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Master 2, mention Vie et Santé

spécialité Biologie et Valorisation des Plantes


parcours Valorisation des Ressources Végétales

2009-2010

Rapport de stage

Etude de l’efficacité des Zones Tampon Boisées dans la


rétention des nutriments en sortie de stations
d’épuration végétalisées

KOENIG Sarah

Stage effectué du 11 janvier au 30 Septembre 2010


à l’Atelier REEB & LHYGES, Strasbourg
sous la direction de Georges REEB et Michèle TRÉMOLIÈRES
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier Georges REEB, gérant de l’Atelier REEB, de m’avoir
accueillie au sein de son entreprise et de m’avoir fait confiance pour les diverses tâches que
j’ai pu réalisées durant ces neuf mois. Je n’oublierai pas les nombreuses connaissances que
j’ai pu acquérir grâce à son expérience.

Je remercie aussi tout particulièrement Michèle TRÉMOLIÈRES pour m’avoir permis


d’effectuer mes analyses dans son laboratoire de LHYGES. Je la remercie d’avoir été toujours
disponible et de m’avoir conseillée quand j’en avais besoin.

Ma reconnaissance va également à Gisèle HAAN-ARCHIPOFF, qui m’a aidée


spontanément pour mes analyses.

Je remercie Albin MEYER (alias futur Dr Albinou), thésard de LHYGES, de m’avoir


encadré durant tout mon stage et d’avoir su faire preuve de patience notamment lorsque la
technologie était contre nous. Merci aussi pour les cours de statistiques improvisés, j’espère
avoir presque tout retenu.

Je tiens à remercier toute l’équipe du LEE, Mr Meier, Eric, Carole et bien sûr Marie de
m’avoir si bien accueillie et encadrée. J’ai vraiment passé de très bons moments que je
n’oublierai pas.

Un grand merci à Stéphanie, qui m’a beaucoup manqué durant son congé maternité, et à
Nicolas qui m’a accompagnée à la majorité de mes sorties sur le terrain et avec qui je me suis
beaucoup amusée.

Je tiens aussi à remercier, Quentin COURTY (alias tousseur fringant) et Etienne DANTAN
de l’Atelier REEB pour les nombreux conseils qu’ils ont pu me donner ainsi qu’à Martin
WERCKMANN de Aquaterre et son stagiaire Arnaud.

Merci aussi à Thierry, Laura et Maryline, stagiaires de LHYGES pour leur bonne humeur et
tous les bons moments passés ensemble.

Je remercie Ale, mon ami depuis la seconde année de biologie qui sait toujours trouver les
mots pour me rassurer.

Je voulais aussi remercier Déborah LATT, mon petit Actimel, avec qui je passe des
moments inoubliables depuis cinq ans déjà et qui est toujours là pour moi. Je suis fière d’être
son amie.

Je tenais à remercier Laurent, ma famille, et plus particulièrement mes parents, de m’avoir


soutenu tout au long de mes études, malgré certains échecs. J’espère les rendre fières de moi.

Et enfin une pensée pour mon grand-père qui a toujours été un exemple pour moi.
Sommaire

ABREVIATIONS
I. INTRODUCTION ................................................................................................................ 1
CONTEXTE SCIENTIFIQUE DE L’ETUDE ..................................................................................... 1
II. MATERIELS ET METHODES ........................................................................................ 5
II.1 PRESENTATION DES SITES ................................................................................................. 5
II.2 AMENAGEMENT DES SITES ................................................................................................ 5
II.3 PRELEVEMENT DES ECHANTILLONS .................................................................................. 5
II.3.1 Eau ............................................................................................................................ 6
II.3.2 Végétaux ................................................................................................................... 6
II.3.3 Sol de la ZTB ............................................................................................................ 6
II.4 DOSAGE DES NUTRIMENTS ................................................................................................ 6
II.4.1 Eau ............................................................................................................................ 6
II.4.2 Végétaux ................................................................................................................... 7
II.4.3 Sol de la ZTB ............................................................................................................ 7
II.5 EXPERIMENTATION SUR LE BRF ....................................................................................... 8
II.6 ANALYSES STATISTIQUES.................................................................................................. 8
III. RESULTATS ..................................................................................................................... 8
III.1 ANALYSES DE L’EAU ....................................................................................................... 8
III.2 ANALYSES DES VEGETAUX ............................................................................................ 10
III.2.1 Variation du contenu en nutriments en fonction de la position des végétaux ....... 10
III.2.2 Variation du contenu en nutriment en fonction de l’espèce de saule .................... 11
III.2.3 Variation du contenu en nutriments en fonction de la date de campagne ............ 11
III.2.4 Evolution du contenu en nutriments d’un saule recépé en comparaison à celle des
non recépés ....................................................................................................................... 13
III.3 ANALYSES DU SOL ......................................................................................................... 13
III.4 TEST DE GERMINATION .................................................................................................. 13
IV. DISCUSSION/PERSPECTIVES .................................................................................... 14
IV.1 EFFICACITE DE LA ZTB DANS LA RETENTION DES NUTRIMENTS .................................... 14
IV.2 ROLE DES VEGETAUX DANS LA REDUCTION DES CHARGES AZOTEES ET PHOSPHATEES. . 16
IV.3 EXEMPLE D’UNE VALORISATION DE LA BIOMASSE PRODUITE: LE BRF .......................... 18
IV.4 PERSPECTIVES ............................................................................................................... 18
IV.4.1 Quelques suggestions en vue de la poursuite de cette étude ................................. 18
IV.4.2 Améliorations possibles de la conception et de l’exploitation des ZTBs ............. 19
V. CONCLUSION .................................................................................................................. 20
REFERENCES
ANNEXES
ANNEXE 1: TABLEAUX DE DONNEES
ANNEXE 2: ARTICLE: BENEFITS OF WOODED BUFFER ZONES IN CONSTRUCTED WETLANDS
Abréviations

ANOVA : Analysis of variance

BRF : Bois Raméal Fragmenté

DBO : Demande Biologique en Oxygène

DCE : Directive Cadre Européenne sur l’Eau

EH : Equivalent Habitant

KOH : Hydroxyde de potassium

NGL : Azote global

NH4 : Ammonium

N2O/NOx : Oxydes d’azote

NO2 : Nitrite

NO3 : Nitrate

N(t) : Azote total

NTK : Azote total Kjeldahl

PO4/P2O5 : Orthophosphate

P(t) : Phosphore total

SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux

SR : Saule recépé

SNR : Saule non recépé

TTCR : Taillis à Très Courte Rotation

ZTB : Zone Tampon Boisée


I. Introduction

L’eau est une ressource indispensable à la vie, il est donc impératif de la préserver c’est à
dire de la maintenir de bonne qualité et en quantité suffisante. La source d’eau la plus facile à
utiliser pour la consommation humaine, l’irrigation ou encore l’industrie agro-alimentaire …
est l’eau de surface (cours d’eau, plans d’eau) puisque l’eau y est libre. Or, ces dernières sont
de plus en plus polluées car elles sont souvent les milieux récepteurs de nombreux rejets.
L’une des conséquences de ces rejets d’eau dans le milieu naturel, est l’augmentation de la
charge en azote et phosphore provoquant une eutrophisation des eaux (1).
Bien que l’eutrophisation soit un processus observé lors d’apports naturels en nutriments
(érosion, dégradation de la matière organique), les sources anthropogéniques augmentent
considérablement les risques d’eutrophisation. Il est maintenant bien acquis que l’utilisation
d’engrais en agriculture représenterait une importante source diffuse de nutriments dans les
cours d’eau et les nappes phréatiques, participant ainsi au phénomène d’eutrophisation. Mais
il existe aussi des sources ponctuelles de nutriments telles que les effluents de sortie de
stations d’épuration des eaux usées. Ces derniers provoqueraient le risque le plus important
pour l’eutrophisation des rivières, notamment car ils sont chargés en phosphates solubles
directement assimilables par les organismes (2).
Le problème posé par les effluents de sortie de stations d’épuration rejetés dans des zones
sensibles à l’eutrophisation est réel, puisque ces derniers ont bien souvent une teneur en azote
et phosphore supérieure au seuil fixé par la législation.
Afin de respecter ces normes de rejets, de plus en plus de stations d’épuration sont munies
d’un système de traitement tertiaire. Les stations d’épuration végetalisées sont largement
inspirées des zones humides. Or, dans ces zones humides, les boisements riverains ont
démontré une certaine efficacité dans l’abattement de l’azote et du phosphore provenant de
sources diffuses (1). Partant de ce constat, plusieurs entreprises spécialisées dans la
phytoépuration ont décidé d’aménager une Zone Tampon Boisée en sortie des étages de
traitement afin de protéger au mieux le milieu récepteur. C’est le cas de l’Atelier REEB.
Le but de cette étude est : (1) d’étudier l’efficacité de l’abattement en azote et phosphore
des eaux usées dans deux stations d’épuration végétalisées complémentées d’une ZTB plantée
de saules (2) d’étudier une voie de valorisation de la biomasse produite. Pour ce faire, nous
avons évalué la teneur en nutriments (azote, phosphore) des végétaux présents dans ces ZTBs
ainsi que la teneur en phosphore du sol afin d’apporter des réponses sur le fonctionnement de
ces ZTBs vis-à-vis des transferts d’azote et de phosphore, et de pouvoir ainsi améliorer leur
conception et exploitation.

Contexte scientifique de l’étude

Les composés azotés et phosphorés sont des éléments clés de la nutrition des plantes et des
animaux. En effet, l’azote et le phosphore rentrent dans la composition de composés
biologiques indispensables à la vie tels que l’ADN, l’ARN, l’ATP ou encore certains acides
aminés. Cependant leur cycle et donc leur disponibilité sont très différents (Figure 1A et 1B).
Contrairement à l’azote qui possède des formes gazeuses (N2 atmosphérique et oxydes
d’azote N2O et NOx) assimilables par les microorganismes, le phosphore lui n’en possède
pas. De plus, alors que le transfert de l’azote d’un réservoir à l’autre est contrôlé par des
microorganismes mettant en jeu des réactions tels que la nitrification et la dénitrification, le
transfert du phosphate se fait en grande partie par des réactions physicochimiques, même si
des phénomènes biologiques peuvent intervenir comme dans le cas de la solubilisation des
phosphates par les mycorhizes (3).

1
Il existe deux sources principales de phosphate disponible utilisé par l’homme pour la
fabrication de nombreux produits utilisés en grande quantité tels que les engrais et les
détergents: la décomposition de la matière organique (exemple du guano) et l’exploitation de
plus en plus intensive des roches contenant du phosphate de calcium. Or, cette dernière
source de phosphate tend à s’épuiser et on estime qu’en 2033, il pourrait y avoir un choc
phosphore comparable au choc pétrolier, à la différence qu’aucun substitut n’a pu être
découvert mis à part l’arsenic (4).
Les phosphates assimilables par les plantes sont les phosphates solubles dans la solution du
sol ou adsorbés à la surface de colloïdes argilo-humiques. Lors d’une inondation, la
proportion de colloïdes argilo-humiques augmente rendant le phosphore plus disponible pour
les plantes (5). D’autre part, certains composés du sol tels que les oxydes de fer et
d’aluminium (sols acides) ou encore les carbonates de calcium (calcaire) interagissent avec le
phosphate ce qui entraine la formation de complexes insolubles et donc non assimilables par
les plantes. Cependant, ce phénomène peut dans certains cas être réversible et devenir une
source complémentaire de phosphates pour les plantes même si le degré de réversibilité n’est
pas très bien connu (6).
Les formes de l’azote assimilables par les plantes sont majoritairement les nitrates mais
aussi les nitrites et l’ammonium.

Cependant, malgré l’importance de ces deux composés dans les processus biologiques, ils
peuvent représenter un problème sanitaire et écologique lorsqu’ils sont présents en trop
grande concentration dans l’eau. Ainsi, une ingestion trop importante de nitrates et nitrites
pourrait, notamment chez les nourrissons, entrainer une méthémoglobinémie (empêchant le
sang de transporter l’oxygène) et des risques de cancer. Mais l’effet néfaste le plus connu de
ces deux éléments reste écologique avec l’eutrophisation des cours d’eau (7). En effet, le
phosphore étant un élément limitant dans le milieu naturel, un apport excessif en phosphore et
azote, mène à une croissance excessive d’organismes photosynthétisants dans les eaux
superficielles, tels que des algues ou encore des cyanobactéries. En profondeur, les
organismes morts fournissent les nutriments nécessaires aux microorganismes qui,
consommant alors plus d’oxygène, provoquent une asphyxie du milieu (8). Ce risque est
maximal en période d’étiage c'est-à-dire l’été, lorsque le niveau de l’eau est au plus bas.
L’eutrophisation se produit surtout dans les plans d’eau (étangs, lacs), cependant les cours
d’eau sont de plus en plus touchés. En effet, les cours d’eau sont souvent choisis comme
exutoire des effluents de sortie de stations d’épuration chargés en azote et phosphate ce qui
augmente considérablement le risque d’eutrophisation.

