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Faculté des Sciences et techniques de Tanger

Département de chimie

Procédés de Dépollution atmosphérique


S6
Licence GP

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Rappels sur quelques aspects thermodynamiques des systèmes gazeux
Différence entre gaz et vapeur: Ces deux termes réfèrent strictement au même état physique ; l'état
gazeux. Par exemple sous 1 atm à 20 °C le dioxygène O2 et dioxyde de carbone CO2 sont des corps pur
existant seulement à l'état gazeux et non pas vapeur. Par contre dans ces conditions l'éthanol existe sous un
état liquide coexistant avec les vapeurs d'éthanol ; état toujours gazeux

Changement d'état: les différents termes sont donnés sur le diagramme. On note l'utilisation du terme de
liquéfaction pour un gaz et de condensation pour une vapeur dans le cas d'un changement d'état impliquant
les phases liquide et gazeuse

Fig1 changement d'état

Equation d’un GAZ PARFAIT

En 1662, Robert Boyle s'aperçut que le volume V d'un gaz maintenu à température constante était
inversement proportionnel à la pression P, soit V  1/P (Autrement dit: PV = constante)
Ainsi le produit PV est proportionnel à la température absolue T et au nombre de molécules présentes dans
l'échantillon, on obtient l'équation d'un gaz parfait:
PV = n RT
avec R = 8,314 J/(mol K) = constante des gaz parfaits
n = nombre de moles dans l'échantillon.
Unités à utiliser: V en m3, T en Kelvin, P en Pascal

Une mole d'échantillon contient le nombre Avogadro NA d'atomes ou molécules soit 6,02 . 1023. Il est à noter que la
masse d'une mole de substance est appelée masse molaire, par exemple l'oxygène moléculaire O2 a une masse
molaire de 32 g/mol.

Mélange binaire liquide - vapeur: un mélange binaire A-B est constitué de deux corps purs A et B (un
mélange ternaire est constitué de trois corps purs). Il à noter que A et B état peuvent exister soit à
l'état de liquide ou de vapeur ou simultanément à l'état de liquide et de vapeur

Pression partielle d'un gaz A: pression du gaz A s'il occupait seul un volume contenant un mélange de
gaz. On note PA.

Loi de Dalton: elle s'applique aux gaz parfaits. Si on considère un volume contenant un mélange de deux
gaz parfaits A et B, la pression totale P dans le volume est:

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P = PA + PB

Fraction molaire: la fraction molaire d'un corps pur A est le rapport du nombre de moles de A sur le
nombre total de moles. Dans un mélange binaire de 2 liquides ou de 2 vapeurs (corps purs A et B), on
définit dans chaque phase (liquide ou vapeur) les fractions molaires en A et B.

On note dans toute la suite x pour les fractions molaires en phase liquide et y pour les fractions molaires
en phase vapeur.

Les relations suivantes de bilan matière sont vérifiées:

avec P la pression totale


Variables intensives et extensives: une variable est intensive lorsqu'elle ne dépend pas de la taille des
parties choisies dans le système considéré.
Une variable est extensive lorsqu'elle est proportionnelle au volume de matière considéré. On peut donner
des exemples:
variables extensives: volume, masse, nombre de moles ...
variables intensives: pression (totale, partielle), température, fraction (molaire, massique),
concentration (molaire, massique) ...

Equilibre d'un système: dans cet état toutes les variables intensives décrivant le système sont constantes
dans le temps.
Phase: région de l'espace où les variables intensives ont des valeurs indépendantes des points considérés
(identité des propriétés physiques et chimiques).Variance: la variance d'un système à l'équilibre est le
nombre minimum de variables intensives indépendantes utilisées pour décrire totalement un état
d'équilibre de ce système. Les autres variables intensives s'obtiennent à partir de celles fixées par
l'expérimentateur.
Règle des phases: elle fixe la variance v d'un système. v = c + 2 - - k -r
c: nombre de corps purs : nombre de phases
k: nombre de relations imposées par les équilibres chimiques
r: nombre de relations imposées par l'expérimentateur
Pression
Force par unité de surface avec la force normale à cette surface. P= F/S
La pression est due aux chocs des particules sur la surface
Unités de pression S.I. Pascal : Pa = N/m2
1 bar =105 Pa ,1 torr = 1 mm Hg 1atm = 101325 Pa=760 mm Hg
Pression dans un fluide à l’équilibre
Soit un élément de fluide Adz

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Mesure de la pression
Baromètre de Torricelli Baromètre à Mercure

Pression atmosphérique
La pression (P) est définie comme le poids par unité de surface exercée par l'atmosphère au dessus d'une
surface. Elle correspond à la pression moyenne de l’air à la surface de la terre.
Si l'on considère un volume de hauteur dz, de surface horizontale S, à l'altitude z, un bilan des forces
exercées donne :

avec g la constante de gravité et la densité de l'air. Finalement :

On suppose que l'air est un gaz parfait :

avec R la constante des gaz parfaits, Ma la masse molaire de l'air et T la température.


En première approximation, la température peut être considérée comme constante, ce qui donne aisément
après intégration :

Pour g=10, Ma =28.10-3, R = 8.314 et une température de l'atmosphère de l'ordre de 250 K, on trouve H =
7.4 kilomètres.
Pour une pression au sol de l'ordre de 1000 hPa, on trouve donc pour indication P(2 km) ≈ 760 hPa, P(14
km) ≈ 150 hPa et P(50 km) ≈ 1 hPa.

Détermination de la Pression au fond de la mer

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Pression de vapeur saturante:

Le terme ancien de tension de vapeur est aussi fréquemment employé. Si on considère une enceinte
fermée contenant de l'eau à l'équilibre sous les états de liquide et de vapeur, la pression de la vapeur
surmontant l'eau liquide est égale à la pression de vapeur saturante. Cette pression ne dépend que de la
température de l'enceinte mais absolument pas de la masse d'eau liquide ni du volume de l'enceinte.

La pression de vapeur saturante est une fonction croissante de la température (cas du cuisson en cocotte-minute).
Exemple de Vaporisation de l'eau (évaporation et ébullition)
La vaporisation est un terme général désignant deux phénomènes différents correspondant tous les deux au
changement d'état liquide  vapeur: l'évaporation et l'ébullition. Les raisonnements sont applicables à tous les
corps purs. on examinera dans ce qui suit l'évaporation en volume limité ou en volume illimité:
cas de volume limité: c’est à dire quand on introduit dans un volume limité vide (ou contenant
un gaz ne réagissant pas avec le liquide) un liquide à la température donnée, on observe une évaporation de celui-ci;
si on continue d'injecter du liquide, la pression partielle de sa vapeur finit par atteindre la pression de vapeur
saturante. A partir de cet instant si on continue d'injecter du liquide il ne se vaporise plus: on est alors en présence
d'un équilibre entre l'eau liquide et l'eau vapeur (vapeur saturante).

Un exemple d'application est un séchoir fermé. Si on introduit un produit humide dans un séchoir contenant déjà de
la vapeur d'eau, les possibilités d'évaporation sont limités à l'atteinte de la pression de vapeur saturante. Il est donc
plus intéressant d'avoir dans un séchoir de l'air sec et chaud (car la tension de vapeur croît avec la température).
Dans le cas du volume illimité (air libre ne contenant pas de vapeur du liquide): la vapeur produite par le liquide se
répand à l'infini; le liquide tend toujours à rechercher une condition d'équilibre c'est à dire à être surmonté par une
pression partielle égale à sa tension de vapeur. La pression partielle reste toujours inférieure à la tension de vapeur
et donc le liquide se vaporise totalement jusqu'à épuisement du liquide.
Le séchage du linge dehors ou l'assèchement d'une flaque d'eau constituent des applications du phénomène. Dans le
cas d'un air saturé en humidité, il n'y a pas d'évaporation: le linge sèche donc mieux si l'air est sec et si il y a du vent
qui répand la vapeur d'eau à l'infini.
l'ébullition a lieu à la température du liquide pour laquelle la pression de vapeur saturante du liquide devient égale à
la pression totale qui surmonte le liquide.
L'eau bout à 100 °C sous la pression atmosphérique car à 100 °C la tension de vapeur de l'eau est de 1 atm.
L'évaporation et l'ébullition présentent en résumé les différences suivantes:
-L'évaporation a lieu à toutes les températures (même inférieures à la température d'ébullition); elle s'effectue à la
surface du liquide.
-L'ébullition a lieu à une température fixe pour une pression totale donnée. Elle se déroule au sein du liquide avec
formation de bulles.
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Le diagramme d'équilibre montre qu'à pression constante, un chauffage d'eau liquide provoque une augmentation de
sa température puis sa vaporisation à une température de changement d'état constante sous la pression considérée.
La température ne peut ensuite augmenter que lorsque toute l'eau liquide s'est transformée en vapeur. La
température recommence alors à augmenter: on obtient de la vapeur surchauffée.

Humidité de l’air
Hygromètrie
C'est la mesure de la quantité de vapeur d'eau présente dans l'air ou un gaz. quand il s’agit de d’eau on
parle de humidité pour d’autres vapeurs on parle de saturation
humidité ou saturation relative HR
HR = Pvapeur/ Psaturation
avec Pvapeur : la pression partielle dans le mélange gazeux et Psaturation la pression à saturation pou T donnée (pression de
vapeur saturente)
la météo annonce une humidité relative de 60% à 25°C càd HR= % P H2O/P*H2O= 60 (PH2O et P*H2O mesurés à 25°C)

Volume d'air
une HR de 0% pas d’eau dans l’air

Volume de H2O à saturation une HR de 100% la pression partielle de est la même que la
pression de vapeur saturante à T considérée
Volume actuel de H2O

Humidité absolue
C’est le rapport entre le nombre de mole ou masse de vapeur par l’air sec dans les conditions réels (T et P)
par celui à saturation Elle peut être exprimée en:
- gramme d'eau / m3 d'air humide ou gramme d'eau / kg d'air humide ou gramme d'eau / kg d'air sec
- % de HA est tjs inférieur à HR
 P1 
 actuelle
 Ptot  P1  P1  Ptot  P1   Ptot  P1 * 
% HA  100     100  HR   100
 P1 *  P1 *  Ptot  P1 *   Ptot  P1 
  saturation
 Ptot  P1 * 
Température de rosée
La température ou point de rosée, car c'est la température à laquelle apparait la première goutte de
condensation si l'air est refroidi.
Ebullition de l’eau
Température d’ébullition
a. La relation pression – température d’ébullition
La température du point d’ébullition Te (ou le point d’ébullition) est une fonction de la pression : Te =
f(P). Cette relation est explicitée à travers la relation de CLAPEYRON :

L12 est la chaleur latente de transformation du composé passant de la phase 1 à la phase 2, ici de la phase
liquide à la phase gazeuse. Le mot « latente » signifie que la transformation s’opère sans changement de
température.

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Remarque : les grandeurs molaires sont surmontées d’un trait horizontal. Dans le cas de l’ébullition, le
volume molaire d’une quantité quelconque du gaz est beaucoup plus grand que celui de la phase gazeuse.
On peut donc négliger le premier devant le second :

Dans l’hypothèse ou le gaz se comporte comme un gaz idéal, PV = nRT,

En intégrant cette équation on obtient


de phase demeure constante. Cela est vrai sur une échelle de température relativement restreinte :
quelques dizaines de degrés tout au plus. Si l’intégration est effectuée sur un intervalle de température
plus large, on utilise des formules dont un très connue applicable à la vaporisation de l’eau : Ln P =  A /
T + B Ln T + C
Cette relation est connue sous le nom de la loi de KIRCHHOFF-RANKINE. Une formule également très
largement utilisée est l'équation d’ANTOINE. C’est une formule en quelque sorte simplifiée de la
précédente : log10 P = A  [B / (T + C)]
La pression P est exprimée en bar et les coefficients A, B et C sont des valeurs empiriques. Les formules sont données avec les
plages de températures où elles sont applicables.
Quelques valeurs de quelques coefficients de l’équation d’ANTOINE.
Zone de température
Molécules A B C
(K)
114,4 – 150,3 4,4690 481,01 22,156
Hydrogène
90,9 – 101,5 3,7348 302,68 6,083
54,36 – 100,16 3,858 45 325,675 5,667
Oxygène
54,36 – 154,33 3,952 30 340,024 4,144
Méthane 90,99 – 189,99 3,9895 443,03 0,49
273 – 303 5,402 21 1838,675
Eau 31,737 39,485
304 – 333 5,203 89 1733,926
CO2 154,26 – 195,89 6,81228 1301,679 3,494

En résumé : puisque la température d’ébullition dépend de la pression, la pression doit toujours être fixée pour
mesurer le point d’ébullition. Il est intéressant de noter qu’à l’altitude de 3800-3900 m, l’eau bout vers 83 C. Il en
résulte que le temps de cuisson à l’eau des aliments est plus long qu’au niveau de la mer. Inversement,
l’augmentation de la pression à deux bars entraîne une augmentation de 20 C de la température d’ébullition.
Le point triple
La courbe de vaporisation est le lieu géométrique des
points (P,T) où il y a coexistence des phases liquide et
gazeuse. De même, la courbe de fusion correspond au
lieu géométrique des points (P,T) où coexistent les
phases solides et liquide. Au point de concours de ces
deux courbes, on a donc coexistence des phases solide,
liquide et gazeuse. Ce point d’intersection des deux
courbes de fusion et de vaporisation appartient donc
aussi à la courbe de sublimation puisqu’il y a équilibre
entre les phases solide et gazeuse. On appelle ce point
(P,T) le point triple. On montre par la règle de la
variance que ce point est caractéristique de la substance.
c’est le seul point (P,T) où il y a coexistence de ces trois
phases solide, liquide et gazeuse.
Figure le point triple
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La loi de RAOULT
Cette loi idéal met en relation l’idéalité d’une solution en équilibre avec sa phase vapeur
Dans une solution idéale, la tension de vapeur de chaque constituant est
proportionnelle à sa fraction molaire.
Soit un mélange de deux constituants A et B, la définition de la fraction molaire s’applique :

avec xA + xB = 1
Si la fraction molaire xB est nulle, le composé A est pur en phase liquide et la pression de vapeur de ce
composé A est PAº . À la limite, c’est aussi : PAº = x × k
A
Or , toujours dans cette limite, xA = 1, donc : PAº = k
De la même manière, si la concentration de A est nulle dans la phase liquide, xA = 0, la tension de vapeur
du composé B est égale à sa pression de vapeur saturante PBº. Donc,
PBº = xB × k' et k' = PBº.
Entre ces deux cas limites x  0 et x  0. Il s’ensuit que :PA = x × PAº et PB = x × PBº
A A A B
D’où l’expression de la loi de RAOULT, expression traduite graphiquement sur la figure 3

Figure . Expression de la loi de RAOULT dans le cas d’une solution idéale.


La pression totale est alors donnée par la relation : Ptotale = xA × PAº + xB × PBº
Ptotale = (1  xB) PAº + xB PBº
Ptotale = (PBº  PAº) xB + PAº
La pression totale est une relation linéaire de la composition (de la fraction molaire) de la phase liquide
(figure 3). Ce comportement est général pour une solution idéale en équilibre avec le gaz idéal (sa vapeur).

