore deux catégories, en fonction du sens de
rotation des vis. Les bivis corotatives sont les plus répandues et sont des outils
privilégiés pour le compoundage. Les bivis contrarotatives sont moins couran-
tes, mais présentent une plus grande variété de configurations géométriques,
qui fait qu’on les retrouve aussi bien en production de tubes ou de profilés
(principalement en PVC rigide) qu’en outil de mélange ou en extrusion réactive.
Dans cet article, nous allons d’abord présenter en détail les différentes configu-
rations rencontrées. Nous expliciterons ensuite leurs modes de fonctionnement
(remplissage total ou partiel, mécanisme de fusion, mode de convoyage, etc.),
avant d’introduire quelques aspects de la modélisation des écoulements dans
ces différents systèmes.

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EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Description géométrique cette épaisseur est petite devant la largeur du chenal (figure 2b).
Dans le premier cas, cette géométrie, qui est dite autonettoyante,
définit sur chaque vis des chambres en forme de C, quasi indépen-
dantes, ce qui limite au maximum les échanges de matière entre les
différentes chambres. C’est la configuration utilisée principalement
1.1 Classification des systèmes pour l’extrusion du PVC rigide et la fabrication de tubes et de profi-
Le premier critère servant à définir les systèmes d’extrusion bivis lés. Dans le second cas, la matière peut au contraire passer très faci-
contrarotatives concerne le niveau d’interpénétration des deux vis. lement d’une vis sur l’autre ou entre les deux vis.
On parlera de vis interpénétrées lorsque les filets d’une vis pénè- Si les vis sont généralement cylindriques, on trouve également
trent le chenal de la vis voisine et de vis non interpénétrées dans sur le marché des vis coniques (figure 3). Pour un débit identique,
le cas contraire. La figure 1 illustre ces deux situations. les vis coniques permettent d’avoir des taux de cisaillement plus
Lorsque les vis sont interpénétrées, la section du fourreau à la faibles et décroissants le long du profil. En effet, à vitesse de rota-
forme d’un huit, comme dans le cas des extrudeuses bivis corotati- tion donnée, la vitesse linéaire au niveau du fourreau décroı̂t quand
ves. Dans le cas contraire, les deux cylindres parallèles du fourreau le diamètre diminue. De plus, la conicité, grâce à un entraxe plus
sont reliés entre eux par une zone intermédiaire appelée apex, qui important du côté de l’alimentation, permet d’insérer des butées
sera présentée en détail aux figures 6 et 7. plus grandes, capables de supporter des pressions plus élevées et
un couple maximal lui aussi plus élevé (jusqu’à quatre fois celui
d’une machine à vis parallèles équivalente).
1.1.1 Vis interpénétrées
Les vis coniques ont généralement des diamètres compris entre
Dans le cas des vis interpénétrées, on pourra encore distinguer les 20 et 90 mm, pour des débits de 10 à 700 kg/h, alors que les vis
vis à filets larges, pour lesquelles l’épaisseur du filet est égale à la parallèles se situent plutôt entre 70 et 140 mm, pour des débits de
largeur du chenal (figure 2a), de celles à filets étroits, pour lesquelles 200 à 800 kg/h [AM 3 645].

a vis interpénétrées b vis non interpénétrées


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Figure 1 – Configurations d’extrudeuses bivis contrarotatives

a vis interpénétrées à filets larges b vis interpénétrées à filets étroits

Figure 2 – Configurations d’extrudeuses bivis contrarotatives interpénétrées

Figure 3 – Exemple d’extrudeuse bivis contrarotatives conique (d’après documentation Krauss-Maffei)

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES

Figure 4 – Exemple de vis modulaires

a vis non interpénétrées ajustées b vis non interpénétrées décalées

Figure 5 – Configurations d’extrudeuses à vis non interpénétrées

Les vis interpénétrées à filets larges, qu’elles soient cylindriques


ou coniques, sont essentiellement utilisées sur les lignes de Apex
production de tubes ou profilés en PVC rigide. Elles ont parfois
aussi été utilisées en polymérisation. On trouve des applications
des vis à filets étroits dans le recyclage et la dévulcanisation des
caoutchoucs.
Un autre critère de différence des extrudeuses est la modularité.
Les vis peuvent être d’une seule pièce, comme en extrusion monovis
[AM 3 650] [AM 3 651], ou modulaires, comme en extrusion bivis
corotatives [AM 3 653]. Dans ce dernier cas, elles sont composées
de petits éléments assemblés sur les arbres de vis et assurant diver-
ses fonctions, essentiellement de convoyage et de mélange. Les élé-
Figure 6 – Section transversale du fourreau d’une extrudeuse à vis
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ments de mélange peuvent être, comme sur les extrudeuses bivis


non interpénétrées
corotatives, des blocs d’éléments malaxeurs monolobes ou bilobes,
décalés d’un certain angle [AM 3 653], mais aussi des éléments « tur-
bine » ou des disques mélangeurs [AM 3 636]. La figure 4 montre un
2ha Re
exemple de profil de vis modulaire. Cette fonctionnalité donne bien
sûr beaucoup de souplesse au procédé : elle permet de définir un
profil optimal pour réaliser le long de la machine les différentes opé-
rations nécessaires à la transformation du matériau utilisé.
θa Cl

