Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
A "
L'AUDIT,
A ~
IJ)
c
0
~ Michel JONQUIÈRES
"O
UJ
l/)
Michel JORAS
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
- éditions -
efflS
11\J!JIJ!JtUm:tlH
. .'f1lï1i:11•
Introduction ............................................................................ 11
Préambule .............................................................................. 13
IJ)
c
0
~
"O
Chapitre 1. Le monde complexe des démarches d'audit ........... 17
UJ
l/)
~
1. Les démarches d'audit, de quoi sont-elles la chose? ........................... 19
UJ
IJ"l
..-i
2. Une lecture des principales démarches d'audit de vérification/
0
N contrôle .......................................................................................................... 20
@
...., 2.1. Le commissariat aux comptes ............................................................21
.s=
Ol
·.:: 2.2. L'audit interne selon la déclinaison de l'IFACI/IIA ......................... 24
>-
a.
0
u 2.3. Les contrôles d'État: le CGEFi............ .............................................. 25
2.4. Les contrôles d'État: les audits des Cours des comptes ................... 26
2.5. L'audit par les Responsables de la conformité de l'AMF ................. 27
3. Une lecture de certaines démarches d'évaluation .............................. 28
3.1. L'audit social et l'IAS (Institut international de l'audit social) ....... 29
3.2. L'audit du social, au champ étendu du sociétal ............................... 30
3.3. Autres audits spécifiques à caractère sociétal ................................... 31
4. L'audit des systèmes de management selon les lignes directrices
de la norme ISO 19011:2012 ........................................................................ 35
L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
IJ)
c
0
~
"O
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
~
PREFACE
Depuis un quart de siècle le nombre et la variété des missions d'audit ont
littéralement explosé dans notre pays. Au-delà de l'audit des comptes on
trouve désormais des audits de tous les processus et aucun ensemble d'acti-
vités finalisées ou de mesures de la performance n'échappe à la vigilance
des auditeurs. Cette extension du champ de l'audit s'est accompagnée éga-
lement de profondes évolutions dans les méthodes de vérification et, bien
entendu, l'audit qui, autrefois, ne concernait que les entreprises s'adresse
aujourd'hui à toutes les organisations, de l'association à but non lucratif aux
collectivités locales sans oublier les ONG, les hôpitaux ou les Universités.
IJ)
c
0
En 1999, Michael Power1, professeur à la London School of Economies,
~
"O
avait prédit que nous allions entrer dans la « Société de !'Audit ». Il avait
UJ
l/)
raison, les Anglais ont d'ailleurs quelque peu précédé les Français du fait
~
UJ de la mise en œuvre au Royaume-Uni du New Public Management dans
IJ"l
..-i
0
les années quatre-vingt/quatre-vingt-dix. Nous avons depuis rattrapé
N
@
notre retard. C'est dire que l'ouvrage de Michel Jonquières et Michel Joras,
...., L'audit, une même démarche intelligente pour tous, vient aujourd'hui à
.s=
Ol
·.:: son heure.
>-
a.
0
u Il vient à son heure car il propose un concept utile pour comprendre l'un
des enjeux les plus importants au sujet de l'audit, le concept d 'audicité et
son corollaire l'auditique. L'audit n'est pas uniquement constitué d'une suite
de vérifications qui s'appliquerait en aval d'un processus. Sous la pression
des parties prenantes, l'exigence d 'audit devient une préoccupation perma-
nente de tous les responsables et, ainsi tout responsable doit anticiper cette
exigence en intégrant la mesure à chaque étape de son activité et parfois
en reconfigurant ses processus de travail de façon à les rendre auditables.
C'est ainsi que l'audicité conçue comme l'aptitude d 'une chaine d'opéra-
1. M. Power (1999), The Audit Society, Rituals of verification, traduit en français par A. Lebrun
et paru aux Éditions de la Découverte sous le titre La société de l'audit (2005).
Ml1i L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
tions à répondre aux exigences des auditeurs, entraîne des évolutions qui
transforment les situations si profondément que les acteurs risquent d'en
perdre sinon leurs raisons d'agir du moins leur spontanéité et une partie de
leur motivation. L'audicité consiste souvent à passer de la fatalité de l'audit
à la nécessité de rendre auditable, quitte à dénaturer ce qui était à l'origine
de l'engagement des acteurs. Quant à l'auditique qui s'applique à décrire
les conditions d'apparition et d'amélioration permanente de l'audicité, elle
dessine les contours d'une nouvelle discipline qui, de plus en plus affranchie
des contingences et des contextes, conquiert sa place dans les sciences de
gestion des organisations.
Cet ouvrage vient également à son heure car il fournit à chacun, et
pas seulement aux spécialistes, les clefs de compréhension des diffé-
rentes démarches d'audit et il dévoile le principal dilemme de l'auditeur.
S'appuyant sur une tripartition judicieuse des démarches de vérification,
Michel Jonquières et Michel Joras éclairent avec pertinence la sociologie du
monde des auditeurs. Ici aussi il convient de faire la part entre les premiers
auditeurs des temps modernes, les auditeurs légaux, (initialement dénom-
més « commissaires de sociétés » avant de devenir « commissaires aux
comptes ») et les auditeurs récents qui couvrent peu ou prou tous les sys-
tèmes de management. Ces derniers, qui n'ont pas comme les premiers plus
d'un siècle de pratique professionnelle derrière eux, sont souvent confrontés
au dilemme « dire ou se taire » que les auteurs analysent à la lumière de ce
qu'ils appellent « l'intelligence éthique » ; ils ouvrent ainsi de vastes sujets
de réflexion et de débats car, comme pour tout dilemme, la réponse n'est
jamais simple.
IJ)
Enfin ce livre est également riche de ses annexes qui offrent des repères
c
0
~
sémantiques et documentaires qui permettront à tous de retrouver les défi-
"O
UJ nitions et les références des textes les plus fréquemment utilisés dans les
l/)
~
activités d'audit.
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
Jacques IGALENS,
...., Professeur des Universités
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
INTRODUCTION
Confronté à la mondialisation expansive néo-libérale et à la digitalisa-
tion totale des activités et relations commerciales et financières, effaçant
les unités classiques de temps et d'espace, l'ensemble des Responsables des
Organisations se voit sollicité d 'unifier et de simplifier les instruments de
pilotage, de régulation et de redevabilité.
Aussi, face à l'éparpillement foisonnant, né du passé, des activités et mis-
sions dites d'audit, sous les trois formes principales que sont la vérification
règlementaire et/ou légale (type I), l'évaluation volontaire et/ou contrac-
tuelle (type II) et l'audit de systèmes de management ISO (type III) l'ouvrage
IJ)
c se propose de configurer un concept-clé et sa pratique, une même démarche
0
~ intelligente pour tous, comme instrument de base d 'une « auditique », dis-
"O
UJ
l/)
cipline support des sciences de gestion et du management (section 06/CNU).
~
UJ
IJ"l
Après avoir dégagé, dans un préambule, « les repères sémantiques cri-
..-i
0 tiques sur le terme audit », l'ouvrage décrit (chapitre 1) le monde complexe
N
@ des diverses démarches d'audit et souligne (chapitre 2) « des repères fon-
....,
.s=
Ol
damentaux pour penser la configuration d'une démarche générale d 'audit,
·.:: intelligente pour tous ».
