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Rapport de stage
ATELIER REEB
Université de Pau et
des Pays de l’Adour
Rapport de stage 2
Remerciements
L’occasion m’est aussi donnée d’exprimer ma gratitude envers Pierre Caumette pour
son appui durant la recherche de ce stage.
Et comme le bon déroulement d’un stage relève aussi des liens que l’on peut tisser en
dehors des heures de travail, ma sympathie va enfin pour les personnes que j’ai côtoyées
durant mon séjour à Strasbourg et qui m’ont accompagné tout au long de cette période.
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de macrophytes
Rapport de stage 3
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE 5
1. INTRODUCTION A LA PROBLEMATIQUE 15
2. ACTIVITES MENEES DANS LE PROJET 16
1. INTRODUCTION A LA PROBLEMATIQUE 18
1.1. EUTROPHISATION ET IMPLICATION DU PHOSPHORE 18
1.2. SOURCES, REJETS ET REGLEMENTATION 19
1.3. COMPORTEMENT DU PHOSPHORE DANS LES FILTRES PLANTES DE MACROPHYTES 21
2. LE PHOSPHORE : L’ELEMENT DANS LE MILIEU NATUREL 23
2.1. CYCLE BIOGEOCHIMIQUE 23
2.2. FORMES CHIMIQUES 25
2.3. FORMES PHYSIQUES 25
3. LE PHOSPHORE DANS LE SOL 27
3.1. AFFINITES PHYSICOCHIMIQUES DU PHOSPHORE 27
3.2. INFLUENCE DE LA MATIERE ORGANIQUE 27
3.3. EFFET TAMPON DU SOL 28
3.4. VERS UN MATERIAU DE RETENTTION DU PHOSPHORE ? 31
4. LE PHOSPHORE DANS LA PLANTE 33
4.1. ELEMENTS DE PHYSIOLOGIE VEGETALE 33
4.2. INFLUENCE DE LA FERTILISATION PHOSPHOREE 35
4.3. LE PHOSPHORE DANS LE SAULE 37
4.4. PHYTOEXTRACTION : BILAN ET PERSPECTIVES 39
5. A L’INTERFACE SOL-PLANTE : LA RHIZOSPHERE 42
5.1. MYCORHIZES : ELEMENTS DE COMPREHENSION 43
5.2. ENDOMYCORHIZES ET ECTOMYCORHIZES 44
5.3. MYCORHIZES ET NUTRITION PHOSPHATEE 46
5.4. MYCORHIZATION CONTROLEE POUR L’OPTIMISATION DU PRELEVEMENT DE PHOSPHORE 48
CONCLUSION 49
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Rapport de stage 4
Fig. 1 : Représentation schématique d’une filière à deux étages de Filtres Plantés de Macrophytes à écoulement
vertical
Fig. 2 : Coupe transversale schématique d’un Filtre à écoulement vertical
Fig. 3 : Coupe transversale schématique d’un Filtre à écoulement horizontal
Fig. 4 : Zone Tampon Boisée de la station d’épuration de Viviers-sur-Artaut (10)
Fig. 5 : Vue en plan d’une saulaie d’infiltration
Fig. 6 : Bassin d’orage de Rouffach (68)
Fig. 7 : Pilote expérimental : photo au terme du chantier et vue en coupe d’une cuve
Fig. 8 : Zones sensibles à l’eutrophisation ou à la pollution microbiologique en application de l’arrêté du 31
août 1999
Fig. 9 : Cycle du phosphore avec et sans perturbation anthropique
Fig. 10: Roches phosphatées - Années d’extraction restantes selon les réserves en 2005 et avec un taux de
croissance annuel de 2 %
Fig. 11 : Schéma simplifié des formes du phosphore dans l’environnement
Fig. 12 : Evolution du phosphore en fonction du pH
Fig. 13 : Cycle du phosphore dans le sol
Fig. 14 : Coupe transversale d’un tronc d’arbre
Fig. 15 : Evaluation du Coefficient Réel d’Utilisation du phosphore lors de l’apport d’engrais par la méthode
isotopique
Fig. 16 : Teneurs en phosphore Dyer en France pour la période 1990-1995
Fig. 17 : Mise en évidence du caractère limitant des nutriments
Fig. 18 : Interactions au sein de la communauté microbienne rhizosphérique des écosystèmes forestiers
Fig. 19 : Schéma explicatif des ectomycorhizes et endomycorhizes
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Rapport de stage 5
Introduction générale
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Rapport de stage 6
Le concept des Filtres Plantés de Macrophytes a été imaginé en RFA dans les années
60 par une botaniste, le Dr Seidel, à la suite d’une observation étroite de la vie des plantes des
marais et des marécages. Elle a en effet observé que les scirpes (Scirpus lacustris) étaient
capables d’absorber et de métaboliser, outre les sels minéraux, des substances organiques,
toxiques ou non.
Cette observation constituera le point de départ des premiers "Lits à Macrophytes" qu’elle
développe. Il s’agit, pour le premier procédé, de bassins d’eaux usées de faible profondeur sur
lesquels sont suspendus, à travers un filet métallique, des scirpes, d’une façon telle que leurs
racines pendent librement dans l’eau et afin de les contraindre à n’absorber que des composés
organiques et minéraux issus du bassin. Mme Seidel pensait en effet que l’abattement en
éléments minéraux et organiques était imputable à l’absorption par les plantes elles-mêmes, ce
qui s’est par la suite révélé inexact.
