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Module : Parcs de stockage et exploitation des terminaux marins des hydrocarbures 1

CHAPITRE.1. RAPPELS SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES


HYDROCARBURES

1.1.-Densité des vapeurs d'hydrocarbures :

On appelle masse volumique d'un corps, la masse de 1'unité de volume de ce corps; elle
s'exprime en kg/dm3 ou en kg/m3.

m

W

La densité d'un corps est le rapport de sa masse volumique à celle d'un second corps pris pour
référence, dans des conditions de température et de pression données (l’eau pour les liquides
et l’air pour les gaz).

Pour les vapeurs, la densité s'exprime généralement par rapport à la masse spécifique de l’air
sec à 0°C sous la pression de 760 mm de mercure (conditions normales de température et de
pression). La densité de l’air est 1.225 Kg/m3 à T=15°C et P=101325 Pa.

Les propriétés des gaz sont telles que quelles que soient les conditions de température et de
pression envisagées, la densité d’un gaz par rapport à l’air a la même valeur. Elle peut donc
être exprimée dans les conditions particulières : pression = pression atmosphérique normale
(1,013 bar) et température = 0°C (conditions normales de température et de pression) pour
lesquelles la masse volumique de l’air est 1,293 kg/m3.

Densité des vapeurs d'hydrocarbures :


n

MWmél i 1 i  y MW
i
d 
MWair MWair
La densité des vapeurs d'hydrocarbures s'exprime par rapport à celle de l’air.

Le butane (C4 H10) a une densité, par rapport à l’air, de 2,006.

Les vapeurs de 1'essence sont constituées par les vapeurs de ses composants en proportions
variables, leur poids moléculaire est compris entre celui du pentane (C 5 H12) et celui de
1'hexane (C6 H14). II se situe aux environs de 80, ce qui donne un poids spécifique de : 80
/22,4=3 ,57 g/litre et une densité, par rapport à l’air, de 2, 76 dans les conditions normales de
température et de pression.

Les hydrocarbures plus lourds que 1'essence ont, a fortiori, des vapeurs de densités plus
élevées que celles des vapeurs d'essence.

Les vapeurs d'hydrocarbures sont donc plus denses que l’air et il en est de même, à priori, des
mélanges qu'elles forment avec ce dernier.

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1.2. Vaporisation et tension de vapeur :

La vaporisation est le passage de 1'état liquide à 1'état gazeux. Elle se produit par :

- évaporation lorsque la vapeur se forme seulement à la surface du liquide (essence dans un


récipient quelconque),

- L’ébullition est le changement de phase liquide à la phase vapeur d’une façon rapide.
lorsque la vapeur se forme à 1'intérieur même du liquide (1'eau qui bout).

Si l’on fait évaporer un même liquide dans le vide ou dans un gaz, la vaporisation ne diffère
qu'en ce qu'elle est plus rapide dans le premier cas que dans le second.

Lorsque 1'évaporation a lieu en vase clos, que ce soit sous vide ou en présence d’une
atmosphère gazeuse quelconque, elle se poursuit jusqu'à ce que la vapeur ait atteint une
certaine pression. La vapeur est alors dite saturante, et la pression à laquelle 1'évaporation
cesse est appelée tension de vapeur du liquide.
Jusqu'au moment où cette pression n’est pas atteinte, la vapeur est dite sèche ou encore non
saturante.

1.3 Tension de vapeur:

1.3.1 - DÉTERMINATION D'UNE TENSION DE VAPEUR D'UN CORPS PUR :


Pour un corps pur donné, la présence simultanée de deux phases liquide et vapeur suppose
donc des conditions telles que leur point représentatif dans le diagramme pression-
température soit situé sur la courbe de tension de vapeur du corps pur.
Il en découle que :
- à pression fixée il n'y a qu'une seule température pour laquelle les deux phases peuvent
coexister. Il s'agit de la température d'ébullition dénommée aussi parfois température
d'équilibre
- à température fixée il n'existe qu'une seule pression pour laquelle on a présence
simultanée des deux phases liquide et vapeur. Cette pression est appelée tension de vapeur
du corps pur liquide à la température considérée
À titre d'exemple, on a représenté ci-dessous une sphère contenant du propane liquide et
gazeux à la température de 20°C.
La condition d'équilibre liquide-vapeur étant réalisée, puisqu'il y a coexistence des deux
phases, la pression P régnant dans le ballon est la tension de vapeur du propane liquide à
20°C, que l'on note TV20C3

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1.3.2- TENSION DE VAPEUR D'UN MÉLANGE D’HYDROCARBURES :

a - Cas d'un mélange à son point de bulle :


Si l'on considère un ballon dans lequel un mélange a été introduit en quantité telle qu'un
niveau de liquide s'est établi, la pression régnant dans le ballon est appelée tension de vapeur
du liquide à la température de l'expérience.

