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Constantine 1
I- Introduction
I.1- Origine moléculaire
Les molécules qui se trouvent à l'intérieur d'un liquide sont
attirées uniformément dans toutes les directions par les
forces intermoléculaires qui les lient aux molécules voisines.
Par contre, les molécules de surface sont soumises à des forces non-équilibrées. Grâce à leur
champ de forces résiduel (non-compensé), les molécules superficielles vont développer des forces
plus intenses entre elles (symbolisées par les flèches horizontales) et avec les molécules de la
couche suivante (symbolisées par les flèches verticales). Il en résultera :
(i) Des liens consolidés (renforcés) entre molécules superficielles.
(ii) Une attraction des molécules superficielles vers l'intérieur de la masse liquide.
Le renforcement des forces latérales d'attraction entre les molécules de la couche superficielle et
l'attraction de celle-ci vers l'intérieur du liquide est appelé "tension superficielle".
La tension de surface exprime donc la force avec laquelle les molécules de
surface s’attirent les unes les autres.
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On peut stabiliser une suspension colloïdale instable par l'ajout de substances appropriées. On peut, au
contraire, faire précipiter une suspension stable…
Test clinique pour la détection rapide de la jaunisse.
I.4- Définition
Considérons un cadre à 3 cotés, fabriqué simplement en pliant un fil métallique
en forme de U. Le cadre est doté (équippé) d'un fil métallique coulissant (appelé
piston). Le cadre est imbibé d'un film d'eau savonneuse (plan hachuré).
La force (F) qu'il est nécessaire d'appliquer pour étendre (étirer) le film est proportionnelle à la longueur (L)
peut donc être considéré comme étant la force par unité de longueur qui s'oppose à 𝑭
=
l'expansion du film : 𝑳
Notons que si la longueur du piston est égale à l'unité, F et seront égaux, en valeurs numériques :
Si L = 1 m : =F
Le travail (w) nécessaire pour agrandir le film sur un déplacement "d" du piston
est, par définition, égal au produit de la force par la distance parcourue (d) :
𝒘 = 𝑭 𝒅 = 𝑳 𝒅 = 𝑨
𝑳 𝒅 représente la superficie, nouvellement créée du film (A=Aire=Superficie=)مساحة, càd l'augmentation
de la superficie du film. De cette relation, on déduit une autre définition de équivalente à la précédente :
La tension superficiellereprésente le travail nécessaire pour augmenter d'une unité
la superficie d'un liquide à T, P et n constants. 𝒘
En d'autres termes, la tension superficielle est le travail nécessaire à la création =
𝑨
d'une surface ()سطح, d'aire égale à une unité (1 m2) :
𝒅𝒘
Pour un travail infinitésimal (infiniment petit) : = ( 𝒅𝑨 )𝑻,𝑷,𝒏
La tension superficielle peut également être exprimée en fonction de l'enthalpie libre (G). En effet, en
présence d'un système de surface variable, les variations de l'énergie libre dG produites lorsque la superficie
augmente de dA sont :
dG = - S.dT + V.dP + dn + dwsurface = - S.dT + V.dP + dn + dA
𝒅𝑮
Donc, pour une variation de superficie infinitésimale, effectuée à T, P et n constants : = ( 𝒅𝑨)𝑻,𝑷,𝒏
Cette relation indique aussi que si un liquide ou un solide subit une variation de superficie (à T, P et n
constants), la variation de G du système est égale au travail échangé : 𝒅𝑮 = 𝒅𝒘𝒔𝒖𝒓𝒇𝒂𝒄𝒆 = 𝝈. 𝒅𝑨
Dit autrement, cette relation indique que la création de surface s'accompagne de l'accroissement de
l'enthalpie libre de surface (et inversement).
I.5- Unités de
Dans le système international : 𝑵. 𝒎−𝟏 ou 𝑱. 𝒎−𝟐 .
Dans le système cgs : 𝒅𝒚𝒏𝒆. 𝒄𝒎−𝟏 ou 𝒆𝒓𝒈. 𝒎−𝟐 .
𝟑
Facteur de conversion : 1 𝑵. 𝒎−𝟏 = 1𝟎 𝒅𝒚𝒏𝒆. 𝒄𝒎−𝟏 ; soit 1 𝒎𝑵. 𝒎−𝟏 = 𝟏 𝒅𝒚𝒏𝒆. 𝒄𝒎−𝟏.
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I.6- Potentiel chimique de surface
D'après l'équation précédente, lors de la création d'une surface libre, il y a augmentation de l'énergie libre de
ce système. On en déduit que le potentiel chimique des molécules de surfaces est supérieur à celui des
Comme dans le cas de l'interface liquide-air, les molécules des interfaces liquide-liquide et liquide-solide
sont dans un état thermodynamiquement moins stable que celles de l'intérieur :
Les interfaces "liquide-liquide" et "liquide-solide" sont donc caractérisées par une tension interfaciale.
En raison de cette tension interfaciale, on observe, à toute interface, des propriétés différentes de celles de
chaque phase. En pratique, la tension interfaciale "liquide-liquide" possède une grande importance dans le
domaine des émulsions. Les interfaces "liquide-solide" interviennent dans le mouillage et la détergence.
I.8- Étalement
L'Énergie d'adhésion (ou Travail d'adhésion, سق طآ قـــة التال, Wadh) d'un liquide
à la surface d'un solide est le travail qu'il faut fournir pour séparer les deux
phases sur une section égale à une unité de surface (1 m2 ou 1 cm2).
Comme la séparation d'une interface sol-liq donne naissance à une surface solide et
𝐖𝐚𝐝𝐡 𝐉
une surface liquide, le travail d'adhésion sera donné par : ( ) = 𝑺 + 𝑳 − 𝑺𝑳 où S ,L etSL sont
𝑨 𝐦𝟐
L'Énergie de cohésion (ou Travail de cohésion, طآ قـــة التما سك, Wcoh) d'un
corps liquide est le travail nécessaire pour séparer, en deux, une colonne de
𝐉
section égale à 1 unité de surface : 𝑾𝒄𝒐𝒉 (𝐦𝟐 ) = 𝟐 𝑳
que : Il y aura étalement si le coefficient d'étalement est positif : SS -SL- L > 0.
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I.9 - Angle de contact liquide/solide ()زاوية التال مس
Dans le cas où Wcoh > Wadh, le coefficient d'étalement S sera négatif et
la goutte ne s'étalera pas sur la surface. À l'équilibre, elle prendra
l'un des aspects ci-contre.
On appelle angle de contact () l'angle que fait cette goutte avec la surface.
