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Opérations fondées sur le transfert thermique

Humidification
Tour de refroidissement
Séchage
Récupération de l’humidité ou d’autres liquides d’un solide
Évaporation
Chauffage à haute température des matériaux. Évaporation des liquides ‘eau’
Cristallisation

CHAPITRE I : Humidification

I. Principe :

I.1. Définition :

L'humidité est la présence d'eau ou de vapeur d'eau dans l'air. L’air peut s’humidifier, à la température T,
jusqu’à ce que la pression partielle de vapeur d’eau atteigne Psat ; cette pression partielle dépend de la
température T. l’humidification de l’air s’accompagne d’une variation de la température de l’air.

Remarque : quant l’air est saturé, à une température donnée T r, on dit que l’on a atteint le « point de rosé » ; la
température Tr est la « température de rosé » de l’air.

I.2. la psychrométrie :

L'air humide étant un mélange gaz-vapeur, l'étude des ses caractéristiques est appelée "Psychrométrie".
Un des premiers appareils permettant de mesurer deux grandeurs fondamentales de l'air humide est le
Psychromètre".

La psychrométrie donc désigne les caractéristiques physiques et thermodynamiques d'un mélange gaz-vapeur.

En effet, un psychromètre, constitué de deux thermomètres, permet de mesurer :

La température sèche de l'air (appelée aussi "de bulbe sec" par analogie au bulbe du thermomètre) ;

La température humide de l'air (appelée aussi "de bulbe humide") obtenue par la mesure, à l'aide d'un
bout de tissu enveloppé sur l'élément de mesure (bulbe), et ventilé pour provoquer l'évaporation de cette
eau et par conséquence le refroidissement du thermomètre. Cette température est inférieure à la
température sèche de cet air.

Schématisons le psychromètre :

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Ces deux mesures permettent de définir de façon relativement précise les caractéristiques de l'air humide.

I. 3. Propriétés de l’air humide « mélange air sec-eau » :

A. Air sec :

L'air est un mélange de plusieurs gaz constitutifs. La composition de l'air varie légèrement, en fonction de la
situation géographique et de l'altitude. À des fins scientifiques, la composition commun acceptée est appelée air
standard. La composition de l'air standard est donnée en Tableau I.1. La masse molaire apparent de l'air sec
standard est de 28,9645 kg / kmol. La constante de gaz pour l'air sec, Ra, est calculée comme suit:

Hypothèse : mélange de gaz parfait :

Tableau I.1 : composition de l’air sec :

Chaleur massique : « capacité thermique massique » :

Cp as = 1.006 Kj / kg °C

B. Eau

L'air atmosphérique contient toujours de l'humidité.

La masse molaire de l'eau est de 18,01534 kg / kmol. La constante de gaz pour la vapeur d'eau peut être
déterminée comme :

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Chaleur massique : « capacité thermique massique » :

Cp v = 1.826 Kj / kg °C

C. Mélange air sec-vapeur d’eau :

Les molécules d'eau présentes dans un mélange air-vapeur exercent une pression sur l'environnement. Les
mélanges air-vapeur ne suivent pas exactement les lois du gaz parfait, mais pour des pressions totales allant
jusqu'à environ 3 atm, ces lois peuvent être utilisées.

Loi de Gibbs-Dalton :

La pression totale exercée par un mélange de gaz parfaits est la même que celle exercée par les gaz constitutifs
indépendamment.

pt = pas + pv avec

pt = pression totale

pas = pression partielle de l’air sec

pv = pression partielle de la vapeur d’eau

I.4. Applications :

Maison

Un humidificateur (ou saturateur) est un appareil destiné à augmenter le pourcentage d'humidité dans l'air. C'est
généralement un appareil qui s'utilise dans une pièce, mais il existe des systèmes pour traiter une maison ou un
bâtiment entier. « Pour réaliser un milieux Approprié »

Papier et textiles

Dans l'industrie papetière, contrôler l'humidité est essentiel pour éviter le dessèchement du papier après
séchage. Après sa production et sa mise en rouleau, à la sortie de la machine à papier, il peut arriver que le
papier soit exposé assez longtemps à l'environnement. Si l'humidité est faible (moins de 50 %), le papier
commence à rétrécir et à gondoler et perd sa stabilité dimensionnelle, ce qui rend le rouleau de papier
inutilisable – et donc très cher – pour le fabricant. Pour éviter cela, un taux d'humidité de 55 % est exigé dans la
plupart des cas.

Nourriture et boissons

Maintenir des niveaux d'humidité adéquats est essentiel dans une grande variété d'industries alimentaires et de
boissons, en particulier dans le processus de vieillissement du fromage et de fermentation du pain.