Solutions d’un gaz dans un liquide


Les gaz se dissolvent dans les liquides pour donner de vraies solutions. L’importance de la solubilité d’un
gaz dans un liquide dépend de plusieurs paramètres. La nature du gaz et celle du solvant, la température,
la pression du gaz sont tous des facteurs à considérer. Certains gaz sont évidemment beaucoup plus
solubles que d’autres dans un même liquide. Le chlorure d’hydrogène et l’ammoniac font partie de ces
derniers. Leur grande solubilité est due aux réactions chimiques qu’ils font avec l’eau puisqu’ils se
retrouvent sous des formes ionisées.
HCl + H2O  H3O + Cl
NH3 + H2O  NH4 + OH
Par exemple, les hydrocarbures liquides dissolvent plus facilement le méthane et les composés organiques
que l’eau.
La relation qui existe entre la pression d’un gaz en équilibre au-dessus de sa solution dans un solvant,
considérant que le gaz et la solution ont des comportements idéaux, est donnée par la

loi de HENRY.

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À température constante, la concentration d’un gaz dissout dans un solvant est directement
proportionnelle à la pression partielle du gaz non dissout en contact avec la solution :
C(gaz) = k P(gaz)
C’est une loi idéale. Elle ne s’applique pas aux solutions « chimique », celles où le gaz dissout s’associe
chimiquement au solvant. C’est le cas de l’ammoniac, du chlorure d’hydrogène, du gaz carbonique,…
dissout dans l’eau.
Par exemple, lorsque la pression de l’oxygène, entre 0 et 1 atm, en équilibre au-dessus de sa solution dans
l’eau à 25 C, la constante k, incidemment appelée la constante de HENRY, est de 2,30 10-5 atm-1. Dans
cette relation la valeur de C(gaz) est exprimé par sa fraction molaire dans la solution. En général, la
solubilité d’un gaz dans un liquide diminue avec l’augmentation de la température. En conséquence, il
faut maintenir le soda au frais. Le tableau ci-après montre la variation de la constante de HENRY pour la
solubilité dans l’eau de quelques gaz en fonction de T
Tableau . Variation de la constante de HENRY pour la solubilité de quelques gaz dans l’eau en fonction de T
Gaz 0 C 20 C 40 C 60 C 80 C
H2 1,72 1,46 1,31 1,31 1,33
N2 1,86 1,32 1,00 0,974
O2 3,98 2,58 1,84 1,57 1,44
Nota : les valeurs de k ont été multipliées par 105 et sont exprimées en atm1.

Le dégazage d’une solution peut se faire de deux manières. La première consiste à abaisser la pression de
vapeur du gaz au-dessus de la solution. La loi de HENRY montre que si la pression du gaz tend vers zéro,
il en est de même de sa concentration en solution. Cette approche n’est pas nécessairement aisée à
appliquer sans abaisser la pression de vapeur du solvant liquide. Une alternative suggérée par le tableau
précédent consiste tout simplement à chauffer le liquide. Au fur et à mesure que sa température croît il se
dégaze.
On utilise aussi la notion du coefficient d’absorption de BUNSEN :
C’est la quantité, le nombre de litre de gaz exprimé dans les conditions T.P.N., qui se dissout dans un
litre de solvant à une température déterminée et sous la pression atmosphérique.

Bien entendu la solubilité d’un gaz varie aussi avec la nature du solvant. Ainsi, le coefficient de HENRY
pour l’azote, à 25 C, est respectivement égal à 1,17 10-5 et 4,26 10-4 atm-1 dans l’eau et dans le benzène.Il
est intéressant de noter que la loi de RAOULT s’applique au solvant, et plus particulièrement à
l’abaissement de la tension de vapeur du solvant lorsqu’un soluté lui est ajouté. La loi de HENRY
s’applique à la pression de vapeur du soluté.

Le dégazage et la vie courante


Il ne faut pas confondre le dégazage de l’eau et son ébullition. En chauffant de l’eau, on perçoit lorsque sa
température monte, vers 80 C, l’apparition de bulles qui montent vers la surface. Ce phénomène est le résultat du
dégazage : ce sont les bulles d’air normalement présentent dans l’eau qui s’échappent. Ce n’est que lorsque la
pression de vapeur saturante du liquide sera atteinte, à sa température d’ébullition, que les bulles sont bel et bien des
bulles de vapeur du liquide.
Lorsqu’on ouvre une bouteille de Soda on observe une brutale effervescence. Le gaz carbonique gazeux, sous
pression dans la bouteille, maintient une grande dissolution de ce gaz dans le liquide. La mise à la pression
atmosphérique entraîne une libération brutale de ce gaz.
De la même manière, le plongeur qui est à une profondeur de – 30 m sous la surface de l’eau subit une pression de
l’ordre de 4 atmosphères. S’il remonte trop rapidement à la surface de l’eau, tout l’azote et l’oxygène qui s’est
dissout dans son sang à –30 m est soudainement libéré et provoque l’embolie ou l’obstruction des vaisseaux
sanguins par les bulles d’air soudainement libérées. D’où la nécessité d’une remontée d’autant plus lente que la
plongée a été profonde.
Relation composition de la phase liquide – composition de la phase vapeur
Soit donc une solution d’un mélange de deux liquides A et B. Considérons que cette solution est idéale et qu’il en
est de même de sa phase vapeur. La question que l’on peut se poser concerne la relation qui existe entre les
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compositions des deux phases. Si PAº et PBº sont les pressions de vapeur en équilibre avec les liquides A et B purs,
respectivement, qu’en est-il de la vapeur en équilibre au-dessus d’une solution dont la fraction molaire en A est xA ?
Soit yA la fraction molaire du composé A et yB la fraction molaire du composé B en phase vapeur. Compte tenu des
lois du gaz idéal,
yA = PA/P et yB = PB/P avec yA + yB = 1
on sait que PA = xA × PAº
de meme Ptotale = (PAº - PBº) xA + PBº
Par conséquent, la relation qui relie les compositions (fractions molaires) d’un composé entre les phases gazeuse et
liquide est donnée par :

La fraction molaire yA du composé A en phase gazeuse est liée à sa fraction molaire xA en phase liquide. En
général, la valeur de yA est donc différente de celle de xA. La figure ci-près montre un diagramme où sont reportés,
et donc comparés, les compositions de la phase liquide et celle de la phase gazeuse. Par exemple, si dans le
mélange A et B, le composé A est plus volatil que le composé B – la pression de vapeur saturante de A, PAº, est
supérieure à celle de B à la même température – alors la phase vapeur est plus riche en A qu’en B. Ainsi, sur ce
diagramme, à une température donnée, une solution liquide de composition xA est en équilibre avec une vapeur de
composition yA ou une solution liquide de composition x'A est en équilibre avec une vapeur de composition y'A.

Figure . Compositions comparées des phases liquide et vapeur en équilibre d’une solution.

Distillation d’une solution


L’usage de la distillation est intimement associée à la séparation de constituants en solution. À partir de la
relation tout juste établie entre les compositions d’une phase vapeur et d’une phase liquide en équilibre,
est-il possible à l’aide de la distillation de séparer les constituants d’une solution idéale ?
La distillation se fait souvent au laboratoire et dans plusieurs installations industrielles à la pression
atmosphérique, donc à pression constante. Supposons que le diagramme composition – température a la
forme qui apparaît à la figure 7 On y distingue trois régions. Vers les basses températures, on a
l’existence du liquide et la région supérieure, on a la phase vapeur.

Figure . Compositions comparées des phases liquide et vapeur en équilibre d’une solution.
Entre les deux, on trouve région en forme de fuseau où coexistent les phases vapeur et liquide. La courbe
inférieure de ce fuseau est la courbe d’ébullition (en bleu, sur la figure 7). En effet, si une solution de
composition xB est chauffée, à l’instant où le point représentatif de la solution atteint cette courbe, le
phénomène d’ébullition commence. De la même manière, si une vapeur de composition yB est refroidie,
au moment où le point représentatif du mélange atteint la courbe supérieure du fuseau, les premières
gouttes de liquide apparaissent. C’est le phénomène du dépôt de la rosée et cette courbe s’appelle
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justement la courbe de rosée (en rouge sur la figure 7). Soit donc à distiller un mélange dont la
concentration est produit B est xB. Au fur et à mesure que la température du liquide augmente, le point
représentatif de la solution se déplace verticalement sur le segment passant par la composition xB sur la
figure 7. A la température T1 le point représentatif de la solution traverse la courbe d’ébullition.
L’ébullition commence et la première de goutte de vapeur qui est produite a la composition représentée
par yB. Puisque le composé A a une volatilité plus grande que celle du composé B – la température
d’ébullition de A pur est inférieure à celle de B pur – la vapeur est donc plus riche en A que le liquide dont
elle est issue. Par conséquent, en poursuivant la distillation, le liquide s’appauvrit plus rapidement en A
qu’en B. Le point représentatif de la solution se déplace sur la courbe d’ébullition en direction de la
température d’ébullition de B pur. En même temps on s’aperçoit que la température d’ébullition croît
lentement et la vapeur qui est émise est de moins en moins riche en A. Parvenu à la température
d’ébullition du composé B pur, la distillation est terminée et tout le liquide originel est passé en phase
vapeur. La suite des évènements observés conduit à la conclusion qu’il est impossible de séparer deux
constituants A et B qui ont un fuseau de distillation comme celui apparaissant dans les figures 7 et 8

La rectification d’une solution


La distillation simple ne permet donc pas de séparer deux constituants
A et B à partir de leur solution liquide. Pour se faire on utilise une
technique appelée, rectification, que l’on peut simplement décrire
comme étant une opération a base de plusieurs distillations simples.
Supposons que la vapeur de composition yB précédemment produite
est refroidie et recondensée et qu’elle est ensuite soumise à une
distillation. Par le même processus, cette goutte de liquide, par
distillation va produire une goutte de vapeur encore plus riche en A.

Figure 8. Schémas d’une colonne de rectification.


Ces processus sont rendus possibles dans ce qu’on appelle une
colonne à plateaux. Supposons que sur le plateau z de cette colonne
(figure 8), on dispose d’une solution de composition xB. Cette solution portée à ébullition produit une
vapeur de composition yB. Celle-ci se refroidit et se condense sur le plateau z + 1 en donnant un liquide de
composition x'B égale à yB, et ainsi de suite.

Figure 9 Diagramme isobare de fonctionnement d’une colonne de rectification et Schémas d’une colonne
à plateaux.

Sur l’isobare de distillation (figure 9), les points représentatifs de la solution sur le plateau z, de la vapeur
en équilibre sur ce plateau, de la solution sur le plateau z + 1, de la vapeur en équilibre avec ce plateau, …
apparaissent de manière évidente. Le liquide de composition xB sur le plateau z engendre un liquide de
composition x'B sur le plateau z + 1, sur le plateau z + 2 et ainsi de suite.

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Sur le plan du fonctionnement, la colonne est alimentée en solution initiale sur le plateau dont la
composition correspond à la composition du mélange à séparer. En haut et en bas de colonne, on soutire
les produits A et B purs, respectivement (figure 10). Ce soutirage peut d’ailleurs ne pas être total : on ne
prélève qu’une fraction de A et de B. On dit alors qu’on introduit un taux de reflux compris entre 0 et
100 %. L’explication de l’introduction de ce taux de reflux est hors de portée de cours. Disons seulement
qu’il aide la colonne à maintenir une excellente efficacité de séparation.
Dans l’industrie pétrolière, les colonnes à distiller peuvent compter plusieurs centaines de plateaux et
mesure plus de 100 m de hauteur.
Abaissement de la tension de vapeur
La loi de RAOULT indique que la pression de vapeur en équilibre au-dessus d’une solution idéale est
proportionnelle à la pression de vapeur saturante PAº du liquide pur à la même température multipliée par
sa fraction molaire xA dans la solution : PA = PAº × xA
Comme d’autre part l’ajout du soluté B conduit à xA = 1 – xB
cela entraîne que : PA = PAº × (1 – xB )
L’abaissement de la tension de vapeur du solvant A est tel que :
PAº – PA =  PA = PAº – PAº × (1 – xB ) = PAº xB
 PA / PAº = xB
L’abaissement relatif de la tension de vapeur du solvant dépend uniquement de la concentration du soluté.
Figure 11. Déplacement de la courbe de la tension de vapeur sur ajout d’un soluté en faible concentration.

Élévation du point d’ébullition


On vient de montrer que l’ajout d’un soluté B en faible concentration dans un solvant A diminue la
tension de vapeur du solvant. Graphiquement, dans un diagramme pression en fonction de la température,
la courbe de la tension de vapeur est déplacée vers le
bas (figure 10).
Il s’ensuit qu’à la pression atmosphérique P0, la
température d’ébullition du solvant passe de T0 à T0 +
T. On observe effectivement une augmentation de la
température d’ébullition du solvant. Ainsi l’eau salée
bout à une température supérieure à celle de l’eau
pure.En première approximation et pourvu que la
variation de la température soit petite, on peut assimiler
les courbes donnant la pression en fonction de la
température comme étant des portions de droites :
la pression de vapeur saturante est
proportionnelle à la température :PAº =  T
Figure 11. Déplacement de la courbe de la
tension de vapeur sur ajout d’un soluté en faible
concentration.
Cette figure montre si besoin est que
l’abaissement de la tension de vapeur, dans les
présentes conditions, est indépendante de la
température. De plus, l’exploitation de cette
dernière figure permet d’établir les relations
suivantes : PA' = PAº  PA' et TA' = TA'
 TA
PA" = PAº  PA" et TA" = TA"  TA
Ce qui entraîne que :

Ou encore,
TA' = k' xB' et TA" = k' xB"
12
D’une manière générale :
Tébull. = k xB
En détaillant quelque peu cette dernière formule, on obtient :

NA et NB sont les nombres de moles de A et de B présents dans la solution. Posons wA, wB, MA et MB,
respectivement les masses et les masses molaires de A et de B, on obtient en remplaçant les nombres de
moles par le rapport wA/MA et wB/MB :

Puisque la solution est diluée, la concentration de B est beaucoup plus petite que celle de A. Par
conséquent, NA > NB .

Si on calcule la variation de la température d’ébullition pour


une mole de soluté dans 1000 g de solvant, on obtient (MA est exprimé en g/mol) :

Le produit k MA / 1000 est appelé la constante


ébullioscopique du solvant kéb. Il s’ensuit que :  Tébull. = Constante ébullioscopique  wB / MB
Ainsi, quel que soit le soluté, peu importe le soluté, à concentration égale, l’augmentation de la
température d’ébullition est la même. L’unité de cette constante peut être déduite de l’équation 8.6. kéb
s’exprime en degré par mole dans 1000 g de solvant, ou plus simplement en degré par molalité : [ · m1].
Le tableau 8.1 donne des valeurs de la constante ébullioscopique de quelques solvants.
Abaissement du point de congélation
À la température de fusion (ou de solidification), la tension de vapeur de la phase solide et celle de la
phase liquides sont identiques. Par un raisonnement analogue au précédent, on montre l’ajout d’un soluté
au liquide se traduit par un abaissement de la température de fusion :

TA = TAº - TA = C xB =

À nouveau puisque la solution est diluée, NA + NB  NA

Comme généralement, on mesure la quantité de soluté en grammes par 1000 g de solvant :

Tfus. =

Pour un solvant particulier, posons C' = C × MA/ 1000. C' est appelé la constante cryoscopique du
solvant. Tfus. = C'  wB / MB
Inversement, supposons que la constante C' soit connue de même que Tfus. et wB. La mesure de
l’abaissement du point de congélation d’une solution par addition d’une quantité connue de soluté permet
de mesurer la masse moléculaire du soluté. C’est que l’on appelle la cryométrie.
Ainsi, quel que soit le soluté, peu importe le soluté, à concentration égale, la diminution de la température
de fusion est la même. L’unité de cette constante s’exprime encore en degré par mole dans 1000 g de
solvant, ou plus simplement en degré par molalité : C · m1
La constante cryoscopique varie d’un solvant à un autre. On peut aussi remarquer que la même
concentration dans le cyclohexane et dans l’acide acétique aura un effet près de 5 fois plus important dans
le premier solvant.