0 < ≤ 90° (soit donc : 0 ≤ cos < 1) : Le mouillage est considéré bon, mais non parfait : l'énergie
d'adhésion, bien qu'inférieure à l'énergie de cohésion, n'est pas négligeable (par exemple l'eau sur du verre).
90° < < 180° (soit donc : -1 < cos < 0) : Le mouillage est mauvais (forte répulsion entre les deux
matériaux ; par exemple le mercure sur du verre).
= 180°. Le mouillage est nul. Cependant, ce cas n'est jamais rencontré en pratique où la plus grande
valeur expérimentale est celle du mercure sur l'acier, pour laquelle = 154°.
se mesure expérimentalement et il n'est pas possible de prévoir sa valeur théoriquement car 𝑺 et 𝑺𝑳
Les arguments sur les conditions d'étalement et la démonstration sur la relation de Young ont été effectués
pour une goutte déposée sur la surface d'un solide. Cependant, ils restent valables lorsqu'on remplace le
solide par un autre liquide immiscible avec le premier. Dans ce cas, peut être prévu théoriquement grâce à
la relation de Young.
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I.12- Équation de Laplace pour les bulles, les cavités et les gouttelettes
Considérons une bulle, constituée par de l'air emprisonné par un film très fin d'une solution
aqueuse de savon. La bulle est en équilibre sous l'influence de trois pressions :
- La pression intérieure "Pint" qui pousse à l'expansion de la bulle.
- La pression extérieure "Pext" qui pousse à la contraction de la bulle.
- La pression due à la tension superficielle "P" qui pousse aussi à la contraction de la bulle.
La bulle étant en équilibre entre ces trois pressions, on en déduit que : P + Pext = Pint
La pression à l'intérieur de la bulle est donc supérieure à la pression extérieure d'une valeur P égale à :
P = Pint – Pext
Tout travail élémentaire "dw" conduisant à une augmentation du volume dV s'effectuera
contre la pression exercée par la tension superficielle (P) et s'exprimera par la relation :
dw = P dV
- Le volume "dV" de la couronne sphérique peut être exprimé en fonction du rayon "r" et de
la variation élémentaire du rayon "dr" par la relation : dV = 4 r2 dr
- En substituant dans la relation précédente : dw = P 4 r2 dr
- Par ailleurs, la création de surface s'accompagne de l'augmentation de l'énergie libre du système :
dG = dA = d[(2(4 r2)] = 16 r dr)
- Comme expliqué ci-haut, l'augmentation de l'énergie libre du système est égale au travail accompli :
dw = dG
- On en déduit : P 4 r2 dr = 16 r dr
𝟒σ
- Après simplification, on obtient la relation de Laplace pour les surfaces courbes : ∆P
𝒓
Notes :
1- L'équation de Laplace pour les bulles est parfois écrite ∆P 𝟐σ⁄𝒓, en particulier dans les ouvrages moins
récents. Il semble que cette relation soit en voie d'être abandonnée (divergence entre auteurs).
2- Par contre, dans le cas d'une gouttelette, la relation de Laplace est toujours écrite ∆P 𝟐σ⁄𝒓 car il y a
une seule interface.
3- On arrive à la même conclusion pour une cavité (bulle de vapeur emprisonnée
𝟐 σ
dans un liquide) : ∆P 𝒓
4- Dans tous les cas (bulle libre, gouttelette, cavité), lorsque r tend vers ∞, P
tend vers 0.
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II.3- Méthode de la goutte pendante (méthode indirecte) : On mesure le rayon des gouttes qui se
détachent d'un tube capillaire. Le principe se base sur l'égalité :
90°) ou "descend" (si > 90 °) dans le tube d'une hauteur h qui dépend de la tension superficielle du liquide
𝟐 𝛔 .𝐜𝐨𝐬𝛉
() et du rayon intérieur du tube (r). On démontrera en cours que : 𝐡= .𝐠. 𝒓
Notons que 1 et 2 constituent des mesures directes, tandis que 3 et 4 des mesures indirectes.
Liquide eau Éthanol Phénol Acétone Toluène Hg NaCl (1080 °C) Ag (970 °C)
3- Les liquides qui se distinguent par des forces de cohésion intenses ont tendance à avoir des
élevés (Règle générale, mais pas systématique car d'autres facteurs influencent la valeur de ).
4- Les métaux et les sels fondus (sous leur forme liquide, à des températures forcément élevées)
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superficielle des solutions aqueuses d'électrolytes minéraux augmente généralement linéairement,
mais de façon modérée, avec la concentration de l'électrolyte (courbe I de la figure ci-dessus). Ce
comportement est attribué au renforcement des liaisons intermoléculaires. En effet, les molécules de H2O et
les ions issus du minéral tissent des liens forts. L'ensemble est alors plus solidaire que dans le cas de H2O
seul. En conséquence, on observe une élévation de .
Pour une solution binaire, la quantité de soluté adsorbé positivement à la surface s'obtient par la relation
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−𝑪 𝒅𝝈
de Gibbs-Duhem : 𝑹𝑻 (𝒅𝑪). La représentation graphique de = f(C) montre une augmentation
● Notes :
−𝑪 ∆𝝈
1- Dans un intervalle réduit de C, on peut écrire : (∆𝑪)
𝑹𝑻
𝐝𝛔
2- Comme l'adsorption est positive, < 𝟎 et donc > 0. En toute évidence, est toujours positif.
𝐝𝐂
𝐦𝟐 𝟏 𝟏 𝟏
3- L'aire (a) occupée par une molécule est : 𝐚 (𝐦𝐨𝐥é𝐜𝐮𝐥𝐞) = =
𝐦𝐨𝐥
[𝐦𝐚𝐱 ( 𝟐 )] 𝐍𝐀 (
𝐦𝐨𝐥é𝐜𝐮𝐥𝐞𝐬
) 𝐦𝐚𝐱 . 𝐍𝐀
𝐦 𝐦𝐨𝐥
Pour l'aniline, l'aire a été estimée par cette méthode à 23,4 (Å2/molécule), ce qui est en parfait accord avec
les analyses diffractométriques.
V- Tensioactifs
V.1- Définition
Le même phénomène est observé pour une série d'acides carboxyliques à chaine linéaire
(CnH2n+1COOH) que pour les alcools : lorsque n augmente, la solubilité diminue tandis que l'adsorption
augmente. En conséquence : À concentrations égales, lorsque n augmente, diminue :
Pour les composés renfermant un nombre d'atomes C compris entre 1 et 8, les variations de avec C sont
décrites par la courbe II.
Les tensioactifs sont des composés organiques qui ont un pouvoir marqué de
diminuer la tension superficielle de l'eau.
