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Energétique du Bâtiment

Pr. AL MERS Ahmed


Plan
 Contexte générale
 Introduction : Les rôles d’un bâtiment
 Notion de confort
 Echanges et Bilans
 Etudes en régime stationnaire
 Réglementation Thermique (RT)
 Simulation Thermique Dynamique (STD)
Enjeux énergétiques bâtiment dans le monde

Poids dans la consommation d’énergie


Enjeux du secteur du bâtiment dans le monde

Perspective de la consommation d’énergie


Contexte général du secteur de l’énergie au Maroc et de
l’efficacité énergétique dans le bâtiment en particulier

 Le contexte de l’efficacité énergétique dans le bâtiment peut être décliné selon trois principaux
agendas nationaux de développement sur lesquels œuvre le Maroc. Il s’agit de :

1. Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD)

2. Stratégie Énergétique Nationale

3. L’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment


1. Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD):

Objectifs de développement durable 2030 (ODD)

Il y a lieu de mettre en exergue l’objectif N° 7, dédié à l’accès à l’énergie et aux énergies propres en vu de
:
- Garantir l’accès à des services énergétiques fiables, modernes, à un coût abordable;
- Accroître la part de l’énergie renouvelable dans le mix énergétique ;
- Multiplier par deux le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique ;
- Développer l’infrastructure et améliorer la technologie afin d’approvisionner en services énergétiques
durables tous les habitants.
Contributions Déterminée au niveau National (CDN)

 Le Maroc a soumis à la Convention Cadre des Nation Unies


contre le Changement Climatique (CCNUCC) sa Contribution
Déterminée au niveau National (CDN) en octobre 2016. Par cet
engagement, le Maroc vise un objectif d’atténuation de ses
émissions de GES de 17% à l’horizon 2030 au niveau des
secteurs économiques et sociaux clés. Cet objectif pourra, avec
le soutien de la finance « Climat », être porté à 42% d’effort
d’atténuation.

 Le secteur du bâtiment présente un potentiel d’atténuation de près de 8% et est concerné par le volet
adaptation essentiellement pour les questions relatives à l’Eau et la Biodiversité. Les mesures d’efficacité
énergétique prévues par la CDN pour le secteur du bâtiment résidentiel et tertiaire sont explicitées dans le
tableau ci-après :
 Les mesures d’efficacité énergétique prévues par la CDN pour le secteur du bâtiment résidentiel et tertiaire
Consommation énergétique des bâtiments

KWh/m2/an
Quelques définitions
A quoi sert l'énergétique du bâtiment ?

 Le bâtiment est un gros consommateur d’énergie :

 le chauffage et/ou le refroidissement, pour assurer un climat intérieur confortable

 la circulation de fluides tels que l'air (ventilation), l'eau (eau chaude, chauffage)

 les transports (ascenseurs)

 l'éclairage

 les communications (téléphone, radio, télévision)

 la production de biens (cuisines, couture, etc.)


Confort thermique

 Notion hautement subjective.


 Une définition empirique :
 «ni trop chaud, ni trop froid et sans courant d’air»
 Il va falloir mettre un peu de science là dedans !
Confort thermique

 Le corps humain est globalement plongé dans un environnement à une


température inférieure à la sienne

 Il cède de l’énergie à l’environnement (+ de la vapeur d’eau et d’autres polluants


parfois odorants)

 Il compense cette perte en «brulant» des aliments (métabolisme basal)


Confort thermique

Remarque 1 : un organisme sait beaucoup mieux lutter contre


le froid que l’excès de température car il ne dispose pas de
système de rafraichissement efficace (sudation seulement

Remarque 2 : l’Homme (comme la plupart des mammifères)


est un homéotherme avec une écorce extérieure oïkilotherme.
La régulation est inconsciente.
Echange Organisme-Ambiance

Corps humain = Système thermodynamique ouvert !

Echanges

Conduction 1%
Convection 35%
Rayonnement 35%
Evaporation 24%
Ingestion 6%
Confort thermique

La puissance métabolique δE est convertie en :

 puissance mécanique utile (bouger)  δW


 puissance dissipée (second principe)  δQm

δQm = δE-δW = δE×(1-δW/δE)

 rendement mécanique : r = δW/δE


Confort thermique

Surface du corps (formule de Dubois) :

A = 0.203×M^0.425×H^0.725
M=masse en kg - H=hauteur en m

«Débit» de CO2 issu de la respiration :


δMCO2=1.05×10^-7 kg/s

Vapeur d’eau produite par un individu : 50 g/h

Production globale de vapeur d’eau :

2.5 l/j/pers (en moyenne dans le logement).