Pour cette raison des mesures ont été prises par les autorités afin de réduire la pollution des
milieux récepteurs. Ainsi, le Ministère de l’Ecologie, du Développement et de
l’Aménagement Durables a publié l’arrêté du 22 Juin 2007 fixant les normes de rejet en
nutriments à 15 mg/L de NGL (azote global) et 2 mg/L de P(t) (phosphore total) pour les
stations recevant une charge brute de 600 à 6000 kg DBO5/j et à 10 mg/L de NGL et 2 mg/L
de P(t) pour les stations recevant une charge brute de plus de 6000 kgDBO5/j, lorsque ce rejet
s’effectue en zone sensible à l’eutrophisation (9). D’autre part, dans le cadre de la Directive
Cadre Européenne sur l’Eau a été décidé le SDAGE 2015 (Schéma Directeur d’Aménagement
et de Gestion des Eaux), incluant un système d’évaluation de la qualité des cours d’eau tenant
compte des phénomènes d’altération. La qualité des cours d’eau est ainsi évaluée sur
différents paramètres tels que la chimie de l’eau et les indices biologiques. De plus, ce projet
s’insère dans une politique de résultats plus que de moyens et ce, pour l’horizon 2015 (10).

2
Afin de respecter ces normes de rejets et donc de protéger le milieu naturel de
l’eutrophisation, de plus en plus de stations d’épuration mettent en place un traitement
supplémentaire appelé traitement tertiaire, visant à affiner l’épuration des eaux avant le rejet
dans le milieu récepteur. Celui-ci permet un abattement supplémentaire des nutriments et/ou
une désinfection des eaux. Le traitement le plus connu pour l’azote est le traitement
biologique qui consiste en des réactions de nitrification et dénitrification de l’eau par ajout de
bactéries. Pour les phosphates, il est possible d’utiliser un traitement physico-chimique à base
de sels de fer ou d’aluminium provoquant une précipitation des phosphates, ou encore
d’effectuer un traitement biologique visant à accumuler les phosphates dans les cultures
bactériennes des boues (11). Cependant, comme nous avons déjà pu le voir, l’observation des
zones humides naturelles a mené à l’émergence des Zones Tampon Boisées.

Cette méthode de traitement par infiltration/percolation est en plein essor. Elle consiste en
l’irrigation d’une zone plantée d’espèces ligneuses, dont les arbres sont recépés tous les deux
à cinq ans, d’où la seconde appellation de taillis à très courte rotation (TTCR). Le rôle de ces
ZTBs est d’éviter un rejet des eaux et des minéraux eutrophisants, entre autre, dans le milieu
récepteur.
La Figure 2 montre les différents phénomènes se déroulant lors de l’irrigation d’une ZTB.
Tout d’abord l’eau va infiltrer le sol où une partie va être absorbée par le système racinaire et
transportée dans les parties aériennes de la plante via le xylème. Cette eau pourra ensuite être
transpirée par la plante. Une partie de l’eau infiltrée restée dans le sol pourra aussi être
évaporée. Cependant, lorsque le sol est saturé en eau, l’eau en excès peut aussi percoler et
atteindre le niveau de la nappe phréatique. L’eau qui n’a pas été infiltrée continue de s’écouler
et peut s’accumuler en formant une lame d’eau superficielle (12-13).
Les éléments minéraux transportés avec l’eau vont donc pouvoir être absorbés par les
plantes et transportés vers les parties aériennes, adsorbés sur les colloïdes argilo-humiques ou
encore précipités dans le sol. En hiver, lors de la chute des feuilles, une grande partie de ces
nutriments retourne au sol par décomposition de la matière organique.
Une étude a montré que dans ces zones tampon, les végétaux étaient le principal facteur de
rétention des nutriments puisqu’ils pouvaient retenir 70% de l’azote et 25% du phosphore
lorsqu’ils sont irrigués avec des eaux usées. Cependant, cette capacité de rétention serait due
plus à une augmentation de la biomasse qu’à une augmentation de la concentration en
nutriments dans les feuilles (14). La production de biomasse est donc un élément important de
l’élimination des nutriments dans les ZTBs. Cependant, d’autres études ont démontré que le
taux d’azote et de phosphore dans les feuilles augmentait lors de l’application d’un
amendement (15).
L’un des paramètres clé de l’élaboration des TTCR est le sol et ce, pour différentes raisons.
La première est la production de biomasse. Un sol ayant une densité apparente trop élevée
(c'est-à-dire une masse importante dans un volume donné) ne serait pas adéquat à la
production de biomasse, cette dernière pouvant être réduite de moitié, c’est pourquoi un sol
trop argileux n’est pas souhaité, d’autant plus que dans ce type de sol, l’infiltration de l’eau et
donc son absorption par les plantes sont réduites. La disponibilité en eau du sol est un
paramètre important puisque dans un sol saturé en eau l’aération est réduite, ce qui entraine
une faible croissance des arbres. De plus, certaines espèces comme le saule et le peuplier
réagissent mal à la sécheresse (15-16). La texture du substrat fertirrigué est donc primordiale
dans l’efficacité d’une ZTB.
En Suède, l’utilisation des TTCR est largement étudiée et ce, pour une multitude
d’applications telles que le drainage de polluants agricoles, la production de biofuel, le
traitement des lessivats provenant d’une déchetterie ou encore des eaux riches en composés
organiques ou en métaux lourds. Dans ces nombreuses applications de l’irrigation de TTCR,

3
l’espèce ligneuse utilisée est le saule (17). Le choix du saule dans ce type de traitement n’est
pas dû au hasard mais se justifie pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le saule est une espèce ligneuse à croissance rapide, produisant une
importante biomasse. Irrigués par des effluents chargés en nutriments (N, P), la biomasse des
saules serait augmentée de 30 à 100 % par rapport à une inondation avec de l’eau de pluie. De
plus, les études ont montré que sous fertirrigation, le saule captait efficacement les nutriments
de l’eau. Ainsi le système racinaire serait capable de capter de 75 à 95 % de l’azote et aurait
un contenu important en nutriments dans les feuilles et les tiges. Ainsi, une plantation de saule
pourrait être fertilisée par 200 kg d’azote/ha/an. (18-19)
Le second point influençant le choix du saule dans les ZTBs est sa capacité
d’évapotranspiration importante qui pourrait atteindre les 1190 mm d’eau évapotranspirés
durant la saison de croissance avec un coefficient de culture (rapport entre
l’évapotranspiration de la culture et l’évapotranspiration potentielle) pouvant atteindre 2,84
(soit 2,84 fois plus que celui de l’herbe généralement pris pour référence). Une autre étude
confirmait ces chiffres en évaluant que le saule pouvait évapotranspiré jusqu’à 6mm d’eau par
jour durant la période de croissance (20-21). En moyenne, le saule aurait besoin de 430 à 555
mm d’eau par an pour achever sa croissance. Ces taux élevés d’évapotranspiration du saule en
TTCR pourraient aussi être dus à un effet de groupe, c'est-à-dire à une densité importante des
saules. Une étude évaluant l’efficacité d’utilisation de l’eau à l’échelle de la feuille, de l’arbre
et du groupe, montrait une efficacité plus importante pour le groupe constitué d’environ
56000 saules avec une densité de 20000 saules/ha (22).
Enfin, nous avons pu voir que la saturation en eau du sol était un élément défavorable à la
croissance des arbres. Or, dans les zones inondables le saule est une espèce pionnière qui
supporte plusieurs jours d’inondation (1). Ceci est confirmé par une récente étude menée sur
des TTCR de saule et de peuplier sous haute irrigation et qui a montré que le saule, plus que
le peuplier, était résistant à une importante saturation en eau du sol. Dans cette
expérimentation, aucune mortalité n’était observée et la biomasse ainsi que le diamètre des
tiges étaient comparables à ceux du contrôle (23).

Comme nous l’avons déjà précisé précédemment, les végétaux des Zones Tampons Boisées
doivent être recépés tous les deux à cinq ans et la production de biomasse sous de telles
conditions est importante, il serait donc intéressant de trouver une voie de valorisation de cette
dernière. Aux Etats-Unis plusieurs voies de valorisation ont été étudiées. Ainsi la biomasse
récoltée pourrait fournir de la bioénergie en mélangeant des copeaux ou des pellets de bois à
du charbon pour produire de l’électricité, ce qui est plus acceptable d’un point de vue
environnemental que l’utilisation de charbon pur. Le bois pourrait aussi être utilisé pour
fournir de la pâte à bois ou encore du papier mais aussi des produits de bois solides ou
reconstitués (composites) pour la construction ou la fabrication d’objets tel que les baguettes
chinoises (12).
Une autre application possible est la production de bois raméal fragmenté (BRF), produit à
partir de rameaux de petits diamètres, qui peut être mélangé aux feuilles et incorporé à la terre
ou mis en paillis. La dégradation du BRF dans le sol mène à la formation d’une couche
d’humus riche en nutriments, ce qui conduit à une amélioration rapide du sol. De plus le bois
ayant une capacité de rétention importante, l’irrigation devient quasiment inutile. Il serait
donc intéressant d’étudier cette voie de valorisation des espèces ligneuses permettant de
réutiliser l’azote mais surtout le phosphore en agriculture et d’éviter ainsi une trop grande
utilisation d’engrais (24).

4
II. Matériels et Méthodes
II.1 Présentation des sites

L’étude a été menée dans deux stations d’épuration végétalisées, Viviers-sur-Artaut


(04°29’27’’E, 48°05’25’’N) et Bray (04°08’12’’E, 48°11’07’’N) localisées dans le
département de l’Aube (Champagne-Ardenne) en France. Dans cette région, les précipitations
annuelles sont estimées à 653,4 mm. L’évapotranspiration potentielle mensuelle moyenne
d’avril à septembre est de 79,5 mm avec la plus haute valeur au mois de juillet (109 mm) (25).
La durée de la saison de croissance est d’environ 214 jours (de la mi-mars à la mi-octobre).

II.2 Aménagement des sites

Les deux stations d’épuration étudiées ont été réalisées par l’Atelier REEB et mises en
service en 2005.
La station de Viviers-sur-Artaut dimensionnée pour 200 équivalents habitants (EH) est
composée d’un premier étage de traitement à écoulement vertical de 252 m² planté de roseaux
(Phragmites australis), d’un second étage de traitement à écoulement vertical de 148 m²
planté de différentes espèces hélophytes et d’une ZTB de 680m². La station est bordée d’un
étang de pêche et d’un cours d’eau, l’Artaut, tenant lieu de milieu récepteur des effluents de la
station (Figure 3A et 3B). La charge hydraulique moyenne entrant dans la station est de 12
m3/j, et celle entrante dans la ZTB est en moyenne de 8,75 m3/j. La ZTB est composée de sept
noues, dont une est alimentée par les effluents de la station, bordées de saules marsaults (Salix
caprea), de saules fragiles (S. fragilis) et de saules des vanniers (S. viminalis) avec une
densité de 1779 saules/ha. Son sol est limoneux en surface et argileux en profondeur avec
présence de nombreux cailloux calcaires, et la perméabilité de ce dernier est de 158 mm/h-1.
Ce sol est donc considéré comme perméable. L’eau de la station est totalement infiltrée dans
la ZTB, il n’y a donc pas de rejet dans le milieu récepteur (Tableau 1). Deux piézomètres ont
été placés à l’amont et à l’aval de la ZTB (Figure 3A).
La station de Bray dimensionnée pour 500 EH est composée d’un premier étage de
traitement à écoulement vertical de 600 m² planté de roseaux, d’un second étage de traitement
à écoulement vertical de 400 m² planté lui aussi de roseaux et d’une ZTB de 325,5 m². La
station est bordée d’une rivière, l’Hozain, tenant lieu de milieu récepteur des effluents de la
station (Figure 4A et 4B). La charge hydraulique moyenne entrante dans la station est de 39
m3/j, et celle entrante dans la ZTB est en moyenne de 33 m3/j. La ZTB est composée de six
noues, dont deux sont alimentées par les effluents de la station, bordées de saules des vanniers
(S. viminalis) et de saules blancs (S. alba) avec une densité de 1567 saules/ha. Son sol est
limono-argileux, avec une perméabilité de 49 mm.h-1. Ce sol est donc considéré comme
faiblement perméable. L’eau entrant dans la ZTB est peu infiltrée menant à la présence d’une
lame d’eau en surface d’environ 10 à 15 cm et à un rejet dans le milieu récepteur (Tableau 1).
Les saules des ZTBs des deux stations n’ont jamais été recépés depuis leurs mises en
service, il y a cinq ans. Ces saules ont une hauteur d’environ 6 à 8 m.

II.3 Prélèvement des échantillons

Cinq campagnes de prélèvements ont été réalisées pour chacune des stations. Le 3 Février
2010 à Bray, le 5 Mars 2010 à Viviers-sur-Artaut et les 12 Mai, 8 Juin, 1er et 22 Juillet 2010
pour les deux stations.