Ils sont caractérisés par des courbes de type III qui montrent une diminution brusque de dès les plus
faibles concentrations et qui se terminent par un palier presqu'horizontal.
V.2- Caractéristiques
Les termes suivants sont des synonymes de tensioactifs :
Agents de surface, Surfactants, Détergent.
Les molécules tensioactives sont constituées d'une partie
hydrophobe volumineuse (longue chaine carbonée, noyau benzénique…) et une partie hydrophile plus
petite [(groupement polaire tel que ─COOH, ─OH, ─NH2, ─CONH, ─O─) ou groupement ionique tel que
─COO-, ─SO3- , ─OSO3-, ─N(CH3)3+…] située à l'une des deux extrémités de la molécule.
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La partie hydrophobe est lipophile (càd qu'elle a une bonne affinité
pour les lipides : huiles et solvants organiques). Par conséquent, les
tensioactifs sont dits amphiphiles (doublement amis).
Formation de micelles
Une fois la surface saturée, les nouvelles molécules de tensioactifs ajoutées se rassemblent
au sein de la solution par petits groupes de quelques dizaines pour former des micelles.
Dans une micelle, les chaines carbonées (parties hydrophobes) se lient entre elles par des
liaisons intermoléculaires en formant le cœur de la micelle, tandis que les groupements
hydrophiles sont dirigés vers l'extérieur, formant une enveloppe polaire soluble dans l'eau.
Une micelle est un agrégat (un ensemble) moléculaire de dimension colloïdale
("Diamètre" ou "longueur" compris entre 1 et 1000 nm).
𝑴𝒐𝒍é𝒄𝒖𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒅𝒔𝒐𝒓𝒃é𝒆𝒔 ⇆ 𝑴𝒐𝒍é𝒄𝒖𝒍𝒆𝒔 𝒍𝒊𝒃𝒓𝒆𝒔 (𝒔𝒐𝒍𝒖𝒃𝒊𝒍𝒊𝒔é𝒆𝒔) ⇆ 𝑴𝒊𝒄𝒆𝒍𝒍𝒆𝒔 (𝑴𝒐𝒍é𝒄𝒖𝒍𝒆𝒔 𝒍𝒊é𝒆𝒔 𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒆𝒍𝒍𝒆𝒔)
Affirmer que l'équilibre est dynamique veut dire qu'à tout instant, certaines micelles éclatent et libèrent leurs
molécules tandis que d'autres micelles se forment, dans d'autres régions de la solution, pour les remplacer.
V.3- Détergence
Définition
Au sens ordinaire du terme, la détergence signifie le lavage ou le nettoyage des surfaces solides.
La détergence est un processus par lequel des salissures collées à une surface solide sont détachées et mises
en solution ou en suspension. Les salissures sont généralement formées de matières grasses et le solide peut
être un tissu, un métal, une peau, de la céramique ou du verre.
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Mécanisme
Le mécanisme de lavage est très complexe. Il dépend de la nature de la salissure et de la nature du
tensioactif. Nous présentons ici un mécanisme simplifié, comprenant les trois principales phases :
Le détachement de la salissure par la seule action chimique du détergent et sa mise en suspension peuvent
être lents. Ils sont accélérés par le frottement qui est une action mécanique.
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abandonnés en raison de leur biodégradabilité difficile, liée à la structure ramifiée de la chaine alkyle.
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3ème Année de Licence en Chimie Analytique / UEM13/M131 : Chimie des Surfaces
I.3- Définitions
Avant de poursuivre plus loin, rappelons d'abord les définitions des termes les plus fréquemment utilisés :
Adsorption : C'est la fixation des molécules d'un gaz, d'un liquide ou d'un soluté à la surface d'un
matériau. Dans ce chapitre, nous étudierons l'adsorption à la surface des matériaux solides.
Désorption : C'est le processus inverse de l'adsorption : une molécule adsorbée se détache de la surface
(se libère) pour rejoindre la phase gazeuse ou liquide.
Adsorbant : Matériau solide qui retient les molécules du gaz ou du soluté.
Adsorbat : Le gaz ou le soluté qui se fixe sur le solide.
Surface spécifique (ou Aire spécifique Asp ; Specific surface area ; )المساحة السطحية الكتلية
L'Aire spécifique, ou la surface spécifique, désigne l'aire (la superficie) disponible pour la fixation
de l'adsorbat. Elle est exprimée en m2/g.
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II.2- Environnement
L'adsorption est un traitement efficace pour extraire les matières indésirables présentes dans un fluide
(liquide ou gaz). Dans ce procédé, le charbon actif est le solide le plus fréquemment utilisé. La technique est
comparable à une filtration et elle est souvent appelée "filtration sur charbon".
Plusieurs techniques ont été développées pour fabriquer du charbon actif présentant une surface interne très
grande (entre 500 et 1500 m2/g).
II.3- Industrie
purification ou décoloration d’une grande variété de produits alimentaires (raffinage du sucre, huiles
végétales), de produits chimiques ou de produits pharmaceutiques.
Production de gaz industriels : Production de O2 et N2, par Fractionnement de l'air. (a) sur charbon
actif, qui retient O2 et laisse passer N2…) ; (b) sur zéolithe, qui retient N2 et laisse passer O2.
Récupération des Composés Organiques Volatils. La désorption thermique de l'adsorbant (utilisé pour
traiter les émanations gazeuses d'une usine) permet de récupérer les Composés Organiques Volatils (càd les
solvants industriels volatils, comme le benzène, l’acétone, le chloroforme, le tétrachlorure de carbone…, et de
les valoriser (en les recyclant).
Adoucissement de l'eau : Élimination des cations (principalement Mg++ et Ca++) présents dans les eaux
par des résines échangeuses de cations (voir TP). Production d'eau pure, utilisée en chromatographie (HPLC)
dont le degré de pureté est bien supérieur à celle de l'eau distillée.
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II.4- Médical
Traitement des intoxications et diverses pathologies par le charbon actif en poudre. Incorporation de tissus
de charbon actif dans les pansements, les filtres à odeurs et les masques à gaz. Cependant, les performances
des filtres à charbon actif dépendent de la température, ainsi que du composé à adsorber.
II.5- Analyse chimique : Dans la chromatographie d'adsorption, la séparation des constituants d'un
mélange se base sur l'adsorption compétitive.
