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Sciences et Techniques
Filière :
Agroalimentaire
Module M33 :
Procédés Agroalimentaires (2)
Par
Pr. Hind Mouhanni
Année : 2020-2021
PROCEDES DE CONSERVATION DES ALIMENTS
INTRODUCTION
Les techniques de conservation des aliments ont été toujours utilisées par l’homme pour
préserver les aliments pendant les périodes de disette. Ces techniques visent à empêcher
la multiplication des microorganismes de manière à conserver la comestibilité et les
propriétés gustatives et nutritives des produits alimentaires. La plupart des méthodes
utilisées sont anciennes et établies grâce à une démarche empirique.
les premières et simples méthodes de conservation (le séchage), ont succédé les
techniques de salaison, la conservation par le sucre (les confitures) et la fermentation
(vin, fromage, …)
Aujourd'hui, les génies des procédés permet de comprendre les fondements de ces
méthodes. On peut :
✓ inhiber le développement des microorganismes par le froid (réfrigération ou
congélation) ;
✓ tuer les microorganismes par la chaleur (appertisation, pasteurisation...) ou avec
un antiseptique (fermentation...) ;
✓ supprimer l'eau disponible (déshydratation, salage, sucrage ...) etc... ;
Le séchage est une opération unitaire mettant en jeu un transfert de matière (l’eau
imprégnant le produit passe à l’état de vapeur et est récupéré par l’air et un transfert
thermique (une fourniture de chaleur permet le changement de phase du liquide).
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L’eau peut interagir avec la matière séchée d’une façon spécifique dépendant de la nature
du produit, de sa composition, de sa structure . La quantité d’eau dans la matière est
identifiée à travers le taux ou la teneur en eau de la matière.
a) ACTIVITE DE L’EAU Aw
L’activité de l’eau est la quantité d’eau disponible pour les microorganismes, elle sert pour
les réactions d’hydrolyse, les métabolismes variés, le transfert des nutriments et pour
l’excrétion des métabolites.
Lorsque la bactérie se trouve dans un milieu à faible activité d’eau, il y aura plasmolyse de
la cellule et dans certains cas sa mort. Exemple : les levures et les moisissures peuvent se
développer jusqu’à des aw de 0,6.
• Eau liée : une partie de l’eau est retenue par les substances. Elle ne fait pas partie de
la phase hydrique réelle et ne contribue pas à la dissolution des éléments solubles tels
que le sel… L’eau liée peut, par contre, être adsorbée par des forces de cohésion plus
importantes avec la matrice solide et/ou avec les autres molécules d’eau (forces
physico-chimiques de type Van der Waals, liaison hydrogène ou autres).
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• par évaporation et entrainement à l'aide d'un gaz, généralement de l'air :
consiste à placer un corps humide dans un courant d’air (ou un autre gaz)
suffisamment chaud et sec. Dans ces conditions, il s’ établie spontanément entre ce
corps et le gaz un écart de température et de pression partielle d’eau tel :
- qu’un transfert de chaleur s’effectue de l’air vers le produit ;
- qu’un transfert de la matière (eau) s’effectue en sens inverse.
Pour favoriser le séchage, on est souvent amené à fournir l'énergie nécessaire pour
vaporiser le liquide que l'on veut éliminer. Cette énergie peut être apportée :
• par conduction, le solide humide étant mis en contact avec une paroi chauffée ;
• par convection, le solide humide étant mis en contact avec un gaz (en général de
l'air chaud) qui sert à entrainer le liquide vaporisé (le séchage est alors
isenthalpique)
• par rayonnement.
Nous ne traiterons ici que la technique de séchage par l’air (entrainement) qui est la plus
répandue par ailleurs.
On définit la capacité évaporatoire (CE) d’un séchoir comme étant le débit d’eau qu’il
est capable d’enlever au produit. La capacité évaporatoire est donc un débit d’eau
évaporée qui s’exprime en kg/h ou tonne/h .
L’air contenant de l’eau sous forme de vapeur peut se définir d’un point de vue
thermodynamique par trois paramètres : l’humidité absolue (HA) et relative (HR), la
température (ϴ) et l’enthalpie (hm).
On définit l’humidité absolue d’un air comme la masse de vapeur d’eau en kg que contient
1 kg d’air sec. On la notera HA exprimée en Kg d’eau par Kg d’air sec :
me
HA =
ma
. = n.R.T
PV
P pression des gaz parfait, Volume du gaz (m3), n le nombre de moles, R constante des gaz
parfait (J.mol-1 . K-1) et T température absolue.