Quelques années plus tard, elle modifie son procédé qui deviendra la filière de référence. Le
système est breveté et quelques unités voient le jour, notamment en France.
En parallèle, et en s’appuyant sur les travaux du Dr Seidel, un autre scientifique allemand, le
Professeur Kickuth, a développé au cours des années 70 un autre type de filière, nommée
"Epuration par Rhizosphère". Il s’agit en fait d’un lit à écoulement horizontal précédé ou non
d’un dispositif de décantation de l’effluent brut.
C’est sur la base de ces travaux (en particulier de ceux du Dr Seidel) que le Cemagref
travaillera durant les années 80 et 90 à simplifier la filière et à en fiabiliser le fonctionnement,
avant de passer à la phase de développement.
L’Atelier Reeb a vu le jour en 1992 avec le souci d’un traitement qualitatif de l’eau et de
l’utilisation de végétaux adaptés aux milieux humides. C’est donc tout naturellement qu’il a
participé et contribué à l’essor de la filière d’épuration des eaux résiduaires par Filtres Plantés
de Macrophytes, que ce soit pour des effluents domestiques ou des effluents agro-alimentaires
(élevages, fromageries, viticulture, petites industries...).
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Rapport de stage 7
Selon les cas étudiés, l’Atelier Reeb peut être amené à proposer et à concevoir un
Filtre Planté à écoulement horizontal ou une Zone Tampon Boisée en finition de traitement.
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Rapport de stage 8
La spécificité de cette filière est que, contrairement aux autres filières de traitement
sur support fin, on travaille avec des eaux brutes pour l’alimentation du premier étage.
Un étage contient le plus souvent deux ou trois Lits alimentés en alternance, par bâchées.
L’objectif de cette alternance est de générer, en plus d’une bonne répartition hydraulique, une
succession de périodes d'alimentation et de repos qui favorise le renouvellement d'air dans le
Filtre et crée des périodes de ressuyage propices à la minéralisation ; en ce qui concerne le
premier étage, cette minéralisation entraine une réduction du volume des boues primaires
retenues en surface (accumulation de dépôts à raison de 10 à 15 mm/an). Le Lit est ainsi
décolmaté régulièrement et les matières brutes en surface sont réduites et stabilisées par
humification.
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Rapport de stage 9
Dans les Filtres à écoulement horizontal, le massif filtrant est totalement saturé en eau.
L’effluent est réparti sur toute la largeur et la hauteur du Lit par un système répartiteur situé à
une extrémité du bassin ; il s’écoule ensuite dans un sens strictement horizontal au travers du
substrat. L’évacuation s’opère par un drain placé à l’extrémité opposée du Lit, au fond et
enterré dans une tranche de galets drainants. Cette canalisation est reliée à un siphon
permettant de régler la hauteur de surverse, et donc celle de l’eau dans le Filtre ; le niveau
d’eau est maintenu à environ 5 cm sous la surface du matériau. Ceci permet d’éviter les
écoulements préférentiels en surface et assure un flux homogène (Fig.3).
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Rapport de stage 10
Plus sensibles au colmatage que les Filtres à écoulement vertical, ils sont
nécessairement alimentés par des eaux préalablement décantées ou ayant percolé sur au moins
un étage à écoulement vertical.
L’aération résulte uniquement des apports provenant des racines des plantes et de la diffusion
gazeuse dans la partie non saturée superficielle. L’apport d’oxygène est donc faible par
rapport à la demande totale et les surfaces utiles mises en œuvre sont de fait plus importantes
que celles des Filtres à écoulement vertical.
Les matières dissoutes sont dégradées dans la massif de filtration par la biomasse bactérienne
fixée sur le support.
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Rapport de stage 11
S a u la ie 2
1800 m 2
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Rapport de stage 12
En France, les Filtres Plantés à écoulement vertical, tels que développés par le
Cemagref et les acteurs de la filière, connaissent depuis quelques années un succès important
auprès des communes rurales de petite taille. Ils se révèlent intéressants pour le traitement des
MES, du carbone et une bonne nitrification des eaux résiduaires domestiques s’y effectue. Ils
permettent de surcroît de s’affranchir d’une gestion contraignante et problématique des boues
puisque l’alimentation du premier étage est effectuée avec des effluents bruts. La mise en
place d’une Zone Tampon Boisée en aval des Filtres permet par ailleurs de protéger le milieu
récepteur naturel en assurant un complément de traitement et en optimisant l’infiltration et
l’évapotranspiration des eaux.
Les facultés épuratoires naturelles des espèces hélophytes ou ligneuses plantées dans ces
stations laissent néanmoins demeurer quelques lacunes en matière de traitement : la
dénitrification et la déphosphatation, essentiellement, y sont limitées. Ces deux aspects sont
donc l’objet de travaux de recherche et développement, au sein du Cemagref en particulier,
mais aussi de la part des bureaux d’études impliqués dans la filière.
L’Atelier Reeb conçoit des stations d’épuration par Filtres Plantés de Macrophytes
basées sur le modèle du Dr. Seidel et conformes aux préconisations du Guide de
Recommandations (AGENCE DE L’EAU RMC, 2003). Ses activités le mènent à intervenir à
différents niveaux (maîtrise d’œuvre, assistance à maîtrise d’ouvrage, candidature suite à
appel d’offre) et lors des diverses étapes d’un projet (proposition d’avant-projet, dossier de
consultation des entreprises, dossier de conception, dossier de déclaration ou d’autorisation,
accompagnement de chantier, suivi de station, plantations). Il collabore par ailleurs à des
programmes de recherche en matière de phytoépuration et de phytorémédiation.