La rétention d'un substrat à la surface d'un solide résulte du développement de forces d'attraction entre le
substrat (gaz ou liquide) et le solide. Les forces de cohésion à l'intérieur d'un solide sont importantes,
puisque ce sont ces forces qui assurent la rigidité du solide. Or, comme expliqué au chapitre précédent sur la
tension superficielle, les molécules, les ions ou les atomes qui constituent le solide et qui se situent à la
surface ont des affinités non-compensées. Il existe donc un champ de forces moléculaires à la surface du
solide qui rend ce dernier capable d'exercer des forces attractives considérables sur les molécules étrangères
qui se trouvent à son voisinage direct.
Les atomes, ions ou molécules qui se trouvent à la surface d'un solide créent un champ de forces
attractif, capable de fixer des espèces chimiques. La fixation de ces espèces à la surface du solide
résulte de liaisons moléculaires (covalentes ou ioniques) ou intermoléculaires (Van der Waals,
dont font partie les liaisons H). Selon la nature des forces d'attraction entre l'adsorbant et
l'adsorbat, on distingue deux types d'adsorption : l'adsorption physique et l'adsorption chimique.
III.2- Définition
III.2.1- Adsorption physique (ou Physisorption)
Lorsque les liaisons qui s'exercent entre la surface du solide et les molécules adsorbées sont de nature
électrostatique (type Van der Waals, y compris les liaisons H), l'adsorption est dite physique. Elle est alors
abrégée à physisorption.
Adsorption physique = fixation par des forces électrostatiques (type Van der Waals).
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III.3- Principales différences entre l'adsorption physique et l'adsorption chimique
III.3.1- État de la molécule adsorbée
Dans l'adsorption physique, il n'y a ni rupture de liaisons existantes, ni formation de
liaisons nouvelles. La structure de la molécule adsorbée n'est modifiée que
légèrement, de sorte que l'on peut considérer que la molécule adsorbée
conserve pratiquement intacte sa structure d'origine. La physisorption est
d'ailleurs souvent comparée à la condensation d'un gaz en liquide.
À l'inverse, dans l'adsorption chimique, on assiste généralement à la rupture de quelques liaisons présentes
initialement dans l'adsorbat et à la formation de nouvelles liaisons entre l'adsorbat et l'adsorbant. Dans les
exemples ci-dessous, on observe la chimisorption de l'éthylène sur le platine (qui s'accompagne de la rupture
À travers ces deux exemples, on voit que l'adsorption chimique amène donc de grandes modifications de la
distribution électronique et des liaisons de la molécule adsorbée. Elle est alors considérée comme une
véritable réaction chimique qui conduit à la formation d'un composé superficiel différent du composé qui lui a
donné naissance (formation d'un composé chimique nouveau à la surface).
III.3.4- Réversibilité
• La physisorption est un processus réversible, confirmé par l'expérience. En effet, en diminuant la
pression et/ou en augmentant la température, on arrive à rompre facilement les faibles liaisons de Van der
Waals et à libérer la molécule adsorbée sans modification de structure.
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• La chimisorption est souvent réversible, mais parfois irréversible. Quelquefois, le gaz désorbé n'est
pas le même que celui qui a été adsorbé. Exemple : après adsorption de O2, le charbon actif désorbe (libère)
un mélange de O2, CO et CO2 (à T > -70 °C).
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IV.2- Paramètres influençant la capacité d'adsorption
La capacité d'adsorption d'un matériau adsorbant est influencée par un grand nombre de paramètres. Dans
les § suivants, nous en détaillerons uniquement les principaux, en l'occurrence :
1- Les conditions opératoires.
2- la surface spécifique, qui est elle-même fonction de la taille des particules et de la texture de
l'adsorbant.
3- La nature chimique de l'adsorbat et de l'adsorbant.
4- La forme et/ou la taille des molécules de l'adsorbat.
(ii) Température, Pression du gaz ou concentration d'une solution : Voir § "isotherme d'adsorption".
Notez bien l'expression "dans des conditions expérimentales déterminées" utilisée dans la définition de la
capacité d'adsorption. Elle signifie que la capacité varie en fonction des conditions opératoires. Par
conséquent, elle ne peut être définie qu'en termes relatifs, contrairement aux résines où l'on définit une
capacité maximale de manière absolue. La raison à cela est exposée dans les § suivants.
utilise le gramme dans les laboratoires et le kg dans l'industrie). Ce qui veut dire que sa surface
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charbons, ceux-ci sont classés approximativement en trois catégories, la classification étant basée sur leurs
tailles, formes et texture (voir les photos présentés sur un fichier séparé).
1- Le Charbon Actif Extrudé se présente sous la forme de bâtonnets (± cylindriques, avec des diamètres
allant de 0.8 mm à 5 mm). Les bâtonnets ressemblent à une allumette que l'on aurait découpé en plusieurs
petits morceaux.
2- Le Charbon Actif en Grain (CAG) se présente sous la forme de particules de formes irrégulières (±
rondes), de tailles comprises entre approximativement 0.2 mm à 5 mm (tailles comparables à celles des
grains de sable).
3- Le Charbon Actif en Poudre (CAP) : Le charbon est pulvérisé en grains extrêmement petits, de tailles
inférieures à 0.18 mm (comparables à celles des grains de la farine, sucre-glace...).
En supposant qu'aucun charbon parmi ces catégories ne soit poreux, on observera que la surface spécifique
du CAP est supérieure à celle du CAG qui est à son tour supérieure à celle des bâtonnets :
En règle générale, plus les grains constituant un matériau donné sont fins (matériau poudreux),
plus sa surface spécifique sera élevée et plus sa capacité d'adsorption sera grande.
Plus proche de notre quotidien, le café constitue un autre bon exemple pour se rappeler de cette règle : les
grains de café non-moulu ont une faible surface spécifique. Celle-ci augmente lorsque ce café est moulu en
grains grossier (pour la préparation du café dans une cafetière italienne). Elle augmente plus encore lorsque
le café est moulu en grains fin (pour la préparation du café dans une cafetière traditionnelle).
Notons que pour certaines applications (en particulier les applications médicales), le charbon actif est
incorporé dans un tissu (étoffes, fibres...) car plus commode à l'utilisation (appelé tissu de charbon actif).
— La structure nous renseigne sur la nature des éléments chimiques qui composent le matériau (C, H, O, N,
P, Fe...) et leurs liaisons chimiques (intramoléculaires, ainsi qu'intermoléculaires)
— La texture est principalement déterminée par la porosité, càd le nombre et le diamètre moyen des pores.
• La porosité a une influence sur la surface spécifique bien plus importante que celle de la taille :
— Plus le nombre de pores augmente, plus la surface spécifique est élevée et plus la capacité
d'adsorption est grande.
— Plus le diamètre moyen des pores est petit, plus la surface spécifique est élevée et plus la
capacité d'adsorption est grande.