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m P.V
n= = = K .P
M R.T
V
Avec K égal à ; on en déduit :
R.T
m = K .P.M
Si Pe est la pression partielle de vapeur d’eau (M= 18 g.mol -1) pour pression totale du
mélange Pt, la pression partielle de l’air (M= 28,9 g.mol -1). Alors :
18.Pe
HA =
28,9.( Pt − Pe )
18.H R .Pe0
HA =
28,9.( Pt − H R .Pe0 )
Un air dont l’humidité absolue est constante, va voir son HR varier avec la température :
plus sa température augmente plus l’ HR diminue et inversement. La température à partir
de laquelle la première goutte de condensation apparait est appelée point de rosée.
➢ L’air doit être le plus sec possible pour avoir une capacité évaporatoire
maximale ( Ha et HR faibles).
Pour augmenter Ha, il suffit d’envoyer de la vapeur d’eau ou de l’eau finement pulvérisée
(atomisée) dans cet air.
Pour diminuer Ha, il faudra envoyer cet air sur une surface froide (batterie froide) pour
le refroidir à sa température (point) de rosée : l’air va perdre de l’eau.
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On nomme température humide (ou température de bulbe humide) la
température donnée par une sonde enrobée d’une mèche humidifiée placée dans un
courant d’air . Il faut retenir que la température humide est la température prise par la
surface du produit durant la phase de séchage à allure constante d’un séchage par
entraînement (voir plus loin).
Remarque : on peut mesurer l’HR d’un air en mesurant la différence des deux
températures (Ts-Th) et en utilisant une abaque. En effet, la différences des température
(Ts-Th) augmente lorsque l’Hr de l’air diminue.
L’enthalpie de l’air humide définit le contenu énergétique de cet air. L’enthalpie de l’air
correspond ha correspond à
ℎ 𝑎 = C𝑎 . θ
hv = H A .( L0 + Cv . )
hm = Ca . + H A ( L0 + Cv . )
hm = 1, 01. + H A (2500, 4 + 1,93. )
• Température sèche T (en °C) : les isothermes sont des droites légèrement
croissantes en fonction de l’humidité absolue avec graduations sur l’axe des
ordonnées
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• Enthalpie H : les isenthalpes sont des droites parallèles décroissantes
Pour le diagramme utilisable pour des températures sèches jusqu’à 55 °C, on peut
également lire la température humide de l’air.
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A titre d’exemple, on peut donner les caractéristique du point HA= 0,03 Kj d’eau /Kg d’air
sec :
- L’humidité absolue HA= 0,03 Kj d’eau/Kg d’air sec , cette valeur se lit sur l’axe des
abscisses à la verticale du point ;
- L’enthalpie hm= 160 Kj/kg, lue directement sur l’isenthalpe ;
- Une humidité relative HR = 10%, lue directement sur la courbe à HR constante ;
- Une température sèche ϴ = 80°C, lue directement sur l’isotherme ;
- Une température humide ϴh= 39,2 °C, obtenue à l’intersection de l’isenthalpe h m=
160 Kj/kg et la courbe de saturation HR = 100% et la verticale du point ;
- Une température de rosée ϴr= 31,6°C : cette valeur se lit sur l’isotherme à
l’intersection de la courbe de saturation HR = 100% et de la verticale du point.
On définit l’humidité d’un produit ou teneur en eau comme la masse d’eau que contient le
produit. On utilise fréquemment des pourcentages (%).
Remarque :
On peut aussi calculer la teneur matière sèche (M S) du produit , (Ms) s’exprime aussi
en % : en g de MS / 100 g de produit
a) l’activité de l’eau
Pendant un séchage, c’est d’abord l’eau libre qui est évaporée ; plus le séchage se poursuit,
plus l’eau qui reste dans le produit est difficile à évaporer car elle est de plus en plus liée.
b) la surface spécifique
Plus la surface de contact avec l’air est importante, plus la capacité évaporatoire sera
élevée. On parvient notamment à augmenter ce paramètre en augmentant la surface
spécifique (m2/kg) du produit en le fragmentant ou le pulvérisant (spray pour les
liquides).
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II.2 Vitesse du séchage
Si on considère un produit humide placé dans un courant d’air chaud et sec, on observe
au cours de l’opération de séchage que l’eau s’évapore du produit à différentes vitesses
dx
suivant : V (t ) =
dt
La chaleur amenée par l’air sert surtout à réchauffer le produit, mais l’eau s’évapore petit
à petit ; L’humidité du produit (X) diminue faiblement et le débit d’eau évaporée
(V(t)=dX/dt) augmente progressivement avec le temps.