5
II.3.1 Eau

A Bray, l’eau a été prélevée en entrée de station, en entrée de ZTB, en sortie de ZTB et
dans l’Hozain. A Viviers-sur-Artaut, l’eau a été prélevée en entrée de station, en entrée de
ZTB, dans les piézomètres à l’aide d’une pompe, dans l’étang de pêche et dans l’Artaut. Il est
à noter qu’un seul prélèvement (le 5 Mars) a été réalisé dans le piézomètre à l’amont de la
ZTB, ce dernier étant à sec lors des campagnes suivantes. Les résultats n’ont donc pas été pris
en compte. De plus, le 22 Juillet, le piézomètre aval dont l’eau est considérée comme celle de
sortie de la station était lui aussi asséché. Les paramètres pH, conductivité, oxygène dissous et
température pour les différents échantillons étaient déterminés sur le terrain à l’aide d’un
Multi-line P4 Set.

II.3.2 Végétaux

Pour les deux campagnes hivernales, deux (Bray) et quatre (Viviers) individus de saule ont
été recépés et les rameaux obtenus ont été broyés à l’aide d’un broyeur à branches afin
d’obtenir du bois raméal fragmenté (BRF). A Bray, le BRF a été ajouté au sol de la haie
végétalisée bordant la station alors que le BRF provenant des saules de Viviers a été utilisé
pour une expérimentation au laboratoire.
Pour les autres campagnes, les feuilles et les rameaux correspondants de trois individus de
saule à l’amont et trois individus de saule à l’aval ont été prélevés :
A Bray, quatre individus de S. viminalis (deux à l’amont et deux à l’aval) et deux individus
de S. alba (un à l’amont et un à l’aval) étaient choisis pour l’ensemble des campagnes,
excepté le 12 Mai où tous les prélèvements étaient effectués sur des S. viminalis. Il est à noter
que le 12 Mai, un des S. viminalis a été recépé afin d’observer son comportement nutritif.
A Viviers, deux individus de S. caprea (un à l’amont et un à l’aval), deux individus de S.
viminalis (un à l’amont et un à l’aval) et deux individus de S. fragilis (un à l’amont et un à
l’aval) étaient choisis pour l’ensemble des campagnes.

II.3.3 Sol de la ZTB

A chacune des campagnes (excepté le 3 Février), des prélèvements des 5 premiers cm, 5 à
25 cm et de 25 à 45 cm du sol ont été réalisés à la tarière dans les noues des ZTBs des deux
stations étudiées.

II.4 Dosage des nutriments

II.4.1 Eau

Tous les échantillons d’eau ont été préalablement filtrés sur filtre de porosité 0,45 µm pour
l’analyse de N-NH4, N-NO3, N-NO2 et P-PO4 orthophosphates.
L’azote Kjeldahl (NTK) représentant l’ensemble de l’azote organique et ammoniacal, a été
dosé dans les échantillons d’eau d’entrée de station, d’entrée de ZTB et de sortie de ZTB
(piézomètre aval pour Viviers).La première étape consistait en une minéralisation en présence
d’acide sulfurique concentré et d’un catalyseur, le sélénium. Puis, après ajout d’eau et de
soude dans le minéralisat, ce dernier était distillé et les vapeurs d’ammoniaque étaient
récupérées (distillat). Le dosage était réalisé grâce à une réaction colorimétrique obtenue par
ajout du réactif de Nessler (iodomercurate de potassium alcalin) dans le distillat menant à un
complexe coloré d’iodomercuriammonium dosé au spectrophotomètre à 600nm.

6
L’azote ammoniacal était analysé dans un auto-analyseur à microflux Alliance Integral
Futura mettant l’échantillon en contact avec une solution tampon contenant du tartrate double
de sodium et potassium empêchant la formation de précipités d’hydroxydes de calcium et de
potassium, puis avec deux réactifs, l’un de dichloroisocyanurate de sodium et l’autre
contenant une solution mixte de salicylate et nitroprussiate de sodium. Le mélange de
l’échantillon et des réactifs donne une coloration verte permettant le dosage par
spectrophotométrie à 660nm.
L’azote des nitrates (N-NO3) et des nitrites (N-NO2) a été dosé par chromatographie
échangeuse d’ions, (Dionex DX120) avec une solution de KOH comme éluant secondaire.
Tout comme le NTK, le phosphore total (P(t)) a été dosé dans les échantillons d’eau
d’entrée de station, d’entrée de ZTB et de sortie de ZTB uniquement. La première étape est
une minéralisation en présence d’acide sulfurique concentré et de peroxodisulfate de sodium
permettant une transformation des composés organiques phosphorylés en orthophosphates
solubles. Le minéralisat était ensuite mis en présence d’un réactif combiné contenant entre
autre du molybdate d’ammonium et de l’acide sulfurique et du tartrate double d’antimoine
(catalyseur) et potassium et d’un second réactif contenant de l’acide ascorbique. Les
orthophosphates réagissaient avec le molybdate d’ammonium menant à la formation d’un
complexe phosphomolybdique qui était ensuite réduit par l’acide ascorbique en bleu de
molybdène de coloration bleue. Les orthophosphates étaient ensuite dosés par
spectrophotométrie à 720 nm.
Le phosphore des orthophosphates (P-PO4) solubles a été dosé dans tous les échantillons à
l’aide de l’auto-analyseur à microflux Alliance Integral Futura. Le dosage repose sur la
réaction colorimétrique décrite ci-dessus pour le phosphore total. Cependant la mesure
spectrophotomètrique de l’auto-analyseur se faisait à 880nm. A cette longueur d’onde la
mesure est plus précise qu’à 720 nm.

II.4.2 Végétaux

Les échantillons de feuilles et de rameaux de saule ont été séchés à l’étuve à 70°c durant
24H puis broyés à l’aide d’un broyeur à boules. La poudre de rameaux était tamisée avec un
tamis 2mm. La poudre obtenue était ensuite minéralisée en ajoutant de l’acide sulfurique afin
de transformer tous les composés azotés en ammonium et tous les composés phosphorylés en
orthophosphates solubles. Le minéralisat obtenu était ensuite filtré une première fois à l’aide
de laine de verre, puis filtré une seconde fois à l’aide de filtres seringues de porosité 0,45µm.
L’azote total (N(t)) et le phosphore total (P(t)) étaient dosés à l’auto-analyseur à microflux
Alliance Integral Futura utilisant les méthodes colorimétriques détaillées au § II.4.1.

II.4.3 Sol de la ZTB

Les échantillons de sol ont été séchés à l’étuve 70°c puis broyés au mortier et pilon. La
poudre obtenue a été tamisée au tamis 2mm puis minéralisée dans de l’acide nitrique 68% et
de l’acide perchlorique 70-72% afin de transformer tous les composés phosphorylés en
orthophosphates. Les acides étaient différents de ceux utilisés pour la minéralisation des
végétaux, car la granulométrie de l’échantillon de sol étant plus importante et la teneur en
matière organique moins facilement dégradable (humine), il était donc nécessaire d’avoir des
acides plus forts. Tout comme pour les plantes, le minéralisat était ensuite filtré à la laine de
verre puis au filtre seringue 0,45µm. Le P(t) était ensuite dosé à l’auto-analyseur à microflux
Alliance Integral Futura utilisant la méthode colorimétrique détaillée au § II.4.1.

7
II.5 Expérimentation sur le BRF

Une partie du BRF obtenu à Viviers le 5 Mars a été incorporée au sol d’une petite parcelle,
alors que le reste était disposé en paillis. La parcelle jouxtant celle de BRF tenait lieu de
témoin (Figure 5).
Le 13 Juillet, deux échantillons de sol témoin et deux échantillons de sol contenant du BRF
ont été prélevés et mis dans des terrariums (longueur : 21,1cm ; Largeur : 13,3cm et
profondeur : 13cm) en vue d’un test de germination inspiré d’une expérimentation réalisée
sur du BRF de peuplier provenant de l’Oasis de Virlès (26).
Ainsi 150 graines de Laitue Pommée Divina ont été semées à 5 mm de la surface et de la
couche de BRF dans le sol de chaque terrarium. Ces derniers ont ensuite été mis sous serre
avec la photopériode naturelle de la saison (environ 15h de lumière et 9h d’obscurité). Chaque
terrarium était arrosé quotidiennement avec 10cl d’eau du robinet. Des relevés du nombre de
graines germées ont été réalisés les 15, 16, 18, 19 et 23 Juillet 2010.
Le jeudi 5 août, tous les plants de salades de chaque terrarium ont été récoltés, comptés,
lavés puis pesés à l’état frais.

II.6 Analyses statistiques

Des analyses de la variance (ANOVA) ont été réalisées à l’aide du logiciel MINITAB afin
de vérifier l’existence d’un effet de différentes sources de variation potentielle sur le contenu
en N(t) et P(t) et le rapport N/P des feuilles et des rameaux de saule.

III. Résultats
III.1 Analyses de l’eau

Pour l’ensemble des résultats, le terme station sera utilisé pour station d’épuration, site pour
Viviers et Bray, ZTB pour Zone Tampon Boisée et système pour l’ensemble station + ZTB.
La concentration moyenne en N-NGL (azote total organique et minéral) à l’entrée de la
station est de 138,1 mg/L et 126,3 mg/L à Bray et Viviers respectivement. On observe que
dans les deux sites, elle diminue entre l’entrée de la station d’épuration et l’entrée de la ZTB,
et entre cette dernière et la sortie de la ZTB (Figure 6). A l’entrée de la ZTB, cette
concentration a diminué de 35 et 54 % (soit 89,8 et 59,92 mg/L) à Bray et Viviers
respectivement. On constate qu’au sein de la ZTB, l’abattement en N-NGL n’est pas le même
pour les deux stations. Pour Bray la concentration moyenne en sortie de ZTB est de 57,64
mg/L, soit une diminution de 36 % alors que pour Viviers cet abattement est beaucoup plus
important puisqu’il atteint les 84 %, et que l’eau en sortie de cette station a une concentration
de 9,45 mg/L.
Les concentrations moyennes des autres formes de l’azote dans l’eau n’évoluent pas toutes
de la même manière entre l’entrée de la station et la sortie de la ZTB comme nous le montrent
les figures 7A et 7B. Cependant leur évolution est la même d’une station à une autre.
La concentration en N-NTK (azote organique + azote ammoniacal) en entrée de station est
de 127,7 et 146 mg/L pour Bray et Viviers respectivement et diminue pour atteindre en entrée
de ZTB 35,2 mg/L à Bray et 13,49 mg/L à Viviers soit une diminution de 72 et 91 %
respectivement. Cette diminution se poursuit au sein de la ZTB où les concentrations sont de
13,31 et 4,41 mg/L (soit une diminution de 62 et 67 %) pour Bray et Viviers respectivement.
Le profil est le même pour le N-NH4 dont la concentration diminue de l’entrée à la sortie du
système. Cette concentration est de 59 et 87,3 mg/L en entrée de station, et de 1,29 et 12,97

8
mg/L en sortie de ZTB pour Viviers et Bray respectivement. Cependant, à Bray la diminution
de la concentration en N-NH4 au sein de la ZTB est faible comparée à celle de Viviers.
Il est important de souligner que les concentrations en N-NH4 et NTK sont identiques au
niveau de l’entrée de la ZTB pour Viviers et au niveau de la sortie pour Bray ce qui permet
de conclure que tout l’azote organique serait transformé en azote ammoniacal.
L’évolution des concentrations en N-NO3 est quant à elle bien différente de celles des N-
NTK et N-NH4. En effet, les nitrates ne sont pratiquement pas présents dans l’eau d’entrée de
station alors qu’on trouve des concentrations de 40,94 et 43,85 mg N-NO3/L en entrée de ZTB
pour Bray et Viviers respectivement. D’autre part, alors que cette concentration ne varie pas
au sein de la ZTB de Bray, elle diminue fortement à Viviers (5,93 mg/L en sortie). Une partie
de l’azote organique est probablement transformée en nitrate au cours des transferts d’eau
dans la station.

