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Eau

L’eau facteur de tensions ou de coopérations ?

Constat : tensions internes mais géographie claire des tensions qui sont paradoxales, coopérations
peinent à s’installer
PCJ
I°Pourquoi
A) Enjeu de contrôle politique et géopolitique historiquement qui lui donne un poids et donc pousse
aux tensions voire aux conflits (Brésil, Israel, …)
B) Raréfaction de l’eau à cause pb environnementaux, croissance de population et économique qui
créent des tensions entre usagers (Chine et raréfaction eau dans la plaine du Sud Pékin)
C) Besoins croissants avec essor mondia avec secteurs ont fait de l’eau source tensions et
coopérations (tourisme nécessite eau)
II°Comment
A) Au vue de son caractère vital et du dvpt éco, condition sociale et stabilité politique, on a
nécessairement des coopérations multi scalaires (Brésil, ONG, entreprises fr en Chine, Afrique, URSS
avec barrage Assouan, Egypte)
B) Pourtant ces coopérations excluent acteurs et impliquent donc des tensions (GAP, Nil Éthiopie dans
le mal, Trois Gorges , Itaipu et déplacement de population)
C) Coopérations compliquées et tensions obligées : complexité des acteurs : tensions en Asie avec
agriculture vs tourisme vs industrie
III°Jusqu’où
A) L’eau est bien plus facteurs de tensions que coopérations : Colorado, Inde (procès). Au sein même
d’un pays) même si en réalité il s’agit de nuancer car pb s’ancre dans pb plus large (pollution,
sanitaire) ce qui empêche la transformation de ces tensions en conflits
B) Typologie : zones riches en eau avec des conflits pour l’eau montre un pb plus large : celui de
l’inégal accès à l’eau/ Coopérations où y a pas de stress hydrique // coopération Israël Palestine ratée
=> tout est régional
C) Clé du scénario : pas de pb globaux donc impossible d’avoir une coopération globale pour des pbs
locaux, d’autant plus que mondia avancée et techno limitent les tensions (dessalement Israël, Arabie
Saoudite)

VIII-Présence et répartition de l’eau


Il y a un réel problème de gestion de l’eau en Afrique (manque et excès d’eau).

1-La rareté et l’abondance en eau : des situations problématiques

A-L’excès d’eau et ses dégâts


Certaines régions subissent des pluies diluviennes (Conakry, reliefs du Maghreb) qui peuvent
engendrer des inondations meurtrières (Vallée du Zambèze, Mozambique, 2001). Ces excédents
d’eau créent des plaines marécageuses (cuvette congolaise, Okavango (Botswana)) qui ont des
conséquences sur la santé (paludisme), l’agriculture et l’élevage.
B-Le manque d’eau : le problème le plus diffus
La sécheresse est le problème le plus grave et fréquent. Elle est due en partie à l’irrégularité et
l’imprévisibilité des précipitations.
1973 : sécheresse au Kenya et en Ethiopie (200 000 morts). Pendant des années le sol a perdu en
fertilité.

2-L’accès à l’eau ne dépend pas seulement de sa quantité


A-L’accès à l’eau est le réel problème
L’accès à l’eau dépend certes de la quantité d’eau réelle mais surtout de la proximité des points d’eau
et de la qualité de l’eau (une des premières causes de mortalité en Afrique étant les maladies causées
par l’eau).
B-De multiples possibilités d’alimentation en eau
Collecte d’eau de pluie, exploitation des points d’eau en surface (rivières, lacs) (région des Grands
Lacs) et en profondeur (nappes phréatiques superficielles) (Afrique centrale).

3-L’eau : une ressource conflictuelle

A-Les conflits liés aux grands ouvrages de maîtrise de l’eau


La multiplication de barrages perturbe l’écoulement normal des fleuves et attise ainsi les tensions
entre pays en aval et les pays en amont. Conflits liés à l’eau au Sahel, autour des Grands Lacs et en
Afrique de l’Ouest.
B-Les tensions politiques et les organismes de gestion de l’eau
Accords entre les pays dépendant d’un même fleuve.
1963 : accord entre les Etats concernés par l’eau du fleuve Niger
1973 : création du CILSS (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel) en Afrique de
l’Ouest

Les grands lacs africains : le Tanganyika, le Nyassa, le Kivu, l’Edouard, l’Albert, le Victoria : la « région
des Grands Lacs » est caractérisée par une chaleur tempérée, une richesse hydrique, de fortes
tensions intérieures héritées du désordre de la colonisation.

IX-L’eau en ville : la gestion difficile de la ressource


Les besoins en eau des villes sont croissants dans la zone et pose le problème de la distribution et du
traitement des eaux usées. Les erreurs dans la gestion de cette ressource peuvent avoir des
conséquences graves.

