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M2, Physique énergétique et énergie renouvelables Energétique du bâtiment

Chapitre III : Climatisation

I. Introduction
Le calcul de la quantité de calories nécessaire aux installations mettant en œuvre les
techniques de la ventilation, que ce soit pour fournir de la chaleur (chauffage et
humidification) ou pour en éliminer (réfrigération et dessiccation), sera traité dans le
cas d’une installation de climatisation. Différents stades de préparations de l’air
n’existent pas dans les installations les plus simples.

En technique de climatisation, la dénomination des différentes puissances n’est pas


encore unifiée. Ainsi par exemple les notions de « charge frigorifique » et de
« puissance frigorifique » sont souvent utilisées pour désigner la même chose. Nous
désignerons ici par « charge frigorifique », la quantité de chaleur à éliminer par heure
d’un local (ou d’un bâtiment) climatisé, dans les conditions les plus défavorables. La
«puissance frigorifique » à mettre en œuvre dans l’appareil de climatisation est plus
élevée, ceci parce qu’elle désigne le total des puissances nécessaires pour réfrigérer et
dessécher l’air comme pour compenser les apports de chaleur dans la centrale et dans
l’ensemble des canalisations. On distinguera de même charge et puissance
calorifiques. Donc :

• La charge frigorifique ou calorifique est une donnée se rapportant au local (ou


au bâtiment) ;
• La puissance frigorifique ou calorifique est une donnée se rapportant aux
équipements de ventilation.

La charge frigorifique ou calorifique est en conséquence une propriété intrinsèque des


bâtiments à peu près comme ses besoins en chaleur, elle dépend de l’équipement et de
l’utilisation du local (dégagement de chaleur et d’humidité).

II. Puissance calorifique

II.1 Charge calorifique d’un local

Nous désignerons par :

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Q T : la perte de chaleur par transmission,

Q I :la quantité de chaleur reçue par le local.

La charge calorifique est alors la différence :

Q H = QT − Q I (1)

Q I se décompose en :

Q I = Q M + Q E (2)

Où :

Q M :désigne la chaleur apportée par les occupants,

Q E :désigne la chaleur apportée par l’équipement du local.

Le tableau A52 donne l’apport de chaleur par les occupants.

Comme équipements dégageant la chaleur entrent enligne de compte : les appareils


d’éclairage ; les outils et les moteurs, éventuellement aussi les matériaux introduits
dans le local. Fréquemment, pour calculer la charge calorifique, on ne tient pas
compte des dégagements de chaleur dans le local puisqu’ils cessent parfois. La charge
calorifique est alors égale aux pertes de chaleur par transmission.

Les pertes de chaleur par transmission se calculent selon la norme DIN 4701. La
température intérieure doit être prise égale à la température imposée pour l’air du
local, ainsi par exemple +22°C pour les locaux de séjour (et non pas +20°C comme en
chauffage ordinaire). Si on a prévu des surfaces de chauffe localisées, la charge
calorifique de l’installation devient égale à la différence entre les pertes de chaleur par
transmission et la puissance des corps de chauffe.

II.2 Chaleur de ventilation

Si La est la quantité horaire d’air extérieur introduit, la chaleur de ventilation

 pour une température Ti de l’air du local est :


nécessaire QL

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Q L = La c p (Ti − Te ) (3)

Il est recommandé de donner La en Kg/h pour éviter la transformation des débits

volume pour les différentes températures. Dans les locaux de séjour, la quantité d’air

La est définie par le taux minimal de ventilation selon la norme DIN 1946.

En règle générale, la quantité d’air d’apport est pour les conditions météorologiques
extrêmes limitée pour des raisons d’économie. Il faut donc vérifier que le maximum
de la chaleur de ventilation ne se produit pas pour une température extérieure
supérieure à Te min, donnée par la norme DIN 4701.

C’est ainsi qu’en se basant sur la valeur minimale du taux de renouvellement d’air
donnée par la norme DIN 1946 pour des locaux de séjour sans interdiction de fumer,
on obtient les valeurs comparatives ci-après, par personne :

Taux de ventilation Chaleur de ventilation


minimal
Ta = -15°C 15 m3/h 160 Kcal/h
Ta = 0°C 30 m3/h 190 Kcal/h

II.3 Diagramme de l’air humide

Tracé pour une pression atmosphérique P donnée, le diagramme de l’air humide «


DAH », ou diagramme psychrométrique permet de lire l’ensemble des
caractéristiques utilisées pour une étude de traitement d’air.

