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CHAP II : LE FLUIDE AU REPOS – STATIQUE DES FLUIDES

II.1. Qu’est-ce que la pression ?

II.1.1. Pression et Force

Les particules qui forment un fluide ne sont pas immobiles les unes par rapport aux autres.
Elles sont agitées de façon désordonnée ce qui provoque de nombreux chocs entre elles et
avec les parois. Par ces chocs, le fluide applique une force sur les parois. Ces forces sont
appelées forces de pression.

Fig. 2.1 – Force de pression appliquée sur une paroi

Considérons la figure 2.1 représentant une enceinte contenant un fluide. Ce fluide exerce donc
des forces sur chacune des parois. Ces forces sont dirigées vers l’extérieur de l’enceinte et
sont perpendiculaires aux parois. Si on considère la face hachurée de surface S, le fluide lui
applique une force F. On peut ainsi définir la pression P du fluide comme le rapport de cette
force F et de la surface S :
F (2.1)
P=
S

Réciproquement, si on connaît la pression du fluide, on peut calculer la force qu’il exerce sur
une paroi de la manière suivante :
F=P . S (2.2)

La pression représente donc la force qui s’exerce sur chaque unité de surface.

II.1.2. Pression et Energie

Si le fluide est capable d’exercer une force, c’est qu’il possède une certaine énergie. Si on
appelle Epr l’énergie d’un volume V de fluide dont la pression est P, on a alors la relation
suivante :
E pr =P .V (2.3)

La pression P représente donc aussi la quantité d’énergie contenue dans chaque unité de
volume de fluide. On dit que c’est une énergie volumique. On a bien pris soin de préciser
l’indice pr pour l’énergie pour signifier qu’il s’agit ici d’une énergie de pression. On

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rencontrera par la suite d’autres types d’énergies, comme par exemple l’énergie cinétique que
le fluide acquiert lorsque sa vitesse augmente.

II.1.3. Unités de pression

Nous venons de voir qu’il était possible de voir la pression comme une force par unité de
surface, et à la fois comme une énergie par unité de volume. On pourra ainsi exprimer son
unité dans le système international de deux manières différentes:
- le N/m2 (l’unité de la force est le Newton, noté N, et celle de la surface est le m2) ;
- le J/m3 (l’unité d’énergie est le Joules, noté J, et celle du volume est le m3)

En fait, le N/m2 et le J/m3 sont une seule et même unité, et sont par conséquent équivalentes.
Une unité a donc été inventée pour la pression : C’est le Pascal, noté Pa. On a par conséquent
l’équivalence suivante :
1 Pa=1 N /m2=1 J /m3 (2.4)

Il existe de nombreuses autres unités de pression couramment employées dans l’industrie. Le


tableau 2.1 en dresse une liste non-exhaustive.

Tab.2.1 – Unités de pression usuelles


Unité Correspondance avec le Pa
bar 1 bar = 105 Pa
Atmosphère (atm) 1 atm = 101325 Pa
Millimètre de mercure (mmHg) o torr 1 mmHg = 133,32 Pa
Centimètre de colonne d’eau (cmCE) 1 cmCE = 98,06 Pa
Psi (Livres par pouce au carré) 1 Psi = 6894,7 Pa

II.1.4. Notion de pressions absolue et relative

Nous vivons dans un monde qui est baigné au sein d’un fluide : l’air. On désigne par pression
atmosphérique la valeur de la pression de l’air ambiant. On note la pression atmosphérique
Patm.
Cette valeur (que l’on mesure à l’aide d’un baromètre) fluctue en fonction des conditions
météorologiques et de la zone géographique. Toutefois, la valeur de la pression
atmosphérique oscille autour d’une valeur moyenne qu’on appelle pression atmosphérique
normale qui vaut 101325 Pa.
La pression relative est la pression mesurée par rapport à la pression atmosphérique existant
au moment de la mesure tandis que la pression absolue est la pression mesurée par rapport au
vide absolu (c'est-à-dire l’absence totale de matière).

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Les deux types de pressions correspondent physiquement à la même pression, elles sont
simplement exprimées sur des échelles ayant des « zéros » différents :

La relation suivante permet de passer de l’une à l’autre :


Pabsolue =Prelative + Patmosphérique (2.6)

La pression absolue est toujours positive. La pression relative peut prendre une valeur positive
lorsque la pression absolue est supérieure à la pression atmosphérique (on parle de
surpression) ou une valeur négative lorsque la pression absolue est inférieure à la pression
atmosphérique (on parle de dépression).