La puissance δQp cédée à l’ambiance par le corps se calcul en prenant en compte :

 la respiration
 les échanges convectifs et radiatifs
 la perspiration et la sudation.

Si le bilan global (gain δQm moins pertes δQp) est trop déséquilibré ➞ Inconfort !
Confort thermique
 Humidité de l’air, point de rosée
 La pression de vapeur saturante correspond à
la pression partielle de vapeur d'eau contenue dans l'air
saturé.

 La pression de vapeur saturante est une fonction


croissante de la température. Elle est la pression
maximale de vapeur d'eau que peut contenir l'air à une
température et une pression déterminées.

 L'humidité relative est donc le rapport entre la pression


de vapeur d'eau réellement présente dans l'air
considéré (pression partielle de l'eau dans l'air, Pvap ) et
la valeur de pression saturante, Psat(T) . Elle est
exprimée le plus souvent en pourcentage et son
expression devient :

 H(%)=100 x [Pvap / Psat(T)]


Confort thermique
Norme ISO 7720 (2005) : «Ergonomie des ambiances thermiques »
Confort thermique

Dans le diagramme précédent, de quelle température s’agit-il ?

En fait, il n’existe pas une mais des températures, qui résultent des équilibres (convectifs et radiatifs principalement) avec le milieu
environnant :

‣Température de l’air : Ta
‣Température résultante des parois :
Tp,i : Température de surface de la paroi i

En première approximation, la température ressentie est la température «apparente»:

Exemple, avec une ambiance à 20°C et des parois

 à 18°C  19°C ressentie  Confort 😊


 à 14°C  17°C ressentie  Froid
Confort thermique

Pour un individu au repos, la température est «confortable» si :

 En hiver : Tressentie ≈ 20°C

 En été :
 Tressentie ≈ 25°C si Text<30°C
 Tressentie ≈ (Text - 5°C) si Text>30°C
Confort thermique

Il existe également d’autres règles pour assurer le «confort» :

 La différence de température entre l’ambiance et une paroi ne doit pas dépasser 8°C pour une
surface vitrée et 5°C pour une paroi opaque

 La température du sol doit être maintenue au moins à 17°C

 Pour les parois chauffantes, il ne faut pas dépasser 24°C pour les planchers et 27°C pour les
autres parois.

 Le gradient thermique vertical ne doit pas dépasser 1°C/m

 La vitesse de l’air ne doit pas dépasser 0.3 à 0.5 m/s


Autres causes cachées de l’inconfort
thermique
L'inconfort thermique peut être causé par un refroidissement ou un réchauffement local non désiré du
corps.
Les causes d'inconfort local les plus courantes sont :
- l'absence de chaleur rayonnante comme celle du soleil ou d'un poêle ou d'un mur chaud …
- l'asymétrie horizontale de température,
- l'hétérogénéité verticale de la température,
- la vitesse de l'air (les courants d'air),
- l'humidité de l'air (trop sec ou trop humide)
Calcul des déperdition dans le bâtiment

Il existe différent types de déperdition dans un bâtiment :

1- Perte à travers les parois


2- Pertes à travers les points singuliers : ponts thermiques
3- Pertes par renouvellement d’air
1- Paroi plane composée
 Le terme de résistance de conduction peut bien entendu être étendu
au cas où la paroi est composée de plusieurs couches en série où
en parallèles .

𝟏 𝟏
=
𝑹𝒆𝒒 𝑹𝒊
2- Ponts thermiques
Pour tout ce qui n’est pas une paroi plane

Cas particulier

Pont Thermique
Linéaire ou ponctuel...
2- Ponts thermiques
Ponts thermiques intégrés

Sens du flux de chaleur

Sens du flux de chaleur

Sens du flux de chaleur

Appui métallique Rail métallique Espaceur de vitrage


2- Ponts thermiques
Pont thermiques des liaisons

Plancher intermédiaire Mur de refend Plancher bas


3- Renouvellement d’air

Le renouvellement d’air est souvent une source de pertes thermiques importantes

 Il est considéré comme nécessaire dans un local pour assurer une qualité d’air acceptable

 Le renouvellement d’air peut s’effectué de deux façons:

1. Naturelle à travers des ouvertures dédiés ou bien les fenêtres

2. Artificiel par le bais d’e ventilateurs électriques


Notion de Température radiante moyenne

On considère une paroi plane séparant l’intérieur du local de l’ambiance extérieure.