L’Atelier Reeb ne cherche pas à préserver une exclusivité quant à ses connaissances en
matière d’épuration par Filtres Plantés et ne vend donc pas un système breveté. Il propose ses
compétences avec un double souci d’adapter la filière au plus juste par rapport aux contraintes
et particularités de chaque site et de contribuer à une plus large diffusion de cette filière.
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Rapport de stage 13
Outre l’intégration paysagère et l’absence de production de boues, un des atouts essentiels des
Filtres Plantés de Macrophytes aux yeux des maîtres d’ouvrage réside dans la rusticité de la
filière. C’est une valeur défendue par l’Atelier Reeb : la simplicité des stations permet d’en
faciliter la maintenance et d’en limiter les coûts d’investissement et d’exploitation.
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Rapport de stage 14
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Rapport de stage 15
1. Introduction à la problématique
En Alsace, la viticulture est une activité de premier plan. Mais, si elle génère une
économie locale importante, elle engendre aussi un transfert problématique de polluants des
coteaux vers la nappe phréatique. En effet, 50 % des produits phytosanitaires épandus sont
employés au traitement de seulement 3,2 % de la Surface Agricole Utile. Et les substances
actives ou leurs métabolites ont pu être détectés dans 96 % des 734 points de collecte d’eau de
la nappe (dont 20 % dépassent les seuils de potabilité).
Les bassins d’orage collectent les eaux de ruissellement, ce qui permet à l’heure actuelle de
protéger les zones urbanisées des crues en évacuant les flots d’orage à débit contrôlé vers le
réseau. Au-delà de la fonction de stockage des eaux de ruissellement, ces dispositifs
pourraient contribuer à leur traitement et, par la même, limiter fortement la dissémination des
pesticides en-dehors des agrosystèmes viticoles.
- la conception et l’exploitation
d’un pilote comprenant des
sédiments issus du bassin d’orage,
et sur lesquels sont réalisés des
expériences de bio- et de
phytoremédiation ;
- la caractérisation du bassin
d’orage dans son fonctionnement
actuel (relevé floristique, qualité
des eaux d’entrée et de sortie,
comportement hydraulique...) et
l’optimisation de son
fonctionnement bio-hydraulique. Fig. 6 : Bassin d’orage de Rouffach (68)
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Fig. 7 : Pilote expérimental : photo au terme du chantier et vue en coupe d’une cuve
Le curage du bassin d’orage est dorénavant en mesure d’être réalisé. Avec les
sédiments ainsi prélevés, les expérimentations au sein du pilote pourront débuter.
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1. Introduction à la problématique
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Rapport de stage 19
En effet, dans un milieu riche en phosphore, une carence en azote peut apparaître, stimulant
alors la production de cyanobactéries capables de fixer l’azote atmosphérique. Les
cyanobactéries, de forte toxicité, empêchent ses prédateurs de les consommer. Leur
prédominance amplifie la dégradation du réseau trophique et permet, parallèlement, de libérer
les phosphates piégés dans les sédiments par réduction des composés du fer.
Parmi les données existantes sur le phosphore, il convient de distinguer celles qui se
focalisent sur les sources dans les eaux résiduaires de celles qui portent sur les rejets dans
l’ensemble du réseau hydrographique. Bien qu’un concepteur de stations d’épuration soit
directement concerné par les données portant sur le phosphore dans les eaux résiduaires, ces
dernières doivent être confrontées à celles ayant trait aux eaux superficielles. Les
contributions de chacun des secteurs à l’apport de phosphore dans les eaux superficielles ont
été estimées en recoupant plusieurs travaux (Tab. 1).
Tab. 1: Source et contribution relative des apports phosphorés dans le milieu naturel
(PELLERIN ET AL., 2003)
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Rapport de stage 20
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Rapport de stage 21
Le faible rendement sur le phosphore n’est pas spécifique à cette filière biologique.
Dans les stations d’épuration de type boues activées dépourvues de dispositif de
déphosphatation, l’abattement des concentrations en phosphore total de l’effluent est compris
entre 20 % et 40 %. Celui-ci est dû à l’exportation par l’extraction des boues excédentaires.
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Rapport de stage 22
organique et pour l’azote, on ne peut que transférer les molécules du phosphore de la phase
aqueuse sur un solide qu’on peut extraire du système à des intervalles de temps plus ou moins
espacés.
Il est généralement admis que ces solides peuvent être :
- des végétaux, au sein du filtre ou en aval du filtre
- de la biomasse bactérienne
- des minéraux, au sein du filtre ou en aval du filtre
- des sels de fer ou d’aluminium avec lesquels on fait précipiter le phosphore
Un des atouts majeurs de la filière d’épuration est l’absence de production de boues. Les
dépôts accumulés au fil des années constitueront plutôt un terreau qu’il conviendra de curer
aux environs de la dixième année.
Ainsi, même si une petite partie de l’abattement du phosphore observé est sans doute à
attribuer à une absorption par la biomasse bactérienne et à sa transformation partielle en
résidus organiques assez stables, la voie de l’exportation par la biomasse bactérienne est peu
significative.
Par ailleurs, si l’on désire conserver le caractère rustique des filières végétalisées, il semble
peu pertinent d’envisager la possibilité d’une précipitation du phosphore par des sels compte
tenu de la production de boues et de la sophistication de la filière qu’une telle option induirait.
Ce sont donc les caractéristiques liées au cycle du phosphore, autant ses affinités
chimiques que ses caractéristiques nutritives pour les végétaux, qui doivent être approfondies
et exploitées.