Remarque : cette phase est négligeable pour les produit fragmentés de petites tailles
(poudre, liquide atomisée en spray)
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b) La phase à allure constante
Le débit d’eau évaporée (V(t)) est à son maximum et constant ; c’est l’eau libre qui
s’évapore à sa vitesse maximale (V(t)= cte)
Toute la chaleur amenée par l’air est utilisée pour évaporer l’eau du produit. on se trouve
dans le cas où soit il y a beaucoup d’eau à la surface du solide soit la diffusion de l’eau de
l’intérieur du solide vers la surface est suffisamment rapide.
Durant cette phase on considère que le séchage s’effectue de manière
adiabatique car il n’y aucun échange de chaleur avec l’extérieur. La chaleur latente de
vaporisation de l’eau est entièrement fournie par le refroidissement de l’air chaud.
Le processus s’effectue donc à enthalpie constante. L’air chaud dans le diagramme de l’air
humide va donc évoluer sur une isenthalpe (droite de saturation adiabatique) :
la chaleur perdue par refroidissement est entièrement compensé par l’apport de
l’enthalpie de la vapeur d’eau composée d’un terme du à sa formation par évaporation et
d’un terme beaucoup plus faible du à son réchauffement (l’échauffement du solide est
négligeable dans cette phase si les températures de l’air ne sont pas trop élevées).
On voit que le débit d’eau évaporée (V(t)) diminue, car l’eau qui reste est de plus en plus
difficile à évaporée (eau de plus en plus liée) ;
Il faut faire attention à protéger les produits thermosensibles pendant cette phase
(augmenter l’humidité de l’air de séchage et baisser la vitesse et la température de l’air
pendant cette phase où l’aw est faible…).
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III. BILAN
La circulation à contre-courant est efficace au niveau énergétique, mais risquée pour les
produits thermosensibles ,car le produit en fin de séchage (faible aw) n’est plus protégée par une
évaporation intense de l’eau, et la température de surface se rapproche de la la température sèche de
l’air !
L’air entre à un débit massique (q) avec une humidité absolue (HAe) et une enthalpie (he) ; il est
réchauffé (enthalpie H ‘e > He) puis envoyé sur le produit. Il se charge de l’humidité du produit et
ressort avec une humidité plus grande (HAs) et une enthalpie (hs) peu différente de l’enthalpie qu’il
avait à l’entrée (he) car le séchage peut être considéré comme isenthalpique.
Le produit humide entre dans le séchoir à un débit massique (qpe) et une humidité (Hpe) ; il ressort sec
à un débit plus faible (qps) avec une humidité résiduelle plus faible (Hpr).
a) Bilan Matière
Permet de déterminer la capacité évaporatoire du séchoir (CE ) c’est-à-dire le débit d’eau évaporée
du produit (en kg ou tonne d’eau par heure)
Le bilan matière sur l’eau permet notamment de déterminer le débit d’air sec permettant d’éliminer
1 kg d’eau :
donc si on note CE le débit massique d’eau évaporée qui est encore appelée capacité évaporatoire du
séchoir (CE), on obtient :
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M . (H pe − H ps ) = q . ( H AS − H Ae ) = CE
Ceci revient à dire que l’eau enlevée à la matière à sécher a été éliminée par l’air, D’où pour éliminer
1 kg d’eau, il faut utiliser 1 / ( HAS - HAe )kg d’air sec et 1 kg d’air sec permet l’élimination de (HAS -
HAe)kg d’eau.
A) Séchoir rotatif : ce mode est conductif, le produit est mis en contact avec des surfaces
chaudes (cas du sécheur tambour rotatif)
B) Séchoir solaire indirect : ce mode est convectif , on envoie sur le produit à sécher un
courant d’air chaud qui fournit la chaleur nécessaire à l’évaporation de l’eau et entraîne
la vapeur formée
1. Panneau solaire
2. Entrée d’air chaud
3. Ventilateur
4. Conduite d’air chaud
5. Appoint électrique
6. Résistance Electrique
7. Paroi interne
8. Paroi externe
9. Clapet
10. Support
11 11. Entrée d’air ambiant
12. 13 Sonde thermocouple
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des dispositifs électroniques (micro-ondes) soit par élévation de la température d’un
émetteur infrarouge.
En infrarouge le chauffage se manifeste sur des épaisseurs très faibles (2 à 3 mm). Le
champ électromagnétique véhiculé par ces fréquences excite les molécules d’eau et
provoque des chocs intermoléculaires. Cela entraîne un échauffement du produit et donc
la vaporisation des molécules d’eau.