>-
a.
0
u « Comment vivre une démarche d'audit avec un auditeur » (chapitre 3)
précède la présentation« des outils pour mener une démarche générale d'au-
dit » (chapitre 4).
Pour faciliter une lecture du concept-clé « démarche générale d'audit » et sa
pratique seront donnés en annexe des repères sémantiques et documentaires.
<fi
c
0
:c;
"O
LU
(/)
:2:
LU
LI)
,...;
0
N
@
.j..J
.s:::.
01
ï::::
>-
0..
0
u
,
PREAMBULE
REPÈRES SÉMANTIQUES CRITIQUES SUR LE TERME AUDIT
Les mots et les sèmes, les courants de pensée, les modèles économiques,
les systèmes de management, les démarches d'audit de vérification et/
ou d'évaluation des organisations, vivent, changent, se déforment, mais
doivent s'adapter, se transformer, se simplifier sinon s'estompent ou se font
diluer, absorber ou sont dévoyés comme simples « éléments de langage ».
IJ)
c
0
~
"O « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » selon le
UJ
l/) théorème attribué à Lavoisier (1743-1794).
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
..., La longue histoire de la vie du mot audit explique l'étendue de son champ
.s=
Ol sémantique depuis la Rome antique (cf. alinéa A) et éclaire la profusion de
·.::
>-
a. l'emploi de son dérivé auditeur (cf. alinéa B) souvent attribué hors d'un métier
0
u réel (cf. alinéa C).
IJ)
c
0
~
"O
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
<fi
c
0
:c;
"O
LU
(/)
:2:
LU
LI)
,...;
0
N
@
.j..J
.s:::.
01
ï::::
>-
0..
0
u
1
1. LES DÉMARCHES D AUDIT, DE QUOI SONT-ELLES LA
CHOSE?
Démarches d'audit de
vérification de la régularité
(procédure, règlement. .. )
et de contrôle de données
financières et extra-
financières (item 1)
• Depuis les lois N.R.E. (loi n° 2001-420 relative aux nouvelles régu-
lations économiques) et Grenelle 2 (loi n° 2010-788 du 12 juillel 2010
portant engagement national pour l'environnement), les rapports de
gestion des entreprises assujetties comportent des données extra-
financières dites de RSE (responsabilité sociétale des entreprises) (norme
ISAE 3000).
• Par un arrêté du 27 décembre 2013 du Garde des sceaux, a été
homologuée et énoncée la norme d'exercice professionnel relative aux
prestations relatives aux informations sociales et environnementales
entrant dans le cadre des diligences directement liées à la mission des
Commissaires aux comptes (NOR : JUSC1332069A).
Dans le domaine contractuel.
• « Interventions avec des préconisations à forte valeur ajoutée dans les
domaines suivants :
- audits d'acquisition ;
- évaluation d'entreprise et assistance aux opérations de restructu-
ration et de transformation ;
- introduction en bourse ;
- audits techniques par destination : informatique, des systèmes
d'information, fiscal, social, juridique, des systèmes de contrôle
interne » (source : COGEP - Audit).
• «Au-delà de la mission, le commissaire aux comptes réalise des pres-
tations complémentaires, les DLL (diligences directement liées à la mis-
IJ)
c
sion du commissaire aux comptes) telles que :
0
~
"O
attestations bancaires et d'assurance;
UJ
l/) - examens limités ;
~
UJ
IJ"l
procédures convenues (approfondissement de certains aspects du
..-i
0
N
système de contrôle interne) ;
@
...., - diligences d'acquisition et de cession;
.s=
Ol
·.:: interventions dans le cadre d'opérations sur le capital » (source :
>-
a.
0 COGEP - Audit).
u
• La transition extra-financière des démarches de vérification/certifica-
tion des commissaires aux comptes
IJ)
« L'appréciation de l'adéquation des diligences avec le niveau de risque
c résiduel à atteindre est toujours laissée au vérificateur » (source : PwC).
0
~
"O
UJ
l/)
• La qualité des critères extra-financiers
~
UJ
IJ"l Par une directive comptable d'avril 2014, la Communauté européenne
..-i
0
N
demande aux grandes sociétés d'intégrer les informations extra-financières
@
....,
dans les états financiers en ajoutant aux résultats les engagements sociaux,
.s=
Ol
environnementaux, des droits de l'Homme et loyauté des pratiques. Des
·.::
>-
a. critères clés (KPI's) à prendre en compte dans un concept de globalité sont
0
u ceux du nouveau GRI G4 (Global reporting initiative), repris par le SASB
(Sustainable accounting standard board).
Pour l'ISAE, le vérificateur doit effectuer les diligences de vérification
suivantes pour une assurance raisonnable :
• « comprendre les circonstances de la mission et le contexte de repor-
ting du client ;
• analyser les risques liés à la mission de vérification et apporter les
réponses appropriées ;
• audits de conformité/régularité ;
• audits d'efficacité;
• audits de management ;
• audits de stratégie ;
• audits à destinations diverses : social, responsabilité sociétale, in-
formatique, conduite du changement, organisationnel, etc.
En dehors des définitions de l'IAA, une nouvelle nomenclature nor-
malisée des mentions des masters universitaires (Code !'Éducation, arrêté
du 28 mai 2015) annule l'ancienne mention « Contrôle de gestion et audit
interne » et la remplace par « contrôle de gestion et audit organisationnel -
CGAO » (voir 3.3).
Une« association des masters contrôle de gestion et audit organisation-
nel » a été fondée à cette occasion afin de promouvoir et de défendre les
masters CGAO.
2.4. Les contrôles d'État : les audits des Cours des comptes
La« Cour des comptes européenne » (ECA) conduit ses audits confor-
mément aux normes ISSN, normes publiées par l'Organisation internatio-
nale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (www.
intosai.org).
Deux types d'audits sont pratiqués:
• les audits relatifs à la déclaration d'assurance (DAS) ;
• les audits de la performance.
En matière d'audit de la performance, les audits «portent sur la qualité
des recettes et dépenses de l'Union européenne ainsi que sur la question de
savoir si les principes de bonne gestion financière ont été respectés ».
Selon le site internet de la Cour des comptes« la déclaration d'assurance
est le résultat d'un audit financier et d'un audit de conformité... dans le cadre
desquels la Cour contrôle la fiabilité des comptes de l'Union européenne et la
régularité des opérations sous-jacentes à ceux-ci ».
IJ)
c
0
~
Les principes et les caractéristiques de l'approche de la Cour des comptes
"O
UJ en matière d'audits sont définis dans un ensemble de manuels, de normes et
l/)
~
de lignes directrices (les référentiels d'audit), à savoir:
UJ
IJ"l
..-i
•le MAFAC, manuel d 'audit financier et d'audit de conformité;
0
N
•le MAP, manuel d'audit de la performance.
@
....,
.s=
Ol
De son côté, la « Cour des comptes européenne effectue des audits confor-
·.::
>-
a.
mément aux normes d'audit et au code de déontologie internationaux qu'elle
0
u applique dans le contexte spécifique de l'Union européenne ».