On introduit les températures suivantes :

• TaI et TaE les températures de l’air Intérieur et Extérieur


• TrI et TrE les températures résultantes de toutes les autres S2

parois : S3
S1

• TsI et TsE les températures de surface correspondantes


Expression de flux échangé à travers une paroi plane

En régime stationnaire, pour 1 m2, le flux de chaleur qui traverse la paroi plane peut s’écrire sous
la forme:
∅ = ∅ conduction+convection + ∅ 𝒓𝒂𝒅𝒊𝒂𝒕𝒊𝒇
∅ = 𝒉𝒄𝑰 𝑻𝒂𝑰 − 𝑻𝒔𝑰 +𝝐 𝝈 𝑭 𝑻𝟒𝒓𝑰 − 𝑻𝟒𝒔𝑰
Linéarisation du flux radiatif: 𝝐 𝝈 𝑭𝒔𝒂
𝑻𝟒𝒓𝑰 − 𝑻𝟒𝒔𝑰 = 𝑻𝟐𝒓𝑰 + 𝑻𝟐𝒔𝑰 𝑻𝒓𝑰 + 𝑻𝒔𝑰 𝑻𝒓𝑰 − 𝑻𝒔𝑰 ≈ 𝟒𝑻𝟑𝒎 𝑻𝒓𝑰 − 𝑻𝒔𝑰

𝑻𝒓𝑰 +𝑻𝒔𝑰
Avec: 𝑻𝒎 =
𝟐

∅ = ℎ𝑐𝐼 𝑇𝑎𝐼 − 𝑇𝑠𝐼 +ℎ𝑟𝐼 𝑇𝑟𝐼 − 𝑇𝑠𝐼 𝐴𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝒉𝑟𝐼 =𝟒𝑻𝟑𝒎 𝝐 𝝈 𝑭


Notion de Température résultante sèche

∅ = ℎ𝑐𝐼 𝑇𝑎𝐼 − 𝑇𝑠𝐼 +ℎ𝑟𝐼 𝑇𝑟𝐼 − 𝑇𝑠𝐼


𝜆
= 𝑇𝑠𝐼 − 𝑇𝑠𝐸
𝐿

= ℎ𝑐𝐸 𝑇𝑠𝐸 − 𝑇𝑎𝐸 + ℎ𝑟𝐸 𝑇𝑠𝐸 − 𝑇𝑎𝐸

En définissant la température résultante sèche :

Donc le flux traversant la paroi plane s’écrit en fonction de la température résultante sèche :
Notion de Température résultante sèche

On obtient finalement la relation suivante :

Avec :

Finalement, on retrouve donc l’additivité des résistances en série mais avec un résultat
supplémentaire qui concerne la température sèche résultante à prendre en compte.
Bilan Global d’un local en stationnaire

𝑚 : Débit de renouvellement d’air (kg/s)


A: Surface de la paroi considérée (m2)
U: Coefficient d’échange global (W.m-2.K-1)
C: Capacité Calorifique de l’air (J/kg.°C)
𝜓: coefficient de pertes pour les ponts linéiques
𝜒: coefficient de pertes pour les ponts ponctuels
Apports gratuit:
soleil, … Chauffage et Apports internes
climatisation

𝜙𝑔𝑟 + 𝜙𝑐𝑐 + 𝜙𝑂𝐶 = 𝑗 𝐴𝑈 𝑗 𝑇𝐼𝑗 − 𝑇𝐸 + 𝑚𝐶 𝑇𝑎𝐼 − 𝑇𝑎𝐸 + 𝑗 𝜓𝑙 𝑗 𝑇𝐼𝑗 − 𝑇𝐸 + 𝑗 𝜒 𝑗 𝑇𝐼𝑗 − 𝑇𝐸

Gains thermiques Conduction, Renouvellement d’air Ponts thermique Ponts thermique


convection et linéaire ponctuels
rayonnement
Coefficient volumique de déperdition thermique G
Coefficient volumique de déperdition thermique du local :

𝞥𝑷
𝑮= en (W/m3°k)
𝑽 𝑇𝐼 −𝑇𝐸
Apports gratuit: = Flux totale perdue par un local = Øp
soleil, … Chauffage et Apports internes
climatisation

𝜙𝑔𝑟 + 𝜙𝑐𝑐 + 𝜙𝑂𝐶 = 𝑗 𝐴𝑈 𝑗 𝑇𝐼𝑗 − 𝑇𝐸 + 𝑚𝐶 𝑇𝑎𝐼 − 𝑇𝑎𝐸 + 𝑗 𝜓𝑙 𝑗 𝑇𝐼𝑗 − 𝑇𝐸 + 𝑗 𝜒 𝑗 𝑇𝐼𝑗 − 𝑇𝐸

Gains thermiques Conduction, Renouvellement d’air Ponts thermique Ponts thermique


convection et linéaire ponctuels
rayonnement
Calcul de la Puissance

Le coefficient volumique de déperdition thermique du local 𝑮 représente la puissance


thermique perdue par 1 m3 du local pour une différence de température de 1°C entre l’intérieur
et l’extérieur du local.