L’évolution de la concentration en P(t) et P-PO4 de l’eau au sein de la station n’évolue pas


de la même manière pour les deux sites (Figure 8A et 8B).
A Viviers, la concentration moyenne en P(t) et P-PO4 baisse au cours du transfert d’eau
dans le système. A l’entrée de la station, la concentration est de 40,2 P(t) et 13,66 mg/L P-PO4
alors qu’en entrée de ZTB elle n’est plus que de 9,51 et 8,68 mg/L (soit une diminution de 66
et 36 %) de P(t) et P-PO4 respectivement. Cette diminution de la concentration se poursuit au
sein de la ZTB puisqu’à la sortie de cette dernière, la concentration en P(t) est de 0,81 mg/L
(soit une diminution de 91 %) et la concentration en P-PO4 est de 0,4 mg/L (soit une
diminution de 95 %).
A Bray, la concentration en P(t) baisse au sein des étages de traitement passant ainsi d’une
valeur de 20,69 mg/L en entrée de station à 12,77 en entrée de ZTB, mais reste pratiquement
inchangée au sein de la ZTB puisqu’à la sortie de cette dernière la concentration en P(t) est
encore de 11,79 mg/L. A la différence de Viviers, la concentration en P-PO4 entre l’entrée de
la station et l’entrée de la ZTB de Bray augmente passant de 8,28 à 11,26 mg/L et tout comme
pour le P(t), cette concentration ne varie pas au sein de la ZTB. Cependant, il est important de
souligner que ces concentrations sont des moyennes des valeurs obtenues pour l’ensemble des
campagnes. Ainsi, une augmentation de la concentration en P-PO4 au sein des étages de
traitement était observée à Viviers pour les trois premières campagnes (Annexe 1).
Par ailleurs, la même observation que pour NTK et NH4 peut être faite pour le P(t) et le P-
PO4 à savoir qu’au niveau de l’entrée de la ZTB jusqu’à sa sortie, leurs concentrations sont
pratiquement égales.

Les moyennes des mesures de pH, concentration en oxygène dissous, conductivité et


température de l’eau pour les cinq campagnes sont reportées dans le tableau 2.
Le pH de l’eau qui est plutôt alcalin à l’entrée de la station d’épuration, diminue au sein des
étages de traitements pour devenir neutre à Viviers et faiblement acide à Bray. Au sein de la
ZTB, le pH ne varie pas à Viviers mais augmente pour se rapprocher de la neutralité à Bray.
La concentration en oxygène dissous de l’eau à l’entrée de la station d’épuration est de 5,47
et 5,87 mg/L à Viviers et Bray respectivement et tend à augmenter dans les étages de
traitement. Puis, au sein de la ZTB, elle diminue et atteint environ les 7 mg/L ce qui donne un
pourcentage de saturation en oxygène d’environ 81%.
La conductivité de l’eau est élevée à l’entrée des deux stations (1752 µS/cm à Bray et 1632
µS/cm à Viviers), mais diminue au sein des étages de traitement pour les deux stations.
Cependant au sein de la ZTB, l’évolution de la conductivité de l’eau n’est pas la même pour
les deux sites. En effet, alors que cette dernière diminue à Viviers pour atteindre 724 µS/cm, à
Bray, elle ne varie quasiment pas et s’élève encore à 1446 µS/cm. Cependant, il est important

9
de noter qu’à Viviers, l’eau a été prélevée dans un piézomètre, il s’agit donc d’eau souterraine
dans laquelle se produit un phénomène de dilution des polluants.
Enfin, on peut observer une diminution de la température de l’eau tout au long de la station,
même si cette diminution est faible, notamment à Bray (seulement 1°C en moins alors que
l’eau perd 2°C à Viviers).

Afin de vérifier et d’apprécier la qualité (au sens de la DCE ) du milieu récepteur des deux
stations étudiées, ainsi que de l’étang de pêche bordant la station de Viviers, leur teneur en
NH4, NO2, NO3, PO4 et oxygène dissous et les paramètres pH et conductivité ont été comparés
aux limites d’état du système d’évaluation de la qualité des eaux du SDAGE (7) (Tableau 3).
Les concentrations en ammonium des deux cours d’eau et de l’étang de pêche permettent de
conclure à une très bonne qualité de l’eau, excepté le 12 mai pour l’étang de pêche (0.38
mg/L) et le 8 juin pour l’Artaut (0.32 mg/L).
Les concentrations en nitrite permettent, elles aussi, à conclure dans la majorité des cas à
une très bonne qualité de l’eau, excepté le 12 mai pour l’Hozain et l’étang de pêche (0,21 et
0,15 mg/L respectivement) et le 8 juin pour l’Hozain (0.11 mg/L).
Cependant, les concentrations en nitrate classaient les cours d’eau en bonne qualité et non
en très bonne, car celles-ci étaient systématiquement supérieures à 10 mg/L excepté pour
l’étang de pêche à partir du 8 juin.
La qualité des eaux est généralement très bonne vis-à-vis de la concentration en
orthophosphates excepté pour l’Hozain les 8 juin et 1er juillet, pour l’Artaut le 8 juin et pour
l’étang de pêche le 5 mars où la concentration était au-dessus de la limite de la classe « bonne
qualité « (0.51 mg/L).
Pour la concentration en oxygène dissous, les deux cours d’eau et l’étang sont classés en
très bonne qualité puisque celle-ci est toujours supérieure à 8 mg/L.
La même observation est faite avec le paramètre pH, même si ce dernier est tout de même
haut, dépassant même le seuil le 22 Juillet pour l’étang de pêche.
Enfin, la conductivité est toujours inférieure à 600 µS/cm, les conductivités les plus faibles
étant observées dans l’étang de pêche alors que celles des deux cours d’eau sont quasiment
équivalentes.

III.2 Analyses des végétaux

Une analyse de la teneur en N(t) et P(t) a été réalisée sur l’ensemble des échantillons de
feuilles et de rameaux des saules récoltés. Plusieurs facteurs de variations ont été étudiés pour
chacune des stations, à savoir l’emplacement des saules au sein de la ZTB, l’espèce plantée et
la date de campagne. Les résultats de l’ANOVA pour ces différents facteurs de variations sont
reportés dans le tableau 4.
Par ailleurs, un saule ayant été recépé à Bray, il était intéressant de comparer l’évolution du
contenu en nutriments de ses feuilles et rameaux à celui des non recépés.
Le contenu en P (t) et N (t) des plantes et du sol est exprimé en mg/g de poids sec.

III.2.1 Variation du contenu en nutriments en fonction de la position des


végétaux

La teneur en N(t) dans les feuilles et rameaux des saules situés à l’amont de la ZTB est
comparée à celle dans les feuilles et rameaux des saules situés à l’Aval (Figure 9).
A Bray, on n’observe aucune différence entre le contenu en N (t) des feuilles entre l’amont
et l’aval de la station (41,54 et 42,15 mg/g respectivement). L’observation est la même pour
les rameaux dont le contenu en azote est de 15,78 mg/g à l’amont et 15,35 mg/g à l’aval.

10
Pour Viviers, les observations sont les mêmes, car même si le contenu en N(t) est un peu
plus important à l’amont (32,81 et 13,86 mg/g pour les feuilles et les rameaux respectivement)
qu’à l’aval (29,79 et 10,84 mg/g pour les feuilles et les rameaux respectivement), cette
différence n’est pas significative.
Le contenu en P(t) des feuilles et des rameaux, suit la même tendance que celle de l’azote
total (Figure 10).
Ainsi à Bray, les feuilles contiennent 3,39 et 3,26 mg/g et les rameaux 2,05 et 1,78 mg/g à
l’amont et l’aval de la ZTB respectivement.
A Viviers, les feuilles contiennent 3,85 et 3,04 mg/g et les rameaux 1,96 et 1,42 mg/g à
l’amont et l’aval de la ZTB respectivement.
Il n’y a donc pas de différence significative du contenu en nutriments des végétaux entre
ceux situés à l’amont de la ZTB et ceux situés à l’aval (Tableau 4).

III.2.2 Variation du contenu en nutriment en fonction de l’espèce de saule

Le contenu en N(t) dans les feuilles et rameaux des différentes espèces de saule présentes à
Bray et Viviers a été mesuré.
A Bray (Figure 11A), les deux espèces étudiées sont S. viminalis et S. alba. Aucune
différence significative n’est observée entre le contenu en N(t) des feuilles et des rameaux de
S. viminalis (43,01 et 15,2 mg/g respectivement) et celui des feuilles et des rameaux de S.
alba (38,34 et 16,67 mg/g respectivement) même si les feuilles de S. viminalis semblent un
peu plus riches en cet élément.
A Viviers (Figure 11B), trois espèces de saules ont été étudiées, S. viminalis, S. caprea et S.
fragilis. Tout comme pour Bray, aucune différence significative n’est observée entre les
différentes espèces dans les feuilles puisque le contenu en N(t) est de 29,97, 32,03 et 31,55
mg/g pour S. caprea, S. viminalis et S. fragilis respectivement, tout comme dans les rameaux
où le contenu en N(t) est de 11,34, 13,35 et 12,05 mg/g pour S. caprea, S. viminalis et S.
fragilis respectivement.
Les mêmes observations sont faites sur le contenu en P(t).
Ainsi, à Bray, même si le contenu en P(t) dans les feuilles semble plus important chez S.
viminalis (3,51 mg/g) comparé à S. alba (2,78 mg/g), cette différence n’est pas significative.
Dans les rameaux, le contenu en P(t) est équivalent pour les différentes espèces (1,87 et 2,04
mg/g pour S. viminalis et S. alba respectivement) (Figure 12A).
A Viviers, le contenu en P(t) dans les feuilles est de 3,53, 3,36 et 3,41 mg/g pour S. caprea,
S. viminalis et S. fragilis respectivement ce qui ne révèle aucune différence significative entre
les espèces tout comme pour les rameaux où le contenu en P(t) dans les feuilles est de 1,8, 1,7
et 1,54 mg/g pour S. caprea, S. viminalis et S. fragilis respectivement (Figure 12B).

III.2.3 Variation du contenu en nutriments en fonction de la date de campagne

Nous comparons le contenu en N(t) des feuilles et des rameaux des saules présents dans la
ZTB de Bray et Viviers pour les différentes dates de campagne.
A Bray (Figure 13A), l’évolution du contenu en N(t) dans les feuilles et rameaux durant les
différentes campagnes est la même. On observe ainsi une augmentation du contenu en azote
des feuilles et des rameaux qui passe respectivement de 36,13 et 9,25 mg/g le 12 mai à 50,77
et 22,71 mg/g le 22 juillet. L’augmentation la plus importante est observée entre le 8 juin et le
1er juillet où le contenu en N(t) augmente d’environ 28 % dans les feuilles comme dans les
rameaux.
A l’inverse à Viviers (Figure 13B), le contenu en azote total des feuilles diminue passant
de 47,51 mg/g le 12 mai à 24,64 mg/g le 22 juillet. Dans les rameaux, on ne note pas de

11
changement significatif du contenu en N(t), ce dernier étant de 11,92 le 12 mai et 14,64 mg/g
le 22 juillet.
On n’observe aucune influence de la date sur le contenu en N(t) (Tableau 4). Cependant, si
on compare uniquement les dates du 12 mai et 22 juillet en discernant les stations et les
organes (Tableau 5), on constate que l’augmentation en N(t) dans les feuilles et rameaux des
saules de Bray et que la diminution en N(t) dans les feuilles des saules de Viviers sont
significatives (P-valeur < 0,05) alors que la hausse en N(t) dans les rameaux des saules de
Viviers ne l’est pas (P-valeur > 0,05).
Par ailleurs, on observe une différence de teneur en N(t) dans les feuilles et rameaux entre
les deux sites. Alors qu’à Bray, la teneur en N(t) dans les feuilles est toujours supérieure à 33
mg/g quelque soit la date, à Viviers, elle ne dépasse jamais le seuil des 30 mg/g excepté le 12
mai. Cette différence est significative (tableau 4). Il y a donc bien un effet site.

L’étude de la variation du contenu en P(t) des feuilles et des rameaux de saules en fonction
de la date montre qu’à Bray (Figure 14A), il n’existe aucune différence significative entre le
contenu en P(t) des feuilles le 12 mai (2,91 mg/g) et le 22 juillet (2,73 mg/g) (tableau 5).
Cependant, on note une forte teneur en P(t) des feuilles le 1er juillet (4,4 mg/g). Pour les
rameaux, on note une augmentation significative (tableau 5) du contenu en P(t) entre le 12
mai (1,15 mg/g) et le 22 juillet (1,81 mg/g).
A Viviers (Figure 14B), on note une diminution significative du contenu en P(t) des feuilles
entre le 12 mai (4,01 mg/g) et 22 juillet (2,69 mg/g), alors que dans les rameaux, on observe
le phénomène inverse, à savoir une augmentation significative du contenu en P(t) entre le 12
mai (1,07 mg/g) et le 22 juillet (1,93 mg/g) (tableau 5).
Cependant, contrairement au contenu en N(t), le contenu en P(t) n’est pas influencé par le
site comme nous le montre l’ANOVA (tableau 4).