13
Chapitre II

Concentrations et débits de mélanges gazeux

Différentes expressions de concentrations


La concentration est le rapport d’un constituant avec l’ensemble des constituants du
mélange. Elle peut être exprimée de plusieurs façons.

I-1 Concentration massique


C’est le rapport entre la masse d’un constituant par le volume du mélange (dans le
cas des gaz il faut prendre en considération les conditions de température et de
pression). Elle est exprimée généralement en Kg/m3 ou g/cm3

I-2 Titre massique ou fraction massique


C’est le rapport entre de la masse du constituant i par la masse du mélange
I-3 Titre volumique
C’est le rapport entre le volume du constituant i et le volume total
I-4 Titre molaire : Yi = ni
ni
I-5 Molarité : Ci= ni avec Vt : volume total du mélange
Vt

Expression de concentration de gaz (en faible concentration)

II-1 Partie par million ou ppm

1ppm volumique = Vi x 106 avec Vt le volume total prélevé et Vi du constituant i


Vt
II-2 Pourcentage volumique
% volumique = Vi x 102
Vt
donc  1 ppm = % volumique x 104
Conversion du ppm en concentration massique

Pour une concentration massique d’un constituant gazeux exprimée en Kg/m3 Nous
considérons que le gaz obéit à la loi des gaz parfait donc
PV = nRT
Connaissant la masse molaire et volumique de ce gaz nous aurons
 = PM
RT
avec  = m et mi =  . Vi la concentration massique est mi/Vair
V
mi = .Vi en remplacent dans la formule i = PMi nous aurons
Vair Vair RT
Cmassique= mi = PMi x .Vi M exprimée en Kg/Kmol
Vair RT Vair
Pour T= 25°C et P = 1 atm avec R= 0.08208 atm m3/K mol K P = 1
RT 24.5
14
Cmassique= mi = Mi x .Vi on sait que Cppm= Vi x 106
Vair 24.5 Vair Vair

Cmassique= mi = Mi x .Vi = Mi x Ci ppm x 10-6 avec mi en Kg


Vair
24.5 Vair 24.5
Pour une masse en g (1kg = 109 g ) Cmassique= Mi x Ci ppm x 103
24.5
Pour une masse en mg Cmassique= Mi x Ci ppm
24.5

Example . . Gas concentration conversion.


The concentration of SO2 in air is 100 ppb . What is this concentration in units of g/m3? (Temperature
is 28 C and pressure is 1 atm. Remember that T (K) is equal to T (°C plus 273.)

Solution:
To accomplish this conversion, we will use the ideal gas law to convert volume of SO2 to moles of SO2,
resulting in units of moles/l. These can be converted to g/m3 using the molecular weight of SO2. This
method will be used to develop a general formula for converting between ppm and g/m3in the first
homework assignment.
First, we use the definition of ppb to obtain a volume ratio for SO2:

We must now convert the volume of SO2 n the numerator to units of mass. This is done in two steps. First,
we convert the volume to a number of moles, using the ideal gas law. From the standard form of the ideal
gas law (PV=nRT), solving for the number of moles n\ yields . So, we multiply the
quantity of given in volume units by to obtain units of moles. Note the choice of value for R
used below, which is taken from Table 1, based on the units used in the problem.

15
For the second step, we convert the moles of to mass of , using the molecular weight of and
converting from g to g.

Exercice d’application
la norme marocaine concernant les émissions de gaz d’échappement automobile
telle qu’elle est publiée au journal officiel, limite la concentration du CO pour les
véhicules à moteur essence, à 4.5% (pourcentage volumique).
exprimer cette valeur en ppm et en g/m3 en supposant que le CO est émis à 25°C
et 1atm.
Quelques valeurs de limites de rejets de quelques polluants de l’air

Composés Flux horaires en kg/h concentration


< 1kg/h 1OO mg/m3
Poussières totales
> 1kg/h 40 mg/m3
CO voir arrété préfectoral

SO2, SO3 si > 25 kg/h < 300 mg/m3

NO, NO2 si > 25 kg/h < 300 mg/m3

N2O voir arrété préfectoral

HCl et inorganiques Cl si > 1 kg/h < 50 mg/m3


< 5 mg/m3 sauf industrie
fluor et inorganiques F si > 5OO g/h
des engrais <10 mg/m3
COV sans méthane si > 2 kg/h < 150 mg/m3

COV "toxiques" si > 0,1 kg/h < 20 mg/m3 ensemble

Cd, Hg, Th et composés si > 1 g/h < 0,2 mg/m3 ensemble

As, Se, Te et composés si > 5 g/h < 1 mg/m3 ensemble

Sb, Cr, Co, Cu, Sn, Mn… si total > 25 g/h < 5 mg/m3 total

PH3, phosgène si > 10 g/h < 1 mg/m3 pour chaque

HCN, HBr, chlore, H2S si > 50 g/h < 5 mg/m3

NH3 si > 100 g/h < 50 mg/m3


si masse mise en œuvre par
Amiante < 0,1 mg/m3
an > 100 kg/an
si masse mise en œuvre par
Autres fibres an > 100 kg/an (autre que < 1 mg/m3
l’amiante)

Remarque :

Si la limite en flux est dépassée la limite en concentration s'applique

16
O
H
O,
Cl
OV
d,
OO hosgène
e,
or
otal
O
H ,ires
mg/m O NO
Cr,
Hg,
et
Te
oussières
auf
CN,
2our total
nsemble
1kg/h
> 25
5OO
0,1et
ncentrati
grais
ir sans
512100
mposés
0kg/h
mg/m Co,
et
Th
arrété
mg/m
10
50 HBr,
en
mg/m<10
mg/m>
kg/h
g/h
g/h
éthane
u,mposés
composés
xiques"
organique
Sn,
limites
dustrie
hg/m
tales
éfectoral
aque
lore,
/hg/h H de
n…
Cl
F
stsg/h
V –Expressions de débits ou flux gazeux

Un flux gazeux dépend de la vitesse du fluid, la concentration et le temps


Relation générale :
F = débit * concentration * temps mesure du débit
vitesse prélèvements sac plastique ou bouteille
conditionnement analyse

IV-1 Débit massique

C’est la masse de gaz traversant une section droite d’une canalisation par unité de
temps

m (Kg/min)=  (kg/m3) x A (m2)x U (m/min)

IV-2 Débit volumique q

C’est le volume de gaz traversant une section droite par unité de temps. Ce volume
est mesuré à la pression et la température régnant dans la conduite.
Si volume est mesuré dans les conditions normales de T et P (273K et 1 atm) V
est donnée en N m3

Relation entre Débit massique et volumique


m =  UdA avec U.dA = V ce qui donne m = .Q

Estimation de débit volumique pour T et P donné à partir de NTP


La masse étant indépendante de T et P ce qui fait que les débits massique seront les
mêmes m= NTP.QNTP= TP.QTP sachant que  = PM
RT
En remplaçant NTP et TP on aura

PTP TTP
QTP= QNTP. x x
PNTP TNTP

IV-3 Débit moléculaire

C’est le nombre de mole de gaz qui traverse un section donnée pendant un temps t

Exercice 2
Une usine émet 1250 ppm de HCL à travers sa cheminée. Exprimer cette
concentration en mg/m3 sachant que l’analyse a été faite dans les conditions NTP
(273K et 1 atm) M Hcl= 36.5 g/mol
Donner un ordre de grandeur de cette concentration si le rejet se fait sous P²= 2
atm et T= 500K

17
Efficacité énergétique et Impact sur l’environnement
L’énergie fait partie des besoins humains essentiels. La rendre accessible à tous sans dégrader notre
environnement, tel est le défi à relever.
La demande en énergie va encore considérablement augmenter dans les années à venir du fait de la
croissance démographique et de l’élévation progressive du niveau de vie, en particulier dans les pays en
voie de développement. Les besoins devraient ainsi doubler d’ici à 2050. Pour les satisfaire, les sources
d’énergie seront plus complémentaires que concurrentes. Toutes les options énergétiques doivent ainsi être
maintenues ouvertes pour apporter les réponses les plus appropriées, aussi bien d’un point de vue
environnemental que d’un point de vue économique. Ainsi, les hydrocarbures resteront difficilement
substituables à court et moyen termes pour les usages liés aux transports et à la pétrochimie et devraient
représenter, à l’horizon 2030, de l’ordre des deux tiers de la demande énergétique mondiale. Partant de ce
constat, les solutions technologiques qui permettront dans l’avenir d’assurer les besoins en énergie et en
mobilité doivent être développées tout en prenant en compte le caractère par nature fini des ressources en
hydrocarbures et la problématique du changement climatique. Ceci constitue les défits technologique à
relever dans le contexte de développement durable.

Principes généraux des politiques d'environnement repris dans les textes juridiques internationaux et
nationaux
- principe du pollueur/payeur selon lequel les frais résultant des mesures de prévention, de réduction de
la pollution et de lutte contre celle-ci doivent être supportés par le pollueur
- principe d'action préventive (prévention) et de correction, par priorité à la source, des atteintes
l'environnement, en utilisant les meilleures techniques disponibles à un coût économiquement acceptable
- principe de précaution selon lequel l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques
et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à
prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement
acceptable
- principe de participation selon lequel chacun doit avoir accès aux informations relatives à
l'environnement, y compris celles relatives aux substances et activités dangereuses
Efficacité énergétique
La notion d'efficacité énergétique est désormais pluridisciplinaire et concerne non seulement les sciences
exactes mais aussi et plus récemment les sciences humaines avec une signification précise en termes de
politiques publiques et de droit. En droit, cette notion consiste à mettre en place une politique qui vise à
augmenter les économies d'énergie tout au long de la chaîne énergétique. En économie, l'expression
efficacité énergétique est utilisée de manière plus ou moins synonyme que celle d'efficience énergétique,
qui consiste à réduire la consommation d’énergie. L'efficacité énergétique peut également se rapporter à
l'utilisation des techniques ou des pratiques pour réduire l'utilisation d'énergie.
En physique, l'efficacité énergétique fait appel à des lois de thermodynamique en relation avec l'énergie.
18
Dans le cas d'un moteur, l'efficacité énergétique s’exprime par

où W est la quantité utile de travail produite par le système (en joules), et l'énergie est la quantité d'énergie
(aussi en joules) utilisée pour faire fonctionner le système.
Une efficacité de 1 (100 %) est impossible pour un moteur : le deuxième principe de la thermodynamique
l'interdit.
Dans le cas d'un réfrigérateur ou d'une pompe à chaleur, il s'agit de :

où Q est la chaleur utile échangée par le système (en joules), et l'énergie est la quantité d'énergie (aussi en
joules) utilisée pour faire fonctionner le système. Dans le cas d'un réfrigérateur, la chaleur utile est celle
qui sert à refroidir les aliments, dans le cas d'une pompe à chaleur c'est celle qui sert à chauffer l'intérieur
de la maison.
L'augmentation de l’efficience énergétique permet de réduire les consommations d’énergie, à service
rendu égal, et cela entraîne la diminution des coûts écologiques, économiques et sociaux liés à la
production et à la consommation d’énergie. Pour arriver à une maîtrise de l'énergie, est un des principaux
objectifs est l'amélioration de l'efficience énergétique.
En plus, ca présente un impact positif dans la lutte contre les changements climatiques engendrés
émissions de gaz à effet de serre
En pratique par exemple dans l'industrie, l'efficacité énergétique est exprimée comme étant le rapport
entre l'énergie minimale nécessaire pour assurer la production et l'énergie totale consommée par l'usine.
En moyenne, l'efficacité énergétique d'une usine est de 41 % : sur 100 kWh achetés et consommés par
l'usine, 41 kWh sont réellement utiles à ses processus de production. Par conséquent, l'augmentation de
l'efficacité énergétique est une piste d'économie financière très importante dans l'industrie. Par exemple,
en USA et Japon, il existe des programmes permettant de réaliser des économies d'énergie en suivant en
temps réel, à l’aide de multiples capteurs situés en différents endroits en traitant les données par des
algorithmes de calcul d'optimisation permettent d'utiliser de façon plus efficace l'énergie

Rendement
La conversion d'énergie d'une forme à une autre n'est en général pas complète : une partie de l'énergie
présente au départ est dégradée sous forme d'énergie cinétique désordonnée (on dit parfois qu'elle est
transformée en chaleur). Le rendement est défini comme le quotient de l'énergie obtenue sous la forme
désirée par celle fournie à l'entrée du convertisseur
Dans le cas d'un moteur thermique. Ce qui intéresse son utilisateur, c'est le mouvement mécanique
produit. Le reste de l'énergie est au mieux considéré comme perdu (la part extraite sous forme de chaleur
dans les gaz d'échappement), au pire nuisible (la part qui correspond à un travail d'usure physique ou
chimique du moteur).
Un moteur électrique idéal, qui convertirait toute l'énergie du courant électrique en mouvement
mécanique, aurait un rendement de 1 (ou de 100 %). En réalité, s'il est proche de 95 % pour les machines
les plus puissantes, il est en moyenne aux alentours de 80-85 % seulement pour un moteur à courant
alternatif de quelques kilowatts un peu plus faible encore pour les moteurs à courant continu, du fait, entre
autres, des frottements des balais sur le rotor et d'une moins bonne répartition du champ magnétique dans
la machine.
Le rendement réel d'un convertisseur est donc toujours inférieur à 1 sauf dans le cas des convertisseurs
dont le rôle est de produire de l'énergie thermique pour lesquels il est unitaire (chauffage électrique).
Dans certain cas, on parle de rendement apparent supérieur à 1 :
Par exemple, une pompe à chaleur (ou un climatiseur inversé) donne couramment 3 fois plus de chaleur
qu'on lui a injecté d'énergie électrique. C'est simplement parce qu'au lieu de dissiper cette énergie en
chaleur par effet Joule, il est allé chercher des calories à l'extérieur (fût-ce dans une eau à 2 °C, ce qui fait
tout de même encore 275,15 kelvins). Le rendement énergétique est en fait égal à 1 (par définition,
puisque l'énergie se conserve), et l'on préfère nommer coefficient de performance le rapport des calories
mises à disposition par la pompe à chaleur à celui qu'aurait assuré le seul effet Joule.
19
Un autre cas de rendement apparent supérieur à 1 provient d'une sous-estimation de l'énergie injectée pour
des raisons historiques. Ainsi, les chaudières ont traditionnellement pour référence l'énergie « PCI »
(Pouvoir Calorifique Inférieur) du combustible, qui suppose une combustion ne produisant que des gaz.
Les chaudières à condensation, capables de récupérer l'énergie thermique de la transformation de la vapeur
d'eau en liquide, ont pu ainsi afficher des rendements apparents supérieurs à 1.