1.1.2 Vis non interpénétrées


Ri
Les vis non interpénétrées sont généralement tangentes, mais 2Ha
elles peuvent aussi être séparées par un espace plus important.
Elles peuvent être soit ajustées (le filet d’une vis est opposé au
filet de l’autre, figure 5a), soit décalées (le filet d’une vis se situe Wa
en face du chenal de la vis voisine, figure 5b). Dans ce dernier
cas, le degré de décalage (position relative des deux vis) est un
paramètre important. Figure 7 – Géométrie de l’apex
Le fourreau de ces extrudeuses est constitué de deux cylindres
parallèles, reliés par une zone centrale appelée apex (figure 6).
C’est dans cette zone que se font les échanges de matière entre
1.2 Caractérisation géométrique
les deux vis.
1.2.1 Vis non interpénétrées
Par rapport à une configuration interpénétrée, ces vis sont moins
efficaces pour ce qui est du pompage mais possèdent des capacités D’un point de vue géométrique, une extrudeuse bivis contrarota-
de mélange plus importantes. À l’origine, ces configurations, qui tive à vis non interpénétrées peut être considérée comme deux
sont issues du développement des mélangeurs internes, étaient extrudeuses monovis en parallèle. La géométrie de la vis sera donc
utilisées pour le malaxage des caoutchoucs. Elles sont aujourd’hui décrite par les mêmes paramètres que dans le cas d’une extrudeuse
principalement associées à certaines opérations comme la dévola- monovis [AM 3 650] : diamètre interne Di (ou rayon interne Ri), dia-
tilisation ou l’extrusion réactive : polycondensation de polyesters, mètre externe De (ou rayon externe Re), égal au diamètre du four-
polymérisation de polyamide 6 à partir de caprolactame, modifica- reau, au jeu près, pas B et épaisseur du filet e. Par contre, la géomé-
tion de polyoléfines par des peroxydes, halogénation, etc. trie de l’apex demande une définition particulière (figure 7).

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EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

L’apex est défini à partir de l’entraxe Cl (distance entre les deux Janssen [1] a toutefois suggéré un calcul plus précis de ce
axes des vis) et de la distance 2Ha séparant les plans où le fourreau volume :
est interrompu. Il est aussi défini par la distance 2ha séparant les
deux vis. Si les vis sont tangentes, ha = 0 et Cl = De. Dans le cas V1 − V2 − nV1
V = (3)
contraire, Cl = De + 2ha et donc ha = (Cl - De)/2. Dans tous les cas, n
l’angle θa est défini par sinθa = 2Ha/De. Les valeurs de ha et Ha ne
sont pas liées et sont donc définies de manière indépendante. avec V1 volume d’un demi-fourreau (en m3), sur un pas
La largeur de l’apex est donnée par : Wa = Cl - De cosθa. Elle de vis,
dépend entre autres de ha et Ha.
V2 volume du corps de la vis (en m3), sur un pas
1.2.2 Vis interpénétrées de vis,

Dans le cas des vis interpénétrées à filets étroits devant la largeur V3 volume d’un filet (en m3), sur un pas de vis.
du chenal (figure 2b), on se retrouve encore dans le cas de deux
monovis en parallèle, ce qui ne demande pas de description parti- Ces différents volumes peuvent s’exprimer ainsi :
culière. Il n’en est pas de même pour les vis à filets larges (égaux à
la largeur du chenal), pour lesquelles l’écoulement n’est plus B
continu, mais se fait au sein de chambres en forme de C, définies V1 = ⎡⎢( π − ψ )De2 + (De − H ) 2DeH − H 2 ⎤⎥
⎣ ⎦4
par les deux vis imbriquées (figure 8). 2
⎛D ⎞
Le volume d’une chambre en C peut être calculé de différentes V2 = πB ⎜ e − H ⎟
façons. Martelli [2] a proposé l’expression suivante : ⎝ 2 ⎠
⎡ e ⎛ 4H ⎞ ⎤
π V3 = πH ⎢(De − H ) + H ⎜ De − ⎟⎠ tan ξ ⎥
V =
2n
(
DeH sinϕ πDe − 2DeH ) (1) ⎣ cos ϕ ⎝ 3 ⎦

où x est l’angle définissant la section du filet de vis (x = 0 pour un


avec V volume d’une chambre en C (en m3),
filet rectangulaire).
n nombre de filets partant d’une section transver-
sale de chaque vis,
De diamètre extérieur des vis (en m), Exemple numérique
Considérons une vis de diamètre extérieur De = 69 mm, de diamè-
H profondeur du chenal (en m), tre intérieur D i = 49 mm, d’entraxe Cl = 59 mm, de pas B = 36 mm,
j angle de filet (en  ). avec un simple filet d’épaisseur e = 2,7 mm et d’angle x = 15 :
– l’angle de filet vaut : tanj = B/(pDe) = 36/(p x 69) = 0,17,
La profondeur de chenal est définie par H = (De - Di)/2, où Di est d’où j = 9 26’ ;
le diamètre intérieur des vis, et l’angle de filet par tan(j) = B/(pDe), – l’angle d’interpénétration vaut : cosy = Cl/De = 59/69 = 0,86,
où B est le pas. d’où y = 31 14’ ;
Une autre approximation a été proposée par White [3] : – la profondeur du chenal est : H = (De - D i)/2 = (69 - 49)/2 = 10 mm.
Le calcul du volume approché de la chambre en C par l’équation (1)
⎛B e ⎞
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donne :
V = ( π − ψ )DeH ⎜ − (2)
⎝ n cos ϕ ⎟⎠
V = 319
, cm3
avec y angle d’interpénétration (en rad),
En utilisant l’équation (2), on obtient : V = 59,6 cm3.
e épaisseur du filet (en m). Les volumes V1, V2 et V3 valent respectivement : V1 = 130,2 cm3,
V2 = 67,9 cm3, V3 = 9,7 cm3. D’où le volume de la chambre :
L’angle d’interpénétration y est défini par : cosy = Cl/De (voir la V = 52,6 cm3.
figure 8 de [AM 3 653]. On constate des différences importantes entre les trois expres-
sions. Même si elle est un peu plus compliquée, on préfèrera l’ex-
pression (3) de Janssen [1] qui a le mérite d’avoir été validée expéri-
mentalement et qui donne des résultats avec une précision de l’ordre
y de 2 %.