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Rapport de stage 23
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Rapport de stage 24
Fig. 10 : Roches phosphatées - Années d’extraction restantes selon les réserves en 2005 et
avec un taux de croissance annuel de 2 % (ECOSANRES, 2005)
L’exploitation des gisements met en jeu des quantités accrues de phosphore dans la biosphère,
et donc dans les sols et les eaux. Notons que le phosphore terrestre provient aussi de
l’altération naturelle des roches. Il est assimilé partiellement par les plantes, puis par les
animaux via la chaîne alimentaire. Une partie est retournée au sol via les excréments et la
matière organique morte; une autre entre dans le système des eaux continentales puis dans la
mer et les océans. Là, une fraction du phosphore est utilisée par les animaux marins pour leur
métabolisme ; une autre fraction rejoint les sédiments sous la forme d’animaux morts et de
particules. Beaucoup plus tard seulement, les roches sédimentaires sont ramenées en surface.
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Rapport de stage 25
Les phosphates sont les oxydes de phosphore les plus connus. Ce sont les sels de
l’acide orthophosphorique H3PO4. Cet acide peut s’ioniser selon le pH en H2PO4- (pKa = 2,1),
HPO42- (pKa = 6,6), PO43- (pKa = 12,4). Ces orthophosphates représentent 60 à 85 % du
phosphore total contenu dans les eaux résiduaires, la concentration étant d’autant plus élevée
que le temps de séjour dans le réseau de collecte est important.
Les polyphosphates sont des molécules comportant au moins deux unités phosphate. Leur
formule chimique est Mn+2PnO3n+1. Le pentoxyde de phosphore (P2O5) est également
intéressant à citer puisque les agronomes et les laboratoires d’analyse des sols expriment
souvent le résultat de la mesure de phosphore à partir de cet oxyde.
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Rapport de stage 26
Le phosphore dissous est présent dans l’eau et dans la solution du sol sous forme
minéral (orthophosphates liés ou non sous forme de colloïdes, polyphosphates) ou organique
(acides nucléiques, phospholipides, trioses phosphates, acide phosphorique de sucre).
Le phosphore particulaire regroupe toutes les formes de phosphore liées aux minéraux,
à des débris divers ou incorporées dans les organismes. Les phytines (ou phytates) constituent
la principale forme, jusqu’à 60 %, du phosphore organique particulaires dans les sols (ESSER,
1989). Quant au phosphore microbien, il représenterait 2 à 24 % du phosphore organique du
sol (LEMERCIER, 2003).
Comme il sera vu par la suite, le phosphore particulaire minéral peut être lié au calcium
(apatite), au fer (strengite), à l’aluminium (variscite), ou encore aux argiles, tout en pouvant
aussi être associé à un grand nombre de minéraux. Sa minéralogie est complexe et sa
spéciation solide est très mal connue, ce qui rend difficile l’évaluation de sa réactivité.
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Rapport de stage 27
Nous savons de l’agronomie que le phosphore est très bien retenu dans le sol, où il
forme des composés peu solubles avec le fer (sous la forme Fe3+), l’aluminium et le calcium,
généralement associés à des complexes d’échange de l’argile. Dans le cas des sols alcalins, les
réactions avec le calcium sont plutôt dominantes alors que, dans des sols acides, la fixation du
phosphore par le fer et l’aluminium devient prépondérante. Toutefois, si le milieu est
anaérobie, le fer précipite plutôt avec le soufre (cause de la couleur noire des boues
anaérobies) ; le phosphore reste alors libre dans le sol.
Dans le sol, la part de phosphore biodisponible est très faible ; elle atteint de 0,01 à 0,3
% de la matière sèche totale.
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Rapport de stage 28
Les effets possibles de la matière organique sur la rétention du phosphore sont donc
visiblement contradictoires. Il semble toutefois judicieux de traiter le paramètre phosphore en
sortie de station, ne serait-ce que pour minimiser l’impact de la biomasse sur la surface de
matériau accessible au phosphore.
- biotiques : assimilation par les plantes et les microorganismes, minéralisation des résidus
végétaux, de la litière et du phosphore organique du sol
- abiotiques : sédimentation, adsorption, précipitation et processus d’échange entre le sol et la
solution du sol
Le phosphore est dispersé dans la matrice du sol. Il est adsorbé à la surface des
particules constitutives du sol, essentiellement les argiles, les matières organiques et les
oxydes ou hydroxydes de fer ou d’aluminium. Les phénomènes d’adsorption et de désorption
présentent des cinétiques rapides par rapport aux réactions de précipitation ou de dissolution
comme le montre la figure 13. Pour cette raison, les phénomènes d’adsorption / désorption
contrôlent les concentrations en phosphore dans la solution du sol et, par conséquent, sa
mobilité et sa biodisponibilité.
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Rapport de stage 29
Ainsi, le traitement par le sol en finition, derrière une station d’épuration, peut être une
solution relativement facile à mettre en œuvre, au moins dans le cas où les sols en place sont
compatibles avec un épandage.
Puisque les applications sont généralement nettement plus extensives que dans le cas d’un
Filtres Plantés de Macrophytes, les contraintes hydrauliques sont moins importantes et la
saturation des sites d’adsorption du phosphore moins rapide.