• Prenons deux charbons actifs en poudre (A et B), avec des grains de mêmes dimensions (tailles et formes
comparables), mais qui diffèrent par leurs porosités respectives.
Si A renferme des mésopores (diamètres situés dans l'intervalle [2 ; 50] nm), sa surface spécifique sera
voisine de 50 m2/g.
Si B renferme des micropores (diamètres situés dans l'intervalle [1,8 ; 2] nm), sa surface spécifique sera
voisine de 1000 m2/g.
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Aire spécifique B.E.T (Surface spécifique B.E.T)
L'Aire spécifique, Asp est le paramètre physique que l'on utilise ordinairement pour comparer les capacités
de différents adsorbants (charbon, argile, zéolithe...), bien que d'autres paramètres physico-chimiques
influent sur cette dernière. Asp apporte donc un moyen indirect de comparaison des capacités.
Ce qui complique un peu la question, comme mentionné ci-dessus, c'est que la valeur de Asp déterminée
expérimentalement varie avec les conditions expérimentales imposées, mais aussi avec la méthode
utilisée. Pour harmoniser les déterminations de Asp, on utilise habituellement la méthode dite B.E.T : Les
analyses B.E.T sont conduites typiquement avec de l’azote gazeux comme adsorbant, à très basse
température (à 77 K, qui correspond à la température d’ébullition de l’azote liquide).
On se réfère alors à l'aire spécifique ainsi mesurée par le terme Aire spécifique B.E.T (ou, plus
couramment, Surface spécifique B.E.T).
Cette méthode est considérée comme étant la plus appropriée pour la caractérisation des solides poreux et
finement dispersés. Notons que d’autres espèces et températures sont aussi utilisées : Argon à 87 K
(température de l’Argon liquide), Krypton à 77 K, Dioxyde de carbone, CO2 à 0 °C ou à 25 °C...
Ce sont les structures de l'adsorbat et les fonctions superficielles de l'adsorbant qui déterminent le type
d'interaction "adsorbat/adsorbant" (Keesom, London, liaisons H, covalente…) et donc qui déterminent leur
affinité et leur capacité à s'associer.
Exemple :
1- La silice et l'alumine sont des adsorbants moyennement polaire et hydrophile tandis que le charbon est
hydrophobe. Par conséquent, ils conviennent mieux que le charbon pour le séchage des gaz.
2- Les charbons actifs sont des adsorbants à très large spectre, càd qu'ils adsorbent tout type de composés
(adsorbants universels). Ils sont donc utilisés dans des domaines très variés. A l'inverse, les alumines de
transition adsorbent préférentiellement les molécules polaires. Elles adsorbent donc plus sélectivement que
les charbons actifs. En plus, leur capacité est étroitement liée au pH : au-dessous du point isoélectrique, la
surface se charge positivement et seules les molécules chargées négativement sont adsorbées. L'adsorption
par les alumines est donc plus sélective que l'adsorption par les charbons actifs.
• Si les pores de l'adsorbant sont trop fins (trop étroits), les grosses molécules et les molécules de
conformation inadéquate ne pourront pas pénétrer dans ces pores et ne pourront pas s'adsorber sur les
parois de ces pores. Elles s'adsorberont uniquement sur la surface externe. Par conséquent, l'adsorbant se
verra priver de sa surface interne. Or, celle-ci constitue une fraction très importante de sa surface totale
(jusqu'à 95 %, dans certains cas). L'adsorbant n'utilisera donc que la petite fraction de la surface accessible
(5 à 10 % de la totale). Noter bien que cette limitation relève de considérations purement mécaniques
(aucune influence chimique n'est impliquée).
• Par ailleurs, cet encombrement stérique (spatial) confère à l'adsorbant une certaine sélectivité (sélectivité
de forme et/ou de taille). Elle est observée avec les zéolithes où elle est exploitée pour la séparation des gaz
et des hydrocarbures.
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V- Adsorbants solides courants
V.1- Caractéristiques d'un bon adsorbant
Dans la majorité des applications, le phénomène d’adsorption sur un solide n’est important que lorsque le
solide présente une surface spécifique (exprimée en m2/g) élevée. Comme expliqué dans le § précédent, les
adsorbants largement utilisés comme le charbon actif, le gel de silice ou encore l’alumine et l’argile doivent
leur efficacité à la finesse des particules et à leur forte porosité qui leur confèrent une forte capacité
d'adsorption. Cependant, cet avantage ne suffit pas pour une application industrielle. Pour être utilisable
comme matériau adsorbant dans l'une des applications mentionnées, en particulier dans le traitement de
l'eau, le solide doit idéalement présenter un certain nombre de propriétés :
(iv) Une inertie chimique (dans les applications environnementales) et une bonne résistance
physique,
(v) Le plus large spectre d'adsorption ou, au contraire, une bonne spécificité, en fonction de
(constante). Dans une enceinte étanche (fermée), on introduit de l'azote à une pression initiale 𝑷𝒊𝒏𝒊𝒕𝒂𝒍𝒆
𝟏 puis
une masse m de charbon (𝒎𝒄𝒉𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏 ). On suit les variations de la pression de l'azote : on observe que celle-ci
diminue avec le temps pour enfin se stabiliser à une
𝒇𝒊𝒏𝒂𝒍𝒆
valeur finale 𝑷𝟏 . On obesrve que :
20
(ii) le système s'est stabilisé à une valeur déterminée de la pression d'azote et à une valeur
déterminée de la masse d'azote adsorbée.
Soit 𝒎𝟐 la masse d'azote adsorbée par gramme de charbon actif. On observe que : 𝒎𝟐 > 𝒎𝟏 .
• L'expérience est renouvelée 6 fois, en variant, à chaque fois, la pression initiale de l'azote. Les résultats
sont résumés dans le tableau suivant :
Expérience 1 2 3 4 5 6
Masse de charbon (g) 𝒎𝒄𝒉𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏 𝒎𝒄𝒉𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏 𝒎𝒄𝒉𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏 𝒎𝒄𝒉𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏 𝒎𝒄𝒉𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏 𝒎𝒄𝒉𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏
Pression initiale d'azote 𝑷𝒊𝟏 𝑷𝒊𝟐 𝑷𝒊𝟑 𝑷𝒊𝟒 𝑷𝒊𝟓 𝑷𝒊𝟔
𝒇 𝒇 𝒇 𝒇 𝒇 𝒇
Pression finale d'azote 𝑷𝟏 𝑷𝟐 𝑷𝟑 𝑷𝟒 𝑷𝟓 𝑷𝟔
Masse d'azote adsorbée 𝒎𝟏 𝒎𝟐 𝒎𝟑 𝒎𝟒 𝒎𝟓 𝒎𝟔
(ii) La relation entre la pression d'équilibre et la masse d'azote adsorbé n'est pas linéaire :
[𝑷é𝒒𝒖𝒊𝒍𝒊𝒃𝒓𝒆 = 𝒇(𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝑵𝟐 𝒂𝒅𝒔𝒐𝒓𝒃é 𝒑𝒂𝒓 𝒈. 𝒄𝒉𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏] 𝒆𝒔𝒕 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒐𝒏𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒏𝒐𝒏 − 𝒍𝒊𝒏é𝒂𝒊𝒓𝒆.