La Cour des comptes européenne (ECA) dans son manuel d'audit de la
performance (2006) définit l'audit de la performance comme suit: « l'audit
de la performance est un audit de bonne gestion financière : il consiste à
examiner dans quelle mesure la Commission et/ou d'autres entités auditées
ont, dans l'exercice de leurs responsabilités, utilisé les fonds communautaires
conformément aux principes d'économie, d'efficience et d'efficacité».
«Le principe d'économie prescrit que les moyens mis en œuvre par l'ins-
titution en vue de la réalisation de ses activités sont rendus disponibles en
temps utile, dans les quantités et qualités appropriées et au meilleur prix ».
LE MONDE COMPLEXE DES DÉMARCHES D'AUDIT WiM
DONNÉES
INFORMATIONS
PROBANTES
Utilisées pour
étayer un point
,,.,.,
IJ)
c
0
~
"O
À partir de la définition de l'audit de la performance, on pourrait donner
UJ
l/) la définition suivante : « un audit de bonne gestion est l'exercice des res-
~
UJ ponsabilités conformément aux principes d'économie, d 'efficacité et d 'effi-
IJ"l
..-i
0
cience ».
N
@
....,
Pour la loi LOLF (2001), la performance fait passer d'une logique de
.s=
Ol
moyens à une logique de résultats .
·.::
>-
0
a. L'ECA mène également des audits financiers afin « d'évaluer si les opé-
u rations financières ont été exécutées de manière légale et régulière et si les
comptes sont fiables ».
Pour l'ECA, « l'audit intégré » est un audit qui associe l'audit de laper-
formance et l'audit financier.
l'environnement, ISO 50001 pour l'énergie ...) selon les pratiques définies
au sein de la norme NF EN ISO 19011 ;
• les auditeurs d'audit social, de responsabilité sociétale ou de
conduite du changement dont les compétences sont certifiées par des
organismes indépendants généralement accrédités selon les normes ISO
17020, ISO 17024 (ex.: le Centre de Certification de Compétences C3);
• des interventions d 'audits techniques (informatique, etc.) par les
cabinets d'audits et de conseils et de commissaires aux comptes.
Démarches d'évaluation
et d'examen critique des
opérations et des
données
(item 1)
Dans son article 225, la loi dite Grenelle 2 (loi portant engagement natio-
nal pour l'environnement n° 2010-788 du 12 juillet 2010) ajoute à ceux du
bilan social de 1977 et de la loi NRE, les thèmes suivants:
• la diversité et l'égalité des chances ;
• le dialogue avec les parties prenantes ;
•la prise en compte, dans les achats, des enjeux sociétaux et environ-
nementaux;
• les actions en faveur des droits de l'Homme ;
• les actions en faveur de la santé et de la sécurité des consommateurs.
L'élargissement du périmètre de l'audit du social vers «l'audit du social et
de la responsabilité sociétale » (M. Jonquières et M. Joras, 2012) a contraint,
tant les commanditaires que les prestataires, impliqués dans la globalisation
et la mondialisation, à réviser leur posture sur l'autonomie passée de la dé-
marche de l'audit social et rechercher des processus, des méthodes, des pra-
tiques et des comportements menant à une « audicité souple et globale » dans
le cadre d'un droit souple2 (soft law).
Au cours de ces trente dernières années (1980-2010), l'IAS, lors de ses uni-
versités de printemps et d'été, a accompagné le glissement de l'audit social
vers« l'audit du social et de la responsabilité sociétale »en prenant en compte
les critères sociétaux de la Responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE).
L'obligation faite en 2008, aux « comités d'audit » de s'assurer de la prise
en considération de l'obligation de sécurité et de la gestion des risques par la
gouvernance de leurs entreprises, conforte un troisième volet de la RSE, la gou-
vernance des risques. Cette vision sécuritaire avait obligé, en plus, la tenue per-
IJ)
c
0
manente par toute entreprise de quelque nature que ce soit, d'un« document
~
"O
unique d'évaluation des risques » (le DUER - cf. décret du 5 novembre 2001).
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
3.3. Autres audits spécifiques à caractère sociétal
..-i
0
N
@
Parmi certains audits actuellement diligentés, il convient de citer :
....,
.s=
Ol
• a) les audits de la conduite du changement ;
·.::
>-
a. • b) les audits énergétiques;
0
u • c) les audits du climat social ;
• d) les audits de la qualité et de la redevabilité des actions humani-
taires;
• e) les audits de la sûreté éthique;
• f) les audits de performance de l'OCDE;
• g) les audits du cloud ;
• h) les audits organisationnels.
• g) Audits du cloud
Lors du transfert de ses moyens informatiques dans un cloud public ou
privé, l'entreprise « se doit de vérifier les certifications des prestataires, non
seulement au moment de la contractualisation, mais régulièrement pendant
le contrat et avoir recours, en conséquence, à un audit du cloud, qui permet
de s'assurer que la sécurité est durable» (S. Caulier, Le paradoxe de la sécu-
rité, Le Monde, 26 mai 2015).
• h) Audits organisationnels
Il s'agit d'une démarche générale d'audit des règles et des systèmes de
management liés à la structure, au fonctionnement et aux relations d'une
organisation.
Le nouveau titre de Master « contrôle de gestion et audit organisationnel »
relie ces deux dispositifs et élargit le champ classique de l'audit interne.
« Auditer l'organisation permet de faire un point sur la dimension :
• stratégique d'une direction, d'un service : quelles orientations ? au
service de qui, de quoi ? quelle veille ?...
• opérationnelle : quelles nécessités techniques ? quelle localisation ?
quels chaînages des activités ?...
• des ressources humaines : quelles missions, quels postes, quels effec-
tifs, quel management ? quelles professionnalisations ?...
• relationnelles : quels partenariats, financeurs ? quelle communica-
IJ)
tion?...
c
0
~
et de dégager les forces et les faiblesses de cette organisation au ser-
"O
UJ vice de la mise en œuvre d'un processus de management et/ou d'orga-
l/)
~
nisation » (source : Argo et Siloe).
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
4. L'AUDIT DES SYSTÈMES DE MANAGEMENT SELON LES
.s=
Ol
·.::
LIGNES DIRECTRICES DE LA NORME ISO 19011 :2012
>-
a.
0
u
Dans le cadre de sa recherche pour globaliser et formater une architec-
ture unifiante de ses normes, l'ISO a édité une norme relative à l'audit des
systèmes de management, NF EN ISO 19011:2012 - Lignes directrices pour
l'audit des systèmes de management.
Cette norme ISO 19011, «norme-mère » pour l'audit de tous les systèmes
de management, est articulée selon la méthode PDCA (Plan, Do, Check,
Act) mise au point par le physicien et statisticien américain Walter Andrew
Shewhart (le cycle de Shewhart) puis développée et popularisée par lesta-
tisticien américain Williams Edward Deming et illustrée par la célèbre
« roue de Deming » (cf. figure 4).
WtW L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
DROIT
Normes 150 INTELLIGENT
17021/17024/...
Wl:i L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
5. cf. www.defenseurdesdroits.fr.
LE MONDE COMPLEXE DES DÉMARCHES D'AUDIT Mii
IJ)
c
0
~
"O
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
1
w
a::::
J-
- ~
~ DES REPERES
Ü FONDAMENTAUX
POUR PENSER LA
CONFIGURATION
, , D'UNE
,
<< DEMARCHE GENERALE
D'AUDIT, INTELLIGENTE
IJ)
c
0
POUR TOUS>>
~
"O
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
<fi
c
0
:c;
"O
LU
(/)
:2:
LU
LI)
,...;
0
N
@
.j..J
.s:::.