La puissance de chauffage où de climatisation à installer doit compenser à chaque moment la


puissance déficitaire dans le bilan thermique:

Puissance à installer : 𝜙𝑐𝑐 = 𝑮 𝑽 𝑇𝐼 − 𝑇𝐸 − 𝜙𝑔𝑟 − 𝜙𝑂𝐶

Apports gratuit: Apports internes


soleil, …
Exercice 1
Une façade comporte un mur de surface S1 = 25 m2 et une partie vitrée de surface S2 = 5 m2. Les coefficients de
transmission thermiques du mur et du vitrage sont respectivement : Um = 1,23 W.m-2.K-1 et Uv = 2,81 W.m-2.K-
1. La façade sépare deux ambiances aux températures égales à 22°C et -3°C.
1) Calculer les flux thermiques Φm et Φv traversant le mur et la baie vitrée. En déduire le flux thermique Φ
traversant l’ensemble de la façade.
2) Calculer le coefficient de transmission thermique U de la façade. En déduire le flux thermique Ф traversant la
façade...
3) Sachant que les coefficients de transfert convectif avec l’air intérieur et extérieur sont respectivement : hi= 9
W/m2.K et he=16 W/m2.K. Calculer la température de surface intérieure et extérieure de la façade (en suppose que
la vitre et la paroi ont les mêmes températures de surfaces). ²&²
Le calcul précédent ne tient en considération que les pertes par conduction et par convection. Dans le but de prendre en considération aussi les
échanges radiatives, nous ajoutons les données suivantes : Cette façade est entourée côté intérieure par les 3 parois latérales (S2) supposées toutes
à la température 18°C, le plafond (S3) à la température 17°C et le sol (S4) à la température 16.5 °C. Pour ces trois surfaces, les coefficients de
transfert convectif avec l’air côté intérieure sont : hi2= 7 W/m2.K, hi3= 4 W/m2.K, hi4= 4W/m2.K
4) Calculer la température radiante moyenne pour ce local
5) Calculer la température résultante sèche de la façade.
6) Recalculer les flux thermiques Φm’ et Φv’ traversant le mur et la baie vitrée. En déduire le flux thermique Φ traversant l’ensemble de la façade.
Les liaisons ont une longueur totale ℓ = 38 m et un coefficient de transmission linéique ψ = 0,4 W.m-1.K-1, les ponts thermiques ponctuels sont égaux
à χ = 1,7 W.K-1.
3) Calculer le flux thermique Φp perdu par les ponts.
4) Calculer le flux thermique perdu Φ’’par la façade.

La façade donnant sur l’extérieur appartient à un local de volume V = 240 m3. Ce local se trouve dans un immeuble, il est entouré d’autres locaux ou
couloir à la même température que lui : 22°C.
5) Pourquoi les pertes thermiques sont nulles entre les parois du local et les autres locaux ?
6) Le taux de renouvellement de l’air est η = 90%. Calculer le flux perdu (Φair) pour ce renouvellement (ρair = 1,293 kg.m-3 et Cair = 1000 J.kg-1.K-1).
7) En déduire le flux thermique perdu Φ’’’ pour l’ensemble du local.
8) Calculer le coefficient G pour ce local.
9) Quelle est la PUISSANCE de CHAUFFAGE du local. En déduire l’ENERGIE dépensée pendant 24 h en kWh.
La façade donnant sur l’extérieur appartient à un local de volume V =
240 m3. Ce local se trouve dans un immeuble, il est entouré d’autres
locaux ou couloir à la même température que lui : 22°C.
5) Pourquoi les pertes thermiques sont nulles entre les parois du local
et les autres locaux ?
6) Le taux de renouvellement de l’air est η = 90%. Calculer le flux perdu
(Φair) pour ce renouvellement (ρair = 1,293 kg.m-3 et Cair = 1000 J.kg-1.K-
1).

7) En déduire le flux thermique perdu Φ’’’ pour l’ensemble du local.


8) Calculer le coefficient G pour ce local.
9) Quelle est la PUISSANCE de CHAUFFAGE du local. En déduire
l’ENERGIE dépensée pendant 24 h en kWh.

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