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Chapitre II 

: Teneur d’eau dans les


solides
I- Définitions

Soit un solide humide constitué d’une masse de matière sèche ms et d’une masse d’eau
me
me. la concentration de l’eau s’exprime le plus souvent en fraction massique W =
me +ms
me
(base humide), soit en rapport massique X = (base sèche), cette dernière définition
ms
qui rapporte les concentrations à une base sèche (invariant) est recommandée dans les
calculs de séchoir, elle permet d’effectuer directement des opérations d’addition et de
soustraction. Les flux de d’eaux sont alors exprimés à l’aide du produit du débit de
matière sèche par le rapport massique X. Compte tenu de ces définitions ; on en déduit
W X
ces relations : X = . w= .
1−w 1+ x

II- lois d’équilibre d’humidité


Ces relations présentées les plus souvent sous forme graphique (isothermes de sorption),
traduisent l’équilibre thermodynamique entre le solide humide et l’atmosphère qui
l’entoure. Ces courbes sont le plus souvent représentées à température constante
(isotherme de sorption), en portant la quantité d’eau contenue dans le solide X en
fonction de l’humidité relative de l’air humide en équilibre thermodynamique avec ce
dernier ; cette dernière grandeur notée φ est encore égale à l’activité a w de l’eau dans le
solide humide considéré.
P
φ= v =a w (Équilibre thermodynamique). C’est une grandeur sans dimension qui
P vsat
varie entre 0 et 1.

On constate que l’humidité d’équilibre d’un système donné dépend :

 De la nature et de la texture du produit (surface spécifique, rayon et forme des pores).


 De la manière dont l’équilibre est réalisé.
 De la pression de la vapeur d’eau et de la température du l’air qui l’entoure.

Ainsi une courbe type se présente sous la forme suivante.

Figure 1 : isotherme d’adsorption


III- Influence du mode de réalisation de l’équilibre et de la
température

Selon que l’équilibre est atteint par adsorption (humidification) ou par désorption
(séchage), la courbe n’est pas tout à fait la même (phénomène d’hystérésis). La quantité
fixée à l’équilibre en faisant décroitre l’humidité relative de l’air est supérieure à la
quantité fixée en opérant en mode inverse.

Figure 2 : phénomène d’hystérésis

Par ailleurs, la teneur en humidité à l’équilibre diminue quand la température augmente.


Figure 3 : influence de la température sur l’isotherme de sorption
IV- nature de l’humidité interne

L’eau présente dans le solide humide correspond à plusieurs types d’humidité :

 L’eau non liée, appelée parfois eau superficielle parce qu’il occupe les macropores du
produit ou surface extérieure (produit granuleux). Cette eau exerce une pression de
vapeur P égale à la pression de vapeur saturante Ps à la température considérée.

 L’eau liée qui correspond à l’eau adsorbée à la surface interne du matériau poreux, en
une ou plusieurs couches (phénomène de physisorption) et à l’eau contenue par
capillarités dans les pores les plus fins du matériau. Cette eau qui correspond à la
fraction la plus difficile à éliminer, exerce une pression de vapeur inférieure à la
pression de vapeur saturante Ps à la température considérée. L’ordonnée du point qui
sépare les deux domaines (eau non liée et liée) définit la limite hygroscopique X hy du
matériau. Pour les produits cellulaires comme les produits biologiques (bois,
légumes…etc.) elle correspond à l’état où les cavités entre cellules sont vidées de
liquide alors que les parois et l’intérieur de celles-ci sont encore saturés. Pour une
température donnée, cette eau n’est fonction que de la nature du matériau.

 L’eau chimiquement liée : encore appelée eau de cristallisation et qui subsiste au


cours du séchage. L’humidité d’équilibre, Xe correspond au taux limite d’humidité
auquel un matériau peut être séché avec un air de caractéristiques thermodynamiques
données (température, pression). A la différence de la limite hygroscopique, elle
dépend de conditions opératoires. Par conséquent, il n’est possible d’enlever par
séchage que l’humidité évaporable, différence entre l’humidité totale et l’humidité
d’équilibre correspondant aux conditions de séchage utilisées.

V- Enthalpie de sorption
Essayant de comparer l’enthalpie de l’eau à l’état adsorbée dans les pores du produit avec
l’enthalpie à l’état libre :

Dans le domaine hygroscopique, pour évaporer l’eau liée au solide, il faut fournir une
quantité de chaleur ΔHs égale à la somme de la chaleur latente de vaporisation ΔHv et de
la chaleur différentielle de sorption ΔHad (en valeur absolue).

Posons ΔHs = ΔHv + ΔHad [1]

La chaleur latente de vaporisation de l’eau pure est donnée la relation de CLAPEYRON :

d (ln Psat ) −∆ H v
= [ 2]
d ( )
T
1 R
R : CGP (8.314 J/mol K) ; ΔHv : (J/mol).

De la même manière, avec l’eau adsorbée, on a :

d ( lnP ) −∆ H s
= [3 ]
d ( )1
T
R

Soit par soustraction : ΔHad = ΔHs - ΔHv

P
d (ln )
p sat
→ ∆ H ad=−R
1
d( )
T

d (ln a w )
∆ H ad=−R
Ou encore
d ( T1 )
ΔHad est encore appelée chaleur de mouillage ( ou de liaison).
Exprimée sous forme intégrale, cette dernière relation donne.
x2
1
∆ H ad= ∫ ∆ H ad dx
x2 −x1 x1

Application ;

On vous demande de :

- Calculer la chaleur de mouillage ou de liaison ΔHad, quand on a une température de


40°C et une teneur en eau du produit de 6%. En déduit la chaleur de séchage. Sachant
qu’à 40°C, la chaleur d’évaporation ΔHv=2420kJ/kg et l’humidité relative de l’air est
de 32.5%.

- Déterminer la chaleur d’adsorption ΔHad, quand on passe de 20°C à 60°C pour une
humidité du produit égale à 6%. Sachant que l’humidité relative à 20°C et 40°C sont
respectivement 29% et 40%.

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