L’analyse du rapport N/P permet de vérifier l’équilibre stœchiométrique entre ces deux
éléments.
Le rapport N/P des feuilles et des rameaux des saules des ZTBs de Bray et Viviers a ainsi
été comparé en fonction des dates de campagne.
A Bray (Figure 15A), le rapport N/P dans les feuilles a augmenté entre le 12 mai (12,46) et
le 22 juillet (18,86). L’observation est la même pour le rapport N/P des rameaux qui passe de
8,13 le 12 mai à 12,69 le 22 juillet. Pour les feuilles comme pour les rameaux, l’augmentation
la plus importante de ce ratio se produit entre le 1er juillet et le 22 juillet. D’autre part, le
rapport N/P est plus faible dans les rameaux que dans les feuilles.
A Viviers (Figure 15B), l’évolution du ratio N/P est inverse à celle de Bray. En effet, le
ratio N/P des feuilles diminue entre le 12 mai (12,06) et le 22 juillet (9,7). Cette diminution
est aussi observée pour le ratio N/P des rameaux qui passe de 11,4 le 12 mai à 7,84 le 22
juillet. Pour les feuilles comme pour les rameaux, la plus grande baisse est observée entre le
12 mai et le 8 juin. De plus, contrairement à Bray où l’on notait une différence entre le ratio
N/P des feuilles et celui des rameaux, à Viviers ils sont quasiment équivalents.
Enfin, l’ANOVA présentée dans le tableau 4 montre qu’un effet site est observé pour le
ratio N/P des végétaux (feuilles et rameaux confondus). En effet, alors qu’à Bray le ratio N/P
des feuilles est toujours supérieur à 10, à Viviers il est aux alentours de 8-9 excepté le 12 mai
où il atteint 12.

12
III.2.4 Evolution du contenu en nutriments d’un saule recépé en comparaison à
celle des non recépés

Lors de la campagne du 12 mai, l’un des saules de la ZTB de Bray sélectionné pour
l’expérimentation a été recépé (SR). Son contenu en N(t) et P(t) dans les feuilles et les
rameaux a été comparé, avant et après recépage, à celui des autres saules non recépés (SNR)
sélectionnés pour cette station et ce, pour l’ensemble des campagnes (Figures 16A et 16B).
Pour la campagne ayant eu lieu avant le recépage (12 mai), le contenu en N(t) des feuilles et
rameaux de SR est équivalent à celui des SNR. En effet, on observe respectivement dans les
feuilles et rameaux 33,68 et 8,54 mg/g pour le SR et 36,62 et 9,4 mg/g pour les SNR. La
même équivalence est observée pour le contenu en P(t) qui est de 2,8 et 1,1 pour le SR et 2,94
et 1,16 mg/g pour les SNR dans les feuilles et les rameaux respectivement.
Pour la campagne ayant suivi le recépage (8 juin), le contenu en N(t) du SR dans les feuilles
et les rameaux (30,53 et 12,31 mg/g respectivement) est toujours équivalent à celui des
feuilles et rameaux des SNR (34,14 et 12,65 mg/g respectivement), contrairement au contenu
en P(t) dans les feuilles et rameaux du SR (4,42 et 2,72 mg/g respectivement) qui est un peu
plus important que celui des feuilles et rameaux des SNR (3,03 et 2,06 mg/g respectivement).
Au 1er juillet, la différence de contenu en N(t) et P(t) entre le SR et les SNR est importante.
Le contenu en N(t) du SR atteint 61,06 et 27,34 mg/g contre 44,11 et 15,8 mg/g pour les SNR
dans les feuilles et rameaux respectivement. De la même manière, le contenu en P(t) du SR
est plus de deux fois plus important que celui des SNR et atteint 8,82 et 4,99 mg/g dans les
feuilles et rameaux respectivement.
Pour la dernière campagne du 22 juillet, le contenu en N(t) et P(t) du SR était redevenu
équivalent à celui des SNR à savoir environ 50 et 20 mg de N(t)/g et 2,6 et 1,8 mg de P(t)/g
pour les feuilles et rameaux respectivement
Cependant, il ne nous est pas permis de conclure sur la significativité des différences de
teneur en nutriments entre le SR et les SNR étant donné qu’un seul saule a été recépé et qu’un
unique échantillon était analysé à chaque campagne.

III.3 Analyses du sol

A chacune des campagnes, trois échantillons de sol ont été prélevés dans la ZTB des deux
sites. Les contenus moyens en P(t) du sol pour les échantillons prélevés sur les deux sites à
différentes profondeurs sont reportés dans la figure 17.
On observe qu’à Bray, le contenu moyen en P(t) du sol est le plus important dans les 5
premiers cm (1,17 mg/g PS) et qu’il diminue avec la profondeur pour atteindre 0,65 mg/g PS
entre 25 et 45 cm de profondeur, soit 1,8 fois moins.
A Viviers, le contenu moyen en P(t) est équivalent de la surface à 25 cm du sol (environ 0,9
mg/g PS) et diminue ensuite pour atteindre encore 0,79 mg/g PS entre 25 et 45 cm de
profondeur.
La quantité de P(t) contenue dans le sol a été comparée à celle contenue dans les feuilles et
rameaux de saules pour les deux sites (Figure 18). On observe que les feuilles et les rameaux
de saule contiennent beaucoup plus de P(t) que le sol.
A Bray comme à Viviers, les feuilles et les rameaux contiennent respectivement environ 4 et
2 fois plus de P(t) que le sol de la ZTB où ils sont plantés.

III.4 Test de germination

Afin de vérifier les capacités du BRF à améliorer la qualité du sol et donc celle des cultures,
des graines de salades ont été plantées dans un sol dans lequel a été incorporé du BRF qui a

13
maturé durant 4 mois, et dans un sol prélevé au même endroit mais ne contenant pas de BRF
et tenant lieu de témoin.
Les pourcentages de germination des salades ayant poussé dans le sol témoin et dans le sol
contenant du BRF sont reportés dans la figure 19.
On observe que le 15 juillet, soit un jour après l’ensemencement, les pourcentages de
germination sont pratiquement équivalents pour les salades ayant poussé, dans le sol témoin
(4 %) et dans le sol avec BRF (6 %).
Cependant, dès le 16 juillet, on note une augmentation plus importante de ce pourcentage
pour les salades poussant dans le sol avec du BRF (33 %) par rapport au témoin (21 %). Cette
dernière est d’ailleurs visible à l’œil nu comme nous le montrent les figures 20A et 20B.
A partir de cette date et jusqu’au 23 juillet, le pourcentage de germination pour le témoin et
le BRF continue a augmenté sans que l’écart entre les deux ne varie. Puis, du 23 juillet
jusqu’au 5 août, l’écart entre le pourcentage de germination des salades témoins et celui des
salades poussant dans le BRF augmente sensiblement. A la fin de l’expérimentation, ce
dernier atteignait 61% de graines germées dans le sol + BRF contre 49% de graines germées
dans le sol témoin.
La mesure du poids frais de l’ensemble des salades ayant poussé dans le sol témoin et de
l’ensemble de celles ayant poussé dans le sol contenant du BRF, montre que la production de
biomasse est identique pour les deux (37,46 mg pour le sol témoin et 37,25 mg pour le sol +
BRF (Figure 21).

IV. Discussion/Perspectives

Il est important de rappeler avant toute chose que le but de notre étude est de vérifier
l’efficacité des ZTBs dans la rétention de nutriments (N et P) ainsi que de déterminer, dans le
cas d’une réelle efficacité, si ces derniers sont assimilés par la plante ou stockés dans le sol.

IV.1 Efficacité de la ZTB dans la rétention des nutriments

Les différents résultats montrent qu’au sein des deux stations, il y a un abattement en
nutriments entre l’entrée de la station et la sortie de la ZTB. Cependant, si l’on observe cet
abattement à l’intérieur de la ZTB uniquement, on note des différences entre les deux stations.
A Bray, les concentrations en NGL et P(t) en sortie de ZTB sont très élevées et dépassent
les seuils fixés par la législation (15 mg/L pour le NGL et 2mg/L pour le P(t)). De plus, les
concentrations en P(t), P-PO4, N-NH4 et N-NO3 ne varient pas ou quasiment pas dans la ZTB,
ce qui semble montrer une rétention nulle des nutriments dans cette dernière. Cependant, il ne
serait pas correct de conclure ceci étant donné qu’une partie de l’eau entrée dans la ZTB y est
probablement retenue, comme c’est le cas dans les étages de traitement (la charge hydraulique
entre l’entrée et la sortie des étages diminue cf. §II.2). Si c’est le cas, il pourrait y avoir une
augmentation de la concentration en nutriments dans l’eau en même temps qu’une rétention
de ces derniers. Il semble donc indispensable à l’avenir de coupler cette étude à une étude de
l’hydraulique en entrée et sortie de la ZTB. De plus, le sol de la ZTB est rapidement saturé en
eau dû à une faible perméabilité, ce qui entraine la présence d’une lame d’eau importante en
superficie. Une partie de l’eau n’est donc pas infiltrée dans le sol et s’écoule dans le milieu
récepteur sans qu’il n’y ait pu avoir épuration par les végétaux et le sol. Soulignons cependant
que ce phénomène peut surtout être expliqué par la faible surface de cette ZTB qui est deux
fois moins importante que celle Viviers pour une charge hydraulique d’entrée triple. Par
ailleurs, il est étonnant que la concentration en nitrate ne diminue pas alors que le sol est
saturé en eau ce qui est généralement propice à la dénitrification.

14
A Viviers, les effluents qui entrent dans la ZTB sont totalement infiltrés et ce dès les
premiers mètres. L’eau de la sortie de la ZTB a donc été prélevée dans le piézomètre situé à
l’aval de cette dernière. Les concentrations en NGL et P(t) sont conformes à celles fixées par
la législation. Dans cette station, il y a probablement un effet combiné des végétaux et du sol
dans l’épuration des effluents.
Pour les deux sites, on note une augmentation de la concentration en nitrate et une baisse de
celle en ammonium traduisant une réaction de nitrification transformant l’ammonium en
nitrite puis en nitrate. D’autre part, on note qu’en entrée de ZTB, la concentration en NTK et
N-NH4 est pratiquement identique, ce qui signifie qu’il y a minéralisation de l’azote
organique et que tout l’azote Kjeldahl est de l’azote ammoniacal. La même observation est
faite avec le P(t) dont la concentration est égale à celle des orthophosphates solubles dans
l’eau. Il y a donc eu aussi une minéralisation quasi-totale du phosphate non soluble. Ces trois
processus se déroulant dans les étages de traitement montrent que l’établissement d’une ZTB
est une alternative intéressante aux autres traitements tertiaires décrits précédemment pour
réduire les charges azotées et phosphorées puisque celles-ci étant minéralisées, elles
deviennent facilement assimilables par les plantes de la ZTB.
L’étude des autres paramètres, montre une faible acidification de l’eau à l’intérieur des
étages de traitements qui pourrait être due à la réaction de nitrification, cette dernière
entrainant la libération de protons. A la sortie de la ZTB, le pH de l’eau est proche de la
neutralité ce qui classe cette eau en bonne qualité pour ce paramètre. On observe aussi une
diminution de la concentration en oxygène dissous. Cependant, cette dernière reste élevée
puisque la saturation en oxygène atteint encore 80%. A Bray, cette concentration encore
importante en oxygène dissous pourrait être responsable de la production de nitrates dans la
ZTB. A Viviers, la baisse en oxygène dissous peut s’expliquer par le fait que l’eau en sortie
de ZTB est une eau souterraine. Or cette dernière est souvent déficitaire en oxygène dissous
ce qui est dû aux faibles interactions avec l’atmosphère.
La conductivité de l’eau traduit l’état de minéralisation. En entrée de station cette dernière
est excessive. En entrée de ZTB, la qualité de l’eau est médiocre (par rapport aux normes) vis-
à-vis de ce paramètre et ce, pour les deux stations (27). A Bray, en sortie de ZTB, la
conductivité de l’eau est importante ce qui peut s’expliquer par la présence d’éléments
minéraux tels que les bicarbonates, les chlorures et les sulfates présents dans les effluents
d’entrée (Annexe 1). A Viviers, la conductivité de l’eau en sortie de ZTB est plus faible ce
qui est probablement dû à une dilution des eaux infiltrées dans l’eau de la nappe possédant
une conductivité moins importante.
Enfin, l’aménagement de ces stations d’épuration explique la faible variation de la
température. En effet, tous les points de traitement sont en plein air, la température varie donc
avec la température ambiante et se rapproche de cette dernière. On note tout de même que
l’eau souterraine a une température plus basse s’expliquant par la profondeur à laquelle elle
est prélevée.
La qualité des cours d’eau et de l’étang de pêche est plutôt très bonne pour la plupart des
paramètres et ne semble pas se détériorer en période d’étiage. Cependant, les concentrations
en nitrate sont élevées et pourraient présenter un risque pour l’eutrophisation. De plus, à
plusieurs reprises, la concentration en nitrite et en orthophosphate dépasse le seuil de très
bonne qualité ce qui ajoute au risque d’eutrophisation. Même si, dans le cadre de la
législation, les milieux récepteurs des effluents des deux stations ont une bonne qualité, ils
restent tout de même à surveiller, notamment l’Hozain. Dans cette optique, il serait intéressant
de vérifier la qualité des eaux en amont du système et dans l’ensemble du secteur où se situe
la station.

15
IV.2 Rôle des végétaux dans la réduction des charges azotées et phosphatées.

En ce qui concerne les végétaux, les résultats obtenus pour les différents facteurs de
variation du contenu en N(t) et P(t) des feuilles et rameaux, nous permettent d’énoncer de
nombreuses hypothèses.