01
ï::::
>-
0..
0
u
« Le prince clairvoyant sait tout par avance » (Sun Tzu1).
3. La Nouvelle gestion publique (NGP) a été conceptualisée dans les années quatre-vingt-dix
par les économistes anglo-américains et reprise par l'OCDE en 2003.
DES REPÈRES FONDAMENTAUX ... Mt•
« L'entreprise solidaire d'utilité sociale », destinée à renommer les coopéra-
tives, les associations qui cherchent à concilier activité économique et utilité
sociale et à donner la primauté aux personnes sur la recherche unique du profit.
Cette entreprise agréée par l'autorité publique, ses statuts doivent compor-
ter un objectif d'utilité sociale, une gouvernance démocratique ou participa-
tive, une gestion à but lucratif limité, une rémunération éthique des dirigeants
et actionnaires et les domaines d'activité doivent porter sur le soutien à des
publics vulnérables, la cohésion territoriale, la contribution au développement
durable.
Blandine Segrestin et Armand Hatchuel dans leur ouvrage4 Refonder l'en-
treprise, dressent le modèle d'une SOSE, Société à Objet Social Élargi qui se
distinguerait selon 4 déterminants.
• «L'entreprise se définit par sa mission de création collective. Pour qu'il
y ait entreprise, il ne suffit ni d'une embauche, ni d'une activité commerciale
lucrative ; il faut qu'il y ait le projet de développer de nouvelles capacités
d'action ».
• «Les dirigeants d'une entreprise ne sont pas des "mandataires sociaux",
au sens du droit des sociétés ; ils sont choisis pour leur aptitude à inventer
un nouvel usage des ressources et conduire un projet d'entreprise. Aussi, leur
statut devrait-il être explicitement défini comme une "habilitation" (à l'ins-
tar d'un capitaine de bateau) par toutes les personnes qui s'engagent dans le
projet collectif et qui, de ce fait, confient aux dirigeants leur propre ''potentiel
d'action", c'est-a-dire les capacités de développement et de création dont elles
disposent ».
• « Le périmètre de l'entreprise ne se limite évidemment pas aux seuls
IJ)
c actionnaires. Il comprend aussi les salariés, mais peut s'étendre au-delà.
0
~
"O
UJ
La frontière peut changer d'une entreprise à l'autre, mais un principe nous
l/)
~
semble s'imposer. Parmi l'ensemble des parties prenantes (stakeholders) sus-
UJ
IJ"l
ceptibles d'être affectées par des choix de gestion, seules celles qui s'engagent
..-i
0 dans l'entreprise, c'est-à-dire qui renoncent à leur autonomie en acceptant
N
@ une même autorité de gestion, devraient pouvoir participer à la nomination
....,
.s=
Ol
des dirigeants ».
·.::
>-
a. • « Un principe de solidarité face aux "avaries communes" : toutes les
0
u parties engagées dans l'entreprise peuvent voir leurs potentiels impactés par
les choix du management. Certains de ces choix, comme les plans sociaux ou
les restructurations, pénalisent les salariés au nom du "bien commun" qu'est
l'entreprise. On devrait, dans ces situations, s'inspirer de "la règle des avaries
communes" du commerce maritime qui stipule que les dommages décidés par
le capitaine de navire pour sauver l'expédition doivent être partagés entre
tous ceux qui ont un intérêt à ce que le bateau soit sauvé. Par analogie, la
plus-value que réalise un actionnaire ne devrait-elle pas en partie revenir au
collectif? » (in J.\.1agazine n° 60, décembre 2013, Jaune et rouge).
4. B. Segrestin et A. Hatchuel, Refonder l'entrep rise, Seuil, coll. « La République des idées »,
2012, 119 p.
Mf:i L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
4.1 Identification
des enjeux externes !"- ,
et internes ,
m-
......
' ' 4.3 14 .4 Détermination
du périmètre et établissement --- Principes de bonne Il)
gouvernance Ci
duSMC
4.2 Identification ...... ......
des exigences des ,_. ,....
parties prenantes
,, 1
5.2 Établissement de la
politique de compliance
1
1
---·
5 Leadership
10 Traitement des
non-compliances et
..,. __ _ Fonction indépendante en
charge de la compliance
5.3 Responsabilités à tous
6.1 Planification pour traiter
les risques liés à la
compliance et pour
amélioration continue
les niveaux atteindre les objectifs
7 Fonctions support
,,
/
/
''
Évaluer /
/ ' , Mettre en œuvre
/
/
''
IJ) ~
/
' '•
c
0
~ 9 Évaluation des 8.1 I 6.2 Planification
"O performances et opérationnelle et maîtrise
UJ
élaboration de rapports des risques liés à la
l/)
concernant la compliance compliance
~
UJ
lfl
..-i
0
N
@
....,
:gi 2. CONFIGURATION D'UNE DÉMARCHE GÉNÉRALE D'AUDIT,
~
u
INSTRUMENT D'USAGE INTELLIGENT POUR TOUS
Figure 8 : Confluence des trois démarches d 'audit{/, Il et Ill) pour une dé-
marche générale d'audit {IV) {M. Jonquières et M. )oras}
r
Processus de couplage des
fondamentaux communs aux
trois démarches d'audit 1 Il et
Ill pour matérialiser la
'- démarche générale d'audit
Type Il
Démarches d'audit
vérification de la régularité
d'évaluation et d'examen
(procédure, réglement) et
IJ)
c de contrôle des données critique des opérations
0
~
"O
UJ
l/)
~ Type Ill
UJ
ll'l
ISO 19011 audit des systèmes
.-i de management
0
j /
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
!
>-
a.
0
u IAA / ISA / CGEFi / IAS /
CNCC I ISA I IAASB I ...
C2C I CIGREF I AFAI I ...
Type IV
Démarche générale d'audit
j j
Droit dur
Droit souple
Civiflaw
Droit intelligent Soft law
Règles
« Normes instruments »
« Normes règles »
WJI L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
A. Déterminisme
« Si l'on connaît l'état d'un système à un instant initial on peut détermi-
ner son état à un instant ultérieur ».
B. lmprédictibilité
« Même dans un système très simple, la connaissance de l'état initial
n'implique nulle part celle de l'évolution future ».
« Le concept de sensibilité aux conditions initiales (SCI) implique qu'un
tout petit écart dans celles-ci à des effets considérables à long terme ».
C. Probabilisme
IJ)
c
0
~ • « Si ceci a été réalisé, alors il est probable que cela va se répéter ».
"O
UJ
l/)
• « Si ceci a été trouvé, alors il est probable que cela est survenu ».
~
UJ • « Si ceci va se produire, alors cela interviendra ? »
IJ"l
..-i
0
N Ces questions devront être constamment à l'esprit de l'auditeur, lors de
@
...., chaque phase de la mission et lors de chaque usage d'un outil.
.s=
Ol
·.::
>-
Le doute positif raisonné est une qualité essentielle de l'auditeur.
a.