Formes d'énergie
Les formes d'énergie classiquement considérées sont :
Énergie cinétique : l'énergie associée au mouvement d'un corps ou d'une particule ; cela comprend
également l'énergie électromagnétique transportée par les photons (lumière, ondes radio, rayons X et γ...)
ou par des particules chargées (énergie électrique) ;
Énergie thermique : l'énergie cinétique d'un ensemble au repos ;
On peut dire que les autres types d'énergie sont des énergies potentielles : moyennant un petit changement,
possible sans travail, un système instable se transforme en un système plus stable, avec dégagement de la
différence d'énergie entre les deux systèmes (le plus stable ayant une énergie moindre) ;
Énergie potentielle mécanique (énergie potentielle de gravité ou énergie potentielle élastique) qui forme
avec l'énergie cinétique ce qu'on appelle l'énergie mécanique ; énergie potentielle chimique ; Énergie
potentielle gravitationnelle
Énergie potentielle électromagnétique (énergie potentielle électrostatique ou magnétostatique): position
instable d'une ou plusieurs particule(s) chargée(s) dans un champ électromagnétique, par exemple
l'énergie stockée dans un condensateur ou dans une bobine électrique ;
o Chaleur latente ;
o Énergie libre.
Dans la théorie de la relativité, Einstein établit l'existence de deux formes d'énergie seulement :Énergie
cinétique, due à la masse et à la vitesse relative du corps et l’Énergie de masse : masse et énergie au repos
sont équivalentes (le fameux E= mc²). Cette forme d'énergie inclut toutes les formes d'énergies
précédentes dans la vision classique : un apport d'énergie « classique » – telle que la tension d'un arc –
augmente la masse du système de façon généralement infime, sauf dans le cadre des réactions nucléaires.
Par exemple, lors de fission nucléaire, la masse totale de matière diminue légèrement. La masse
« manquante », immatérielle, est sous forme d'énergie cinétique des particules ou énergie thermique. Dans
les centrales nucléaires, cette énergie thermique est ensuite récupérée pour la production d'électricité.
L'Énergie des déchets : c'est l'énergie inéluctablement présente ou piégée dans un processus ou un produit,
qui parfois et pour partie peut être facilement récupérée et valorisée. Le pouvoir calorifique de ces déchets
est une forme d'énergie fatale. Sans récupération (récupération de chaleur, méthane, hydrogène et/ou
électricité, etc., éventuellement avec co-ou tri-génération, cette énergie serait perdue dans l'environnement
(dans les décharges) ou rejetée dans l'atmosphère. La combustion de déchets peut produire de la vapeur
qui peut alimenter des serres, des usines ou un réseau urbain de chaleur. La méthanisation des déchets
organiques peut produire de substantielles quantités de méthane, et un compost valorisable en agriculture.
Énergies fossiles et renouvelables
Dans toutes les sociétés , l'activité humaine consomme de l'énergie qui peut être produite par des matières
premières, principalement charbon, gaz naturel, pétrole et uranium ; on parle alors d'énergie fossile (sauf
pour l'uranium) ; ces matières premières sont appelées par extension « énergies ». On parle aussi d'énergie
renouvelable lorsque l'on utilise l'énergie solaire, l'énergie éolienne , l'énergie hydraulique, l'énergie du
bois qui est toujours une des plus importantes des énergies à base de biomasse renouvelables
consommées.
Cas de Production d’électricité
Actuellement, l’électricité est produite, essentiellement,
par les centrales à combustibles fossiles (charbon,
pétrole et gaz naturel) dites centrales thermiques
classiques, les centrales nucléaires qui sont également
des centrales que l’on peut qualifier de thermiques, les
centrales hydroélectriques, les centrales solaires ou
photovoltaïques et les centrales éoliennes.

20
La production d’électricité fait appel à un générateur
d’électricité constitué par une turbine et un
alternateur.
Dans le cas des centrales thermiques, la turbine est
entraînée par la vapeur produite dans les chaudières
où l’on brûle les combustibles, alors que dans le cas
des usines hydroélectriques, la turbine est animée par
la force de l’eau. La turbine est couplée à un
alternateur, un grand aimant cerclé d’une bobine, qui
va produire un courant alternatif en tournant. Il existe
d’autres manières efficaces de produire de
l’électricité : les panneaux solaires transforment la lumière du soleil en électricité et les éoliennes utilisent
la force du vent. D’autres sources renouvelables de production d’électricité, sont également utilisé tels que
des usines marémotrices utilisant la force des marées, ou géothermique exploitant les gisements d’eau
chaude stockés dans le sous-sol terrestre, ainsi que les usines à biomasse utilisent les déchets comme
source d’énergie.
La production de courant électrique résulte de la conversion de l’énergie mécanique entrainant le
mouvement d’une turbine et un alternateur convertissant l’énergie mécanique en énergie électrique. Ainsi
l’alternateur c’est-à-dire l’aimant entraîné par la turbine et entouré d’une bobine produit le courant
électrique. Ce système peut être comparées à une dynamo de vélo, mais à plus grande échelle. Lorsqu’on
pédale, la roue tourne en entraînant le galet et l’aimant situé au centre de la bobine, ainsi les lampes
s’allument grâce au courant électrique produit. Le système d’entraînement : la turbine ou le galet, ainsi
que l’aimant mobile que l’on appelle le rotor et une bobine fixe que l’on appelle le stator, ces deux
éléments formant l’alternateur. L’ensemble galet-alternateur, transforme le mouvement en électricité. La
création du courant électrique résulte du mouvement de l’aimant d devant une bobine. Quand l’aimant
tourne, il apparaît une tension alternative aux bornes de la bobine.
Le courant électrique produit par les centrales électriques est amené jusque chez le consommateur. A la
sortie de la centrale, un premier transformateur, un survolteur, augmente la tension du courant à 400 ou
800000 V. Ceci permet de minimiser les pertes d’énergie pendant le transport. Près du point de livraison,
un deuxième transformateur, un sousvolteur, fait l’opération inverse : il abaisse la tension du courant pour
la mettre aux normes du réseau domestique.

CONVERSIONS D’ENERGIE

La production de l’électricité nécessité la transformation de matières premières ; Combustibles fossiles,


Minerai d’uranium, Soleil Vent Eau, disposant d’une forme d’energie dite primaire, qui sera transformée
en énergie mécanique. L’énergie primaire est soit de type chimique, potentielle, énergie rayonnante,
cinétique, nucléaire. qui sera transformée par différents type de convertisseurs, thermique,hydroélectrique,
photovoltaïque, éolienne, nucléaire. Grace à une turbine générant l’énergie mécanique du fait de son
mouvement de rotation (sauf centrale éolienne) et d’un alternateur qui convertit l’énergie mécanique de la
turbine en énergie électrique.

21
Centrale thermique centralehydroélectrique

Centrale photovoltaïque centrale éolienne


FONCTIONNEMENT DES CENTRALES THERMIQUES
Dans le cas de la Centrale thermique : La chaleur produite dans la chaudière par la combustion du
charbon, gaz ou autre, vaporise de l'eau. Cette vapeur est transportée sous haute pression et sous haute
température vers une turbine entrainant son mouvement sous l’effet de la pression, L'énergie thermique
est donc transformée en énergie mécanique. Celle-ci sera, par la suite, transformée à son tour en énergie
électrique via un alternateur. A la sortie de la turbine, la vapeur est retransformée en eau (condensation) au
contact de parois froides pour être renvoyée dans la chaudière où le cycle recommence.

22
Le mode de fonctionnement de centrale nucléaire est identique au précédent si ce n’est que la chaleur est
produite par des réactions de fission au cœur du réacteur. En fait la différence est que cette source de
chaleur nécessite impérativement un confinement (isolation totale du milieu extérieur) pour éviter un
contact, entre le circuit primaire et le circuit secondaire, qui contaminerait toute la centrale en éléments
radioactifs. Les centrales nucléaires produisent des matériaux de fission présentant un niveau de
radioactivité important et qui ne diminue que faiblement au cours du temps alors que les centrales
thermiques génèrent des dégagements de dioxyde de carbone (CO2), d’oxydes d’azote (NO, NO2) et de
soufre (S) pouvant générer des pluies acides ou de l’effet de serre.

Amélioration de l’efficacité énergétique : la norme « Systèmes de management de l’énergie »

Dans le contexte économique et environnemental actuel, l’efficacité énergétique constitue un objectif prioritaire et
stratégique visant à diminuer les coûts et réduire les émissions de gaz à effet de serre. En 2006, les membres des
Comités Européens de Normalisation CEN ont donc décidé de s'engager dans la rédaction d'une norme européenne
pour aider les entreprises et organismes à développer une gestion méthodique de l'énergie et à améliorer ainsi leur
efficacité énergétique. La norme EN 16001 "Systèmes de management de l'énergie" publiée en juillet 2009, elle
définit les exigences d'un système de management de l’énergie et fournit des recommandations de sa mise en
oeuvre. Son objectif général est d’établir des systèmes et des processus nécessaires pour améliorer l’efficacité
énergétique, entraînant ainsi une diminution des coûts et des émissions de gaz à effet de serre par la mise en oeuvre
méthodique de la gestion de l'énergie. La norme EN 16001 spécifie les exigences en matière de système de
management de l’énergie basé sur la méthodologie dite PDCA (Plan-Do-Check-Act) :
Planifier : Etablir les objectifs et les processus nécessaires pour fournir des résultats correspondant à la politique
énergétique de l’organisme ;
Faire : Mettre en oeuvre les processus
Vérifier : Surveiller et mesurer les processus en fonction de la politique énergétique, des objectifs, des cibles,
des obligations légales et des autres exigences auxquelles l'organisme souscrit, et rendre compte des résultats ;
Agir : Entreprendre les actions pour améliorer en permanence la performance du système de management de
l’énergie.

Cette norme ne contient que les exigences pouvant être auditées de façon objective et n’établit pas d’exigences
absolues en matière de performance énergétique, si ce n’est pour l’organisme de s’engager à respecter sa politique
énergétique et de se conformer à la législation en vigueur. Son adoption contribuera à la mise en place d’un
processus d’amélioration continue qui aura pour effet un usage énergétique plus efficace.
L’ISO a retenu le management de l’énergie comme domaine prioritaire méritant de faire l’objet de nouvelles
normes internationales et d’une promotion de ces normes dans la mesure où, dans tous les pays du monde, un
consensus existe sur l’importance d’un management efficace de l’énergie, avec un énorme potentiel d’économies
d’énergie et de réductions des émissions de gaz à effet de serre sur la planète.
Selon l’AIE (Agence Internationale de l’Energie), la pratique du management de l’énergie en entreprise est un outil
efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités industrielles. Pour l’ISO, la future
norme 50001 impacterait 60% de la consommation mondiale d’énergie.
La future norme internationale ISO 50001 devrait donc reprendre les exigences de la norme EN 16001 vise la
maîtrise d’un système de management énergétique SMÈ (en anglais Management System for Energy ou EnMSE).
Elle devrait être publiée fin 2011 si les votes sont favorables..
Tous les éléments de la Norme EN se retrouvent dans l’ISO/DIS 50001, tout particulièrement l’approche PDCA et
la cohérence et la complémentarité avec les normes ISO 9001 et 14001.
Dans le projet ISO, figure après la définition des principaux termes et concepts, un ensemble d’exigences à
respecter quant au SMÈ d’une organisation, à savoir :
- des exigences générales,
- la responsabilité du management, son rôle et son autorité,
- la politique et la planification énergétique : exigences légales, revues énergétiques, consommation énergétique de
référence, indicateurs de performance énergétique, objectifs, cibles et plans d’action,
- la mise en oeuvre et le fonctionnement : compétences, formation et sensibilisation, documentation, contrôle
opérationnel, communication, conception des équipements et processus, achat de l’énergie, de services
énergétiques, de produits et équipements consommateurs d’énergie,
- la vérification de la performance : mesures et analyses, évaluation du respect du cadre légal, audits internes du
système de management de l’énergie, non conformités et leur correction, actions préventives, revues de
management...

23
Aspects environnementaux et énergétiques de la réaction de combustion
impliqués dans les centrales thermiques

I- Caractérisation des différents types de mélange air/carburant


La combustion est une réaction chimique de type oxydation au cours de la quelle un carburant
(liquide/gaz/solide) riche en liaison C-C et C-H, brûle en présence de l’oxygène provenant généralement
de l’air. La rupture des liaisons entre les atomes de carburant conduit à la libération de l’énergie
emmagasinée par ces molécules (explosion).
Pour une combustion complète les atomes de carbone et hydrogène se combinent avec l’oxygène pour
former CO2 et H2O
y y y
C x H y  ( x  )[O 2  3.78 N 2]  x CO 2  H 2O  3.78( x  ) N 2  Hc
4 2 4
Rapport air/carburant stœchiométrique donne accès à la masse d’air nécessaire pour brûler 1g de
carburant CxHy (stoechiométrie)
y
(x )[323.7828]
s[ masseair ]steoch = 4
massec arburant 12x y
Richesse d’un mélange air + carburant (Fuel air ratio)
Calculé sur des bases massiques, la richesse est une grandeur technique qui sert à caractériser un mélange
air+carburant dans les conditions réelles
(massec ombustible )réel mas sec ombustible
la richesse  massed 'air soit encore   s  [ ]réel
( mas sec ombustibe )stoech massed ' air
massed 'air
 = 1 mélange stœchiométrique
 < 1 mélange avec excès d’air ou mélange pauvre en combustible
 > 1 mélange avec excès de combustible ou mélange riche (combustion incomplète)

Coefficient d’excès d’air = massed 'airréelle


massed 'airsteoch
Exercice 1

En cas de mauvais réglage d’un mélange (air/carburant) non homogène, conduit à une Insuffisance locale
de O2 dans le cylindre, la réaction de combustion conduira à la formation du CO parmi les gaz
d’échappement.
1- Écrivez la réaction de combustion pour un carburant CxHy en prenant z le nombre de moles de O2
manquant à la stœchiométrie et comme effluents CO2,H2O, N2 et CO
2- Exprimez la concentration molaire de CO en fonction de x, y et z
Pour un carburant de formulation majoritaire C8 H17 et pour un nombre de
moles de O2 correspondant à 90% de stœchiométrie
3- Donnez la concentration molaire en CO
4- Calculer le rapport air carburant, la richesse  et la coefficient 
Exercice 2
Les rejets émis par les procédés de combustion utilisant les carburants fossiles contiennent entre autres des
polluants gazeux tels que les NOx, SOx, CO, CO2…
Une estimation de la composition de ces rejets peut être faite en considérant l’excès en oxygène (E ) et
l’humidité de l’air (X).
1- Si on considère la combustion d’une mole de CxHy exprimez le nombre de mole total de produits
d’une combustion supposé complète (conduisant au CO2, H2O et N2)

24
2- Pour une combustion d’une mole de CH4 en présence de 20% d’excès d’oxygène et d’une humidité de
0.0116 mole de H2O/mole d’air sec, calculer le débit molaire total de produits de combustion ainsi que les
fractions molaires de CO2, H2O et N2 contenues dans les émissions gazeuse
II- Aspects énergétiques du Procédé de combustion
II-1 Pouvoir calorifique d'un combustible
Le pouvoir calorifique d'un combustible est la quantité de chaleur exprimée en kWh ou MJ, qui serait
dégagée par la combustion complète de 1N m3 Mètre Cube Normal de combustible dans l'air à une
pression constante et égale à 1,01325 bar, le gaz et l'air étant à une température initiale de zéro (0) degré
Celsius, tous les produits de combustion étant ramenés à la température de 0°C et sous une pression de 1
013 mbar). Le pouvoir calorifique s'exprime en MJ ou kWh par mètre cube.
Remarque : Le Wh est une unité utilisée dans le domaine de consommation de l’énergie électrique et
l’énergie fournie par les combustibles fossiles utilisés pour la production d’électricité. Ainsi, 1 Wh
(Wattheure) représente le travail effectué pendant 1h par une source d’énergie d’une puissance de 1W
(1Wh= 3600 J)
On distingue 2 pouvoirs calorifiques ; Pouvoir Calorifique Supérieur (PCS) et Inférieur (PCI)
PCS = PCI + Chaleur latente d'évaporation
PCS = Pouvoir Calorifique Supérieur. C'est la quantité de chaleur exprimée en kWh ou MJ, qui serait
dégagée par la combustion complète de un (1) Mètre Cube Normal de gaz. L'eau formée pendant la
combustion étant ramenée à l'état liquide et les autres produits étant à l'état gazeux.
PCI = Pouvoir calorifique inférieur. Il se calcule en déduisant par convention, du PCS la chaleur de
condensation (2511 kJ/kg) de l'eau formée au cours de la combustion et éventuellement de l'eau contenue
dans le combustible.
Chaleur latente de vaporisation.