Le contenu en N(t) dans les feuilles des saules des deux stations est élevé et atteint des
valeurs identiques voire supérieures à celles observées dans des saules fertilisés avec des
boues d’épuration et qui atteignaient dans le meilleur des cas 38 mg/g PS. Il en est de même
pour le contenu en P(t) foliaire et raméal qui dépasse celui d’autres études sur la fertilisation
des saules où le maximum observé était de 3,7 et 0,87 mg/g de PS dans les feuilles et rameaux
respectivement (28-29)

Le fait que le contenu en nutriments des feuilles soit plus important que celui des rameaux
était attendu puisque cette observation avait déjà été faite dans une publication répertoriant le
contenu en nutriments (N, P, K) de différentes espèces dont le saule dans ces deux organes
(30). Lors de la période de croissance, la feuille semble être l’organe de stockage des
nutriments. Ainsi, les nutriments non intégrés dans des molécules organiques seraient stockés
dans les vacuoles (13).

L’absence de différence significative entre le contenu en nutriments des feuilles et rameaux


des saules situés à l’amont et celui des saules situés à l’aval pourrait s’expliquer de la manière
suivante : A Bray, les effluents ne s’infiltrent pas totalement ce qui induit la présence d’une
lame d’eau superficielle le long de la noue. Les saules de l’aval ont donc autant d’eau que
ceux de l’amont et peuvent absorbés les nutriments nécessaires à leur croissance de la même
manière que ceux de l’aval, d’autant plus que la concentration en nutriments de l’eau y est
encore élevée. A Viviers, on note le phénomène inverse. L’eau est totalement infiltrée dans le
sol dès les premiers mètres. Deux hypothèses seraient alors possibles : 1) Soit la perméabilité
du sol est si importante que l’eau et les nutriments rejoignent directement la nappe sans
pouvoir être absorbés par les racines des saules que ce soit à l’amont ou à l’aval, la nutrition
des saules se faisant alors grâce aux nutriments ramenés par les précipitations ou par la
dégradation de la matière organique 2) Soit l’eau infiltrée s’écoule de manière horizontale
dans le sol et atteint l’aval de la noue, permettant une nutrition identique de tous les saules de
la ZTB. Cependant, l’hypothèse la plus plausible est que les concentrations en nutriments
dans les végétaux des deux stations sont si élevées, qu’on ne peut pas observer une
augmentation liée à des apports supplémentaires par les effluents de la station. La principale
source de nutrition des végétaux serait donc le sol via les formes solubles présentent dans la
solution du sol ou adsorbées sur les colloïdes argilo-humiques.
On note aussi qu’il n’existe aucune différence significative du contenu en nutriments entre
les différentes espèces de saules. Cela signifierait donc que toutes les espèces de saules
pourraient être plantées dans les ZTBs. Cependant, une étude a montré que ce contenu pouvait
varier d’une espèce à l’autre selon le type de substrat où ils sont plantés. Ainsi, dans un sol
argileux, le contenu en azote de S. viminalis était plus important que celui d’une autre espèce
de saule, S. discolor (28).

L’étude souligne par contre une différence du taux d’absorption de l’azote par les saules
dans les deux stations.
En effet, à Bray le contenu foliaire et raméal en N(t) augmente avec la saison, notamment
en fin de printemps et début d’été. Le statut nutritionnel de ces saules tout au long de
l’expérimentation était optimal puisque supérieur à 30 mg/g de PS (31).

16
Au contraire, à Viviers, le contenu foliaire en N(t) baisse durant toute la durée de
l’expérimentation et passe ainsi d’un statut nutritionnel optimal au printemps à normal en été.
Il semble donc que les effluents et le sol de la ZTB de Viviers ne fournissent pas assez d’azote
par rapport au phosphore durant la période de croissance.
En effet, le rapport N/P, un outil souvent utilisé pour déterminer le facteur limitant dans la
croissance des végétaux, le montre. Ainsi, quand le ratio N/P se situe entre 14 et 16, la
balance est bonne, quand il est inférieur à 14, l’azote est limitant et, quand il est supérieur à
16, le phosphore est limitant (32). A Bray, ce rapport traduit une bonne balance nutritionnelle
puisqu’il est toujours supérieur à 10 et atteint même 18 le 22 juillet, alors qu’à Viviers, le
rapport N/P est bas et descend même jusqu’à 8 le 8 juin, démontrant que l’azote est bien le
facteur limitant dans la croissance des saules.
La nutrition en phosphore des saules est optimale pour les deux stations (>2,1 mg/g PS)
(31). Il semblerait que le phosphore soit tout d’abord stocké dans les feuilles où son contenu
augmente durant les premières campagnes, puis subit un transfert des feuilles, où son contenu
baisse durant les dernières campagnes, vers les rameaux où son contenu augmente.
Cependant, à Bray, on note une importante baisse du contenu en phosphore dans les rameaux
le 22 juillet. On peut émettre l’hypothèse que le phosphore est transporté des feuilles vers les
rameaux, puis de ces derniers vers le bois. Cependant, cette résorption des nutriments à
généralement lieu à la fin de l’été juste avant la sénescence. Il est donc probable que la baisse
du contenu en phosphore dans les feuilles soit en fait un effet de la dilution due à la croissance
des feuilles.
A Viviers, l’apport en phosphore contrairement à l’azote est suffisant traduisant que l’azote
est le nutriment limitant le plus la performance des saules, ce qui avait déjà été observé par
Labrecque et al (29).

Dans une étude sur les TTCR de saule, il était spécifié que lors d’une seconde rotation,
l’absorption des nutriments augmentait (23), ce qui est en adéquation avec les résultats
obtenus sur le saule recépé à Bray. En effet, lors de la haute demande en nutriments (fin juin),
l’absorption de ces derniers par les saules augmente d’autant plus pour celui qui a été recépé,
puis le contenu foliaire et raméal redevient identique aux autres saules de la ZTB.
L’hypothèse nous paraissant la plus plausible est la suivante : le saule recépé absorbe un
maximum de nutriments en vue de créer une nouvelle biomasse. Pour ce faire, il y a transfert
des nutriments vers le bois afin de produire de nouvelles branches, rameaux et feuilles. De
plus, contrairement au saule fraichement planté qui lui aussi doit produire une nouvelle
biomasse, le saule recépé a déjà développé son système racinaire et a donc une surface
d’absorption beaucoup plus importante qu’une bouture.
Cependant, ces résultats sont à analyser avec beaucoup de précaution étant donné qu’un seul
saule était recépé et comparé à cinq autres non recépés. Il serait donc intéressant de continuer
cette étude mais avec un nombre d’échantillons beaucoup plus important que ce soit pour les
recépés ou les non-recépés.

Dans le sol, le contenu en phosphore total montre qu’à Bray, ce dernier est accumulé en
surface par rapport à Viviers. Cela peut s’expliquer par la nature du sol voire l’hydraulique de
chacune des ZTBs. Le sol argileux à Bray limite le lessivage des nutriments qui se retrouvent
donc dans l’horizon supérieur contrairement à Viviers où le sol fortement drainé peut
entrainer un lessivage du phosphate. Il a été ainsi démontré que dans les sols bien inondés
(comme à Bray), la concentration en phosphore la plus importante était retrouvée dans
l’horizon supérieur par rapport aux sols non-inondés (33). D’autre part, nous avons déterminé
le contenu en phosphore total et non celui en phosphore biodisponible pour les plantes.
Cependant, Kopinoga et al. (1995) donnent une méthode pour déterminer si le contenu en

17
phosphore du sol en TTCR est suffisant en utilisant le P-Aluminium avec P(t)= 20 + 1,5P-AL
exprimé en mg de P205/100g de sol. Ainsi, plus de 20mg de P205 pour 100g de sol serait un
bon contenu permettant une bonne nutrition des saules sous TTCR (31). En convertissant nos
résultats, nous trouvons en moyenne pour les deux stations 121mg P2O5 pour 100g de sol ce
qui est excessivement élevé. La ZTB aurait donc assez de phosphore dans le sol pour la
nutrition des saules sans qu’il y ait besoin d’un apport supplémentaire. Ce contenu important
en phosphore du sol n’est pas seulement dû à la fertirrigation de la ZTB mais aussi à la
dégradation de la matière organique. En effet, dans ces deux stations, les saules n’ont jamais
été recépés depuis leur implantation, et chaque hiver à la sénescence, les feuilles et quelques
rameaux tombent au sol et libèrent les nutriments. Cette libération est d’autant plus rapide que
la ZTB est soumise à une alternance de périodes sèches et inondées.
Il semble que les végétaux soient plus efficaces dans la rétention du phosphore que le sol
(Figure 18), et ce quelque soit le site et donc le substrat, nous confortant dans l’idée qu’une
ZTB est plus efficace dans la rétention des nutriments qu’une simple zone
d’infiltration/percolation. Cependant, dans les deux stations étudiées, ce stockage est
temporaire puisque les débris végétaux retournent à la litière.
Il apparait donc que les végétaux n’ont qu’un faible rôle dans l’abattement des nutriments
provenant des effluents des stations.

IV.3 Exemple d’une valorisation de la biomasse produite: le BRF

L’étude de la valorisation de la biomasse produite par les saules a démontré que le BRF
permettait d’obtenir une meilleure germination des graines de salade comparé au témoin.
Cependant, la différence de pourcentage de germination entre les salades du sol témoin et
celles du BRF est moins important que celle observée pour le test de germination avec du
BRF de peuplier puisqu’ils obtenaient 70% de graines germées pour le BRF contre 30% pour
le témoin au bout de 6 jours seulement (26). Ceci pourrait peut être s’expliquer par la
différence d’espèce de salade plantée, par les conditions expérimentales un peu différentes ou
encore par la différence d’espèce ligneuse utilisée pour produire le BRF.
La même quantité de biomasse récoltée en fin de test pour le témoin et le BRF peut
s’expliquer par un phénomène bien connu en écophysiologie: les graines ayant été semées
avec une densité importante, une compétition intraspécifique a pu s’installer entre les plants
de salade d’un même terrarium et notamment dans ceux contenant du BRF puisque la
population y était plus importante.
Enfin, le sol contenant du BRF semblait de meilleur qualité que le sol témoin, la couleur de
la terre était plus foncée, une faune diversifiée (arthropodes, lombriciens, insectes) s’y est
développée et la texture du sol était plus grumeleuse alors qu’elle était compacte pour le
témoin. Après l’apport d’eau, le sol témoin s’asséchait rapidement alors que le sol contenant
du BRF restait humide. Il semblerait donc que la production de BRF soit une possible
valorisation de la biomasse produite dans les ZTBs. Cependant, comme tout produit
provenant d’un site de traitement des déchets, des recherches supplémentaires sur le contenu
en métaux lourds, radionucléides et tout autre polluant doit être envisagé avant son utilisation,
notamment dans les cultures destinées à l’alimentation.

IV.4 Perspectives

IV.4.1 Quelques suggestions en vue de la poursuite de cette étude

Dans l’optique de répondre aux nombreuses questions restées sans réponses à la fin de cette
étude, cette dernière mériterait d’être continuée et approfondie de la manière suivante:

18
1) Coupler l’étude de l’abattement en nutriments à une étude de l’hydraulique de la station
en déterminant à plusieurs reprises la charge hydraulique entrante et sortante (dans le cas ou
les effluents ne sont pas totalement infiltrés) dans la ZTB. Ceci permettrait de déterminer la
perte en eau à l’intérieur de la ZTB et la charge en nutriment apportée et rejetée dans le
milieu récepteur.
2) Etudier plus précisément l’absorption des nutriments des saules, par exemple en
comparant le contenu en nutriment dans les feuilles et les rameaux : entre des saules plantés
dans un zone fertirriguée et des saules plantés dans une zone ne recevant que les eaux de
pluie ou encore entre des saules recépés et des non recépés avec un nombre d’échantillons
suffisant.
3) Continuer l’étude phénologique du contenu en nutriments des feuilles et rameaux en
prolongeant cette dernière jusqu’à la chute des feuilles afin de vérifier s’il y a transfert des
nutriments des feuilles et rameaux vers les parties pérennes.
4) Etudier l’excrétion foliaire, dont une méthode de mesure a été décrite par Mougougou
et al. (1998) (34) qui est la libération d’éléments minéraux par les feuilles et qui pourrait
être un moyen pour la plante d’éliminer l’excès d’éléments minéraux. Il serait donc
intéressant de voir si cette dernière est plus importante sur un site ayant un apport important
en nutriments par rapport au milieu naturel forestier.
5) Déterminer la biomasse produite dans ces ZTBs afin de déterminer plus précisément la
quantité d’azote et de phosphore susceptible d’être stockée par les végétaux.
6) Etudier plus précisément le contenu en nutriment du sol en déterminant par exemple le
contenu en phosphore biodisponible mais aussi le contenu des différentes formes de l’azote
à différents horizons ; ceci permettrait de mieux préciser le rôle du sol dans la rétention ou
l’élimination de l’azote et du phosphore.
7) Enfin, l’étude sur le BRF mériterait elle aussi d’être poursuivie mais cette fois dans des
conditions réelles de culture et sur plusieurs années afin d’étudier le temps nécessaire à la
maturation de ce dernier.
Ces différentes études pourraient être réalisées au biopôle de Colmar où a été construite
une station d’épuration végétalisée expérimentale complémentée d’une ZTB, et dont
l’accessibilité et le contrôle sont plus simples que dans une station déjà en activité et
appartenant à une commune.

