Correction 

: Gestion et tensions liées à l’eau en Egypte

L’Egypte est depuis l’Antiquité qualifiée de « don du Nil » (Hérodote) en raison de

l’importance du fleuve dans le développement de cette civilisation. Aujourd’hui encore, le
Nil est au centre de l’économie du pays situé au Nord de l’Afrique, mais la ressource en
eau subit de graves pressions, et les documents étudiés ici en sont des illustrations.
Il s’agit d’une carte des aménagements sur le Nil réalisée par David Blanchon
pour l’Atlas mondial de l’eau (2017) et d’un graphique représentant les ressources en
eau dans le pays, émanant des services économiques à l’étranger de la Direction
générale du Trésor égyptien et réalisé en 2016. Ces deux documents mettent en lumière
le paradoxe entre l’importance que revêt le fleuve pour l’approvisionnement en eau du
pays et la difficulté croissante qu’a le pays à disposer de ressources suffisantes.
Il s’agit donc de voir quelles sont les conséquences de l’utilisation intensive de
l’eau en Egypte.
Ainsi, après avoir vu en quoi l’eau est une ressource rare intensivement exploitée,
on verra en quoi cela provoque des tensions pour le futur.

I. Une ressource rare intensivement exploitée…

1. Un milieu aride

Doc 1 : voir le milieu naturel : le pays est en majorité un désert de sable (Sahara), donc
un climat aride avec faibles précipitations.
Mais on trouve aussi un milieu plus favorable sur les rives du Nil (qui traverse l’Egypte
sur environ 800 km),où la proximité de l’eau rend les terres plus fertiles (en égyptien
ancien, le pays s’appelle Kemet, « la terre noire », en référence aux limons fertiles de la
vallée du Nil)
En aval se forme un vaste delta de 200 km de long, une région marécageuse au nord du
pays.

2. Mais une utilisation intensive de l’eau

Doc 1 : les nombreux aménagements montrent une utilisation intensive de l’eau : voir
les barrages, notamment le barrage d’Assouan qui est l’un des plus importants au
monde (volume potentiel de 169 milliards de m3)

2 usages principaux :

- l’agriculture : les espaces irrigués en vert (distinguer les espaces irrigués

naturellement par les crues du Nil et ceux irrigués artificiellement par différents
canaux), et montrer que cette agriculture irriguée s’étend progressivement sur le
désert

- les usages industriels et urbains : voir les différentes agglomérations. L’Egypte

compte environ 100 millions d’habitants, concentrés le long de la vallée du Nil

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II…ce qui provoque des tensions

1. Une forte pression sur la ressource…

Doc 2 : voir que le volume d’eau disponible par habitant diminue (divisé environ par 4
depuis 1947 ; il baissera encore dans les années futures)

2 causes associées :
- la croissance démographique (pays du Sud à forte démographie : grande
croissance prévue d’ici à 2025, voir la courbe verte)
- la raréfaction de la ressource.

 conséquence : le seuil de pénurie fixé par l’ONU (rappel : moins de 1000 m3/an/hab)
a été atteint en 2000 ; et cela va s’aggraver) ;

Doc 1 : montrer que cela peut engendrer des conflits d’usage entre l’agriculture et les
besoins domestiques.

2. …auquel l’Etat tente de remédier

Doc 1 : voir les projets d’aménagements : canal de Touchka et Canal de la Paix (destiné
à stabiliser le niveau de la mer Morte) et barrage de Damiette sur le delta du Nil

Mais ces projets risquent de créer des tensions avec les pays voisins (Soudan et Israel)
dans une région en situation de pénurie.

Conclusion :

- l’utilisation intensive de l’eau dans un pays vulnérable crée une situation de pénurie
hydrique qui va s’aggraver dans les années futures.

- d’autres pays, au Moyen-Orient ou en Asie centrale par exemple, sont également

concernés par cette situation.