II.2. Comment varie la pression au sein d’un fluide au repos ?


II.2.1. Variation de la pression au sein d’un fluide homogène

II.2.1.1. Equation fondamentale de l’hydrostatique

On obtient cette équation en traduisant le repos de chacune des particules du liquide, dans le
référentiel galiléen terrestre.

Equation fondamentale de la dynamique pour un système en équilibre :

∑ ⃗F =¿ 0⃗ ¿ (2.7)

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On isole une tranche de liquide, dont la surface de base est S, d'épaisseur z entre les altitudes z
et z+dz. Le liquide a pour masse volumique ρ.

Sur le système liquide s'appliquent 3 forces, les deux forces de pression F et F' et le poids P.
En projetant sur l'axe des z, la relation fondamentale de la dynamique devient :

∑ F=¿ F 1−F 2−W =0 ¿ (2.8)

D’où :

∑ F=¿ P1 . S−P2 . S−ρ .V . g=P1 . S−( P1 +dP ) . S− ρ.( S . dz ). g=0 ¿


⇒ P1 . S−P1 . S−dP . S−ρ .( S . dz). g=0

⇒−dP . S−ρ .(S . dz ). g=0

⇒dP=−ρgdz

Enfin, en intégrant cette dernière équation, on obtient la relation fondamentale de


l’hydrostatique :
P2 z2

∫ dP=∫−ρgdz
P1 z1

Nous trouvons : P2−P1=−ρg(z 2−z 1)


Soit :
P1=P2 + ρg ( z 2−z 1 )=P2 + ρgh (2. 9)

Cette formulation permet de mieux comprendre le phénomène puisqu’en fait la pression au


point 1 est égale à la pression au point 2 plus le poids de la colonne de fluide se trouvant entre
les points 1et 2.

Interprétations :

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1. Pour un fluide incompressible (liquide), plus l'on s'enfonce dans ce liquide et plus la
pression dans ce liquide est élevée. Par conséquent, la pression augmente linéairement en
fonction de la profondeur.

2. Pour un fluide compressible (gaz), nous avons vu au chapitre 1 que les masses
volumiques des gaz étaient très faibles en comparaison de celles des liquides. Par conséquent,
dans un gaz, la pression variera très peu avec l’altitude d’où on peut considérer que la
pression est partout la même.

Exemple 1 :
Considérons raisonnablement l’eau de l’océan comme un fluide homogène et au repos
(on supposera qu’il n’existe pas de courants marins). La pression de l’eau dans l’océan
à 10 m de profondeur est de 2 bars. Calculer la pression qui règne à 100 m de
profondeur. La densité de l’eau de mer est de 1,02.

Solution :
Choisissons l’origine des altitudes à la surface de l’océan. Le point A aura donc une
altitude négative ZA = -10 m et le point B aura une altitude négative ZB = -100 m.

Appliquons l’équation de l’hydrostatique entre les points A et B:


P A + ρmer . g . Z A =P B+ ρmer . g . Z B
PB =P A + ρ mer . g .( Z A −Z B )
Avec :
P A =2 bars=200000 Pa
ρmer =d mer . ρ eau=1,02∗1000=1020 kg/m 3
(Z ¿ ¿ A−Z B )=−10+100=90 m¿

D’où :
PB =200000+1020∗9,81∗90=1100558 Pa
La pression de l’océan à 100 m de profondeur est donc de 1100558 Pa = 11 bars

Exemple 2 :
Au sol la pression atmosphérique est de 101325 Pa. On considère que l’atmosphère a
une masse volumique constante égale à 1,2 kg/m3. Calculer la pression à 1 km
d’altitude.
Solution :

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Appelons A le point au sol et B le point à 1 km d’altitude. On choisit logiquement


l’origine des altitudes au niveau du sol. On aura donc :
P A =101325 Pa , Z A =0 m et Z B=1 km=1000 m
En appliquant la loi de l’hydrostatique, on aura :
PB =P A + ρ air . g . ( Z A−Z B )=101325+1,2∗9,81∗( 0−1000 )=89553 Pa

La diminution de pression à une altitude de 1 km est donc relativement faible. La


variation de pression due à l’altitude dans les gaz sera donc négligeable.