z 2. Mode de fonctionnement
x
Comme les vis d’une extrudeuse contrarorative tournent en sens
opposé, elles provoquent dans la zone d’interpénétration un effet
de calandrage, qui crée une pression d’autant plus importante que
les vis sont interpénétrées. Cette pression va avoir tendance à écar-
ter les arbres de vis, ce qui pourrait être préjudiciable pour ce qui
est du frottement sur le fourreau et de l’usure résultante. Pour évi-
ter cet effet, les vitesses de rotation sont limitées, généralement à
quelques dizaines de tours par minute. Cette particularité est bien
sûr moins prégnante pour les vis non interpénétrées, pour lesquel-
Figure 8 – Représentation d’une chambre en C (d’après [1]) les les vitesses pourront être plus élevées.

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2.1 Vis non interpénétrées caractéristiques (débit fonction de la pression en tête) obtenues
sur une machine de laboratoire avec du polyéthylène [3]. On
Comme on peut le constater sur la figure 5, les vis non interpé- constate des évolutions linéaires du débit avec la pression, avec
nétrées permettent aisément le passage de la matière d’une vis sur des valeurs de débit plus importantes lorsque les vis sont ajus-
l’autre, à travers l’apex. En conséquence, elles auront, par rapport tées. Pour une configuration ajustée (les résultats sont similaires
aux vis interpénétrées, des capacités de pompage plus faibles, pour des vis décalées), la figure 10b montre l’effet de la vitesse
mais des capacités de mélange beaucoup plus importantes. de rotation : pour un même débit, imposé par un doseur en
Pour des vis ajustées (figure 5a), l’écoulement est très proche de entrée de machine, le gradient de pression sera d’autant plus
celui observé sur une extrudeuse monovis. La matière qui s’écoule fort que la vitesse sera élevée.
sur une vis ne passe que de temps à autre sur la vis voisine, White [3] a étudié les mécanismes de fusion dans les vis non
comme indiqué à la figure 9. En effet, dans la zone de l’apex, les interpénétrées. Pour des vis ajustées, il observe le même méca-
écoulements sont complexes et peuvent donner lieu de temps à nisme qu’en extrusion monovis, c’est-à-dire la formation d’une
autre à ce changement de vis. La capacité de pompage de cette poche liquide au niveau du filet arrière, qui s’agrandit régulièrement
configuration est plus faible que celle de deux monovis équivalen- au détriment du solide lorsque l’on avance le long des vis [AM 3 650].
tes, mais plus élevée que celle d’une configuration décalée, où le Pour des vis décalées, le mécanisme est différent et se rapproche de
polymère peut être transféré plus aisément d’une vis sur l’autre à celui observé en extrusion bivis corotative, avec la présence de gra-
travers l’apex. Les vis décalées (figure 5b) offrent donc de meilleu- nulés solides dispersés dans la masse fondue, dont la taille diminue
res capacités de mélange et il a été montré qu’un décalage de 50 % progressivement jusqu’à disparition complète [6]. Les études sont
(filet d’une vis au milieu du chenal de la vis voisine) était le plus toutefois encore trop peu nombreuses pour avoir une idée claire et
efficace (il y a alors 70 % de matière transférée d’une vis sur l’au- définitive des mécanismes mis en jeu.
tre). Ceci s’accompagne bien sûr d’une augmentation du temps de
séjour et d’un élargissement de sa distribution.
Comme indiqué plus haut, la capacité de pompage d’une extru- 2.2 Vis interpénétrées
deuse à vis non interpénétrées dépend fortement de sa configu-
ration. À titre d’exemple, la figure 10a présente les courbes Dans cette catégorie de machine, les extrudeuses les plus répan-
dues et les plus utilisées sont celles à filets larges, qui ont un carac-
tère autonettoyant (figure 2a). Elles sont principalement utilisées
pour l’extrusion du PVC rigide, initialement sous forme de poudre.
Leur mode de fonctionnement est très proche de celui d’une
pompe à engrenage : la matière emprisonnée dans une chambre
en C (figure 8) progresse vers l’aval avec une vitesse linéaire pro-
portionnelle à la vitesse de rotation des vis et au pas de celles-ci :

BN
v=
60
avec v vitesse de translation (en m/s),
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B pas de la vis (en m),


Figure 9 – Trajectoire de la matière le long d’une extrudeuse à vis non
interpénétrées ajustées (d’après [4]) N vitesse de rotation (en tr/min).