(iii) Lorsque la pression d'équilibre atteint une certaine valeur, la masse d'azote adsorbé reste constante,
malgré l'augmentation de la pression d'équilibre :
(iv) L'adsorption de N2 (g) sur le charbon est une transformation réversible. Chacun des essais
précédents constitue un état d'équilibre dynamique.
Pour interpréter, Langmuir a proposé, en 1916, le célèbre modèle qui porte son nom. Ce fut la première
théorie quantitative sur l'adsorption des gaz à la surface des solides. Elle sera présentée plus loin dans ce
chapitre.
• De manière plus générale, l’étude de l’adsorption d’un gaz à la surface d’un solide montre que dans la
plupart des cas, il y a formation d’un équilibre dynamique entre la pression de ce gaz et la quantité de gaz
adsorbé par unité de masse du solide. Très généralement, à température constante, la masse du gaz adsorbé
à la surface d’un solide augmente avec la pression de ce gaz jusqu'à une certaine limite.
21
• Une isotherme d’adsorption est la courbe qui représente les variations de la quantité
(q) du gaz adsorbé par gramme du matériau solide adsorbant en fonction de la pression
absolue (P) ou de la pression relative (P/P0) du gaz en équilibre avec le solide, à
température constante :
𝑷
𝒒 = 𝒇(𝑷), à 𝐓 = 𝐂𝐨𝐧𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐨𝐮 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝒒 = 𝒇 ( ) , à 𝐓 = 𝐂𝐨𝐧𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭
𝑷𝒐
Rappel : P0 est constant pour un gaz donné, à une température donnée. Pour un même gaz, lorsque T
augmente, P0 augmente.
Exemple : À T = 22 °C et P = 1 atm, le butane se présente sous sa forme gazeuse. À cette T., sa pression de
vapeur saturante P0 est approximativement égale = 2,2 atm. Si on introduit le butane dans un cylindre,
qu'on maintient la température constante, égale à 22 °C, et qu'on le soumet à une pression croissante, le
butane se liquéfiera lorsqu'on atteindra sa pression de vapeur saturante, çad pour P0 = 2,2 atm.
De nombreux paramètres influent sur le processus d'adsorption et, donc sur l'isotherme qui en découle. En
substance, ce sont la porosité de l'adsorbant et le type d'interaction adsorbant/adsorbat qui
détermineront le type d'isotherme :
Notons que :
22
1- Cette forme s'accorde bien avec le modèle mathématique de Langmuir (voir § suivant).
2- Le processus d'adsorption est limitée à la pression de vapeur saturante du gaz (pression relative P/P0 = 1)
car, au-dessus de la pression de vapeur saturante, on provoque la liquéfaction du gaz. Cette remarque est
valable pour tous les types d'adsorption d'un gaz sur un solide.
Type II : Cette isotherme est caractéristique des matériaux non-poreux ou macroporeux. L'adsorption
s'effectue globalement en multicouches, mais par étapes : Initialement, l'adsorption s'effectue en
monocouche jusqu'à la quasi-saturation de la surface. Cette dernière correspond au point B. Il s'ensuit la
formation d'autres couches à des pressions relatives élevées. L'adsorption de la
première couche est physique dans certains cas et chimique dans d'autres cas,
tandis que les suivantes sont toujours physiques. On distingue donc 2 régions
délimitées par le point B :
Avant le point B, il y a formation progressive d’un film monomoléculaire.
Au pt B, le solide est complètement recouvert d’un film monomoléculaire.
Au-delà du point B, il y a formation progressive d'une couche multi-
moléculaire, d’épaisseur indéfinie.
Type III : Cette classe d'isothermes peut être associée aux adsorbants non-poreux
comme aux adsorbants microporeux. Elle est caractéristique des systèmes où les
interactions adsorbant-adsorbat sont faibles, conduisant à de faibles rétentions aux
basses pressions relatives. Cependant, après qu'une molécule soit adsorbée à un
site d'adsorption primaire, c'est l'interaction adsorbat-adsorbat qui devient la
force motrice du processus d'adsorption. Si celle-ci est forte, il en résulte des
adsorptions accélérées aux pressions relatives plus élevées. Ce phénomène est
appelé "adsorption coopérative", en contraste avec le terme "adsorption
compétitive".
On cite souvent l'exemple de l'adsorption des molécules de vapeurs d'eau sur le charbon (qui est
hydrophobe, rappelons-le) où les sites d'adsorption primaire sont à base d'oxygène. On retiendra donc :
Formation quasi-simultanée de polycouches
Faibles interactions adsorbant/adsorbat
Forte cohésion entre molécules adsorbées
Différentes équations mathématiques ont été avancées pour rendre compte des différentes
isothermes d’adsorption. Certaines sont purement empiriques (càd, basées sur les
observations expérimentales), tandis que d'autre sont issues d'un modèle théorique.
L’isotherme de Freundlich et celle de Langmuir comptent parmi les plus simples. Celle de B.E.T est plus
universelle. Chacune de ces trois équations peut décrire convenablement un grand nombre de systèmes.
Elles seront présentées dans les paragraphes suivants.
Hypothèses de Langmuir :
23
1- La surface du solide est uniforme.
2- L'adsorption est localisée : une seule molécule peut être adsorbée par un site d'adsorption (site actif).
L'adsorption dans son ensemble donne lieu à la formation d’une monocouche.
Un site d'adsorption correspond à un atome de surface ou un groupe d'atomes de surface capable
de fixer une molécule d'adsorbat à la surface de l'adsorbant.
Comme atome, on peut citer (au hasard) : C ; O ; N ; Fe ; Si ; Al ; P... Les groupes d'atomes sont une
combinaison de deux ou plusieurs atomes. Deux atomes voisins de C, de
Pt ou de Ni peuvent constituer un site d'adsorption (voir schéma de la
page 15). Les combinaisons sont en nombre illimité : C-C ; C=C ; C=0 ;
C-OH ; C-N : NH2 ; COOH ; NHCO ; OH ; Si ; Si-O ; Al ; Al-O ; chaine
linéaire d'atomes C ; cycle carbonique (benzène) ; hétérocycle ...).