II.2.1.2. Pression en un point d’un fluide au repos

Soit une vase contenant un fluide, de poids P. Ce poids exerce une pression sur un élément de
surface de la paroi. On définit la pression par le rapport de ce poids sur la section
correspondante à ce poids.
Poids
Pression= =ρgH (2. 10)
Surface
Et d’une façon générale, on a la formule (2.1) :
Force
. Pression=
Surface
Et mathématiquement, on a un point par la dérivée de la force par rapport à la section, soit :
d ( Force)
Pression= (2. 11)
d(Surface)

Dans un fluide au repos, la pression est indépendante de la direction. Pour montrer cela, on
prend un élément du liquide à une profondeur quelconque d’un réservoir plein de liquide
ouvert à l’atmosphère.

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Fig.2.4. Pression en un point d’un fluide au repos


Considérons un élément d’un liquide ABCDEF (prisme triangulaire) et soient Px, Py et Ps les
pressions dans les trois directions x, y et s.
Etablissons la relation entre Px, Py et Ps.
Selon la direction x, on a la condition d’équilibre suivant :
dy
∑ F x =0 ⇒ Px dydz−¿ Ps dsdz sin θ=¿ P x dydz−Ps dsdz ds =0¿ ¿
Soit :
P x =Ps

Selon la direction de y, on a la condition d’équilibre suivant :


dx
∑ F y =0⇒ P y dxdz −¿ P s dsdz cos θ=¿ P y dxdz−P s dsdz ds =0 ¿ ¿
Soit :
P y =P s
Et finalement :
P x =P y =Ps (2. 12)

Enoncé de la loi de Pascal :


La pression en un point d’un fluide au repos est la même dans toutes les directions.

Remarque : Pour simplifier les calculs, la force (ou poids) est prise perpendiculaire à la
section sur laquelle elle s’exerce.

II.2.2. Variation de la pression au sein des fluides en interface

Il est courant de rencontrer des fluides en contact comme un gaz au-dessus d’un liquide (de
l’air au-dessus de l’eau par exemple) ou liquide léger surnageant sur un liquide plus lourd
avec lequel il n’est pas miscible (du pétrole sur l’eau de mer ou de l’eau sur du mercure par
exemple). Cette surface de contact est, pour un liquide au repos, plane et horizontale. On
l’appelle aussi interface.
On aura alors la propriété suivante : la pression est identique de part et d’autre de l’interface.
En effet, lorsque l’on traverse l’interface, on n’observe pas de discontinuité brutale de la
pression. Ainsi, par exemple, la pression d’un liquide à sa surface ouverte à l’atmosphère est
la pression atmosphérique.

Remarques :
1. On ne peut pas écrire directement l’équation de l’hydrostatique entre deux points
appartenant à des fluides différents.
2. Si plusieurs liquides sont superposés de haut en bas, la pression aux niveaux 1, 2, 3, …
sera :

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Généralisation :
n n
P n= ∑ P i = ∑ ρ i g H i
i=1 i=1

3. Si le liquide supérieur est soumis à une pression donnée Pd, la formule de la pression
devient selon le même principe :
n n
Pn=∑ P i= ∑ ρ i g H i + Pd
i=1 i=1

Exemple 3 : Calculer la pression (PB) au point B de l’eau sur la figure suivante :

On donne : PC = 1,5 bar, ZA = 3 m, ZB = 1 m et ZC = 5 m, ρeau = 1000 kg/m3 ; ρhuile = 830


kg/m3 

Solution :
Le point A appartenant à la fois à l’huile et à l’eau, la pression PA est donc la même
que l’on considère que le point A fasse partie de l’huile ou de l’eau.

Appliquons alors l’équation de l’hydrostatique au sein de ces deux fluides.


Au sein de l’huile, entre les points A et C, on a :
P A =PC + ρhuile . g . ( Z C −Z A )
Au sein de l’eau, entre les points A et B, on a :
P A =PB + ρ eau . g . ( Z B −Z A )

Par conséquent, on aura la relation suivante entre PB et PC  :


PB =PC + ρhuile . g . ( Z C −Z A ) + ρeau . g . ( Z A −Z B )

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A.N :
PB =150000+830∗9,81∗(5−3 ) +1000∗9,81∗(3−1 )=185904,6 Pa

Exemple 4 :
Soit un réservoir contenant des liquides non miscibles (voir tableau).