L’axe des températures (abscisse), indique la température de l’air. Gradué de -15°C à


55°C.

- L’axe de l’humidité absolue (ordonnée) ou teneur en humidité indique la teneur en


humidité de l'air. Il s'agit de la quantité de vapeur présente dans 1 kilogramme d'air
sec. Elle s'exprime en grammes de vapeur d'eau par kilogramme d'air sec et elle est
notée r [gvapeur/kgair sec] (en abrégé : g/kg. Gradué de 0g/kg à 30g/kg.

La saturation de l'air en vapeur d'eau limite la courbe du graphique à gauche.


Correspond à la quantité maximale de vapeur d'eau que l'air peut contenir sans qu'elle
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ne se condense. Lorsque l'air contient cette quantité de vapeur, on dit qu'il est saturé
en humidité ou que son hygrométrie est de 100 %.

Il existe une relation entre température et humidité de saturation. La teneur en vapeur


de saturation augmente fortement avec la température de l'air. L'air chaud est capable
de contenir beaucoup de vapeur d'eau.

II.3.1 Humidité relative

L'humidité relative (ou hygrométrie) représente pour une température donnée le


rapport entre l'humidité absolue de l'air étudié et l'humidité maximale qu'il pourrait
atteindre s'il était saturé de vapeur (humidité absolue de saturation).

L'humidité relative est notée φ et s'exprime sous forme de pourcentage. Une


hygrométrie de 100% correspond à la saturation.

II.3.2 Enthalpie de l’air

L'enthalpie de l'air indique l'énergie contenue dans l'air. Par convention, l'enthalpie de
l'air totalement sec à 0 °C est nulle.

L'enthalpie augmente avec la température de l'air et sa teneur en humidité. Elle peut


prendre une valeur négative pour de l'air de température inférieure à 0 °C, selon sa
teneur en humidité.

L'enthalpie est notée h et s'exprime en kilojoules par kilogramme d'air sec kJ/kgas.

Une série de lignes « isenthalpes » sont tracées sur le DAH. Pour un point A donné
sur le diagramme, la lecture de l’enthalpie spécifique h pour ce point s’effectue en
menant une parallèle à ces isenthalpes jusqu’à la règle de graduation.

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Figure 1 : Diagramme de l’air humide

II.3.3 Chaleur d’humidification

Pour maintenir l’humidité de l’air du local à une valeur déterminée, il est nécessaire
sous certaines conditions atmosphériques, surtout en hiver, d’humidifier l’air
d’apport. Si l’humidification est réalisée dans un voile d’eau, la chaleur de
vaporisation doit être empruntée à l’air et à l’eau.

Nous désignerons par :

W la quantité d’eau vaporisée dans l’air,

i la quantité de chaleur nécessaire pour vaporiser 1 Kg d’eau,

La chaleur d’humidification est alors donnée par :

Q F = W i (4)

En règle générale i ne s’écarte que peu de la chaleur de vaporisation à la


température de l’air après l’humidificateur. Pour une température d’eau Ta ≈ 10°C et

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une température à la sortie de l’humidificateur Tτ ≈ 12 à 15°C, i peut être pris


uniformément égal à 590 Kcal/Kg.

W doit être déterminé par un calcul du bilan d’humidité. Si on désigne par :

La La quantité d’air extérieur = quantité d’air évacué par heure,

xr La teneur en eau de l’air soufflé,

xi La teneur en eau de l’air du local,

xa La teneur en eau de l’air extérieur,

G EO La quantité d’eau dégagée par les occupants par heure,

G EA La quantité d’eau dégagée par les appareillages (éventuellement aussi l’eau


absorbé) par heure,

Il vient alors :

La xa + W + G EO + G EA = La xi (5)

Donc aussi

W = La ( xi − xa ) − (G EO + G EA ) (6)

Et par conséquent :

W = La ( xi − xa ) − (G EO + G EA ) (6)

Et par conséquent :

Q F = [ La ( xi − xa ) − (G EO + G EA )]i (7)

Ici encore il faut vérifier si les sources d’humidité internes ne sont pas susceptibles de
sécher. C’est en hiver, quand la teneur en eau de l’air extérieur est minimale et pour
 atteint sont maximum. (Dans la pratique on
les fortes valeurs de La que QF

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détermine le plus souvent la chaleur d’humidification sur le diagramme (i, x) au


moyen des données relatives à l’enthalpie de l’air humide).