IV.4.2 Améliorations possibles de la conception et de l’exploitation des ZTBs

L’étude permet également de présenter quelques solutions pour l’amélioration de la


conception et de l’exploitation des ZTBs.
Lors de la conception d’une ZTB, l’un des premiers paramètres étudiés et la texture et plus
particulièrement la perméabilité du sol. Jusqu’à maintenant, un sol perméable était plutôt
souhaité. Or, il a été démontré qu’un sol argileux en superficie est souhaitable puisque la
biomasse produite y est plus importante, entrainant une augmentation de la charge en
nutriments stockés par les plantes (28).
Le second problème rencontré lors de la conception d’une ZTB est la surface disponible
pour l’implantation de cette dernière. A Bray par exemple, une ZTB plus importante aurait
peut-être permis de limiter le rejet des effluents de sortie dans le milieu naturel. Etant donné
que la surface de la parcelle est déjà décidée lors de la réception du projet, l’une des solutions
pourrait être d’augmenter la densité des arbres. En effet, dans une TTCR classique la densité
est de l’ordre de 10 000 à 20 000 saules/ha ce qui est très supérieur à celles des ZTB étudiées
ici. Comme on a pu déjà le noter, la densité aurait un impact sur la capacité
d’évapotranspiration des saules. Plus il y a d’arbres présents, plus il y aura
d’évapotranspiration. De plus, une densité importante aurait une influence positive sur la

19
production de biomasse (29). Afin d’augmenter cette densité, un nouveau design pourrait être
étudié en créant par exemple deux aires plantées d’espèces ligneuses avec une densité de
20 000 arbres/ha et alimentées alternativement. Dans tous les cas, une prise de conscience des
collectivités est nécessaire afin d’obtenir des parcelles plus vastes permettant un
dimensionnement adéquat des ZTBs.
La bonne exploitation de la ZTB après son implantation est un paramètre important mais
encore trop négligé par les communes. En effet, les responsables des collectivités possédant
une station d’épuration supplémentée d’une ZTB sont frileux à l’idée de tailler les arbres tous
les deux ans. Or, on a pu voir que le recépage d’un des saules n’avait aucune incidence sur sa
vitalité, et même si on ne peut pas affirmer que sa capacité à absorber les nutriments est
supérieure, au vu du nombre d’échantillons, aux arbres non recépés, elle est tout du moins
identique. Par ailleurs, le recépage doit être effectué avant la sénescence afin d’éviter la chute
des feuilles au sol et la libération des nutriments par dégradation de la matière organique.
Pour éviter ce phénomène, l’année où les arbres ne sont pas recépés, les feuilles et rameaux
tombés au sol doivent être retirés systématiquement.

V. Conclusion

Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité des Zones tampon Boisées pour la rétention
des nutriments provenant des effluents de sortie de deux stations d’épuration végétalisées et
d’évaluer l’implication des végétaux et du sol dans cette rétention.

L’étude de l’abattement des nutriments (N, P) dans l’eau des deux stations montre que les
ZTBs ne sont pas toujours efficaces. En effet, à Bray, les concentrations ne varient pas entre
l’entrée et la sortie de la ZTB, ceci étant probablement dû à la faible perméabilité du sol et à
la faible surface de traitement par rapport à la charge hydraulique entrante. A Viviers, au
contraire, la bonne perméabilité du sol mène à une infiltration totale de l’eau et les
concentrations de l’eau en sortie sont conformes à la législation. Cependant, il est fort
probable que ces concentrations soient d’avantage dues à une dilution des effluents dans la
nappe, qu’à une épuration de l’eau par le sol et les plantes.
L’étude des végétaux a montré que ces derniers ont un contenu en N(t) et P(t) élevé au
regard des résultats obtenus dans d’autres conditions de fertilisation de TTCR. De plus, le
contenu élevé en phosphore du sol et dans les plantes suggère que les végétaux trouvent les
ressources suffisantes dans le sol. Il semble donc que les végétaux de ces ZTBs n’aient qu’un
faible rôle dans la rétention des nutriments provenant des effluents. Cependant, à Viviers, on
note une meilleure efficacité de la ZTB mais un effet limitant de l’azote, provoquant une
croissance des saules moindre qu’à Bray.
Par ailleurs, l’espèce de saule, de même que sa position dans la ZTB ne jouent aucun rôle
significatif dans la rétention des minéraux.
Des améliorations pourraient donc d’ores et déjà être apportées durant les phases de
conception et d’exploitation de ces ZTBs, même si de nombreuses questions restent en
suspens, soulignant l’importance d’une continuité et d’un approfondissement de cette étude.

Toutefois, à la fin de cette étude, il nous apparait que les ZTBs peuvent être une solution au
problème causé par le rejet des effluents dans le milieu récepteur. Elles créent aussi une
nouvelle biodiversité, caractéristique de zones humides boisées, tout en apportant un plus
dans l’intégration paysagère des stations d’épuration végétalisées.
Il reste à en améliorer l’efficacité par des mesures appropriées liées aux facteurs qui jouent
un rôle dans la rétention et l’élimination des éléments eutrophisants.

20
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Annexes
Annexe 1: Tableaux de données
Données sur l’eau

Les concentrations en nutriments sont exprimées en mg/L, la conductivité (cond) en µS/cm,


la température (t) en °C et les concentrations en oxygène dissous (Oxy), chlorures (chlo),
fluorures (Fluo) et sulfates (Sulf) en mg/L.
Données sur les végétaux

Le contenu en N(t) et P(t) est exprimé en mg/g de poids sec.


Données sur le sol

Le contenu en P(t) du sol est exprimé en mg/g PS

Annexe 2: Article: Benefits of wooded buffer zones in constructed


wetlands

Cet article a été rédigé durant le stage et publié par IWA dans le cadre de la 12ème
Conférence sur les Systèmes humides pour le contrôle de la pollution de l’eau qui aura lieu à
Venise du 4 au 9 Octobre 2010.
Benefits of Wooded Buffer Zones in Constructed
wetlands

S. KOENIG*, G. REEB* & M. WERCKMANN**

* ATELIER REEB, 13 quai des Bateliers, 67000 STRASBOURG, FRANCE


( E-Mail : georges.reeb@atelier-reeb.fr, stagiaires@atelier-reeb.fr )
** AQUATERRE, 33 A route des Romains, 67200 STRASBOURG, FRANCE
(E-Mail : martin@aquaterre.org )

Abstract: The role that reed beds play in improving water quality is well researched.
Wooded buffer zones (WBZs) located between sewage plants and the receiving
environment are less well known. However, it seems indispensable to have advanced
knowledge of factors allowing the protection of the natural environment, such as soil and
vegetation. Thus, four sites containing WBZs with surface areas of between 680 and
2,800m² and hydraulic loads of between 7.45 and 51.6m3/h were studied. The first factor
was hydraulics. The soil structure was an essential element in water infiltration and the
presence of rocks increased the process. Nutrient abatement was determined in this study;
however, no definitive conclusion was reached. Finally, for the genus of ligneous species
studied (Salix), the species planted seems to be important; the phosphorus rate in leaves of
S. rubens and S. caprea (5.4 and 4.5mg/g of DW respectively) is higher than in the leaves
of S. fragilis and S. viminalis (3.84 and 3.12mg/g of DW respectively).
Key Words: Hydraulic; Nitrogen; Phosphorus; Wooded Buffer Zones; Willow

INTRODUCTION
During an external introduction of phosphorus (ratio N/P<7), there is an appearance of
nitrogen-fixing Cyanophyceae, as well as a decrease in water clarity called water
eutrophication (1). During the summer, when water levels are lowest, this phenomenon is
accentuated, leading to a possible decrease in biodiversity. There are various external nutrient
sources. One of them is the water released into watercourses from water-treatment plants.
In France, the regulation of 22 June 2007 on the collection, transportation and treatment of
wastewater places restrictions on the owners of water-treatment plants that release water into
environments sensitive to eutrophication as regards the level of nutrient concentrations released
into the site. The maximum permitted concentrations are 10–15mg/L of global nitrogen (NGL)
and 2mg/L of total phosphorus (2).
A possible alternative to avoid the release of water into the natural environment is the
Wooded Buffer Zone (WBZ). It comprises a succession of gutter leads lined with ligneous
species such as willow or alder, fed alternatively when the water level is lowest. The role of
WBZs is the infiltration, retention and purification of wastewater.
These WBZs are widely inspired by natural wetlands and riparian forests. Thus, the
proportion of riparian forests compared with urbanised zones would be a good indicator of the
biotic integrity of watercourses (3).
The choice of a species such as the willow is not due to chance. In fact, this family is known
for its important rate of evapotranspiration compared with other ligneous species (4) and its
crop coefficient (Kc) is higher than for helophyte species such as Phragmites australis planted
at the treatment stages (5,6).
Studies of willow have shown its capacity to export nutrients from its substrate and to resist
groundwater saturation in wastewater-flood conditions (7).
Knowledge of the role played by plants and soil is key to the construction of efficient WBZs
that have maximum water-retention capacity in summer in order to not contribute to the
eutrophication of watercourses.
The objective of the research described in this paper is the evaluation of the factors involved
in water infiltration and retention, and of nutrient abatement and exportation through different
species of willow in four Wooded Buffer Zones.

MATERIALS AND METHODS


Characteristics of the experimental sites
Studies were carried out on four constructed wetlands receiving raw sewage (Kerlouan,
Plufur, Cherveix-Cubas and Viviers-sur-Artaut), located in different parts of France. The site
at Kerlouan (48°38’N, 04°22’O), which began operating in 2005, is located in Finistère
(Brittany) and was designed for a person equivalent (PE) of 450 with two treatment stages at
vertical flow and two Wooded Buffer Zones (2,800m² in total) the first of which included
eight gutter leads and the second ten gutter leads, all supplied. The site at Plufur (48°36’N,
03°34’O), which began operating in 2006, is located in Côtes d’Armor (Brittany) and was
designed for a PE of 290 with a treatment stage at vertical flow only and with a system of
recirculation and a Wooded Buffer Zone (1,450m²) including four gutter leads, all supplied.
The site at Cherveix-Cubas (45°17’N, 01°07’E), which began operating in 2005, is located in
Dordogne (Aquitaine) and was designed for a PE of 450 with a treatment stage at vertical
flow only and a Wooded buffer Zone (502m²) including eight gutter leads, four of which are
supplied. The site at Viviers-sur-Artaut (48°05’N, 04°29’E), which began operating in 2005,
is located in Aube (Champagne-Ardenne) and was designed for a PE of 200 with two
treatment stages at vertical flow and a Wooded Buffer Zone (680m²) including seven gutter
leads, one of which is supplied. The Wooded Buffer Zones (WBZs) are planted with different
willow species such as Salix viminalis, S. caprea, S. fragilis, S. alba and the hybrid S. rubens
(S. alba x S. fragilis). At every site, two piezometers, 50mm in diameter, were introduced
inside one of the gutter leads from the WBZ, one upstream, another downstream.

Determination of soil type and permeability


The type of soil for each site was determined by different tests such as the “bottle test” and
the “successive handling” test. The results of these tests were compared to geotechnical
studies carried out during the construction phase of the constructed wetlands, for verification.
The soil permeability was determined according to the simplified Porchet test which consists
of digging a hole 50cm long, 50cm wide and 50cm deep and filling it up with water twice.
Infiltration of the second volume of water was timed. The collected data allowed the
permeability to be calculated using the formula K = V/S x t (K = permeability in mm.h-1, V =
infiltrated volume in mm3, S = hole surface in mm² and t = time in hours).

Water samples and flow measurements


Water samples were taken over 24 hours by authorised laboratories on 3 and 4 June 2010 at
Cherveix-Cubas, on 7 and 8 June 2010 at Plufur and Kerlouan, and on 14 and 15 June 2010 at
Viviers-sur-Artaut. Water was sampled at the exit of the treatment stages in the Venturi count
channel using an ISCO 3700 sampler and inside one of the gutter leads from the WBZ in the
upstream and downstream piezometers using two ISCO 3700 samplers at Plufur, Cherveix-
Cubas and Viviers-sur-Artaut and a SIGMA 900P sampler for the upstream piezometer and an
ISCO 6700 for the downstream piezometer at Kerlouan. Flow measurements were taken using
an ISCO 4230 flowmeter at Plufur, an ISCO 3230 flowmeter at Kerlouan, a SIGMA 950
flowmeter at Cherveix-Cubas, and an Ultrasound Aqualyse flowmeter at Viviers-sur-Artaut.