La combustion génère, entre autres, de l'eau à l'état de vapeur. Pour la vaporisation de 1 kg d'eau, 2 511
kJ/kg sont nécessaires. Cette énergie se perd avec les gaz de combustion évacués par la cheminée à moins
de condenser la vapeur d'eau et d'essayer de récupérer la chaleur s'y étant accumulée. Certaines techniques
permettent de récupérer la quantité de chaleur contenue dans cette eau de combustion en la condensant
(chaudières à condensation)
Ainsi, en raisonnant en kWh PCI, on atteint des rendements supérieurs à 100 %. Le raisonnement en kWh
PCS est donc plus adapté à l'énergie gaz naturel car les rendements sont toujours inférieurs à 100 %. Par
exemple, un rendement de 110 % en PCI correspond à un rendement de 99 % en PCS.
Cas de Mazout :
Par kg de mazout se forme environ 1,2 kg d'eau. L'énergie nécessaire pour transformer cette eau en vapeur
s'élève à 2 511 x 1,2 = 3 022 kJ/kg. Le mazout possède un pouvoir calorifique inférieur d'environ 43000
kJ/kg. Environ 6% de l'énergie disponible est donc perdue.
Cas de Gaz naturel :
Le gaz naturel contient cependant plus d'hydrogène, par conséquent, la déperdition d'énergie est plus
importante lors de la combustion en raison de la formation de vapeur d'eau évacuée par la cheminée.
Environ 10% de l'énergie disponible est perdue dans ce cas.
Puissance calorifique et puissance utile
Les centrales thermiques sont caractérisées, entre autres, par leur rendement, la puissance utile, débit
calorifique nominal. La différence entre ces paramètres est directement liée au rendement du générateur.
La définition physique du rendement est le rapport entre la puissance fournie (utile) à l'eau de chauffage
du générateur et la puissance absorbée par celui-ci. On tient compte des pertes inhérentes au
fonctionnement de l'appareil mais également aux transformations énergétiques.

Le rendement   Putile
Pabsorbée
25
Ce rendement est également appelé rendement utile.
Ainsi, une chaudière ayant un débit calorifique de 89 kW et une puissance utile de 75 kW aura un
rendement utile de 89 % environ PCI. Ce générateur pourra donc alimenter un réseau de chauffage d'une
puissance maximale de 75 kW. Si l'on veut dans la pratique affiner les calculs, il est possible de calculer la
puissance calorifique et la puissance utile des générateurs.
La puissance absorbée ou puissance calorifique est le produit du débit volumique du gaz par le PCI à
pression constante du combustible exprimée en quantité de chaleur par unité de temps.
La puissance absorbée Pabsorbée = débit volumique ou massique de combustible x PCI = Qv x PCI
 Qv = débit volumique du gaz
 PCI = pouvoir calorifique inférieur du gaz.
Le débit calorifique nominal (débit de gaz) représente la puissance calorifique maximale du générateur.
.Dans le cas d’une installation dont le régime de travail est variable on utilise le facteur de chargement
La puissance utile (Putile) = puissance disponible x facteur de chargement
La puissance absorbée Pabsorbée = débit volumique ou massique de combustible x PC
Le rendement   Putile
Pabsorbée
La puissance affichée est appelée puissance nominale utile c'est-à-dire la puissance calorifique maximale
fixée et garantie par le constructeur, pouvant être délivrée en marche continue tout en respectant les
rendements utiles annoncés par le constructeur

Etude de cas

Une centrale thermoélectrique de 915MW (M (Méga) = 106 ) fonctionne avec un facteur de chargement de
72,5% et un rendement de 40% utilise du charbon comme combustible. Sa composition (%massique) et
son pouvoir calorifique sont donnés dans le tableau ci-après

Eau Cendres C H N S O Pouvoir calorifique

8% 7,7% 77% 3% 1,25% 1% 2,05% 29,7 MJ/Kg

1- Déterminer la quantité de charbon brûlée pendant une heure de fonctionnement


2- Estimer les quantités de poussières, de CO2 et SO2 générées par an
On supposera que 80% de cendres sont émises sous forme de poussières.

Si le fuel est utilisé comme combustible pour une centrale présentant les mêmes caractéristiques
(Puissance disponible de 915MW, facteur de chargement de 72,5%, rendement de 40%)
3- Déterminer la quantité de fuel brûlée pendant une heure
4- Donner un ordre de grandeur des quantités de poussières, de CO2 et SO2 émises pendant un an de
fonctionnement (80% de cendres sont émises en poussières)
La composition (%massique) et le pouvoir calorifique sont donnés dans le tableau ci-après

Eau Cendres Carbone H S Azote+ Oxygène Pouvoir calorifique

0,3% 0,04% 85,2% 11,3% 2,8% 0,36% 40,5 MJ/Kg

Si on considère que le gaz naturel comme combustible pour une centrale présentant les mêmes
caractéristiques.
5- Déterminer la masse de gaz naturel brûlé pendant une heure

26
6- Donner un ordre de grandeur des quantités de vapeur d’eau H2O, de CO2, et de NO2 émises
pendant un an de fonctionnement
La composition (% massique) et le pouvoir calorifique sont donnés dans le tableau ci-après

CO2 N2 CH4 C2H6 C3H8 C4H10 Pouvoir calorifique

0,1% 0,6% 98% 1% 0,2% 0,1% 40 MJ/Kg

Rappels

La puissance est la quantité d’énergie utilisée pendant un certain temps (exprimé en Watt)
Le pouvoir calorifique PC = Energie d’un combustible libérable par combustion.
Dans le cas d’une installation dont le régime de travail est variable on utilise le facteur de chargement
La puissance utile (Putile) = puissance disponible x facteur de chargement
La puissance absorbée Pabsorbée = débit volumique ou massique de combustible x PC
Le rendement   Putile
Pabsorbée

Chaudières à condensation
Le gaz naturel permet de récupérer par la condensation, la chaleur contenue dans les fumées sans qu'il y
ait de problème de corrosion. Les rendements courants des chaudières à condensation peuvent atteindre
105 % sur le PCI.

Exercice
La composition volumique du gaz naturel : 95 % méthane et 5 % diazote.
Volume molaire Vm = 24 L/mol ; chaleur de combustion du méthane : 880 KJ/mol ( eau vapeur) ;chaleur
de combustion du butane : 2800 KJ/mol ( eau vapeur) ; masse volumique de l'air :  = 1,29 kg m-3.
Capacité thermique massique de l'air : c= 1000 J kg-1 K-1.
Calculer le volume d'air nécessaire à la combustion complète d'un m3 de gaz naturel et de butane.
Calculer le pouvoir calorifique inférieur du gaz naturel et celui du butane.
1) Calcul du volume d'air nécessaire à la combustion complète

CH4 + 2O2 = CO2 + 2H2O. (1)


1000 L ( 1 m3) de gaz naturel contient 950 L de méthane CH4.
Quantité de matière (mol) de méthane = volume ( litre) / volume molaire ( mol/L)
n = V/Vm = 950/24 =39,58 mol
D'après les nombres stoechiométriques de (1), il faut deux moles de dioxygène pour une mole de méthane.
Quantité de matière dioxygène : n(O2) = 2 n = 39,58*2 =79,17 mol.
Volume de dioxygène (litre) = quantité de matière (mol) * volume molaire
V(O2)= 79,17*24 = 1900 L.
L'air contient 20 % de dioxygène en volume : volume d'air = 1900*5 = 9,5 m3.
C4H10 + 6,5O2 = 4CO2 + 5H2O. (2)
Quantité de matière (mol) de butane = volume ( litre) / volume molaire ( mol/L)
n = V/Vm =1000/24 =41,66 mol
D'après les nombres stoechiométriques de (2), il faut 6,5 moles de dioxygène pour une mole de butane.
Quantité de matière dioxygène : n(O2) = 6,5 n = 41,66*6 =270,8 mol.
Volume de dioxygène (litre) = quantité de matière (mol) * volume molaire
V(O2)= 270,8*24 = 6500 L.
L'air contient 20 % de dioxygène en volume : volume d'air = 6500*5 = 32,5 m3.

27
Partie II
Techniques de prélèvements et d’analyses des polluants gazeux
Prélèvements et échantillonnages
I- Généralités
Le prélèvement d’échantillons pour analyses est une opération très importante qui impose la mise en oeuvre de précautions nécessaires
pour assurer la crédibilité des résultats et les interprétations qui lui sont associées. Le système de prélèvement d’échantillons gazeux doit
assurer la représentativité, la non-modification de la composition de l’échantillon, la sécurité et la protection des instruments d’analyses.
l’échantillon peut être analysé soit :
- in situ, au sein même du site industriel
- transféré du point de prélèvement au système d’analyse, directement, ou par l’intermédiaire de circuit ou après conservation(bouteilles,
sac, matériau adsorbant…).Une attention particulière doit être accordée au temps de prélèvement qui permettra de disposer de réserve
suffisante pour l’analyse et d’atteindre des gammes de concentration dépassant les limites de détection des appareilles utilisés.
II- Description du système de prélèvement (voir figure)

II-1 la prise de gaz


Elle doit prendre en considération les impératifs et les suggestions liées aux conditions de prélèvement. Le type de prise et son
emplacement doivent être judicieusement choisi en fonction des conditions physiques (pression, température) et chimiques du milieu. Un
intérêt particulier doit être accordé aux aspects liés à la sécurité, représentativité de l’échantillon et limitations sur le plan analytique
(temps de réponse, limite de détection, interférences…)
II-2 Traitement de l’échantillon
Cette opération est nécessaire pour assurer le transport et le conditionnement de l’échantillon dans de bonnes conditions et respecter les
exigences relatives à l’analyse. selon les cas, le traitement peut se faire par filtration, déshydratation, adsorption, pièges froid
II-2-1 Filtration : Elle permet l’élimination des particules solides qui peuvent soit boucher les orifices et capillaires des appareils soit
modifier la conductivité électrique des constituants de l’échantillon ou réagir avec les liquides d’absorption. Cette opération est
généralement assurée par des tamis ou filtres
II2-2 Déshydratation : Elle a pour but la diminution de quantité de vapeur d’eau contenue dans le gaz à des teneurs tolérés par les
systèmes d’analyses. Cette opération peut être assurée par
II-2-2-1 les dessiccateurs chimiques : l’eau est éliminée par réaction chimique donnant lieu à la formation d’un nouveau produit. Les
composés les plus utilisés sont ; CaSO4, P2O5, CaCl2, Mg(ClO4)
II-2-2-2 les adsorbants : Ce sont des matériaux de grande surface spécifique permettant la fixation de l’eau, ils sont régénérables par
chauffage. Les adsorbants les plus connus sont le gel de silice, qui peut être coloré avec du sel de cobalt (le passage de la couleur bleu
au rose indique la saturation du gel de silice. L’alumine activée ou la zéolite. Il est à noter que ces matériaux peuvent retenir également
certains constituants du mélange gazeux, ce qui peut affecter la composition du mélange gazeux.
II-2-2-3 les pièges froids : Lorsque l’échantillon est difficilement condensable, il est possible d’abaisser la quantité de vapeur d’eau en
faisant circuler l’échantillon dans un condenser (piège) refroidi à une température de l’ordre de 0°C. l’efficacité de l’opération dépend du
débit et la température. L’inconvénient du système réside dans la possibilité de dissolution de constituants de mélange gazeux dans la
masse d’eau condensée.
III- Méthodes et types de prélèvements et de conditionnement d’échantillons
Selon les conditions du site de prélèvement et les concentrations des polluants à analyser, les prélèvements peuvent s’effectuer avec ou
sans concentration et font appel à plusieurs méthodes et techniques d’échantillonnage
Prélèvement
Sans concentration Avec concentration
Sac, ampoule, bouteille Absorption, adsorption cryogénie
Ces 2 groupes de prélèvement nécessitent un conditionnement préalable des dispositifs utilisés afin que la composition de l’échantillon reste
inchangée entre le point de prélèvement et le système d’analyse. Des précautions doivent être prises pour éviter : toute addition de

28
constituants par manque d’étanchéité, perte de constituant (fuites), fixation sur les parois des canalisations, joint ou membranes, réaction
avec les absorbants, contamination avec des liquides tels que l’eau, huile de pompe, solvant..
III-1 Prélèvement sans concentration :
Ce type de prélèvement est adopté lorsque la concentration des éléments à analyser dépasse la limite de détection des appareils utilisés et
/ou disposer d’une réserve de l’échantillon à analyser.
III-1-1 Prélèvement en sac plastic et ampoules
Ces sacs ou ampoules sont munies de vanne permettant
remplissage en actionnant une aspiration à l’aide d’une pompe
manuelle ou électrique. Les sacs sont faits en polyamide, mylar
ou polyéthylène et les ampoules peuvent être réutilisés à
condition de les faire rincer plusieurs fois avec l’air propre

III-2 Prélèvement avec concentration :


Certains polluants existent en faible concentration ne pouvant atteindre les limites de détection des appareilles utilisés, ce qui nécessite une
concentration préalable de l’échantillon. Ceci se fera selon les méthodes ci-après :
III2-1 Piégeage cryogénique : Utilisé souvent, au laboratoire pour la concentration des polluants présentant une certaine tension de
vapeur qui dépend de la température (cryopiégage dans N2 liquide à –195,8°C par exemple. Cette méthode permet par la suite la
récupération de l’échantillon sans faire appel à une désorption ou extraction. Par contre cette méthode peut engendrer le piégeage simultané
de la vapeur d’eau qui peu gêner l’analyse. En plus la mise en œuvre sur site et le stockage à basse température est difficilement réalisable.
III-2-2 Prélèvement par absorption : Cette méthode
consiste à fixer, par barbotage, le composé recherché dans une
solution appropriée présentant une affinité vis à vis de ce composé.
Généralement, le volume des solutions absorbantes varie entre 5 et
250 ml pour des débits de prélèvement maximal de 100 l/h.
l’augmentation de ce dernier peut entraîner une perte d’efficacité de
piégeage qui doit tenir compte des conditions suivantes. – le temps
de contact doit être suffisant pour permettre le transfert de la phase
gazeuse vers le liquide. – risque d’évaporation sous fort débit (si
nécessaire utiliser un refroidissement de la solution absorbante)
Les systèmes de barbotage sont équipés de frittés pour augmenter
la surface d’échange gaz/liquide. ceci ne doit pas être systématique
car dans certains cas le piégeage des molécules par absorption
conduit à la formation de précipité entraînant le colmatage du fritté