L1 L2 L3 L4
Hauteur (h) 0,255 m 26,4 cm 4,56 dm 125 mm
Masse volumique (ρ) 1,05 kg/l 1,150 kg/l 0,800 t/m3 0,650 kg/dm3

1. Superposer les liquides correctement dans le réservoir


2. Calculer la pression au fond de chaque liquide superposé dans le réservoir

Solution :

1.

n n
2. Il suffit d’appliquer la formule Pn=∑ P i=∑ ρi g H i à différent niveau des liquides.
i=1 i=1

P4 =ρ4 g H 4 =650∗10∗0,125=812,5 Pa
P3= ρ4 g H 4 + ρ3 g H 3=812+ 800∗10∗0,456=4 460,5 Pa
P1=ρ 4 g H 4 + ρ3 g H 3 + ρ1 g H 1 =4 460,5+1050∗10∗0,255=7 138 Pa
P2=ρ 4 g H 4+ ρ3 g H 3 + ρ1 g H 1 + ρ2 g H 2=7 138+1150∗10∗0,264=10 174 Pa

II.2.3. Applications pratiques de l’équation de l’hydrostatique

Nous allons voir maintenant, à travers divers exemples, quelques applications pratiques de
l’équation de l’hydrostatique.

II.2.3.1. Le piézomètre

Le piézomètre est l’instrument de mesure de la pression relative le plus simple. C’est un tube
transparent de faible diamètre raccordé au point (de la conduite ou du réservoir) où on veut
déterminer la pression. Celle-ci n’est autre que la hauteur d’eau qui monte dans ce tube.

L’inconvénient majeur de ce genre de système de mesure est qu’il nécessite souvent des tubes
très hauts (il faut un tube de 10 m de haut pour mesurer une pression de 2 bars avec de

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l’eau !!!!). De plus, Pour connaitre exactement la pression P de l’eau circulant dans la


conduite, il faut aussi connaître la pression atmosphérique. Elle se mesure avec un manomètre
spécial appelé baromètre. Celui-ci est constitué d’un tube partiellement rempli de mercure.
Une des branches du tube en U est ouverte à l’atmosphère. L’autre est fermée, et au-dessus du
mercure on a réalisé un vide parfait. . La mesure se lit par la différence de niveau du liquide
entre les deux branches du tube.

Exemple 5 :
On fixe un tube de faible diamètre ouvert à l’atmosphère sur une conduite dans
laquelle circule de l’eau (ρeau = 1000 kg/m3). L’eau se stabilise au niveau du point B
dans le tube. On donne ZA = 10 m, ZB = 15 m

Afin de mesurer la pression atmosphérique, on utilise un baromètre à mercure et on


observe une différence de hauteur h = 747 mm entre les deux branches du baromètre.

Calculer la pression atmosphérique Patm et la pression P de l’eau circulant dans la


conduite.
Solution :
Le point A est à la limite entre la conduite et le tube, on a donc :
P A =P
De plus le point B est à l’interface entre l’atmosphère est l’eau, donc :
PB =Patm
L’eau se trouvant dans le tube est homogène et au repos (contrairement à l’eau
s’écoulant dans la conduite). Par conséquent, on peut écrire :
P A + ρ. g . Z A =P B + ρ . g . Z B
P A =PB + ρ . g .(Z B−Z A )
D’où :
P=P atm+ ρ . g . ( Z B −Z A )

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On calcule alors Patm :


Patm =ρ Hg . g . h=13600∗9,81∗0,747=99661,75 Pa
Par conséquent :
P=99661,75+1000∗9,81∗5=148711,75 Pa

II.2.3.2. Le manomètre en U (manomètre différentiel)

Le manomètre en U est l’instrument de mesure de la pression différentielle. C’un tube en U,


contenant soit du mercure ou autre liquide plus dense que l’eau, dont les deux extrémités sont
raccordées aux deux points de la conduite entre lesquels on cherche à mesurer la différence de
pression. Ce genre de système de mesure est appelé manomètre différentiel puisqu’il permet
de mesurer une différence de pression. La mesure se lit par la différence de niveau du liquide
dans les deux branches du tube.

Entre deux points d’un procédé, un même fluide peut voir sa pression varier pour diverses
raisons (frottements, présence d’une pompe ou d’une vanne).

Exemple 6 :
Déterminer la différence P1 – P2 dans un tube contenant du mercure et raccordé en
deux points de la conduite dans laquelle circule de l’eau.