Du fait de leur pouvoir fixateur, les réserves des sols en phosphore minéral sont très
importantes : des sols sableux en contiennent 1,5 à 2 t/ha, alors que certains sols plus lourds
peuvent contenir jusqu’à 5 t/ha dans le premier mètre de leur profondeur. Des générations de
végétaux ont en effet accumulé ce phosphore au cours des siècles car chacune de ces
générations a puisé quelques kilogrammes de phosphore par hectare dans les réserves
géologiques et les a restitués à la surface du sol sous forme de détritus (si les plantes n’ont pas
été récoltées). Dans les sols cultivés, une fumure généreuse a également contribué à
l’accumulation du phosphore, spécialement depuis l’apparition des engrais solubles.
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Rapport de stage 30
Dans la majeure partie des sols, les transferts avec les eaux du sous-sol sont cependant
très faibles, le lessivage du phosphore dans le sous-sol restant souvent négligeable : moins de
300 g/ha/an, sauf pour des sols sableux où il peut être considérablement plus important,
notamment dans le cas de l’apport de phosphore dissous avec du lisier ou des eaux usées.
Cette considération générale a pu être vérifiée lors d’expériences menées sur des Ttcr de
saules plantés sur des sols argilo-limoneux (ADCE, 2001). 4 années d’irrigation avec des eaux
pré-épurées de station d’épuration n’a produit un enrichissement réel en phosphore qu’au
niveau de l’horizon de surface ; l’horizon de profondeur (60 à 90 cm) n’aura vu sa teneur en
phosphore que très légèrement augmenter.
Différents travaux ont montré que des apports de longue durée d’engrais phosphatés
n’ont eu d’effets d’accumulation que sur les premiers décimètres d’un sol. Ainsi, en
Angleterre, l’apport de 33 kg de P/ha/an pendant un siècle sur une prairie n’a augmenté les
concentrations en phosphore que dans les 50 premiers centimètres du sol. Un autre essai a
démontré qu’un apport de 94 kg/ha/an pendant dix ans n’a causé une accumulation que dans
les 10 premiers centimètres.
Il semblerait ainsi que des apports excédentaires par rapport aux prélèvements par des
végétaux (ou en absence de prélèvement par des végétaux) ne contribuent pas à polluer les
eaux souterraines, même s’ils se poursuivent pendant quelques décennies (observation
applicable à la plupart des sols non sableux).
Pourtant, dans le cas qui nous intéresse, celui d’apports plus réguliers d’eaux chargées
en phosphore qu’une fertilisation ponctuelle, la problématique est différente.
Des études menées en Australie (MUNEER ET AL., 2004), sur un sol argileux recevant une
fertirrigation fréquente (10 à 12 fois par an), ont mis en évidence une migration verticale
importante du phosphore par adsorption-désorption favorisée par la répétition des charges
hydrauliques appliquées. Les horizons superficiels du sol, notamment, voient leur capacité de
rétention du phosphore réduite au fil du temps et des sollicitations. Des concentrations de 28
mg/L ont ainsi pu être mesurées dans les eaux percolées à 2 mètres de profondeur.
Ceci est d’ailleurs corroboré par des travaux sur l’épandage massif de déjections animales
(CACHOT ET AL., 2000). En effet, bien que le sol ait une forte capacité à retenir les
orthophosphates, les apports massifs de lisiers saturent les sites réactionnels du sol vis-à-vis
des orthophosphates, non seulement par l’ajout d’orthophosphates, mais aussi en réduisant les
propriétés initiales de fixation par enrobage et agrégation des particules de terre.
Traitement des pesticides et déphosphatation des eaux résiduaires dans les filières plantées
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Rapport de stage 31
Il convient donc d’être prudent dans l’utilisation des facultés épuratoires des sols,
lesquelles sont liées, outre à la nature même de ces sols, à l’utilisation qui en sera faite.
Une des approches développées pour limiter les rejets en phosphore en aval de station
serait d’utiliser les affinités chimiques énoncées ci-dessus pour en assurer la rétention par
précipitation sur un matériau défini et rapporté. Cette voie de traitement suppose l’emploi
d’un matériau à des coûts de fourniture et de transport raisonnables, capable de fixer les
phosphates dans un volume relativement faible avec une durée suffisamment longue pour que
le remplacement du matériau à sa saturation devienne économiquement envisageable. A ces
contraintes, doit s’ajouter celle de caractéristiques hydrauliques compatibles avec le
fonctionnement de la filière, excluant ainsi les complexes argileux.
Dans cette optique, des travaux ont été effectués sur différents matériaux (MOLLE, 2003):
hydroxydes de fer (Ferrosorp, Goethite, Hématite...), béton concassé (mélange de calcium, de
fer et d’aluminium), calcite (CaCO3) & apatite (Ca5(PO4)3F).
Dans la famille des hydroxydes de fer, les études réalisées sur le Ferrosorp ont mis en
évidence que son utilisation nécessiterait des périodes d’oxydation afin de permettre une
rétention pérenne des phosphates. Il présente par ailleurs une capacité d’adsorption limitée et
un coût relativement élevé qui ne répondent pas aux exigences technico-économiques de la
filière.
En ce qui concerne le béton concassé, matériau bon marché, ses propriétés d’oxyde de
calcium lui confèrent une bonne aptitude à retenir le phosphore au démarrage de l’installation.
Cependant, ces mêmes propriétés conduisent inévitablement à une forte élévation de pH
amenant l’eau de sortie à pH 11. Ceci conjugué à la difficulté à terme de garantir un rejet
satisfaisant en phosphore conduit à écarter l’éventualité d’une utilisation de ce matériau.