6 10

8
4 100 tr/min
Débit [10-3 m3/h]

Vis ajustées
Débit [kg/h]

3 6

Vis décalées
2
50 tr/min
25 tr/min
4
1

0 2
0 0,5 1 1,5 2 0 0,2 0,4 0,6 0,6

Pression [MPa] Gradient de pression [MPa/cm]


a effet de la configuration (d’après [3]) b effet de la vitesse de rotation (d’après [5])

Figure 10 – Courbes caractéristiques d’extrudeuses à vis non interpénétrées

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Ceci explique l’utilisation sous la trémie d’éléments à pas de vis  Qt est le « débit de fuite tétraédrique ». C’est le seul qui auto-
important, pour permettre un meilleur avalement de la matière. rise le passage d’une vis sur l’autre, à travers les flancs des
Ce pas peut ensuite être réduit lorsque l’on progresse le long des deux filets. Il tire son nom de la forme géométrique complexe
vis, pour favoriser le remplissage des chambres en C. Pour des vis de ce passage ;
coniques, la diminution du diamètre et donc du volume des cham-  Qs est le « débit de fuite latéral ». Il est semblable au débit de
bres en C joue un rôle identique. calandrage, mais s’exerce entre les filets de chacune des vis. Il
Le débit théorique est donc assuré par le déchargement successif permet lui aussi des échanges entre le plan supérieur et le
au niveau de la filière des chambres en C occupées sur chacune des plan inférieur du chenal, tout en restant sur la même vis.
vis. Ce débit peut s’écrire :
L’écoulement dans ces différents jeux résulte du cisaillement créé
par le mouvement relatif des parois et de la différence de pression
Qth = 2 ρ nVN 60 (4) entre les chambres en C voisines. Le débit de calandrage est souvent
le plus important, devant le débit de fuite tétraédrique, puis les
avec Qth débit massique (en kg/h), débits vis/fourreau et latéraux. Ces débits de fuite viennent limiter
r masse volumique du polymère fondu les capacités de pompage de la machine. En pratique, le débit réel
(en kg/m3), d’une extrudeuse contrarotative n’est que de 35 à 85 % du débit
théorique. Janssen [1] a montré que le débit réel pouvait s’écrire :
n nombre de filets,
V volume d’une chambre en C (en m3), donné Qm = Qth − Qt − 2Qf − 2n (Qc + Qs ) (5)
par l’équation (3).
où Qth est défini par l’équation (4). Cette équation sera explicitée au
Exemple numérique paragraphe 3.1 sur la modélisation des écoulements.
Considérons l’extrudeuse définie dans l’exemple précédent, avec Comme pour les extrudeuses bivis corotatives, le remplissage
laquelle on extrude du PVC rigide (r = 1 350 kg/m3) à une vitesse d’une extrudeuse contrarotative est rarement complet. Dans la zone
de 30 tr/min. Le débit théorique est donc : d’alimentation, la faible densité apparente des granulés ou de la pou-
dre et la capacité d’avalement de la vis sont telles que le remplissage
Qth = 2 × 1350 × 52,6.10−6 × 30 × 60 = 255,6 kg / h des chambres en C n’est que partiel. Dans cette partie de la machine,
la pression est donc nulle et les écoulements de fuite sont négligea-
bles. La fusion commence lorsque les granulés se compactent et que
Ce débit théorique est le débit que l’on aurait en l’absence des le polymère entre en contact avec les surfaces chauffées du fourreau.
jeux mécaniques qui existent entre les vis et le fourreau. En fait, à Elle est alors très rapide, comme l’a observé Janssen sur du polypro-
cause de la présence de ces jeux, il existe des écoulements de fuite pylène en poudre [1], et peut même se dérouler au sein d’une seule
qui vont contribuer à diminuer le débit total de la machine. Jans- chambre en C (figure 12a). Il a été constaté que la longueur de la
sen [1] a identifié quatre jeux principaux, donc quatre débits de zone de fusion était indépendante de la vitesse de rotation, mais était
fuite, répertoriés sur la figure 11 : sensible à la pression en tête, qui pouvait même modifier le méca-
nisme de fusion par l’intermédiaire des écoulements de fuite. D’autres
 Qc est le « débit de calandrage », passant entre le sommet de
observations montrent que, pendant la fusion de granulés, les granu-
filet d’une vis et le fond de chenal de l’autre vis. Il permet à la
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lés solides sont rassemblés sur chaque vis au contact de la zone


matière de s’écouler de part et d’autre du plan passant par les
d’interpénétration et que c’est le cisaillement de ceux-ci dans le jeu
axes des vis, mais en restant sur la même vis ;
de calandrage qui est le premier responsable de la fusion (figure 12b).
 Qf est le « débit de fuite vis/fourreau », analogue à celui Comme pour les vis non interpénétrées, ces mécanismes demeurent
observé en extrusion monovis. Il permet à la matière de pas- toutefois mal connus et mériteraient des études complémentaires.
ser d’une chambre en C à sa voisine, sur la même vis ;
Une extrudeuse à vis interpénétrées et filets larges fonctionne
donc comme une pompe à engrenage. Son débit est proportionnel
à la vitesse de rotation et il est pratiquement insensible à la pres-
sion en tête, créée par la filière. Cela a été vérifié expérimentale-
Qf
ment par Janssen [1] avec un polypropylène sur une large gamme
de pression (0-16 MPa) et de température (200-230  C). Par contre,
le nombre de chambres en C totalement remplies, et donc le taux
de remplissage global de l’extrudeuse, vont dépendre largement de
cette pression en tête. L’écoulement au sein de chaque chambre en
C va générer une certaine pression, et l’équilibrage de la pression
Qc
Qs Qt consommée dans la filière (résultant de sa géométrie, du débit et
de la viscosité du polymère) va nécessiter le remplissage d’un cer-
tain nombre de chambres en amont. Dans cette partie de la
machine, le débit est donné par l’expression (5), c’est-à-dire
Qm = Qth - QF, où QF représente l’ensemble des écoulements de
fuite. Les débits de fuite sont donc indépendants de la pression en
tête et proportionnels à la vitesse de rotation des vis. Cela signifie
qu’à vitesse donnée on aura un gradient de pression constant, et
donc une longueur de vis remplie proportionnelle à la résistance
créée par la filière. En fait, l’expérience montre que le nombre de
chambres en C remplies de matière fondue évolue linéairement à
Direction de transport
faible pression avec celle-ci, mais plus lentement lorsque elle
devient plus importante (figure 13). Pour une pression en tête don-
née, le nombre de chambres en C est plus important à haute tem-
Figure 11 – Les quatre écoulements de fuite en configuration pérature, car la viscosité est plus faible, et donc la capacité de mise
interpénétrée à filets larges (d’après [1]) en pression de chaque chambre est moindre.