0
u
D. Transversalité
Toute démarche générale d'audit se déroule au sein d'un environnement
complexe où interagissent des parties intéressées. Aussi l'auditeur doit-il
constamment faire preuve de transversalité, concept qui permet d'intégrer
les différents aspects des critères, dimensions de chaque projet (action, inte-
raction) lus à l'aune du développement durable, de la responsabilité socié-
tale, élargis aux droits de l'Homme et à la lutte contre la corruption.
DES REPÈRES FONDAMENTAUX ... W\W
Un prescripteur reconnu
et légitime (P)
Une entité auditable
p désignée (E)
I
M
Des parties PP E
prenantes
Un motif précis
concernées
désignées ..;,
<PP\ ~ -
OTI Un auditeur ou un
organisme tiers
~ indépendant (OTI)
L'auditeur peut être une équipe d'audit: «un ou plusieurs auditeurs réa-
lisant un audit, assistés si nécessaire par des experts techniques » (cf. para-
graphe 3.9 de la norme ISO 19011:2012).
Deux notes complètent cette définition.
•Note 1 : «un auditeur de l'équipe d'audit est nommé responsable de
l'équipe d'audit».
IJ)
c •Note 2: «l'équipe d'audit peut comprendre des auditeurs en forma-
0
~ tion ».
"O
UJ
l/)
~
L'auditeur I équipe d'audit peut être accompagné par:
UJ
ll'l
..-i
•un expert technique : «personne apportant à l'équipe d'audit des
0
N connaissances ou une expertise spécifiques » (cf. paragraphe 3.10 de la
@
...., norme ISO 19011:2012). Une note 1 précise que« ces connaissances ou cette
.s=
Ol
·.:: expertise spécifiques sont relatives à l'organisme, au processus ou à l'activité
>-
0
a. à auditer, ou elles consistent en une assistance linguistique ou culturelle » ;
u
• un observateur: «personne qui accompagne l'équipe d'audit mais ne
réalise pas l'audit» (cf. paragraphe 3.11 de la norme ISO 19011:2012).
Deux notes complètent cette définition.
- Note 1 : « l'observateur ne fait pas partie intégrante de l'équipe
d'audit et n'influence en aucune manière la réalisation de l'audit ».
- Note 2: «un observateur peut être désigné par l'audité, des Pouvoirs
Publics ou toute autre partie intéressée qui assiste à l'audit ».
• un guide:« personne nommée par l'audité pour assister l'équipe d'au-
dit» (cf. paragraphe 3.12 de la norme ISO 19011:2012).
W1:i L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
IJ)
4. 1. Les éléments constitutifs d'un agenda d'audit (plan et pro-
c
0 gramme)
~
"O
UJ
l/)
La prise en compte de quatre éléments constitutifs débouche sur la
~
UJ construction d'un agenda (plan d'audit et programme d'audit) définissant
IJ"l
..-i le déroulement logique de l'audit et les moyens nécessaires à sa réalisation
0
N (voir figure 10).
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
DES REPÈRES FONDAMENTAUX ... WfM
Figure 70: Les éléments constitutifs d'un agenda {plan et programme d'audit)
Un référentiel Un agenda I
(R) des critères programme
d'audit d'audit
Un rapport au
prescripteur (P)
IJ)
c
0 4.2.Déterminants devant éclairer la pratique d'une démarche
~
"O
UJ
générale d'audit
l/)
~
UJ Quatre déterminants interpellent toute démarche générale d'audit : la
IJ"l
..-i matérialité (a), la redevabilité (b), les tests du droit souple (c) et l'exigence de
0
N compliance (d).
@
....,
.s=
Ol
Ces concepts accompagnent une approche explicative pour le nouveau
·.:: modèle de pilotage du management.
>-
a.
0
u
• a) Le test de matérialité
• b) La redevabilité/accountability
Le terme français de redevabilité est un néologisme bien inconfortable
qui cherche sa place parmi les mots phares du discours actuel des parte-
naires du développement. « Traduction encore maladroite du terme anglo-
IJ)
phone d'accountability, ce mot demeure pour beaucoup un terme flou >>7.
c
0
~ Au cours des deux décennies passées, s'est instituée dans les relations
"O
UJ
l/)
internationales d'aide au développement (AFD8) la notion de redevabilité,
~
UJ
issue du courant de pensée anglo-américain de l'accountability et de ses
IJ"l
..-i
applications dans les démarches de vérification, contrôle, audit des organi-
0
N sations qu'elles soient publiques ou privées.
@
...., Ce courant pour la supervision des organisations a alimenté les travaux
.s=
Ol
·.::
>-
et les productions de l'ISO et plus particulièrement les travaux d' élabora-
a.
0
u tion de la norme ISO 26000:2010.
La norme ISO 26000:2010 donne à la redevabilité la définition suivante :
« état consistant, pour une organisation, à être en mesure de répondre de ses
décisions et activités à ses organes directeurs, ses autorités constituées et plus
largement à ses parties prenantes, qui sont des individus ou groupes ayant un
intérêt dans les décisions ou activités de l'organisation ».
Cette redevabilité doit répondre à une qualité de transparence.
• d) L'exigence de compliance
IJ)
« Un système de management de la compliance efficace pour une organisa-
c tion dans son ensemble permettra à cette dernière de démontrer son engagement
0
~
"O
UJ
pour le respect de la législation en vigueur, ceci incluant les exigences légales, les
l/)
~
codes industriels, les normes organisationnelles ainsi que les bonnes pratiques
UJ
IJ'l
de gouvernance d'entreprise, l'éthique et les attentes des parties intéressées ».
..-i
0
N
@
...., 4.3. La démarche générale d'audit, une réponse intangible aux
.s=
Ol
·.:: exigences managériales de responsabilité
>-
a.
0
u • a) Une prise en considération d'une gouvernance globale par les orga-
nismes mondiaux
des états à l'échelle planétaire, et les forums mondiaux pour assurer le spectacle
de la participation" » (revue du Mauss, n° 26, 2005).
Cette gouvernance globale dirige les travaux de l'OCDE, qui, en 2014, a
pris une initiative pour la croissance inclusive « qui est un projet interdiscipli-
naire qui vise à identifier les politiques permettant d'améliorer les niveaux de
vie et les aspects qui contribuent à la qualité de vie des individus (une bonne
santé, des emplois, des qualifications, un environnement propre, des institu-
tions efficaces) » (cf. site www.oecd.org/inclusive-growth).
Dans cette mouvance, la Commission européenne a préconisé pour
« Europe 2020 » une « croissance inclusive à fort taux d'emploi favorisant la
cohésion économique, sociale et territoriale ».
Reprenant les préoccupations d'une croissance inclusive de l'OCDE,
le Forum économique de Davos s'engage pour « un programme, le "Global
Redesign Initiative" qui empiète sur les compétences des États (créer des em-
plois, lutter contre la pauvreté, garantir la santé pour tous, renforcer la sécurité
mondiale), avec pour toute garantie démocratique, les "parties prenantes" orga-
nisées en réseaux globaux9 ».
Le modèle se retrouve dans le projet français d'une « stratégie nationale de
transition écologique vers un développement durable 2014-2020 (SNTEDD) ».