1-La distribution de l’eau en ville

A-En ville, on a besoin de plus en plus d’eau


Besoins d’eau croissant dans les villes (démographie, étalement urbain mais aussi activités
industrielles et agriculture urbaine) ce qui donne lieu à des bidonvilles dépourvus d’eau courante.
Tananarive (capitale de Madagascar) est dans une situation critique.
B-Les vendeurs d’eau : le palliatif aux déficiences des réseaux
Les réseaux hydriques étant peu renouvelés car coûteux le commerce de l’eau s’est développé dans
les villes (hiérarchie de vente).

2-Que faire des eaux usées ?

A-Le traitement des eaux usées est rare


Exceptées Le Caire, Windhoek et Addis Abeba, la plupart des villes ne possède aucun système de
collecte des eaux usées (Conakry) augmentant le risque d’endémie.
B-Les risques environnementaux et sanitaires liés à l’eau
Exceptés l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Egypte, la plupart des pays n’ont pas de lois de protection de
l’environnement urbain et de la santé de ses habitants. Il y a contamination des eaux par l’industrie
minière (produits chimiques). Nouakchott (capitale de la Mauritanie) utilise le dessalement de l’eau
de mer, une solution efficace mais trop dispendieuse pour la plupart des municipalités.

3-La gestion de l’eau : une priorité des plans d’ajustement structurels (imposés par le FMI ou la
Banque mondiale)
A-La privatisation des services d’eau n’est pas forcément la panacée
En 2005, la ville de Dar Es-Salaam en Tanzanie a été contrainte pour réduire sa dette de confier son
service hydrique à la société privée Biwater qui disposait de 3 millions de livres pour améliorer le
réseau.
B-L’échec des projets retombe sur les administrations urbaines
En trois ans presque aucune amélioration n’a été réalisée et le réseau hydrique s’est même détérioré.
2008 : Dar Es-Salaam obtient la clôture du contrat et l’expulsion de Biwater