III-2-3 Prélèvement par adsorption : concentration des polluants adsorbée est suffisamment grande) ou
en deux étapes : càd, chauffage des tubes de prélèvements à une
C’est une technique très utilisée en raison de son efficacité et
température permettant la désorption des molécules adsorbées et
l’automatisation possible du prélèvement et l’analyse. Elle est
reconcentration cryogénique (à-30°C sur un piége contenant du
largement utilisée pour l’évaluation de la qualité de l’air dans les
tenax) puis chauffage du piège de –30 à 250°C à 40°C/s et analyse
locaux de travail. Le matériel utilisé comprend un ou +sieurs solides
par chromatographie. Les tubes sont par la suite traités
adsorbants, un tube permettant le maintient de l’adsorbant et la
thermiquement et conservés au réfrigérateur. Il faut veiller par contre
circulation de l’air et un système de pompage. L’adsorbant
à ce que la quantité adsorbée ne dépasse pas le volume/ temps de
généralement utilisé est le charbon actif qui présente une capacité
percé (apparition à la sortie du tube ou lit) du composé le moins
d’adsorption suffisamment élevée pour plusieurs polluants. Des
retenu du mélange.
matériaux de type alumine gel de silice, polymères poreux
(chromosorb), propak, Tenax, Les composés adsorbés sont par la
suite extraits par un solvant soit par désorption thermique. La
désorption par CS2 est souvent utilisée notamment pour des analyses
par CPG, mais pose qlqs problèmes en spectrométrie de masse. La
désorption thermique peut s’effectuer soit en 1 seule étape (si la

29
Partie III
Techniques de prélèvements et d’analyses des polluants gazeux

Prélèvements et échantillonnages
III- Généralités
Le prélèvement d’échantillons pour analyses est une opération très importante qui impose la mise en oeuvre de précautions nécessaires
pour assurer la crédibilité des résultats et les interprétations qui lui sont associées. Le système de prélèvement d’échantillons gazeux doit
assurer la représentativité, la non-modification de la composition de l’échantillon, la sécurité et la protection des instruments d’analyses.
l’échantillon peut être analysé soit :
- in situ, au sein même du site industriel
- transféré du point de prélèvement au système d’analyse, directement, ou par l’intermédiaire de circuit ou après conservation(bouteilles, sac,
matériau adsorbant…).Une attention particulière doit être accordée au temps de prélèvement qui permettra de disposer de réserve suffisante
pour l’analyse et d’atteindre des gammes de concentration dépassant les limites de détection des appareilles utilisés.
IV- Description du système de prélèvement (voir figure)

II-1 la prise de gaz


Elle doit prendre en considération les impératifs et les suggestions liées aux conditions de prélèvement. Le type de prise et son emplacement
doivent être judicieusement choisi en fonction des conditions physiques (pression, température) et chimiques du milieu. Un intérêt particulier
doit être accordé aux aspects liés à la sécurité, représentativité de l’échantillon et limitations sur le plan analytique (temps de réponse, limite
de détection, interférences…)
II-2 Traitement de l’échantillon
Cette opération est nécessaire pour assurer le transport et le conditionnement de l’échantillon dans de bonnes conditions et respecter les
exigences relatives à l’analyse. selon les cas, le traitement peut se faire par filtration, déshydratation, adsorption, pièges froid
II-2-1 Filtration : Elle permet l’élimination des particules solides qui peuvent soit boucher les orifices et capillaires des appareils soit
modifier la conductivité électrique des constituants de l’échantillon ou réagir avec les liquides d’absorption. Cette opération est généralement
assurée par des tamis ou filtres
II2-2 Déshydratation : Elle a pour but la diminution de quantité de vapeur d’eau contenue dans le gaz à des teneurs tolérés par les
systèmes d’analyses. Cette opération peut être assurée par
II-2-2-1 les dessiccateurs chimiques : l’eau est éliminée par réaction chimique donnant lieu à la formation d’un nouveau produit. Les
composés les plus utilisés sont ; CaSO4, P2O5, CaCl2, Mg(ClO4)
II-2-2-2 les adsorbants : Ce sont des matériaux de grande surface spécifique permettant la fixation de l’eau, ils sont régénérables par
chauffage. Les adsorbants les plus connus sont le gel de silice, qui peut être coloré avec du sel de cobalt (le passage de la couleur bleu au
rose indique la saturation du gel de silice. L’alumine activée ou la zéolite. Il est à noter que ces matériaux peuvent retenir également certains
constituants du mélange gazeux, ce qui peut affecter la composition du mélange gazeux.
II-2-2-3 les pièges froids : Lorsque l’échantillon est difficilement condensable, il est possible d’abaisser la quantité de vapeur d’eau en faisant
circuler l’échantillon dans un condenser (piège) refroidi à une température de l’ordre de 0°C. l’efficacité de l’opération dépend du débit et la
température. L’inconvénient du système réside dans la possibilité de dissolution de constituants de mélange gazeux dans la masse d’eau
condensée.
III- Méthodes et types de prélèvements et de conditionnement d’échantillons
Selon les conditions du site de prélèvement et les concentrations des polluants à analyser, les prélèvements peuvent s’effectuer avec ou
sans concentration et font appel à plusieurs méthodes et techniques d’échantillonnage
Prélèvement
Sans concentration Avec concentration
Sac, ampoule, bouteille Absorption, adsorption cryogénie
Ces 2 groupes de prélèvement nécessitent un conditionnement préalable des dispositifs utilisés afin que la composition de l’échantillon reste
inchangée entre le point de prélèvement et le système d’analyse. Des précautions doivent être prises pour éviter : toute addition de
constituants par manque d’étanchéité, perte de constituant (fuites), fixation sur les parois des canalisations, joint ou membranes, réaction
avec les absorbants, contamination avec des liquides tels que l’eau, huile de pompe, solvant..
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III-1 Prélèvement sans concentration :
Ce type de prélèvement est adopté lorsque la concentration des éléments à analyser dépasse la limite de détection des appareils utilisés et
/ou disposer d’une réserve de l’échantillon à analyser.
III-1-1 Prélèvement en sac plastic et ampoules
Ces sacs ou ampoules sont munies de vanne permettant
remplissage en actionnant une aspiration à l’aide d’une pompe
manuelle ou électrique. Les sacs sont faits en polyamide, mylar
ou polyéthylène et les ampoules peuvent être réutilisés à
condition de les faire rincer plusieurs fois avec l’air propre

III-2 Prélèvement avec concentration :


Certains polluants existent en faible concentration ne pouvant atteindre les limites de détection des appareilles utilisés, ce qui nécessite une
concentration préalable de l’échantillon. Ceci se fera selon les méthodes ci-après :
III2-1 Piégeage cryogénique : Utilisé souvent, au laboratoire pour la concentration des polluants présentant une certaine tension de
vapeur qui dépend de la température (cryopiégage dans N2 liquide à –195,8°C par exemple. Cette méthode permet par la suite la
récupération de l’échantillon sans faire appel à une désorption ou extraction. Par contre cette méthode peut engendrer le piégeage simultané
de la vapeur d’eau qui peu gêner l’analyse. En plus la mise en œuvre sur site et le stockage à basse température est difficilement réalisable.

III-2-2 Prélèvement par absorption : Cette méthode


consiste à fixer, par barbotage, le composé recherché dans une
solution appropriée présentant une affinité vis à vis de ce composé.
Généralement, le volume des solutions absorbantes varie entre 5 et
250 ml pour des débits de prélèvement maximal de 100 l/h.
l’augmentation de ce dernier peut entraîner une perte d’efficacité de
piégeage qui doit tenir compte des conditions suivantes. – le temps
de contact doit être suffisant pour permettre le transfert de la phase
gazeuse vers le liquide. – risque d’évaporation sous fort débit (si
nécessaire utiliser un refroidissement de la solution absorbante)
Les systèmes de barbotage sont équipés de frittés pour augmenter
la surface d’échange gaz/liquide. ceci ne doit pas être systématique
car dans certains cas le piégeage des molécules par absorption
conduit à la formation de précipité entraînant le colmatage du fritté

III-2-3 Prélèvement par adsorption : désorption thermique peut s’effectuer soit en 1 seule étape (si la
concentration des polluants adsorbée est suffisamment grande) ou
C’est une technique très utilisée en raison de son efficacité et
en deux étapes : càd, chauffage des tubes de prélèvements à une
l’automatisation possible du prélèvement et l’analyse. Elle est
température permettant la désorption des molécules adsorbées et
largement utilisée pour l’évaluation de la qualité de l’air dans les
reconcentration cryogénique (à-30°C sur un piége contenant du
locaux de travail. Le matériel utilisé comprend un ou +sieurs solides
tenax) puis chauffage du piège de –30 à 250°C à 40°C/s et analyse
adsorbants, un tube permettant le maintient de l’adsorbant et la
par chromatographie. Les tubes sont par la suite traités
circulation de l’air et un système de pompage. L’adsorbant
thermiquement et conservés au réfrigérateur. Il faut veiller par contre
généralement utilisé est le charbon actif qui présente une capacité
à ce que la quantité adsorbée ne dépasse pas le volume/ temps de
d’adsorption suffisamment élevée pour plusieurs polluants. Des
percé (apparition à la sortie du tube ou lit) du composé le moins
matériaux de type alumine gel de silice, polymères poreux
retenu du mélange.
(chromosorb), propak, Tenax, Les composés adsorbés sont par la
suite extraits par un solvant soit par désorption thermique. La
désorption par CS2 est souvent utilisée notamment pour des analyses
par CPG, mais pose qlqs problèmes en spectrométrie de masse. La

31
Partie IV

TECHNOLOGIES DE TRAITEMENT DES EFFLUENTS GAZEUX

5.1. Introduction

Le traitement d’effluents atmosphériques pollués consiste à piéger (transfert de pollution) et ou détruire les
constituants présentent un danger et risque important pour la santé et l'environnement en vue de se mettre en
conformité avec les normes et réglementations. La diversité de ces polluants et leurs teneurs, imposent le
choix de la technique de traitement appropriée. Ces effluents gazeux peuvent être émis soit d’une manière
canalisée à travers des conduites ou des cheminées, soit de nature diffuses à partir d’une surface d’un lieu ou
de réservoirs de stockage ou de traitement (odeurs d’assainissement des eaux usées).

5.1. Méthodes de traitement des effluents gazeux

Les méthodes généralement utilisées de traitement des effluents gazeux sont regroupé dans la figure suivante et
seront décrites sommairement dans les paraphes ci-après.

Figure 1 Méthodes généralement utilisées de traitement des effluents gazeux

5.1.1 Méthodes de dépoussiérage

Les dispositifs utilisés ont comme principale fonction d’éliminer les poussières et les particules :
Filtres : le filtre à sacs en toile ou à mailles dont les pores sont d’un diamètre donné.
Dépoussiéreurs humides : ces dispositifs utilisent un jet d’eau ou une solution pour extraire les poussières des
effluents gazeux. Une fois chargées d’eau, les poussières et les particules s’alourdissent et sont acheminées par gravité
dans un réservoir de collecte. Certains modèles permettent également d’extraire certaines composantes gazeuses
comme le chlore, les composés sulfurés et les composés nitreux, par pulvérisation d’une solution réactive
comme la soude caustique (NaOH).

Dépoussiéreurs électrostatiques : ces appareils soumettent les effluents gazeux à un champ électrique. La charge
électrique acquise par les particules les force à se lier ensemble et à se déposer ou les entraîne vers un filtre.

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5.2.2 Adsorption sur charbon

L’adsorption sur charbon est la méthode de choix pour le traitement des contaminants organiques en phase gazeuse
(US EPA, 1987). Cette méthode est considérée comme non destructive. Toutefois, les contaminants adsorbés sur
charbon sont habituellement détruits par voie thermique lorsque le charbon est enlevé à des fins de réactivation. Les
dispositifs d’adsorption sur charbon sont très efficaces pour la majorité des produits organiques et pour certains
composés inorganiques, et ils conviennent au traitement de débits importants. Divers modèles de taille et de capacité
différentes sont offerts sur le marché.
Comme les systèmes de traitement des effluents gazeux par adsorption sur charbon actif sont vulnérables à
l’encrassement par l’eau, il importe de déshumidifier les effluents à traiter dont la teneur en eau est supérieure à 40 à
50 %. D’autres substances, en particulier les microorganismes, les poussières et les composés inorganiques,
peuvent également causer l’encrassement des systèmes d’adsorption. L’élimination des poussières est souvent
effectuée avant l’étape d’adsorption sur charbon. La réduction des taux d’humidité ou l’utilisation de bactéricides
aide à prévenir la prolifération des microorganismes. Il est essentiel de chercher à évaluer à l’avance la réponse des
effluents avant de procéder à l’installation d’un système d’adsorption sur charbon. Ces études permettent d’évaluer
l’efficacité du charbon et de déterminer quels composés résisteront à l’extraction et à quelle fréquence le charbon
devra être remplacé.

5.2.3 Condensation

La condensation est un procédé relativement simple consistant à refroidir suffisamment les effluents gazeux jusqu’à ce
que les contaminants passent à la phase liquide; ils sont alors recueillis dans un liquide pur ou mélangé. Ce procédé
permet également d’extraire le surplus d’eau dans un effluent gazeux. En réglant minutieusement la température de
l’unité réfrigérante, on peut extraire divers composés organiques à l’état pur à diverses étapes de la séquence
de traitement. Le refroidissement est réalisé au moyen de compresseurs (groupes frigorifiques) ou en faisant
passer l’effluent gazeux dans un liquide (p. ex., eau glacée) ou un solide froid.