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Rapport de stage 32
La calcite, quant à elle, n’engendre pas de rejets basiques. Elle présente une bonne
capacité de rétention, bornée toutefois à un seuil de 2 mg(P).L-1 du fait des équilibres ioniques
qui s’établissent, et en-dessous duquel il est difficile de descendre. Ce phénomène limite les
potentialités de la calcite pour la déphosphatation des eaux usées. Pour autant, des études
axées sur la rétention du phosphore par de la poudre de coquilles d’huîtres (naturellement
constituées de calcite) ont montré la similitude dans la réponse au phosphore de ce composé
par rapport à la calcite (NAMASIVAVAM, 2005). Ce procédé serait coûteux puisqu’il est vendu,
en granulats de 4 mm, à environ 250 €/T.
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Rapport de stage 33
Chez les végétaux, le phosphore est un constituant des nucléotides, des phospholipides
et des acides nucléiques ; il a donc un rôle constitutif.
Le phosphore intervient également comme élément nutritif indispensable à un grand nombre
de processus biochimiques tels que la respiration ou la production d’énergie (photosynthèse),
son stockage, son transport et son utilisation. C’est effectivement la très énergétique liaison P-
P qui, via la molécule d’ATP, assure le stockage de l’énergie issue de la respiration et du
cycle de Krebs. Elle permettra notamment la fixation du carbone au cours du cycle de Calvin
et, de fait, la synthèse de l’amidon et du saccharose.
Le prélèvement du phosphore par les racines se fait surtout sous forme ionique
(H2PO4- ou HPO42- selon le pH du sol), au niveau des cellules corticales des poils absorbants
ou des mycorhizes. H2PO4-, forme retrouvée dans les sols acides, est la plus assimilable par
les plantes.
Il est à noter que le phénomène d’efflux racinaire, libération de substances des racines vers le
sol, peut, dans le cas des phosphates, excéder le prélèvement par la plante. On assiste alors à
une diminution de la teneur en phosphore total des plantes. Cela se produit en particulier
lorsque les plants sont brutalement transférés dans un milieu dépourvu de phosphate et
d’autant plus que la température du sol est basse.
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Rapport de stage 34
De manière générale, on trouve des variations selon les organes d’une plante. La
graine est plus riche en phosphore mais plus pauvre en potassium que la plante. Les parties
âgées sont plus riches en calcium tandis que les parties jeunes sont riches en potassium,
phosphore et azote.
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Rapport de stage 35
En fertilisation agricole, même lorsque les engrais sont apportés sous forme soluble, la
part prélevée par les cultures n’excède pas 20 à 30 % de cet apport ; l’autre partie du
phosphore apporté réagit avec les constituants du sol et évolue progressivement vers des états
moins disponibles pour les végétaux. Ainsi, la plus grande partie du phosphore extrait par les
racines provient de la phase solide du sol.
Hormis quelques cultures très exigeantes, il est admis que le phosphore ne contrôle
plus la production végétale au-delà d’un seuil compris entre 220 et 250 mg(P2O5)/kg selon la
méthode Dyer. Passé ce seuil, le phosphore alimente le stock du sol, ce qui est le cas d’un
certain nombre de régions françaises (Fig.16).
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Rapport de stage 36
Dans la catégorie des espèces ligneuses, plusieurs études se sont portées sur la
fertilisation phosphorée du pin (BEN BRAHIM, 1996). A partir d’expériences menées sur des
espèces de pin maritime, des effets bénéfiques d’une fertilisation phosphorée sur la croissance
ont été observés jusqu’à l’âge de 16 ans. Elle a permis d’allonger la période de croissance des
tiges et ainsi d’en augmenter la hauteur (+ 10 % pour le pin). Les arbres avaient une meilleure
résistance au vent quoique la densité du bois ait été diminuée.
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Rapport de stage 37
Avec les bouleaux, les saules sont les premiers arbres à coloniser les friches.
Les feuilles contiennent la majorité des éléments minéraux (Tab.3). Après qu’elles
soient tombées au sol en automne, elles sont décomposées par les bactéries ainsi que par les
exsudats racinaires en cas de besoin de la plante. Les éléments minéraux y sont recyclés dans
la plante durant les années qui suivent.
N P K
Tab. 3 : Teneurs moyennes en N, P et K des feuilles, racines et tiges de saule (en g.kg-1)
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Rapport de stage 38
Dans les essais de fertirrigation, les résultats sont assez disparates ; ils apportent
néanmoins des ordres de grandeur quant aux facultés épuratoires des saules (Tab.4).
Tab. 4 : Capacités d’exportation minérale estimées suite aux suivis de Ttcr de saules
Des analyses après épandage de boues biologiques sur des saules jeunes ont aussi été
réalisées dans le cadre du programme Wilwater (Tab.5). Elles sont révélatrices d’un seuil de
saturation quant à la capacité des saules à accentuer leur prélèvement de nutriments avec
l’augmentation des apports.
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Rapport de stage 39
Enfin, en considérant une irrigation sur 240 jours de la saulaie, Jossart avance des
chiffres de dimensionnement, vis à vis du phosphore notamment, de 60 EH/ha (P), 105 EH/ha
(N) et 375 EH/ha (eau) (JOSSART, 2002). En procédant de la même manière et sur la base
d’une irrigation pendant 365 jours avec un apport de 3,5 g(P)/EH/j, un rejet à 2 mg(P)/L et
une exportation de 10 kg(P)/ha/an, on obtiendrait environ 8,5 EH/ha (13 EH/ha avec 15
kg(P)/ha/an). Ce dimensionnement, tout à fait théorique, n’inclut ni la rétention par les
minéraux du sol ni les autres interactions possibles.