Le schéma ci-contre est un exemple de l'adsorption de H2O sur un groupement OH présent à la surface d'un
charbon actif, par une liaison H. La fonction OH constitue ici un site d'adsorption.
Note : Le site d'adsorption est parfois appelé un site actif. En ce qui concerne ce cours, nous préférons
réserver ce dernier terme à la catalyse hétérogène dans laquelle le site d'adsorption est, dans le même
temps, le centre de la réaction catalysée. Il joue donc une double fonction, celle site d'adsorption et
d'activation de la réaction.
En substance, ce modèle affirme donc que l’adsorption se fait en couche monomoléculaire et qu’il
existe un équilibre dynamique entre les molécules de gaz adsorbées et les molécules libres.
Soit alors la fraction de la surface du solide recouverte par les
• De la même manière, la vitesse de désorption est proportionnelle à la surface occupée ainsi qu’à une
• Puisqu’il y a équilibre entre les molécules en phase gazeuse et les molécules adsorbées, on peut affirmer
qu'à l’équilibre : Vitesse d’adsorption = Vitesse de désorption
Soit donc : 𝒌𝒂𝒅𝒔 𝑷 (𝟏 – 𝜽) = 𝒌𝒅é𝒔 𝜽
Après développement : kads P kads .P. = kdés .
24
𝜽 est une fonction hyperbolique de la pression P. En fait, 𝜽 n’est pas directement mesurable. De plus, les
est évidemment proportionnelle au volume v de gaz adsorbé. peut être exprimée en fonction de deux
paramètres mesurables : v (le volume de gaz adsorbé à T et P données) et vmax (le volume nécessaire à la
1- Lorsqu'on analyse cette fonction, on remarque que deux cas limites peuvent être considérés :
La pression P est très faible. Dans ce cas, le produit 𝒃. 𝑷 est très petit devant 1 : (𝒃. 𝑷 << 𝟏) et peut
donc être ignoré : 𝒗 = 𝒃 . 𝒗𝒎𝒂𝒙 . 𝑷
On en conclut que v est très petit et qu'il est directement proportionnel à la pression P.
La pression P est très grande. C’est maintenant 1 qui est petit devant le produit b.P : (𝒃. 𝑷 >> 𝟏) et v
𝒃 .𝒗𝒎𝒂𝒙 .𝑷
tend vers vmax : 𝒗= = 𝒗𝒎𝒂𝒙
𝒃.𝑷
2- Étant donné que la masse et le nombre de moles adsorbés sont 𝒃 𝒎𝒎𝒂𝒙 𝑷 𝒃 𝒏𝒎𝒂𝒙 𝑷
𝒎= 𝒏=
𝒗 𝒎 𝒏 𝟏 + 𝒃𝑷 𝟏 + 𝒃𝑷
directement proportionnel au volume : [𝜽 = = = ],
𝒗𝒎𝒂𝒙 𝒎𝒎𝒂𝒙 𝒏𝒎𝒂𝒙
3-
• b est une constante d'équilibre, appelé constante (ou
coefficient) d'adsorption de Langmuir.
La figure ci-contre représente de l’isotherme de Langmuir, avec b = 2
et mmax = 10.
• Plus la valeur de 𝒃 augmente [çad, plus le rapport (𝒌𝒂𝒅𝒔 /𝒌𝒅é𝒔 ) est grand], plus (𝒌𝒂𝒅𝒔 >> 𝒌𝒅é𝒔 ) et plus
l'équilibre est déplacé vers l'adsorption. Pour une valeur très élevée de 𝒃, on assiste à l'adsorption d'une
25
VII.2- Validité (Applicabilité ; )صالحيةdu modèle de Langmuir
Comme énoncé plus haut, l'isotherme (la relation) de Langmuir convient aux systèmes "adsorbant/adsorbat"
de type I, mais pas aux autres. Il faut aussi comprendre que lorsque l'on entame une étude d'adsorption d'un
système nouveau, il n'est pas possible de prévoir à l'avance (càd théoriquement) si la relation de Langmuir
conviendra pour la description de ce système ou pas. En d'autres termes si la relation de Langmuir est
applicable à ce système ou pas. Seule une étude expérimentale pourra le déterminer. Cette étude consiste à
mesurer la masse m (mg/g) de gaz adsorbé en fonction de la pression de ce gaz. Le tracé de la courbe
m=f(P) pourrait théoriquement nous renseigner sur la validité du modèle. Cependant, les variations de m
avec P n'étant pas linéaires, il est souvent difficile d'avoir une réponse différenciée, surtout si l'apparence de
la courbe s'approche un peu de celle de Langmuir, sans être totalement conforme. Comme dans toutes les
situations semblables, pour obtenir une réponse plus claire, il est avantageux de "linéariser l'équation" de
Langmuir. Ceci est accompli en prenant la fonction inverse :
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
= + ∙
𝒎 𝒎𝒎𝒂𝒙 𝒃 𝒎𝒎𝒂𝒙 𝑷
b et mmax étant des constantes pour un système donné, la loi de Langmuir prévoit que les variations de
1/m en fonction de 1/P sont linéaires.
En pratique, on inverse le raisonnement : on effectue d'abord une série de manipulations pour le système
étudié. Ensuite, on trace les variations de 1/m en fonction de 1/P. Dans le cas
où l'on obtient une droite, on dira que le modèle de Langmuir convient bien
au système étudié, et l'on déduira alors que :
𝟏
(i) L’ordonnée à l’origine est égale à :
𝒎𝒎𝒂𝒙
𝟏
(ii) La pente est égale à :
𝒃 𝒎𝒎𝒂𝒙
On obtient ainsi une méthode pour vérifier que le système suit l’isotherme de
Langmuir.
N.B : Si, au contraire, pour un système donné, les variations de 1/m en fonction de
1/P ne sont pas linéaires, on conclura que le modèle de Langmuir ne décrit pas
convenablement ce système. C’est le cas, par exemple, des systèmes où
l’adsorption se fait en polycouches.
L’isotherme d’adsorption de Langmuir peut aussi s’appliquer à l’adsorption en solution. Dans ce cas,
la concentration d’équilibre du soluté remplace la pression du gaz et la masse remplace le volume.