5.2.4 Incinération

L’incinération est une méthode éprouvée et efficace de destruction des contaminants organiques en phase
gazeuse. Les incinérateurs conçus pour les contaminants gazeux sont beaucoup plus efficaces que ceux servant à
l’élimination des liquides et des solides, car la distribution de la chaleur et des contaminants à l’intérieur du brûleur
est nettement plus uniforme. L’oxydation des contaminants est donc plus uniforme et plus complète. Les
incinérateurs peuvent également traiter des débits gazeux élevés tout en maintenant un taux de destruction totale.
L’oxydation de la majorité des produits organiques chimiques se produit à des températures variant entre 1 100 et 1
400 °C. Les extrants de l’incinération complète sont le dioxyde de carbone, le monoxyde de carbone et l’eau.
L’élimination des matières particulaires (p. ex., poussières, cendres volantes) dans la cheminée de l’incinérateur
s’effectue habituellement au moyen de dépoussiéreurs et de filtres. Il peut également être nécessaire de soumettre les
gaz de combustion à un traitement d’épuration afin d’éliminer les composés sulfurés et nitreux. Les incinérateurs
présentent les inconvénients suivants : 1) ils coûtent plus cher que les autres systèmes; 2) ils produisent des émissions
nocives s’ils ne sont pas utilisés correctement; 3) ils nécessitent un entretien régulier;4) ils sont actuellement
impopulaires auprès des environnementalistes
5.2.5 Oxydation catalytique
L’oxydation thermique des contaminants organiques peut être effectuée à des températures plus basses que celles
enregistrées dans les incinérateurs, au moyen de catalyseurs chimiques activant la réaction d’oxydation. Les
systèmes d’oxydation catalytique fonctionnent à des températures variant entre 200 et 500 °C. Les effluents gazeux
sont acheminés vers la chambre de réaction chauffée et passent sur le catalyseur, qui est habituellement un oxyde
métallique comme le bioxyde de titane. L’oxydation des contaminants organiques se produit à la surface du
catalyseur au moment où l’oxyde métallique libère de l’oxygène ayant des électrons en défaut. L’oxydation
catalytique est une nouvelle technique qui semble présenter un certain potentiel pour l’assainissement des lieux
contaminés. Il convient d’évaluer la réponse des effluents au traitement avant d’opter pour cette option et de
déterminer les températures et le type de catalyseurs les plus efficaces. Cette technique a été utilisée avec succès pour
oxyder des mélanges de combustibles extraits des eaux souterraines.
5.2.6 Lits bactériens(ou biofiltres)
L’utilisation des lits bactériens pour le traitement des effluents gazeux jouent le même rôle que les lits bactériens
utilisés pour le traitement de l’eau. Les effluents gazeux traversent un lit composé de matière poreuse contenant
une population active de microorganismes. Au contact du milieu, les contaminants sont adsorbés et métabolisés par
les microorganismes. Il s’agit donc d’une méthode destructive. Les lits bactériens n’ont pas le même pouvoir
destructeur que les systèmes thermiques mais, dans bien des cas, ils permettent d’abaisser les concentrations
de contaminants en deçà des valeurs maximales prescrites par la loi. Un autre avantage réside dans leurs faibles coûts
d’achat et d’entretien.
Les lits bactériens se présentent habituellement sous la forme d’un récipient en métal ou en plastique contenant un
milieu filtrant organique (p. ex., mousse de tourbe, compost, copeaux de bois). Les conditions à l’intérieur du

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réacteur sont maintenues de manière à favoriser la croissance optimale de la flore microbienne qui a été
introduite dans le milieu filtrant. L’exposition des microorganismes aux contaminants à traiter s’effectue soit avant,
soit après leur inoculation dans le milieu.
Une période d’acclimatation est nécessaire pour permettre aux microorganismes de s’habituer à se nourrir des
contaminants à éliminer avant d’amorcer le traitement bactérien. Une fois cette étape franchie, les effluents gazeux
passent sous pression à travers le lit bactérien. Il est souvent nécessaire d’humidifier les effluents gazeux afin de
maintenir le milieu suffisamment humide. Les lits bactériens présentent cependant plusieurs inconvénients. Ainsi,
ces filtres sont relativement insensibles aux variations de la composition des contaminants dans l’effluent gazeux,
car les microorganismes qu’ils hébergent sont incapables de s’adapter assez rapidement à la présence de
nouveaux contaminants ou à des fluctuations de concentration de contaminants.

5.3 Considérations relatives au traitement des effluents gazeux

Lorsqu’un traitement d’un effluent gazeux est exigé, soit par un organisme de réglementation ou par le propriétaire
du lieu contaminé, le choix des options de traitement doit s’appuyer sur une bonne connaissance de la nature de
l’effluent gazeux et sur des études approfondies d’évaluation des réponses de l’effluent au traitement (traitabilité)
permettant d’établir quelles méthodes peuvent être efficaces et dans quelles conditions.

Les aspects suivants doivent être pris en compte dans la caractérisation des effluents gazeux :
contaminants organiques et concentrations;
volume ou débit prévu;
présence d’autres contaminants dans l’effluent gazeux;
température de l’effluent gazeux;
teneur en humidité;
teneur en oxygène

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ETUDE DE CAS
APPLICATION AU TRAITEMENT DES EFFLUENTS GAZEUX chargés de
Composés Organiques Volatiles (COV)
Informations générales
Quels sont les COV
Les Composés Organiques Volatils (ou COV) sont des substances organiques, à l’exclusion du méthane, contenant du
carbone et de l’hydrogène auxquels sont substitués partiellement ou totalement d’autres atomes et qui se trouvent à
l’état de gaz ou de vapeurs dans les conditions de fonctionnement de l’installation. Les principales familles sont :
Les aliphatiques (heptane, hexane, pentane, essences minérales…).
Les aromatiques (benzène, toluène, xylène…).
Les alcools (éthanol, méthanol, butanol, alcool isopropylique…).
Les cétones (acétone, méthyléthylcétone…).
Les esters (acétate d’éthyle, de butyle, d’isopropyle…).
Les chlorés (perchloréthylène, trichloréthylène, dichlorométhane…).
Les plastifiants (DOP : dioctylphtalate…).
Les composés azotés (amines, nitriles…).
Les composés soufrés (mercaptans, diméthylsulfures…).
Origines des COV
Les principales sources d’émission de COV sont :
 l’utilisation de solvants (29% des émissions) pour des usages domestiques ou industriels: chimie de base et chimie
fine, parachimie, traitements de surface, imprimerie, peinture, encre, adhésif, caoutchouc, nettoyage à sec, ...
 les transports routiers (25% des émissions),
 la biomasse : forêts (21% des émissions).
Risques pour la santé et l’environnement
1. Toxicité des COV
Certains COV peuvent avoir une toxicité aiguë ou chronique sur la santé. La toxicité aiguë résulte d’une exposition à
forte dose sur un délai court. Les effets (fonctionnels ou lésionnels) sont généralement immédiats et conséquents. La
toxicité chronique correspond aux effets d’exposition à faibles doses, insuffisantes pour provoquer un effet immédiat,
mais dont la répétition sur une longue durée aboutit à des effets néfastes (toujours lésionnels). Il existe également des
risques de cancérogenèse, de tératogenèse et de mutagenèse pour certaines substances.
Ces informations toxicologiques sont présentes dans les Fiches de Données de Sécurité (FDS) que le fournisseur du
produit doit obligatoirement vous remettre. Ces fiches doivent être classées et tenues à disposition du personnel
pouvant être exposé aux COV. Des informations sur les dangers liés à l’utilisation des solvants figurent
également sur l’étiquette de l’emballage.
2. Pollution issue des COV
La pollution photochimique désigne un ensemble de polluants formés dans l’atmosphère à partir de composés
qualifiés de précurseurs (oxydes d’azote, COV, monoxyde de carbone) sous l’effet du rayonnement solaire.
Le principal polluant créé est ainsi l’ozone qui pénètre très profondément dans l’appareil respiratoire et affecte les
capacités respiratoires. L’ozone peut également perturber l’activité photosynthétique des végétaux, altérer leur
résistance et diminuer la productivité des cultures.
Certains COV participent au réchauffement climatique de manière directe (CFC, halons, trichloroéthane, méthyl-
chloroforme, tétrachlorure de carbone) en absorbant le rayonnement infrarouge des sols, et indirecte lorsque de
l’ozone est produit à partir de précurseur.
3. L’utilisation des COV dans l’entreprise
Quelle que soit l’activité de votre entreprise, la législation évolue vers une réduction des émissions de COV. Il s’agit
donc de réduire la production de COV à la source par une démarche d’analyse de l’ensemble du process et de traiter
les rejets de COV.
Quelle est la nature des solvants utilisés ? (attention, le nom commercial des solvants ne suffit pas, il s’agit ici de
connaître le nom chimique afin de déceler les propriétés physico-chimiques de la molécule à traiter).
S’agit-il d’une machine ou de plusieurs machines ? Eloignement ?
Process continu ? Ouvert ou fermé ?
Production journalière : en 1×8, en 2×8 ou en 3×8 (fonctionnement du procédé)

Effluents à traiter
Quel débit ? Constant ? C’est lui qui détermine en grande partie la taille de l’installation. Il est donc primordial de
limiter au maximum ce débit afin de diminuer l’investissement.
Température et humidité relative des rejets ?
Présence de poussières ou d’impuretés (silice, soufre notamment) ?
Nombre de solvants à traiter ? S’il s’agit d’un process mono solvant, il peut être intéressant d’étudier la possibilité

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de le récupérer. Au-delà de trois solvants, la technique de destruction est la mieux adaptée.
Quelle concentration des différents solvants ? Concentration stable ou pics ?
En fonction des résultats de l’analyse, il sera peut-être nécessaire de faire des modifications dans le process soit
pour réduire à la source la quantité de COV émis (des cabines de peintures, des procédés nécessitant moins de
solvants… seront mis en place), soit réduire la quantité de COV émis par traitement de ceux-ci. Ceci
implique de récupérer les COV puis de les détruire.
Les différentes techniques de récupération et de destruction des COV sont décrites plus loin.

Les techniques de récupération des COV


A Condensation
Ce procédé est surtout adapté aux faibles débits (<2 000 Nm3/h) avec de fortes concentrations (> 10 g/Nm3) et des
composés organiques volatils « lourds » (faible tension de vapeur). Cette limite est donnée pour des raisons
économiques principalement : coûts énergétiques des machines.
La présence de vapeur d’eau est un élément à prendre en compte car celle-ci peut créer des phénomènes de
givrage et formation de produits corrosifs. L’avantage majeur de ce procédé est qu’il permet de récupérer le solvant
sans modification de composition.
Le principe de cette technique consiste à transformer le ou les composés organiques volatils de l’état gazeux à l’état
liquide ou solide en abaissant la température.
La température minimale à appliquer est déterminée en fonction de l’efficacité de dépollution que l’on se fixe par
rapport à un solvant donné. Les températures sont en général de l’ordre de - 20°C à - 80°C.
1. Condensation cryogénique
Dans ce cas, la source de froid est un fluide cryogénique (azote liquide ou dioxyde de carbone liquide)
qui permet de descendre à des températures de l’ordre de –140°C.
L’efficacité d’un tel traitement, que l’on peut diviser en plusieurs étages de températures différentes, peut atteindre 99
%. Un étage préliminaire à l’eau glycolée par exemple permet de descendre la température aux alentours de - 5°C.
2. Condensation mécanique
On utilise des compresseurs et échangeurs qui permettent d’atteindre - 30°C, voire - 40°C. L’efficacité de ce type de
condensation est de l’ordre de 80% à 90%.
La condensation peut se faire par contact direct avec le fluide de refroidissement (sous forme de gouttelettes
pulvérisées ou dans un contacteur à garnissage / à plateaux). Cette technique évite la formation de cristaux.
Elle peut également se faire par contact indirect avec le fluide de refroidissement ou avec un fluide caloporteur
intermédiaire (à travers une surface d’échange : échangeur à plaques, tubulaires ou à spirales). L’inconvénient
de ce procédé est une température non uniforme et donc les risques de cristallisation sont plus importants.

Adsorption

L’adsorption repose sur le principe des liaisons faibles du type VAN DER WAALS que peuvent avoir certains
solides. Ils ont donc la capacité de « retenir » des molécules à leur surface. Ce procédé est bien adapté pour des débits
moyens (< à 100 000 Nm3/h) et des concentrations inférieures à 30 g/Nm3. Au-delà de cette concentration, la chaleur
dégagée par l’adsorption des molécules sur la surface de la matrice peut être excessive et entraîner soit des risques
d’incendie pour une matrice combustible (charbon) ou une libération prématurée (« désorption ») des composés
adsorbés.
Une des caractéristiques intéressantes de ce système est que la concentration résiduelle en sortie de traitement est
pratiquement indépendante de la concentration à l’entrée tant que la charge n’est pas saturée. Cette propriété est très
bénéfique dans le cas d’effluents dont la concentration en COV peut varier dans le temps.
1. Adsorption sur charbon actif / désorption vapeur
Le charbon actif est l’un des adsorbants le plus utilisé du fait de surfaces spécifiques élevées (donc capacité
d’adsorption importante) et d’une affinité particulière pour les composés organiques. Par ailleurs, ces matériaux restent
relativement bon marché.
La capacité d’adsorption du charbon varie selon plusieurs paramètres dont il faudra tenir compte pour sélectionner le
type de charbon actif le mieux adapté mais également la quantité nécessaire à l’abattement désiré :
La nature et la concentration des solvants : certains solvants s’adsorbent mieux que d’autres (les solvants chlorés
par exemple) ; plus la concentration en solvants est élevée, plus l’efficacité du charbon sera importante.
La température influe également : la capacité d’adsorption diminue avec une augmentation de température.
Le taux d’humidité : la vapeur d’eau entre en compétition avec les COV pour occuper les sites d’adsorption. La
capacité du charbon actif vis à vis des COV décroît de manière importante dès que l’effluent est à une humidité
relative supérieure à 50%.
Le principe de l’adsorption consiste à faire passer l’air à traiter à travers les charges de charbon actif. Le charbon actif
retient les molécules de COV jusqu’à saturation. Dans ce système, on trouve au moins deux charges de charbon : une
étant en adsorption, l’autre en régénération ou attente. Si le débit à traiter est important, plusieurs colonnes d’adsorption
simultanée peuvent être nécessaires (la vitesse de passage dans les charges devant être respectée, le débit d’entrée ne
doit pas être trop élevé).

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Lorsque l’un des adsorbeurs est saturé, on le « régénère » : de la vapeur d’eau, dont la température dépend de la
température d’ébullition du solvant, est injectée dans la charge de charbon actif. Les solvants se volatilisent, le
mélange vapeurs de solvants / vapeur d’eau est dirigé vers un condenseur dans lequel il est refroidit aux alentours de
15°C et passe à l’état liquide. Ce liquide s’écoule soit :
Dans un décanteur si le ou les solvants à traiter ne sont pas miscibles à l’eau. Une séparation s’opère et il est
possible de récupérer le solvant (ou le mélange de solvants) par différence de densité. L’eau passe ensuite par un «
stripeur » afin d’évacuer les éventuelles traces de solvants.
Dans une colonne de distillation si le ou les solvants sont miscibles à l’eau.
La charge de charbon venant d’être ainsi « nettoyée » est séchée à l’air chaud grâce à un ventilateur. Après cette
opération, l’adsorbeur est prêt à épurer de nouveau l’air à traiter.
Une autre technique de désorption, dite « désorption sous vide », largement moins utilisée, consiste à mettre les
solvants à l’état gazeux par une diminution de la pression totale. Cependant, le mélange air/vapeurs de solvants
implique une boucle de condensation difficile à mettre en œuvre pour récupérer le solvant (condensation à basse
température), plus coûteuse que les solutions précédentes.
La technique d’adsorption en « lit fluidisé » qui consiste à maintenir le charbon en état de fluidisation
permanente (écoulement par le bas puis ré injection en tête de colonne) et à récupérer la partie saturée par gravité,
est très peu utilisée.
2. Adsorption sur zéolite
La zéolithe est constituée de réseaux cristallins en aluminosilicates. La mise en œuvre de la zéolithe est peu usitée du
fait du coût plus élevé par rapport au charbon. Cependant, elle présente un avantage : sa constitution minérale élimine
les risques d’incendie qui peuvent avoir lieu avec le charbon actif.
La zéolithe est principalement mise en œuvre sous forme de « roues de concentration ». Dans cette configuration
tournante, la roue passe successivement d’une phase d’adsorption à une phase de désorption lors d’une rotation
complète.
La désorption est alors réalisée par gaz chaud (air ou gaz inerte) de 120°C à 250°C.
Les coûts d’un système de désorption sont très variables d’un système à un autre en fonction :du débit à traiter, du type
de matériau adsorbant utilisé, de la nature des solvants qui va conditionner le choix des matériaux (aciers inoxydables
par exemple), des appareils annexes (chaudières, batterie conditionnement air…) et du type de séparation vapeur eau
ou gaz / vapeurs solvants. des impuretés éventuellement présentes et à traiter (filtration). Il faudra aussi prendre en
compte la consommation de vapeur (environ 4 kg / kg solvants), d’électricité et d’eau ainsi que le renouvellement de la
charge de charbon tous les 5 ans environ.