Et le contrôle des niveaux d'humidité pendant le processus d'emballage des aliments est important afin que les
encres d'étiquettes n'adhèrent pas au produit final.

Chambres propres

Certaines installations de production et certains laboratoires nécessitent une propriété supérieure. Ces
environnements ne peuvent pas tolérer des quantités significatives de poussière, et ont une vérification très

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serrée aux niveaux d'humidité. Nous pouvons concevoir des systèmes de traitement d'air pour de tels
emplacements en utilisant des appareils d'aération et de climatisation se ferment après chaque opération.

On peut également utiliser des humidificateurs pour faire retomber les poussières en suspension dans l'air.

Travail du bois

Les installations de menuiserie bénéficient grandement d'une humidité contrôlée. En fait, la plupart des
problèmes de bois dans la production et dans le produit sont liés à l'humidité. Les joints coulés, les surfaces
inégales, les fentes, les males finitions peuvent résulter d'un taux d'humidité inadéquat.

Les installations industrielles

Les tours aéroréfrigérantes ou TAR, aussi appelées tours de refroidissement, sont utilisées pour refroidir
un liquide, généralement de l'eau, à l'aide d'un gaz, généralement l'air ambiant. Les tours de refroidissement
sont des équipements courants, présents dans des installations de climatisation, ou dans des procédés industriels
et énergétiques (centrales électriques, installations de combustion…)

I.5. Grandeurs humide

I.5.1. Température de rosé Tr :

Pour une température sèche donnée :

Si la pression de vapeur est inférieure à la pression de vapeur saturante, on parle alors de pression partielle de
vapeur d'eau. L'eau est à l'état de vapeur : on dit est monophasique. La vapeur d'eau n'est pas visible car elle est
en phase gazeuse. Elle coexiste avec l'air sec pour former un mélange homogène : c'est l'air humide.

Si la pression partielle de vapeur d'eau est égale à la pression de vapeur saturante. L'eau liquide coexiste avec la
vapeur d'eau et les deux phases sont en équilibre : l’état est biphasique.

Enfin si la pression est supérieure à la pression de vapeur saturante, la totalité de l'eau est condensée. On dit que
l'air est "sursaturé". L'eau se trouve sous forme de liquide (brouillard- Tr > 0) ou de glace (neige Tr < 0).

I.5.2. Température sèche Ts :

La température du bulbe sec est la température indiquée par un capteur de température non modifié.

I.5.3. Humidité spécifique W :

Humidité spécifique W (parfois appelé taux d'humidité) est définie comme la masse de vapeur d'eau par unité
de masse d'air sec. L'unité commune pour le taux d'humidité est kg d'eau / kg d'air sec. Ainsi donnée par :

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I.5.4. L'humidité relative φ

L'humidité relative φ est le rapport entre la fraction molaire de la vapeur d'eau dans un échantillon d'air humide
et la fraction molaire dans un échantillon d'air saturé à la même température et à la même pression. Ainsi
donnée par :

Où p sat (t) est la pression de saturation de la vapeur d'eau correspondent à t.

I.5.5. L’enthalpie spécifique :

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I.5.6. Le volume spécifique :

Le volume de 1 kg d'air sec plus la vapeur d'eau dans l'air est appelé volume spécifique. Les unités couramment
utilisées sont le mètre cube par kilogramme (m3 / kg) d'air sec.

I.5.7. Température humide :

C’est la température d’équilibre d’une masse d’eau s’évaporant dans l’air dans le cas ou la chaleur nécessaire à
l’évaporation n’est prélevée que sur l’air.

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I.6. Relation entre différentes grandeurs :

A. Pour un équilibre liquide-vapeur, Il existe une relation qui relie entre la pression de saturation et la
température de l’air ambiant (relation du Dupré); donnée par :

B. Relation entre t h et ts (loi de conservation de masse et d’énergie) :

I.7. Récaptulatif des équations :

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I.8. Diagramme de l’air humide (diagramme psychrométrique):

I.8.1. But :

Le but est de construire un diagramme qui permette, par simple lecture et sans effectuer aucun calcul, de
déterminer la valeur de toutes les grandeurs caractérisant l’air humide connaissant deux d’entre elles.

I.8.2. Présentation et utilisation du diagramme de l’air humide : voir la figure I.1

Les coordonnées de base du diagramme sont la température du bulbe sec représentée par l'abscisse et l'humidité
spécifique en ordonnées (voir la figure I.1).

A. Température sèche : ts en °C

Les lignes verticales, appelées isothermes sont des lignes où la température sèche est constante.

