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L’altération physique est une désagrégation mécanique des roches. Elle prédomine dans les
régions à forts écarts thermiques et hygrométriques. Ainsi par exemple, l’alternance gel –
dégel est propice à la microdivision des particules grossières. Il en est de même des
phénomènes d’imbibition – dessiccation des couches argileuses.
L’altération chimique est beaucoup plus répandue à la surface du globe. Elle met en jeu un
ou plusieurs agents d’altération : eau, oxygène, acides minéraux ou organiques. On distingue
ainsi plusieurs processus chimiques :
l’hydrolyse, décomposition par l’eau ;
l’oxydation, libération de fer sous la forme ferrique, Fe (OH) ;
l’hydratation, adjonction de molécules d’eau aux minéraux, ce qui provoque une
augmentation de volume, donc un ameublissement de la roche ;
la dissolution, favorisée par la présence de CO2 dissous dans l’eau.
Ces processus d’altération permettent de préciser deux origines possibles : une origine
primaire pour les minéraux hérités, une origine secondaire pour les minéraux néoformés.
Les minéraux hérités n’ont subi aucune transformation. Les minéraux néoformés sont
entièrement reconstruits à partir des constituants de base préalablement libérés.
Les cations solubles 0<Pi≤3 : Na, Ca, Mg, Li, Pb, K, Rb, Cs.
AB + C+ + D- + E+2 + …. ⇋ UV + W+ + X_Y+2 + ….
Le CaCO3 est, après l’eau, le matériel géologique le plus important concerné par les réactions
en solutions. Plusieurs équations interdépendantes peuvent s’appliquer, mais les données
suivantes représentent le minimum indispensable :
1. CO2 ⇋ CO2
Molécules Molécules
dans l’air dans l’eau
5. H2O ⇋ H+ + OH-
[H+].[HCO3-]
4. HCO3- ⇋ H+ + CO32- __________ = 10-6,4
[H+].[CO32-]
__________ = 10-10,3
[HCO3-]
La relation (4) montre que lorsqu’une solution carbonique a une acidité nulle (c’est-à-dire
[H+] > 10-6), le rapport [CO32-]/[HCO3-] est < 10 -4,3. Ceci
2- -
signifie que [CO3 ] est négligeable par rapport à [HCO3 ] et que la réaction (4) ne se déplace
que faiblement vers la droite.
De la réaction (5) on peut tirer que lorsque [H+] > 10-6 , [OH-]/[H+] est < 10-2. Ceci signifie
que [OH-] est négligeable par rapport à [H+] et que la réaction (5) ne se déplace que
faiblement vers la droite. Les ions hydrogène doivent, par conséquent, provenir largement
d’une source différente.
Tout ce qui précède indique que si l’eau de pluie acquiert une acidité supérieure à pH = 6,
cette acidité doit être attribuée principalement à la réaction (3).
Ces équilibres atmosphériques permettent de comprendre ce qui se passe dans le sol ou dans
les roches. De même que l’eau associée à un sédiment diffère de l’eau de mer, « l’air »
contenu dans un sol poreux diffère de l’air normal. Les végétaux, par exemple, peuvent
accroître [CO2] air dans les pores d’un sol de 10-3,5 à 10-2 ou davantage. Si l’on conserve
[H+] = [HCO3-], cela entraîne [H+] > 10-5 et même une acidité encore plus grande, et le
résultat en est tout aussi souvent une alcalinisation. Les mêmes équilibres permettent aussi
de comprendre l’équilibre entre calcaire, eau et atmosphère. On démontre ainsi que :
1. Même si l’eau de pluie est acide lorsqu’elle tombe, elle devient alcaline si elle
réagit avec un calcaire.
2. La teneur en calcium libérée lors de ces réactions est suffisante pour constituer
0,015 cm3 de calcite. Ce qui est significativement efficace pour cimenter en
climat tropical la porosité de sphères uniformes au bout de quelques années.