Solution :
On a :
P1−P2=P A −P D
Appliquons l’équation de l’hydrostatique sur les différentes parties du tube en U :
Sur l’eau entre A et B, on a :
P A =PB + ρ eau . g . ( Z B −Z A )
Sur le mercure entre B et C, on a :
PB =PC + ρmercure . g . ( Z C −Z B )
Sur l’eau entre C et D, on a :
PC =P D + ρ eau . g . ( Z D−Z C )
En regroupant ces trois relations on obtient :
P A =PD + ρeau . g . ( Z D −Z C ) + ρmercure . g . ( Z C −Z B ) + ρeau . g . ( Z B−Z A )
Or ZA = ZD, donc :

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P1−P2=P A −P D= ( ρmercure −ρeau ) . g . ( Z C −Z B )


Remarque :
On ne peut pas écrire directement l’équation de l’hydrostatique entre A et C, puisque
dans la conduite le fluide n’est pas au repos et que dans le manomètre il n’est pas
homogène (on a une alternance de plusieurs fluides).

II.3. Comportement des flotteurs

II.3.1. Poussée d’Archimède

Analysons ce qui se passe du point de vue de l’équilibre mécanique sur un flotteur, c'est-à-
dire réfléchissons aux forces auxquelles il est soumis.

Fig. 2.5 – Equilibre mécanique d’un flotteur

Tout d’abord le flotteur est soumis à son propre poids, dirigé vers le bas et d’intensité m.g, où
m est la masse du flotteur et g l’accélération de la pesanteur. Mais le poids n’est pas la seule
force, sinon le flotteur coulerait. Il est donc soumis à une force dirigée en sens inverse du
poids (donc vers le haut) et égale en intensité pour assurer l’équilibre des forces. Cette force
est appelée Poussée d’Archimède.

Le principe d’Archimède permet de relier l’intensité de cette poussée au volume de flotteur


immergé et à la masse volumique du liquide. L’énoncé traditionnel du principe d’Archimède
est le suivant :
«  Tout corps plongé dans un liquide subit une poussée verticale dirigée vers le haut dont
l’intensité est égale au poids de liquide déplacé ».
Il est toutefois possible d’en donner une présentation plus simple. Ainsi, si l’on appelle Vimm.
le volume de la partie du flotteur qui est immergée dans le liquide, alors l’intensité A de la
poussée d’Archimède s’exprimera de la façon suivante :
A=ρliquide . g . V imm. (2.13)

Pour que le flotteur soit en équilibre, c'est-à-dire pour qu’il flotte, il faut que la poussée
d’Archimède soit égale en intensité au poids du flotteur. Or le poids du flotteur vaut mflotteur .g.
On aura donc :
(2.14)
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mflotteur . g=ρliquide . g . V imm.

En remplaçant mflotteur par ρflotteur . Vflotteur, on obtient :


ρ flotteur . g . V flotteur. =ρ liquide . g . V imm .
(2.15)

Le volume Vimm. est toujours plus petit que le volume total du flotteur Vflotteur. Par conséquent,
pour que la précédente relation soit satisfaite et que le flotteur flotte, il faut que la masse
volumique du flotteur soit plus faible que celle du liquide.
ρ flotteur < ρliquide (2.16)

On pourra encore écrire cette condition avec les densités :


d flotteur <d liquide (2.17)

La glace (icebergs par exemple), dont la densité est d’environ 0,9 flottera donc sur l’eau dont
la densité est 1). Par contre, le granit de densité 1,6 environ, coulera dans l’eau mais flottera
toutefois sur le mercure (densité de 13,6).

On en déduit du principe d'Archimède les affirmations suivantes :

- Si la masse volumique du corps immergé est supérieure à la masse volumique du fluide, le


corps s'enfonce.
- Si les deux masses volumiques sont identiques, le corps est à l'équilibre.
- Si la masse volumique du corps immergé est inférieure à la masse volumique du fluide, le
corps remonte.
Exemple 7 :
Un pâtissier souhaite réaliser une île flottante « parfaite ». Selon lui, ce dessert est bien
réussi lorsque la moitié seulement du volume des œufs à la neige est immergé dans la
crème anglaise. Quelle devra être la densité de la crème anglaise préparée par ce
pâtissier sachant que la densité des œufs à la neige est de 0,63.
Solution :
Pour que les œufs à la neige soient en équilibre, on a :
ρoeufs . g . V oeufs =ρ crème . g . V imm.
V
ρoeufs . g . V oeufs =ρ crème . g . oeufs
2
3
ρ crème =2. ρoeufs =2∗0,63∗1000=1260 kg / m
ρ crème 1260
d crème = = =1,26
ρeau 1000
La densité de la crème anglaise préparée par ce pâtissier devra être d = 1,26