𝒃 . 𝒎𝒎𝒂𝒙 . 𝑪
L’isotherme prend alors la forme suivante : 𝒎=
𝟏+𝒃. 𝑪
VIII - Isotherme d’adsorption de Freundlich
VIII.1- Présentation de l'Isotherme d’adsorption de Freundlich
La première adaptation mathématique d'une isotherme a été publiée par Freundlich et Küster en 1894 et est
une formule purement empirique (càd, déduite de l'expérience, sans théorie qui la supporte) :
Pour l'adsorption d'un soluté présent dans une solution, la quantité adsorbée est une fonction de C, qui
𝐱
représente la concentration d'équilibre du soluté : 𝒚= = 𝒌. 𝑪𝒏
𝐦𝐚𝐝𝐬𝐨𝐫𝐛𝐚𝐧𝐭
26
où 𝒚 représente la masse de produit adsorbé (𝒙) par unité de masse de
l’adsorbant :
𝒚 a donc exactement la même signification que m de la relation de Langmuir.
C est donc la concentration d'équilibre (concentration "finale") du soluté,
k et n sont des constantes propres au système considéré.
Dans la courbe ci-dessus, 𝒏 est inférieur à 1, ce qui constitue la majorité des cas pratiques.
est tournée vers le bas, pour 𝒏 = 𝟏, la courbe est linéaire, pour 𝒏 > 𝟏, la
C'est donc sous cette forme que l'équation est exploitée pour déterminer les valeurs des constantes n et k :
Comme précédemment, si et seulement si, 𝑳𝒏 𝒚 est une fonction linéaire de 𝑳𝒏 𝑷, n sera égal à la pente
de la droite, tandis que 𝑳𝒏 𝒌 sera égal à l’ordonnée à l’origine.
27
Charbon actif (ou charbon activé ; ; الكربون المنشط أو الفحم المنشطActivated Carbon) :
Fabrication, activation et morphologie
I- Structure du charbon
Le charbon actif est un matériau solide à structure poreuse, constitué essentiellement de matière
carbonée.
La charpente (le squelette) du charbon actif est voisine de celle du graphite, dans la
mesure où ils sont tous les deux constitués de couches planes d’atomes de carbone.
Rappelons que ces derniers sont arrangés en hexagones réguliers, de structure
comparable à celle des composés aromatiques polycycliques.
Une autre différence importante entre les deux matériaux est la présence en faibles quantités d'hétératomes
[(principalement de l'hydrogène et de l'oxygène] et de matières minérales dans le charbon actif.
L'oxygène est présent sous forme de diverses fonctions : acide carboxylique (COOH) ; alcool
(OH) (donnant naissance à des groupements phénoliques) ; carbonyle (C=O) ; lactones
(présence d'un ester dans un cycle). Le charbon actif peut également présenter des fonctions
basiques.
Le taux de cendres résiduel dans un charbon actif peut varier de 1 % en masse à 10 %. Ces cendres sont
principalement des silicates ou des aluminosilicates. On peut aussi trouver, mais dans une moindre mesure,
du calcium, du magnésium, du fer, du potassium, du sodium et des traces de zinc, de plomb, d'étain et de
cuivre. Bien que ces dérivés minéraux jouent un rôle dans les processus d'adsorption, il est généralement
moins important que celui des fonctions de surface.
II- Fabrication
Le charbon actif est fabriqué à partir de toute matière organique végétale riche en carbone :
charbon ou matériau végétal (bois, écorce, coques de noix de coco, coques de cacahuètes, noyaux d'olives…)
ou bien de houille, tourbe, lignite…
والفحم البني، الجفت،) أو الفحم... وحفر الزيتون، وقذائف الفول السوداني، وقشور جوز الهند،المواد النباتية )الخشب واللحاء
Le charbon actif est donc produit dans les pays où l'on trouve ces ressources en abondance.
Elle est aussi appelée Pyrolyse ou thermolyse (qui signifie la décomposition d'un composé organique par la
chaleur). L'objectif principal de cette opération est l'élimination des matières organiques volatiles
emprisonnées dans le squelette carboné, tout en préservant ce dernier. La carbonisation génère du charbon
28
()فحم. Elle est réalisée par chauffage du matériau à une température comprise entre 400 °C et 600 °C, sous
atmosphère contrôlé (càd en milieu peu oxydant, en l'absence d'air) : à cette température, les éléments
autres que le carbone se volatilisent et laissent des pores dans la matrice carbonée. Une première porosité
est ainsi créée par cette étape. La surface spécifique ainsi obtenue est très approximativement 10 m2/g.
Noter bien que la carbonisation est différente de la calcination, qui signifie la "Réduction en cendres par
action du feu ou de la chaleur".
II.3- Activation
La troisième étape, appelée activation, consiste en l'élimination
des goudrons qui obturent les pores. Cette opération permet
le développement d’un réseau de pores microscopiques qui vont
augmenter drastiquement la surface spécifique et donc le pouvoir
adsorbant.
Il existe deux procédés distincts pour activer un charbon actif : l'activation physique et l'activation chimique.
● Activation physique (thermique)
L'activation physique consiste en une oxydation ménagée (c'est un procédé d'oxydation contrôlée) à 1000°C
en présence de vapeur de H2O, de CO2 ou un mélange des deux. Un courant de gaz carbonique ou de vapeur
d'eau est injecté sous pression, ce qui va créer des millions de microscopiques pores sur la surface du
charbon, augmentant de façon très importante sa surface et son pouvoir d'adsorption. Ce procédé donne un
charbon à pores étroits (micropores). Après activation, la surface spécifique du charbon atteint 600 à 1500
m2/g.
● Activation chimique
Elle est effectuée principalement par l’acide phosphorique, l'acide sulfurique ou le chlorure de zinc, à une
température oscillant entre 400 °C et 500 °C. Ce procédé donne un charbon à pores plus larges.
● Certains procédés permettent de combiner les deux étapes.
29
Mésopores : ils ont un diamètre compris entre 2 nm (limite inférieure) et 50 nm (limite supérieure). Leurs
surfaces spécifiques est de 25 à 75 m2.g-1. Ils influencent très modérément la capacité d’adsorption. Ils sont
considérés comme des pores de transition en contrôlant le passage des adsorbats vers les micropores.
Image de la surface du charbon actif, prise par un Microscope Electronique à Balayage (MEB), montrant les
micropores : l'amplification de l'image augmente se gauche à droite.
.
Vue MEB d'un grain de
Schémas illustrant l'adsorption de molécules de différentes tailles sur les
charbon actif à base de noix
parois d'un grain de charbon actif : seules les plus petites peuvent atteindre
de coco
les micropores
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1- Le Charbon Actif en Grain (CAG)
Ce sont des particules de formes irrégulières, présentant une gamme
de tailles allant de 0.2 mm à 5 mm.
31