En fait la quantité de gaz contenu dans le "ciel" au-dessus du niveau est négligeable par
rapport à celle de liquide. On peut donc considérer que le mélange global introduit dans le
ballon est à son point de bulle.
Le domaine d'équilibre du mélange permet d'obtenir la valeur de la pression donc de la
tension de vapeur qu'on appelle aussi pression de bulle du mélange.

b - Cas d'un ballon de séparation liquide-vapeur :


Dans ce cas le mélange est partiellement vaporisé et la séparation des phases vapeur et liquide
se fait dans le ballon. Les conditions opératoires (température et pression) déterminent la
fraction vaporisée du mélange ainsi que le montre le diagramme d'équilibre.

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Les deux phases obtenues sont en équilibre :


- la vapeur est à son point de rosée. En effet une légère baisse de la température
provoquerait sa condensation,
- le liquide est à son point de bulle. Une faible augmentation de sa température suffirait à le
vaporiser.
De ce fait la pression régnant dans le ballon est la pression de bulle ou tension de vapeur du
liquide.

La tension de vapeur est la pression exercée par la vapeur en contact avec le liquide. Sa valeur
est fournie par la courbe en fonction de la température.

La tension de vapeur ne dépend que de la nature du liquide; elle est exprimée en pression
absolue. Par exemple, à 38° C, la tension du butane est de 2689,4 mmHg.
Elle est indépendante du volume qu'elle occupe. Elle croit avec la température.

Tension de vapeur de quelques produits pétroliers :

Nous donnons ci-dessous les tensions de vapeur de quelques hydrocarbures courants à


différentes températures.

Températures °C
Produit -20 -10 0 10 20 30 40
Essence avion 46,93 70,03 100,04 155,2 214,8 300 ,1 400,4
Carburant Auto - 51,49 95,63 161,83 235,4 360,46 514,9
Les tensions de vapeur sont exprimées en mmHg

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1.4 Vitesse de vaporisation :

La vitesse de vaporisation est la quantité de liquide vaporise pendant 1'unité de temps.


Elle dépend de la surface d'évaporation, de la saturation de l’air, de la température, des
mouvements se produisant dans 1'atmosphère située au-dessus du liquide, de la nature du
liquide.

I. 5. Chaleur de vaporisation :

La vaporisation absorbe une certaine quantité de chaleur. C'est le liquide qui se vaporise qui
fournit cette chaleur nécessaire et, en conséquence, il se refroidit. La quantité de chaleur
nécessaire pour vaporiser un poids donné de liquide varie avec la température et la nature de
ce dernier. C'est ainsi qu'il faut 592, 6 cal pour vaporiser 1g d'eau à 20°C et 537 cal si ce
gramme d'eau est à 100°C.

1. 6. Volatilité des produits stockés :

La gamme des produits industriels stockés est très étendue et les caractéristiques de ces
produits sont très différentes. Ils peuvent être stables, volatils, neutres, toxiques, corrosifs,
inflammables, etc.

Ils se présentent le plus souvent en combinant plusieurs de ces propriétés. Dans la plupart
des cas, ils sont considérés comme des produits dangereux pour l’environnement. Leur
stockage est généralement réglementé et contrôlé par l’administration.

De toutes les propriétés qui caractérisent ces produits, il en est une qu’il est essentiel de bien
cerner : il s’agit du degré de volatilité du liquide à la température de stockage, dont va
dépendre la quantité de vapeur émise à la surface du liquide stocké. C’est à partir de cette
propriété que l’on définit le type de réservoir à employer.

Pour conserver le liquide dans le réservoir, il faut empêcher les évaporations de se dissiper
dans l’atmosphère et, pour les contenir, il est nécessaire de les emprisonner dans une enceinte
adaptée. Lorsque le degré de volatilité du produit est très élevé, les émissions le sont
également et il faut alors avoir recours à des enceintes non seulement étanches, mais aussi
capables de résister à la pression développée par ces vapeurs captives.

La mesure de la volatilité d’un liquide est définie par sa tension de vapeur, qui est différente
pour chaque liquide et dépend de la température de stockage. L’ébullition d’un liquide
intervient à une certaine température lorsque sa tension de vapeur devient égale à la pression
atmosphérique (1,013 bar). Ce point caractéristique est appelé point normal d’ébullition
(PNE). Tout accroissement de température au-dessus de ce point entraîne une augmentation
de la tension de vapeur. Par ailleurs, la volatilité d’un liquide est d’autant plus grande que son
point normal d’ébullition est bas. Le tableau 1 donne, pour quelques hydrocarbures purs, les
différentes valeurs du PNE et de la tension de vapeur à 20 °C.