• b) Les dispositifs du management pour les bonnes pratiques
Les États, les entreprises, les organisations, les collectivités pour exer-
cer leurs pouvoirs et devoirs de gouvernance, en respectant les exigences de
IJ)
l'ordre législatif (lois, règlements, directives ...) au cours de la mise en œuvre
c
0 des ressources disponibles mobilisables à travers les fonctions de gouverne-
~
"O
UJ
ment, administration, gestion, production de biens et/ou services font appel
l/)
~
traditionnellement à cinq dispositifs managériaux cumulatifs pour « éclairer »
UJ
IJ"l
la vigilance et la performance managériale attendue de leurs responsables :
..-i
0
N 1. Une mise en ordre et en action d'un système de gouvernement
@
...., transparent, ouvert et accepté par l'ensemble des parties prenantes, fixant
.s=
Ol les objectifs, les valeurs éthiques et les responsabilités sociétales procla-
·.::
>-
a. mées par la Gouvernance et exigeant la prise en compte inclusive des en-
0
u jeux, préoccupations et réactivités des parties prenantes et les réponses aux
problématiques du développement durable et de la responsabilité sociétale.
2. Une comptabilité financière et extra-financière robuste, claire et
sincère (chiffres, données, situations, faits, bilans, comptes d'exploitation,
rapports de gestion...).
3. Un système de vigilance et d'évaluation du management des risques
(cartographie des risques et opportunités, veille, surveillance, prévention,
protection, sécurité/sureté, alerte des dangers et menaces, intelligence éco-
nomique, sureté éthique, sureté juridique...).
9. Cahier n° 2, Comité 21, lettre de !'AREN E, n° 35, février 2015.
bl L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
Étapes Libellé
1 Travaux préliminaires
2 Prise de connaissance générale de Connaissance générale de
l'entreprise l'entreprise
3 Analyse du bilan social
4 Identification des procédures
5 Tests de conformité Audit opérationnel
6 Évaluation de l'efficacité
7 Tests de permanence
8 Conclusion de l'audit d 'efficacité
9 Adaptation du programme d 'audit Audit de direction
Séquence Libellé
1 Déclenchement de l'audit
2 Préparation des activités d'audit
3 Réalisation des activités d'audit
4 Préparation et diffusion du rapport d'audit
5 Clôture de l'audit
6 Réalisation du suivi d'audit (lorsque spécifié dans le
plan d'audit)
Phase Libellé
1 Préparation ou étude
2 Réalisation ou vérification
3 Conclusion
paragraphe 2.1.2 que« la fonction d'audit fournit des analyses, des évalua-
tions, des recommandations, des conseils et des informations de manière
systématique. Elle a notamment pour objet d'évaluer le contrôle interne et
la maîtrise des risques, de recenser des moyens d'améliorer l'efficience, la
performance, l'économie et la rationalisation des procédures internes et de
l'utilisation des ressources dans une démarche dynamique de progrès, tout en
veillant à la conformité avec la règlementation ».
D'une manière plus classique et plus pédagogique, le champ d'un audit
se compose généralement :
• du domaine d'application (par exemple « la politique de recrute-
ment »), et ;
• du périmètre (par exemple« site de XXX de la société ZZZ »).
Il est inutile de vouloir conduire « à tout prix » un audit, une analyse
de conformité, une vérification, de quelque forme, domaine qu'il soit, si le
champ d'application de cet audit/analyse/vérification est vague, flou, mal
défini. Il va de soi que les constations effectuées lors d'un tel audit seraient
nécessairement sujettes à controverse !
• b) Le référentiel d'audit
Un référentiel d'audit est, selon le paragraphe 3.1 de la norme NF XS0-
067:2008, un « document dé.finissant les caractéristiques que doit présenter
un produit ou un service et les modalités de contrôle de la conformité à ces
caractéristiques ».
Le terme habituellement utilisé est « référentiel d 'exigences ».
IJ)
c
0
Une exigence étant définie comme un« besoin ou attente qui est formulé,
~
"O généralement implicite ou obligatoire » (source : paragraphe 3.5.4, norme
UJ
l/) ISO/DIS 9000).
~
UJ
IJ"l Cinq notes complètent cette définition (cf. glossaire en annexe).
..-i
0
N
@ • c) La définition de la clôture (fin) de l'audit
....,
.s=
Ol
·.:: Il s'agit là d'un point important qui fait l'objet du développement ci-
>-
a. après (cf. h).
0
u
• d) La lettre de mission
Elle permet de définir les besoins exacts du client/commanditaire de
l'audit.
La lettre de mission comprend notamment :
• la définition précise du périmètre de l'audit;
• les référentiels (règlementaires et/ou volontaires) à prendre en
compte;
DES REPÈRES FONDAMENTAUX ... W.fM
IJ)
Elle permet d'une manière « officielle » de débuter l'audit, mettant en
c
0
~
présence les entités auditées et l'équipe d'audit.
"O
UJ
l/)
Elle nécessite rigueur et organisation.
~
UJ
IJ"l
Elle permet, entre autres, de présenter :
..-i
0
N • le champ de l'audit ;
@
...., • les fondamentaux de l'audit ;
.s=
Ol
·.:: • l'équipe d'audit et les audits ;
>-
a.
0
u • les méthodologies utilisées lors de l'audit;
• le plan de l'audit (le déroulement) et de le valider.
Aucune zone d'ombre ne doit subsister, l'ensemble des participants doit
avoir compris la finalité de l'exercice. Il est même suggéré de demander aux
audités s'ils ont des questions à poser quant à l'audit.
L'examen
Il est nécessaire de rappeler que l'évaluation des preuves d'audit par
rapport aux critères d'audit conduit aux constatations d'audit (recherche
de preuves tangibles, donc qui ont une réalité concrète).
DES REPÈRES FONDAMENTAUX ... *41
Séquence Libellé
1 Source d'information
2 Recueil par échantillonnage approprié
IJ)
3 Preuves d'audit
c
0
~ 4 Évaluation par rapport aux critères d'audit
"O
UJ
l/)
5 Constatations d'audit
~
UJ 6 Revue
ll'l
.-i
0 7 Conclusions d'audit
N
@
...., Source : tableau 3 - norme ISO 19011:2012.
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u L'examen sert bien évidemment à identifier des écarts/dysfonctionne-
ments par rapport aux exigences formulées dans le référentiel d'audit mais
également à identifier des points forts (que l'audité aura tout intérêt à conso-
lider par la suite !).
La réunion de synthèse
Cette réunion fait partie des moments fondamentaux de tout exercice
d 'audit.
Le paragraphe 6.4.8 de la norme ISO 19011 précise que « avant la réu-
nion de clôture, il convient que l'équipe d'audit se concerte pour :
*iW L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
IJ)
c
0
~
"O
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
<fi
c
0
:c;
"O
LU
(/)
:2:
LU
LI)
,...;
0
N
@
.j..J
.s:::.
01
ï::::
>-
0..
0
u
1. L'AUDITEUR ET LA RECONNAISSANCE DE SA LÉGITIMITÉ
ET SA QUALIFICATION POUR MENER UNE DÉMARCHE
D'AUDIT COMME PRESTATAIRE INDIVIDUEL ET/OU EN
QUALITÉ D'ORGANISME TIERS INDÉPENDANT {OTI}
Il convient de noter dans les exposés de l'ouvrage que l'auditeur est pris
en considération quel que soit le type de démarches d'audit qu'il diligente.