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES

Rotation
de la vis

Sens
d’écoulement

Solide Fondu

Direction
de transport

Solide Fondu

a au sein d’une chambre en C (d’après [1]) b le long des vis (d’après [7])

Figure 12 – Mécanisme de fusion au sein d’une chambre en C et le long des vis

Dans les chambres en C remplies, le volume V est donné par


l’équation (3). Dans les chambres en C non remplies, le taux de
40 remplissage est le rapport du débit réel Qm sur le débit théorique
230 ºC Qth (équation (4)). Si l’extrudeuse compte nc chambres en C dont
35 nr sont remplies, le volume occupé total sera donc :
200 ºC
i =nc −nr
Nombre de chambres en C [–]

n
30 175 ºC Qm c
Vocc = ∑ + ∑ Vi (7)
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i =1 2 ρ Nn i 60 i =n −n
c r +1
25
La sommation sur i permet de prendre en compte une configura-
20 tion où le nombre de filets (ni) ou le pas des éléments pourrait
varier le long du profil. En combinant les équations (6) et (7), on
15 obtient le temps de séjour moyen [1] :

i =nc −nr n
10 30 c
3 600 ρVi
t = ∑ + ∑
Nn i i =n −n Qm
(8)
i =1 c r +1
5
Dans le cas où le profil de vis est constant, l’équation (8) se simpli-
0 fie en :
0 5 10 15 20
30 3 600 ρV
Pression [MPa]
t =
Nn
(nc − nr ) + Q nr
m

Figure 13 – Évolution du nombre de chambres en C remplies On peut remarquer que cette expression est de la forme
de matière fondue en fonction de la pression en tête pour différentes
A B
températures, à débit constant (d’après [1]) t = + , comme c’est aussi le cas pour les extrudeuses bivis
N Qm
Le nombre de chambres en C remplies va également déterminer corotatives [AM 3 653].
le temps de séjour du polymère dans l’extrudeuse. En effet, le
temps de séjour moyen dans une zone remplie peut être défini par : Exemple numérique
Supposons que l’extrudeuse définie précédemment compte
Vocc
t = 3 600 ρ (6) 50 chambres en C et que le débit réel, compte tenu des jeux, ne
Qm soit que de 210 kg/h. On peut vérifier que le temps de séjour
moyen va varier linéairement entre 50 s si aucune chambre en C
avec t temps de séjour moyen (en s), n’est remplie (nr = 0) et 61 s si l’extrudeuse est totalement remplie
(nr = nc).
Vocc volume occupé par la matière (en m3).

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EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Figure 14 – Exemple de vis modulaire associant différents types d’éléments (d’après [8])