L’effet d’une variation de température sur n’importe quelle réaction chimique est de deux
sortes :
1. Effet sur la vitesse de la réaction
2. Effet sur le résultat final vers lequel tend la réaction.
Une variation de température peut changer le résultat final d’une réaction en modifiant les
champs de stabilité des produits possibles. Si, par exemple, l’énergie libre d’un corps B
diminue plus rapidement avec l’augmentation de température que celle d’un corps A, le corps
B devient le produit le plus stable à partir d’une température suffisamment élevée. La
variation de la solubilité d’un minéral en fonction de la température est un exemple
particulier de ce cas général. La solubilité de la plupart des minéraux s’élève avec la
température, à l’exception notable de la calcite dont la solubilité est liée au CO2
atmosphérique. Une augmentation de température tend à chasser, de l’eau vers l’air, les
- Pour les autres minéraux plus spécifiques aux roches magmatiques (Olivine,
Pyroxène, Amphibole Biotite, Muscovite), leur degré de vulnérabilité à l’altération est
d’autant plus élevée que leurs conditions thermo-barométriques de formation sont éloignées
des conditions d’affleurement. Cette vulnérabilité évolue en sens inverse de la série de
Bowen (Cf Séries réactionnelles de Bowen ; Echelle de stabilité de Goldschmidt et Echelle de
dureté de Mohs).
Les minéraux silicatés peuvent être considérés comme des sels d’acides faibles et de bases
fortes. H+ étant plus électronégatif et plus petit que la plus part des cations qui assurent la
cohésion des silicates (Ca ++, Na++, Al+++, K+) va alors pénétrer profondément les réseaux et
se lier aux O2- des tétraèdres, ce qui provoque l’expulsion et l’élimination des cations la
dissociation des charpentes des minéraux.
La formation des minéraux en particulier des minéraux argileux est contrôlée par divers
facteurs tels que le pH et le potentiel redox (Eh) de l’eau et du sol, le degré de lessivage, la
composition des roches – mères ou des sédiments.
Dans des conditions de drainage limité (pluviométrie faible, zone tempérée) le principal
minéral formé est l’illite. Le chlorite se forme en climat tempéré dans des conditions de
drainage modéré, mais elle est facilement oxydée. Elle prend naissance aussi dans des sols
acides et dans les sols des régions froides de haute et de basse altitude, lorsque les processus
chimiques sont au ralenti. La formation de la montmorillonite a lieu dans des conditions
variées. Elle peut se faire dans des conditions moyennes de lessivage et d’altération, ou bien
dans les sols à pH neutre, bien drainés des milieux tempérés ou, enfin, dans des conditions
d’aridité ou de semi – aridité lorsque le drainage est mauvais et le pH très alcalin. La
kaolinite est caractéristique des sols intertropicaux acides à lessivage intensif.
En domaine marin, les facteurs essentiels de la distribution des argiles sont la granulométrie
et les transformations minéralogiques. La floculation des argiles dépend des changements
physico-chimiques de l’eau, en particulier du couple Eh – pH et de la salinité. Dans les zones
peu profondes et sur la plate-forme continentale, la distribution des argiles suit une certaine
zonalité, la kaolinite étant abondante dans les zones agitées, l’illite et la chlorite en zone plus
profondes.
Dans l’eau de mer on trouve du carbone inorganique dissous sous quatre formes :
Deux formes neutres (CO2 dissous et H2CO3)
Deux formes anioniques HCO3– et CO32-
Les deux principaux carbonates de calcium, sont la calcite et l’aragonite. L’aragonite est
caractéristique du milieu marin. C’est un minéral instable, qui, dans les sédiments, a tendance
à évoluer en calcite. Ce qui fait qu’il est rare dans les séries sédimentaires anciennes.
La calcite, contrairement à l’aragonite peut se former aussi bien en eau douce qu’en milieu
marin. En milieu continental, précipite essentiellement de la calcite non Mg. La calcite
marine comprend des formes faiblement et fortement Mg. Les premières renferment moins de
La précipitation inorganique des carbonates de calcium n’est importante que dans quelques
endroits des mers tropicales et subtropicales. Elle est favorisée par les processus qui font
diminuer la quantité de CO2 comme la température élevée ou la photosynthèse. La
précipitation directe de la calcite est inhibée par de fortes teneurs en Mg dissous.
L’alcalinité favorise la précipitation de calcite, l’acidité entraîne sa dissolution.
2. Phosphate
Le plus important et le plus abondant minéral phosphaté est l’apatite, de formule Ca5 (PO4)3
R, avec R un radical pouvant être du fluor, du chlore ou un groupement hydroxyl.