Chaque individu (personne physique) et/ou organisme tiers indépen-
dant OTI (personne morale) menant une démarche d'audit agit « en res-
ponsabilité » au regard de son statut et du motif de la diligence mandatée.
Faute d'un ordre de mission constitutif dûment légitime, toute démarche
IJ)
c
0
d'audit ne peut être alors considérée que comme un simple outil d'examen
~
"O critique et/ou d'évaluation managériale.
UJ
l/)
~ La reconnaissance conjointe de la qualité d'auditeur par le mandataire
UJ
IJ"l et l'entité auditée pour mener une mission d'audit est multiple et variée, la
..-i
0
N qualité d'auditeur peut être qualifiée :
@
...., • à titre individuel, à l'aune d 'être :
.s=
Ol
·.:: en possession d'un statut administratif d'État ou d'une collecti-
>-
0
a. vité locale (auditeur à la Cour des comptes, contrôleur d'état du
u
CGEFi...),
- un membre d'une chambre professionnelle officielle, en France
la CNCC (Compagnie nationale des commissaires aux comptes),
- un membre désigné par un « cabinet d'audit et de conseil » ou
un organisme tiers indépendant (OTI),
- un salarié nommé auditeur par un employeur,
- un administrateur nommé dans un comité d'audit,
Wl:i L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
l. Ne pas confondre avec l'autre définition : une compétence s'entend de la capacité reconnue
à un établissement ou à un organisme de piloter, décider et mettre en œuvre une mission
qui lui est attribuée par la loi. Le plein exercice d'une compétence suppose l'autonomie de la
prise de décision, des orientations et de l'affectation des moyens (art. 22 décret 2015-663 du
10 juin 2015).
COMMENT « VIVRE » UNE DÉMARCHE GÉNÉRALE D'AUDIT... i:li
réat, soit par diplôme, soit par VAE (Validation des acquis par l'expérience).
Néanmoins le monde du chiffre et des organisations en France préconise
un niveau d'études bac+ 2.
• b) Connaissances spécifiques aux démarches d'audit
En sus des savoirs relatifs aux règles générales des diligences d'audit, les
connaissances spécifiques comprennent les méthodes et outils de l'analyse
de la vérification, de l'évaluation particulièrement énoncées dans les mé-
thodes comptables d'accountability, de matérialité, de compliance, d'audit
et de contrôle interne et d'audit de systèmes de management (cf. norme ISO
19001:2012 et son entourage normatif).
Pour chaque domaine spécifique (exemples : le social, la responsabilité
sociétale, les risques, l'éthique, la conduite du changement...), les connais-
sances spécifiques professionnelles, relationnelles voire stratégiques sont
complémentaires.
IJ)
Tableau 8 : Normes Internationales pour fa Pratique Professionnelle de /'Audit
c
0 Interne (Standards for the Professional Practice of Internai Auditing)
~
"O
UJ
l/)
Règles de conduite
~
UJ
IJ"l 1. Intégrité
..-i
0 Les auditeurs internes :
N
@
...., • doivent accomplir leur mission avec honnêteté, diligence et responsabilité ;
.s=
Ol
·.:: • doivent respecter la loi et faire les révélations requises par les lois et les règles de
>-
a. la profession ;
0
u • ne doivent pas sciemment prendre part à des activités illégales ou s'engager dans
des actes déshonorants pour la profession d'audit interne ou leur organisation ;
• doivent respecter et contribuer aux objectifs éthiques et légitimes de leur organisation.
i:!i L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
2. Objectivité
Les auditeurs internes :
• ne doivent pas prendre part à des activités ou établir des relations qui pourraient
compromettre ou risquer de compromettre le caractère impartial de leur jugement.
Ce principe vaut également pour les activités ou relations d'affaires qui pourraient
entrer en conflit avec les intérêts de leur organisation ;
• ne doivent rien accepter qui pourrait compromettre ou risquer de compromettre
leur jugement professionnel ;
• doivent révéler tous les faits matériels dont ils ont connaissance et qui, s'ils n'étaient
pas révélés, auraient pour conséquence de fausser le rapport sur les activités
examinées.
3. Confidentialité
Les auditeurs internes :
• doivent utiliser avec prudence et protéger les informations recueillies dans le cadre
de leurs activités ;
• ne doivent pas utiliser ces informations pour en retirer un bénéfice personnel, ou
d'une manière qui contreviendrait aux dispositions légales ou porterait préjudice
aux objectifs éthiques et légitimes de leur organisation.
4. Compétence
Les auditeurs internes :
• ne doivent s'engager que dans des travaux pour lesquels ils ont les connaissances,
le savoir-faire et l'expérience nécessaires ;
• doivent réaliser leurs travaux d'audit interne dans le respect des Normes Internatio-
nales pour la Pratique Professionnelle de l'Audit Interne (Standards for the Profes-
sional Practice of Internai Auditing) ;
• doivent toujours s'efforcer d'améliorer leur compétence, l'efficacité et la qualité de
IJ)
leurs travaux.
c
0
~
"O
Source : IfA.
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
..-i
Tableau 9 : Charte des contrôleurs du Contrôle Général Économique et
0
N Financier (CGEFi} du ministère des Finances
@
....,
.s=
Ol
Le Contrôle Général Économique et Financier du ministère des Finances (CGEFi) a
·.:: établi « une charte qui garantit le respect des principes déontologiques définis par
>-
a.
0 les Normes internationales d'audit et précise les modalités d'intervention des audi-
u
teurs tout au long de leurs travaux ».
Elle définit tour à tour :
• les principes déontologiques, à savoir :
- l'indépendance dans l'organisation,
- l'intégrité,
- l'objectivité,
- la confidentialité,
- la compétence et la compétence professionnelle ;
COMMENT « VIVRE » UNE DÉMARCHE GÉNÉRALE D'AUDIT... i:'W
Critères Exemple
Formation initiale Baccalauréat ou équivalent
Expérience professionnelle globale 5 ans
Expérience professionnelle dans le Au moins 2 ans - sur le total de 5 ans
domaine concerné ci-dessus
Formation générale d'auditeur Avoir suivi une formation d'au moins 40 h
Expérience d'audit Avoir effectué 4 audits, dont un complet,
totalisant au moins 20 jours
Qualités personnelles Celles citées dans la norme NF EN ISO
19011 :2012 (cf. paragraphe 3.2.3)
Connaissances et aptitudes générales Celles définies dans le règlement parti-
culier de la certification de compétences
concernée
Connaissances et aptitudes spécifiques Celles définies dans le règlement parti-
culier de la certification de compétences
concernée
Chaque culture traite ses cas de conscience4 éthiques au sein de ses orga-
nisations selon son histoire, sa littérature, son idéologie, son approche et le
vécu de son droit et le cadre réglementaire, tant public que privé.
La dénonciation éthique, alerte éthique (whistleblowing), alors qu'elle
est sollicitée et bien accueillie aux États-Unis5 , est souvent assimilée à la
délation en France, voire étouffée par l'omerta dans certains territoires et
dictatures, est abordée dans cet ouvrage qu'uniquement au regard de la
conception française de la conformité éthique, à savoir le respect intégral
du corpus réglementaire et légal, hard law.