Des essais réalisés en culture hydroponique (MANT ET AL., 2003) avancent des rendements
épuratoires intéressants, en particulier à l’égard du phosphore (90,6 %). Ces expériences,
conduites sur 19 semaines sur des graviers 5-10 mm, ne donnent pas d’information sur la
teneur en calcaire des granulats employés comme substrat, le calcaire pouvant être le facteur
d’abattement principal du phosphore en cas de teneurs élevées.
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Rapport de stage 40
transfère le phosphore dans les rhizomes à l’automne. Ceci ne représenterait, pour des
surfaces de 2 m2/EH, que l’apport de 3 jours environ.
Le faucardage estival des Filtres Plantés de roseaux est par conséquent dénué d’intérêt
opératoire, d’autant plus que, répété, il serait susceptible d’affaiblir les roseaux, de les rendre
moins compétitifs par rapport à d’autres types de végétation et pourrait les faire disparaître à
terme (ESSER ET AL., 2005).
- Dans les conditions naturelles, les teneurs en phosphore dans la biomasse produite
annuellement ne varient pas beaucoup entre les différentes espèces de plantes : elles
restent toujours de l’ordre de quelques grammes par kilogrammes de matière sèche
produite. En moyenne, la plante en contient à hauteur de 0,2 % de la matière sèche
totale. La production de matière sèche par an est en revanche plus variable : si on
souhaite optimiser l’absorption du phosphore par des plantes, on peut chercher des
plantes ayant une forte production de biomasse, par exemple des herbacées ;
A l’heure actuelle, deux types de cultures sont proposées en France pour une
exportation des nutriments par récolte de la biomasse : les Taillis de saules à courte ou très
courte rotation (TTCR) qui ont été abordés précédemment et, depuis peu, l’utilisation des
bambous. On peut en effet attendre des bambous, du fait de leur importante production de
biomasse, une assimilation relativement importante du phosphore ; des valeurs de 250
kg(P)/ha/an sont annoncées (PHYTOREM, 2007).
Il peut aussi être mentionné la biomasse végétale produite par des algues dans les
lagunes. Elle permet, par assimilation et sédimentation, un traitement partiel du phosphore
(rendements de l’ordre de 60 à 70 % sur le phosphore). Ainsi, trois lagunes d’une surface
totale de 5 m2 en aval d’un premier étage de Filtres Plantés de Macrophytes permettent
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Rapport de stage 41
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Rapport de stage 42
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Rapport de stage 43
Dans cette association, les hyphes d’un champignon colonisent les racines d’une plante. Les
hyphes sont l' organe principal des champignons (rappelons que ce que l' on appelle
couramment "champignon", à savoir
l'ensemble pied-chapeau que l'on cueille,
n'est en réalité qu'un organe éphémère du
champignon, le carpophore). Les hyphes se
présentent comme de fins filaments,
capable d'occuper très densément un grand
volume de sol.
Les mycorhizes assurent une fonction écologique essentielle et sont à l'origine des
écosystèmes les plus complexes. Les mycorhizes sont en interaction avec les bactéries du sol
(Pseudomonas), les autres mycorhizes et les autres champignons ainsi qu'avec les prédateurs
et parasites aériens des plantes.
Leurs mycéliums (ensemble des hyphes) forment des réseaux interconnectés qui influencent
le fonctionnement des écosystèmes (cycles biogéochimiques, composition des communautés
végétales, alimentation carbonée des plantules pendant leur développement, modification de
la compétition...) en permettant des flux organiques et minéraux (azote, phosphore, eau...) à
travers le sol. Ces transferts remettent en cause le concept de spéciation par compétition pour
les nutriments entre les plantes d'un écosystème.
Contrairement à une idée répandue, la relation mycorhizienne n'est pas exclusivement
symbiotique car les transferts de substances du champignon à la plante n'augmentent pas
toujours la "fitness" (critère de définition de la symbiose). Les bénéfices varient hautement en
fonction du génotype des partenaires et de l'environnement et sont difficiles à évaluer,
particulièrement pour les plantes pérennes. Elles pourraient ne bénéficier de la symbiose
uniquement que sur de courtes périodes, à différents moments de leur vie. Il existe en fait un
continuum de relations entre les partenaires, de la symbiose au parasitisme en passant par la
saprotrophie (la nature de la relation est descriptible en fonction du rapport coût/bénéfice).
C’est ainsi que la truffe (Tuber melanosporum) tue les plantes qui entourent son hôte. En
effet, la mycorhization est continuellement instable en raison des conflits d'intérêts entre les
partenaires et de la pression de sélection qui pousse chaque partenaire à être le plus
parasitique possible. Un parasitisme trop important peut néanmoins conduire à la rupture de
l'association, celle-ci étant réversible.
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Rapport de stage 44
Les interrelations qui unissent les mycorhizes aux autres organismes vivants de leur
environnement immédiat conduisent à des comportements particuliers :
- l'attaque des plantes par des herbivores provoque une modification rapide des communautés
mycorhiziennes, les espèces demandant le moins de carbone étant favorisées, mais la nature
de la population mycorhizienne modifie également, positivement ou négativement, les
capacités de défense des plantes ;
Les structures générées par l'association mycorhizienne peuvent être classées sur la
base de critères écologiques, morphologiques et physiologiques. On en distingue plusieurs
types parmi lesquels deux prédominent : les endomycorhizes et les ectomycorhizes (Fig.19).