La teneur en eau de l’air d’apport xz se déduit, L z étant la quantité d’air soufflé, de :

L z ( xi − xz ) = G EO + G EA (8)

Soit :

G EO + G EA
xz = xi − (9)
L z

La quantité de vapeur d’eau dégagée par les occupants est donnée par le tableau A52.
Le dégagement ou l’absorption de vapeur d’eau par les appareils, les matériaux, etc.,
ne joue un rôle que dans les entreprises industriels ; elle doit être évaluée séparément
pour chaque appareil ou matériau.


II.4 Pertes et gains de chaleur Q V

Sur les installations de ventilation étendues, il peut être éventuellement nécessaire de


tenir compte, dans la détermination de la puissance calorifique, de la perte de chaleur
dans la centrale et le réseau de distribution. Ceci se produit surtout quand les besoins
spécifiques en chaleur du local à ventiler sont relativement élevés et que des
canalisations en tôle fort longues doivent être placées en cave ou dans les combles.

Inversement des gains de chaleur sont également possibles. En particulier, la totalité


du travail du ventilateur est transformée en chaleur qui se retrouve en grande partie
dans l’air d’apport. Ces quantités de chaleur jouent un rôle dans le calcul de la
puissance frigorifique, elles peuvent la plupart du temps être négligées pour la
puissance calorifique.

II.5 Répartition de la puissance calorifique entre le préchauffeur et le


réchauffeur

 est la somme de divers facteur,


La puissance calorifique totale QHL

Q HL = Q H + Q L + Q F + QV (10)

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Dans les installations ne comportant ni humidification ni dessiccation de l’air, le


chauffage de l’air se fait généralement en un seul stade. Un préchauffage et un
réchauffage sont par contre nécessaires si la teneur en humidité de l’air doit être
modifiée. Une partie de la puissance calorifique peut également être fournie dans
l’humidificateur par réchauffage de l’eau recyclée.

Les conditions les plus simples sont celles du réglage du point de rosée. En supposant
que l’air sorte complètement saturé d’eau de l’humidificateur, l’enthalpie du mélange
air-vapeur reste constante comme la température du point de rosée.

Si on désigne par :

H m l’enthalpie dans la chambre du mélange (avant le préchauffeur),

H  l’enthalpie après l’humidificateur,

H z l’enthalpie après le réchauffeur,

Q1 la puissance du préchauffeur,

Q 2 la puissance du réchauffeur,

On doit avoir :

Q1
= ( H − H m ) /( H z − H  ) (11)
Q 2

Cette relation est valable si la chaleur d’humidification est apportée dans le

préchauffeur, sinon il faut diminuer de Q1 la puissance apportée de l’humidificateur.

H m se détermine d’après les proportions du mélange de la quantité d’air soufflé ( La )

avec la quantité d’air recyclé ( Lu ),

H a + ( Lu / La ) H u
Hm = (12)
1 + Lu / La

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Exemple

Soit à calculer le rapport des puissances du préchauffeur et du réchauffeur pour un


local sans source d’humidité où la température de l’air soufflé doit être de Tz = 25°C
et sa teneur en eau est de xz = 8g/Kg.

Autres données :

Te = -15°C ; φ = 70% ; Ti = 22°C ; Lu La = 2 / 1

On tire du diagramme (H, x) :

H a = −3.3 ; H i = H u = 10.1; H = 10.9


H m = (−3.2 + 2  10.1) /(1 + 2) = 17.0 / 3 = 5.7
Q Q = (7.4 − 5.7) /(10.9 − 7.4) = 1.7 / 3.5 = 1 / 2.06
1 2

Le réchauffeur doit au moins fournir, outres les pertes, la charge calorifique du local,
le préchauffeur : la chaleur de ventilation jusqu’à la température du point de rosée, y
compris la chaleur d’humidification.