Willow sampling preparation


Willows were sampled at Viviers-sur-Artaut during the growing season (May 2010). The
leaves and corresponding branches of three willow species were sampled upstream of the
Wooded Buffer Zone (Salix caprea, S. viminalis and S. fragilis) and downstream of the WBZ
(S. caprea, S. viminalis and the hybrid S. alba x S. fragilis: S. rubens). Leaves and branches
were oven-dried at 70°C and ground with a ball mill. The powder was then sieved through a
two-millimetre sieve and preserved for analysis.

Nitrogen and phosphorus analysis


Total Kjeldahl nitrogen (TKN) was measured in accordance with the AFNOR norm (Norm
EN 25663). The total phosphorus (P (t)) was measured in accordance with the AFNOR norm
NF ISO 11885 at Plufur, Kerlouan and Cherveix-Cubas. At Viviers-Sur-Artaut, water
phosphorus was measured in accordance with EN ISO 6878. In order to measure the total
phosphorus in plants, 0.10g of leaf and branch powder was mineralised with 10mL of 97%
sulphuric acid. The mineral residue was filtered through glass wool, taken up in 100mL of
demineralised water and refiltered through 45µm syringe filters. Total phosphorus was
measured in accordance with AFNOR norms using the colorimetric method with a micro-flux
autoanalyser (Integral Alliance Instrument).

Meteorological data
Potential evapotranspiration (PET) data were obtained via Meteo France. The weather
stations chosen were Brignognan for Kerlouan, Saint-Brieuc for Plufur, Thennon for
Cherveix-Cubas and Celles-sur-Ource for Viviers-sur-Artaut.

RESULTS
Hydraulic behaviour
An examination of different site factors (table 1) displays important discrepancies. At
Plufur and Viviers-sur-Artaut, water infiltrates into the Wooded Buffer Zones completely,
whereas at Kerlouan and Cherveix-Cubas there is discharge into the natural environment.
The surface area of the Wooded Buffer Zones is not proportional to the number of citizens.
It is 6.22m²/PE at Kerlouan, 5m²/PE at Plufur and only 3.4 and 1.12m²/PE at Viviers-sur-
Artaut and Cherveix-Cubas.
The results of the different soil tests were close to the conclusions of the geotechnical
studies. The sites at Kerlouan and Viviers-sur-Artaut show silty soil for the first 30cm, then
clayey soil. However, at Viviers-sur-Artaut, the soil has a rough quality with the presence of
source rock. The site at Plufur has a sandy silt soil on the surface, but the source rock is
already present 45cm below the surface. The soil at Cherveix-Cubas is clayey.
The sites at Kerlouan and Cherveix-Cubas have soil with very low permeability (4.22 and
3.33 mm.h-1 respectively); with even one almost impermeable result for Cherveix-Cubas. As
for the site at Plufur, the soil is a little more permeable (21.33mm.h-1), but this permeability
remains weak compared with that at Viviers-sur-Artaut which is 158mm.h-1 and can be
considered permeable.
Willow density is variable from site to site. Plufur and Kerlouan have densities of
0.14willows/m² while the density at Viviers-sur-Artaut and Cherveix-Cubas is 0.18 and
0.24willows/m² respectively.
Table 1: Summary table of factors of the studied sites

Hydraulic loads at Kerlouan, Plufur, Cherveix-Cubas and Viviers-sur-Artaut were 44.6,


37.3, 32.5 and 15m3/j respectively at the entrance of the treatment stages (theoretical mean
data determined according to the previous 24-hour water balance, supplied by the SATESE),
and 38.28, 23.69, 7.46 and 10.6m3/j respectively at the exit of the treatment stages (data
obtained during the 24-hour water balance in June 2010) (Figure 1A). Thus, the percentage of
water lost is estimated at 14.2, 36.5, 77 and 29.3% for the four sites respectively.
The mean potential evapotranspiration (PET) on the two days of sampling was 1.55, 2.9, 5.1
and 3mm for Kerlouan, Plufur, Cherveix-Cubas and Viviers-Sur-Artaut respectively. We
noticed that the higher the PET, the more water was lost between the entrance and the exit of
the treatment stages. The graph representing loss of water according to PET gives us some
statistics (Figure 1B). So, the Pearson product-moment correlation coefficient is 0.98, the
adjusted coefficient of determination R² is 0.94% and the P-value is 0.020 showing a good
correlation between the two variables.

Nutrient abatement inside Wooded Buffer Zones


Total Kjeldahl nitrogen (TKN) and total phosphorus (P (t)) concentrations were measured at
three points in the different constructed wetlands: at the exit of the treatment stages (just
before the Wooded Buffer Zone) and upstream and downstream of the WBZ in order to
determine the nutrient abatement rates (Figure 2A and B). At Viviers-sur-Artaut, the
concentrations were measured only at the exit of the treatment stages, because the water
infiltrated immediately and the piezometers were drained; the concentrations were 6.5mg/L
TKN and 9.5mg/L P (t).
At Kerlouan, TKN and P (t) concentrations were 20 & 5.5, 21 & 5.9, and 20 & 4.8mg/L at
the exit of the treatment stages, and upstream and downstream of the WBZ respectively. Thus,
we can observe an increase followed by a decline of the concentration for the two factors. The
nutrient abatement is not significant (0% for TKN and 12.7% for P (t)). At Plufur, TKN and P
(t) concentrations were 19 & 9.7, 14 & 8.9, and 7.2 & 9.6mg/L at the exit of the treatment
stages and upstream and downstream of the WBZ respectively. We can observe a TKN
abatement of 62.1%, not found for P (t) (abatement of 1.03%).
Figure 1: A: hydraulic loads at entrance and exit of treatment stages. We noted a water
loss more or less significant according to the site.
B: correlation between the water loss (in %) between the entrance and exit of
treatment stages and the potential evapotranspiration (PET in mm) of sites during
sampling. The Pearson product-moment correlation coefficient and the coefficient of
determination (R²) show a correlation between the two variables, the P-value showing
whether the study is significant or not.

At Cherveix-Cubas, TKN and P (t) concentrations were 56 & 9.7, 16 & 5.7 and 9 & 1.7mg/L
at the exit of the treatment stages, and upstream and downstream of the WBZ respectively.
There is an abatement of both nutrients for this site (83.9% for TKN and 89.1% for P (t)).

Phosphorus retention in willow


Figure 3 shows that the phosphorus rate in the branches (about 1mg/g of dry weight (DW))
was lower than in the leaves, regardless of the species of willow.
For two species, the phosphorus rate in leaves sampled downstream of the WBZ was lower
than the phosphorus rate in leaves upstream of the WBZ.
Figure 2: A: total Kjeldahl nitrogen concentration (TKN mg/L) of water at the
entrance and exit of the treatment stages, and upstream and downstream of the WBZ
piezometers. The water concentration value for the entrance to the treatment stage is
theoretical; other values were obtained doing a 24hr sample.
B: total phosphorus concentration (P (t) mg/L) of water at the entrance and
exit of the treatment stages, treatment stages release, and upstream and downstream of
the WBZ piezometers. The water concentration value for the entrance to the treatment
stage is theoretical; other values were obtained doing a 24hr sample.

However, the opposite phenomenon was observed for S. fragilis and its hybrid S. rubens. The
difference in phosphorus levels in the branches of the three species between those upstream
and those downstream of the WBZ was not significant.
Finally, a difference in phosphorus rate between the different willow species can be clearly
observed. Upstream of the WBZ, S. viminalis leaves contained less phosphorus (3.6mg/g of
DW) than S. fragilis leaves (3.84mg/g of DW). S. caprea leaves had the most significant
phosphorus rate at 4.9mg/g of DW. Downstream, there was a different trend because as the
hybrid of S. fragilis, S. rubens is the species whose leaves contained the more significant
phosphorus rate at 5.4mg/g of DW, followed by S. caprea (4.22mg/g of DW). S. viminalis
leaves contained 2.65mg/g of DW. In all cases, S. viminalis was the willow species containing
the lowest phosphorus rate in leaves.

Figure 3: comparison of phosphorus rates (mg/g of dry weight) in leaves and branches of
three willow species: Salix viminalis, S. caprea, and S. fragilis and its hybrid S. rubens, at
the Wooded Buffer Zone upstream and downstream of the site at Viviers-sur-Artaut. We
noted that S. fragilis was located upstream of the WBZ and S. rubens downstream.

DISCUSSION
Hydraulic study of the WBZ leads us to several conclusions on the different factors that
have an obvious impact on water infiltration. Our initial basis for calculation of the WBZ
sizing mostly took account of the available surface area and soil permeability, and yet in the
comparative study, we can see that the available surface is not a decisive factor. In fact, water
does not totally infiltrate the WBZ with the highest area in relation to the population number
(Kerlouan), whereas at Viviers-sur-Artaut, which is a smaller site, water is totally infiltrated
into the gutter leads within the first few metres. However, it is important to underline that at
Kerlouan, the two gutter leads network are not very well fed, namely they are fed alternately,
emphasising the major importance of the human factor in the meticulous maintenance of
constructed wetlands. On the contrary, we were able to confirm the importance of soil
permeability, as the sites with the highest permeability were the ones where water infiltrated
completely. The predominant factors in the infiltration of water into the soil are soil type and
structure. A comparison of the soils of the WBZs at Kerlouan and Viviers-sur-Artaut leads us
to affirm that soil texture plays a major role. In fact, these two WBZs have clay loam soil, but
the gravelly texture of the soil at Viviers-sur-Artaut facilitated the total water infiltration not
observed at Kerlouan. In this respect, water infiltrates completely at the Plufur WBZ with its
gravelly soil and the presence of source rock 50cm below the surface. However, we have to
underline that although our goal is the total infiltration of water, infiltration that is too rapid is
undesirable because the water can reach the groundwater and thus pollute it. Finally, willow
density seems to have some significance in total water infiltration; however, this factor must
not be excluded if we consider the correlation between the loss of water in the treatment
stages and the PET. The low value does not permit us to come to a conclusion on this
correlation but we have to consider it.
Measurements of TKN and P (t) inside the WBZ do not show a real abatement of these
nutrients. We noticed an exception at the Cherveix-Cubas site where the TKN decreased by
83.9% and the P (t) decreased by 89.1% inside the WBZ. However, the reasons for the
nutrient abatement at this site compared with others cannot be deduced from this study.
The study of phosphorus rates in willow leaves and branches of different species leads us to
a different hypothesis which has to be verified later (current work). First, we can note that
results correspond to data published by A. Ennabili and M. Radoux (8). Then, we can confirm
that the phosphorus rate in branches is lower than in leaves, at least during the growing
season. This study shows a difference in phosphorus rate between the leaves of trees planted
upstream of the WBZ and those planted downstream, apart from S. fragilis and S. rubens but
these results are not significant if we consider that at Viviers-sur-Artaut, the WBZ
downstream is not flooded, unlike upstream. Finally, some of the willow species absorb more
phosphorus than the others. In fact, S. rubens and S. caprea have a more significant mean
phosphorus rate (5.4 & 4.5mg/g of DW respectively) than S. fragilis and S. viminalis (3.84
and 3.12mg/g of DW respectively). The willow species planted in WBZs could have an
impact on the rate of nutrient exportation.

CONCLUSION
To conclude, we must not lose sight of the primary role of WBZs which is to protect the
natural environment during periods of low water levels as well as avoiding the release of
wastewater into the groundwater. Thus, several factors seem to intervene in this way. The first
is the soil which, according to its type, structure and permeability, permits a variable
infiltration of water. Moreover, a part of the water remains linked to substrates present
throughout the site (9). The second factor is the vegetation, which through the phenomenon of
evapotranspiration leads to a sizeable loss of water in summer, when the natural environment
is the most fragile. Willow plantations appear to be a judicious choice because this family
seems to have a high capacity for evapotranspiration (27.2L/m² in June) compared with other
ligneous families such as alder, poplar and ash (21.5, 14.4 & 8.4L/m² in June respectively)
(4). The last factor is the surface area, because even if this is not decisive in soil water
infiltration, we have to consider the retention of non-infiltrated water inside the WBZs. In this
case, a larger surface area can support soil not adapted to infiltration.
Even if the WBZ’s capacity to eliminate nutrients has not been proven in this study, the
WILWATER programme from A.I.L.E. (10) showed the willow’s capacity to export between
73 & 104% of nitrogen and between 29 & 140% of phosphorus during fertirrigation. Thus,
willow seems to have an exportation capacity linked to need, surface area, plantation density
and species.
Lastly, we are conscious that this study does not answer all our questions. It is only the
introduction to a much more detailed study of these Wooded Buffer Zones, the advantages of
which (protection of the natural environment, the contribution to new biodiversity, a better
landscaped integration of the site, wood production), still deserve to be investigated.

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