Comme on vient de le voir, l’écoulement dans une extrudeuse


bivis contrarotative interpénétrée à filets larges résulte d’un trans-
Qc+Qs
fert axial de chambres en C et d’écoulements de fuite. Suivant l’im-
portance relative de ces deux types d’écoulements, les performan-
Qf
ces de la machine seront différentes :
– si les jeux sont minimaux, on aura une capacité de pompage et
de mise en pression très importante. On aura également un temps Qt
de séjour avec une distribution très étroite, l’écoulement s’apparen-
tant à un écoulement bouchon. Par contre, du fait des échanges
très limités entre chambres en C voisines, il n’y aura que peu d’ef-
fets de mélange. Ce type de fonctionnement explique l’utilisation
privilégiée de ces machines pour l’extrusion du PVC :
 forte capacité de pompage, même pour des polymères très Direction de transport
visqueux, indépendante de la pression en tête,
 mode de convoyage insensible aux coefficients de frottement,
donc permettant une alimentation efficace, même avec des Figure 15 – Schéma d’écoulement pour une extrudeuse à vis
interpénétrées à filets larges (d’après [1])
formulations très lubrifiées,
 faible cisaillement dans les chambres en C (si les jeux sont fai-
bles) et distribution de temps de séjour étroite, donc problè- diminué des différents débits de fuite. La figure 15 illustre, pour
mes de dégradation limités ; une vis à un filet, les interactions entre les chambres en C transpor-
tées le long de l’extrudeuse et les différents débits de fuite. Le débit
– si les jeux sont importants, on va augmenter de manière sen-
total résulte d’un bilan massique à travers une section perpendicu-
sible les capacités de mélange, surtout le mélange dispersif dans
laire aux vis :
le jeu de calandrage et le mélange distributif dans le jeu tétraé-
drique (échange entre vis). On va par contre élargir la distribution Qm = Qth − Qt − 2Qf − 2n (Qc + Qs ) (9)
de temps de séjour et surtout réduire significativement les capaci-
tés de pompage.
La monographie de Janssen [1] propose des expressions, analy-
En fait, cette seconde catégorie débouche naturellement sur les tiques mais souvent complexes, pour ces différents débits. Par
configurations à filets étroits, comme celle de la figure 2b. En pra- exemple, le débit de calandrage s’exprime comme :
tique, ces géométries se rencontrent principalement dans le cas
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ne ⎞ ⎡ πN ΔP ⎤
des vis modulaires, où l’on associe le long du même profil des seg-
2σ ⎛ 2σ 2
ments à filets larges, des segments à filets étroits et différents Qc =
9n ⎜⎝
B− ⎢
cos ϕ ⎟⎠ ⎢ 20
(De + Di ) − ⎥
types d’éléments malaxeurs (figure 14). ⎣ π σ ( e i ) η ⎥⎦
D + D
Les données concernant le comportement des vis à filets étroits
restent cependant rares dans la bibliographie. On peut toutefois avec s jeu de calandrage, distance entre le sommet du
dire que la fusion y est plus rapide que dans des vis à filets larges filet d’une vis et le corps de la vis voisine
équivalentes et que, la capacité de pompage étant plus faible, les (en m),
longueurs remplies sont plus importantes. DP perte de charge dans le jeu de calandrage
(en Pa),
h viscosité (en Pa.s).
3. Modélisation Ce débit comprend un terme lié au cisaillement créé par la vitesse
des écoulements de rotation N, diminué d’un terme lié à la perte de charge DP. Pour
les autres débits, nous renvoyons le lecteur désireux d’approfondir
le sujet à la référence [1]. En fait, comme chaque débit est fonction
de la perte de charge locale, l’équation (9) se ramène à une relation
Il existe dans la bibliographie un certain nombre de modèles pression/débit, permettant de calculer l’évolution de pression le long
d’écoulement dans les extrudeuses bivis contrarotatives. Bien de la zone remplie de l’extrudeuse. La figure 16 montre quelques
entendu, ces modèles vont différer suivant le type de machine exemples de résultats obtenus par ce modèle. Lorsque la pression
considérée et le fait que l’on s’attache à une description locale de en filière change à débit et vitesse constantes (changement de géo-
l’écoulement ou au procédé dans son ensemble. D’un point de métrie, par exemple), le gradient de pression reste constant et seule
vue historique, ce sont les configurations interpénétrées à filets lar- la longueur remplie varie (figure 16a). Par contre, si l’on augmente la
ges qui ont d’abord été étudiées, en raison de leur grande utilisa- vitesse de rotation, on va augmenter le débit, donc la pression en
tion dans le cas du PVC. C’est donc par celles-ci que nous allons filière, mais aussi les débits de fuite et les gradients de pression. En
commencer. conséquence, la longueur de remplissage restera pratiquement
inchangée (figure 16b).
3.1 Vis interpénétrées Ce premier modèle, bien que très simplifié (comportement new-
tonien et isotherme) permet d’avoir une première approche du
Nous avons vu au paragraphe 2.2 que le débit théorique d’une comportement d’une extrudeuse contrarotative à vis interpénétrées
telle machine était assuré par le déchargement successif au niveau et filets larges. Des modèles plus sophistiqués, utilisant en particu-
de la filière des chambres en C occupées sur chacune des vis, lier la méthode des éléments finis, ont ensuite été développés pour

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES

Pression Pression

a lorsque la pression en filière varie b lorsque la vitesse de rotation varie

Figure 16 – Évolution de la pression et de la longueur remplie lorsque la pression en filière varie et lorsque la vitesse de rotation varie (d’après [1])

1 0,4
Débit adimensionel [–]

Débit adimensionel [–]

0,8
m=1 0,3

0,6
m=1
m = 0,5 0,2
0,4

0,2 m = 0,3
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0,2 m = 0,5
m = 0,3

0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 0 0,1 0,2 0,3 0,4
Gradient de pression adimensionnel [-] Gradient de pression adimensionnel [-]
a à filets larges b à filets étroits

Figure 17 – Influence du comportement rhéologique (indice de la loi puissance) sur les courbes caractéristiques adimensionnelles d’une
extrudeuse contrarotative à vis interpénétrées à filets larges et à filets étroits (d’après [10])

prendre en compte la géométrie réelle du système vis/fourreau et où Qth est défini par l’équation (4).
des comportements plus réalistes (non newtonien, non isotherme)
[9] [10]. À titre d’exemple, la figure 17a montre des courbes carac- *
⎛ ΔP ⎞ H m +1 cos ϕ ΔP
téristiques (mises ici sous forme adimensionnelle) obtenues pour ⎜⎝ ⎟ =
différentes valeurs de l’indice m de la loi puissance définissant la Δx ⎠ ⎛ πD N ⎞
m L
12 K ⎜ e ⎟
viscosité : ⎝ 60 ⎠

η = K γ m −1 Par rapport à un comportement newtonien (m = 1) qui présente des


évolutions linéaires, le caractère non newtonien se traduit par la
avec K consistance (en Pa.sm), perte de linéarité et surtout par des capacités de pompage réduites.
γ taux de cisaillement (en s-1). À consistance K et débit constants, une diminution de m (donc une
baisse de viscosité) entraı̂ne une décroissance importante du gra-
Les valeurs adimensionnelles du débit Q* et du gradient de pres- dient de pression.
sion (DP/Dx)* sont définies ainsi : Ces approches numériques ont ensuite été appliquées aux vis à
filets étroits. Pour les mêmes dimensions de machine, la figure 17b
Qm montre que ces vis ont des capacités de pompage beaucoup plus
Q* =
Qth faibles, avec des effets similaires, mais moins marqués, du compor-
tement rhéologique.