B. Humidité spécifique : W en kg eau / kg air sec)

L'axe horizontal de droite représente cette autre grandeur fondamentale qui indique la teneur en vapeur d'eau de
l'air considéré.

C. Humidité relative : φ en (%)


Les lignes se courbent à travers le diagramme de droite à gauche à des intervalles de 10. Elles commencent au
bas à 10 et se terminent au sommet avec la courbe de saturation à 100 %.

D. Enthalpie spécifique : hs en (kJ / kg)


Le réseau de droites obliques perpendiculaires à l'échelle des enthalpies constitue des lignes à enthalpie
constante, appelées isenthalpes.

E. Température humide : th en (°C)


Les lignes d'enthalpie constantes coïncident avec les lignes de température du bulbe humide.

F. Volume spécifique: Vs en (m 3 / kg air sec)

Les lignes de volume spécifiques constantes sont dessinées obliquement; Cependant, ils ont une pente
différente de celle des lignes de température du bulbe humide.

G. Pression partielle : Pv en (kPa)

L'axe vertical de gauche représente la pression partielle Po de la vapeur d'eau contenue dans l'air considéré. Elle
s'exprime en kPa (kilo Pascal) ou en mbar (millibar). La concentration en vapeur d'eau peut augmenter (en
suivant une isotherme) jusqu'à ce que l'air atteigne l'état de saturation ; cet état est représenté par la courbe
incurvée la plus à gauche qui permet de déterminer la pression de saturation Psat lue sur l'axe des pressions.

H. Température de rosé : tr en (°C)

Si on se déplace à partir d'un point A du diagramme, sur la ligne horizontale (une isohydre), de droite à gauche
on atteint la courbe de saturation en un point appelé point de rosée, dont la température lue sur l'axe horizontal
est la température de rosée de A : tr.

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W (kg eau / kg air sec)

Humidité spécifique

A. Température sèche : ts en (°C) B. Humidité spécifique : W en kg eau / kg air sec)

10 %

C. Humidité relative : φ en (%) D. Enthalpie spécifique : hs (kJ / kg)

E. Température humide : th en (°C) F. Volume spécifique: Vs en (m 3 / kg air sec)

G. Pression partielle Pv en (kPa) H. Température de rosé : tr en (°C) 11


Figure I. 1
I.9. Les opérations unitaires sur l’air humide :

I.9. 1. Chauffage sensible de l’air : W=Constante ; φ h ; h

C’est le type de transformation subi par l’air lors de son


échauffement dans un échangeur de chaleur sans addition ou
élimination d'humidité (la masse de vapeur au point 2 est la
même qu’au point 1), donc le taux d'humidité ‘w’ reste
constant au cours de cette transformation.

I.9. 2. Refroidissement sans déshumidification de l’air : W=Constante ; φ ; h

C’est la transformation subi par de l’air lors de son passage


sur l’évaporateur. Le refroidissement est représenté sur le
diagramme psychométrique par une horizontale entre les
points 1 et 2 sur le schéma ci-dessous. Il s'agit donc d'une
transformation inverse du chauffage. On remarque que lorsque
la température sèche diminue, l'humidité absolue reste
constante (la masse de vapeur au point 2 est la même qu’au
point 1).

Il n y’a pas de condensation tant que le point de rosé n’est pas


atteint (t2 > tr).

I.9. 3. Refroidissement avec déshumidification de l’air :

Le refroidissement de l'air lors de son passage sur un


réfrigérant, à une température inférieure à son point de rosée,
s'accompagne toujours d'une déshumidification : l’air est
saturé et une quantité de vapeur d’eau sera condensée. La
diminution de température sèche s'accompagne de la
diminution de l'humidité spécifique.

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I.9.4. Procédé de saturation adiabatique :

A. Notion de saturation adiabatique:

Des droites isenthalpiques en kJ / kg représentant, pour une


pression donnée P (généralement une atmosphère), l’évolution de
l’humidité et de la température d’un air à enthalpie constante.
Ces droite sont aussi appelée droites de saturation adiabatique.
Le phénomène de saturation adiabatique de l'air est applicable au
séchage (sécheur) et peut aussi observer sur un contacteur gaz-
liquide suffisamment grand pour que l’équilibre thermodynamique
entre l’air humide et l’eau puisse être atteint. Il est effectué dans
une chambre bien isolée: pas de gain et perte de chaleur ; dans ce
processus, une partie de la chaleur sensible de l'air entrant est
transformée pour assurer l’évaporation d’eau.
Comme le montre la figure, au cours du processus de saturation adiabatique, la température du bulbe sec
diminue et l'enthalpie reste constante, ce qui implique également une température de bulbe humide
pratiquement constante. Lorsque l'air dégage de l'humidité, le taux d'humidité augmente.