ENJEU VITAL DE L’OR BLEU Réchauffement climatique + explosion démographique : les guerres de
l’eau sont-elles inévitables ?1948 : Article 25 de la DUDH (eau = droit de l’homme)
Inégalité de la répartition de l’eau, illusion d’une planète bleue :800M sans accès à l’eau potable
-mondialisation= massification des activités gourmandes en eau, réduction de la quantité allouée à
chacun (1950 : 17 000 m3/an/hab,2025 : 5 000), impression générale d’une ressource illimitée fausse
-hydrosphère= 2/3 de la surface de la Terre avec 2,6% d’eau douce dont Groenland, Arctique,
Antarctique inexploitable et 0,01% exploitable (aquifères souterrains, lacs, fleuves)
-ressource irrégulièrement répartie : 75% des eaux dans 12 pays (Brésil, Russie, Canada, Chine)
- écarts : 60m3/hab/an (Gaza)/630 000 m3 (Islande), 0% américains/¾ des Tchadiens sans eau potable
- abondance d’eau/richessenon corrélés : Afrique centrale (grosses réserves/régions les + pauvres)
-augmentation de la consommation: 70% agriculture (irrigation), 20% industries, 10% consommation
domestique (variations selon niveau de vie : 500l/j pour un américain ≠ 20l pour un malien)
-risques : vulnérabilité, stress (40%), tension, pénurie, eutrophisation, salinisation, maladies
hydriques
Epuisement des ressources :demande en explosion face à une ressource limitée
-mer d’Aral : -75% de son volume, disparition des activités de pêche, échec des projets jugés
irréalistes (transfert de la mer Caspienne dans la mer d’Aral par Ouzbékistan et Kazakhstan)
-lac Tchad : passé de 25 000 à 2 000km2, perte d’accès aux eaux libres du Niger et Nigeria
Nécessité de songer au recyclage (retraitement des eaux usées dans pays scandinaves) et à
l’économie (lutte contre fuites = réseau défectueux à l’origine d’une perte de 30% de l’eau de Paris)
Mise en place d’aménagements : régularisation progressive (barrages x7 depuis 1945), grands
aménagements (Itaïpu Brésil, Trois-Gorges Chine) mais désaccords (coût, impact environnement,
social) + avenir fondé sur le dessalement (EAU, Arabie Saoudite)
Rivalités géoéconomiques et conséquences sociales :
-marché de l’eau : oligopoles mondiales (Danone, Nestlé, Veolia Eau) et question de la privatisation
de l’eau (90% exploitations publiques, débat sur le développement du privé)
-dégradation du tissu social : Kinshasa bière 3x moins cher que l’eau
Eau catalyseur de tensions mais pas de guerre : facteur de straddling
-conflits d’usage pour l’accès et la qualité de l’eau : Canada (vallée Athabasca polluée par usines de
pâte à papier) =conflits de proximité de basse intensité
-conflits internes entre primaire/secondaire/tertiaire : Cochabamba(2000 : révoltes des indigènes en
Bolivie face aux menaces de privatisation de l’eau) - También la lluvia (Iciar Bollain)
-hydroconflits(conquête du territoire passant par l’eau): guerre des Six Jours(décision israélienne en
1959 d’achever l’Aqueduc national, bombardements du chantier en 1967, prise du plateau du Golan)
-conflits internationaux entre États de l’amont et de l’aval (Downstream complex) = 15% des
rivières/fleuves traversant une frontière : Nilentre Egypte/Ethiopie (86% du débit et 0 accès),
Tigre/Euphrate(Turquie/Syrie/Irak), Jourdain(Israël, Jordanie, Palestine = triangle de la soif)
-hydrohégémoniequi suppose hydrodiplomatie (Israël) + hydrostratégie chinoise
Danger des gestes unilatéraux :projets du GAP (1989) sans consultation avec les pays de l’aval +
barrage Grande Renaissance = renforcement des tensions politiques plus que purement
hydrologiques
Gestion durable de l’eau nécessaire pour l’avenir : une coopération réalisable
- volonté de la commission internationale : 1977 (1e conférence internationale sur l’eau en
Argentine), 1997 (1er forum de l’eau à Marrakech), 2008 (année internationale de l’eau par Nations
unies), 2015 (6e ODD : "garantir accès de tous à l’eau") = droit international de l’eau (traités
mondiaux)
-multiplication des coopérations interétatiques : Traité de l’Indus (1960, partage des rivières malgré
conflits permanents), Autorité du Bassin du Niger (1964, assurant l’examen mutuel des projets),
OMVS (Office de développement de la vallée du Sénégal qui gère conflits entre Mauritanie et
Sénégal)
Ni facteur de conflit, ni facteur de paix : tout dépend du désir de coopération des Etats impliqués
ACCROCHES/THÈSES
Munther HADDADIN(Ancien ministre eau Jordanie) "Par nature, l’eau sert à éteindre les feux, pas à
les allumer"
SADATE(1979) "Le seul facteur qui pourrait conduire à nouveau l’Egypte à entrer en guerre est l’eau"
Falkenmark(1997) Vulnérabilité (1700 à 10 000 m3/an/hab), stress hydrique (1700 m3/an/hab),
tension hydrique (1000 m3/an/hab), pénurie (500m3)
Yves LACOSTE Il n’y a jamais eu de conflit déclenché sur le prétexte unique de l’eau = "conflit
hydropolitique" (37 recensés par PNUD depuis 50 ans)
Aaron WOLF Water Policy(1998) Pas de guerre de l’eau depuis 4500 ans mais "si les guerres de l’eau
sont sans doute un mythe, le lien entre l’eau et la stabilité politique ne l’est certainement pas"
Roger CANSLa Bataille de l’eau(1994) et La Ruée vers l’eau(2001) : eau de plus en plus convoitée,
pénuries graves qui pourront dresser les populations les unes contre les autres
Frédéric LASSERRE Les guerres de l’eau. L’eau au cœur des conflits du XXIe siècle(2009)
- apparence trompeuse d’abondance d’eau sur Terre
- eau va remplacer les problèmes énergétiques au XXIème
- étude des conflits autour de l’eau qui ne se limite pas au MO (Triangle de la soif) : EU/Canada
- multiplication des conflits de proximité : mouvements Kenya (fleuve Tana en 2001 - +100 morts)
Larbi BOUGUERRALes batailles de l’eau : pour un bien commun de l’humanité L'eau a-t-elle un prix ?
L'eau est-elle un droit ou un besoin ? Y a-t-il assez d'eau pour chacun face à la croissance
démographique ? Y a-t-il une crise de l'eau ? Y aura-t-il demain des guerres de l'eau ? Faut-il
s'inquiéter de la pollution de l'eau ? Les solutions techniques suffiront-elles à la juguler ?
Typologie des tensions :
Columbia (Canada, EU) : 14 barrages (dont 11 EU)
Colorado (EU, Mexique) : accord de 1944 (partage des eaux entre Trio Grande/Colorado mais
assèchement du Trio Grande)
Cenepa (Equateur, Pérou) : 1995 (délimitation de la frontière près des sources de la rivière Cenepa)
Panama, Brésil, Paraguay, Argentine
Danube (Slovaquie, Hongrie) : depuis fin 1970 conflit autour de l'exploitation des eaux du Danube
Douro (Espagne, Portugal) : touchés par la sécheresse
Sénégal/Mauritanie : expulsion de mauritaniens vivants dans la vallée du fleuve en 1989-1990
Nil (Egypte, Ethiopie, Soudan, Ouganda)
Zambèze (Zambie, Zimbabwe) :
Syr-Daria (Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kazakhstan)
Indus (Inde, Pakistan)
Gange (Inde, Bangladesh)
Mékong (Chine, Laos, Vietnam, Cambodge, Thaïlande)
Cape Town 1ère ville mondiale à arriver à l’extinction de son réseau
En 2018 : plan pour préparer le day zero
Réserves qui continuent de baisser dans le Western Cape
Mars 2018 : 8ème Forum Mondial de l’eau à Brasilia (40 000 participants de 160 pays) intitulé Sharing
Water = lieu incontournable de la gouvernance mondiale même si l’objectif est avant tout de
promouvoir la coopération régionale autour d’actions concrètes (infrastructures vertes, gestion de
l’eau raisonnée et plus responsable

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