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EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1,0
Taux de remplissage
0,8
0,6

F
0,4
0,2
0,0
0 183 366 549 732 915 mm

MPa
2,5
Pression
2,0
1,5
P

1,0
0,5
0,0
0 183 366 549 732 915 mm

ºC
250
Température
200
150
T

100
50
0
0 183 366 549 732 915 mm

1,0
Fusion (évolution du lit solide)
0,8
0,6
A

0,4
0,2
0,0
0 183 366 549 732 915 mm
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Figure 18 – Exemples de résultats issus d’un modèle global de simulation (d’après [11])

Enfin, en mettant en série les modèles précédents, il est possible 3.2 Vis non interpénétrées
de proposer des modèles globaux pour calculer les écoulements
dans des vis modulaires, présentant, le long de leur profil, différen- Le premier modèle d’écoulement pour une extrudeuse contraro-
tes configurations. La figure 18 montre un exemple de résultats tative tangente à vis ajustées a été proposé par Kaplan et Tadmor
obtenus avec un modèle de ce type, développé à l’université en 1974 [12]. Il repose sur la mise à plat de la géométrie du système
d’Akron (États-Unis) [11]. Il s’agit d’une extrudeuse Leistritz de dia- vis/fourreau, telle que représentée à la figure 19. En partant de la
mètre 34 mm, tournant à 60 tr/min pour extruder du PVC rigide à géométrie réelle (figure 19a), si l’on choisit un repère fixé sur une
14,2 kg/h. On peut voir l’évolution le long des vis du taux de rem- vis et que l’on déroule le chenal, on obtient la situation de la
plissage, de la pression, de la température moyenne et de la fusion figure 19b : la première vis est représentée par un plan fixe qui
du PVC en poudre (pourcentage de solide dans une chambre en C). voit se déplacer un plan mobile (le fourreau) contenant une
On observe que le taux de remplissage, qui est de 100 % au niveau deuxième vis en rotation. C’est comme si cette vis voyait un four-
de l’alimentation, diminue ensuite, en raison de la densification de reau « fendu », au travers duquel apparaı̂t la surface de l’autre vis.
la poudre et du changement de masse volumique entre le PVC En mettant aussi à plat cette deuxième vis, on arrive au « modèle à
solide (r = 590 kg/m3) et le PVC fondu (r = 1 130 kg/m3). Seule la trois plans », décrit à la figure 19c, dans lequel on considère le four-
zone précédant la filière est totalement remplie et sous pression. reau fixe (plan central) et les deux vis mobiles à la même vitesse.
La longueur remplie est donc très courte. Après la zone de fusion, Les « fentes » dans le fourreau correspondent à la géométrie de
la température demeure quasi constante et proche de celle du four- l’apex, décrite à la figure 7. Pour un fluide newtonien et iso-
reau (170  C). Il y a donc très peu d’auto-échauffement. therme, ce modèle conduit à la relation suivante entre débit et
Comme dans le cas de l’extrusion bivis corotative [AM 3 653], pression [3] [13] :
ces logiciels peuvent être une aide précieuse pour optimiser les
⎡1 D −D W (De − Di ) ΔP 1⎤
conditions opératoires (vitesse de rotation, températures de régula- 3
1
tion) ou le profil de vis, ainsi que pour résoudre les problèmes de Q= ⎢ W e i
Vf − ⎥
mise à l’échelle (passage d’une taille laboratoire à une taille indus- 1+ 2
(1− f ) ⎢2

2 96η Δz f⎥

f (2 + Wa / H )
3
trielle). Malheureusement, à notre connaissance, il n’existe pas
aujourd’hui de version commercialisée de ce type d’outil.

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES

Surface
du fourreau
H

Vb

Vis stationnaire
b

a c

Figure 19 – Géométrie simplifiée du modèle de Kaplan-Tadmor (d’après [12])

avec W largeur du chenal (en m),


Vf vitesse relative du fourreau (en m/s), 40
Wa largeur de l’apex (en m), telle que définie à la
figure 7, modéle
points expérimentaux
θa angle de l’apex, tel que défini figure 7, avec
f = θa/p. 30
Ajustées
Le gradient de pression DP/Dz est considéré suivant l’axe du che-
πN
Débit [kg/h]

nal. La vitesse relative du fourreau est définie par : Vf = De cosϕ .


60 20
Cette relation a la forme, classique en extrusion, d’un débit de
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cisaillement dû à la vitesse relative du fourreau Vf diminué d’un