II.3.2. Un cas particulier de flottaison : les liquides non miscibles

Certains liquides sont dits immiscibles. Ceci signifie que même en les agitant fortement, ils ne
se mélangent pas et après un certain temps, on obtient deux phases liquides qui se

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superposent. C’est le liquide qui a la densité la plus faible qu’on retrouvera toujours au-
dessus. On dit que c’est le liquide le plus léger. En fait, le liquide le plus léger « flotte » sur le
liquide le plus lourd.
Ainsi, par exemple, le pétrole de densité 0,87 flotte sur l’eau de mer de densité 1,02. C’est la
raison pour laquelle lors de marées noires, le pétrole déversé surnage à la surface de l’eau
sous forme de nappes (ce qui permet d’ailleurs de le récupérer).

II.3.3. Exemple d’application pratique des flotteurs

Nous avons vu que la valeur du volume immergé du flotteur dépendait de la masse volumique
du liquide. Il est par conséquent possible de mesurer des masses volumiques de liquide en
mesurant ce volume immergé. C’est le principe du pèse-acide (utilisé pour mesurer la densité
du liquide de batterie automobile par exemple) ou du pèse-alcool (utilisé pour mesurer la
densité d’une solution aqueuse d’alcool éthylique comme un spiritueux par exemple).

Fig. 2.6 – Mesure de la masse volumique d’un liquide à l’aide d’un flotteur

On constante que le flotteur de volume Vflotteur et de masse volumique ρflotteur s’enfonce dans
l’eau d’un volume Vimm1 alors qu’il s’enfonce d’un volume Vimm2 dans un liquide dont on
désire mesurer la masse volumique ρliquide.

Dans chacun des cas, on peut écrire la condition d’équilibre du flotteur à l’aide de l’équation
2.10. On obtient ainsi :
ρeau . g .V imm .1= ρflotteur . g .V flotteur
ρliquide . g . V imm .2=ρ flotteur . g .V flotteur

On a donc :
ρeau . g .V imm .1= ρliquide . g .V imm .2
D’où :
ρeau . V imm.1
ρliquide = (2.18)
V imm.2
La masse volumique de l’eau étant connue, il suffit alors de mesurer les deux volumes
immergés pour connaître la masse volumique du liquide.

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II.4. Exercices complémentaires


Exercice 1 :
Un récipient contient de l’eau jusqu’à 2 m et par-dessus de l’huile jusqu’à 3 m. La
densité de l’huile dh = 0,83. Calculer la pression absolue et relative au fond du
récipient.

Exercice 2 :
Suite au naufrage d’un pétrolier, on envoie un sous-marin pour inspecter l’épave et
repérer d’éventuelles fuites. L’épave repose par 3000 m de fond.
1. Calculer la pression de l’eau à cette profondeur.
2. Les hublots circulaires du sous-marin ont un diamètre de 20 cm. Quelle force de
pression exerce l’eau sur le hublot ?
3. Si un objet devait appliquer par son poids une telle force, quelle serait sa masse ?

On donne : Patm = 1 bar ; dmer = 1,025


Exercice 3 :
Sur une conduite verticale transportant de l’eau, on fixe deux prises de pression reliées
à un tube en U renversé. Le haut du tube contient de l’air. On observe une
dénivellation h = 20 cm entre les deux branches.

Calculer la différence de pression entre les sections 1 et 2 de la conduite. On notera


que le point 2 est situé à 1 m au-dessus du point 1.
Exercice 4 :
Soit un récipient contenant un mélange de liquides immiscibles constitué d’un solvant
chloré de densité d1 = 1,6 et d’une solution d’acide chlorhydrique de densité d2= 1,2.
Le récipient communique au point M avec un tube indicateur de niveau par
l’intermédiaire d’un robinet. Lors d’un premier remplissage du récipient, le robinet
était fermé et le tube vide. Au bout d’un certain temps, le mélange a décanté : le

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solvant chloré se trouve dans la couche inférieure d’épaisseur h1 = 35 cm (compté à


partir de M). La solution chlorhydrique se trouve dans la couche supérieure
d’épaisseur h2 = 95 cm.
On ouvre le robinet R et du solvant chloré monte dans le tube indicateur de niveau et
se stabilise. Sa hauteur dans le tube (comptée à partir de M) est h’.

Calculer h’ en fonction de h1 et h2. Que peut-on conclure ?

Elaboré par Ir Jean Jacques Yves KAZE A/A  : 2020 -


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