L’altération des minéraux apatitiques conduit à des phosphates non apatitiques dont les plus
importants sont les phosphates d’alumine et de fer, minéraux particulièrement signalés à
Lam Lam. Les plus communs sont la Millisite, la Crandallite, l’Augelite et la Wavellite.
Mg Ca
Précipitation
Phosphate sédimentaire
L’essentiel du phosphore qui a donné les phosphates sédimentaires est d’origine marine
profonde. Il est essentiellement fixé par voie biologique. Le phosphore précipite sous forme
d’apatite sédimentaire en milieu relativement réducteur.
La précipitation est favorisée par la présence de matière organique non oxydée et un relief
sous – marin faible. Les bassins côtiers africains constituent de bons exemples de tels pièges
géochimiques. Les remontées d’eau froides (upwellings) sont également un facteur favorable
à la fixation du phosphore.
3. Matière organique
Elle est généralement représentée en faible quantité dans les sédiments. Sous certaines
conditions, elle peut s’accumuler et donner na issance à des sédiments organiques. Ces
conditions, indépendantes de la profondeur, sont au nombre de trois :
Une productivité élevée (plancton, vases terrigènes côtières)
Eaux pauvres ou mal renouvelées en oxygène (bassins clos ou semi – clos)
1
Algues planctoniques surtout marines.
2
Protozoaires exclusivement planctoniques et marins.
Énergie
lumineuse
La matière organique produite est recyclée rapidement et une infime partie est incorporée
dans les sédiments. Le cycle général du carbone comporte ainsi deux sous-cycles :
1. Un CYCLE BIOLOGIQUE à rotation rapide lors duquel la matière organique est
produite par photosynthèse, dégradée par des processus physico-chimiques et
biochimiques et recyclée dans les chaines alimentaires.
On les classe en deux groupes principaux: les sédiments organiques formés in-situ comme la
tourbe et l'humus (groupe humique) et les sédiments constitués de matière organique
transportée ou déposée en suspension comme les sapropels (groupe sapropélique). La plupart
des lignites et charbons appartiennent au groupe humique, avec des contenus en matière
inorganique inférieurs à 33% (argile, silt, sable) alors que les schistes bitumineux et certains
charbons ("cannel coals", "boghead", formés principalement de débris allochtone de plante et
d'algues) font partie du groupe sapropélique; leur contenu en matière inorganique peut
dépasser 33%.
Les charbons sont issus de l'évolution diagénétique de débris végétaux. Ainsi, les charbons
humiques forment une série continue depuis la tourbe jusqu'à l'anthracite, en passant par le
lignite et le charbon bitumineux. On appelle houillification les processus physico-chimiques
et organiques intervenant au cours de la transformation de la tourbe en charbon
3.5. LE PETROLE
4. Evaporites
Ce sont des dépôts essentiellement chimiques et de climat chaud, riches en chlorures et
sulfates alcalins. Ce sont des sels qui précipitent par suite d’une forte concentration de
saumures suivie d’une évaporation intense, généralement dans des environnements lagunaires
peu ou pas liés à la mer ou bien dans des milieux lacustrés sursalés. Les évaporites actuelles
sont surtout liées à des lagunes ou deltas. Leur extension est toujours relativement limitée
contrairement aux grandes séries évaporitiques des temps géologiques anciens. Trois types de
5. Minéraux de fer
Le fer est présent dans pratiquement toutes les roches sédimentaires. Il y est présent sous des
formes diverses : Oxydes, Hydroxydes, Carbonates, Sulfures,
Silicates
L’altération des roches-mères sur le continent libère le fer qui est alors transporté par
les eaux courantes sous forme de complexes ou bien à l’état ionique. Ce fer va se déposer en
milieu marin en présence d’alcalins et surtout de calcium.
Selon que le milieu est réducteur ou oxydant, l’évolution du dépôt lors de la diagenèse
sera différente.
- En milieu réducteur (bas-fonds mal aérés, riches en matière organique), il
se forme des minéraux ferreux, tels que la sidérose et la pyrite.
- En milieu oxydant (milieux agités à eau renouvelée par des courants), le
dépôt se transforme en minéraux ferriques, en particulier hématite et
goethite.