Exemples : le séchage industriel des pâtes alimentaires ; la dessiccation des légumes, des
fruits, …
V. LA CONSERVATION AU FROID
L’abaissement de la température d’un produit permet de prolonger dans le temps sa
conservation et de différer sa consommation. La conservation par le froid est une pratique
très ancienne, s’est répandue au début du XXème siècle avec le développement des
techniques de production du froid artificiel. On distingue la réfrigération et la
congélation/surgélation.
V.1 - La réfrigération
Détende
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Schéma de fonctionnement d’une machine frigorifique à compression
V.2. CONGELATION
V.2.2 Définition
Le terme surcongélation désigne que le produit est congelé le plus rapidement possible et
maintenu pendant toute la durée de stockage à une température égale ou inférieure à –
18°C.
L’eau contenue dans les produits de la pêche doit être congelée en période prolongée de
conservation. La congélation interrompt l’action des bactéries et abaisse de façon
remarquable l’activité des enzymes. Les produits de pêche congelés doivent être
entreposés à une température comprise entre – 18°C et – 20°C. Une congélation rapide
s’impose, c.à.d. le poisson doit :
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a) La congélation par air pulsé
La congélation à air pulvérisé comme étant le congélateur dans lequel le produit est
refroidi sous l’action d’un courant d’air froid à circulation rapide.
Le temps de congélation de cette méthode dépend :
- Du poisson et de son épaisseur ;
- De la vitesse de l’air ;
- De la température de l’air ;
Frigorifèr
Entrée du Sortie du
Chariot
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b) Congélation à air pulsé discontinu à fonction continu à circulation d’air à contre-
courant
- La congélation continue : le produit entre par une extrémité pour sortir par
l’autre, à la température désirée. La congélation se fait à contre-courant.
Evaporateur
frigorifique
Ventilateurs
Congélation à lit fluidisé en auge incliné
La congélation par contact direct est obtenue par immersion du produit dans un liquide
froid ou par pulvérisation de liquide cryogénique. Les fluides les plus utilisés sont :
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i. les saumures à 21 ou 22% de NaCl, permet une congélation relativement rapide,
à environ -15°C, surtout si le refroidissement constant de la saumure est assuré
par recyclage.
ii. Le dioxyde de carbone et l’azote sont deux importantes méthode de
congélation cryogénique. Ce type de congélation assure un produit d’une qualité
supérieure puisque l’oxydation du produit est faible.
L’azote liquide pulvérisé chimiquement inerte, non toxique qui absorbe en se
vaporisant une quantité de calories à un très bas niveau de température (entre -
50 et – 196 °C) en une durée de congélation ultra rapide de 6 à 15 min pour une
épaisseur de 1 à 3 cm.
Congélateur à l’azote
• Le gaz carbonique liquide qui se détend à pression atmosphérique, à une puissance
frigorifique proche à celle de l’azote (entre – 50°C et – 70°C au lieu de - 196°C) ;
Le transfert de chaleur est assuré par conduction ou contact direct entre le produit
congelé et une ou deux plaques métalliques creuses où circule le fluide frigorigène. Le
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coefficient de transfert thermique est environ dix fois plus élevé que celui des tunnels à
air pulsé. On distingue plusieurs types de congélateurs :
• Le congélateur à plaques horizontales disposées les une au-dessus des autres dans
une enceinte isotherme ; le poisson mis entre les plaques est compressé jusqu’à
obtenir un contact afin de favoriser les échanges thermiques ;
• Le congélateur à plaques verticales, dont le fonctionnement est identique à celui
du congélateur à plaques horizontales. Il est utilisé surtout pour la congélation en
vrac de poissons entiers, déchets, pulpe et autres sous-produits ; le déchargement
et le chargement sont manuels.
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De point de vue thermodynamique, on peut dire que la quantité de chaleur à enlever (Q)
est égale à la chaleur spécifique du poisson (Cp) multipliée par la différence entre les
températures initiale et finale :
∆Q = Cp x ∆Ө
Il faut cependant tenir compte de la chaleur latente de changement d’état physique de
l’eau et du fait que la chaleur spécifique de l’eau (1) est différente de celle de la glace
(0,49).
Dans un tissu biologique soumis aux basses températures, on retrouve les trois étapes
constituées par le refroidissement, le palier de congélation et la congélation.