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Tableau 1 - Point normal d’ébullition et tension de vapeur de quelques


hydrocarbures purs

PNE (sous une pression absolue Tension de vapeur absolue


Hydrocarbure
de 1,013 bar) °C à 20 ° C bar

Hexane (C6 H14 ) + 68,7 0,162

Pentane (C5 H12 ) + 36,1 0,559

Butane (C4 H10 ) – 0,5 2,113

Propane (C3 H8 ) – 42,1 8,263

Les hydrocarbures peuvent être classés par ordre de volatilité croissante de deux manières :
- Soit par ordre croissant de leur tension de vapeur (mesurée à une température fixée)
- Soit par ordre décroissant de leur température d’ébullition (mesurée à pression fixée).

D’autres hydrocarbures comme le pétrole brut et les produits issus de son raffinage ne
sont pas des substances pures, mais des mélanges de compositions diverses. Leur tension de
vapeur est le résultat des effets combinés des divers composants qui les constituent.

La tension de vapeur est plus importante quand le pourcentage de composants légers est
plus élevé.

La tension de vapeur de ces mélanges ne peut donc être déterminée aussi facilement que
pour les produits purs, à partir de tables connues. On a recours pour apprécier leur volatilité à
la tension de vapeur Reid (TVR), qui est la valeur absolue de la pression de vapeur obtenue
à 37,8 °C (100 °F) à partir d’un échantillon liquide disposé dans une enceinte étanche (bombe
Reid).

La procédure pour déterminer la TVR est décrite par la norme française NF EN 12. A partir
de la TVR, il est ensuite possible, à l’aide de documents tels que le bulletin API 2513 de
l’American Petroleum Institute, de trouver la tension de vapeur vraie (TVV) du mélange
liquide à la température de stockage. La volatilité de certains produits légers comme les
essences est définie par la TVR.

Pour les produits moins volatils, tels que les solvants, les pétroles (kérosène, carburéacteur),
les fuels, les gazoles, etc., on se réfère au point d’éclair. Celui-ci est défini par un essai qui
consiste à chauffer dans un creuset un échantillon du produit pour obtenir un début de
vaporisation, repéré par une légère explosion provoquée par une flamme.

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1.7 Le point d'éclair ou point d'inflammabilité (flash point) :

correspond à la température la plus basse à laquelle un corps combustible émet suffisamment


de vapeurs pour former, avec l’air ambiant, un mélange gazeux qui s’enflamme sous l’effet
d’une source d’énergie calorifique telle qu’une flamme pilote, mais pas suffisamment pour
que la combustion s’entretienne d’elle-même (pour ceci, il faut atteindre le point
d'inflammation). Si l’inflammation ne nécessite pas de flamme pilote, on parle alors d’auto-
inflammation.

Le point d’inflammabilité, autre nom du point d'éclair, est un concept pétrolier et les premiers
appareils qui permettent de définir un point d’éclair ont été décrits dans des normes
pétrolières. Il faut donc toujours préciser l’appareil qui a été utilisé quand on donne une valeur
de point d’éclair. La valeur dépend non seulement de l’appareil mais également de la bonne
vue de l’opérateur qui doit déceler le début d’inflammation.

Le point d’éclair est la température à laquelle se produit cette explosion. Il caractérise la


teneur en produits volatils et permet de connaître la température limite au-dessus de laquelle
un danger de manipulation existe. Cet essai fait l’objet des normes NF M07-011 pour les
solvants et les pétroles et NF T 60-103 pour les fuels et les gazoles.

Le stockage massif des liquides, pour les différents produits rencontrés dans l’industrie du
pétrole, de la pétrochimie et de la chimie, s’effectue principalement dans des réservoirs
métalliques, de construction soudée, installés à l’air libre et reposant sur le sol (réservoirs
aériens).
Une génération de réservoirs souterrains est en exploitation dans certains pays. Ces
réservoirs ont des capacités très variables. Elles n’excèdent pas quelques centaines de mètres
cubes pour de nombreux produits chimiques.
Dans le domaine pétrolier, les réservoirs de pétrole brut par exemple dépassent de
beaucoup ces limites. C’est ainsi que, sur le parc de certains terminaux de chargement du
Moyen-Orient, il existe des réservoirs de 240 000 m 3 et qu’il n’est pas rare, sur les terminaux
de réception européens, de compter des réservoirs de 100 000 à 150 000 m 3 (Algérie il existe
des réservoirs de 50 000 m3 pour le pétrole et le condensât).
Les produits stockés sont nombreux et différents. Pour chacun d’eux existe une capacité
de stockage fonctionnellement et économiquement adaptée aux caractéristiques du stock
envisagé. L’objet de cette introduction est d’examiner les divers types de réservoirs aériens
employés et de donner au lecteur une information suffisante pour lui permettre d’avoir une
base nécessaire à leur exploitation.

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