III. Puissance frigorifique

Les mêmes processus que pour la puissance calorifique doivent être pris en
considération pour calculer la puissance frigorifique, si ce n’est que le dégagement de
chaleur dans le local et l’équivalent calorifique du travail fourni par le ventilateur
interviennent comme une charge supplémentaire et doivent donc toujours être pris en
considération.

III.1 Charge frigorifique du local

Si on désigne par :

Q A la quantité de chaleur pénétrant de l’extérieur par les murs, les fenêtres, etc.
(Charge calorifique extérieure),

Q I le dégagement de chaleur dans le local (Charge calorifique interne),

La charge frigorifique totale est égale à la somme :

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Q K = Q A + Q I (13)

Q A est simplement, s’il y a rafraichissement du local, défini par la différence de


température entre l’air extérieur et l’air du local, comme pour le chauffage ; il faut de
plus tenir compte de l’influence du rayonnement solaire sur l’échauffement du local.

Q I se compose de la quantité de chaleur dégagée par les occupants ( Q M ) et de celle


 ). Pour Q , il faut distinguer entre la chaleur
dégagée par les installations ( QE E

 , celle apportée par les machines Q et


apportée par les installations d’éclairage QB N

 , d’où :
celle apportée par les matériaux entrant dans le local ou le traversant QG

Q E = Q B + Q N + Q G (14)

III.1.1 Chaleur dégagée par les occupants Q M

Q M se calcul à partir du nombre le plus élevé d’occupants et de la chaleur dégagé par


personne. On peut ici se contenter de la chaleur sèche dégagé, s’il n’ya aucune
garantie de l’humidité, c’est-à-dire dans tous les cas où l’importance des sources
d’humidité est négligeable. Sinon il faut tenir compte de la chaleur totale dégagée, la
chaleur nécessaire au séchage de l’air étant à la charge de l’installation de
climatisation. Les valeurs correspondantes sont à prélever sur le tableau A52.


III.1.2 Chaleur dégagée par les appareils d’éclairage Q B

S’il n’y a pas de dispositifs particuliers pour extraire l’air à travers les appareils
d’éclairage, la chaleur dégagée par les lampes rentre entièrement dans la charge
calorifique de la salle. Il faut connaitre la puissance installée pour l’éclairage et en
tenir compte avec un facteur de simultanéité selon le moment pour le quel on fait le
calcul. Si cette donnée n’existe pas encore, on peut, à l’aide des puissances
d’éclairage recommandées dans la norme DIN 5035 en prenant les proportions
moyennes, calculer approximativement la puissance probable des lampes. Le tableau
A53 indique les puissances moyennes auxquelles il faut s’attendre dans quelques cas

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importants. Elles sont calculées avec un rendement moyen d’éclairage de  B = 40%


et une production de lumière de :

13.8 lm / W pour les lampes à incandescence

Et

48 lm / W pour les lampes fluorescentes

Tenir compte qu’avec les lampes fluorescentes, la puissance de raccordement doit etre
affectée d’un facteur 1.25 environ par suite des pertes du ballast inductif. Cette valeur
est déjà incorporée dans les rendements d’éclairage indiqués (pour type de lampe
blanc universel). Ceci n’est valable que pour l’éclairage général. L’éclairage des
places de travail s’y ajoute pour sa pleine puissance.

Comme selon des recherches récentes, rendement et joie au travail des hommes
augmentes continuellement lorsque l’éclairage croit jusqu’à plus de 1000 lux, la
tendance va manifestement vers de plus fortes intensités. Ceci vaut particulièrement
pour les grandes salles de bureaux, dans lesquelles on utilise des énergies d’éclairage
considérables.

Pour de telles valeurs, il est indispensable de chercher des solutions spéciales telles
que la chaleur des lampes soit éloignée de la salle pour une large part. On a donc :

Q B = l1l2 N B (15)

Avec :

N B puissance totale de l’éclairage (y compris puissance d’allumage)

l1 facteur de simultanéité

l2 pourcentage de chaleur résiduelle correspondant à la part d’énergie restant dans la


salle avec extraction par l’éclairage (Tableau A 53b)

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III.1.3 Chaleur dégagée par les machines Q N

Lorsqu’une machines travaille, l’énergie utilisée est totalement transformée en


chaleur. En général, on connait uniquement la puissance N du moteur portée sur la
plaque et on doit estimer la chaleur dégagée au moyen du facteur de charge a1 . a1 ne

prend pas forcément la valeur 1 à la pleine charge de la machine, car les moteurs sont
fréquemment surdimensionnés.