C. L’absorption
Cette technique est assez peu utilisée seule car le traitement, même pour des composés fortement miscibles, permet
rarement de respecter les valeurs réglementaires. Par contre, il peut éventuellement servir de premier étage de traitement
combiné avec une autre technologie.
La gamme de débit est assez importante (de 1 000 à 100 000 Nm3/h) pour des concentrations allant jusqu’à 50 g/Nm3.
Cependant, compte tenu de la vitesse de réaction relativement faible, cette technique est généralement réservée aux
faibles concentrations. Le principal critère de choix et de dimensionnement est la solubilité du COV dans un liquide :
beaucoup de COV ne sont pas miscibles dans l’eau, cette technique est peu adaptée au traitement de ces composés (il
reste la solution d’absorption à l’huile, plus difficile à mettre en œuvre). Classiquement, on retrouve plutôt cette
technique dans le traitement des odeurs, les industries chimiques et pétrochimiques (produits lourds tels que le
kérosène, l’anthracène, le naphtalène, les cétones…), la fabrication de produits pharmaceutiques. Le principe repose
sur la mise en contact du gaz à traiter avec un liquide dans lequel il est soluble. Il y a alors transfert du polluant de la
phase gazeuse à la phase liquide. La solubilité diminuant avec la température, on travaille à des températures les plus
basses possibles. La récupération du COV peut se faire soit par distillation, extraction liquide-liquide, stripage. Il est
également possible, dans le traitement d’odeurs notamment, d’associer au liquide, l’eau principalement, un agent
destructeur telle que l’eau de Javel ou la soude par exemple.

6. Les techniques de destruction des COV


A. L’oxydation
Globalement, l’oxydation, aussi communément appelée « incinération », consiste à porter les effluents gazeux à traiter
à une température suffisamment importante pour que la réaction suivante se produise :

CmHn + (M + n/4) O2 m CO2 + n/2 H2O


Les composés organiques sont donc oxydés par l’air et transformés en molécules inorganiques. L’oxydation se produit
dans une « chambre d’oxydation » qui doit, pour obtenir une réaction optimale, respecter la « règle des 3 T » que l’on
retrouve également dans l’incinération des déchets :
Température : la température doit être suffisamment élevée pour permettre la réaction (température supérieure au
point d’auto inflammation du ou des composés). Cette température est différente selon que l’on soit dans un
système thermique ou catalytique.

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Turbulence : la teneur en oxygène, oxydant de la réaction, doit être aussi homogène que possible et suffisante (>16 %).
Pour cela le mélange est en flux turbulent au sein de la chambre de combustion.
Temps de séjour : le temps de séjour dans la chambre est généralement compris entre 0,5 et 2 s.

Les contraintes de ce type de système consistent en la nature de l’effluent à traiter : en effet, celui-ci ne doit pas
contenir, en entrée du système d’oxydation, de particules (notamment de la silice ou du silicone : il peut y avoir
risques de bouchage des échangeurs), de composés chlorés (l’oxydation donne alors lieu à la production d’acide
chlorhydrique) ou soufrés (acide sulfurique).
Excepté ces composés, une grande partie des COV peuvent être traités par cette technologie. Les variations de
concentrations sont compensées par un ajout de gaz naturel grâce à un brûleur dans la chambre de combustion : le
gaz naturel apporte les calories que l’oxydation, réaction exothermique, n’est pas capable de fournir seule.
Cependant, si la concentration en COV est suffisamment importante, de l’ordre de 1 à 3 g/Nm 3, après un apport «
d’amorçage » en gaz naturel, la réaction « s’auto entretient » grâce à l’énergie dégagée par la réaction d’oxydation.
L’installation est dite « en autothermie ». Enfin, pour des concentrations élevées, plus de 15 g/Nm 3, il peut être
nécessaire d’installer un « by-pass chaud » qui permet d’évacuer une partie de cette chaleur produite par la
réaction, sans passage par l’échangeur.

1. L’oxydation thermique récupérative


Dans le cas d’une oxydation thermique, la température d’oxydation des COV dans la chambre de combustion est de
l’ordre de 850°C. Cette technique s’applique plus particulièrement aux débits inférieurs à 30 000 Nm3/h (au-delà, la
taille des échangeurs thermiques est trop importante) et pour des concentrations plutôt élevées (permettant l’autothermie
du système) : de l’ordre de 3 à 5 g/Nm3). Par ailleurs, cette technologie est également préconisée pour des
fonctionnements continus qui ne nécessitent pas de mises en chauffe répétées de l’installation (forte consommation de
gaz naturel ou propane). Dans cette configuration, les gaz à traiter, « gaz entrants », sont préchauffés, au sein d’un
échangeur primaire, par les gaz traités, « gaz sortants ».
Le rendement de récupération d’énergie est assez faible, de l’ordre de 60% à 70 % : de ce fait, la température des
gaz traités en sortie d’échangeur est relativement élevée et peut atteindre 350°C.
Un échangeur secondaire peut donc être rajouté afin de récupérer une partie de l’énergie de ces gaz par l’intermédiaire
d’un fluide auxiliaire (huile, vapeur….).

2. L’oxydation thermique régénérative


De même que précédemment, la température d’oxydation dans la chambre est de l’ordre de 850°C. La différence se
situe au niveau du système de récupération de chaleur.
Cette technique peut s’adapter aux concentrations plus faibles en solvants (l’autothermie est obtenue pour des
concentrations de l’ordre de 1 à 2 g/Nm3), à des débits importants du fait de la compacité de l’échangeur thermique
(jusqu’à 300 000 Nm3/h). Le temps de chauffe étant moins important que pour le système récupératif, il peut aussi
s’adapter aux flux discontinus.
L’échange thermique entre le gaz entrant à traiter et le gaz sortant traité est réalisé grâce à un garnissage
réfractaire en nids d’abeille ou en selles de Berl. L’air chaud épuré cède sa chaleur à la céramique qui, après
changement du sens des flux, la restituera au gaz à traiter froid.
L’efficacité de l’échange thermique est dans ce cas proche de 95% : le gaz s’échauffe jusqu’aux alentours de
770°C au travers de cet échangeur réfractaire. L’appoint à apporter au sein de la chambre de combustion est donc
moindre, la consommation de gaz aussi.
Par contre, il est plus difficile d’envisager une récupération secondaire car les effluents en sortie sont de l’ordre de 30°C
plus chauds que les gaz entrant dans l’installation.
3. L’oxydation catalytique récupérative
Le principe est le même que l’oxydation thermique récupérative mais l’ajout d’un catalyseur au niveau de la chambre
de combustion permet d’opérer une réaction d’oxydation à plus faibles températures (de l’ordre de 200°C à 500°C). Le
système nécessite donc moins d’apport énergétique sous forme de gaz et est autotherme à de plus faibles concentrations
que le système thermique (de l’ordre de 3 g/Nm3).
Les catalyseurs sont à base de métaux précieux ou d’oxydes métalliques. Cependant, ces catalyseurs sont très sensibles
à certains poisons (métaux lourds par exemple, phosphore, SO2) et ont une durée de vie de l’ordre de 4 ans. Les
catalyseurs étant des produits onéreux, l’achat d’une installation catalytique est plus coûteux que celui d’une installation
thermique. Les frais de fonctionnement sont par contre moins élevés car la consommation de gaz est moindre.
4. L’oxydation catalytique régénérative
Le principe de traitement est le même que celui de l’oxydation catalytique récupérative et le système d’échange de
chaleur que celui de l’oxydation thermique régénérative. L’autothermie est atteinte pour une concentration en COV de
l’ordre de 1 g/Nm3.
L’avantage du procédé catalytique par rapport au procédé thermique réside dans une température de réaction plus
faible; de ce fait la production de polluants, tels que les NOX et le CO, est plus faible.
Enfin, ces systèmes permettent d’obtenir des rejets en sortie de traitement inférieurs à 50 voire 20 mg/Nm3.

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Le traitement biologique
1. Principe du traitement biologique
Les COV peuvent également servir de substrat à des micro-organismes (bactéries principalement, mais aussi
champignons, moisissures, levures ou algues microscopiques). Ce procédé est adapté à des COV solubles dans l’eau,
biodégradables et à des concentrations suffisantes et, autant que possible, stables.
Le carbone des COV est alors utilisé comme source de biosynthèse (création de biomasse) et d’énergie. Certains
paramètres doivent être pris en considération afin que le système fonctionne convenablement :
Température : l’intervalle de températures optimal est entre 20 et 40°C.
Sélection des souches : grâce à la littérature, des souches de micro-organismes peuvent être sélectionnées pour
dégrader certains types de solvants. Cependant, il est souvent nécessaire de passer par une étape
expérimentale afin de valider ce choix.
Le degré d’humidité, entre 85 et 100%, le pH et l’oxygène : le lit, en général de la tourbe, doit permettre un
passage des gaz à traiter dans les meilleures conditions : homogénéité du flux.
La présence d’éléments nutritifs.
Globalement, les limites du traitement par voie biologique peuvent se résumer ainsi :
Les concentrations : les fluctuations de concentrations peuvent être importantes au sein du gaz à traiter. Les
bactéries doivent donc s’adapter à ces changements, sans aboutir à des phénomènes de foisonnement ou de
mortalité bactérienne excessive. Cependant, il a été observé que des bactéries peuvent supporter des arrêts de 2
semaines, voire 2 mois.
Le transfert : il est assuré par un solide humide ou mouillé ou par une phase aqueuse. La surface d’échange reste un
paramètre essentiel, associé à un biofilm actif. Dans ce cas, les composés peu solubles dans l’eau peuvent être
traités.
La réaction enzymatique : elle doit être favorisée par l’injection régulière de micro-organismes actifs et
spécifiques, d’éléments nutritionnels ou de co-substrats.
L’effet tampon du support : permet de stabiliser l’acidité induite par la biotransformation.
Les produits : les produits de la réaction enzymatique doivent être évacués. Ils sont la plupart du temps peu ou pas
toxiques.

2. Procédés du traitement biologique


Le biofiltre
Le biofiltre est constitué d’un matériau au sein duquel les micro-organismes sont immobilisés et se développent. Il
se crée alors un biofilm autour du support. Le support est généralement constitué d’un mélange de tourbes, d’écorces et
de matériaux naturels qui apportent une surface spécifique importante, des éléments nutritifs mais aussi leurs propres
micro-organismes. La hauteur du lit fixe est de l’ordre de
0,5 à 1 m, les pertes de charge occasionnées par celle-ci étant un des facteurs limitants. L’humidification, l’apport des
nutriments sont réalisés par aspersion, en général à contre-courant.
Il peut s’agir également d’un « biofiltre ouvert » : c’est à dire un lit à ciel ouvert, de grande surface mais de hauteur
réduite. Dans ce cas, il est plus difficile de maîtriser l’humidité du lit puisque celui-ci est soumis aux intempéries.
Il est important que le lit soit le plus homogène et aéré possible afin d’éviter les passages préférentiels, les zones
dépourvues d’oxygène et le tassement s’opposant au passage de l’air.
Les Biolaveurs
Ce procédé comporte deux étapes :
Une première étape d’absorption « liquide-gaz » dans un laveur.
Une seconde étape de biodégradation des eaux de lavage qui, contrairement aux systèmes précédents, se produit
dans un bassin d’activation annexe contenant de la biomasse en suspension (dite « boue activée » que l’on
rencontre également dans les stations d’épuration urbaine).
Un décanteur permet ensuite de séparer la biomasse de l’effluent liquide.
Comme précédemment, l’encombrement est moindre par rapport à un biofiltre et son exploitation plus souple.
Cependant, là encore, son utilisation est réservée aux polluants solubles dans l’eau et pour des débits faibles et
constants.
Ces deux derniers procédés sont encore peu utilisés en France car récents.
Les procédés biologiques permettent d’atteindre des rendements de l’ordre de 90%, pour des
concentrations maximales de l’ordre de 1 g/Nm3.
Le coût dépend essentiellement du débit à traiter, de la biodégradabilité et de la concentration des polluants. Les
coûts d’investissement peuvent également comprendre une partie de génie civil à ne pas négliger.
Les techniques émergentes
1. Les membranes
La technique membranaire, ou « perméation de vapeur », est relativement récente (années 90).
Elle consiste à placer un mélange gazeux contenant un ou plusieurs COV au contact d’un film polymère dense très fin
sans discontinuité, en lui appliquant comme force motrice un différentiel de pression entre la partie amont qui reçoit le
mélange et la partie aval qui émet une partie sélectionnée du mélange.
Selon la nature des molécules, ces molécules auront plus ou moins de facilité à se fixer sur la partie active de la
membrane côté amont, puis à migrer à l’intérieur de celle-ci pour passer côté aval.

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Le passage à travers la membrane se fait selon un processus dit de « solution-diffusion ».
La sélectivité de la membrane permet d’estimer la facilité de séparation d’un COV dans un flux gazeux. On trouve
plusieurs natures de matériaux pour ces couches actives et plusieurs dispositions constructives selon les pays.
C’est généralement le Polydiméthylsiloxane (PDMS) qui s’utilise de par sa forte affinité avec les COV.
La durée de vie d’une membrane est de 3 à 5 ans.
2. Le tissu de carbone activé
Les tissus de carbone activé sont généralement à base de polymère de synthèse type viscose carbonisé et activé. Le
tissage est réalisé à façon, selon l’usage qui en sera fait.
Ces tissus ont des propriétés intéressantes puisque leur surface spécifique importante permet des dimensionnements
réduits pour les adsorbeurs.
La mise en œuvre se fait actuellement sous la forme de modules de tissus plissés ou spiralés sur des bâtis pouvant être
positionnés directement sur des rejets gazeux à traiter.
La désorption peut se faire par effet Joule ou par induction, sans liquide caloporteur.

L’effet Joule
Le principe consiste à considérer le charbon actif comme une résistance électrique à laquelle on applique une
différence de potentiel suffisante : il résulte une augmentation de température de la masse adsorbante, et donc
une désorption des COV. Ceux-ci peuvent par exemple être entraînés par un balayage d’azote. Un piège cryogénique
permet alors de récupérer les solvants.
Cette technique est difficilement applicable aux lits de charbon en grains : le contact électrique en milieu granulaire, les
possibles tassements du lit sont des limites à son application.
Cependant, sur une matrice textile, cette technique est réalisable, puisqu’on ne retrouve pas dans ce cas les mêmes
contraintes.
L’induction électromagnétique
Le principe consiste à placer l’adsorbeur à l’intérieur d’un solénoïde sur lequel on applique une fréquence et une
puissance. L’adsorbant, grains ou tissu, est alors soumis à un champ magnétique et électrique induisant des courants de
Foucault qui chauffent intrinsèquement le matériau.
Comme précédemment, la séparation est ensuite effectuée par un piégeage cryogénique.
3. Destruction par UV.
Cette technique se décline en deux étapes :
La première consiste à absorber le polluant dans une colonne de lavage. Le liquide de lavage est de l’eau
additionnée à du peroxyde d’hydrogène H2O2 qui facilite l’absorption.
La seconde à faire passer le liquide chargé en COV dans un réacteur où il subit une exposition UV, avec un
temps de contact et une fréquence déterminée. Par cette exposition, le solvant est oxydé.
L’effluent aqueux ainsi traité est recirculé dans la colonne. Cette technique est réservée aux COV solubles dans l’eau,
pour des concentrations de 50 mg à 1 g/Nm3.
Des essais concluants ont été menés sur le formaldéhyde, le phénol et l’acide formique.

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