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Rapport de stage 45
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Rapport de stage 47
Les champignons mycorhiziens sont tous hétérotrophes pour le carbone et la plupart le sont
pour les vitamines telles que la thiamine et la biotine.
Pour la grande majorité de ces champignons, la source essentielle de carbone est fournie par
la plante-hôte sous forme de saccharose, glucose et fructose, mais certaines espèces utilisent
des protéines et des complexes polymérisés, comme la cellulose, la lignine. Quand le
champignon n'est pas associé à la plante-hôte, sa capacité à dégrader les composés
macromoléculaires, notamment la lignine, est limitée.
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Rapport de stage 48
A l’image de ce qui est parfois développé pour la bioremédiation des métaux lourds,
une exportation végétale du phosphore pourrait être assistée par l’inoculation de souches
mycorhiziennes appropriées. Ceci implique la sélection de mycorhizes performants ainsi
qu’une bonne connaissance des facteurs de régulation de leurs développements.
Afin de mieux appréhender les stratégies mises en œuvre par les ectomycorhizes
associées aux racines de saules (Salix repens), des essais sur des pousses ont été menés avec
des inoculums de différents champignons (VAN DER HEIJDEN ET AL., 2003). Après sélection
selon des critères d’impact positif sur le prélèvement nutritif, l’espèce Cortinarius trivialis a
été sélectionnée. Les observations incitent à conclure que si le prélèvement en phosphore par
la souche s’accroît avec la quantité de mycorhizes introduite, il n’en est pas sensiblement
augmenté, du moins au terme des 18 semaines que durait l’expérience.
Par ailleurs, il a été relevé à plusieurs reprises qu’une fertilisation azotée peut réduire
l’effet positif des mycorhizes sur la croissance du saule (Salix viminalis). En effet, la
réduction de colonisation mycorhizienne engendrée par un apport d’azote peut, dans certaines
conditions, réduire le bénéfice de cette fertilisation sur la production de biomasse du saule
(BAUM ET AL, 2002). Il y a altération des morphotypes, c’est-à-dire changement des espèces
associées, ce qui permet de suggérer soit une inhibition sélective, soit une promotion de
certaines espèces fongiques. Ainsi, l’augmentation de biomasse attendue dans un Taillis de
saules à Très Courte Rotation recevant une fertilisation azotée devrait être mise en regard
avec les effets secondaires que l’on peut attendre sur les mycorhizes. La teneur en azote d’un
sol pourrait même être utilisée comme paramètre prédictif des effets d’une fertilisation sur les
réponses mycorhiziennes des plantations de saules.
Il est en outre avéré que la formation mycorhizienne est dépendante des conditions du sol. La
colonisation mycorhizienne est davantage favorisée dans un sol sableux que dans un sol
argileux. Et la teneur en phosphore d’un sol, par exemple, affecte la production de mycélium
extramatriciel des ectomycorhizes du saule. A long terme, cela agit donc négativement sur
l'installation des mycorhizes. A court terme, la plante semble en revanche ne pas être en
mesure de réguler son taux interne de phosphore et continue à en prélever.
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Rapport de stage 49
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Rapport de stage 50
Conclusion
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Rapport de stage 51
Un bureau d’études tel que l’Atelier Reeb qui évolue dans un secteur, celui de
l’épuration des eaux résiduaires par Filtres Plantés de Macrophytes, à la fois en plein essor
mais aussi de plus en plus concurrentiel, se doit de continuellement travailler à une certaine
innovation technologique. C’est vers cette partie des activités de la société que s’est plus
particulièrement orienté mon stage, même si j’ai pu mettre cette période à profit pour
appréhender les fonctions d’un chargé d’études.
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de macrophytes
Rapport de stage 52
phosphorés, sont relativement faibles au regard de ceux des grosses unités ou de ceux
engendrés par le secteur agricole.
A la date de rédaction de ce rapport, mon stage, s’il n’est pas terminé, m’a d’ores et
déjà permis d’aborder les différentes facettes de l’activité de l’Atelier Reeb. Il m’a en effet été
donné de prendre en charge des dossiers de conception de stations d’épurations et
d’approfondir les thématiques qui ont été l’objet de ce rapport, tout en menant parallèlement
et ponctuellement des activités autres.
Le temps restant avant le terme de ce stage devrait être profitable à l’avancement et à
l’approfondissement de l’étude bibliographique, tout particulièrement sur les performances
envisageables de l’apatite et de la struvite, mais aussi sur l’exploitation de la littérature
relative aux liens entre rhizosphère et phosphore.
Traitement des pesticides et déphosphatation des eaux résiduaires dans les filières plantées
de macrophytes
Rapport de stage 53
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de macrophytes
Résumé
La forte demande actuelle pour les stations d’épuration par Filtres Plantés de
Macrophytes témoigne du fait que la filière répond aux attentes en ce domaine, en particulier
celles des petites collectivités.
Il n’en demeure pas moins qu’elle présente des performances épuratoires limitées sur
certains paramètres, spécialement en ce qui concerne la pollution phosphorée. De nombreux
travaux scientifiques se penchent sur cette problématique commune à toutes les filières
d’épuration, tant le phosphore présente des caractéristiques particulières. L’étude
bibliographique réalisée dégage deux voies d’investigation intéressantes et
encourageantes pour l’extraction du phosphore : la rétention sur un matériau phosphaté
(apatite, struvite) mais aussi l’assimilation végétale assistée d’une mycorhization et
d’inoculations de bactéries sélectionnées à cette fin. La viabilité de chacune de ces deux
options nécessite néanmoins d’être approfondie.
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