Conformément au référentiel IAS/CCIAS, bien que son but ne se limite
pas au seul regard sur les processus, les données, les évènements, les dérives
managériales éventuelles, les personnes étant hors champ de l'audit, l'audi-
teur du social ne pourrait-il échapper légalement à dénoncer les harcèle-
ments moraux et ou sexuels, les atteintes à la sécurité, à la santé mentale des
salariés dont il aurait été le témoin.
Face à une telle situation, l'auditeur s'écarte de sa mission et en réfère
aux donneurs d'ordre de l'audit.
Pour illustrer le dilemme éthique« dire ou se taire », au titre de l'obliga-
tion de confidentialité, la déclaration de soupçon Tracfin est significative.
Les ordonnances du ministère des Finances n° 2009.104 du 30 janvier 2009
et n° 2009.866 du 16 juillet 2009 relatives à l'utilisation du système financier
aux fins de blanchiment et fraude fiscale (n° 2009.874), de capitaux et finan-
cements du terrorisme, font obligation aux personnes mentionnées à l'article
L 561.2 du Code financier et monétaire, de déclarer à la cellule de renseigne-
IJ)
c
0
ment financier nationale, le Tracfin (rattaché au ministère des Finances), les
~
"O
sommes inscrites dans leurs livres ou les opérations portant sur des sommes
UJ
l/) dont elles savent ou soupçonnent ou ont de bonnes raisons de soupçonner
~
UJ que ces sommes proviennent d'une infraction passible d'une peine privative
IJ"l
..-i
0
de liberté supérieure à un an ou participent au financement du terrorisme .
N
@
...., Sont particulièrement concernés dans l'article L 561.2:
.s=
Ol
·.:: • les organismes financiers, les investisseurs, les changeurs ;
>-
a.
0 • les personnes, officines, agences qui traitent des biens immobiliers,
u
des jeux, des objets d 'art, des antiquités, des objets précieux .. . ;
• les experts comptables, les commissaires aux comptes, les notaires,
huissiers, administrateurs judiciaires, avocats au Conseil d'État, à la
Cour de cassation.
En accord avec le décret 2011.28 du 7 janvier 2011 relatif à l'organisation
et aux modalités de fonctionnement Tracfin (art. L 561.1 à 45), les déclara-
tions de soupçon peuvent se faire par voie orale, écrite, électronique, selon
4. F. Leichter-Flack, Le laboratoire des cas de conscience, Alma éditeu r, coll. ((Essai Philosophie »,
2012, 218 p.
5. Pour les Anglo-américains le cas de conscience se traduit par « crisis » ou « guilty concern ».
K·iW L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
6. Grille citée par le professeur Geoffroy Belhenniche de l'ISTA France, janvier 2010.
COMMENT « VIVRE » UNE DÉMARCHE GÉNÉRALE D'AUDIT... W)i
5. 1. Un contexte globalisé
Traditionnellement axé sur la vérification des données comptables (plan
comptable de 1947) et des performances financières, dans le seul périmètre
national de l'entité contrôlée, contrôler le cadre du champ de l'audicité, de-
puis 1990, s'est élargi globalement sous la pression conjuguée :
•d'un nouveau monde politico-économique après l'implosion de
l'empire soviétique en 1991 et l'entrée de la Chine rouge après la réces-
IJ)
c sion de Hong Kong qui lui est faite en 1997;
0
~
"O •de l'ébranlement moral des États-Unis face aux attaques terroristes
UJ
l/) du 11septembre2001 et les déviances financières depuis 2001 (exemple:
~
UJ Enron ...), de la crise financière mondiale de 2008 et des dettes souve-
IJ"l
..-i
0
raines des États ;
N
@ • de la prise de conscience par les États onusiens en 1992 à
....,
.s=
Ol
Rio de Janeiro d'étendre à l'environnement et au social la responsabi-
·.:: lité des États et des entreprises, suivie par la transposition des règles du
>-
a.
0
u développement durable à la responsabilité sociétale des entreprises en
2001 par l'Union européenne (Livre vert);
• des modèles d'une« croissance inclusive» proposée dans le rapport
de l'OCDE (2014).
COMMENT « VIVRE » UNE DÉMARCHE GÉNÉRALE D'AUDIT... WJ9W
« Celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu'elles sur-
viennent » (Sun Tzu).
Le concept de risque (« effet de l'incertitude sur les objectifs » selon le
chapitre 1.1 du guide ISO 73:2009) est évidemment omniprésent tout au
long d'un processus d'audit, que ce soit aussi bien au niveau du programme
d'audit qu'au niveau des différentes activités typiques d'audit (cf. tableau 4).
Ce concept de risque a été introduit dans la norme NF EN ISO 19011:2011
(cf. introduction), à savoir : « La présente Norme internationale introduit
le concept de risque dans l'audit des systèmes de management. L'approche
adoptée se rapporte à la fois aux risques que le processus d'audit n'atteint pas
ses objectifs et à l'éventualité que l'audit influe sur les activités et les processus
de l'audité ».
IJ)
c
0
~ 6. 1. Des risques liés au programme d'audit
"O
UJ
l/)
~
De nombreux risques sont inhérents au déroulement même d'un pro-
UJ
IJ"l
gramme d'audit, ils peuvent en conséquence être associés à la détermina-
..-i
0
N
tion des objectifs du programme d 'audit, à son établissement, à sa mise en
@ œuvre, à sa surveillance et à sa revue.
....,
.s=
Ol
·.:: Le paragraphe 5.3.4 de la norme NF EN ISO 19011:2011 précise que les
>-
0
a. risques liés au programme d'audit peuvent être liés aux éléments que sont :
u
• «la planification, par exemple manquements dans l'établissement
d'objectifs d'audit pertinents et dans la détermination del' étendu du pro-
gramme d'audit;
• les ressources, par exemple délai insuffisant octroyé au développe-
ment du programme d'audit ou à la réalisation d'un audit;
• la constitution de l'équipe d'audit, par exemple l'équipe d'audit ne
possède pas de la compétence collective suffisante pour réaliser les audits
de manière efficace ;
• la mise en œuvre, par exemple inefficacité de la communication du
programme d'audit;
K"l:i L'AUDIT, UNE MÊME DÉMARCHE INTELLIGENTE POUR TOUS
6.4. Les risques liés à l'usage par l'auditeur de son « propre por-
table»
IJ)
c
0
~
"O
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
1
w
a::::
J-
-
~ DES OUTJLS POUR MENER
:r:
u UNE
, ,<< DEMARCHE
GENERALE D'AUDIT >>
IJ)
c
0
~
"O
UJ
l/)
~
UJ
IJ"l
..-i
0
N
@
....,
.s=
Ol
·.::
>-
a.
0
u
<fi
c
0
:c;
"O
LU
(/)
:2:
LU
LI)
,...;
0
N
@
.j..J
.s:::.
01
ï::::
>-
0..
0
u
Avant de proposer certains outils classiques du questionnement (cf. pa-
ragraphe 2), pour mener à bien une démarche générale d'audit, il est profi-
table d'appréhender le concept (cf. paragraphe 1) d'« approche du vivant »
pour comprendre et utiliser l'algorithme PDCA (Plan, Do, Check, Act),
socle de l'architecture des systèmes de management qui est constitutif de
la norme ISO 19011:2012 - Lignes directrices pour l'audit des systèmes de
management, socle que l'on retrouve dans le logigramme d'une « démarche
générale d'audit ».
2. M. Beaud, Histoire du