Température au centre du poisson (en °C)
1ème étape
-5
Réfrigération
-10 A
-20
-25
1 2 3 4
Temps (heures)
a) Le refroidissement
La phase aqueuse est contenue dans des cellules séparées les unes des autres par des
membranes semi-perméables. Dans un tissu intact, celles-ci sont capables de maintenir
des concentrations différentes d’un même soluté dans les cytoplasmes de cellules
voisines, voire de différer la cristallisation de l’eau. La phase aqueuse contient, en fait, un
grand nombre de solutés. Le point de congélation commençante sera toujours nettement
en dessous de 0°C et il y aura surfusion d’autant plus importante que la vitesse de
congélation sera rapide.
b) Le palier de congélation
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Dans les tissus du poisson, le titre moléculaire de la phase est assez faible (0,01). Or la
cristallisation d’autant plus rapide que la surfusion est importante et le titre petit, cela
conduit à un choc osmotique. Il convient donc de franchir rapidement la Zone d’arrêt
thermique pour limiter la formation des cristaux de glace extracellulaires et le
développement des bactéries psychrotrophes. Selon la technique de congélation, la durée
de cet arrêt thermique (-0,8°C à – 5°C) peut aller de 20 minutes à 10 heures.
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En conclusion, il est bien que :
- Le refroidissement est l’étape où la température du produit s’abaisse jusqu’à un
degré voisin de sa congélation ;
- Le palier de congélation est l’étape où les trois quarts de l’eau contenue dans la
chair forment des cristaux et où la température varie peu ;
- La congélation est l’étape caractérisée par une baisse accentuée de la température
où la formation des cristaux de glace se poursuit, mais une eau résiduelle demeure
dans les cellules.
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➢ Dans la congélation ultrarapide, les vitesses de congélation sont génératrices de
microcristaux à peu près également répartis dans le tissu musculaire. De toute
façon la formation de cristaux intracellulaire, quelle que soit leur taille, détruit
l’organisation interne des cellules(cytoplasmes, organites), arrête ou modifie le
métabolisme et provoque la mort des tissus.
La comparaison entre un poisson pré et post-RM congelé rapidement fait ressortir les
points suivants :
- La quantité de fluide extracellulaire dans le muscle congelé pré-RM est plus petite ;
- Les cristaux de glace sont en rosette en phase pré-RM, arrondis en phase post RM ;
- La quantité de glace formée pré-RM est plus petite que celle formée en phase post-
RM, car cette phase est caractérisée par une migration de l’eau vers l’espace
intercellulaire.
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V.3.4 Action du froid
Le froid est utilisé pour conserver les produits, puisqu’il freine ou arrête même les
activités bactériennes et enzymatiques responsables de leur altération.
V.3.4.1 Action du froid sur la flore bactérienne
➢ Action positive
Hormis les thermophiles, toutes les autres catégories de microorganismes peuvent
proliférer à des températures plus ou moins basse notamment les psychrophile
dont leur prolifération reste active à des températures positive (≥ 0°C) pendant
une à deux semaine. Elle peut être même très active dans le cas des délais de mise
en glace excessifs ou par une élévation de température inattendu.
Lors du séjour au froid positif, prédominent généralement Pseudomonas et
Achromobacter.
➢ Action du froid négatif
Lors de la conservation à température négative (inférieure au point de congélation
du poisson), les microorganismes sont altérés par la congélation elle-même (choc
thermique) et progressivement pendant l’entreposage. Ces dommage sont due à :
Les germes à Gram négatif sont plus sensibles au froid que ceux à Gram positif. La plus
forte mortalité des bactéries se situe entre -1 et – 10°C ; toutefois quelques-unes survivent
(y compris les pathogènes) même après un long entreposage à basse température
La congélation modifie les conditions de vie des microorganismes : pH, disponibilité d’eau
(Aw) et teneur en éléments nutritifs.
V.3.4.2.1 Action du froid sur les composés azotés
Si la congélation et l’entreposage sont effectués dans de très bonnes conditions, les
propriétés des composants azotés du poisson subissent une légère modification.
Cependant, s’il est congelé et conservé pour une longue durée, ses protéines subissent
diverses modifications qui sont dues :
- A la concentration des sels inorganiques ;
- A l’interférence avec les structures modifiées de l’eau ;
- A la formation de formaldéhyde (CH2O) à partir de triméthylamine (C3H9N) ;
- Aux liaisons des groupes polaires ;
- Aux interactions lipides-protéines ;
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Pendant l’entreposage à l’état congelé, les protéines myofibrillaires s’agglutinent et
deviennent inextractibles, et l’activité ATPasique de la myosine diminue ; une partie de
l’eau du gel musculaire est libérée. Les capacités de liaison des lipides, de rétention d’eau
et de formation de gel sont affaiblies.
Le froid négatif dénature généralement moins les enzymes que les protéines. Les
réactions enzymatiques se poursuivent après congélation, parfois rapidement vers -2°C
et -3 °C, puis au ralenti quand la température diminue. Elles peuvent persister à des
températures très basses.
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