débit de contre-pression. Le préfacteur est lié à l’interruption du
fourreau par les « fentes » relatives à l’apex.
10
Ensuite, comme pour les configurations interpénétrées, ont été
développés des modèles numériques à base de différences finies Décalées
ou d’éléments finis, permettant de quantifier les performances
d’éléments ajustés ou décalées. Dans le cas d’un comportement
newtonien et isotherme, la figure 20 compare les courbes caracté- 0
ristiques de configurations ajustées et décalées. On constate que 0 0,2 0,2 0,6 0,8 1
les capacités de pompage sont plus élevées lorsque les vis sont Pression [MPa]
ajustées. Une comparaison avec des essais réalisés à l’aide d’un
fluide newtonien confirme la qualité de la modélisation [14].
La figure 21 montre un exemple de l’influence de la taille de Figure 20 – Influence de la configuration sur les courbes
l’apex sur les courbes caractéristiques d’une extrudeuse de 38 mm caractéristiques à 50 tr/min d’une extrudeuse contrarotative à vis
de diamètre tournant à 30 tr/min, pour un comportement non newto- non interpénétrées (d’après [14])
nien et non isotherme [15]. On constate que la capacité de mise en
pression est fortement affectée par la taille de l’apex : plus les vis Ces résultats sont qualitativement proches de ceux que l’on
sont séparées, plus l’effet de pompage est faible. En conséquence, aurait obtenus sur une extrudeuse bivis corotative.
la distribution de temps de séjour est alors beaucoup plus large.
Ici aussi, se sont développés pour des vis modulaires des modè-
les globaux, prenant en compte l’ensemble du procédé. La
figure 22 montre un exemple de résultats pour une extrudeuse
Leistritz de diamètre 34 mm et un polyéthylène basse densité
4. Conclusion
extrudé à 5 kg/h et 50 tr/min [16]. Pour une configuration tangente
ajustée, le profil de vis comporte des éléments de convoyage, mais
aussi des éléments à pas inverse et un élément de mélange. Le cal- Bien que moins répandue que l’extrusion bivis corotative, l’extru-
cul montre un remplissage partiel de l’extrudeuse, seules les zones sion bivis contrarotative reste un procédé important de transforma-
restrictives étant sous pression. Pour un fourreau régulé à 170  C, tion des polymères. Elle se caractérise par la variété de configura-
la température augmente régulièrement, de manière plus impor- tions géométriques (vis interpénétrées ou non, à filets larges ou
tante dans le pas inverse et l’élément malaxeur, pour atteindre étroits, ajustées ou décalées, cylindriques ou coniques) et donc de
185  C en fin de vis. conditions de fonctionnement, qui peuvent s’adapter à différentes

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EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

applications. Si les vis interpénétrées à chambre en C sont très uti-


lisées pour l’extrusion du PVC rigide (fabrication de tubes et de
5 profilés), les autres géométries peuvent se rencontrer dans d’autres
domaines, principalement en extrusion réactive. Même si les étu-
des consacrées à ce procédé ont été plus restreintes que celles
dédiées aux extrudeuses corotatives, il existe aujourd’hui une
bonne compréhension des conditions d’écoulement dans les diffé-
4
rentes configurations. Des modèles locaux et globaux ont été déve-
loppés, mais, à notre connaissance, ils n’ont pas encore diffusé à
l’extérieur des laboratoires où ils ont été élaborés.
Débit [cm3/s]

5. Glossaire
2
Apex ; apex
Décalées
2ha = 6,35 mm 2ha = 3,2 mm 2ha = 0 mm Zone séparant les fourreaux des deux vis lorsque celles-ci ne
sont pas interpénétrées.
1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 Autonettoyant ; self-wiping

Pression [MPa] Caractère d’une géométrie où la surface d’une vis épouse parfai-
tement la surface de la vis voisine.
Nombre de filets ; number of flights
Figure 21 – Influence de la taille de l’apex sur les courbes C’est le nombre de filets de vis partant d’une section perpendicu-
caractéristiques d’une extrudeuse contrarotative à vis non laire à l’axe et qui s’enroulent autour de la vis. En pratique, il existe
interpénétrées décalées (d’après [15]) des vis à un, deux et trois filets.

Taux de remplissage
1,0

0,75

0,5
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0,25

0,0

P [Mpa] Profil de pression


7,0
6,0
5,0
4,0
3,0
2,0
1,0
0,0
960 840 720 600 480 360 240 120 0

T [ºC] Profil de température


7,0
6,0
5,0
4,0
3,0
2,0
1,0
0,0
960 840 720 600 480 360 240 120 0

Distance axiale depuis la filière [mm]

Figure 22 – Exemple de résultats obtenus avec un modèle global pour des vis non interpénétrées ajustées (d’après [16])

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– EXTRUSION BIVIS CONTRAROTATIVES

6. Sigles, notations
et symboles
Symbole Description Unité Symbole Description Unité

B Pas de la vis m Qm Débit massique kg/h

Cl Entraxe m Qth Débit théorique kg/h

De Diamètre extérieur de la vis m QF Débit des écoulements de fuite kg/h

Di Diamètre intérieur de la vis m t Temps de séjour moyen s

e Épaisseur du filet m v Vitesse de translation des chambres en C m/s

ha Dimension caractéristique de l’apex m V Volume d’une chambre en C m3

Ha Dimension caractéristique de l’apex m Wa Largeur de l’apex m

H Profondeur du chenal m γ Taux de cisaillement s-1

K Consistance Pa.sm DP Perte de charge Pa

L Longueur axiale m h Viscosité Pa.s



m Indice de la loi puissance – j Angle de filet

n Nombre de filets – y Angle d’interpénétration

nC Nombre de chambres en C – x Angle définissant la section du filet

nr Nombre de chambres en C remplies – r Masse volumique du polymère fondu kg/m3

N Vitesse de rotation tr/min s Jeu de calandrage m


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Extrusion bivis contrarotatives R

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par Bruno VERGNES N
Docteur es Sciences
Conseiller scientifique
CEMEF, MINES ParisTech, PSL Research University, Sophia Antipolis, France

S
A
Sources bibliographiques V
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À lire également dans nos bases
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Parution : janvier 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200076539 - insa de lyon // 134.214.188.191

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