B. Mélange adiabatique :

Pour diverses raisons, on peut être amené à utiliser un mélange adiabatique (absence d’échange de chaleur).

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I.9.5. Humidification par injection de vapeur d’eau :

C’est le principe de fonctionnement d’un humidificateur


vapeur.

I.9.5. Humidification par injection d’eau :

C’est le principe de fonctionnement d’un humidificateur avec un pulvérisateur d’eau ‘tour de refroidissement’.

A. Si l’eau est injectée à la température ambiante ; la transformation se base sur le principe adiabatique
(système isenthalpique) ;
B.

C.

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I.10. Equipement utilisé « tours de refroidissements TAR »:

I.10.1. Rôle :

Il s'agit d'un cas particulier d'un échangeur de chaleur où le transfert thermique s'effectue par contact direct ou
indirect entre les flux ; elles sont utilisées pour refroidir de l'eau, à l'aide de l'air ambiant.

I.10.2. Construction : Voir figure I.2

C’est une grande tour en béton (ou bien en bois ou acier- la tour en en béton est la plus visible des centrales
thermiques classiques) ayant le plus souvent la forme d'un hyperboloïde (Sa forme peut être cylindrique
hexagonale ou rectangulaire). L'eau à refroidir est amenée par une conduite en haut de la tour ; puis tombe par
écoulement gravitaire sur un garnissage en nid d'abeille afin d'obtenir une grande surface de contact entre le
liquide et l'air. Un flux d'air circule à contre courant. Une partie de l'eau va s'évaporer, ce qui provoque
l'abaissement de la température.

Leur hauteur peut atteindre 178,5 m pour faciliter le tirage de l’air ; La hauteur de ces réfrigérants peut être
réduite pour des raisons visuelles allant jusqu’à 30 mètres. Le tirage devant alors être aidé par des ventilateurs
(inconvénient : consommation électrique).

I.10.3. Fonctionnement : voir figure I.3

A. Tours de refroidissement à circuit ouvert : voir figure I.3.A


Une tour de refroidissement à circuit ouvert est un échangeur de chaleur qui permet de refroidir de l’eau en
contact direct avec de l’air. Le transfert de chaleur s’effectue partiellement par l’échange de chaleur entre l’air
et l’eau.

À l'intérieur de cette tour :

1. L’eau à refroidir est pompée vers le haut de la tour.


2. L'eau à refroidir est pulvérisée en fines gouttelettes au niveau des rampes de distribution ‘A’ en haut de
la tour.
3. La surface de l'échange air/eau est augmentée par la présence de structures, les « clayettes ‘B’ »
généralement en forme de nids d'abeilles.
4. Cette eau tombe par gravité à l'intérieur d'un flux d'air frais remontant dans la tour.
5. L'air est mis en mouvement par un ventilateur (tirage forcé) ou par un courant d'air (tirage naturel).
6. Cet air refroidit l’eau de 2 manières différentes. Une partie de la chaleur est prélevée par convection (le
contact entre l’eau chaude et l’air plus froid) mais la plus grosse partie du transfert de chaleur résulte de
l’évaporation.
7. L’air saturé d’humidité sort ensuite par la partie supérieure de la tour.
8. L’eau refroidie tombe dans le bassin (C) situé sous l’appareil et est remise en circulation dans le
processus de production.
9. Ce flux d'air se charge en humidité et entraîne les gouttelettes d'eau. Un séparateur de gouttelettes est
parfois placé en haut de la tour afin de limiter le plus possible l'entraînement des gouttelettes en dehors
de la tour.

B. Tours de refroidissement à circuit fermé : voir figure I.3.B

Il n’y a pas de contact direct entre l’air et l’eau à refroidir dans les tours de refroidissement à circuit fermé (par
exemple dans l’industrie alimentaire). On fait par contre appel à un échangeur de chaleur supplémentaire.

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Dans ces échangeurs, le fluide à refroidir reste confiné dans des nappes de tuyauteries. L'air de refroidissement
est renouvelé par convection naturelle ou est amené par des ventilateurs.
Ces échangeurs permettent d'éviter la pollution du liquide à refroidir par les poussières présentes dans l'air de
refroidissement. De même, ils évitent la pollution de l'air lorsque le liquide à refroidir présente des risques
chimiques ou bactériologiques.

Figure I.2

Figure I.3.A Figure I.3.B

Figure I.3
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