La chaleur dégagée par une machine est donc :

Q N = a1 N /  (16)

Où : η est le rendement du moteur.

Le tableau A 54 donne un aperçu du rendement moyen des moteurs asynchrones


triphasés en fonction de la puissance nominale.

Pour plusieurs machines il faut encore introduire un facteur de simultanéité a2. Ainsi :

Q N = a1a2 N nom /  (17)

Où Nnom est la puissance nominale totale du moteur.


III.1.4 Apport de chaleur par les produits traversant la salle Q G

Si des matériaux d’un type quelconque sont amenés à une certaine température dans
la salle et sont ensuite évacués, on a :

Q G = G c(TE − TS ) (18)

Où :

G est la quantité de produit amenée dans la pièce puis évacuée par heure,

c la chaleur spécifique,

TE la température d’entrée,

TS la température de sortie.
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III.2 Réfrigération et dessiccation de l’air Q LE

La puissance frigorifique nécessaire pour refroidir l’air sans le dessécher se calcul


facilement à l’aide de l’équation (3). On peut y négliger la différence de poids et de
chaleur spécifiques de l’air pour les différentes teneurs en eau à cause de leur faible
influence.

Si l’air est simultanément refroidi et desséché, il faut également évacuer la chaleur de


vaporisation de la quantité d’eau éliminée. Dans ce cas, il est plus simple de calculer
la puissance frigorifique à l’aide de l’enthalpie de l’air humide et de suivre les
changements d’état de l’air sur le diagramme (H, x).

La quantité d’eau à éliminer G E se détermine par le calcul du bilan d’humidité selon

l’équation (6), la teneur en eau xz de l’air d’apport par l’équation (9). La puissance

Q LE nécessaire pour refroidir l’air extérieur et éliminer la quantité d’eau G E est


donnée par :

Q LE = La ( H a − H i ) + (G EO + G EA )H (19)

ΔH étant la quantité de chaleur à éliminer pour condenser 1Kg de vapeur d’eau dans le
réfrigérant.

Parfois l’humidification de l’air exige de porter sa température à une valeur inférieure


à celle nécessaire pour rafraichir le local. L’air soufflé doit alors être ensuite
réchauffé. Cette quantité de chaleur doit donc être ajoutée à la puissance frigorifique
en rectifiant naturellement ΔH en conséquence. On peut lire directement sur le
diagramme (H, x) la différence d’enthalpie ΔH correspondant à chaque cas particulier.

 + Q )
III.3 Apport de chaleur au cours du transport de l’air (QV LN

Sur les installations où l’air soufflé est véhiculé à basse température dans de longues
canalisations, il faut tenir compte, pour déterminer la puissance calorifique, de
 par les parois des gaines et des appareils. Un calcul approché
l’apport de chaleur QV

est généralement suffisant puisqu’on ne peut déterminer par avance avec précision ni
la température des locaux voisins, ni les conditions d’échange thermique entre les

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parois des canalisations et le local. Il faut également tenir compte de la puissance de


 , par exemple les apports d’énergie par les ventilateurs
certains ventilateurs QLN

d’amenée d’air et d’extraction d’air. Cette chaleur rentre toujours entièrement dans la
charge frigorifique, car les pertes au ventilateur provoquent une élévation immédiate
de la température de l’air et le travail représentant le déplacement de l’air se
transforme également en chaleur dans le système de ventilation. La quantité de
 amenée par le ventilateur correspond donc à la puissance absorbé N.
chaleur QLN

III.4 Puissance frigorifique totale Q KL

D’après ce qui précède, la puissance frigorifique totale est la somme de la charge


frigorifique du local et de la quote-part de la réfrigération de l’air extérieur, de la
dessiccation, des pertes dans les canalisations et de la puissance des ventilateurs, soit :

Q KL = Q K + Q LE + QV + Q LN (20)

IV. Système de climatisation

IV.1 Climatiseurs individuel

Un climatiseur individuel est essentiellement un petit climatiseur central qui vise à


refroidir une aire de dimensions modestes, habituellement une pièce. C’est un appareil
électrique qui absorbe la chaleur d’une pièce et la transporte à l’extérieur de manière à
assurer le confort des occupants par temps chaud et humide. Contrairement à un
appareil de climatisation centrale, l’installation ne comporte pas de conduit et tous les
éléments sont réunis dans un même appareil qui s’installe dans une fenêtre ou dans
une ouverture pratiquée dans un mur (voir la figure 2). Certains climatiseurs
individuels de puissance modeste, qu’on peut facilement déplacer d’une pièce à
l’autre ou d’une maison à une autre, sont considérés comme portatifs.

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Figure 2 : Eléments d’un climatiseur individuel

Il existe deux grandes catégories de climatiseurs individuels. Les climatiseurs avec


lames, conçus pour les fenêtres, sont les plus courants. Les autres, les climatiseurs
sans lames, s’installent dans des ouvertures pratiquées dans les murs.

IV.1.1 Principe de fonctionnement

Un climatiseur individuel fonctionne à peu près de la même façon qu’un réfrigérateur;


il extrait la chaleur de l’espace à refroidir et la transporte à l’extérieur.

Un ventilateur fait circuler l’air de la pièce à travers un évaporateur qui contient un


frigorigène à basse pression (voir la figure 3). Le frigorigène refroidit, en s’évaporant,
le tube et ses ailettes qui absorbent alors la chaleur de l’air en le débarrassant de son
humidité, laquelle se condense sur la surface de l’évaporateur. L’air refroidi et sec est
rejeté dans la pièce et le frigorigène, sous forme gazeuse, retourne au compresseur où
il est comprimé mécaniquement, ce qui en augmente la température et la pression. Le
frigorigène ainsi réchauffé et comprimé passe ensuite dans le condenseur où il
transfère sa chaleur à l’air extérieur (à l’aide d’un second ventilateur), puis se
condense de nouveau. Le frigorigène sous pression, redevenu liquide, franchit alors
un étranglement situé du côté du circuit où la pression est plus basse et le processus
recommence.
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Figure 3 : Cycle de refroidissement de base

IV.2 Climatisation centrale

Les appareils de climatisation centrale sont conçus pour refroidir toute la maison. Ils
comportent un compresseur et un serpentin de grandes dimensions, installés à
l’extérieur, et reliés par des conduits de frigorigène à un serpentin intérieur, monté
dans le système de chauffage central (voir la figure 4). Le même réseau de conduits
sert à la distribution de l’air chaud et de l’air froid.

Figure 4 : Eléments d’un climatiseur central

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IV.2.1 Principe de fonctionnement

Un climatiseur central extrait la chaleur de l’intérieur de la maison, au prix d’une


certaine consommation d’énergie. Le type le plus courant de climatiseur fonctionne
selon le principe du cycle à compression, tout comme un réfrigérateur (voir la figure
5), de manière à évacuer l’air chaud de la maison. Une substance spéciale, appelée
fluide frigorigène, passe continuellement de l’état liquide à l’état gazeux et
inversement; elle absorbe de la chaleur lorsqu’elle se transforme en gaz et libère de la
chaleur lorsqu’elle revient à l’état liquide.

Figure 5 : Fonctionnement d’un climatiseur central

Selon le cycle à compression, le fluide frigorigène passe à travers le détendeur,


transformant ainsi le liquide en un mélange liquide basse pression et gaz. Dans le
serpentin intérieur ou évaporateur, le liquide excédentaire absorbe la chaleur de l’air
intérieur de la maison et devient un gaz à basse température.

Ce gaz à basse température passe ensuite dans le compresseur, qui en réduit le volume
et en augmente la température, le transformant en vapeur haute pression à haute
température. Cette vapeur est alors envoyée dans le condenseur ou serpentin extérieur,
où elle transmet sa chaleur à l’air ambiant et permet au frigorigène de se condenser en
liquide. Le frigorigène liquide repasse dans le détendeur et le cycle recommence.

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L’air intérieur de la maison est refroidi et déshumidifié lorsqu’il traverse le serpentin


intérieur. L’eau de condensation provenant de l’humidité extraite de l’air quand celui-
ci traverse le serpentin intérieur est recueilli dans un bac monté sous le serpentin, puis
est évacuée par le collecteur d’égout de la maison.

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